Inscription: Mar 28 Avr 2009 00:01 Messages: 858 Localisation: Couloir de prison, Quête 26
|
(((Hrp : Dirigé de GM9 ! Résumé du post : Absorption de fluides 8 (4 lumière, 4 foudre), apprentissage de Sanctuaire, Soutien du ciel, Force du ciel, Protection solaire, Choc des Eclairs !!! Désolé à l'intrusion dans le groupe de posteur pour les autres et bon RP !))) Jour 1 Cinq heures… Cinq longues heures que ce satané mage muet n’avait pas décroché une parole… Et par Gaïa, cela devenait vraiment insupportable. Depuis que nous avions quitté la bibliothèque kendranne, il n’avait pas daigné lâcher un mot. Même lorsque nous avions traversé le lac grâce à d’aimables pêcheurs, il n’avait rien dit, un simple remerciement du menton suffisait. (Mais pourquoi me fait-il ça ? Il veut vraiment que j’explose ! Pas une réponse alors qu’il sait que je suis un bavard… C’est un traitement presque inhumain) Il fallait dire que depuis le départ, je l’avais un peu harcelé de question, mais c’est relativement normal lorsque je pars dans un lieu inconnu avec un homme que je ne connais en définitive que très peu. Malgré tout, j’avais réussi à glaner quelques informations sans son aide… précieuse. Revenons-y
Nous quittons la bibliothèque avec Raek et commençons à nous diriger vers la sortie de Kendra Kar en traversant la foule propre à cette immense ville. A bien y réfléchir, c’est la première fois que je quitte réellement Kendra Kar sans savoir s’il y aurait un retour. En fait, c’est mon premier voyage hors des murs qui n’ait pas pour objectif un acte de commerce ou une cité engloutie.
(Une vie passée ici, et elle me semble si loin. L’Aigle des Océans compte un cadavre de plus, celui de mon enfance. Gaïa, protège cette ville que j’aime tant et mes parents. Eclaire également de ta bonté mon chemin afin que je répande le bien en ton nom sur cette terre.)
A trop rêvasser, je finis par m’éloigner de Raek et je dois jouer des coudes pour revenir à sa hauteur. Il y a un monde fou… évidemment ! Ses paroles me reviennent en mémoire lorsqu’un ahuri manque de m’arracher ma crosse des mains avec son chariot et ses navets. Mon arme était maudite et il n’y pouvait rien. Il fallait donc faire une croix sur celle-ci, et vite. A la faveur d’une éclaircie de la foule, je parvins à me poster suffisamment près d’un caniveau pour y faire rouler mon arme. M’en voilà débarrassé. Et Raek fends toujours la foule imperturbable, ne se souciant que très peu de ma personne.
(Enfin, il reste assez gentil pour m’emmener avec lui et m’enseigner ses savoirs. Il sera content de savoir que j’ai réglé le problème de la malédiction)
Je tente tant bien que mal de remonter à sa hauteur dans la grande artère qui mène aux portes de la ville que nous quittons, mais je n’y parviens pas avant d’être vraiment sous l’arcade des murailles de la ville. Presque essouflé alors qu’il semble m’attendre impatient, je lui confie avec confiance :
« Je me suis occupé de la crosse. Maudite, elle ne sert à rien. Je l’ai jetée dans la r… »
« M’ sieur… M’ sieur… »
Un gamin est sur nos talons et c’est visiblement à moi qu’il s’adresse tout essouffle qu’il est après une course pour… Il a ma crosse dans la main.
« Je l’ai trouvée à côté de mon étal et j’ai eu du mal à vous suivre, mais je crois que vous l’avez perdue dans la foule… Il y a tellement de rustres ici, je voulais pas qu’on vous la vole. »
« Mer…Merci »
Incapable d’ajouter un mot, je prends l’arme et lui tends quelques yus pour le remercier. Il repart aussi vite qu’il est arrivé et je reste sidéré face à l’absurdité de ce qui viens de ce passer. J’ai jetée une belle crosse qui aurait fait des envieux dans l’une des rues les moins sûre de la ville où les pickpockets vont bon train et je la récupère grâce à la générosité d’un inconnu… Evidemment, j’aurais dû me douter qu’il ne serait pas aussi facile de se débarrasser d’un objet maudit. La magie… Elle a vraiment des pouvoirs effrayant parfois. Malgré ma stupeur, je ne suis quand même pas mécontent de retrouver mon arme auquel je devais ma survie sur l’Aigle. Mais le problème de la malédiction reste entier. Je me tourne vers Raek pour commenter.
