L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Manoir de la famille Belmont
MessagePosté: Lun 5 Aoû 2013 09:54 
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Manoir de la famille Belmont

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C'est le manoir de la famille Belmont, un clan moyen d'importance dans la région d'Exech. Ils ne cherchent pas réellement à prendre davantage de pouvoir, leurs propriétés actuelles sont apparemment suffisantes. Ils possèdent pas mal de terres, dont de nombreuses forêts de bois rares dont ils font commerce. Ils sont peu accueillants par nature, préférant rester entre eux. Ils ne sortent presque uniquement que pour des raisons commerciales ou politiques.

Selon les rumeurs, les fondations du manoir ne seraient pas de leur fait. Ils auraient simplement construit dessus lors de l'acquisition des terres, il y a plusieurs siècles. Il est bien entretenu, possède des douves et une tour de garde pour se défendre. Malgré tout, c'est davantage une construction ouverte qu'un donjon impénétrable.

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 Sujet du message: Re: Manoir de la famille Belmont
MessagePosté: Lun 5 Aoû 2013 10:16 
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Cette histoire débutait non loin des marais proche d'Exech. Une ville aux prises de clans en guerre pour le contrôle d'une cité laissée à l'abandon par son roi. De nombreux intérêts pécuniaires poussaient hommes et femmes à s'entretuer depuis bien trop longtemps maintenant.
Un clan mineur cependant restait à l'écart de ces guerres intestines, le clan Belmont. C'était une ancienne famille du pays, qui restait toujours entre eux et loin de la politique. Ils s'étaient installés proches des marais de la ville sur d'anciennes ruines. Ils avaient érigé alors un manoir formé d'un bâtiment principal et de deux plus petits secondaires. Par la suite, ils avaient construit un mur d'enceinte et des douves. Ce n'était guère pas comparable au château d'un roi comme Kendra Kâr, mais c'était tout à fait honorable.
La famille Belmont préférait rester entre eux et n'acceptait que très rarement des visiteurs extérieurs. Bien que la famille regroupait plus de cinquante personnes, ils étaient très à cheval sur la surveillance et la protection de ses intérêts. Comme beaucoup dans le pays d'Exech, ils gagnaient une véritable petite fortune en exploitant du bois rare, servant principalement à l'exportation.

Il faisait beau en ce petit matin au manoir Belmont. Le ciel bleu parsemé de quelques nuages était encore jeune. Il faisait frais, mais dans ces contrées plutôt arides cela n'allait guère durer bien longtemps.
Il était assez tôt le matin, le travail d'Armelle débutait aux aurores. Il était plus ou moins ingrat, cela dépendait des journées. Cela pouvait être simplement accompagné et écouté pendant des heures des discussions qui ne l'intéressaient pas du tout, ou encore des tâches ménagères de toutes sortes. Jamais elle ne rechignait aux travaux à faire. Elle connaissait pertinemment sa place, son devoir et la dette d'honneur de la seconde branche de la famille Belmont.

(Richard Belmont a tenté il y a de cela quatre générations de prendre de force le contrôle de l'artefact et de la famille toute entière par la même occasion. Il pensait avoir assez d'appuis et de soutiens pour réussir ce coup d'État, si on put dire. Cependant, seule une poignée de dissident le suivit. Ils furent alors pour la plupart éliminés, sauf quelques-uns qui se rendirent. Uniquement quatre personnes furent jugées innocentes de cette trahison.

C'est à la suite de cette sombre nuit que la seconde branche de la famille Belmont fut créée. Les dissidents de la révolte furent regroupés dans une même famille secondaire, par rapport à la première qui était dite noble, hors de tout soupçon. La garde de la clé des éléments, la fameuse relique, trésor de la famille Belmont, fut alors confiée évidemment à la branche principale. Par souci d'unité, nous sommes restés unis dans le devoir, car tous ne veulent que la même chose, la protection de cette relique. Si elle venait à être détruite ou mal utilisée, le monde entier sombrerait dans le chaos. L'existence même des êtres vivants intelligents serait alors menacée.

Nous avons certes des tâches moindres en tant que famille secondaire, mais très primordiales. Nous avons une dette morale face à cette nuit de révolte. Nous avons beaucoup à nous faire pardonner et faire amende honorable. Peut-être qu'un jour nous ne formerons à nouveau qu'une seule grande famille, mais en attendant nous devons protéger la branche principale. Nous devons l'aider et la soutenir de tous les talents dont nous disposons.
Nous nous sommes tournés vers les ténèbres et Thimoros, mais en étant constructif et pas seulement destructeur. Nous utilisons seulement des méthodes expéditives. La mission de la famille Belmont est bien trop importante.

Je sais ce que je dois faire, je connais ma mission, ma raison de vivre. Je protège depuis maintenant dix ans l'élue des étoiles à la grande destinée. Je dois m'entraîner très durement, beaucoup plus que l'élue ma cousine. Je dois devenir un parfait outil, sans que jamais elle ne le sache. Je dois la défendre, l'aider et que chaque moment de sa vie ne soit qu'une réussite. La résolution de la grande destinée en dépend. L'élue ne doit souffrir d'aucune gêne, blessure ou mauvaise rencontre. Cela serait trop bête de mourir à cause d'un orc alors qu'elle doit sauver le monde. )


Armelle était dans ses pensées en étant peu efficace dans l'entretien des plantes. Elle aimait à se remémorer d'où elle venait pour savoir où elle pourrait aller. Au moment où elle allait reprendre son travail, elle entendit des bruits de pas masculin approcher. Chaque membre de la famille Belmont était capable de se défendre ou plutôt de défendre l'artefact. Tous avaient reçu un entraînement martial ou magique plus ou moins poussé selon ses capacités. Elle n'était armée que d'un râteau, mais si c'était une personne qui n'avait rien à faire ici, alors cela devrait suffire.
Cependant, ce fut un homme âgé dans la cinquantaine qui fit son apparition. Il était habillé en cuir sombre avec deux lames à sa ceinture du même côté. Il était assez agile pour son âge, habitué à manier des armes telles que des rapières, des stylets ou autres armes à lames fines. Il n'avait guère fait d'effort pour marcher discrètement, ce n'était pas le but de l'exercice aujourd'hui. C'était son oncle, Francis Belmont. Il lui avait appris presque tout ce qu'elle savait sur le style de combat qu'elle utilisait. Il se contenta de hocher la tête dans la direction de la jeune fille sans prononcer un seul mot.

Ce fut alors dans le plus grand silence que tous deux parcoururent la petite cour jusqu'à l'entrée des catacombes. C'était un lieu sombre de perdition, qui datait bien avant la construction du manoir lui-même. Il y avait presque uniquement la famille secondaire qui osait y entrer. Ce n'était pas nécessairement dangereux, mais de mauvaises choses s'y déroulaient. Tous savait que de sombres choses se tramaient en dessous de leurs pieds, mais personne ne voulait réellement savoir ce qui s'y passait. Peut-être avaient-ils peur de découvrir ce qui s'y cachait ?
Pour Armelle, c'était son principal lieu d'entraînement martial. C'était à l'abri des regards indiscrets, presque toujours dans une obscurité des plus totales. Une simulation parfaite de la nuit noire sans lune. La jeune fille se devait d'être efficace par tous les temps jour comme nuit, été comme hivers.
Les catacombes étaient des suites de couloirs principalement creusés dans la roche en souterrain du manoir. Des étais en bois consolidaient les obscurs passages éclairés par de faibles torches de-ci de-là. Il y avait une odeur rance de pourriture humide qui avait envahi depuis fort longtemps ces lieux. Son oncle semblait connaître le moindre recoin de ses désagréables sous-sols. Il la guidait toujours plus loin dans une salle qui avait été préparée tout spécialement pour l'entraînement à la discrétion.

C'était une vaste salle sombre qui était éclairée par le faux plafond en forme de damier. Le faux plafond était comme un échiquier régulier, sauf que les cases blanches du faux plafond s'étaient transformées en sources de lumière grâce aux torches installées. Le sol de la salle était en terre battue, tout ce qu'il y avait de plus discret. Son oncle lui dit alors de l'attendre à l'entrée. Quant à lui, il se dirigea vers une estrade d'où il dominait la situation.
Ce n'était pas quelqu'un de très communicatif, il faisait dans l'efficace et pas dans les sentiments. Depuis sa plus tendre enfance, Armelle avait été entraînée comme un homme, comme une guerrière. Aucun cadeau ne lui avait été fait. Sans attendre davantage, son oncle s'avança partiellement dans la lumière d'une torche afin de montrer un petit sablier.

" Tu as maintenant deux minutes pour m'impressionner. Parcours la salle jusqu'à moi sans que je te voie, le bruit n'a pas d'importance dans cet exercice. "

L'oncle inversa alors le sablier sous ses yeux. Il lui faisait face, la moindre erreur serait éliminatoire. Avec lui, il fallait toujours que cela aille vite et fort. Comme il disait souvent, en plein danger, tu crois que tes ennemis te laisseront le temps ?
Armelle reçut une décharge d'adrénaline qui lui parcourut le corps. Elle s'avança rapidement dans une partie d'ombre sur la terre battue. Elle n'avait pas trop le temps de réfléchir au meilleur passage, alors elle irait tout droit vers les escaliers de l'estrade.
Si la jeune fille y allait doucement, elle avait à peine la place de passer sur le côté entre deux carrés sombres qui se chevauchaient. Elle savait pertinemment que le moindre faux-pas dans la lumière et c'était la fin. C'était sans doute la meilleure façon de ne pas se faire voir, mais certainement pas la plus rapide. Son regard allait et venait entre le sol et le sablier qui ne l'attendait pas. Son cœur battait la chamade comme un fou au fur et à mesure que le temps s'égrainait. Elle essayait de garder le contrôle de son corps qui commençait à trembler d'angoisse et d'excitation.

(Je n'aurai jamais le temps si je continue comme cela, je dois jouer le tout pour le tout !)

Armelle arrivait à peine au premier tiers de la pièce alors que la moitié du sablier s'était déjà écoulée. Elle se décida à se concentrer que sur le sol, parcourir le plus rapidement possible sans marcher dans la lumière. Elle savait fort bien que cela ne suffirait jamais à parcourir toute la pièce en si peu de temps. Il ne resta plus qu'une poignée de secondes avant que le sablier ne soit totalement vide. Son oncle sortit une petite arbalète à une main en bois blanc nacré, un carreau était déjà armé et prêt à servir.
Il ne restait plus qu'une seule dalle de lumière à éviter, soit deux longs et périlleux passages. Au lieu de sa technique précédente, elle commença à courir en plein milieu de l'ombre tout droit vers la partie éclairée. Elle se baissa pendant sa course afin de prendre à deux mains un maximum de terre. Puis elle l'envoya dans la direction de la torche à la dernière limite. Par chance, la torche s'éteignit rendant la petite zone à l'obscurité. Elle courut à en perdre haleine les derniers mètres qui la séparaient de l'estrade où se tenait son oncle. Il fut si surpris de la technique improvisée, qu'il ne put s'empêcher de rire en secouant la tête. Il laissa cependant son élève en finir avec cet exercice.
Armelle n'en pouvait plus, tout son corps était tendu au maximum. Elle avait mal dans les jambes, mais elle ne pouvait pas échouer devant un simple escalier. Elle tenta d'ignorer les alarmes naturelles de son corps qui lui criaient de s'arrêter là. Elle monta alors quatre à quatre les marches dans un bruit cacophonique. Elle s'écroula le souffle coupé aux pieds de son oncle lui tapotant la cuisse pour tout signal. Elle était incapable de parler, complètement prostrée à genoux en essayant de reprendre son souffle.

Son oncle sourit légèrement se remettant bien vivement de la surprise. Il joua légèrement avec son arbalète contre la rambarde de l'estrade. Il hocha la tête avant de commencer à parler.

"Très original, je dois bien l'avouer, mais ça à marcher. Par contre, les gardes qui ont vu du sable s'envoler tout seul ont trouvé cela étrange et ils ont tiré, mais n'ont rien trouvé".

À ce moment-là, il montrait du doigt la torche que son élève avait éteinte. Armelle regarda par réflexe dans la même direction. Elle n'eut pas du tout le temps de réagir lorsqu'elle entendit le bruit mécanique de l'arbalète de son oncle. Elle ouvrit de grands yeux et se prit le mini-carreau dans la cuisse droite. Elle plaqua sa main sur sa bouche afin de s'empêcher de faire trop de bruit. Elle était tétanisée, totalement surprise par cette blessure. Heureusement, l'arbalète utilisée avait une faible puissance et la munition armée était faite pour ne pas trop faire de dommage. Elle respira à toute vitesse sentant une douleur immense dans toute sa jambe.
La jeune femme tourna alors ses yeux dans la direction de son oncle, mais sans aucun reproche dans son regard. Elle avait réussi, mais en faisant une faute. Dans la vie réelle, elle aurait pratiquement échoué, ne pouvait plus ainsi accomplir sa mission auprès de l'élue. Francis hocha la tête, totalement ravi par cette réaction parfaite selon lui. Il jeta aux pieds de son élève un tissu et une bande pour se soigner. Elle devait se débrouiller seule, car pendant sa mission personne ne viendrait à son aide.
Avant de partir de la pièce, l'oncle glissa une dernière phrase.

" Cela suffit pour aujourd'hui, tu n'en peux déjà plus. Tu m'as beaucoup déçue, j'attendais beaucoup mieux de toi. "

Puis il partit laissant totalement seule la jeune fille à son tourment.

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Dernière édition par Armelle le Mer 7 Aoû 2013 11:24, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Re: Manoir de la famille Belmont
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Armelle était seule maintenant dans la pièce sombre. Elle resta quelques longues secondes avec la main sur sa bouche afin d'être certaine de ne faire aucun bruit à cause de la douleur. Elle était légèrement essoufflée suite à la blessure. Elle pencha la tête et découvrit que le mini-carreau planté dans la cuisse était en bois, il n'y avait aucune pointe heureusement. Elle connaissait fort bien ce genre de munitions.

