L'Univers de Yuimen déménage !

Milyah

Sans presser le pas, je marchais tranquillement dans les rues de la cité blanche, faisant attention à ce que Psylo ne tombe pas de mon épaule. Je ne savais pas vraiment où j'allais, prenant une rue, puis une autre, je me laissais guider par mon instinct. Cela faisait quelques jours que j'étais arrivée à Kendra Kâr et je n'avais pas vraiment eu le temps de visiter, de me familiariser avec les lieux. Alors que je prenais une énième une, la voix de ma Faera résonna dans mon esprit.

(Hey ma belle! Regarde tout ce monde là-bas! Je sais pas ce qu'il se passe, mais ça à l'air intéressant, allez on y va, on y va!)

(Pourquoi pas.)

Je m'approchais alors de cet attroupement au bout de la rue, toutes ces personnes, toutes plus différentes les unes que les autres s'étaient rassemblées devant une maison d'apparence tout à fait banale. Je ne savais pas trop ce qu'il se passait, mais je pu percevoir, juste avant d'arriver, quelques bribes de discussion, sans savoir par qui les mots avaient été prononcés. Il s'agissait donc d'une sorte de défi, tout le monde était là pour entrer dans cette demeure et y rester toute la nuit, sans tomber sans les pièges, et sans se faire expulser. Je n'avais pas tout compris, mais je fus prise d'une irrésistible envie de participer moi aussi. Comment prétendre vouloir entrer dans l'armée Kendranne, si je n'était pas capable de passer un nuit dans une simple maison? Comment affronter la terrible armée d'Oaxaca si n'était pas capable de passer outre les dangers d'une bâtisse mystérieuse? C'était impossible, bien sûr.

(Je viens d'apprendre par Toal que Psylo veut y aller aussi .)

(Vraiment ? Mais un tout petit lutin le peut-il vraiment ? Enfin, il est plus fort qu'il n'y parait.)

(T'en fais pas pour lui ma belle !)

Je m'approchais alors lentement de la petite assemblée.

"Euh, bonsoir tout le monde, j'ai entendu, enfin en partie, ce qu'il se passe ici et, moi Milyah d'Oranan et mon ami Psylo relevons le défi, si bien sûr cela nous est permis."

(Faudra que t’apprennes à te présenter de manière un peu moi pompeuse ma belle, parce que là, tu me donnes envie de dormir, même si je dors jamais !)

(Quoi, mais....d'accord d'accord, je ferais des efforts)

(Tu vois quand tu veux!)

Les présentation étaient faites et j'en profitais pour regarder rapidement les différentes personnes présentes. Certaines d'entre elles ne m'inspiraient vraiment pas confiance et je commençais à me sentir mal à l'aise au milieu de tout ce monde, mais je m'étais engagé et je refusais de reculer maintenant. M'écartant un peu du groupe, je m'assis en tailleur, adossée à un mur et je commençais à prier intérieurement Rana et Zewen pour que la Roue du destin tourne en ma faveur.

Morion

A présent au côté du petit groupe, je ne me sentais pas à ma place. Je décidais tout de même de rester quelques instants à leurs cotés pour observer et en apprendre toujours un peu plus sur eux. Cela ne pouvait se révéler que bénéfique pour le défi qui arrivait à grands pas.
L'elfe noir auquel j'avais répondu un peu plus tôt eu l'air d'apprécier ma réponse puisqu'il ne me redit plus rien et tourna la tête en fixant autre chose. Cet elfe noir semblait vraiment puissant, j'avais plutôt intérêt à l'avoir en allié plutôt qu'en ennemi. La devise des Shaakt me revînt alors en tête, telle un fouet :

( Fais aux autres ce que tu n'aimerais pas qu'ils te fassent avant qu'ils en aient eux-mêmes l'occasion )

Si l'un d'eux commençait à se méfier de moi, je devrais le mettre hors-course avant qu'il ne le fasse lui-même. Mais pour certaine personne, il était impossible de les éliminer, c'est pourquoi je devais l'avoir en allié. Pourtant, je ne dis rien. Préférant revêtir mon capuchon.
Alors, une surprise plus qu'inattendu arriva. Un autre Shakkt ! Il se présenta comme étant Léandre, une chose étrange l'avait apparemment attiré ici... Comme nous tous. Je me rappelais alors que je ne m'étais pas présenté. Je décidais de le faire, bien que cela était éphémère, puisque j'espérais ne plus jamais revoir ces personnes dans ma vie. Je donnais donc un faux nom, brouillant ainsi les pistes :

"J'ai oublié de me présenter, amis..." commençais-je

C'était incroyable comme ce simple mot, "ami", sonnait mal dans ma bouche.

"Je me nomme, Nym, heureux de faire votre connaissance..."

La parole et les discours n'était pas mon for, et mon tempérament solitaire repris bien vite le dessus. Je voulus aller m'asseoir vers la porte d'entrée, attendant le bon moment avec patience, mais des paroles échangées retinrent mon attention.
L'étrange femme à la chevelure argentée se présentait , elle se nommait Flore. Quant à l'autre personnage, il s'appelait Gaubert. Sa voix était horrible, elle ressemblait à quelques portes de fer rouillées qui coulissaient dans une prise trop humide. Aussi, son mépris en disait long sur son tempérament. C'était le genre d'individu qui méritait d'être cible de ma devise...
Le grand Shakkt et son ami, Warren, échangeait des paroles à l'oreille. Warren parla ensuite à l'humaine qui disait se nommer Adweinna, celle-ci répondais de bon coeur, quoiqu'avec une petite pointe d'énervement dans sa voix. Elle ne semblait vraiment pas patiente. Un autre personnage vint se joindre à l'attroupement. Elle se nommait Milyah, c'était une humaine, d'Ynorie à première vue. Elle dit qu'elle et son ami Psylo était de la partie. Je ne fit pas de commentaire bien que je ne sache pas qui était ce Psylo.