« Et bien, visiblement il ne sera pas aussi facile de se défaire de c… »
Il a déjà repris le chemin sans prendre le temps de m’écouter mais je suis persuadé d’avoir aperçu un sourire narquois sur son visage. Le voyage commençe bien.
Suite à cet incident, il prend la première bifurcation qui nous mène droit sur le chemin des montagnes et l’antique route qui mène à Mertar, la cité des nains. Je n’en avais jamais vu de près et toutes les légendes courraient au temple au sujet de leurs femmes et de leur pilosité. Je suis assez curieux et excité d’aller voir cette antique cité en son cœur.
« Nous allons à Mertar, n’est ce pas ? »
Pas de réponse, simplement l’écho de ses pas. Il s’annonçe gai, l’aventureux périple. L’homme finira par se dérider. Il faut simplement lui laisser du temps. Pour l’instant, j’observe le paysage et je m’enferme dans un sobre mutisme, laissant mon esprit voguer à des idées futiles.
Rien depuis… J’avais pourtant tendue des perches sur certaines variétés de plantes que nous avons croisée ainsi que sur les aboutissants de l’expédition, mais rien. Rien à faire pour faire parler cet homme qui ne se sentait bien que lorsqu’il était silencieux. C’était à la limite du ridicule, nous allions ensemble sur une route parsemée de dangers mais nous étions incapable d’échanger une parole. Nous avions bravés la mort et affrontés l’une des créatures les plus terribles que la terre ait portée et il n’était pas envisageable d’entretenir une discussion des plus banales. J’adorais ce magicien de plus en plus.
En tout cas, je profitais du voyage et du paysage qui me paraissait regorger d’une richesse infinie auquel je n’avais pas porté attention auparavant. Je me sentais différent. Plus fort, plus confiant, différent. Prêt à en découdre malgré les risques. Mais cette fois, je connaissais la mort et le combat, je les avais expérimenté plus d’une fois. Je connaissais le prix de la vie et la voir s’égailler autour de moi m’enchantait. Je trouvais un plaisir infini à marcher au milieu du bruit de la vie végétale, même si le mutisme de mon compagnon m’excédait au plus haut point. (Il faut faire quelque chose, je ne le supporterais pas plus longtemps silencieux) Alors que la nuit tombe, je finis par exploser. « Raek ! Ce n’est pas possible de voyager ensemble si vous refusez d’échanger ne serait ce que quelques mots. J’ai besoin d’apprendre de vous et cela ne passe que par les mots. Il faut me parler. Je suis un bavard, vous le savez. Je ferais des efforts pour ne pas vous importunez trop souvent, mais il faut que l’on communique. »Pour toute réponse, il s’arrête un instant, dévisage le terrain alentour sans paraître convaincu, hausse les épaules et repart d’un pas tranquille. « Pourquoi ne dites vous rien ? Vous n’avez rien à répondre ? »Alors qu’un silence de mort pèse entre nous, il fait comme si de rien n’était et fini au bout de quelques mètres par choisir un refuge à son goût où il m’indique que nous allons passer la nuit. Il m’ignore complètement et commence à s’installer confortablement. Je rugis « Tu es sourd ? Parle moi ! Mage de pacotille, tu es incapable d’établir des relations humaines ! Tu ne comptes pas rester des jours sans m’adresser la parole, j’espère ? »Semblant ne rien entendre, il sort un bout de pain qu’il commence à manger dans un silence religieux. Et soudain, cette idée me frappa comme une évidence. (Mais si ! Il compte rester silencieux plusieurs jours… J’ai dû lui forcer la main et c’est sa manière de me punir !) De rage, je frappe du pied dans un caillou que j’envois valser puis m’éloigne furieux du campement de cet imbécile. Je passerais la nuit loin de lui…
Furieux contre cet homme et contre moi, je peste de longue minute de m’être embarqué dans un voyage sans queue ni tête. C’est une bêtise que de croire qu’un muet pourrait m’apprendre quoi que ce soit
Pour passer mes nerfs, je fouille fiévreusement dans mon sac pour y chercher de quoi manger. Hélas pour moi, il n’y a rien. Je n’avais pas anticipé de faire un long voyage et je pensais pouvoir me restaurer en route. Et il était trop tard pour demander à Raek de quoi manger, j’en serais mort de honte. Cette erreur me mis encore plus hors de moi à tel point que je vidais mon sac au sol pour y trouver une quelconque source de nourriture. Et là, je les vis… Mes fluides. (Il voulait que je les absorbe, et bien, il va être servi !) Par pure folie, je saisis les huit fioles et fit comme l’on m’avait appris un jour au temple de Gaïa, les brisa au sol. Un panache blanc et jaune orageux s’échappa de ce geste et tout entier, je me jette dessus pour aspirer chaque goutte de ce panache de magie. Cependant, comme il fallait s’y attendre, il y a un effet secondaire. Ma magie réagit violemment à ce nouveau mélange… électrisant.