(Tant que le carreau est dans ma cuisse, au moins ça ne saigne pas trop, ça fait un point de compression naturel. Il me manque encore une dernière chose ...)
La jeune humaine devait faire avec les moyens du bord. Elle dut mettre tout le poids de son corps sur sa jambe valide et se tenir à la rambarde de l'estrade. Elle attrapa légèrement tremblante une torche pas loin, puis se posa à nouveau par terre lourdement. Elle savait fort bien que son temps n'était pas illimité. Peut-être qu'il était là à attendre de l'autre côté de la porte. Peut-être qu'il était en ce moment même en train de surveiller ce qu'elle était en train de faire.
Armelle prit alors la bande de tissu sur le côté d'une main, afin de la presser autour du carreau planté dans sa cuisse droite. Son oncle l'avait certainement fait exprès, ce n'était pas sa jambe d'appui. Elle saisit de sa main de libre le carreau d'une main ferme. Elle serra les dents fortement en plissant les yeux, elle connaissait cette douleur.

"HMMMMMMMMM !"

Fut l'unique son étouffé que l'on puisse entendre. La plupart des blessures qu'elle recevait étaient plus ou moins de ce style-là. C'était de parfaites simulations de ce qu'elle pourrait vivre plus tard dans une situation réelle. Elle pressa rapidement la bande contre la blessure béante qui commençait à saigner abondement. Elle savait que personne ne viendrait l'aider, elle était seule.
Avant de ne plus avoir le courage, Armelle attrapa de sa main légèrement tremblante la torche encore allumée. Elle retira la bande et pressa le bout incandescent contre sa plaie. Elle frappait lourdement de sa jambe valide contre le sol, afin de s'empêcher de crier une nouvelle fois. Elle sentit qu'elle était sur le point de défaillir à cause de la douleur à vif. Elle lâcha la torche qui roula sur le sol.

(Concentre toi ... concentre toi bon dieu ! )

Armelle se pinça fortement afin de ne pas tomber dans les pommes, elle ne pouvait se le permettre. Cela ne faisait que partie de son épreuve, il y en aurait d'autre avec des salles certainement beaucoup plus difficiles. Elle n'avait pas fini de se soigner, sa blessure était à l'air libre. Elle faisait que comme elle pouvait, elle n'avait pas trop le choix en même temps. Elle prit le premier morceau de tissu et le pressa contre la blessure. La jeune archère eut un léger sursaut au contact mais pas davantage. Elle fit ensuite plusieurs fois le tour très serré autour de sa cuisse, finissant par glisser une de ses épingles à cheveux pour bloquer le tout.
La petite brunette se leva comme elle pouvait en s'aidant de la rambarde de l'estrade. Elle prit quelques secondes pour s'habituer au frêle équilibre qu'elle avait. Elle tenta d'avancer tant bien que mal vers la porte de la sortie, rien ne saurait lui être épargné.
Cet exercice n'était pas anodin du tout. Il était la suite d'années de formations diverses depuis sa plus tendre enfance. Jamais son oncle n'avait fait le plus petit geste pour l'aider. Si elle se trompait, c'était de sa faute, aucune excuse à cela. Ce matin encore, elle ne savait pas que cela allait lui arriver. Tout n'était qu'une surprise. Elle avait juste l'information que son épreuve finale, comme un passage à l'âge adulte était pour bientôt. Elle se devait d'être prête à tout moment.
À ses débuts, Francis Belmont voulait l'entraîner aux lames. Elle apprit donc à les utiliser, les mouvements de base uniquement. Cependant, son corps de jeune fille n'était pas adapté aux lourds poids des épées ou des haches. Ce fut alors très rapidement abandonné lorsque l'on découvrit la dextérité dont la petite fille faisait preuve. Un arc ou même une arbalète était plus léger et pratique qu'une épée dans son cas. Au milieu des leçons de cuisine, de nettoyage, de gestion d'une maison, se profilaient en secret des leçons martiales, d'herboristerie, sur les poisons et les différentes façons de tuer.
Cette petite fille devait être le plus efficace possible le plus tôt possible, car il était impossible de savoir quand le danger pouvait subvenir pour l'élue. Elle était malgré tout dans une relative sécurité tant qu'elle restait entre les quatre murs du manoir Belmont. Tous savaient qu'elle n'y resterait pas longtemps. Un jour prochain, elle serait amenée à en sortir et poursuivre sa grande destinée.

Cependant, quelque chose n'allait pas, une impression étrange. Sa tête lui tournait légèrement, déjà le manque de sang ? Non, ce n'était pas cela. Sa vision se troublait légèrement par moments. Sa bouche était pâteuse et sa gorge sèche. Lorsqu'elle se toucha le front avec une impression de froid terrible, il n'y avait plus aucun doute dans son esprit. C'était un empoisonnement, le carreau sans doute était imbibé de poison. C'était d'une perversité sans pareil, mais encore une fois elle n'en dit rien du tout. Elle acceptait cet état de fait. Son oncle l'avait empoisonnée, mais malgré tout elle devait poursuivre sa route quoi qu'il lui en coûte.
Armelle arriva difficilement jusqu'à la porte en traînant sa jambe droite comme un poids mort. Elle ne se sentait pas bien du tout, le poison faisait effet. Elle avait si froid et chaud en même temps, elle avait si soif. Elle connaissait ses symptômes parfaitement pour avoir déjà testé plusieurs poisons mineurs.
Armelle eut juste le temps de tourner la poignée de la porte, lorsqu'elle s'évanouit en tombant lourdement sur les quelques marches qui la séparaient de l'air libre. Un voile sombre recouvrit rapidement sa vue, elle n'arrivait plus du tout à bouger ni même à prononcer un seul mot. Elle ferma alors les yeux en pensant que cela était le dernier, personne ne savait qu'elle était là à part son oncle. Il semblait être déjà loin.

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Dernière édition par Armelle le Mer 7 Aoû 2013 11:23, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Re: Manoir de la famille Belmont
MessagePosté: Lun 5 Aoû 2013 10:18 
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Armelle se réveilla dans son lit à sa plus grande surprise. Elle reconnut sa chambre dans les combles du manoir assez facilement. C'était une pièce assez petite, mais elle n'avait guère le temps de passer beaucoup de temps ici. Il n'y avait que le strict minimum, un petit lit d'une seule place, plusieurs bougies, des outils pour la taille du bois de précision. Avec le peu de temps libre dont elle disposait, la jeune fille essayait toujours de fabriquer ses propres flèches. Toujours à la recherche de tailler la flèche la plus droite possible. Les pointes de la flèche étaient directement taillées dans la flèche elle-même. La recherche de plumes était tout aussi importante, cela donnait à la flèche la possibilité de trancher l'air sans partir n'importe où. Dernièrement, c'étaient des plumes de corneilles, assez sombres et assez efficaces. Le souci majeur était la rareté dans ce pays assez désertique.
L'archère bientôt émérite vivait avec ses parents, des membres de la famille Belmont eux aussi bien entendu. Son père était Henri Belmont, son occupation principale était les forêts de bois rares. C'était la principale ressource financière de la famille Belmont, il fallait bien gagner beaucoup d'argent pour entretenir le manoir et toutes les personnes vivants dedans. C'était un fort gaillard habitué aux travaux manuels en forêt. Il avait des cheveux bruns taillés courts sans une réelle coupe. Comme la plupart de la famille Belmont, il venait de l'ethnie Wiehl. Par conséquent, son père avait les yeux bleus brillants comme elle.

"Non, non, ne te lève pas. Tu dois encore être faible."

Entendit alors Armelle lorsqu'elle tenta de s'asseoir sur son lit, c'était une voix féminine qu'elle connaissait fort bien. Elle se fit rabattre au fond du lit gentiment, elle était encore faible.

"Je n'ai plus dix ans maman, j'en ai dix-sept. Je serais très bientôt une adulte responsable et en plus je n'ai pas le temps de rester là oisive."

La jeune femme tourna alors la tête dans la direction de cette voix, c'était bien celle de sa mère, Angela Belmont. C'était une femme plutôt gracieuse malgré son rôle officiel de servante. Cependant, c'était une magicienne douée dans la magie de la terre. En effet, chaque membre de la famille Belmont était obligatoirement entraîné dans un domaine spécifique et utile pour le clan. Elle était bien fluette par rapport à son mari, elle s'occupait davantage de la maison qu'autre chose. Elle soignait tous les petits bobos de la vie de tous les jours. Elle était habituée à retrouver sa fille blessée sans avoir généralement d'explication valable. La mère d'Armelle n'avait jamais posé la question pour avoir une réponse. Elle savait que cela avait un but pour la famille, que c'était dangereux, que sa fille ferait sans doute de grandes choses dans le futur.

"Que s'est-il passé ? "

"Francis t'a ramené en disant de te faire boire des herbes qu'il a amenées avec lui. Il m'a dit que tout irait bien. Il m'a aussi dit de ne pas te dire tout cela, mais je me doutais que tu poserais la question. Je suppose également qu'il doit se douter de cela, lui et ses secrets ... fais comme si tu ne savais rien, je te pris."

Armelle posa une main sur son front en plissant les yeux. Elle sentait bien tout son corps qui était comme encore légèrement engourdi. Sa jambe droite se rappela à son bon souvenir. Elle avait déjà oublié sa blessure. La jeune femme grimaça légèrement en se retenant au maximum se tournant davantage sur sa jambe gauche.

" J'ai changé ce bandage également, ce n'était pas trop mal pour une débutante comme toi. Je suppose qu'il est inutile de poser la question d'où cela peut bien provenir ? "

"Je suis tombée dans un escalier ... "

Répondit alors Armelle sans aucune espèce d'hésitation dans sa voix, elle avait été bien entraînée. Elle venait peut-être seulement de se réveiller, mais elle n'avait certainement pas oublié l'essentiel.

"Tu as dormi presque une journée entière tu sais ? Tu devrais faire attention, mais tu es en bonne santé. Évite seulement de lécher de la mousse vénéneuse sur les marches de l'escalier la prochaine fois."

Dit alors pleine d'humour sa mère se croyant intelligente. Elle avait fort bien compris qu'elle ne pouvait rien dire du tout, mais c'était plus fort qu'elle. Armelle n'était pas du genre à aimer ne rien faire. Dans une maison pareille, il y avait toujours quelque chose à faire. Elle se leva lentement cette fois-ci, sa tête lui tournait légèrement et ses jambes étaient un peu flageolantes. Elle prit quelques minutes pour s'habituer avant d'aller à son travail habituel. On était en pleine après-midi, elle irait par conséquent faire le tour de la maison pour la nettoyer.
La seconde partie de la famille Belmont était au courant qu'Armelle était spéciale, mais personne de la première branche. En tout cas, personne de sa connaissance. Elle se massait tranquillement la cuisse en avançant étrangement, lorsqu'elle croisa son oncle.

"Eh bien, remit ? En forme ?"

"Cela ira pour le mieux mon oncle."

" Fort bien, fort bien. Repose-toi, c'est tout aussi important de se reposer que l'entraînement."

"Bien entendu mon oncle"

Il partit bien vite sans demander son reste. Armelle poursuivit alors son chemin vers les cuisines, elle avait dormi pendant longtemps et elle avait faim. De plus, elle avait des forces à reprendre, elle avait abondamment saigné. Il n'y avait pas grand monde dans la cuisine à part deux personnes qui faisaient de la vaisselle, c'était sûrement le reste du déjeuner. Elle les salua avant de faire rapidement le tour des plats vides, il y avait une marmite encore bien remplie d'un ragoût avec de la viande et quelques légumes. C'était exactement ce dont elle avait besoin.
Sans rien demander à qui que ce soit, après tout elle était chez elle, Armelle prit une auge et la remplit à ras bord de viande, de sauce et quelques légumes. Elle connaissait ses besoins, elle savait que les épreuves ne seraient finies que quand son oncle le lui dira. Le problème était de savoir quand. La belle brune mangea avec appétit toute son écuelle sans lever une seconde son nez de son assiette. Les deux autres étaient extrêmement calmes, ils ne parlaient pas pendant leur travail. C'était d'un ennui mortel. Si bien que ce fussent plusieurs voix bruyantes qui la réveillèrent. Elle ne savait pas trop ce qui s'était passé. Son écuelle était totalement vide, elle avait dû s'endormir peu après son repas. À voir la lumière dehors, cela devait être les cuisiniers pour le dîner qui étaient en train d'arriver.

"Bon alors l'annonce, c'est pour bientôt il parait ?"

" Oui j'espère, depuis le temps que l'on en entend parler de cette histoire. Tout cela sera bien plus aisé après !"

"Oui, et puis cette petite, elle a tout de même le droit de tout savoir"

"Tu rêves, ils ne diront pas tout, c'est évident. C'est que l'on aime le mystère de part chez nous !"

Ce fut alors que les deux compères, deux hommes, entrèrent dans la cuisine en riant bruyamment. Ce n'était guère les habitudes d'Armelle de dormir en cuisine, ce n'était pas un lieu qu'elle appréciait beaucoup. Quand on lui demandait, elle s'exécutait mais pas plus que de raison. Les deux cuisiniers eurent alors un léger blanc pendant deux secondes. Ce furent les secondes les plus longues qu'elle vécut alors. Puis comme si de rien n'était, ils lui posèrent donc une question.

"Ben alors ? qu'est-ce que tu fais là ? Ne me dit pas que tu as flemmardé toute la journée ?"

"Je crois qu'après le repas, je me suis endormi ici."

"Bon et bien alors tu vas faire le service de ce soir pour la peine. Chacun doit faire son travail ici, même les jeunes filles qui poussent comme toi."

Armelle préféra ne pas se poser la question, si la personne dont ils parlaient était bien elle. Jamais, elle n'aurait de réponse, alors il était inutile de se torturer davantage. Les réponses arriveraient d'elles-mêmes quand il sera temps. Elle était toujours comme cela, et les mystères pour un oui ou pour un non étaient monnaies courantes. Elle hocha la tête et obtempéra sans discuter.
La jeune femme toute la soirée amenait plat sur plat pour la famille Belmont réunit. Famille principale comme secondaire mangeait sous le même toit au même moment. Par principe, le chef de famille se servait en premier, sinon il n'y avait pas vraiment de règle. Elle essayait de cacher la blessure qu'elle avait à la jambe droite, qui la lançait légèrement. Sans doute que sa mère avait fait de la magie pour améliorer la guérison. Cela aurait pu rester pendant une voir deux semaines.
Quelques regards cependant se faisaient plus qu'insistant sur la jambe plus fatiguée que l'autre. Elle prit congé assez tôt afin d'aller se reposer. Une dure journée de travail pointait le bout de son nez. Elle voulait être prête. La jeune fille alla rejoindre rapidement son lit en s'endormant dessus sans crier gare.

