L'Univers de Yuimen déménage !


Nouvelle adresse : https://univers.yuimen.net/




Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 296 messages ]  Aller à la page Précédente  1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8 ... 20  Suivante
Auteur Message
 Sujet du message: Mélétê, une vie la nuit. (chap. 1 : La pire nuit de sa vie)
MessagePosté: Lun 21 Nov 2011 18:19 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Sam 19 Nov 2011 00:31
Messages: 14
Localisation: Yarthiss
>>> Mélétê, une vie la nuit. (introduction)

Une fois dehors, sur les berges du fleuve qui traverse la vieille ville, elle tombe à genoux, pliée en deux par la douleur aigüe et lancinante qui parcourt son bras meurtri. Elle avait, jusque-là, feint de se porter au mieux, désormais elle n’a plus à surmonter la douleur pour éviter à Janis de se faire du mauvais sang. La jeune femme profite d’un moment où la peine est moins vive pour se redresser et se mettre en route. Les paroles d’Ordâz lui reviennent alors : « il ne sait pas ce qui se cache réellement derrière la porte […] il croit trouver le trésor caché d'un riche bourgeois mais il ignore la vérité. » Quelle est donc cette vérité ? Quel mauvais coup se prépare ? Pourquoi Ordâz voulait-il absolument cette clé ? Autant de questions pour lesquelles Mélétê sait qu’elle n’aura de réponse qu’une fois au cimetière sur la colline, celui des nobles et des bourgeois les plus riches.

C’est bien là une lubie de bourgeois désœuvré que de cacher sa fortune dans le caveau familial. 
Les riches ont toujours irrité Mélétê, plus ils sont riches et plus ils sont stupides, pense-t-elle soudain, l’argent les aveugle et les avilit. Ils croient dominer le monde grâce à leurs pièces d’or alors que ce sont elles qui les dominent, mais voilà encore une chose qu’ils ne comprennent pas, même quand on les soulage de leur bourse. 

_________________
Image


Haut
 

 Sujet du message: Mélétê, une vie la nuit. (chap. 1 : La pire nuit de sa vie)
MessagePosté: Mar 22 Nov 2011 22:08 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Sam 19 Nov 2011 00:31
Messages: 14
Localisation: Yarthiss
" [:attention:] RP au contenu très dur, âmes sensibles s'abstenir !"


Une ombre se hâte en silence sur le chemin pavé qui mène au sanctuaire de la colline. Elle se glisse prudemment par la grille laissée ouverte par ceux qui l’ont précédée en ces lieux. Elle déambule aux aguets parmi les sépultures. Quand le caveau est enfin en vue elle s’agenouille à l’abri d’une stèle mortuaire et observe. Rien ne bouge, Mélétê attend encore un peu puis s’aventure à pas feutrés vers l’entrée du caveau. Arrivée à quelques mètres des bruits remontent jusqu’à elle depuis l’intérieur de la sépulture. L’ouïe de la jeune femme est bien entraînée et elle parvient sans difficulté à identifier deux voix, celles de Gaillimh et de celui qui, ce matin, voulait la tuer. 

- Ordâz… lâche-t-elle dans un murmure. 

Au courant de son projet, il a du guetter la venue de son frère. Mélétê entreprend de s’introduire dans la sépulture quand un bruit et un mouvement l’arrêtent. Quelque chose vient de bouger entre les tombes, un peu plus haut. Soudain, dans un sifflement aigu un carreau d’arbalète vient ricocher au dessus de sa tête. Instinctivement elle se baisse et braque son regard en direction du tir, des silhouettes surgissent alors de la nuit, puis plusieurs torches apparaissent et des éclats de voix se font entendre. 


« - Encerclez-les ! Ils ne doivent pas sortir de là ! » 


Les mouvements s’intensifient et Mélétê dénombre rapidement une vingtaine de miliciens portant l’uniforme de la Guilde des Marchands. Une embuscade ! Le bourgeois a bien joué le coup, laissant entrer ceux qui vinrent tantôt lui dérober sa fortune et choisissant de les attendre pour pouvoir mieux les exterminer quand ils sortiront les bras chargés de ses trésors. 

Sous une pluie de traits, elle se précipite dans l’escalier de pierre qui s’enfonce à l’intérieur du caveau où les voix se sont tues… Une fois à l’abri elle progresse rapidement le long d’un couloir taillé dans la roche, chacun de ses pas raisonne malgré les efforts qu’elle déploie pour rester la plus discrète possible. Elle n’entend plus ni Gaillimh, ni Ordâz, pourtant quelque chose gronde et fait vibrer l’air d’une présence malsaine. A mesure qu’elle avance, une crainte indicible mais bien présente s’insinue en elle et lui noue l’estomac… Le lieu, en temps normal lugubre, semble à cette heure plus oppressant que jamais. La jeune femme n’est pas du genre à céder à la panique et pourtant elle peut entendre, à chaque instant, son cœur battre jusque dans ses tempes. La peur, la peur s’empare d’elle… Malgré tout, Mélétê continue et s’enfonce plus avant dans le caveau jusqu’à parvenir enfin au bout du couloir. Elle jette un coup d’œil en arrière mais ne parvient pas à distinguer dans la pénombre si les miliciens l’ont poursuivie… Alors, sans plus attendre, et non sans une certaine appréhension, elle pousse lentement la lourde porte de fer qui garde la sépulture. 

Elle s’introduit dans la crypte et découvre quatre cercueils massifs taillés dans du marbre sur lesquels sont finement gravées les prières des morts. La pièce est vaste mais les cercueils tellement imposants qu’ils ne laissent qu’un étroit passage pour atteindre les quelques marches que Mélétê aperçoit en face d’elle. Une étrange lueur se propage depuis l’ouverture située en haut de l’escalier de pierre. Après une courte hésitation, elle commence à monter. 


* Une telle lumière ne peut provenir de simples torches * pense-t-elle malgré elle *il sévit là-bas quelque chose de surnaturel. *

En haut des marches s’ouvre une pièce bordée de colonnes, au centre se trouve un promontoire sur lequel elle aperçoit un grimoire qui semble être la source de cette étrange lumière... Par réflexe elle se dissimule derrière une colonne et entreprend de se rapprocher discrètement. Tapie dans l’ombre elle avance, les yeux braqués, dès qu’elle le peut, sur l’énigmatique objet. Un hurlement vient alors déchirer le silence. Un cri insupportable et bestial. Mélétê frissonne quand elle comprend qu’il s’agit d’un hurlement de douleur. Quelqu’un tout prêt doit endurer une souffrance inhumaine : pourtant elle ne voit rien. Elle reprend sa progression mais trébuche et ce n’est que grâce à son agilité naturelle qu’elle parvient à éviter la chute. Surprise et méfiante, la jeune voleuse scrute ce qui lui a valu son faux-pas et ce qu’elle découvre la glace d’effroi : plusieurs corps gisent écorchés et tordus sur le sol poussiéreux du caveau. Les visages, crispés de douleur, indiquent clairement que la mort a été atroce et l’agonie insupportable. La jeune femme tremble, ses jambes vacillent puis cèdent, elle s’affaisse et pleure devant l’horreur qui s’étale sous ses yeux… 

De nouveaux cris la sortent de sa torpeur. Elle se redresse, bondit et entrevoit, dans un recoin, une cavité d’où semblent provenir les voix. Mélétê s’adosse alors au mur et s’avance ainsi, avec prudence, jusqu’à pouvoir jeter un œil par l’ouverture… Son estomac se tord, son souffle se fait haletant, son cœur éclate et ses yeux se brouillent de larmes quand elle aperçoit finalement la source des hurlements. Devant elle se joue un cauchemar : un homme nu, ou du moins ce qu’il en reste, est suspendu en croix par des chaînes dont les crochets lui sont directement plantés dans la chair au niveau des poignets et des mollets. Sur son corps tout entier sont accrochés, par des hameçons acérés, mille fils scintillants qui tirent sur sa peau dans toutes les directions, rendant la scène plus abjecte encore. Horrifiée et profondément choquée, la jeune femme ne peut pourtant rien faire d’autre que rester la spectatrice sans voix de cette abomination venue des enfers. Une silhouette se tient, courbée dans la pénombre, face à l’homme toujours vivant au milieu de cette sinistre toile. Les yeux, exorbités par la souffrance qui vrille chaque centimètre de son être et de son âme, il fixe le bourreau qui s’avance vers lui une petite lame fraîchement aiguisée à la main. Mélétê n’aperçoit du sadique que les dents blanches de son sourire cruel et le reflet glacé du verre de ses petites lunettes rondes. Elle est pétrifiée, elle voudrait crier mais aucun son ne franchit ses lèvres, elle voudrait s’enfuir mais aucun de ses muscles ne réagit… La jeune femme est en proie à une formidable panique intérieure et manque de sombrer dans la folie quand elle voit que le tortionnaire tourne légèrement la tête vers elle et accroit son sourire malsain. Il sait qu’elle est là, il l’a vue mais ne dévie pas de son objectif, il la regarde chanceler quand il pose la lame aigüe de son outil sur sa victime et commence à inciser lentement. Un mince sillon de sang apparaît sur sa poitrine et l’homme hurle quand les fils, tendus à l’extrême, exécutent leur œuvre et commencent à enlever la peau de sur ses pectoraux puis son ventre au fur et à mesure que la lame de son pervers bourreau descend… 

Des sueurs froides parcourent son dos et son front, ses tempes battent un assourdissant vacarme, son cœur se soulève, Mélétê porte les mains à sa bouche mais ne parvient pas à s’empêcher de vomir devant l’ignominie qui lui est proposée, elle tombe à genoux, elle tousse, elle sanglote, elle halète, tout, autour d’elle, semble animé et bouge. Puis la pièce tournoie, de plus en plus vite et, enfin, la voleuse perd connaissance.

_________________
Image


Haut
 

 Sujet du message: Mélétê, une vie la nuit. (chap. 1 : La pire nuit de sa vie)
MessagePosté: Mer 23 Nov 2011 00:53 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Sam 19 Nov 2011 00:31
Messages: 14
Localisation: Yarthiss
Comme dans un rêve elle entend des cris, des cris de souffrance puis des pas, des bruits de course et d’autres cris, des cris de rage, des bruits de métal et d’os brisés, des cris de douleur, le sol tremble, des cris de panique, des cris, des cris, des cris, des gémissements, un bourdonnement puis plus rien. Le silence, assourdissant après toute cette agitation, écrasant après tant d’abomination, apaisant après tant de souffrance…


Sur le sol de pierre de la crypte, une ombre tressaille. Lentement, elle reprend connaissance. Ses paupières s’agitent frénétiquement puis s’ouvrent brusquement. Mélétê recouvre ses esprits…
Son cœur s’agite à nouveau et s’emballe quand elle repense aux horreurs qu’elle a vues il y a peu. Soudain prise de panique, elle se redresse et se tapit contre un mur.

Et si tout n’était pas terminé ? Et si le monstre qui opérait en ces lieux était toujours là ? Serait-elle de taille à s’opposer à lui ?

La jeune femme reste là sans bouger, tentant de faire le moins de bruit possible, contrôlant sa respiration du mieux qu’elle le peut alors que des images d’une horreur sans nom assaillent son esprit enfiévré. Après quelques minutes, alors qu’elle n’a perçu aucun son ni aucun mouvement, Mélétê fait un pas en direction de l’alcôve maudite dans laquelle elle a vu un homme se faire torturer. Encore un pas et elle sort du recoin où elle s’abritait. Un pas de plus et elle s’approche de l’angle qui lui cache encore l’intérieur du renfoncement. Ça y est, plus qu’un pas et elle verra, plus qu’un pas et elle saura… Mélétê rassemble ses forces et déglutie avant de passer sa tête dans l’alcôve.

Rien.
Stupeur.
Il n’y a plus rien.
Un instant, la voleuse s’interroge et pense même avoir tout rêvé jusqu’à ce que ses yeux se posent sur un objet qu’elle reconnaît : le grimoire qu’elle avait aperçu sur le promontoire au centre de la grande salle. Avec mille précautions, elle s’avance et vient ramasser le livre. Sa couverture est épaisse et la texture des pages différente du papier, elle en est sûre mais elle connaît cette sensation. Intriguée et curieuse de nature, la jeune femme ouvre lentement le grimoire… Elle feuillette plusieurs pages mais sans grand espoir puisqu’elle n’a jamais su lire. Soudain, un cri résonne dans sa tête ! Une voix ! C’est celle de Gaillimh, elle en est persuadée mais comment est-ce possible ? Apeurée, Mélétê scrute l’alcôve ; celle-ci est toujours aussi vide. La voix dans son esprit l’appelle encore :


« Mélétê ! Sauve-moi ! »

Instinctivement, elle répond à haute voix, cherchant toujours à apercevoir l’homme dans l’obscurité.

- Mais où es-tu ? Gaillimh, où es-tu ?

