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 Sujet du message: Re: Faculté de Magie (Guilde Equilibrium)
MessagePosté: Mar 18 Juin 2013 11:45 
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Dur la vie de noble

Elenwë se réveilla dans son lit dans une position plus avantageuse. Elle était en petite tenue, sous ses draps et plus en dehors comme la veille. La jeune rouquine était toujours dans sa chambre à l'école de l'Equilibrium, elle lâcha un soupir. Elle avait espéré se réveiller dans un autre endroit, mais la cruelle réalité la rattrapait irrémédiablement.
L'adolescente noble se cacha la tête sous les draps. Elle aurait bien voulu appeler un majordome pour se faire servir un petit déjeuné au lit, mais voilà c'était impossible ici.

"Quelle misère ... bande de barbares incultes ... "

Puis soudain, elle commença à se remémorer lentement les événements de cette nuit. Elle était fatiguée, un inventaire de ses achats. La jeune magicienne ressortit bien vite la tête de dessous les draps. Que s'était-il donc produit pour se réveiller le matin ainsi ? Comme si rien ne s'était passé ? Elle imagina immédiatement un pervers qui l'aurait manipulé pendant le sommeil. Elle rougit fortement et secoua la tête vivement.

" bhaaa .... bon ... petit déjeuné ! J'ai faim ! "

Elenwë bondit du lit comme si rien de rien n'était. Elle se sentait parfaitement bien, elle pétait le feu au contraire. Elle n'y pensa pas une seule seconde, comme si tout était normal. Pourquoi irait-elle mal ? Elle était jeune, vigoureuse, parfaite.
L'adolescente elfe voulut s'habiller pour rejoindre la cantine, mais elle sentit une effluve de saleté désagréable. Cela faisait quelques jours qu'elle n'avait pas pu se laver, comme si elle était en villégiature en campagne où il n'y avait rien. Pas question de se présenter dans ces conditions en public. Elle eut soudainement une grande honte pour les jours précédents.

" Bon ... pas question de s'habiller. Je vais aller dans la salle de bains, et y rester tant que je sens quelque chose ! Déjà que je n'ai aucun produit ici ... uniquement du savon et du shampoing. C'est ridicule ... "

La jeune rouquine passa une serviette autour d'elle afin de cacher son piètre état. Elle commença à partir avec des vêtements de rechange très classe. Elle fit demi-tour de quelques pas. Elle embarqua une chaise derrière elle de sa chambre. Elle la traina tout du long dans le couloir en relevant la tête ignorant tout le monde.
La noble Filaïraëne avait seulement deux portes à faire pour rejoindre la salle de bains. Elle leva un sourcil d'étonnement, quand elle découvrit que quelqu'un osait utiliser sa salle de bains. Enfin sa salle de bains ... Celle qu'Elenwë avait décidé de faire sienne. Elle se fit discrète lorsque la personne dans la salle d'eau ressortie pour une raison quelconque. Elle ne la regarda même pas ignorant son sort.
Immédiatement après, elle en profita pour y rentrer. Pas question pour elle d'attendre des heures que cette personne ait fini. La jeune noble jeta dehors tout ce qui ressemblait aux affaires de la jeune élève, puis elle s'enferma en profitant lâchement de la situation. Elle cala contre la porte la chaise afin d'être certaine que personne n'allait la déranger.

Elenwë commença à se déshabiller, elle était déjà heureuse de l'idée de se baigner dans de l'eau très chaude. Elle avait forte à faire, lorsqu'elle fut dérangée par la voix probable de l'ancienne propriétaire des lieux.

"Hey ! Il y a quelqu'un ? Mais c'est fermé en plus ! Hey tu es plutôt gonflée ! Il y a d'autre salle de bains, alors tu n'as qu'à y aller et te débrouiller ! ... Hey ! tu m'écoutes !

Elle entendit cette fille à la voix criarde insister derrière la porte. Elenwë soupira légèrement, quel manque d'éducation tout de même. Elle attendit quelques minutes histoire de voir si la personne se calmait, mais rien de tout bien au contraire. Elle soupira à nouveau et se décida à lui répondre.

"Fiche moi la paix ! Je suis très bien ici et l'eau me semble à une température correcte. Vu comme tu le dis, il y a d'autre salle de bains, tu n'as qu'à y aller et ne pas me casser les oreilles. Je suis très bien où je suis. Je compte bien y rester quelques heures. La porte est bloquée et dans l'éventualité où tu arriverais à rentrer ici, sache que je suis une très puissante magicienne. J'ai été entraîné par Nathanael en personne ! Si tu ne sais même pas qui sait, c'est un membre du conseil de cette école.

Alors ouste ouste, du vent et laisse-moi tranquille ! "


Pendant un petit moment ce fut le calme complet. Enfin débarrasser de ce gêneur importun, Elenwë en profita donc une fois toute nue de se plonger dans l'eau d'une manière bruyante. Elle ne voulait pas laisser espérer cette personne, qui qu'elle soit, qu'elle pourrait sortir et lui laisser finalement la place. Elle serait alors ridicule et humiliée, il n'en était pas question.

"Ca tu vas me le payer sale garce ! Je ne sais pas qui tu es, mais un jour tu t'en voudras !"

"Oui oui, c'est cela ... ce que les humains peuvent être malpolis alors ..."

Elenwë put enfin se détendre dans son bain. Elle s'allongea dans l'eau avec un plaisir immense. Ce bain avait une saveur particulière de victoire. Elle sourit largement à l'idée de cette pauvre humaine se refaire couler un bain. Elle ne put se retenir d'en rire. Pauvre sotte, pensa-t-elle alors.

"Je serais dans un pays civilisé, je pourrais mettre des huiles parfumées dans mon bain, cela serait davantage agréable. Enfin bon, je ne vais pas rouspéter. Il faudra que je pense à la remercier d'ailleurs cette personne. L'eau est parfaite."

La jeune rouquine resta bien dans les trente minutes à jouer les étoiles de mer. Elle se mouilla correctement les cheveux également. Elle avait décidé de se laver entièrement et contentieusement. Elle sentait encore ses cheveux dégoûtant à cause de Nathanael. En se lavant, Elenwë comptait tout oublier et tout balayer. Elle deviendrait par conséquent une nouvelle personne vierge de tout reproche. Elle trouvait l'eau de son bain devenir de plus en plus froid, il était temps de se laver.
C'était plus proche du rituel que d'un simple lavage. Elle se savonna et se rinça plus de trois fois. Malheureusement, elle n'avait pas le minimum vital pour se laver, pas d'huile, de crème, de parfin. Elle ne ressemblerait pas à grand-chose. Heureusement que la cité de Cuilnen était loin de cette petite bourgade, pensa-t-elle.
Ce fut donc après deux bonnes heures qu'Elenwë libéra la salle de bains. Bien entendu, elle laissa tout en plan après avoir récupéré ses affaires.

Étude magique

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Dernière édition par Elenwë le Mer 26 Juin 2013 18:09, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Re: Faculté de Magie (Guilde Equilibrium)
MessagePosté: Mar 18 Juin 2013 16:01 
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SA salle de bains

Après avoir mangé en prenant tout son temps, Elenwë se dirigea vers la bibliothèque afin d'obtenir des informations détaillées sur un sigle magique pour son tatouage. Elle avait plusieurs critères à ce propos. Tout d'abord, il se devait d'être elfique, elle se voyait mal se promener avec un signe barbare d'une tribu humain de l'Ouest. Il se devait d'être magique, ou au moins en ayant l'air en tout cas.
La jeune adolescente elfe regarda autour d'elle avec soin, il y avait toutes sortes de personnes qui étudiaient dans des livres. Quel ennui, pensa-t-elle immédiatement en levant les yeux. C'était la première fois qu'elle venait dans cette bibliothèque. Elle croisa les bras dans le dos, puis elle se dirigea ainsi tranquillement dans la direction de la personne certainement responsable des lieux.

( Promis, cette fois-ci je ne brûlerais rien du tout. )

Pensa-t-elle alors avec un petit sourire en coin. La jolie rouquine demanda où se trouvaient les livres relatifs aux symboles magiques elfiques. Elle suivit alors les indications sans réellement demander son reste. Cette personne était bien là pour ce genre de travail, voulait-elle une médaille aussi ? Elle allait étudier tous les livres de ce rayon afin de trouver un dessin adéquat à ce qu'elle voulait. Elle aurait bien voulu emporter le livre une fois trouvé, mais elle se doutait que ce ne serait pas possible.
Elenwë était venue pour un simple symbole pour un tatouage, le plus discret possible. C'était sans doute fait pour que personne ne le voie un jour. Cependant, elle était une acharnée de travail. Tout ce qu'elle faisait se devait d'être uniquement perfection ou ne devait pas. Il n'y avait pas de demi-mesure chez cette elfe.

Ce fut parti pour des heures d'étude dans de multiples livres. Ils commençaient à s'accumuler sur sa table. Elle ne se posait pas de questions dans le cas où quelqu'un en aurait besoin. Il n'avait qu'à chercher !

(Si je choisis un symbole de feu, on va encore m'en faire le reproche. C'est un peu trop classique, et puis pour de l'encre d'eau, ce n'est pas terrible. Aucune logique. non, concentrons-nous sur les symboles d'eau magique. )

La jeune rouquine en sélectionna plusieurs au bout de trois ou quatre heures de fouilles. Elle garda ainsi les livres ouverts devant elle en hochant la tête. Finalement dans son esprit cartésien où tout devait être logique et symétrique, elle choisit un symbole des elfes des mers. Cela signifiait une sorte d'harmonie avec l'eau. Les détails ne l'intéressaient pas tellement. Elle en fit une copie sur une feuille de papier. Malgré le prix exorbitant de ce genre de choses, rien n'était assez beau pour elle.

Elenwë voulait se rappeler ses sorts comme une gymnastique mentale régulière lorsqu'elle quitta rapidement la bibliothèque. Elle se remémora rapidement le sort de boule de feu, celui de particules destructrices, enfin son champ de flamme historique. Rien de plus ne lui revenait en tête, uniquement un brouillard indistinct. Comment était-ce possible ? Elle avait cru le réussir à l'entraînement au nobélium, mais apparemment cela n'avait pas marqué son esprit. Elle devait tout recommencer depuis le début. Heureusement, l'après-midi était à peine entamée.
La jeune rouquine trouva qu'elle avait tout fait correctement ce jour-là. Il n'avait donc aucune chance pour que ce soit elle qui eut un problème. Le souci venait invariablement de l'extérieur vu qu'elle était parfaite. Indiscutablement, les soupçons se tournèrent rapidement vers ce stupide Nathanael. Il était bien capable d'attaquer une pauvre enfant sans défense, mais pour être aussi efficace que James comme professeur, il en était encore très loin.

(Maintenant je dois tout refaire à zéro. Je vais le faire moi-même et seule, au moins cela sera bien fait ! Je ne devrais pas compter sur les autres, c'est de ma faute après tout. Voilà ce qui arrive quand on se repose sur d'autres. Et puis c'est une forme de faiblesse également...

Je vais refaire le sort encore mieux que précédemment de toute façon. )


La jeune adolescente se demanda où elle pourrait faire cet entraînement. Elle se trouvait dans l'entrée de l'école de l'Equilibrium. Elle tourna sa tête dans la direction de la sortie. Elle savait fort bien que dans cette direction se trouvait le nobélium. Cela se trouvait à plusieurs heures de marche, mais il y avait des terrains ouverts vers le ciel fait pour ça. L'idée même de marcher aussi longtemps sous le soleil torride était insupportable pour la noble demoiselle Filaïraëne. Elle secoua rapidement la tête en faisant quelques pas en arrière afin d'être certaine de s'en dissuader elle-même.
Il ne restait qu'un seul autre endroit disponible pour ce genre de choses. Elle se retourna donc vers la porte des souterrains. La jeune rouquine frisonna légèrement à l'idée comme si elle avait tout d'un coup très froid. Elle craignait cette salle, ne sachant pas trop pourquoi d'ailleurs.

(Comment puis-je être aussi stupide que cela ? Ce n'est qu'une malheureuse pièce comme une autre. Elle n'a pas de fenêtre et après ? Je ne vais pas me laisser intimidé par des petites pierres et du torchis ! )

Elenwë marcha d'un pas décidé vers la porte. Elle donna un coup dedans pour l'ouvrir en ignorant joyeusement les personnes autour. Ce n'était pas du tout le moment de venir la chercher. Elle brûlait d'une grande volonté, personne ne saurait l'arrêter. Elle se retrouva rapidement en bas après avoir parcouru le long couloir.
La jeune rouquine ouvrit la porte en grand de la salle d'entraînement. Elle regarda à l'intérieur, tout était propre et rangé comme si rien ne s'était produit précédemment. Elle avait une furieuse envie de réussite, elle avait fort faim de victoire.

"J'en suis partie la dernière fois rapidement suite à un échec. En plus de parfaire mon sortilège, je vaincrai cette salle également ! CE N'EST PAS UNE PUTAIN DE SALLE QUI VA M'ENNUYER ! "

Hurla alors la jeune adolescente à la pièce comme si c'était une véritable personne. Elle avait les poings serrés fortement à en devenir blanc, lorsqu'elle fit quelques pas dans la salle.
L'apprentie magicienne avait décidé que si elle devait faire à nouveau ce sort, il devrait être plus beau, plus puissant, plus impressionnant que jamais. Il n'y avait pas d'autres échappatoires. Il y avait beaucoup trop d'étapes la dernière fois. Trop compliquée pour un résultat des plus minables, elle se devait de changer la façon de faire le sortilège. Elle voulait procéder plus simplement, plus directement, plus efficace. Le principe du sort lui était déjà connu, Nathanael n'avait certainement pas été totalement inutile. Par contre, elle ne le reconnaîtrait jamais.
Ce n'était pas uniquement un énième sort de feu de plus à son actif. Chaque sortilège était totalement différent, important. Seule la méthode de concentration restait la même. L'important était d'utiliser la dose la plus correcte et restreinte possible. Le maniement des fluides magiques était l'apanage des plus grands magiciens. On ne demandait certainement pas autant à un simple mage de guerre.

Elenwë prit de grandes inspirations dans la salle d'entraînement. Elle devait se calmer afin de se concentrer. Elle ne pouvait pas commencer à apprendre un sortilège dans ces conditions. Elle avait certaines appréhensions malgré tout d'être dans cette pièce. Elle resta donc proche de la porte qui restait ouverte par principe, mais elle se trouvait tout de même dans la salle !
La jeune magicienne ferma les yeux essayant d'oublier ce qui se passait autour d'elle, où elle pouvait se trouver. Elle essaya de contrôler sa respiration en se remémorant ce que James lui avait appris.

(Se détendre, écouter son corps, sentir son énergie intérieure. Visualiser ses fluides ... )

Elenwë faisait comme d'habitude afin de voir son brasier intérieur, qui s'était imposé à sa vue la première fois près du lac du nobélium. Elle s'y attendait comme si c'était un rituel avant d'effectuer chaque sortilège pendant les entraînements. Au lieu de cela, elle se revit à Cuilnen le jour où elle avait brûlé l'arbre sacré sur la place du village. Les flammes autour de l'arbre étaient bien plus impressionnantes que dans ses souvenirs. Elles brûlaient d'une rare intensité, et tout cela juste pour un arbre. Que cela voulait-il dire ? Pourquoi revoir cette scène maintenant ? Cette histoire n'était qu'un petit détail dans sa vie. Elle n'avait que peu d'importance, malgré le fait qu'elle se retrouvât dans un lieu pareil à cause de cela.
La jeune rouquine rouvrit les yeux bien rapidement. Elle était essoufflée comme manquante d'air. Elle glissa sa main sur sa poitrine naissante, elle respira à toute allure comme si elle venait de faire un marathon. Peut-être avait-elle été choquée de cette vision ?
Elle devait se reprendre rapidement. Certes, elle voulait vaincre cette salle d'entraînement, mais il était inutile de faire durer le plaisir. Elle sentit une larme coulée le long de sa joue. Toute étonnée, elle s'essuya le visage très délicatement afin de ne pas le marquer. Elle n'était pas vraiment triste pourtant, sans doute le contre coup du manque de concentration.

