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 Sujet du message: Re: Voyages en Aliaénon
MessagePosté: Ven 10 Fév 2017 20:11 
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L'annonce de la fillette n'avait pas causé énormément d'émoi au sein de la troupe d'aventuriers. D'un côté, ce qu'elle avait révélé était parfaitement clair et cohérent : elle ne faisait que les prévenir et ils n'avaient pas réellement le droit de s'opposer à la volonté des deux membres souhaitant préparer l'infiltration d'Arothiir.

Dorika, comme elle l'avait annoncé plus tôt lors du dîner, prit le premier tour de garde et c'est alors qu'elle observait – encore – les lumières de la lointaine cité cible que Yurlungur vint la rejoindre et s'asseoir à côté d'elle, à distance des autres aventuriers. Il était inutile de leur révéler tous les détails du plan, surtout si elles en arrivaient à un point où elles seraient forcées de se retourner contre eux. Il n'était pas question de faire cela exprès, mais du point de vue de la fillette, elle savait déjà ce qu'elle choisirait entre la survie de ses alliés et ses intérêts personnels si les deux ne pouvaient cohabiter.

« Bon, j'ai pu réfléchir un peu et lister les points pour lesquels nous avons besoin de fixer les choses, commença-t-elle. D'abord, il nous faut un nom commun. Knerses sera parfait et ça ne me gêne pas d'en changer. »

Après tout, le nom qu'elle avait renseigné sur le registre n'était pas le sien il y avait à peine un mois. Comme pour vérifier encore une fois qu'on ne les épiait pas, quoique l'idée fût plus paranoïaque qu'autre chose, elle lança un rapide coup d'œil vers Xël qui se tenait non loin, plus proche du feu de camp central.

« Je compte jouer le rôle de la petite fille qui ne sait rien des motifs de notre venue ici. Nos parents ont disparu à Esseroth et il semblerait, pour moi, qu'il y ait eu des frictions politiques qui nous aient obligées à fuir. Tu as donc pris la décision de partir le plus loin possible d'Esseroth, à Arothiir, en plein cœur du Royaume Pâle dont nous ne connaissons rien. »

Elle avait énoncé cela sans la moindre intonation, comme s'il s'agissait de faits réels : mais ce n'était qu'un mensonge. Enfin, un heureux mensonge, puisqu'il leur permettrait de rentrer là-bas assez facilement. Elle laissa tomber un soupir avant d'ajouter :

« Tu peux considérer, si ça t'arrange pour la suite, que tu sais dans quelles circonstances nous avons dû fuir : ça devrait même t'arranger de pouvoir inventer une histoire selon le moment et ce que nous aurons appris. »

Elle avait pris soin d'employer le “tu” - on ne l'y reprendrait plus.

« Même si j'affirmerai l'ignorer, il faudra laisser sous-entendre que nous sommes relativement proches du culte du Sans-Visage, par exemple en indiquant que nous avons eu des différents avec les Chevaliers d'Or, que nous avons entendu parler de la réputation d'Arothiir à propos dudit culte, et ainsi de suite. »

Ça, c'était l'évidence même si on considérait les grandes lignes du plan qu'elle avait étalé tout à l'heure. Son regard vint se placer dans celui de son interlocutrice et elle embraya :

« Tu as quelque chose à préciser jusqu'ici ? »

Après tout, Dorika était tout de même adulte et elle avait son mot à dire, mais c'était surtout pour voir si l'humaine y voyait des objections ou des incohérences que la petite fille demandait cela. Elle avait écouté tout du long en opinant du chef et ne répondit que succinctement que le stratagème était efficace mais qu'il faudrait alors se méfier en cas de présence de Chevaliers d'Or : puis elle consentit à le suivre et indiqua que tout était clair pour elle.

Toutefois, son silence à la suite de cette déclaration ne fut que de courte durée, puisqu'elle demanda tout de même à Yurlungur comment elle comptait prouver leur origine esserothéenne, ce qui fit hausser un sourcil à l'intéressée. À vrai dire, elle voyait mal comment les gens de là-bas (elle ne savait pas réellement comment appeler les habitants d'Arothiir) pourraient affirmer que leur histoire était fausse.

« Il ne nous le sera pas possible, à moins de parler vaguement d'Esseroth, d'où la nécessité de demander plus d'informations au Chevalier, répondit-elle de but en blanc. Mais de manière générale, comment prouver qu'on provient bien d'une cité autrement qu'ainsi ? »

C'était cela, la question qu'il fallait se poser. Non pas s'intéresser à son propre cas, mais l'étendre et se demander ce qu'aurait fait un autre, pour qui la situation aurait été tout à fait similaire mais véridique. Et là, elle ne voyait rien qui puisse leur faire perdre la main. Elle attendit un court instant, leva les yeux vers le ciel dans lequel trônait la lune et ses suivantes puis enchaîna :

« Non, vraiment, je ne vois pas. Si quelqu'un se tenait en face de moi et qu'il affirmait arriver de tel ou tel endroit, je n'aurais aucun moyen de savoir s'il ment ou non... à moins de déceler une erreur dans ce qu'il raconte. Vous... Tu penses à un élément précis ? »

Bien qu'elle voulût garder un air tout à fait serein, au contraire ses traits s'étaient déformés et une vague inquiétude se dessinait nettement sur son visage. Peut-être convaincue par la réponse de l'enfant, Dorika se montra hésitante un instant avant de rétorquer qu'ils ne savaient même pas si les Esserothéens étaient humains, s'ils n'avaient pas une caractéristique physique quelconque qui permettrait d'affirmer immédiatement que Dorika et Yurlungur n'en étaient pas, concluant sur le fait qu'elle ne connaissait rien de cette cité. La gamine était interloquée – ça, c'était un point auquel elle n'avait pas songé.

« Mais... je n'en sais rien moi non plus... finit-elle par bredouiller. »

Elle regarda d'un air un peu pitoyable vers la tente du Chevalier alors que sa réflexion reprenait pour répondre à ce problème d'une importance vitale :

« Ser Thersien a pourtant l'air normal... Mais si les Esserothéens ont une apparence physique spécifique, effectivement, ça risque de ne pas fonctionner. Toutefois... »

Elle releva la tête en fronçant les sourcils alors qu'un exemple lui revenait en tête. Elle ne pouvait pas s'empêcher d'en vouloir un peu à Dorika d'avoir oublié ça, mais lui reprocher alors qu'elle-même n'y pensait que maintenant était sans doute un peu culotté :

« As-tu aperçu quelque chose de spécial chez leur cheffe, Sombreroc ? Elle doit bien être issue de leur peuple, non ? »

Cela faisait deux fois qu'elle avait appelé cette dame en omettant le titre et elle ne doutait pas que, plus l'écart géographique se ferait grand, plus elle se braverait aisément son autorité, ou celle de n'importe quel autre. Elle soupira avant de terminer :

« Nous chevaucherons demain en compagnie de Ser Thersien pour lui demander des précisions, de toute façon. Le plan de secours serait de dire que nous provenons simplement du bourg installé en bas de la Tour d'Or, puisque les villageois là-bas n'avaient pas l'air bien différents de nous. Du point du vue de notre histoire, ce serait plutôt la présence répétée de Chevaliers d'Or et même de Dragons dans les alentours qui nous auraient poussées à partir, toujours avec les mêmes sous-entendus. »

Alors qu'elle énonçait cela, son plan se racommodait de lui-même, certaines parties évincées, remplacées, ajustées : et à nouveau tout collait – ou presque, son regard cherchant à nouveau l'approbation de Dorika, elle-même semblant attendre sa confirmation.

Celle-ci, encore une fois, hésita, indiquant que Sombreroc était pâle, blonde et belle, toisant les cheveux respectivement bruns et auburn des deux alliées. Y aurait-il eu une pointe de jalousie dans ce discours, ou d'auto-dépréciation ? Dorika cachait-elle une tare physique en gardant en permanence son visage masqué ? Ou la raison était-elle que...