« Là, je suis là ! Sauve-moi ! »


Sur le coup, la jeune voleuse ne comprend pas mais, soudain, tout s’éclaire et l’effrayante vérité lui apparaît : son ami est prisonnier du grimoire ! Et cette sensation bizarre qu’elle a ressenti en laissant ses doigts courir sur les pages… Quelle horreur ! Elle porte ses mains à sa bouche et, choquée, laisse échapper le maudit ouvrage.

De la peau… de la peau humaine…

Les pages du grimoire ne sont pas faites de papier mais bel et bien avec de la peau humaine, et Gaillimh communique au travers d’elles car sa propre peau en fait partie !
Mélétê est abasourdie et des larmes, incontrôlables, coulent le long de ses joues. La jeune femme est agitée de soubresauts nerveux et ne peux détacher son regard du grimoire.

Gaillimh… Par tous les dieux…

C’était donc lui l’être décharné torturé dans cette alcôve.
Sans comprendre ce qu’elle fait, Mélétê se précipite et ramasse le grimoire. A toutes jambes, elle s’élance au travers de la crypte pour rejoindre l’extérieur. Les murs défilent à toute vitesse, l’écho de chacun de ses pas se répercute dans toute la crypte, le long des couloirs de pierre. Mélétê court à perdre haleine, des larmes coulent sur ses joues alors qu’elle pense au sort funeste dont a été victime le mari de sa sœur.


*Gaillimh… que t’ont-ils fait ?*

Soudain, l’air, jusqu’ici chaud et pesant, se fait frais et humide. Mélétê approche de la sortie. La course de la jeune femme la conduit au dehors du tombeau, à l’endroit même où elle fut contrainte, par les hommes de la guilde des marchands, d’y pénétrer sous une pluie de carreaux.
Le soleil levant illumine le cimetière d’une lueur pâle, une pluie fine tombe presque sans bruit des lourds nuages venus avec la nuit. Une bouffée d’air froid empli les poumons de la voleuse…


*Dehors, enfin…*

Sa course lui a semblé interminable. Mélétê redoutait, et redoute toujours, d’être suivie par l’abomination cruelle et sadique qui a torturé Gaillimh. Un rapide coup d’œil vers l’entrée du tombeau achève de la rassurer : personne n’est à ses trousses.

A peine a-t-elle le temps de reprendre son souffle que des mouvements la rappellent à la réalité. Il y a toujours des miliciens au-dehors !


« Regardez ! Là ! Une femme vient de sortir du tombeau ! Elle doit savoir ce qui s’est passé ! »

Surprise et acculée, la jolie voleuse serre le grimoire maudit contre son corps et s’élance à nouveau au travers du cimetière. 

« Attrapez-la ! »

Courant entre les sépultures et bondissant au-dessus des tertres, elle parvient vite à distancer les hommes en armes de la guilde des marchands. Rapidement, elle s’insinue au dehors par une grille rouillée et à moitié à terre. La jeune femme court maintenant en direction de la ville basse où elle a toujours vécu et connait chaque ruelle comme sa poche. Elle espère parvenir à y échapper à ses poursuivants…

Une silhouette file à toutes jambes au travers des ruelles de la vieille ville. Elle en connaît tous les recoins et ne tarde pas à semer les gardes qui lui filent le train. L’espace de quelques instants, Mélétê reprend son souffle. Elle observe, songeuse, le terrible grimoire puis, l’enroule dans une étoffe souillée trouvée dans la boue de l’immonde ruisseau qui serpente en direction de l’égout au pied des mansardes délabrées.

Soudain, une voix de vieille l’interrompt :


- Là, elle est là !
- Maudite sorcière…
 lâche la jeune femme qui vient d’être dénoncée par une vieille au sourire édenté.

Immédiatement, deux miliciens déboulent dans l’impasse pour la coincer. Pas le temps de tergiverser, Mélétê escalade promptement un muret et, de là, saute sur le toit miteux d’une cabane de bois. En quelques enjambées, elle se retrouve de l’autre côté et saute à nouveau dans la rue puis, se remet à courir. Sa fuite s’accélère et la voleuse commence sérieusement à s’essouffler. Si jamais la poursuite continue, elle n’a aucune chance. C’est alors qu’elle remarque l'Auberge de l'Au-Delà où elle espère pouvoir trouver refuge et se cacher de ses tenaces poursuivants.


*Se fondre dans la masse. Disparaître dans la foule.*


>>> Rencontre avec Aldarion à l'auberge de l'Au-Delà.

_________________
Image


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les Rues de la Cité
MessagePosté: Ven 25 Nov 2011 14:32 
Hors ligne
 Profil

Inscription: Mar 22 Nov 2011 14:03
Messages: 6
Localisation: Dans les rue de Yarthiss
(((Les début de shikyo Niazaki)))

Shikyo se situai dans les rue de Yarthiss près de l'auberge a la recherche d'argent pour dormir.

(Voila une bourse qui me parait plutôt forte intéressante)

Avec ses mains habiles et de sa griffe placé dans sa main gauche il s’approcha de sa victime. Discrètement, délicatement, il déroba la bourse en fessant sauter la lanière de cuir qui la retenait à la ceinture cette l'homme. Il y trouva une somme convenable (((Au gm de choisir la somme =) ))) et il parti en direction de l'auberge quand tout à coup un homme l'interpella.

"Et bravo pour l’exploit, tu es plutôt doué!"

Cette homme était plutôt mystérieux. Pas très grand et surtout assez faiblard!

(Il n'a aucune arme, j'ai plutôt de la chance, en le bousculent je vais pouvoirs fuir et me faire oublier)

D'une main il le bouscula et lui fit un croche pâte.

"ééééé, merde"


(Qu'elle chance il était pas très doué)
L'homme tomba lourdement et Shikyo se fondi dans la foule.D'un pas rapide shikyo parti dans la direction de l'auberge.

(((Murmure))) Enfin la voila, à moi un bon repas et un bon lit.

Il poussa la porte en bois orné de fer et rentra dans l'auberge.

_________________
Shikyo Niazaki/Elfe/Voleur


Haut
 

 Sujet du message: Retour dans la Cité
MessagePosté: Dim 4 Déc 2011 11:31 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mer 30 Nov 2011 13:28
Messages: 8
Localisation: Yarthiss
ACTE I - Scène 1

Yarthiss…
Le retour à un semblant de civilisation. Enfin, un retour qui s'imposait. Pourquoi? Oh, lui même ne le savait pas réellement. Il avait juste besoin de reprendre pied avec la vie citadine.
Retrouver la civilisation après de nombreuses années à errer de hameaux en villages, de petites bourgades en lieux-dits. Et puis, il était arrivé là, devant la ville, et, dans un élan de courage, avait pénétré dans les murs de la cités.
Il marcha dans les rues un brin encombrées en ce jour ensoleillé. Sans aucun mouvement de recul, sans aucune timidité.
Il sentait que l'on chuchotait dans son dos, sur ses pas. Il eut un sourire.
Sa tenue était, certes, des plus étranges par rapport au canon de la cité, enfin… Il n'en avait cure. A quoi bon faire attention à leur regard, ça leur ferait au moins, une belle histoire à raconter.
Et le regard de ces gens… Rigolard, curieux, inquiet, peut-être?
Hum… d'une certaine manière, il valait mieux cela que terrifié. La peur et la terreur permettaient peut-être de maintenir une poigne de fer sur une population, mais mal utilisée, pouvait aboutir à votre lynchage dans toutes les règles de l'art.

Le château Hartefeld… Tisayon s'arrêta et leva les yeux vers la structure imposante qui se dressait au centre de cette grande place. Edifice écrasant et majestueux, s'il en était…

Gloire du passé? Grandeur présente? Combien de temps avant que toi et tes habitants ne soyez plus que des vestiges de l'Histoire? Murmura le jeune homme, pensif.

Sa route l'avait mené là, et il redécouvrait ce qui faisait la majesté de la civilisation… Comme ici sa décadence semblait bien cachée !
Entre ces murs? Ou entre ceux-ci. Le rieur poète n'y prenait pas réellement garde. Ce n'était que simple curiosité ;

Tout semblait, à première vue, tellement sous contrôle par rapport à Exech. Cette ville, bien lointaine, maintenant, était l'exemple même de l'anarchie. Elle vomissait sa décadence… Il n'y avait plus suffisamment de mur pour la masquer.
Un trou à rats. Voilà ce qu'elle était… Un foutu cloaque grouillant de vermines toutes plus horribles les unes que les autres. Tisayon secoua la tête pour sortir de sa rêverie.

En voyant le regard des gardes se braquer sur lui, il abaissa les yeux, poliment, en rabattant son couvre-chef sur son front avec un sourire qui se voulait amical. Puis, il passa son chemin.
Il marcha jusqu'au fleuve, découvrant cette ville grouillant d'activité à chaque pas, et, finalement, déboucha sur un long pont en pierre.
Les effluves du port remontèrent à ses narines et il les huma avec un plaisir manifeste. Le poisson était son péché mignon… Et son odeur éveillait en lui un appétit croissant.
Il s'assit sur la balustrade et observa : Un autre pont, plus loin. Deux ports, face à face en contrebas.
Bon. Il aurait tout le temps de visiter ça.
Pour l'heure, un autre plaisir l'appelait.
La petite flûte quitta sa ceinture pour se porter vers les lèvres délicates du voyageur.
Les premières notes retentirent dans l'air frais matinal de Yarthiss.
Une mélopée joyeuse et enjouée.

_________________
Pourquoi me regardez vous ainsi? Oh, vous devez vous méprendre. Non, non, je ne suis pas fou.
Un simple barde qui voyage de ville en ville.

Image



Dernière édition par Tisayon le Lun 9 Jan 2012 23:25, édité 1 fois.

Haut
 

 Sujet du message: les bas-cartiers
MessagePosté: Mer 4 Jan 2012 15:02 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Sam 31 Déc 2011 17:41
Messages: 22
Localisation: Yarthiss
Tyffy traîna dans les bas quartiers à la recherche d'une quelconque information concernant un groupe de tueur du désert détruisant les petits villages.
Il était tard,quand soudain,il entendit une voix dire:
"alors ils ont encore fait des ravages dans le désert,ils n’arrêteront jamais.
Tyffy couru vers la voix, il regarda et il vit un homme des lances d'El Abhar, lui aussi son village a dû être attaqué, Tyffy s’avança et regarda l'homme qui visiblement l'avait déjà repéré, alors Tyffy lui dit:
"alors comme ça ton village aussi a été attaquer."
"Non, je suis juste une recrue qui essaye de faire ses preuves."
Tyffy se retourna, revins dans la ruelle sombre et se dissimula. L'homme suivi Tyffy et sortit son épée mais ne vit pas Tyffy se cacher .
Lorsque l'homme arriva, il nue même pas le temps de crier que Tyffy l’immobilisa et commença à l’interroger.
"Pour qui travailles-tu ."
"Je suis une apprentie,dit-il, je ne commets pas le chef."
"Bon alors comment s'appelle l’organisation."
"Je suis de la milice,dit-il, je peux t’arrêter pour ça."
Tyffy le relâcha, présenta ses excuses et expliqua la raison de son erreur, l'homme l’insultât, mais il lui promit de ne rien dire à la milice.
Tyffy lui partie et décidât de continuer ses recherches ailleurs.
Il arriva à une ruelle sombre et vu une personne se faire attaquer par 3 brigands, le voleur ne supporta pas cette injustice, il coure vers le premier et lui donna un coup de pied qui l'envoya valser contre un mur, la deuxième sortie son épée et attaqua Tyffy dans le dos mais il se retourna , para avec sa dague et lui donna un coup de poing dans le ventre ce qui le fit se baisser et qui permis à Tyffy de rejoindre ses poings pour lui donner un coup sur la tête.
Mais soudain il ne vit plus le troisième mais il vit une femme armée du couteau de boucher et qui porter une armure en cuir, il dit : "ses toi qui cherches les crosses à mon gang."
"Oui ils agresser une personne sans défense."
"AHHHH AAH tu me fais rire ses les principes d'un gang et maintenant en garde.
Tyffy couru vers l'homme mais il fut stoppé par un carreau d’arbalète,( ça va être dur de le battre si je me fais tirer dessus,pensa-t-il)
Tyffy se remit à courir mais cette fois il fixa les flèches du tireur, l’arbalétrier était sur un toit, le voleur l’escalada, prit l’arbalète et poussa le brigand,il ne resta que 2 carreaux, il en tira un sur l'homme mais il rata, il tira l'autre mais il la para.
Tyffy décida de jouer le tout pour le tout , il fonça sur le chef, se fraya une ouverture et effectua la technique des cent lames,une multitude de coups de poignard frappa l'homme ce coup le balaya.
Tyffy partie sans demander son reste.

