L'Univers de Yuimen déménage !

Azra

Les bandits rechignèrent à reculer et la paladine fanatique pointa furieusement sa lance, proclamant que les nécromanciens étaient ses ennemis. Azra ne put retenir un frémissement en sentant l'énergie lumineuse de l'arme. Cette saloperie pourrait lui causer bien du tort...

Finalement, les guerriers hommes-pâles reculèrent et Naral calma la furie, l'invitant à le massacrer plus tard. Voilà qui était rassurant... Au loin, des lumières dévoilèrent le grand nombre d'hommes-pâles qui les avaient menacé et Azra se dit que décidément, ce monde avait une manie de l’accueillir par des légions de bandits de grand chemin. Tant pis, son but était Jesuir, les hommes-pâles ne l'intéressaient pas.

Alors que le groupe s'installait, et que les regards des deux femmes fanatiques de Gaia pesaient lourdement sur lui, il fit signe à Daemon de rester ici et à Ezak de le suivre. Une fois qu'ils furent un peu éloignés. Il demanda au maître d'armes :

« J'ai été honnête avec toi et je t'ai révélé mon but : enquêter sur la mort qui menace de submerger ce monde. Je comprends que des servantes de Gaïa s'intéressent aussi à la question, mais toi, que fais-tu ici ? »

Il expliqua être simplement à la recherche du garzok géant qui l'accompagnait, avant sa perte de connaissance à Jesuir. La créature pourrait s'avérer une aide précieuse contre le sans-visage, même s'il avait peu de chances de le retrouver en vie. Étrange, de faire tant de chemin pour retrouver un être qui n'était en effet certainement plus de ce monde...

« Pourquoi dis-tu vouloir combattre le sans-visage, si tu ne te soucies pas de ce monde ? »

Pensif, Azra fit quelques pas, sans but.

« Les Ol'Toga sont mon peuple, à présent, mais si j'étais toi, je ne sous-estimerais pas ce qui se passe là-bas. La mort est différente, sur Aliaénon, les âmes peuvent continuer à interagir avec le monde... mais tout ceci semble avoir été perturbé et les morts sont attirés là-bas sans pouvoir s'en échapper. Quelle que soit la mission que vous vous êtes fixé, cela pourrait la mettre en péril. Et, si ce problème peut-être résolu, alors je suis le plus à même d'y arriver. »

Ezak se contenta d'argumenter que le sans-visage pourrait bien se retourner contre Yuimen un de ces jours, ce à quoi le nécromancien hocha la tête :

« J'ai toujours détesté les gens qui cherchent à imposer leurs vues aux autres... Si j'ai l'occasion, tu pourras compter sur moi pour donner une petite leçon à cet abruti... »

Puis, comme le maître d'armes mettait en doute ses capacités, il s'énerva légèrement, son esprit erratique lui proposant simultanément de tuer et de ne pas y prêter attention. La deuxième partie l'emporta assez aisément par la remarque que l'humain n'avait pas toutes les clés en main. Azra lui fit face, les mains sur les hanches, et déclara :

« Tu fais erreur. Cette femme a un pouvoir qui pourrait être utile, mais le savoir est ici bien plus important. Je suis presque sûr de connaître la nature du phénomène, et j'ai quelques hypothèses sur ce qui pourrait en être la cause. Car vois-tu, ce phénomène de siphon des âmes n'est pas nouveau : il existait depuis toujours ici, mais ne concernait que les Ol'Toga. Pour une raison qui nous reste à découvrir, le phénomène s'est étendu à l'ensemble de la planète et de ses peuples, et il y a au moins deux individus qui pourraient avoir toutes les clés en main pour réaliser cela... J'ai également un autre atout. »

C'est alors qu'il ouvrit son casque, dévoilant sa face osseuse.

« On dit que la vie ne peut exister dans les Landes Thanatéennes, comme autrefois dans la Lande Noire, où je suis mort et rené. Peut-être ma nouvelle nature me permettra-t-elle d'y entrer, là où vous, vous risquez d'être coincé devant... »

C'est avec une surprise évidente qu'il reconnut finalement le bien fondé des arguments de la liche. Il s'interrogea sur l'origine de cela mais Azra se contenta de répondre :

« L'origine de mon état est une longue histoire... Disons que j'ai été contraint à m'approcher au plus près des ombres de la Lande Noire... »

Sans surprise, le maître d'arme confirma ensuite qu'Elysea, la fanatique, serait dangereuse et était avide d'éliminer la mort sous toutes ses formes. En revanche, sa compagne, Anastasie Terreblanc serait plus mesurée dans ses actes. Voilà qui pouvait être utile...

« Alors il va falloir se débarrasser de cette Elysea. Mais ne faisons pas le premier pas. Laissons la commettre l'erreur, afin que l'autre ne soit pas tenté de se rallier à elle. Bien sûr, ma véritable nature devra rester cacher de tous... mais, je pense qu'il ne sera pas nécessaire d'y faire appel. Elle nous donnera d'elle-même toutes les raisons de nous débarrasser d'elle. Cependant, j'aurais besoin de toi, pour cela, car son arme ébranle tout mon être... il faudra garder cet objet, d'ailleurs, car j'envisage qu'il puisse nous être très utile... »

Enfin, comme Ezak s'interrogeait sur Daemon, il répondit simplement du peu qu'il en savait :

« C'est un membre zélé d'un ordre qui m'a proclamé son dirigeant sans me demander mon avis... je le connais assez peu, mais pour l'instant, il a l'air surtout avide d'apprendre de moi, je pense donc qu'il restera fiable aussi longtemps qu'il aura encore le sentiment qu'il peut progresser à mes côtés. »

En guise de réponse, il reçut une promesse solennelle de soutient et un sourire carnassier. Son visage répondit pour lui, figé qu'il était dans son sourire de mort. Parfait, l'essentiel était fait. Ne restait plus qu'à mener le plan à bien.