Les discours s'apaisèrent petit à petit et n'ayant plus rien à écouter, j'allais m'asseoir à côté de la porte de la maison, sous les gargouilles.

Amarante

La ménestrelle continuait de sourire niaisement à tout le monde, sans doute imprégnée d'une béatitude qui aurait tôt fait d'énerver la Belle. Cette musicienne, certainement voleuse de grand chemin à ses heures perdues, respirait le bonheur comme si le simple fait de posséder un instrument lui suffisait... Foutaises ! Amarante, elle, savait que l'on ne vivait pas à travers des sonorités idiotes qui n'existaient que pour animer les courtisanes. Cette Flore ne ferait pas long feu, mourrait dans d'atroces souffrances qui seraient très amusantes à regarder. La Sulfureuse avait décidé qu'elle ne l'aiderait en rien et qu'elle l'observerait crever dans son propre sang s'il le fallait.
«Continue de sourire, ça ne te protègera pas. Te voir agoniser ma belle me transportera au septième ciel.» murmura Amarante pour elle seule.

Le mâle aux formes peu délicates qui se trouvait derrière Flore réagit aux interpellations de la délicieuse jeune fille impatiente de savoir ce qu'il venait faire ici. Il répondit de manière froide, laissant planer derrière lui une atmosphère tendue et glaciale. Ceci fit rire Amarante qui commençait à lire en lui comme dans un livre ouvert. Cet homme renfermé sur lui même était pathétique, cherchant à copier la divinité qui ne pouvait être égalée par une créature aussi immonde. Cette marionnette lui soulevait le cœur et, là encore, ne tiendrait pas cinq minutes face à la terrible Amarante qui avait dans l'idée de le faire périr dans la maison avant qu'il ne tente quoique ce soit contre sa fantastique personne. D'un autre côté, Amarante préférait tout de même cette plate copie à cette Flore qui n'avait jamais été déflorée étant donné sa naïveté et sa béatitude qui en émanaient. Au moins, il avait un petit quelque chose de malsain, d'obscur, une minuscule touche ténébreuse qui était plus proche de la personnalité de la jeune fille.

Mais, d'autres arrivèrent bientôt, notamment un énième elfe noir, un de ces êtres qui se donnaient un air sombre alors qu'en fin de compte il n'était qu'une simple vierge effarouchée. Ça en devenait lassant ! Amarante allait devoir leur faire une démonstration de ce qu'était le chaos et la destruction... Ah non ! Cela était impossible, si elle réalisait une telle tâche, ils mourraient tous avant de voir la grandeur de la jeune fille. Non, Amarante préférait qu'ils puissent la jauger, la craindre, lui obéir et la chérir jusqu'à la fin des temps. Un rictus nerveux vint se dessiner sur les lèvres entrouvertes de la Beauté, cette pensée la faisait sombrer dans un océan de bonheur, un de ces lieux où plus rien n'avait d'importance.

Pendant que certains des arrivants commençaient à faire connaissance ce qui était une vraie perte de temps aux yeux d'Amarante vu qu'elle ne désirait en rien connaître ces personnes de bas étage, une adolescente fit son apparition. Il ne manquait plus que les gamins pour venir déranger les grandes personnes. Ouh que cela était rageant pour la Belle ! Ces enfants qui se prenaient pour des adultes alors qu'ils n'avaient aucune confiance en eux frôlaient l'indécence. Ne pouvaient-ils pas rester chez leurs parents pour les aider dans leurs fermes, travaillant la terre inexorablement jusqu'à ce qu'ils ne décèdent, meurtris par les rhumatismes et l'arthrose ? Non ! Cela semblait bien trop difficile pour ces êtres farouches qui préféraient venir respirer le même air que la future déesse.

(Qu'ils en profitent, ils ne l'emporteront pas dans leurs tombes.)

Toutefois, une créature minuscule et sans aucun intérêt pour Amarante était posée sur l'épaule de la gamine. La Plantureuse ne savait pas exactement ce qu'il ou elle était, mais tout ce qu'elle pouvait en dire c'était qu'un tel être aurait mieux fait de ne jamais naître. Oui, il était très laid, immonde même ! Mais le pire était à venir : ces vêtements étaient simplement ridicules. Une sorte de bonnet gisait sur sa tête, s'élevant comme un périscope afin d'essayer d'agrandir son champ de vision restreint. Après mure réflexion, la Rousse se dit que ce devait sans doute être une sorte de farfadets porte bonheur qui accompagnait cette fille. Il était évident que cette dénommée Milhya aurait besoin de chance pour ne pas être expulsée de la maison des secrets. Dans tous les cas, ce genre «d'aventuriers» n'impressionnait en rien la belle Amarante qui se moquait intérieurement de cette masse informe peu enviable.

