Sortant de
la porte sud, Al'Rahimir se retrouva perdu sur une grande place recouverte de nombreux étales, les marchands défendaient leurs marchandises d'une verve forte et bruyante. La foule étaient imposante, les gens se bousculaient dans la plus grande indifférence. Il prit une rue transversale menant vers l'est. La population de ces lieux étaient pauvres, la simple vue de leur vêtement suffisait à le deviner. Longeant les remparts il observait les maisons, une à une. La plupart étaient délabrés. Les vitres, quand il y en avait, étaient soient brisées soient recouvertes de crasse. Il s'arrêta devant une haute maison dont la porte de bois brute était épaisse et semblait neuve. Le bâtiment ne portait aucun numéro, aucune inscription. Les fenêtres étaient barricadées par des planches et les murs de pierres était recouverts de mousse en certains endroits. La porte neuve contrastait énormément avec le reste du bâtiment. Al'Rahimir resta un long moment à l'observer avant d'en faire lentement le tour. L'ensemble du bâtiment avait le même aspect que la façade, hors d'âge. Alors qu'il revenait devant la maison, une vieille femme vêtue de loques, le visage voilée, l'approcha et lui saisit le bras.
"N'approche jamais cette masure étranger, tu es trop jeune... Beaucoup trop jeune..."Al'Rahimir haussa un sourcil et observa plus attentivement la vieille femme.
"Qui es-tu? Que cache donc cette maison?""Elle abrite un mal inconnu, un mal dont tu n'as aucune idée. Crois moi étranger, évite cette maison comme la peste, elle ne t'apportera rien d'autre que la mort."Al'Rahimir sentit la colère monter en lui, il baissa les yeux sur le bras de la vieille femme. Sa main, était posée sur son avant bras, le serrant un peu. Elle était longue au doigts fins. Elle ne portait aucune trace de vieillesse. Al'Rahimir comprit trop tard. L'étreinte du bandit se resserra sur son bras.
"Je t'avais prévenu étranger, tu n'aurais pas du te montrer si curieux !"L'homme dégaina une courte dague, Al'Rahimir lui envoya son poing en plein visage et se dégagea. Le bandit essuya le sang qui coulait de son nez d'un revers de manche puis siffla trois fois. La porte du bâtiment s'ouvrit à la volée et deux autres bandits en sortirent. L'un d'eux portaient une sorte de plastron en cuir et tenaient une fronde à la main, l'autre n'avait pas d'armes autres que ses mains qui, vu leur taille, devaient être parfaitement capable d'écraser la tête d'un homme adulte.
(Le combat ne va pas être facile)L'homme à la dague se plaça en position d'attaque. Al'Rahimir dégaina son simetère et leva sa lame à hauteur de visage. Le bandit s'élança, la pointe de la dague vers l'avant. Al'Rahimir l'évita sans mal et l'homme, emporter par son élan, alla s'écraser contre la muraille. Il se déplaça alors vers la droite de façon à avoir de nouveau les trois bandits dans on champ de vision. Le bandit à la dague était encore sonné par le choc mais le plus grand approchait, menaçant. Al'Rahimir s'avança alors portant un grand coup d'estoc, le géant évita sa lame et abattit le dos de sa main sur l'arrière de la tête du rôdeur. Al'Rahimir fut sonné sur le coup et ne put éviter le deuxième coup qui l'atteignit en plein plexus solaire. Ce dernier le projeta au sol, deux mètres plus loin. Il tenta de se relever et cracha du sang. Le géant attendait, sans bouger, que l'homme à la dague, toujours sonné, reprenne ses esprits. Al'Rahimir enfonça son épée dans le sol et se releva chancelant levant une fois de plus son sabre. Le géant le regarda d'un oeil torve et s'avança pour lui porter une nouvelle attaque. Cette fois-ci, Al'Rahimir était prêt. Il esquiva en glissant sur le côté et lui porta un coup au visage. Le géant grogna, surpris. Il porta sa main au visage et sentit la plaie fin laissée par la lame. Son visage vira au rouge il s'élança sur Al'Rahimir qui l'évita, une fois de plus. Ce dernier était néanmoins au bord de l'évanouissement et chaque passe lui demandait d'intenses efforts. A ce rythme, le combat ne durerait plus très longtemps. Il se remit en garde et attendit patiemment la troisème charge du géant. L'homme au veston de cuir était en train de relever son camarade près du mur. Il était toujours complètement sonné et ne devait son équilibre qu'à l'appui fournis par son compagnon. Une fois encore, le géant chargea. Cette fois-ci Al'Rahimir esquiva d'un pas sur le côté opposé des précédents et plongea sa lame dans le ventre du géant. Emporter par son élan, il tomba à terre, entrainant le rôdeur avec lui. Celui-ci se releva et retira sa lame du torse de sa victime avant de se retourner pour faire face à ces deux autres ennemis. Le regard du brigand à la fronde passait rapidement du visage d'Al'Rahimir au corps de son compagnon étalé sur le sol, baigant dans une mare écarlate. Soudain, il lâcha l'homme à la dague et se retourna, fuyant à toute vitesse. Al'Rahimir tenta de le poursuivre mais ses jambes le faisait souffrir. Dans un dernier effort il lança son sabre vers le bandit, elle n'eut pas exactement l'effet escompté et tomba sur la cheville de ce dernier. Le rôdeur avança, doucement, vers le brigand qui se trainait par terre, haletant. Il ramassa sa lame et l'abattit dans le dos de son ennemi. Il revient ensuite vers le lieux du combat et jeta la dague aussi loin que possible d'un revers du pied avant de s'avancer vers l'attaquant restant. Celui-ci était adossé à la muraille, désappointé. Il jetait un regard vide sur son compagnon mort. Al'Rahimir le saisit par le col et le jeta à terre. Il pointa sa lame sur son cou. Et prit le temps de reprendre son souffle.
"Tu n'as pas répondu à mes deux questions tout à l'heure. Qui es -tu et que cache cette maison?"Le bandait fixait la lame, terrifié.
"Arius, je m'appelle Arius. Je t'en prie ne me tue pas. Je te dirais tout, tout !""Commence par répondre à mon autre question.""Rien. Elle ne cache rien. C'était juste notre repère, rien de plus."Al'Rahimir le toisa et reprit.
"Tu mens. Je le lis dans ton regard. Réponds moi !""Je ne peux rien dire ! Il vont me tuer ! Me tuer !"Le rôdeur pressa un peu plus sa lame sur le cou du voleur.
"Si tu ne me réponds pas, c'est moi qui te tuerais ! Dis moi ce que tu as à dire !""Je ne peux pas ! Je ne peux pas !""Tu as choisis ton destin, qu'il soit scellé maintenant !"Sur ces mots, Al'Rahimir trancha la gorge du bandit et essuya sa lame sur son manteau avant de la remettre dans son fourreau. Cette homme était prêt à mourir pour garder son secret c'est donc qu'il en valait la peine. Le rôdeur choisis d'y réfléchir plus tard, les bruits de la lutte avait du attirer quelque peu l'attention et il ne valait mieux pas traîner en ces lieux. Il s'élança dans une ruelle adjacente.