_________________
Vous connaissez la vraie couleur de votre ombre,
Lui il le sais.


Image




Dernière édition par Tyffy le Dim 8 Jan 2012 18:40, édité 5 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Retour dans la Cité(2)
MessagePosté: Jeu 5 Jan 2012 16:08 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mer 30 Nov 2011 13:28
Messages: 8
Localisation: Yarthiss
Acte I - Scène 2

"Maman? Pourquoi le monsieur il est habillé bizarrement."

Tisayon leva un oeil et observa la gamine haute de deux pouces qui venait de critiquer sévèrement son accoutrement.
Il sourit.
La mère de l'enfant grommela quelque chose et tira l'enfant avec elle vers la sortie du pont :

"Au revoir, m'sieur !"

Touchante. Tisayon fit un petit signe de la main qui tenait la flute pour saluer l'enfant.
Apparences… Les gens s'y fiaient décidément trop. Peut-être était-ce mieux ainsi, finalement. Cependant la candeur de l'enfant passe de loin devant l'étiquette de ces adultes.
Tisayon s'étira et bailla silencieusement. La plupart des passants l'avaient ignoré pendant l'heure qu'il avait passé là à jouer…
Certes, il s'était tourné vers le long cours d'eau, et avait laissé filer son air, triste et léger.
L'attention seule de l'enfant avait été attirée.
Le jeune homme, l'esprit tranquille, rangea la flute dans sa ceinture et s'apprêta à aller se mettre en quête d'un lieu pour dormir.
Avec la saison, en milieu citadin, il était hors de question de passer la nuit dehors. Et il avait besoin de l'intimité d'une chambre pour pouvoir faire le point.
Il partait quand il repéra un éclat vif et brillant qui brillait à l'endroit même où il s'était tenu à l'instant.
Il se pencha et ramassa l'objet ; une pièce d'or.
Qui?..
Il leva la tête, observa… à gauche… puis à droite…
De toute évidence la pièce avait été jetée alors qu'il jouait. On avait dû le prendre pour un mendiant.
Il haussa les épaules.
Peu importait. Ça lui paierait son repas, ce soir. Détendu, sifflotant, le jeune homme prit le chemin des rues… Au gré du vent.

***

Il n'eut pas fait quelques mètres, qu'il entendit un juron dans son dos, alors qu'il s'engouffrait dans une ruelle.

"De par la Sainte Moura, dites-moi que je rêve !"

Tisayon jeta un regard au dessus de son épaule et put apercevoir un homme bien bâti courir vers lui armé d'une hallebarde, accompagné de deux autres individus, bien plus chétifs et qui visiblement, n'étaient pas très à l'aise avec tout leur barda.
Tisayon, ferma les yeux… Des miliciens… Bien évidemment.
Le colosse - si si, parfaitement, maintenant, qu'il était face à lui, l'homme devait bien mesurer deux mètres.
Il était pourvu d'une grosse moustache et de deux petits yeux plissés et extrêmement inquisiteurs.

"Toi là… Oui, toi, là ! Le bonhomme à pompons roses. Z'avez quelque chose à déclarer?"

Tisayon prit le sourire le plus ingénu possible et répliqua d'un ton léger :

"Non. Pourquoi cette question?"

"Parce qu'imagine que, j'ai été chargé aujourd'hui par mon supérieur de la sécurité de ces rues. Et que…"

Il décrit d'un geste abstrait Tisayon des pieds à la tête.

"… Et que tout me laisse à croire que tu serais le suspect idéal qui, comme par hasard, à la nuit tombée viendrait troubler l'ordre public."

"Qui? Moi? "

"Ouais, toi!"

Tisayon soupira, mais sourit et murmura :

"D'accord, très bien. En ce cas… Ceci."

Il sortit la flûte.

"Ceci…et… j'allais oublier…"

Il sortit la pièce de sa poche. Rien d'extraordinaire. Puis, il retira le couvre chef. Une mèche lui retomba sur le front, masquant les deux points noirs.

"Y a-t-il là de quoi m'arrêter?

"Hmmm… Murmura le colosse en observant avec attention les maigres possessions du jeune homme…"

"Vous voulez peut-être procédé à une fouille de corps, souffla Tisayon d'une voix enjôleuse…"

L'homme d'arme releva la tête brusquement et lui lança un regard noir comme du charbon.
Tisayon haussa les sourcils :

"Non?.."

"On s'en passera, grommela-t-il en taisant d'un regard les deux bleus qui pouffaient dan son dos…. Bon ça ira… Pour cette fois… Mais gare à toi si je te retrouve sur mon chemin..."

Tisayon haussa les épaule :

"Bah, voyez le bon côté des choses. Je vous fais la conversation. Et puis, votre verbe m'est agréable. Avec lui, je ne risque pas le complexe d'infériorité."

Le colosse haussa les sourcils, n'ayant compris qu'à demi-mots ce que l'étrange personnage venait de dire.
Tisayon renchérit :

"Au fait, au cas où vous ne l'auriez pas remarqué, je ne suis pas d'ici. Et je cherche un lieu où loger et dormir cette nuit…"

Le grand gabarit se massa le pommettes comme pour s'assurer qu'il ne rêvait pas.

"Au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, nous sommes des miliciens ; nous avons autre chose à faire qu'à gérer des touristes."

Tisayon étendit les bras et dit d'un ton enthousiaste :

"Mais c'est parfait ! Si vous êtes milicien, vous devez parfaitement connaitre la ville !"

Le colosse se re-massa les pommettes ;

"Bon ; Je suis trop bon… Là bas, en tournant à gauche à la prochaine intersection, après a ruelle, hein, tu avance tout droit dans la grande rue qui se présentera à toi, puis, tu te retrouveras devant une auberge du nom de l'Au-Delà… "

"Merci, mon brave, répliqua Tisayon en remettant son chapeau sur son crâne.

"(Grognement) Bien… Mais je t'ai à l'oeil, et au moindre pas de travers, c'est pas dans un lit douillet que tu vas la passer, ta nuit."

Tisayon éclata de rire et s'effaça comme une ombre dans la ruelle avec un salut amical.
Le sergent Victor Namen secoua la tête :

"Non mais je vous jure, on en voit de ces spécimens…"

***

Tisayon s'était éloigné, du lieu où il avait été pris à partie par le sergent et ses deux larbins. Pas bien agressifs les miliciens de cette ville. Il gardait un souvenir bien plus cuisant du temps où il était là-bas. A l'Ouest… Oui, là bas, il aurait très bien pu se faire passer à tabac ou au moins enfermer pour son insolence
Tisayon rit. Les benêts. Les miliciens de Yarthiss étaient-ils tous à l'image de ce pauvre sergent?
Si c'était le cas, ils avaient de quoi s'inquiéter. Enfin… La manière dont ils effectuaient leur recrutement n'intéressait guère le voyageur.
Puis, sans réellement savoir comment il avait fait et combien de temps, il avait mis à arriver jusqu'ici, il se retrouva devant l'auberge de l'Au-delà.
Il était temps d'aller se reposer... Et d'effectuer le bilan.


_________________
Pourquoi me regardez vous ainsi? Oh, vous devez vous méprendre. Non, non, je ne suis pas fou.
Un simple barde qui voyage de ville en ville.

Image



Haut
 

 Sujet du message: Re: Les Rues de la Cité
MessagePosté: Lun 9 Jan 2012 23:23 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mer 30 Nov 2011 13:28
Messages: 8
Localisation: Yarthiss


Acte I - Scène 5

Il faisait nuit. D'ordinaire, de nuit, il n'y avait que peu de personnes qui parcouraient ces rues. Et pourtant, là, la lourde porte de bois de l'auberge de l'au-delà s'était ouverte violemment, avant, dans un grincement, de se refermer d'elle-même.

La petite écurie qui bordait la taverne vit venir à lui un bonhomme de toutes les couleurs, tant par l'accoutrement que par la variation des teintes de son visage.
Le voyageur, balbutiant malédictions et blasphémant Kubi, au passage, plongea la tête dans l'abreuvoir, les mains en avant.
Cela lui fit l'effet d'une décharge de glace dans la nuque. Il sentit alors à quel point son visage s'était réchauffé.
Il sortit la tête. Pouah ! Il sentait mauvais, et, le regard vague, il rencontra le museau d'un cheval à la robe marron.
Il plissa les yeux. Il se sentait mieux, moins… ailleurs peut-être…
Mais la tête continuait de lui tourner. Il faudrait un peu de temps pour que les effets de l'alcool s'estompe…

Il se souvint d'un soir particulier avec l'Amphore d'Abondance. La troupe de semi-homme était restée interloquée devant la piètre résistance du jeune homme à l'alcool. Au bout de deux pichets, il chantait la chanson du rat en Mi bémol mineur et au troisième, il rendait son dernier repas dans l'arrière cour.

Le voyageur, s'adossa à une poutre de bois contre le mur et respira par longues bouffées. Comme il se sentait fatigué tout d'un coup…
Il se leva et se porta jusqu'à l'entrebâillement de l'écurie. En soupirant, il s'ébouriffa et s'essora les cheveux. Tiens?
Un frisson lui parcourut l'échine. Son masque et le voile. Où?..

Il tenta de reprendre ses esprits et se porta en titubant dans la rue. Sa tournait toujours. Et là… devant lui, une silhouette…
Une silhouette aux contours vagues… Sûrement encapée, mais Tisayon voyait flou, et il n'aurait pu en jurer.
Il fit un pas.
Son chapeau était entre ses mains. C'était à lui, il le lui rendrait… De gré, ou de…

"Rends-le moi, balbutia Tisayon…"

Il sentit le regard de la silhouette sombre se poser sur lui… Une colère froide et irrationnelle s'empara de son être. Ses mains tremblèrent ; ce sentiment… Ce sentiment ressemblait aux liens de l'impuissance.
Pourquoi se sentait-il paralysé devant cet homme? Il avança d'un pas et tendit la main. Avec un sourire menaçant, il murmura :

"Vous n'avez que faire du masque d'un bouffon."

Il sentit le sourire poindre sous la noirceur de l'être devant lui, qui sortit de son mutisme et prit la parole :

"Un bouffon?"

Le ton était entaché de sarcasme. Elle n'était qu'un soupir, à peine perceptible - et pourtant si intimidante. Tisayon déglutit.
Il sentit le gout du sang dans sa bouche. Son âme réclamait le tribut de cet individu.
Personne. Non personne ne devait, ni ne devait savoir.
Tous ceux qui savaient, tous ceux qui, en plus, commettaient l'affront d'en parler… Tous cela ne méritaient qu'une chose : L'oubli.
Pour administrer l'oubli, quel meilleur remède que la mort?

"Un bouffon? Répéta l'homme en faisant un pas vers lui."

Tisayon recula lentement… Il ne savait quelle crainte irrationnelle lui inspirait cet être mais elle était bien, là, lui nouait l'estomac déjà bien endolori par l'alcool…
L'homme dessina soudain un symbole dans l'air de la nuit. Tisayon grogna. Instinctivement, ses défenses s'établirent et son âme érigea tous les boucliers possible pour écarter l'agression.
Il s'en voulut immédiatement. Le sort qui venait d'être lancé était inoffensif et ne fit que caresser sa barrière mental.

"Un test, grogna-t-il…"

Le sombre personnage contempla son oeuvre. A la place de l'artiste ivre échevelé se tenait maintenant devant lui un fauve à la crinière or qui montrait des dents, Varrockien aux tâches sombres lui déchirant le front et, chose curieuse, ses pupilles s'étaient emparées de la totalité de l'orbite de son oeil. Comme une encre noire qui se serait déversée dans la pureté de ce blanc commun à tous les humains, ses yeux n'étaient plus que deux puits noirs.
Tel était le vrai visage de Tisayon d'Exech, adepte de Thimoros.

Tisayon ne pouvait plus reculer, l'affront était de taille, le secret dévoilé, il devait l'éliminer. Partie la peur, disparue l'ivresse, l'enfant des ténèbres avait pris la place du voyageur.
Tisayon commença à dessiner un signe cabalistique dans l'air, mais…

"Haha…"

Il claqua des doigts, prononça un mot dans une langue imprononçable. L'enfant des ténèbres sentit ses bras devenir aussi lourds que des enclumes, sentit que son corps l'entrainait au sol et sa tête percuter violemment le pavé. Un simple signe, un simple mot, et Tisayon était maintenant cloué au sol. Il sentait son poids, il se sentait… lourd, extrêmement lourd. Au point de ne pas avoir la force même de tourner la tête. Pas la force. Il vit deux pieds passer devant ses yeux, sentit une main délicate repousser ses cheveux. Puis, le murmure reprit :

"Tu ne voulais quand même pas me cacher ton don, jeune impudent… C'est une chose relativement rare de nos jours. Plus rare encore sont les électrons libres dans ton genre. Et surtout, voués à leur perte… Aussi, dans mon immense générosité, je vais te faire une offre : te joindre à moi et aux miens. Si tu acceptes… Hum, disons que nous discuterons des termes après coup… Si tu refuses… Je crains que ma… meute ne te découvre avant même que j'ai le temps de me procurer une pierre tombale décente pour tes obsèques.
"

- Quel apport… Pourrais-je… De quelle aide pourriez-vous…"

Tisayon gémit. C'était tout juste si il pouvait respirer.

