James, son histoire Elenwë allait vraiment être juste à côté du bureau de la directrice, peut-être était elle capable de sentir les vibrations du flux magique ? Ou étais-ce par mesure de sécurité, il y avait après tout pas un nombre de mage de l'eau ou de glace illimitée dans une école, la directrice était tout à fait capable d'éviter un incendie majeur dans son beau bâtiment. La nouvelle élève ne posa pas la question, ce n'était pas nécessaire d'éveiller de quelconques soupçons. Elle se contenta de la saluer, comme il se faisait en terre elfique de manière polie. La rencontre n'avait pas été des plus agréable, mais il fallait absolument faire bonne figure, elle avait un rang à tenir malgré tout. Elenwë la regarda une dernière fois sans rien dire, puis de quitter son bureau la tête haute et le pas décidé. Elle ferma la porte derrière elle, la petite fille aurait donné beaucoup pour savoir ce qui pouvait trotter dans la tête de la directrice à l'heure actuelle. Peut-être des envies de meurtre, un besoin sommaire de se défouler, si elle faisait cours après cet entrevu, je ne donnais pas chère des élèves. Cela fit sourire la petite elfe blanche qui croisa ses bras derrière sa tête, puis se dirigea vers sa nouvelle chambre.
Dans les couloirs, il y avait une majorité d'humains, la plupart étaient plutôt âgés, elle faisait figure d'exception étant très jeune et de race elfique. Elenwë observa un moment les couloirs de l'école, tachant d'avoir l'air occupé, sans jamais aller vers eux ou faire le moindre signe d'intérêt dans leur direction. Il n'était pas question d'avoir quelques rapports que ce soit avec ces gens-là ! Elle regarda alors à l'opposer, puis prit la première porte à gauche du bureau de la directrice. La petite fille ouvrit avec toute sa force la porte, elle ne savait pas elle-même d'ailleurs pourquoi, un coup de sang peut-être. La petite rouquine ouvrit en grands ses yeux verts lorsqu'elle découvrit ce qu'appelait une chambre une humaine.
"Mais qu'est-ce que c'est que cela ? Le placard à balais ou quoi ? C'est tout petit ! Même mon majordome possède une pièce à coucher plus grande !" Elenwë sortit alors un bref instant de la chambre, afin de s'assurer qu'elle n'avait point omis une porte à tout hasard, mais non c'était bien cette pièce-là. Elle poussa alors un grand soupir en secouant la tête, puis rentra à nouveau en refermant derrière elle. Puis une panique grandit en la petite fille, quand était il du ménage, du nettoyage quotidien et toutes ses tâches peu reluisantes, qu'elle se refusait d'ambler d'accomplir évidemment. Elle espérait alors que le sous-fifre qui l'avait accueilli allait s'en charger.
Elenwë s'empressa alors d'aller ouvrir la fenêtre, une odeur insupportable l'envahissait, celle de sa propre erreur, après tout, c'était de sa faute si elle se retrouvait là. Elle se retourna, puis observa avec soin la salle. C'était très petit, il y avait deux lits, de quoi ranger ses vêtements pour deux personnes séparées, des chaises, des tables de chevet, des bougies usées.
"Ça mériterait bien un coup de ménage, mais je suppose que les humains sont plus habitués à la saleté que nous les elfes blancs, non mais vraiment ... Et puis si je dois être seule, autant en avoir tous les avantages. "Elenwë avait bien remarqué deux grains de poussière qui trainait par là, elle se dirigea vers le lit le plus proche de la porte d'entrer, elle se mit alors en tête de faire de la place du haut de sa petite taille. Au prix de grands efforts, elle plaqua le lit contre le mur dans un coin, elle avait des chances de gagner ainsi quelques précieux mètres carrés d'espace vital. C'était beaucoup trop lourd pour elle, en rageant et poussant un grognement, finalement, elle y arriva essoufflée. Elle s'assit lourdement sur le lit se posant un peu en arrière sur ses bras. La petite elfette vit trônant à côté d'elle sur le lit, une malheureuse valise de vêtements et sa fameuse valise secrète.