« Parfait. Tâchons d'y parvenir avant d'arriver à la Lande Thanatéenne. »

Il tendit une main au gantelet osseux :

« Écraser nos ennemis ensemble à nouveau sera un vrai plaisir ! »

Ezak lui serra la main et ils se séparèrent. Le nécromancien alla s'asseoir contre un arbre et fit mine de dormir, se réservant le dernier tour de garde. Il n'en avait bien sûr pas besoin, mais mieux valait entretenir autant qu'il pouvait l'illusion...

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Charis Kel Asheara · **Inscription:** Sam 9 Mai 2015 13:21 **Messages:** 358

Les choses ne se passèrent pas du tout tel que je l’avais espéré. Nous fûmes laissés en arrière par la femme et l’enfant, seuls face à un nain déchaîné. Si le chevalier accéda à ma proposition d’enrouler le nain dans la corde pour le restreindre, ce dernier, loin de se laissa faire, ne fut empli que d’une rage plus profonde encore. Il parvint à saisir la corde tenue par Thersien et à la désarçonner en tirant brutalement dessus. Pour ma part, je me cramponnai avec peine à la selle d’Hisan.

Je vis avec une lenteur horrible le nain s’élancer vers le chevalier avec son marteau pour l’abattre sur lui. Incapable d’agir, je ne pus qu’assister à la mort du pauvre homme, la poitrine perforée par l’arme. Son casque glissa de sa tête, révélant un homme aux cheveux blonds que je ne reconnus pas tout de suite. D’une voix haletante, mourante, il prononça quelques mots que je n’entendis qu’à peine. J’en saisis un nom, Simaya. Je le connaissais, il ne m’était pas inconnu, mais le visage qui le portait restait flou dans mes souvenirs.

Précipitamment, je descendis de ma monture pour me porter à son secours sous les lamentations du nain qui avait suffisamment repris ses esprits pour regretter son geste et se retrouver prostré au sol. La compréhension de sa douleur viendrait après, si elle venait un jour.

Xël s’approcha avant moi du chevet du défunt. Quelque chose dans ses yeux, dans son regard posé sur le Chevalier, m’arrêta. Il y avait autre chose que de la simple peine pour la mort d’un compagnon de route, il y avait de la douleur, de la souffrance. De la reconnaissance, de l’incompréhension aussi. Mon visage se tourna une nouvelle fois vers le cadavre avant que je ne le reconnaisse enfin. Il s’agissait de Finarfin, un esserothéen que j’avais croisé parmi tant d’autres têtes inconnues. Jamais je ne lui avais adressé la parole et je connaissais à peine son nom, pourtant il gisait devant moi sous les yeux d’un être qui l’avait aimé. Qu’il fut pour lui comme un frère, un ami ou un cousin, je me sentis me recroqueviller en moi-même tandis que les larmes tentaient d’atteindre mes cils, partageant sa douleur.

A présent, Xël prononce quelques mots à l’adresse du nain, mots que j’entends mais n’écoute qu’à peine. La vengeance. Nous avions eu cette discussion sur la vengeance si peu de temps auparavant… Jamais je n’aurais cru qu’il serait confronté à cette dualité si vite. Il semble peiner à accepter la mort de son ami, et comment le pourrait-il ? Thersien, Finarfin a voyagé ces derniers jours à nos côtés sous le couvert de son armure, ne se révélant jamais à l’être qui devait avoir autant d’importance à ses yeux. Qu’est-ce qui peut pousser un homme à de telles extrémités ? Quelle cause peut valoir la souffrance ainsi infligée, tant à lui-même qu’aux autres ? Toutes ces questions qu’il laisse sans réponse me semblent à cet instant presque pire que sa mort.

Lorsque je vois Xël entreprendre d’ôter l’armure de son ami, je lui propose mon aide, qu’il acceptera ou non s’il le désire. D’une voix dure, il interpelle le nain pour lui demander de mettre le masque ainsi qu’on lui avait dit de le faire et annonce souhaiter enterrer Finarfin ailleurs qu’ici, dans un endroit plus sûr pour l’inhumer selon les rites des Chevaliers car si c’est la vie qu’il a choisie, sans doute en a-t-il également choisi la mort. Je l’aide ensuite à attacher le corps sur sa jument, puis nous reprenons la route.

Je n’ose prononcer le moindre mot, que ce soit à l’adresse du nain que je devine englué dans ses remords ou Xël enfoncé dans sa douleur. Je ne connais ce sentiment que trop bien. J’humidifie mon masque et je bois à grandes rasades, prenant soin de ne pas respirer les gazs dont je connais à présent la létalité. Plusieurs dizaines de minutes passent, à moins que ce ne soient des heures avant que je ne prenne le courage de l’approcher de Xël pour lui dire quelques mots.

- Peut-être pourrions-nous... commencé-je avant de constater que ma voix est rauque et qu’elle peine à sortir de mes lèvres, je tousse légèrement avant de reprendre : si Thersien a choisi cette mort sans Patrie, peut-être nous est-il possible d’honorer Finarfin et sa mémoire d’une tombe aux côtés de celle du Chevalier qu’il est devenu ?

Je n’attends pas particulièrement de réponse de sa part, pas plus que je ne m’attends à ce qu’il le fasse. Il s’agit là seulement d’une proposition qui, j’espère, pourra concourir à son deuil, l’aider à associer l’image de son ami et celle d’un Chevalier fanatique sans ami ni famille qui pourtant aura souhaité l’accompagner dans cette funèbre chevauchée.

Mon regard se porte sur le nain. Il ne semblait pas lui-même lorsqu’il a agi, il semblait pris d’une folie monstrueuse et mortelle, mais… qu’était-ce exactement ? Y avait-il une partie de lui-même demeurant ? Aurait-il pu, par un effort de volonté, retenir son geste ? Ou l’influence du thiir est-elle si puissance qu’elle annihile l’esprit, ne laissant plus qu’un être qu’il n’a plus rien à voir avec la personne originelle ? Mes pensées frissonnantes s’enfoncent dans des contrées que je crains le plus : est-ce que ce gaz ne fait que faire ressortir les pulsions profondes des êtres, dépourvues des contraintes imposées par la société ?