Mon corps est rejeté brutalement en arrière dans un accès de convulsion terrifiant et mon esprit se perd dans une brume où je capte des essences de magies blanches qui s’incorporent à mon pouvoir préexistant mais aussi une nouvelle force en moi qui lentement creuse une place dans mon âme et s’y loge confortablement. (Que m’arrive t-il ? Je ne contrôle plus rien… Mon corps ne me répond plus et pourtant je me sens bien. C’est ça la magie pure ? Cet état d’extase totale mais complètement incontrôlable. Je ne peux pas y croire, c’est irréel. Pourtant, quel puissance. Je la sens ronronner en moi. Cela n’a rien à voir avec la dernière fois, là il s’agit d’un pouvoir extraordinaire. Avec ça, je pourrais mettre des bâtons dans les roues de n’importe qui. La foudre respire en moi, égale à la puissance de Gaïa. Cela est étonnant à quel point elles cohabitent sans s’entrechoquer. Et je ne suis même pas un fidèle de Valyus. La foi n’a t-elle donc rien à voir avec la puissance ? Avec cette force, la foi est presque désuète… Je pourrais presque briser Raek… Fou de chèvre ! Où te perds-tu ? Comment veux tu abattre Oaxaca alors que tu es incapable de rester une seule journée sans ouvrir la bouche ? TU n’as donc rien compris à la bonté et à l’humilité ? Le mage blanc te donne une leçon et tu ne la reçois pas. Il t’apprend la patience, le silence et la crédibilité… Il faut lui donner confiance en toi et lui parler plus profondément de ce projet dément. SI tu veux des réponses, fies toi à lui et livre toi. TU en apprendras certainement plus sur toi et tu finiras par grandir et sortir de ce carcan de jeune garçon… Sois un homme Erfandir… Un vrai ! ) A la fin de l’envoi, je touchais presque la béatitude… Je ne comprenais pas pourquoi plusieurs voix s’agitaient dans ma tête et mon corps, soumis à ce brutal assaut, finit par rendre son verdict et se laisser choir sur le sol inerte… complètement endormi du sommeil du comateux. Dormir est un autre jour et à chaque jour suffit sa peine a dit un bienheureux. Paix à Gaïa dans la nuitJour 2 Réveil sourd, brumeux, difficile. La vague impression qu’un mammouth m’était passé sur le crâne pendant la nuit. Pourtant, je me sentais bien, inconfortablement à l’aise. Entouré d’un halo protecteur de chaleur, alors que j’avais dormi à même le sol, prostré comme un animal, sans même un tissu pour me couvrir. Le plus incroyable était cette boule au fond du ventre, vibrante. Je sentais la puissance incorporée en moi, nouvelle et unique. Malgré cela, elle me provoquait une gêne, un sentiment d’inaccompli, comme s’il manquait une étape dans la construction de mon architecture intérieure. Et plus j’essayais de le chasser de mes pensées, plus il s’imposait, massif et encombrant. Alors même que mes yeux étaient toujours clos, cet inconfort fini par m’obnubiler. Il fallut que je me triture les méninges pour parvenir à une solution, il fallait que je manipule cette énergie pour mieux l’ingérer.