"Ridicule ... Bon focalisons-nous maintenant ... C'est juste un fichu arbre. "

La jeune magicienne savait qu'elle devait mieux se concentrer sur le sortilège à effectuer. Elle voulait l'apprendre définitivement maintenant. Elle ne pouvait pas perdre son temps davantage dans ce genre d'exercice. Elle aspirait à faire de grandes choses.
Elenwë se concentra à nouveau en fermant les yeux. Cette fois-ci, elle visualisa facilement son brasier intérieur qui l'attendait comme toujours. Il était si fidèle au poste. Ses fluides de feu ne la tromperaient jamais. Ils seront sans doute mêmes plus honnêtes qu'elle ne le sera jamais.

(Une vague de flamme ... C'est seulement un déchaînement de feu devant soit. Cela brûle tout sans distinction, la véritable justice. C'est fait pour carboniser tous ceux qui se dresseront devant moi. )

Elenwë essayait de rassembler toutes ses forces dans ce sortilège. Elle voulait frapper fort et réussir d'un seul coup afin d'oublier les échecs précédents. Elle sentait son énergie intérieure bouillir d'impatience d'être libérée. Son feu était brutal et puissant, elle n'avait aucun doute là-dessus.
Lorsqu'elle libéra toutes ses forces dans la bataille avec un grand cri, une aura de flamme se libéra partout autour d'elle comme une onde. C'était certes très joli, mais d'aucune efficacité. Le feu était trop dispersé.
Ce fut un cuisant échec pour la jeune fille, son ego en prit un coup également. Il fallait grandement contrôler mieux son feu. Elle se devait de réduire le rayon d'action pour maximiser les dommages, il était trop dispersé. Elle soupira légèrement, heureusement qu'il n'y avait personne autour d'elle pour voir cela. Quelle honte cela aurait été. Elle se devait de beaucoup mieux focaliser son attention sur le sortilège. Elle se devait de contrôler son énergie parfaitement du bout de ses orteils au sommet de son crâne.

La jeune rouquine était fatiguée de ce premier éclat de force dont elle fit preuve. Ce fut totalement inutile, mais elle devait rapidement faire beaucoup mieux. Elle n'allait pas arrêter pour si peu, elle avait une volonté d'acier. Malgré tout ceci, elle devait poursuivre sa route.
Elle ferma les yeux lentement afin de se reconcentrer. La jeune magicienne avait bien réussi à se contrôler suffisamment pour réussir un sort complexe comme les particules destructrices. Alors une vague de flammes ne pourraient pas la retenir bien longtemps.
Elenwë fut rassurée de sentir toujours son énergie brûlée au fond d'elle, toujours à l'attendre. Une puissante chaleur l'envahissait en entier, comme cela était agréable. Elle sentit une nouvelle énergie se réveiller. Elle prit à nouveau une petite partie de ce brasier imaginaire afin de tenter à nouveau le sort de vague de flammes. Sa reconcentration fut très rapide, elle commençait à en avoir l'habitude.

La jeune génie de la magie libéra à nouveau ses flammes meurtrières cette fois-ci devant-elle. Cependant, elle n'arrivait pas à viser correctement une cible comme elle le faisait avec sa boule de feu. Elle ne pouvait pas se permettre ce genre d'erreur pendant un combat. Elle pourrait alors blesser un allié par inadvertance durant la bataille. Quel impardonnable acte ce serait. La concentration de flamme était meilleure mais pas suffisante pour lancer le sort avec précision. Elle avait la tête qui tournait légèrement avec la nausée, c'était sûrement la fatigue qui la rattrapait doucement.

"Décidément .... ce sort m'aura donné du fil à retordre.

Allez encore une dernière fois ! Personne ne saurait me contenir dans mon avancé ! Personne pas même un sort ! "


Avec l'énergie du désespoir, Elenwë se força à lancer encore le même sortilège. Elle sera sa main fortement devant son visage afin de concentrer davantage ses énergies. Elle se devait de contenir ses flammes, de les guider, les concentrer afin de maximiser leurs effets.
Cette fois-ci devant les yeux mi-clos de la jeune demoiselle, elle provoqua une vague de flamme parfaite dans la direction souhaitée. Elle espérait avoir réussit à graver ce sortilège dans son esprit une bonne fois pour toute. Sa tête lui tournait, elle ne se sentait pas bien du tout. Il était grand temps d'aller se reposer. La jeune rouquine savait que dans son état, elle n'ira pas bien loin. Elle devait aller rapidement dans sa chambre et au moins s'allonger dans son lit. Elle marcha ainsi lentement en se tenant aux murs de cette fichue salle en direction de sa petite chambre.

Rangement et écriture

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Dernière édition par Elenwë le Mer 26 Juin 2013 18:43, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Re: Faculté de Magie (Guilde Equilibrium)
MessagePosté: Mar 18 Juin 2013 16:08 
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Au petit matin, la jeune rouquine se réveilla assez tard. Que lui arrivait-il de dormir autant ces derniers temps ? Peut-être devait-elle récupérer du rythme harassant de ses derniers temps ? Elle ne tint pas rigueur à son corps pour cela. Il était déjà le temps de manger, Le soleil était deja haut dans le ciel, mais elle n'avait pas vraiment envie de se restaurer.
Elenwë se décida enfin d'écrire à sa famille, plus particulièrement à son père. Sa mère n'avait jamais pris beaucoup de place dans sa vie, c'était peut-être cruel de parler ainsi mais c'était le cas. La jeune elfe ne s'était pas posée plus de questions que cela à ce sujet. La mère d'Elenwë avait été toujours en retrait, effacée. Elle avait tout de même donné à son mari quatre enfants.

L'ensemble de ses affaires, du moins celles que l'on lui avait daigné laisser, se trouvait encore dans leurs valises. La jeune adolescente soupira grandement en levant les yeux vers le ciel. Elle avait tant d'habitudes lorsque la jeune fille se trouvait chez elle. Tout était rangé, planifié, organisé, elle n'avait aucun effort à faire. Ici tout était difficile, tout était à faire et elle ne se sentait certainement pas chez elle.
Elenwë regarda pendant un long moment ses valises qui étaient posées négligemment dans sa chambre. Elle n'avait pas eu le temps de les déballer, tant de choses s'étaient passées dans sa vie en si peu de temps. Elle se perdit dans ses pensées pendant un bref instant. La jeune rouquine n'avait pas eu le temps de se poser, de réfléchir, de s'occuper d'elle. Cela avait été sans doute une bonne chose cependant.

"Qu'est-ce que j'ai bien pu faire pour en arriver là ? Tout cela pour un fichu arbre, c'est ridicule. Je suis loin de chez moi, ma ville me manque tout de même. Pas véritablement leurs habitants mais l'ambiance de Cuilnen est tout de même bien agréable. Peut-être que ce sont tous ces idiots d'humains qui pourrissent cet endroit ?
Peu importe, ce n'est qu'une passade. Je partirai d'ici un jour prochain. Je pourrais faire tout ce qu'il me chante une fois dans ma chambre, pas dans un placard comme actuellement ..."


Elenwë à ce moment-là regarda autour d'elle la pièce minuscule. Elle essaya de se forcer à ne pas comparer. Comme elle avait dit à son arrivée, même nos serviteurs avaient un endroit pour vivre plus grand. Elle leva les yeux en l'air de dépit, tout ceci était ridicule.
La jeune noble se dirigea vers la valise qui contenait son nécessaire d'écriture. Elle la tira la laissant trainer avec la plus délicate des attentions vers son lit. Elle était bien lourde, et Elenwë ne ferait aucun effort pour faire le travail d'un serviteur. Elle posa la valise sur le lit avec un soupir avant de l'ouvrir en grand. Aucun matériel ne semblait pas avoir souffert du voyage, tant mieux. Déjà que la directrice lui avait volé lâchement une partie de ses affaires pour une soit disante équité.

"Je ne vais pas me balader en guenilles de honte à faire partie d'une famille riche et puissante tout de même ! Comme si c'était une terrible chose d'être riche ! C'est plutôt le contraire, c'est honteux de rester pauvre ! Ils n'ont qu'un poile dans la main, ils veulent tout avoir sans faire aucun effort. Devenir riche, le rester et vivre dans ce milieu, c'est plus difficile qu'ils ne pensent ! Comme si on passait nos journées dans les bals, les fêtes et autres réceptions... Bon c'est uniquement la nuit ! C'est une preuve !"

Elenwë râlait toute seule en installant son matériel d'écriture, peu gênée de ce genre de chose. Bien qu'elle ait deux frères et une sœur, elle s'était toujours sentie comme une enfant unique. Elle se sentait seule c'était une évidence. Mais qui serait d'assez bonne qualité pour mériter de rester à ses côtés plus d'une journée ? Personne ne lui venait en tête pour le moment. À part quelqu'un qui ne dirait rien de la journée. Mais à ce niveau-là autant avoir un serviteur, il serait au moins utile à quelque chose.
La jeune noble elfe regarda sur le côté le lit qu'à son arrivée elle avait plaqué contre le mur histoire de gagner de la place. Elle en sourit légèrement amusée, puis continua de parler toute seule.

" Vaut mieux être seule que mal accompagné, dit-on. Et avec moi comme la directrice la dit, un colocataire ne survivrait pas longtemps. Au moins là, je vais pouvoir disposer de deux meubles de rangement, et un minimum d'espace pour survivre. D'ailleurs en parlant de cela, je vais en profiter immédiatement.
Vu qu'aucun de mes serviteurs ne risque de frapper à la porte avant longtemps, je vais devoir faire tout ceci moi-même ! Non mais heureusement que l'on ne me voit pas faire, quelle honte."


Elenwë soupira largement en haussant les yeux, elle avait l'impression d'être une servante. Elle ouvrit son autre valise, cela lui donna une envie forte de pleurer. Toute sa vie actuelle ne reposait que dans deux malheureuses valises. Adieux magnifiques robes du soir, de jolies parures en or avec quelques rubis, de parfums de grands artisans. Elle crissa des dents de se sentir si dénudée, si laide. À la base, brûler cet arbre était d'après ses souvenirs une excellente idée. Cela lui avait donné l'ocasion de se détendre d'une force extraordinaire. Et puis cela avait permis également d'attirer parfaitement l'attention de tous sur sa petite personne. C'était le but de la manœuvre à la base après tout.

Elenwë prit vêtement par vêtement afin de les pendre. Il y avait parfois jusqu'à trois plis sur une robe, elle devenait par conséquant complètement importable. Elle tria par genre dans les deux penderies afin d'occuper bien tout l'espace. Dans le cas où quelqu'un viendrait à occuper une partie de sa chambre, il était de bon ton de lui souhaiter la bienvenue. Tout était rapidement trié à la perfection par teinte de couleurs, par style, par parure. Elle n'avait pu sauver que trois paires de chaussures. Généralement, elle en avait une paire par tenue, c'était le minimum bien évidemment. Elle dut seulement placer alors les chaussettes, les bas et tout ce qui allaient avec le haut sur une même ligne. L'harmonie des couleurs et des styles étaient vitales pour sortir en public.

"Je ne vois pas du tout en quoi avoir dix-sept valises de vêtements et divers accessoires pourraient nuire à ma capacité d'apprentissage. Ce n'est que de la jalousie, un point c'est tout. À mon âge, cette Farah devait manger que des patates et s'habiller avec le sac ! Ce n'est pas par-ce qu'elle n'a pas les moyens, qu'il en faut dégoûter les autres. Ma buanderie prend la même place que ma chambre actuelle, ridicule ... "

Il restait encore une petite valise qu'elle avait cachée dès son arrivée sous son lit. La jeune elfe vérifia si elle était toujours à sa place, rien n'avait bougé heureusement. Elle était seule dans la pièce, elle pouvait ouvrir cette petite valise d'enfant en toute sécurité. Il y avait une petite astuce pour l'ouvrir, un petit loquet était camouflé afin d'empêcher les petits curieux d'y jeter un œil. Ce n'était pas grand-chose, mais suffisant pour une grosse partie des malandrins.
La jeune fille en prit le contenu, il y avait une vieille peluche abîmée fait en tissue avec un livre de contes. Le jouet avait été rapiécé plusieurs fois déjà, des morceaux de tissu de différentes couleurs agrémentaient le tout. La jeune mage cacha bien rapidement la peluche en forme de cerf sous son coussin. Elle avait bien assez honte comme cela d'un objet qui avait marqué sa petite enfance. Elle ne souhaiterait certainement pas que quelqu'un tombe là-dessus. Le livre de contes finissa sur la table de chevet.

"Bon, il est temps de s'y mettre à écrire cette lettre. J'aurais dû le faire depuis un moment, père doit se poser des questions."

Elenwë s'installa alors en face d'une belle feuille de papier de qualité. Elle ouvrit son encrier et trempa le bout de sa plume. Tout son matériel d'écriture était de qualité, il lui était impossible d'utiliser autre chose. Tout ce qui n'était pas de qualité était fortement médiocre. Le résultat s'en sentirait invariablement.
La jeune noble n'avait le droit qu'à un seul essai, il fallait bien réfléchir. Une rature ou une hésitation n'étaient pas permises non plus, son rang le lui interdisait. Son géniteur était important et elle avait appris à s'investir dans tout ce qu'elle faisait à la perfection.
La rouquine elfique tendit son poignet et sa main dans une bonne position, elle avait suivi des cours de calligraphie. Elle était censée après tout appartenir à la haute société, les bonnes manières et le bon savoir vivre étaient la base. Elle commença donc par une présentation habituelle.
Elenwë se chatouilla du bout de sa plume en se demandant par quoi elle allait commencer la lettre. Elle rassemblait ses idées pour se faire un plan dans sa tête.

"Bon, je devrais commencer par m'excuser tout d'abord. J'aurais dû m'occuper de cela bien plus tôt. "

Elle écrit donc une phrase assez classique sans fioriture, elle écrivait à son père pas à la reine. Il était important certes, mais se devait être un courrier privé. Étant donné que personne n'était capable de comprendre sa souffrance aux vues de ses terribles conditions de vie, elle enchaîna sur le lâche rapt de ses valises. Elle ne l'avait toujours pas digéré, beaucoup de vêtements, bijoux ou autres de ce genre lui manquaient.
La jeune demoiselle Filaïraëne faisait facilement une grande différence entre une personne noble et donc riche avec une personne simplement bourgeoise. Sans doute que pour quelqu'un de non initié, c'était du pareil au même. C'étaient toujours des personnes riches. A cause de jalousies, les personnes avec du pouvoir, des biens ou de la richesse n'étaient pas appréciées.

"J'ai été un peu trop agressive, il vaut mieux rajouter un petit peu de miel. Un sujet où nous serons d'accord tous les deux aisément. Hmmm ... quelque chose comme ça serait parfait oui, et puis ce n'est pas faux. "

Elenwë ne put cependant tirer la langue à la fin où elle écrit que personne n'oubliera son passage dans cette école. Comme il était écrit dans la lettre, on aurait pu penser que c'était une bonne chose, la réalité était quelque peu différente. Elle espérait seulement qu'il n'ira jamais vérifier.

