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 Sujet du message: Re: Episode 2 : Du Mauve et du Noir
MessagePosté: Dim 14 Oct 2018 19:23 
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Alors que Yurlungur attendait de l'inconnue qu'elle se présente, c'est une autre voix qui prit la parole - de l'autre côté du mur. La voix d'un vieillard, aussi grave que rugueuse à l'oreille, mais qui semblait néanmoins posée et assez peu semblable à celle d'un prisonnier lambda. Celle-ci expliquait qu'il valait mieux ne pas compter sur une ruse ou une sortie en force pour s'échapper de cette prison, avançant qu'il était impossible d'en sortir à moins qu'ils ne l'aient déjà décidé eux-mêmes, sous-entendant finalement que leur ultime sortie de cette geôle n'aurait que le jour de leur exécution.

Qu'en savait-il, s'il était encore là, lui ? Yurlungur lança un regard furieux vers sa compagnonne de cellule : l'autre n'avait même pas pris la peine de se présenter et la jeune femme ne semblait même pas surprise de l'entendre, s'y attendant sans doute. Pourquoi lui avoir cachée cette information ? L'assassine aurait sûrement été plus précautionneuse dans ses révélations si elle avait su qu'un individu, fort probablement venu d'Aliaénon, les écoutait... Il était assez peu rentable de crier sur tous les toits qu'ils venaient d'un autre monde - la seule réaction de l'autre prisonnière suffisait à comprendre pourquoi.

Mais le détenu d'à côté se révéla plus fin que ce qu'elle n'aurait cru, révélant qu'il venait lui-même d'un autre monde encore, “Nargrum”, relié à cette cité, et que c'était à ce monde qu'Oaxaca avait eu accès, et non directement à Aliaénon. Avec un ton un brin méprisant, il critiqua leur compréhension de ces voyages, avant de demander d'un ton sentencieux si elles comprenaient pourquoi elles étaient ici.

Elle ouvrit la bouche pour répondre, avant de la refermer. Il valait mieux réfléchir un peu avant de parler : cet individu n'était probablement pas n'importe qui, en témoignait sa connaissance des autres mondes, chose quasi-inconnue sur Yuimen et assez peu répandue sur Aliaénon en-dehors de la reconnaissance pour les Sauveurs... Et sa façon de parler révélait encore qu'il n'était pas qu'un simple prisonnier. Sa question, en revanche, semblait un peu absurde, et sa volonté de les décourager, tout autant.

« L'Archisorcier a indiqué qu'il allait essayer de déterminer mon degré de culpabilité et que, d'ici-là, je devais être emprisonnée... Cela dit, je ne tiens pas à attendre sagement qu'on vienne me condamner pour un crime que je n'ai pas commis. »

Elle se tourna vers la femme des sables et rajouta :

« Aucune de nous deux, en fait. »

Puis, s'adressant à nouveau au mur derrière lequel se cachait le prisonnier mystère, elle poursuivit :

« Pourquoi êtes-vous si certain qu'il nous sera impossible de nous échapper ? Aucune prison n'est infaillible. »

S'approchant un peu plus du mur, sa voix se faisant plus douce, elle conclut :

« Vous m'avez l'air d'être resté entre ces murs un temps bien trop long. Mais si je peux, je vous ferai évader aussi... En revanche, j'aurai probablement besoin de votre savoir et de vos connaissances sur ce lieu afin d'élaborer un plan convenable. »

Puis, s'éloignant à nouveau et reprenant un ton plus distant :

« C'est à prendre ou à laisser, mais si vous n'y croyez pas, n'essayez pas pour autant de nous décourager. »

Et elle attendit, l'oreille dressée, une réponse à sa proposition, tout en guettant chez l'étrangère un signe de soutien ou, peut-être, quelques informations sur le type d'à côté, si seulement elle avait déjà réussi à en apprendre sur lui avant son arrivée.


(((500 mots)))

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Dernière édition par Yurlungur le Jeu 25 Oct 2018 13:22, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Episode 2 : Du Mauve et du Noir
MessagePosté: Lun 15 Oct 2018 05:00 
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La jeune fille semble n’avoir plus rien à dire quand après un silence elle croit être de bon ton de me donner son prénom.

(En fait de jeune fille, elle a l’air vraiment très jeune, trop jeune…)

Je n’ai pas le temps de réagir à la précision d’Al-Ayrad que notre voisin se décide enfin à se mêler de notre échange, semblant vouloir étouffer à tout jamais nos espoirs d’escapades.
Mais ce n’est pas sa première tirade qui m’intéresse le plus, quoi que ses avertissements ne m’empêcheront sûrement pas de tenter autre chose à la prochaine venue de gardes, c’est le nouveau mot qu’il prononce après qui m’interpelle. Nargrum.
Évidemment, s’il est possible qu’Aliaénon existe, pourquoi pas d’autres mondes ! Je suis encore déroutée par ce que je viens d’apprendre et ne pourrais sans doute y croire réellement que si quelqu’un me sort de cette obscurité pour me montrer ce nouveau monde sur lequel nous aurions mis pattes et pieds.

"Est-ce que vous voulez-dire qu’il n’est pas possible de retourner sur Yuimen depuis Elscar’Olth messire ? Si c’est le cas, existe-t-il sur Aliaénon un portail direct vers quelque endroit de Yuimen ? Notre nouvelle compagne de cellule est bien arrivée de notre monde, non ?"

Mes questions s’adressent à mes deux interlocuteurs. Voilà notre affaire qui se complique, si même nous arrivions à sortir de cette geôle, que ce soit de notre fait ou de celui de nos ravisseurs, il faudra encore que l’on trouve notre chemin vers le bon portail. Passer par un troisième monde pour nous retrouver à Omyre semblant être pure folie.

(Inutile de se projeter trop loin Ariane…)

Je hoche la tête à la remarque de mon ami. Erthog semble en savoir bien plus que Yurlungur et il n’y a pas grand-chose d’autre à faire dans cette cellule que de l’écouter et le questionner. Je laisse la demoiselle s’exprimer, grimaçant intérieurement lorsqu’elle se permet de parler en mon nom mais ne dit rien. Lorsque le silence revient, je réponds à mon tour au sieur Dol’Ther.

"Nous ne sommes pas deux mais trois. Et en ce qui concerne mon ami et moi-même je pense que mes explications ont été assez claires, nous n’avons aucune idée du pourquoi, ni même du comment nous sommes arrivés ici. Mais si jamais vous avez une idée, je suis toute ouïe."

J’ai beau me creuser la tête, je ne vois vraiment pas quelle pourrait être la raison de notre présence ici, nous n’avons rien à faire avec un autre monde ! Tous les noms énoncés depuis que nous avons repris conscience nous sont totalement inconnus.

"Vous venez de dire que vous étiez originaire de Nargrum, qui n’est donc, si je suis bien, pas le monde où nous nous trouvons actuellement. Vous m’avez pourtant dit être ou en tout cas avoir été le dirigeant du Duché d’Orsan, qui, encore une fois si j’ai bien compris serait le duché voisin de celui-ci, Elscar’Olth je suppose ?
Si je peux saisir la présence de cette jeune demoiselle en tant que mercenaire pour une quelconque mission, je suis perdue quant à votre parcours ! Comment un homme ou quelque soit votre race se retrouve dirigeant sur un monde différent du sien et termine dans les cellules de son voisin ?"


Je m’exprime posément, sans aucune animosité dans la voix. Mon questionnement est sincère et si l’étranger veut bien partager son savoir, notre temps au cachot sera sans doute plus utile.


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 Sujet du message: Re: Episode 2 : Du Mauve et du Noir
MessagePosté: Mar 16 Oct 2018 15:37 
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Je lance un dernier regard froncé à Yurlungur lorsqu’elle se défend en rappelant que Simaya et Talia sont encore en vie. Ce n’est pas une excuse. Elles ont probablement toutes les deux eu de la chance. Ça n’efface pas les actes que cette petite à commis. Je me tourne vers Sirat quand il explique ce qu’il s’est passé dans la caverne. Simaya lui a donné mon nom, celui de Fin’, Naral, Thensoor, Elurien, Sans Visage, Vallel. Quel est le lien entre nous. A part que nous connaissons tous l’Esserothéenne.

Elurien avoue qu’il ne sait pas grand-chose au sujet de l’autel. Il emet juste l’hypothèse qu’il s’agit d’un catalyseur que Simaya aurait pu elle-même créer. J’ouvre grand les yeux. Comment pouvait-on créer un objet aussi puissant et surtout dans quel but. Il précise qu’il n’a pas pu plus s’avancer dans la grotte à cause de l’autel qui agit comme une défense. Il reste silencieux un instant avant de poursuivre. Il avoue qu’il espérait récupérer plus d’informations de notre part. Hélas nous sommes aussi perdus que lui. Sirat se demande si le lien entre tous ces noms pourrait être la Lande Noire. Elurien en doute, si lui, Thensoor, Vallel et Gregan y sont liés ce n’est pas le cas pour d’autres. Gregan ? Qui est Gregan ? J’hausse un sourcil. Je n’ai pas entendu Sirat dire ce nom.

"Je confirme. Je n’ai jamais mis les pieds dans La Lande Noire. Peut-être que nous sommes simplement des personnes importantes pour Simaya. De manière bénéfique ou non. "

Il me propose un contact commun avec elle en approchant sa main du visage de la belle Esserothéenne. J’ai dans un premier temps l’envie de refuser. Par crainte de me faire rejeter de la même manière qu’a Fan-Ming quand j’ai osé toucher son épaule. Mais également par peur qu’elle, son esprit, me rejette. De vive voix. Je secoue vivement la tête pour me reprendre. Je voulais lui venir en aide, je ne pouvais pas me permettre d’avoir peur. Déterminé, j’hoche la tête dans sa direction avant de glisser ma main dans les cheveux de Simaya.

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 Sujet du message: Re: Episode 2 : Du Mauve et du Noir
MessagePosté: Jeu 18 Oct 2018 01:44 
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Arrivé après eux dans la salle de convenance, Endar répondit à la question que Kivan avait adressée à l’homme masqué. Notre rancunière Sibelle tendit l’oreille. Elle était curieuse d’en connaitre elle aussi un peu plus sur ce Sans-Visage aussi appelé l’Unique. Il expliqua qu’il était surnommé ainsi parce qu’il n’avait en effet aucun visage. Ancienne entité d’Aliaénon qui y régnait égoïstement avant le réveil des titans lors de la Grande Guerre. Il conclut en affirmant que personne ne connaissait sa véritable identité. Sibelle émit un à peine perceptible grognement de contrariété, elle n’avait rien appris de nouveau. Lorsque Endar enchaîna sur Sirat, Sibelle se renfrogna et serra les poings. L’alliance entre Sirat et le Sans-Visage était connue de la guerrière et ça la contrariait. L’humoran l’avait déçue, mais l’elfe noire plus encore. Ce dernier se mettait une fois de plus de l’avant se décrétant comme celui qui anéantirait le Sans-Visage et ceux qui y seraient alliés. Sibelle baissa la tête, elle ne voulait pas songer au moment inévitable où elle devrait affronter Sirat.

Imbu de lui-même, l’elfe noir indiqua qu’il connaissait quelqu’un qui pourrait réduire le champ de recherche, mais que cela pouvait s’avérer dangereux. Sibelle était une hinionne courageuse, le danger ne lui faisait pas peur. Par contre, suite aux événements passés, elle ne pouvait ni ne voulait faire confiance à Endar.

Kivan et Sibelle n’étaient pas les seules à questionner leurs hôtes encapuchonnés, Jorus en avait fait tout autant. N’étant pas à proximité, Sibelle n’entendit pas la question de ce dernier. Mais en revanche, la réponse lui parvint sans problème. Et de fait, aucun son ne sortit de la bouche du mage masqué. Ce dernier avait levé sa main droite et esquissé des symboles dans les airs comme s’il griffonnait sur un parchemin. À la grande surprise de Sibelle, des lettres dorées prirent forme et un texte flottant leur apparut sous les yeux : « Aucun document. Ce n’est pas dans les livres que le savoir est enfermé »

Sibelle fixa un petit moment la phrase qui ondulait à la hauteur de ses yeux, tout en réfléchissant à cette affirmation plutôt inusitée.

Kivan pour sa part n’eut comme réponse qu’un doigt dirigé vers Endar, ce qui corrobora ses dires.

Puis le mage masqué qui se tenait face à l’hinionne salua ses remerciements par un signe de tête. Pour sa question concernant l’autel, il se contenta d’un haussement d’école. Sibelle, qui le scrutait perplexe, se demandait s’il avait fait vœu de silence ou s’il avait tout simplement perdu la faculté de parler. En réponse à sa dernière question, il écrivit lui aussi dans l’air faisant apparaître de jolies lettres dorées :« La magie est le sang de cette Lande. C’est elle qu’on entend et sent vrombir en ses veines. »

La magie est le sang de cette lande… ce n’était pas une affirmation pour plaire à Sibelle. Incapable de la manipuler et de la comprendre, la magie la rendait mal à l’aise.

De nature pratique, et décidée à avancer dans leur enquête, elle fouilla dans son sac et en sortit sa carte personnelle qu’elle avait griffonnée à la va-vite à partir de l’originale. Il y manquait beaucoup d’information, mais elle avait noté l’essentiel. Elle aurait bien demandé une carte à l’un de ses hôtes, s’il n’avait pas affirmé un peu avant qu’il n’existait aucun document.