"Mais ce n'est pas vrai, même en vadrouille en campagne je suis mieux équipée, c'est ridicule. J'espère que père va m'envoyer de l'argent, il faut que je refasse entièrement ma garde-robe. Mais ici, je ne sais pas s'il y a des couturiers dignes de ce nom, après tout c'est certainement notre race, qui a inculqué les éléments de base à cette race inférieure ...." Elenwë se leva alors avec un soupir, directe, elle cacha sous le lit la petite valise d'enfant. Personne ne devait voir ce qu'elle pouvait contenir, il en allait de son honneur. Elle ouvrit la valise de vêtements lançant un autre soupire. Si peu de tenu, mais au moins le tri avait été bien fait, les parures étaient complètes. Il n'aurait manqué plus que cela, impossible de sortir sans un haut et une jupe non accordée !
Tout en bougeant un peu les vêtements sans réel but, elle réfléchissait à tous ses derniers actes, elle avait peut-être été un peu trop loin. Elenwë avait elle-même fait basculer sa vie en enfer, une sorte de prison pour mage débutant pensa-t-elle. Elle-même avait creusé le piège, où elle avait sauté les deux pieds en avant avec une joie infinie.
(Non c'est la faute des autres, ils sont tous stupides, ils sont tous bête, personne n'a rien compris ! Je m'en fiche pas mal de cet arbre de malheur ! Tout cela pour un arbre ! un simple morceau de bois ! Et puis tant mieux si je ne vois plus mes parents ! Il n'y en a pas un pour rattraper l'autre ! Ils ne sont même pas venus me voir pour mon départ ! Fichu protocole ! ) Elenwë fulminait intérieurement, elle avait de plus en plus chaud, sa colère montait en flèche, même sa pierre luisait légèrement. Il fallait absolument quelque chose pour passer toute sa colère, elle avait accumulé bien trop de choses dans sa tête. Elle attrapa alors sa valise avec une force surprenante, et la fit se fracasser contre le mur, avant de s'écrouler contre le lit en pleure. La jeune Hinïon avait les bras croisés sous sa tête, elle profitait du fait qu'il n'y avait personne, qu'elle était seule, jamais elle ne pourrait se permettre ceci en public. Elle tremblait de tout son corps, elle avait froid, elle se lâchait complètement tordant un peu les draps. Cependant, pas une seule flamme à l'horizon, elle ne voulait pas dès la première journée brûler toute l'école.
Après un moment avoir bien pleuré, Elenwë se calma lentement, elle releva la tête en observant son gantelet qu'elle portait tout le temps. Elle caressait lentement le rubis incrusté d'une flamme, cela la calmait, elle soupira essuyant ses larmes. Elle savait qu'elle devait avoir le visage rouge, elle devait absolument effacer tout ceci, rien ni personne ne devait savoir ce qui s'était passé ici. Presque mécontente d'elle-même, de cette faiblesse, la petite fille se releva s'assurant que personne n'était rentré, avant de se diriger vers sa valise, qui n'avait guère supporté le dernier voyage apparemment.
Elenwë avait cessé de se parler à elle-même comme une vieille folle, elle prit une par une ses tenues diverses afin de les ranger contentieusement dans les deux placards, ignorant joyeusement une future venue. Elle put trier ainsi les tenues banales, des tenues plus recherchées, aux tenues luxueuses pour les réceptions, allant des petites bottines, de grands gants en accord avec la couleur de la robe. La directrice avait en tout cas dit juste, il n'y avait pas de bijoux, pas de maquillage, rien, à peine quelques rubans qui avaient survécu à la vengeance de ce serviteur.