Elle savait fort bien comment son père appréciait les humains autant qu'elle. Afin d'ammener le sujet de la magie d'une manière plus agréable, elle décida d'aller sur un autre sujet où ils étaient forcément d'accord. La jeune rouquine savait également que son père n'aimait pas tellement savoir sa fille être une magicienne. Elle n'avait jamais su pourquoi d'ailleurs, son père n'avait jamais expliqué restant flou sur le sujet. Cependant, elle se trouvait dans une école pour apprendre la magie. Alors ce sujet ne saurait pas être écarté.
Elenwë décida d'impliquer ensuite l'ami de son père qu'elle avait toujours connu. Elle se dit que cela faisait un bon alibi afin d'imposer sa présence ici. Maintenant qu'elle était punie officiellement à cet endroit, son père ne pouvait pas de toute façon la rappeler. Elle avait tout de même bien manœuvré, se dit-elle.

Cette lettre était faite également comme un exutoire pour la jeune fille. Elle allait donc écrire tout ce qu'elle ne pouvait pas supporter. La liste serait longue, alors elle se limiterait au maximum.
Pour commencer, elle écrivit comment sa chambre était minuscule, elle se trouvait comme un rat dans son troue. La jeune rouquine ferait tout alors pour passer pour une personne extraordinairement compréhensive et conciliante.
Puis ce fut le tour du colocataire fantôme. Elle allait se passer pour la personne, qui avait réussi avec brio une difficile négociation avec un chef barbare violent. Elle avait décidé de se venger dans cette lettre de tout ce qu'elle avait pu subir. Chacun allait en prendre pour son grade. Elle sourit d'une manière vicieuse de sa vengeance gratuite.
Afin de noyer les crachats de venin de sa part, elle reprit le laïus habituel sur les humains qu'elle trouvait limités. La noble de la cité de Cuilnen tenta d'expliquer rapidement la sottise de l'équilibre entre les forces. Elle campait sur ses positions, dans les conditions actuelles qu'elle connaissait, c'était tout bonnement de la poudre aux yeux. Elle écrivit alors le fond cru de sa pensée à son paternel.

Elenwë ne savait pas trop si son père était informé de l'existence de Brytha. Elle ne connaissait pas trop la position de son géniteur à propos des dieux. Mais ce qui était certain, c'était que chaque semaine sa famille se retrouvait pour la grande prière à la vue de tous. C'était assez politique de faire cela, il était impossible de progresser socialement sans un soupçon de religion.

La jeune adolescente revancharde comme personne expliqua dans les grandes lignes l'humiliation subit par la faute de Nathanael. Elle allait bien entendue se donner le bon rôle. Il n'était pas question d'expliquer à son père, comment sa chère et tendre fille avait mal parlé à une personne si importante.

"Je dois finir sur une note positive, sinon il risque de poser beaucoup trop de questions. J'espère que père se gardera d'envoyer une lettre incendiaire à la directrice. Je serai particulièrement mal dans ce cas-là."

La jeune rouquine grimaça alors légèrement à cette idée. Elle secoua rapidement la tête afin de se reconcentrer sur son travail. Elle décida ensuite de parler de Kendra Kâr. Elle espérait que son père n'y soi pas aller dernièrement, sinon il se douterait qu'elle mentait. Elle reconnut tout de même la beauté du parc qu'elle avait visité avec James.
Puis se fut reparti pour une nouvelle plainte. La jeune noble elfe ne se rendait absolument pas compte que sa réflexion à propos de ne pas faire faire les courses par un serviteur , était puérile et totalement d'un autre monde. Elle était née et n'avait vécu uniquement dans le luxe. Elle ne connaissait absolument rien d'autre.
Ensuite, la jeune adolescente parla de l'épisode de la tentative de corruption à sa manière de la directrice Farah. Comme précédemment, il n'était pas question de reconnaître ce qu'elle avait pourtant tenté de faire. Elle passa rapidement à autre chose ne voulant pas s'attarder sur ce sujet.

"Il n'est pas question de dire à père que mon professeur est un shaakt. Il serait capable d'envoyer l'armée de Cuilnen pour me sortir de là. Il va falloir la jouer finement. Inutile d'entrer dans les détails, mais en gros James est assez efficace comme professeur. "

Elenwë réfléchit un long moment à comment tourner les phrases afin qu'elles soient justes et idylliques au possible. Il valait mieux en finir rapidement avec ce sujet également, elle marchait sur des œufs.
La jeune rouquine voulait à la suite des voyages harassants entre le nobélium et l'école retrouver son cheval. Elle glissa alors vers la fin une petite demande, rien de bien difficile pour son père.
La jeune rouquine se demanda si elle avait parlé de tout ce qui était important, mais rien d'autre ne lui vint à l'esprit. Elle finit alors la lettre par une douce phrase, après tout elle aimait toute sa famille malgré ce qu'elle pouvait en dire. Elle finit par une phrase de politesse.




Citation:
Cher père,

Veuillez m'excuser de ne vous écrire seulement maintenant, beaucoup d'événements se sont suivis et je n'ai eu que peu de temps pour moi. Ils m'ont de plus confisqué la plupart de mes valises, dont vous avez dû faire réception en retour de la calèche. Je n'ai pu non plus garder mes gens sur place pour une prétendue équité envers les autres élèves. À croire que c'est un crime que d'être riche pour ces bourgeois.

J'ai appris à pardonner sur de nombreux sujets, à grandes responsabilités, enfin inutile de dire la suite, c'est vous qui me l'avez enseigné après tout. Je fais honneur au nom de notre famille malgré tout, il est évident que personne n'oubliera mon passage ici.

Depuis mon arrivée dans cette école humaine à Kendra Karr tout se passe pour le mieux dont ils sont capables. Il n'y a eu aucun esclandre ne vous en faites pas. Je vous entends d'ici, inutile de le nier. J'ai beaucoup appris malgré tout, je vous montrerais avec plaisir mes futurs exploits magiques. Je sais que vous n'appréciez guère ce que je suis, mais cela fait partie de moi, Votre ami vous la bien dit d'ailleurs, il n'a pas eu tort. Il y a du bon à prendre dans chacune des techniques des différentes races, même si les meilleurs professeurs restent ceux de la maison. Ici, il ne mesure pas l'ampleur de mes talents et possibilités. Ils me brident en pensant que je ne suis qu'une enfant, mais tout cela est bien fini. Je reste la vôtre dans tous les cas, il est évident que je tiens de beaucoup de vous en de nombreux points.

Les conditions de vie sont difficiles dans cette école. Ma chambre est encore plus petite et mal meublé par rapport à ce l'on donne à nos domestiques, mais je m'y fais bien forcer malgré. J'ai heureusement ma chambre pour moi seule, imaginez alors qu'ils voulaient me mettre avec quelqu'un d'autre. J'ai dû faire des pieds et des mains pour avoir un semblant de vie normale. Je n'ai pu m'occuper de moi uniquement quelques jours après mon arrivée.
Ces humains ont de drôles de manières, je n'arrive pas du tout à les comprendre. Je crois d'ailleurs que c'est mutuel. Ils se bercent totalement d'illusions, imaginant être capable de faire un équilibre entre le bien et le mal, que tout se passera bien de façon merveilleuse. Une utopie qu'ils sont bien incapables d'accepter eux-mêmes. Ils veulent convenablement accomplir le bien quand le mal monte, mais je doute qu'ils soient capables de l'inverse.
Ils m'ont d'ailleurs parlé d'un nouveau dieu Brytha, ils n'ont vraiment peur de rien. Je n'ai pas oublié d'où je viens, où je vais. Les humains et leurs vies si courtes, ils ne voient pas plus loin que leur bout de nez.
Imaginez donc qu'un de ces professeurs a osé me tremper, pour je ne sais quelle raison. Ces humains sont des fous furieux, mais je suivrais jusqu'au bout les ordres de la reine.

Kendra Karr la ville lumière, c'est ainsi que la nomment les humains. Quelle déception je dois avouer. Ce n'est qu'un amas de bric et de broc, aucune subtilité, aucune logique. La cité entière sent mauvais, le seul endroit qui est digne d'intérêt se trouve être un parc. Une sorte de charmant jardin avec un lac, des fleurs, un peu d'ombre par principe, c'est très agréable. Je suis certaine qu'ils les ont copiés sur les nôtres, une race aussi barbare ne saurait pas inventer quelque chose de la sorte.
J'ai même dû faire mes courses moi-même ! Et tant que j'y pense, j'ai gardé la cassette de yus. Imaginez alors que la directrice pensait que je comptais l'acheter pour le diplôme ! Qu'elle n'a pas été ma surprise lorsque j'ai appris que tous leurs enseignements étaient gratuits ! Si l'on voulait, on aurait acheté l'école toute entière ! Mais je ne sais pas trop si c'est un endroit réellement intéressant pour un investissement.

Mon professeur actuel s'appelle James, je ne suis pas certaine qu'il vous plaise outre mesure. Il a son caractère, sa façon d'être que vous trouveriez détestable, mais il a beaucoup à m'apprendre pour le moment. J'ai eu l'impression de le dépasser sur certains sujets, peut-être qu'ils m'en mettront un meilleur bientôt ?

Père, si vous pouviez m'envoyer Tinwè à mon école ce serait un grand bonheur pour moi. Ils me font voyager à pied pendant des heures, et je crains le jour où je devrais aller en voyage pour du travail des jours entiers. Je vous remercie par avance.

Quoi qu'il en soit vous tous me manquez beaucoup, j'ai hâte de revenir à la maison. Sachez tous mes sentiments à votre égard, veillez bien en mon absence sur la famille. Je reviendrais certainement beaucoup changé de cette épreuve, en mieux ne vous inquiétez pas. Je ramènerais rapidement ce diplôme, je serais vite de retour à la maison. Veuillez agréer cher père à mes salutations distinguées.

Votre fille, Elenwë Filaïraëne


Elenwë relu consciencieusement sa lettre afin que tout soi parfait. Elle glissa une poudre qui servait à figer l'encre pour qu'elle ne s'étalât pas. Elle signa de sa plus belle écriture avant de refermer la lettre. La jeune rouquine fit chauffer, puis couler un peu de cire afin de sceller la lettre où elle pressa sa chevalière pour en prouver l'authentification.
La jeune rouquine confia la lettre en direction de Cuilnen en état afin que son père la reçoive le plus vite possible. Elle partirait sans doute dans la prochaine diligence.

Rangement et écriture

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Dernière édition par Elenwë le Jeu 27 Juin 2013 16:57, édité 4 fois.

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 Sujet du message: Re: Faculté de Magie (Guilde Equilibrium)
MessagePosté: Mar 18 Juin 2013 17:02 
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La jeune magicienne ne voulait plus penser à rien. Elle se tourna sur le côté afin de trouver plus facilement le sommeil. Son gantelet percuta légèrement une des fioles qui fit un léger tintement. Cela fut comme un déclic, elle rouvrit les yeux en grand en fixant les deux fioles de feu. Elle ne dit rien du tout les fixant pendant un long moment. La jeune magicienne se recroquevilla davantage autour des fioles. Elle posa sa main dessus laissant seulement dépasser les bouchons. Elle colla son front dessus, le froid du verre la fit frisonner légèrement. Comme un sursaut d'éveil, elle en avait assez d'hésiter ainsi comme une cruche.

" HO ET PUIS MERDE ! "

Elenwë laissa libre cours à ses envies et à son vocabulaire. Elle domina de sa hauteur les fioles comme un fauve prêt à fondre dessus. Puis elle s'assit en tailleur ouvrant les deux fioles d'un coup. Son cœur battait la chamade, elle avait peur, mais elle était grisée par son envie de pouvoir. Elle les but l'une après l'autre sans se donner de pause.
La jeune adolescente dans sa lancée se retourna vers la table de nuit afin de boire les suivantes. Elle ne put en finir le geste restant le bras tendu vers son objectif. Sa gorge puis rapidement son ventre la brûlaient comme si elle avait avalé un charbon ardent. Elle ouvrit de grands yeux, toute surprise par la réaction de son corps. Elle s'écroula sur le lit ne pouvant que lâcher un faible râle à cause de l'intense douleur, qui lui déchirait les entrailles. La Filaïraëne ferma ses yeux fortement en se contorsionnant sur elle-même. Elle avait les mains tremblantes de toutes parts sur son ventre, qui semblait se tordre dans tous les sens. Son cœur battait rapidement, elle ne contrôlait plus rien du tout.
Le mal semblait se répandre dans l'ensemble de son corps. Ses intestins paraissaient se replier sur eux-mêmes dans d'atroces douleurs, comme si on lui enfonçait des dagues dans le ventre. Elle pressa ses deux jambes contre son corps dans une position fœtale en lâchant un faible cri de douleur.

"Qu'est-ce qui m'a pris ... Cela fait si mal ... je .... aaaaaaaah ... "

Elenwë roula dans son lit plusieurs fois dans l'espoir t'éteindre ce feu intérieur, mais rien ni fit. Elle sentait comme si son corps allait exploser, elle commença même à se demander si elle allait survivre. Est-ce que son corps pouvait supporter autant à son âge ? Était-elle trop jeune ? Très rapidement, elle sentit parfaitement l'ensemble de son corps dans de terribles douleurs. Elle était en sueur dans les efforts énormes de son corps afin d'évacuer cette chaleur. Elle eut rapidement de la fièvre qui la fit voir quelques lueurs colorées irréelles.
Cette torture dura pendant une bonne demi-heure avant d'avoir passé le plus dangereux cap de la souffrance. Avec la fatigue précédente et toutes ses douleurs, la jeune magicienne s'effondra dans ses songes n'en pouvant plus. C'était beaucoup trop pour son jeune et frêle corps. Elle s'endormit alors à moitié débraillée au-dessus de son lit, avec les deux fioles vides sur le côté.

Après une courte sieste, elle partit manger copieusement le soir même, la jeune demoiselle Filaïraëne se sentait étrange. Elle trouvait que sa chambre n'était pas normale, quelque chose clochait. Bien entendu, elle ne pensait pas à sa petite taille. Elle ne savait pas trop ce qu'il n'allait pas. Sans doute qu'elle craignait ce qui allait se passer le l'an demain. Elle allait se faire tatouer le symbole magique de son choix. La jeune rouquine n'aimait pas tellement l'idée. Elle en restait convaincue de la bonne foi de cet acte, vu la puissance qu'elle aurait des chances de gagner.

"Allez ce n'est rien, cela va vite passer. Tu n'y penseras plus du tout après quelques jours. Tu seras bien heureuse de sentir le résultat ! Espérons que cela ne gratte pas trop. Il faudra que je pense à acheter de la crème."

La jeune adolescente se mit sur son lit sans les draps. Elle avait si chaud, cela lui pesait fortement. Elle tourna plusieurs fois avant de trouver enfin un sommeil dit réparateur. Dans un sommeil profond, Elenwë faisait un rêve des plus classiques pour elle. La jeune rouquine se trouvait dans un grand manoir richement décoré aux abords de Cuilnen, il lui appartenait bien entendu. Il y avait une multitude de serviteurs à son service exclusif, qui faisaient des pieds et des mains pour la satisfaire.

Elle se retrouvait dans une immense pièce très lumineuse. Il y avait toute sorte de tableaux aux murs tous plus grands et impressionnant les uns des autres. De la paille d'or un peu partout ornait les murs reflétant la richesse de la jeune elfe. Dominait enfin la pièce le plafond taillé en forme de rosaces sculpturales. Les murs faisaient à peu près cinq mètres de hauteur afin de montrer la magnificence des lieux. Les fenêtres parcouraient presque tout le mur ce qui offrait un très grand éclairage naturel. De flamboyants chandeliers en cristal éclairaient la pièce avec de multiples bougies. Les serviteurs s'affairaient à les monter et descendre afin de changer les bougies trop usées. Elenwë était assise sur un colossal siège dominant presque toute la salle de son estrade. Devant elle, une très longue table de marbre parcourait presque l'entièreté de la pièce, elle devait peser des tonnes. La table n'était destinée qu'à la jeune femme, personne n'était assez bien pour lui tenir compagnie. Tous ses caprices culinaires, envies soudaines ou saugrenues, de changement d'idées au dernier moment, étaient satisfaits. Une multitude de serviteurs s'affairaient à combler les exigences particulières de cette dame. Il fallait toujours apporter une solution à la moindre exigence, peu importait comment.

