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 Sujet du message: Les thermes publics
MessagePosté: Dim 26 Oct 2008 18:34 
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Les thermes publics


Image

dessin fait par Lothindil


Situés dans le bâtiment juste en face de celui du temple de Moura, les thermes publics sont séparés en deux lieux distincts: celui du nord pour les êtres masculins, celui du sud pour les êtres féminins et les jeunes.

Chaque bâtiment est composé de la même architecture et de la même organisation. Tout d'abord un hall d'entrée, suivi des vestiaires (gardés) puis quatre salles: celle de lavage, où vous trouverez savon, lait pour le corps ainsi qu'un bain où l'eau est changée régulièrement grâce à un système astucieux de pompe; celle du bain chaud, idéal pour se délasser; celle du bain froid, pour raffermir la peau et celle de massage (payant).

C'est l'endroit idéal pour les rumeurs et les informations car les armes y sont totalement interdites...

_________________
Chibi-Gm, à votre service !


La règle à lire pour bien débuter : c'est ICI !
Pour toutes questions: C'est ici !
Pour vos demandes d'interventions GMiques ponctuelles et jets de dés : Ici !
Pour vos demandes de corrections : C'est là !
Joueurs cherchant joueurs pour RP ensemble : Contactez vous ici !


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 Sujet du message: Re: Les thermes
MessagePosté: Sam 11 Avr 2009 20:59 
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Enfin, Yumiko arriva au thermes. Elle se déshabilla, et se sépara à regrets de son arc, vu que les armes étaient interdites. Elle se dirigea vers la salle de lavage sous les regards des quelques personnes se trouvant ici. Il est vrai qu'une personne au corps zebré de traits violets passait rarement inapperçu. La jeune femme s'installa dans l'eau sous le regard consterné d'un petit garçon se trouvant là avec sa mère.

"Oh maman regarde la dAAAme, elle est biZZard" dit-il.
"On ne montre pas les gens du doigt Rakvel !" fit-elle génée
" Mais pourquoi la DÂaame elle a des traits violets sur le corps?".
"Je sais pas arrète avec tes questions!"

Yumiko commençait vraiment à être agacée, parler des ses zebrures lui rappellait de mauvais souvenirs qu'elle préférerait bien oublier. Tuer sa soeur et être chasée par ses parents de la ville n'a rien de joyeux.

(Kara je ne regrette rien, tu es mieux morte) Pensa-t-elle sans culpabilisé le moins du monde.
(Là ou tu es, tu ne me manque pas)
La seule personne de sa famille qui lui manquait était son frère ainé Takta. Il avait disparu en forêt quand elle avait 8 ans.

Les paroles du gamin la ramena a la réalité.
"Mais tu sais pas poOUUrquoA?" brailla-t-il
La mère n'eu pas le temps de répondre lorsque Yumiko répondit séchement:
"Ils sont apparus parce que je posais trop de questions stupide."
"Des questions stupides??"
"Oui comme celle-la." dit-elle avant de quitter la salle de lavage sous le regard abasourdi du garçon.
Elle alla au vestiaire se rehabilla en vitesse et sortit sans oublier son arc.
(Bon c'est repartit!)

_________________
"Vise la lune, au pire tu atteriras parmis les étoiles"

Yumiko Ataka/Humain Ynori/Archer


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 Sujet du message: Re: Les thermes
MessagePosté: Sam 12 Sep 2009 16:48 
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C’est un bâtiment plutôt discret ne disposant que d’un étage, aucun signe particulier hormis l’enseigne où l’on peut voir une amphore versée de l’eau. Nous entrons dans le bâtiment où nous sommes chaleureusement accueillies.

- Bienvenue aux thermes de Kendra Kâr.

Nous saluons l’hôtesse en même temps.

- Vous êtes nouvelles, alors voici nos différents services, vous avez les bains chauds, très utiles pour se prélasser et les bains froids pour raffermir votre peau. Nous offrons aussi un service de massage payant.

- Nous allons aux bains.


- C’est parfait. Allez de ce côté, vous arriverez aux vestiaires des femmes, ne vous inquiétez pas, tout est bien gardé. Bon bain !

Nous lui répondons toutes les deux par un sourire chaleureux puis nous nous dirigeons vers les vestiaires. Nous croisons un garde qui nous salut.

(C’est un bien agréable endroit)

Le vestiaire est en fait composé de large cabine en bois à portes battantes où chacun peut se déshabiller et y laisser ses habits. Seul deux cabines ont la porte close.

(Il ne doit pas y avoir beaucoup de monde)


J’en choisis une du milieu et m’enferme à l’intérieur. J’entends Malehën prendre celle à ma droite. La cabine ne contient qu’en banc à hauteur des genoux situé au fond. Je pose ma tunique propre dessus et je commence à me déshabiller. Je ne prends pas beaucoup de temps, je n’ai que ma tunique et une culotte. Je range bien à plat mes vêtements sur le petit banc, à gauche des propres. Je sors de la cabine avant mon amie qui est encore en train de se déshabiller.


- Allez, t’es lente

- J’ai plus de vêtement que toi

J’entends devant sa porte pendant quelques instants avant de la voir apparaître, comme moi, entièrement nue. Elle me regarde et lâche un soupire déconfis quand ses yeux tombent sur ma poitrine.

- Je suis jalouse de toi, tu as de la chance.

- Rho, allez viens on va se laver.


C’est vrai que Malehën a été moins gâtée que moi au niveau des seins mais bon, elle semble d’ailleurs faire beaucoup plus jeune que son âge. Bien que ce ne soit plus une enfant depuis longtemps, elle en a gardé les traits. Mais au niveau du caractère je suis bien plus juvénile qu’elle et je l’admire pour son savoir dans presque tous les domaines.

Nous traversons le reste du couloir des vestiaires pour arriver devant un vaste bain où s’échappe de la vapeur d’eau. Une femme y est installée et nous salut en souriant. Nous entrons dans l’eau par les marches, elle est chaude, mais cela fait un bien fou. J’entame une longueur de brasse pour rejoindre l’autre côté du bassin. C’est si bon, enfin du réconfort. Malehën a mis de côté son petit complexe et est aussi ravie que moi de se prélasser dans cette eau délicieusement chaude.
Une jeune fille habillée d’une longue toge blanche portant une corbeille arrive à notre hauteur puis s’accroupit. Elle prend quelque chose de sa corbeille et nous l’offre. C’est une grosse éponge jaune marron et un cube de savon. Je la remercie, elle me sourit, puis je trempe l’éponge dans l’eau qui se ramollit et absorbe le liquide. Je mouille également le cube et le frotte sur ce qui va me servir à me laver. Je me lave d’abord le visage, puis descend petit à petit. Malehën m’observe, le dos contre le bord, attendant les accessoires de bains. Je suis apaisée, propre, c’est une sensation très agréable et qui met forcément de bonne humeur. Une fois fini je passe mon tour à mon amie mais je reste encore dans l’eau à barboter sur place.
Après quelques instants de nettoyage bénéfique, Malehën pose l’éponge et le savon sur le bord et me fais signe de sortir, je la suis. En sortant de l’eau, je remarque dans le coin, à ma droite un grand panier en osier. Je ne peux m’empêcher d’aller y jeter un coup d’œil, juste comme ça, pour voir. En fait, ce n’est qu’un panier vide et je me rends compte de mon erreur, est-ce considérer comme de la curiosité ? Je lève les yeux, hausse les sourcils, immobile, attendant un maléfice. Rien, je me tourne vivement pour voir si un quelconque mouton déciderait de sortir de l’eau et de me charger le derrière, mais rien.
Je baisse les épaules et pousse un soupire de soulagement puis je rejoins Malehën qui a déjà pris la direction des vestiaires. Je regarde une dernière fois le bassin derrière moi mais en me retournant, je me cogne violement le petit doigt de pied droit contre le coin du mur des vestiaires.
[[[9 sur le tableau]]]

- Nyaaaawwwoooohh !

Je tombe sur les fesses en me tenant le pied. Mon amie sort prestement de sa cabine, alertée par mon cri d’agonie. Je sens une larme coulée contre ma joue, je n’ose pas regarder mon orteil.

- Qu’est-ce qu’il y a ?

- Aaargh. Pied. Aaargh…

Malgré cela, elle comprend en voyant comment je me tiens l’orteil et les petits bouts de mur au pied de celui-ci.

- Fais voir ?

J’enlève doucement mes doigts et observe en même temps qu’elle. Mon petit orteil est tout rouge, presque violet.


- Allez, c’est bon y a rien, ça va passer.


Elle m’aide à me lever quand la femme en toge blanche arrive à notre hauteur.


- Qu’est-ce qui se passe, j’ai entendu un cri ?

- Elle s’est cognée le pied contre l’angle du mur.

- Aouch, je vais vous aider.

Elle prend alors mon autre bras pour m’aider à me relever. Debout, j’entame une danse étrange en essayant de poser sur le carrelage froid pour atténuer la douleur. Je sautille, je sursaute, je gémis.

- Merci, je crois que ça va le faire.


Je me tiens aux cabines pour avancer en boitant vers la mienne. J’entends Malehën remercier la femme puis elle me rejoint.

- Ca va aller ?

- Aouch, oui merci, aouch.

- Bon, je vais finir de m’habiller.


Elle retourne dans sa cabine, je ferme alors la porte de la mienne. Je m’assois sur le banc et observe mon orteil sur tous les angles. Je tente une approche avec mon doigt mais je sursaute rien qu’au frôlement douloureux. Je me résigne donc et prend mes affaires propres et commence à les enfiler. Je fais attention mais je suis rapidement habiller, j’évite tout de même à me chausser, préférant attendre que le mal se calme.
Je sors en même temps que Malehën, chaussure et affaires sales à la main.


- Bon on y va ?

- Oui j’aimerais laver mes vêtements.

- Tss, je vais demander à l’accueil où peut-on trouver des lavoirs.


Je me dirige vers la sortie moi aussi en boitant quelque peu. Mon amie me rejoint et m’ouvre la porte.


- Il y en a au port, c’est un peu plus loin.


-->> Les rues de Kendra Kâr

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 Sujet du message: Re: Les thermes
MessagePosté: Mer 24 Mar 2010 20:41 
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La chance voulue que les thermes ne se trouvaient pas à l’autre bout de la ville, ni trop éloignées du temple de Rana où j’espérais trouver ensuite un endroit serein pour passer le reste de l’après midi.