Angèlique

Les paroles de Trà Thù me ramènent à la situation présente. Le guerrier shaakt est donc un gladiateur, et a lutté contre les armées d’Oaxaca… Original pour un membre de ce peuple. Si seulement j’étais dans un camp, je pourrais savoir si cela est plutôt une bonne ou une mauvaise nouvelle. Mais en l‘état, il va falloir se méfier de tous, et particulièrement de ceux armés jusqu’aux dents.
Trà rejoint le groupe qui commence à se former, et propose à l’assemblée de se présenter. Sage initiative, tout renseignement est bon à prendre, que nous soyons alliés ou ennemis. Quelques personnes accèdent à sa demande : le jeune homme habillé de noir répond en premier, déclinant son nom, Selen, et ajoutant une phrase ambiguë, à la fois menace et proposition d’alliance… Le message reste clair : mieux vaut éviter de lui barrer la route.
Vient ensuite le nom de Warren, le jeune homme à la coiffure chaotique, qui s’en va ensuite parler à la ménestrel, nommée Flore ; la phalange donne à plusieurs reprises son nom, Adweina ; je saisis également le nom du le dernier arrivé, Gaubert, ; puis un autre Shaakt, un mendiant dirait-on, se joint au groupe, et finit par se présenter sous le nom de Nym. Un troisième elfe noir arrive entre temps, un certain Léandre d’après ses dires. Mois et Sia l’invite également à relever le défi.
Enfin, une jeune femme, nous rejoint, armée elle aussi, et se présente sous le nom de Milyah, d’Oranan, et donne également le nom du lutin qu’elle porte sur l’épaule, Psylo.

Si avoir les noms des personnes présentes est utile, je préférai en connaître plus sur leurs motivations et compétences… Mais leurs demander sans parler de moi paraît difficile. Enfin, l’un d’entre eux devrait bien finir par le faire à ma place. Mais je ne sais pas si je dois me réjouir de toutes ces arrivées… D’après les gargouilles, une des récompenses viendra du pillages de la maison, et le nombre de concurrents jouent en désavantage… En même temps, même si les personnes présentes ne m’inspirent pas particulièrement confiance, je peux espérer qu’il y ait quelques généreux compétents qui pourront aider le groupe que nous formons, et donc m’aider au passage. De toute façon, je n’ai pas vraiment le choix, essayer de faire fuir ces gens me paraît difficile. Je rejoins finalement moi aussi le groupe, et me présente, ne m’adressant à personnes en particulier :

"Bonsoir. Je m’appelle Lila. Je vais également relever le défi. Je me demandais…L’un d’entre vous a-t-il des connaissances sur ces gargouilles ? Si on en savait un peu plus sur la magie nécessaire à leur création, on pourrait peut-être avoir une meilleure idée de ce qui nous attend à l’intérieur."

Selen

À mes mots, nul ne répondit. Peut-être était-ce mieux ainsi, d’ailleurs. Du moment qu’ils m’avaient entendu, et qu’ils prenaient pour acquis ce que je leur avais dit, cela me convenait. Un nouvel elfe noir fit son arrivée dans le groupe, ce qui porta leur nombre à trois. Léandre, Daïo et Nym. Cette recrudescence shaakt dans la cité blanche était curieuse, et notable. Ils ne semblaient cependant pas se connaître, si ce n’était qu’ils ne partageaient le même langage, portant atteinte aux règles basiques de la bienséance qui veulent que l’on ne s’exprime que dans une langue que tous les auditeurs peuvent comprendre. Je ne m’en offusquai cependant pas le moins du monde, même si mon oreille attentive traîna presque involontairement dans leur discussion, comme pour en saisir le sens obscur et éloigné de toute compréhension pour mon être. Je n’avais oncques été formé à un tel dialecte. À aucun autre que celui de ma mère, d’ailleurs. Le parler commun ne connaissait plus de secrets pour moi, mais je ne pipais pas un mot de toutes les autres langues des continents, qu’elles fussent elfiques, humaines ou naines. Sans parler du langage noir d’Omyre.

Alors que la corneille grimpait, après une courte hésitation, sur le bras que je lui avais présenté, je notai l’impertinence notable de la sulfureuse courtisane au décolleté plongeant. Je tournai mes yeux verts dans sa direction, pendant que la ménestrelle et son compagnon se présentaient plus précisément au groupe, et que la peau-blanche s’épuisait ridiculement à répéter à chacun son nom, jusqu’à ce qu’il s’imprime dans l’esprit de tous comme le synonyme d’une pie bavarde tout à fait exaspérante. Adweinna, langue sur patte et sans cervelle…

Je ne lui prêtai pas la moindre attention, pas plus qu’aux autres, d’ailleurs. Je notai tout de même une dernière arrivée : celle d’une jeune femme aux cheveux noirs mi-longs, dont une mèche tombait devant le regard. Elle arborait une armure, et je la plaçai aussitôt dans le camp des combattants physiques. Son arme et son teint ne dissimulaient guère son origine ynorienne. Myliah d’Oranan.

C’est alors que la dénommée Lila, la première personne que j’avais aperçue, avec ses cheveux blond-roux et ses yeux d’améthyste, posa une question sur les gargouilles. Je répondis d’un air nonchalant à son interrogation :

« Moi pas. Mais les légendes parlent de ces êtres comme de gardiens farouches de trésors mystérieux… Qui sait si celles-ci n’ont pas un fond de vérité ? »

Je ramenai mon bras à hauteur de mon épaule, pour que l’oiseau y prenne place, s’il le souhaitait. Il ne faisait nul doute que son point d’observation serait plus efficace et confortable là. Plus stable, aussi. Puis, je me tournai carrément vers la rouquine au corset révélateur…

« Il ne me semble pas avoir entendu votre nom ? »

Je la fixai avec attention. Sous l’ombre de ma capuche, mes yeux d’émeraude luisaient dans sa direction. Elle m’amusait.

