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Armelle était à bord de la cynore depuis quelques minutes à flâner sur le pont d'embarquement, qu'une sorte de cercle d'énergie faisant le tour entier du navire apparut. Ce fut ainsi que le bateau volant décolla loin des eaux boueuses et malfamées d'Exech. Elle n'était jamais partie si loin de chez elle, et cela l'excitait au plus au point. Elle ne savait pas du tout à quoi s'attendre pour la mission, mais peu lui importait, elle irait loin. Elle ne pouvait se permettre de dire quoi que ce soit au niveau de sa vie qu'elle ne contrôlait guère, mais l'idée de voyager était formidable. Elle allait découvrir autre chose que des plaines arides, des marais et une ville remplit de voleurs et de brigands. Elle ne pouvait pas croire d'ailleurs qu'il y aurait une ville pire que la sienne.
La jeune femme allait avoir tout le temps de visiter la cynore avant l'arrivée au port de Tulorim. Le navire était d'apparence plutôt simple pour de la technologie pareille. Armelle était complètement dépassée et ne comprenait pas du tout pourquoi le bateau ne s'écrasait pas en mer, même d'ailleurs comment il avait décollé. Le peuple des sindels forçait le respect.
Elle se trouvait sur le pont principal qui était protégé par des rambardes de sécurité. Elle avait une parfaite vue du ciel et de la mer. La jeune archère n'avait pas vraiment de problème de mal de mer ou de mal d'air plutôt, elle tenait le choc facilement. C'était la première fois qu'elle était véritablement seule, sans aucun membre de sa famille. Elle parcourut longuement de long en large le pont principal.
Armelle avait bien vu avant le départ qu'une porte à gauche de la passerelle avait été empruntée par ceux qui transportent du matériel. Quelques habitués de ce genre de transport avaient pris au contraire l'autre porte, celle de droite.
Plutôt curieuse, la jeune femme se décida à aller voir à l'intérieur. C'était tout bonnement somptueux. Il y avait des boiseries en guise de mur, avec une colossale verrière au plafond qui permettait de voir les nuages et le ciel.
"La nuit cela doit être tout bonnement magique. Je suppose que c'est vraiment une réflexion que l'on a la première fois. Sans doute que cela devient d'une grande banalité par la suite ? Cela serait bien triste.
Enfin normalement je ne devrais pas être ici, c'est bien trop cher pour gâcher mon argent dans ce genre de choses. " La Belmont regarda sur le côté, il y avait de nombreuses portes. C'étaient sans doute des cabines pour ceux qui voulaient en profiter pour se reposer. Quelle drôle d'idée pensa alors la jeune fille. Il y avait bien trop à voir pour dormir ! Quoi qu'elle en utiliserait une plus tard pour se changer. Elle allait arriver en combattante, pas en dame de compagnie. Sa famille lui avait bien expliqué, elle représentait sa famille lors de cette mission.
Armelle ne faisait guère attention aux personnes qui l'entourait. Elle trouvait tout ceci si magique. Même un simple tableau au mur était plus joli dans ces lieux à la première vue.
(Bon calmons nous, ce n'est qu'un tableau ! ) La jeune femme toqua à la première porte d'une cabine et attendit. Personne ne répondit, elle ne se fit pas prier pour rentrer à l'intérieur puis de verrouiller la porte. Elle se jeta sur le lit en lâchant son petit sac qui se trouvait dans son dos. Elle resta quelques minutes ainsi sans bouger en s'étirant doucement.
"Bon allez en piste ! " La jeune fille se déshabilla rapidement de sa robe peu pratique pour combattre. Pour mettre la tenue qu'elle portait plus habituellement la nuit ou alors dans les catacombes. C'était une tenue sombre entre le bleu nuit et le noir en cuir matelassé. C'était peu résistant mais très souple, parfais pour ses mouvements. Elle avait un capuchon de cuir pour la tête et surtout cacher la majeure partie de son visage. Elle resserra sa ceinture à la taille afin d'y glisser son poignard. C'était un cadeau de son père, un combattant devait toujours avoir une lame sur soi. Cela serait toujours. Enfin, elle mit ses bottes en cuir bien serré qui ne faisait pas trop de bruit pour une bonne discrétion. Elle glissa un arc en bandoulière, en vérifiant qu'elle avait bien accès à son grand carquois sur le côté de sa hanche droite.
Armelle était fine prête pour sa mission, du moins autant qu'elle le pouvait. Elle sortit alors de la cabine avec toutes ses affaires dans le petit sac qu'elle bloqua en bandoulière avec une solide bande de tissu. Elle se dirigea ensuite vers le pont d'observation pour le restant du voyage à regarder le paysage sans prononcer un seul mot. Elle était comme envoûtée par ce spectacle qu'elle ne revivrait pas de sitôt.