Les essais furent rapidement concluants. Dès que je les faisais tourner, mes deux énergies s’illuminaient mais je sentais que pour atteindre mon nirvana, il faudrait les réunir pour ne faire plus qu’un, moi. C’est ce que je fis, liant mes deux lumières dans une fébrilité enivrante aux parfums de vie. Lumière et tonnerre s’unirent à l’unisson pour saluer en cœur la levée de drapeau de mon âme. J’étais désormais double, doux et vif, à l’instar de Valyus et de Sainte Gaïa. Lové dans mon nirvana, je ne voulais plus bouger sinon pour faire de mon équilibre un feu d’artifice de vitalité.
Suite à cela, je frémis et remarqua un détail inattendu, j’étais recouvert de mon étole de voyage. Certain de mon innocence dans cet acte, je bénis l’être qui m’en avait recouvert mais finis par ouvrir les yeux de curiosité. Qui pouvait être mon mystérieux bienfaiteur. A quelques mètres de moi, Raek était assis sur une branche, vaquant à différentes tâches d’un matin comme les autres. Il semblait n’attendre que moi pour repartir. (Ce pourrait t-il que ce soit lui qui ait pris soin de moi cette nuit ? Même après ce que je lui ai craché hier soir ? Cet homme est décidément d’une intelligence redoutable, et un professeur d’une grande sagacité. ) Je me redresse péniblement, encore engourdi par mon surprenant réveil. Il lève un instant les yeux sur moi avant de se replonger dans sa tâche. Gêné, je lui lance : « Bonjour Raek ! Je voudrais m’excuser pour la nuit dernière, j’ai été un sauvage impatient. J’ai réalisé la leçon que vous m’enseignez, et je vous en suis reconnaissant. Poursuivons notre route sans plus tarder. » Sur ces paroles, je me lève sans ardeur et ramasse mes affaires. Le mage blanc ne répond pas à mes paroles, il se lève et fait quelques mètres sur la route. Puis, il s’arrête et me regarde, visiblement pressé de repartir. La reconquête s’annonçait difficile. (Bizarrement, je n’en attendais pas moins de lui. La leçon continue) Enfournant dans ma bouche une bouchée de la farandole de céréales et de fruits séchés que nous avions achetés à une caravane la veille, je jette mon baluchon par dessus mon épaule et lui emboîte le pas avec le sourire. Aujourd’hui, j’étais prêt à grandir, à avoir un projet, à me battre comme un homme.
Les trois heures suivantes ne furent que pas et crissements de chausses. En effet, la route s’élevait et il m’était difficile de respirer tant la pente était abrupte. Mon mutisme n’était plus forcé, il était physique tant ma capacité pulmonaire était soumise à l’épreuve de la montagne naissante. Malgré l’essoufflement, je profitais largement d’un paysage merveilleux qui me ravissait. A cet endroit, j’en chiais, mais j’étais dans mon élément. Je m’y sentais bien. Et puis, il fallait bien apprendre à souffrir pour combattre Oaxaca. Un tel avenir ne pouvait être que sombre et emplis de malheurs. Il fallait s’y préparer. (Une telle entreprise m’est sans doute inaccessible. Il me faudrait un coup de pouce. Gaïa, si tu m’entends ! Ecoute ma prière et guide moi dans ma quête) Alors que le chemin se fit légèrement plus plat et sinue à travers la montagne, je décidai de passer à mon opération de reconquête. J’allais intéresser Raek à mon histoire et à mes projets. Même s’il restait silencieux, il entendrait mes paroles et me comprendrait. Même sans réponse, formuler mon projet me permettrait d’être plus apte à solliciter les temples de Yuimen. Au détour d’un virage, je finis par me lancer. « J’ai besoin d’en savoir plus sur toi et ton pouvoir Raek. J’ai besoin d’être fort et fier si je veux combattre les forces d’Oaxaca. Tout comme toi. J’ai un projet fou et tu peux me permettre de l’atteindre. Je veux rallier sous une seule bannière les temples de Gaïa de la terre et opposer ainsi une résistance farouche à notre ennemie commune. Cependant, j’ai besoin pour cela de parcourir le monde et survivre. Ce combat est le nôtre et tu sais que je veux le partager. Tu ne veux sans doute pas parler, mais je sais que tu m’entends et ta présence ici avec moi me confirme que tu es prêt à tout pour venger ton ancien mentor. » Ainsi lancé, je continua jusqu’au