Psylo

< La boutique magique du vieux Moboutou

Quand j'étais revenu près de la porte d'entrée de la boutique, Milyah m'y attendait déjà. J'étais alors monté sur son épaule et nous avions déambulé au gré des rues et ruelles, visitant par la même occasion la cité blanche. Au détour d'un carrefour, un curieux attroupement attira mon oeil et mon esprit. Une bande aussi étrange qu'hétéroclite s'était rassemblée devant une maison à l'air banal entourée d'un joli jardin très bien entretenu. Juste devant l'entrée résidaient deux gargouilles de pierre qui semblaient tailler le bout de gras aux personnes présentes. Cette étrangeté piqua au vif ma curiosité, et par chance, ma compagne Ynorienne se dirigeait aussi par là.

Tout en s'approchant, nous pûmes percevoir quelques bribes de discussion truffées d'informations intéressantes. Apparemment, il s'agissait ici d'une sorte de jeu, on devait entrer dans la maison et y rester toute la nuit. Au vu des nombreuses récompenses qu'annonçaient les gargouilles, j'imaginais bien que ce serait plus difficile que de tenir une simple nuit blanche, les organisateurs devaient avoir tendu quelques pièges à leurs convives.

(Moi ça me tente bien si y'a un truc à gagner) pensai-je autant pour moi-même que pour Toal.

Milyah arriva enfin au niveau du petit groupe et je pus mieux apercevoir chacune des personnes présentes. Je reconnus d'un premier coup d'oeil rapide trois shaakts parmi l'assemblée, ce qui me surpris car il était rare d'en voir autant au même endroit dans ces contrées. Sûrement devaient-ils se connaître et étaient venus ensemble. Contrairement à la plupart des gens, je n'avais aucun à priori sur les elfes noirs, et ce en partie parce que je n'en avais vu qu'une seule fois : une enfant, enfermée dans une cage qui m'avait laissé un souvenir douloureux et emphatique. D'ailleurs, les grand-dadais qui la retenaient en cage n'étaient pas partis de notre village indemnes de toute farce lutine.

L'un d'entre eux était très voyant, arborant fièrement une lourde armure de plaques à l'effigie du loup et de larges épées qui semblaient plus que meurtrières. Il se tenait la tête haute et je ne doutais pas qu'il devait être un guerrier hors pair. A contrario, l'un des deux autres se tenait un peu à l'écart, dissimulé sous des loques qui lui donnaient un air de mendiant. Sous sa capuche, je pus apercevoir un regard jaune et dur, peu accueillant. Quant au troisième, probablement un guerrier lui aussi, il possédait une longue chevelure immaculée. Plutôt jeune, on pouvait tout de même lire une certaine expérience sur son visage.

Mon regard s'attarda ensuite sur une jeune femme à la peau laiteuse et son compagnon canidé au pelage rouge sang. Elle émettait une sorte de grâce naturelle qui attirait l'oeil, effet augmenté par le contraste de couleur entre sa peau et les poils de son compagnon. Je restai un petit moment à la contempler, sans arrière pensée, loin de là, mais juste par curiosité. Juste à côté d'elle se tenait un jeune humain, habillé simplement mais à la coiffure quelque peu exceptionnelle. Cela me rappelait le jour ou Kiilÿ, un ami de mon village avec lequel je jouais lorsque j'étais encore lutillon, avais joué avec les engrais magiques du vieux Thülu et s'était brûlé une partie des cheveux. J'en gardais un souvenir inoubliable, celui d'un fou rire incontrôlable. Un large sourire se dessina sur mon visage tandis que j'observais l'autre femme aux cheveux flamboyants. Aucun doute qu'elle devait plaire aux hommes puisqu'elle possédait toutes les qualités plastiques qu'une humaine pouvait espérer en plus de brandir un air hautain qui devait laisser peu d'hommes insensibles.

Mes yeux rebondirent sur les personnes restantes, plus discrètes. Il y avait une jeune femme blonde, aux yeux violets. Elle semblait quelque peu perdue, ne sachant pas vraiment se qu'elle faisait ici et essayait de se faire la plus discrète possible. Juste à côté se tenait un personnage encapuchonné, il portait une dague au côté. Sans aucun doute l'un de ces malandrins qui espérait pouvoir piller quelque chose dans la maison. Je tâtai inconsciemment l'endroit où se trouvait ma bourse avant de bien resserrer le noeud qui la retenait à ma ceinture. Au milieu des deux gargouilles, demeurait l'un des personnages les plus mystérieux de la petite troupe. La peau pâle et les yeux soulignés de noir, il semblait sortir tout droit d'un cauchemar. Habillé d'une élégante armure de cuir noir, il observait ce qui l'entourait d'un regard dédaigneux. Je ne savais pourquoi, mais je sentais que je devais me méfier de cet homme.

Enfin, étaient aussi présents un homme et une femme qui venaient apparemment d'arriver ensemble, juste avant nous. L'homme était quelconque, muni de cheveux bruns, mi-longs et gras ainsi que d'une barbe de quelques jours lui donnant l'air fatigué. À la vue de sa mine renfrognée, on pouvait deviner qu'il n'était pas spécialement heureux d'être là, ce qui me mit la puce à l'oreille. Quel intérêt d'aller s'enfermer dans une maison toute la nuit si on n'en a pas vraiment envie ? Bref, je verrai bien de quoi il en retourne le moment venu. La femme arborait de longs cheveux gris, la faisant paraître plus vieille qu'elle ne l'était. Elle était toute souriante et tenait un instrument entre les mains. Tant mieux, j'adorais les ménestrels, ils adorent faire la fête et en plus, ils ont souvent beaucoup d'humour.

Milyah nous présenta, mais j'ignorai les autres pour l'instant, trop curieux des deux gargouilles que j'avais vu parler aux "convives" plus tôt.

