La nuit était magnifique, pas un seul nuage ne cachait la splendeur de la lune. Je marchais dans les rues en jouant avec une de mes armes lorsqu'une voix troubla le silence de la nuit.
"Mademoiselle!! Oui!! Vous là!!" Cria un jeune homme à peine plus âgé que moi, en regardant dans ma direction.
Il courut vers moi. Je le trouvais plutôt mignon, il avait les cheveux châtain clair et de grand yeux vert.
"Mademoiselle, le maître vous réclame!" Dit-il en me souriant niaisement.
(De quoi il me parle celui là?)
"Désolée, mais je n'ai aucun maitre, et personne ne me connais. Je ne vois vraiment pas qui pourrait me demander." Dis-je d'une voix sinistre.
"Pardonnez-moi d'insister Mademoiselle, mais le maitre vous demande vraiment!" Persévérât-il.
Je me résignais à le suivre. Il m'entraina dans de nombreuses rues avant de s'arrêter devant une grande porte en chaine massif. Il l'ouvrit et m'invita à entrer. Je pénétrai dans la pièce. Elle était peu éclairée, mais je distinguais au fond un homme assis derrière un bureau. Je compris tout de suite que c'était le "maitre" dont me parlait le beau garçon. Je m'avançais à sa rencontre lorsqu'il se leva. C'était un homme imposant, il se tenait bien droit et avait la tête légèrement relevée, sans doute pour paraitre plus puissant.
"Neko, c'est bien ça?" Dit-il froidement.
"Hum, comment connaissez-vous mon nom?" Ai-je demandée étonnée.
Il ria fort. "Donc je ne me suis pas trompé! J'ai des espions partout dans la ville, rien de m'échappe!!"
Je me méfiai de se personnage. Il ne m'inspirait absolument rien de bon.
"Écoute moi bien mon enfant, j'ai besoin de toi. Je sais que tu es loin de faire partie des plus grands guerriers de cette ville, mais tu me semble suffisamment puissante pour accomplir la tâche que je veux te donner. Ne t'inquiète pas, tu sera récompenser à ta juste valeur. Si tu réussi, je te donnerai un peu d'argent. Qu'en dis-tu?"
"Et que suis-je censée faire?"
"Tuer quelque chose."
"Quelque chose?"
"Oui, cela ressemble vaguement à un humain, mais on ne peut pas dire que s'en est un. Bon alors, qu'en dis-tu?"
"Bien, j'accepte."
"Parfait, voici ton ordre de mission, tu y trouveras la signalisation de la bête ainsi que le montant de ta récompense. Je te souhaite bonne chance. Si tu réussis, tu n'auras qu'à venir me voir avec une preuve de ta réussite et je te récompenserai."
Première mission: La créature errante.
Je me baladais dans les rue de la ville à la recherche de la créature qu'on m'avais chargé d'éliminer. Elle n'était que vaguement décrite sur l'ordre de mission: Une apparence squelettique, des yeux de la couleur du sang et une démarche désarticulée. Je me demandais franchement si j'allais finir par la trouver. Je demandais aux rares personnes que je croisais mais aucune ne semblait l'avoir aperçue. Je soupirai. Je m'assis par terre, contre un mur. Je pris un de mes poignards et jouai avec. Je le lançais, le rattrapais, le faisais danser dans les air, je le faisais tourner sur mon pouce tout en réfléchissant sur l'endroit où je pouvais trouver la créature. Par manque d'attention, la lame de mon arme fini par m'écorcher le doigt. Je lâchai un juron.
Une voix retenti dans l'ombre d'une ruelle: "Du sang..."
Je me levai brusquement et saisi mon second poignard. Une forte odeur de sang parvint jusqu'à moi. La voix se répétait sans cesse. Je l'entendais se rapprocher. Elle se montra enfin, cette créature, cet être à qui je devais ôter la vie. Il me faisait presque pitié. Sa mâchoire pendait, laissant s'échapper une immense flopée de sang. Je serrai mes deux lames et me précipitai sur lui. Il esquiva mon premier coup.
(Il est plus lent que moi!)
J'étais plutôt sûre de la battre. Je répétais mes attaques, j'avais beau le toucher, cela ne lui faisait absolument aucun effet. Il était couvert de plaie béante, mais il ne semblait rien ressentir. Il m'attaquait même.