déjeuner à lui raconter le fonctionnement de cette possible entité. Il m’écoutait attentivement, même s’il n’en laissait rien transparaître. Parler sans attendre de réponse était un exercice particulier, mais au combien libérateur. Les mots coulaient de ma bouche comme ils venaient de ma pensée. Mes rares arrêts furent pour engloutir la pitance que nous avions pour le voyage. Rien de bien formidable, mais pour le voyage, ça callait. J’avais hâte de goûter au fameux ours à la bière de Mertar, plat typique des nains et ô combien renommé. (C’est assez frustrant qu’il ne dise rien. Il me regarde droit dans les yeux, mais pas un mot. Ce gars est vraiment une force de la nature lorsqu’il s’agit de silence.) Alors que nous étions assis sur un escarpement rocheux, nous aperçûmes en contrebas sur la route un berger avec son troupeau. Il nous salua avec le sourire alors qu’il marchait avec difficulté derrière ses bêtes. Il semblait souffrir du pied mais s’entêtait à marcher pour la survie de ses plus fidèles alliées. Je fus admiratif de cet homme qui se battait contre son corps. Comme quoi la volonté était toujours plus forte, et que les efforts finissaient par payer. (Pourquoi est ce que je reste là comme un âne… Les blessés, c’est mon domaine ! Il faut aider cet homme courageux) Je glissa du rocher et fis quelques pas vers l’homme. Il se méfia à mon approche, mais je le détendis avec un geste de la main apaisant et un grand sourire. « Bonjour berger, je ne sais pas vraiment pourquoi je fais ça, mais te voir au milieu de ces animaux m’a ému et j’avais envie de t’aider. Je suis plutôt calé en médecine et j’ai vu que tu boitais méchamment. Veux tu que j’y jettes un coup d’œil ? » Suspicieux, il m’inspecta d’un regard de faucon pendant quelques secondes avant de contempler son pied douloureux puis d’acquiescer d’un signe de tête. Il n’avait pas décroché une parole. (Visiblement, ils se sont passés le mot) Je lui ordonnai de s’asseoir et de retirer sa botte. Le pied n’était pas vraiment beau à voir. C’est une belle … Un beau bordel en vérité. La cheville était gonflée, ankylosée, sanglante et sale. Il y avait une très vilaine entorse ainsi qu’une belle entaille qui devait attaquer quelques nerfs. Si j’avais reçu un cas pareil au temple, j’aurais ordonné une immobilisation de pied pendant deux mois au moins et une cure d’hygiène à la compresse. Mais là, je sentais que l’homme ne serait pas disposé à accepter cette ordonnance. Il fallait que j’use de soins plus rapides… La magie. La première fois depuis … la fusion.
Je ferme les yeux, passe ma main au dessus de la cheville, fais tourbillonner mon essence avant d’en canaliser la partie salvatrice dans ma main. Très doucement, j’en libère une partie sur la blessure, provoquant une douce chaleur confortable à l’homme. Je me sentais respirer la puissance et l’assurance. J’étais sûr que j’aurais pu abattre une armée de troll avec cette confiance là. L’effet escompté ne se fit pas attendre, la blessure se referma sous nos yeux et la cheville dégonfla. L’homme était rétabli, prêt à courir comme un lapin au milieu de ses chèvres. « Voilà, comme cela ce sera mieux » Il me remercia vivement tandis que je retournai à Raek, qui m’observait attentivement, prêt à partir dès que j’aurais fini d’aider le premier pékin venu. Du moins c’est l’impression que j’eu lorsque mes yeux traversèrent les siens. Mais j’étais content, j’avais fait un acte de bonté. Un acte de Gaïa. (Retournons à la marche. J’aurais bien besoin de tout mon souffle si je veux survivre à l’ascension. Au moins le berger n’était pas muet finalement) Ainsi, le voyage continua dans le silence des montagnes et des hommes, Raek et moi cheminant côte à côte, en compagnons de route. Cet état de fait dura un bon bout de temps. A vrai dire, jusqu’au soir. Nous avions traversée toute une après midi de marche silencieuse, chacun vaquant à ses propres pensées. Et, je fus surpris de moi même, j’avais trouvé ça très agréable. Les paroles n’étaient plus nécessaires pour que je comprenne ce que Raek attendait de moi. Ces gestes étaient clairs, simples et suffisants.