"Dites, c'est marrant quand vous parlez l'une après l'autre comme ça ! Vous pouvez nous chanter une chanson ?"

> Le Hall d'entrée

Trà Thù

L’homme à la coiffure étrange se présenta sous le nom de Warren, non pas au voleur, mais sûrement à la jeune maîtresse du loup. Le champion de l’arène, quand à lui, lui répondit qu’il savait que le voleur le connaissait. Alors qu’il s’apprêtait à prendre la parole, l’homme qui était arrivé après lui se présenta sous le nom de Selen, puis de nouveaux arrivants firent leur apparition. Le premier fut un autre shaakt, Léandre, qui demanda ce qu’il se passait en ce lieu. Ce furent les gargouilles qui lui expliquèrent, après cela il accepta. Quand le demi-elfe reporta son intention sur le héros, il parlait avec d’autres. La phalange s’adressa à lui, elle s’appelait Adweinna, continuant sur sa lancé, elle parla avec les arrivants.

Ce fut ensuite le tour d’une jeune femme, sûrement une ynorienne au vue de son physique, elle ne devait pas être très vieille, peut-être même pas encore adulte. Elle possédait une arme des plus importantes attachées dans son dos, sur son épaule un drôle de petit être était présent. Elle déclina son nom, Milyah, et celui de son compagnon, Psylo. Celui-ci se permit un trait d’humour envers les gargouilles, leur demandant de chanter.

La rousse prit de nouveau la parole, son ton empreint de mépris poussa le bâtard de ne pas l’écouter. Lila prit ensuite la parole, révélant son identité puis questionna à propos des origines des gargouilles, ce à quoi répondit Selen en parlant de ce qu’il avait appris des légendes. Contre toute attente, le clochard se releva montra son origine shaakt, il se prénommait Nym, il semblait prêt à entrer. Trà décida de se présenter lui-aussi enfin à ceux qui l’entouraient.

« Je me nomme Trà Thù. Pour ce qui est de ma conversation précédente, je dois dire que vous avez bonne ouïe, par contre je ne connaissais que vos faits d’armes avant que vous ne vous présentiez. Quand à vous dame… Adweinna, je dois dire que vous avez un magnifique compagnon. »

Nandòr

Nandòr avait déambulé des heures durant à travers Kendra Kâr.

Il avait repéré quelques lieux intéressants qu’il ne manquerait pas de revenir visiter dans les prochains jours.

Son interminable marche finit par l’emmener devant une maison. Simple, certes, si on enlevait les deux grosses gargouilles qui trônaient à l’entrée.
Il aperçut également un petit groupe d’individus aussi différents les uns que les autres bavasser entre eux.

Nandòr haussa les épaules. Lui ne voyait rien d’intéressant, ou du moins rien qui ne valait le temps qu’il perdait à rester planter là.
Ce fut alors qu’il aperçut les mouvements des gargouilles.

(D’accord … Tu f’rais mieux d’aller te coucher, ça tourne pas rond chez toi !)

Mais ce fut alors qu’il lui sembla que quelques une des personnes présentes s’adressaient aux deux tas de pierre.
Intrigué, il se rapprocha de quelques pas pour tirer tout ça au clair.
Les gargouilles étaient bien vivantes ! Mais quel sortilège pouvait bien les animer ?

(Cette salop’rie de magie, j’y comprendrais décidément jamais rien !)

Curieux malgré tout, Nandòr se rapprocha davantage pour observer silencieusement l’étrange scène qui se déroulait sous ses yeux. Il arriva au niveau des derniers arrivants quand il se rendit compte qu’il s’était peut-être trop approché.
Après tout, ce qui se passait ici ne le regardait pas. Mais une attirance inexplicable l’avait tiré jusqu’au devant de cette maison alors, à présent, il voulait comprendre ce qui pouvait bien se tramer.

Il s’adressa alors à la personne la plus proche de lui, une jeune femme à la couleur de cheveux oscillant entre le roux et le blond et portant une armure. Il lui parla d'une voix grave - mais qui trahissait cependant une avide curiosité mêlée à une appréhension de connaître la réponse qui découlerait de sa question - sans quitter les gargouilles du regard.

« Comment est-ce possible ? »

Angèlique

Le dénommé Selen me répond, ne m’apprenant pas grand-chose si ce n’est que les légendes associent les trésors cachés et les gargouilles gardiennes mais la nouvelle est trop vague pour susciter l'espoir d'un butin fabuleux en moi. Quand je tourne mes yeux vers lui, je remarque une corneille, noire comme la nuit, posée sur son bras. Etrange… Je ne l’aie pas vu quand il est arrivé, d’où sort-elle ? Sûrement une sorte d’animal de compagnie qui était perché je ne sais où jusqu’à présent.

Le dernier venu, le lutin, se désintéresse du groupe, et s’en va demander aux statues animées de chanter. Visiblement, Trà ne sera pas le seul fou dans cette maison… Même si ce lutin à l’air moins dangereux. Je me demande si les gargouilles vont accéder à son étrange requête. Si c’est le cas, le spectacle devrait être amusant…

Alors que j’observe les statues, on s’adresse à moi : je me tourne pour voir un homme au teint blanc, rappelant celui de la phalange, les joues barrées par deux triples cicatrices, fixant les gargouilles en me demandant une explication. Il a dû arriver il y a un instant, et ne devrait pas tarder à relever le défi, comme les autres, après s’être remis de sa surprise. J’espère que les portes vont s’ouvrir d’ici peu, sinon on finira par avoir la moitié de la ville dans cette maison.