A voir Thrag ainsi ravagé par son action, je ne puis qu’espérer le contraire, qu’il n’était pas lui-même et qu’il n’aurait pu agir autrement, si ce n’est en ayant mis ce masque dès le début. J’en frémis, car plus d’une vie a été détruite aujourd’hui. Celle de Thersien évidemment, celle de Finarfin, si elle n’a pas été détruite déjà au moment de ses vœux. Celle du nain également qui a jamais aura ce poids sur sa conscience, la certitude qu’il a pu causer la mort d’un être qui ne le méritait pas, qu’il fut empreint d’une folie si grande. Xël, qui a perdu un être cher, une perte dont on ne se remet jamais vraiment. Mon cœur saigne pour chacun d’entre eux et je me sens impuissante, défaite.

~1000 mots

Daemon · Dernière édition par Daemon le Mer 1 Mar 2017 01:43, édité 2 fois.

Chape d'ombre

Le manteau de la nuit recouvra Daemon et le dissimula de tous les regards. Alors que les conversations se poursuivaient, tous semblaient avoir oublié sa présence. Il en profita pour faire quelques pas à la frontière des ombres et il se positionna à proximité de ses ennemis, prêt à réagir à la moindre variation. La prêtresse de la lumière, dont les ardeurs ne s'étaient toujours pas calmées, réitéra ses menaces envers Azraël en brandissant la pointe de sa lance solaire juste sous son nez. Le mage noir ne recula pas, mais le semi-elfe perçut un frémissement de sa part. Lui-même ressentait une profonde aversion envers cette magie agressive.

Comme un serpent resserrant ses anneaux, Daemon se préparait à bondir. Il pouvait agir sans même quitter les ombres, d'une seule pensée, la faire ployer à genoux avec un hurlement de supplicié. Il se mordit le coin de la lèvre à cette idée. Mais il réfréna rapidement ses pulsions.

Le chef du second groupe, les plus nombreux et les mieux armées, prit à son tour la parole. Il les incita d'un ton menaçant à dormir et de partir de leurs terres à l'aube, avant de faire signe à ses troupes de se retirer. Ils ne partirent cependant pas bien loin, car ils s'installèrent à seulement quelques mètres. En plus de cela, leurs torches révélèrent d'autres hommes. Daemon ne put définir leur nombre exact, mais ce bref aperçut de leur supériorité numérique imposa une accalmie.

Un homme vint à la hauteur de la prêtresse et la mit en garde. Selon lui, déclencher une mêlée risquerait d'irriter les autochtones. Il proposa donc, avec un rire empli de malice, de reporter la lutte à mort pour plus tard. La solution sembla convenir à la prêtresse qui rejoignit ses pairs. Une jeune femme blonde au regard énigmatique se tenait à ses côtés et retint l'attention de Daemon. Son armure était splendide, bien que repoussant étrangement l'obscurité. Le charme féminin le laissait souvent de marbre et la magie lumineuse avait tendance à le répugner, mais il dut admettre que sa beauté était réelle.

Tout semblait rentrer dans l'ordre. Alors il décida de sortir de l'ombre d'un pas nonchalant. L'homme ayant arrêté la folle de la lumière se proposa de prendre le premier tour de garde. Daemon adressa un regard à Azra.

« Si j'ai bien compris, nous allons passer la nuit ici. Vous m'expliquerez pourquoi vous avez choisi de rejoindre ce groupe. Nous sommes tout de même tombé nez à nez avec nos antagonistes. Si ce n'est pas pour les offrir à Phaïtos, je me demande bien pourquoi. Surtout que toute discussion est futile. Vous avez vu ? Cette tarée avec sa lance lumineuse ? »

Il s'approcha plus intimement du masque de mort, dont deux lumières bleutées, presque surnaturelles, brillaient au travers des ouvertures.

« Les nuits sont longues et pleines de terreur. Un signe de votre part et des gorges seront tranchées. »

Il reprit une position plus détendue et en profita pour retirer son sac en soufflant langoureusement.

« Je vais accompagner le type bizarre à son premier tour de garde. Bonne nuit. »

Daemon s'éloigna du nécromancien en lui tournant le dos et jeta son sac aux pieds du dénommé Naral pour s'asseoir à ses côtés. Il avait apprécié son intervention et son caractère apparemment malicieux l'avait assez amusé. Il lui fit un grand sourire et il tendit l'avant bras pour lui serrer la main.

« Bonsoir. Puis-je vous tenir compagnie pendant votre tour de garde ? Je me nomme Daemon, moi aussi tout droit arrivé de Yuimen. »

Un léger flottement eut lieu. Pendant ce temps, Azra s'éloigna à l'écart du groupe pour converser avec sa connaissance. Il ne put entendre la teneur de la discussion, mais elle paraissait très intense. Il eut d'ailleurs un moment où le sujet sembla converger vers lui. Un léger doute investit Daemon. Après tout, il ne connaissait pas encore ce Premier Messager. Il se faisait peut-être manipuler, se disait-il, en laissant échapper un regard mauvais. Le truand évacua ses pensées paranoïaques en s'ébouriffant les cheveux, puis il souleva sa robe pour masser la peau douloureuse de son tatouage.

« Et ne soyez pas intimidé par les ombres, toutes ne sont pas au service d'Oaxaca. J'ai cru entendre, quand vous vous êtes adressé à la fol... femme avec la lance, que vous les aviez embauché. Vous souhaitez accomplir quelque chose ? »

- 700 mots -

(((S'il ne se passe rien de particulier, Daemon ira dormir non loin d'Azra vers les 3h30, sachant qu'il est environ 02h20 (je crois). À quelle heure se lève le soleil ?)))

Le dos du dragon

Ezak

-Aparté avec Azra
-Ezak retourne se coucher dans sa tente.

