L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Chapitre 1 | Alinea 3 | À Léa
MessagePosté: Jeu 31 Mai 2012 23:41 
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(((Chapitre 1 | Alinea 2)))


piou – piou
Un oiseau gazouille pas très loin d'Iedra et de son fantôme. Iedra écoute son chant, les yeux fermé, les mains toujours sur sa cape qu'elle a mise à sa sauveuse. C'est comme si ce chant venait de cette femme-oiseau, réincarnation de Léa en ce monde. Iedra écoute cet oiseau chanter, comme elle l'avait fait pendant plusieurs années avec Léa.

« Je… De rien, c'est… normal… »

Une voix pleine d'innocence et de paix. Une voix vide de toute haine, une voix qui après tant d'année à entendre les railleries des hommes et les cris des femmes, paraît être la voix de l'Amour lui-même.

Et ce visage … Léa. C'était Léa. Sans le savoir, Iedra était en train de sourire. Un sourire qu'elle n'avait pas fait depuis longtemps.


(Non, c'est impossible …)

Il fallait le savoir.

« Mais… qui êtes-vous ? »

La femme-oiseau reste sans voix un petit instant. Bientôt, elle baisse les yeux et s'assoit sur le bois, dos au mur.

« Je… ne sais pas… Je me suis réveillée dans… tout à l'heure, entre les colonnes marron… Je vous ais vu et… vous aviez l'air en danger alors… »

Cette femme à la peau de bébé n'aurait aucun souvenir. Elle ne sait pas qui elle est.

Perplexe, Iedra s'assoit à côté d'elle, en partie pour ne pas déranger les passants, et aussi et surtout pour se rapprocher de cette femme, qui plus elle en apprend sur elle plus elle est persuadée qu'elle est un écho de Léa.


« Tu ne sais pas qui tu es ? » lui demande-t-elle encore une fois, pour être sûre de ne pas avoir rêvé. Si cette Léa-oiseau n'avait réellement aucun souvenir, alors qu'est ce qui empêchait qu'elle soit vraiment Léa, revenue de l'autre monde ? Rien. Mais c'est tout de même triste que Léa ne se souvienne de rien.

« Je… non. Je ne reconnais pas… tout ça. » répondit Léa-oiseau en faisant un grand geste de la main. « Je ne sais pas… qui je suis ni… pourquoi je le suis… »

Iedra n'en revient toujours pas. Une femme nue apparaît dans sa vie, ressemblant comme deux gouttes d'eau à Léa mais avec des plumes comme poils, et dit ne rien savoir de son passé ni de ce monde.

(Brytha merci de m'avoir apporté cette aide. Maintenant passé et présent sont au même niveau …)

« Et... toi, qui es-tu ? » demande Léa-oiseau.

Cette phrase résonne encore dans la tête d'Iedra comme un écho du passé. Elle avait porté ces mots à Léa, bien des années auparavant. Et maintenant ils les lui sont retournés. Comment cette femme pouvait-elle ne pas être au moins envoyée par Léa. Léa serait-elle devenue déesse ? Non, la seule nouvelle Déesse est Brytha, et à ce qu'on dit elle est apparue près du Lac Brumeux vers le sud-ouest. Léa avait peur de ce lac. C'était bien une des rares choses dont elle avait peur, d'ailleurs.


(Léa …)

Iedra secoue la tête. On vient de lui poser une question, c'est pas le moment de rêvasser !

« Mon nom est Iedra. Il m'a été donné par une am… une vieille connaissance. Soit disant parce que j'avais les yeux d'un rat. »

Elle sourit au souvenir de l'anecdote.

« Léa, qu'elle s'appelait. On aimait bien s'asseoir au bord de l'eau et regarder le monde plonger en dessous, à travers les rides à sa surface. »

D'un doigt elle pointe le reflet du toit d'un des bâtiments d'en face, derrière lequel on pouvait voir de grands arbres.

« Tiens, tu vois ? On voit le même bâtiment ici … » Elle monte son doigt vers la bâtisse originelle. « …et là. Mais ils sont dans l'autre sens. C'est comme si de l'autre côté de cette grande étendue, le monde était à l'envers. Pourtant, je viens d'y entrer, et ce n'est pas l'envers de notre monde. C'est un grand espace flou et qui fait mal aux yeux. »

Iedra se tait un moment, observant la surface ridée du fleuve. Le lit mouvant du cours d'eau dansait à la lueur du soleil. La nuit avait passé vite, pour Iedra. Elle était restée là, assise, depuis le crépuscule et a été ramenée au monde par ces humains bruyants et sans gêne. Puis, elle a rencontré cette créature magnifique, sortant tout droit de son passé. Léa.

« C'est Léa qui m'a donné la cape que tu portes maintenant sur toi. Je ne m'en étais jamais séparé jusqu'à aujourd'hui. J'ignore encore pourquoi, mais tu lui ressemble beaucoup. À Léa. Mis à part ces plumes que tu as sur le corps. Je n'ai encore jamais vu pareille chose. Ça te donne un aspect... très beau. Tu m'intrigues beaucoup. J'ai envie de savoir ce que tu es, moi aussi. »

Le visage de cette femme aux plumes rappelle à Iedra de nombreux souvenirs. D'agréables souvenirs. Sa rencontre avec Léa, la découverte du chapardage, la chaleur de son corps – qu'elles partageaient parfois lors d'hivers brutaux.

Iedra posa presque instinctivement sa tête sur l'épaule de sa nouvelle camarade. La sensation était assez familière.


« C'est étrange. Tu m'y fais vraiment penser. À Léa. … À Léa … »

(Léa … À Léa …)

« Alaë ! » s'écria-t-elle en redressant la tête. Elle regarda la femme-oiseau dans les yeux. Ses yeux étaient du même vert que les plumes qu'elle a pour cheveux et l'oiseau qui virevolte autour d'elle.

(L'oiseau … Pourquoi je ne l'avais pas remarqué avant ?)

Iedra posa ses yeux sur l'oiseau que caressait sa nouvelle connaissance. Elle n'en avait jamais vu de ce vert-là. C'était un animal qu'elle ne connaissait pas.

« Alaë … et si on t'appelait Alaë ? » Elle finit sa phrase en un souffle.



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Dernière édition par Iedra le Jeu 21 Juin 2012 03:06, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Rues de la Cité
MessagePosté: Ven 1 Juin 2012 13:10 
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La créature ne répond pas tout de suite, comme perdue dans ses pensées. Que pense-t-elle, que se dit-elle ? Va-t-elle l'accepter ? Cela semble en bonne voie, elle l'a couverte, mais elle ne veut pas crier victoire trop tôt. Elle a besoin d'aide dans ce monde inconnu, mais elle ne peut la forcer.

"Mon nom est Iedra. Il m'a été donné par une am… une vieille connaissance. Soit disant parce que j'avais les yeux d'un rat."

Sa voix est triste. Comme si ses souvenirs étaient tristes, comme si parler de ça lui faisait du mal. Mais elle continue. Elle se raconte sans hésiter, alors qu'elle ne la connait qu'à peine. Pourquoi ?

"Léa, qu'elle s'appelait. On aimait bien s'asseoir au bord de l'eau et regarder le monde plonger en dessous, à travers les rides à sa surface. "

Léa ? Elle en parle avec admiration. Il s'agit sûrement de quelqu'un d'important. Mais pourquoi n'est-elle pas là ? Et pourquoi en parle-t-elle au passé ?

Ainsi c'est de l'eau ? Ca semble dangereux, mais Iedra en parle comme si elle aimait ça. Et comment les bâtiments peuvent-ils y plonger ? Sont-ils vivants dans ce monde ?

Mais elle a bientôt la réponse. Iedra tend le doigt vers les bâtiments à leur droite, puis montre l'eau qui s'écoule inlassablement.

"Tiens, tu vois ? On voit le même bâtiment ici et là. Mais ils sont dans l'autre sens. C'est comme si de l'autre côté de cette grande étendue, le monde était à l'envers. Pourtant, je viens d'y entrer, et ce n'est pas l'envers de notre monde. C'est un grand espace flou et qui fait mal aux yeux."

Elle a raison. Les grands bâtiments apparemment solides et indestructibles se reflètent dans l'eau et y semblent frêles et fragiles. Cela n'empêche pas qu'elle n'a aucune envie d'aller vérifier ce qu'il y a dessous.

Il y eut un silence léger, plein d'émotions et de souvenirs. Elle sent qu'Iedra aux beaux yeux n'est plus là, mais elle n'ose pas briser le fil de ses pensées et reste donc silencieuse, et patiente, fixant l'eau qui s'écoule sans fin devant elles.

La créature volante pousse de légers cris à chaque caresse, manifestant son bonheur.

Puis Iedra reprend la parole.

"C'est Léa qui m'a donné la cape que tu portes maintenant sur toi. Je ne m'en étais jamais séparé jusqu'à aujourd'hui. J'ignore encore pourquoi, mais tu lui ressembles beaucoup. À Léa. Mis à part ces plumes que tu as sur le corps. Je n'ai encore jamais vu pareille chose. Ça te donne un aspect... très beau. Tu m'intrigues beaucoup. J'ai envie de savoir ce que tu es, moi aussi."

Léa est donc importante à ses yeux, mais que lui est-il arrivé ? Et pourquoi se sépare-t-elle de ce souvenir pour elle alors qu'elle ne la connait pas ? Quoique si elle ressemble autant que ça à Léa, cela peut expliquer la réaction d'Iedra.

C'est donc des "plumes". Et les plumes ne sont pas courantes sur les créatures comme elle ? Cela explique pourquoi elle la regarde ainsi, et pourquoi elle est intriguée.

Le compliment la fait légèrement rougir. Elle aussi trouve Iedra belle, mais peut-elle réellement le lui dire ? Elle n'ose pas, restant silencieuse et baissant légèrement la tête.

Si elle veut trouver elle aussi son origine, c'est une bonne chose. Cela signifie qu'elle n'est plus seule, que Iedra va rester avec elle. C'est étrange, elle ne comprend pas trop pourquoi. Est-ce lié à sa ressemblance avec la prénommée Léa ? Si c'est le cas, Iedra doit y être plus attachée qu'elle ne veut le dire...

Elle sent Iedra se rapprocher doucement d'elle, et soudain, la créature aux beaux yeux pose sa tête sur son épaule, doucement, avec tendresse. Elle s'immobilise, à la fois surprise et intriguée. Puis elle se détend. Si elles doivent rester ensembles, autant se rapprocher. Et puis, elle doit bien se l'avouer, le contact avec Iedra est agréable. Elle reste donc là, patiente, et savoure l'instant.

Elle ne sait ni qui elle est, ni ce qu'elle est - car elle n'est apparemment pas normale -, ni où elle est. Mais elle a trouvé quelqu'un qui l'accepte, et qui semble perdu.

"C'est étrange. Tu m'y fais vraiment penser. À Léa. … À Léa …"

Ce n'est qu'un murmure, et elle n'a rien à y répondre. Mais soudain, Iedra relève la tête d'un coup.

"Alaë !"

Elle sursaute, ne s'attendant pas à ce cri. Et la petite créature verte bat des ailes avant de se calmer.

"Alaë … et si on t'appelait Alaë ?"

Alaë ? Pourquoi pas ? D'où lui vient cette idée ? Ca lui fait plaisir qu'elle lui donne un nom, ça lui va droit au cœur.

"Je... Alaë ? C'est... joli."

Elle sourit légèrement, et Iedra acquiesce avant de reposer sa tête sur son épaule. Alaë. Elle devient quelqu'un. Elle ne sait pas encore ce qu'elle est, mais elle sait qui elle est maintenant. Et cela, c'est grâce à Iedra. Elle approche son visage de ses cheveux, et murmura un mot, un seul.

"- Merci."

Puis elle pose sa tête sur celle d'Iedra, fermant les yeux et se laissant bercer par l'écoulement de l'eau et les quelques chants de la créature-verte. Il lui faut un nom d'ailleurs, si elle reste avec elle. D'ailleurs, pourquoi reste-t-elle avec elle ? Elle aussi est faite de plumes, de la même couleur que les siennes. Est-ce une coïncidence, ou est-elle liée à elle d'une manière ou d'une autre ?

Elle soupire légèrement. C'est étrange de ne se souvenir de rien, comme si elle n'avait rien vécu avant, comme si ça vie venait simplement de commencer. Qu'est-elle ?

Elle sent Iedra bouger. Elle frissonne. C'est normal, elle est trempée et a enlevé sa grande pièce de tissu. Alaë glisse son bras dans son dos et lui entoure les épaules, la serrant contre elle pour la réchauffer. Elle ne lutte pas, se laisse faire sans problème.

Alaë inspire profondément, puis se lance. Il faut bien qu'elle apprenne un jour.

"- Je... Je n'ai aucun souvenir. Mais toi tu... Enfin, tu as vécue ici, donc, tu... enfin tu as un passé quoi... Tu... Tu pourrais me le raconter ?"

Entre les murs

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Dernière édition par Alaë le Jeu 25 Déc 2014 20:31, édité 4 fois.

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 Sujet du message: Chapitre 1 | Alinea 4 | Le nom
MessagePosté: Ven 1 Juin 2012 19:58 
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(((Chapitre1 | Alinea 3)))


piou
L'animal, posé sur le genou de cette Léa-oiseau, chante tandis qu'elle le caresse, manifestant à chaque mouvement du doigt son contentement par un gazouillis heureux.

« Je... Alaë ? C'est... joli. »

Alaë. Un souvenir de Léa. Un hommage à Léa. Sans être Léa. C'était ce qu'est cette créature merveilleuse aux yeux d'Iedra. Maintenant, elle est Alaë. Iedra était Iedra depuis qu'elle avait rencontré Léa. Alaë aura été Alaë depuis sa rencontre avec Iedra. Les choses sont parfois bien faites.

