>Attaque Avant la ville<Comme Karkaras connaissait la ville de Yarthiss, il conduisit son compagnon jusqu'à la taverne de la porte des Enfers.
La taverne était une grande bâtisse de bois à deux étages, qui s'ouvrait sur une large rue visiblement malfamée. Un long comptoir trônait au fond de l'immense pièce remplie de lourdes tables séparées par les gros poteaux qui soutenaient le bâtiment. La salle commune, qui pouvait contenir plus d'une centaine de personnes assises, était chauffée par une immense cheminée. La salle était pleine et une lourde fumée qui piquait les yeux créait un brouillard épais. Les gens étaient bruyants, les chopes se vidaient rapidement. C'était un lieu de débauche, un lieu de fête, plein de danger, un univers clos rempli de prédateurs.
"Harald ! Trouve-nous de la place à une table en coin", lança gaiement le Demi-Elfe.
"Ça, c'est la tâche d'un gars à forte corpulence ! J'y vais."Harald ne cherchait plus trop à comprendre les motivations des actes de son compagnon. Il avait remarqué la sagesse qui semblait l'habiter e, s'il voulait une table en coin, pourquoi pas ? De plus, il craignait secrètement sa magie. Le guerrier demanda aimablement à des vilains de leur abandonner leurs sièges et ne se vit opposer aucune résistance : d'habitude, les mercenaire et les chasseurs de vers les expulsaient avec rudesse, sans prendre de gants. Karkaras s'assit alors dos au mur tandis qu'Harald hélait bruyamment le tavernier et commandait deux repas arrosés.
"Harald", Dit Karkaras en s'essuyant la bouche avec un tissu de lin.
" Il nous faut d'urgence trouver un Guérisseurs, penses-tu qu'il y ait ici de quoi nous satisfaire? ""Nous verrons demain, ami. Nos esprits seront plus clairs et il serait inconvenant de déranger un guérisseur à cette heure. Prends donc encore de ce breuvage pour oublier la douleur."Le lendemain fut difficile pour les nouveaux compagnons. Ils s'étaient tellement imbibés d'alcool que Karkaras se demandait en se levant s'il serait capable de lancer un sortilège dans cet état. Il enleva les meubles qu'il avait cependant réussi à pousser devant porte et fenêtres pour se protéger des marauds pendant la nuit, et il descendit dans la taverne enfumé. Il y avait moitiés moins de monde que la nuit passée, chacun semblait fatigué ou irrité. il y trouva Harald devant un poulet rôti sur tapis de courges rouge au goût médiocre.
"Salut, Blins !" Lança Karkaras.
"Partageras-tu ton repas avec un Demi-Elfe bien fatigué des abus de la veilles ?""Bien sûr, ami", répondit Harald.
"Ma bouche est pâteuse et mon estomac trop fatigué pour avaler ce mets entier !"Et les deux personnages se restaurèrent en essayant d'avoir d'aimable discussion malgré leur état de fatigue. Enfin, lorsque du poulet ne restèrent que quelques miettes, Karkaras en vint à un sujet plus important, car certain domaine de la vie lui était inconnu malgré ses 60 ans :
"Harald, il nous faut un guérisseur. Crois-tu toujours qu'on puisse en trouver facilement un ? "Questionna-t-il en se laissant aller en arrière pour soulager son estomac.
"Certainement !" Répondit Harald avec un sourire chaleureux.
"Mon seigneur disait que les tavernes grouillaient en permanence de crapules capable de guérir ou de tuer. Ensuite, je lourai mon épée à une noble cause.""Tu défendrais seul une cause dangereuse ?" Questionna Karkaras surpris.
"Tout dépendra évidemment de ma mission ! s'il s'agit de jouer le garde du corps, je suffirai bien à cela. Par contre, si on me demande d'assouvir une vengeance contre une tribut ennemie, voie pire, je me ferai accompagner par au moins un Voleur et un guérisseur !""Un Voleur ?" S'étonna Karkaras qui ne voyait guère l'intérêt de partir avec un ennemi potentiel qui avait pour métier de détrousser.