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Dernière édition par Armelle le Mer 7 Aoû 2013 11:23, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Re: Manoir de la famille Belmont
MessagePosté: Lun 5 Aoû 2013 10:18 
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Armelle se fit réveiller par son oncle lorsque le début de l'aube pointait à l'horizon. Il la secoua légèrement en la regardant pleine de reproches. Cependant cette fois, il n'était pas armé. Immédiatement, elle ouvrit les yeux comprenant son erreur, elle hocha la tête lentement en se levant.

(Pourquoi je ne l'ai pas entendu approcher ? Je n'aurais pas dû être surprise. Si cela m'arrive pendant que je protège l'élue, cela peut nous être fatal. On peut penser que je suis fatiguée, sans doute pour cela que je ne l'ai pas entendu arriver.)

La jeune demoiselle un peu dans ses pensées se leva rapidement de son lit. Elle avait encore les habits de la journée précédente sur les épaules. C'était une simple robe de servante, vraiment rien de spéciale. Son oncle observait les bras croisés ses moindres mouvements d'un regard neutre. Il était impossible de deviner ses pensées, mais sa présence ici ne faisait aucun doute. Il voulait dès maintenant que je passe la prochaine épreuve. Il fit un mouvement de tête sur le côté avant de parler d'une voix basse.

"Dépêche-toi de te mettre en tenue, rejoins-moi dans la même salle. Nous n'avons pas de temps à perdre et le temps tourne."

Son oncle la regardait commencer à se déshabiller pendant un court instant avant de partir en fermant doucement la porte. Armelle n'était pas du genre pudique, elle ne pouvait pas se le permettre. Si en pleine nuit ils étaient attaqués, il était impossible de demander que l'on tende un drap le temps que madame puisse se changer. Elle se devait d'aider l'élue en toutes circonstances. C'était l'esprit militaire qui guidait la toute jeune femme. Elle se déshabilla rapidement, mais sans pour autant abîmer sa robe de dame de compagnie. Comment aurait-elle pu expliquer qu'une simple servante s'écorchât tous les jours.
En moins de temps qu'il en faut pour le dire, elle était prête en tenue. Ses vêtements étaient sombres entre le noir et le bleu nuit. L'intérêt était d'être le plus discret possible, passer d'ombre en ombre et frapper sans jamais se faire voir de quiconque. C'était du cuir matelassé, peu résistant mais d'une incroyable souplesse. Selon la situation, elle devait rapidement monter en hauteur sur un toit par exemple, comme ramper jusqu'à être derrière le combat pour empoisonner quelqu'un qui combattrait l'élue ou encore empêcher des éventuels renforts d'arriver.

Aux mots de son oncle, La jeune femme savait qu'elle avait un temps limité pour le rejoindre. Elle ne sentait presque pas la blessure à sa cuisse. Elle se douta cependant que si un grand effort devait être fourni, elle sentirait tout de même sa blessure. Elle était plutôt en forme ce matin grâce à un corps jeune et vigoureux. Tout le manoir dormait encore, il s'agissait d'être discrète de toute façon. Elle portait la tenue adéquate pour cela.
Armelle commençait à connaître fort bien certaines parties des catacombes. C'était un dédale de chemins et de pièces, qui dataient de bien avant l'arrivée de la famille Belmont. Elle ne savait pas trop d'ailleurs si tout avait été exploré. Cependant, la famille Belmont était là depuis des générations maintenant, depuis le temps cela devait être fait. Elle lutta contre sa curiosité d'en savoir plus, elle n'avait pas le temps pour cela.
La jolie brune faisait des pas rapides et allongés en essayant de ne pas trop faire de bruit. Son objectif était de rattraper son oncle, elle marquerait sans doute des points précieux. Ce n'était guère une compétition, mais davantage un entraînement très sérieux dans des conditions réelles.

Francis Belmont allait ouvrir la porte de la salle de la première épreuve, quand sa jeune élève arriva comme une fleur derrière lui. Il hocha la tête lentement comme pour montrer son appréciation. Il n'était guère démonstratif dans ses méthodes d'apprentissage. Selon lui, si quelqu'un s'entraînait depuis fort longtemps à faire quelque chose, heureusement qu'il était devenu compétent. C'était tout ce qu'il y avait de normal.

"Retiens une chose importante, tu dois toujours avoir sur toi de quoi arrêter un poison. Je sais qu'il y en a beaucoup de différents et que peu de tes adversaires en utiliseront, mais tu dois être prête à tout. Je ne serai pas là pour t'aider une fois hors de ses murs."

Son oncle la regarda pendant quelques secondes après avoir parlé, afin d'être certain d'avoir été compris. Sans un autre échange de leurs parts, ils rentrèrent tous deux dans la première salle. Elle ne put s'empêcher de regarder dans les escaliers, là où elle avait dû s'écrouler pendant l'espace d'un regard appuyé. Son professeur la regarda et sans rien dire secoua la tête en soupirant. Elle n'avait guère été très discrète. Elle hocha la tête en se mordillant une lèvre.

(Si j'agis étrangement, on pourrait se poser des questions. Si on se pose des questions alors c'est un risque de se faire découvrir. Il est inutile de donner des indices de soi-même. C'est un simple escalier, personne ne le regarderait de cette façon sans en avoir une histoire spéciale.)

Armelle se faisait sa propre leçon dans sa tête. C'était sans doute ce que lui aurait dit son oncle. Il était dur, sans aucune espèce de pitié, mais elle savait qu'il tenait à elle. Après tout, il l'avait sauvé de l'empoisonnement quelques jours auparavant. Ils traversèrent la pièce rapidement afin d'aller à la porte du fond. C'était devant cette porte que son oncle se tenait pendant de la première épreuve.
Ils entrèrent dans la salle de la seconde épreuve. Toute la pièce était éclairée par de multiples torches. Cette fois-ci, il ne devait pas s'agir d'être furtif. Le sol était étrange, il était composé de carrés de même taille, mais de matière ou revêtement différents à chaque fois. Il y avait une suite de colonnes en pierre au centre de la pièce, quatre d'un côté et quatre de l'autre qui se faisaient face. Entre les deux lignes de colonnes, il y avait au moins dix mètres qui les séparaient. Entre chaque colonne de chaque ligne, seulement trois mètres d'espace. Traversaient alors en largeur des revêtements de sols qui se composaient en trois matières bien différentes sur quatre lignes en transversale des colonnes des deux lignes.

" Tu vas donc devoir rejoindre l'élue sans te faire repérer. Tu dois choisir le plus rapide et le plus silencieux des passages. Jamais personne ne doit soupçonner ta présence."

Son oncle lui dit cette simple phrase en la regardant faire. Il paraissait comme un bloc de glace, aucune émotion ne transpirait de lui. Il avait toujours été comme cela aussi loin que remontaient ses souvenirs. Il y avait quatre cordes qui pendaient devant son oncle, qui était toujours à côté d'elle.

(Qu'est-ce que cela peut bien être ? Certainement pour déclencher un piège, il en est friand. Après il ne doit avoir qu'un seul chemin parfait et d'autres plus ou moins bruyants. Je dois bien observer les choix que j'ai. )

Armelle commençait à réfléchir quel chemin prendre, mais son oncle gardait une forte pression sur elle. Il n'était pas question de perdre du rythme, après tout le temps était compté.

" Allez, c'est parti, tu dois te dépêcher. Le combat ne va pas attendre. Tu as le droit à trois dagues de lancer, pas davantage."

Il pointa d'un doigt trois petites lames de métal discrète et efficace. On pouvait facilement répandre un poison le long, et ce genre de lames s'enfonçait facilement dans un corps. Il faudrait faire un examen du corps en détail pour s'en apercevoir.
C'était le signal du départ de l'épreuve. Cette fois-ci, son oncle ne s'en cachait pas du tout. Il avait en main la même arbalète que le jour précédent, mais avec un carreau en métal cette fois-ci. Si elle devait faire une erreur à nouveau, cette munition n'allait pas lui faire de cadeau.
Armelle s'avança à pas de louve comme elle le pouvait en face de la première ligne. Elle savait que si elle ne se dépêchait pas, cela allait barder pour elle. La jeune femme ne savait pas trop d'ailleurs si son oncle lui ferait de cadeau ou pas. Peut-être y avait-il une autre jeune fille de rechange qui s'entraînait quelque part ? Après tout d'après ce qu'elle savait, elle n'avait rien de spécial.
Il se trouvait devant elle trois différents revêtements. Le premier était apparemment un dallage de pierres sombres. Cela dépendait de son type de chaussures, là elle portait de petites sandales. Ce n'était pas nécessairement le meilleur choix. Le deuxième était certainement un mur en torchis à l'horizontale. Il était certain que c'était comme se faire un petit scénario. Le dernier passage possible était de la terre détrempée, proche de la gadoue. Il était impossible de passer par là, elle laisserait trop de traces par la suite.
Armelle prit alors avec sa main droite les trois lames en éventail. Elle se mit à courir le long du mur qui était légèrement mouillé. Selon le scénario, elle n'avait pas trop le temps de se poser. Cependant, elle faisait tout ce qu'elle pouvait pour faire le moins de bruit possible.
À peine avait-elle finit de traverser le mur, qu'un carreau d'arbalète siffla pas loin de sa tête. Son oncle avait dû actionner une des cordes qui pendaient devant lui. Ce n'était pas passé loin, en tournant la tête vers le piège, il y avait une cible dissimulée dans une forme vaguement humanoïde. Tout en continuant d'avancer, la jeune femme prit une des dagues de sa main droite et la lança vers la cible dans un léger sifflement. La lame se planta au niveau du ventre, assez juste de passer à côté. Elle grimaça légèrement, mais elle n'avait pas trop le temps de s'apitoyer sur son sort. Elle aurait préféré frapper à la gorge par exemple, ce qui aurait été une attaque fatale. Dans le cas présent, elle avait sans doute réussit à empêcher un renfort de rejoindre l'élue.

Armelle n'avait pas trop le temps de réfléchir à ce qu'elle aurait dû faire, que devant elle se dressaient trois nouveaux revêtements. Face à elle, il y avait un toit en tuiles noires complètement trempées. Si elle voulait gagner du temps, elle devait poursuivre dans cette voie. C'était risqué par temps de pluie, mais c'était la meilleure solution pour rapidement rejoindre l'élue imaginaire. À sa gauche, il se trouvait un parquet ancien qui devait faire pas mal de bruits. Il était inutile de penser à passer par là, elle risquerait d'ameuter tout le quartier si elle était surprise. À sa droite, il y avait les pavés d'une rue dans une ville plutôt riche comme Kendra Kâr par exemple. Vus comme ils étaient mouillés, ce n'était guère une bonne idée non plus.
En suivant sa première réflexion et pour ne pas perdre de temps, la demoiselle aux yeux bleus ralentit un peu pour passer sur le toit en pente. Cette fois-ci, son oncle ne déclencha pas le piège, elle semblait avoir choisi le meilleur passage. Elle put alors utiliser sa deuxième lame sur la cible, qui se planta bien profondément à côté du cœur. Il était certain que la personne touchée ne pourrait plus rien faire, s'il arrivait à survivre du moins.

Assez fière d'elle, Armelle arriva en face de la prochaine ligne de revêtement. Comme précédemment, il y en avait de trois différents types. Le premier était une pierre noire comme le jais, elle ne connaissait pas du tout cette matière. Par précaution, elle ne passerait pas par là, c'était inutile de prendre des risques stupidement. Le deuxième était de la terre battue peu humide. Elle ne savait pas trop pour quelle raison, mais peu importe. Le dernier revêtement était des graviers sur toute la longueur. C'était certainement le pire choix que l'on pouvait faire, c'était une zone très bruyante. La jeune femme savait qu'elle allait faire des traces par la suite, mais elle choisit tout de même la terre qui semblait tassée. Comme elle s'y attendait, il y avait encore un piège qui se déclencha dans le même temps de son attaque. Elle lança sa dernière lame dans la direction de la dernière cible, cependant sa lame rebondit sans se planter.
Armelle grimaça gravement. D'une part, elle avait raté son attaque et en plus elle fit un bruit de tous les diables lorsque son arme rebondit sur le sol. Sans doute la tension de l'exercice et la fatigue accumulée avaient eu raison de sa dextérité naturelle. Elle n'avait pas le choix que de poursuivre son chemin et d'en finir.

La jolie brune sentait de plus en plus sa cuisse lui faire mal. Elle avait du mal à continuer à courir traînant un peu la jambe derrière elle. L'épreuve était presque comme terminée, et elle savait qu'elle n'irait pas bien plus loin dans son état. Elle était désarmée, blessée, essoufflée, elle devait en finir rapidement.
Devant elle, il y avait qu'un seul revêtement qui prenait toute la longueur. Cela représentait sans doute une grande place avec en guise de sol de pierre de taille d'une grandeur moyenne. C'était sans doute comme pour signifier qu'à partir de ce point, elle avait rattrapé là où l'élue combattait. Elle allait pouvoir enfin se détendre lorsqu'elle aperçut avec horreur une dernière cible et un piège sur le côté d'une colonne. Son cœur battit rapidement dans sa jeune poitrine. Que pouvait-elle faire de plus ? Elle n'était plus armée, elle devait intervenir ! Elle commença à s'élancer désespérément vers la cible pour la frapper au corps-à-corps, même si elle n'avait aucune expérience dedans. Même au péril de sa vie, on lui avait appris qu'il valait mieux se sacrifier que perdre l'élue. Ce fut alors en pleine course vers la cible, que son oncle déclencha le piège. Elle n'allait pas pouvoir échapper à ce carreau en acier qui vola à toute allure vers elle. Tout ce que put faire Armelle, c'était de se laisser glisser vers le sol sciemment en se provoquant un déséquilibre. Le carreau par chance avec de bons réflexes passa à quelques millimètres de son épaule droite et de sa joue. Elle reçut une belle estafilade sans gravité au niveau de son épaule qui commença à un peu saigner.