S’adressant à tous ses compagnons de voyage, tout en examinant sa carte elle commenta :

« Au moment où j’ai copié la carte, il y a quelques mois déjà, il y avait trois villes principales dans les landes noires. Nous sommes ici dans la ville centrale, l’une se trouve légèrement plus au sud et à l’ouest et l’autre un peu plus à l’est, il ne semble y avoir rien plus au sud. Sans guide ni monture, nous ne pourrons explorer ces contrées. »

Sibelle replia sa carte et la remisa dans son sac. Puis à voix haute pour que tous entendent, elle s’adressa tout particulièrement à Endar, gardant un ton de voix calme et pleine d’assurance.

« Je ne crains pas le danger. Par contre, je suis méfiante. La dernière fois que nous avons voyagé ensemble Endar, vous nous avez distancés pour nous trahir. Je ne vous suivrai donc pas les yeux fermés. Expliquez votre plan, et dites-nous qui vous voulez contacter. Je n’attendrai pas d’être là pour savoir… et ce Là, de quel endroit s’agit-il ? »

Tout comme l’avait fait remarquer Elurien, ils ne formaient pas une équipe unie ni une équipe tout court. Et Sibelle n’était pas prête à s’aventurer ainsi sans savoir. Au pire, elle partirait sans Endar. Il restait Xël, Jorus et Kivan, qu’elle considérait de confiance. Yurlungur était en prison et la guerrière espérait qu’elle y croupisse. Et elle ne savait plus quoi penser de Sirat.

Elle attendit la réponse de l’elfe noir, puis annonça ses intentions.

« Pour ma part, avant d’explorer au-delà des trois cités, je veux d’abord enquêter dans les deux autres cités, mais je pense qu’il nous faudra un guide et une monture pour pouvoir s’y rendre. »

Elle regarda les mages masqués, hésita quelques secondes, puis décida d’attendre le retour d’Elurian afin de lui demander son assistance.

((( 863 mots)))

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Sibelle, Maître d'armes


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 Sujet du message: Re: Episode 2 : Du Mauve et du Noir
MessagePosté: Ven 19 Oct 2018 11:25 
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Lorsqu'il frôla la chevelure de la blonde, il fut comme électrisé. Un picotement intense qui la relia encore une fois à lui, une reviviscence éclaire qui ne dura qu'une demie seconde avant qu'il enlève sa main.

Elurien le vit et demanda à Xel si il voulait tenter de plonger dans l'esprit de Simaya.
Sirat instinctivement recula d'un pas. L'offre ne le concernait pas. Mais avant qu'ils plongent il avait des questions qui pesait sur son âme.

Elurien, le dragon noir, celui qui a attaqué notre monture doré, qui était il? je pensais que tout les dragons étaient unis autours de Naral. La situation serait elle plus complexe?

Il prit un instant avant de reprendre.

J'ai une demande, je doute qu'une enfant perturbé puisse apprendre grand chose de ses actes en prison. Je tiens à cette petite, a Yurlungur. J'aimerais qu'elle soit sous ma surveillance jusqu’à son procès. Je pourrais peut être apprendre delle, le pardon et lui enseigner quelque chose. Si cela ne vous dérange pas.

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 Sujet du message: Re: Episode 2 : Du Mauve et du Noir
MessagePosté: Ven 19 Oct 2018 17:41 
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Pour toute réponse mon interlocuteur lève un bras et dessine dans les airs. J’ai plus l’impression d’un artiste mime, les mêmes qui vous font croire être enfermé dans une boîte invisible jusqu’à ce qu’un texte apparaît comme par magie. S’en est certainement d’ailleurs. Il y est écrit qu’il n’y a nul document et que le savoir n’est pas enfermé dans les livres.

(Ha bah c’est bien ma veine moi ! J’espère qu’il ne faut pas pratiquer un quelconque rituel étrange pour avoir accès aux connaissances.)

A mes côtés Sibelle fait une demande similaire concernant la nature des vrombissements. Là aussi sa réponse se fait avec un texte flottant dans les airs et n’a pour réponse que ce bruit étrange vient de la magie et que sur les terres de la Lande Noire elle en est le sang. Moi qui ai une aversion pour la magie, on peut dire que je baigne littéralement dans un bain de pus ! Dans un autre coin de la pièce, c’est Kivan qui demande également qui est ce Sang-Visage, la source de cette chasse à l’homme. Pas de réponse magique cette fois-ci, c’est le Shaakt qui répond à la place et je tends particulièrement l’oreille pour connaître son avis sur la question.

D’après lui le Sans-Visage, ou encore appelé l’Unique, est une ancienne entité d’Aliaénon dépourvue de visage. J’ai du mal à comprendre cette histoire de Titans, de la grande guerre entre l’Ynorie et Oaxaca et la création du Conseil d’Or, mais c’est visiblement à ce moment que certains ont acquis le titre de Sauveur d’Aliaénon. Intérieurement je ris tant le terme sauveur et Shaakt ne vont pas ensemble. Personne ne connaît réellement ce qu’est le Sans-Visage, pas même Naral, bien que ce dernier ait demandé aux Sauveurs de tuer cette entité.

(L’idée que Naral veuille tuer le Sans-Visage tout en ignorant sa nature est des plus inquiétants. Je pencherais même à l’idée qu’il possède un plan et que cette divinité lui est un obstacle.)

Endar continue sur un chemin des plus intéressants en évoquant les alliés du Sans-Visage, dont l’Humoran, tandis que lui refuse le règne de ce qui semble être un Dieu. Il ne propose que la mort à tous ceux qui veulent s’associer à l’Unique et clame haut et fort que les Sauveurs qui se sont associés à lui sont des traîtres !

(Si ce satané Shaakt prône la destruction du Sans-Visage c’est qu’il est certainement une menace pour lui et pour Oaxaca. Je ne peux en tout cas pas m’allier à lui pour mettre fin à l’existence de cette divinité. Sauf qu’en faisant cela je me range du côté de l’Humoran, allié d’un serviteur d’Oaxaca. Bordel, mais je comprends plus rien à ce qui se passe ! C’est vrai que dans la grotte Sirat et Endar se sont tous deux échauffés l’un contre l’autre. Franchement tout ça n’a pas de sens !)

Le Shaakt termine sont discours en expliquant que si Naral se trouve au-delà des trois cités de la Lande, le voyage risque d’être plus dangereux. Bien que l’idée qu’il semble avoir peut nous faire gagner du temps, même si elle est dangereuse comme il l’indique je n’ai pas vraiment envie de le suivre pour la simple et bonne raison qu’elle vient de lui. J’ai bien envie d’expliquer à Kivan que l’inverse de ce que déclare un Shaakt est la meilleure chose à faire, mais finalement je me restreins à tout commentaire. Voyons simplement ce que pense l’homme et surtout comment il va réagir face à cette explication.

La voix de Sibelle se fait soudainement entendre. Elle aussi semble avoir entendu le Shaakt et déclare avoir réalisé une carte il y a quelques temps avec les trois cités du territoire. Nous serions dans la ville située entre les deux autres et la possibilité de ne plus voir certains m’intéresse. La guerrière explique être méfiante, non pas du danger, mais de la possibilité qu’Endar puisse nous trahir en se basant sur un fait avéré et somme l’elfe noir à révéler son plan. Elle en tout cas souhaite explorer les autres cités avant toute exploration au-delà. Une option sage qui nous permet en plus d’éviter le plan du Shaakt.

Plutôt que de moi-même entrer dans la conversation et de la nourrir malgré moi de mes ressentiments envers Endar, j’en reviens à mon interlocuteur peu bavard.

"Veuillez m’excusez." Dis-je alors que la conversation a monopolisé mon attention. Je regarde encore le texte flottant et y approche ma main pour tenter de le toucher avant de reprendre mes questions.

"Donc il n’existe pas de livre. Dans ce cas comment faites-vous pour transmettre votre savoir ?" Cependant je sens la réponse très évasive. "Non attendez, laissez-moi reformuler. Comment Naral a-t-il eu connaissance des informations qu’il cherchait ? Je souhaiterais faire de même. Vous ne comptez pas me faire évider un poulet et lire dans ses boyaux quand même ! Si ?"

Citation:
816 mots.

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 Sujet du message: Re: Episode 2 : Du Mauve et du Noir
MessagePosté: Ven 19 Oct 2018 22:56 
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Avant même d’avoir pu poser la main sur le mur pour sentir les vibrations, j’entends une voix derrière moi qui semble m’adresser la parole. Quelle n’est pas ma surprise quand je vois que l’homme qui me parle n’est pas le sorcier encapuchonné mais l’elfe noir qui se trouve dans notre groupe. Celui-ci m’explique enfin ce qui se cache derrière le nom « Sans-Visage ». D’après ses dires il s’agirait d’une entité magique qui régnait sur ce monde avant une sombre histoire de Titans et d’une guerre opposant la République d’Ynorie et les forces Oaxiennes sans préciser plus de détails concernant l’issue de la guerre. De mon côté, je n’oublie pas le fait qu’il ne s’était pas cacher lui même concernant son allégeance à Thimoros. Le Conseil d’Or a été par la suite mis en place pour éviter de nouvelles guerres sur ce monde. Le dénommé Naral semble à la poursuite de cette entité inconnue bien que, d’après les dires de l’elfe, il n’en connaisse pas plus à son sujet. L’elfe précise par la suite que certains aventuriers, comme l’homme félin répondant au nom Sirat, se sont associés à ce Sans-Visage, tandis que lui refuse la suprématie de cet être sur ce monde et préfère distribuer la mort aux suiveurs de cette sorte de dieu.

Toutes ces révélations me rendent encore plus confus que je ne l’étais avant… Quel est donc le véritable rôle de ce Sans-Visage et quel est son dessein ? D’un côté, Sirat a avoué s’être rangé du côté d’un des séides d’Oaxaca pendant la guerre qui se déroula sur Aliaénon et il est aussi du côté du Sans-Visage. De l’autre côté, l’elfe noir est disciple de Thimoros mais refuse la supériorité de cette entité sur ce monde. Ces jeux d’alliance me paraissent plus obscurs que jamais et je pense qu’il me faudra encore de nombreuses informations supplémentaires pour essayer de comprendre les tenants et aboutissants de ces jeux de pouvoirs sur ce monde. En attendant, le Sans-Visage reste ce qui pourrait être l’être le plus approchant de la cible nommée par la liseuse de rêve. Trouver Naral devient donc une priorité pour moi sur ce monde. En effet, cet homme s’est mis en tête de pourchasser l’entité dans ces terres et il doit être plus au courant concernant les agissements de cette dernière.

Je remercie mon interlocuteur spontané d’un mouvement de tête sans pour autant afficher la moindre expression sur mon visage. Bien qu’il s’agisse du premier shaakt que je rencontre, la réputation de ce peuple les précède et je préfère me méfier pour le moment de son apparente amabilité. L’elfe noir en profite pour préciser qu’il pense connaître un moyen pour restreindre le périmètre de recherche de Naral, bien que ce moyen soit potentiellement dangereux, voire même mortel. Je n’émets pas plus de commentaire à cette nouvelle remarque et je préfère tourner mon regard vers le mage masqué qui était le destinataire originel de ma question. En guise de réponse, ce dernier désigne du doigt l’elfe noir. Je devrais donc me contenter des explications du shaakt. Je hausse les épaules et me retourne vers les deux autres membres du groupe présents dans la salle.

Sibelle et Jorus se trouvent chacun face à un des suivants d’Elurien. Les deux semblent avoir eu la langue coupée car en face de chaque arcaniste, un message en lettres dorées est inscrit dans l’air. Celui face à Jorus précise que le savoir de la Lande n’est pas enfermé dans les livres. Celui face à Sibelle explique que la magie est le sang de la lande et que c’est elle que l’on sent vrombir. Cela pourrait sûrement expliquer le fait que les murs vibrent et que mes fluides sont agités depuis mon arrivée sur ce monde. L’elfe blanche, visiblement mécontente des réponses obtenues, tire une carte de son sac et nous explique notre position sur Aliaénon. La cité dans laquelle nous nous trouvons est l’une des trois villes principales de la Lande Noire et se trouve au centre des deux autres. Elle précise que sans guide ni monture nous ne pourrons aller très loin sur ces terres inconnues. Enfin elle demande à l’elfe noir de révéler son plan car celui-ci semble avoir déjà trahi le groupe d’aventuriers dans lequel ils se trouvaient tous deux lors de leur dernier passage sur Aliaénon ; ceci ne fait que renforcer ma méfiance contre le Shaakt. Elle déclare enfin préférer commencer par enquêter dans les deux autres villes avant d’aller plus loin.

J’inspecte plus en détail la carte tracée par l’elfe. Le nom de la cité de l’est de la Lande me rappelle l’une des explications de notre hôte quand nous étions dans l’autre salle. Je pointe la cité et déclare à Sibelle et Jorus.

« Il me semble qu’Elurien a fait mention de cette cité en précisant qu’elle était au mains des shaakts. Je pense qu’il nous sera difficile d’y entrer aussi facilement que cela au vu de notre apparence… Il nous faudra sûrement plus qu'un simple laisser-passer pour y rentrer sans danger. En revanche nous n’avons pour le moment aucune information sur la cité de l’ouest. Attendons son retour pour essayer d’en savoir d’avantage ; il sera sûrement plus loquace que ses acolytes… »

En attendant le retour d’Elurien, je saisis un nouveau pain sur la table, commence à le grignoter et fais le tour de la pièce, les yeux dans le vide, pour voir si un détail ne m’avait pas échappé au premier coup d’œil.