Gamemaster9 · **Inscription:** Dim 26 Oct 2008 16:27 **Messages:** 39606

Tour d’Or > Fan-Ming – Auberge du Poney Ecartelé. (22h30)

« Il ne me semble pas vous avoir laissé le choix. Vous irez où je vous dirai d’aller. Et à l’aube, c’est à la Tour d’Or que vous m’accompagnerez. N’essayez pas de me fausser compagnie : je ferais parvenir votre description à l’Ordre, et vous seriez traqués, où que vous alliez en ce monde. »

[HJ : Apartés possible entre vous ou avec chacun des PNJ de l’auberge, avant de vous rendre en chambre. Libre à vous de RP jusqu’à votre endormissement ou autre action que vous jugeriez utile.]

[Laewllyn : 0,5 (introspection) + 0,5 (ordres au chevalier) + 0,5 (bonus longueur).
Hisaya : absence justifiée.]

Gamemaster9 · **Inscription:** Dim 26 Oct 2008 16:27 **Messages:** 39606

Voyage Tour d’Or > Landes Tanathéennes. (2h30-19h)

« Je suis Naral Shaam, commanditaire de la venue des Yuimeniens sur ce monde. N’êtes-vous donc au courant de rien ? Ils sont là suite à ma demande, au nom du Conseil d’Or, pour régler le souci du Sans-Visage en ces terres. Définitivement, hihihi. Votre… compagnon, Azra, saura vous l’expliquer. «

« Les craindre ? Je connais mieux les Ombres que vous ne le pourrez jamais. Hihihi. »

Dragon Mauve

« Nous serons dans les Landes Tanathéennes dans deux jours. »

[HJ : apartés possibles sur le dragon pendant le vol. Je vous laisse vous organiser en ce post pour la nuit : montage de camp, prévision des tours de garde, tout ça tout ça. Terminez votre RP sur votre endormissement, mais sans RP encore vos tours de garde.]

[Azra : 0,5 (introspection) + 0,5 (aparté) + 0,5 (illusion de repos) + 1 (bonus longueur).
Daemon : 0,5 (introspection) + 0,5 (questions) + 0,5 (bonus longueur). Forme : recouvrit, pas recouvra, nom d’un petit bonhomme !
Ezak : Noté quand complété.
Anastasie : -0,5 (Retard).

Gamemaster9 · **Inscription:** Dim 26 Oct 2008 16:27 **Messages:** 39606

Voyage Tour d’Or > Methbe-El. (15h30-20h)

« Je comprendrais que vous ne vouliez plus de ma compagnie dans votre périple dans le désert. Je ne peux expliquer ce meurtre que j’ai commis malgré moi. Je… J’ignore ce qui a pu s’emparer de moi. J’en ai néanmoins l’entière responsabilité : ma fierté et mon entêtement lui ont coûté la vie. Votre colère à mon égard est légitime, et je ne veux vous imposer ma présence. Je vous saurais gré, néanmoins, d’accepter ma présence parmi vous jusqu’à Arothiir, que nous atteindrons après-demain. Là, vous déciderez si vous voulez encore de moi. Faute de quoi je resterais un moment à Arothiir avant de reprendre la route vers une destination que j’ignore encore… Sachez que mon arme est vôtre, quels que soient vos combats. »

[HJ : RP jusqu’à ce que vous trouviez le sommeil ou commenciez le premier tour de garde. Les apartés sont possibles entre vous, ou avec Thrag après son intervention (avant, il ne répondra guère)]

[Xël : 1 (introspection) + 0,5 (tempérance) + 0,5 (message) + 0,5 (funérailles) + 1 (bonus longueur).
Charis : 1 (introspection) + 0,5 (tombe pour Finarfin) + 1 (bonus longueur).
Karz : -0,5 (retard).]

Xël

Thrag m'apporte finalement son aide et j'adresse un signe de tête à Charis pour la remercier. Ils m'aident ensuite à hisser le corps de Fin' sur Gaika et l'accrocher assez bien pour ne pas qu'il tombe pendant le reste du voyage.

Nous reprenons silencieusement la route, vers le sud, vers Arothiir, sans notre guide. Le mutisme, lourd, qui pèse sur la troupe me laisse le temps d'être accablé de tourments.

Mon avantage sur ce monde c'était ma magie. Le conseil nous avait prévenus qu'elle était instable mais je ne m'attendais pas à ce qu'elle n'agisse pas du tout. Charis, Karz et Thrag étaient armés, ils devaient donc sûrement savoir se battre. Moi non. Je ne brillais pas par ma force, ni par mon intelligence. Une vérité terrible s'abat sur moi. Sans magie, je suis inutile. Mon inutilité a tuer Fin'. Si nous étions confrontés par la suite à une situation où nous serions menacés, je serais un boulet dans ce groupe.

Je sers les poings, rageur. Je ne pouvais pas me le permettre. Je devais trouver une solution.

Je sursaute quand Charis vient me parler d'une voix rauque. Je l'observe un peu surpris de la voir troubler ma réflexion. Elle tousse avant de reprendre, proposant de faire une autre tombe à côté de la première pour honorer Fin'.

Je lui souris, un mince sourire triste, touché par son attention. J'incline la tête sans dire un mot pour retourner à ma remise en question. Si je ne pouvais pas maitriser la magie sur ce monde, je devais trouver un moyen d'être efficace sans magie. Je jette un œil vers mon bâton qui, paradoxalement, devait améliorer ma magie. Celui-ci allait peut être devenir une arme que je devais apprendre à manier.

A la tombée de la nuit, nous nous arrêtons sur un plateau au-dessus des gaz dangereux. Estimant être suffisamment en sécurité, nous commençons à creuser le sol dur pour la tombe de Thersien et Finarfin.

Thrag y met toute son énergie et avec son aide je ramasse quelques pierres pour constituer un tertre dans lequel je plante l'arme du chevalier. Je reste silencieux, à bout de mots, pendant toute la durée des funérailles.