La jeune femme se retrouvait alors à terre, totalement démunie sans rien pouvoir faire maintenant. Dans la logique celui qui avait tiré se trouvait à quelques mètres, elle n'aurait pas le temps de faire quoi que ce soit. Elle lâcha un soupir en se laissant totalement s'étaler contre le sol. Sa jambe lui lançait de trop de toute façon. Elle n'irait pas plus loin.
Son oncle prit alors la parole toujours sur son ton neutre habituel.

"Tu dois te rappeler quelque chose. Certes tu dois aider l'élue, mais il faut aussi lui faire confiance. Il faut savoir bien déterminer la situation, il faut que tu puisses la contrôler du début jusqu'à la fin. Rien ne doit te surprendre.
Tu as bien réagi en te sacrifiant de cette manière, mais qui protégera l'élue maintenant ? Seras-tu certaine qu'il gagnera le combat si tu te sacrifies ? Médite bien sûr tout ceci, réfléchis bien et reposes toi.

Les épreuves sont terminées. Pour notre famille, tu es une adulte quoi qu'il arrive. Tu as une tâche à accomplir très importante. Seule toi a été entraînée pour cela, alors ne meurs pas trop vite, je te pris.
Pour t'aider dans ton travail même si a mon sens, tu ne le mérites pas encore, je t'offre cet arc. C'est un arc qui a été fabriqué avec l'un de nos bois rares. Tu es trop douée avec ce genre d'arme pour nous permettre de te laisser partir sans. Tu as encore beaucoup à apprendre Armelle, mais je te félicite."

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Dernière édition par Armelle le Mer 7 Aoû 2013 11:23, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Re: Manoir de la famille Belmont
MessagePosté: Lun 5 Aoû 2013 10:19 
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Quelques jours étaient passés depuis les épreuves du passage à l'âge adulte. Généralement, cela se faisait durant l'année dès dix-huit ans de la personne, mais Armelle était spéciale. Elle avait une mission très importante, celle de protéger l'élue. Elle avait entendu parler que l'élue devrait trouver une solution définitive au sujet de la garde de la relique. Peu lui importait réellement la mission, elle était là seulement pour faciliter sa grande destinée. Peut-être que la fameuse diseuse de bonne aventure s'était trompée ? Peut-être qu'elle devait faire quelque chose d'autre de différent ? Toutes les vérités n'étaient pas bonnes à dire selon le public.
La jeune archère ne savait pas trop pourquoi, mais lorsqu'elle jouait à la dame de compagnie, elle gardait toujours sa longue natte dans le dos. Cela faisait sans doute plus respectable et discret à regarder. Cependant, ce qu'elle aimait par-dessus tout c'était de laisser ses cheveux libres, sentir le vent de ses cheveux et le bois crisser légèrement entre ses doigts. Lorsqu'elle bandait son arc près de son visage, elle adorait entendre le bruit de la corde se tendre, le bois souffrir de la tension, le bruit de la flèche fendant l'air. Sa façon de tirer était assez mystique, quoi que tout de même efficace.

Armelle se trouvait à quinze mètres de plusieurs cibles d'entraînement en paille. Il y avait dessiné dessus des ronds concentriques afin de mesurer son adresse. Les cibles avaient des formes plus ou moins arrondies, c'était loin des cibles en bois en forme d'humanoïde des catacombes. Il était pourtant évident pour la jeune fille que la plupart des cibles à qui elle s'attaquerait, seraient des humanoïdes pensants. Elle trouvait cette délicatesse de la branche principale stupide, c'était se mentir à soi-même. Elle ne le dirait cependant jamais, ce n'était guère constructif et après tout dans sa position, cela ne la regardait pas.
La jolie brunette avait planté une ligne de flèche dans le sol afin de ne pas à avoir à utiliser un carquois. Elle prit la flèche la plus proche, la faisant tourner entre ses doigts lentement . Elle voulait d'une part retirer la terre, et d'autre part sentir le poids et son équilibre. Chaque flèche était plus ou moins différente. Elle pinça la corde avec l'empennage de la flèche, tenant droit l'arc. Elle laissa la flèche partir d'entre ses doigts, mais elle se planta dans la terre à côté de la cible. C'était très frustrant pour une archère qui se voulait douée de louper un tir comme celui-là.

Armelle n'avait guère de public lors de ses entraînements, elle n'était qu'une archère à peine meilleur que la moyenne. Elle venait à nouveau de le prouver avec ce tir, heureusement que son oncle n'était pas présent. Elle se pencha afin de prendre une nouvelle flèche. La jeune femme lissa doucement les plumes de l'empennage de sa flèche. Elle devait se concentrer bien plus que cela avant de tirer, plus tard tout deviendra naturel, mais elle avait encore beaucoup de progrès à faire. Elle soupira longuement comme pour se vider totalement de toutes pensées en fermant les yeux. Elle n'entendait que le bruit du vent siffler à ses oreilles. Très lentement, elle plaça son arc devant elle en tendant la corde. L'archère laissa la fin de la flèche arriver à quelques centimètres de son regard. Elle ouvrit les yeux en s'imaginant déjà la course de sa flèche. Soudain elle sentit qu'elle devait tirer immédiatement, comme si son instinct lui hurlait dans son esprit. Elle lâcha la flèche en laissant son arc rouler mollement dans sa main. Il était inutile de subir la forte pression juste après le tir, on pouvait se faire mal à la main. La flèche se planta en plein centre de la cible en vibrant légèrement de la force, elle s'enfonça un peu plus que de raison.

Armelle pencha la tête légèrement sur le côté, surprise elle-même de son tir parfait. Cela ne lui arrivait que peu assez souvent. Elle essaye de se remémorer ses gestes afin de les reproduire. Elle voulait que les bons gestes s'imprègnent en elle pour devenir plus tard automatiques. Tout à sa contemplation, elle eut l'impression d'entendre un léger bruit derrière elle. C'était plus proche d'une sensation que d'un bruit réel. Lorsqu'elle tourna sa tête en reculant légèrement comme pour anticiper l'attaque d'un ennemi, elle s'aperçut que c'était son oncle qui approchait sans faire de bruit. Il fut agréablement surpris de la réaction de son élève particulier, c'était exactement ce qu'il attendait d'elle. Il hocha la tête lentement d'appréciation en prenant la parole.

"C'est beaucoup mieux comme tir, tu fais des progrès. Je vois que tu commences à appréhender l'arc que je t'ai donné. C'est bien, c'est très bien. Cependant, il va falloir arrêter l'entraînement, nous avons besoin de toi pour un travail."

" Qu'attendez-vous de moi mon oncle ? "

"Un voleur a réussi à s'infiltrer dans les catacombes du manoir, on ne sait pas comment. Cependant, ce n'est pas le problème principal, il a déclenché des pièges. Il doit être blessé, mais il faut en finir. Il se cache dans la partie Est bien profondément dans les catacombes. Tu vas devoir le traquer et l'éliminer. Personne ne doit raconter ce qu'il a vu, raison de sécurité.
C'est un garçon plus jeune que toi, mais tu ne dois pas le sous-estimer. Il fera tout en son pouvoir pour s'enfuir d'ici. La partie des catacombes où il se trouve est presque quasiment dans l'obscurité la plus totale.
Tu vas devoir tirer parti de tes autres sens, la vue est totalement inutile dans ce genre de cas. Tu dois réussir à entendre son cœur battre, ses mouvements. Tu dois sentir son odeur, le sang de sa blessure. Tu vas devoir sentir sa présence, faire confiance en ton instinct comme tu viens de le faire. Cependant, cela sera une situation réelle. Il est sûrement armé, et il n'aura aucune pitié pour toi, car il saura pourquoi tu es là.

Tu es prête à tout cela ?"

"Je suis prête. Je protégerais le manoir Belmont contre quiconque, que ce soit un voleur, un soldat ou un mage de la cour du roi. Je n'aurai aucune pitié pour mon ennemi. Faites-moi confiance mon oncle. "

Répondit alors Armelle sans attendre après la question de son oncle. Il n'y avait aucune hésitation dans sa voix, ce n'était pas du tout pour faire bon genre face à son oncle. Tout ce qu'elle venait de dire, elle le pensait. Peu lui importait la personne qui se trouvait dans les catacombes, elle était là de son plein gré. On ne l'avait pas forcé à venir dans ces catacombes pleines de danger, tout le monde savait que personne n'en ressortait vivant.
La jeune Belmont se laissa guider par son oncle vers une lourde porte en bois renforcé en bronze. La serrure semblait également plutôt complexe, la clé que mon oncle utilisa était formée de plusieurs pannetons le long de la tige. Il me fit le geste d'entrer, dès le départ tout était dans le noir. La porte en question n'avait aucune ouverture, heureusement qu'elle était habituée aux catacombes. Cependant, aussi sombre qu'une nuit sans lune, c'était une première.

Armelle entra alors sans hésiter dans ce qui ressemblait à un couloir qui se perdait dans le noir. Elle prit en main directement son arc, s'assurant de la position de son carquois. Elle encocha une flèche sans tendre son arc bien entendu, c'était inutile et épuisant. Malgré l'obscurité quasi totale, elle gardait les yeux ouverts comme espérant à un moment capter quelque chose. La jeune fille tendit l'oreille en avançant très lentement. Elle s'assurait de la bonne pose de son pied.
Elle savait fort bien que les catacombes étaient un dédale de couloirs. Ce fut pour cette raison que la brunette se fit un plan dans sa tête pour bien s'y retrouver. Elle faisait des pas très réguliers afin de bien mesurer les distances. Pour le moment, elle se trouvait dans des couloirs peu étroit qui devaient faire seulement deux mètres de largeur. Il était impossible de rater quelqu'un dans ces conditions. Elle avait dû parcourir vers le Nord un long couloir de près d'une vingtaine de mètres, lorsqu'elle arriva à une intersection.
Armelle ne savait pas trop par où aller, trois chemins possibles partaient dans trois directions opposées. Les couloirs semblaient être parfaitement droits et d'une même matière. Au toucher, cela devait être des murs en roche avec des troues où reposaient depuis des temps immémoriaux des squelettes. Certains semblaient avoir des objets avec eux, mais l'humaine ne s'en intéressa pas pour le moment. Elle tendit l'oreille dans les trois autres directions afin de se décider, lorsqu'elle entendit quelqu'un se lamenter.

"Mais qu'est-ce que je fiche ici ? C'est quoi cet endroit complètement dingue ... Plus jamais je n'irai dans ces maudites cryptes. Cela fait des jours que j'erre dans ses couloirs sombres, je suis complètement pommé ! En plus je n'ai plus de torche ... je ne vais quand même pas rester ici ? Bon allez, il faut que je bouge. "

Armelle entendit au loin dans le couloir prenant la direction de l'Est un jeune garçon se lever en râlant. Il devait en effet être blessé vu ses légers gémissements. Elle voulait se rapprocher de lui et lui tirer dans le dos, vite fait bien fait. Le plus difficile allait être d'estimer la distance, sa hauteur pourrait être estimée par rapport à sa voix. Elle essaya de se rapprocher sans se faire entendre de lui. Elle devait étudier sa proie. Elle ne voyait rien du tout, cela allait être une longue partie de chasse.
En avançant vers sa proie, la jeune fille bouscula sans s'en rendre compte un petit caillou qui partit s'entrechoquer plusieurs fois contre les murs. Sa présence était assurément dévoilée au voleur. Elle s'arrêta net histoire de voir ou plutôt d'entendre s'il avait réellement entendu le bruit, mais tout était si calme dans ses sombres catacombes. L'air était si pesant, la moindre information dans cet environnement était vitale comme pour elle ou lui.

"Qui ... Qui est là ? Répondez ! Aidez-moi, je suis complètement perdu ! "

Armelle sourit légèrement devant cette innocence. Elle plissa les yeux en espérant distinguer quelque chose, au moins un reflet, mais aucun repère ne lui sauta aux yeux. Elle essaya de se représenter l'espace où elle était, elle essaya d'estimer qu'elle serait les différentes positions.
Le petit voleur semblait attendre une réaction, une parole. La jeune fille avait donc tout le temps de viser. Elle tenta de faire comme à l'entraînement de tout à l'heure. Elle visa la position supposée de sa proie, bloqua sa respiration en tendant son arc juste à côté de son visage et tira. Tout ce qu'elle put entendre fut le rebond de sa flèche contre plusieurs murs.

" Hahahaha ... attends ... tu as vraiment essayé de me toucher avec un arc dans le noir ? Tu seras morte de vieillesse avant pauvre folle ! Bon moi je me casse !"

"Tsss ..."


Se moqua alors ouvertement le petit voleur. La jeune humaine s'en fichait pas mal de sa réflexion, c'était surtout son échec au tir qui l'ennuyait davantage. Il était blessé, c'était plus ou moins difficile de le suivre au bruit, mais au moins c'était possible. Elle prit une nouvelle flèche de son carquois et l'encocha lentement.
Soudain son oncle prit alors la parole. Elle ne savait pas du tout où il pouvait se trouver. C'était assez étrange, la voix venait d'au-dessus. Elle n'avait entendu aucun mouvement, il y avait peut-être des grilles ou une autre structure. Il était bien doué pour ce genre d'exercice, à en faire froid dans le dos.

"Tu ne dois pas penser, ni surtout utiliser tes yeux. Fermes les, n'essaie pas d'imaginer où peut bien être ta proie. Tu dois le savoir, tes yeux voient, mais tu peux très bien voir avec tes oreilles, ton nez et même tes doigts. Ais confiance en ton instinct, écoute le et il te guidera."