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Dernière édition par Kívan le Sam 27 Oct 2018 05:09, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Episode 2 : Du Mauve et du Noir
MessagePosté: Sam 20 Oct 2018 09:04 
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Endar s’était tranquillement assis, surveillant l’entrée de la pièce dans laquelle ils attendaient Xël, Sirat et Elurien d’Assamoth. Quelques questions avaient été posées aux sorciers masqués. Pourquoi avait-il des masques d’ailleurs ? En portaient-ils tous ou seulement les larbins d’Elurien, cet archi-sorcier de pacotille ? Quoiqu’il en soit, les sorciers ne répondaient pas à l’oral mais à l’écrit en utilisant leur magie. Là encore était-ce par obligation ou juste par vantardise, Endar ne saurait le dire. Personne ne s’était véritablement intéressé à ce peuple, peu d’aventuriers et même de Sauveurs s’étaient réellement liés aux différentes peuplades, préférant combattre Oaxaca ou la République d’Ynorie pour certains. Ils ignoraient tant de choses sur Aliaénon, sur sa faune, sa flore, ses cultes et ses habitudes que cela en donnait le vertige. Des lettres d’or voletaient dans les airs sous la pression de la magie des sorciers. L’un affirmait que la connaissance ne se trouvait pas dans les livres, ce qu’un ouessien aurait largement pu contredire selon lui et l’autre soulignait que la magie dans les Landes était comme le sang coulant dans les veines. Etait-ce alors ce vrombissement continu qu’ils entendaient tous : de la magie ? Elle devait être incroyable concentrée dans les Landes. Etait-ce un effet de l’Argent Noir, des expérimentations sur les prisonniers et les morts et la souffrance qui s’en suivaient ? Là encore le shaakt ne le savait pas, toutefois il était prêt à apprendre des sorciers d’Elscar’Olth si ceux-ci lui donnaient une chance. Avec ce traître d’Elurien d’Assamoth, il n’était pas certain de pouvoir arriver à ses fins, cependant il ne perdit pas tout espoir. Les autres aventuriers semblaient l’éviter, mais cela ne dura point puisque Sibelle fut la première à se tourner vers lui pour lui exprimer ses quatre volontés. Il éprouvait un certain amusement en ressentant le conflit intérieur auquel elle faisait face, ses sentiments pour l’humoran commençaient à se voir comme le nez au milieu de la figure. Elle allait bien devoir faire un choix tôt ou tard, plus tôt sans doute que tard d’ailleurs. Endar était certain que Sirat allait profiter de l’occasion pour tuer Naral Shaam. Le dragon mauve mort, les partisans de l’éradication du Sans Visage allaient être affaiblis. Sibelle, casanière comme à son habitude, lui indiqua vivement qu’elle n’avait pas apprécié d’avoir été trahie par l’elfe noir à Ouesseort, avant de l’exhorter à tout leur dire à propos de son plan. Elle finit par annoncer à tous qu’elle aimerait au préalable se renseigner auprès des deux autres cités de la Lande Noire, ce qui ne fit que provoquer son hilarité. Se rendait-elle compte un seul instant de ce qu’elle disait ? Il en doutait. Jorus, quant à lui, semblait d’un nature taiseux, peut-être d’un caractère tout aussi traître que lui. Endar avait clairement vu sa haine à l’égard de ceux soutenant Oaxaca, même si l’humain n’avait en réalité aucune idée de leur véritable affiliation. Il faisait mine de ne pas s’intéresser à la conversation, mais ce n’était que vains mensonges en réalité. Kivan, le nouveau demi-elfe, était difficile à percer à jour, cet être semblait comme perdu, happé par la réalité de la Lande et des conflits politiques qui sévissaient sur Aliaénon. Endar se doutait qu’il n’allait pas les rallier à sa cause aussi aisément, mais peut-être pouvait-il faire en sorte que l’idée de tuer le Sans Visage germe dans leur esprit et fasse son chemin au fil du temps. Le demi-elfe eut au moins pour mérite de répondre à Sibelle sur le sujet de la cité d’Arthim’Olth, ce qui lui permit de mettre fin à son hilarité. Il semblait par contre attendre Elurien pour en apprendre plus sur Orsan, cela était bien évidemment inutile, l’elfe connaissait de réputation la Tour d’Orsan et Elurien mettait son temps pour les rejoindre. Il regarda un instant Sibelle pour lui rétorquer non sans un certain amusement :

- La loyauté et l’honneur sont des concepts qui me sont totalement étrangers, mais il s’agit bien d’un discours d’hinïon, toujours à protéger leur vertu au mépris de la réalité de ce monde. Mes « trahisons » comme vous les appelez si bien ont permis de façonner ce monde. Penses-tu que Xël aurait pu préparer les défenses à temps si je n’avais pas trahi Vallel et retardé l’arrivée de son armée aux portes de Fan Ming ? Penses-tu que cette chère Simaya aurait été libre si je ne l’avais pas libéré des griffes de Vallel après que Sirat le lui a livré ? Penses-tu que cette dernière nous aurait aidé à Fan-Ming si ma traîtrise n’avait pas poussé l’humoran à me pourchasser et à l’envoyer dans cette cité pour permettre l’accomplissement d’une étrange prophétie ?


Il se tut un moment avant de reprendre plus pernicieux que jamais.

- Ser Gasaru, cette pleureuse de chevalier d’Or vous a tout raconté à ce que je vois, mais ce même individu ne comprend pas que si des personnes comme moi n’existaient pas, ce même ynorien aurait fini mort ou esclave de Vallel. C’est ton cher ami pour qui tu as des sentiments qui a causé tant de ravages et de morts inutiles il y a cinq ans et il le fait encore de ce que j’ai entendu de votre précédente mission. Je doute que le Sauveur Kiyo ait grandement apprécié la situation.

Il engloba les trois aventuriers lorsqu’il se prononça sur leur alliance.

- Ne vous leurrez pas, chacun dit servir Oaxaca mais Sirat et moi nous servons nos propres dieux. Je sers Thimoros, il sert Zewen, nous ne faisons que nous servir des forces d’Oaxaca pour réaliser nos propres objectifs, rien de plus. Quant à visiter les autres cités, cela se voit que vous ne connaissez pas les Landes. Arthim’Olth est en effet aux mains des miens, résultat d’un long plan que j’ai réalisé il y a cinq ans, vous êtes plus utile libres que si vous devenez leur esclave et cette cité est une véritable forteresse, c’est moi-même qui leur ait dit ce qu’ils pouvaient en retirer et où la fortifier. Orsan ou la Tour d’Orsan a autrefois appartenu au mage portant le même nom, mais elle sert à présent de lieu pour expérimenter sur les prisonniers d’Oaxaca, pour créer des abominations. Voilà tout ce qu’on trouvera là-bas. Quant à mon plan, il est simple. Les dragons sont territoriaux, Naral n’a pu parcourir la Lande sans l’accord du Dragon Noir, il doit donc savoir quelque chose.


(1069 mots)

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 Sujet du message: Re: Episode 2 : Du Mauve et du Noir
MessagePosté: Dim 21 Oct 2018 10:36 
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Elscar’Olth – Infirmerie.

    Pendant que Xël hésitait à approcher sa main des cheveux de Simaya, Elurien d’Assamoth répondit à la question de l’humoran.

    « Les Dragons sont des êtres territoriaux qui, une fois la Grande Guerre terminée, se sont arrogé des territoires dans tout Aliaénon. Naral Shaam n’était, et ne reste sans doute, qu’un allié de circonstance, et certainement pas leur maître à penser. S’il vous a attaqué, et plus probablement s’il a attaqué le Dragon d’Or, c’est parce que ce dernier pénétrait sans sommation son propre territoire : il le défendait, tout simplement. »

    Il prit une inspiration, regard sur Xël, avant de poursuivre.

    « La jeune fille envoyée en prison y restera pour l’heure. Ce n’est pas une réclusion punitive, mais bien un enfermement sécuritaire pour Simaya : tant que la lumière n’a pas été faite sur cette tentative de meurtre, elle y restera pour ne pas être tentée de recommencer alors que Dame Sombreroc est dans cet état. »

    Alors qu’Elurien et Xël touchèrent la chevelure de Simaya, Sirat fut témoin d’un spectacle pour le moins surprenant : les deux hommes se retrouvèrent comme en transe, les yeux entièrement blancs comme Simaya elle-même au fond de sa grotte, paralysés dans cette position de contact avec la belle blonde. De légers tremblements de leurs paupières, sourcils et spasmes de leurs mains et bustes indiquaient qu’ils étaient bien vivants et particulièrement actifs. Deux êtres de sa liste venaient d’entrer en contact avec.

    [Xël : je t’envoie ça par MP. Suite ici.]

    Cela dura près de cinq minutes, cinq longues minutes, avant qu’ils ne reviennent tous deux à eux, n’ayant l’impression eux-mêmes que seule une seconde était passée, un clignement d’yeux. Elurien recula, visiblement affecté, le regard perdu, vitreux. Il respirait avec saccade, et bien vite s’excusa auprès des deux yuimeniens.

    « Je… je dois m’absenter un temps. Ce… cette épreuve a été plus exténuante que prévu. »

    Et sans un mot de plus, laissant les deux en compagnie de Simaya, il marcha d’un pas pressé vers la porte, qu’il passa sans plus un parole. Une seconde après, deux sorciers masqués entrèrent et indiquèrent la sortie à Sirat et Xël, les invitant silencieusement à sortir : ils devaient garder Simaya en sécurité en l’absence d’Elurien.


Elscar’Olth – Salle de convenance.

    Dans la salle de convenance, les mages masqués, ces fameux Conjurateurs, laissaient les aventuriers deviser entre eux sans intervenir dans leurs discussions. Seul celui à qui Jorus s’adressa inclina la tête à ses paroles et se remit à faire des gestes dans les airs, dessinant de nouvelles lettrines d’or pour toute réponse.

    « Les livres existent, mais ce n’est pas le savoir des livres que Naral Shaam cherchait. Il cherchait des informations neuves, récentes, en posant des questions. Aux bonnes personnes. »

    Il ne semblait pas être cette bonne personne, évidemment.

    Ceux dans la salle qui attendaient Elurien furent quelque peu déçus : il ne tarda effectivement pas, sortant de l’infirmerie d’un pas pressé, les yeux dans le vague et les lèvres plissées de frustration, d’incompréhension. Sans un mot, et à grande vitesse, il traversa la salle et la quitta sans même poser un regard sur les aventuriers. Deux sorciers masqués prirent bientôt sa place dans l’infirmerie, invitant Sirat et Xël à la quitter, tandis qu’un troisième se plaça devant la sortie de la salle de convenance qu’avait empruntée Elurien, traçant de nouvelles volutes dans les airs :

    « L’Archisorcier se retire pour se reposer. Vous avez accès à l’intégralité de la cité d’Elscar’Olth, et sa bénédiction pour explorer les Landes Noires. Il demande juste de respecter sa retraite quelques temps. »

    Apparemment, il ne répondrait pas de suite aux questions. Ce qui s’était passé, Xël et Sirat seraient peut-être en mesure de le raconter.


Elscar’Olth – Geôles.

    L’inconnu de la cellule voisine resta un instant silencieux, écoutant jusqu’au bout les interventions des deux jeunes femmes. Lorsqu’elles eurent terminé, il répondit à nouveau de sa grosse voix gutturale.

    « Celle-ci, de prison, est plus infaillible que la plus sécurisée que j’ai connue. Elle ne requiert pas même la présence de gardes. J’en sais quelque chose : voilà plus de cinq ans que j’y croupis, relevé de mes fonctions de Duc d’Orsan par Elurien d’Assamoth, ce traître à Vallel. Ces murs pulsent de magie, la même magie qui referme hermétiquement les cellules, traversables uniquement si l’un des Conjurateurs le permet, via un sortilège spécifique. Celui qui vous a permis d’y entrer. Voilà les seules informations que je puis vous transmettre. Je doute qu’elles vous aident à trouver un plan d’échappée, cependant. »

    Il se concentra ensuite sur les questions d’Ariane.

    « Il est possible de retourner sur Yuimen depuis Elscar’Olth, mais pas directement. Les liens entre les mondes sont uniques, et le seul qui lie Yuimen à Aliaénon se trouve à Fan-Ming. Aliaénon est cependant liée à Nargrum, elle-même liée à Yuimen. Le creuset des Garzoks, mon peuple. »

    Puis, aux dernières interrogations :

    « Je suis Erthog Dol’Ther, ancien dirigeant du Duché d’Orsan pour le compte de Vallel. Aucun orque n’est originaire de ce monde, ce n’est pas pour autant que nous n’y avons pas notre place. Comment je me suis retrouvé sur ce monde ? La réponse est simple : Oaxaca. Dans cette cellule : elle l’est tout autant : l’échec de Vallel. »

    Mais il dut bientôt se taire. La porte de la cellule s’ouvrit sur un visage familier : celui d’Elurien d’Assamoth. Il semblait fiévreux, suant et pâle comme la mort. Son regard indiquait un trouble interne notable. C’est d’une voix peinée qu’il parla, s’adressant d’abord à Yurlungur.

    « J’ai… j’ai la preuve de votre innocence concernant la tentative de meurtre de Simaya Sombreroc. Vos méthodes sont… sont… particulières mais vous n’avez pas tenté de la tuer. Vous êtes libre, désormais. Vous n’êtes… toutefois pas la bienvenue en cette cité, que je vais vous demander de… de quitter au plus vite. N’approchez plus de Dame Sombreroc. Je… »

    Il grimaça. Son regard bleu glace se tourna vers Ariane.