Nous montons ensuite le camp, allumons un feu, préparons le repas et c'est quand nous le partageons que le nain, l'air abattu se lève pour briser le silence. Il annonce qu'il comprendrait qu'on ne veuille plus de lui. Que nous avons perdu Fin' à cause de son entêtement. Il nous demande de le laisser nous accompagner jusqu'à Arothiir avant de prendre une décision.

J'avale ce que j'ai en bouche avant de soupirer et de répondre:

"Vous n'êtes pas le seul responsable. Thersien aurait dû insister. Nous aurions dû insister. Nous avons sous-estimé ce gaz et ses effets. Je me suis surestimé, j'ai cru que ma magie pourrait vous arrêtez mais elle n'a pas fonctionné. Aucun de nous n'a pu réagir à temps. J'aimerais que vous restiez avec nous Thrag. Vous serez sans aucun doute plus utile que moi si ma magie me fait encore défaut. En réalité c'est moi qui devrais abandonner l'aventure..."

J'offre un mince sourire à notre troupe, presque réduite de moitié à présent.

"Dommage pour vous je suis bien trop déterminé pour laisser tomber."

Je reprends ensuite mon repas, plus serein après cet aveu de ma part. C'est vrai j'étais déterminé à revenir sur Aliaénon, je le suis pour apporter mon aide. Je ferais tout ce qui est possible et je sais que sur ce monde, ça peut vouloir dire beaucoup.

Je propose ensuite de prendre le premier tour de garde, l'occasion pour moi de m'exercer à me battre avec un bâton.

((environ 640 mots))

Azra

En pleine nuit, Daemon se glissa prêt de lui, plein de questions agressives. Il ne rêvait apparemment que de tuer la fanatique de lumière. Azra leva les yeux au ciel.

« La lumière peut nous être utile. Cette fanatique doit être éliminée, mais pendant que tu ressassais tes envies de meurtre, j'ai appris bien des choses. L'autre pourrait nous aider, mais si cette Elysea est retrouvée la gorge tranchée, cette Anastasie soupçonnera vite les deux seuls à avoir un poignard ici, et elle nous traitera en ennemi. Il faut trouver un moyen pour qu'Elysia nous attaque d'elle-même. L'autre ne l'aime pas beaucoup et Ezak est avec nous. Ainsi, nous pourrons la vaincre sans accroc. »

Puis, il replongea dans sa méditation.

Au petit matin, Naral reprit sa forme de dragon et ils montèrent tous sur son dos. Des souvenirs pas si lointains assaillirent l'esprit de la liche. Des souvenirs de chevauchés draconique pleine de fougue et de puissance. Il regrettait de ne pas avoir réussi à s'approprier le pouvoir du titan de la magie, mais il fallait s'y attendre. Il avait tout juste acquis son immortalité, il était trop tôt pour obtenir les pouvoirs d'un dieu.

Ils survolèrent ainsi le lac Andel, et durent manger au-dessus. Azra prétendit l'ascétisme de sa condition de suivant de Phaïtos pour expliquer qu'il ne mangerait pas ce midi là. Ils continuèrent ensuite le long du fleuve et là, à sa grande surprise, ils trouvèrent les restes d'un bateau échoué, à demi fracassé et usé par le temps. Après un instant de choc, il souffla :

« Je n'en crois pas mes yeux... c'est à bord de ce navire que j'ai descendu le fleuve. Nous avons subi une embuscade de garzoks... si j'ai bien compris, il s'agissait de votre armée, Naral ? Ils nous ont donné du fil à retordre, mais à la fin, ils ont trouvé leur mort. Nous n'avons pas eu d'autres choix que de fuir, cependant, sachant que le reste de l'armée approchait. »

Il n'en dit pas davantage, car cela lui rappelait aussi le souvenir de Karin, l'homme pâle qu'il avait abandonné à Esseroth. Son sort était toujours resté entouré de mystère et le nécromancien, ne pouvait s'empêcher de souhaiter, contre toutes probabilités, qu'il ai survécu, quelque part...Ils laissèrent la carcasse derrière eux et continuèrent vers le sud, jusqu'à ce que le soleil descende. Alors, ils se posèrent à nouveau et commencèrent à dresser le camp. Azra n'était pas coutumier des tentes et autres ustensiles de ce genre, mais il était débrouillard et habitué à vivre en pleine nature, aussi, il aida du mieux qu'il put, tout en précisant qu'il méditerait à l'écart et prendrait avec plaisir n'importe quel tour de garde. Il pourrait même les prendre presque tous, techniquement, mais autant ne rien dire de cela. Quant au repas, il fit mine de glisser quelques bouchées sous son masque, qui tombèrent quelque part dans sa robe. Il se lèverait quand personne ne regarderait et irait jeter les déchets plus loin...

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Charis Kel Asheara · **Inscription:** Sam 9 Mai 2015 13:21 **Messages:** 358

A peine sommes-nous arrivés sur le plateau qui s’élève au-dessus des vapeurs nauséabondes de thiir que nous démontons pour procéder à l’inhumation de celui qui fut Finarfin, celui qui était Thersien. Dans un silence morne, nous creusons les tombes, le poids des récents évènements trop lourds sur nos épaules pour seulement murmurer des mots.

J’observe Xël monter petit à petit le tertre devant lequel il plante l’épée du Chevalier Sans Patrie. Sans patrie… il en avait une, qu’il a reniée. Sa mort n’a rien changé à mon incompréhension de son action, sa volonté de tout quitter pour rejoindre un ordre anonyme, blessant ainsi les êtres qui lui étaient chers. Ne rien dire à Simaya, voilà quels furent ces derniers mots. Où pense-t-elle qu’il soit à présent ? Que représentait-elle pour lui ? Une femme, une sœur, une fille, une amie ? Malgré tout, il a choisi de suivre mes compagnons de route, car il subsistait quelque chose de lui au fond. Non, décidément, c’est quelque chose que je ne peux comprendre. Mais peut-être sont-ce mes coutumes du désert qui m’empêche d’embrasser cette idée, car même si certaines de nos femmes et de nos hommes se masquent le visage, jamais nous n’ignorons qui ils sont. Les tentes sont notre seule protection, bien faible, contre le monde extérieur. Pas les armures, pas les murs. Pas d’anonymat.