Cette fois, il nous fit bivouaquer plus tôt que la veille, car la journée avait été plus rude et je le soupçonnais de ne pas vouloir monter trop haut pour dormir de peur d’un trop grand froid durant la nuit. En tout cas, je pus être plus ordonné cette fois et me préparer un vrai nid douillet et faire en sorte que mes affaires ne soient pas semblables au capharnaüm de Tulorim. Cependant, après m’être occupé de mes petites affaires, je n’avais pas envie de dormir. Et un ardent désir d’apprendre à maitriser plus en profondeur cette source de pouvoir que je sentais toujours rayonner en moi. (Il faut que je m’exerce, mais avec quoi… C’est l’occasion d’apprendre de nouvelles manières d’utiliser ma magie) Sous l’œil attentif de Raek, je sortis en un éclair mes parchemins. Je voulais en choisir quatre pour commencer. J’écartai naturellement tout ceux qui avait un rapport avec la foudre, de peur de ne pas maitriser cette force. Je préférai attendre Raek. Mon choix fini par tirer du tas les parchemins : Force du ciel, Soutien du ciel, Sanctuaire et Protection solaire. L’ensemble serait un bon test pour ma nouvelle force.
Je m’éloignai légèrement de notre campement pour avoir plus d’espace et une marge d’erreur si l’apprentissage se passait mal. On m’avait expliqué qu’il fallait ouvrir le parchemin et qu’alors, l’apprentissage se faisait. Mais ce qu’il se passait entre temps, je n’en avais aucune idée. Y avait t-il une action spécifique à faire par la suite ? Je n’en savais rien et il faudrait que j’apprenne sur le tas. Je pris précautionneusement le parchemin de protection solaire. (A la tienne Erf’. C’est le début de ta fin… Mais il faut bien commencer quelque part.) Je déroulai d’un coup le parchemin.
Je fus d’abord frappé par sa simplicité. Il y avait un texte dans une écriture banale qui se déroulait sous mes yeux. Comme tout autre parchemin. Mais au fil de la lecture, le texte brillait de plus en plus pour finir par littéralement illuminer mon visage. Un instant plus tard, j’eu l’impression d’être happé par la lumière puis frappé par elle à la manière de l’acier forgé par le marteau et l’enclume. La lumière me forgeait.
A la fin de cette seconde qui sembla me durée une petite éternité, le parchemin s’évapora, me laissant seul pantois, les mains vides. Mais je savais.
La situation aurait put me laisser désemparé, seul avec rien d’autre qu’une fraction de poussière qui m’avait glissé entre les doigts, mais la magie avait opéré. Je savais. C’était comme si je l’avais toujours su. Alors que je n’avais rien fait, j’avais l’impression de toujours avoir su utiliser mes pouvoirs pour parvenir à me protéger. C’était fabuleux que cette prouesse contenue dans un bout de papier. Sans parvenir à calmer ma frénésie de bonheur, je répétai l’opération pour les trois parchemins restant, atteignant à chaque fois un état de bonheur infini dans lequel j’avais l’impression que mes pouvoirs étaient illimités.
A la fin de tout cela, je sentais que j’avais puisé dans ma source, mais mes réserves me paraissaient encore farouchement pleine. C’était fabuleux. Et mon envie ne faisait que croître. Mon regard se posa sur mon sac… Pouvais je essayer ? Etait aussi simple avec mon nouvel ami ? Il faisait partie intégrante de moi maintenant. (Je peux essayer, non ? Il y a peu de risques) Prudemment tout de même, je vais récupérer un parchemin dénommé Choc des éclairs et me remets en place. Est ce le même fonctionnement qu’auparavant ? Je me sens fort et prêt à affronter l’inconnu. Et à ce moment même, l’inconnu est un bout de papyrus séché par un vieux magicien. Je l’ouvre.