"Je ne te demande pas de connaitre le dessein auquel je te voue…"

Tisayon grogna… Les secondes avaient lieu d'éternité… Pourquoi personne ne passait-il dans cette rue? Pourquoi personne ne regardait par la fenêtre de la taverne? Pourquoi personne ne pouvait lui porter secours? En même temps, qui aurait pu? La puissance de son interlocuteur semblait bien au delà de tout ce qu'il pouvait concevoir. Le murmure reprit :

"Tu as deux cycles. Si tu es pourvu d'un peu de jugeote et avec tes talents, tu sauras nous trouver… Si tu ne veux pas… Ou que tu ne peux pas… dans deux nuit… Une seule sentence…"

Il ne termina pas. Un long silence s'installa. Puis quand il fut sûr que Tisayon avait bien compris ses paroles, il murmura d'une voix douce en posant un doigt sur sa tempe:

"Dors, maintenant."

Le vagabond sombra dans le sommeil le plus profond en entendant le bruit sec de son couvre chef tomber à ses côtés.


FIN DE L'ACTE I - Rideau

_________________
Pourquoi me regardez vous ainsi? Oh, vous devez vous méprendre. Non, non, je ne suis pas fou.
Un simple barde qui voyage de ville en ville.

Image



Haut
 

 Sujet du message: Re: Les Rues de la Cité
MessagePosté: Sam 18 Fév 2012 16:43 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Site Internet  Profil

Inscription: Mer 15 Fév 2012 19:03
Messages: 785
Localisation: [Aeronland] Île du Serpent
=> La Forêt du Sud

Où étaient donc passées mes manières ? Non seulement j'avais perdu de vue les bûcherons mais en prime je ne les avais même pas remercié pour leur aide. Enfin, surtout le plus âgé parce que l'autre avec ses étranges questions... Un mince sourire naquit sur mes lèvres alors que je m'avançais sur le dallage de la rue principale de Yarthiss. Les humains que j'avais fréquenté jusque-là étaient plutôt du genre "rat de bibliothèque" et "je dois rester calme et me contrôler" qu'en proie à l'exubérance ou la confusion. Maintenant que j'y repensais, je me demandais bien qui pouvait être cette "LA" que le jeune humain semblait si désireux de voir. Je devais bien avouer qu'il y avait quelque chose de rafraichissant dans ce genre d'attitude.

Bientôt, je fus suffisamment loin dans les remparts pour prendre toute la mesure de l'ambiance encore matinale de la ville. Un marché était installé de part et d'autre de la voie, sous forme de stands abrités de toile rude, parfois grisée. Ici, je pouvais voir un artisan vendant de petits objets de bois sculptés. En m'approchant un peu, j'y découvris des gobelets, de la vaisselle et des louches. Une petite humaine aux cheveux grisonnants parlait d'ailleurs avec le marchand tandis que, en proie à ma curiosité habituelle, je m'approchais de l'étalage. Le dos un peu courbé, un chignon soigné et une tunique couplée à une jupe longue me donnaient l'impression qu'il s'agissait d'une personne respectable.

"Allons ! Il me manque juste deux yus pour te la prendre ! Tu ne peux pas simplement me faire une remise ?

La petite femme s'appuyait sur une canne faisant la moitié de sa taille et finement sculptée. Cet objet me paraissait plutôt joli et en y jetant discrètement un oeil de plus près, j'y discernais des traces d'usures marquées. Cette canne venait de prendre un point de plus dans mon barême qualité. Non seulement elle avait une allure élégante mais en prime elle devait avoir bien des années. Tout en reportant mon attention sur les objets présentés, je restais à l'écoute.

"Voyons ! Si je faisais cela dès qu'on me le demande, je finirais par vendre à perte ! Tu le sais bien !"

La surprise m'étreignit un instant et je levai les yeux vers le propriétaire de cette voix. Ou plutôt la propriétaire. Car oui, j'avais dans l'esprit qu'un artisan était souvent de genre masculin. Sauf que là, je me trompais, et lourdement en prime. La jeune femme devait faire à peu près ma taille. Ses longs cheveux bruns étaient retenus en queue-de-cheval au niveau de sa nuque et seules deux mèches rebelles venaient taquiner la peau claire de son front. Elle portait une tenue ample, masquée par un tablier apparemment en cuir. Mais ce qui me frappa le plus chez elle, c'était l'énergie dont elle faisait preuve, un dynamisme qui avait quelque chose de fascinant. Ce ne fut qu'à l'éclat de voix à côté de moi que je sortais de mes pensées, qui avaient du s'accompagner d'un regard un peu trop insistant, et que je reprenais l'inspection des objets.

"Rha ! Moi qui croyais que tu pouvais me faire plaisir, ne serait-ce qu'une fois..."

Comment cette personne âgée avait-elle fait pour passer d'un visible agacement à une attitude proche des larmes en moins d'une minute ?

"Oh mais... "

Une soudaine gêne me fit détourner les yeux. Ma gorge se serra, mes fluides internes ralentirent, comme s'ils se figeaient. Quelque chose me disait que je n'avais pas à laisser traîner mes oreilles dans cette conversation, impression qui se renforça quand la dame âgée se mit, me semblait-il, à se frotter les yeux en tremblotant.

"Ne te mets pas dans un état pareil juste pour une louche... Nanny..."

La jeune femme poussa un soupir et contourna son étalage, allant sans doute enlacer la dame âgée, vu le bruit de tissu que je percevais. Tentant de duper ma curiosité, je m'obligeais à comparer les prix annoncés avec ma fortune actuelle. Plongeant mes doigts dans mon sac, j'en sortis la petite bourse de cuir humble qui contenait mes yus. Déroulant puis passant l'un de mes doigts dedans, je finis par rapidement la refermer. M'acheter ne serait-ce que l'un de ces gobelets revenait à me séparer d'une ressource loin d'être infinie. Un frisson parcourut soudainement ma nuque et je me retournai immédiatement. L'espace d'un instant, je crus percevoir deux yeux rivés sur moi comme le seraient ceux d'un charognard sur un cadavre. Pourtant, un clignement d'yeux plus tard, seuls des passants papillonnant aux étalages emplissaient mon champ de vision. Je repris mes occupations.

"D'accord, tu me paieras plus tard. Ca te va ?

Les sanglots se changèrent en un petit rire. Soudain, avec une vivacité à laquelle je ne m'attendais pas, l'humaine âgée referma avec poigne ses doigts sur le manche de l'objet et s'éloigna à pas rapides.

"Héhé ! Merci ma petite Lyndha ! Promis, je te fais ta soupe de poisson ce soir !"

"Qu'est-ce que ?! Oh ! L'espèce de camiü !

En vain, je tentais de masquer un rire nasal sous mes longs doigts fins. Les apparences pouvaient décidément être trompeuses. Jamais je n'aurais songé un seul instant que cette dame pouvait bluffer. Mon rire mal dissimulé attira l'attention de la soit-disant Lyndha qui s'empressa de me gratifier d'un regard où j'avais l'impression de lire "pas la peine d'en rajouter". Ses yeux s'arrêtèrent un instant sur ma chevelure puis revinrent vers mon visage. Rien pourtant ne semblait m'indiquer un quelconque changement dans son attitude. Elle fixa ensuite mon drapé ou plus précisément l'attache qui maintenait ce dernier fermé.

"Vous devriez en changer. A vue de nez, l'attache ne va pas tarder à casser."

"Ah ? Eh bien... Merci du conseil."

D'autres personnes vinrent à l'étalage, auxquels je décidai de laisser ma place. L'ambiance de la voie principale s'était accrue, renforcée au point de commencer à me déstabiliser. La présence d'une telle foule, cet afflux de couleurs, de bruits et d'odeurs commençait à me monter à la tête. Ma main rugueuse vint lisser mon visage et ma tempe gauche tandis que je remontais mon vieux grimoire sous mon bras droit. Jetant un rapide coup d'oeil alentour, je décidai de bifurquer dans une ruelle annexe où toute cette tension serait sans doute moins palpable.

Mes pas m'entraînèrent dans une ruelle où les pavés se faisaient plus rares et où la boue, elle, reprenait ses droits. Bientôt, l'impression qu'on m'observait revint. Je ralentis mon avancée, en proie à l'incertitude. Que faire ? Etait-on en train de me suivre ? Cela pouvait être un passant comme moi, ou juste un animal... Sauf que je n'entendais quasiment pas le bruit des pas dans la boue. Etait-ce juste un peu de méfiance mal placée qui me faisait imaginer des choses ? Non. Si ? Inspirant par le nez, je pris finalement une décision radicale.

Je me retournai.

"Et m... !"

Un mouvement sombre entra dans mon champ de vision, plus bas que moi, alors qu'une sensation de frôlement me venait depuis ma hanche. Là où mon sac se trouvait ! Quelqu'un ! Quelqu'un sous une longue cape à capuche se trouvait à quelques centimètres de moi ! La désagréable surprise fut subitement supplantée par une sensation de danger imminent. Un flash clair me parvint, fraction de visage capté par mes yeux alors qu'avant même de pouvoir réagir, un avant-bras renforcé d'un bracelet de cuir se plaquait en travers de ma poitrine avec violence. Une main gantée ajouta de la puissance au mouvement, orientant malgré moi l'axe de mon corps. L'assaillant venait de me repousser en arrière.
Je titubai, luttai pour conserver mon équilibre en tentant deux ou trois pas en arrière. Manque de chance, pas de mur pour me retenir. Il venait de me pousser dans un petit chemin sombre entre deux bâtiments. Le sol se dérobait sous mes pieds et le choc avec la terre semblait inévitable quand une brutale charge de mon agresseur me plaqua rudement contre une paroi de bois. J'entendis un craquement désagréable. La douleur s'insinua à l'arrière de ma tête. Etait-ce justement la paroi qui avait émit ce bruit ou moi ? Mes fluides internes se mirent à brusquement se mouvoir, augmentant encore la sensation de peine dans mon crâne. Ma vue se brouillait. Seule la voix de la personne, en un murmure calme, me parvenait. Douce mais froide et menaçante.

"Un mot... Un souffle... Tu y passes..."

Ce ne fut qu'à ces mots que je me rendis compte de la présence de l'éclat d'une dague non loin de ma gorge. L'avant-bras en travers de mon buste, l'encapuchonné tenait son arme en biais, la pointe vers le sol. Son autre main tâtait mon corps de façon habile, rapide et efficace mais qui me causait une sensation d'intrusion. A ceci succéda l'inconfort. Comment aurais-je pu ne serait-ce que tolérer une main inconnue sur mon corps ? Lentement, j'inspirai par le nez, tentant de reprendre le contrôle de mes membres qui, jusque-là, tremblaient légèrement. Je digérais mal la surprise. Un nouveau choc moral me submergea quand la main qui me parcourait de façon si intrusive se mit à descendre mon bras droit, depuis l'épaule recouverte par le drapé jusqu'à mon coude. Je resserrai mon membre contre moi, sentant la couverture rigide du grimoire appuyer rudement contre mon torse. Je ne pouvais pas laisser cet être faire. Mais comment agir ?

Canalisant ma peur, je tentais de trouver son visage dans la masse sombre de son vêtement. Si je pouvais trouver un appui... Lui donner un visage... Si je pouvais savoir... Et je sus.
Le visage avait des traits fins et pourtant pas vraiment délicats, une peau claire, légèrement brunie par le soleil et surtout une cicatrice partant du dessus de la narine droite jusqu'au milieu de la pommette du même côté. Quelques mèches noires au reflet bleuté dépassaient de sa capuche. La personne était courbée. Impossible donc de savoir immédiatement son genre. Même sa voix n'était pas un indice clair à ce sujet. La seule chose qui me vint à l'esprit fut que cette personne n'avait pas l'air tout à fait humain.

"Elfe ?"

Ce souffle s'était échappé de mes lèvres et je pensais sincèrement qu'il ou elle ne m'avait pas entendu. Un brutal mouvement de sa part me persuada du contraire. Son visage se leva d'un coup et ses yeux jusqu'à présent camouflés vinrent rencontrer les miens. Les siens étaient noirs avec un reflet marron. Je ne savais pas ce qu'il regardait mais son duo de miroirs semblait passer de l'un de mes yeux à l'autre et j'y décelai comme... De la curiosité ? Etait-ce parce que nos regards s'étaient croisés ? Toujours est-il que cette personne commença à se redresser, sans détacher son regard du mien. Et sa prise... Son avant-bras semblait d'un coup moins pressant...

C'était ma chance !

Rassemblant mon courage, tentant d'ignorer la sensation qui vrillait mon crâne, je saisis mon grimoire à deux mains et le levai d'un coup. Tournant la tête vers ma gauche, je repoussai sur le côté droit le bras armé. L'élan n'éloigna qu'un peu la dague qui parvint tout de même à m'infliger une lacération du bas du côté droit de ma gorge jusque sur l'emplacement de la clavicule. Mon corps entier tremblait, la douleur se faisait plus intense. L'angoisse m'étreignit une fraction de seconde.