Armelle hocha la tête doucement, elle ne mettait pas en doute une seconde son expérience. Elle ne l'avait jamais vu se servir d'un arc, mais comme chaque membre de la famille Belmont, il devait avoir quelques atouts dans sa manche. Elle ferma donc ses yeux afin de se focaliser davantage sur ses autres sens.
La jeune archère suivait à pas de louve le petit voleur qui semblait paniqué, après tout il savait que deux personnes le traquaient. Il n'avait pas vraiment peur de votre servante, mais davantage de l'homme apparemment âgé qui semblait avoir de l'expérience. Le moindre bruit de pas du jeune voleur lui permettait d'avancer en même temps que lui. Elle voulait tout d'abord réussir à le suivre, sentir ses mouvements et sa position.
L'humaine avait le cœur qui battait rapidement excité par cette chasse. Soudainement à un tournant qui partait vers le Nord, elle crut entende le petit voleur trébucher. C'était le moment idéal, sans réfléchir elle visa vers le bruit et tira. Aucune préparation, la flèche siffla dans les airs, mais à nouveau elle rebondit contre un mur.

" Tu n'écoutes pas ton instinct, tu réfléchis encore trop comme si tu voyais. Tu dois laisser tes bras et tes mains entre guider par ton instinct animal. Lui, il a déjà toutes les réponses. Mais tu n'as jamais appris à communiquer avec lui.
Laisse le t'imprégner, il saura te dire quand tirer."

" Putain ! Mais vous êtes complètement cinglés tous les deux ! Laissez-moi partir ! Merde ! "

Armelle pouvait sentir qu'il était fatigué. Cela devait faire un moment qu'il n'avait pas vu la lumière du jour, la chaleur d'un foyer, de la nourriture ou à boire. Depuis combien de temps trainait-il dans les catacombes ? C'était sûrement son oncle qui le piégea pour cet entraînement. C'était totalement machiavélique, mais diablement efficace.
Petit à petit, la jeune archère se laissa dominer par ses impressions, par ses envies. Elle marchait dans les pas du petit voleur, c'était presque comme si elle devenait lui. Elle encocha une nouvelle flèche et banda son arc sans tirer. Elle attendait le bon moment, cet instant dicté par une force comme externe à son corps.
Pendant un moment où le jeune voleur marcha lourdement sur le sol, sa blessure devait le fatiguer au plus haut point. La jolie humaine put voir comme une silhouette blanchâtre irréelle en train de trébucher. C'était comme si le temps ralentissait pendant un très court instant. Comme si un instinct de fauve lui donnait envie de frapper le faible à ses pieds. Elle lâcha la corde et toucha gravement la cuisse encore intacte du petit voleur.

" AAAAAAAAAAAAAaaarg ! C'est pas vrai ! c'est un coup de chance putain ! "

Armelle pencha la tête légèrement sur le côté. Elle l'entendit ramper sur le sol ne pouvant presque plus bouger. Il recommença à parler, d'après la hauteur de sa voix, il devait être affalé par terre contre un mur. Il était essoufflé, épuisé, il ne pouvait pas faire un pas de plus. La partie était déjà jouée, tout était terminé.
Mon oncle alluma une torche au-dessus de nous deux, il avait tout suivi depuis le début sans aucun problème apparemment. Il devait être quelqu'un de vraiment très fort.

Armelle put enfin découvrir à qui elle avait affaire, même si cela ne changerait nécessairement rien au résultat. Elle était encore en position de combat avec un regard de bête sous la lumière chaude de la torche. Une flèche était encochée, son arc partiellement tendu. Elle se trouvait à quelques mètres de sa proie qui ne pouvait plus bouger maintenant. C'était un gamin des rues, il devait avoir quatorze ans maximum. Il avait la peau sur les os, il ne devait pas manger tous les jours. Il portait de simples frusques trouées et sales. Il devait être bien pauvre et désespéré pour venir ici. Il regardait complètement désespéré cette femme qui tenait sa vie entre ses doigts. Il n'y avait pas de comédie dans son regard. Il y avait bien ma flèche dans sa jambe gauche. Sa jambe droite avait dû subir un des nombreux pièges, il y avait quelques jours de cela.

"Madame ... s'il vous plaît ... ne me faites pas de mal, je ne recommencerai plus ! Pitié ! J'avais seulement faim."

Armelle hocha la tête lentement, petit à petit elle reprit son regard habituel. Elle avait tout à fait compris ce que voulait dire cet enfant. Elle retira la flèche de son arc en le glissant autour de son torse. Le gamin des rues sourit heureux de voir cette réaction, il pouvait enfin se détendre.
La jeune fille s'agenouilla devant cette enfant qui devait être dans une pareille situation depuis très longtemps maintenant. Peut-être avait-il été abandonné ? Devait-il réellement se débrouiller seul ? Elle allait l'aider nécessairement. Elle ne pouvait pas humainement le laisser ainsi. Elle sourit légèrement en passant sa douce main sur la joue du gamin avec une tendresse quasi maternelle. Elle lui parla doucement tel un chuchotement.

"Shhhhhh ... Ne t'en fais pas, tout ira bien. Je le sais bien petit, tu ne recommenceras pas."

Armelle commença à se pencher vers le gamin comme pour le prendre dans ses bras afin de le rassurer. Il ne demandait pas mieux, cela devait faire un long moment qu'il n'avait pas eu de tendresse. Son oncle quant à lui tenait toujours la torche au-dessus du mignon petit couple. Il observait sans rien dire ou faire quoi que ce soit. Le jeune voleur ferma les yeux avant de les rouvrir bien rapidement d'étonnement. Il semblait suffoquer légèrement, pris de légères convulsions les yeux écarquillés lorsqu'il commença à cracher du sang par la bouche. Il ne semblait plus rien comprendre du tout à la situation.

"Peut-être pour une prochaine vie, mais plus jamais tu ne voleras la famille Belmont mon chéri ..."

Ce fut alors à ce moment-là que la belle brune aux yeux azures s'écarta du gamin. Elle retira lentement le poignard qu'elle avait planté dans son cœur. Elle lui sourit doucement. Elle ne lui en voulait pas spécialement, cela ne lui faisait pas vraiment plaisir que de le tuer, mais elle le devait, c'était tout. Elle lui ferma lentement les yeux alors qu'il était en train de rendre l'âme. Elle se pencha et lui offrit un dernier baiser sur ses lèvres ensanglantées.

"Que ta prochaine vie soit douce mon enfant. "

[[[ hrp : tentative d'apprentissage de Tir instinctif ]]]

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Dernière édition par Armelle le Mer 7 Aoû 2013 11:22, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Re: Manoir de la famille Belmont
MessagePosté: Lun 5 Aoû 2013 10:19 
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Armelle releva son visage vers celui de son oncle sans rien dire. C'était comme si elle recherchait son approbation, essayer de lire en lui ce qu'il pouvait en penser. Il se contenta de hocher la tête simplement en laissant tomber la torche vers elle. Il y avait bien un étage supérieur, dont une partie communiquait avec son étage grâce à de solides grilles. Quelque part, elle était assez déçue du peu de réaction, mais elle s'en doutait. Elle n'était pas obligée de faire toute cette comédie juste pour tuer un enfant, mais elle pensait qu'une mort douce serait préférable.
La jeune fille venait de donner son premier baiser, même si elle ne le considérait pas comme tel. Elle passa lentement son doigt le long de ses lèvres afin d'enlever le sang. Elle regarda ce liquide carmin qui sentait fort. C'était une sensation étrange que de ce dire qu'elle l'avait tué comme cela, juste parce qu'il se trouvait au mauvais endroit. L'archère de la famille Belmont savait qu'elle avait bien fait, que c'était obligatoire. Personne ne devait dire quoi que ce soit au sujet du manoir, la sécurité de l'artefact était à ce prix. Elle n'avait pas réellement apprécié de le faire, c'était son devoir avant tout.
La jeune humaine se pencha sur le gamin mort. Elle s'essuya les doigts sur ces vêtements en le regardant. La plupart de ses frustres étaient plus proche d'haillon qu'autre chose, excepter des bottes trop grandes pour lui. Elle les lui retira avec douceur et respect. Ces bottes en cuir étaient d'assez bonne qualité par rapport au reste. Elle semblait avoir une bonne tenue et adéquate pour être un minimum discret. C'était ce qui lui fallait pour remplacer les siennes.

"Un mort n'a plus besoin de chaussures, il n'ira plus bien loin. "

Armelle continua de fouiller le cadavre afin de récupérer tout ce qui pourrait être intéressant. Elle allait laisser le cadavre dans ce lieu, cela deviendrait sa tombe pour l'éternité avec un peu de chance. Des catacombes, il était par conséquent au bon endroit.
Il était temps de quitter cet endroit, la jeune femme avait l'impression de déranger ce gamin. Elle se pencha et prit en main la torche. Elle avait de quoi s'éclairer et y voir quelque chose, autant ne pas se priver. La partie des catacombes où elle se trouvait était fort ancienne. Les murs semblaient fatigués, des arches en pierres dominaient le plafond. Grâce à la grille, elle pouvait voir les pièges au-dessus. De faibles reflets métalliques faisaient deviner des chaînes aux murs. Elle ne savait pas trop ce qu'avaient pu être les ruines. Quelque part, elle ne préférait pas savoir. Sa famille avait domestiqué les lieux. Elle n'avait pas beaucoup d'informations sur cet endroit lugubre, comme le temple de Thimoros. Avait-il été là avant l'arriver de sa famille il y a mainte génération, ou était-ce l'œuvre des Belmonts ? Il était vraiment magnifique, sa famille avait-elle la richesse pour le faire construire ? Et comment ? Par qui ? Et le matériel ? Elle secoua vivement la tête alors qu'elle glissait la torche éteinte dans une torchère sur un mur.
Armelle était arrivée vers une zone des catacombes assez éclairées, la torche devenait donc inutile. Elle posa sa main sur sa poitrine. Elle respira très rapidement comme prise de panique. Un peu étonnée ne sachant pas trop ce qu'il lui arrivait, elle sortit vivement à l'extérieur. Il faisait beau, on était au début de l'après-midi maintenant. L'archère ferma les yeux en sentant le soleil contre sa peau blanche, tout se calma bien vite comme un rien. Elle pensa alors que ce n'était rien, seulement une passade. Ses cheveux détachés volaient avec le léger vent dans ce pays semi-aride. Elle n'aimait pas trop que sa famille ou quiconque la voit ainsi. Elle voulait garder une image de dame de compagnie respectable.

Armelle se dirigea vers sa chambre avec des pas rapides. Il n'y avait rien d'obligatoire, mais pour elle, c'était une apparence de combattante. Pour aujourd'hui, elle avait refermé cette partie d'elle définitivement. Elle venait de tuer pour la toute première fois et de sang-froid. Elle avait senti cette jeune vie partir entre ses doigts, entre ses bras. Ce n'était pas en étant en danger et devant se défendre. Elle aurait pu le laisser là, le laisser en vie, mais elle avait choisi de lui ôter la vie d'elle-même.
Depuis toute jeune, son oncle l'avait entraîné au combat pour être efficace, ne pas hésiter et tuer. Elle en était bien consciente que c'était quelque chose de mal, mais son devoir passait avant tout. Elle avait été élevée dans un seul et unique but, protéger et aider l'élue à la grande destinée. Les étoiles, les dieux ou une autre puissance, avaient décidé que cette enfant allait avoir un destin très particulier. La famille Belmont avait donc confié les détails à Armelle. Qui était-elle alors pour oser défier le destin ? Elle n'était qu'une petite humaine, elle n'était rien face à ces pouvoirs supérieurs.

(Je ne pensais pas que ça pourrait me toucher à ce point. Je pensais m'être assez bien préparé à ce moment, la preuve je n'ai pas hésité une seconde. Alors pourquoi tout cela ? Ce n'est qu'un minable petit voleur. Si on l'avait laissé en vie, il aurait pu raconter tout ce qu'il avait vu. Juste pour avoir épargné une seule vie, on risquerait de perdre la clé des éléments. C'est un objet bien trop dangereux pour risquer quoi que ce soit. Mal utilisé, il pourrait détruire le monde ... )

"Tu es là Armelle ?"

Un peu dans ses pensées, la jolie brune n'avait pas réellement entendu sa mère rentrer à la maison. Ce ne fut que lorsqu'elle fut à l'entrée de sa chambre qu'Armelle tourna sa tête dans la direction des bruits de pas.

"Oui, je me prépare un peu et je vais retourner au travail. "

Armelle sentait le regard de sa mère sur sa personne. Elle prit alors rapidement sa brosse à cheveux et s'attela à lisser ses cheveux pour faire sa natte habituelle. C'était sans doute une réaction d'enfant, de peur que sa génitrice la pense oisive. Elle se regardait dans la glace sans rien dire, passant et repassant sa brosse dans ses cheveux à un rythme régulier. De temps à autre, elle regardait sa mère qui était toujours sur le pas de sa porte. Leurs regards se croisèrent pendant un long moment, tout semblait s'arrêter à ce moment-là. Elle n'osa soutenir son regard, elle craignait que sa mère ne remarque quelque chose.
La jeune femme regarda ailleurs reprenant sa préparation capillaire. Elle entendit alors sa mère retourner à ses occupations sans dire un mot. Il était certain qu'elle préférait la laisser tranquille, à cet âge un peu spécial, on pouvait avoir des réactions étranges.
Armelle fut rassurée dans un certain sens, ne sachant pas trop pourquoi d'ailleurs. Elle était toujours à se coiffer lorsqu'elle vit dans la glace du sang couler le long de la brosse puis de sa main. Elle sentait ce liquide chaud, gluant, poisseux même, couler le long de sa peau. Immédiatement, elle se leva en poussant un cri en jetant sa brosse au hasard dans la pièce. Elle regarda sa main paniquée, son cœur battait rapidement, le souffle court. Elle était tétanisée de frayeur. Elle ne pensait pas avoir vraiment peur du sang, ni même de mourir, c'était incompréhensible. Sa mère arriva en courant ne sachant pas trop ce qui se passait.

"Qu'est-ce qu'il y a ? Qu'est-ce qui se passe ? Tout va bien ?"

La jeune fille regarda à nouveau sa main qui ne semblait plus avoir aucune trace de sang. Elle était un peu perdue, elle n'avait pas rêvé pourtant. Elle regarda ses deux mains dans tous les sens, rien à faire, aucune trace. Elle se regarda dans le miroir, rien non plus, comme si rien ne c'était passé. Sa mère Angéla l'observa un moment, elle comprit que rien de grave n'arrivait à sa fille. Elle se dirigea vers la brosse afin de la prendre en main.