Mais l'intéressée, revenant au plan B, secouait déjà la tête en rejetant ce plan, qui les rendrait suspectes selon elle, du fait de leur proximité avec la Tour d'Or. Car, oui, c'était tout de même de là que provenaient les Chevaliers, soit les principaux ennemis du culte... Finalement, la seule solution restait de parler avec Ser Thersien. Et elle se tut, laissant un silence s'installer. Il n'y avait rien de plus à dire : Yurlungur hocha la tête avant de finir sur des convenances :

« Très bien. Nous reprendrons donc le plan demain soir, après la discussion avec Ser Thersien. »

Elle se leva, s'étira et conclut :

« Je vais me coucher. Bonne nuit. »

Elle n'attendit pas de réponse – effectivement aucune ne vint, simplement un salut de la tête et le report de son attention sur Arothiir – et elle disparut sous sa tente. Contrairement à la veille, toutefois, sa tête était pleine d'angoisses concernant une possible incohérence dans sa stratégie, une faille que ni elle ni Dorika n'aurait aperçue, une erreur... Et ce ne fut que bien plus tard, lorsque Dorika revint à son tour, qu'enfin elle sombra.

***


Le lendemain, c'était presque avec soulagement qu'elle s'aperçut que leur groupe n'avait reçu aucune visite indésirable pendant la nuit. Elle avait dormi comme un poids, d'une seule traite, mais les grands arbres séculaires qui se dressaient non loin, cachant sous leurs frondaisons mille secrets inconnus des mortels, n'étaient pas pour la rassurer. Ils prirent un déjeuner rapide, Yurlungur recevant sans s'en apercevoir un gobelet de café – ce ne fut qu'après qu'elle pesta en silence, le goût amer du breuvage la faisant grimacer.

Puis ils reprirent leur route et, enfin, la désagréable impression qu'elle ressentait à proximité de ces bois sombres disparut alors qu'ils s'engageaient sur un passage escarpé pour descendre vers les plaines qui les mèneraient à la cité. Sur les conseils de Ser Thersien, tous descendirent de cheval et s'engagèrent à pied sur le passage : ce fut l'occasion que saisit l'enfant pour s'approcher du Chevalier et, avec Dorika juste derrière pour écouter, elle engagea la conversation.

« Excusez-moi ? commença-t-elle en adressant un sourire de convenance au Chevalier dont l'expression était indéfinissable sous son heaume d'argent. Comme je l'ai annoncé hier, au dîner, Dorika et moi aurions besoin de renseignements sur Esseroth afin de parfaire notre couverture. »

Elle se sentait un peu minsucule à côté de l'imposant gaillard. Il y avait certes eu plus grand que lui – l'homme-loup, pour n'en citer qu'un. Mais du Chevalier ressortait également une impression de force qu'on ne ressentait guère d'ordinaire chez les hommes, comme si sa volonté même était inébranlable. Cela plaisait à la fillette, et l'effrayait à la fois. Jusqu'à où serait-il capable de s'investir dans sa quête ? C'étaient tout de même des guerriers parfaits s'ils abandonnaient tout dans l'unique but d'arriver à leurs fins...

Le Chevalier tourna la tête dans la direction de l'enfant et répondit d'un ton avenant qu'il serait ravi de pouvoir les aider mais qu'il ne savait pas par où commencer. C'était selon lui une ville libre, où la magie et l'idéal de liberté étaient liés par l'Histoire. Il indiqua également que tous les Esserothéens avaient ce qu'il appela un “don”, propre à chacun, qui donnait ainsi une utilité spécifique à chaque être dans la vie de la cité. Aucune propriété privée n'était non plus existante, pas plus qu'un chef ou qu'une quelconque inégalité – un système qu'on aurait dit parfait mais auquel Yurlungur ne parvenait pas à croire. Il finit par annoncer que, suite à la “Grande Guerre” - ce que la gamine identifia être celle qui mena à l'éveil des Titans -, Esseroth accueillait de nombreux réfugiés de toutes origines.

Puis il sembla hésiter et s'arrêta, comme s'il ne savait pas quoi rajouter, à moins qu'il n'ait remarqué le froncement de sourcils de Yurlungur suite à ses paroles.

« Un don ? Vous parlez de pouvoirs magiques, de quelque chose comme ça ? »

Elle semblait contrariée : et en effet, elle l'était.

« Je crois que ni moi ni Dorika n'avons une quelconque affinité avec la magie. Vous pensez que ce serait problématique ? Je veux dire, pour nous faire passer pour des Esserothéennes ? »

C'était tout de même un détail important : comme l'avait dit Dorika la veille, la moindre lacune pourrait réduire leur imposture à néant. Après un bref instant, le Chevalier répondit, affirmant qu'il s'agissait bien de pouvoir, donnant pour exemple celui de Sombreroc, extrêmement puissant, ou d'un de ses amis, également impressionnant. Il hésita à nouveau avant de conclure en leur proposant de prétexter que leurs pouvoirs seraient inutilisables à Arothiir, ou invérifiable. Les deux propositions, qui furent de lire l'avenir puis de parler aux morts, étaient trop précieuses pour être perdues. Après les avoir soigneusement répétées mentalement pour ne pas les oublier, Yurlungur, dont les yeux étaient écarquillés de surprise, répondit toutefois, sous le choc :

« Mais... Mais c'est balèze, tout ça ! Et ça marche encore, malgré le fait que la magie soit inutilisable depuis la venue des Titans ? Et vous, vous avez aussi un pouvoir, du coup ? »

Ses deux mains, simultanément, vinrent se coller contre sa bouche alors que ses yeux s'ouvraient encore plus lorsqu'elle se rendit compte de son erreur, presque instantanément. Demander cela à un Chevalier d'Or... Rougissant, elle avait maintenant tout l'air d'une petite fille gênée.

« Oh, pardon... Je me suis laissée emporter. Je ne doute pas que vous ne souhaitez pas forcément en parler. Merci beaucoup pour vos indications, toutefois. »

Elle tourna la tête vers Dorika pour vérifier que celle-ci avait bien tout entendu. Le Chevalier, comme gêné lui aussi, resta un moment silencieux, mais il expliqua finalement avoir possédé un pouvoir autrefois. Bien entendu, comme elle l'avait prévu, il refusait de l'utiliser depuis son entrée dans l'ordre, indiquant qu'il faisait partie de son identité passée et qu'il n'avait à ce jour plus aucune importance. L'enfant, presque rassurée d'une réponse aussi posée, reprit les questions :

« Et sinon, vous pensez que nous ressemblons suffisamment à des Esserothéens ? Je veux dire, du point de vue physique... »

Elle désigna de la main son visage et ses cheveux, attendant une réponse du Chevalier. Quelque part, elle était tout à fait captivée par ce qu'il racontait – elle ne croyait pas avoir jamais entendu parler d'une telle civilisation sur Yuimen. C'était tout bonnement formidable : et à cet instant, elle en était venue à ne plus penser d'un poil à tout ce qui la préoccupait jusqu'à la veille même.

Ser Thersien la toisa alors à travers son casque, laissant un moment de suspens pour sa réflexion. Il indiqua qu'Esseroth était en ce moment une cité mêlant des citoyens d'origines extrêmement diverses au vu de tous les réfugiés qui y étaient venues, mais que Dorika et Yurlungur ressemblaient plus à des Esserothéennes d'antan qu'à des réfugiées. C'était parfait : le visage de la gamine s'illumina d'un radieux sourire et elle lança un coup d'œil satisfait en direction de Dorika.

« Eh bien au moins, comme ça, nous sommes fixées. Merci beaucoup, Ser Thersien. J'aurais simplement une dernière question pour vous : à quoi ressemble Esseroth, même vaguement ? J'imagine qu'on nous demandera de décrire l'endroit, même si c'est peu précis. »

Alors qu'elle disait cela, en levant sa main pour soutenir son propos, ses yeux avaient quitté le chemin, comme toutes les fois précédentes. Mais à ce moment-là, son pied dérapa sur une pierre en équilibre précaire, comme posée là précautionneusement pour qu'elle en vienne à glisser et, avant qu'elle n'arrive à s'arrêter, elle se retrouva quelques mètres en contrebas, d'autres petits cailloux chutant plus bas et un nuage de poussière enveloppant sa frêle silhouette perdue au milieu des rochers.