(Vite ! Vite ! Bouge de là !)

Lançant mon genou gauche droit devant moi, je contournais le bandit, la main gauche plaquée sur ma blessure. Le liquide tiède glissait entre mes doigts alors que j'atteignais la ruelle. Alors que j'étais à un pas de la sortie, une sensation d'étranglement me submergea. Mon drapé avait été saisi et resserré contre ma gorge, me tirant en arrière.

Ugh !

Mon souffle fut coupé un instant. Avec toute la force qu'il me restait, j'arrachai l'attache déjà fatiguée de mon drapé en me penchant vers l'avant de toutes mes forces. Une fraction de seconde plus tard, la dague me lacéra en biais, de bas en haut, l'épaule droite mise à nue, là où se trouvait ma nuque l'instant précédent, tranchant quelques mèches végétales sur son chemin. Le coup me propulsa en avant et par un incroyable coup de chance, je parvins à rester debout.

(Cours ! COURS !)

La peur m'étreignait. Je sentais son regard sur moi alors que je me dirigeais au hasard de la ruelle. Il ne masquait même plus sa course. A chacun de ses pas, la sensation du métal me lacérant me revenait. Sur mes talons ? Juste à côté ? Loin ? Bifurquant dans une autre ruelle, mes pieds firent résonner le ponton de bois. Je tendis l'oreille, la peur au ventre. Il allait déboucher derrière moi, je le savais !

Mais non.

Quelques secondes s'écoulèrent sans qu'il ne se montre. Mon fluide de vie glissait silencieusement le long de mon bras, manquant entacher mon grimoire. Reprenant un instant mon souffle, je finis par apercevoir une ombre devant moi. Avec la souplesse d'un félin, le bandit venait de sauter d'une poutrelle. Comment avait-il fait cela ?! Et d'où venait-il au juste ! Dague en main, il soufflait pourtant fort et ses cheveux lui collaient au visage. Il fit alors un geste auquel je ne m'attendais pas, il repoussa sa capuche. Ses oreilles un peu pointues confirmèrent en partie ma supposition. Sa voix froide me parvint.

"Semi seulement."

Je gardai le silence, la main gauche plaquée sur ma plaie de clavicule, reculant de quelques pas.

"Ca suffit. Les yus ou la vie. Simple, non ?"

J'observai son visage rapidement. Ses yeux... Froids mais pourtant ni cruels ni amer... A découvert... Non, je ne voulais pas agir de la sorte mais je n'avais visiblement pas le choix. Je reculais de quelques pas et lui s'avançait, la dague menaçante. Lorsqu'il fut entre moi et le ponton donnant sur le fleuve, j'agis. Tendant la main dans sa direction, serrant le grimoire contre moi, je lançai un sort dans sa direction.

(Jet d'acide !)

Le malheureux n'aurait pas du abaisser sa capuche. Le jet d'un liquide d'une teinte claire et légèrement pourprée l'atteignit au visage, éclaboussant son oeil droit. Hébété un instant, le bandit se mit à grogner, tentant visiblement de résister à la douleur, frottant de son gant la surface de peau touchée. Je devais saisir ma chance. Mettant mon grimoire en bouclier, je rassemblais mes dernières forces et fonçai dans sa direction. Le choc fut brutal mais moins fort que je l'espérai. Fort heureusement, il suffit à déséquilibrer puis faire basculer le semi-elfe par-dessus le ponton. Au bord de ce dernier, mes genoux flanchèrent un instant et j'observai la surface du fleuve où avait disparu le bandit. Je retins mon souffle. Je ne souhaitais pas sa mort et espérais le revoir à la surface.

(Oh Moura... Je t'en supplie...)

D'un coup, à une vingtaine de mètres, le visage semi elfique reparut. Le soulagement me submergea, d'autant que l'eau avait sans doute nettoyé l'acide. Nos regards se recroisèrent un instant avant que je ne m'oblige à me relever. Faire preuve de naïveté était un luxe que je ne pouvais pas me permettre. M'éloigner, oublier et guérir étaient mes principales priorités. Revenant sur mes pas, je retrouvais mon drapé et son attache que je n'avais pas cassé, juste retiré. Sauf qu'elle était un peu plus tordue maintenant.

Je retournai sur la voie principale, prenant la décision d'éviter les ruelles boueuses. Mes blessures me lançaient mais je doutais qu'elles soient réellement profondes. Il n'empêchait...

(Bon sang ! Qu'est-ce qu'une dague peut faire mal !)

L'ambiance vibrante de la rue me submergea, de sorte que pas un de mes sons ne me fut même perceptible et ce, même quand un léger fluide émergea de mes paupières. Je devais avoir pris une poussière dans l'oeil.

=> Dans les rues (suite)

_________________
Mythanorië - Oudio / Shamane Hippocampe


Sœur de la Confrérie d'Outremer, Capitaine de la Rascasse Volante, au corps de bois et cœur de bête océane
"Y'a pas à dire, la mer, ça vous change quelqu'un !"

Ancien thème
Thème actuel & Nouvelle Voix


Dernière édition par Mythanorië le Mar 21 Fév 2012 22:14, édité 2 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Les Rues de la Cité
MessagePosté: Mar 21 Fév 2012 15:51 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Site Internet  Profil

Inscription: Mer 15 Fév 2012 19:03
Messages: 785
Localisation: [Aeronland] Île du Serpent
=> Dans les rues

Lourdeur, fatigue. A mesure que je posais un pied après l'autre sur ce sol redevenu dallage, la lassitude me gagnait. C'était la première fois de mon existence que j'avais été victime d'une personne cherchant délibérément à me blesser. Je ne voyais pas très bien où j'allais, mon esprit ressassant les derniers événements. Les images de ce bras rude, de ce regard décidé et de cet objet tranchant mutilant ma peau... Je les avais à peine aperçus et pourtant leur souvenir prenait le pas sur ce que mes yeux voyaient. Ils piquaient, ma gorge se serrait au diapason des vibrations que ma marche me faisait ressentir. La peur se dissipait peu à peu, contrebalancée par la douleur et la méfiance issues de cette mauvaise rencontre. Le geste du bandit m'avait aussi perturbé. S'il avait véritablement voulu m'ôter la vie, il n'aurait pas cherché à me couper la route. Il m'aurait sauté dessus depuis sa poutrelle et...

Un violent frisson me parcourut l'échine alors que j'imaginais un instant le pire. Cette dague qui serait venue se planter dans ma gorge plutôt que simplement lacérer ma peau d'écorce. Sans en avoir vraiment conscience, mes longs doigts vinrent former une barrière au niveau de ma gorge. L'image que je venais de voir mentalement m'asséna comme un violent coup derrière les genoux et je dus user de toute ma volonté pour rester debout. Calant mon drapé et mon grimoire sous le bras gauche, je remontai ma main, venant la plaquer sur mes lèvres. Elle tremblait contre mon visage et je ne parvenais pas à l'arrêter. Subitement, un nouvel éclair douloureux se mit à parcourir sauvagement mon épaule droite alors qu'un très léger bruit humide me parvenait. J'abaissai lentement le regard vers ma clavicule mais constatai que je ne parvenais pas à voir la plaie elle-même. C'était peut-être une bonne chose. En revanche, le fluide gluant qui en résultait, glissant contre ma peau, était parfaitement visible. Transparent, quasiment inodore, il luisait légèrement sous un rayon de soleil timide.

Malgré l'engourdissement perturbant mon esprit, je songeai bientôt qu'il me fallait soigner cette plaie. Restait à savoir comment. Mon drapé avait chu et était maculé de terre. Hors de question d'appliquer cette saleté sur une plaie à vif.
D'un coup, un déplacement rapide entra dans mon champ de vision, auquel s'ajouta une impression de frôlement. Sans prendre le temps de rationaliser la chose, je fis un brutal déplacement en arrière, manquant percuter un passant. Lorsque mes yeux clairs se posèrent sur l'origine du mouvement, seules deux silhouettes de petite taille fendant la foule furent identifiées. Je me sentais mal, comme manquant d'air. Je pris soudain conscience que j'avais retenu mon souffle pendant tout ce temps et forçai l'air à rentrer par ma bouche. Je croyais sentir sa présence. Est-ce que son regard était encore posé sur moi ? Etais-je déjà en danger ?

Mes yeux balayaient les visages anonymes des passants sans retrouver celui du bandit, ce qui ne m'empêchait pas de rester alerte. Je sentis bientôt mes jambes se dérober et avisai un mur de pierre à proximité, visible entre deux stands. Je m'y adossai, faisant attention à ne pas brusquer ma plaie de dos. Mes genoux finirent par céder aux tremblements, m'obligeant à glisser le long de l'inconfortable paroi en pierres. Pieds rivés au sol, je posai mon ouvrage et mon habit contre mes cuisses relevées, venant enlacer de mon bras valide mes genoux engourdis. Là, un peu à l'écart de cette foule j'essayais de reprendre mon calme, ignorant les gouttes salées qui menaçaient de perler de mes paupières.

(Du calme... Du calme Mythanorië... Respire... Voilà... Courage... Ca aurait pu être pire...)

Je relevai la tête. Toutes ces personnes m'étaient inconnues. Leurs voix ne me rappelaient rien et leur présence n'avait rien de réconfortant non plus. En cet instant, je souhaitais plus que tout voir un faciès amical, quelqu'un de familier auprès de qui j'aurais pu retrouver un peu de contenance. Je ne voulais pas l'admettre et pourtant je me sentais totalement vulnérable. Mes pensées se tournèrent vers le cercle, vers les mages qui avaient toujours fait partie de mon quotidien et vers cette maisonnette qui m'avait abrité toutes ces années durant. Un élan de nostalgie s'ajouta à l'amertume qui serrait ma gorge. Distraitement, mon regard revint sur la foule et sur le tissu plus ou moins rigide des tuniques. Perdant mon attention dans ces formes un peu floues, je me distrayais de ce picotement désagréable issu de ma chair à vif.
Mes yeux se posèrent bientôt sur un pied étrange, contrastant avec les innombrables paires de bottes brossant les pavés. C'était une patte, griffue, recouverte d'une fourrure grisée, bandée comme l'était mon propre pied.

Doucement, j'obligeai mon regard à suivre cette patte. Un double bracelet de cheville y était accroché. La personne était vêtue d'un pantalon de toile marron s'arrêtant au-dessus du genou, ce dernier arborant une cicatrice visible partant du bas de la rotule jusqu'au sommet de cette dernière. Une tunique de toile rigide et un peu boueuse recouvrait le torse et l'abdomen de l'humanoïde de grande taille. Les longs bras, recouverts aussi de cette fourrure grise et lustrée, rajustaient la bretelle gauche d'un lourd sac à dos d'une très grande contenance alors que l'expression de la personne traduisait un agacement évident. Ce visage si expressif trahissait d'ailleurs les origines Liykor de cet être. Un long museau fin et sa truffe noire dépassaient largement du faciès taquiné par des tresses sombres rejetées vers l'arrière. Deux oreilles pointues en dépassaient, se tournant d'une direction à l'autre, à l'écoute des bruits ambiants.

Cette Liykor bratienne...

Voir ce museau se redresser et se tourner dans une autre direction me poussa à agir. J'étais par terre et même avec ses deux mètres de haut, impossible qu'elle ait pu me voir. Ma voix était bloquée dans ma gorge mais malgré tout, l'espoir me poussa à forcer mes cordes vocales.

"Païvhane... Païvhane ! Païvhane !"

Je vis un instant ses oreilles trembler et se tourner dans plusieurs directions, geste que suivait son museau. Mais ses yeux ne me virent pas et, tirant sur sa bretelle, la louve s'engouffra dans la foule. Je la perdis de vue quelques instants plus tard. Mon espoir retomba et j'apposai mon front contre mon genou gauche. J'avais laissé passer une chance incroyable.

(Pourquoi... Maudite voix... Maudite...)

Regardant finalement mon vieux grimoire, je pris abruptement conscience que si je la laissai partir, je risquais fort de ne pas la retrouver. Calant mes affaires sous mon bras gauche, je pris appui sur mes pieds, me penchant en avant pour me redresser. Mon corps me paraissait lourd, las et il me fallut quelques longues secondes pour me lever. Je venais à peine de me remettre debout quand un bruissement de tissu venant du stand proche se fit entendre. Avant même que je puisse lever les yeux, une voix me parvint.

"Nono ?"

De tous les êtres avec qui j'avais lié connaissance, un seul m'appelait par ce diminutif étrange. Je portai mon attention sur mon interlocutrice. Une sensation de soulagement m'envahit quand la fourrure grisée entra dans mon champ de vision. Le peu d'espace qui nous séparait fut rapidement réduit par un pas de la Liykor. Sa voix se chargea d'une joie évidente. Ses oreilles se redressèrent et sa bouche s'ouvrit, dévoilant quelques crocs clairs.