    « Je vous libère aussi, pour ce que ça changera désormais… Votre… votre destin était à la Tour d’Orsan, Ariane du clan Kel Attamara, fière coureuse des plaines. Peut-être… peut-être y trouverez-vous des réponses. Je… Aergh… »

    Il convulsa, comme s’il était pris d’une vive douleur, d’un puissant haut-le-cœur. Il vascilla, ostensiblement mal en point, puis pointa la main vers les trois occupants de la cellule… Sans doute venait-il de leur lancer le sort dont Erthog leur avait parlé un peu avant. Il ne demanda pas son reste : il partit en titubant dans les couloirs ombres, d’un pas rapide, laissant derrière lui la porte de la cellule ouverte. Vite, le silence retomba. Quelques secondes passèrent, avant que la voix du sieur Dol’Ther retentisse.

    « Profitez de cette brèche avant qu’elle ne se referme : sortez d’ici. Je n’ai jamais vu Elurien d’Assamoth dans cet état : il s’est passé quelque chose. Tâchez d’apprendre quoi… Quelque chose me dit que les choses vont bientôt bouger, en Lande Noire… »

    Elles étaient libres, désormais.

[Yurlungur : 0,5 (introspection) + 0,5 (bonus longueur).
Ariane : 0,5 (introspection) + 0,5 (questions) + 0,5 (bonus longueur).
Xël : 0,5 (introspection).
Sibelle : 0,5 (introspection) + 0,5 (bonus longueur).
Sirat : 0,5 (tentative de sauvetage de Yurlungur).
Jorus : 0,5 (introspection) + 0,5 (question) + 0,5 (bonus longueur).
Kivan : 0,5 (introspection) + 0,5 (bonus longueur).
Endar : 0,5 (introspection) + 0,5 (hypothèses et explications) + 1 (bonus longueur).]

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 Sujet du message: Re: Episode 2 : Du Mauve et du Noir
MessagePosté: Jeu 25 Oct 2018 06:44 
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Je me redresse lorsque notre voisin reprend la parole, me concentrant sur le flot d’informations qu’il libère pour ne pas en oublier une partie. Je sens à mes côtés Al-Ayrad écouter également avec une attention renouvelée.

Celui à qui la jeune fille a donné le titre d’archi-sorcier et désigné comme le maître de la cité d’Elscar’Olth se prénomme donc Elurien d’Assamoth et non Eluren. Je manque avaler de travers lorsque Erthog lui ajoute un titre officieux : traître à Vallel. Est-il possible qu’il parle du lieutenant de l’infâme Oaxaca ? Est-ce que le mal qui ronge Yuimen que nous avons découvert sur Nirtim et combattu pendant sept longues années s’est répandu sur d’autres mondes… A moins que… qu’il ne vienne d’un autre monde ?

Je me force à mettre cette inquiétante idée de côté pour de nouveau prêter l’oreille aux explications du sire Dol’Ther, surtout lorsqu’il nous indique le nom de Fan-Ming, une ville d’Aliaénon où nous pourrons trouver un portail direct vers Yuimen. S’il n’existe qu’un lien entre chaque monde, le portail de Fan-Ming doit mener à Oranan d’où doit être arrivée Yurlungur, Omyre étant lié à Nargrum et puisqu’il ne doit y avoir qu’un seul lien entre chaque monde.
Mes coudes sur mes genoux, je pose ma tête dans mes mains, sentant poindre un mal de tête face à ces indications enchevêtrées, mais la redresse aussitôt au nom de Garzok. Erthog est un Garzok. Mes mâchoires se serrent et je prends une large inspiration, tentant de repousser les images de combats et de cadavres qui essayent brutalement de m’assaillir. Même Al laisse échapper un grognement au souvenir des conflits contre ce peuple à la peau d’un autre sombre que la mienne.
Une question saugrenue me vient alors à l’esprit, les Garzoks ne seraient pas originaire de Yuimen mais de Nargrum ? A moins que je me sois définitivement perdue dans les éclaircissements apportés.

Mes pensées sont de nouveau interrompue par la voix éraillée du Garzok qui, se présentant pour le compte de Yurlungur, ajoute un détail qu’il ne m’avait pas partagé. Il est un subalterne de Vallel… et avec tous ces liens entre les mondes… Ma théorie est rapidement confirmée et je frémis au nom d’Oaxaca.
Ma respiration s’accélère, mon visage se referme et mes muscles se tendent, je me ramasse sur moi-même prête à me lever, tout en sachant que c’est inutile. Un mur et de la magie me sépare de ce serviteur de la destruction.

(Il pourrit ici depuis cinq années, il paye pour ses crimes quels qu’ils aient été…)

Mon ami à quatre pattes s’est lui relevé, sentant ma noire colère se mettre à bouillir à l’idée que je discute depuis plusieurs minutes avec un ennemi.

(La bonne nouvelle c’est que le dirigeant d’Elscar’Olth a changé de camp.)

(Ce qui explique encore moins ce que l’on fait en prison ! S’il combat également Oaxaca, pourquoi nous avoir jeté dans un cachot ?)

Nous n’avons pas le temps d’élaborer une explication plus approfondie que la porte de notre geôle s’ouvre de nouveau. Je bondis sur mes pieds mais l’aspect du nouvel arrivant me freine dans mon élan et déterminée que j’étais à cette fois-ci ne pas laisser repartir l’un de mes ravisseurs sans lui avoir arraché un mot, je reste coi et écoute l’homme parler. Bien qu’il ait l’air malade, je ne peux m’empêcher d’apprécier son fin visage blanc encadré par de longs cheveux bruns et où brillent deux yeux d’un bleu saisissant. Sous sa cape, son armure décorée apporte un petit plus à l’aspect ténébreux et plutôt attirant de notre interlocuteur.
Il s’adresse d’abord à Yurlungur dont je peux maintenant bien mieux voir les traits dans la faible lumière provenant du couloir et peux constater par moi-même ce que m’a indiqué Al un peu plus tôt. En fait de jeune fille, ma compagne de cellule est une enfant qui semble avoir tout juste atteint l’âge de raison, mais qui paraît déjà bien débrouillarde et trempée jusqu’au cou dans des histoires sordides et compliquées. Une partie de moi est tout de même soulagée d’entendre l’inconnu la déclarer comme innocente, quoi qu’il lui interdise de séjourner dans Elscar’Olth ou de s’approcher d’une femme nommée Simaya Sombreroc, encore une inconnue.

Mon visage ne trahit rien de mes émois, pas même lorsque notre gardien s’adresse à moi de façon énigmatique et qu’il prononce mon prénom et celui de mon clan, quoi qu’omettant celui de ma famille. Il voulait m’envoyer à la Tour d’Orsan, le duché dirigé par un serviteur d’Oaxaca avant que le tourne casaque ne le fasse jeter au cachot. Un territoire voisin, qui j’espère sera facilement accessible et avec un peu de chance sur la route de Fan-Ming.
Je m’avance inconsciemment vers notre geôlier lorsqu’il chancelle mais m’arrête sachant que je ne pourrais pas traverser la porte pour le retenir si jamais il venait à tomber. Il n’a vraiment pas l’air en forme.
Après quelques mots que j’ignore, Yurlungur s’empresse de sortir de la cellule lorsque l’inconnu disparaît pendant que je ramasse ma besace. Je me tourne vers le mur qui nous sépare d’Erthog, écoutant ses dernières paroles. La personne visiblement affaiblie que nous venons de voir serait ce grand archi-sorcier ? Il semblait être bien mal en point pour un homme si puissant.
Retenant mon envie d’envoyer balader le Garzok lorsqu’il nous somme d’enquêter sur l’état d’Assamoth, je l’interroge sur son ancien Duché. Si jamais nous devons prendre cette direction, autant en savoir un peu plus.

"Est-ce que vous savez qui dirige le Duché d'Orsan aujourd'hui ?"

Il me répond par la négative, précisant que ce n’est peut-être même plus un duché. Je n'ai pas d'autres questions et lui lance froidement une dernière réplique, me souvenant qu'il m’a dit être resté fidèle à ses principes quoi que je suis maintenant convaincue que ce n'était sûrement pas les bons.

"Une vie sans principe est un navire sans gouvernail, encore faut-il le mener dans la bonne direction."

Je franchis à mon tour la porte de notre oubliette, Al-Ayrad sur mes talons. La jeune adolescente m’interroge alors, semblant abasourdie par ce qu’il vient de se passer. Je lui réponds d'une voix glaciale.

"Pour la énième fois, je ne sais pas ce que nous faisons là." Je regarde le lugubre couloir dans lequel nous nous trouvons avant d’ajouter. "Soyons pragmatique. Vous savez probablement comment sortir d’ici pour retrouver la lumière du jour et je suis armée." Le vouvoiement me paraît étrange maintenant que je devine l’âge de ma partenaire temporaire mais puisque j’ai commencé ainsi. "Je vous propose donc de rester ensemble tant que vous n’avez pas retrouvé vos biens et que je ne sais pas où aller."

Je baisse la tête vers Yurlungur, plongeant mes yeux aux iris d’un vert translucide dans les siens d’un bleu tout aussi limpide, attendant son point de vue sur la situation. Elle me répond par la positive et m’indique la direction d’où elle est arrivée il n’y a pas si longtemps avant d’enchaîner sur la dernière révélation du dénommé Elurien, me demandant ce que je compte faire. Sa question m’oblige à réfléchir sur la décision que nous allons devoir prendre une fois que nous serons sorti de ces basses-fosses.

"Le fait qu'il sache qui je suis veut probablement dire qu'il sait également pourquoi nous sommes ici. Du fait de son nom, j'en déduis que cette tour se trouve dans le Duché d'Orsan, voisin de celui-ci d'après notre ancien compagnon de cellule. Nous allons devoir de toute façon quitter cette ville, je n'envisage pas de passer par un tiers monde pour me retrouver à Omyre. Je préférerais rallier Fan-Ming, est-ce par là que vous êtes arrivée ?"

La petite confirme la conclusion à laquelle je suis arrivée plus tôt, Fan-Ming est reliée à Oranan, Fan-Ming est la ville où nous nous rendrons.

(Il reste encore à savoir où elle se trouve…)

(Une chose à la fois mon ami.)

Il est vrai que je vais avoir besoin d’informations plus précises car savoir seulement que Fan-Ming est plus loin qu’Elscar’Olth ou que le portail est plus proche, c’est bien là des indications enfantines. Je note tout de même le nom de la Tour d’Or où doit se situer le portail vers Yuimen. Surprise par la dernière question de la jeune fille à propos des dragons, je hausse les épaules et lui réponds d’un ton désintéressé.

"Un dragon ? Non, quel est le rapport avec Fan-Ming ?"

La gamine manque m’arracher un sourire lorsqu’elle me prévient que ses prochains propos risquent de me paraître incongrus. Je me retiens de lui demander s’il vaut mieux que je m’assois d’abord avant d’entendre ce qu’elle a à me dire et l’écoute imperturbable. Me rappelant qu’elle et les personnes qui l’ont envoyée au cachot sans remord sont en mission, elle m’annonce alors avec un air très solennel qu’elle peut faire appel à un dragon pour que ce dernier la transporte à son bon vouloir. Mais que depuis peu il semble y avoir des perturbations sur les routes de ce service de transport.

Je la regarde en silence, le visage impavide, me demandant si elle est en train de se payer ma tête, si finalement Erthog et toutes les personnes alentour sont devenues folles ou si c’est la simple vérité. Pinçant mes lèvres, je respire lentement par le nez en fermant les yeux puis hoche la tête.

"Bien, de mieux en mieux, je vais essayer de ne pas trop m'égarer dans toutes ces informations qui ont l'air de se complexifier de minute en minute. Revenons au côté pratique et clarifions les choses. Vous ne savez rien de plus sur le Duché ou la Tour d'Orsan ni comment s'y rendre ? Vous ne savez pas non plus comment aller à Fan-Ming parce que vous avez fait le trajet depuis cette ville à Elscar'Olth... en dragon ?"

Je m’arrête un instant sur ce dernier mot avant de lâcher simplement, comme si tous les jours je me déplaçais à dos de dragon pour me rendre d’un portail inter-mondes à un autre.

"De toute façon, je ne suis pas envoyée par ce Conseil d'Or et ne pourrais donc pas siffler le prochain dragon de passage." Puis montrant d’un signe de tête la direction qu’elle m’a indiquée. "Commençons par sortir d'ici. Je me doute que vous n'avez pas spécialement envie de revoir vos anciens compagnons, mais peut-être que l'un d'entre eux sait comment se rendre à Fan-Ming ou possède une carte des lieux... Ou n'importe quel habitant de cette cité ou même ce sieur d'Assamoth qui m'avait d'ailleurs l'air bien faiblard pour un archi-sorcier."

Yurlungur me confirme qu’elle ne sait rien de tout ce qui touche à Orsan mais que la gentilé d’Elscar’Olth pourra peut-être nous aider. Elle me répète alors le nom de la Tour d’Or, semblant souligner à sa façon que ce n’est pas la ville de Fan-Ming que je dois choisir comme destination si je veux retourner sur Yuimen, je hoche alors la tête comme pour la remercier de la précision.
Arrêtant un instant de penser à Al et moi-même, je m’interroge silencieusement sur cette demoiselle tout juste sortie de l’enfance qui a quitté son monde depuis six mois pour errer sur ces terres inconnues. Comment en est-elle arrivée là ?
Je n’ai pas le temps d’y réfléchir plus avant qu’elle ajoute un nouveau nom inconnu qui me fait soupirer de fatigue mais lorsqu’elle réagit d’une manière toute enfantine à mon ironie quant aux dragons, je ne peux me retenir de rire doucement, presque gentiment.