« Je ne peux pas vous faire une meilleure réponse que : « c’est magique ». Je dois avouer ne jamais avoir entendu parler de créatures pareilles. Je suppose qu’animer ainsi une statue demande un grand talent de sorcier, mais je n’en sais trop rien. »

Warren Duncan

Comment expliquer que je ne me suis pas souvenu que Adweinna m'a dit son nom … C'est vrai j'ai eu la mémoire courte sur ce coup-ci. Mais ce n'est pas dans mes habitudes pourtant d'être ainsi, je dois certainement être un peu perturbé par tout ce monde, cette bousculade de parole et de nouvel arrivant. C'est difficile à gérer tout ceci, pendant que d'autres parlent, d'autres arrivent, c'est trop rapide à mes yeux. En parlant d'arrivé, voilà un nouveau qui vient se présenter … A ma grande surprise il s'agit d'un shaakt, encore un comme si on en avait pas déjà assez d'elfe noir ici. Je ne savais pas que Kendra Kar était une principauté de Caïx …

Ce même elfe se présente sous son nom, Léandre. Alors là, quelque chose venu tout de suite en moi. Comme un 'présentie' sur cet elfe, son apparence physique était bien celle d'un shaakt, mais son visage me fît tout de suite penser à une personne 'peu commune' dans un certain sens … Bien que ce soit un homme en apparence, une chose me dit qu'il ne l'est peut-être pas comme cela en son intérieur … Il vaudrait mieux que je garde ça pour moi. Bref, après que j'ai décliné mon nom à Adweinna, je sens qu'elle est déjà agacé par moi, c'est dommage, moi qui voulais pour une fois juste faire de la sympathie au lieu de la drague. Sans plus tarder, après que Léandre se soit présenté et ai posé à l'assemblé une question sur leur raison d'être devant cette étrange maison, je suis surpris que ce soit Daio qui lui répond. Il ne le connait même pas, c'est juste un elfe noir comme lui … Décidément, lui et les shaakt c'est bien une autre culture.

Sur ce, Daio ne s'arrêta pas pour autant et me chuchota quelque chose à l'oreille. Je ne comprend pas tout de suite ce qu'il veut me dire, mais après quelques instants ses mots se mirent en place dans ma tête. Il me dit en quelques sortes qu'il était recherché à Caïx Imoros, et que ces autres shaakt étaient peut-être des taupes. Il me demande alors de surveiller ses arrières, au moindre élément suspect je le préviens. Ceci, j'aurai pu mal le prendre, je ne suis pas son garde du corps après tout, je ne pourrai rien faire si quelqu'un vient à lui donner un coup par derrière … Mais je le prend d'une autre manière, si il me demande cela c'est que quelque part il a confiance en moi, peut-être. Il me donne alors une tape amical puis se tourne vers cette 'Flore'. Son nom, cette jeune femme, me rappelle un peu ce que Daio m'avais expliqué sur son ancienne femme. Elle avait le même nom, mais moi personnellement … J'en ai un petit peu rien à faire. C'est vrai quoi, c'est triste pour lui, mais moi ça me regarde pas. Pour en revenir à tout ce monde qui m'entoure, je n'arrive plus à m'en sortir avec toute cette cacophonie ! Tout le monde parle en même temps, je ne sais plus où donner de la tête !

Que vais-je devoir faire alors … Je décide de couper court à tout ces problèmes inutiles, ils ne me sont pas indispensables après tout. J'ignore tout le monde qui parle sauf ceux avec qui je discute en ce moment, voilà, là c'est plus clair. Bien que j'entends encore leur voix me taper dans la tête, je les ignorent. Quand Daio m'a parlé de Caïx, ceci me rappela une vieille affaire qu'un vieux ami de très longue date a eu … Et cela m'est retombé dessus, peu avant que j'entre à l'obédience je l'ai appris … Sans pouvoir m'en empêcher, je donne alors moi aussi une tape amical sur l'épaule de Daio en lui rétorquant aussi simplement.

-"Ne t'en fait pas, moi aussi."-

C'est alors que je vis une autre arrivante. Elle se présente instantanément sous son nom, Milyah. Je n'ai jamais entendu ce prénom avant, c'est assez original. Je me retourne alors vers elle et vois quelque chose d'assez bizarre. Une toute petite créature est posé sur son épaule, une sorte de lutin à l'accoutrement assez spécial. C'est ce dernier 'élément' qui me décida à ne pas aller la voir, ou en savoir plus sur elle. Je sais que d'autres ont certainement dû poser des questions à d'autres personnes présentes, mais tellement je n'arrive pas à m'y retrouver et que je me concentre uniquement sur ceux avec qui je discute, je ne les ai pas entendu malheureusement … C'est alors que je me tourna à mon tour vers Flore, je la regarde attentivement, de haut en bas, puis proclame mon jugement dans ma tête avant de entamer peut-être un dialogue avec elle.

-(Je dirai que bon … Bah c'est une femme quoi … Je n'aime pas vraiment la couleur de ses cheveux, mais pour le reste … Elle est mignonne quand même.)-

Là je pensa alors que si cette Flore ressemblait peut-être à l'ancienne dame de Daio, il avait beaucoup de chance de ce cas. Bref, je décide à ce moment de moi aussi de tenter une approche vers cette ménestrel.

-"J'aime énormément la musique, c'est un excellent moyen de se divertir et de faire passer les mauvais moment … Un peu comme le rhum, mais moins dangereux …."- Je dis en souriant.