C'était un moment très plaisant, une sorte d'ivresse de bonheur et de contentement. Elenwë se voyait fort bien finir par vivre comme cela, loin de tous les problèmes actuels. Elle saurait parfaitement s'adapter à la vie de château et de luxe. Plus de travail, plus d'efforts, plus de professeurs, elle n'avait plus besoin de se construire mentalement comme physiquement. Elle avait seulement besoin de vivre comme elle l'entendait.

Soudain, une grande chape noire recouvrit entièrement la vision féerique du merveilleux rêve. On n'y voyait plus rien du tout, on ne distinguait plus aucun son, ni repère, ni sensation. Elenwë se retrouva alors seule assise sur son magnifique fauteuil comme si c'était un trône. Elle était un peu déboussolée de ce changement brutal. Elle et son fauteuil se retrouvaient seuls dans l'obscurité la plus totale, la situation devenait ridicule. Elle avait quitté ses beaux vêtements de riche baronne comme par magie, pour se retrouver avec ses vêtements de tous les jours. Elle se voyait ainsi telle qu'elle était le jour précédent.

C'était une situation oppressante, difficilement supportable pour la jeune demoiselle qu'elle était. Elle se sentait comme enfermée dans une glauque prison obscure. Bien qu'elle se trouvât au beau milieu d'un rêve, Elenwë sentit poindre son côté claustrophobe revenir au galop. Elle détestait ce genre de situation. La jeune rouquine se leva prestement de son trône afin d'explorer les alentours. Elle espérait trouver quelque chose, n'importe quoi.

Immédiatement après s'être levée, l'unique repère dont elle disait disparu alors complètement. Il n'y avait donc maintenant absolument plus rien autour d'elle, comme si elle se trouvait dans une partie du monde oubliée des dieux. Elle avait de plus en plus peur devenant comme terrifiée. Son cœur battait rapidement, elle se pinça les lèvres comme pour retenir pleures et larmes. Cette petite fille elfe savait qu'elle se trouvait dans un rêve, quelle sensation étrange que d'être prisonnier de son propre esprit. Elle voulait hurler, déchirer ce voile noir afin de se réveiller. Mais tout cela était impossible, elle était comme embourbée dans les marais et les méandres de son cerveau complexe. Elle se retrouvait alors totalement piégée, elle ne contrôlait pas du tout ce qui lui arrivait.

Partout où elle pouvait aller, tout était plat, morne et noir. Il était impossible de sentir le moindre relief ou une sensation quelconque. Elenwë allait complètement paniquer de la situation lorsqu'elle entendit une voix lui parler. Il était impossible de savoir d'où elle venait même en regardant dans tous les sens. La voix était étrangement familière, comme si la jeune rouquine la connaissait parfaitement. Elle réfléchissait où elle avait déjà bien pu l'entendre, avant de finalement réaliser que c'était la sienne. La voix était simplement plus grave, plus sombre, comme emprise par les ténèbres qui l'entouraient complètement à ce moment-là. On aurait dit que ce lieu pouvait en plus de corrompre les âmes, affecter jusqu'au son que l'on pouvait distinguer. Le rythme était lent à en être dérangeant, presque acide, irritant les personnes les plus patientes. Pour la jeune rouquine qui était très énergique, pressée et curieuse, c'était comme une douce torture.

"N'en as-tu pas assez de cette situation ? Qu'est-ce que tu attends à la fin ? Mais réveilles toi donc ! Il va bien falloir que tu ouvres les yeux, regarde donc ta situation actuelle. "

Elenwë était en premier lieu déjà fortement surprise, c'était comme si elle discutait avec elle-même. Était-ce une forme de conscience qui lui parlait ? Un sursaut d'orgueil qui hurlait de faire quelque chose ? Ou était-ce quelqu'un d'autre ? Espérant ne pas devenir folle, la jeune demoiselle elfe commença à répondre à cette voix entre intriguée et craintive, mais terriblement curieuse.

" De quoi parlez-vous exactement ? "

Elenwë sentit qu'elle avait un parfait contrôle sur ce qu'elle pouvait dire, elle n'était en aucun cas dirigée par son fantasme nocturne. Dans son rêve, elle était totalement vulnérable. Elle était perdue, elle n'arrivait pas à réfléchir comme elle l'aurait fait dans la vie réelle. Tout allait trop vite, elle subissait tout de même les événements qui lui arrivaient dans ce rêve. La voix reprit alors sur le même ton, bien décidée à expliquer sa présence à la jeune adolescente.

"Ils t'utilisent .... Tu es en prison. C'est juste que les murs ne sont pas visibles, tu risques de les découvrir que trop tard. Tu es manipulée comme une jolie petite poupée efficace."

Soudainement, le voile noir qui recouvrait tout se déchira en morceaux pendant un court instant. Le but était d'argumenter en image ce que cette voix inconnue voulait exprimer. On y voyait Elenwë comme un jouet de bois manipulé par une main géante surpuissante, dominatrice et translucide. Elle déplaça alors cette petite fille de bois dans tous les sens, la faisant marcher, sauter, tomber et se relever. Rien n'avait de l'importance, elle n'était qu'un jouet de bois informe. Cette main lui faisait vivre de formidables aventures, mais Elenwë n'avait aucun contrôle sur celles-ci.

" Tu es enfermée dans un piège qui se referme lentement et inexorablement sur toi. "

De la même façon que précédemment, Elenwë se voyait elle-même courir dans tous les sens à grande vitesse entre l'école, le nobélium et la ville de Kendra Kâr. Elle voudrait aller plus loin, découvrir plus de choses, aller voir cette jolie petite prairie, mais une sorte de champs de force magique l'en empêchait. Ce n'était pas agressif, comme si c'était pour une bonne cause. Il ne fallait juste pas s'éloigner des limites imposées par une personne inconnue. Les règles y étaient imposées, malgré le fait que l'on ne les lui avait jamais dictés.
Puis tout d'un coup tous les murs devinrent alors visibles pour la jeune demoiselle de part et d'autre de l'école jusqu'au nobélium. Ils se recouvraient lentement d'une couleur acier. La jeune fille était tout à fait consciente d'être dans une vision hypothétique. Les murs très lentement se refermaient sur elle, comme le ferait un piège à ours sur sa proie. Cette vision était terrifiante et détestable pour la jeune demoiselle noble. Elle détourna l'espace d'un instant les yeux.

"Tu n'as plus aucun choix ni décision sur ta vie. Réfléchis, regarde bien, ouvre les yeux bon sang ! Ils t'entraînent à devenir de plus en plus forte, à développer un peu ton potentiel. Pourquoi crois-tu qu'ils font tout cela ? Pour le plaisir ?

Évidemment que non ! Tout ce qui les intéressent c'est de t'envoyer faire leurs sales boulots. ce qu'ils ne veulent pas faire, tout ce qui est gênant et fastidieux. Tu l'as bien vu de toi-même quelle sorte de personne se trouve dans cet institut. Elles sont toutes si gentilles, si aimables, si niaises. Tu es un diamant brut au beau milieu d'un filon de cilice. "


Afin d'appuyer ses dires, la voix montra une vision peu idyllique et enfantine du conseil de l'équilibrium. Elenwë se retrouva alors dans une immense pièce sombre et terrifiante, elle ne semblait n'avoir presque aucune fin. Il y avait devant elle une énorme table qui se déformait comme à l'infinie, grandissante et occupant tout l'espace. Des chandeliers éclairant peu s'accrochaient sur la table par miracle avec de puissantes serres d'aigle. On pouvait deviner trois personnages gigantesques qui se cachaient dans les ténèbres de la pièce.

On distinguait d'eux que leurs ombres inquiétantes envahissant les murs et le plafond derrière eux. Ils avaient des sourires machiavéliques aux lèvres avec des dents de requin acérées. Ils semblaient en tout cas bien s'amuser vu leurs rires. Ils décidaient du destin de chaque personne qui passait devant eux sous forme de carte. À chaque cas, trois grandes cartes étaient disposées devant le trio, une symbolisait la vie, une autre la mort et la dernière la mansuétude. Presque à chaque fois dans de grands éclats de rire, ces trois personnages aux longs doigts cadavériques prolongés de griffes pourrissantes pointaient la carte de la mort.

Immédiatement après, Elenwë pouvait se voir être comme une pauvre, pitoyable et esclave petite fille. Elle avait la tête baissée de honte due à cette faiblesse. Elle traînait des pieds, mais elle devait obéir. Elle devait aller exterminer dans les flammes la proie que l'on lui avait désignée.

Un peu vexée, la jeune adolescente reprit la parole en croisant les bras. Cette vision était tout bonnement ridicule, elle ne pouvait pas croire une chose pareille.

"Ils ? vous ne parlez tout de même pas de l'Equilibrium tout de même ? Ils ne sont pas comme cela ! Ils sont bons et gentils avec moi .... peut-être même trop, mais bon peu importe. Ils ne sont pas comme vous les décrivez ! "

Elenwë se raccrochait au peu qu'elle avait en tête pour répondre à cette voix après toutes ces graves accusations. Ce n'était pas son conscient qui parlait dans les rêves, mais bien son inconscient. Il était plus vulnérable, plus influençable, plus malléable et beaucoup plus accessible. Qui écouterait un pareil discours une fois réveillé ? Personne assurément. Puis la voix reprit, peu surprise ou inquiète de ce que venait de dire la jeune rouquine. À croire que cette voix s'y était déjà préparée.

"A oui vraiment ? Ils se fichent complètement de toi. Ils te manipulent sans aucune espèce d'hésitation pour leur propre intérêt. Ils jouent sur ta corde sensible, là où tu es le plus vulnérable. La plupart ne sont que des humains, comment peux-tu leur faire confiance ? Tu n'es qu'un jouet entre leurs mains ..."

Des images symboliques firent leur apparition immédiatement après les dires de la voix. Elles entouraient la jeune rouquine, comme si elle se retrouvait dans un siphon d'icônes de sa mémoire s'allongeant jusqu'à l'infinie et au-delà. Tout semblait s'imbriquer comme si chaque moment de son passé était lié entre eux.

Puis au sommet de cette vision, on devinait la directrice Farah beaucoup plus machiavélique que d'habitude. Elenwë pouvait découvrir qu'il y avait sur chaque membre de son corps une fine cordelette. Elle venait de remarquer seulement maintenant. En les suivant, la jeune demoiselle voyait la directrice de son école jouer comme une marionnettiste avec son corps. Elle la dominait complètement de sa hauteur démentielle. Farah bavait légèrement comme une bête enragée. Elle avait les yeux rouges comme un être surnaturel, des cornes de bouc sur la tête partant en arrière et offrait un rire amusé des plus irritants. Elenwë sentit alors qu'elle ne maîtrisait plus aucun de ses mouvements pendant un bref instant. Ils étaient alors dictés par la croix en bois où était reliée chaque fine cordelette.

Puis tout redevint noir encore une fois. La jeune rouquine était à nouveau dans ce vide inquiétant. Elle était essoufflée comme épuisée par cet exercice sportif irréel. Elle n'eut pas réellement le temps de réfléchir à tout ce qui venait d'être dit que la voix reprit sa démonstration littérale.

"Ils peuvent lire en toi comme dans un livre ouvert. Pour eux, tu es si facile à commander comme un mignon petit soldat de plomb. Ils doivent bien en rire entre eux d'ailleurs.
Il est très facile de savoir comment t'appâter. Il suffit de parler de puissance, de défis et tu accours ! Comment peut-on être autant de mauvaise foi avec toi ..."


Peu de temps après, Elenwë se revoyait sur le terrain d'entraînement du nobélium pendant l'apprentissage de la boule de feu. Elle avait une vision du dessus. On pouvait imaginer que les dieux voyaient toujours ainsi d'une manière détachée.

Cette fois-ci, James avait derrière lui une sorte d'ombre avec un grand sourire moqueur. Comme si grâce à cette vision, elle venait de gagner le pouvoir de lire les sentiments cachés des gens. Le mental ainsi révélé de son professeur shaakt faisait des signes de main à Elenwë de venir. Puis James lui dit d'une manière légèrement plus sarcastique qu'avant, qu'elle n'allait certainement pas toucher les arbres derrière lui.

Immédiatement après, elle se revoyait s'énerver de toutes ses forces envers son professeur. Un défi avait été lancé et elle ferait tout pour le gagner. Cette petite fille donna tout ce qu'elle avait pour réussir ce dangereux exercice. Puis alors, elle s'évanouit à cause de tous ses efforts. La vision commença lentement mais sûrement à se refermer sur cette idiote de petite fille. Nathanael et James riaient de bon cœur devant cette enfant si manipulable qu'elle s'était évanouie devant eux. Ils dirent alors tout en étant très amusés qu'elle était bien stupide, mais malgré tout sera utile pour le futur.

Elenwë n'aimait bien évidemment pas du tout ce qu'elle voyait actuellement. Elle détourna les yeux une seconde fois, alors que tout replongeait dans l'obscurité. Le problème ne venait pas du fait de voir Nathanael se gausser d'elle, mais plutôt de voir James le faire également.

La voix s'éloignait petit à petit d'elle. Elle était à genoux sur le sol, les larmes lui montaient au nez pointant sur les abords de ses yeux rougis. Elle garda tout de même le contrôle dans le rêve. C'était tout bonnement étrange, elle se demanda comment elle pouvait ressentir de tels sentiments dans un songe. Était-ce possible de pleurer en vrai pour un rêve ?
La jeune rouquine ne voulait pas que tout cela se termine ainsi, elle se leva prestement pour suivre la voix.

" Attendez ! ne partez pas ! Je veux en savoir plus ! Continuez ! "

C'était comme si la voix s'y attendait, elle avait sans doute bien étudié la jeune noble elfique ou elle la connaissait par cœur. La voix l'attendit avant de poursuivre. On pouvait imaginer un sourire dans la voix lorsqu'elle répondit sans aucune forme d'hésitation à Elenwë.

"Alors ouvre donc cette porte, car c'est ton choix seul qui déterminera la suite des événements. Je ne te force en rien, tu peux très bien aller te rendormir et aller retrouver le petit lapin blanc dans tes mignons songes d'enfant. "

Apparut alors une porte d'intérieur des plus classiques avec une poignée de métal. Elle sentait très clairement que la voix était derrière, un sentiment puissant, comme un appel du plus profond de ses chaires. Elle leva sa main, hésitante un bref instant en fixant la poignée. Elle était dans un rêve, cela n'avait donc pas nécessairement une grande incidence, elle ne risquait rien après tout. Elle ouvrit alors la porte avec une grande force la laissant claquer contre le mur. Son cœur battait rapidement, elle était entre les sentiments de peur et d'une curiosité maladive.

Elenwë arriva alors à nouveau dans un grand espace de noir profond, elle n'avait plus du tout aucun repère. Elle commençait cependant à s'habituer au traitement de choc que lui faisait subir la voix. La porte derrière elle avait disparu comme par enchantement une fois s'être refermée.