Je soupire en posant la dernière pierre sur la tombe de Finarfin. Je n’ai nulle épée à enfoncer dans le sol devant lui, aucun objet qu’il aurait aimé emporter avec lui dans la mort. Pas même quelques mots, moi qui ne le connaissait pas. J’incline donc la tête face aux tombes jumelles de deux êtres qui n’étaient qu’un et reste ainsi silencieuse, dans le recueillement face à la mort. Quelques larmes s’écoulent sans que je ne cherche à les retenir. Le désert est trop rude pour que nous lui cachions nos peines, aussi je n’en ressens aucune honte.

Finalement, je me détourne pour aller monter le camp et préparer la nourriture. Je n’ai pas très faim et ai la gorge sèche, mais je me force à ingurgiter quelques bouchées. Alors que mes yeux sont perdus dans les flammes, un mouvement attire mon attention et je les relève pour voir Thrag se lever. Son visage est livide, il semble plus que jamais pétris de ses remords. Il s’adresse à nous pour nous avouer comprendre si l’on ne souhaite pas de sa compagnie lors de la poursuite du voyage. Il nous fait part de son incompréhension face à son geste, mais aussi du fait qu’il en accepte l’entière responsabilité. Il poursuit en proposant de nous défausser de sa présence, nous demandant seulement de l’accompagner jusqu’à Arothiir où nous pourrons décider de son sort. Cependant, si nous décidions de le garder parmi nous, il se voue à nous corps et arme.

Mon regard se tourne tout de suite vers Xël. Il a la primeur de la réponse et je me plierai à sa décision, quelle qu’elle soit. Il a plus bien plus de légitimité que moi de choisir. Il ne répond pas tout de suite, prenant la peine d’avaler sa boucher avant de soupirer et de répondre enfin. Thrag ne serait pas le seul responsable et nous aurions tous dû insister. Il semble s’en vouloir à son tour de sa magie qui n’a pas fonctionné. C’était un affreux concours de circonstances qui a mené à cette tragédie, c’est du moins ce que je comprends de ses mots. Il poursuit en disant qu’il aimerait que Thrag reste avec nous et j’incline la tête en signe d’assentiment. Finalement, à ma grande surprise, il avoue penser que c’est lui qui ne nous serait pas utile car sa magie lui fait défaut et devrait être celui qui abandonne.

Je le regarde, interloquée, avant de voir un infime sourire apparaître sur ses lèvres pour conclure qu’il est cependant trop déterminé pour nous laisser tomber.

Je tends la main et la pose légèrement sur son bras pour appuyer mes propos :

- Il est des choses face auxquelles nous ne pouvons rien. Ta magie t’a fait défaut, mais mon astuce s’est avérée désastreuse. Nous ne pouvions pas prédire les évènements, nous n’avons pas le pouvoir de vision des Cadi Yangin et nous ne pouvons anticiper chaque évènement de notre vie, chaque danger ou nous ne serions pas ici mais cloîtrés dans un temple. Ta présence ici est utile, avec ou sans magie, les fluides ne sont pas la seule chose qui te définissent.

Je laisse tomber ma main, car après tout mes paroles s’adressent ici à tout le monde et je regarde mes trois compagnons tour à tour dans les yeux.

- Thersien, Finarfin connaissait les risques de cette aventure, de nous faire passer parmi ces vapeurs de thiir, comme chacun de nous ici connaît les risques qu’il encourt à prêter ses armes et sa vie à Aliaénon. Les remords, les regrets ne changerons rien à tout ça, ne nous permettrons pas d’honorer sa mémoire. Seules nos actions le peuvent. C’est pourquoi je rejoins l’avis de Xël et j’aimerais que vous restiez parmi nous, Thrag. Peut-être votre arme pourra-t-elle sauver l’une de nos vies, ou peut-être pas. Toujours est-il que je me sentirais plus en sécurité avec vous à nos côtés.

Je marque un temps de pause, laissant mes paroles se reposer avant de poursuivre.

- Allons jusqu’à Arothiir et trouvons-y une auberge confortable où passer la nuit, quelle que soit l’heure à laquelle nous y arrivons. Nous avons tous besoin d’une bonne nuit de sommeil et de repos. Nous poursuivrons ensuite le chemin vers Methbe-el.

Nous finissons de prendre le repas et Xël propose de prendre le premier tour de garde. J’annonce vouloir prendre le second, laissant mes deux autres compagnons de route se débattre avec les deux derniers. Au moment d’aller me coucher, je vois Xël tenter de se démener tant bien que mal, mais surtout de manière catastrophique, avec son bâton.

Je m’approche de lui pour lui dire :

- A Arothiir et sur le chemin, je tenterai de vous inculquer quelques rudiments. Je ne maîtrise pas bien les bâtons, mais cela pourra toujours aider.

Sur ses mots, je me dirige vers mon couchage et m’y étale de mon long. Le sommeil est long à me trouver.

(1045 mots, sommeil de 21h à 00h et de 3h à 8h, 8h de sommeil).

Laewllyn

A la réponse du malotru, l'Elfe s'assombrit fortement et se leva, houleuse, pour rétorquer d'une voix qui claqua dans la salle comme un coup de fouet, emplie d'un insondable mépris:

"Je ne vous ai pas demandé votre avis, sieur. Je suis une Elfe libre et ce monde sera poussière avant que je ne plie devant les exigences malhonnêtes d'un présomptueux de votre acabit."