" Rien tout va bien .... tout va bien."

Répondit alors Armelle complètement perdue. Sa mère n'était guère dupe cette fois-ci, elle posa sa main sur son épaule et entreprit de la faire asseoir en face de la glace. Angéla semblait si calme et sereine par rapport à sa fille qui la fixait dans le miroir ne sachant trop quoi dire. Elle commença à coiffer sa fille pendant un moment se concentrant sur la coiffure. Elle attendait qu'elle se calme avant de reprendre la parole.

"Que s'est-il passé ? Car il s'est bien passé quelque chose. Alors ne me mens pas, je veux savoir.. Regarde dans quel état tu es."

"J'ai tué quelqu'un, il le méritait sans douce, mais je l'ai tout de même tué."

"S'il le méritait alors tu as bien fait. Nos missions dans le manoir sont bien trop importantes. Nous faisons des choses que la branche principale n'ose faire. Nous ne sommes pas en compétition, nous sommes complémentaires.

Je sais que tu dois être forte, que tu dois faire ta mission, que l'on t'entraîne depuis bien longtemps pour cela. Cependant, tu restes quelqu'un avec un cœur, une âme. Tu as le droit de vivre malgré tout cela. Tu n'es pas qu'une arme, tu comprends ?"

Armelle ne sut pas quoi répondre à cette phrase. Elle sentit quelque chose de froid et de liquide glisser le long de sa joue. Comme un réflexe, la jeune femme s'essuya d'un revers de main. Elle avait bien lâché sans se rendre compte une larme. Elle regarda ses doigts humides en penchant la tête sur le côté. Elle était redevenue étrangement calme autant à l'intérieur qu'à l'extérieur. Elle hocha simplement la tête en guise de réponse. Sa mère continua à lui parler afin de lui offrir une leçon que son oncle ne prenait jamais le temps de lui enseigner.

"Je veux que tu continues tel que tu es, mais n'oublie jamais que tu es humaine. Ne t'en fais pas, la première fois c'est difficile. La seconde fois, tu as des doutes. Mais après cela devient comme une habitude de tuer, cela en devient triste et navrant.
Alors, je suis heureuse que tu aies une telle réaction, ne l'oublie jamais."

Sa mère se pencha vers sa fille laissant son visage à côté du sien. Elle posa sur la coiffeuse la brosse délicatement lui souriant par le miroir. Elle commença à chantonner en faisant comme il y avait quelques années la natte elle-même. La belle brune aurait pu se sentir vexée et assez âgée pour le faire elle, mais il n'en fut rien. Cette fois-ci, elle était heureuse de l'attention de sa mère à son égard. Elle n'en montra rien excepté un franc sourire l'espace de quelques secondes.

"Tu es magnifique ma fille. Cela va être difficile de faire ta mission sereinement, tu vas tous les faire craquer."

"Maman ..."

La jeune archère haussa les yeux en se demandant comment sa mère pouvait penser à ce genre de choses à un moment pareil. Angéla rit de bon cœur à la réaction prévisible de sa fille. Elle lui tapota l'épaule un petit peu avant de lui dire qu'il était certainement temps de retrouver au travail. Sa mère avait raison, elle avait assez perdu de temps. Elle retourna ainsi à son travail ingrat loin de son arc et de ses catacombes.
Le reste de la journée se passa beaucoup plus calmement que son départ jusqu'à son coucher.

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Armelle se réveilla assez tard dans la matinée, c'était assez exceptionnel pour elle. La jeune femme avait davantage l'habitude d'ouvrir les yeux aux aurores. Elle devait être bien fatiguée pour être encore au lit à cette heure-ci. Elle se passa un peu d'eau sur le visage. Elle tenta de se remémorer les tâches du jour, mais c'était comme si elle était de repos. Pas de tâches ménagères, de service, de garde, rien du tout. Une sorte de petit miracle rare qui fallait apprécier.

(Cela fait quelques jours que je n'ai pas priés Thimoros. Je vais profiter de cette journée pour me rendre au temple, il est temps.)

La jolie brune aux yeux bleus s'habilla rapidement dans sa tenue de nuit. C'était une armure matelassée de couleur sombre entre le bleu nuit et le noir. Elle accrocha son carquois à la ceinture avec une vingtaine de flèches, puis passa son arc autour de son torse en bandoulière. Elle vérifia qu'elle n'avait pas oublié son poignard à sa ceinture, elle allait en avoir besoin.
Lorsque Armelle sortit de sa chambre, l'appartement de ses parents était très calme. Tout le monde devait déjà être parti au travail. Son père était comme tous les jours dans les forêts de la famille Belmont à gérer la coupe et l'exportation. Quant à sa mère, elle s'occupait davantage de guérir et de récupérer des plantes pour ce fait.
La jeune fille descendit rapidement l'escalier principal d'une des maisons secondaires du manoir. Chaque branche de la famille était bien séparée dans des maisons distinctes. Elle plissa les yeux lorsqu'elle arriva à l'extérieur, elle était plus habituée aux endroits sombres qu'à la lumière du jour. Elle se dirigea sans plus attendre vers les catacombes l'air de rien. Ce ne fut qu'après avoir passé la porte, qu'elle fit attention si elle était suivie. Elle referma la porte derrière elle, et attendit quelques minutes. Personne ne vint, elle ne devait pas être surveillée aujourd'hui.
La famille Belmont était composée de deux branches, une principale et une secondaire. La séparation avait eu lieu il y a quatre générations, suite à la tentative de prise de contrôle de force de l'artefact et de la famille. La protection de la clé des éléments, un artefact très puissant capable de contrôler et de maintenir les vents magiques en place, était comme sacrée. Les dissidents qui s'étaient rendus et jugés non actif dans ce drame furent regroupés dans une autre branche de la famille pour marquer la différence. Ils devaient déférence à la branche principale et essayer de se racheter pour les fautes passées. La famille était restée unifiée pour la réussite de la mission grâce à l'effort des deux parties. Cependant depuis ce temps, les deux camps s'espionnaient régulièrement à se surveiller. Chacun voulait savoir ce que l'autre branche de la famille faisait, mais tous leurs efforts étaient dirigés vers la protection de la relique.

Le temple de Thimoros se trouvait tout au fond des catacombes. Ces lieux n'étaient pas une création de la famille Belmont, ils étaient seulement les dépositaires d'un curieux héritage. Certaines salles étaient aménagées pour diverses occasions, comme des entraînements, des réunions et autres. Le lieu de culte fut découvert lorsque la famille secondaire fut poussée par la branche principale à s'occuper des morts. C'était une des tâches les plus ingrates qui soit, cependant ce fut la découverte de la richesse des catacombes qui fut un tournant pour son histoire.
Tous ceux de la branche secondaire priaient Thimoros. Lors de la création de cette branche de la famille, ils se tournèrent alors vers le dieu du chaos et des ombres. Le but n'était pas de devenir de simples suppos de la destruction, mais surtout de s'unir dans cette difficile épreuve et d'accepter une position plus radicale dans la mission de la famille Belmont. Ils développèrent alors des poisons, des pièges, proposèrent selon la situation des missions d'assassinat discrètes de personnes à problème. Le culte en parallèle se développa rapidement, mais resta secret et confiné à la branche secondaire.
Le chemin pour se rendre au temple était fort compliqué et presque impossible pour les non initier. Pour commencer les catacombes étant une sorte de labyrinthe mortuaire, et ensuite il y avait une suite de pièges plus ou moins dangereux à éviter. Il y avait un chemin que chaque membre de la famille secondaire se devait de connaître par cœur. La descente de plusieurs étages des catacombes et de nombreux pièges de toutes sortes durait bien dans les trente minutes. Elle savait qu'après sa prière, elle serait fatiguée. Cela serait d'autant plus compliqué de remonter par la suite.

Armelle arriva après une longue descente périlleuse au temple de Thimoros. Elle gardait toujours la tête basse en guise de respect et de soumission à ce dieu. Elle n'était pas du genre à faire souffrir pendant des heures une proie, elle faisait dans l'efficace. C'était pourquoi la position des adeptes de ce temple était ambiguë. Il était certain que les fervents habituels du culte ne comprendraient pas du tout ce positionnement, très loin des visions d'Oaxaca qui dirigeait tout le culte maintenant. Pour toutes ces raisons, tout devrait rester secret.
Le temple était ancien et à l'abandon lorsque la famille secondaire le découvrit. Il était très grand pour un temple en sous-sol, prêt de quinze mètres de haut. Une statue colossale de Thimoros en onyx trônait tout au fond du temple. Il était assis en regardant droit dans les yeux les piètres êtres qui osaient entrer dans sa maison. Des bougies éclairaient les murs en pierre de taille. Des ombres inquiétantes se glissaient partout, on se sentait toujours oppresser ici comme si le dieu lui-même posait son regard.
Il y avait toujours un prêtre noir dans ce lieu, comme maudit pour les non-initiés. Il lui fit un hochement de tête en la regardant, mais ne prononça pas un seul mot. La jeune femme se mit à genoux devant la statue de Thimoros en baissant la tête vers le sol. Elle sortit son poignard de sa ceinture et le plaça devant elle. Elle soupira longuement en concentrant son regard sur son poignard.

"Ô Thimoros, accueil moi en ta demeure, je me présente devant toi humblement. "

À ce moment-là, elle fit de larges mouvements de bras en se baissant, toujours en étant à genoux. Puis elle poursuivit sa prière.

"Je suis ta fille, je suis ta lame. Prête-moi la force de faire souffrir mes ennemis à mort, guide-moi de tes sombres desseins ! Je serai ton éternelle servante. "

Elle prit le poignard délicatement avec ses deux mains en le montrant devant la statue au-dessus de sa tête avec révérence. Elle remonta alors sa manche afin de bien découvrir son bras à la vue de la statue. Elle se trancha en travers avec son poignard dans le creux de sa main en laissant échapper un râle de douleur. Du sang commençait à couler par terre goutte par goutte. Elle ne retiendrait pas sa souffrance cette fois-ci, elle lui offrait de bon cœur.

" Nourris toi de moi .... Prends ma force et ma souffrance. Garde moi une place dans ton royaume, car je viendrai m'y sacrifier pour l'éternité ! "

Armelle sentait sa main lui brûler littéralement avec la souffrance. C'était comme une formidable énergie qui naissait dans sa main. Elle sentait parfaitement son corps vivre à deux cents pour cent. Elle se tenait en l'air sa main blessée qui saignait encore un peu. Elle ne voulait pas non plus se vider de son sang, elle devait garder assez de force pour pouvoir remonter. Elle sentait son cœur battre à toute allure, elle se sentait s'affaiblir à mesure qu'elle perdait son sang sur le sol du temple. Elle avait un peu froid, elle respirait plus rapidement. Heureusement, la petite coupure qu'elle s'était faite, c'était refermée. Elle pressa sa main contre son corps, cela lui faisait encore mal. Elle répétait sans cesse dans sa tête la prière à son dieu jusqu'à ce qu'elle ne sentît quasiment plus rien du tout.
La jeune archère regarda pendant un moment le prêtre qui s'occupait du temple. Elle prit un fruit afin de reprendre assez de force pour ne pas mourir dans les pièges. Il n'y avait aucun chemin de secourt plus calme. Seules les personnes les plus vigoureuses et en formes pouvaient aller prier dans le temple.

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 Sujet du message: Re: Manoir de la famille Belmont
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Après avoir mangé un petit quelque chose, Armelle retrouva un peu ses forces. Sa main ne lui faisait presque plus mal. Elle agitait sa main légèrement en la regardant. Elle s'était assise à l'extérieur du temple, comme si elle avait peur que le regard de Thimoros soit mauvais à ce qu'elle faisait. Elle ne pouvait guère rester à ne rien faire tout au fond des catacombes. Elle se tapota les joues afin de se motiver au maximum et se mit en route.
La jeune femme se souvenait quand elle était encore qu'une enfant, elle avait besoin de son oncle pour venir ici. Elle n'arrêtait pas de se perdre dans ces couloirs qui se ressemblaient tous. La première règle qu'elle apprit, c'était que si elle se perdait dans ce lieu, surtout elle ne devait jamais bouger et attendre. C'était beaucoup trop dangereux.
En remontant et évitant les pièges, elle se sentait un peu plus lente que d'habitude. Il y avait toutes sortes de pièges, des trappes, des piques ou des flèches, des tonnes de sable qui tombaient ou encore d'autres pièges plus vicelards encore. C'était un véritable parcours du combattant.

Armelle connaissait chaque piège de ces couloirs depuis longtemps. Le prochain allait être des lances qui s'entrecroisaient. Il fallait sauter assez loin pour éviter de déclencher le piège, mais pas trop pour ne pas tomber dans le suivant qui était une trappe. Malheureusement, la fatigue n'aidant pas, elle sauta bien trop loin ne contrôlant plus bien son corps. Elle n'eut le temps que de se rattraper au bord afin de ne pas tomber dans les piques assérées au fond.
Peu de temps après, elle entendit des bruits de pas arriver jusqu'à elle.

"Ah, tu tombes bien Armelle, je te cherchais. Dans quelques jours le conseil de la famille va te recevoir, nous avons une mission pour toi. Elle ne sera sans doute pas facile, mais tu pourrais t'en sortir."

"Vous m'en voyez ravie mon oncle."

Il soupira voyant que sa petite protégée ne pourrait jamais remonter d'elle-même en haut. Il se pencha et attrapa un de ses poignets. Il la tira en dehors de ce piège ne l'aidant pas plus que cela. Il la regarda dans les yeux et soupira une nouvelle fois.

"Va te reposer, je te pris ..."

" Oui mon oncle ... Puis-je demander de quelle mission il s'agit ? Je croyais que je devais être à la protection de l'élue ? "

"Non, tu ne peux pas me demander. Tu sauras en temps utile. Ne t'en fais pas pour Alécia, elle ne bougera pas du manoir avant un moment. Il nous faut quelqu'un de pas trop connu pour cette mission, tu seras parfaite. Il faudra en attendant que tu prennes ton mal en patience."