(Ils peuvent vraiment siffler les dragons…)

Je perçois l’amusement d’Al-Ayrad mais nous prenons tous les deux une douche froide lorsque la petite se renfrogne. Elle a l’air de très mal prendre le fait d’avoir été rejetée par sa troupe qui ont dû l’accuser de tentative de meurtre. Si elle avait placé en eux sa confiance, je suis bien placée pour savoir les douleurs que cela peut engendrer. Je suis peinée de voir une aussi jeune fille en faire les frais et presque inconsciemment je lève un bras vers elle dans un élan de réconfort mais le laisse finalement retomber sans la toucher.

"Non, je ne compte pas rester ici. Si vous voulez étendre notre partenariat après la sortie de la ville, nous pouvons considérer l'idée. Cela dépend de où vous souhaitez vous rendre ?"

Ma proposition rendrait presque sa bonne humeur à Yurlungur mais elle ne répond pas tout de suite, m’expliquant qu’elle ne sait pas trop par quel bout prendre son contrat mais que sa finalisation m’apporterait un grand avantage, celui de pouvoir rallier la Tour d’Or en un jour. Peu convaincue par mon envie d’éventuellement faire le trajet ensemble, elle me rappelle avec amertume qu’il y a tout un groupe de yuiméniens prêt à m’accueillir.

"Pardon, avec nos propres problèmes, j'en oublie que vous êtes à la base en mission pour la milice d'Oranan. Où que l'on aille, ensemble ou non, il nous faut un plan de la région ou en tout cas une meilleure idée des directions. Orsan ne doit pas être trop loin si c'est le Duché voisin, c'est donc plus prêt que la Tour d'Or...." J’ajoute après un moment de réflexion. "Cela me parait l'action la plus rationnelle au milieu de ce capharnaüm."

Je me tourne vers Al pour avoir son avis sur le choix que nous avons à faire.

(Qu’en penses-tu ? J’ai très envie de rentrer tout de suite sur Yuimen mais cela signifie que nous n’aurons aucune réponse quant à notre présence ici, ni au fait que cet Elurien connaisse mon nom.)

(Se rendre à la Tour d’Orsan me paraît sensé même si cela peut être dangereux. Retourner sur Yuimen c’est aussi nous exposer à ce que nos énigmatiques ravisseurs agissent de nouveau.)

Je hoche la tête et tourne mon attention vers Yurlungur.

"Oui, la tour d'Orsan ce sera." Et fronçant les sourcils comme si je m’apprêtais à lui faire une remontrance, j’ajoute au sujet des autres yuiméniens. "Je ne vois pas ce que nous irions faire avec ces inconnus, ne le prenez pas mal mais votre mission ne m'intéresse en aucun cas. Je ne vous connais pas plus et préfère habituellement voyager seule avec mon ami, mais si nous allons dans la même direction, c'est idiot de ne pas faire le trajet ensemble, surtout sur ces terres qui semblent chaotiques. Vous êtes là depuis plusieurs mois, au final nous y sommes gagnants, pas sûre que nous vous apportions grand chose."

Je ne peux m’empêcher de grimacer lorsque la gamine s’exclame que nous serons pour elle des compagnons comme si nous nous apprêtions à jouer à un quelconque jeu.

"Pas sûre pour la compagnie mais…"

Al-Ayrad m’interrompt d’un léger coup de tête dans les jambes. Je penche la mienne vers lui.

(Tu crois peut-être que tu ne seras pas de bonne compagnie pour elle mais je crois que sa jovialité te ferait le plus grand bien… Et puis tu ne vas pas la laisser errer seule.)

"Bien... Je n'ai pas donné mon nom en effet, mais Elurien l'a fait à ma place, Ariane..." Après un court silence, j’indique le lion d’un signe de tête. "Lui c'est Al-Ayrad." Ce dernier tourne sa grosse tête vers Yurlungur tandis que je regarde de nouveau le couloir. "On commence par sortir d'ici ?"

La réaction de la jeune fille me prend par surprise, je l’imagine brandissant une épée de bois et partant à l’assaut d’un château imaginaire lorsqu’elle nous enjoint gaiement à nous mettre en route.

(J’espère que tu as raison Al… Nous ne savons rien d’elle. Pas même sa place sur le grand jeu des dieux. Elle est restée fort polie avec Erthog après que celui-ci ait fait connaître son allégeance à Oaxaca, comment savoir de quelle côté elle est ?)

(Du côté d’une enfant seule, rejetée par ceux qui étaient censés se dresser à ses côtés justement ?)

Je lève les yeux au ciel et ne réponds pas au lion, il m’énerve parfois par sa gentillesse sans borne… et le fait qu’il ait si souvent raison. Nous nous mettons en route à la suite de Yurlungur, observant les sombres couloirs que nous traversons avant qu’une volée de marche nous fasse remonter vers la surface, toujours suivis par le mystérieux vrombissement. Avant de pénétrer dans la salle, je replace ma capuche sur ma tête, vérifie la fixation de mes canons d’avant-bras et fait glisser de quelques millimètres ma lame hors de son fourreau avant de la remettre en place. Je n’ai aucune idée de où nous allons débarquer et quand nous franchissons la porte, je m’écarte rapidement de quelques pas de l’homme encapuchonné qui semble la garder.

Au changement d’humeur de la jeune fille, je devine aisément que le groupe de personnes se tenant dans la grande pièce à l’allure bourgeoise n’est autre que la bande de mercenaires yuiméniens. Yurlungur me le confirme et m’indique qu’elle va aller récupérer ses affaires. Connaissant le comportement que ces gens ont eu envers elle, je lui murmure.

"Est-ce que vous voulez que je vous accompagne ?"

Quand elle me répond par la négative mais me dit que peut-être en me mêlant au groupe je pourrais leur demander si l’un d’entre eux possède une carte, je fais la moue et la laisse partir.
Je prends alors le temps d’observer ceux qui viennent de mon monde : un jeune homme fin et élancé aux cheveux courts et foncés dont le minois vu d’ici a l’air plutôt charmant ; un homme barbu qui paraît plus grand que le premier mais tout aussi séduisant ; une hinïone aux cheveux de feu ; un jeune Shaakt fort petit et à la chevelure étrangement sombre ; un quatrième mâle de taille moyenne au visage sympathique sous un bonnet coloré et le plus intrigant de tous un homme à la carrure musculeuse aux cheveux mais aussi aux poils enflammés.

(Celui là te ressemble un peu Al.)

Le lion s’est assis à côté de moi, observant les bipèdes qui évoluent à quelques mètres de nous. En plus des six aventuriers, deux autres gardes encapuchonnés se tiennent là, identiques à celui près de moi et à ceux qui ont amenés Yurlungur en prison, sûrement des hommes d’Elurien d’Assamoth.

(Bon je n’aime guère voyager avec des inconnus mais les mâles de cette bande présentent des atours qui donnent envie de faire connaissance.)

Mon visage froid et fermé ne laisse rien paraître mais je ris intérieurement en regardant Al qui ne dit rien mais que je pourrais presque voir lever les sourcils s’il en avait. Il ne s’est jamais permis de commenter mon côté volage depuis la disparition d’Iluz mais je suis persuadée qu’il n’en pense pas moins.

(En fait de chair je serais plus intéressé par celle qui se trouve sur le buffet.)

Effectivement, les mercenaires se tiennent autour d’une table sur laquelle l'abondance de nourriture me rappelle que j’ai faim. D'où je suis, je ne vois pas ce qu’il y a exactement mais fais confiance à l’odorat d’Al-Ayrad.

(Attendons de voir comment réagit tout ce beau monde, je ne sais pas si nous sommes invités.)

Le sieur d’Assamoth a demandé à Yurlungur de quitter la cité mais n’a pas étendu cette semonce à mon sujet.


(((3197 mots)))

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 Sujet du message: Re: Episode 2 : Du Mauve et du Noir
MessagePosté: Jeu 25 Oct 2018 13:22 
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...

À sa proposition, l'inconnu emprisonné ne rajouta rien, sans doute peu convaincu. Mais la jeune femme à ses côtés, elle, en profita pour rajouter quelques questions, cherchant visiblement à comprendre dans un premier temps quel serait le trajet le plus court pour rejoindre Yuimen. Cela fit légèrement sourire Yurlungur, considérant que le retour jusqu'à la Tour d'Or allait être semé d'embûches : des dragons territoriaux, une marche à pieds de plusieurs semaines, et si on tombait sur des Chevaliers d'Or, c'était encore pire... Si elle avait pu les éviter à l'aller, usant de son aptitude naturelle à se cacher et attendre que le danger passe, elle doutait qu'un lion puisse être camouflé aussi aisément.

La seconde volée de questions concernait plus le prisonnier lui-même. Il était vrai que, s'il venait d'un autre monde, cela pouvait sembler étrange qu'il ait été nommé Duc en ces terres : pour autant, des exemples existaient, comme Honoka à la Tour d'Or, qui était vraisemblablement d'origine oranaise.

Mais les explications du voisin de cellule se révélèrent fort précises : pour un individu qui jugeait de la sécurité de ces geôles pour y avoir séjourné cinq longues années – (Depuis la Grande Guerre, tiens...) - il savait qu'on ne s'en échapperait pas en un jour, ni même en deux. La mention de Vallel ne faisait que confirmer que son camp avait été celui des perdants, il y a cinq ans de cela, et il connaissait avec moult détails magiques comment cette prison fonctionnait, autour de ces curieux gens que les Conjurateurs. Yurlungur ignorait ce que ce mot voulait dire, mais elle s'imaginait sans mal des tas de mages encapuchonnés scandant des litanies absurdes dans des salles obscures pour tenter de garder d'honnêtes personnages comme elle emprisonnés.

Et quant aux voyages entre les mondes, il révéla, non sans surprise pour Yurlungur elle-même, que les liens entre les mondes étaient uniques – mais ça, ce n'était rien – et surtout que les Garzoks, race à laquelle il appartenait, ne venaient pas de Yuimen mais de “Nargrum”. Et que ce monde était relié à la fois à Yuimen et à Aliaénon, ce qui avait permis jadis à la Reine noire d'envoyer ses troupes ici... Tout s'éclairait soudain quant à ce conflit entre Oranan et Omyre qui avait eu lieu sur ces terres.

Enfin, le Garzok se présenta comme Erthog Dol'Ther, ancien Duc d'Orsan au service de Vallel. Même s'il reconnaissait qu'aucun Garzok n'était de ce monde, il affirmait tout de même qu'ils pouvaient y avoir leur place, confirmant qu'il ne s'était retrouvé là qu'à cause de la défaite de Vallel.

Et aussitôt, la porte de la geôle s'ouvrit. Yurlungur s'accroupit légèrement, prête à bondir – l'occasion était inespérée pour s'enfuir – avant de reconnaître l'arrivant : Elurien d'Assamoth, l'air complètement malade, pâle comme un linge. Cela fit hésiter la jeune fille, laissant le temps à l'Archisorcier de parler : il la déclara innocente, relevant tout de même des “méthodes particulières” - il faudrait qu'elle la note celle-là – mais rajoutant qu'il lui demandait de quitter Elscar'Olth au plus vite. Comme si elle avait envie de rester ici davantage.

Et enfin, s'adressant à la seconde prisonnière, il évoqua la Tour d'Orsan, la libéra également, puis disparut après quelques gestes étranges, entre vacillements et lancements foireux de sortilèges. Yurlungur n'était pas bien sûre de comprendre si cela relevait de son mauvais état évident ou du sort qu'il devait prononcer pour les libérer.

Et il disparut. Erthog se fendit d'un conseil : celui de s'en aller au plus vite, puisqu'il n'avait lui-même jamais vu Elurien ainsi. Yurlungur, rapidement, le salua :

« Au revoir, Ser Dol'Ther... Puissiez-vous être libre bientôt, vous aussi. »

Puis, sans demander son reste, elle sortit de la cellule, constatant avec délice qu'elle pouvait passer la porte sans qu'aucune magie étrange ne la retienne. Parfait. En se retournant, elle saisit au vol quelques bribes de paroles échangées par l'autre – comment l'avait appelée Elurien, déjà ? Elle n'avait même pas fait attention -, quelque chose à propos de principes et de navires. Une métaphore de grandes personnes. Et une fois le lion et sa maîtresse sortis, elle demanda :

« Est-ce que... vous savez pourquoi il a parlé de la Tour d'Orsan ? Je croyais que vous ne connaissiez pas ce monde. » 

Ses yeux sont grands ouverts : elle était véritablement surprise, non seulement par cette évocation d'un lieu précis, mais également par sa propre libération. Mais bon, ce n'était pas si imprévisible : elle savait depuis le début qu'elle était innocente... En revanche Airine – est-ce que c'était ça, son nom ? - réplique d'un ton agacé qu'elle ne sait encore rien concernant sa présence ici, avant de demander à trouver la sortie avant tout.

« Oui, bien sûr, je devrais me souvenir de l'aller... » Elle regarda un peu autour puis finit par désigner une direction : « Par là. »

Mais avant qu'elles ne se mettent en marche, la petite continua :

« Est-ce que vous comptez... vous rendre à la Tour d'Orsan, comme l'a dit Elurien ? Ou vous pensez qu'il s'est trompé ? »

Puis, relevant aussitôt les mains comme pour se décharger de tout :

« Par avance, je ne me suis jamais rendu là-bas encore et j'ignore ce que c'est. »

Pour elle, s'il savait tout cela, c'est qu'il devait connaître les raisons de sa présence ici, qu'elle-même ignorait. Mais quant à elle, elle préférerait rallier Fan-Ming afin de retourner directement sur Yuimen, demandant aussitôt si c'est bien par là que Yurlungur était passée à l'aller. Celle-ci opina du chef.

« Arrivée sur ce monde, oui, mais je n'ai pas fait le trajet directement pour venir ici... »

Elle hésita. Est-ce que ça ne paraîtrait pas trop étrange si elle le disait à quelqu'un qui, il y avait une heure de cela encore, ne connaissait même pas l'existence d'autres mondes ?