"Nono ! Ma petite brindille ! C'est bien t..."

La main de la liykor s'approcha vivement de mon bras droit. Par réflexe, je giflai cette paume de ma main droite, grimaçant de la pointe douloureuse qui en résulta à la fois sur ma main mais aussi dans mes plaies. Mais ce ne fut pas la douleur générée qui me gêna le plus, non. Ce fut bel et bien la voix devenue subitement calme de la louve alors qu'elle m'appelait sur un ton doux mais plein d'une curiosité inquiète.

"Nono ?"

Elle se mit à renifler l'air ambiant puis se pencha un peu vers moi. Sans toutefois y toucher, elle tendit une griffe en direction de ce fluide gluant qui coulait déjà moins. Elle se redressa d'un coup, plaquant ses mains de part et d'autre de son visage. Je sursautai alors qu'elle poussait un cri entre hurlement canin et grondement de rage.

"Uwwaaaaaah ! Mais qu'est-ce que ?! Dis-moi qui t'a ! Je te jure que..."

Incapable de finir ses phrases, Païvhane venait de lever le poing à hauteur de mes épaules d'une façon menaçante, reportant son attention sur les passants. Son regard s'était fait agressif, ses crocs étaient dévoilés et la joie de l'instant précédent s'était apparemment muée en une colère grondante. J'avais envie de tout lui raconter mais aucun mot ne sortit de ma bouche. Dans l'impossibilité de prononcer une parole sans risquer de m'écrouler, j'allai chercher le contact apaisant de la louve. Doucement, je déroulai ma main droite dans un grincement végétal, venant l'apposer sur le poing serré de cette dernière. Je regardais mes doigts envelopper même pas la moitié de ce poing fermé et pris de tremblements. Immédiatement après mon geste, je sentis son regard sur moi mais je ne pouvais pas la regarder en face. Je savais très bien que si je le faisais, je risquais de craquer.

"Nono..."

Je ne répondis pas.

"Ma petite brindille..."

Je gardai la tête haute mais le regard baissé. Sa voix me réchauffait, m'apaisait et j'avais de plus en plus de mal à rester stoïque. Doucement, ses doigts vinrent se loger sous mon menton, me faisant lever la tête. Je percevais à peine la fourrure contre ma peau mais la chaleur qui s'en dégageait, elle, était bien présente. Malgré son appel, j'esquivai son regard.

"Regarde-moi. Mythanorië..."

Lorsque mon nom franchit ses babines, il attira immédiatement mon attention. Les yeux dorés de la liykor plongèrent dans les miens. J'y lisais une inquiétude qui se mêlait à une grande force de caractère. C'était bien Païvhane, même après ces deux longues années d'absence. Avec une tendresse qui contrastait avec la taille de ses bras, elle lâcha mon visage et apposa sa grande main sur ma chevelure, la paume contre mon front. Ses doigts glissèrent vers l'arrière de ma tête qu'elle enlaça. Finalement, avec une force contenue, elle attira mon visage contre ses côtes, lissant ma chevelure. Ma pommette gauche entra en contact avec la rudesse de sa tunique sans que cette sensation ne me dérange. C'était même tout le contraire.
Inspirant par le nez, serrant les lèvres en tenant par miracle mon livre et mon habit, je ne parvins plus à retenir deux gouttelettes qui glissèrent sur ma peau rugueuse. La louve me maintint contre elle un petit moment, veillant à ne pas appuyer sur mes plaies. Elle se pencha un peu, m'enveloppant dans son étreinte protectrice tout en passant ses doigts sur mes mèches végétales. Un sifflement lui échappa, un sifflement agacé d'après ce que j'en entendis.

"Je vais t'amener chez une amie. Ce sera plus simple pour te soigner."

Païvhane s'écarta de moi et se défit de son lourd sac qu'elle s'empressa de renfiler mais en le gardant devant elle. Elle me tourna ensuite le dos et mit un genou à terre, tendant les bras derrière elle. Je ne bougeai pas, comprenant mal ses intentions. Elle me regarda par-dessus son épaule et, agitant les mains, m'incita visiblement à monter sur son dos. J'hésitai. Mes jambes étaient encore faibles mais je ne voulais pas ajouter de poids supplémentaire à sa charge. Voyant apparemment mon hésitation, elle prit un ton ferme.

"Nono, tu obéis. Ordre de la guérisseuse."

La louve savait se faire autoritaire et je n'avais de toute façon pas envie de la contrarier. Passant mon bras gauche par-dessus son épaule, sans m'accrocher à sa gorge, je la laissai me soulever. Elle inspira longuement, grommela, peina mais elle s'entêta et finit par se relever. Elle poussa un son canin triomphant puis, après quelques pas, elle s'arrêta, tournant un peu son visage vers moi. Elle prononça alors quelques mots avec un ton tendre et protecteur.

"Ne t'inquiète pas, personne ne te voit."

Ces mots furent suffisant pour que trois autres larmes parviennent à échapper à mes paupières closes.

=> Les rues (en direction des habitations)

_________________
Mythanorië - Oudio / Shamane Hippocampe


Sœur de la Confrérie d'Outremer, Capitaine de la Rascasse Volante, au corps de bois et cœur de bête océane
"Y'a pas à dire, la mer, ça vous change quelqu'un !"

Ancien thème
Thème actuel & Nouvelle Voix


Dernière édition par Mythanorië le Mer 22 Fév 2012 02:45, édité 7 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Les Rues de la Cité
MessagePosté: Mer 22 Fév 2012 00:00 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Site Internet  Profil

Inscription: Mer 15 Fév 2012 19:03
Messages: 785
Localisation: [Aeronland] Île du Serpent
=> Les rues -suite-

Mon bras enserrait le torse de la louve par-dessus son épaule, me transmettant sa chaleur à travers la tunique. Depuis qu'elle avait dépassé les étalages, je n'avais pas rouvert les yeux, combattant les larmes que sa présence réconfortante m'incitait à verser. Ses mains retenaient mes cuisses au-dessus de ses hanches, ne se décalant par moment que pour y raffermir sa prise. Jusque-là, j'avais maintenu ma joue gauche contre sa nuque, inspirant son odeur canine. Son pelage portait bien des effluves. Cela allait de la plante sauvage au charbon de bois en passant par le poisson séché et la terre humide. Malgré cette étrange fragrance, je ne parvenais pas à me détacher d'elle. J'avais encore un peu de mal à croire qu'elle était là, arrivée juste quand j'avais besoin de voir quelqu'un. Et c'était justement la personne la plus proche de moi qui m'avait porté secours. J'avais envie de rester au plus près de son dos mais m'avancer davantage signifiait risquer de lui enfoncer la couverture rigide du grimoire dans la chair. De temps en temps, je sentais sa nuque se mouvoir et m'imaginais sans problème que Païvhane cherchait à s'assurer que je ne me retrouvais pas dans une position inconfortable.

Les pas de la louve étaient lourds et lents mais rien dans son souffle ou sa posture ne m'indiquait qu'elle souffrait, ou pire, qu'elle regrettait sa proposition. Elle faisait preuve d'une détermination que je trouvais remarquable et impressionnante, comme toujours. La force de sa personnalité faisant naître dans ma poitrine un certain sentiment mal identifié. Au bout d'un moment, la liykor se mit à siffloter entre ses crocs. Je ne reconnaissais pas du tout le thème de sa mélodie, d'autant plus qu'elle avait par moment quelques difficultés à maintenir un volume d'air constant. Pourtant, j'y trouvais quelque chose de familier qui me rappelait les quelques années que nous avions passé ensemble au cercle. Au bout d'un moment, la liykor ralentit ses pas et s'arrêta même. Levant péniblement mon bras, je passai le serpentin me servant de main contre mes orbites, y écrasant les dernières gouttelettes rebelles. L'arrêt soudain avait piqué ma curiosité et je cherchais à comprendre ce qu'il se passait. A quelques mètres devant nous, un chariot s'était immobilisé et à en juger par les éclats de bois au sol, je fis l'hypothèse que l'un des imposants essieux avait du lâcher. Païvhane avait du percevoir mon mouvement car elle tourna légèrement la tête vers moi.

"C'est bon ? Tu tiens le coup ?"

J'acquiesçai doucement puis me rendis compte de l'idiotie de mon geste. Vu nos positions, elle n'avait pas pu me voir faire. Elle avait pu le deviner mais la dernière chose que je voulais entre nous, c'était bien un malentendu. J'inspirai alors et me rapprochai de son oreille gauche, ne sachant pas si elle pourrait entendre ma voix autrement.

"Je tiens... Merci Païvhane."

La liykor dévoila les crocs dans ce qui me parut être un sourire. Elle rajusta sa prise sur mes cuisses, portant son poids sur son pied gauche en attendant que la voie se libère. Après avoir brièvement humé l'air, elle inclina la tête sur le côté, me permettant de bien entendre ce qu'elle disait malgré les passants qui discutaient aussi.

"Tu sais... Ca me fait du bien d'entendre ta voix, Nono."

Païvhane orienta son museau sur sa gauche et le leva légèrement. Elle fit un petit signe de tête. Suivant son exemple, je décollai mon visage de sa tunique et portai mon regard sur le côté. Je n'avais pas fait attention jusque-là mais le chemin qu'elle nous faisait prendre passait juste à côté du château. Mes yeux clairs suivirent un mur puis un autre jusqu'à ce qu'une des tours entre dans mon champ de vision. Un détail contrastait avec la structure de l'édifice, prenant une forme de blason. Un dessin doré trônait au centre d'une teinte rouge mais mes yeux, encore un peu brouillés par l'humidité, m'empêchèrent de bien le discerner. J'avais envie de demander des précisions à mon amie mais celle-ci venait juste de se remettre en marche. Elle adressa d'ailleurs un signe de tête, semblable à une salutation, aux accidentés. Me sentant à présent un peu plus calme, j'observais les alentours.

Le château me paraissait froid et peu hospitalier avec ses grandes tours largement visibles. Peut-être était-ce dû au fait que le plus grand bâtiment que j'avais connu jusque-là était la maison de pierre servant à abriter les ouvrages du cercle. L'idée même qu'il était possible de vivre en permanence dans un endroit aussi vaste me gratifiait d'une sensation de solitude. Quel bien pouvaient apporter des pièces trop grandes ? Orientant mon regard sur la droite, j'y vis de hautes maisons à deux ou trois étages. Le premier niveau était en pierre, sans doute pour supporter le poids du bois qui constituait l'essentiel des étages supérieurs. En face, un édifice aux formes étranges laissait échapper des relents de nourriture. Comme si elle avait deviné mes pensées, la liykor répondit à une question non formulée.

"Oui, c'est l'auberge. Mais normalement, nous n'aurons pas à y aller aujourd'hui."

Païvhane bifurqua dans une rue plus étroite dans laquelle plusieurs façades s'alignaient, quasiment identiques. Désignant de la truffe plusieurs portes, je l'entendis se parler à voix haute.

"Le pot de fleurs fêlé... Ne satisfait pas le Sarnas boudeur... Qui vient s'en plaindre au Harney hautain..."

Je ne compris pas immédiatement et scrutai attentivement les portes. Je finis par voir ce qu'elle voulait dire. Chaque porte présentait un heurtoir, servant à taper assez fort à cette dernière pour se faire entendre, forgé dans une forme précise. La liykor stoppa son avancée devant celle arborant une forme étrange. Cela ressemblait à un lézard mais lisse, avec des doigts ventouse au bout des pattes. La bête avait une expression étrange. Je sentis Païvhane desserrer les doigts et se baisser un peu. Etendant la jambe droite, je posai pied à terre, restant cependant dans son ombre. Quelques forces m'étaient revenues puisque je parvenais à tenir debout sans trembler.

"Faisant rire le triton... Nous sommes à destination. Ne t'inquiète pas, c'est une dame adorable."

La louve tenta d'agripper le heurtoir une fois puis une deuxième, sans succès. Ses doigts étaient trop gros pour passer entre la porte et la poignée sculptée. Elle tenta de se servir de ses griffes. Peine perdue. J'allais proposer mon aide quand, à la suite du quatrième échec, elle décida de cogner et de griffer rudement la porte. J'ouvris des yeux ronds, m'interrogeant sur la nécessité de marquer ainsi le bois. Des pas rapides se firent entendre de l'autre côté, accompagné d'un claquement de bois. La frontière de bois meurtri s'ouvrit brutalement sur une personne que la louve cachait en partie à ma vue. Les oreilles de cette dernière se redressèrent, témoignant d'une expression joyeuse.

Elle commença à parler mais fut brutalement interrompue.

"Na... !"

"Non mais ça ne va pas ?! Abîmer ainsi une porte toute neuve ! Combien de fois je t'ai dis de ne pas faire ça ?!"