Alaë sourit. Elle acceptait ce nom. Iedra, contente de sa trouvaille, repose sa tête sur l'épaule d'Alaë, sa nouvelle Léa. Elle ferme les yeux et se laisse emporter par le son du fleuve coulant dans son lit, du vent chantant dans les arbres, de l'oiseau gazouillant sa gaieté. Elle fait abstraction des humains qui marchent et qui parlent, des marchants qui crient, des marins qui hurlent, des pécheurs qui jurent. Elle n'écoute que la nature.

Puis...


« Merci. » dit Alaë, dans un souffle.

Iedra sourit quand cette dernière pose sa tête sur la sienne. Elles sont là, toutes les deux, l'une contre l'autre. Comme jadis elle l'a été avec Léa.


***

Le froid mordait, peu importait où elle se cachait. Elle était assise là depuis presque une journée, maintenant. Personne ne faisait attention à elle, personne ne la regardait… où presque. Les rares qui portaient son regard sur elle le détournaient aussitôt. Les parents détournaient la tête de leurs enfants trop curieux. Elle était là, assise dans le froid.

Elle devrait se laisser mourir. Elle devrait s'attacher et ne pas bouger. Ne pas manger, ne pas boire, et sombrer dans un sommeil sans réveil. C'était mieux comme ça.

Elle ferma les yeux et attendit.



« Trois mois. C'est pas mal, pour une débutante. »

Elle ouvrit les yeux. La voix qu'elle avait entendu était jeune. Plus vieille que la sienne, ceci dit. Elle appartenait à une jeune fille, pas beaucoup plus vieille qu'elle. Enfin, plus grande, parce que si c'était une humaine comme elle le pensait, elle avait dans les huit années de vie ; là où Iedra en avait vingt-et-une. La fille en face d'elle avait des cheveux courts, coupés grossièrement au niveau du cou. On aurait dit qu'ils étaient plus arrachés que coupés. Elle portait une cape de voyage grise qui paraissait lourde et chaude. Elle lui tendait une pomme.

« La plupart ne tiennent pas deux semaines avant d'abandonner. »

Elle saisit la pomme à deux mains et croqua dedans à pleine bouche.

Peu importait que la pomme soit volée. Elle avait faim, alors elle mangeait ce qu'on lui donnait.

La fille attendit qu'elle finisse la pomme avant de parler.


« Je m'appelle Léa. Ton nom à toi c'est quoi ? »

Elle avala sa dernière bouchée. Pépins compris. Elle ouvrit la bouche pour répondre, puis la ferma. Quel intérêt avait-elle à garder le nom que des gens qui ne voulaient pas d'elle lui avaient donné ? Cheveux-de-Gaïa … c'était quoi, comme nom, ça ?

Elle n'eut pas à répondre. Léa le fit à sa place.


« On est tous pareils, alors. Sympathique. » Elle sourit.

Léa s'assit à côté d'elle. Elle frissonna et Léa enveloppa sa cape autour d'elle.


« Iedra. On pourrait t'appeler Iedra. »

Elles sont restées assises là un petit bout de temps.

***

« Je… Je n'ai aucun souvenir. Mais toi tu… Enfin, tu as vécu ici, donc, tu… enfin tu as un passé quoi… Tu… Tu pourrais me le raconter ? »

Iedra revient à elle. Enveloppée par la même cape, à côté de la même personne. Ah, non, ce n'est pas Léa. Celle-ci a des cheveux verts. Non, des plumes. Mais qu'est-ce qu'elle lui ressemble !

Alaë. Voilà, qui elle était. Une femme-oiseau qui vient de débarquer sur Yuimen, sans aucun souvenir. Et elle vient de demander à Iedra de lui raconter son passé.


« On va se déplacer, alors. » dit elle en se levant.

Elle tendit la main à Alaë.


« Je vais te montrer un endroit magnifique. Mais avant, il va falloir te mettre quelque chose. On va aller te chercher de quoi t'habiller. Quelque chose qui aille avec la couleur… Oui, j'ai une idée ! »

Iedra sourit.

« Tu viens ? »



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Dernière édition par Iedra le Jeu 21 Juin 2012 03:05, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Rues de la Cité
MessagePosté: Sam 2 Juin 2012 12:27 
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Alaë et Iedra

"On va se déplacer, alors."

Iedra se lève et s'étire brièvement. Puis elle tend une main à Alaë, qui la regarde, intriguée.

"Je vais te montrer un endroit magnifique. Mais avant, il va falloir te mettre quelque chose. On va aller te chercher de quoi t'habiller. Quelque chose qui aille avec ta couleur… Oui, j'ai une idée !"

Une endroit magnifique ? De quoi parle-t-elle ? Quoi qu'il en soit, cela fait plaisir à Alaë, elle accepte d'être avec elle, de l'accompagner, d'être... son amie. Elle sourit légèrement.

"Tu viens ?"

Alaë ne va pas se faire attendre. Elle attrape la main d'Iedra qui l'aide à se relever en souriant, puis la suit. Elle marche tranquillement, ne se souciant pas du regard des passants qui les regardent étrangement. Iedra ne lui a pas lâché la main, et elle ne va pas s'en plaindre. Le contact de la créature aux beaux yeux est rassurant.

De son autre main elle maintient la grande pièce de tissu contre elle, cachant sa nudité aux yeux des passants, même si cela ne les empêche pas de la regarder. Elle l'a bien compris, les plumes ne sont pas courantes sur les personnes comme elle. Par contre, elle ne comprend pas vraiment pourquoi le regard des passants est aussi méprisant envers Iedra. Qu'a-t-elle fait pour mériter ça ? Alaë la trouve très gentille, et la tristesse de ses yeux montre une vie difficile. Alors pourquoi ne l'aident-ils pas ?

Elle n'en sait rien. Il doit y avoir des facteurs que sa raison ne peut prendre en compte de part son manque total de connaissance sur ce monde. Mais heureusement, Iedra est là, et elle peut lui expliquer tout cela, et sûrement plus.

"Où... va-t-on ?"
"On va t'habiller un peu. Et arrête d'hésiter, je ne vais pas te manger."
"Je... d'accord."
"D'ailleurs, j'imagine que tu ne sais pas quel type de vêtements tu aimes ?"
"Non, enfin... Je peux te dire ce que je trouve beau... sur les autres."
"Bonne idée."

Alaë sourit, alors qu'Iedra l'emmène dans les profondeurs de tous ces bâtiments, passant par des passages presque invisibles, des chemins détournés, où il n'y a que peu de monde.

Alaë a presque l'impression de tourner en rond, mais n'ose pas interrompre Iedra qui semble parfaitement savoir où elle va. Elle regarde donc les créatures qui les croisent, étudiant leurs façons de s'habiller. Il y a de nombreux styles différents. Certaines sont couvertes de haut en bas, avec de simple pièces de tissu. D'autres portent de longues pièces de tissus qui cachent la forme de leurs jambes. Dès qu'elle trouve un beau vêtement, elle en fait part à Iedra.

Au final, elle apprend que les courtes pièces de tissus qu'elle trouve très belles sont des jupes, et se marient bien avec un corset. Elle n'aime pas vraiment les pantalons qu'elle trouve plutôt laids, mais trouve les grandes robes élégantes, presque trop pour elle. C'est donc la première combinaison qu'elle demande à Iedra.

"Mais surtout, ne t'embêtes pas pour moi hein ! C'est déjà très gentil de vouloir m'aider..."
"Ne t'inquiète pas, je peux te donner ce que tu souhaites, c'est un des avantages de ma condition."
"Mais..."

Elle ne continue pas sa phrase. Iedra vient de s'arrêter et de se retourner pour la regarder dans les yeux.

"Ne t'inquiète pas. Fais moi confiance, tout simplement."

Alaë sourit timidement, et Iedra se remet en marche.
Elles continuent à arpenter les passages entre tous ces bâtiments, Alaë étant complètement perdue.

"Dis... Pourquoi tourne-t-on en rond ?"
"Pour être discrète, pour ne pas qu'on nous retrouve."
"Mais pourquoi ?"
"Parce que... Les gens comme moi sont mal vus ici, et que certaines personnes cherchent à nous poser des problèmes, il vaut mieux les perdre dans les ruelles, faire comme si nous n'allions nulle part, pour qu'ils ne nous retrouvent pas..."

Alaë ne répond pas. La vie dans ce monde est-elle si dure ? Est-ce aussi comme ça là d'où elle vient ? Elle n'arrive pas à s'en rappeler. Elle n'est même pas sûre de venir de quelque part.

Et soudain, alors qu'Alaë est perdue dans ses pensées, Iedra s'arrête et tend la main devant elle. Il n'y a presque personne autour d'elle, et l'endroit est assez sombre. Iedra indique une autre créature comme elle de la main, apparemment contente de l'avoir trouvée.

Yarthiss

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Dernière édition par Alaë le Jeu 25 Déc 2014 21:04, édité 5 fois.

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 Sujet du message: Chapitre 1 | Alinea 5 | Les ruelles
MessagePosté: Sam 2 Juin 2012 23:51 
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(((Chapitre 1 | Alinea 4)))


Alaë prend sa main et s'en aide pour se relever, sans garder soin de tenir à tout prix cachées ses parties intimes, qui ne l'étaient dans son cas pas vraiment. Il fallait définitivement lui trouver quelque chose à se mettre dessus.

Elles se mettent donc en route. Iedra la mène à travers les rues de Yarthiss, sans lui lâcher la main. Elle ne voulait surtout pas qu'elle se perde en chemin. Les rues de Yarthiss ne sont pas aussi bondées que celles de Tulorim, disait-on, mais il y avait quand-même du monde, et avec le trajet qu'elles ont à faire, autant éviter de se séparer.

Au bout d'un petit temps de marche, Alaë commence à se poser des questions.


« Où… va-t-on ? »

(Je lui avais pourtant dit…)

« On va t'habiller un peu. »

Un détail vient à l'esprit d'Iedra. Alaë a un parlé très timide. Elle est capable de parler, elle le sait. Mais pourquoi être aussi lente à formuler ses phrases ?

(Elle a peur ?)

Iedra eut un petit bond dans la poitrine. Elle regarda Alaë et lui dit gentiment « Et arrête d'hésiter. Je ne vais pas te manger. »

« Je... d'accord. »

(Bon… D'accord, on va faire avec. Mieux vaut ne pas trop la brusquer pour le moment.)

Elles tournent à gauche, s'éloignant des remparts de la ville. Un étal de fromager en vue. L'homme derrière l'étal repère tout de suite Alaë et Iedra et les suit du regard, sans cesser non plus de guetter pour son étal. Iedra le garde dans son champs de vue également, au cas où. Elle ne le regarde pas, mais le garde à l’œil. Elle le connaît, le Fridrik. Il ferait n'importe quoi pour protéger son fromage, et selon lui, la meilleure défense est l'attaque. Si elle esquisse le moindre faux mouvement, il bronchera et lui lancera un bol en bois. Elle s'en est pris une bonne vingtaine, elle ne craint rien, mais Alaë, c'est une autre histoire.

Les gens la regardent bizarrement, elle aussi. Pas étonnant, avec ses plumes dans les cheveux. Et puis elle ne porte qu'une simple cape trempée.


(Tu m'étonnes qu'ils la dévisagent. Faudrait pas qu'ils la prennent pour… ouais, non, vaut mieux pas y penser. On va la couvrir et ce sera bon. … eh mais !…)

« D'ailleurs, j'imagine que tu ne sais pas quel type de vêtements tu aimes ? »

C'était un problème. Iedra et les autres ont beau être sans-le-yus, elles restent sujettes à l'attirance de l'esthétique et n'apprécient pas trop porter des vêtements qu'elles ne trouvent pas agréable à l’œil. Iedra a abandonné cette idée du beau depuis longtemps, mais Alaë lui a remis au goût du jour l'esthétique yuimenienne. Alaë, elle, ne l'a pas du tout, en revanche, mais quitte à s'habiller, autant bien s'habiller.

(Je vais profiter de l'occasion pour me refaire une tenue.)

« Non, enfin... Je peux te dire ce que je trouve beau... sur les autres. »

(Forcément.)

« Bonne idée. »

Iedra modifie alors son trajet. Elle comptait éviter les rues peuplées, mais vue la tournure des événements, un petit détour ne fera pas de mal.

Elles se dirigent alors vers les rues pavées. Iedra fait toujours autant attention à chaque passant, sans les regarder directement, essayant de retenir comme à son habitude leurs trajectoire, afin de n'en recroiser qu'un minimum. Alaë lui montre de temps en temps un vêtement qu'elle aime bien. Surtout des jupes, des jupons, des robes et des corsets.


(Avec les plumes de toute façon, c'est préférable à un pantalon rêche et rugueux.)

Elles en parlent tout en marchant, et il apparaît qu'Alaë a une préférence pour les bas larges et ouverts et les hauts plus serrés. Iedra l'imagine déjà avec un ensemble vert, jupette et corset dentelé, en accord avec ses chev… plumes.

(Va falloir que je m'y habitue.)

Après avoir décidé de la tenue, Alaë s'empresse d'ajouter un « Mais surtout, ne t'embêtes pas pour moi hein ! C'est déjà très gentils de vouloir m'aider... »

« Ne t'inquiète pas, je peux te donner ce que tu souhaites, c'est un des avantages de ma condition. » précise-t-elle.

« Mais... »

Iedra s'arrête et regarde son amie dans les yeux. Il est important qu'elle se sente à l'aise.

« Ne t'inquiètes pas. Fais moi confiance, tout simplement. »

Alaë sourit. Bien. Iedra se remet en marche, et la ballade dans la ville, évitant les passants, évitant le regard des marchants, faisant profil bas.

Alaë lui demande pourquoi elle revoit les mêmes murs parfois, pourquoi ils repassaient aux mêmes endroits.