« Ça fait six mois que je suis sur Aliaénon. »

Puis, après une courte pause :

« Par rapport à Elscar'Olth où nous nous trouvons, Fan-Ming est située plus loin : le portail est légèrement plus proche, à la Tour d'Or, et vous permettra de rejoindre Oranan. »

Il y avait tout de même quelque chose à annoncer... Sur le trajet entre eux et la Tour d'Or, il y avait tout de même un dragon noir assez mortel et dangereux. Pendant le silence qui s'ensuivit, elle fit une moue contrite, cherchant ses mots.

« Mais... Cela risque d'être difficile de revenir là-bas, à moins de faire un très gros détour. Euh... »

Elle hésita à nouveau. Vu sa réaction tout à l'heure avec les mondes, il valait peut-être mieux prendre quelques précautions...

« Vous avez déjà vu un dragon ? »

Si la femme du désert avait écouté avec attention, elle ne put cacher sa stupéfaction à la dernière question, ne voyant pas le rapport. Yurlungur soupira.

« Prenez une grande respiration et ne vous affolez pas, je sais que ça peut paraître fou, mais... »

Elle prit elle-même une inspiration et annonça, l'air le plus sérieux du monde :

« Nous yuiméniens envoyés par le Conseil d'Or pouvons faire appel aux dragons de ce monde pour de longs trajets. Mais ceux qui ont choisi de venir ainsi à Elscar'Olth se sont fait attaquer sur le chemin par un autre dragon, noir : il semblerait que, depuis la disparition de Naral Shaam, celui que nous cherchons, certains d'entre eux se montrent de moins en moins coopératifs... »

Elle haussa des épaules :

« Faire le trajet à pied est un peu long, jusqu'à la Tour d'Or. Avec un dragon, ça va beaucoup plus vite, mais c'est à présent une option écartée. »

Au moins, la jeune femme était impassible, mais l'assassine devina qu'elle était seulement en train de jauger les chances qu'il ne s'agisse que d'une mauvaise farce. Puis, se résignant, elle hocha de la tête, prise de court. Elle demandait si Yurlungur savait quelques chose sur la Tour d'Orsan et le trajet jusque là-bas, croyait deviner que la jeune fille ne connaissait rien sur le trajet pour rejoindre Fan-Ming, répétant la même erreur d'assimiler Fan-Ming et la Tour d'Or. Elle s'arrêta un instant et Yurlungur en profita pour répondre :

« Non... Je ne connais ni ce Duché, ni cette Tour. Pour y aller, je pense qu'on pourra demander des indications aux habitants de cette cité, si c'est effectivement le Duché voisin. »

Puis, sans laisser de temps de pause pour garder la parole :

« Je ne me suis jamais rendue à Fan-Ming : c'est à la Tour d'Or que se trouve le portail. Ce n'est pas le même endroit, en fait. Et... Non, je n'ai pas fait le trajet en dragon personnellement, parce que je suis partie depuis le Royaume Pâle, à pied... Donc je sais que c'est long. »

Elle agita la main, sentant venir une nouvelle remarque sur la complexité de la situation :

« Inutile de retenir tous les noms. »

L'étrangère finit par écarter le problème en prétextant que, n'étant pas envoyée par le Conseil, elle ne pourrait probablement pas appeler ces dragons, n'ayant pas de sifflet à disposition, Yurlungur s'empressa de préciser, non sans une certaine fierté :

« Mais j'en ai un, moi ! En revanche, je ne me risquerais pas à l'utiliser dans le contexte actuel. »

Et enfin, elle proposa de commencer par sortir de ce couloir, proposant de retrouver les autres yuiméniens afin d'obtenir une carte des environs par exemple. Le visage de Yurlungur se renfrogna aussitôt. Soudain, un avenir partiel lui apparut, dans lequel Araraine – si c'était seulement comme ça qu'elle s'appelait – se lierait d'amitié avec les autres yuiméniens, croirait naturellement à leur mépris et leur haine envers elle, et la laisserait en retrait. Dommage, elle l'aimait bien.

« Oui... Je vous laisserai aller les voir, si vous voulez. »

Haussant des épaules, elle poursuivit avec un rictus amer :

« De toute façon je ne suis pas tolérée dans cette cité, donc je n'aurai qu'à la quitter au plus vite et vous laisser entre vous ! »

Après un court silence, l'étrangère proposa néanmoins de continuer un bout de route ensemble, dépendant du lieu où chacun d'eux souhaitait se rendre. Yurlungur releva un regard à moitié méfiant, à moitié touché, incapable de saisir si c'était vraiment ce qu'elle souhaitait ou si elle ne voulait simplement pas laisser la jeune fille toute seule, s'imaginant probablement qu'une si jeune enfant ne devait pas se promener sans la compagnie d'un adulte, comme tant d'autres.

« Je ne sais pas encore, » finit-elle par répliquer. « Je n'ai pas eu énormément d'informations sur ma mission. Personne n'en a, puisque Naral a disparu relativement mystérieusement dans cette Lande. Peut-être que je devrais me rendre au Duché d'Orsan pour essayer de chercher par là-bas ? En fait, c'est un problème complètement ouvert. Mais cela ne risque pas de vous rapprocher beaucoup de la Tour d'Or... »

Elle aurait pu avancer que si, ça l'aiderait, mais elle doutait que ce fût réellement le cas et ne souhaitait pas mentir, pour une fois. Elscar'Olth était la première ville qu'on atteignait sur la Lande noire en venant du Nord, donc la Tour d'Orsan devait se situer plus loin... À vrai dire, l'étrangère avait tout intérêt à partir à pied vers le Nord, d'éviter la Savane Tanathéenne et de finir par revenir sur Yuimen, après un long et ennuyeux voyage, mais Yurlungur pouvait bien essayer de la convaincre d'agir autrement avec quelques arguments ajustés, non ?

« À moins que nous ne parvenions à retrouver Naral rapidement. Dans ce cas, il pourra probablement ramener un peu d'ordre parmi les dragons et le voyage jusqu'à la Tour d'Or se fera en quoi, un jour. C'est à vous de voir. »

Voilà, l'appât était lancé. Mais préférant revenir au sujet initial, l'adolescente demanda à nouveau, les yeux grands ouverts, avec un regard hésitant entre la surprise et la résignation :

« Vous voulez vraiment venir avec moi ? »

Détournant son regard, elle rajouta avec cette même expression amère :

« Ce n'est pas si grave si vous préférez voyager avec le groupe entier. Je suis capable de me débrouiller seule, après tout... »

Mais après avoir décidé au terme d'une longue réflexion qu'elle irait probablement plutôt au Duché d'Orsan, tout en préférant avoir une carte des environs pour savoir vers où aller, elle précisa qu'elle ne comptait pas voyager avec les autres yuiméniens qui lui étaient inconnus, et qu'elle ne souhaitait guère retrouver Naral mais plutôt comprendre pourquoi elle était là et comment rentrer chez elle. Classique. Boarf, les arguments feraient leur chemin dans son esprit lorsqu'elle comprendrait à quelle distance se trouvait la Tour d'Or, et que la Savane et le Chaos se situait entre elle et son objectif...

Et puis, inquiétudes de Yurlungur, elle expliqua simplement qu'ils avaient intérêt à voyager ensemble s'ils allaient dans la même direction, croyant même y être gagnante, considérant que la jeune fille avait déjà voyagé sur ces terres et voyant mal ce qu'elle avait à apporter à leur groupe. Le visage de la jeune fille s'éclaira :

« Mais si... vous pouvez être de bonne compagnie ! »

On s'imagine mal à quel point la solitude peut peser : mais en faire l'expérience lors d'un trajet de six longues semaines intégralement seules, traversant des territoires arides et déserts, avait de quoi valoriser toute compagnie, fût-elle celle d'un gros chat comme ce lion ou d'une forte tête comme cette Ar... Il valait mieux demander.

« J'espère qu'on va bien s'entendre. Au fait, vous ne m'avez pas dit comment vous vous appelez ? »

Si l'idée de la compagnie n'avait pas l'air de plaire à l'étrangère, celle-ci donna son nom : “Ariane”. Bah, Yurlungur n'était pas si loin de la bonne réponse, plus haut. Et une fois le lion présenté à son tour, elle demanda à nouveau de sortir de ce bâtiment.

« Oui ! En avant, Ariane et Al-Ayrad ! »

Et sans attendre davantage, la jeune fille partit d'un bon pas, un franc sourire aux lèvres, remontant vers la salle de convenance. Même si elle ne l'avait emprunté qu'une seule fois, elle n'eut guère de mal à se souvenir qu'il suffisait de remonter les escaliers qu'elle trouvait pour déboucher sur la salle. Là, tous les autres aventuriers étaient déjà présents : la jeune fille se crispa, fronçant ses sourcils – arborant une expression sévère dès qu'elle aperçut Xël. Sans le quitter des yeux, elle précisa à l'attention d'Ariane :

« Je vais chercher mes affaires : les autres yuiméniens sont là. »

Celle-ci demanda si elle avait besoin d'être accompagnée, idée un brin inutile. Yurlungur rejeta d'un mouvement négatif de la tête cette proposition, avant d'expliquer :

« Oh, ce n'est pas nécessaire. Peut-être que l'un d'entre eux a une carte ? Et puis, vous vous ferez plus facilement accepter si je ne suis pas avec vous. »

Elle se détourna et se dirigea vers l'infirmerie : mais celle-ci était fermée et deux gardes encapuchonnés ne semblaient pas disposer à la laisser rentrer. Sans se départir de sa rancœur ni de son assurance, Yurlungur déclara :

« Mes effets sont à l'intérieur. Si vous l'ignorez, Elurien a reconnu mon innocence, donc rendez-moi mes affaires avant que je ne quitte cette cité. »


(((2500 mots
récupération de l'équipement à l'intérieur de l'infirmerie)))

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Dernière édition par Yurlungur le Mer 31 Oct 2018 19:22, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Episode 2 : Du Mauve et du Noir
MessagePosté: Jeu 25 Oct 2018 16:50 
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Ma vision se trouble. Instantanément je me sens absorbé, plongé dans un brouillard épais. J’ai l’impression d’être sous l’eau. Je ne sens plus mon corps. Rien ne m’entoure à part un étrange voile gris qui ondule. Elurien n’est pas avec moi. Je suis seul. Il n’y a rien autour de moi mais j’entends soudain la voix de Simaya répétant inlassablement qu’il n’est pas mort. Qu’il est vivant et que désormais, il est mien. Les ondulations s’écartent soudainement, laissant place à une onde qui me percute avec violence. Malgré l’absence de douleur je peux ressentir la rudesse que je suis en train d’encaisser. Le brouillard vacille, des images apparaissent, défilent à une vitesse folle. Je crois reconnaître le donjon d’Esseroth et le champ d’arbre à pain qui se fondent avec la tour de Thaumaturgie et le parc de Kendra Kar. Simaya, Arthès, Egregor, Méli, Bob et d’autres amis de Kendra Kar apparaissent. Les visages souriants s’enchaînent dans une lumière chaleureuse Puis les images s’obscurcissent. Je peux apercevoir l’armée de Vallel du haut des murailles d’Esseroth. J’aperçois Karz et je… je m’aperçois. Dans mes haillons colorés, mon bonnet vissé sur mes oreilles, le visage pâle et nerveux face à la marée d’orcs qui approche. Un éclair et je me revois à nouveau. Je reconnais le lieu, le temple de Nagorin. Je sens de la colère contre moi. Je commence à comprendre ce qui est en train d’arriver. Simultanément une voix éclate dans ma tête. Je n’ai aucun doute sur celui qui s’exprime. Il me salue et m’apprends que c’est moi qu’elle a choisi. Les images autour de moi continue de défiler. Mais je comprends que ce ne sont pas de simples visions. Ce sont des souvenirs. Les miens et ceux de Fin’ qui défilent, qui s’entremêlent, qui se lient. J’apparais à nouveau face à moi, dans la plaine au pied de Fan-Ming alors que je tends la robe d’Orsan. Nos âmes communiquent, il n’y a plus de secrets, plus de barrières. J’apprends tout de lui et lui tout de moi. Mon enfance, la sienne. Nos bons moments, nos mauvais moments. Mon pouvoir, le sien. Finarfin s’exprime à nouveau alors que les souvenirs de son entrainement de Chevalier d’Or se déroulent autour de moi. Il m’avoue que son pouvoir est le mien désormais. Il m’appelle mage des portails. Il me demande d’être avisé dans son utilisation. D’être juste et digne, digne de la puissance qui m’est confié. D’être l’héritier de sa personne. Sa voix se délie au fur et à mesure de même que les souvenirs qui se font de plus en plus flou. Notre voyage jusqu’à Arothiir. Je ressens sa chute de cheval alors qu’il porte sa tenue de Chevalier. Le visage fou de Thrag. Le marteau. Je ressens le choc contre mon torse. Je vois mon visage. Choqué et larmoyant. La promesse qu’il me demande de tenir, elle résonne dans mon crâne. Ne rien dire à Simaya. Un autre éclair. Le brouillard s’écarte plus loin pour me laisser voir Simaya dans son appartement à la Tour d’Or alors que je suis en train de lui apprendre la mort de Fin’. Je ressens alors un sentiment plus fort que tout ce que j’ai pu connaître. Les souvenirs de Fin’ concernant Simaya se mélangent à ceux que j’ai pour Méli. Un amour puissant, sans conditions. Au-delà de toute chose. Les souvenirs disparaissent. Le brouillard m’encercle à nouveau. Je n’entends plus Fin’ et je ne le ressens plus mis à part ses émotions les plus fortes. L’attachement à sa cité. Son respect envers Arthès. Son amour pour Simaya. Des émotions qui se gravent en moi et qui m’appartiennent désormais.
La voix de Simaya se fait de nouveau entendre. Elle répète les noms de Thensoor, Gregan, Naral, Sans-Visage. Elle me demande de ramener Thensoor et Naral et surtout d’empêcher le Sans-Visage de l’approcher. Puis elle répete à nouveau qu’il est vivant. J’ai du mal à comprendre et je n’ai pas le temps de poser des questions. Je suis happé par une force incontrôlable. Rejeté du brouillard pour retrouver mon corps. J’ai l’impression de revenir à la surface après une longue apnée. Je prends une grande inspiration. Les désagréments liés à un corps se font ressentir. Les petites douleurs de quotidien qu’on oublie. Les démangeaisons. Les aigreurs d’estomacs. Les jambes lourdes. Rapidement mon esprit s’habitue à nouveau et le souvenir de ce qui s’est passé dans l’esprit de Sim’ me reviennent. Je sens mon visage se figé dans un air à la fois triste mais rassuré. Simaya ne me hait pas. Fin’ n’est pas une âme errante cherchant vengeance. Il s’est fondu à travers moi, comme s’il voulait continuer à voir Simaya à travers mes yeux. Je sens le même amour qu’il avait pour elle en posant mes yeux sur le corps inconscient. Mes doigts caressent encore ses cheveux blonds avec l’espoir qu’elle revienne à elle alors qu’Elurien s’en éloigne vivement. Il semblait avoir supporté moins bien que moi cette expérience. Il respire encore difficilement alors que mon souffle est redevenu régulier, que mon cœur a repris un battement détendu. Tout mon corps en réalité est devenu plus léger, de même que mon esprit qui n’est plus torturé par ces questionnement incessant concernant Fin’ et Sim’. Je sens cette nouvelle magie couler en moi. Je comprends d’où sont apparus ces aventuriers au beau milieu de la Lande. Son dirigeant s’excuse avant de quitter la pièce.