Armelle hocha la tête vers son oncle. Il ne dirait rien de plus même sous la torture, c'était donc totalement inutile de le questionner davantage. Elle le regarda poursuivre son chemin dans la direction du temple de Thimoros, avant de reprendre le sien. La fin de la remonter fut largement plus calme que ce petit accident très rare. Elle avait dû y aller trop violemment avec sa prière un petit peu particulière pour son dieu. Elle n'avait rien d'une fanatique à prier sans cesse et sans retenue. Elle savait tous les biens faits que pouvaient apporter ce dieu sombre. Elle était bien décidée d'en profiter également lorsque cela serait son tour.
La jeune femme sortit des catacombes presque avec soulagement. Elle respira à grand poumon en regardant à droite et à gauche. Elle n'était pas en état de faire un entraînement, mais elle savait tout de même comment être utile. Elle décida pour le reste de la journée d'aller chercher des plantes pour la fabrication de poison. Elle avait beaucoup étudié avec sa mère ce genre de choses.

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 Sujet du message: Re: Manoir de la famille Belmont
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Armelle était en train de dormir paisiblement dans un demi-sommeil, lorsqu'elle crut entendre des bruits de pas s'approcher de sa chambre. Ils étaient lourds et puissants, certainement un homme. Quand elle regarda par la fenêtre, il était assez tôt, dans les huit heures. Elle n'avait guère le temps de flâner, les bruits de pas avançaient rapidement.
La jeune fille eut à peine le temps de prendre son poignard qui se trouvait sur sa table de nuit que les pas étaient derrière sa porte. Elle glissa le long du parquet de sa chambre pour se cacher derrière la porte quand cet homme ouvrirait. Elle avait le cœur qui battait rapidement, était-ce de la peur ou de l'excitation ? Elle sentait dans ses narines ce petit picotement caractéristique de cette sensation.
La porte s'ouvrit en grand avec lenteur. La Belmont commençait à s'élancer en silence avec le poignard, mais une main épaisse et énorme agrippa son poignet. Cet homme était très fort et très habile. Elle ne pouvait rien faire du tout, lorsqu'il prit la parole avec un sourire dans la voix.

"Bien maintenant que tu es bien réveillée, tu vas pouvoir m'accompagner. J'ai un entraînement un peu spécial à te faire faire."

C'était la voix de mon oncle, il était certainement venu me réveiller très tôt comme d'habitude. Elle pensait qu'il faisait cela qu'avec la petite dernière de la famille secondaire. Pourquoi son oncle, qui était en charge de la famille secondaire s'occupait de cet entraînement ? N'avait-il pas autre chose à faire de plus intéressant ou important à faire ? Peut-être que finalement, son futur travail méritait bien tout cet investissement. En tout cas, elle en était ravie.

"Bien mon oncle, j'arrive tout de suite."

Armelle faisait mine de retirer son poignet de la main de son oncle sans forcer. Il la regardait dans sa petite tenue légèrement pour dormir impassible. Elle sentait son regard la parcourir entièrement pour une raison quelconque. Elle plissa les yeux légèrement quasi imperceptibles, mais cela fut suffisant.
Son oncle lâcha son poignet en ayant parfaitement compris le message. Il se détourna d'elle en quittant la pièce sans aucun regard ni perte de temps. L'adolescente ferma alors la porte derrière lui doucement afin de ne pas réveiller toute la maisonnée. Elle prit quelques minutes avant de bouger en s'étonnant de la situation.

(Comment ais-je un pouvoir aussi fort sur mon oncle lui qui est si fort et doué dans ce qu'il fait ? C'est étonnant. Je ne suis pas non plus innocente de ce qui se fait dans la vie entre homme et femme, mais tout de même. Je ne suis peut-être plus une enfant à ses yeux. Devrais-je me comporter autrement ? C'est un pouvoir intéressant, mais je crains que personne ne puisse m'entraîner à le développer. )

La jeune archère réfléchissait à de multiples moments pour utiliser ses charmes, mais imaginer qu'un homme puisse la toucher la dégoûtait totalement, aussi beau soit-il. Elle ne le s'expliquait pas réellement, c'était comme cela. Peut-être que d'un côté, elle préférait que ce soit une femme tout en douceur qui passerait ses mains le long de son corps. Elle secoua sa tête avec un sourire amusé aux lèvres, alors qu'elle commençait à s'habiller comme une dame de compagnie comme tous les jours.

(Ridicule ...)

Pensa alors Armelle sur ses pensées étranges d'être dans les bras d'une femme. Elle se concentra sur autre chose de plus constructif. Elle se concentra sur sa tenue, elle se regarda et fut alors satisfaite. Elle n'imaginait pas les personnes de sa famille être dupe de sa tenue. Sans doute que cela faisait illusion sur les étrangers, qu'elle n'était qu'une dame de compagnie, mais chaque membre de la famille Belmont savait qu'un combattant se cachait derrière sa gentille robe.
L'adolescente ouvrit alors la porte après un long moment, son oncle semblait s'impatienter. Il me regarda pendant un moment, puis soupira. Il lui fit signe de le suivre sans dire un mot. Son pas était si rapide, qu'elle avait du mal à maintenir le rythme effréné.
La jeune femme ne savait pas trop à quoi s'attendre comme entraînement spécifique. Elle s'était déjà préparée à quelque chose de difficile, voire dangereux. Ce qui la surpris, c'était que l'on se dirigeait vers la maison de la famille principale. Si son oncle l'amenait ici, c'était qu'il n'avait vraiment pas le choix. Il ne semblait pas les porter dans son cœur, mais après tout c'était compréhensible. Son grand-père avait été l'instigateur de la rébellion de la seconde branche de la famille Belmont. Il l'avait bien connu, cependant il fut jugé et exécuté. Une rancœur semblait toujours vivre au fin fond de son être. Cet événement qui datait de fort longtemps était comme étranger pour elle.
Nous arrivâmes devant une porte du bâtiment principale qu'Armelle ne connaissait pas. Elle connaissait surtout la partie habitation et réception pour y travailler comme servante plus ou moins. Son oncle discutait avec un homme qui devait avoir la cinquantaine bien tassée avec de l'embonpoint. Il était habillé d'une toge blanche semi-précieuse avec des sandales aux pieds. Il était de notoriété publique que c'était une sorte de prête servant à parler avec lui avec aisance, comme les soins et le soutiens. Il était toujours souriant et agréable, il s'appelait Ortega Belmont.

"Je veux que tu la formes au ki, c'est important pour la suite. Elle doit mieux savoir l'utiliser."


"Oui ne t'en fait pas, je sais ce que j'ai à faire."

Répondit alors Ortega avec un grand sourire, il semblait complètement détendu et serein. Au contraire de son oncle Francis qui commençait de plus en plus à s'énerver.

" Oui j'imagine bien ! Elle doit savoir vivre avec, cela ne doit pas être un instinct. Elle doit en avoir une parfaite maîtrise ! Elle va suivre un entraînement plus poussé à l'arc, c'est très important !"


"Ne t'en fais pas, elle saura, elle saura. Détends-toi un peu, va faire un tour. Lorsque tu reviendras, elle saura. "

Le prêtre tapota alors l'épaule de son oncle doucement. Immédiatement après, son oncle chasse sa main de son corps et commença à s'éloigner avec un soupir. Il fit un geste de la main agacé en s'éloignant. Ortega qui semblait être satisfait de la réaction de son oncle se tourna vers moi, toujours aussi souriant et détendu.
Armelle n'était au courant de rien, son oncle ne lui faisait pas connaître l'emploi du temps de l'entraînement. Elle ne laissa rien paraître comme à son habitude, la seconde partie de la famille semblait être plus austère que la première.
Le prêtre lui fit signe d'entrer en ouvrant en grand la porte de sa salle d'entraînement personnel. La jeune femme fit quelques pas à l'intérieur découvrant cette pièce pour la première fois. C'était au rez-de-chaussée, elle était très lumineuse avec les grandes et nombreuses fenêtres. Les murs étaient tout ce qu'il y avait de blanc, tout était parfaitement propre. Le parquet était recouvert de doux et magnifiques tapis. Il était certain que cela ne venait pas de notre famille, mais du commerce vers l'extérieur. Il y avait des voilures en dentelle très fine et transparente aux fenêtres. Cela donnait du plus grand effet à la pièce. Il se trouve contre un mur de la ferronnerie d'une hauteur de cinquante centimètres capable d'accueillir plusieurs bougies. Dans un cercle parfait sont disposés des coussins de différentes couleurs chatoyantes. Celui en face des bougies est plus massif et jolie, le coussin est entièrement blanc avec un fil d'or pour la décoration en bordure. Devant ce même coussin se trouvent quelques bols en bois avec de la cendre au fond. À mieux regarder, il s'agit certainement de reste d'encens avec de petits bâtonnets caractéristiques.

Ortega lui fit signe de s'asseoir sur le coussin de mon choix toujours avec un grand sourire serein. Il ne se fit pas prier pour s'installer sur le plus grand évidemment. Armelle regarda chaque coussin ne sachant pas trop si c'était un piège ou un teste, elle était habituée à de choses vicelardes avec son oncle. Elle se décida alors de choisir le coussin à l'exacte opposé de celui du prêtre en ignorant totalement les formes et les couleurs. Elle ne fut pas très cérémonieuse en s'asseyant sur le coussin en tailleur comme le prêtre.
La jeune femme observait cet homme en face d'elle qui lui souriait bêtement. Il était étrange, elle n'avait guère l'occasion de fréquenter ce genre de personne dans le cadre du travail en dehors des tâches ingrates. Elle le trouvait très vieux par rapport à elle, mais il semblait sympathique.
L'ancien sortit alors d'une petite pochette quelques encens en forme de brindille. Elle ne savait pas trop comment était fabriqué ce genre de choses, mais elle savait que cela sentait plus ou moins bon. Il les disposa dans les bols devant lui et commença à les allumer. Il prenait tout son temps alors que la jeune archère devant lui commençait à perdre patience. Peut-être était-ce un test ? Elle prit alors son mal en patience en regardant le prêtre éteindre la flamme sur les encens afin de laisser seulement une fumée à l'odeur agréable.

"Très bien alors parle moi de ta force intérieure."

La question du prêtre était-elle floue exprès ? Il ne la regardait même pas lorsqu'il lui demanda cela. Armelle leva un sourcil légèrement avant de se demander comment répondre à quelque chose comme cela. Elle avait été habituée aux questions pièges de son oncle. Ou tout devait être su rapidement, sinon c'était une grave faute. Elle ne réfléchit alors pas davantage et lui répondit d'une voix calme.

"Je ne vois pas quoi vous dire là-dessus."

Elle était totalement sincère et ne cachait rien. Il sourit légèrement sentant facilement l'éducation de son oncle. Il ne prit pas ombrage d'une réponse si simpliste et sans y avoir réfléchi. Il tenta de formuler autrement la question en détaillant plus. Il avait toujours ce grand sourire rassurant et se calme apparent.

"Et bien dis moi ce que tu penses quand je te parles d'énergie intérieur ou de ki. Comment ressens-tu cette énergie au fond de toi, du moins si tu la ressens. Après ce n'est pas grave si ce n'est pas le cas, je t'apprendrais.
Comment utilises-tu cette énergie ? Ou comment penses-tu l'utiliser ? Ce genre de choses, dis moi tout ce qui te passe par la tête. "


Il semblait si calme, que l'on pouvait imaginer que les mauvaises actions ne pourraient le toucher. il était si en accord avec la nature, que rien ne le touchait tel un roc subissant les assauts d'une rivière. Il était certain qu'il avait beaucoup d'expériences dans ce genre d'enseignement. Elle n'était pas la première à se faire entraîner par lui. Elle réfléchit un peu davantage à voir le prêtre insister avec cette méthode, qui était troublante pour la jeune femme.

"Je ne sais pas trop en faites, beaucoup de monde en parle dans la famille alors j'imagine que cela doit réellement exister. Cependant, je n'en ais pas réellement une preuve irréfutable.
Lors de mon dernier entraînement, j'ai cru ressentir quelque chose d'étrange. On s'entrainait au tire dans le noir complet, et j'ai eu l'impression de voir la silhouette de ma cible l'espace d'un instant. J'ai pu donc tiré presque immédiatement, comme un instinct, une impression plus qu'une réelle information. Est-ce cela ? "


Elle ne savait pas trop si c'était la réponse qu'il attendait. Cependant, elle sentait avec cette personne qu'elle pouvait lui parler franchement dans une certaine mesure. Elle poursuivit alors de plus en plus libéré.

"Je n'ai pas l'impression de réellement utiliser mon énergie intérieur. J'ai davantage l'impression que cela vient tout seul, je ne contrôle pas grand chose. Quand je me concentre sur le tir de ma flèche, je peux faire des choses étonnantes. Je ne pourrais pas les faire en tirant normalement sans faire trop attention, enfin je ne vois pas si vous voyez ce que je veux dire. Après mettre un nom sur ce phénomène, si vous voulez .... la force intérieure. "

Ortega hocha la tête lentement en souriant. Il semblait apprécier sa franchise surtout de la part d'une élève d'un professeur tel que son oncle. Il ne dit rien pendant un moment à regarder son encens brûler. Il avait facilement senti que cette fille en face de lui était totalement perdue. Ce n'était pas un cas désespéré puisqu elle l'utilisait déjà. Il agita doucement sa main au niveau de l'encens afin de libérer davantage de cette douce odeur qui envahissait toute la pièce.
À quoi cela servait-il réellement ? impossible de savoir entre le mysticisme et la réelle utilité la part de vérité. Ce ne fut qu'après un long moment d'intenses réflexions que le prêtre reprit alors la parole.

"Nous allons commencer par faire un peu de méditation, cela va beaucoup t'aider. Tu verras, crois-moi. Il faut que tu saches t'ouvrir à la force qui est en toi. C'est ainsi que l'on peut devenir l'espace d'un instant l'égale d'un dieu.
Tout le monde à cette force intérieur en soi, qu'elle soit physique ou davantage magique d'ailleurs. Il va falloir que tu apprennes plus qu'à l'utiliser, tu dois apprendre à la maîtriser, à la domestiquer. Tu dois la sentir vibrer en toi. Tu ne dois plus que former une avec elle.