" Comme tu l'as dit, ils sont gentils, amicaux, le cœur sur la main. Leur école est gratuite, ils ne veulent que le bien de tous pour le meilleur des mondes. Il faut arrêter de croire aux contes de fées ma petite Elenwë. Tu sais très bien que n'importe quelle structure de cette taille ne s'est pas faite sans argent. Cette manne financière ne poussant pas aux arbres fruitiers, ils ont nécessairement de grandes rentrées d'argent ailleurs. Ils ont une très bonne réputation, sinon les parents n'enverraient pas leurs charmants bambins entre leurs quatre murs, ni les gouvernements d'ailleurs. Tu as été malgré toi piégé dans un engrenage parfaitement huilé. Je vais tâcher de t'aider à en sortir ... "

Tout débutait en haut d'une horloge géante en or massif avec un arbre qui brûlait sans discontinuer. Elenwë était attachée au niveau des pieds à l'aide d'une grande pièce en métal noir, qui était entraînée lentement dans de multiples engrenages. Elle ne pouvait donc pas du tout contrôler ses mouvements. La jeune demoiselle Filaïraëne suivait alors la course folle du temps, qui était actionnée par deux pantins mécaniques représentant la reine de Cuilnen et Farah la directrice.
La voix reprit rapidement gardant toujours un ton sinistre.

" Ils vont te préparer lentement à faire leurs sales boulots. Ils voudront te faire faire tout ce qu'ils ne peuvent pas reconnaître officiellement. Au pire, si tu te fais coincer ... ils n'auront qu'à dire que tu n'es qu'une folle assoiffée de sangs et de violences. Qu'ils n'aient pas pu te refréner, que tu étais partie de toi-même et que tu l'as fait. Ils t'abandonneront à la moindre occasion. James lui-même te la dit, il suivra n'importe quel ordre de la directrice, donc du conseil. "

Elenwë se retourna alors vers de nouvelles images qui apparaissaient soudainement. Ce que disait cette voix n'était pas totalement faux, il y avait du vrai la dedans. Et si elle avait raison ? Et si tout ce qu'elle avait pu vivre depuis peu n'était qu'un piège ?

La jeune rouquine pouvait voir parfaitement bien les acteurs principaux de l'école et de la guilde s'asseoir autour d'une table. Des gardes haut en couleur de Kendra Karr se trouvaient devant eux. C'était donc une visite officielle pour avoir un éclaircissement sur les récents événements hypothétiques. Sans aucune hésitation et avec un verbe impeccable, la directrice Farah expliqua, sous les approbations des autres qui se contentaient de hocher la tête docilement, qu'Elenwë était partie folle de rage vers la ville. Ils avaient été incapables de la retenir, qu'elle les avait donc tous tués seule et sans leurs approbations.

La jeune demoiselle elfe pressa une main sur sa bouche, elle n'en revenait pas du tout de cette vision possible du futur. Elle n'était que dans un rêve, mais en y réfléchissant rapidement et selon le peu qu'elle en connaissait, la jeune rouquine se dit que tout cela était de l'ordre du possible finalement. Elle avait tout de même un doute, elle voulait s'accrocher à la moindre excuse qui lui permettrait de garder un repère.

" James ne ferait jamais une chose pareil ! il ... il ..."

" t'aime ? Soyons sérieux ..."

Pendant que cette voix parlait, elle se déplaçait vers la droite lentement. Elenwë la suivait désespérément comme un papillon cherchant de la lumière. Elle voulait en savoir davantage, encore plus, elle ne pouvait pas la laisser partir ainsi.

C'était comme si la jeune rouquine connaissait cette voix sans la reconnaître, c'était très troublant. Elle n'arrivait pas à remettre un visage à cette voix, cela l'intriguait encore plus. Une chose était certaine, cela ressemblait à sa propre voix, mais ce n'était pas la sienne. Elle ne pourrait jamais parler ainsi, ce n'était pas elle ce genre de discours.

" Nous parlons bien d'un shaakt actuellement ? Ce n'est pas moi qui vais te donner un cours sur eux n'est-ce pas ? Tu les connais beaucoup mieux que moi, tu sais comment ils sont sournois. Ils seraient capables de te planter une dague dans le dos à la moindre occasion ou à un moment de faiblesse de ta part. Tu ne peux pas faire leur confiance totalement, ils n'agissent que par intérêt."

Elenwë vit alors sous ses yeux une image des plus déplaisantes. Elle se voyait marcher avec un grand sourire, sûr d'elle-même comme à son accoutumer. Un peu derrière, elle pouvait apercevoir également James un papier à la main. On pouvait très clairement lire qu'il s'agissait d'une lettre de mission de la part de Farah, elle lui intimait de tuer sa bien-aimée élève sans autre explication.
Il avait alors un air très sérieux, froid, aucune hésitation dans son regard. C'était la même façon qu'il avait regardée la jeune demoiselle dans sa chambre. James prit alors en main une longue dague shaakt magnifiquement travaillée d'un métal noir avec des motifs de couleur violette. En profitant d'un moment de faiblesse, la jeune rouquine lui avait malheureusement tourné le dos. Il n'hésita pas une seule seconde se sachant plus faible que cette formidable magicienne,. Il poignarda la fort surprise Elenwë de part en part. Elle glissa ses mains autour de la pointe qui dépassait de son cœur de l'autre côté, la mort fut rapide et sans trop de douleur. Comme c'était délicat de sa part ! Elle se vit perdre les couleurs de la vie avant que la voix ne reprît sa marche funèbre.

" Ils sont manipulateurs. Afin d'arriver à leurs fins, ils sont capables de mentir et jouer avec tes sentiments. C'est un jeu pour eux, c'est leur façon de survivre dans leur monde barbare."

Pendant les paroles de cette voix, elle entendit à nouveau une phrase de James qui lui disait qu'il tenait énormément à elle. Mais elle sentit que quelque chose sonnait faux, quelque chose n'allait plus dans cette phrase qui l'avait enchantée auparavant.
Elenwë vit ensuite comment James s'était énervé dans sa chambre, la plaquant contre la porte sans aucune espèce de respect. Elle n'avait pas trop eu le temps d'y réfléchir, la suite de la journée s'était enchaînée si hâtivement. Mais s'il l'avait voulu, elle serait morte à ce moment-là. Elle n'avait pas même eu le cœur de se défendre, complètement paralysée par ce qui lui arrivait. Une pauvre petite gamine innocente perdue dans un monde cruel et impitoyable.

" As-tu nécessairement besoin d'un exemple ? Je pense que tu es bien trop intelligente pour cela, non ? Comment quelqu'un comme lui a osé porter la main sur toi ?! Te traiter comme une moins que rien. Quelqu'un qui aurait des sentiments à ton égard aurait réagi autrement. As-tu déjà vu père et mère se violenter ? Réfléchi bien Elenwë ...

James est l'esclave de la directrice, elle en fera tout ce qu'elle désire de lui. Il suivra le moindre de ses ordres, le plus amusant c'est qu'il te la dit lui-même. Il accuse sa propre faiblesse, son propre état. Il essaie de te prévenir qu'il ne peut rien du tout pour toi.

Est-ce faux ce que je dis ? "


Elenwë regarda alors dans la direction hypothétique de la voix, afin de lui répondre. Elle était totalement chamboulée, une cruelle vérité lui était imposée devant le visage et elle n'arrivait plus à trouver quelque chose à y redire. Tout ce dont elle était témoin actuellement était du domaine du plausible, mais elle conservait des doutes.

Un escalier apparut alors au bout de quelques mètres devant elle, il était massif et en colimaçon. Sans trop y réfléchir, Elenwë suivit la voix descendant à l'étage d'en dessous sans hésiter. Elle était bien trop préoccupée à digérer tout ce qu'elle était en train d'entendre pour réfléchir à sa propre situation dans ce rêve. Elle devait répondre, avec une main sur le front Elenwë reprit la parole d'une voix enraillée par le chagrin et le doute.

" Non ... tout ce que tu as dit est juste ... Mais en quoi pourrais-tu faire mieux ? Comment pourrais-tu donc m'aider ? Tu dis beaucoup de choses qui vont mal, mais où sont tes solutions ? C'est facile de dépeindre un tel tableau, mais cela ne suffit pas."

Elenwë hésitait vraiment sur la façon de penser de cette voix. Elle en émettait des doutes, à quoi tout ceci menait-il à la fin ? Pourquoi me dire tout cela ? Et qui était donc cette voix ? À quoi cela lui servait-il de me dire tout cela ?

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 Sujet du message: Re: Faculté de Magie (Guilde Equilibrium)
MessagePosté: Mar 18 Juin 2013 17:13 
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La voix reprit alors ses propos légèrement plus rapides et enjoués, elle semblait véritablement être certaine qu'elle avait la meilleure solution.

"Ils limiteront ta puissance afin que tu ne leur échappes jamais. Déjà aujourd'hui ils ont peur de toi, même James te la dit quelque part. À la vitesse où tu augmentes en force, très rapidement ils n'auront plus aucun contrôle sur toi. Ils n'auront plus aucun moyen de pression. Nathanael ne pourra plus au bout d'un temps te lancer de simples jets d'eau pour te calmer, tu seras beaucoup trop forte pour cela. "

Afin d'étayer ses propos, la voix matérialisa une vision futuriste d'Elenwë, la même que dans le rêve qu'elle avait fait précédemment. La jeune rouquine se trouvait être dans une belle plaine avec de petites fleurs blanches un peu partout, l'herbe y était bien verte. Il était certain que de récentes pluies étaient tombées dans ce pays apparemment accueillant. Il y avait une vingtaine d'hommes en armes et en armures face à la belle femme. Une belle forêt était derrière les soldats qui pointaient leurs armes vers la surpuissante magicienne. À droite et à gauche d'Elenwë se trouvaient Nathanael et Farah, davantage en retrait d'ailleurs. Ils ne semblaient pas vouloir intervenir, ou plutôt ils savaient que c'était inutile.
La belle et plantureuse rousse souriait largement, elle ne semblait n'avoir aucune crainte. Comme à son habitude elle était certaine de la fin du combat, et surtout un bel affrontement comme celui-là lui faisait plaisir et devenait rare. La jeune femme leva ses bras en l'air en commençant à se concentrer sur son prochain sort, ou plutôt ses prochains sorts. Dans la main principale, elle préparait le sort maintenant très classique de la boule de feu. Autour de son magnifique et reluisant gant de combat personnel qui avait bien grandi, une sphère de feu se déployait à vitesse grand V. Dans son autre main, la splendide magicienne s'acharnait à créer un champ de flamme instable, il palpitait réellement dans sa main bien ferme.
Cette Elenwë se laissa griser par son idée et sa démonstration de puissance. Elle offrait à tous un large sourire de contentement. Elle serrait ses dents fortement pour se retenir de déjà lancer le sort à seulement la moitié de sa puissance possible. De légers grondements s'échappèrent de ses fines lèvres dans sa concentration.
Une puissante aura de flamme comme une tornade d'énergie, naquit autour de la belle magicienne. L'aura était rougeoyante bardée de multiples éclaires de feu qui voltigeaient autour d'Elenwë. Elle était si puissante qu'elle provoquait même de puissants vents.
Nathanael et Farah reculèrent alors en se protégeant le visage par réflexe, pas même eux étaient assez puissants pour elle. Les soldats se lancèrent alors à l'assaut du monstre d'énergie qui leur faisait face, mais il était déjà bien trop tard. Elenwë unit alors ses deux mains fusionnant par conséquent la boule de feu et le champ d'énergie instable. Cela produisit alors une sorte de cacophonies et de méandres de magie, qui fila alors vers ses proies à toute vitesse. Un bruit sourd fut le résultat de l'envoi du méli-mélo de sortilèges, lorsque la boule de feu renforcé percuta directement le groupe d'adversaire. S'ensuivit alors une puissante explosion à l'impact et dans la seconde qui suivit une plus grande encore qui les balayât tous comme des fétus de paille. Les soldats hurlaient de douleur, certains étaient déjà défigurés par la boule de feu. Ils se tordaient comme de petits vermisseaux dans le champ de flamme qui se déploya à l'impact de la boule de feu. Aucun ne put alors sortir des flammes dévorantes sous le regard enjoué d'Elenwë, mais terrifiés de Nathanael et Farah.

Tout redevint noir alors autour de l'adolescente elfe, elle trouvait ces images des plus intéressantes. Elle appréciait d'autant plus d'avoir vu la tête de Nathanael et de Farah si déformée à cause d'elle.
À peine avoir eu le temps de commencer à profiter des images précédentes, que la voix reprit sa démonstration magistrale. Elle ne voulait pas laisser le temps à Elenwë de trop s'attarder sur les détails.

"Ils essayeront alors de te contrôler par de faux sentiments, ils n'auront plus que cela. Ne t'y laisse pas berner ... tu es bien trop intelligente pour cela, Elenwë. "

Soudainement, la jeune demoiselle se vit assise sur une chaise des plus classiques. Elle était toute rouge et gênée. Agenouillé devant elle à ses pieds se trouvait James qui lui tenait la main délicatement. Il la regardait de ses profonds yeux brûlant et déstabilisant, un regard amoureux. On remarquait facilement que cette Elenwë se laissait totalement mystifier par ce subterfuge. Son professeur ne faisait que lui dire des mots doux encore et encore dans sa chambre. Elle la reconnut facilement. La jeune rouquine fut malgré tout jalouse de cette autre Elenwë, elle ne put se retenir d'une petite moue désapprobatrice.
Elenwë hocha la tête, comprenant bien rapidement où voulait en venir cette voix. C'était également une nouvelle fois du domaine du possible, même si elle détesterait découvrir que toutes ses simagrées n'étaient que tournées dans ce but.

"Depuis que tu es arrivée dans cette école, tu n'as été qu'en prison finalement, tu n'as jamais eu aucune liberté. Ne pense pas le contraire, as-tu ne serais-ce qu'une seule fois eut un quelconque choix ? Ouvres donc les yeux Elenwë ! Ils choisissent même pour toi les sorts que tu as le droit d'apprendre ! "

Elenwë n'osait même pas regarder dans la direction de cette voix sans corps, comme si elle espérait que cette voix ne surprenne pas son regard. La jeune rouquine ne savait pas trop pourquoi d'ailleurs. Avait-elle une certaine honte de son état ? Au fond d'elle-même le savait-elle déjà ? Et si c'était comme sa conscience qu'il lui parlait ?
La jeune rouquine ne trouvait pas les mots pour argumenter contre cette implacable démonstration. C'était comme si cette voix la connaissait par cœur dans les moindres détails. La jeune demoiselle Filaïraëne était tourmentée, perdue. Elle agrippa son bras meurtrit depuis sa naissance avec son autre main, comme pour se protéger d'une quelconque menace. Ses yeux tremblaient, elle cherchait des réponses qu'elle n'avait jamais trouvées dans le véritable monde. Elle ne pouvait pas rester dans ce flou artistique, elle voulait des réponses. La jeune rouquine devait tout savoir, peut-être que cette voix allait finalement l'aider ?
La voix quant à elle reprit sa démonstration à la force de ses arguments. Cette fois-ci, la voix allait faire une proposition des plus alléchantes pour une jeune adolescente telle qu'Elenwë.

"Moi ... Je t'offre la puissance absolue ! Je t'offre la liberté totale ! Personne ne te donnera des ordres, tu apprendras à en donner au contraire ! Tu n'auras aucune limite avec moi ! Tu pourras faire tout ce qu'il te chante ! Personne ne se moquera de toi Elenwë. Il est temps de prendre de force et par ton seul choix la véritable place que tu mérites ! "

À ce moment-là, la jeune rouquine releva sa tête dans la direction de la voix. Dans tout ce marasme d'idées contraires qui fusaient dans tous les sens. Était-ce la vérité ou pas ? Qui devait-elle croire ? Était-ce un simple rêve ? Sans doute que non, c'était bien trop profond pour cela. Il y avait des réflexions qui ne venaient certainement pas d'elle. Elle ne pouvait pas non plus échanger avec des contradicteurs de cette voix. Impossible d'avoir des avis contraires et ainsi peser le pour et le contre. Cependant, Elenwë entendit enfin une solution, quelque chose de net et de précis. Ce qu'elle venait d'entendre était quelque chose qui lui plaisait fortement, un certain charme qui fonctionnait fort bien avec la jeune demoiselle elfe.
Petit à petit, cette idée faisait son chemin de son inconscient. Car oui à ce moment-là dans ce rêve, cette voix parlait directement à son inconscient. Son conscient se laissait bercer dans ce rêve, se laissant nourrir par ce qu'il vivait.