Toute prudence avait déserté l'Elfe, elle était fille de Reine, dernière descendante d'une lignée fière et indomptée, son puissant et ténébreux paternel le lui avait assez seriné. Mieux valait mourir debout que vivre à genoux, une conviction inébranlable forgée au cours des nombreux siècles de son existence qui ne souffrait aucune exception. Elle désigna la porte d'un bout de son bâton en se dressant de toute sa taille, ses prunelles couleur d'acier rivées aux fentes du heaume de l'arrogant petit être étaient glaciales, une colère profonde les embrasait lorsqu'elle ajouta entre ses dents serrées:

"Je m'en vais maintenant, vous empuantissez par trop l'atmosphère de ce lieu pour que j'y demeure un instant de plus. Libre à vous de me suivre et de vous comporter comme le dernier des soudards en brandissant le braquemart qui vous sert apparemment de virilité et de cervelle. Mais dehors, car ce brave aubergiste n'a rien à voir dans cette querelle que vous avez fait naître."

Laewllyn adressa un léger signe de tête aux Yumeniens ainsi qu'à l'aubergiste en guise de salut, puis elle sortit du bâtiment sans se retourner. Son ouïe était le meilleur de ses sens, elle saurait bien assez vite si le gueux lui emboîtait le pas, ce dont elle ne doutait guère.

(C'était très imprudent...) remarqua Aube d'un ton geignard.

(Personne ne m'a jamais qualifiée de prudente, ce n'est pas aujourd'hui que ça va commencer! Non mais avez-vous entendu comment ce misérable tas de ferraille m'a parlé?! Pour qui se prend-il?!)

(Tu vas payer très cher tes paroles, cela en valait-il la peine?)

(Nous verrons qui paie quoi, mais dans tous les cas il est hors de question que je me laisse tyranniser par une espèce de petit paltoquet prétentieux!)

L'aventure commençait bien mal et risquait fort de s'achever prématurément, mais Laewllyn était une Elfe entière et ancienne qui avait tenu tête à bien plus terrifiant que ce résidu véreux d'un ordre déviant. Elle vivrait ou elle mourrait, mais elle ne se soumettrait pas à qui que ce soit, ni maintenant ni jamais.

(433 mots)

Ezak

-Ezak va rester silencieux tout au long du voyage et se proposer pour le premier tour de garde.

Daemon · **Posté:** Mer 1 Mar 2017 01:41

Premier tour de garde

Le groupe d'aventuriers se dispersait pour débuter la nuit. Alors que les fanatiques de la lumière s'éloignaient à une assez bonne distance d'Azra, tout en gardant une bonne vision dessus. Lui, conversait toujours avec sa connaissance, le guerrier à l'attitude désinvolte, qui avait l'étrange manie de claquer de la langue.

Naral paraissait atterré par la question de Daemon. Il en vint à se présenter comme Naral Shaam, le commanditaire de la venue des Yuimeniens en Aliaénon. Il les avait convoqué au nom du conseil d'Or pour en finir avec le Sans Visage. Son explication s'acheva par un rire sournois qui lui était si caractéristique.

« Ah, en effet... » lâcha-t-il légèrement gêné.

(J'aurais peut-être dû suivre les explications de l'archi-sorcier avec un peu plus d'attention...)

Naral était surement une personne importante. Quelle image devait-il avoir de lui à présent ? En plus de cela, lorsque Daemon avait évoqué les ombres, la malice de son interlocuteur s'était intensifié. Il s'était exclamé et avait prétendu les connaître plus qu'il ne le pourrait jamais...

Aucun autre mot ne vint troubler le premier tour de garde. Daemon surveilla l'autre campement attentivement, ne sachant toujours pas qui étaient ces étranges hommes armés. Il tenta de se faire le plus petit possible. La présence silencieuse de Naral le mettait mal à l'aise.

Au bout d'un certain temps, il alla se coucher auprès d'Azraël, qui était adossé sur le tronc d'un arbre. Ses pupilles devenaient lourdes alors qu'il dégrafait son couchage pour l'installer sur le sol. À ce moment, Azra lui tint la parole, d'un souffle discret perçant à travers son masque métallique. Il répondait au commentaire glissé quelques heures auparavant. Il confirma que la fanatique devait être éliminée, tout en jugeant puériles ses pulsions meurtrières. Il s'était renseigné et apparemment, la jolie blonde en armure, Anastasie, pouvait être aussi utile que dangereuse. Il préconisa donc d'attendre bien sagement que l'hérétique à la lance lumineuse fît le premier pas. Alors les mages noirs pourraient répliquer en toute légitimité, avec Ezak secrètement de leur côté, et sans froisser le reste du groupe. Car selon lui, Anastasie ne l'apprécierait aussi pas vraiment et rechignerait probablement à la suivre dans sa folie.

Daemon jugea ses paroles très avisées et était vraiment impressionné par la prouesse de son binôme. En une seule soirée, il s'était déjà approché de ses ennemis, avait assuré ses arrières avec une connaissance, tout en échafaudant un très bon plan d'action. Peut-être même avait-il volontairement provoqué les fanatiques dès son arrivée.

Lui s'était seulement humilié avec des boniments devant un haut dignitaire du conseil d'Or... Il s'installa sous sa couverture fraîche et murmura :

« Pardonnez mon emportement. Pour être honnête, depuis mes premiers pas en ce monde, je suis terrifié... Je ne pouvais l'admettre, tout est si intense. Ma réaction était irréfléchie. À l'avenir, j'essayerai de faire à votre manière. »

Le silence de la nuit tomba paisiblement et Daemon commençait à rêver avant que le sommeil ne l'emporte. Les récentes déconvenues n'entachaient en rien son excitation vertigineuse. Il était sur une autre planète, peuplée de dragons, de titans destructeurs et de dieux vengeurs... Cette perspective l'angoissait et l'émerveillait.