L’accueil lui ne fut pas des plus remarquables, d’autant que mes années à travailler pour la Maison rouge avait quelque peu rendu mon jugement très critique quand je devais passer dans le rôle du visiteur.
Les lieux pourtant étaient sympathiques. Un sol propre composé de larges blocs de pierre polie assemblés sans ordre strict donnant au tout un aspect naturel. La décoration était peu abondant et excluait heureusement les luxueuses tapisseries ou les énormes tableaux de scènes de chasse ou autres portraits de leurs monarques Les seuls éléments décoratifs reprenaient le thème l’eau et de la nature, sobres et sans artifices. Le couloir de l’autre coté du hall d’entrée semblait garder cette ambiance naturelle … à l’inverse de la dame au visage pincé qui s’était très vite interposée entre moi et le reste de la pièce.
Son visage manifestait sans gène le mépris, son pas était bien trop mondain pour être naturel et son silence plus offensant que si elle m’avait ordonnée de quitter son établissement. Cette mégère, confortablement installée dans son siège toute la journée, les fesses bien au chaud à coté d’une cheminée me toisait comme une gueuse, une lépreuse qu’on ose à peine approcher de peur de ramasser sur le bout de ses chausses un bout d’oreille.
Je ne savais comment ceux d’ici réagissaient à une telle insulte ou même si cela était considéré comme une insulte, aussi continuais-je d’avancer en la toisant à mon tour tout en sortant l’argent d’une poche intérieure d’un geste pédant, souriant à demi après avoir observé lentement les contours de son disgracieux faciès à l’image des plus détestables clientes rencontrées dans mon ancienne vie.

- La suite c’est par là ? Demandais-je froidement en cachant fort peu habilement une grimace et un mouvement de recul lorsqu’elle ouvrit la bouche pour répondre.
D’un signe mauvais de la tête elle montra la direction du couloir que je m’empressais de suivre sans d'autres regards pour l’employée des thermes.

On débouchait ensuite sur une salle assez grande toute en longueur avec toujours ce même sol déconstruit. Deux femmes, qui gardaient visiblement les lieux, m’expliquèrent que je pouvais emprunter l’une des cases qui remplissaient la presque totalité des murs, excepté celui du fond où se trouvait un baquet en pierre et une pompe. Je choisis le compartiment le plus éloigné de l’entrée à l’intérieur duquel était installé des crochets pour nos vêtements et affaires personnelles. L'établissement mettait aussi à notre disposition ainsi une longue serviette de coton dont la relative douceur me fit regretter nos soieries traditionnelles.
Je quittai donc à contre cœur armes et objets personnels, ne récupérant qu’un des pains de savon apporté le matin du départ et les vêtements crasseux que je lavai énergiquement à la pompe avant de les laisser sécher pendant que je rejoignais la salle suivante, espérant y trouver une paix tant attendue.

Les regards ici se firent moins incisifs et certaines des femmes ne se retournèrent pas, restant tranquillement entre elles sans se soucier des nouvelles arrivantes. Je restai une seconde debout, le temps de comprendre comment se déroulait les choses ici et ne pas finir par attirer l’attention des femmes sur l’étrangère perdue dans un endroit relativement privé et intime.
Assise sur le broc où étaient rangés éponge, savon et lait pour le corps, je me servais d’un deuxième abandonné par une cliente comme réserve d’eau, la vidant une première fois en entier par-dessus la tête. La tiédeur de l’eau était agréable et d’une toute autre nature que l’océan à peine quitté mais le sel sur ma peau n’était pas qu’une fine surface qui s’effacerait sous quelques goutes d’eau douce. Je savonnais l’épaisse éponge et frottais vivement. Mes mains d’abord puis mes bras où je constatais l’absence de cicatrice physique. Comme hypnotisée par mon propre corps, le redécouvrant après ces épreuves, je retraçais les différentes étapes du parcours à travers mes membres. Les bleus invisibles des combats sur le navire Tulorain, la légère cicatrice sur mon épaule gauche qui raviva la passion des combats, aussi douloureux furent-ils et lorsque mes doigts passèrent sur mon visage je tâtais mon menton et mes joues en imaginant les ecchymoses hideuses que la sorcière blanche m’avait épargnées.

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 Sujet du message: Re: Les thermes
MessagePosté: Mer 24 Mar 2010 20:55 
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- Long voyage ?
La voix, aussi douce fut-elle au demeurant me fit sursauter à tel point que mon interlocutrice recula à son tour. Nous nous dévisageâmes quelques secondes et ce fut son regard qui me permit de comprendre sa remarque.
Il portait sur l’eau à mes pieds, qui je devais l’avouer était aussi noire que les eaux usées qui coulaient au milieu des venelles d'un bouge Garzok. Le parfum fleuri du savon était devenu un rempart psychologique à l’odeur qu’on s'imaginait surgir de cette bouillasse crasseuse.
- Oui, balbutiais-je en esquissant un sourire fatigué. Très long.

Les femmes les plus proches nous observèrent quelques secondes, certaines suivirent en grimaçant l’objet de notre conversation. A une certaine époque, à peine séparée du présent de quelques jours, j’aurais eu honte de cet étalage d’hygiène douteuse, mais la démesure de ce voyage et l’étendue des conséquences avaient orienté mes états d’âme à un autre domaine.

- Vous venez d’Ynorie n’est-ce pas ?
- C’est ça.
Elle parut hésiter mais cela ne semblait pas être une réaction à mon attitude, bien que distante. Ses yeux balayaient la salle sans vraiment se fixer sur quoi que ce soit, elle se pinçait les lèvres et ouvrit la légèrement la bouche sans qu’aucun mot ne soient prononcés, mais ce sont ses mains et la manière dont elle entortillait ses doigts qui désignaient le mieux son hésitation et compte tenu du fait qu’elle était venue d’elle-même me parler, je doutais du fait qu’il s’agisse de moi … ou du moins d’un malaise à mon égard.
- Je peux vous aider en quelque chose ? Demandais-je après m’être rincée une dernière fois.
- Non, je, en fait, je cherchais un moyen poli de faire remarquer qu’il n’est pas coutume de voir un touriste ou un marchand Ynorien dans un tel état.
- Oui, d’ordinaire je sens bien meilleur.
La jeune femme osa un sourire et se détendit. J’avais pour ma part finit de me laver. Après plusieurs savonnages frénétiques, j’étais presque parvenue à me convaincre que toutes traces de ce voyage avaient quittées mon corps, physiquement du moins. Le bois de cendre avait remplacé l’odeur âcre des égouts et les rougeurs sur ma peau laisseraient bientôt leur place à sa blancheur presque maladive.
Et pourtant nous ne bougions ni l’une ni l’autre et sans doute ne le ferions nous pas tant que la discussion restait au point mort. Il était impossible que mon court passage dans cette ville ait pu donner une raison à quiconque de s’en souvenir.
- Lancez-vous … ou on nous jettera dehors à l’heure de fermeture avant que je ne puisse profiter des bains chauds.
- Un de mes frères s’était embarqué à bord de l’aigle des océan. Lança-t-elle sans transition.
- Pourquoi me parler de ça à moi ? Tentais-je vainement de répondre afin de reprendre le contrôle, mais mon regard ne l’avait pas trompé. Je ne pourrais décrire ce qu’elle put y lire, mais aucune des centaines de visions qui me traversèrent l’esprit pendant cette seconde de silence étaient synonymes d’ignorance ou de paix. Sa bouche trembla lorsqu’elle voulut reprendre la parole.
Excusez-moi … je n’étais pas sur le même bâtiment.
- On ne nous a même pas prévenu de l’arrivée du navire vous savez. Pas officiellement en tout cas, le bruit s’est répandu de lui-même, les enfants, les colporteurs … les ragots. Mais même une fois là bas, personne n’a répondu à nos questions
- Et vous croyez que j’ai ces réponses ? moi ? … vous m’avez suivit jusqu’ici ? Demandais-je sans trop la brusquer avant qu’elle ne continue.
- Je suis restée près des quais. Parce que … parce que je n’ai pas cru ce qu’on a finit par nous dire, aux familles ou ceux venus pour les hommes et non pour le trésor. Ils nous ont dis, c’est le premier des bateaux, y’en aura d’autre, tout le monde n’arrive pas en même temps c’est logique.

Le pauvre soldat à qui on avait donné l’ordre de retenir les familles ne pouvait guère leur répondre autre chose sachant ce qu’il savait ou ne savait pas ce qui était pire, mais je n’étais pas redevenue assez moi-même pour lui signaler qu’en s’adressant au bas de l’échelle elle ne pouvait pas s’attendre à recevoir les bonnes réponses à la première tentative.
Alors je suis restée pour voir le bateau noir. J’ai essayé de m’approcher mais vous étiez tous tellement étrange et abattus que j’ai finalement laissé tombé … jusqu’à ce que je vous recroise.
- Ca ne devrait pas être à moi de répondre à vos questions.
- Je sais bien. Vous n’avez peut être même pas croisé les autres équipages depuis le départ non ?
Ce mot fit rejaillir une autre vague de souvenirs, de scènes désolantes d’humains réduits à l’état de bêtes sauvages par la seule force d’un pouvoir malfaisant mais tellement puissant.
- Comment avez-vous fait … ce jour là
- Fait ? Oh, ça. Je me souviens, quand tout s’est enfin arrêté, les bateaux étaient partis, tous sans qu’on le remarque. Il y avait tellement de morts partout, et je ne me souvenais même pas pourquoi j’étais sur les quais. D’abords, les gens ont pleuré pendant que d'autres parlaient de malédictions, que le trésor était protégé par les forces du mal. Même si beaucoup ne croient pas à l’explication des ces fous, ça nous a aidé à surmonter, à survivre, et nous n’avons pas posé plus de questions.
- Pourtant maintenant oui.
- Vous êtes revenus, et si effectivement les autres bateaux arriveront plus tard, je …
- C’était un piège, un vulgaire piège. On est les seuls rescapés … je suis désolée, mais tout ça ce n’était qu’une imposture.
- Je …
- Je vous l’ai dit, je ne devrais pas être celle qui vous répondra. Je ne sais rien qui pourrait vous aider pour la perte de votre frère.

Son regard ne s’était jusqu’à maintenant jamais posé sur moi, elle parlait en regardant l’eau s’écouler ou l'éponge avec laquelle ses doigts jouaient machinalement. Sa voix tremblait mais son visage bien qu’inquiet ne reflétait pas l’incertitude qui m’avait tiraillé pendant tout le voyage à m’en rendre folle. Elle était soucieuse, voulait des réponses mais ne cherchait pas à savoir, pas à ma manière.

- Il ne reviendra pas.
- Non, personne ne reviendra.

Son stoïcisme était différent de la réserve naturelle des Ynorien face à la mort. Le bas de son visage tremblotait mais ses yeux étaient pleins de larmes qui ne coulaient pas, comme si elle se forçait à retenir colère, douleur et peine.