Une vérité

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 Sujet du message: Re: Faculté de Magie (Guilde Equilibrium)
MessagePosté: Mar 18 Juin 2013 17:15 
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Une fois descendu en bas de cet escalier qui était le fruit de son rêve, il disparut complètement sans crier gare. Elenwë perdit à nouveau le seul repère géographique dont elle disposait. Elle se retourna pendant un bref instant vers le vide, un peu inquiète. Elle était toujours dans un rêve, elle le savait fort bien. Que pouvait-on donc craindre d'un rêve ? Ce n'était qu'un fantasme de l'esprit pour l'occuper pendant un repos bien mérité. Elle ne craignait donc absolument rien. Au petit matin, elle allait se réveiller et rire de cet étrange songe. Elle en était persuadée et s'accrochait à cette idée afin de ne pas perdre pied. Ce rêve était en tout cas très réaliste, très cru. Elle sentait que quelque part, il ne venait pas d'elle directement.
Dans un sursaut d'éveil de sa volonté, Elenwë plissa les yeux en posant une question à la voix. Elle devait reprendre le contrôle de la discussion. Ce n'était pas du tout elle de se laisser mener par le bout du nez ainsi. Quelles que soient les bonnes volontés de la voix.

" Et comment puis-je vous faire confiance ? Et qui êtes-vous ? Montrez-vous lâche ! Une voix ne me suffira pas pour me convaincre ! Daignez au moins vous montrer vous qui êtes si sûr de ce que vous dites !

Et puis nous sommes dans un rêve ! Un simple rêve d'enfant ! Vous n'existez pas ! vous n'êtes rien ! Alors laissez-moi tranquille vous entendez ! Partez ! Je veux me réveiller !!! "


Elenwë pensait avoir déstabilisé cette voix prétentieuse avec ses arguments. Pour preuve pendant de longues et interminables secondes, elle était toujours dans le noir complet sans entendre aucun son. La jeune rouquine regarda partout comme si elle pouvait espérer voir un son, mais rien ne se produisit. Elle commença à jubiler, elle se dit qu'elle allait enfin pouvoir se réveiller, qu'elle avait vaincu ses propres doutes et la voix en même temps.
Ce ne fut qu'après une minute qui lui semblait durer une éternité, que la jeune adolescente put entendre à nouveau la voix. Elle avait repris son ton sombre, déterminé, lent et écrasant. Il n'y avait aucune hésitation dans ses propos. Elenwë déchanta très rapidement, la voix était très loin d'être vaincue.

"On se connaît depuis toujours ma petite Elenwë ... C'est que tu ne te rappelles déjà plus de moi, tu devrais en avoir honte ... Mais ne t'en fais pas, je vais te rafraîchir la mémoire ... Tout ce que tu auras à faire, ce sera de me suivre. Je ne te force en rien, ce sera uniquement ton choix seul qui déterminera ton destin... "

Elenwë suivit alors la voix, qui marchait lentement entre chaque phrase. C'était comme de la torture pour la jeune demoiselle elfe. Elle qui était si curieuse de tout, si énergique. Apparut devant-elle une porte à double battant qu'elle connaissait fort bien. C'était une porte principalement en bois et en fer forgé pour maintenir des vitres en place donnant vers l'extérieur. Il ne pouvait avoir de doute là-dessus, c'était la porte d'entrée de la faculté de l'Equilibrium. Pourquoi voir ceci là et maintenant ? Était-ce pour lui faire comprendre qu'elle devait faire un choix crucial afin de déterminer son futur ? Il était certain que si Elenwë voulait suivre cette voix, l'Equilibrium était nécessairement de trop.
Derrière la porte, on pouvait voir facilement la grande cour où la jeune rouquine était arrivée il y a quelque temps. Il pleuvait à grandes gouttes, la nuit était d'autant plus noire et profonde. Le ciel était strié d'éclairs, qui parcouraient toute la plaine de Kendra Kâr à une vitesse vertigineuse. Sa puissance était telle que parfois, on voyait comme en plein jour pendant quelques secondes, c'était fort impressionnant. Elenwë n'avait jamais eu réellement peur du noir ou de la foudre, elle trouvait cela au contraire si joli.
La jeune noble demoiselle posa machinalement sa main sur la poignée de la porte. Puis après avoir reçu la foudre juste devant la porte, qui fit plisser les yeux à la jeune elfe un peu aveuglée, un reflet clairement visible apparut dans la vitre de la porte.

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C'était une magnifique jeune adolescente qui devait avoir le même âge qu'Elenwë. Elle avait le regard si doux et tendre, elle avait les yeux bleus profond comme la mer. Sa peau avait le teint de la majorité des elfes blanc, c'est-à-dire très clairs. La jeune rouquine ne pouvait la toucher, mais elle devinait sa peau très douce et laiteuse. De longs et interminables cheveux blonds dansaient sur les frêles épaules de la jeune elfe, puis descendant dans son dos jusqu'à au niveau des fesses. L'elfe en face d'Elenwë était habillée de très riche et noble façon. Ses vêtements étaient d'un tissu très rare et cher. Ils étaient comme neuf, d'une coupe très étudiée afin d'être pratique et raffinée. Elle portait un livre dans une main le long de son corps, la jeune rouquine avait le même avec elle, c'était un ensemble de contes. Elle me regarde droit dans les yeux avec une expression si forte, comme si son regard voulait dire quelque chose.
Elenwë sans trop y réfléchir posa la main sur la vitre en direction de cette jeune fille elfe, elle lui ressemblait à s'y méprendre. Le reflet glissa sa main de l'autre côté de la vitre à la même hauteur que celle d'Elenwë. Elles avaient exactement la même taille, le même format.
La jeune rouquine était totalement perdue, elle ne savait pas trop quoi en penser. Elle n'arrivait pas à formuler une phrase sensée. Elle se perdait dans le flot de questions qui lui traversait l'esprit sans pouvoir en choisir une seule. Toutes les hésitations et les méfiances d'Elenwë venaient de s'envoler comme un vol de perdrix, complètement obsédée par cette elfe qui lui faisait face.

"Co.... comment .... mais ... qui ... Je ... "

" Je t'offre la possibilité de me rejoindre là maintenant, tout de suite, immédiatement ! Si cela ne te plaît pas alors c'est très facile, tu n'auras qu'à faire demi-tour. Réfléchis bien ....

À nous deux ensemble côte à côte, nous pourrons tout réussir ! Plus rien ne pourra nous résister ! Nous serons les impératrices de ce monde, un simple titre de reine est encore bien trop faible pour nous deux. "


Les yeux d'Elenwë étaient complètement perdus dans ceux de ce reflet. Elle n'arrivait pas à réaliser ce qui lui arrivait. Le nom de cette jeune fille ne lui revenait pas, pourtant il lui brûlait les lèvres comme si elle avait avalé un charbon ardent. On aurait dit une douleur lancinante qu'elle avait amplement méritée. Elle pressait davantage sa main contre la vitre de la porte d'entrée de l'Equilibrium, comme si elle voulait rejoindre ce reflet dans sa réalité, mais rien ne se produisit. En réponse, le reflet lui souriait avec une immense et véritable tendresse.
La voix reprit alors en laissant encore un court instant Elenwë dans la tourmente.

"Si tu veux tout savoir sur nous, rejoins-moi maintenant ... Part donc de cet endroit que tu détestes, c'est le moment de le réprouver. Réalise donc tous tes rêves avec moi. Ne te laisse pas manipuler, par personne ! Il est encore temps, viens ....

Ma sœur jumelle ... "
.

Elenwë écarquilla les yeux à cette révélation, elle était totalement bouleversée. Elle aurait pu croire que ce n'était qu'un piège de son esprit ou de cette voix, mais au plus profond d'elle-même, elle savait que ce n'était que la simple et pure vérité. Sa sœur jumelle l'appelait même à travers ses songes à la rejoindre. Elles avaient le même visage, la même peau, la même main, le même regard, le même âge, bref tous concordaient. Les seules différences de couleur se trouvaient être leurs yeux et leurs cheveux. Ils étaient le résultat de l'influence de leurs magies respectives qui coulaient dans leurs veines. L'une était le feu à l'état brut, violente et indomptable, quant à l'autre rien n'était moins sûr pour le moment.

(qu'est-ce que cela veut dire ? Est-ce un rêve ou la réalité ? Je ne comprends plus rien .... Combien de choses m'a-t-on cachées à la fin ?! )

Elenwë n'en pouvait plus d'attendre davantage, elle agrippa avec une grande rage la poignée et ouvrit la porte en grand de toutes ses forces. C'était comme si on cherchait à tester sa force et sa volonté à ce moment décisif, elle donnait tout ce qu'elle avait. La jeune elfe se dépêcha de courir sans même regarder vers ce reflet comme une furie.
Tout est noir à nouveau jusqu'au moment où un puissant éclair zébra le ciel orageux une nouvelle fois. La jeune adolescente elfe put voir distinctivement qu'elle se trouvait bien dans la cour, une pluie torrentielle s'abattait de façon discontinuée sur sa tête. Elle sentit le froid sur sa peau, sa légère chemise de nuit devint rapidement trempée à cause de la pluie collant à son corps. La cruelle réalité revenait au pire moment s'imposer à elle, Elenwë venait de se réveiller de ce long cauchemar. Elle était tellement troublée par tout ce qu'elle avait en tête, que de se retrouver dehors pendant un orage en pleine nuit et en chemise de nuit ne lui importait même pas.
La jeune rouquine avait la main toujours tendue devant-elle comme espérant un miracle, mais personne ne se trouvait derrière la porte. Elle était seule dans cette sombre cour de son école. Elle n'en pouvait plus, c'était bien trop pour elle. La jeune adolescente en avait trop vu et pas assez pour s'arrêter là.
Elenwë n'avait plus aucune force dans son corps. Elle tomba lourdement dans la cour contre les graviers à genoux, ses jambes ne la portaient plus. Elle leva lentement le visage vers le ciel ombrageux, la pluie lui balaya ses joues qui se mêlait aux larmes. La jeune rouquine se lâcha complètement dans la cour à bout de force, elle ne pouvait pas oublier ne serait-ce qu'un seul petit détail de ce rêve. C'était littéralement ancré dans sa tête.
Elenwë n'avait même plus la force de laisser son bras tendu. Il tomba lourdement le long de son corps. Puis soudain venant de nulle part, elle poussa un cri libérateur dans la nuit noire.

" Éléana ! C'est cela .... c'est cela son nom ! Ho mince ... mais comment je le sais .... comment ..."

La jeune et perdue adolescente se prit la tête à deux mains la serrant de toutes ses forces, elle en était toute rouge de larmes. Elle ne savait plus du tout quoi penser. Cependant elle en était certaine maintenant, cela n'avait rien à voir avec un rêve imaginaire, rien de tout cela n'était inventé. Elle le sentait au plus profond d'elle-même, c'était comme si elle venait de se rendre compte qu'il lui manquait quelque chose d'important. Elle sentait comme un poids énorme dans son cœur, elle n'avait jamais sentis une telle douleur si profondément ancrée. La jeune adolescente posa sa main sur son cœur qui palpitait à toute allure. Elle avait de plus en plus mal jusqu'à avoir envie de vomir. Son autre main rejoignit sa bouche afin de se retenir très rapidement. Les yeux écarquillés, elle était toute tremblante, sa chemise de nuit était totalement détrempée et collait à sa peau, elle en était frigorifiée. Sa tête commença à tourner, elle ne se sentait vraiment pas bien. Il lui manquait quelque chose d'important à ses côtés maintenant.

Puis Elenwë tourna la tête légèrement dans la direction de la porte d'entrée de l'école, elle était ouverte en grand. Avec ses larmes elle ne voyait pas clair, il était impossible de dire si quelqu'un se tenait sur le seuil de la porte. Comment était-elle arrivée jusqu'ici pendant un rêve ? Avait-elle été somnambule ? Cela ne lui était jamais arrivé auparavant.

(Ho et puis après tout peu importe, c'est le cadet de mes soucis...)

Ce fut un hennissement de cheval qui la sortit de sa torpeur. Elenwë tourna rapidement sa tête dans la direction du bruit. Elle put découvrir sous ses yeux ébahit un magnifique attelage de quatre puissants destriers taillés pour les longs voyages. Ils tiraient un carrosse noir aux couleurs la cité d'Omyre. C'était très clairement visible sur la porte, aucune chance de le manquer. Le carrosse était en parfait état, comme neuf, assurément on ne se moquait pas d'elle. Si ce n'était pas pour elle, que faisait ce carrosse en pleine nuit devant la porte ? Autour de la place du coché se trouvaient deux plumeaux en pennes de corbeau pour le plaisir des yeux. Celui qui dirigeait cette échappée descendit dans le même temps sans aucune once d'empathie envers l'adolescente en périlleuse situation. Il la regarda à peine comme s'il n'était qu'un outil à conduire. Il se dirigea vers la porte et l'ouvrant en grand sans aucune parole. Il portait des habits classiques pour ce genre de métier, d'amples vêtements de cuir le recouvraient totalement. Un grand chapeau à rebord afin de protéger de la pluie vissé sur son crâne. On parvenait à peine à distinguer sa peau pâle comme un mort entre les cols de son veston.
Cependant Elenwë était trop troublée pour y faire attention.

À l'intérieur du carrosse, Elenwë pouvait facilement distinguer les sièges molletonnés avec soin, afin de rendre les longs voyages agréables. Les murs étaient de couleur violette royale capitonnés, afin d'atténuer les chocs de la route. Il y avait même des accoudoirs afin de reposer les bras et de séparer les différentes places assises. Il y avait un tapis oriental au sol afin de parfaire la décoration de luxe et de reposer les pieds. On pouvait tenir facilement à six à l'intérieur, mais le carrosse entier n'était que pour Elenwë.
La jeune rouquine ne pouvait pas rester ainsi dans la cour, mais que devait-elle faire ? Monter dans ce luxueux carrosse et tout abandonner ? Rester ici, mais risquer de ne plus jamais entendre parler de sa sœur jumelle ? Et pourquoi Omyr ? que ferait-elle là-bas ? Elle ne savait plus rien, tout était embrouillé dans sa tête. Il lui manquait seulement quelques pas à faire pour monter. Le coché mit en place un petit escalier qui permettait aux dames de monter sans problème malgré leurs robes imposantes.

Il ne manquait qu'une seule chose, la décision de la jeune elfe.

Son premier baiser

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Dernière édition par Elenwë le Mar 9 Juil 2013 14:47, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Faculté de Magie (Guilde Equilibrium)
MessagePosté: Mar 25 Juin 2013 10:51 
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La directrice de la faculté ne put s'empêcher d'être admirative face à la conviction que tu avais que Brytha serait génératrice d'un immense potentiel. La force grise était synonyme d'une grande influence de par la présence sur Yuimen de la divinité elle-même contrairement aux autres dieux de notre panthéon. Selon tes propos, Brytha était la divinité possédant le plus de puissance à ce jour. Tu recherchais la puissance et un nom fit tiquer Farah, l'évocation de Nyr. Ta connaissance de cette terre démontra toute l'ingéniosité dont tu faisais preuve.