Surprise… Cette fois, pas de texte. Le parchemin n’est qu’un ensemble de trait continu parallèle les uns aux autres avec des espaces plus ou moins grands. Qu’est ce que cela voulait dire ? Ca n’avait pas vraiment l’air d’être un parchemin d’apprentissage. Me serais je fait rouler ? Ce serait indigne de la renommée de cette boutique de Ken…
BAOUM
Les traits de la feuille venaient d’en sortir pour prendre la forme d’arc électrique autour de moi, désintégrant au passage le papier. Les arcs m’entouraient. Ils rétrécissaient peu à peu. Je paniquais. Pourtant, à l’instant où ils me touchèrent, je sentis mon corps vibrer intensément, mon électricité réagissait violement. Les arcs explosèrent, se figèrent en étincelles dans l’air, puis fusionnèrent dans un bruit de tonnerre à mon estomac… Spectacle très rassurant.
Pourtant, à la fin de ce phénomène étrange, je savais. De même que précédemment, il n’avait que fallu ouvrir ce parchemin et j’avais su. (Waow, Je comprends la puissance que représente un tel pouvoir. Moboutou doit être un mage d’une puissance extrême.) Raek n’avait pas bougé de toute la scène. Visiblement peu intéresse par mes expériences de jeune débutant. Tout chamboulé, mais fier et puissant, j’allai m’asseoir sur mon campement de fortune. Je venais de réaliser la puissance que pouvais procurer la magie. Et cela me transportait. Oaxaca n’avait qu’à bien se tenir, Erfandir arrivait à grandes enjambées.
Malgré toutes ces émotions, je ne me sentais toujours pas fatigué et mes réserves de magie semblaient inchangées. Je me ravissais de la savoir. Fort de cette confiance, il fallait faire quelque chose. (J’ai tout tenté pour convaincre Raek aujourd’hui. S’il n’a rien dit, il faudra attendre demain. En attendant, je devrais me concentrer sur mes projets et sur moi) Une idée me traversa l’esprit tandis que je finissais un quignon de pain avec rage. Il fallait contacter mes anciens maîtres, le temple de Kendra Kar. C’était l’un des lieux les plus protégés de l’influence de la Maléfique et il fallait commencer par les convaincre si je voulais aboutir à quelque chose. Je sortis la plume qui ne quittait jamais les disciples du temple et sortit un bout de parchemin vierge. SI je ne pouvais me déplacer en personne, j’enverrais une lettre. Je commençai par noter le code des temples qui permettrait au moine de savoir que c’est l’un des leurs qui leur adressait un message. « Au prêtre supérieur, Ordre de Gaïa, Kendra Kar.
Saint homme, Vous ne vous souvenez sans doute pas de tous les étudiants, mais je m’appelle Erfandir Kounce. J’ai étudié au temple pendant 12 longues années. Et je suis un grand fidèle de notre grande déesse. Dernièrement, j’ai eu l’occasion d’affronter les forces d’Oaxaca et d’en sortir vivant. Cependant, durant mon périple, j’ai appris qu’elle préparait un plan pour envahir le reste de Yuimen. Je n’ai pas envie de voir Kendra Kar réduit au même plan qu’en est Pohélis actuellement. Il faut réveiller les temples et seul vous en avez le pouvoir. Activer le réseau des temples et mettez les en alerte maximale. Il faut agir contre cette démone. Si les temples agissent comme des bastions solides et vous renseignent, vous serez en mesure de mettre en garde les forces de Gaïa de ce côté de la terre contre les dangers adverses. Je suis actuellement en chemin vers Mertar, sur la voie de Gaïa. Elle seule sait où je vais, mais j’en sortirais prêt à me battre et j’espère vous y retrouver.
Je vous en conjure. Il faut réveiller les temples. Il faut agir.
Erfandir Kounce » Qui l’eu crût mais cette missive me prit une heure et à la fin de celle-ci, je sentis que malgré mes inépuisables ressources, je tombais de fatigue. Je rangeais rapidement la missive dans mon sac avant de me rouler dans ma toge pour dormir. Je fis un rapide bonne nuit à Raek qui se tenait là… imperturbable. (Parfois, je me demande si cet homme dort… Il a déjà du mal à ressentir les émotions d’un humain normal.) Mais rien ne me retiendrait plus dans mon voyage sur le chemin des rêves.
Jour 3
L’aube… A peine réveillé, je m’assieds la tête dans les étoiles et, la langue boueuse, je salue Raek amicalement, espérant une réponse. « Bonjour Raek ! » edit by GM9 : sorts validés et fluides absorbés.
_________________
Terminator des cours d'écoles ! Théurgiste en formation, prêt au combat ! Près de mourir !
|
|