"Bien sûr ! Comment se passer d'un expert en serrures ou en pièges ?""Et en bourses !" Rajouta Karkaras avec une pointe de sarcasme.
"As tu déjà participé à une expédition ?""Non, j'ai juste gagné mon cheval au cours d'une joute pour un pont. Mon adversaire était sans doute le rejeton d'un riche marchand pour posséder un cheval aussi beau. Il cherchait la gloire, il n'a reçu que bosses et poussière !""Alors comment pourrais-tu reconnaître un guérisseur ou un voleur parmi cette foule bigarré ?""Oh, ce n'est pas très difficile ! Regarde au fond de la taverne, près du comptoir. l'homme qui arbore un soleil comme emblème dur la poitrine, tu peux être sûr que c'est un guérisseur ! quand au voleur, s'il y en a un, surveille ta bourse et tôt ou tard tu verras sa main s'y glisser."Karkaras sourit.
"Si c'est son activité actuelle, il doit être difficile de lui faire confiance...""Peut-être, mais il est sûr que l'on ne peut s'en passer. Aller, suis-moi. Si cette homme est un guérisseur, je réussirai coûte que coûte à obtenir son aide !"Ils s'approchèrent de l'homme en question. Il portait une cotte de mailles, avait les cheveux coupés court, blonds comme le blés. Son visage émacié lui donnait l'air éternellement fatigué. Sa voix grêle accueillit Harald.
"Bonjours, l'ami ! Je suis Oron fidèle de Gaïa. Tu es le bienvenu à ma table, homme de bonne compagnie. Je remercie Gaïa de m'avoir mis sut ta route...""Ta déesse n'y est pour rien", répliqua Karkaras que l'apprenti paladin paraissait volontairement ignorer.
"Nous cherchons à être guéris de nos blessures."Oron toisa le Demi-Shaakt avec dédain. Il haussa le sourcil en signe de mépris et se retourna vers Harald :
"Tu dois savoir que les fidèles ne guérissent pas pour rien, Guerrier ! Tu n'es pas à l'article de la mort, mon code ne m'impose donc rien. ais voir la couleur de ton or !"Oron, qui ne remarqua pas le regard furieux du fanatique, sourit en voyant l'air embarrassé de l'homme d'armes.
"Je crois comprendre que ta bourse est légère, qu'à cela ne tienne, si tu me rends un service, je te soignerai..." "Quel genre de service ?"Questionna Harald soulagé.
"Je recherche des épées pour m'épauler dans une difficile mission que mon grand Prêtre a jugé bon de me confier, sans doute pour m'éprouver. Il s'agit de dénichés un important groupe de marauds qui sévissent dans la forêt du sud et de les empêcher de continuer d'opprimer les innocents. Si tu m'accompagnes, tu sera guéris.""Je ne laisserai certainement pas des opprimés dans le besoin !" S'exclama le Guerrier outré rien qu'à cette idée. Mon nom est Harald de Blins et mon épée défendra cette cause avec toute la force de ce bras qui la manie. si tu guéris également mon ami Karkaras, tu pourras compter sur ses pouvoirs de Sorciers !"[/color]
Oron leva les sourcils en direction du fanatique.
"Ainsi ce Shaakt est un sorcier ? Qui lui a donc enseigné son savoir ?""Cela ne te regarde en rien, Guérisseur ! Moi non plus, je ne travaille pas pour rien... Combien penses-tu que les vilains nous rémunéreront?""Mais nous ne leur prendrons rien !" S'offusqua Oron.
"Leur cause est mienne. Tes manières me déplaisent, et, de toutes les façons, je ne désires pas la compagnies d'un Shaakt."" Mais, mon compagnon est un grand Mage..."Murmura Harald.
"Ses pouvoirs nous ont déjà sauvés sur le chemin qui nous mena à Yarthiss."Le guérisseur réfléchit un instant. Les mages étaient difficiles à recruter, leur prix souvent élever. Il valait peut-être mieux un bâtard de Shaakt sans doute moins gourmand...