Le ton était colérique, à tel point que je vis la louve, pourtant dépassant la personne de plusieurs têtes, courber l'échine. Ses oreilles s'aplatirent alors qu'elle émettait un petit son coupable. La personne face à elle restait immobile, tapant du pied puis, d'un coup, elle claqua sa canne au sol. Ce bruit sourd nous fit sursauter. L'incompréhension m'envahit lorsque la personne, après un long moment de silence, éclata d'un rire jovial. Le plus étrange était que ce rire ne m'était pas inconnu. La canne vint gentiment tapoter la tête de la liykor. A bien y regarder, cet objet ne m'était pas totalement étranger. Avec ses courbes et son usure marquée, je la reconnus comme étant la canne de cette dame, appelée "Nanny", présente à l'étalage ce matin.

Calmant son rire, effaçant une larme, cette dernière prit la parole.

"Ma pauvre petite. Je te fais le coup à chaque passage et pourtant tu te fais tout le temps avoir !"

Les oreilles de la liykor se redressèrent alors que cette dernière prenait un ton boudeur.

"Peuh ! Je l'avais deviné tout de suite ! "

Malgré sa répartie, j'avais la sensation qu'un lien fort existait entre ces deux personnes pourtant totalement différentes. Je ne savais pas vraiment quoi faire. Fallait-il que je les interrompe ? Que je me présente ? Je n'avais aucune idée de la façon dont je devais agir et me dissimulai un peu plus encore, derrière Païvhane. J'avais envie de rejoindre leur conversation mais ma soudaine timidité ne pouvait que me faire attendre un moment adéquat. Je gardais néanmoins la tête haute, à l'écoute.

"Oui, oui, bien entendu... Visite de courtoisie, je suppose ?"

"Quoi ? Oui. Ah mais non ! Enfin pas seulement mais... Ah ?!"

Comme si elle se rendait compte qu'elle m'avait un instant négligé, Païvhane se tourna vers moi, passant son bras dans mon dos en se penchant. Elle me fit m'avancer vers la petite humaine que je reconnus bel et bien. Elle avait refait son chignon en y plaçant un accessoire en bois représentant une fleur que je ne reconnaissais pas. Ses yeux, d'un vert d'eau, me dévisagèrent un instant. Tout en promenant son regard sur ma personne, elle reprit la parole.

"Ah ! C'est cette jeune personne oudio de ce matin ! Mais pourquoi tu... "

La surprise qui m'étreignit ne fut pas liée au fait qu'elle m'avait bien remarqué à l'étalage mais parce que lorsque son regard aperçut l'entaille à la surface de mon écorce et surtout le fluide séché qui maculait mon épaule, l'humaine sembla soudainement redoubler de vitalité. Elle me contourna vivement, décrivant un cercle autour de ma personne avec des bruits de gorge désapprobateurs, tapant avec force sa canne sur le dallage. Elle jeta un coup d'oeil à mon drapé puis elle fronça les sourcils. Lorsqu'elle tendit la main vivement dans ma direction, j'eus le réflexe de reculer, sentant ensuite les deux mains velues de la liykor sur mes bras. C'était idiot, je savais qu'elle ne pensait pas à mal mais la vivacité de son mouvement m'avait causé un certain malaise. Je me doutais, au vu de son expression un peu peinée, que j'avais commis un impair.
Une pointe de culpabilité s'enfonça comme une épine dans ma poitrine lorsqu'elle retira sa main. Prenant sur moi, et sous la conduite discrète de la louve, je déroulai doucement ma main droite, la tendant vers la sienne. Je craignais qu'elle ne l'accepte pas après ma réaction mais je me trompais. Non contente de prendre mes doigts entre ses mains fripées alors qu'elle maintenait sa canne sous son aisselle, elle m'adressa un regard protecteur, presque maternel.

Lentement, sa main droite vint jusqu'à mon visage mais n'y toucha pas. "Nanny" se contenta de décaler une mèche végétale sur le côté avec un sourire amical, presque tendre. Son geste était quasiment aussi apaisant que celui de mon amie et une impression de sécurité resta, même lorsqu'elle rabaissa ses doigts. Elle se détourna ensuite, entrant dans la maison à plusieurs étages. J'adressai un regard à la liykor qui y répondit par un sourire et un signe de tête approbateur.

Allez, viens. Ne laissons pas la chaleur s'échapper davantage.

Païvhane apposa tendrement sa main dans mon dos, me donnant une petite poussée d'encouragement. Si la liykor lui faisait confiance alors je n'avais aucune raison de ne pas le faire.

=> Les habitations

_________________
Mythanorië - Oudio / Shamane Hippocampe


Sœur de la Confrérie d'Outremer, Capitaine de la Rascasse Volante, au corps de bois et cœur de bête océane
"Y'a pas à dire, la mer, ça vous change quelqu'un !"

Ancien thème
Thème actuel & Nouvelle Voix


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les Rues de la Cité
MessagePosté: Dim 11 Mar 2012 13:42 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Sam 3 Mar 2012 01:20
Messages: 6
Localisation: Yarthiss
Précédent

Vindex arriva dans le centre avec des gargouillis au ventre. De fait, il n'avait pas mangé ce matin, et son dernier repas remontait à hier midi. Il souhaitait trouver une auberge le plus vite possible, avant de devenir invivable. Il parcourut du regard les différentes échopes du centre-ville, tout en se demandant où se trouvait la fameuse auberge de l'Au-Delà qu'un poivrot ventru lui avait chaudement recommandée. Il s'avança pour demander son chemin, lorsqu'il sentit une main qui tâtait sa poche sans aucune gêne. Instinctivement, il fit volte-face, tout en envoyant un revers de sa main forte et poilue dans la temps du malandrin. Il vit alors, allongée par terre à cause de la puissance du coup, une femme en petite tenue qui se tenait la joue. Elle avait le nez en sang et un gros hématome lui rongeait la tempe et la joue gauche. Elle le regardait avec une mine hargneuse.

"T'aimes les vommes ou qufoi?! Tu m'as dféfigurée! Comment v'gagne mon pfain maint'vnant?!" hurla-t-elle rageusement, attirant les regards de la foule sur elle.

Vindex fulminait. Ce n'était pas sa faute si pour lui une personne qui tâtait les poches devait être remise à sa place. Mais à présent, il comprenait qu'elle essayait de tâter autre chose. En colère et affamé, il pouvait devenir très vite instable ou même dangereux, aussi, il ne s'attarda pas devant la foule, et s'enfuit vers une ruelle tortueuse sous les cris de contestation de la catin. Il arriva alors, comme par miracle, devant une enseigne assez usée, sur laquelle était inscrits les mots que le Wiehlenois avait cherché toute la journée.

Auberge de l'Au-Delà

Suivant

_________________
Toute la puissance du colosse dans ce lien:
http://www.yuimen.net/univers/vindex-druss-guerrier-lvl-1-t4735.html


Haut
 

 Sujet du message: Chapitre 1 | Alinea 1 | La noyade
MessagePosté: Mar 29 Mai 2012 12:50 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mar 22 Mai 2012 16:01
Messages: 1255
Localisation: Yarthiss | Forêt du Sud (proche ville)
Chapitre Premier


plof – plof
Le clapotis de l'eau …

tap – tap
Les bottes sur les planches …

crac
Le bois sous leurs poids …

criiic – criiic
Les bestioles …

bla – blaaa – blaa
Leurs cris …

haha
Un rire au loin …

ha – haha
Sûrement un enfant …

HA – HA – HA
Il se rapproche …

HA – crac – PAF
Un contact à l'épaule. Elle réagit au plus vite et se tourne, accompagnant la pression, gardant un bras accroché aux planches de la rue et un pied sur la branche qu'elle s'amusait à faire glisser entre les planches et la terre de la rive. Instable.

crac – Aaah! – plouf
Elle est maintenant dans l'eau, suspendue à la rue par son bras. Elle va devoir remonter, et avec le temps qu'il fait, ça va être galère pour sécher. Stupide gamin.

(Il est où, d'ailleurs, ce sinari ?)

plaf – plof
L'enfant qui l'avait bousculée est maintenant à l'eau, luttant contre la gravité. À l'évidence, il ne sait pas nager. Elle-même a du mal, mais en vingt ans, elle a développé quelques techniques pour survivre et éviter de se noyer. Ce genre d'accident n'arrive pas tous les jours, mais ce n'est pas non plus le premier. Cet enfant, force est de le reconnaître, se trempe pour la première fois.

Elle aurait bien envie de l'ignorer et sortir. Après tout, s'il n'avait pas couru dans tous les sens en riant sans prendre gare, il ne serait jamais tombé, et elle non plus. C'est de sa faute à lui. Elle n'y est pour rien. Il s'y est mis, qu'il s'en sorte.

Cependant personne n'appelle le petit. Personne n'a l'air inquiet pour lui. Personne n'a l'air de se soucier de lui. Pauvre créature. Une si courte vie et déjà rejeté. Elle se sent mal pour lui. Peut-être est-il mieux pour lui de mourir noyé plutôt que de vivre dans le rejet.


(Et moi ?)

Elle aussi, elle était seule. Plus par choix récemment, mais au début, on la haïssait aussi. Elle pourrait mériter de se laisser noyer aussi. Elle pourrait tout simplement mettre la tête sous l'eau et respirer un grand coup. Ce serait peut-être mieux que cette existence de vols et de misère.

gloub
Elle plonge la tête. Elle va le faire.

Elle va le faire.

Elle va respirer.

Elle ouvre la bouche.

plof – houaaaa
Elle remonte sa tête et respire un bol d'air. En crachant le peu d'eau qu'elle a avalé, elle se rend compte fatalement de la vérité. Elle veut vivre. Et ce gamin aussi.

Elle tourne la tête vers le gamin. On n'en voit plus que le bras. Serait-il déjà mort ?


(Il ne faut pas !)

Elle allonge le bras vers lui et agite ses jambes comme elle avait appris à le faire. Elle n'avançait pas très vite et c'était fatigant, mais au moins elle avançait.

Plus que la main. Il ne lutte plus. Vite.


scplogk
Elle lui prend la main et le tire avec elle vers la surface. Elle sent son bras, surtout son coude, qui demande l'indépendance et veut s'expatrier, mais elle tient, elle tire. Ce n'est rien comparé à ce que certains lui ont fait subir. Surtout Vikk. Mais bon, cet homme lui aura permis d'amasser quelques yus.

()

Elle secoue la tête et continue de nager, oubliant Vikk et ses amis. Vers la rive.

La rive.



_________________
ImageImage
ImageImage
Couleur : #ff8040
Joueur : Oddwel


Dernière édition par Iedra le Jeu 28 Juin 2012 20:54, édité 5 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Chapitre 1 | Alinea 2 | La rencontre
MessagePosté: Mer 30 Mai 2012 22:54 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mar 22 Mai 2012 16:01
Messages: 1255
Localisation: Yarthiss | Forêt du Sud (proche ville)
(((Chapitre 1 | Alinea 1)))

| [:attention:] | Certaines scènes de ce rp sont à forte connotation sexuelle, aussi est-il recommandé aux lecteurs sensibles d'y réfléchir à deux fois avant d'en entamer la lecture. | [:attention:] |

*******************************


splash
Une corde tombe sur l'eau, juste à côté d'elle. Une aide. L'espoir. Quelqu'un qui s'intéresse à l'incident. Quelqu'un qui a peur pour cet enfant – ça ne pouvait pas être pour elle, personne ne s'intéresse à elle.

sploc
Elle attrape la corde. Sans même regarder qui était à l'autre bout, elle se met à tirer dessus. Ses deux coudes brûlent, maintenant. Elle se revoit face à Vikk, tirée par chaque bras par ses deux acolytes qui le suivent partout.
Pendant une seconde elle a lâché la corde et le garçon pour se couvrir le corps, sous la pression que ce souvenir évoquait, avant de revenir à elle en voyant le garçon retomber sous l'eau.

Tentant en vain d'oublier autant qu'elle le pouvait l'odeur de cet homme, sa voix, ses grosses mains velues, et tout ce qu'il lui a fait, elle reprend la corde et l'enfant et tire sur ses bras pour revenir à la rive.


***

VLAM
La porte a claqué. Il est entré. Elle ne pouvait plus bouger, elle était quasiment écartelée par deux hommes, n'ayant pas même la force de plier les bras et se débattre. Elle était nue, et elle était là, incapable de bouger, incapable de voir, sans défenses. Pourquoi avait-t-elle écouté Lysaa ? Pourquoi s'était-elle prostituée ?

Ah oui, c'est vrai... gagner de l'argent.


(Pense à la prime, pense à la prime, pense à la prime, pense à la prime …)

tap – tap
Il s'avançait. Il arrivait. Qu'allait-t-il faire ?

Quelle question, tout le monde sait ce qu'il allait faire.


crrrr
Les deux autres tirèrent encore plus sur ses bras. Pourquoi ? Elle ne pouvait déjà pas bouger ! Pourquoi lui faire mal ?