Soudain, il s'éloigna un peu de moi, je cru d'abord qu'il allait prendre la fuite. Mais non, il posa ses antérieures au sol, fit ressortir ses omoplates et allongea son cou de plusieurs mettre vers moi. Je réussis à l'esquiver de justesse mais je ne comprenais rien. Comme faisait-il cela? Ça me faisait peur. Je ne savait vraiment plus que faire. Sa deuxième attaque me toucha de plein fouet. Il me mordit la hanche droite et me tira vers lui. Il posa ses patte sur mes épaules et me plaqua au sol. Ses dents s'enfonçaient de plus en plus dans ma chaire. Un cri intense m'échappa. Quelques larmes roulaient sur mon visage, j'avais horriblement mal. La douleur me paralysait. Je commençais à trembler, ses griffes rentraient dans mes épaules, et l'étreinte de sa mâchoire se faisait de plus en plus forte.
(Qu'est ce que je dois faire? J'ai mal! Je ne peux rien faire... J'ai peur...)
Je n'avais plus qu'une arme en main, l'autre avait été projetée à quelques mètres lors de l'attaque de se monstre. Je saisis alors mon arme des deux mains, levai les bras le plus haut possible, et enfonçai la lame dans la nuque de la bête. Son cri la fit lâcher ma hanche. Je remuais le couteau le plus possible, je le tournais dans tout les sens, le faisait sortir, puis ré-rentrer. La créature hurlait, du sang sortait en abondance de la bouche et sa nuque. Elle lâcha mes épaules, et essayait de reculer. Je n'avais pas l'intention de la lâcher. Soudain, sa tête bascula en avant, elle pendait lourdement dans le vide. Puis la créature s'écroula sur le sol. Son bras trembla légèrement, puis elle s'immobilisa. Je sortis alors mon arme de sa nuque, ramassai sa jumelle, et me laissai tomber au sol. J'avais une plaie immonde sur la hanche, a mon grand étonnement, je ne saignais que très peu. Les blessures aux épaules ne me faisaient presque pas souffrir.
Je me déplaçai à quatre pattes vers le monstre. Il puait. Je lui découpai la tête et me relevai avec difficulté. Mes blessures me faisaient finalement souffrir. J'essayai de marcher, mais je ne pouvais y parvenir qu'en m'appuyant sur les murs de la ville. La tête que je tenais de la main gauche empestait fortement le sang, la pourriture. J'eus plusieurs fois envie de vomir, mais je me retenais. Ma hanche me faisait atrocement mal, j'avais envie de pleurer, envie de hurler.
(Mon Dieu, je n'arriverai jamais chez le maitre...)
J'essayais de penser à autre chose, faire passer la douleur, mais en vain. Plus je pensais à autre chose, plus ma hanche me faisait souffrir et je n'avais pas assez d'argent pour faire appel à un mage guérisseur. J'étais presque arrivée chez le maitre lorsque j'aperçus le jeune homme qui m'avait accosté dans la soirée. Il jeta un coup d'œil dans ma direction et précipita à ma rencontre. Mademoiselle, que vous ait-il arrivé?"
"Le monstre que ton maitre m'a demandé d'exécuter n'était pas de mon niveau, il était bien plus fort!!"
Il passa sa nuque sou mon bras pour m'aider à marcher. Je me sentais bien près de lui. Nous marchâmes jusqu'à la grande porte de chaine qu'il ouvrit. Il me lâcha et me poussa doucement dans le pièce. Je marchai avec mal jusqu'au bureau, sur lequel je posai la tête du démon.
"Bon, je vois que tu as réussis!! Tu es plus forte que je ne pensais. Voici ta récompense. Pour te remettre en état, je te pris de suivre mon subordonné, il saura quoi faire. Merci."
"Quoi? De simples remerciements alors j'ai faillis mourir?" m'esclaffai-je.
"Eh. bien quoi? Tu n'es pas morte, tu as fait se que je te demandais, et c'est tout. Je ne te dois rien à part l'argent que je t'ai promis!" Dit-il sèchement en lançant une petite bourse sur le bureau qui se dressait devant lui. Avant de disparaitre dans le sombre néant de la pièce.
Je le détestais, seulement quelques petits remerciements alors que j'avais faillit y laisser la vie? Quel être détestable!! Le jeune homme me pris par le bras et n'emmena dans une salle. Il était adorable, il faisait attention à ne pas me faire trop mal, il me faisait rire et me racontait sa vie comme si l'on se connaissait depuis plusieurs années déjà. Il désinfecta mes plaies et les banda. Puis nous nous quittâmes à l'aube.
"Mademoiselle, pourrais-je vous revoir un jour?"
"Qui sait? Je l'espère en tout cas. Merci pour tout."
Lui faisant un signe de la main, je tournai les talons et disparu dans le bain d'or que m'offrait l'aube.
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