"Alors quel est ton prix." Demanda-t-il finalement d'un air méprisant.
"Pour un cinquième du butin et la part de ceux qui pourraient trouver la mort au cours de notre quête, je ne demanderai rien aux voyageurs."Oron le Guérisseur accepta vivement le marché sans porter la moindre attention à la seconde exigence du Fanatique. Il ne savait pas encore que, dans son esprit, il faisait déjà partie de ces morts...
"Il nous faudra certainement d'autre personnes.", dit-il d'un ton léger.
"Une autre épée et un Voleur.", avança Harald.
"Et un autre Mage", ajouta Karkaras.
C'est lui qui se proposa pour s'occuper du recrutement, de peur qu'Oron ne choisisse en fonction de ses propres critères, qui risquaient fort de ne pas convenir à un Fanatique. Il jeta un regard circulaire dans la salle et décida de commencer par le Voleur, facilement repérable. Il se dirigea vers le comptoir. Puis, laissant sa bourse en évidence, il commanda un verre de vin au tavernier tout en surveillant avec attention ses maigres richesses. Il ne fallut pas beaucoup de temps avant qu'une petite mains plonge dans son escarcelle sans qu'il sente le moindre contact. D'un geste vif, il attrapa avec fermeté et se retourna pour dévisager le détrousseur. Sa surprise fut grande de devoir baisser le regard jusqu'à un peu plus d'un mètre. malingre, les yeux aussi noirs que sa chevelure en broussaille, simplement vêtu d'une armure de cuir clouté et de braies vertes, se tenait un Sinari. Ses grands pieds nus reposaient à peine sur le sol tant Karkaras tirait sur la main coupable. Le visage du nouveau était imberbe, presque infantile. Ses yeux brillaient d'intelligence et de gaieté. Si son visage rond lui donnait un air d'incroyable naïveté, ses traits fins et harmonieux révélaient un tout autre personnage.
(Un Hobbit), songea Karkaras,
(je ne savais pas que leur physique était aussi surprenant !)Karkaras lâcha le nouveau venu.
"Eh bien, Voleur !" Murmura-t-il d'une voix plus menaçante que voulu.
"On exerce ainsi son art sur les braves gens ?"Le Hobbit se fit mielleux, tentant de prendre un air détaché.
"Point du tout, Messire ! Je vérifiais simplement que votre bourse était bien attachée car je l'avais vue ballotter dangereusement. Et, vous savez comme moi que l'on retrouve rarement une bourse égarée !"Le jeune voleur d'à peine quarante printemps plut immédiatement au Demi-Shaakt. Ses yeux pétillants lui étaient sympathiques, sa voix aigue l'amusait et son impressionnant culot en faisait un être à part.
"Écoute, je m'appelle Karkaras et je n'ai rien contre les voleurs à condition de participer à leurs gains. Je pars sous peu attaquer des pillard s pour y trouver mon propre compte et être guéri de mes blessures. accompagne-moi, vole sous ma protection ! Je m'engage à te punir personnellement si tu es découvert, et on partagera les gains. Soixante pour moi, quarante pour toi.""Pardon ?""C'est mon dernier prix, hobbit malingre !""Ton marché, il est tellement injuste qu'il me faut y réfléchir, par les mamelle de Yuia""Fais ce que tu veux, mais ne traîne point. Les détrousseur courent les rues... "Le larron parut hésiter, se grattant le côté du crâne d'un geste las.
"Si ceux de ma profession sont nombreux, aucun ne m'égale ! Tu aurais tort de te passer de moi, d'autant qu'une n'est pas coutume, j'ai du temps devant moi !""Je t'ai proposer un marché", insista Karkaras...
Les yeux du petit être brûlèrent de fureur.
"Soit, soixante pour toi, quarante pour moi.. J'accepte de te suivre pour ce vil prix, mais, pour ne pas ternir ma glorieuse réputation, tu devras me protéger au mieux des dangers hors métier.. Ainsi l'équilibre sera meilleurs !"Karkaras apprécia la malice du nouveau venu : un voleur n'était guère puissant comparé à un sorcier ou à un homme d'armes. Ainsi, avec une bonne alliance il assurait sa survie. quand il aurait grandement progressé il pourrait peut-être faire cavalier seul.