- Merci
- Y’a pas de raisons. Qu’est-ce que vous allez faire ?
- Je ne sais pas. Un poids contre un autre, mais on s’en sortira.
- Vous avez vos réponses ? M’exclamais-je brusquement tant sa réaction m’était étonnante.
- Bien sur.

Elle voulait seulement savoir si son frère allait revenir, s’il y avait une chance pour que sa famille ne doive pas survenir à leurs besoins avec une personne en moins. Elle se leva, simplement, un léger sourire aux lèvres, le genre qui nous rassure et confirme notre courage ; et s’en alla sans un mot, juste une main sur la mienne qu’elle serra sans force.
Je restais plusieurs minutes sur mon seau renversé, nue et immobile. Dans les jours qui suivraient, des dizaines de familles allaient sans doute connaitre à leur tour le sort funeste des leurs ; dans les semaines qui viendront ceux qui ne savent pas encore feront leur deuil à défaut d’espoir, parce que la vie continue, que les bouches ne se nourrissent pas d’espérance, que les moissons n’attendent pas.


(Tout ça c’est des salades, pensais-je en me levant à mon tour. peu importe la vie des autres, peu importe si du temps et une soirée à pleurer ses morts dans une cuisine suffisait à surmonter une perte, ou que les divagations de fous leur donnaient de bonne excuses pour oublier qu’ils avaient tué leurs voisins et pairs.
Si je m’étais tenu à des raisonnements aussi égoïste et étroit d’esprit, j’aurais libéré le marionnettiste, et parjuré mes convictions.

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Madoka


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 Sujet du message: Re: Les thermes
MessagePosté: Mer 24 Mar 2010 20:56 
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J’enroulai à la hâte le linge de coton autour de mon corps et partis vers la salle suivante. Elle était bien plus grande que la précédente mais malgré sa taille les vapeurs d’eau chaude replissaient l’espace à l’image d’une fine brume un matin de printemps. Il n’y avait pas d’ouvertures sur l’extérieur à proprement parlé, ce qui aurait gâché ce coté intime que recherchaient les femmes s’attardant dans les bains comme d’autres le font dans des salons privés. Des grands rectangles de carreaux de verre épais laissaient entrer la lumière du jour sans pouvoir y voir à travers.

Le brouhaha ambiant ressemblait à un bourdonnement d’abeille, régulier, uniforme et presque assourdissant. Quelques éclats de rire rompaient l’écho monotone des discussions sages ou à demi murmurées. Là aussi il semblait régner une sorte d’ordre logique. Des regroupements par statut plus que par communauté ; même si dans chaque groupe un peuple représentait une majorité, il n’était pas rare de voir plusieurs elfe parmi un groupe d’humaines. Le coté cosmopolite de cette ville se ressentait jusque dans ces endroits où l’on pourrait croire que les traditions communautaires sont plus fortes.
Je ne me sentis donc pas aussi étrangère que je le craignais et il me suffit finalement de trouver un endroit peu encombré pour m’installer afin de prendre quelques minutes pour me délecter de ce moment privilégié. Et ce fut bel et bien un ravissement. Malgré la moiteur de l’air ambiant, ma peau était fraîche par rapport à l’eau et le picotement au contact de cette chaleur fut un délice. Je sentis ma peau frissonner, se détendre et se contracter à mesure que je m’enfonçais dans l’eau, lentement et par palier pour éprouver ce mélange particulier de bien-être et de tendre souffrance.
Je restai finalement assise au bord du bain, la tête posée sur le linge roulé en boule sur le carrelage. Les yeux fermés, je me perdis dans le bruit ambiant et m’isolai entièrement de toutes pensées liées à ces derniers jours. La paix recherchée n’était pas au bout de ce chemin, mais ce fut comme un rêve, loin des réalités banales et à mille lieux des événements récents.
Faire mine d’être assoupie avait toujours encouragé son entourage proche à reprendre le cours normal de leur conversation. Je fus surprise du nombre de ragots entendus en l’espace de quelques minutes et très vite j’en déduisis que l’étendue de la ville ne s’appliquait pas à la population, confinée bon grès mal grès à des strates où l’on se jugeait les uns les autres sur les apparences et le mode de vie.

Je passai donc mes dernières minutes aux thermes à distinguer les occupantes venues ici pour se prélasser, de celles venues y disperser leurs commérages impudiques.

J’étais à nouveau propre. Les senteurs chaudes de bois de cèdre avaient remplacé celles fétides du voyage. Une nouvelle douceur avait succédé à l’aridité récente de ma peau. Je me sentais agréablement sotte d’être autant attachée à ces détails esthétiques, de m’arrêter sur la propreté extérieure à défaut d’une soit disant pureté intérieure. Mais, aussi pleines d’inanité étaient mes préoccupations premières, les conséquences de ce voyage n’en étaient pas moins gravées profondément en moi. Je partis donc des thermes revigorée de corps et le moral plus qu’à mon saoul éloigné de toute exaltation.


Les pensées vont et viennent, savent se faire oublier le temps d’un battement d’aile et parfois toute une saison.
Depuis toujours j’avais le sentiment qu’en se fermant à un événement, sa trace s’effaçait avec le temps, que le passé n’existait qu’à travers celui qui le ressassait et ne parasitait le présent que de ceux qui n’avaient pas la force d’avancer, de grandir et de gagner.
Mais il est des événements où l'oubli pur et simple est un ennemi plus dangereux encore ...

(suite)

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 Sujet du message: Re: Les thermes
MessagePosté: Mar 20 Avr 2010 19:43 
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< Parc "la bise d'Ynorie">

Galen arriva finalement aux thermes. au prime abord il trouva les lieux froids et sans vie en comparaison des sources naturels. Mais comme en ville la présentation avait son importance et que le jeune homme avait besoin d'un bon bain il fallait faire avec.

Il laissa donc ses affaires, enfin ses maigres possessions dont les plus précieux étant son arc (avec le carquois assorti) et sa cape, dans un vestiaire et dans le plus simple appareil alla se laver.

Il gagna la salle suivante ainsi. Là il se mouilla puis se savonna avant de se plonger dans un bac d'eau pour se rincer. Ce n'est qu'une fois bien propre qu'il gagna la salle suivante dans laquelle il plongea dans le bassin d'eau froide. Cela lui rappela les torrents dans lesquelles il avait l'habitude de nager.

Malheureusement se plongeon fut un peu trop violent et les éclaboussures touchèrent un homme qui passait par là.

"Saleté de paysan."
Dit celui-ci et comme trois de ses amis approchèrent il continua. Comme l'aller-retour du demi elfe le ramena à proximité son origine elfique fut clairement visible.

" Un elfe en plus."
Et il continua ainsi de dire des propos pas très sympathique, et les camarades de l'homme y ajoutèrent leur touche. Tout cela étant contraire au vertu apaisante des bains.

Et lorsque enfin Galen sorti du bassin il ne pu retourné à ses affaires car les amis de l'homme bloquait le passage. De tout évidence ces quatre hommes étaient des brutes habituer aux conflits vu les cicatrices qui marquait leur corps.

" Alors le sauvage on visite la ville?"

Galen n'eu même pas le temps de répondre, d'affirmer sa préférence des bois, que le poing de l'homme allait déjà vers son visages.
La première chose que ressentit le demi elfe fut le goût du sang dans sa bouche, puis viens la douleur. Il chancela un moment mais ne put se rétablir car les coups pleuvaient sur lui.
Rapidement il se trouva à terre, les coups de pieds remplacèrent les coups de points.
Tout n'était plus que douleur pour Galen, certes il s'était déjà battus mais jamais contre plusieurs personnes. Juste avant de s'évanouir il vit l'un de ses agresseur sortir une lame d'une couverture roulé et s'approché de lui, et en arrière plan un nouvelle homme s'approchant.

Temple de Yuimen

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Galen rodeur 4


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 Sujet du message: Re: Les thermes
MessagePosté: Mer 21 Avr 2010 15:12 
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De : "Les rues de Kendra Kâr"


La surprise que le jeune homme eut devant l'imposant bâtiment de pierres taillées n'eut d'égale que la déception qui s'empara de lui quand il sut que les bains n'étaient pas mixtes. Il avait pourtant envie d'apprécier aujourd'hui la cambrure divine que pourrait lui offrir une jeune fille en fleur.

Il décida donc de se diriger vers le bain des dames. après avoir passer une lourde porte, il arriva dans un corridor qui se scindait en deux couloirs. Le panneau indiquait que l'un menait aux différents bains et que l'autre était réservé au personnel.

Une seconde s'écoula avant qu'il eut prit sa décision. Il tendit ses oreilles blanches contre la porte qui le séparait du couloir des employés, puis, comme il n'entendit rien, il se glissa discrètement dans ce dernier. De sa démarche féline, il arpenta les couloirs jusqu'à croiser la pièce qu'il convoitait.
Il sourit, dévoilant ses deux canines supérieures.



"Vestiaires"


Après s'être paré de la tunique bleue et blanche réglementaire des employés, il mis ses affaires dans l'un des casiers en bois vides qu'il ferma à clef. Il garda bien entendu sa flûte et son collier dont les deux plumes blanche et noire, se battaient en duel au rythme de ses pas. Pas qui le conduisaient maintenant vers les bains féminins.

Il passa l'entrée gardée d'un rapide et assuré hochement de tête puis arriva dans le hall d'entré. Là, une vieille dame aigrie, semblable à ces antiquités esseulée au fond d'un grenier, le regardait en marmonnant. Elle portait elle aussi l'uniforme réglementaire mais avec plus d'ornements. Concluant qu'il s'agissait d'un supérieur, Zéphyr s'inclina modestement devant elle.



"Un nouveau hein... Tu viens pour les massages ? Va voir à l'intérieur, il y a de sacrées allumeuses alors pas de bêtise ou c'est la porte..."


En disant ces mots, son visage se durcit en un rictus tout à fait immonde. Le jeune homme acquiesça en un demi-sourire et alla aux bains en pensant que la jalousie était un vilain défaut...

Il la vit au milieux de toute les autres.

Magnifique. Ses yeux comme deux taches noires dans l'ovale clair de son visage étaient re-dessinés et soutenus par de fins traits de crayon. Sa chevelure sombre descendait en cascade sur un dos immaculé. Ses courbes épicuriennes et sa bouche incarnadine n'attendaient que lui.

Elle avait pourtant un air inaccessible... un air de poupée de porcelaine... il n'osait pas approcher mais sans savoir pourquoi chacune de ses pensées lui faisait faire un pas vers la jeune femme.