Au matin le groupe se prépara pour le voyage. Les « hommes pâles » qui s'étaient installés non loin avaient tenu leur promesse. Daemon fut presque surpris que personne n'eut attenté quelque chose pendant la nuit. Ils se regroupèrent pour partir, tous semblèrent attendre quelque chose. Daemon se balançait d'impatience, quand Naral Shaam tint des propos étranges. Alors, sa physionomie changea, et tout son corps se mit à enfler démesurément. La bouche du semi-elfe tomba.

(J'aurais vraiment dû être plus attentif lors des explications.)

L'ombre de Naral les recouvrit bientôt. Une créature gigantesque au corps squameux venait d'apparaitre. Elle était dotée d'ailes rudimentaires, qui soulevèrent une tempête de poussière d'un simple mouvement. Ses écailles pourpres sur tout son corps se teintaient d'une couleur métallique sur le haut de sa tête et ses articulations. L'unique vestige de l'ancienne forme de Naral restait ses yeux : dorés. Daemon n'en croyait pas ses sens. Un dragon mauve se tenait devant lui...

« Par Phaïtos... il y a tant de choses extraordinaires en ce monde. J'ai le sentiment d'avoir toujours été un insecte qui rêva un jour qu'il était humain. Mais le rêve est fini. Je ne me suis jamais senti aussi petit. »

Ils montèrent sur le dos de la créature et s'envolèrent sous la surveillance des bandits. La sensation due à la vitesse et à la hauteur paralysa le truand qui s'accrocha farouchement à une écaille dorsale. Ils survolèrent des paysages vastes, un lac aux eaux miroitantes, ainsi qu'une forêt veinée par un fleuve où flottait un navire familier d'Azraël, qui narra une péripétie vécut à son bord. Ils voyagèrent ainsi toute la journée et Daemon finit par s'accoutumer à la peur du vide, au point de pique-niquer tranquillement sur le dos du dragon.

Lorsqu'ils s'arrêtèrent se fut au bord de ce même fleuve qu'ils avaient survolé, Naral reprit sa forme humaine et précisa qu'ils seraient dans les Landes Tanathéennes dans deux jours. Aliaénon semblait bien vaste pour Daemon, d'autant qu'il ne connaissait rien de sa géographie.

Il proposa son aide pour monter le campement en faisant fi des fanatiques de lumières, puis s'éloigna faire le tour du campement histoire de se dégourdir les jambes. L'endroit était sauvage, comme on pouvait l'attendre d'une forêt infinie digne de ce nom. Il revint pour le diner, mais il se contenta d'un modeste bout de pain. La journée n'avait pas été très fatigante. Il décocha quelques sourires aimables à Ezak, qui restait prostré dans un silence intimidant. Bien qu'il le sût tacitement de son côté, il préférait arrondir les angles et se montrer courtois. Le guerrier était plutôt imposant, assez beau, mais peu accommodant. Quant aux serviteurs de la lumière, il tenta aussi bien qu'il ne put d'ignorer leur présence. Curieux, il demanda à Naral :

« Existe-t-il beaucoup de vos semblables en ce monde ? »

Il sortit le sifflet que lui avait confié l'archi-sorcier. « Et si je souffle dedans, vous volerez à ma rescousse ? » ajouta-t-il avec une pointe d'humour.

Une fois repus, il se proposa pour le second tour de garde, avant de retirer ses vêtements. Puis il se dirigea vers le fleuve et il sortit le petit savon à la lavande offert par la vieille vendeuse. L'eau était fraiche, mais cela ne le dérangea pas. Veillant à ne pas trop s'éloigner du bord, il disparut sous la surface noire en songeant à cette journée exceptionnelle.

(Demain en sera une autre.)

Après s'être convenablement brossé, n'ayant pas de rechange, il rejoignit le campement presque nu, en grelottant. Il se sécha dans les plis de son manteau, avant de saluer Azra, pour disparaître sous sa couverture.

-1100 mots-

(((Second tours de garde + Citation de La mouche : J'ai le sentiment d'avoir toujours été un insecte qui rêva un jour qu'il était humain. Mais le rêve est fini.)))

Le second tours de garde

Gamemaster9 · **Inscription:** Dim 26 Oct 2008 16:27 **Messages:** 39606

Tour d’Or > Fan-Ming – Auberge du Poney Ecartelé. (22h45)

« C’est bon, c’est bon, inutile d’en arriver à de telles extrémités. Nous vous suivrons demain jusqu’à la tour d’or, sans plus remettre en doute votre autorité. »

« Nous permettez-vous de rejoindre séant notre chambrée, en la compagnie de l’elfe ? »

« Je commence à regretter de m’être associé à vous. Vous êtes d’une inutilité affligeante jusqu’ici. »

[HJ : indiquez-moi si vous réalisez des actions spécifiques pendant la nuit, y compris votre sommeil. Les apartés entre vous ou avec Ernold sont possibles.]

[Laewllyn : 0,5 (introspection) + 0,5 (provocation).
Hisaya : -0,5 (retard)]

Gamemaster9 · **Inscription:** Dim 26 Oct 2008 16:27 **Messages:** 39606

Voyage Tour d’Or > Methbe-El. (21h-18h)

Ils étaient tout en bas de la bute suportant le palais d’Arothiir, dans les bas quartiers ouvriers aux masures modestes et petites. Une auberge était proche des portes, peu surveillées, qu’ils passèrent sans encombre. Elle ne payait pas de mine, et la faune locale ne serait peut-être pas la plus recommandable. Ils pouvaient choisir de passer la nuit-là ou d’en chercher une autre, plus enfoncée dans la cité. À moins qu’ils ne veuillent profiter de cette étape pour visiter un peu, trouver des opportunités.
[HJ : Les apartés sont possibles pendant la journée de marche. RP jusqu’à votre choix d’action suite à l’entrée à Arothiir, j’embraye pour la suite à la prochaine màj.]

[Xël : 0,5 (introspection) + 0,5 (compassion) + 0,5 (bonus longueur.
Charis : 0,5 (introspection) + 0,5 (discours remotivant) + 1 (bonus longueur).
Karz : Absence justifiée pour cette màj.]

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