Aussitôt, le Chevalier se jeta au secours de l'orpheline et parvint avec une habilité peu commune à dévaler la pente pour aider la gamine à remonter sur le chemin suivi après s'être assuré que tout allait bien. Yurlungur, fort heureusement, ne s'était pas blessée, mais cette chute avait réveillé une certaine paranoïa en elle – c'était un piège, c'était nécessairement fait exprès : on avait détourné son attention au moment où cette pierre se tenait sur son chemin, tout cela n'était qu'une vaste machination pour la conduire à sa perte, or elle savait très bien qui était à l'origine de tous ses soucis.

Se tournant vers son sauveur, le Chevalier qui l'avait aidée à remonter la pente après cette tentative, échouée, de porter un coup à sa personne, elle le remercia avec un air un peu gênée – elle n'aurait jamais dû se laisser distraire à ce point et laisser le champ libre à l'entité qui lui en voulait.

« Je ferai plus attention à l'avenir. »

Il opina du chef, sans un mot – elle était déjà partie. Progressant simplement devant lui, son esprit ruminait de sourdes menaces et une rancune aveugle à l'attention d'Asmodée. (Ce n'était pas moi...) souffla le vent dans ses oreilles. Elle tourna la tête vers les nuages qui se tenaient dispersés dans le ciel. Non, elle n'était pas prête à la croire, celle-là – elle avait nécessairement tout orchestré.

Ils arrivèrent en bas alors que la mine de la gamine était encore sombre. Ils s'installèrent un moment pour prendre un repas mais Yurlungur n'y prêtait pas réellement attention, perdue au milieu de ses pensées sombres. Elle se tenait à côté du cheval qu'elle et Dorika partageaient, les yeux dans le vague en le caressant, lorsqu'elle prit conscience qu'elle devrait peut-être aller manger, elle aussi.

S'avançant entre les équidés, elle ressentit soudainement comme un picotement au niveau de la jambe et celle-ci flancha : les muscles censés la garder debout se relâchèrent subitement et elle chuta en avant, ses mains venant heureusement l'empêcher de tomber entièrement au sol. Mais, comble du désespoir, c'était dans la bouse de leurs compagnons équestres que ses deux mains se retrouvèrent et sur son visage apparut un rictus de colère. (Hihi.) On aurait dit Naral, mais à l'entendre ainsi venir du bruissement dans les feuilles des buissons, le doute n'était pas permis quant à leur provenance.

« Raah ! J'ai les mains faites pour l'or, et elles sont dans la merde ! pesta-t-elle avant de reprendre, plus bas, sans qu'on ne puisse l'entendre : Tu vas me le payer... »

Ces paroles n'étaient pas adressées au cheval ni à leur crottin, mais plutôt à une entité indistincte qui rôdait quelque part non loin et qui, pour la deuxième fois de la journée, la faisait tomber au sol. Elle ne s'avérerait pas vaincue aussi rapidement. Se relevant, elle se tourna vers le groupe qui devait l'avoir entendue et, toute rouge avec les mains salies, elle se mit sur la défensive.

« J'ai glissé. Navrée. Je vous rejoins de suite, indiqua-t-elle sèchement. »

Elle sortit sa gourde et son savon et, faisant couler un peu d'eau, se lava les mains. Par chance, ses vêtements eux-mêmes n'étaient pas souillés et il suffit d'un rapide rinçage après le savon pour que tous les excréments et leur saleté partent.

Ils partagèrent un rapide repas, elle-même se dépêchant pour ne pas ralentir les autres, puis ils se mirent à nouveau en marche après l'avertissement de Ser Thersien sur le gaz de Thiir. Yurlungur détacha son ruban et vint se le nouer à l'arrière du visage après l'avoir légèrement humidifié. Ses cheveux, ainsi libérés, partaient un peu dans toutes les directions, mais elle parvint à les garder plus ou moins dans son dos et il n'y avait que peu de vent. Quant à leur cheval, ce fut Dorika qui lui protégea le museau, aussi n'eut-elle pas à s'en soucier.

Sous les rayons d'un Soleil de plomb, ils avancèrent avec difficultés, aucune ombre ne venant les décharger de ce fléau brûlant. Ils suaient tous et, ajouté à cela, les volutes de fumée jaune qui s'échappaient des rocs semblables venaient les déstabiliser malgré leurs protections. Yurlungur ne se sentait pas tout à fait à son aise et dans son dos, Dorika avait parfois également des moments de vertiges. Ensemble, toutefois, elles parvinrent à se soutenir mutuellement et leurs faiblesses passagères n'étaient guère suffisamment intenses pour qu'aucune n'entraîne l'autre dans une chute.

Ce ne fut qu'au milieu de l'après-midi que le premier incident se produit : le nain, qui avait refusé de se protéger, chuta de son cheval et sa monture paniqua, partant au galop et l'entraînant derrière elle puisqu'il n'était pas tout à fait détaché. Aussitôt, l'attention de l'enfant se focalisa sur lui : il parvint à se détacher en blessant le cheval, faisant preuve d'une force peu commune. Le mouvement aurait pu s'arrêter, mais Thersien vola à leur secours, s'approchant du nain pour essayer de le calmer : au contraire celui-ci prit son imposant marteau et vint abattre de nombreux coups sur son cheval même après que ce dernier fut achevé.

Impassible, la gamine observait la scène. C'était une violence somme toute normale, qu'on apercevait parfois chez les Garzoks, par exemple : mais c'était parce que ceux-ci étaient dénués de sens logique, du moins pour la majorité des spécimens. Le nain, furieux de s'être ainsi donné à voir suite à sa chute, ne faisait que confirmer sa bêtise auprès de l'enfant – déjà qu'il avait cru être suffisamment résistant pour que le gaz ne lui fasse rien...

Tout ceci n'arrivait qu'à cause de l'orgueil du nain et du manque d'insistance du Chevalier. Ce n'était ni le problème de Dorika, ni celui de Yurlungur, puisque aucune d'entre elles n'avaient à l'origine demandé la compagnie du nain. Et, effectivement, la jeune femme derrière l'enfant proposa de se séparer du groupe. Alors que Xël, Charis et Karz s'avançaient pour venir en aide au Chevalier, Yurlungur arrêta la dame du désert :

« Charis, attendez ! Dorika et moi allons vous quitter : l'occasion nous paraît toute trouvée. Il serait incongru que nous arrivions blessées à Arothiir si nous affirmons avoir voyagé seules, puis que vous arriviez à votre tour blessés également. J'espère que nous nous reverrons bientôt. »

Elle adressa un sourire faussement ingénu et tourna la tête vers Dorika :

« Nous n'avons plus qu'à y aller, grande sœur. »

C'était drôle de dire cela dans de telles circonstances.


[dort de 23h à 8h, utilisation de 50 cl d'eau en plus pour se laver les mains, protection du visage grâce au ruban rouge de ses possession rp]
(((3500 mots, citation de Scarface)))

...

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Dernière édition par Yurlungur le Mer 15 Fév 2017 14:46, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Voyages en Aliaénon
MessagePosté: Sam 11 Fév 2017 05:44 
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Une bulle brumeuse

La plate-forme s'élevait au-dessus de la ville, dont on n’apercevait plus que les toits, et offrait à Daemon un formidable panorama sur les plaines alentour. Le Premier Messager l'attendait dans le grand hall d'entrée, pas vraiment lesté comme il se l'était imaginé. Il le rejoignit et remit son sac en place, légèrement honteux de s'être autant chargé pour le voyage.