- "Bien alors je ne peux que te dire une chose, bienvenue parmi nous Selen. Il me reste une petite chose à te demander afin de parfaire ton inscription. Chacun de nos membres possède une bague comme celle que je porte à l'index de la main gauche."

La directrice leva la dite main et tu y verras une serpent qui se mange la queue avec des yeux en cristal violet.

- "Elle est personnalisée pour chaque joueur, tout le monde choisit une couleur qui lui est propre et qui lui correspond. Je te laisse le choix de la pierre qui sera au niveau des yeux."

Elle attrapa sa plume et nota quelques petits infos sur la feuille devant elle.

- "Est-ce que tu aurais d'autres questions concernant la guilde, ses dirigeants, ou quoi que ce soit d'autre ? Sache que si tu n'as pas de pied à terre à Kendra Kâr, tu peux très bien dormir ici ou au Nobelium, le lieu central de la guilde qui se trouve en dehors des murs de la ville."

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 Sujet du message: Re: Faculté de Magie (Guilde Equilibrium)
MessagePosté: Mar 25 Juin 2013 12:44 
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Des voix, en tout cas, une voix suffisamment forte venait de le sortir d'un rêve. Il ouvrit grand les yeux et se concentra sur la voix qu'il reconnaissait. C'était celle d'Elenwë qui semblait étrange comme déformé par la peur. Cela fit sortir James de son lit, il ouvrit la porte menant au couloir du premier étage mais son élève n'était plus là cependant il entendait toujours sa voix. Aussitôt il alla frapper à la porte de la chambre de Farah et celle d'Elaën. Ils sortirent rapidement de leurs chambres respectives.

- "Que se passe-t-il James ?"

- "Est-ce que tout va bien ?"

- "Je ne crois pas, j'ai entendu la voix d'Elenwë et elle semblait étrange."

- "Etrange comment ?"

- "Déformée par le sommeil voir la peur, je ne saurais trop le dire."

- "Encore une absorption qui a mal tourné peut être..."

- "Je ne sais pas allons voir, je m'inquiète."

Ainsi James, Elaën et Farah se dirigèrent en vêtement de nuit vers le rez-de-chaussée. Ils virent alors la porte d'entrée claquer, James se mit alors à courir parce qu'il savait qu'Elenwë venait de sortir. Elaën et Farah allongèrent le pas mais James était déjà sur le parvis. Une pluie battante tombait sur la ville, Elaën et Farah arrivèrent aussi et tous les trois virent un spectacle bien affligeant.

Un cocher mort-vivant tenait les renes d'un carrosse, carrosse dont la porte était ouverte, Elenwë avait déjà le pied sur le marche-pied. Elaën mobilisa ses fluides de lumière et se prépara à attaquer le cocher, tout comme Farah qui mobilisa ses fluides de glace pour les envoyer en direction d'Elenwë. L'elfe noir fit alors barrage, son torse chaud et nu évacuait de la vapeur sous la pluie battante.

- "Non, je vous en pris, ne tentez rien. Je pense savoir quoi faire d'après ses paroles."

Il s'approcha alors doucement d'Elenwë et posa sa main sur son épaule pour la retourner et qu'elle lui fasse face.

- "Elie, je t'ai entendu prononcer un prénom celui d'Eléana mais tu semblais ne pas savoir d'où tu t'en souvenais. Je peux lire la confusion dans tes yeux, le doute et la peur. Si c'est une personne que tu veux rechercher, je t'aiderais, nous t'aiderons."

Pour allier la parole au geste, James désigna Elaën et Farah de la main, englobant ainsi les membres de la faculté et la guilde par extension.

- "Tu n'es pas seule Elenwë, tu as des amis même si tu penses le contraire. C'est sur tu as des petites côtés un peu énervant mais lorsqu'on apprend à te connaître, il y a un coeur qui bat."

James posa alors sa main gauche sur ton coeur qui battait fort dans ta cage thoracique. Des larmes commencèrent à couler le long de ses joues, mais entremêlées avec l'eau, il était difficile de le discerner. A cet instant, le shaakt avait vraiment peur de te perdre.

- "Ne le suis pas, je t'en supplie Elie, ne fais pas ça.... Je t'aime Elie."

Et pour allier le geste à la parole, il te prit par la taille et se baissa vers toi afin de déposer un tendre baiser sur tes lèvres. Il se détacha de toi à regret et presque tremblant, il dit une dernière phrase.

- "Reste avec moi..."

C'était comme un cri de détresse qu'il t'envoyait.

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 Sujet du message: Re: Faculté de Magie (Guilde Equilibrium)
MessagePosté: Mar 25 Juin 2013 12:58 
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La directrice de cette école, membre vénéré de la guilde Equilibrium, sembla impressionnée par mon discours sur Brytha. Aussi accepta-t-elle ma candidature sans rechigner me souhaitant la bienvenue parmi les siens. Elle avait une dernière demande à me confier, concernant une bague qui semblait être le signe de reconnaissance de ce groupe fermé. Une bague arborant un serpent se mangeant la queue. Symbole du cycle par excellence. Le sien avait les yeux incrustés de pierreries violettes, et sa demande concernait la bague qu’elle allait me confier. Je devais décider de la pierre qui ornerait les yeux de mon reptile. Je n’en avais pas vraiment cure… Les couleurs sombres, cependant, me convenaient mieux que les vives, trop voyantes. Je prescris donc mon choix :

« Si vous avez une pierre sombre, noire ou grise, je suis preneur. »

Elle me demanda alors s’il me restait des questions sur la guilde, affirmant ensuite que je pouvais loger dans ce qu’elle appela le Nobelium, siège central de la guilde à Kendra Kâr.

« Ce n’est pas une mauvaise idée si vous me renseignez davantage sur les gens qui dirigent la guilde. A quel point est-elle étendue ? N’est-elle présente qu’à Kendra Kâr ? Et… Une dernière question, sans doute : comment épaulerez-vous mes recherches sur Brytha, et qu’est-ce que je vous dois en contrepartie ? »

Je ne croyais pas à la gratuité, fut-elle non pécuniaire. Tout acte est conditionné par un profit…

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 Sujet du message: Re: Faculté de Magie (Guilde Equilibrium)
MessagePosté: Mar 25 Juin 2013 17:56 
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Une vérité

Elenwë était totalement détruite suite à cet événement. Elle ne savait plus trop quoi penser, où aller, ni quoi faire. Elle était comme entre deux mondes, derrière elle se trouvait comme sa petite enfance, avec sa petite école. Devant-elle se trouvait son futur avec sa sœur jumelle Éleana. Le lieu de lui importait que peu tant qu'elle se trouverait avec sa sœur, sa moitié.
La jeune rouquine était défaite au milieu de la cour. La pluie continuait à se répandre sur elle dans des trombes d'eau. Sa chemise de nuit ne ressemblait plus à grand-chose. Elle était frigorifiée, tremblante. Quelque part, c'était comme si sa vie était sur le fil d'un rasoir. À tout moment, son corps pouvait la lâcher au beau milieu de la place. Il était certain que le cocher ne ferait d'ailleurs absolument rien pour elle.
Dans un état fébrile et second, la jeune elfe cherchait à comprendre tout ce qui lui était arrivée. Elle se devait de choisir en quelques secondes son futur. Si cet idiot de prêtre du temps lui en avait dit un peu plus, elle aurait peut-être pu choisir plus facilement. Cette voix lui avait tout dit de sa situation actuelle. Mensonges, manipulations, faux-semblants étaient apparemment de la partie ici. Tout semblait si logique après avoir vu tout ce qu'elle avait rêvé.

Elenwë se trouvait dans un tel état de délabrement mental, qu'elle ne remarqua même pas les armoiries d'Omyre sur la porte du carrosse. C'était pourtant un signe évident de la future destination de cet innocent carrosse. La réputation d'Omyre n'était plus à faire. C'était la cité d'Aoxaca, les treize, un amas d'orcs, d'elfes noirs et de toutes sortes de races destructrices que l'on pouvait rencontrer. C'était sans doute l'une des pires villes où pouvait se rendre un elfe blanc aujourd'hui.
Le cocher avait ouvert la porte à la jeune rouquine encore à genoux au sol. Il restait là impassible devant la détresse évidente de cette elfe. Ce n'était pas son rôle de l'aider ou de guider son destin. On ne lui ferait plus de cadeau maintenant, elle n'était plus une enfant. Elle avait décidé de grandir, elle devait assumer toutes les conséquences bonnes comme mauvaises. Ce que la vie d'un adulte pouvait lui sembler froide.
La demoiselle noble tourna à nouveau sa tête dans la direction de l'intérieur du carrosse. Elle y serait à l'abri de la pluie, elle irait rejoindre sa sœur jumelle qui l'appelait de toutes ses forces, même dans ses rêves. Il lui manquait seulement quelques pas. Elle ne pouvait pas rester dans la boue et les graviers, complètement trempée comme actuellement, pendant des jours durant. Elle devait prendre une décision immédiate.
La jeune magicienne était totalement perdue dans ses pensées, tout se bousculait à toute allure. Elle avait comme un besoin vital de rencontrer sa sœur jumelle. Elle voulait en savoir plus, tout apprendre, tout connaître. On lui avait caché tant de choses toute sa vie, même dans sa famille. Il était impensable de croire que ses parents ne savaient rien à propos d'Éleana. Elle commença à réaliser véritablement l'ampleur du mensonge. Toute sa vie n'était-elle qu'une illusion ? Comment avait-elle pu être trompée à ce point par des gens en qui elle avait donné toute sa confiance ? Elle ne pouvait pas s'arrêter de pleurer, cela lui faisait un grand bien d'évacuer tout cela. Elle avait envie d'hurler toute sa rage, mais elle n'avait plus aucune force.

Quelle raison pouvait donc empêcher Elenwë de monter dans ce maudit carrosse ? Absolument rien du tout, c'était plus fort qu'elle. C'était comme un besoin irascible de monter afin de rejoindre sa sœur jumelle. La tentation était bien trop grande pour la curiosité maladive de la jeune magicienne.
Elle n'arrivait pas à dire un seul mot comme dans une sorte de douce léthargie. Elle ne sentait plus du tout son corps. Elle n'avait plus froid, plus faim, uniquement une terrible douleur au cœur. C'était comme un pincement permanent très profondément ancré. Elle avait une réelle douleur, rien était invité. Elle avait si mal qu'une seule chose pouvait la soigner. Monter dans ce fichu carrosse une bonne fois pour toute.

Elenwë essaya de mobiliser ses forces afin de se lever. Elle devait faire les quelques pas qui lui manquaient afin de rejoindre sa sœur. Elle voyagerait vers elle à toute allure. Le cocher ne semblait pas du genre très communiquant faisant parfaitement son travail sans plus. Au fur et à mesure qu'elle se rapprocherait, son cœur s'emballerait davantage encore. Elle voulait lui parler directement face à face, loin des rêves, la tenir dans ses bras.
Cela ne choqua pas une seule seconde la jeune magicienne que sa sœur le soit également. Si elle maniait le feu, Éleana pouvait bien manier un autre élément. Leurs liens si particuliers avaient pu vaincre la terrible distance qui les séparaient. Eleana avait fait tant d'effort pour communiquer avec elle, alors c'était son tour maintenant.
La jeune rouquine posa une main sur son genou lui ordonnant de se lever. Avec de grands efforts, elle se mit debout flageolante. Elle fit quelques pas vers le carrosse afin de s'appuyer dessus. Avec un tuteur, elle ne retomberait plus dans la boue. Sa chemise de nuit était dans un tel état, qu'elle ne remplirait plus jamais son office.
Le cocher n'aida pas une seule seconde la jeune demoiselle Filaïraëne dans son ascension. Pire, il s'éloigna tranquillement vers son poste. Ce n'était pas du tout son travail que de l'aider à prendre une cruelle décision. Elle devait choisir entre des étrangers et sa sœur jumelle prodige. Le choix vu son état psychologique était vite fait.
Par habitude de ce genre de moyen de transport, la jeune noble agrippa stupidement un morceau de sa chemise de nuit. Elle la releva légèrement afin de monter à l'escalier du carrosse.
Elle avait posé un pied sur la première marche, déjà elle se sentait mieux comme revigorée d'une puissante chaleur bienfaitrice. Au fur et à mesure qu'elle se rapprochait de sa Éleana, elle se sentait mieux. Il n'y avait aucune importance que le voyage dure des semaines, qu'elle ne sache même pas ce qu'elle mangerait. Tout était sans importance, elle allait rejoindre sa moitié sans laquelle elle ne saurait vivre maintenant.

Elenwë se pensait totalement seule dans la cour, le cocher ne comptait pas vraiment. Elle ne capta pas du tout les vives discussions entre les trois personnes. Il y avait un professeur, Elaën, surtout dans la magie de la lumière. C'était un elfe blanc en vêtement de nuit. Il semblait avoir un regard décidé et pénétrant. Elle ne le connaissait pas du tout, à peine de vue et encore. Elle en avait seulement entendu parler. La seconde personne était la ô combien célèbre directrice de l'école. Que faisait-elle en pleine nuit dans la cour à ce moment-là ? Aucune idée.
Soudain, la jeune élève sentit une main très chaude contre sa frêle épaule. Cette main était vigoureuse et puissante, totalement décidée à l'arrêter dans son élan. Elle faisait du bien dans cette situation. La jeune magicienne était totalement prise au dépourvu.
Elle qui était déjà faible dans cette situation, elle se fit retourner vers son professeur. Cet elfe noir menteur et manipulateur d'après cette voix. Il lui faisait face maintenant, elle devait se méfier de lui. Sa sœur jumelle ne saurait lui mentir à ce point-là. Elle la pensait douce, gentille et aimante, sans trop savoir pourquoi mais Éleana ne saurait qu'être pure. Elle se souvenait de sa sœur par des sensations de douceur, de tendresse, de grandes chaleurs. D'où venaient ses étranges souvenirs ? Elle n'en savait rien du tout, seulement que c'était vrai.

Elenwë écouta avec soin James lui parler. Elle était trop défaite et épuisée pour lui répondre d'ambler comme à son habitude. Elle qui ne respectait rien ni personne. Elle resta donc passive lorsque son professeur utilisa ce petit mot doux d'Elie pour la nommer. C'était certainement un autre symbole de tendresse dans cette relation ambiguë.
James lui expliqua qu'il était prêt à tout pour l'aider. Il ne savait pas trop en quoi, mais il mettait en balance lui, toute l'école et même à impliquer la guilde à aider son élève quel que soit son problème. C'était plutôt osé, mais il semblait avoir compris qu'elle cherchait quelqu'un qui s'appelait Éleana.
La toute perdue petite fille chassa de ses yeux un flot de larmes. Elle se concentra un moment afin d'apercevoir la directrice Farah et l'autre professeur Elaën. Ils étaient déjà en position pour lancer chacun un sort. Le professeur semblait en vouloir à ce pauvre cocher sans défense. Elle n'avait jamais rencontré de mort-vivant. Elle ne pouvait absolument pas deviner de quelle nature était ce serviteur. Peu lui importait la vie d'un serviteur, ils étaient tous remplaçables.
La jeune rouquine remarqua plus gravement que la directrice regardait dans sa direction. Était-elle prête à tout pour l'empêcher de monter dans ce carrosse ? Était-elle comme disait cette voix disposée à la blesser sans aucune hésitation ? Pourquoi elle ? La jeune magicienne ne voulait que rencontrer sa sœur. Elle lui avait souligné le fait que la directrice était sombre, manipulatrice, l'utilisait comme une marionnette. Elle se devait alors d'être méfiante.