Je lève les yeux vers Sirat et lui offre un sourire un peu ahuri qui s’efface doucement pour que mon visage reprenne un air grave.

"Il faut ramener Thensoor ici et surtout ne pas laisser le Sans-Visage s'approcher de Simaya."

Il me regarde, surpris, me demande si le Sans Visage la menace.

"Elle m'a juste dit que ce serait terrible... Elle m'a demandé de retrouver Naral aussi. On devrait peut être commencer par ça. Je vais contacter Thensoor avec ma pierre et lui demander de revenir."

Pensif, il demande si le Sans Visage est finalement celui qu’il faut abattre. Il s’énerve un peu, me demandant de lui décrire ce que j’ai vu.

"Je n'ai rien vu qui concerne Naral ou le Sans-Visage. Je n'ai vu que des souvenirs entre elle et Fin avant qu'elle me donne cette mise en garde. Je ne sais pas si le Sans-Visage est le méchant ou si c'est simplement le fait de l'avoir dans la même pièce qu'elle qui est dangereux."

L’humoran se détend mais je peux voir sa frustration. Il déclare que c’est étrange et me demande si Simaya pouvait être manipulée. Il se dirige ensuite vers la porte en s’interrogeant encore sur le Sans-Visage. Il me demande aussi de quels souvenirs je parle. Je lui souris. Avant de le suivre, je me tourne encore une fois vers Simaya et dépose un baiser sur son front. Un au revoir de la part de Fin’. Peut être le dernier.

"De bons souvenirs."

Je le rejoins près de la porte, passant à côté de ces types masqués qui nous invitent à sortir.

"Je n'ai pas l'impression qu'elle soit manipulée. Juste un peu dépassé peut être."

A part la voix de Fin’ et de Sim’, je n’ai rien entendu. J’ignore si quelqu’un manipule Simaya mais j’imagine qu’elle aurait su se faire comprendre. Sirat semble se fermer, il hausse les épaules, fronce les sourcils. Il demande sur un ton sarcastique si nous devons chercher Naral, notre nouveau copain. Il continue à voix basse une fois sortie de l’infirmerie en me rappelant qu’il désire tuer le dragon rose ou au moins le tenir en échec. Je lui souris avant de répondre à mon tour à voix basse.

"Je te rappelle que je ne suis pas l'ami de Naral non plus. Dans un premier temps il faut demander à Thensoor de venir. Il peut sûrement nous en apprendre plus."

Sirat conclue en disant qu'il me laisse faire avant de s'éloigner, l'air un peu bougon.

Je lève les yeux vers les personnes présentes dans la salle. Un des types masqué dessine une phrase dans les airs, je plisse les yeux pour la déchiffrer. J'en comprends l'essentiel. Elurien se repose et nous sommes libres de visiter la cité et la Lande Noire. Dommage. J'ai trouvé curieux la fatigue qu'Elurien a ressentie. Je me demande ce qu'il a vu. Quelques regards se tournent vers moi et l'Humoran, probablement pour avoir des réponses. Yurlungur est ici aussi, me fixant d'un air sévère que je lui rends. Si elle s'affichait de cette manière c'est qu'elle était libérée de sa cellule. Ce qui ne me plait pas. Je l'ignore tandis que je m'écarte de la porte de l'infirmerie où un autre masqué prend place. Simaya est en sécurité. Je prends la parole pour informer ceux que ça intéresse. Même si je n'ai pas grand-chose à leur apprendre.

"Simaya continue de répéter une liste de noms. Elurien, Thensoor, Naral, Gregan. Je pense qu'il faut réunir ces personnes ici dans un premier temps. Je vais demander au squelette de venir. Il sera content de savoir qu'on a retrouvé Simaya. Je ne sais pas qui est Gregan et de toute façon il faut retrouver Naral alors..."

J'hausse les épaules.

"Encore une chose. Si jamais le Sans-Visage apparaît devant vous. "

Je souris à ceux qui ne l’auraient pas encore croisé. C'est à dire, probablement, ceux qui n'étaient pas là il y a cinq ans.

"Ca peut arriver. Ne lui dites surtout pas que Simaya est ici. Ce serait terrible."

Je soupire avant de poursuivre.

"Pour trouver Naral il faut trouver celui qui a brisé la pierre et si ce n'est pas à la portée du premier trou du cul, ça réduit le nombre d'endroit où chercher."

Je me mets ensuite à l'écart à mon tour en prenant ma pierre pour contacter Thensoor.

"Salut. Simaya est à Escal'Oth mais elle est inconsciente. Vous devriez venir ici. Est-ce que le dragon d'or est rentré à Fan-Ming ? Et est-ce qu'un dragon noir aurait la force de briser une pierre de vision ?"

Si c'était le cas, la chasse au dragon allait s'ouvrir.

((environ 1600 mots.
Citation:
Message de Pierre de vision :
Destinataire : Thensoor Val'Crooh
Message :Salut. Simaya est à Escal'Oth mais elle est inconsciente. Vous devriez venir ici. Est-ce que le dragon d'or est rentré à Fan-Ming ? Et est-ce qu'un dragon noir aurait la force de briser une pierre de vision ?
))

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 Sujet du message: Re: Episode 2 : Du Mauve et du Noir
MessagePosté: Ven 26 Oct 2018 21:28 
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Pas de rituel sanglant, ni de profanation démoniaque pour moi. A la place de cela, j’ai droit à une nouvelle indication concernant les recherches de Naral. Celui-ci ne s’était pas focalisé sur les recherches portées dans les recueils archivés, mais sur les informations récentes sur le sans-visage. On me pousse d’ailleurs à chercher ces mêmes réponses auprès des bonnes personnes.

(Mais il pouvait pas le dire depuis le début celui-là ?)

D’une oreille distraite j’écoute les propos du Shaakt concernant sa traîtrise, ou plutôt ses actes de traîtrise qui auraient façonné le monde et réalisé certains accomplissements. Comme la trahison envers Vallel qui a permis à Xël de préparer des défenses à temps, avant que les troupes du lieutenant d’Oaxaca n’arrivent aux portes de Fan-Ming. La liberté de Simaya, cette même personne dans un état particulier à l’infirmerie. Sans l’aide de l’elfe noir, elle serait aux mains de Vallel et c’est probablement grâce à cette libération qui a poussé l’Humoran à pourchasser Endar et qui aurait incité la magicienne à œuvrer avec les forces de Fan-Ming.

Je suis un peu perdu à l’écouter. Bien qu’il semble de nature à respecter les stéréotypes de sa race, ses actes dans leurs finalités, ont aidé à protéger Fan-Ming et par extension Oranan. Un point que ma faéra souhaite partager avec moi.

(Les êtres sont plus complexes qu’on le croit. Certaines personnes tissent des fils ici et là, attendant le moment propice pour dévoiler leurs réelles intentions.)

(Tu essaies de me faire comprendre quoi ? Que ce Endar est une personne noble ?)

(Non ce que j’essaye de t’expliquer c’est que les actes décris par les uns et les autres peuvent être interprétés d’autant de façons qu’il y a de points de vues. Un être qui peut sembler trahir une noble cause peut être en réalité un agent infiltré. Trahir ses amis est le meilleur moyen de duper ses ennemis.)

(Et donc quoi ? C’est un allié, ou pire un ami ?)

(Pose-toi cette question. Que lui reproches-tu concrètement, d’être un Shaakt ?)

Mon absence de réponse semble lui suffire.

(Jusque-là il ne t’a causé aucun tord. Je ne dis pas de ne pas te méfier, mais au moins de lui laisser le bénéfice du doute et de te fier à ton instinct plutôt qu’aux dires d’autrui. Ecoute, la suite semble intéressante !)

Il évoque un chevalier d’Or qui aurait transmit les informations à Sibelle sur sa traîtrise. Un homme qui ne serait plus de ce monde ou asservit à l’esclavage sans une personne comme le Shaakt. Bien au contraire, l’homme pour lequel la guerrière a des sentiments est responsable d’un grand nombre de morts il y a plusieurs années et a continué de le faire il y a peu.

(Des sentiments pour un autre ? De qui parle-t-il ?)

(Quoi tu l’ignores ? N’as-tu pas remarqué les regards, le ton employé en s’adressant à l’autre ?)

(L’Humoran ?)

(Dans le mille Gilles ! Mais garde en mémoire de ne pas te fier aux avis divers. Fie-toi à ton meilleur atout : ton instinct.)

(C’est toi mon meilleur atout Ysolde.)

(Ho tu es trop chou !)

Endar continu son monologue. Bien qu’il serve Oaxaca et Sirat d’une certaine façon, tous deux servent finalement leur propre dieu. Thimoros pour lui et Zewen pour l’autre et se servent des forces d’Oaxaca pour parvenir à leurs buts. Arthim-Olth est aux mains des Shaakts grâce à une longue réalisation qu’il a orchestrée. Autrefois la demeure d’un mage, la tour d’Orsan est devenue un lieu pour expérimenter sur les prisonniers d’Oaxaca et créer des choses innommables et qu’on y trouvera rien de plus. Quant à son idée, elle est simple : si les dragons sont territoriaux, Naral n’a pu parcourir la Lance Noire sans au préalable avoir l’accord du dragon de cette terre. Ce dragon doit certainement savoir quelque chose.

(Sauf s’il a trouvé un autre moyen !)

Soudainement notre hôte qui l’infirmerie d’un pas pressé. Il ne pipe mot et son regard perdu dans le lointain sans un seul signe à notre attention durant son passage. Pour seule information un des hommes énigmatiques d’Elurien fait apparaître lui aussi un message flottant. Si nous respectons la retraite soudaine du maître des lieux, nous avons accès à l’intégralité de la cité. Trop de questions qui n’auront pas de réponse m’harassent l’esprit. Je verrai bien avec Xël ou Sirat ce qui s’est passé à l’intérieur. Pour l’heure nous avons accès à toute la cité, autant en profiter tant qu’on en a l’occasion.

Peu de temps après cela, Yurlungur revient accompagnée d’un lion lui-même assez proche d’une femme inconnue au teint bronzé. Plutôt grande et élancée, elle est plutôt charmante avec ses yeux verts en amande et son visage fin bien qu’un peu glacial. Pourtant elle n’a pas cette paire de charme que possède Honoka.

L’image de la femme me revient en mémoire, rapidement effacé par Yurlungur. Elle se plante devant l’infirmerie et réclame ses effets personnels en prétextant qu’Elurien a reconnu son existence et qu’elle veut quitter la cité.

(Partir, si tôt ? Ce n’est pas un peu précipité alors qu’elle est officiellement innocente ?)

Finalement Xël surgit de l’infirmerie et j’espère qu’on aura un début de réponse quant à ce qui s’est passé avec Elurien. Simaya semble répéter inlassablement des noms : Elurien, Thensoor, Naral et Gregan. Si le mage ne connaît pas Gregan, donc moi non plus, il pense qu’il nous faut réunir toutes ces personnes.

(Une raison de plus de retrouver Naral donc.)

Il enchaîne avec un avertissement, si le Sans-Visage devait apparaître devant nous, nous devrions éviter de mentionner Simaya. L’information ne me rassure pas quant à l’implication de cette divinité et de ses ambitions. Selon lui, pour retrouver Naral il faut trouver qui a brisé la pierre et le champ de recherche est réduit car ce n’est pas à la porté du premier trou du c…du premier venu.

(Mais quelle pierre ?)

Passer ce moment il se met à l’écart. Je reprends le fil de la conversation avant tout cela et me tourne vers le Shaakt pour lui délivrer ma pensée. Si j’ai raison, on peut éviter qu’une partie d’entre nous risque un danger inutile. Après son discours sur ses actes de traîtrise, je n’ai plus ce ton méprisant à son égard.

