[Le Moulin] Arcam s'engouffra dans la taverne de Tulorim. A cet instant, l'endroit grouillait d'habitués et d'ivrognes titubant de part et d'autre des tables et des servantes préssées car sauvagement interpelées car les consommateurs assoiffés. Il n'eut pas de mal à s'assoir à une table adjacentes sans se faire remarquer. Sans perdre en disrètion, il déposa tout de même Myllénys sur la table.
Un tavernier s'approcha de lui et s'exclama :
"Qu'est-ce-que je vous sers, mon ptit?""Je prendrais un zythum s'il vous plaît." répondit Arcam en jetant quelques yus sur la table.
Plusieurs minutes s'écoulèrent sans que quiconque vienne le déranger. Arcam était en pleine réflexion sur ce qu'il allait faire, à qui il allait s'adresser, comment il allait faire pour trouver du travail ; en fin de compte cette bière lui fit le plus grand bien. Quant tout à coup, deux individus armés s'immiscèrent à sa table. A en juger par leur allure, il s'agissait de deux rodeurs étrangement audacieux. Le premier était armé d'une dague, et les petites fioles suspendues à sa ceinture laissaient penser qu'il l'empoisonnait avant de poignarder ses victimes. Le second portait un arc et un carquois sur son dos et paraissait plus fin et plus agile que son compagnon. Atteint d'un léger frisson, Arcam gardait la main posée sur son épée.
"Salut petit, tu es guerrier si je ne m'abuse."(Mon épée fait-elle si grande impression?)
"Oui c'est exacte. Que voulez-vous?""Te faire une offre.""Quel genre d'offre?""du genre... juteux... très juteux. Tu peux choisir de retourner la terre, de faire du pain, et balayer par terre ou encore de marcher dans la boue pour nourir les troupeaux et tout ça pour gagner une pincée de yus... ou...""ou quoi?""Tu touches...Tu touches le pactole." Le personnage était de plus en plus sérieux dans son regard.
"Toutes les semaines des navires commerçant débarque au port de Tulorim pour vendre leur marchandise, cette semaine un navire marchand, appelé "Le Condor", transportant des minéraux essentiels à la forge, viendra vendre son stock. Une fois leurs transactions effectuées ces navires repartent, mais bourrés de yus. Nous allons piller le Condor lorsqu'il repartira plein au as, au moment ou il passera la crique. Nous avons besoin d'un troisième homme sur ce coup, si tu es des notres tu touchera ta parts, et crois-moi, tu peux y gagner plus qu'en un ans de travail ici à Tulorim."(Ces individus sont suspects, dois-je leur faire confiance ? J'ai besoin d'argent, mon épée à besoin de sang, j'ai donc tout intérêt à accepter sous réserve de rester sur mes gardes avec ces deux gaillards.)Sur ces pensées, une seveuse passa à proximité de la table : elle avait le visage de Marra, sa mère. Bien que ce ne soit qu'une illusion, son regard triste, assombrit par la déception ébranla la détermination d'Arcam et le fit tréssaillir de honte.
"Alors tu acceptes?" insista l'homme.
(Mon dieu, il s'agit tout de même d'un pillage, je ne peux m'y résoudre.)A cet instant le barman qui poursuivait ses occupations présentait le visage de Kahl et regarda en direction d'Arcam, ce dernier ne peut s'empêcher d'apercevoir l'hallucination de son père. Kahl lui lanca alors une parole que lui seul pouvait entendre à cet instant :
"Tu es un faible... faible...faible..." Ce mot résonnait dans la tête du jeune guerrier comme un écho dans une caverne. A chaque intonation du mot "faible" lui arrivait un souvenir humiliant de son père provenant de différentes situations. La derrière vague parvenait à lui avec le souvenir d'un jeune garçon frappé par son père parce qu'il avait échoué à un duel d'un tournoi local. Frappé par ce souvenir, Arcam, plus déterminé que jamais, planta son épée à la verticale dans le sol et s'écria :
"J'accepte !"Il ne vit pas le mirage de Marra, qui pleurait en sanglot tout en continuant de faire son travail de servante.
"Très bien rendez-vous à la crique au levé du soleil pour que je t'explique les direcives, le navire part demain dans la matinée."Tandis que les apparences paternelles disparaissaient de l'esprit d'Arcam, les deux rodeurs quittèrent la table puis la taverne, laissant le fils de Wiehl se sentir absolument seul.