« Les gens comme moi sont mal vus ici. Certaines personnes cherchent à nous poser des problèmes, il vaut mieux les perdres dans les ruelles, faire comme si nous n'allions nulle part, pour qu'ils ne nous retrouvent pas... »

Vingt années dans les rues, ça construit tout un plan de la ville dans la tête, ça forme de nombreuses stratégies de fuites en cas de poursuites, ça vous apprend la ville par cœur. Et ça vous apprend à rester discret. Les gens se méfient des enfants. Surtout de Iedra, vu qu'elle est là depuis vingt ans. Certains des jeunes marchants, elle les a connu alors qu'ils étaient aussi petits qu'elle. Elle jouait avec eux, parfois, au début, mais maintenant elle est leur ennemie. Fridrik par exemple, elle l'avait un jour poussé sur l'étal d'un tailleur pour faire diversion pendant que Léa devait voler un morceau de tissu qui devait faire une jupette à Lysaa. Ce qui est à son avantage, parce qu'elle sait maintenant comment il pense. Lui n'a aucune idée de comment elle procède à présent.

Quelques douze virages plus tard, dans une ruelle près du Comptoir, Iedra s'arrête. Devant elles, à quelques dizaines de mètres, apparaît un autre enfant. Ce n'est pas le premier qu'elles croisent, mais celui-ci est particulier. C'est un petit être brun rayé jaune, avec des yeux comme des étoiles. C'est Ian.

Ian est un gamin un peu turbulent. Il est beaucoup moins résistant au temps et aux maladies qu'Iedra, mais il est beaucoup plus virulent, et c'est d'ailleurs sa plus grande qualité. Il court partout et rigole tout le temps. C'est un de ses meilleurs éléments. Un humoran de premier choix, bien qu'il soit seul depuis maintenant quelques années et que personne n'en veut. Une chance qu'il arrive à ce moment.

Iedra tend le bras devant elle et écarte les doigts de la main, formant un éventail avec ses doigts. Le signe pour une aide au délit. Ian se met tout de suite à quatre pattes et court vers eux, la queue basse pour éviter d'attirer l'attention.

Ian arrive et s'arrête juste devant Iedra et Alaë, apportant un peu de vent avec lui.


« Sal'tations, Chef ! Qu'est c'qu'i's'passe ? » déclare-t-il en bondissant sur ses pattes arrière, sur un ton presque militaire.

Ian respire la joie de vivre, c'est ça qui est vraiment agréable avec lui ; c'est aussi une bonne source d'ennuis pour les missions discrètes.


« La demoiselle ici présente est nue sous ma cape. » dit-elle sans quitter Ian des yeux. Le fauve ouvre de grands yeux. « Pas touche. Je la prends sous mon aile personnelle. »

« Oh, tiens-donc. On montre des signes d'affection, Chef ? » dit-il en remuant légèrement la queue.

Iedra ignore la remarque.
« J'ai besoin de toi pour m'aider à lui trouver un ensemble jupe-corset qui aille avec sa couleur de cheveux. Je pensais aller chercher du côté de chez Sowan. T'en es ? »

« Et comment ! Une nouvelle recrue ! » s'exclame-t-il en lançant un clin d’œil à Alaë avant de partir au pas de course préparer l'opération.

Iedra se tourne vers Alaë.


« J'ai pas envie de dire ça, mais … je vais devoir te demander de m'attendre un peu dans le coin. Ne reste pas juste là, marche un peu, sans t'arrêter. Je saurai te retrouver. Détends-toi et prends un peu d'aisance, tout ira bien. Plus tu as l'air fragile, plus on risque de t'embêter. Marche, tourne en rond comme on a fait, ne regarde pas les étals de trop près et attends que je te retrouve. Je vais te chercher les vêtements. Tout ira bien. Reste sur les rues pavées. »



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 Sujet du message: Re: Les Rues de la Cité
MessagePosté: Dim 3 Juin 2012 12:42 
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Entre les murs

Iedra tend la main vers une petite créature différente des autres de part sa couleur et son physique. Elle est jaune et brune, rayée, mais ce ne semble être ni sa peau ni des plumes. Cependant cela lui va très bien. Elle semble plus forte qu'Iedra ou qu'elle même, même si elle est plutôt petite. Et contrairement à elles, elle n'a pas de poitrine... Alaë en déduit qu'il doit s'agir d'un mâle.

Il possède un physique semblable au leur, mais ses mains et ses pieds sont différents, plus imposants, plus ronds. Et des excroissances fines et pointues sortent de ses doigts, discrètement.

Alaë vit Iedra écarter les doigts de sa main tendue, et la créature jaune réagir aussitôt. Elle se met à quatre pattes, et s'élance vers elles, rapidement. Alaë ne savait pas que de telles créatures existaient, et elle la regarde avec curiosité et surprise. Surtout qu'une grande excroissance part du bas de son dos et fouette l'air lorsqu'il s'arrête.

Mais elle ne dit rien, trop timide. Par contre, la créature ne semble pas gênée, et connait sûrement déjà Iedra.

"Sal'tations, Chef ! Qu'est c'qu'i's'passe ?"

Alaë écarquille les yeux. Cette créature la fascine. Elle semble rayonner, pleine de vie et force. Et surtout, elle ne possède pas cette profonde tristesse qui caractérise Iedra.

"La demoiselle ici présente est nue sous ma cape."

Ainsi donc, la nudité n'est pas vraiment tolérée dans ce monde. D'ailleurs, aux vues des grands yeux de la créature jaune, qu'elle trouve très envoutants d'ailleurs, il vaut mieux qu'elle trouve quelque chose à se mettre. Est-ce si choquant de voir quelqu'un de nu ? Quoi qu'il ne semble pas tant mécontent que ça... Pourquoi ? Elle n'a pas vraiment le temps de se poser la question.

"Pas touche. Je la prends sous mon aile personnelle."

Comptait-il réellement la toucher ? Pourquoi, qu'est-ce que ça lui apporterait ? Elle n'en sait trop rien, et ne comprend pas vraiment. Par contre, elle comprend tout de suite qu'Iedra veut la protéger, ce qui lui fit plaisir. Elle ne la connait pas et la prend déjà "sous son aile", c'est très gentil de sa part.

"Oh, tiens-donc. On montre des signes d'affection, Chef ?"

Cela est-il si étrange de sa part ? Cette créature sait-elle pourquoi Iedra est si triste ?

"J'ai besoin de toi pour m'aider à lui trouver un ensemble jupe-corset qui aille avec sa couleur de cheveux. Je pensais aller chercher du côté de chez Sowan. T'en es ?"

"Et comment ! Une nouvelle recrue !"

Il semble particulièrement enjoué, et tranche avec Iedra. Il semble content de l'arrivée d'Alaë, et lui fit même un clin d'oeil. Qu'est-ce que ça signifie pour lui ? Que doit-elle comprendre ? Elle n'en sait rien, et n'ose pas le demander à Iedra, elle ne veut pas l'embêter plus encore.

Cette dernière se tourne d'ailleurs vers elle.

"J'ai pas envie de dire ça, mais … je vais devoir te demander de m'attendre un peu dans le coin. Ne reste pas juste là, marche un peu, sans t'arrêter. Je saurai te retrouver. Détends-toi et prends un peu d'aisance, tout ira bien. Plus tu as l'air fragile, plus on risque de t'embêter. Marche, tourne en rond comme on a fait, ne regarde pas les étals de trop près et attends que je te retrouve. Je vais te chercher les vêtements. Tout ira bien. Reste sur les rues pavées."

Elle veut la laisser seule ici, elle qui n'y connait rien ? Alaë panique dès qu'elle entend cette phrase, mais essaye de ne pas le montrer. Si Iedra lui dit qu'elle ne risque rien, ce doit sûrement être le cas. Que va-t-elle faire, pourquoi la laisse-t-elle ici ? Elle n'en sait rien, mais ne veut pas non plus s'imposer. Iedra a déjà fait beaucoup pour elle...

"D'accord."

Iedra lui sourit. Un sourire sincère, profond, qui atteint le cœur d'Alaë qui le sent accélérer. Elle baisse brièvement les yeux, et quand elle les relève, Iedra a le dos tourner et s'élance hors de ces rues pavées qu'elle doit garder sous ses pas.

Alaë la regarde s'éloigner et se sent soudain seule. Mais Iedra lui a dit quoi faire, qu'elle la retrouvera sans problème. Comment va-t-elle faire, Alaë n'en a aucune idée. Mais elle lui fait confiance. Elle regarde rapidement autours d'elle, essayant de ne pas croiser le regard des étrangers qui ne semblent voir en elle qu'une gêne de plus, qu'un déchet sans intérêt.

Il n'y a que deux ruelles pavées autours d'elle, et l'une est celle d'où elle vient. Elle décide donc d'emprunter l'autre, histoire de découvrir un peu ce lieu étrange que semble si bien connaitre Iedra.

Elle se met à marcher, ses pieds nus sur les dalles fraiches de la ruelle, et regarde autours d'elle, sans faire attention aux regards choqués ou mauvais lui étant destinés.

La première chose qu'elle remarque est ce code, ces symboles que la plupart des créatures regardent avant de parler, ou de repartir sans rien dire. Il y en a partout, au dessus des grands étals recouvertes de multitudes d'objets inconnus, de pièces de tissus pliées avec soins, ou encore de multiples formes, de tailles et de couleurs différentes, que les gens mangent avec délice.

Manger, il faut qu'elle demande à Iedra comment elle peut acquérir de quoi manger dans ce monde. Les créatures qu'elle voit échangent ces étranges formes colorées contre de petites choses dorées, s'entrechoquant dans un bruit à la fois agréable et aiguë. Et elle n'a pas de ces petites choses. Elle espère donc qu'il y a d'autre moyen de se nourrir dans ce monde.

Elle continue à avancer, n'essayant pas de retenir le chemin emprunté, n'en ayant aucune raison et aucune envie. Soudain, un chant mélodieux se fait entendre près de son oreille. Elle sourit et caresse doucement la tête de la créature verte qui a apparemment décidé de ne plus la quitter.

Elle n'en a vu aucune autre dans les ruelles, aucune créature volante ne s'y attarde. Et les étranges regards qu'elle reçoit passent parfois sur la sienne, qui les ignore totalement et chante doucement.

Elle avance comme ça pendant une durée indéterminée, n'ayant aucun moyen de savoir depuis quand Iedra est partit. Cependant, elle ne regrette pas, voyant des choses qu'elle n'aurait jamais imaginé. Les ruelles sont délimitées par de grandes structures apparemment indestructibles, percées en plusieurs endroit et d'où entrent et sortent les créatures d'ici.

D'ailleurs, il y en a de beaucoup de types. La plupart lui ressemblent, sans pour autant avoir de plumes, mais certaines sont plus étranges, plus grandes et fines, ou au contraire petites et rondes. Certaines ont le visage dissimulés par d'épais poils, alors que d'autres ont de sublimes cheveux dorées. Elle croise de très belles créatures ayant sensiblement la même poitrine qu'elle, et d'autre qui n'en ont pas.

Elle croit d'ailleurs comprendre que les pièces de tissus portées par les créatures à poitrine ne sont pas les mêmes que pour les autres créatures. Elle ne comprend pas vraiment pourquoi mais se dit qu'il doit y avoir une raison.

Elle croise aussi de petites créatures, comme les autres, mais plus petites, qui courent dans les ruelles et bousculent tout le monde en criant. Et soudain, elle s'arrête.

Elle vient d'arriver dans une grande ruelle circulaire, et plein de créatures sont attroupées en son centre, dans un brouhaha constant et incompréhensible. Elle hésite à s'approcher mais s'y résout finalement. Cela lui permettra sûrement d'en apprendre plus.

Une créature est montée sur une structure marron à l'aspect bancal et parle avec une forte voix, comme pour se faire entendre de l'ensemble des créatures présentes. Elle prend son monologue en cours mais en comprend néanmoins le sens.

"- ... recrudescence de vols à Yarthiss oblige les gardes à prendre des mesures. Il vous faudra vous tenir au courant des règles mises en places qui seront affichées demain matin aux premières lueurs du jour. Quiconque ne respectera pas ces règles sera puni dans les mesures de son acte. Je rajoute que si un voleur est aperçu, n'hésitez pas à en faire part aux gardes qui s'occuperont du problème. Yarthiss ne restera pas muette face à la peur que les voleurs apportent à ses habitants !"

Toutes les créatures présentent se mettent à frapper dans leur main rapidement, et Alaë se bouche les oreilles. Elle n'a retenu qu'une chose importante, ou du moins la concernant : Yarthiss est le nom du lieu où elle se trouve. Cet ensemble de structure complexe s'appelle donc ainsi. Au moins son errance dans les ruelles ne lui aura pas été inutile.

Lorsqu'elle voit les créatures commencer à se disperser, elle s'éloigne rapidement, ne voulant pas se retrouver au centre de l'attention. Puis elle reprend son errance, restant toujours dans les ruelles pavées qui assurent, d'après Iedra, sa sécurité.

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 Sujet du message: Re: Les Rues de la Cité
MessagePosté: Lun 4 Juin 2012 13:14 
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Elle continue à errer dans les ruelles de Yarthiss, ne sachant ni où elle est, ni où elle va. Tout ce qu'elle sait, c'est que ces ruelles ne semblent pas avoir de fin. Elle a l'impression de pouvoir tourner indéfiniment dans Yarthiss sans jamais en trouver le bout.

Yarthiss est-il ce monde, et les étranges structures marrons qui l'ont vu se réveiller sa frontière ? Ces structures étranges maintiennent-elles en place cette grande et infinie surface bleue qu'elle voit tout au dessus d'elle sans pouvoir la toucher ? Et qu'y a-t-il derrière ? Le vide, le néant, un trou sans fond ne menant nulle part ?