-"Je suis impatient d'entendre votre style, Flore !"-

Sur cette dernière phrase, je m'arrête alors et regarde cette musicienne, peut-être qu'elle me répondra. Il fût une époque, pas si lointaine d'ailleurs, où je voulais aussi faire dans la musique … Inventer un nouveau genre … De nouveaux instruments … Mais les circonstances à cette époque on fait que je n'ai pas pu, c'est donc pour cela que je voue une certaine admiration pour ces aritistes.

Gamemaster8 · **Inscription:** Lun 7 Sep 2009 04:57 **Messages:** 13066

19h00

Flore sourit à Daio et lui réponds toujours aussi aimablement :

« Mais le plaisir sera pour moi. »

Puis elle se tourna pour saluer les derniers arrivés, puis se tourna vers Amarante, mais cette fois au lieu d’ignorer les remarques d’Amarante, elle étira exagérément son sourire sans rien lui dire. Gardant mystérieusement ses réflexions. Toujours aussi sereine, elle pivota vers l'homme à la coiffure singulière:

« Rien de mieux que la musique, en effet, c'est ma raison de vivre.... Je n'ai pas vraiment de style, je change au gré du vent.»

Les gargouilles sourirent à Psylo et répondirent en cœur toujours sur le même ton moqueur :

« Oui, on pourrait, mais on ne le fera pas, le temps presse. »

Les portes de la maison s’ouvrirent enfin.

Les deux gargouilles se regardèrent complices puis se secouèrent et s’époussetèrent mutuellement afin d’enlever la poussière de roches qui les recouvraient. Vous découvrez qu’elles n’étaient pas de pierre et qu’elles vous avaient bernées. Elles étaient tout simplement d’hideuses bestioles qui avaient profité de votre crédulité pour vous jouer un vilain tour.

Avant de décoller, Mois vous dit rapidement :

« Moi à votre place, je choisirais bien vos amis, chaque pièce n’accueille que quatre personnes à la fois. »

Puis elles partirent en volant, sans demander leur reste.

C’est à ce moment, que la corneille lança un cri :

« Kro, suivez-moi » Sitôt ses paroles prononcées, elle prit son envol et se précipita vers la porte d’entrée et s’engouffra dans la maison.

((( vous pouvez poster encore ici, si vous le désirer ou vous pouvez entrer dans la maison dans le halle d'entrer que je vous ouvre à l'instant)))

Trà Thù

Un nouvel arrivant fit son apparition, Trà Thù commençait à trouver que ça faisait beaucoup. Une partie de ses cheveux sombres tombait sur son visage, lui aussi avait la peau fort blanche. Il possède également des cicatrices sur ses joues. Il s’adressa à Lila, lui demandant comment les statues pouvaient se mouvoir et parler. Celle-ci lui répondit qu’elle ne savait rien à leur sujet, car c’était la première fois qu’elle en rencontrait.

Répliquant à l’humour du lutin, les gargouilles annoncèrent qu’elles n’avaient pas le temps. La porte s’ouvrit. Les êtres de pierre se regardèrent et retirèrent la roche qui les recouvrait. Il s’avéra qu’elles avaient berné la foule et prirent leur envol sous leur forme hideuse, Mois annonçant qu’il faudrait se séparer. La corneille, elle aussi prit son envol pour entrer dans la maison demandant à ce qu’on la suive.

(Voilà que c’est l’oiseau qui parle ! bah on dirait qu’il n’y a pas d’autre choix que de la suivre, j’espère que ça ne sera pas une mauvaise décision.)

« Excusez-moi, mais je pense que je vais entrer maintenant que le chemin est libre. »

Quittant le petit groupe, où il se trouvait, le voleur se dirigea vers l’intérieur. Le shaakt, nommé Léandre, le devançant de peu.

Angèlique

Après avoir donné ma réponse, je me retourne vers les statues animées, qui ne chanteront finalement pas, par manque de temps d’après leurs dires. En effet, un instant après, les portes de la maison s’ouvrent enfin, sans intervention humaine visible. Alors qu’un frisson d’excitation me parcourt, ainsi qu’une pensée réprouvant une telle inconscience, je m’avance vers l’entrée ; du moins le ferais-je si le spectacle des gargouilles ne me retenait pas. Celles-ci se débarrassent d’une sorte de fine poussière, pour révéler une peau relativement plus banale. Ces créatures ne sont donc pas l’oeuvre d’un magicien et sculpteur habile… Enfin, la magie est peut-être tout de même intervenue pour créer leurs métabolismes peu courant.

Je me retourne une nouvelle fois, j’envoie quelques mots à l’homme au teint crayeux :

« Finalement, ces créatures n’étaient pas de pierre, il faut croire. Est-ce moins étonnement, je ne sais pas. Mais c’est au moins plus intrigant »

Un fin sourire étire mes lèvres. Mon voyage et les manigances de Trà Thù ont épuisé ma peur et mon inquiétude, et à l’instant présent il ne me reste plus que ma curiosité d’enfants, que les gargouilles ont su piquer. Alors qu’elle décollent lourdement, fouettant l’air de leurs larges ailes membraneuses, elles nous avertissent de choisir nos compagnons avec soin, affirmant que nous ne pourrons être plus de quatre dans une pièce. Cela me paraît étrange, mais la tromperie semble être leur domaine. Et je ne vois pas comment choisir en ne connaissant des personnes présentes que leurs noms... Quant à Trà, il est par trop déséquilibré pour que je puisse savoir s'il va m'aider une nouvelle fois ou non. On verra bien qui me suivra...