"On ne confie pas une poupée de porcelaine à un enfant… on ne confie plus un poupée de porcelaine à un adulte... éternelle orpheline."


Ses mots étaient sortis alors qu'ils devaient être seulement pour lui. Il se maudissait déjà intérieurement quand que la jeune fille se retourna vers le bratien.


"Pardon ?..."


Un voix sensuelle... pleine d'assurance et de sous-entendus...
Il fallait se réveiller et vite.



"Je... Je... propose des massages et..."

Elle le coupa en souriant

"Excusez-moi jeune homme mais je suis pressée. Un autre jour peut-être..."

Tout en parlant, elle jeta un rapide coup d'oeil sur le jeune homme, s'attardant plus sur le dessous de sa ceinture que sur ses yeux qui captaient plus habituellement les regards féminins.
Il reprit son assurance naturelle et son air enfantin


"Pour qu'un autre jour soit possible, permettez moi de connaître votre nom..."

"Poupée suffira pour l'instant... de plus, je ne comprends pas bien ce que vous faites ici... Vous êtes un mâle ou je me fais des idées ?"


L'expression du jeune mage se durcit et son regard se fit plus pénétrant.

"Vous n'avez pas l'air d'avoir votre langue dans votre poche mademoiselle... Si vous vous faites des idées, je suis près à disperser vos doutes... Mais pour se faire, il me faudra vous retrouver."

Elle réfléchit un peu...

"Madoka ... Mado pour les jeunes loups"

Puis disparut dans la vapeur des bains.
Après quelques minutes, il décida de la suivre pour récupérer ses affaires et s'en aller.



Vers : "Port de Kendra Kâr"

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Dernière édition par Zéphyr le Mer 28 Avr 2010 19:02, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Les thermes
MessagePosté: Dim 25 Avr 2010 23:34 
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>>Les rues de Kendra Kâr

D'abord un hall tout à fait normal, puis une salle gardé où on vous demande de laisser armes et vêtements et finalement une fois que vous êtes nu comme un ver un soir de bain de minuit, vous vous retrouvé face à quatre salles remplies de bonshommes tout aussi nus que vous.
Pour quelqu'un comme Jaixhywa qui ne s'était jamais immergé dans autre chose qu'une rivière ou un lac, le principe même des thermes était quelque chose d'aberrant. Regrouper des gens dans des endroits clos pour les baigner dans des eaux chaudes ou froides, quelle idée bizarre. Déjà que le jeune homme n'aimait pas voir trop de personnes en même temps alors les voir sans habits et sans être armé était presque au-dessus de ses forces, et voir la jalousie envers son jeune corps d'éphèbe dans le regard des plus vieux et des plus encroûtés aidait un peu à faire passer la pilule. Même si c'était parfois quelque peu effrayant.

Maintenant, il fallait trouver Grein O'Blow, ça devrait pas être dur, après tout un petit vieux excentrique ne devrait pas être trop difficile à trouver, non? Bon, y avait des vieux partout à croire que ceux là avaient que ça à foutre de leurs journées mais des excentriques...puis comment reconnaître un excentrique lorsque tout le monde est tout nu. Peut être le petit vieux au bout de la salle assis en position du lotus et qui chante des quantiques dans une langue qu'apparemment personne ne semblait connaître. Jai avait donc l'intention de l'aborder de manière simple et directe mais fut interrompu avant même d'ouvrir la bouche par le vieil homme.

''Hoho! Mais ne serait-ce pas un Wotongoh que voilà présent dans les thermes de notre ville. Une vision bien rare même pour mes yeux âgés''

(Je sais pas s'il c'est l'excentrique que je cherche mais en tout cas il parle bizarre celui-là)

''Bien que rare ne soit peut être pas le mot exact par les temps qui court après les quelques uns que j'ai déjà croisé il y a peu.''
''Vous êtes bien Grein O'Blow?''
''Exactement, mais la politesse voudrait que vous déniez vous annoncez le premier jeune Wotongoh.''
''Ah, euh...Jaixhywa, enchanté je suppose.''

En disant cela Jai était particulièrement gêné, peut être à cause des organes génitaux pendouillant du vieillard qui semblaient le regarder ou bien alors à cause de ces yeux qui ne quittaient que trop rarement son service trois pièces.

''Et bien, qu'est-ce qu'un vieillard comme moi pourrait faire pour vous. Je supputes que vous ne vous êtes pas avancé vers moi par simple hasard, n'est-ce pas?''
''Ben oui. Ce serait à propos des Wotongoh...''
''Oh, vous souhaitez en apprendre plus sur vos origines jeune homme? Vous avez de la chance, le petit groupe de Wotongoh que j'ai rencontré m'a appris beaucoup sur les us et coutumes de votre peuple et...''
''Non, je voudrais savoir si vous savez où ils sont allés.''
''Beaucoup moins intéressant...et bien, qu'aurais-tu donc à échanger contre ces informations?''
''A échanger?''
''T'es plus à la cambrousse avec les pécores gamins. Ici, c'est la ville et on a rien sans rien, alors je te le redemande, qu'as-tu à échanger contre ces informations?''
''Vous voulez en savoir plus sur les Wotongoh par exemple?'' Demanda-t-il à tout hasard en espérant que ce soit aussi facile.
''Ce serait intéressant mais tu arrives trop tard j'ai déjà ces informations depuis quelques temps. Tu serais pas du genre débrouillard par hasard?''
''Un peu, oui.''
''Et bien, je pense qu'on pourrait discuter de ça dans un autre endroit mon cher.''

Jai acquiesça et suivit le vieil homme jusqu'aux vestiaires et il comprit d'où lui venait le qualificatif d'excentrique en voyant ses vêtements. En effet, après avoir traversé en sens inverse les différentes salles d'eau et s'être séchés, ils arrivèrent aux vestiaires et se rendit compte que la peau n'avait pas besoin d'être foncé pour que l'on se fasse remarqué. Une fois habillé son allure était indéfinissable: il portait un grand tricorne blanc sur la tête, une chemise de lin orange avec des plumes sur les épaules et une simple étoffe à carreaux pour couvrir ses petites jambes malingres. Le regard presque lubrique qu'il lança au Wotongoh ne fit que confirmer le décalage certain de Grein par rapport au reste de la société.

''Et bien mon jeune ami, dépêchez vous, je ne vais pas vous attendre...''

Et il sortit, sans attendre Jaixhywa qui foutu donc les pieds dehors alors qu'il était encore à moitié à poil...Ce qu'il faut pas faire pour suivre un vieillard à la masse.


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 Sujet du message: Re: Les thermes
MessagePosté: Dim 13 Juin 2010 23:07 
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Les mains croisées devant moi, j’attendais docilement la fin de l’inspection. Dame Antonia, notre surveillante, avait des principes très stricts en ce qui concernait l’image que donnaient les employés des thermes de Kendra Kâr. Régulièrement, d’ailleurs, elle nous déclamait toujours le même discours, inchangé depuis des lustres. Alors qu’elle nous passait en revue, l’un après l’autre, elle ne se retint pas de lancer quelques commentaires de sa voix autoritaire, réprimandant le ‘mauvais’ employé et les autres au passage, histoire de nous rappeler quelles étaient les règles ici.

J’écoutais à peine ce que Dame Antonia disait aux autres … C’était à chaque fois la même chose :

« Est-ce ainsi que je vous ai appris à nouer votre vêtement ? »

« Arrangez cette coiffure ! Vous m’avez tout l’air d’une souillon ! »

« Est-ce là les mains d’un masseur ?! Vous auriez envie qu’on vous touche avec des ongles pareils ? »

« Nous ne sommes pas une maison de passe ! Ôtez-moi toutes ces peintures ridicules de votre visage ! »

Dame Antonia en avait à présent après Marcelline qui, comme souvent, était en retard et se présentait à l’inspection mal apprêtée. Je regardais devant moi, tout comme mes collègues. Nul n’aurait songé à prononcer le moindre mot. La surveillante était aussi impressionnante que le premier jour. Je me souvenais d’ailleurs encore de son monologue. Elle m’avait examinée sous toutes les coutures d’un œil sévère et, après un claquement sec de la langue, s’était assise bien droite sur son siège et avait clamé :

« Si vous pensez qu’en travaillant ici vous allez pouvoir vous prélasser toute la journée durant, vous vous êtes trompée d’adresse, jeune fille ! Le travail sera dur : l’entretien de ces bassins est constant et doit être fait à la perfection. Retenez bien ce mot, d’ailleurs : PER-FEC-TION ! C’est l’image que doit donner notre établissement. Les gens ne viennent pas ici uniquement pour se laver mais aussi pour se détendre et se laisser aller à nos bons soins. Comprenez bien que jamais nous ne donnerons une image de PERFECTION et de QUALITE à nos clients si les employées elles-mêmes ne sont pas parfaites ! Que diriez-vous des compétences d’un masseur dont les mains sont déformées ou sales ? … Vous fuiriez en courant ! Je n’exigerai rien de moins qu’une tenue impeccable. »

Ce que j’avais très vite appris, au cours des jours suivants, c’est que Dame Antonia désapprouvait totalement qu’on soit trop parfaites également. Les employés devaient avoir une belle allure, sans la moindre marque ou cicatrice, donnant ainsi un sentiment de bonne santé. Néanmoins, on devait veiller à ne pas trop attirer l’attention non plus. Notre beauté ne devait pas être tapageuse, pour ne pas complexer les clientes ou leur faire de l’ombre, et nous devions avoir une apparence et une attitude discrètes, afin qu’elles puissent oublier où elles se trouvent et profitent au maximum du bien-être que nous dispensions humblement. Le silence était donc de mise.

Devant moi apparut soudain une paire d’yeux gris. La surveillante m’examina et me tourna autour, presque mécontente de n’avoir rien à redire aujourd’hui sur ma tenue. Elle passa à l’homme placé juste après moi puis, l’inspection terminée, frappa deux fois dans ses mains pour nous signifier que le travail pouvait commencer. En silence, nous nous dirigeâmes vers l’escalier au bout du couloir qui menait au rez-de-chaussée, où se trouvaient les salles ouvertes au public. Alors que je passais devant elle, juste avant d’entamer l’ascension des premières marches, elle me lança d’un air sec :

« Le serviteur de la maison Veterini nous a averti de la venue prochaine de sa maîtresse. Elle a exigé que ce soit vous … encore.
- Bien, Madame.
- Sachez que je n’aime guère ce genre de copinage, Mademoiselle ! N’oubliez pas quelle est votre place et ne négligez pas les autres clientes ! »

Je m’inclinai légèrement en signe de compréhension et m’engageai dans les escaliers. Quelques marches plus haut, je l’entendais encore marmonner …

« Où est-ce qu’on va si on doit veiller à toutes les lubies de ces riches ! Ils vont nous faire mettre la clef sous la porte, un de ces jours … »

Je continuai à monter l’escalier sombre, suivant mes collègues. Je comprenais son mécontentement. Evidemment qu’elle clamait haut et fort qu’on devait avant tout satisfaire chacun des clients, mais les exigences de certains - notamment lorsqu’une femme telle que Dame Veterini décrétait ne vouloir être servie que par une employée bien précise - pouvaient être problématiques si un jour elle n’était pas de service … Mais de là à parler de copinage, il y avait de la marge !