"Que le Dragon Noir ait donné son accord est une possibilité. Cependant il est aussi possible que Naral ait trouvé un autre moyen de se déplacer. Il existe des personnes capables de générer des portails pour se déplacer. Si l’une est morte et l’autre se trouve de l’autre côté de cette pièce. Il est possible que Simaya l’ait aidé contre son gré, ou bien qu’il existe bien d’autres êtres capables de tels prodiges. Peut-être devrions-nous vérifier cette information avant de tenter des actes dangereux."

Je tourne la tête en direction de mon énigmatique interlocuteur.

"Où puis-je trouver la personne avec qui Naral a cherché des réponses ?"

Citation:
1153 mots.

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Multi : Relonor et Nhaundar


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 Sujet du message: Re: Episode 2 : Du Mauve et du Noir
MessagePosté: Ven 26 Oct 2018 23:27 
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Inscription: Ven 25 Sep 2009 02:12
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Localisation: Aliaénon
les dragons étaient territoriaux, pour Elurien cela n'était qu'une simple histoire de frontière. Naral n'avait rien a voir la dedans et il était loin d'être un maître à penser. A la fin de la grande guerre les sauriens s'étaient partagé Aliaénon. Celui-ci, d'ébène, n'aura pas apprécié que son congénère d'or approche sans s'annoncer avant.
Pour ce qui était de la jeune fille, le mage répondit par la négative. Elle ne bougerait pas de sa cellule. Sirat opina du chef. Il n'allait pas prendre frontalement le gouverneur.
Je comprends.
Il les laissa faire, s'approcher de Simaya.Ils touchèrent ses cheveux de blé et entrèrent en transe. Presque immédiatement leur corps semblaient survolté, dépassé par un courant, un fluide qui les faisaient trembler. Leur yeux, perle blanche opaque, révulsé, clignaient frénétiquement. Lui n'avait pas vécu cela. Il resta surprit, un peu jaloux, cela dura peu de temps, mais il apprécia chaque seconde. Quand ce fut fini, Ils étaient épuisés, Elurien avait perdu toute contenance et sa voix était courte, le souffle court. Il prit congé et deux sorciers entrèrent pour faire sortir Xel et l'humoran.

Fébrilement Sirat regarda le jeune mage, encore exténué et chancelant.
Alors?
Xel semblait a bout de souffle, il prenait de grandes inspirations et peinait à retrouver une fréquece respiratoire calme. Il semblait triste, mais apres quelques instants il regarda sirat, détendu. Son sourire benêt disparu
"Il faut ramener Thensoor ici et surtout ne pas laisser le Sans-Visage s'approcher de Simaya."
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22 octobre 2018
siratovicHier à 18:59
Sirat le regarde étonné et surpris de cette annonce
"et pourquoi ? il la menace ?"(modifié)
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XëlHier à 19:09
"Elle 'a juste dit que ce serait terrible... Elle m'a demandé de retrouver Naral aussi. On devrait peut etre commencer par ça. Je vais contacter Thensoor avec ma pierre et lui demander de revenir."
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siratovicHier à 19:28
il reste pensif... "Alors le sans visage est le vilain de l'histoire... Et Naral dans tout cela? qu'as tu vues ? ! " il semble s'énerver un peu agacer de tant d'intrigue.
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23 octobre 2018
XëlAujourd'hui à 01:06
"Je n'ai rien vu qui concerne Naral ou le Sans-Visage. Je n'ai vu que des souvenirs entre elle et Fin avant qu'elle me donne cette mise en garde. Je ne sais pas si le Sans-Visage est le mechant ou si c'est simplement le fait de l'avoir dans la meme pièce qu'elle qui est dangereux."
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siratovicAujourd'hui à 17:45
Sirat se calma un peu, mais il semblait frustré. "tout cela est étrange... y t il une possibilité qu'elle soit manipulé?" il prit la direction qu'elurien leur avait donné avec le jeune mage. "comment pourrait elle rencontré le sans-visage nous savons même pas ou il se trouve" "quel souvenirs ?"

Xël depose un baiser sur le front de la sorciere avant de suivre Sirat. "De bons souvenirs. Je n'ai pas l'impression qu'elle soit manipulée. Juste un peu dépassé peut être."
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24 octobre 2018
siratovicmercredi dernier à 19:46
sirat semble se fermer, il hausse les épaules et fronce les sourcils. "et donc on fait quoi tu appelles thensoor? on cherche Naral notre nouveau copain?" il arrête quand il rentre dans la salle et reprend"je te remémore que je désire le tuer ou le mettre en echec"
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Xëlmercredi dernier à 19:56
Il te sourit avant de te répondre à voix basse.
"Je te rapelle que je ne suis pas l'ami de Naral non plus. Dans un premier temps il faut demander à Thensoor de venir. Il peut peut être nous en apprendre plus."
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siratovicmercredi dernier à 19:58
il opina du chef et garda son air bougon "je te laisse faire " et il se mit en retrait

Citation:
désolé post non fini, impossible de finir à temps, j'éditerai

ce n'est pas un squelette mais presque

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 Sujet du message: Re: Episode 2 : Du Mauve et du Noir
MessagePosté: Ven 26 Oct 2018 23:41 
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Inscription: Sam 5 Mai 2012 23:26
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Avant même que Sibelle n’eût rangé sa carte dans son sac, le barbu Kivan s’en était approché et regardant au-dessus de l’épaule de Sibelle, il lui rappela que selon les dires d’Elurien, la cité de l’est était aux mains des shaakts, ce qui compliquait sérieusement les choses. Pour la ville située plus à l’ouest, il n’en savait pas plus que la guerrière. Elle acquiesça d’un signe de tête à ses dires.

Connaissant Endar pour avoir voyagé quelques jours avec lui dans une précédente mission, Sibelle s’attendait à une autre réponse condescendante de sa part. Prête à l’écouter, elle soutint le regard de ce dernier à son égard.

Mais avant que l’elfe noir ne daigne répondre, ce fut Jorus, qui apparemment assoiffés de connaissance questionna de nouveau un des mages muets. Sibelle tendit l’oreille curieuse de connaitre la question de l’un et la réponse de l’autre. Jorus demandait avec raison comment le savoir était transmis si les livres n’existaient pas. Puis, craignant une incompréhension dans sa question, il la précisa. Il désirait savoir en fait, comment Naral avait pu obtenir les informations qu’il cherchait. Sans pour autant le commenter à la voix haute, Sibelle reconnut que sa question était pertinente. La réponse vint une fois de plus sous forme d’écriture dorée flottante. En fait, le mage précisa que les livres existaient bel et bien, mais que ce n’était pas ce que cherchait Naral. Friand d’informations récentes, il s’était adressé aux bonnes personnes afin de les questionner.

Ce fut avec un certain amusement qu’Endar répondit à Sibelle. Comme défense à l’accusation de trahison que Sibelle lui avait lancée, il répliqua que la loyauté et l’honneur ne représentaient aucunement ses valeurs. Il poursuivit de façon méprisante en arguant qu’il s’agissait bien là d’un discours d’hinion, suggérant que ces derniers protégeaient la vertu sans tenir compte de la réalité du monde dans lequel ils vivaient. Sibelle laissa couler ses injures face à sa race, comme l’eau qui coule sur le dos d’un canard. Moins bavarde que son interlocuteur, elle n’avait pas l’intention de diverger du sujet de leur mission, encore moins de prouver que sa race était meilleure que celle du shaakt. Elle savait et cela lui suffisait. Puis tout en interprétant les faits à sa façon, il tenta de justifier les actions qui lui étaient reprochées. Il se tut à peine quelques secondes puis reprit de façon davantage malveillante en tentant de blesser Sibelle là ou elle était plus sensible. Il lui parla du chevalier d’or, mais surtout de Sirat, et invoqua les sentiments qu’elle n’avait pu cacher envers ce dernier. Il précisa que l’humoran avait fait, cinq ans auparavant plus de ravage qu’à la précédente mission… Les jointures de Sibelle devinrent blanches tant elle serrait ses poings de rage. Elle ne savait qui lui avait résumé leur mission, mais l’erreur de Sirat lors de leur dernière mission fut de faire confiance aux harpies et à Yurlungur. Pour ce qui est des gens blessés et des cadavres, Sibelle avait plutôt vu Sirat les secourir que de les achever.

Au grand soulagement de Sibelle, il poursuivit en s’adressant aux trois aventuriers. Il précisa servir Thimoros alors que Sirat faisait de même pour Zewen. Il mettait Sirat dans le même sac que lui en expliquant que tous les deux ne faisaient que de se servir des forces d’Oaxaca afin de servir leur propre objectif. Sibelle ne réagit pas, elle savait qu’il disait vrai. Elle se maudissait seulement de s’être attaché à cet humoran. Non sans condescendance, il confirma les dires de Kivan, Arthim’Oth était une cité shaakt. Se rendre là, se résumerait à se constituer comme esclave. Puis enfin, il daigna résumer son plan qu’il qualifia de simple. Il fit référence à la territorialité des dragons. Il pensait avec logique que Naral n’avait pu parcourir les landes sans l’autorisation du dragon noir. C’était donc à ce dernier qu’il faillait s’informer.

Bien qu’il n’éprouvait aucune sympathie envers l’elfe noire, elle ne pouvait nier que son idée était censée, il avait là une piste qui fallait creuser.
Tout en évitant les autres sujets dont il avait fait mention, Sibelle répondit d’un ton neutre à Endar.

« Parler au dragon pourrait en effet fonctionner. Comment pensez-vous vous y prendre ? Peut-être que Elurian pourrait simplifier la démarche en intercédant en notre faveur auprès du dragon noir ? »

La guerrière avait pesé sur son orgueil pour avouer la justesse du raisonnement de Endar.
Lorsque les portes de l’infirmerie s’ouvrirent, Sibelle fut ravie de voir Elurian, ils avaient plusieurs questions à lui poser, mais la déception prit rapidement place au ravissement, car il ne leur accorda aucun regard. D’un pas pressé, les yeux hagards, les lèvres pincées, incontestablement contrarié, il traversa la pièce à toute vitesse et en sortit. Sibelle avait l’impression de ne plus avoir affaire au même homme tellement son comportement était différent. L’un des mages masqués prit place à la sortie de la salle de convenance adressant aux aventuriers sur place un dernier message. Cette fois, Sibelle put lire que l’archisorcier devait se reposer. Il leur donnait accès à la cité d’Elscar’Olth tout entière et leur permettait d’explorer les Landes noires, mais il n’était pas disponible pour eux pour quelques temps.

Légèrement contrariée et visiblement déçue Sibelle s’interrogeait sur la raison du subi changement d’attitude de leur hôte lorsque les portes s’ouvrirent de nouveau, d’un côté pour faire place à Sirat et Xël et de l’autre à Yurlungur et une autre personne accompagné… d’un majestueux félin !

Sibelle détourna son regard à la vue de la jeune enfant, c’était le seul moyen qu’elle trouva pour se contrôler et ne pas aller lui sauter dessus. Elle vit alors le regard assassin de Xël envers la fillette et cela la rassura. Il y en avait au moins un autre qu’elle qui ne s’était pas laissé berner par l’apparence enfantine de l’assassine sournoise. Et si un homme de nature pacifique au départ ne pouvait supporter Yurlungur, c’est qu’il y avait matière à réflexion.

Tous les yeux sont braqués sur Xël et Sirat, curieux d’en savoir davantage sur le comportement étrange de leur hôte., l’humoran contrarié et renfrogné ne daigne dire un mot. Xël à ses côtés prit la parole. Il nous parla essentiellement de l’état de Simaya. Cette dernière récitait toujours la même litanie : quatre noms :Elurien, Thensoor, Naral et Gregan. Il suggéra de réunir ces gens en un premier temps. Il allait demander à Thensoor de se rendre ici, mais ne connaissait pas le dénommé Gregan et pour ce qui était de Naral, nous étions au début de nos recherches pour le retrouver. Il rajouta qu’il était essentiel que si les aventuriers rencontraient le Sans-Visage qu’il ne dévoile pas l’endroit où se trouvait Simaya.. Sibelle fronça les sourcils à cette affirmation, elle n’avait jamais vu cette homme alors qu’elle l’avait cherché, elle doutait de pouvoir le rencontrer. Il termina enfin en expliquant son plan. Il croyait que s’ils trouvaient celui qui a brisé la pierre, ils pourraient trouver Naral. Ce qui l’amenait à recourir l’aide de Thensoor. Cela dit, il se mit en retrait et sortit une pierre de sa poche.

La guerrière vit Jorus questionner de nouveau le mage masqué, lui demandant cette fois ou il pouvait trouve la ou les personnes que Naral avait interrogées. Sibelle émit un faible sourire. En partant dans plein de direction, ils finiraient bien par trouver la bonne.
Sibelle prêta ensuite attention à la nouvelle venue qui cachait son visage derrière une capuche et à son imposant compagnon qui avec élégance et calme s’assit près de sa maîtresse. Les landes représentaient un grand territoire hostile toutes les honnêtes combattants étaient les bienvenues.

Sibelle décida donc d’aller à sa rencontre. Une fois à sa hauteur, sans préambule, comme à son habitude, elle se présenta :

« Je suis Sibelle. Vous arrivez de la tour d’Or ? Les landes sont grandes à parcourir, de l’aide supplémentaire ne serait pas de refus. » Puis après avoir jeté un rapide coup d’œil au lion. Elle ajouta : « Vous avez un magnifique compagnon d’armes. »

(((1341 mots))

_________________
Sibelle, Maître d'armes


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