Alors que les créatures s’éloignent, j’agite le bras en signe d’au revoir, suivant un instant leurs vols des yeux. Mais à ce moment, une nouvelle voix me surprend, rappelant un croassement, nous intimant de la suivre. Je vois un instant après l’ombre noire qu’est la corneille de Selen passer, et s’engouffrer dans l’entrée. Drôle oiseau que voilà… Et son propriétaire doit pouvoir souffrir du même compliment. Enfin, je le questionnerai plus tard… La porte m’appelle. J’entre à la suite de Trà, de la phalange, de son loup toujours aussi flamboyant, et du Shaakt arrivé en dernier, Léandre.

Amarante

Finalement, une dernière personne arriva, un humain cette fois. Il avait l'air tout rabougri, cherchait à éviter le regard de tout le monde comme s'il ne se sentait pas à l'aise. Il avait raison de craindre les personnes présentes car au sein de l'assemblée se trouvait Amarante la future reine de ce monde qui comptait bien en faire un pauvre petit épouvantail ensorcelé. Encore un être abject qui n'avait pas sa place aux côtés de la jeune fille, de cette force de la nature qui comptait bien ne pas en rester là avec ces gens. Quant à Flore, elle se tourna vers la Plantureuse, lui faisant un sourire rayonnant qui mit fin aux désirs de la Belle, prête à lui sauter à la gorge pour changer ses lèvres en terrible moue qu'elle garderait à jamais dans sa tombe. Mais, la Rousse se tourna théâtralement, indiquant ostensiblement à cette soi-disant chanteuse qu'elle n'était qu'un pet de mouche dans l'univers.

Plus effrayant encore, une personne osa même la défier en lui posant une question qui fit changer le regard d'Amarante en une flamme iridescente. Comment ? Son nom ? Alors ils ne la connaissaient pas ? Elle qui pourtant prévoyait de les asservir ! Quelle horreur ! Tout ceci était incroyable, la Belle n'en revenait pas, mais ne se laissa pas abattre pour autant. D'un geste fluide de la main, elle fit s'envoler sa chevelure, sa cascade de cuivre, avant de se retourner vers le dénommé Selen :
«Amarante, vous ne risquez pas de l'oublier.» lui dit-elle sur un ton mystérieux.

Au moins, maintenant ils savaient, ils ne pourraient plus l'ignorer. D'ailleurs, ce prénom retentira comme le glas à chaque fois qu'il sera prononcé. Amarante marquera ce sol de son empreinte effroyable et chaotique qui réduira en charpie ces idiots. Oui, la Belle n'en fera qu'une bouchée, les réduira en poudres. Mais, un fait étrange attira l'attention de la Sulfureuse, les gargouilles changèrent leur apparence, laissant choir leur image rocailleuse pour leur imposer une image répugnante. Au moins, elle ne s'en cachait plus ce qui ne déplut pas à Amarante qui aimait savoir à qui elle avait à faire. Mais d'un autre côté ces bestioles s'étaient tout de même moquées d'elle ce qui l'ennuya quelque peu. Néanmoins, en s'envolant elles leur expliquèrent qu'ils allaient devoir choisir leurs amis car seulement quatre personnes ne pouvaient entrer dans une pièce à la fois. Comme si la Belle était venue dans cette bâtisse pour se lier d'amitié ! Quelle drôle d'idée !

Puis vint le moment où une corneille leur intima d'entrer dans la maison. Cette bestiole parlait donc le langage humain ce qui était plutôt surprenant ! Cela devait cacher quelque chose, un mystère qu'Amarante découvrirait à l'aide de son flair légendaire ! La Belle était prête à enquêter, désireuse de mettre à jour ce qui se tramait dans ce lieu étrange, dans cette antre malsaine dont Amarante se ferait une joie d'en faire son quartier général !

Morion

Le groupe en était à son onzième membres quand un nouvel arrivant fit son apparition. Un être au front baissé et légèrement recroquevillée sur lui-même. Il avait les yeux d'un bleu très foncé, peut-être un peu trop pour être réaliste. Ses cheveux noirs corbeau et mi-long en cachait une partie. Il s'approchait doucement, préférant analyser le décor et les protagonistes présents plutôt que de parler. Mais apparemment quelque chose le choqua puisqu'il demanda comment était possible que deux gargouilles de pierre puissent parler et remuer.

Bien sûr, si cette même chose m'avait alarmé à mon arrivée, je n'en avais en aucun fait part. Une seule réponse me vînt et c'était grâce à cette jeune personne qui disait s'appeler Lila. De la magie... Une bonne théorie... Parmi des milliers d'autre. Mais sur le coup, c'était ce qui semblait être le plus approprié à la situation.

Le groupe continuait ses habituels échanges de paroles et beau discours quand les portes de la demeure s'ouvrirent enfin ! Assis la où je l'étais, je pouvais voir un petit angle de la maison à l'intérieur. J'observais ce qui semblait être le hall d'entrée quand les deux gargouilles se secouèrent et firent tomber une bonne dose de poussière sur moi. Je ne demandais pas mon reste et me levais d'un bond. Quand je regardais leur envol, je m'aperçus, à mon grand désarrois, que ces soit dis-ante "gargouilles de pierres" étaient en réalité, des bêtes nauséabonde, issus dont ne sait quel monde. Une d'elle nous lança que nous aurions à bien choisir nos coéquipiers, car chaque pièce ne pouvait contenir que quatre individus. Je ne planchais pas plus ses des calculs superflus dans lesquels j'aurais pu me lancer et décida de laisser passer quelques personnes avant d'entrer à mon tour.

Quand je me décidais enfin à entrer, l'elfe noir nommé Léandre, les trois humaines, Lila, Adweinna et Amarante ainsi que le voleur Trà Thù m'avaient déjà précédé.

Maison des gargouilles

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