Dame Veterini n’était pas ce genre de femme qui inspirait la sympathie. Dès qu’on la voyait, on n’avait qu’une envie : se dissimuler. C’était une femme âgée mais au port toujours altier. Elle était d’une extrême exigence et n’avait jamais le moindre sourire à votre égard. Il ne fallait pas non plus attendre d’elle le moindre remerciement non plus. Alors du copinage …

Mes collègues, par contre, étaient bien contents ! Tant que cette cliente exigeait Freya, ils n’auraient pas à s’occuper de cette femme acariâtre … Mais une chose était sûre : tout le monde se demandait ce que j’avais bien pu faire pour mériter un tel châtiment. Par là même, j’avais donc la réputation d’être une employée médiocre ou peut-être même maladroite. Mais ils ignoraient qu’il n’en était rien et que là où ils voyaient une punition, au contraire, il y avait là une marque flagrante que j’avais trouvé grâce aux yeux de cette femme argentée. Et cela, Dame Antonia l’avait bien compris …

Comme d’habitude, arrivée en haut, nous nous concertâmes sur les tâches qu’aurait chacun d’entre nous. Je fus évidemment désignée pour m’occuper des bains froids puisque j’étais sans doute une des rares à apprécier d’y travailler. Alors, chacun se dirigea vers son lieu de travail du jour, nous empressant d’aller relever nos collègues qui étaient là depuis l’aube …


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 Sujet du message: Re: Les thermes
MessagePosté: Mar 17 Aoû 2010 15:42 
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De l'extérieur, le bâtiment était dénué de pas mal d'attraits comme si on les avait tout d'abord construits pour une autre tâche. Mais lorsque je pénétrai à l'intérieur il était clair que ce lieu était réellement dédié au lavage étant donné qu'une fine odeur boisée se dégageait de ces murs. L'intérieur était tout à fait charmant : des carreaux clairs avaient été disposés sur le sol donnant aux bains un côté propret ! Ah enfin quelque chose où l'hygiène n'était pas douteuse, cela faisait bien longtemps que je n'étais pas rentré dans un tel endroit. Avant que je n'aie pu faire plus de pas, un jeune homme aux cheveux d'un très clair blond en tunique écrue s'approcha de moi. De près je pus apercevoir ses yeux turquoises qui se posèrent sur mon corps dans un état déplorable. Sa peau était tout aussi claire que ses cheveux, peut-être était-il albinos cela expliquerait pourquoi il était comme ça.
«Vous désirez ?
- Bien... Prendre un bain afin de me rendre un peu présentable. Comme vous pouvez le voir, j'ai besoin de me laver.
- D'accord ! Alors par ici vous pourrez vous rendre aux bains de lavages dans lesquels savons et laits corporels sont disponibles. Ensuite cette seconde porte vous mènera aux bains d'eau chaude et aux bains d'eau froide. Désirez-vous un massage ?»

Cette idée était alléchante, mais, je n'avais pas envie d'être torturé par un masseur brutal, mes os était suffisamment en compote pour l'instant. Je préférai attendre quelques jours avant de me lancer dans cette entreprise douloureuse. Ce mot ne cessait de revenir dans mon esprit et dans ma bouche ce qui commençait à me faire croire que je prenais du plaisir à me faire battre de tous les côtés. Il ne manquerait plus que ça !
«Heu... non, je vous remercie. Exprimai-je peu sûr de moi.
- Prenez ces serviettes. Me dit-il en me tendant deux tentures d'un blanc éclatant.
- Puis-je laisser mon chat se reposer près des bains ?
- Oui... Mais il est interdit aux animaux d'aller dans l'eau.
- Ne vous faites pas de soucis pour ça, ce n'est pas son genre.» indiquai-je aimablement à cet humain qui devait sans doute penser que mon adorable chat était une espèce de ces créatures incontrôlées qui vagabondait dans la rue.

Échangeant mon sac à dos contre les deux serviettes, je me dis qu'il serait peut-être intéressant de récupérer une de ces fioles de fluide afin de l'absorber comme je l'avais déjà fait ce matin. Bien que Méta m'ait mis en garde contre une trop grande absorption, je voulais tenter l'expérience en solitaire et en plus de ça, je n'avais utilisé qu'une minuscule fiole ce matin alors autant en prendre une identique, cela ne me ferait pas de mal ! En ce qui concernait la grosse bouteille, je préférais être en présence de mon mentor car il était évident que je ne m'y connaissais pas plus que ça. En plus, avec la chance que j'avais, j'étais persuadé que cette puissante absorption m'aurait fait exploser...

(Allez ! Soyons fous ! Au pire, ça ne fonctionnera pas et je perdrai le fluide... Ce n'était pas comme si j'étais proche de mon argent vu ce que j'avais gagné dans cette quête abominable.)

Je fouillai dans la sacoche remplie des nombreux parchemins que je m'étais procuré chez ce vieil homme aux pouvoirs destructeurs. D'ailleurs comment avait-il su que j'utilisais la magie terrestre ? L'avait-il senti ? Une aura flottait-elle autour de moi sans que je ne le sache ? Ceci expliquerait donc pourquoi il n'avait posé aucune question sur mes dons... Quel vicieux personnage ! S'il y avait bien quelque chose que je rebutais c'était une telle analyse de ma vie sans que je n'en sache rien ! Enfin, la magie était maintenant à la portée de mes doigts et il n'y avait aucun doute sur le fait que je réussirai à absorber un tel fluide !

Une fois en ma possession, je me dirigeai vers les bains où je pourrai me laver et me ressourcer. Ensuite je me rendrai dans une autre salle afin de me détendre et d'absorber ce nouveau fluide empreint de la puissance des Dieux et plus particulièrement de Yuimen. Je me dirigeai donc vers la première porte suivi de Santias qui n'allait que peu apprécier la vue d'un bassin rempli d'eau... Enfin ! Tant qu'il ne me fuyait pas cela voudrait dire qu'il ne me tenait pas rigueur de la quête passée, à moins qu'il ne soit pas suffisamment intelligent pour avoir ce genre de sentiments. Non ! C'était un être à part entière, combien de fois avais-je senti qu'il me comprenait quand je lui adressais la parole. Ce chat était vraiment aussi rusé qu'une personne et avait des émotions j'en étais persuadé, sinon il ne me suivrait pas dans mes aventures comme il l'avait toujours fait.
«Oh ! Regarde Santias, c'est fantastique ! Je vais pouvoir me baigner.»

Cependant, le matou n'avait pas l'air de partager mon enthousiasme, dès que le mot baigner fut prononcé, les poils du chat se hérissèrent indiquant ainsi son appréhension à la vue de l'eau. Les bains pour le lavage étaient carrelés, mais la chose qui attira le plus mon attention fut la propreté de la pièce. Il n'y avait nulle trace sur le sol et l'eau n'était en aucun cas souillée comme si elle avait été changée juste avant que je rentre dans la pièce. J'en étais épaté ! Il y avait bien longtemps que je n'avais vu des bains aussi éclatants ! Je me déshabillai donc promptement, laissant mes vêtements sur le bord des bains, cachant précautionneusement le fluide sous ma cape. Bien que nous soyons peu nombreux, je ne désirais pas qu'un petit voleur impétueux me dérobe cette essence enchantée. D'ailleurs, le fait d'apercevoir aussi peu d'habitants en ces lieux me rebuta quelque peu. En effet, nous n'étions que quatre : moi et trois autres humains qui étaient en train de frotter la crasse qui les maculait. Cette absence de clients montrait à quel point les habitants de cette cité vivaient dans la saleté, se refusant à prendre un bon bain comme je m'apprêtai à le faire.

J'entrai donc dans l'eau pour ne pas que les quelques personnes n'observent trop mon corps dénudé. Oui, j'étais pudique, je n'avais pas envie qu'ils posent leur regard perverti sur certaines parties de mon anatomie. Néanmoins, l'eau se trouvait à une température parfaite et une légère couche de mousse due au lait corporel masquée la quasi totalité de mon corps. Je récupérai donc un savon rosé que je sentis afin de déterminer son odeur. Il avait une senteur boisée fort charmante, au moins il ne me recouvrira pas d'un parfum féminin ! Je me mis donc à frotter ma peau retirant les stigmates de cette terrible quête. L'eau qui m'entourait changeait progressivement de couleur;elle était passée d'une clarté presque fantastique à un beige trouble. J'avais l'impression que je m'étais roulé dans la boue ce qui n'était évidemment pas le cas...
«Bah ! Je suis tout périmé !» lançai-je à moi-même peut-être pour éviter de me retrouver dans cet état dans le futur.

Je poursuivais mon entreprise, frottant toujours cet épiderme maculé pour le rendre aussi propre qu'un sou neuf ! Il y avait du boulot mais à force de volonté je réussis enfin à atteindre mon objectif. Bientôt l'ensemble des taches se dissipèrent, s'évaporèrent dans l'eau du bain, disparaissant dans cette étendue hygiénique. Ah ! J'étais enfin propret et je sentais bon les bois humides. Ma peau avait perdu les taches de crasse et avait retrouvé sa couleur bleutée naturelle.

(Pour sûr je jubile !)

Je sortis donc de ce bain de lavage et attrapai une serviette aussi claire que les neiges éternelles de Nosvérie. Quelques gouttes d'eau tombèrent sur le poil lustré de Santias qui me jeta des yeux écarquillaient, presque terrifiés. Le pauvre ! Son traumatisme devait être encore bien présent, il semblait être pétrifié de peur... Je le pris sous le bras droit et mis le reste de mes affaires sous le bras gauche, me dirigeant instantanément vers la seconde salle où je pourrai me détendre quelques minutes.

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Maître musicien pour vous servir...