(Je suis certaine que mon majordome a résisté longtemps, mais il n'a pu faire autrement, quel brave homme !)Elle se montait complètement un scénario, qui lui faisait imaginer une lutte acharnée et disputée pour quelle tenue prendre par rapport à l'autre. il était certain que si cela avait été elle, la négociation aurait duré des heures de bataille pour chaque morceau de tissu.
Elenwë se rappella alors, que James attendait certainement son arrivée avec impatience, se tortionnaire pervers, malgré les dires de la directrice. La petite rouquine sourit alors amusée, elle avait décidé qu'elle le ferait attendre, comme toute bonne dame du monde qu'elle était. Son nouveau professeur semblait être très à cheval sur les principes, les codes, les ordres et les règles, on ne refaisait pas toute une éducation et des années d'habitudes. Alors, elle prit tout son temps afin de sélectionner la meilleure tenue, la plus appropriée pour un entraînement, qui pourrait se relever physique et mentalement difficile.
"Il va me falloir une tenue que j'apprécie, où je me sens bien dedans, résistante, élastique et qui peut servir à un effort physique. Bien entendu, une tenue où la sueur et autres ne se voient pas, se serrait inconvenant. Je suppose qu'il va vouloir me tester avant de rentrer dans le vrai sujet, il ne peut pas deja savoir que je suis très douée et puissante. Alors ce premier exercice va normalement être plus simple et bon enfant que les suivants, on va vite être fixé." Elenwë se décida donc d'une tenue, elle allait se faire belle comme elle pouvait. Cela ne servirait pas à grand-chose à part le moral, et une colossale perte de temps. Elle se dirigea vers une grande bassine d'eau, secouant la tête légèrement sur le style, puis se débarbouilla complètement. Elle se retrouvait donc ainsi sans aucun artifice, les larmes avaient bien entaché la perfection du maquillage qu'elle avait sur son visage. Elle se regarda alors dans la glace, cela faisait étrange de se voir ainsi, elle prit quelques minutes comme pour se réhabituer à cette apparence.
(Je ne sais pas si tout le monde préfère ainsi, mais autant s'y habituer, je ne suis pas prête d'être belle comme de part chez moi, on dirait une gamine stupide comme ça ... ) Ce qui était sûr, c'était que dans sa tête elle n'était plus une enfant, malgré la présence de cette petite valise secrète, où se trouvaient les dernières traces de sa petite enfance. La petite fille elfe blanche prit tout son temps, afin de s'assurer qu'aucune trace de larmes se trouvait sur ses joues encore pouponnes. Elle se dirigea vers la porte de sa chambre, la ferma avec le loquet, puis de se dirigea vers le placard des vêtements de tous les jours. Elle sortit donc un haut plutôt lâche, un bas épais et une jupe plus long pardessus pour le style, des bottines sans talon qui pouvait servir au sport, de longs gants histoire de ne pas s'abîmer les mains, pas question d'avoir des mains de travailleurs.
Elenwë était maintenant fin prête à affronter son nouveau professeur, avant d'y aller, une dernière mise au point. Elle était certaine, qu'il allait dire dans les moindres détails tous ses faits et gestes, la petite fille devait par conséquent faire très attention aux moindres agissements envers lui. Si elle faisait bonne impression, alors son séjour ici se ferait beaucoup moins loin, c'était son unique but pour le moment après tout. Il était de nature militaire, borné, aimant l'effort, le courage, le travail et la discipline, aucune de ses qualités n'aidaient à la survie mais peu importe. La petite Elenwë n'était pas du genre à baisser les bras, elle irait jusqu'au bout de toute façon.
La rouquine se frappa les deux joues afin de se motiver, et de se donner des couleurs, elle sortit de sa chambre et se dirigea vers le rez-de-chaussée. En face d'elle il y avait la sortie, pendant un bref momen elle se demanda si simplement, elle ne pourrait pas seulement courir droit devant elle sans se retourner. Puis une voix masculine la remit dans la réaliter, c'était James, il lui demanda si elle était prête.
"Bien entendu que je suis prête, je le suis toujours"La salle D'entrainement