"Tu vivras, hobbit. Je ferai tout ce qui je pourrai pour protéger ma source de revenus, sois-en sûr...""Je m'appelle Curtis Le grand... des Hobbits bien sûr !" Conclut le Voleur en gonflant la poitrine.
Curtis alla ensuite se présenter à ceux qui allaient être ses compagnons, au moins l'espace d'une quête, pour discuter sa rémunération, à la plus grande satisfaction du Fanatique. Ce dernier reprit ses recherches, scrutant la clientèle hétéroclite de la taverne. Il lui manquait encore un combattant et un Mage. Heureusement les mercenaires ne manquaient pas. Il se décida pour un homme d'armes qui buvait seul, entouré de vilains. Karkaras s'approcha de la table choisie et prit place. Il entama la discussion avec le solide gaillard qui n'était vraisemblablement là que pour être facilement embauché.
" Je m'appelle Karkaras, je suis mercenaire et cherche des compagnons sûrs.""Mon nom est Calber. que proposes-tu ?" Questionna l'homme d'armes sans s'émouvoir.
"Éliminer une bande de détrousseur""Cela ne m'intéresse pas.""Un dixième du butin."Les yeux du guerrier luisirent de cupidité.
"Mon épée t'appartient. Quand part-on ?""Prochainement"La discussion avait été rapide, sans détours. Calber incarnait tout ce que Teufel recherchait: Un Guerrier prêt à mettre son épée au service du plus offrant, sans grands principes, qui l'aiderait sans doute à combattre la stupidité générosité de certains de ses compagnons. il espérait seulement qu'il lui serait fidèle.
"Je vais faire aiguiser mon épée et me préparer au départ."Puis, voyant qu'une autre personne avait rejoint le petit groupe, un homme de fine stature, en habit bleu nuit très élégant, il décida de rejoindre ses compagnons. l'air suffisant, arrogant du nouveau venu le classa immédiatement comme Mage dans l'esprit du demi-Shaakt.
Après quelques instants de pesant silence durent lesquels Karkaras chercha une attitude à adopter, Oron prit la parole:
"Craignant que tu ne réussisses point à trouver un Sorcier, nous avons pris sur nous de t'épauler ! Voici Villion le Mage ! Tu peux nous remercier car la chose n'était pas aisée...""Ne l'aurait pas été si tu ne le connaissais déjà", corrigea Curtis avec malice.
Karkaras préféra ne pas se heurter une fois de plus à l'insupportable guérisseur. Il salua dignement le Mage.
"Je serai heureux de t'avoir à nos côtés.""On m'avait prévenu qu'un collègue bâtard nous accompagnerait. Sache que je ne suis pas franchement pour..." Répliqua-t-il d'un air pincé.
"Le Guerrier que j'ai trouvé prendra un dixième du butin, combien prendra ton ami? Demanda Karkaras à Oron sans se préoccuper de l'insulte.
"Pas plus que toi : un cinquième. Il nous fait cette faveur pour nous prouver que nous n'avions pas besoin de toi. D'ailleurs, si tu ne tiens pas le coup, il prendra ta part..." Ajouta le guérisseur, plein d'ironie.
"Et Curtis,""Un cinquième également, son rôle sera dangereux...""Harald prenant comme l'autre guerrier, il te reste un cinquième. C'est acceptable", calcula à voix haute le demi-Elfe noir pour faire taire sa rage.
Cette fois-ci, le groupe était au complet. Karkaras sentait qu'il lui faudrait se méfier du Mage. Il veillerait à ne pas le perdre de vue.
Oron le Guérisseur posa ensuite ses mains sur les deux blessés, invoquant Gaïa, sa déesse. sous les yeux éberlués des compagnons de route, les blessures se refermèrent, ne laissant pas la moindre cicatrice
Après quoi le départ fut décider que le départ aurait lieu aprés un délais d'une heure, le temps pour chacun d'organiser ses affaires.
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