Dernière édition par Dôraliës le Ven 20 Aoû 2010 16:29, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les thermes
MessagePosté: Ven 20 Aoû 2010 15:53 
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Dans l'autre pièce, il n'y avait qu'un homme les yeux fermés profitant de ce moment de détente. Ses cheveux étaient foncés ce qui était étrange vu que dans cette ville les gens semblaient plutôt avoir des cheveux clairs. Ils étaient longs, lui arrivaient au niveau des fesses, mais flottaient dans ces eaux tout autour de lui. Ses sourcils ne faisaient qu'un ce qui était bizarre, je n'avais rarement vu une telle réunion de pilosité. Peut-être s'était-il collé des poils qu'il avait récupéré sur une autre partie de son corps... Non ! Quelle drôle d'idée ! Pourquoi ce genre de choses me traversait l'esprit ? Ce voyage m'avait sans doute atteint plus que je ne voulais bien l'admettre ! En tout cas, cet homme n'était pas un nobliau étant donné que sa peau était tannée signe qu'il devait travailler dans les champs tout au moins à l'extérieur. Cependant, il possédait des traits fins qui lui donnaient un certain charme ce qui était en désaccord avec ma première hypothèse... Ce n'était pas un paysan, d'ailleurs je ne voyais pas ce qu'il viendrait faire en ce lieu car apparemment ces êtres préféraient vivre dans la crasse !

(Bon ! De toute manière, je me fiche de ce gars, j'ai des choses à faire et je serai tranquille vu qu'il semble dormir.)

Mis à part cet humain tout semblait calme, j'étais donc prêt à faire une tentative d'absorption magique en ce lieu relaxant. Je pénétrai donc dans l'eau chaude ayant précédemment déposé mes affaires et le fluide au bord du bain. Il était clair que la température de l'eau me mit à l'aise dès que je fus à l'intérieur, la sensation était fort agréable et je me demandai si j'oserai un jour sortir d'ici. Au bout de quelques minutes je fis quelques brasses dans le bassin, m'amusant du clapotis de l'eau dû aux remous que je faisais. La nage était tout à fait divertissante, il y avait bien longtemps que je ne m'étais autant amusé ! La dernière fois que j'étais allé dans l'océan j'avais eu quelques démêlés avec des créatures façon boîte de conserve et bien entendu avec une démone géomancienne. Non, il n'y avait pas à dire mes relations avec le monde aquatique s'étaient profondément détériorées depuis ce moment-là !

(Bref ! Je ne vais pas passer la journée à nager j'ai autre chose à faire.)

Une étincelle de plaisir dut apparaître dans mes yeux lorsque je m'appuyai contre le rebord du bassin et pris le fluide de terre que je venais de me procurer. Cette fois-ci mes propres réserves magiques sentirent ce don béni des Dieux que je possédais entre mes mains. Oui, au fond de moi je sentais bouillir une force étrange que je n'avais encore jamais expérimenté auparavant. Ce n'était pas réellement intense, pourtant c'était bien là et le fluide que j'avais absorbé le matin même trahissait sa présence en moi-même. J'ouvris donc la petite fiole, laissant ainsi la possibilité à ce concentré magique de s'évader quand il le souhaiterait. Puis, je me concentrai, essayant de rentrer en transe comme précédemment bien que je n'avais pas le mode d'emploi pour exécuter une telle prouesse. Néanmoins, ce ne devait pas être si compliqué, Méta m'avait peut-être aidé pour la première fois mais je devais être en mesure de réitérer l'opération tout seul. Je plongeai donc dans mes pensées, chassant l'ensemble des mauvais souvenirs qui me torturaient toujours autant l'esprit. Ceci était la partie la plus difficile à réaliser vu que le mal qui m'avait tant fait souffrir était si récent que je pouvais encore sentir l'étreinte macabre de la mort que j'avais frôlé.

(Si j'y suis arrivé tout à l'heure je ne vois pas pourquoi je n'y arriverai pas maintenant !)

Je n'avais pas envie de retrouver Méta et de lui raconter que j'avais été incapable d'absorber ce fluide sans son aide. Après tout, je n'étais pas si nul que ça ! J'avais accompli plusieurs prouesses... peut-être pas enfin de compte, mais je savais que j'avais participé à leurs mises en place, du moins je le pensais... Cependant, la volonté était bien plus puissante que l'ensemble des forces de Yuimen réunies, je savais que je le pouvais, il n'y avait aucun doute à cela;encore fallait-il que j'en aie véritablement envie. Mais oui ! Je le désirais tant, d'ailleurs absorber ces fluides était la seule manière de devenir le chasseur de démons que je voulais être ! Bien entendu cela prendrait du temps, mais je réussirai à me changer en cet être, défendant la vie avidement à chaque fois que je le pourrai ! Ce fut donc armé de toute ma volonté que je chassai mon passé, ces entraves oisives qui apparaissaient lorsque je m'y attendais le moins. Toutefois, elles allaient devoir se faire à mon mental d'acier, j'étais fin prêt à les affronter et à les faire reculer vers un néant qu'elles n'avaient encore jamais rencontré. Je repoussai fébrilement ces puissances démoniaques, les éjectant une bonne fois pour toute de mon esprit pour laisser place à ce jardin secret que j'étais prêt à faire croître une nouvelle fois. Rapidement, j'aperçus la brume qui signifiait que je commençai à pénétrer à l'intérieur de ce monde privé et intime construit de toutes pièces par ma magie.

(Oh... et me voilà encore changé en chat...)

Effectivement, je n'avais plus de jambes mais des pattes poilues terminées par des coussinets -qui je devais bien l'avouer- étaient très confortables. J'avais encore un petit peu de mal pour garder l'équilibre, en effet ce n'était que la seconde fois que je me retrouvais dans cette drôle de posture. Bon, dans tous les cas, j'allais devoir m'habituer à être à quatre pattes étant donné que j'allais pouvoir me métamorphoser en chat avec un peu d'entrainement. Pour l'instant, je me mis à scruter les environs : quelques fourmis étaient apparues depuis ma dernière visite, rien de palpitant en soit... Il y avait toujours autant de conifères et les autres arbres n'étaient encore qu'à l'état de pousses maigrelettes. Hé bien cela allait changer avec la découverte d'un nouveau fluide de terre ! Néanmoins, avant de me mettre en route, j'aperçus du coin de l'œil un pissenlit jaune d'or comme la dernière fois. Était-ce le même ? Il se pourrait bien que je sois revenu au point de départ, mais ceci importait peu, ma priorité était le concentré magique !

(Où peut-il s'être caché ?)

Bondissant dans tous les sens, j'essayais de ressentir une source magique, or mes dons ne devaient pas encore être suffisamment développés pour réussir un tel acte. Ainsi je me mis à sa recherche à tâtons, ne me focalisant pas sur le temps que cela prendrait. Après tout, je n'étais pas pressé et bien que ce monde ne soit pas encore très développé je m'y sentais à l'aise;ce qui était évident vu que c'était une partie de mon esprit. Mais si j'étais dans mon esprit comment se faisait-il que ce monde semble si réel ? Bien évidemment je n'avais pas la réponse et me refusais à en chercher une sous peine d'avoir de puissant mal de crâne lorsque je reviendrai dans mon monde d'origine.

(Bien tentons de ce côté.)

Je me dirigeai vers l'ouest, néanmoins, au bout d'un certain temps, je me rendis compte qu'il n'y avait rien de bien palpitant de ce côté-là. En effet, la végétation semblait même régresser signe que le fluide n'agissait plus sur la terre ce qui voulait dire que je m'étais fourvoyé quant à la direction à prendre. Je fis donc demi-tour en sautillant comme l'aurait fait un véritable chat. Mes bonds m'amusaient au plus haut point, j'avais même l'impression d'être retombé en enfance, essayant d'imiter les animaux que je croisais de temps en temps sur mon chemin. Ainsi donc j'avançai dans la direction opposée qui m'avait l'air d'être bien plus prometteuse étant donné que j'aperçus pour la première fois sur la route un bleuet ayant fière allure ! Enfin, je n'avais plus qu'à suivre les traces de la puissance du fluide et finirai bien par tomber dessus. Je bifurquai un peu vers le nord sentant que j'aurais plus de chance de ce côté-là. Et pour une fois, je ne m'étais pas trompé;quelques minutes plus tard je vis enfin la lumière marron qui flottait au dessus du sol, changeant la végétation du tout au tout ! Cette fois-ci je pus apercevoir un noble châtaignier, robuste et aux couleurs vénérables. Je me mis donc à courir vers l'entité magique et ni une ni deux, je la touchai de mes narines. À ce moment précis, la lumière s'éleva dans les airs, illuminant quelques instants le lieu où je me trouvais avant d'exploser dans une multitude de sphères qui partirent à la recherche de terres stériles à conquérir.

(Ah ben cette fois, on commence à voir la différence !)

En effet, une herbe d'un vert très clair recouvrit le sol, elle était vraiment chétive, mais elle se trouvait en ce lieu, fière et droite ! Il ne me restait plus qu'à lui donner un éclat plus sympathique ce qui rendrait le lieu bien plus charmant. Mais ce n'était pas la seule différence, des chênes s'insinuaient au milieu des pins et des cyprès et de drôles de buissons à la feuille dentelée étaient disséminés par endroit. Le lieu commençait à gagner un certain cachet, la seule personne pouvant continuer dans cette voie était bien entendu moi-même chose que je ferai dès que j'en aurais l'occasion...

... Le lieu se brouilla soudain comme si une force me rappelait dans mon monde d'origine. Tout se dissipa en un instant ce qui n'était pas pour me rendre optimiste. Une lueur d'angoisse apparut dans mon esprit, mais une force bien plus puissante me tirait de ma transe. Était-ce une créature maléfique qui m'avait senti vulnérable à ce moment précis ou bien était-ce autre chose de bien pire encore ? La réponse me parvint rapidement, au début je ne compris pas ce qui était en train de se réaliser, retombant ainsi dans les thermes de Kendra Kâr, tiré de mon propre monde sans doute par mon subconscient toujours aux aguets. L'homme que j'avais aperçu précédemment et qui semblait endormi se trouvait à présent à quelques centimètres de moi une main posée délicatement sur certaines parties que j'aurais préféré garder intimes !

(Oh le salaud !)

Cette énergumène était en train de me tripoter pendant que j'avais momentanément quitté ce monde ! Mais pour qui se prenait-il ? De quel droit ? Mais ça suffisait comme ça ! Sortant de ma torpeur, je repoussai rapidement sa main, le regard lançant des éclairs sur ses yeux d'un bleu atrocement irréel. Je sentais pulser en moi une force étrangement méconnue qui désirait frapper de plein fouet cet humain imprudent. Or, quelque chose la retenait en moi, ne la laissant pas s'extirper d'un étrange contrôle que je ne m'employais pas à conserver. Si ça n'avait tenu qu'à moi, je l'aurais libérée depuis belle lurette contre cet étranger, mais je n'en pouvais rien. Ce fut donc ainsi que je dus en venir aux mains pour montrer à cet imbécile que toucher un elfe ne se faisait pas et encore moins à cet endroit précis !
«De grâce ! Pour qui vous prenez-vous !» lançai-je tout en m'avançant vers lui brandissant mon poing dans les airs.