Elle se dit qu'elle demandera à Iedra à la première occasion. Mais pour cela, il faut déjà qu'elle revienne et qu'elle la retrouve. Alaë est soudain prise d'un profond doute. Étrangement, elle ne doute pas qu'Iedra la cherche. Elle a confiance en elle. Enfin, elle n'a surtout aucune raison de penser qu'elle va l'abandonner.

Non, ce qui la fait douter, c'est sa capacité à la retrouver dans ce monde gigantesque que semble être Yarthiss. Comment peut-elle savoir où elle est allée, par où elle est passée ? Elle s'arrête et regarde autours d'elle. Yarthiss lui semble sans repère. Elle n'y voit que ces grandes structures percées, séparées par ces ruelles qu'elle arpente sans but. Elle n'y voit rien d'unique, rien qui sorte de l'ordinaire, rien qui différencie la ruelle actuelle de la précédente...

Elle baisse les yeux et soupire. Doit-elle revenir sur ses pas ? Iedra ne semble pas apprécier cette méthode. Elle y renonce donc rapidement et se remet en marche, au gré du hasard et des pavés.

Elle arrête vite de penser à ce doute apparu qui ne peut pas l'aider, et se remet à étudier ce qui l'entoure, bien qu'il n'y ai plus grand chose de nouveau. Elle aime regarder les sublimes morceaux de tissus décorés accrochés aux trous percés dans les faces des grandes structures qui l'entourent. Certains sont simples, d'une seule couleur plus ou moins intense, alors que d'autres sont couverts d'enluminures de fils dorés et d'autres de petites pierres ressemblant à des gouttes d'eau. Et c'est ceux-là qu'elle préfère.

Au fur et à mesure qu'elle marche, le nombre de créatures autour d'elle semble diminuer. Tout est de plus en plus silencieux, et malgré la lumière vive qui règne dans la ruelle, la vie semble disparaitre peu à peu...

Alaë frissonne. Elle n'a pas vraiment froid, mais l'atmosphère qui émerge de ce manque de vie ne la rassure pas. Elle ne sait dire pourquoi mais elle préfère quand il y a du bruit et que d'autres créatures l'entourent. Elle s'arrête et regarde autour d'elle. Rien ne bouge, rien ne semble suspect. Quoique cette ombre, au coin de la ruelle...

Elle se reprend. Il n'y a aucune raison d'avoir peur. Elle ne risque rien sur les ruelles pavées, c'est ce que lui a dit Iedra. Elle inspire profondément et serre la cape contre elle, avant de reprendre son errance. Elle marche plus vite, et son cœur s'est accéléré depuis tout à l'heure. Mais pourquoi ? De quoi a-t-elle peur ? Que peut-il lui arriver ? Elle ne risque pas qu'on lui vol quelque chose, elle n'a rien sur elle. Quoique la cape d'Iedra... La créature aux beaux yeux semble y tenir tout particulièrement.

D'ailleurs pourquoi lui a-t-elle donné si elle l'aime tant que ça ? Pour quelle raison lui fait-elle assez confiance pour lui donner son souvenir de sa "connaissance" qu'elle semble tant regretter ? Juste pour sa ressemblance ? Il doit y avoir quelque chose d'autre, sûrement.

Mais qu'est-ce que c'est ? De toute façon, elle lui fait entièrement confiance. Il n'y a aucune raison qu'il en soit autrement et c'est bien comme ça. Cependant, cela ne rassure qu'à moitié Alaë.

Elle s'arrête de nouveau et se retourne. Elle entend des bruits qu'elle ne parvient pas à identifier. Peut être est-ce normal dans ce monde, mais elle n'a aucune raison d'en être sûre. Et donc elle n'a aucune raison d'être rassurée.

Et soudain, elle entend des voix. Elles sont graves, et fortes, comme si leurs propriétaires n'avaient cure de se faire entendre, comme si leurs propriétaires voulaient réveiller tout le monde.

Elle se retourne et se remet à marcher normalement, ignorant les voix qui se rapprochent doucement. Elle n'écoute rien de ce qu'elles disent, ignorant jusqu'aux bruits de pas de leurs propriétaire.

Mais soudain, une main, presque deux fois plus grosse que la sienne, se pose avec force sur son épaule et l'arrête immédiatement. La petite créature verte s'envole en poussant un chant rapide et incisif, mais la voix de l'inconnu la couvre rapidement.

"Tu vas où comme ça princesse ?!"

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Dernière édition par Alaë le Mar 26 Juin 2012 22:28, édité 4 fois.

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 Sujet du message: Chapitre 1 | Alinea 6 | Le plan
MessagePosté: Mar 19 Juin 2012 19:07 
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(((Chapitre 1 | Alinea 5)))

« D'accord. »

Sa voix est confiante. Pas très forte ni scandée, même plutôt faible, mais tout de même confiante. Alaë fait confiance à Iedra, et Iedra a envie qu'Alaë soit en sécurité. Et elle est plus en sécurité seule qu'avec elle, pour le coup. Elle n'a pas non plus à voir Iedra voler des vêtements ou quoi que ce soit d'autre. Du moins pas tout de suite.

Alaë accepte de faire confiance à Iedra. Celle-ci la regarde dans les yeux. Elle a l'impression de retrouver Léa. Léa était beaucoup plus énergique, certes, mais cette innocence qui se lit dans les yeux d'Alaë est la même que celle qui émanait de Léa. Iedra se sent revivre.

Alaë baisse les yeux un court instant. Iedra en profite pour lui tourner le dos et rejoindre Ian au pas de course.

Le fauve était parti préparer le terrain. Il repérait les différents passants, leur trajectoire, leur comportement, afin d'évaluer la meilleure stratégie de distraction. Sowan n'est pas stupide, il les connaît, il sait ce à quoi faire attention. Il sait qu'un gamin des rues n'attaquera jamais directement un étal sous ses yeux. Iedra pourrait faire le pari de lui chaparder un vêtement directement sur sa table, elle réussirait sûrement à le prendre. Mais tout le monde saurait alors que c'est elle. Trop risqué. Il faut y aller par distraction, afin de ne pas reconnaître le chapardeur.

Iedra arrive dans le pâté de bâtisses. Elle glisse dans une ruelle et cherche un moyen d'accéder au toit.

Elle repère l'encoche habituelle dans le mur, un bout de bois qui manque, et y fourre le pied. Elle bascule alors son poids dessus et pousse en étirant la main vers une poutre de volet de fenêtre, qu'elle attrape plus facilement qu'avant. Elle prend la poutre à deux mains et tire jusqu'à pouvoir pousser sur ses deux pieds pour pouvoir atterrir sur le toit d'en face. Longtemps qu'elle n'avait pas emprunté cet accès. La dernière fois qu'elle était allée chez Sowan, c'était 7 ans plus tôt.

Une fois sur le toit, elle repère Ian, qui s'était perché quelques mètres plus loin. Ce bâtiment était leur lieu de rassemblement pour les organisations d'opérations sur les produits de Sowan. Les propriétaires étaient sourds. Ou du moins jamais ils ne les avaient remarqués.


« Trois options, Chef. » dit Ian lorsqu'elle arrive, sans la regarder. « Une fillette partie chercher son pain ; on pourrait l'utiliser pour détourner le r'gard du grincheux. Le boulanger en question ; si on fait du grabuge là-bas, il commenc'ra à être encore plus à l'affût, on pourrait utiliser ça : j'irai le distraire pendant que tu prends c'dont t'as b'soin. »

Iedra le stoppe et répond de suite. « Le boulanger, on lui a déjà fait ça il y a douze ans. C'est une bonne idée. Il a sûrement oublié, vu son âge. »

« Sûre ? »

Iedra acquiesce. « Oui. On avait deux agents. Moi j'observais d'ici. On avait deux enfants de citadins dans la rue. L'agent Léa était chargée de les diriger vers le boulanger puis de créer une distraction avec eux. En l'occurrence, elle leur avait piqué leur bourse juste avant qu'ils arrivent à l'échoppe, le bruit a parcouru que des voleurs étaient dans la rue. Sowan ne s'est pas trop inquiété pour ses vêtements puisqu'apparemment la cible était de la nourriture. Là, l'agent Vikkto, caché derrière ce pan de mur… » elle montre une irrégularité dans les murs de la rue. Un enfant s'y cache facilement. « attendait que Sowan aille aider son compère pour prendre un vêtement sur la table. »

Ian sourit. « J'aime bien, ça, moi ! »

« Sauf que ça ira pas pour nous. Ce qu'on cherche est à l'intérieur. Et Sowan ne va pas quitter son étal facilement. Il ne laisse plus son magasin sans surveillance. »

Ian frappe des mains avec un « Ah ! J'ai oublié de te dire ! On a un infiltré ! »

Iedra ouvre de grands yeux, surprise. « Depuis quand on a un infiltré chez Sowan ? Il ne s'est pas méfié ? »

Ian lâche son grand sourire si particulier, dévoilant ses dents peu rassurantes. « Non. Tu te souviens de Frank ? »

« Ce fils de marchant ennuyant, là ? »

« Ouii ! Lui-même ! Il a accepté de nous aider. »

Iedra plisse les yeux avec suspicion. Un fils de marchant, qui aide les enfants voleurs ?

« Contre quoi ? »

Ian baisse un peu les yeux. « Tu te souviens de ce qu'il t'avait dit une fois ? À propos des étoiles. »

(Oh non…)

« Ne me dis pas que… »

Ian ferme les yeux et rentre la tête dans les épaules. « On lui a promit que tu lui ferais un câlin. »

Iedra prend la veste de Ian d'une main et sort sa dague de l'autre. « Tu vas voir s'il va avoir un câlin, ce petit… » Elle ne finit pas sa phrase et se reprit à voix basse. « Oh, le voilà ! »

Iedra lâche Ian et s'approche lentement du bord du toit. Frank depuis la rue lui jette un coup d’œil. Elle s'aplatit rapidement contre le bâtiment, guettant toujours. Le jeune homme en contre-bas ferme l'œil droit.

(C'est pas vrai… Il en est.)

Le long clin d’œil droit est un code pour affirmer son appartenance à la Communauté. Dès lors qu'on s'affiche avec ce code, on n'a pas le droit à la trahison. La trahison envers la Communauté peut valoir l'enlèvement et l'abandon en forêt. Iedra et compagnie volent des objets, ils peuvent voler un enfant humain.

Iedra fait signe à Frank qu'elle a besoin d'entrer. Il lui répond dans le même langage des signes propre aux petits voleurs de Yarthiss qu'il sait comment gérer l'événement et il pointe également la boulangerie.


« Ian. Je vais m'occuper de la petite pour faire grabuger le boulanger, va me chercher un coset et une jupe verte en suivant les instructions de Frank. »

La stratégie est bonne, en théorie. Iedra ferait du bruit chez le boulanger, Frank enverrait Sowan en renfort, que Iedra et la petite s'efforceraient de retenir, et Ian en profiterait pour entrer. Le plan est bon.
Dans l'idée.



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Dernière édition par Iedra le Jeu 21 Juin 2012 03:03, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Chapitre 1 | Alinea 7 | L'opération
MessagePosté: Jeu 21 Juin 2012 03:00 
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(((Chapitre 1 | Alinea 6)))


Ian va se placer près de chez Sowan, sans se faire repérer. Ce petit est dynamique, mais il sait se faire discret quand il le faut, et ça c'est un atout qu'il ne devra jamais lâcher !

Iedra pendant ce temps descend du toit par le même endroit.


crac
La descente est plus violente que l'ascension, et elle se fait légèrement mal à la cheville à l'atterrissage. En 7 ans, on perd facilement le fil. Elle perd un peu l'équilibre sous la douleur et tombe en arrière contre le mur, puis masse sa cheville. Après quelques secondes de soupirs et de jurons à voix basses, Iedra se met en marche, sortant de la ruelle en claudiquant.

Rapidement, elle repère la petite fille dont parlait Ian. Elle n'avance pas très vite, avec la foule alentour, et Iedra l'aura bien vite rattrapée si elle faisait le tour – l'enfant va contre elle. La semi-elfe prend donc à gauche pour contourner le bloc de bâtiments. En marchant rapidement, se faufilant entre les passants, se glissant entre les jambes des plus grands, elle longe le bloc par la droite. Bien assez tôt, elle vire à droite puis encore, et rattrape la petite fille, qui arrive bientôt chez le boulanger. En chemin elle a remarqué Frank qui parlait à Sowan, et Ian qui s'était caché dans une ruelle un peu plus sombre. Tout est en place. C'est à elle de donner le coup de départ.

Elle marche à côté de la petite quelques secondes, le temps d'identifier son comportement à sa démarche. Elle a l'air joyeuse, rieuse, et bien élevée.


(La chance.)

Iedra penche sa tête en direction de la jeune enfant, qui l'ignore et passe son chemin.

« Attends ! »

Elle lui court un peu après pour se remettre à son niveau, puis lui adresse la parole cette fois-ci.

« C'est pas gentil d'ignorer les gens comme ça ! »

« Ma maman m'a dit que je dois pas parler aux gens que je connais pas. » répond la petite sans lui accorder beaucoup plus d'attention.

« Mais si tu ne leur parles pas, comment tu peux les connaître ? Tu vas finir par parler à personne et à pas avoir d'amis. Tu vas te sentir très seule, si tu continues comme ça ! »

La petite s'arrête et regarde Iedra. Les passants autour d'elles jurent en les bousculant, vu qu'elles sont au milieu de la rue. Iedra a fait son effet.

La petite ne répond pas.


« Moi, je veux bien être ton amie, par exemple. Mais, il faut qu'on parle. »

(Peuh ! J'arrive pas à croire que je viens de dire ça !)