« Mes provisions sont faites, nous pouvons y aller. »

Ils gravirent les grands escaliers où ils trouvèrent Theensor Val'Crooh, l'archi-sorcier les ayant accueillit. Il les mena dans une salle plus élevée, qui, bien que similaire à celle de leur arrivée, était bien plus sombre. Les fenêtres étaient dissimulées derrières de grandes tapisseries et au centre de la pièce brillait et lévitait une étrange flamme. Le semi-elfe s'accoutuma rapidement à l'obscurité latente et il constata la présence d'un homme tout aussi anormal que le premier. Son regard était parfaitement opaque, deux billes d'or, et Daemon ne put retenir sa stupéfaction quand un œil le fixa du creux de sa main. On le présenta comme Ibn Al Sabbar, le sorcier du feu et de la vision.

Theensor prit la parole sans attendre et justifia l'atmosphère de la pièce par une régulation nouvelle de ses pouvoirs, lui permettant de les utiliser qu'à la nuit tombée. Il expliqua ensuite que son confrère allait user de ses dons pour détecter précisément la position des aventuriers qu'Azraël souhaitait rejoindre.

Le mage aux allures orientales, sans un mot, tendit sa paume en direction du feu sacré. S'ensuivirent plusieurs minutes de méditation. Daemon et Azraël l'observèrent en silence, les mains jointes.

« Que devrions-nous faire de ses adeptes de la lumière, les supprimer ? » chuchota Daemon assez bas pour ne pas interférer avec le processus.

Le mage noir indiqua qu'ils aviseraient plus tard, auquel il répondit d'un hochement de tête. Il n'appréciait guère les fanatiques de la lumière. Généralement de nature pugnace, ils avaient la fâcheuse tendance à vouloir anéantir toutes les ombres sans distinction. Le jeune fanatique considérait qu'il ne s'agissait pas de leurs affaires, les ombres s'occupaient des ombres, et de même pour la lumière. Avant de critiquer ses voisins, beaucoup devraient d'abord songer à balayer devant leur porte.

Une réponse au sortilège interrompue sa réflexion et Theensor les invita à entrer en contact avec sa main. Il déclara qu'il les envoyait près du lac Andel, où ses confrères seraient en mauvaise posture. Le semi-elfe s'exécuta et aussitôt une chape d'ombre opaque les engloutit.

Une étrange impression, similaire à celle qu'il ressentait quand il effectuait son voyage de l'ombre, mais en bien plus violente, l'étreignit l'espace d'un instant.

À leur arrivée, les ténèbres s'écartèrent en claquant, tourbillonnèrent comme autant d'étoffes d'encres, avant de disparaître subitement. Devant eux, un groupe, ou plutôt deux groupes face à face et épée au poing, les toisèrent avec stupéfaction. Il faisait nuit noire.

Daemon tâcha de faire bonne figure et il ne fit aucun mouvement, ni ne laissa transparaitre expression, ne sachant pas encore à qui il avait affaire. Une guerrière réagit promptement et brandit une lance lumineuse dans leur direction en proférant des paroles menaçantes, auxquelles le Premier Messager ne tint aucune espèce d'importance. Azra s'appesantit davantage sur deux de ses connaissances, en les saluant d'une manière dont Daemon ne parvint pas à déterminer si elle était simplement espiègle, ou clairement sarcastique. Il sortit ensuite les grands mots et se présenta comme le Premier Messager et roi d'Esseroth. Le semi-elfe se dit qu'il ne manquait pas de toupet, sachant qu'il avait rejeté ses responsabilités.

(M'enfin, si c'est pour faire bonne impression.)

Son compagnon acheva sa présentation par un message de paix, soulignant qu'il n'hésiterait pas à écraser tous ceux qui se mettraient en travers de son chemin.

Daemon avait conservé son attitude austère et plus en retrait, non sans jeter un regard belliqueux aux défenseurs de la lumière. Il comprit que la situation était déjà tendue avant leur arrivée et que l'intervention d'Azra ne risquait pas de l'arranger. À se lancer directement dans le grand bain, il préféra prendre ses précautions et bien faire les choses.

« Seigneur Azraël, permettez que je couvre vos arrières. »

À ses mots, il recula de quelques pas et disparut. Seules ses pupilles pourpres persistaient inquiétantes dans la nuit.


(((Tentative de dissimulation. Cf : Noctambule : Familier des endroits sombres, le Truand bénéficie d'un bonus de [Niv] pour tout ce qui concerne vol à la tire, discrétion et camouflage en milieu obscur.)))

- 700 mots -

Premier tour de garde

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Thème : Catacombae - Mussorgsky


Dernière édition par Daemon le Dim 19 Fév 2017 16:20, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Voyages en Aliaénon
MessagePosté: Sam 11 Fév 2017 09:41 
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Nous avions réussi à troubler la détermination de ces bandits armés. Le visage fermé, je les observais, glissant mes yeux sur chacun d’entre eux, me demandant quelle vie je pourrais bien prendre en premier. Le Sans-Patrie prit la parole dans cet instant de tension et de doute, reconnaissant le leader du groupe comme l’un des siens, et en jetant l’opprobre sur ses actions. Il jugeait qu’il avait trahi leur ordre en se lançant dans des actes de banditisme.

Je fronçai les sourcils à l’entente de ces mots, assez décontenancé par ces révélations. Je ne comprenais pas vraiment, mais je n’eus de toute façon pas le temps de réagir, car le leader des bandits, avec une rapidité déconcertante, dégaina sa lame et s’élança vers son confrère. D’un mouvement rageur, son épée vint s’entrechoquer sur les lames de notre compagnon pour les envoyer virevolter à mes pieds. Il finit son action dans un coup-de-poing puissant sur le torse, le faisant choir sur son séant.

Je sortis enfin mes lames prêtes à distiller la mort.

Le chevalier dissident se jeta alors dans une diatribe virulente. Il désapprouvait à travers ses mots son affiliation au conseil d’Or jugeant son ordre comme fanatisé par leur quête.
Il se tourna vers Anastasie et moi, nous jugeant avec dédain, comme annonceur de trouble et insinuant qu’ils nous auraient tués avant que nous ne dégainions nos armes. Ce a quoi je répondis par un claquement de langue dédaigneux.
Naral, s’interposa, à ce moment exigeant qu’il cesse ses invectives, alors que moi-même, je commençais à grogner de l’intérieur, fortement agacé par l’impudence de cet être misérable qui ne méritait qu’une chose : la mort.

Le dissident rangea son épée dans son fourreau, exigeant de Naral Shaam qu’il nous emmène loin de ses terres, dont nous troublions la paix. Quoi ? Par notre simple présence pacifique ? Ce n’est pas lui qui avait été réveillé et encerclé eu beau milieu de la nuit. Ce chevalier parlait beaucoup trop, et fidèle à ma violence enfouie, j’eus envie de lui glisser ma lame en travers de la gorge en lui demandant d’oser répéter les insultes qu’il avait proférées à notre égard. Pour moi, derrière ces belles paroles, se cachait un homme qui avait eu peur lorsque que nous l’avions à notre tour menacé. Qu’un lâche pareil ose insinuer qu'il me battrait aisément avait le don de m'agacer. Seules les armes devaient parler à cet instant.

C’est à ce moment qu’un nuage d’ombre se forma pour en relâcher deux êtres étranges. Mes mains se serrèrent sur les gardes de mes lames devant cette vision macabre. Le bandit Sans-Patrie retourna son attention sur eux, ainsi qu’Elysea d’Astenor dont la flamme s’était réveillée à cette simple vision. De mon côté, je m’apprêtais à m’élancer sur ses êtres infâmes lorsque l’un d’eux, fit une courbette en saluant Naral Shaam et se présenta comme… Azra.

J’ouvris grand les yeux de surprise. Ce gamin que j’avais sauvé dans les Bois d’Omyre ? J’avais du mal à croire que ce fut lui que j’avais en face de moi. Mais quand il s’adressa à moi faisant part de la surprise qu’il avait à me constater encore en vie, je ne pus que le croire, reconnaissant son heaume osseux et son bâton si particulier.