Décontenancé, surpris par mon réveil soudain, il recula de quelques pas, sentant qu'il n'était pas bon de se frotter de trop près à moi. Mais, il ne put s'empêcher de dire les mots fatidiques qui me firent sortir de mes gonds :
«Hé bien ! J'avais l'impression que ça vous plaisait vous ne bronchiez pas !
- Pardon ?!»

Ce mot résonna dans les bains, cependant ce ne fut pas tout, les sons se répercutèrent étrangement sur les murs qui vibrèrent faiblement faisant ainsi ondoyer l'eau dans laquelle nous nous trouvions. Complètement perdu et effrayé, je compris rapidement que la force qui tentait de frapper violemment mon assaillant en plein visage était en fait mes fluides incontrôlés. L'humain aux cheveux bruns ne réalisait pas ce qui était en train de se produire et continuait de reculer dans les bains craignant sans doute que je lui lance un sort ou quelque chose comme ça... Hé bien qu'il en soit ainsi ! Il n'avait qu'à s'en aller, je ne voulais plus le voir en peinture une seconde de plus au risque de lui sauter à la gorge et de l'étrangler. Je n'avais encore jamais vu un type pareil ! De quel droit avait-il osé ? Je faillis défaillir en pensant à ce qu'il aurait pu tenter si je n'étais pas sorti de ma transe avant le moment fatidique.
«Tu as vu ça Santias ! Ce gars était fou ! Et toi tu n'as rien fait, même pas un miaulement !»

Outré ! Cet événement me laissait coi, je n'avais plus envie de me «détendre» et préférais récupérer mes affaires et partir d'ici au plus vite ! Sortant de l'eau, je me séchai rapidement avec la deuxième serviette immaculée puis me rhabillai en hâte afin de m'en aller au plus vite de ce lieu maudit ! Je n'étais pas le genre de personnes que l'on pouvait atteindre aussi facilement et je comptais bien progresser dans l'art de la magie pour élever entre moi et cette sorte d'imbécile une barrière indestructible ! Au moins, j'avais eu le temps d'absorber mon fluide, d'ailleurs la fiole reposait au fond de l'eau. Si j'avais été satisfait des services proposés je l'aurais sans doute récupérée, mais étant donné que j'avais eu droit à un massage aquatique peu plaisant, je préférais ne pas user de mon énergie pour laisser le bassin dans un état présentable !

Lorsque j'arrivai dans la salle où l'employé m'attendait pour me rendre mon sac, il osa même m'adresser la parole :
«Satisfait des thermes.
- Pas du tout ! Lâchai-je sur un ton acerbe. Et je compte bien vous faire une publicité du tonnerre !»

Je sortis donc à l'extérieur déposant mon sac sur mes épaules et agrippant Santias de mes mains.

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Maître musicien pour vous servir...


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 Sujet du message: Re: Les thermes
MessagePosté: Dim 10 Oct 2010 17:48 
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Hrist :" Tu es excessivement lente, j'ai même cru m'endormir... "

Silmeria lui répondit calmement alors qu'elle avançait dans le hall majestueux qui perlait d'humidité. Les gens, citadins, gardes, valets de bain courraient partout avec un calme bien étrange devant tant de déplacements et d'agitation. L'air était agréablement tiède et le carrelage semblait froid sous ses bottes. Elle avançait avec une certaine langueur, pour certain ça aurait été du style, mais en réalité elle faisait surtout attention à ne pas glisser dans une flaque dû aux seaux que les valets portaient inlassablement.

" Pour ta gouverne je ne connais rien à cette ville, c'est même toi qui a décidé de nous embarquer ici pour nous échapper. "

Silmeria se fit rapidement accoster. Les gens des thermes ne tardèrent pas à remarquer la femme et à l'inviter à se détendre dans un bain chaud. En réalité elle détestait les bains trop chaud, rien ne valait pour elle une eau glacée. Ça lui vivifiait l'esprit et elle se sentait bien. Alors que dans un bain trop chaud, elle rougissait comme une écrevisse et ça se voyait davantage car elle avait la peau pâle. L'eau froide était très bien. Le valet qui l'accostait semblait réfléchir, et lui dit enfin qu'il faudrait le temps de vider une cuve d'eau tiède et d'y ajouter de l'eau froide à sa convenance. Une fois les précisions faites, le jeune garçon de vert vêtu invita Silmeria à le suivre. Il lui affichait de grands sourires, chose normale pour un valet mais elle se doutait bien qu'il n'avait pas l'air insensible à son visage. Elle suivait le valet dans les couloirs tout en continuant à écouter Hrist.

" Nous échapper... Naïve. "
Silmeria grimaça, elle était frappée d'un doute soudain qui ne lui inspirait rien de bon.

"Mais... Quoi d'autre sinon ? N'était-ce pas ce que tu me disais ? "

Le jeune homme qui ouvrait la marche se retourna avec un grand sourire et demanda à la jeune Sindel d'un ton jovial :
" Vous me disiez ? "

Silmeria levait le sourcil gauche en guise d'étonnement, elles s'adressaient en réalité l'une à l'autre comme si c'était normal alors qu'elles étaient en public, voilà de quoi attirer l'attention sur elles. Le jeune homme pensait bêtement que la cliente s'adressait à lui. Embarrassée elle posait la main sur la poitrine et répondit en cherchant ses mots :
" Heu... Je ne... "
Mais la jeune femme ressenti soudainement un frisson qui lui traversait le corps, ses yeux se coloraient en violet. Hrist prenait de nouveau le contrôle, elle répondit d'une façon tout autrement violente au jeune garçon qui observait avec attention, à croire qu'il avait remarqué une différence dans les yeux de la belle.
Hrist :" N'interférez pas avec moi humain! vous parlerez lorsque je vous le demanderai, maintenant continuez en silence à ouvrir la marche!"

Le garçon à la fois étonné et craintif recula en bégayant quelques excuses et hâta le pas jusqu'à un alcôve situé sous un escalier. Il donnait vue sur un bout du port et sur la mer qui s'étendait jusqu'à l'horizon. Pièce bien agréable, elle faisait le tour de la pièce d'un pas de princesse tandis que le jeune garçon s'empressait de vider la cuve via un mécanisme qu'elle voyait pour la première fois de sa vie. Le jeune homme via une petite pompe qu'il activait faisait s'écouler l'eau plus ou moins rapidement dans une petite cavité située à droite de cette même cuve. Il versa à l'intérieur de cette dernière de l'eau contenue dans de grosses jarres massives de couleur blanche. Elle regardait amusée le jeune transporter une jarre presque aussi grosse que lui et la vider maladroitement dans la cuve. Elle n'attendait que l'erreur, qu'il fasse tomber la jarre qui semblait épaisse et bien lourde. Il n'en fit rien, une fois vide il était bien plus à l'aise et recommença l'opération avec la seconde jarre. Elle détournait le regard du jeune garçon qui n'osait plus lui adresser le moindre mot ni même le plus simple regard. Le murs étaient de matière minérale, probablement du grès blanc. Ça donnait un effet relativement agréable à la pièce qui était bien plus étroite que celles de Tulorim. Les murs étaient incrustés de petits carrés bleus avec des nuances différentes qui représentaient quelque chose. On aurait pu deviner une scène en mer, mais cette attention portée au mur fut interrompue par le garçon qui toussait pour attirer son attention. Elle tourna le regard, il se contenta d'une révérence en présentant la cuve pleine d'eau fraiche et s'éclipsa sans même l'honorer d'un mot encore une fois.

Elle restait droite à observer la surface lisse de l'eau. Hrist ne se manifestait plus, elle venait de rentre à Silmeria le contrôle, à croire qu'elle ne s'en était emparée que pour le plaisir de rembarrer le valet. Elle se débarrassa de sa tenue et s'immergea dans l'eau fraiche qui remuait à la surface. Elle laissait son corps fondre au contact de la cuve, complètement affalée dans ce bain froid, elle fermait les yeux et commença à masser doucement ses cheveux.

Tout en continuant sa toilette, Hrist lui confiait son projet de retourner à Tulorim avant que la semaine ne se termine. Silmeria comprenait avec peine les projets de Hrist qui étaient aussi trouble que la pâte savonneuse qu'elle utilisait pour se laver.

Hrist pressait Silmeria, elle tenait par on ne savait quelle miracle ou cataclysme à revoir Tulorim. Elle n'appréciait probablement pas cette ville, ou comptait y retourner une fois la tempête terminée. Elle repensait aux vents violents qui pouvaient revenir à chaque instant, elle espérait pouvoir prendre la mer malgré la tempête...

_________________
La petite ombre de la Mort à Elysian.

Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.


Némésis d'Heartless


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 Sujet du message: Re: Les thermes
MessagePosté: Lun 20 Déc 2010 18:57 
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Horiem entra dans les thermes, et se dévêtit, posant à regret son marteau à côté de sa cuirasse toute neuve. Cette cuirasse, offerte par son maître de guerre avant son départ, lui rappelait, en cas de tristesse, qu'il devait honnorer sa race et son peuple, et toujours faire bonne figure, se montrer courageux, et ne porter de préjugés sur personne. Aussi, c'est le coeur léger qu'un nain nu, dévoilant ainsi une pilosité...effrayante, se dirigea vers les bains chauds.

Il faut que je fasse tremper tout ça, se dit-il

Les thermes étaient presque vide. Il ne distinguait pas de visages autour de lui, et la vapeur l'empêchait de voir jusqu'au bout du bassin. Il s'y dirigea alors, tenant sa barbe hors de l'eau, quand il vit une silhouette isolée, au bout du bain. La silhouette semblait s'approcher, et à peine Horiem eut-il le temps d'aperçevoir le visage de l'inconnu, que déjà celui-ci lui sautait au cou, le faisant tomber entièrement dans l'eau. En colère, le nain souleva l'individu aussi haut que lui permettait sa petite taille, et le jeta loin dans le bassin. On ne mouille pas la barbe d'un nain ! Les gardes postés non loins allaient intervenir, mais les hostilité cessèrent. En effet, Horiem s'était rapproché de l'inconnu, et qu'elle surprise ce ne fût pas quand il reconnu son compagnon d'apprentissage, Marveen !
Toi, ici ?! Mais, comment est-ce possible !

Horiem présenta ses bras, dont les dessous étaient noirs (ou plutôt roux) de poils, probablement réclamant une embrassade. Marveen s'y jeta, serrant son ami avec une telle force qu'il aurait broyé les os d'Horiem si celui-ci n'avait pas la constitution d'un vrai nain pure souche.