« Mais je dois aller chercher le pain. C'est ma maman qui m'a dit… » lance la petite fille avant qu'Iedra la coupe. « Ben on va aller le chercher ensemble toutes les deux ! Je vais par là aussi, de toute façon, on peut faire le chemin ensemble. T'en dis quoi ? »

La petite soupire et contourne Iedra pour se remettre en chemin. Iedra la rattrape rapidement au pas de course.

(Non mais je rêve !)

« T'es pas gentille, tu réponds pas à mes questions. C'est mal poli et en plus de ne pas te faire d'amis, tu te feras sûrement pas mal d'ennemis ! »

Le ton d'Iedra est celui de la rigolade et de la taquinerie, mais son interlocutrice n'a pas l'air très réceptive et l'ignore toujours.

(Jamais je ne comprendrai les humains…)

Iedra tente de gagner du temps. « Bon, d'accord, tu seras pas ma copine. Mais viens pas te plaindre si tu peux pas avoir ton pain aujourd'hui ! »

Sur ce, Iedra s'empare de la bourse que la petite tenait fermement dans ses mains et avait commencé à relâcher grâce à la distraction d'Iedra et cours devant elle en tenant haut la bourse au dessus d'elle. La petite fille lui crie de lui rendre, et Iedra lui répond en riant « Aha ! Voilà ce qu'on trouve en étant pas gentille avec les autres ! Ils sont méchants avec toi ! ».

pouf
La bourse disparaît de la main d'Iedra.

« Et quand des plus grands que soi vous embêtent, d'autres encore plus grands vous aident. » dit en riant le boulanger, avec la bourse de la petite fille dans la main. Iedra était arrivée au niveau du boulanger.

(Zut. J'ai mal évalué les distances !)

Le boulanger tend sa bourse à la petite fille. « Tiens, ma petite. J'ai entendu parler de pain ? »

La petite fille récupère sa bourse en souriant. « Merci ! Beaucoup ! »

(Pense, Iedra, pense ! Tu vas bien trouver quelque chose !)

Iedra observe l'étal du boulanger. Des pains, beaucoup de pains. Très peu de baguettes, et pas plus de pâtisseries.

(Ding !)

Iedra s'appuie sur la table du bon homme. « Pourquoi vous vendez pas plus de pâtisseries ? C'est bon, les pâtisseries ! »

Le boulanger retire son sourire de son visage. « Je t'en pose, des questions ? Va voir ailleurs si j'y suis, canaille ! »

Typiquement ce que Iedra entend à longueur de temps quand on s'adresse à elle, en dehors des enfants des rues. Et d'Alaë... Iedra se remotive en pensant à ce fantôme de Léa et tire la langue au boulanger.

« C'est pas très gentil, ce que vous dites ! Vous perdez une cliente potentielle, Monsieur le Boulanger ! »

La petite fille reprend la parole. « Ma maman elle m'a dit de vous demander un pain aux noix. »

« Ça marche ! » dit le boulanger avec un grand sourire en prenant un pain sur sa table et le tend à la petite fille.

(Maintenant !)

Iedra saisit le pain et s'écarte à grandes enjambées reculées en serrant le pain contre elle. Il fallait qu'elle nourrisse Alaë également, et un pain aux noix lui irait parfaitement. Ian et elles se le partageront. Iedra se stoppe à plusieurs mètres de la table, pas loin du mur, pas trop près des fenêtres – elle garde encore un mauvais souvenir d'un coup de volet dans le crâne…

Le boulanger jure à haute voix et peste contre Iedra en commençant à contourner son étal. Iedra recule de quelques pas. Pas plus, elle sait que lui va s'arrêter également en pensant à sa table. Il jette un regard lointain à Sowan.

Difficile à voir à travers les passants, de moins en moins nombreux à cette heure du jour, Sowan est en train de parler avec Frank. Frank est face à elle, Sowan leur fait dos. Ils sont trop loin pour qu'elle puisse les entendre, mais Frank regarde bientôt vers eux, fait signe à Sowan. Quelques secondes plus tard, Sowan commence à se diriger vers la boulangerie. Pendant tout ce temps, Iedra danse avec le pain dans les mains, empêchant la petite fille qui le réclame de le récupérer. Le boulanger va bientôt être libre de lui courir après ; il va falloir courir.


(J'ai déjà peur pour ma cheville…)

Iedra fait volte face et se met à courir comme un éclair à travers les passants, se baissant autant qu'elle le peut pour voir plus loin, se faufiler entre les jambes plus facilement. Le trafic diminuant, se déplacer est plus aisé, mais être discret, beaucoup moins. Surtout en courant. Iedra profite de chaque petite ruelle pour couper les blocs et voyager ainsi de rue en rue, sans chercher vraiment à aller quelque part.
Puis, elle se dirige petit à petit vers leur bâtiment de rendez-vous pour les vols chez Sowan. C'est très proche de la boulangerie, mais sur le toit, en s'allongeant, elle ne sera pas vue. Les gens ne regardent pas les toits.

Le pain entre un de ses bras et sa poitrine, elle rejoint la petite ruelle de la Montée. Elle repère le creux dans le mur, y court, fourre son pied dedans, pousse dans son dynamisme, attrape la poutre de sa main libre, place ses pieds contre le mur et pousse pour atterrir sur le toit. Le tout dans presque un seul mouvement.


boboom
Essoufflée et épuisée, Iedra ferme les yeux. Longtemps qu'elle n'avait pas fait cette escalade dans l'urgence. Il y a peu, elle n'en aurait pas été capable à cette vitesse ni avec un pain dans les bras.

boboom
Iedra laisse son cœur s'exprimer, se calmer, les yeux fermées.

***

Iedra était allongée sur le toit avec Léa. La nuit avait commencé à poindre et elles s'étaient allongées là pour regarder les étoiles. Léa avait promit à Iedra de lui montrer quelque chose de merveilleux, et elle l'avait emmenée ici. Pour lui montrer ce spectacle magnifique. Ces millions de lumières suspendues dans le ciel sombre, comme des trous qu'on aurait fait dans une cape placée au dessus du monde, pour les protéger. De bien étranges lumières que celles-ci, et pourtant si belles. Léa et Iedra observaient ce spectacle lumineux, par endroits coloré, par endroits plus sombre, et se tenaient la main en souriant. La nuit était fraîche, mais elles n'avaient pas froid. Elles étaient bien.

***

Le garçon se tenait face à elle. Frank était le fils d'un facteur d'instruments musicaux, il avait l'oreille musicale bien qu'il ne sût jamais la musique, mais son physique n'avait rien de très harmonieux. Même Ian était plus attirant, malgré ses poils et ses crocs. En plus, c'était un humain.

Frank gratta son nez gras.
« Et tu dis que t'as pas de parents ? »

Iedra soupira en plaquant sa main contre son front.

(Cet énergumène ne comprend donc rien de ce qu'on lui dit ?) « Oui ! Enfin, je les ai jamais connus. Peut-être vivent-ils encore à ce jour, mais ils n'ont jamais voulu me revoir. »

Le garçon hocha la tête et cligna des yeux. « Et … t'aimes bien les étoiles ? »

***

« T'aimes bien t'allonger, toi, hein ! »

Iedra ouvre les yeux. Ian est revenu, il a une boule de tissus vert sous le bras. Il est un peu essoufflé lui-même, là où Iedra a calmé son corps.

Ian pose ses yeux sur le pain qu'Iedra tient contre elle en remuant la queue.


« Plus tard, le repas. On va d'abord donner ça » Elle montre la boule de tissus. « à Alaë. »

Ian opine du chef et tend sa patte à Iedra, qui se relève sans, et entame la descente.


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 Sujet du message: Re: Les Rues de la Cité
MessagePosté: Ven 22 Juin 2012 13:40 
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Alaë reste pétrifiée. Elle ne sait dire pourquoi, mais cette voix la terrorise complètement. Elle est forte, puissante, pleine de confiance, mais quelque chose d'autre la rend différente. Elle regarde autours d'elle, mais il n'y a personne. Elle est seule, avec cette voix qui résonne à quelques centimètres de son oreille, et avec cette main qui la maintient fermement immobile, lui faisant presque mal. Elle gémit, mais la force exercée ne diminue pas.

Ne réponds pas surtout !"
"Je... je me... je vais chez... une amie."

Elle ne veut pas dire qu'elle est perdue, qu'elle ne connait pas Yarthiss et qu'elle ne sait rien de ce monde. Elle n'a pas confiance en cette voix bourrue, elle n'a confiance qu'en Iedra, et elle n'est pas là. Il faut qu'elle se dépêche, Alaë a de plus en plus peur. Sa respiration s'accélère et elle se sent mal.

La créature chantante au dessus de sa tête pousse des cris stridents et s'agite, mais ne peut rien faire.

"Montre-nous donc ton jolie minois princesse !"

La main qui lui broie l'épaule la tire soudainement en arrière, la faisant pivoter contre son grès. Elle sert la cape contre elle et regarde la créature qui l'a accosté. Au niveau du physique, elle ressemble à un mélange entre Iedra et son ami. Elle a les formes de ce dernier, sans l'excroissance au bas du dos, mais a la peau comme celle d'Iedra. Et elle est plus grande, vraiment plus grande.

Mais elle a autre chose, son visage est rouge, un peu gonflé, et elle semble très agitée, comme si elle ne contrôlait pas ses mouvements. Elle a quelque choses dans les mains, un récipient translucide, dans lequel s'agite un fond de liquide jaunâtre qu'Alaë n'a aucune envie de goûter.

Et elle n'est pas seule. Une autre créature, aussi sale, mais plus petite, se tient juste derrière elle et pousse des sortes de cris désaccordés qui n'ont rien de rassurant.

"Lâchez-moi, vous... me serrez trop fort."
"Ce serait une erreur de lâcher un beau brin de fille comme toi !"

Les deux créatures poussent soudain des cris saccadés, comme si cette dernière phrase avait réveillé en elles quelque chose. Mais elles s'arrêtent vite, et le regard de la grande créature qui la tient change. Il laisse tomber le récipient et pousse Alaë contre l'une des grandes structures qui les entourent, l'empêchant complètement de s'échapper.

"Non, ce soir je veux m'amuser, et tu va bien me servir j'ai l'impression !"

Alaë panique. Les mains de la créature sont fortes et la plaquent littéralement contre la surface encore plus dure des structures. La contrainte lui fait de plus en plus mal et la créature ne semble pas prête d'arrêter. Elle sent ses jambes perdre leurs forces, ou du moins une partie, sans vraiment comprendre pourquoi.

Le visage de la créature n'est qu'à quelques centimètres du sien, et une odeur nauséabonde emplit l'espace qui les sépare, la rendant presque malade. Alaë détourne la tête comme elle peut, et écarquille les yeux en sentant le nez gras de la créature s'enfoncer dans cette matière douce qui recouvre sa tête.

Elle sent quelque chose remonter dans ses yeux alors que la douleur et la panique s'accroissent continuellement. La créature semble apprécier ce qu'elle fait car elle continue sans s'arrêter, mais Alaë n'aime pas du tout. La créature lui fait mal, sent vraiment très mauvais, et ne semble aucunement s'inquiéter de ce qu'elle veut ou pense.

Alaë inspire un grand coup. Il faut qu'elle parvienne à s'échapper. Soudain, elle pousse un petit cri, alors qu'un des mains de la créature vient de la lâcher. Mais elle ne tarde pas à se glisser sous la cape, et à caresser sans retenu le ventre d'Alaë.

Elle n'aime pas du tout ça, la main de la créature accroche, n'est ni douce ni soyeuse, et lui fait mal. Elle inspire un grand coup et pousse de toutes ses forces pour échapper à l'emprise de la créature. Cette dernière, surprise, ne résiste pas à temps et Alaë parvint à s'élancer dans la ruelle.

Ce qu'elle sent remonter dans ses yeux se met à couler le long de son visage, comme un caresse, lui brouillant la vue. Malheureusement, elle se rend vite compte que les deux créatures courent plus vite qu'elle, et ne tardent pas à la rattraper, violemment, et avec douleur. Alaë pousse un cri alors que la créature la plus imposante la plaque contre elle, lui maintenant les bras dans le dos. L'autre créature passe devant elle et écarquille les yeux.

"Elle est nue ! Je ne peux pas laisser ça passer !"

Alaë sent toutes ses forces s'enfuir. Ses jambes ne la soutiennent plus, et la douleur dans ses épaules double d'intensité. Elle sent son visage couvert de ce qui sort de ses yeux, et quelque chose couler le long de l'intérieur de ses jambes, quelque chose de chaud et de piquant.

Elle voit la créature qui lui fait face s'agiter fébrilement, apparemment en train de défaire son pantalon. Mais elle n'a pas le temps de voir ce qu'il y a en dessous. Un cri retentit derrière elle alors que la créature qui la maintient fermement lâche prise. Elle s'effondre, incapable de se relever, sans forces.

Elle entend des bruits autours d'elle, des cris, mais ne parvient pas à les discerner. Il n'y a qu'une chose qu'elle reconnait : les cris fébriles de la créature volante qui reste avec elle depuis qu'elle s'est réveillée...

Réconfort

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Dernière édition par Alaë le Mar 26 Juin 2012 22:41, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Chapitre 1 | Alinea 8 | Le sauvetage
MessagePosté: Sam 23 Juin 2012 01:42 
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(((Chapitre 1 | Alinea 7)))

| [:attention:] | Certaines scènes de ce rp sont à forte connotation sexuelle/violente, aussi est-il recommandé aux lecteurs sensibles d'y réfléchir à deux fois avant d'en entamer la lecture. | [:attention:] |

*******************************


Iedra descend à la suite d'Ian. Avec le pain, c'est beaucoup moins facile, et la même cheville qu'un peu plus tôt se fait encore plus amocher.

crac
(aouch !)

badaboum
Iedra chute à terre sous le coup de la douleur après avoir perdu son équilibre dans l'atterrissage. Ian se retourne directement et l'aide à se relever. Aide qu'elle se passe de remercier, sans pour autant la rejeter. Elle est consciente qu'il faut retrouver Alaë assez rapidement, maintenant. Elle ne sait pas combien de temps elle s'est reposée sur le toit, mais il y a peu de chance pour que ce soit quelques minutes seulement. Les rues sont moins bondées, en milieu de journée, et Alaë est plus vulnérable que quiconque autre, surtout dans sa tenue… Iedra ne fera pas passer sa fierté avant la sûreté d'Alaë. Elle a besoin d'aide pour marcher, elle accepte cette aide.