(Pense à la prime, pense à la prime, pense à la prime, pense à la prime …)

shhhh
Contact. Des mains se posèrent sur ses hanches et remontèrent son flanc jusqu'à toucher sa poitrine. Jusque là c'était comme les autres fois.
Deuxième contact. Il lui embrassa l'épaule, pas alarmant.
Troisième contact. Il lui lécha la poitrine. … ça commençait.
Quatrième contact. Morsure de la joue.
Cinquième contact. …


(Pense à la prime, pense à la prime, pense à la prime, pense à la prime …)

***

Elle secoue la tête et revient à elle.

(Le gamin ! Pense au gamin !)

Elle reprend la main qu'elle avait lâché, reprend la corde qui avait commencé à dériver, et continue de tirer.

(Oublie ce monstre, pense à autre chose ! Pense à … oui ! Qui est en train de tirer cette corde ? Quelle est cette salvatrice ?)

Elle lève la tête vers la rive, suivant la corde des yeux. Elle voit des pieds, nus. La peau a l'air toute neuve. On ne dirait pas les pieds d'un habitant de Yarthiss comme les siens, sales de terre et durcis par la pierre des pavés ; les siens semblent sortir d'un bain, propres et lisses rien qu'à l’œil. Ils prolongent des jambes fines et élégantes, nues également elles aussi, s'allongeant de cuisses toujours aussi nues et encore plus gracieuses. Le cœur d'Iedra s'accélère quand sa vue monte encore.
Comme elle l'anticipait, l'entrejambe de cette femme est nu également ; enfin, nu, ce serait une façon de parler. Elle l'a couvert de plumes, dirait-on. Son ventre est tout aussi exposé, sa taille est fine, sa poitrine est à nu elle aussi. Ses épaules sont recouvertes de plumes, son cou est lisse et élégant, et son visage apparaît enfin aux yeux d'Iedra.


(Léa …)

C'est elle. C'est Léa. Son amie la plus chère. Celle qui lui avait fait don de sa cape. Celle qu'elle avait embrassée. Léa.

(Non.)

Léa était morte de froid il y a de ça dix ans, elle ne pouvait pas être là. C'était quelqu'un d'autre. Son imagination lui joue des tours !

(D'abord tu te sors de l'eau, après tu penses !)

Alors elle tire. Elle tire sur son bras, tout en fixant le visage de cette apparition, elle ne pouvait s'en empêcher.

Arrivée près du ponton, elle fit de son mieux pour tirer l'enfant et le porter jusque sur les planches. La femme nue l'aida en prenant les bras du pauvre gamin, puis elles l'allongèrent sur le bois de la rue. Une fois le petit sur la terre ferme, Iedra monta à son tour sur le plancher.

Juste après être entièrement à l'air, elle pencha la tête de l'enfant sur le côté, se souvenant des conseils que lui avaient prodigués ses petits amis des rues une quinzaine d'années plus tôt. Elle plaça ses mains sur la poitrine du sinistré et pressa un bon coup, pour en faire sortir l'eau.
Une fois. Deux fois. Trois fois. Quatre fois. Cinq fois.


keuff – keuff
Il tousse. Ses yeux s'ouvrent, il porte sa main à sa poitrine, se rassoit et tousse encore.

Il a l'air d'être vivant. Elle le laisse tousser et se tourne vers cette créature intrigante qui semble sortir de son passé. … À quelques plumes près.
En effet, cette femme a des plumes à la place des cheveux et des cils.


(Ses cheveux sont des plumes ? … Attends, ça veut dire que …)

Iedra baisse les yeux et sa vue lui montra la même chose que plus tôt, des plumes.

Elle reporte son attention sur son visage. C'est Léa. À n'en pas douter, c'est Léa. C'est Léa. Elle s'est réincarnée en oiseau, puis elle s'est re-réincarnée en femme et elle est revenue la voir. C'est Léa.


(Non, ça ne peut …)

Iedra avance la main lentement vers le visage de cette femme. Peut-être n'y avait-il personne, en réalité. Peut-être délirait-elle. Peut-être était-elle morte sous l'eau. Peut-être …

poke
Contact. Cette femme est réelle. Qui qu'elle soit, elle est là.

« Matwinn ! Oh Moura qu'est ce qui s'est passé ? Pourquoi t'es tout trempé ? »

Une femme arrive en courant vers le groupe de trois. L'enfant se lève et la serre dans ses bras. Il pointe le doigt vers Iedra, qui a toujours son doigt sur la joue de l'inconnue.

« La madame elle m'a fait tomber ! »

(« Madame », qu'il dit … Non mais oh !)

La mère du petit fixe son regard sur notre sauveuse. Elle ouvre de grands yeux et ferme ceux de son enfant, en maudissant la femme nue du regard.

« Viens, on rentre. Je t'ai déjà dit cent fois de ne pas t'approcher des inconnus ! »

La petite famille s'en va, laissant Iedra et cette nouvelle arrivante seules.

()

Iedra réalise alors la situation. Tout est vrai. Elle n'imagine rien. Une créature aux poils de plumes vertes est bel et bien là en face d'elle, nue, et elle ressemble à Léa. Tout est réel.

Iedra défait alors sa cape et la passe rapidement autour du cou de cette magnifique inconnue, presque à contre-coeur car elle a peine à salir avec sa cape maintenant pleine de l'eau du fleuve ce corps quasiment pur. Mais elle ne peut rester nue éternellement.
En temps normal, elle se serait juste en allé, mais là elle avait affaire avec une femme qui ressemblait à Léa, et qui l'avait sauvée de la noyade.

En gardant les mains sur les coins du vêtement, Iedra ferme les yeux et lâche un grand soupir.
Quel soulagement de rencontrer enfin quelqu'un qui n'est pas effrayé par elle ou qui n'a pas envie de la retourner contre un mur, un bandeau sur les yeux.


« Merci. Merci beaucoup. »

Et elle reste ainsi, heureuse d'avoir vécu assez longtemps pour rencontrer quelqu'un comme elle.

« merci » murmure-t-elle encore.



_________________
ImageImage
ImageImage
Couleur : #ff8040
Joueur : Oddwel


Dernière édition par Iedra le Lun 9 Juil 2012 18:08, édité 5 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Les Rues de la Cité
MessagePosté: Jeu 31 Mai 2012 21:39 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mar 29 Mai 2012 19:31
Messages: 584
Réveil

La créature attrape dès qu'elle le peut l'objet long qui lui est destiné, agrippant la petite créature comme elle le peut. Elle commence à tirer, essayant de la ramener aussi vite que possible vers la surface marron.

Mais la créature lâche soudain l'objet long, ainsi que son compagnon inconscient, et se recroqueville sur elle même, serrant ses bras contre son corps.

Pourquoi fait-elle ça, que lui arrive-t-il ? Elle sent son cœur s'accélérer dans sa poitrine, mais ne peut rien faire.

Heureusement, la créature semble réagir assez vite et se reprend rapidement. Elle rattrape l'objet long et l'inconscient, puis se laisse hisser, apparemment à bout de force.

De son côté, elle tire comme elle le peut. Elle remarque soudain que la créature la regarde étrangement. Et son regard rencontre le sien. Il est beau, très beau d'ailleurs. elle s'y perd quelques instants, puis elle y discerne cette tristesse, une tristesse profonde, ancrée, ancienne. Elle se sent presque mal rien que de la sentir.

Elle secoue la tête et se reprend, il faut qu'elle les ramène sur la surface solide, la créature semble de plus en plus à bout de force. Elle tire donc sur l'objet long autant qu'elle le peut, puis le lâche pour attraper directement la créature inconsciente par le bras.

Cette dernière ruisselle de ce liquide bleuté et glisse, mais finalement elle parvient à la hisser sur la surface marron, avant d'y amener la créature triste.

Elle recule, regardant la cette dernière qui s'agenouille à côté de la créature inconsciente et qui lui frictionne le torse. Puis soudain elle relève la tête, la petite créature se mettant à tousser et à cracher de ce liquide sans âme.

La triste créature se retourne et se met devant elle, la regardant, clairement intriguée. Mais une pointe d'admiration brille dans son regard. Pourquoi, quelle en est la raison ?

Elle n'a pas vraiment le temps d'y réfléchir. La créature aux beaux yeux tend la main vers son visage, doucement, mais sans hésitation. Elle pose délicatement ses doigt sur sa joue, sans brusquer, comme si elle voulait simplement s'assurer de sa présence.

Qu'a-t-elle de spécial ? Ses cheveux ? Il est vrai qu'ils ne ressemblent pas aux siens mais est-ce le cas pour tout le monde ici ?

"Matwinn ! Oh Moura qu'est ce qui s'est passé ? Pourquoi t'es tout trempé ?"

Une autre créature, plus grande, portant des pièces de tissus plus propres, arrive en courant vers eux. Il s'agit sûrement de sa progéniture qu'elle vient de sauver.

En effet, cette dernière se jette dans les bras de la nouvelle arrivante.

"La madame elle m'a fait tomber !"

La créature cache rapidement le regard de sa progéniture de la main, et la regarde avec dédain. Avait-elle honte de la voir nue ? Est-ce mal d'être nue ? Elle n'en sait rien, et ne bouge pas.

"Viens, on rentre. Je t'ai déjà dit cent fois de ne pas t'approcher des inconnus !"

La créature portant sa progéniture se retourne et s'en va sans un mot de plus, laissant les deux autres protagonistes seules.

Il y eut un long silence, plein de sérénité. Elle n'entend que le torrent de liquide sans âme près d'elle, mais n'y fait pas attention. Elle regarde la créature aux beaux yeux. Ils sont vraiment beaux, ces yeux.Mais elle entreprend d'abord d'étudier la créature. Elle est trempée, et les pièces de tissus qu'elle porte ruissellent. Elle est belle, avec de long cheveux jaune-orangés tombant bas dans son dos. Mais elle semble vivre mal, sa peau est rêche, contrairement à la sienne toute douce.

Elle ne sait pas comment est le monde ici, et ne parvient pas à savoir si cette créature est atypique ou non. Mais elle lui inspire confiance. Elle veut rester avec elle, peut être peut-elle l'aider.

Soudain, la créature triste retire la grande pièce de tissu attachée à son cou et la pose sur les épaules de celle qui l'a aidé, cachant en partie sa nudité. Donc, être nue n'est pas bien vu dans ce monde. Elle serre la pièce de tissu contre elle. Son contact est froid, mais l'intention est là, et elle en est très contente.

"Merci. Merci beaucoup."

De quoi donc ? Elle n'a fait que l'aider, c'est normal. Les gens ne font pas ça ici ?

"Merci"

Sa voix est douce, fatiguée mais douce. Elle ne sait que répondre. Elle a peur de la froisser, peur de faire une erreur et de la perdre. Elles restent quelques secondes, côte à côte, en silence. Puis un chant mélodieux brise le silence et elle sent la petite créature volante se poser sur son épaule.

Elle ne sait pas quoi faire, mais il faut qu'elle fasse quelque chose.

"- Je... De rien, c'est... normal..."

Sa voix a un effet immédiat sur la créature qui sourit légèrement en relevant les yeux vers les siens. Elle tourne la tête sur le côté, légèrement, puis fronce les sourcils.

"Mais... qui êtes vous ?"

Quelle question !? Elle n'en sait rien. Peut-elle le dire ainsi ? Elle baisse les yeux et détourne la tête. Puis elle s'assoit sur la surface marron, croisant les jambes. la créature volante vient en voletant sur son genou droit. Elle approche doucement sa main de sa tête et commence à délicatement le caresser.

"- Je... ne sais pas... Je me suis réveillée dans... tout à l'heure, entre les colonnes marron... Je vous ai vu et... vous aviez l'air en danger alors..."

Elle se tait. La créature aux beaux yeux s'assoit à côté d'elle, intriguée apparemment.

"Tu ne sais pas qui tu es ?"

Cette nouvelle semble à la fois la réjouir et l'attrister. Pourquoi ?

"Je... non. Je ne reconnais pas... tout ça."

Elle montre tout ce qui l'entoure d'un large geste du bras.

"Je ne sais pas... qui je suis ni... pourquoi je le suis..."

La créature aux jolis yeux ne dit rien. Elle semble réfléchir.

"Et... toi, qui es-tu ?"

Alaë et Iedra

_________________

"L'amour c'est quand le temps se transforme en mémoire et nous fait le présent d'un passé plein d'espoir"


Dernière édition par Alaë le Jeu 25 Déc 2014 20:07, édité 5 fois.

Haut
 

Afficher les messages postés depuis:  Trier par  
Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 296 messages ]  Aller à la page Précédente  1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8 ... 20  Suivante


Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 0 invités


Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets
Vous ne pouvez pas éditer vos messages
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages

Aller à:  
Powered by phpBB © 2000, 2002, 2005, 2007 phpBB Group  

Traduction par: phpBB-fr.com
phpBB SEO

L'Univers de Yuimen © 2004 - 2016