Ca fait du bien de voir un visage familier, fit Marveen. Mais ça fait combien de temps que t'es à Kendra Kâr dis-moi ?

Bah, je suis arrivé ce matin, figure toi ! J'en avais marre de voyager à travers les patelins paumés de la cambrousse ! C'est pas à cause de la barbe, qu'un nain n'est pas civilisé pardi !

Marveen lui aussi était un nain. Il avait des cheveux noirs tressés et ramenés en arrière avec un petit noeud de cuir, mais contrairement à bon nombre de ses frères, il était dépourvu de barbe. La pilosité sur son corps affirmait tout de même sa race naine.
Il laissa sortir un petit rire, observant que son ami n'avait pas perdu en humour.


Et toi, reprit Horiem. Quesque tu fais-ici ?

L'autre se passa un coup d'eau dans la figure, et s'accouda au rebord du bassin. Horiem en fit de même.

Et bien, je suis propriétaire d'une petite maison, à côté de laquelle j'ai une écurie. Je loue et vends des chevaux, et je forge également des fers. Ca marche très bien la location de chevaux, je t'assure ! Je gagne pas moins de 100 Yus par jour avec ça !

Horiem n'était pas surpris, il reconnaissait bien là le caractère commercial qu'on leur enseignait très tôt dans son clan.

Et tu te contentes d'une petite maison ici à Kendra Kâr? Mais que fais-tu de tout cet argent ?

Ma foi, reprit l'autre, je le garde de côté pour m'offrir une belle retraite, dans l'endroit le plus merveilleux du monde !

Et, quel est cet endroit, fit Horiem, surpris ?

Bah ça, je sais pas encore, répondit Marveen en souriant.

Horiem lui tapa alors dans le dos, manquant de la faire valser dans l'eau, et ils éclatèrent tous deux de rire.

C'est pas tout, fit Horiem, mais il paraît qu'il y a un endroit où je pourrais me faire laver et coiffer la barbe ?

Marveen rigola.

Oui, plus loin, dans le coin massage ! Je t'accompagne.

Les deux compèrent sortir de l'eau, enfilèrent un pagne, et se dirigèrent vers la fameuse salle. Deux hommes massifs étaient à l'entrée.

Pour entrer, messieurs, c'est 10 Yus chacuns.

Horiem était scandalisé.

Mais enfin, c'est de l'arnaque ! Et vous en touchez combien vous, de ces 10 Yus, hein? Touchez-vous au moins la SMEI ? Non, je suis sûr que vous êtes roulés autant que nous, les gars !

La SMEI ?

Ben oui, la Solde Minimale pour Employés Inutiles ! Vous êtes vraiment tous incultes ici, alors, vous touchez combien par jour ?

Beuh euh, bah 15 Yus, bredouilla l'un d'eux.

Horiem était exaspéré.

C'est bien ce que je pensais. Avec la SMEI, vous gagneriez au moins 30-40 Yus. Vous devriez serieusement penser à vous révolter !

Les deux gardes se regardèrent d'un accord tacite, et filèrent vers le bureau du propriétaire. Les deux nains en profitèrent pour entrer.
4 belles femmes attendaient, huiles, outils de massages, et peignes à disposition.


Beuh, euh, bonjours mesdames, je souhaiterais me, euh, me faire coiffer la barbe, bredouilla Horiem.

Les femmes rirent.

Pas de problème, mon petit monsieur, installez-vous, je m'occupe de ça, fit l'une d'elles.

Et vous, un petit massage, demanda-t-elle à Marveen ?

Hum, oui bien sûr, répondit-il !

Ainsi, un peu plus tard, les deux hommes massés, coiffés, lavés, et parfumés, entreprirent le chemin du retour. Quelle surprise par contre, en constatant que leur chemin était le même. Ils discutaient de tout et de rien, de souvenirs d'enfance, et de projets d'avenirs, quand Horiem aperçu la fameuse écurie où il devait se rendre. Mais surprise de plus, c'était Marveen qui en était visiblement le propriétaire !

Mais, tu habites ici ! C'est là que l'aubergiste m'as conseillé de venir demander logement !

Le visage de Marveen s'illumina.

Mais, tu es le bienvenu ! Tu peux rester autant que tu veux ! Entre vite !

Et Horiem entra, suivi de prêt par Marveen.

_________________
Horiem, pour vous servir... une bonne chope de bière

La bière, c'est bon !
Manger, c'est bon !
Tuer des gobelins, c'est bon !
Rire, c'est bon !
L'pognon, c'est bon !


Hum, quesque j'ai pas encore dit...
Ah oui : La bière, c'est bon !


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 Sujet du message: Re: Les thermes
MessagePosté: Mer 17 Juil 2013 20:32 
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<<< précédemment

Le pertuis où elle s'engagea était sombre et mal odorant. La vapeur d'eau humectant constamment la pierre, un tapis de mousse et de moisissures s'était développé. La jeune femme n'appréciait pas vraiment la situation. En effet, s’il fallait ressortir à reculons, ses ailes rendraient la chose vraiment difficile, voire impossible. Cette angoisse croissait à mesure qu'elle avançait dans ce boyau minéral.

Soudain, n'y voyant plus rien et alors qu'elle tâtonnait, elle sentit le conduit s'arrêter net. Un espace plus vaste se trouvait devant elle, à son grand soulagement. Elle s'extirpa du tube nauséabond et se leva. En se redressant, elle constata qu'une grille de bois ouvragé d’où s'exhalait une précaire luminescence sans cesse en mouvement était posée sur des rebords d'une dizaine de centimètres proches des conduites d’évacuation de l'eau en suspension. C'était ce rebord qui empêchait la faible lumière de se diffuser dans les boyaux de pierre.

Après s'être débarrassée des résidus de mousse sur ses vêtements et ses ailes, elle pencha la tête au-dessus du moucharabieh. Elle découvrit une pièce spacieuse presque entièrement constituée d'une d'un bassin d'eau chaude d’où s’échappait la vapeur qui emplissait le lieu et où semblait macérer une quinzaine d'humains mâles aussi nus que lorsqu'ils étaient sortis du ventre de leur mère. L'endroit était éclairé par de nombreuses lampes suspendues par des chaînes au plafond et par des torches disposées le long des murs. Dans un coin de cette piscine, la jeune femme remarqua Narcisk qu'elle reconnut à sa coiffure extravagante. Il se délassait en compagnie de deux autres hommes, un petit ventripotent et un grand benêt. Ils passèrent une vingtaine de minutes à discuter et à rire.
L'Aldryde, pendant ce temps, s'était rapprochée pour mieux voir le visage du gandin et pouvoir écouter la conversation. Elle fut surprise de s'apercevoir que le nobliau, en plus de tout le reste, portait une bonne tartine de maquillage sur la figure. Ses pommettes étaient rehaussées de pourpre et ses paupières arboraient un bleu cobalt du plus mauvais goût. Pour finir, ses lèvres brillaient d'un rouge vermeil.
Le babillage des trois individus tournait autour du commerce de la soie. Autant dire que ce n'est pas vraiment ce à quoi s’attendait notre investigatrice.
Après encore quelques ricanements, le dandy se leva. Le petit gros l'interpella.

"- Narcisk mon ami, tu nous quittes déjà ?
- Oui, ce soir se tient la cérémonie de la vassalité. Je dois aller me préparer et me faire beau.
- Mouais, tu n'oublies pas que tu dois toujours me payer ta dernière commande de soie elfique.
- N’ai-je jamais oublié ?
- Non bien sûr, mais celle-là a été particulièrement conséquente.
- Ne t'inquiète pas mon ami, tu auras ton argent demain à la première heure.
- Très bien. À demain alors.
- À demain."

Sur ce, il sortit du bassin et se dirigea vers la salle de lavage. Étincelle le suivit. Heureusement le dessus des bains ne constituait qu'un grand espace vide ou l'Aldryde pouvait circuler librement. Toutes les pièces partageaient ainsi le même système d'aération  : un grillage de bois ouvragé au plafond.

Narcisk était seul, du moins le pensait-il. Il entreprit premièrement d'ôter tous les rubans qui parcouraient sa longue chevelure grise. Il prit soin ensuite de la laver de la poudre blanchâtre qui lui donnait cette couleur sale et vieillie. Ses cheveux reprirent alors leur teinte noire naturelle. Il les assembla et les torsada jusqu'à obtenir un chignon compact qu'il attacha avec une ficelle d'un ton similaire.
Après le cuir chevelu, il nettoya son visage au savon puis se rinça à grande eau. Ce n'était plus le même homme. La folle efféminée avait laissé place à un bel étalon au regard perçant qui se dirigea vers les vestiaires.
L'Aldryde suivit. Elle le vit esquisser un signe de tête au serviteur qui lui apporta sacoche, chausses, pantalon et... toge ! Il partit donc dans un coin pour se vêtir, notamment de sa longue aube blanche munie d'un capuchon. Il allait bientôt quitter l'établissement.
La jeune femme savait qu'elle ne pouvait pas repartir par le passage où elle était arrivée. Cela lui prendrait trop de temps et Narcisk disparaîtrait dans la nature. Elle devait trouver une alternative. Au même instant, un autre client se rendit dans les vestiaires, déposa une imposante besace sur un banc et commença à se rhabiller.

(C'est ma sortie ! Mais comment descendre dans cette pièce, et sans se faire remarquer qui plus est ?)

La jeune femme balaya l'endroit du regard. Les vestiaires étaient munis de multiples alcôves au-dessus desquelles de petites grilles amovibles aussi ouvragées que les grandes étaient présentes ; plus par décoration que par un souci vraiment fonctionnel cela dit puisque la circulation d'air était assurée par le large moucharabieh central.
L'Aldryde se plaça rapidement vers une de ces grilles de bois sombre, choisissant la plus proche de la sacoche où elle voulait entrer ; elle souleva sans bruit et avec délicatesse le léger panneau monoxyle ; le déposa à côté du trou ; jeta un dernier coup d'œil en bas et vit que les deux hommes avaient leur tête enfouie dans les habits dont ils se revêtaient. Elle n'hésita pas et se laissa tomber. Un battement d'ailes la fit atterrir sans encombre et presque silencieusement.

Le front de Narcisk émergea de sa toge immaculée des membres du clergé de Gaïa. Étincelle se baissa sous un banc pour ne pas être vue. Le noble sortit. L'Aldryde toujours prompte à réagir sauta alors dans la musette. Son propriétaire la ramassait la seconde suivante et quitta le bâtiment derrière le semblant de prêtre.

<<< précédemment

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