Ian et Iedra, un peu moins vite que prévu, rejoignent en courant tant que faire se peut le quartier où ils avaient laissée Alaë. Pour la repérer plus vite, ils montent sur les toits. Iedra, avec sa cheville abîmée, est moins efficace, alors l'ascension est douloureuse et laborieuse mais elle se fait tout de même, et Iedra rejoint les hauteurs de la ville, au prix d'efforts notables, sans être insupportables. La douleur est minime. Une cheville tordue, c'est pas la mort. Pas quand on a vécu vingt ans de misère.

Une fois sur les toits, Iedra remet sa cheville en place en poussant sur son pied. La douleur lui arrache un cri étouffé, mais au moins sa cheville est droite et elle peut marcher, non sans douleur, mais sans boiter. Ian et elle se mettent à chercher dans les ruelles depuis les toits. L'état de la cheville d'Iedra les oblige à rester près l'un de l'autre, ce qui rend moins efficaces les recherches.

Après un survol des ruelles principales, Iedra s'inquiète de ne pas trouver Alaë. Le trafic est moins dense, mais il y a tout de même des gens dans les rues.


BLA – BLA
Des voix. Humaines. Fortes et inintelligibles. Des ivrognes.

« Oh mon dieu non, faut la retrouver ! »

« On est d'accord. » opine Ian.

Ils accélèrent le pas en direction des voix. Iedra a un mauvais pressentiment, d'expérience elle sait que les ivrognes les plus bruyants tombent toujours sur les filles les plus fragiles. Combien elle en avait sauvées, comme ça … C'est à la fois blasant et attristant.

La petite équipée saute de toit en toit, scrutant le sol à la recherche de la moindre plume verte. Les voix sont de plus en plus fortes, ils se rapprochent des hommes. Sont-ils seuls ?

Le cœur de Iedra bat de plus en plus fort alors qu'elle parcourt les toits au plus vite qu'elle peut.


(C'est un vrai foutoir ! J'aurais jamais dû la laisser là ! J'aurais dû l'emmener sur le toit… MERDE ! Que je suis conne ! Elle doit me détester à l'heure qu'il est… Alaë…)

Les images les plus tordues viennent d'elles-mêmes à l'esprit d'Iedra. Elle sait ce que certains sont capables de faire aux filles, pour l'avoir elle-même vécu. Ses souvenirs lui reviennent, avec Alaë à sa place. Son cœur s'emballe de plus belle, et elle commence à serrer instinctivement le bras d'Ian qui la supporte, et qui lui aussi commence à serrer sa poigne…

piou – piou
Bientôt le chant de l'oiseau si particulier se fait entendre, tout prêt. Les voix sont toutes proches. Ils sont juste en bas, dans cette ruelle ombragée… Ils sont là, et Alaë aussi. Iedra se sépare légèrement d'Ian et se penche pour observer les événements.

boboom
Un homme tient Alaë par derrière, lui bloquant totalement les bras.

boboom !
Un autre se tient face à elle, défait son pantalon.

***

Iedra ne voyait rien, les larmes coulaient sur ses joues sous le ruban qui lui bandait les yeux. Ses bras étaient retenus par une femme nue, le contact de ses seins sur ses bras auraient pu être doux, si on faisait abstraction de l'angle anormal que faisaient ses épaules avec le reste de son corps. Ses bras la lançaient. Ils tiraient comme si ils voulaient eux-même se détacher d'elle. Ses jambes ne valaient pas mieux, elles s'étaient évanouies. Elle tenait debout par la force de la femme qui la tenait.
En face d'elle, un bruit de vêtements, puis des contacts familiers, toujours les mêmes… et trop tôt selon elle, le contact ultime. L'invasion. Le bélier qui défonce la porte. On dit que quand on a mal, on crie. Mais quand on a vraiment mal, et qu'on a un tissu dans la gorge, il n'y a rien qui sort de sa bouche, tout est canalisé dans le crâne, et la tête, comme tout le reste du corps, menace dangereusement d'exploser.


***

tsiiiiiin
Iedra laisse le pain tomber sur le toit et sort sa dague de sa ceinture.

« Ian … ? Je veux celui qui la retient. » dit Iedra d'un ton horriblement calme. Elle ne tremble plus comme quelques secondes auparavant. Elle est entrée dans une rage froide et sadique.

« Je voulais l'autre. » dit Ian sur un ton légèrement plus énervé.

fooooo
Iedra et Ian sautent, chacun sur son adversaire. Iedra se laisse plus tomber qu'elle ne saute, mais sa dague est tout de même sortie et désireuse de chair et de sang.

Elle tombe pile sur les épaules de l'armoire sur pattes. Le choc lui bouscule le dos et un song de cloche résonne dans sa tête, mais l'homme est plus amoché, car il n'était pas prêt, et surtout parce qu'il s'est pris une bonne semi-elfe sur les épaules après une chute de six mètres de haut. Il s'effondre au sol et n'est pas près de se relever.
Ian, lui s'effondre sur l'autre homme avec facilité et l'agilité dont il est le digne maître et plante ses ongles griffus dans sa chair. Castration gratuite pour le pauvre bougre. Iedra aimerait faire de même avec son gus à elle, mais sa priorité est Alaë.
Elle s'empare de la pauvre créature en pleurs. Ian a remarqué son geste et lui lance grâce à sa queue la boule de vêtement – qui pénètre plus facilement dans l'air sous cette forme et atteint Iedra aisément. La semi-elfe s'empare des vêtements en plein air, et entreprend d'habiller Alaë tout en lui parlant.


« Ça va aller, Alaë, on est là. Ian t'as choppé de jolis habits, il s'occupe des méchants et moi je suis avec toi. Tout va bien, je suis là ! Il ne s'est rien passé. Je suis avec toi, et Ian aussi ! On est là, nous, tu peux nous faire confiance. Alaë. Jamais plus je ne laisserai personne te faire du mal, tu m'entends ? Plus jamais ! Ces types vont payer pour leurs actes, Ian va leur donner une bonne leçon, et toi et moi on va s'écarter d'ici et t'emmener en lieu sûr, ok ? Ça va aller, je suis là. »

Pendant qu'elle dit tout ça, Iedra passe la jupe et le corset à Alaë, qui, encore sous le choc, ne réagit pas plus qu'une cuillère. Iedra a beaucoup de peine pour elle, mais elle a vu bien pire, comme mollusque. Au moins, Alaë se laisse toucher et habiller. C'est plus facile que d'autres fois. Et pour la première fois depuis longtemps, il y a des émotions dans sa voix. Pour la première fois depuis des années, elle parle avec inquiétude, culpabilité, regrets, colère…

« Ian, je l'emmène à la base six ! »

La base six est un recoin de ruelle où les voleurs des rues se réunissent parfois pour planifier des attaques organisées, ou quand ils sont blessés ou ont besoin de repos. C'est difficile d'être tranquille quand son chez-soi est l'espace commun d'une ville de plus de trente milliers d'habitants. C'est cependant possibles en de rares endroits. Heureusement que l'un d'eux n'est pas loin.

Iedra garde Alaë un maximum en contact avec elle, et lui parle d'un ton le plus calme qu'elle puisse développer – mais ça ne leurre personne : elle est très atteinte par l'événement et elle même a du mal à rester calme. Elle conduit la femme-oiseau à travers les rues de plus en plus désertes, vers une ruelle plus étroite que les autres, pour rejoindre un renfoncement entre les bâtiments, un peu comme une cour intérieure, en plus petit. Là-dedans, ils sont entre quatre murs, et Iedra est avec elle. Elle assoit Alaë, maintenant habillée, s'assoit en face d'elle, et la regarde dans les yeux.


(Faites qu'elle aille bien !)

...

(Mais pour l'instant… ne pas la brusquer. Juste être là.)



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Dernière édition par Iedra le Lun 9 Juil 2012 18:06, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Rues de la Cité
MessagePosté: Sam 23 Juin 2012 18:22 
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Terreur

Elle n'entend rien. Ou plutôt, elle ne comprend rien, ne discerne pas ce qui l'entoure, la source de ces bruits. Elle ne pense plus à rien. Elle ne sent plus rien, que la douleur lui vrillant les épaules, la chaleur du liquide qui avait coulé entre ses jambes, et ce liquide issu de ses yeux, coulant en abondance, inondant son visage et son cou, chatouillant sa peau...

Son cœur bat comme s'il voulait s'échapper, comme s'il ne voulait plus ressentir la peur qui l'étreigne alors. Elle tremble sans parvenir à se contrôler, elle ne sent plus ses jambes, et trop ses bras qui la lancent sans s'arrêter.

Soudain, une main se pose sur son épaule. Alaë sursaute et se recroqueville instinctivement. Elle a peur, et n'arrive pas à se raisonner. Ils lui ont fait mal et elle ne veut pas recommencer. Mais elle se rend compte que cette main ne lui impose rien. Elle n'a aucune force, elle est douce et chaude, réconfortante.

Elle n'ose pas ouvrir les yeux mais sent une présence toute proche, une présence qui ne lui veut aucun mal, et qui semble même vouloir l'aider. Elle la sent tout près d'elle, mais les bruits autours ne se sont pas arrêter.

Alaë renifle et ouvre les yeux. Tout est flou, mais il n'y a aucun doute, Iedra l'a retrouvé. Elle est là, la réconfortant et lui enfilant des vêtements. Elle n'y fait pas attention, trop perturbée et tremblante, mais se laisse faire. Iedra est douce et s'y prend bien, sans la forcer. Sa présence la rassure.

"Ça va aller, Alaë, on est là. Ian t'as choppé de jolis habits, il s'occupe des méchants et moi je suis avec toi. Tout va bien, je suis là ! Il ne s'est rien passé. Je suis avec toi, et Ian aussi ! On est là, nous, tu peux nous faire confiance. Alaë. Jamais plus je ne laisserai personne te faire du mal, tu m'entends ? Plus jamais ! Ces types vont payer pour leurs actes, Ian va leur donner une bonne leçon, et toi et moi on va s'écarter d'ici et t'emmener en lieu sûr, ok ? Ça va aller, je suis là."

Alaë tremble déjà moins, mais elle n'arrive pas complètement à se contrôler. Elle ne répond pas, acquiesce à peine. Elle ne sait plus quoi penser, ni même si elle doit penser. Elle reste là, laissant Iedra faire, et analysant ce qu'elle venait de dire. Ian était là. Que fait-il, pourquoi s'occupe-t-il des "méchants", alors qu'Iedra est là ? Pourquoi est-il venu, alors qu'il ne l'a vu que quelques secondes ? Et pourquoi... Pourquoi se pose-t-elle toutes ses questions ? Il se passe quelque chose mais elle n'arrive pas à en comprendre le sens.

Il est dans ses pensées, mais Iedra vient de se lever et la tire doucement vers le haut. Elle se laisse faire, s'appuyant sur ses jambes pour l'aider. Elle sent qu'elle ne peut marcher seule, ses jambes sont trop faibles. Mais Iedra semble vouloir l'aider et avance doucement, la portant à moitié. Son contact est rassurant, et Alaë la suit sans résister, ne cherchant ni à savoir où elle l'emmène, ni pourquoi. Elle ne veut rien savoir, elle n'a que deux idées en têtes.

Que voulaient lui faire ces créatures violentes ? Pourquoi lui ont-elles fait du mal ? Que leurs a-t-elle fait ? Elle n'arrive pas à savoir, elle ne peut pas comprendre. Elle n'en a pas les moyens. Son manque complet de connaissance sur ce qui l'entoure fait qu'elle ne peut rien comprendre.

Et Ian. Que fait-il ? Pourquoi n'est-il pas là ? Et qui est-il ? Pourquoi hante-t-il ainsi ses pensées ? Elle n'en sait rien. Elle ne comprend pas et cela l'énerve. Elle se sent faible et ne parvient pas mettre ses idées en place. Elle sent le liquide de ses yeux remonter de nouveau.

Elle sent qu'elle va bientôt reperdre le contrôle. Mais Iedra s'arrête devant une porte et l'ouvre difficilement, avant de s'y engouffrer. Alaë ne fais pas très attention à ce qui l'entoure, mais voit que l'espace qui l'entoure est ouvert, bien qu'un peu plus sombre, et cerné par ces grandes structures qui délimitent aussi les ruelles. Ça ressemble beaucoup à ce qui entoure Yarthiss, près des grandes structures marrons. Ici aussi le sol est recouvert de ces choses vertes et ondulantes, malgré quelques endroit ressemblant plus à des morceaux de ruelle.

La créature volante se pose prêt d'elle, sa couleur se mariant avec celle du sol, joliment, et pousse quelques cris doux et rassurants.

Iedra l'assoit et se met en face d'elle, silencieuse. Ses yeux fixent les siens, comme si elle voulait la sonder. Alaë les regarde sans ciller, y trouvant le réconfort dont elle a besoin.

Iedra semble tenir à elle, et vouloir la protéger coûte que coûte. Elle semble vouloir la voir sourire, et non trembler sans se contrôler. Elle ne dit rien, reste silencieuse et la regarde.