Il se présenta comme Lord Azrael, Roi d’Esseroth et Messager de Phaïstos. Il disait ne pas chercher d’ennuis mais était prêt à prendre les dispositions nécessaires pour quiconque faisant obstacle à ses objectifs, qu’il garda secret. L’homme l’accompagnant se glissa en retrait, comme pour tenter de se dissimuler à travers les ombres de la nuit. La situation était assez floue ici, je ne savais pas qui était ennemi. Il y en avait-il seulement ? Je jetai un regard méprisant au Chevalier désarmé sur le sol. Celui-là était une déception… Dans un coup de pied, je fis glisser ses armes vers lui.

« Un peu de fierté. Levez-vous et faîtes face ! »

Je relevai alors mon regard vers Azra. La relation que j’entretenais avec lui jadis, fut teintée de haut et de bas. Il me semblait que nous nous étions mis d’accord à Jésuir, avant que je ne perde connaissance. Mais là, à cet instant, je ne savais pas pourquoi il était ici. Était-il encore dans cette obsession, croyant avec force que j’agissais dans les intérêts de nôtre catin de reine ? Si c’était le cas, il était venu pour moi et j’allais devoir une fois pour toute régler cette situation. Si non, j’ignorais tout de ses desseins. Il était temps de jauger.

« Vous finirez par comprendre, lord nécromant, qu’il n’existe rien d’assez puissant dans ce monde ou le nôtre pour pouvoir stopper définitivement ma marche. Pas même la mort… » Conclus-je dans un sourire qui sous-entendait bien des choses.

Je fis une pause, alors que mon regard méfiant se dirigeait vers son accompagnant. Me demandant qu’elle fourberie, il pouvait bien préparer.

« Et donc ? Nous sommes tout ouïe. Quelle est cette tâche que nul ici ne pourrait contraindre, soi-disant ?»

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 Sujet du message: Re: Voyages en Aliaénon
MessagePosté: Sam 11 Fév 2017 10:18 
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Ezak fut le premier à prendre la parole, s'interrogeant sur les raisons de sa venue. Avec la fierté qui le caractérisait, cette fierté arrogante et provocatrice qu'Azra avait appris à estimer à défaut d'apprécier, il précisa que par même la mort ne pouvait lui barrer la route. Son opposition à Phaïtos était amusante, surtout sachant la futilité d'un tel combat. Avec une exclamation amusée, il lança :

« Cela nous fait un point commun... mais a ton age, noble chevalier d'Arkasse, il serait temps que tu regardes la vérité en face : On meurt tous un jour, petit, qu'on soit mendiant ou empereur. »

Puis, écartant les bras, dans une attitude faussement pacifique, il répondit à la question de sa présence ici :

« La mort se définit par la vie et la vie par la mort. Il semble que la mort menace de submerger ce monde et je dois déterminer les causes de cela. Si cela va contre l'ordre naturel, j'y mettrais un terme et punirais les responsables... c'est assez simple somme toute. Il me semble que tes objectifs sont souvent moins clairs, non ? »

((total 691 )))

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 Sujet du message: Re: Voyages en Aliaénon
MessagePosté: Sam 11 Fév 2017 11:20 
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J’écoutais attentivement le necromant, même si ma langue claqua d’agacement lorsqu’il utilisa cet adjectif si dépréciable : « petit. »
En bon prophète de la mort, il fit valoir son caractère inéluctable avant de m’expliquer les raisons de sa venue : rétablir l’ordre naturel de la mort, qui menaçait ce monde. Faisait-il référence à ce qui se passait dans les landes Tanathéennes ? Il ne manquai pas de faire un sous-entendu quant à mes objectifs passés, qui ne pouvaient être compris que de nous deux, probablement. Il était vrai que nous jouions tous les deux un double rôle à l’époque. Enfin, le mien n’avait pas cessé encore à ce jour.

« Je te l’accorde Azra, on meurt tous un jour parait-il, mais ton dieu semble ne pas vouloir de moi, peu importe le nombre de fois ou je ne cesse de le railler. » dis-je en haussant les épaules, avec un léger sourire en coin.

Je savais de quoi je parlais, pour avoir connue la mort une paire de fois.

« Et, soyons honnête, tu ne peux décemment pas me reprocher le manque de clarté de mes objectifs. Toi non plus, tu n’as jamais été clair lorsque nous évoluions ensemble. Et toi comme moi savons pourquoi, gamin… »

Une petite vengeance pour m’avoir traité de petit juste avant.

« Enfin, ces affaires de mort ne regarde que toi nécromant. Honnêtement, c’est le cadet de mes soucis, et personne ici n’a intérêt à se mettre en travers de ta route. Enfin… »
dis-je en jetant un regard désapprobateur à Elysea.

Citation:
247 mots

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 Sujet du message: Re: Voyages en Aliaénon
MessagePosté: Sam 11 Fév 2017 11:30 
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Ezak lança quelques railleries sur le fait que la mort s'était toujours refusée à lui, jusque là. Mais s'il pensait l'énerver ainsi, c'était mal le connaître. Au contraire, Azra éprouva de nouveau un mélange d'amusement et d'admiration devant de tels bravades, au point qu'il éclata d'un rire franc :

« Nous discuterons de cela plus tard... pour l'heure, il semble qu'il y ai plus urgent. »

Il se tourna vers les bandits :

« Alors, devons-nous vous ramener dans l'ombre maintenant ? Où nous laisserez-vous poursuivre notre chemin ? »

((total : 781 )))

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 Sujet du message: Re: Voyages en Aliaénon
MessagePosté: Sam 11 Fév 2017 12:26 
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Azra éclata de rire, il semblait amusé par mes propos, ce qui me tira un sourire incrédule. Il semblait encore un peu plus étrange qu’avant, presque empreint d’une certaine folie.
Notre court échange à Jésuir se confirmait : nos différent semblaient être derrière nous. Il ne venait pas pour moi et pour preuve, il remît notre conversation à plus tard avant de se tourner vers le chevalier dissidents et ses hommes.
Sûr de lui, le lord nécromant se tourna vers eux pour s’enquérir de leur choix la mort ou la fuite. Je les avaient presque oubliés ceux là et leur chef insolent. A présent qu’Azra et son compagnon étaient avec nous, cela changeait un peu plus la donne.

Je me tournai à mon tour vers eux, précisément vers leur chef. Je croisai mes lames derrière ma nuque, posant l’acier de mes lames sur mes épaules écailleuses dans une arrogante position de haute confiance en soi. Je concentrai le fluide obscure contenue dans ma jambe au cas-ou, me permettant cette baisse totale de ma garde.

« Aliéonien, nous quitterons vos terres, puisque nous semblons tant déranger. Mais pas avant l’aube ! Je compte bien finir la nuit que vous avez irrespectueusement déranger. Ou nous pouvons tout simplement croiser le fer, puisque vous étiez si sûr de nous tuer avant que… Que disiez vous déjà ? Ah oui, que nous ayons dégainé notre hargne belliqueuse. »

Je restai le regard fixé sur le chevalier, les sourcils froncés attendant sa réponse, toujours aussi provocateur. Certains défauts ne disparaissent jamais…

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252 mots/ 1047 mots au total

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 Sujet du message: Re: Voyages en Aliaénon
MessagePosté: Sam 11 Fév 2017 21:29 
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- Ne s’approche pas physiquement du nain.
- Propose d’utiliser une corde tendue entre deux chevaux qui tourneraient autour de lui pour l’enrouler dans la corde et ainsi l’incapaciter et l’empêcher de bouger tant qu’il ne serait pas calmé (en prenant évidemment garde à ne pas trop serrer la corde.) Se propose de tenir un des bouts de la corde puisque pas mauvaise à cheval.

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 Sujet du message: Re: Voyages en Aliaénon
MessagePosté: Dim 12 Fév 2017 13:00 
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Voyage Tour d’Or > Fan-Ming – Auberge du Poney Ecartelé (22h20).