Je t'apprendrai à te dépasser. "


Armelle hocha la tête lentement vers le prêtre, cela ne devait pas être bien difficile. Il y avait beaucoup de membres de la famille Belmont qui venaient ici pour suivre son enseignement. Tous en ressortaient grandis d'une manière ou une autre. Elle avait une entière confiance en sa famille. Elle ne douta pas une seule seconde de ce que pût lui dire cette personne. Il devait être particulièrement doué pour réussir à réunir autant de bonnes volontés.

"Maintenant ferme les yeux, tu dois te détendre. Ne pense plus à rien du tout, respire lentement et régulièrement. Cela facilitera ton corps à l'utilisation du ki. Il faut que tu sois dans une position agréable, je m'installe ainsi, les mains sur mes cuisses juste posées. "

Ortega voulut faire une petite démonstration de sa technique. Il s'assit en tailleur, totalement détendu et tranquille. Il ferma les yeux l'espace d'un instant s'affalant légèrement vers l'avant. Il avait la tête légèrement penché en avant comme s'il était en train de dormir. Il posa ses mains négligemment sur ses cuisses afin de bien me montrer.
Armelle hocha la tête à nouveau sans rien dire. C'était comme si elle sentait que c'était comme un lieu sacré ici, elle devait le respecter. Il était certain que ce prêtre avait quelque chose de mystique. Elle allait souvent dans le temple de Thimoros tout au fond des catacombes du manoir pour prier. Cependant, cela n'avait rien à voir avec ici, dans le temple, il y avait quelque chose d'oppressant continuellement.
Le prêtre me regarda faire toujours si souriant et tranquille. C'était un être surprenant et troublant, La jeune femme n'arrivait pas du tout à déterminer sa façon de penser. Elle n'arrivait pas à connaître ses idées ou ses réactions, mais c'était totalement différent de son oncle. Lui qui était très agressif, acide et corrosif.

Armelle ferma les yeux lentement en me pliant sans hésiter à l'exercice. Si je devenais plus efficace, cela ne serait qu'un plus pour ma mission, protéger Alécia l'élue à la grande destinée. Elle soupira lentement en essayer de chasser toutes formes de pensées extrêmes et parasites. Elle devait détruire dans sa tête chaque parcelle de chaos qui naissait .
Il n'y avait plus qu'un énorme noir à perte de vue dans son esprit, plus rien de perturbant. Petit à petit elle réussissait à devenir plus calme, ne disant pas à un mot.

"Tu dois ni t'endormir, ni essayer de faire de la méditation. Essaye de sentir la force au fin fond de toi. Tu l'as déjà utilisé, essaye de l'accumuler quelque part. Tu dois sentir cette énergie parcourir ton corps jusqu'au point choisi. "

La jeune élève se concentra longuement sur sa main la voyant dans son esprit, mais rien ne se produisit. Elle retenta la même technique plusieurs fois, mais il n'était pas question de maîtrise mais de méthode. Elle agita les doigts histoire de voir si elle peut réveiller le phénomène, mais encore une fois se fut un grave échec. Elle était troublée en essayant de se demander pourquoi cela ne fonctionnait pas, lors que le prêtre reprit la parole.

"Tu dois imaginer que ton corps est capable de créé une nouvelle énergie. Tu dois imaginer qu'il est capable de la convoyer où bon te sembleras. C'est un allié précieux à ne pas négliger.
Plus tu travailleras avec cette méthode ou en tirant tes flèches, plus tu sauras contrôler cette énergie. Cela peut prendre du temps alors prends le. "


Elle hocha la tête lentement comme pour se défendre. C'était un échec cuisant, son oncle l'aurait certainement puni à sa manière. cependant, l'homme qu'elle avait en face d'elle était totalement différent.
Armelle essaya de s'imaginer que son ventre était comme le centre névralgique de cette nouvelle énergie. Elle pouvait comme sentir cette force bien plus que lorsqu'elle visait avec son arc. Depuis son ventre, cela se répandait dans ses veines, dans tout son corps. Une colossale énergie était en train de se concentrer la où son esprit se focalisait. C'était comme si elle venait de s'ouvrir à un nouveau monde jusqu'alors inconnu.

" Je me demande si des combattants n'ont pas cette force en eux. Qu'est-ce qui détermine les êtres supérieurs à ceux qui sont inférieurs ? C'est tout de même un certain avantage."

Plus la jeune femme se concentrait sur sa main gauche, plus elle la sentait des picotements. Sa main commençait à la lancer, à presque lui faire mal. Elle commençait à ne plus rien maîtriser lorsque le prêtre prit la parole pour lui couper l'herbe sous le pied. Comment avait-il pu sentir son énergie bouillir ?

"Maintenant tu es prête mon enfant. Je ne sais pas ce que ton oncle veut te faire faire comme entraînement, mais tu seras prête fait moi confiance. Tu dois pratiquer, il n'y a guère de secret. Je peux t'amener sur la voie, mais seule toi peut apprendre à marcher. C'est en pratiquant que l'on progresse. "

"Je vous remercies professeur"

dit alors la jeune femme un peu troublée. Elle agitait légèrement sa main, mais depuis qu'elle n'était plus concentrée, son énergie se répandait dans tout son corps jusqu'à ne plus rien ressentir.
Ortega se mit à rire de bon cœur en lui tapotant amicalement la cuisse.

" Allons, nous sommes de la même famille, détends toi donc un peu petite. Par contre tu devrais y aller, tu es attendue."

Le prêtre regardait alors vers la porte extérieure de la pièce de méditation. Elle s'entrouvrit légèrement, son oncle se trouvait de l'autre côté depuis un moment. Il ne put alors s'empêcher de dire une petite phrase acide.

"tu guides mais tu n'entraines pas ..."

" Tu formes, mais tu n'apprends pas "

Répondis alors le prêtre toujours souriant et détendu, tandis que son oncle restait de marbre de montrant rien du tout sur son visage. Cette fois-ci par contre, Armelle pouvait sentir facilement une tension dans l'air entre les deux hommes. Elle montait si facilement et naturellement, à en faire peur. La jeune fille ne comprenait pas du tout ce qui se passait. Pour elle, c'était seulement deux personnes de sa famille. Tout c'était si bien passé, c'était incompréhensible. Peut-être était-elle trop jeune pour comprendre ?

"Armelle suit moi, on y va. On a à faire."

Dit alors son oncle qui la sortie rapidement de la rêverie. Elle devais le suivre sans poser de question, mais ce jour là fut le premier où elle hésita sur la marche à suivre. Elle regarda un léger moment le moine qui lui fit un geste d'y aller avec un tendre sourire. Elle s'inclina avec politesse légèrement avant de quitter la pièce.
Son oncle l'attendait toujours au pas de la porte de ce lieu de sérénité sans dire un seul mot. La jeune femme le rejoint, puis il ferma la porte derrière elle. On fit quelques pas avant qu'il ne la plaque contre un mur avec une grande force. C'était incroyable, je n'avais pas eu le temps de réagir, il était beaucoup trop fort.

" quand je te dis d'y aller, il faut y aller immédiatement. Ne fais pas de zèle surtout avec la première famille. On t'a appris je pense ce qu'on leur doit non ? Si ce n'est pas le cas, je referais ton éducation !"

Son oncle était très dur, implacable et presque furieux crachant toute sa haine. Il devait avoir une bonne raison de réagir comme cela. Il devait avoir des sujets plus difficile que d'autres. Que puis-je faire à part hocher la tête lentement.

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Dernière édition par Armelle le Ven 9 Aoû 2013 14:54, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Re: Manoir de la famille Belmont
MessagePosté: Jeu 8 Aoû 2013 14:54 
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Quelques jours étaient passés depuis le combat dans l'arène improvisée au port d'Exech. Elle ne sentait plus vraiment les blessures, et avait repris son travail normal au manoir. La réunion qui devait déjà avoir eu lieu avec la famille secondaire avait été annulée. Un messager était arrivé au manoir, apparemment il venait de très loin. C'était vraiment exceptionnel, la famille Belmont avait extrêmement peu de liens vers l'extérieur. Le moins possible était salutaire pour l'unique raison de vivre des Belmont, la protection de l'artefact surnommé la clé des éléments.
Armelle n'avait pas vraiment cherché à savoir la raison de l'arrivée du messager. Il avait été reçu directement par les représentants des deux branches de la famille dans le plus grand secret. Une longue réunion avait eu lieu et rien n'avait filtré. Si elle devait en savoir plus, on l'informerait. En attendant, elle avait beaucoup de choses à faire.

La jeune femme était attelée à une des tâches qu'elle détestait, le ménage. Elle était capable de patrouiller pendant des heures, aller chercher au beau milieu des marais une racine, mais le ménage ! Elle était bien consciente que c'était obligatoire. C'était sa mission et elle le ferait de la meilleure façon possible, afin de ne pas à avoir à y revenir avant le plus longtemps possible.
La jeune Belmont fut alors sauvée de cette lente torture par son oncle qui vint la chercher.

"Armelle, viens immédiatement. On doit te parler."

Dit alors son oncle sans aucune explication comme à son habitude. Il la regarda de haut en bas avec un regard appuyé, qui voulait en dire beaucoup. Elle ne savait pas trop à quoi s'attendre, mais cela devait être important. Très rarement, son oncle faisait attention à son apparence.
Ils se dirigèrent alors dans les étages de la maison principale du manoir. Cela voulait dire une rencontre avec la famille principale. Que pouvait-elle bien vouloir ? Jamais elle n'avait été conviée à une seule réunion.

(Sans doute cela à un rapport avec ce messager ? C'est bien le seul fait marquant depuis des semaines.)

Armelle fit alors très attention à sa tenue. Elle lissa les tissues pour éviter les plis, ajusta la tenue des vêtements. Elle ne pouvait guère rattraper une bonne apparence avec les vêtements banals qu'elle portait. Lorsqu'elle jouait à la dame de compagnie, elle voulait paraître la plus classique possible.
Ils montèrent deux étages, puis se dirigèrent dans un couloir vers une porte. Son oncle frappa à la porte, elle sourit légèrement de la politesse peu commune chez lui. Une voix étouffée nous intima d'entrer. Il lui ouvrit la porte et l'invita à entrer la première la suivant de près.

La pièce était assez grande avec de beaux tableaux aux murs et quelques bibliothèques, qui semblaient plus décoratives qu'utiles. Une grande table ronde trônait au centre de la salle, entourée de quelques sièges. Il n'avait pas dans cette pièce que des Belmonts. Le messager devait être déjà parti depuis. Il y avait autour de la table trois personnes assez âgées de la branche principale, que du beau monde. Le chef de la branche principale était là, un vieil homme richement habillé avec un gros ventre et une bonne barbe. À ses côtés, il y avait sa femme, bien plus respectable et distinguée que lui. Et enfin, il y avait Ortega le prêtre qu'elle connaissait déjà.
Armelle resta debout face à ces personnes importantes. Son oncle s'installa comme les autres, tous face à elle. La jeune fille n'osait bouger pour le moment, restant à les observer sans un mot. Après un moment, tous se regardèrent les uns les autres avant que le patriarche de la famille Belmont prît la parole.

"Fort bien, tu es ici car nous allons te confier une mission importante Armelle. Nous savons que tu dois protéger Alécia, que tu as été entraînée longuement à cette tâche. Cependant, il y a plus important pour le moment, tu dois payer une dette que notre famille à contracter il y a bien des générations. Il est vraisemblable que les autorités d'Oranan ont oublié, mais pas nous.

Il y a de cela fort longtemps, notre famille n'était pas sédentaire comme aujourd'hui. Dans la protection de la relique, nous avions choisi de rester en mouvement comme des vagabonds pour une meilleure sécurité. Lors de notre voyage perpétuel, nous étions sur le territoire d'Oranan qui était une jeune ville à l'époque, du moins pas aussi importante qu'aujourd'hui. Nous allions être attaqués par un bandit de grand chemin connu dans la région, il menaçait même la cité elle-même. La ville a donc envoyé un détachement qui a été sacrifié pour notre unique protection. Depuis ce jour-là, notre famille a une dette envers cette cité.

Nous avons reçu il y a quelques heures, une demande d'aide, un appel pour aider cette cité. Une aide dans le monde entier a été envoyée à tous aventuriers et combattants. Nous ne t'y envoyons pas pour faire fortune et avoir de la gloire, mais surtout pour rembourser notre dette. Tu vas donc nous représenter dans cette noble tâche.
Nous avons choisi de t'envoyer toi plutôt qu'un autre, car nous ne pouvons pas laisser l'artefact à l'abandon, même pour une dette pareille. Tu es la personne la mieux placer pour ce genre de choses. Tu es jeune, pleine de ressources et d'énergies, inventive et discrète. De plus tu es assez habile pour te débrouiller toute seule.
Cependant, il est inutile je pense de te rappeler le caractère secret qu'entour notre famille et son but, n'est-ce pas ?"

Armelle après ce long discours hocha la tête lentement sans rien dire en mettant les bras dans le dos. Le patriarche lui tendit alors un papier officiel de la ville d'Oranan. C'était sans doute ce que le messager avait amené avec lui.

"Je saurai m'en montrer digne."

Dit alors la jeune archère en s'inclinant légèrement par respect. Elle prit le papier sans le lire en l'enroulant sur lui-même. Puis le rangea dans un étui à parchemin avec un grand soin. Elle salua les personnes sur place faute de plus d'informations, puis s'en alla.

Armelle se dirigea rapidement vers sa chambre. Elle ne savait pas pour combien de temps elle en avait pour cette mission. Elle se devait alors d'être prudente et de prévoir large. Elle était un peu dans ses pensées et ne faisait guère attention à ce qui l'entourait.

"Vous êtes là ? Il y a quelqu'un ? "

Dans l'absence de réponse, cela devait être non. Elle se dirigea alors vers sa chambre pour faire un petit sac de voyage rapidement. Il se devait d'être assez petit pour tenir dans le dos, maintenu par une bande de tissu. Ceci fait et sans attendre plus ses parents, elle se mit en route pour le port d'Exech.

"Mon oncle préviendra bien mes parents, inutile de s'inquiéter pour cela."

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