Alaë baisse finalement les yeux. Elle n'a aucune notion du temps qui passe, mais pour elle, cela est très long. Mais peu à peu, elle sent son cœur se calmer, l'écoulement de ses yeux s'arrêter et ses jambes redevenir assez forte pour la porter. Cependant, ses pensées restent incontrôlables. Elle a besoin de connaitre des choses sur ce qui l'entoure, de savoir ce que c'est, à quoi ça sert, pourquoi ça existe... Elle veut comprendre qui étaient ces créatures violentes, pourquoi elles lui ont fait mal, qu'est-ce que cette grande surface bleutées au dessus de Yarthiss, et pourquoi Ian occupe-t-il inconsciemment ses pensées. Ian, où est-il, que fait-il ? Pourquoi n'est-il pas là ?

Soudain, elle sent des mains l'entourer, et releva la tête. Elle voit qu'Iedra la serre dans ses bras, et elle se laisse faire. Son contact chaud est réconfortant, et l'encourage à lui demander ce qu'elle veut savoir, ou du moins une partie.

"Je... Pourquoi est-ce que... Où suis-je ?"

Iedra se crispe et la repousse doucement, sans la lâcher, pour la regarder dans les yeux.

"Tu ne te souviens pas ?"
"Je... si, mais.... Si, tu es Iedra, tu m'as aidé et trouvé des... ça, pour que je ne sois pas nue. Tu es... gentille, avec moi."

Un sourire se dessine sur les lèvres de Iedra qui la sert de nouveau contre elle.

"Je... Yarthiss, qu'est-ce que c'est ? Pourquoi... Pourquoi ces créatures..."

Elle se tait. Son cœur s'étreint rien qu'en y pensant. Elle se serre un peu plus contre Iedra qui reste silencieuse.

"Je... suis désolée. Je... ne sais rien, j'ai... besoin de toi... Il faut que tu m'apprennes ce monde, que tu m'apprennes à y vivre..."

Alaë ne peut continuer. Elle entend la porte qui claque et se relève en sursaut, alors qu'Iedra la lâche et se lève, prête à réagir à la moindre menace. Mais il ne s'agit pas d'une menace. Il s'agit de Ian, souriant, ses mains étranges couvertes de sang.

"Sont pas près de r'commencer !"

Alaë sourit légèrement. Est-il toujours comme ça, content, heureux, quoi qu'il se passe ? Il s'agite dans tous les sens en racontant comment il a punis les deux créatures, qui apparemment étaient bien plus forte que lui mais qu'il a réussi à maitriser. Il doit être fort pour avoir fait tout ce qu'il dit, mais elle n'a aucune raison d'en douter.

Elle l'écoute sans dire un mot, sentant ses pensées se calmer au fur et à mesure qu'il parle et s'agite, comme s'il l'apaisait. Elle entend plusieurs fois Iedra soupirer mais n'y fait pas attention.

"... Et v'là. Z'êtes venger, très chère mam'zelle."

Ian s'incline dans un geste démesuré devant Alaë, qui sent son visage chauffer et qui ne peut s'empêcher de pousser une série de petit cris qui la rendent heureuse. Elle s'arrête rapidement et son regard rencontre celui de Ian qui met quelques longues secondes à s'en décrocher.

Puis il détourne la tête et tousse, avant de regarder Iedra.

"J'ai l'impression qu'ils lui vont à merveille !"

Alaë ne comprend pas tout de suite de quoi il parle, puis se rappelle qu'elle n'est plus nue. Elle baisse la tête et voit que Iedra l'a habillé comme elle lui avait dit l'aimer. Le tout est d'une couleur proche de celle de ses cheveux, et très joli. Une jupe lui cache le haut des jambes, s'arrêtant au dessus des articulations. Le tissu est fin et doux. Et elle porte un haut très joli, qui cache sa poitrine et le haut de son ventre, laissant visible le petit creux qui y réside. Ses bras restent nus, ainsi que ses épaules et son cou.

Elle trouve que c'est très confortable, et doux. Elle relève les yeux et se tourne vers Iedra.

"Je... Merci."
"De rien. C'est Ian qui a été les chercher."

Alaë tourne la tête vers Ian et hésite un instant. Son visage chauffe de nouveau mais elle fait comme si de rien n'était.

"Merci..."

Questions sans réponses

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Dernière édition par Alaë le Ven 29 Juin 2012 12:33, édité 4 fois.

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 Sujet du message: Chapitre 1 | Alinea 9 | Le compte-rendu
MessagePosté: Mar 26 Juin 2012 15:38 
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(((Chapitre 1 | Alinea 8)))


Alaë tient le regard à Iedra. Ses yeux tremblent encore, mais on sent qu'elle veut se calmer. Iedra est assise en face d'elle, brûlant d'envie de serrer Alaë contre elle, qu'elles se blottissent l'une contre l'autre et que le temps s'arrête, mais le temps passera forcément, et Alaë ne devrait pas être à l'aise, contre un corps étranger, maintenant. Alors Iedra reste assise.

Le temps passe, les secondes s'écoulent sans qu'il ne se passe rien. Rien de visible. Iedra pendant ce temps est plongé dans le regard d'Alaë, dans ses yeux d'un vert majestueux et merveilleux. Des yeux comme des puits de lianes, des racines creuses, des tunnels d'arbustes, dans lesquels on s'enfonce aisément, sans aucun effort, au contraire.


***

Iedra marche au cœur d'une racine, étrangement, éclairée. La mousse sur les parois, les champignons, produisent une lumière tamisée, à peine efficace sur une table de chevet, mais tous ensembles, de concert, ils illuminent cette racine comme une rue en plein jour. Elle progresse dans le bois, sans savoir où elle va. Elle suit le seul chemin qu'elle peut suivre, elle longe la racine. Des papillons d'un vert lumineux volettent autour de fleurs d'un vert plus sobre. Une poussière d'or flotte dans l'air, baladée au rythme des respirations des petits mammifères et créatures qui dorment paisiblement.

Iedra s'approche d'un petit furet, doucement, sans bruit, pour ne pas le réveiller. Un pas après l'autre, elle s'approche de ce petit animal, bordé par des milliers de petites feuilles de mousse, décoré par quelques fleurs colorées, de petits insectes d'agrément. Doucement, elle approche sa main et soudain elle tombe et est aspirée d'où elle vient, dans les ténèbres de l'inconnu.


***

Alaë a baissé les yeux. Iedra est de retour dans le monde réel, et Alaë a baissé les yeux. Pourquoi ? Est-elle triste ? Est-elle embarrassée ? A-t-elle mal ? Tant de possibilités… Iedra n'a jamais eu d'aisance pour lire les émotions. Alaë a les yeux baissés : qu'est-ce que ça veut dire ? Pourquoi n'arrive-t-elle pas à le savoir ? Pourquoi ne la comprend-elle pas ? Elle aimerait la comprendre, elle aimerait savoir ce que pense Alaë en ce moment… pourquoi n'y arrive-t-elle donc pas ?

Tant pis. Alaë, peu importe ce qu'elle pense actuellement, elle a besoin de réconfort. Iedra vient s'assoir à côté d'elle et la serre dans ses bras. On croirait plus un enfant qui fait un câlin à sa mère qu'une amie qui en réconforte une autre, mais bon, l'intention est là.


« Je… Pourquoi est-ce que… Où suis-je ? »

Iedra se crispe. Alaë aurait été à ce point traumatisée qu'elle aurait fait une crise d'amnesie ? Et si à la base, c'était ça, l'origine de sa perte de mémoire ? Et si Alaë avait déjà été …
Paniquée, Iedra prend Alaë par les épaules et la regarde dans les yeux.


« Tu ne te souviens pas ? »

Alaë paraît surprise de la réaction d'Iedra. Dans tous les cas, c'est normal. Ça n'explique rien. Du moins, Iedra s'en persuade.

« Je... si, mais. Si, tu es Iedra, tu m'as aidé et trouvé des... ça, pour que je ne sois pas nue. Tu es... gentille, avec moi. » balbutie Alaë.

(« Gentille » … je suis… gentille ? Elle n'est pas en colère ?)
Un sentiment d'immense soulagement envahi Iedra. Alaë ne lui en voulait pas, au contraire, elle lui était reconnaissante. Iedra était « gentille ».

(Moi qui pensait qu'elle allait me haïr d'avoir été en retard… Je me suis fait peur toute seule. … ça fait longtemps que j'avais pas eu d'aussi fortes émotions. C'est pas si mal que ça, en fait. Même avoir peur pour quelqu'un, bien que sur le coup ce soit pas agréable, au final, je suis contente qu'Alaë aille bien... HOLA ! Pourquoi je suis autant impliquée pour elle, moi ? Alaë est humaine, à part ses plumes. Pourquoi je me suis attaché à elle, au départ ? … Ah, oui, parce qu'elle m'a sauvé de la noyade. Elle m'a sauvé de la mort, et je viens de la sauver d'un viol. On est quitte. Pourquoi je reste accroché à elle ? Ce n'est pas Léa ! Ce n'est pas Léa, Iedra ! C'est juste une … une quoi, d'ailleurs ? Elfe, elle n'en a pas l'air ; Humaine, non plus ; Naine, surement pas … Elle ne ressemble à rien que je ne connaisse. … ah, oui, voilà pourquoi je m'y intéresse. C'est ça. Je veux savoir ce qu'elle …)

Iedra est interrompue dans ses pensée par Ian, qui arrive en catastrophe, les mains couvertes de sang et de sueur.

« Sont pas près de r'commencer ! »

Iedra ferme les yeux. Alaë est maintenant aux mains d'Ian. Son énergie va lui, redonner la joie de vivre. Sûr.

« T'aurais vu, Iedra, t'aurais été fièr' de moi ! »
(Mais oui, Ian, bien sûr.)
« T'en as mis un à terre et ça m'a b'en aidé pour l'autre, qu'j'ai défiguré à coup d'griffes. Il s'est bien d'fendu, l'bougre ! Il m'a envoyé bouler plusieurs fois comme un vulgair' chat enragé ! MAIS à chaque fois je m'rel'vais, et je lui r'ssautait dessus. »
Iedra soupire malgré elle. Elle a entendu ce discours des millions de fois.
« Au bout d'un moment, il mit sa main dans l'mur, et en a tiré un' hache d'pierre qui f'sait trois fois sa taille ! »
(Ça devait être un couteau.)
« Il était magicien, c'fourbe ! Mais j'me suis pas défilé, j'ai t'nu bon ! J'ai plongé sur lui, évitant chacun d'ses coups d'hache, qu'il maniait avec la rapidité et la dextérité d'Valyus ! La pierre pleuvait autour d'moi mais j'étais plus rapide, et j'suis parv'nu à l'atteindre ! J'ai planté mes griffes dans sa peau, juste au niveau d'son point l'plus faible ! »
(Ou alors il était juste bourré et t'en as profité pour y aller tranquille.)
« Il s'est effondré, et l'sol a tremblé, ce qui a réveillé l'autre gars. Lui, c'était l'gros lourd, l'gars l'plus costaud que j'ai jamais vu ! Il a sorti ses muscl' d'leur fourreau et m'a mis en garde ! J'lui ai rugi *RROOOOOAAAAAAR* en pleine face, et il a voulu fuir comme un p'tit chiot apeuré. »
(Il avait surtout pas envie de se faire castrer, j'imagine.)
« J'l'ai rattrapé et lui ai fait subir l'même sort q'l'autre ! Sont pas près de r'commencer, quoi ! »

Ian se tourne vers Alaë. « Et v'là ! Z'êtes vengée, très chère Mam'zelle ! », puis lui fait la révérence.

Son mouvement se bloque un moment, puis il se relève lentement. Son regard semble croiser celui d'Alaë. Là aussi, il met quelques temps à réagir : il détourne le regard en toussant vers Iedra, et lui dit
« J'ai l'impression qu'ils lui vont à merveille ! »

(Ian… touche à un seul de ses chev… plumes ! Et tu auras affaire à moi !!)

« Je… Merci. »

Alaë s'est tournée vers Iedra et la remerciait pour les vêtements.

« De rien. » (Honnêteté avant tout, Iedra ! Dis-lui la vérité. La vérité, c'est bien. La vérité, c'est le respect.) « C'est Ian qui a été les chercher. »

Le visage d'Alaë rougit.

(Ian, espèce de voleur ! C'était MON oiseau-Léa !!)

Iedra, qui plusieurs minutes plus tôt, s'était convaincu qu'Alaë n'était pas Léa, était maintenant certaine du contraire, à cause d'un homme-tigre fanfaron qui s'en est entiché. Ian, tu t'es fait rival de la plus dangereuse des amantes.



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Dernière édition par Iedra le Jeu 28 Juin 2012 14:39, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Rues de la Cité
MessagePosté: Mer 27 Juin 2012 18:09 
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~ Livre Premier, Verset Premier, Chapitre Premier ~

- L'Appel de l'Aventure -


Un nouveau jour qui se levait sur Yarthiss, un jour qui respirait le bon air frais du matin, même si, à en juger par la position du soleil, l'après midi avait déjà été entamé, le soleil avait déjà tourné et offrait ses généreux rayons sur le visage déjà brûlé d'un type assis parmis tant d'autres, et qui jusque là se contentait de dormir tranquillement, la bourse vide et le ventre aussi, tentant d'oublier la faim à l'aide du sommeil, plan qui fut mis en échec avec l'arrivée de l'astre solaire et de sa bienfaitrice lumière.

Grommelant, Peridoc se leva péniblement, fatigué par l'absence de repas et la longue torpeur dont il sortait tout juste, les muscles flasques et la mine fatiguée, de quoi faire oublier ses origines nobles au premier passant l'abordant, mais même cette facette là était négligée par son laisser aller et la situation précaire dans laquelle il se trouvait et à laquelle il avait été trop souvent confronté ces derniers temps : chaque fois il s'en tirait, ce n'était pas aujourd'hui qu'il ferait exception à la règle !