    Aux paroles de l’elfe, le chevalier sembla se crisper davantage encore. Il ne paraissait pas réellement se voir ainsi snober par une bande d’étrangers. Il donna un coup du plat de son épée sur la table, faisant bondir écuelles et chopines, éclaboussant leur possesseur, et s’exclama, courroucé :

    « Ne me prenez pas pour un être stupide ! Lorsque je demandais votre identité, je m’adressais à vous trois, et non à vous seule. »

    Il dardait l’elfe de son regard, invisible toutefois à travers son casque.

    « Vous pourrez dire au Conseil d’Ynorie que les routes sont bien gardées contre les étrangers comme vous : les Chevaliers d’Or veillent au grain. Dites-leur aussi que ce monde est nôtre, et non leur, et qu’ils n’ont aucun droit de regard sur ce qui pourrait se passer ici. Alors oui, je vais quérir des informations sur vous au Conseil d’Or, dès l’aube. Et vous m’y accompagnerez. De gré ou de force. »

    Derrière lui, l’aubergiste mal à l’aise s’était approché, prêt à prendre la commande de Laewllyn malgré l’incident en cours. Il resta néanmoins silencieux, et évita de regarder le Chevalier sans patrie. Ernold, lui, regardait nerveusement son haubert maculé de bière et de ragoût, visiblement vexé de s’être ainsi fait traiter.

[HJ : les apartés sont toujours impossibles, contrairement aux interactions ponctuelles, qui vous sont toujours ouvertes.]

[Hisaya : 0,5 (introspection) + 0,5 (bonus longueur).
Laewllyn : 0,5 (introspection) + 0,5 (bluff) + 0,5 (bonus longueur).]

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 Sujet du message: Re: Voyages en Aliaénon
MessagePosté: Dim 12 Fév 2017 15:22 
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L'épouvantail de fer-blanc n'apprécia pas vraiment les réponses de l'Elfe, il dégaina à nouveau son arme et en frappa la table comme un gamin capricieux et colérique, vision cocasse qui fit imperceptiblement sourire Laewllyn. Elle retint de justesse un rire lorsque le caparaçonné s'exclama de ne pas le prendre pour un idiot et précisa que c'étaient leurs trois noms qu'il voulait. Elle se demanda à quoi pourrait bien lui servir le fait de connaître leurs noms, ils étaient tous d'illustres inconnus et il leur aurait été aisé de lui en fournir de faux. Stupide il l'était incontestablement, en plus d'être grossier et arrogant.

Néanmoins, le rouquin éclaboussé de bière et de ragoût ne sembla pas goûter la plaisanterie et l'Hinïonne soupira discrètement en sentant à nouveau la situation sur le point de déraper. Elle haussa un sourcil incrédule à la réponse du soi-disant chevalier, qui contestait sans vergogne l'existence même d'un gouvernorat d'Ynorie sur Aliaénon. Il prétendit en sus les entraîner dès l'aube jusqu'à la Tour d'Or, de gré ou de force, afin de quérir plus amples informations concernant les trois voyageurs. L'Elfe essuya une poussière imaginaire sur sa tenue, par chance elle n'avait pas encore eu le loisir de commander quoi que ce soit et cela lui avait épargné les souillures, puis elle répondit doucereusement à l'excité:

"Très cher sieur, c'est à Fan-Ming que je vais personnellement, et, compte tenu de votre discours, je vous propose de m'y accompagner. Vous pourrez ainsi faire part en personne de vos doléances aux dirigeants du gouvernorat d'Ynorie, et leur expliquer qu'ils n'ont rien à faire sur "votre" monde. Je ne doute pas qu'ils goûtent fort votre avis sur la question et se mettent sans tarder en demeure de vous satisfaire en quittant Aliaénon."

L'Elfe désigna l'arme dégainée du menton et ajouta en fronçant les sourcils:

"Et faites-moi la grâce de ranger votre acier, jeune homme, une cuillère suffira à vaincre cet excellent ragoût que vous venez si chevaleresquement de renverser partout. A moins que vous n'imaginiez vous couvrir de gloire et servir je ne sais quelle obscure cause en assassinant trois envoyés du Conseil d'Or? Un acte dont vous répondriez tôt ou tard, soyez-en assuré."

Son regard pâle se riva aux fentes du heaume de son interlocuteur, calme et froidement assuré:

"Décidez-vous sieur, tranchez-moi la tête avec votre grande épée sans plus tarder, si telle est votre intention. Dans le cas contraire je vous saurais gré de me laisser manger en paix, la journée a été longue et je suis affamée. Je partirai pour Fan-Ming à l'aube, libre à vous de vous joindre à moi pour me surveiller et aller expliquer votre point de vue à qui de droit et contester notre mission si cela vous chante. Quand à mes compagnons, ce n'est pas à moi de vous apprendre leurs noms, voyez donc avec eux si la curiosité vous taraude. Pour ma part j'ai répondu bien gentiment à vos questions et je ne vois guère ce que je pourrais faire de plus pour vous."

Laewllyn était consciente du risque qu'elle prenait en s'exprimant de la sorte, mais il était hors de question de se laisser régenter par ce petit roquet en mal d'innocents plus faibles que lui à molester. Son bâton, paisiblement posé en travers de ses genoux, était en excellente position pour aller caresser rudement l'entrejambe du maraud s'il faisait mine de vouloir se servir de sa virilité de ferraille, la seule qui lui resterait s'il ne retrouvait pas très vite la raison. A moins que ce ne soit sa propre tête qui tombe, possibilité déplaisante à laquelle elle préféra ne pas trop songer. Dans tous les cas cette situation absurde serait bientôt résolue, la belle Elfe commençait à sentir la moutarde lui monter au nez face à cet olibrius discourtois et sa prudence s'en ressentait fortement. Un trait de caractère qui lui avait souvent joué des tours mais, à son âge, on ne se changeait pas aisément et, toute affaiblie qu'elle soit depuis sa réincarnation, sa fierté était demeurée intacte. Au tavernier elle demanda avec un aimable sourire:

"Un breuvage chaud je vous prie. Pour le repas je vais attendre que messire le bourreau du ragoût se soit décidé à rengainer son braquemart ou à me trancher le chef, quitte à être assassinée ce soir, autant garder mes vêtements propres."

(env. 700 mots)

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 Sujet du message: Re: Voyages en Aliaénon
MessagePosté: Dim 12 Fév 2017 15:30 
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Voyage Tour d’Or > Methbe-El. (15h15)

    Suite au départ de Dorika Knerses et de la petite Yurlungur, ils ne furent plus que quatre pour tenter de maîtriser le nain rendu fou par les gaz de thiir. Karz, alors qu’il eut pu briller savamment, protéger ses compagnons, choisit de ne rien faire, hébété sans doute par les effluves empoisonnées de la plaine d’Arothiir. La tentative de Xël de raisonner le nain roux n’eut guère plus de succès qu’une brève hésitation dans le regard de Thrag, qui le regarda un instant, l’air perdu, yeux paniqués brillant d’une crainte profonde. Mais l’instant d’après, alors que Thersien accédait à la requête de Charis de se saisir d’une corde et, à deux, de l’enrouler au galop autour du nain retors, le regard du rouquin, qui sembla comprendre quel sort on lui réservait, s’emplit à nouveau d’une rage puissante. N’ayant aucune envie de finir en saucisson, et ne comprenant pas la bonne intention du plan de Charis, voyant sans doute celui-ci comme une agression à cause du thiir, toujours, il ne laissa guère le temps aux deux cavaliers de le cerner de cette corde. Brandissant le côté de celle-ci tenue par Thersien, il tira dessus de toutes ses forces, désarçonnant sans peine le chevalier d’or, qui s’en vint choir brutalement non loin du nain, qui déjà se ruait sur lui, marteau levé.

    Les forces de Xël semblèrent l’abandonner, et aucun vent ne sortit de ses mains. Était-ce dû à son absorption récente de fluide, matière peu connue de ce monde, instable au possible ? Ou juste à la plus forte concentration de magie due à l’éveil des titans ? Il n’en sut rien, sinon que le sortilège qu’il avait préparé sans vraiment y songer ne sortit pas… Charis, elle, fut déséquilibrée, quoique ne tombant pas de cheval. Suffisamment, toutefois, pour n’être pas suffisamment prompte pour se ruer vers le nain, dont le marteau percuta le poitrail d’acier du chevalier à terre, déformant rudement son armure un en sinistre et macabre craquement d’os. D’un revers du marteau, il délogea le casque de la tête de ce dernier, dont le visage apeuré fut révélé. Celui d’un jeune homme paniqué, au regard clair et aux cheveux blonds. Haletant, la douleur était présente sur son visage. D’une voix faible, le souffle coupé, il gémit quelques paroles…

    « Ne… ne dites rien à Simaya. »

    Et de ses yeux clairs, qui avaient enfin trouvé leur voie, toute vie disparut, s’éteignant à jamais. Thrag, voyant son œuvre, eut comme l’effet d’une douche froide. Ses yeux horrifiés allèrent du garçon défunt à son arme, qu’il lâcha sur le sol lourdement en tombant à genoux, marmonnant :

    « Qu’ai-je fait ? Par Valyus, qu’ai-je fait !? »

    Traumatisé, il regardait le corps du chevalier d’Or, qui était mort de sa main sans avoir rien demandé. Du sang coulait des lèvres du jeune humain. Un visage, qui bien que vieilli de cinq ans, n’était que trop familier pour chacun des aventuriers présents. Finarfin Seuillée venait de rendre l’âme sous leurs yeux, sans qu’ils aient même su qui il était. Comment s’était-il retrouvé chez les Chevaliers d’Or ? Pour quelle raison ? Sans doute est-ce pour ça qu’il avait insisté pour les accompagner, eux. Xël et Karz, ses compagnons de longue date. Défenseurs d’Esseroth. Il était mort en tentant de leur rendre la pareille. En tentant de les sauver d’un danger qu’ils n’avaient pu voir venir.

[HJ : apartés impossibles, mais interactions vives recommandées, avec possibilité de réponses ponctuelles de ma part, d’ici la prochaine màj.]



[Xël : 0,5 (introspection) + 0,5 (absorption) + 0,5 (aparté) + 0,5 (tentative de persuasion) + 2 (bonus longueur).
Charis : Absence justifiée oralement. Post noté quand complété.
Karz : -0,5 (retard).]

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 Sujet du message: Re: Voyages en Aliaénon
MessagePosté: Dim 12 Fév 2017 16:12 
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Voyage Tour d’Or > Landes Tanathéennes.

    Si Anastasie, sûre d’elle précédemment, préféra apparemment ravaler ses mots pour le moment, ce ne fut pas le cas d’Elysea, qui s’insurgea suite aux paroles d’Ezak.

    « Ne vous mettez pas vous-même en travers du mien, guerrier. Les nécromants sont mes ennemis, et ceux du temple de Gaïa. Rendez-vous de suite, et déposez vos armes ! »

    Elle avait pointé sa lance de lumière si près de la gorge d’Azra qu’il put sentir une grande puissance magique en elle. Une puissance magique qui lui ferait sans doute très mal, en sa qualité de mort-vivant, si elle partait de l’arme. Daemon, lui, avait réussi en reculant à se faire oublier. Nul ne faisait plus attention à lui, dissimulé par les ombres de la nuit. Le feu de l’action était tout autre, et alors que le chevalier d’or ramassait piteusement ses lames, apparemment meilleur parleur que bretteur, en comparaison à son collègue retors, le meneur de la troupe de bandits nocturnes s’exprima d’un ton dédaigneux :

    « Dormez, oui. Mais dès l’aube, vous devrez quitter ces rives. Nous y veillerons. Ces landes sont sous ma protection, avec l’accord du puissant Seok, Seigneur d’Andel’Ys. »

    Il fit un geste de la main, et ses hommes se replièrent en arrière. Lui-même conclut que la discussion était terminée, et s’enfonça dans la nuit. Des torches et braséros furent allumés, à une vingtaine de mètres du camp, révélant plus d’hommes encore qu’ils n’en avaient vus, cachés jusqu’ici dans les ombres. Ils semblèrent se mettre en poste, comme pour surveiller leur sommeil. Une présence à laquelle ils devraient se soumettre… avec prudence, sans doute. Ou pas. Naral intervint à son tour, posant une main ferme sur la poignée de la lance d’Elysea.

    « Allons, allons, très chère. Les tuer sans qu’ils vous aient attaqué serait sans doute considéré par ces hommes comme un crime, n’est-ce pas ? Hihihi. »

    Il jeta une œillade à Ser Frinaldi, qui opina du chef sans l’ouvrir, pour une fois. L’elfe violet poursuivit.

    « Et tout crime mérite châtiment. Aussi, laissez-les s’expliquer. Ils se joindront à nous, demain, pour quitter les terres des Hommes Pâles. Une fois dans les Landes Tanathéennes, vous pourrez vous entretuez autant que vous voudrez, quand je ne serai plus là. Même si je déplorerai que mes embauchés soient réduits à cela. »

    Il pointa Azra du regard, puis Ezak, avant de lâcher la lance d’Elysea, qui admit visiblement d’attendre plus tard pour défoncer les nécromanciens. La période trouble était passée, la tension retomba. Elysea et Frinaldi allèrent se reposer, alors que Naral prenait un tour de garde.

[HJ : apartés possibles, entre vous ou avec un des PNJ. Postez jusqu’à vous être endormis une nouvelle fois, pour la màj de samedi prochain.]


[Anastasie : -0,5 (retard).
Ezak : 0,5 (introspection) + 0,5 (discussion) + 0,5 (intimidation) + 1 (bonus longueur).
Daemon : 0,5 (introspection) + 0,5 (tentative de dissimulation) + 0,5 (bonus longueur). Petite remarque : Attention à ne pas indiquer toi-même le résultat de tes tentatives. C’est moi qui ait tout pouvoir (ou mes dés) sur celui-ci. De plus, attention au vocabulaire utilisé : ton bonus donne des avantages en dissimulation. Tu ne « disparais » pas complètement.
Azra : 0,5 (introspection) + 0,5 (discussion) + 0,5 (intimidation) + 0,5 (bonus longueur).]

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 Sujet du message: Re: Voyages en Aliaénon
MessagePosté: Mar 14 Fév 2017 17:57 
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Tandis que nous nous tenions tous prêt à venir en aide au Chevalier d'or pour maitriser la fureur du nain, j'entends Yurlungur nous annoncer son départ, ou plutôt sa fuite, en compagnie de Dorika. Prétextant que tous parvenir blessés à Arothiir ne serait pas des plus malins au vu du plan que les deux compères ont exposée hier soir. Deux paires de bras en plus seraient pourtant bien utile mais il est trop tard, elles étaient déjà trop loin pour le faire remarquer.

Thrag quant à lui réagit à peine à mes paroles. Il m'observe, perdu, paniqué, craintif. Un appel à l'aide venant de ses pupilles alors que son corps figé dans une posture agressive, le marteau brandit, ne lui répondait plus.

Thersien retourne sur sa monture, préparant le plan que Charis avait proposé. Tourner autour du nain avec une corde pour le ligoter. Les chevaux se mettent au galop, soulevant des volutes de poussières jaunes. Thersien d'un côté, Charis de l'autre.

Adieu le regard perdu. Un air de fureur envahit les yeux du rouquin qui saisit la corde pour désarçonner le chevalier qui chute brutalement dans la poussière dans un vacarme de métal assourdissant.

Thrag se rue sur lui, marteau levé. Je lance mon sort pour le tenir éloigné. La magie se condense, s'accumule à mes côtés mais rien ne se passe. Aucun souffle ne jaillit de mes mains tendues. J'assiste impuissant et abasourdi à mon inutilité alors que la masse écrase sans peine l'acier, la chair et les os dans un craquement funèbre.