Tentant de se donner un élan de motivation, Peridoc repensa un instant à la raison pour laquelle il avait refusé de rester bêtement au garde à vous sous une bannière, pourquoi avait-il fui un foyer chaleureux pour la dangereuse vie, mais tout de même palpitante d'un aventurier, pourquoi avait-il donc été jusqu'à traverser les océans, si c'était pour se retrouver allonger parmis les pauvres, dans une ruelle trop éclairée, à ne rien faire de ses journées ? Jamais il ne pouvait tolérer de vivre comme cela, et dès aujourd'hui, il prenait la décision de se mettre sérieusement en sa quête de victoire, de missions fastidieuses et de chevauchées chevaleresques en escorte, ou bien à la poursuite d'un voleur !

Un regard à droite, un regard à gauche, un regard fier et droit serpentant sur les murs de Yarthiss, guettant d'éventuels employeurs et autres personnes en danger, un pied posé sur son heaume, un bras en repos sur son genou surélevé, la posture droite et fière comme il devait toujours l'avoir, patientant tranquillement qu'une veuve se pointe à la recherche de son orphelin : l'aventure était partout, la moindre petite action pouvait avoir son quota de rebondissements, de rencontres inattendues, de combats épiques contre des être si maléfiques qu'ils ne devraient sortir de donjons et autres sombres lieux destinés à les accueillir à l'ombre de Gaïa !

Rien ne vint, aucun mouvement particulier, aucun bruit ne vint troubler le silence de la Rue des Endormis, aucune femme en détresse, aucun brigand n'ayant kidnappé de jeune fille pour s'y marier de force, absolument aucun évènement particulier, un jour comme les autres dans une ville comme les autres, et dans laquelle sa seule place semblait être sous une fenêtre à profiter de l'ombre la moitié d'une journée.
Pas de chevauchées, pas d'ennemis puissants, peut-être devrait-il attendre le lendemain, et qu'à ce moment là il pourrait enfin tâter d'une vraie vie de mercenaire, cette journée là ne semblait pas être faite pour l'aventure, et maintenant qu'il était réveillé, il devrait bien trouver un moyen de la remplir, n'ayant aucun compagnon avec qui discuter puisque les rayons du soleil ne semblaient avoir réveillé que lui : il n'y était sans doute pas habitué.

Le nouveau but de Peridoc était désormais de trouver une occupation pour la journée, sans aventure, sans mission, sans contrat et avec un ventre hurlant à la mort pour une bourse à peine remplie : au final, il ne valait guère mieux que les pauvres types assis par terre à quémander de l'argent à longueur de temps sans pouvoir en mettre de côté.
Non, il devait s'ôter cette pensée atroce de la tête et trouver rapidement sa voie, il n'était pas un simple mendiant mais bien un authentique mercenaire, et le problème était sa forme physique : quel mercenaire digne de ce nom fait son métier le ventre vide et les batteries à plat ? Aucun, et même si seulement deux pièces se battaient en duel dans sa bourse, il ne pouvait se permettre de laisser son état se dégrader sans rien faire. Sa nouvelle mission était claire : MANGER.

La ressource nutritive la moins chère, exceptée le cannibalisme qui était gratuit, nourrissant mais bien trop amoral, était sans doute le pain, une bonne vieille brioche comme on en fait partout, simple et efficace, et dont le producteur ne se trouvait qu'à quelques virages de là, dans des rues nettement plus peuplées où la foule pouvait piétiner les moins prudents qui n'auraient pas embauché de mercenaires, où les voleurs commettaient leurs larcins sur ceux qui n'avaient pas eu la sagesse d'esprit d'employer un bras pour s'en protéger, et toutes sortes d'autres situations qui pouvaient laisser croire à Peridoc qu'il avait plus de chance de trouver un employeur en s'y rendant qu'en restant dans les endroits les moins fréquentés et les moins actifs, et son choix se porta sur l'achat d'un bon pain bien nourrissant, une brioche, ou bien une baguette consistante mais pas trop chère.

A peine arrivé à l'embouchure de sa ruelle que déjà la foule semblait l'attendre, son flot constant de marée humaine lui donnant un semblant de mal de mer alors qu'il s'y engouffrait, guidé seulement de son instinct et de l'odeur de pain qui imprégnait ses narines et lui indiquait gentillement le four du boulanger qui n'allait pas tarder à se faire un nouveau client.

Arrivé à quelques pas à peine de sa destination, la chaleur lui fit enlever son heaume, retenu par une lanière de cuir légère le maintenant dans son dos sans qu'il ne chute, et bien que le poids de la pièce de métal l'étranglait un peu, et que l'océan d'êtres vivants produisait une chaleur encore plus torride, la simple sensation d'une brise légère dans ses cheveux et son visage en nage ne pouvait que lui procurer le plus grand bien et une sensation de fraîcheur apaisante : il étouffait plus sous son casque qu'avec une corde serrée au cou !

Quand enfin l'admiration des fraîcheurs de l'après midi dans ses cheveux céda sa place à l'emplacement du boulanger, le spectacle du bonhomme acceuillant exhibant ses marchandises d'un air amical n'était pas au rendez vous, au lieu de cela, un marchand rouge de colère proférant de nombreuses injures à destination de la foule, une petite fille en larme à ses côtés :


- "Chacal ! Vaurienne ! Voleuse !"

Immédiatement, Peridoc bouscula les personnes autour de lui pour se frayer un chemin vers la pauvre victime, trottinant jusqu'à la petite en pleurs pour s'agenouiller à ses côtés, avant de reprendre d'un ton solennel et sûr de lui :

- "Eh bien, boulanger, qu'est-il arrivé ? Pourquoi cette rage et ces larmes ?"

Une main réconfortante posée sur l'épaule de la petite, Peridoc écouta attentivement :

- "Cette vermine, une gamine à peine aussi grande que vous, s'est ouvertement moqué de moi et a détroussé cette petite de son pain aux noix ! Vandale ! Elle a osé DANSER sous mes yeux !"

Doucement, Peridoc se releva, le buste droit, le teint fière, main posée sur la garde de son épée :

-"Permettez moi de me présenter, je me nomme Peridoc, je suis mercenaire, et je me ferais une joie de punir l'auteur de ce vol !"

A peine sa phrase terminée, le brave plongeait déjà sa main dans sa bourse, en tirant les maigres piécettes que ses travaux de malheur avaient pu lui apporter, son regard alternant sa monnaie et la jeune fille, avant de les lui donner :

-"Achètes donc un autre pain aux noix et oublies cette histoire, rentres chez toi et amuses toi."

Une bonne action de faite, le boulanger se pressa de servir la gamine qui s'en alla, méfiante, parmis les remous de la foule, échappant finalement au regard bienfaiteur du mercenaire qui se faisait interpeller par le commerçant :

- "Mercenaire, hein ? Je vous offre une baguette si vous m'apportez sa tête !"

Peridoc hocha la tête dans les négatifs, reprenant le boulanger d'un ton fier :

-"Je ne suis pas un assassin, je punirais l'auteur de cet outrage en vous l'amenant vivant, votre justice ne sera pas la mienne ! Quand à la récompense...eh bien, volontiers."

Commence alors la quête lente et difficile des traces du voleur, partout on l'a vu, partout on le voit, et si chaque passant confirme avoir vu une jeune femme courir, Peridoc ne parvient à suivre que son trajet terrestre, enchaînant ruelles désertes et surpeuplées, questionnant tout le monde sur cette sportive impressionante qui, ayant fait le tour des blocs de maison alentours, semble avoir tout simplement disparu au cours de sa course, aucun point de chute, aucun cul de sac où les traces disparaissent, elle semble avoir tourné en rond avant de se dissoudre dans l'air, le pain avec, et le soleil radieux qui frappait sur sa tête quelques minutes auparavant laissait très vite place à un voile d'étoile, empêchant l'enquêteur de poursuivre sa recherche de pistes, un crime resterait ce jour-ci impuni, il n'aurait une fois de plus pas réussi à accomplir un travail pourtant simple et son ventre resterait vide, sa bourse l'étant finalement entièrement, mais au moins avait-il rassuré un marchand et aidé une petite à oublier son malheur, sa journée n'avait pas été inutile.

De retour au boulanger, Peridoc expliqua sa situation au commerçant, s'excusant de ne pas avoir accompli sa tâche, ce qui ne fut hélas pas suffisant puisque son employeur lui claqua la porte au nez, le laissant errer, de retour à la rue des Endormis où quelques chanceux avaient dégoté des couvertures. Son tabard lui tenait chaud, son casque brûlait encore son dos, mais la nuit allait une fois de plus être difficile, un silence de mort régnant désormais sur les rues.

Heureusement, tout n'était peut-être pas définitivement perdu, car ce même silence qui soulignait sa défaite révélait aisément des bruits proches, des bruits de chute, de cris, un amalgame de sons se mélangeant pour donner, avec la distance, une dissonance irritante dont on ne pouvait tirer que la conclusion d'une bagarre évidante entre quelques personnes probablement trop imbibées d'alcool pour pouvoir parler.

Se levant, le mercenaire fit calmement route vers l'origine du bruit, tournant à travers les ruelles pour raccourcir son trajet au maximum, découvrant des lieux de plus en plus déserts pourtant plus bruyants que celui où il dormait d'habitude.
Un léger teint sombre sur le sol attira son attention au détour d'une maison, d'une texture entre le liquide et le solide, du sang pas tout à fait caillé qui laissait une trace plutôt évidente en direction de la maisonnée, plutôt grande débouchant sur une cour, laissant disparaître dans la pénombre quelques silhouettes fuyant, et c'est en pénétrant l'enceinte de la demeure qu'il tombe enfin sur une scène plutôt étonnante : heaume sur le crâne, main au fourreau, contemplant la confusion générale qui régnait, entre un humoran braillard, les pleurs d'une jeune femme, une autre jeune femme et quelques traces de sang sur le sol : pas un mot ne sortit de la bouche du mercenaire, gardant une attitude défensive, un pied légèrement en retrait, le corps semi-tourné, sa main gauche sur son fourreau et la droite pianotant sur le pommeau grossièrement sculpté de son épée, analysant la scène pour tenter de comprendre ce qui pouvait bien s'être passé ici, mais en général, il était dépassé par les évènements...

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Dernière édition par Peridoc le Mer 22 Aoû 2012 14:58, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Rues de la Cité
MessagePosté: Mer 27 Juin 2012 22:02 
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Réconfort

Elle va mieux, grâce à Ian, et aussi grâce à Iedra. C'est étrange, elle considère Iedra comme très importante, elle l'aide et la protège. Cependant, alors même qu'elle ne le connait pas, Ian la perturbe. Elle se sent bien dès qu'il est là. Alaë ne comprend pas vraiment pourquoi, mais rien qu'à penser que sa présence puisse disparaisse la rend triste.

Elle le regarde en le remerciant, alors que leurs regards sont accrochés. Ils sont si envoutants, ses yeux qu'ils ne semblent pas vouloir fermer. Elle ne s'en plein pas. Elle a presque envie d'y plonger et d'y rester, tellement les nuances de couleurs y sont subtiles.

Mais Iedra se met à parler, et Alaë baisse les yeux, avant de les relever vers elle.

"Ca va mieux ?"
"Je... Oui. Merci pour... votre aide."
"C'est normal !"
"Tu plaisantes ? On t'aurais laissée ... avec ces ... monstres ?? JAMAIS je ne laisserai quelqu'un te faire du mal, Alaë !"

Alaë sourit, et repense à ce qu'il s'est passé, à toutes ces question qu'elle se posait et se pose encore.

"J'ai... des questions, je peux vous les poser ?"
"Bien sûr."
"Qu'est-ce que Yarthiss ? Et ces grandes structures marron qui l'entourent. Tiennent-elles cette grande surface bleue au dessus de nous ? Et comment peut-on, manger, et..."
"Houlà, l'a beaucoup de question la d'moiselle !"

Ian s'approche d'un pas en riant.

"C'est normal, elle..."

Mais elle ne termine pas sa phrase, et Ian se retourne d'un coup, près à bondir. Iedra quant à elle s'est levée d'un bond et placée devant Alaë, pour la protéger.

Une créature vient d'apparaitre, venant de la ruelle, et s'est figé en les voyant. Il y a un long flottement, pendant lequel personne ne bouge. Alaë en profite pour étudier la créature survenue subitement. Elle est assez grande, bien plus grande qu'elles ou que Ian. Sa tête est cachée, du moins c'est ce qu'en déduit Alaë, par une sorte de gros récipient métallique, percé de deux trous pour les yeux et d'un pour la bouche. Elle ne parvient donc pas à voir son visage, mais ses yeux ne semblent pas méchant, pas comme ceux des deux créatures violente de tout à l'heure.

Le reste de ses vêtements n'a rien de vraiment inhabituel par rapport à tout ce qu'elle a vu jusque là, quoi qu'il semble ne pas avoir de poitrine, et que ses vêtements ressemblent fort aux robes que portaient les créatures à poitrines. Il a une main posée sur un long objet métallique pendant à sa taille.

Le moment d'immobilité et de silence fut brisé par Ian.

"Z'êtes qui !"

Il ne semble pas détendu. Il regarde toujours la créature et est toujours sur ses gardes. Iedra quant à elle s'est rapproché de lui, laissant Alaë en retrait.

La créature ne répondit pas. Elle restait silencieuse et observatrice, comme si elle cherchait quelque chose. Alaë s'avança doucement dans le dos de ses deux compagnons et s'arrêta à côté d'eux.

"Je... Vous cherchez... quelque chose ?"

Prise de confiance

_________________

"L'amour c'est quand le temps se transforme en mémoire et nous fait le présent d'un passé plein d'espoir"


Dernière édition par Alaë le Lun 2 Juil 2012 13:16, édité 3 fois.

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