D'un revers, il brise le vœu d'anonymat du Chevalier, révélant son visage et son identité. Un visage apeuré, tordu par la douleur. Un jeune homme aux cheveux blonds et au regard clair.

Mes forces m'abandonnent, mon esprit m'abandonne. Il erre au dessus du drame qui me laisse sans voix. Je me sens vide, une coquille vide. Je ne ressens ni colère, ni tristesse. Un soupçon d'incompréhension peut être.

Pourquoi Fin' se trouvait dans cette armure écrasée, au milieu d'une terre aride jaunâtre ?

Un murmure lui échappe quand il parvient à retrouver un mince souffle. Il demande de ne rien dire à Simaya.

C'est à ce moment, je crois, que je réalise enfin. Finarfin Seuillée, mon ami, est étendu là. Mort. Les yeux éteints, le torse écrasé, la bouche sanglante. Si je le voyais d'aussi près, c'est simplement parce que sans m'en rendre compte, je m'étais approché. Oubliant la folie du nain qui l'avait tué. Je m'étais agenouillé à ses côtés pour partager ses derniers instants.

J'avais nourri l'espoir de le revoir, j'avais passé deux jours avec Thersien, le chevalier anonyme qu'il était devenu et seulement quelques instants avec Fin'.

Je passe une main devant son visage pour clore à jamais son regard clair, me remémorant les moments que nous avons passés ensemble. Nous avions parlés ensemble, ris ensemble, combattu ensemble, bu ensemble. Il était là quand la Shaakt m'avait pointé un couteau contre mon bide plein de bière me faisant manquer de lui vomir dessus. Il était là quand j'étais presque à poil dans la neige alors qu'il ouvrait un portail pour Esseroth. Puis il était là sur les murailles d'Esseroth quand nous avons de toutes nos forces tentés de défendre sa cité. Puis il était encore là pendant la nuit que nous avons passé dans le donjon à chercher le sommeil alors que les Garzock pillaient et massacraient. Toujours présent quand nous avons grimpés les marches de l'escalier interminable de Nagorin.

Cela m'amène à m'interroger sur son choix de changer d'identité, de devenir un chevalier sans patrie. Je me souviens de sa réaction véhémente quand j'ai brisé sa transe dans le temple.

Pourquoi Fin', pourquoi ?

Aucun mot ne pouvait décrire ma peine et ma douleur. Il était plus qu'un ami, il était un frère.

Je lève les yeux vers le nain qui semble avoir repris ses esprits, libéré de sa soif de sang. Il tombe à genoux, horrifié. Demandant ce qu'il venait de faire.

D'une voix dénuée de sentiments, je lui réponds.

"Vous venez de tuer une personne qui m'était très chère. Il était ma famille sur ce monde. "

Je garde le silence un instant, baissant à nouveau les yeux vers Fin'. Je lui en voulais. J'avais envie de laisser échapper le hurlement de colère du fond de mon bide. Ma conscience me contenait. Thrag n'était pas responsable, il n'était plus lui même. Sinon il n'aurait jamais mis à mort notre guide. Malgré ma peine, je devais lui pardonner.

"Un vendeur de sabre m'a dit un jour : la vengeance n’est jamais une ligne droite. C’est une forêt. On peut donc facilement s’y égarer, s’y perdre, oublier par où on est entré. Je n'ai aucune intention de le venger. Je vous demanderais simplement de porter un masque pour le reste du voyage comme vous l'avais demandé Fi..."

Les mots me manquent. Désirait-il se faire appeler Finarfin Seuillé ou était-il encore Thersien dans la mort ?

"Comme vous l'avait demandé Thersien."


Je saisis la gemme bleu dans mon sac et lui murmure à l'attention de l'homme qui me l'a confié.

"Thersien est mort. Pouvez-vous me dire quels sont les rites funéraires pratiqués à Esseroth ?"

Je ne voulais pas le laisser là, à sécher dans la poussière. Je le refusais. Pour autant, je ne pouvais pas faire demi tour est ramener son corps devant le conseil, devant Simaya. Je ne pouvais pas non plus exaucer sa dernière volonté. Elle l'aimait, comme une sœur, elle devait être mise au courant mais pas à travers une pierre. Je lui dirais de vive voix quand je la reverrais.

Je fouille ensuite le chevalier. Pas pour le dépouiller, simplement pour trouver un objet qui aurait peut-être une valeur personnelle. De sa vie d'antan. Quelque chose que je pourrais ramener à Simaya.


((1022 mots. Citation de Kill Bill. Message de pierre de vision.
Destinataire : Ibn Al'Sabbar.
Message: Thersien est mort. Pouvez-vous me dire quels sont les rites funéraires pratiqués à Esseroth ? ))

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 Sujet du message: Re: Voyages en Aliaénon
MessagePosté: Mer 15 Fév 2017 12:55 
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Inscription: Dim 26 Oct 2008 16:27
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Voyage Tour d’Or > Methbe-El. (15h15)

    Ibn Al Sabbar répondit prestement à la demande de Xël.

    « Qu’il puisse trouver la paix dans la mort. Les Esserothéens n’ont guère de coutume funéraires, laissant le choix à chacun de la voie avec laquelle il rejoindra la mort. Les Chevaliers d’Or, en revanche, ont leur rite : enterré sous terre, anonymement, sans épitaphe, avec pour seule pierre tombale l’arme qu’ils possédaient à leur mort. »

    Le nain, lui, ne répondait plus. Prostré, agenouillé dans le sable, visage baissé et fermé, il semblait vide. Sur le cadavre de Finarfin, aucun objet personnel : son armure écrabouillée, son arme, une épée. Il n’avait rien gardé d’Esseroth, sinon ses souvenirs, et le lien avec Simaya. Dans son paquetage, des vivres et du café. Du change et des produits d’hygiène, savon et huile de corps.

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 Sujet du message: Re: Voyages en Aliaénon
MessagePosté: Jeu 16 Fév 2017 16:27 
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Rien dans ses affaires ne pourrait faire deviner que cet homme venait d'Esseroth. Il avait bien tout laissé pour devenir un être anonyme dont seul le but reflétait la personnalité. Dans son sac, je trouve des vivres, son café amer, des affaires de rechange et des produits d'hygiène. Je mets son sac de côté, à nous ce sera encore utile.

Al'sabbar me répond rapidement pour m'apprendre qu’à Esseroth il n'y a pas de rites particuliers. Les chevaliers, eux, sont inhumés anonymement sans un mot avec leur arme comme pierre tombale.

Je jette un regard sur son épée avec un mince sourire. Jamais je n'aurais imaginé Fin' manier une épée, ni porter une armure.

Je le remercie via la pierre avant de boire un peu d'eau et humidifier mon masque. Je commence ensuite à me démener pour retirer l'armure de Fin' afin de l'alléger.

Le nain semble abattu, détruit intérieurement par son acte ou peut être simplement un contrecoup du gaz. Je l'interpelle pour qu'il reprenne ses esprits.

"Thrag ! Mettez un masque. Et aidez-moi s'il vous plait. Il faut l'enterrer mais c'est trop risqué de commencer à en creuser un ici. Je veux l'emmener dans un endroit plus sûr pour l'inhumer selon les rites des Chevaliers Sans Patrie. C'est la vie qu'il avait choisi. J'imagine qu'il en a aussi choisi la mort."

Je continue à le défaire de ses morceaux d'armures, respirant plus fort pour contenir ma nausée en séparant le plastron des côtes. Je transpire à grosses gouttes sous l'effort et la chaleur pour y parvenir.

Je récupère son arme pour l'attacher sur Gaika et demande de l'aide pour monter le corps simplement habillé de la tenue qu’il portait sous sa carapace de métal sur ma monture.

Quand nous atteindrons une zone un peu moins gazeuse, je prendrais le temps de lui creuser une tombe.

((330 mots ))

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