James lui dit qu'elle n'était pas seule. Qu'elle avait même des amis. Quel cruel mensonge ! La jeune fille s'était toujours sentie terriblement solitaire dans la vie. Elle n'avait jamais eu aucun ami même dans sa ville natale. Elle n'avait pu rencontrer que des gens avec des intérêts personnels. Elle avait bien remarqué que la plupart la traitaient avec égard dû à son rang et sa fortune. Elle ne pouvait compter sur personne à part elle-même. Maintenant pointait l'image de cette sœur jumelle prophétique, c'était une chance qu'elle ne pourrait vivre une seconde fois. Eleana était comme un phare au bord d'une mer déchaînée de souffrances.
La jeune rouquine n'avait pas du tout la force d'entendre des reproches dans la bouche de son professeur. Comme si elle pouvait avoir des côtés énervants ! Elle était parfaite et sans reproche, c'étaient donc nécessairement les autres qui se trompaient. Ils devaient apprendre à comment vivre mieux et de la meilleure façon à ses côtés. James lui dit aussi qu'elle avait un cœur finalement. Elle fut un peu troublée de cette courte information, mais elle n'eut pas le loisir d'y réfléchir davantage.
Dans le même temps, James glissa sa main au niveau de son cœur. Immédiatement, il s'emballa comme un fou à tout rompre. Elle ne pouvait pas du tout se contrôler, mais elle trouvait James des plus étranges cette nuit. Dans des conditions normales, elle lui aurait retourné une claque magistrale pour un geste pareil. Sans compter qu'elle était une parfaite magicienne de feu maintenant. Comment osait-il la toucher et en plus sur la poitrine ! Certes, le cœur était à ce niveau-là, mais tout de même.
Sous le ciel nocturne orageux, toute la logique semblait avoir disparu. Elle ne réagit pas de mauvaise façon. Elle semblait surprise de ses gestes attentionnés, totalement perdue dans ce déluge contraire de sentiments.
Ensuite, elle vit James commencer à pleurer devant elle. Que lui arrivait-il ? Étions-nous déjà la pleine lune pour que de pareils événements se produisent ? Il était un shaakt, une terrible et horrible créature de destruction, une machine à tuer. Et maintenant il pleurait ainsi devant son élève, c'était impossible. Elle comprenait de moins en moins ce qui se passait. Il semblait ne pas mentir comme le disait la voix. Elenwë pouvait le sentir au fond d'elle-même, il ne jouait pas la comédie. C'était de véritables larmes d'un profond sentiment inconnu.

James lui dit qu'il ne voulait pas la perdre à aucun prix. Que voulait-il dire ? La jeune fille ne comprenait pas du tout où il voulait en venir. James voulait-il réellement l'aider à retrouver sa sœur jumelle ?
Il lui dit alors sans attendre une réponse, qu'il l'aimait. Comment cela il l'aimait ? Il l'aimait d'amour ? Mais enfin c'était impossible ! Ils étaient maître et élève, il y avait une telle différence d'âge. Elle n'était encore qu'une enfant dans un autre royaume. Elle était blanche, il était noir. Tout les opposait, et James lui dit simplement qu'il était amoureux d'elle comme un fou. C'était contre nature, rien de beau ne pouvait naître de ce genre de relation lui aurait dit sa mère. Pourtant malgré tout, elle voulait encore y croire après tout cela.
À peine eut-elle le temps de commencer à digérer ce qu'il venait de dire en quelques mots, qu'il la prit dans ses bras. Elenwë voulait lui répondre quelque chose, elle devait le faire absolument. Mais il l'embrassa avec tout son amour. Comment cela il l'embrassa ? Devant tout le monde ainsi ? Aussi simplement que cela ? Le premier baisé de votre servante était avec un shaakt, son professeur. Le cœur de la jeune fille dans les bras de son aman s'emballa à toute allure. Il pouvait le sentir facilement battre comme un fou.
La jeune rouquine ouvrit grand ses yeux totalement paralysés par le contact de ces lèvres sur les siennes. Elle ne savait pas du tout comment réagir dans ce genre de situation. Elle ne savait même pas si elle devait réagir. Devrait-elle comme son éducation le lui ordonne de le repousser ? Lui signifier qu'il avait été trop loin ? Elle était dans un tel marasme de sentiments contraires, de pressions psychologiques, qu'elle resta totalement passive profitant du baiser de la part de ce roc impassible.
La jeune fille ne pouvait cacher qu'elle adorait cette situation. C'était pour elle la plus grande démonstration possible d'un amour véritable. Elle était de ce côté-ci totalement innocente d'une vie sexuelle. Tout ce qu'elle avait pu lire à ce propos, c'était de jolis contes romantiques de princes et de princesses sur un beau cheval blanc.

James lui demanda à nouveau de rester à ses côtés avec une certaine détresse dans les yeux. Il n'y avait pas de faux-semblant là-dedans. La jeune demoiselle pouvait facilement discerner sa sincérité. Elle pouvait sentir facilement qu'il essayait vainement de cacher ses sentiments après une telle démonstration. Que lui arrivait-il ? Il était resté quelque part plutôt distant. Elle ne pouvait pas le reconnaître dans un acte si direct. Les réactions des autres lui importaient aucunement à l'heure actuelle.
Elenwë était totalement défaite par cette révélation. Elle fit quelques pas en arrière comme pour prendre du recule. Elle ne pouvait pas rester dans ses bras ainsi, mais ce n'était pas pour autant qu'elle lui rejetait tout à la figure. Elle le regarda pendant un long moment dans les yeux sans pouvoir décrocher un seul mot.

Après un long moment de silence de sa part, la jeune rouquine commença à lui répondre au départ calmement.

"Il me suffirait de quelques pas pour rejoindre ma sœur jumelle. Ce carrosse a été acheminé jusqu'ici uniquement pour moi. Je sais qu'Éleana est vraie, ce n'est pas une invention, je le sens au plus profond de moi. Je ne comprends plus rien, comment ai-je pu ainsi oublier ma propre sœur ? Je ne me souviens rien d'elle.
Si je n'avais pas fait cet étrange rêve, je ne saurais même pas à quoi elle ressemblerait ! Ses beaux et longs cheveux blonds qui ne semblent pas avoir de fin, son tendre sourire, son visage fin, sa peau douce, cette chaleur si forte. Était-ce véritablement un rêve ? Qu'est-ce qui m'arrive bon sang !

Tout ce que je sais, c'est qu'elle m'appelle par-delà mes rêves. En tant que sœur jumelle, nous avons des liens particuliers. Maintenant, je la sens dans mon cœur. Elle veut me voir ! Elle veut me tenir dans ses bras ! "


Elenwë haussa le ton sans même s'en apercevoir. Elle s'emporta totalement dans cette illusion de vie parfait et simple. Des indices pourtant évidents montraient dans quel guêpier elle allait se fourrer en montant dans ce carrosse.

"Et pourquoi d'autres m'aideraient-ils alors qu'ils se préparent déjà à se battre ? Dois-je me défendre ? Contre toi aussi peut-être ? Veulent-ils m'aider ou m'abattre ? "

Dans sa passion habituelle, Elenwë en dit trop par rapport à ce qu'elle pensait réellement. Elle se laissa emporter totalement par ses sentiments qui la pesaient en tous sens. Elle réalisa seulement maintenant ce que venait de dire James. Il avait parlé d'un amour sincère. Elle s'en inquiéta quelque peu. Elle lui parla alors d'une voix beaucoup plus douce, un peu perdue. C'était un domaine complètement inexploré qui s'ouvrait sans doute trop jeune devant elle.

" Tu m'aimes ? Qu'est-ce que cela veut dire ? Qu'est-ce que tu veux dire enfin ? Bientôt tu auras une autre élève ! Et tu as dit que tu suivras tous les ordres de la directrice ! Alors quoi ? Qui dois-je croire ! "

La jeune demoiselle était totalement perdue. Elle n'avait aucune envie de monter dans ce sombre carrosse si ce n'était le désir de retrouver sa sœur jumelle perdue. Tout ce dont elle désirait s'était des réponses.

Le choix d'un destin

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Dernière édition par Elenwë le Jeu 18 Juil 2013 10:04, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Faculté de Magie (Guilde Equilibrium)
MessagePosté: Mar 2 Juil 2013 11:48 
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Son nouveau protégé voulait une couleur sombre pour son anneau, aucun problème pour la directrice qui savait exactement quelle couleur choisir pour Selen. Ce dernier sembla ensuite curieux d'en apprendre plus sur la guilde, ses dirigeants, l'étendue de son pouvoir, son implantation sur Yuimen et s'il devait une contrepartie pour ses recherches sur Brytha.

- "Alors commençons par le commencement. Pour ton anneau, tu auras une pierre que l'on nomme jet et qui est aussi noire que la nuit."

Farah sembla ajouter cette information sur le parchemin devant elle.

- "A la tête de la guilde se trouve trois personnes que l'on nomme les Sages : Nathanael, un humain aquamancien, Kellan, un soldat orque et Aenaria, une sindel paladine. A eux trois, ils représentent l'équilibre entre race et classe avec un humain, un elfe et une autre race de Yuimen ; un manieur de fluide, un manieur de lame et une manieuse de fluide et de lame, tout comme toi. Ils rendent leur décision au Nobelium qui se trouve en dehors des murs de la ville. Au départ, nous n'avions que ce lieu pour nos affaires mais nous avons décidé d'agrandir nos prérogatives avec cette faculté. Bientôt nous aurons l'université de magie à Tulorim qui deviendra l'université de l'équilibre. Après je pense vu le nombre de sindel que nous avons dans nos rangs qu'Aenaria se chargera de créer un lieu de guilde à Tahelta, il y a beaucoup de choses à faire sur le continent elfique. Je ne sais si le conseil des Sages veut créer un lieu sur Nosvéris mais je pense que c'est envisageable car comme pour le Naora, nous pourrions accomplir de grandes choses sur ces terres froides."

La directrice prit quelques secondes pour reprendre son souffle après ce long discours sur la structure de la guilde.

- "Tu es officiellement investi d'une mission de recherche sur Brytha. Si tu as besoin d'une monture, nous pouvons te l'offrir, si tu as besoin de voyager, nous pourrons te dédommager. Si tu as besoin d'argent pour obtenir des faveurs de quelqu'un, des pots-de-vins, des renseignements, nous pourrons te dédommager. Si tu as besoin d'acquérir des fluides pour augmenter ta puissance, nous pouvons te les dédommager. Si tu as besoin d'aide, qu'un de nos membres t'accompagne, cela peut s'envisager également. La contrepartie est simple : tu devras te rendre au Nobelium une fois ta mission remplie afin de faire un rapport détaillé sur tout ce que tu as appris durant ta mission."

Elle croisa les doigts devant elle, attendant un retour de ta part.

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 Sujet du message: Re: Faculté de Magie (Guilde Equilibrium)
MessagePosté: Mar 2 Juil 2013 12:11 
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James t'écouta parler de ta soeur jumelle. C'était une véritable révélation pour lui car rien dans ce que tu avais pu lui dire jusqu'à présent ne laisser présager la présence d'une jumelle. Il ne comprenait pas tout mais préféra ne rien laisser paraître pour le moment, il s'en remettrait au conseil de Farah à ce sujet.

James ne comprit pas de suite ton questionnement sur le fait qu'elle doive se défendre face à toi. En se tournant, il constata que la directrice et le professeur avaient mobilisé leurs fluides pour prévenir d'une attaque, pour se défendre et non pour attaquer. Il leur fit un signe négatif de la tête et aussitôt les deux puissantes magies disparurent. Ce fut à ce moment précis qu'il vit l'expression sur leurs visages, ils étaient tous les deux stupéfaits de ce qui venait de se passer sous leurs yeux.

Le baiser.

James chassa leurs expressions de sa mémoire et se concentra de nouveau sur sa petite protégée qu'il aimait tant malgré une force de caractère sans commune mesure. Il encaissa sans broncher les reproches de la demoiselle. Il était son professeur et bientôt une nouvelle élève lui serait assigné, il ne pouvait le croire, il ne voulait pas d'une autre élève, il voulait simplement Elie.

- "Ces fluides que tu as pu voir n'étaient que des mesures de précaution et de protection. Nous ne savons pas à quoi nous attendre avec ce carrosse et surtout son conducteur. Si tu veux retrouver ta soeur jumelle, nous pourrons t'y aider, crois-moi sur parole. Nous avons les moyens de récupérer beaucoup d'informations sur tout Yuimen, si ta soeur est toujours vivante, nous la retrouverons. Mais je t'en supplie, ne montre pas dans ce carrosse."

Il pleuvait toujours averse en cette nuit chaude. Il s'approcha de nouveau de toi laissant quelques centimètres entre vous.

- "Oui normalement, je suis censé avoir une autre élève après mon travail accompli avec toi mais les circonstances ont clairement changé et je ne veux pas avoir une autre élève à part toi. Oui j'ai dit que je suivrais toujours les ordres de Farah mais il y a toujours des exceptions. Je ne peux pas rester loin de toi trop longtemps, je n'en aurais pas la force. S'il faut que j'aille en mission à l'autre bout de Yuimen, je le ferais en sachant qu'à mon retour je te retrouverais."

Il te prit alors la main droite dans sa gauche et tira doucement dessus.

- "Je t'en prie, sois raisonnable et viens t'abriter à l'intérieur de l'école, nous pourrons discuter au sec de tout ça."

James avait soudain une boule au ventre à l'idée d'affronter véritablement le regard de Farah et d'Elaën en rentrant dans l'école.

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 Sujet du message: Re: Faculté de Magie (Guilde Equilibrium)
MessagePosté: Mar 2 Juil 2013 12:38 
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Farah m’expliqua en précision le fonctionnement de la guilde. Ses dirigeants, triade censée représenter la neutralité, tant dans leurs races variées que dans leur spécialisation martiale. Les endroits qui appartenaient à Equilibrium, ici à Kendra Kâr, et prochainement à Tulorim, ma patrie d’origine, et possiblement sur les continents lointains de Nosveris et du Naora. Cette guilde, malgré les bâtiments imposants qu’elle possédait déjà, semblait récente et encore peu répandue. A moins bien sûr que ce ne fût un choix, de se concentrer sur l’unique Kendra Kâr, jusqu’ici.

Après m’avoir promis un anneau doté d’une pierre noire nommée Jet, elle m’expliqua alors que la seule contrepartie à mon enquête sur Brytha était d’en avertir le Nobelium, à mon retour. Elle m’expliqua ce que la guilde pouvait m’octroyer si j’en avais le besoin. Pas mal d’avantages pas cher donnés, pour quelques informations qu’il me serait nécessaire de chercher.

« Je m’y rendrai, n’ayez crainte. Et quant aux aides que vous pourriez m’apporter, j’avoue avoir un tempérament solitaire. Je ne prendrai personne avec moi, sauf si vous me le conseillez. Quant à mes dépenses… Je vous en ferai part à mon retour. »

J’étais donc libre. Libre de trouver par moi-même l’information que j’étais venue chercher en ces lieux, mais qui ne s’y trouvait apparemment pas. Avant de partir, je souhaitais quand même être plus éclairé qu’à mon arrivée :

« Pourriez-vous me donner des pistes de recherche ? »

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 Sujet du message: Re: Faculté de Magie (Guilde Equilibrium)
MessagePosté: Mar 2 Juil 2013 15:03 
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Son premier baiser

Elenwë était totalement troublée et perdue entre le rêve de cette nuit, l'aveu de James et cette nuit d'orages terribles. Il ne semblait pas tellement affecté par une soi-disant jumelle qui arriverait comme un cheveu sur la soupe dans la vie de la petite rouquine. Elle n'avait pas réellement le souvenir de lui avoir parlé de sa famille en détail, ou même d'elle tout court. James n'avait pas posé de questions non plus, fallait-il le faire remarquer. Elle n'avait pas trop le cœur et la tête de parler en détail du peu qu'elle venait d'apprendre pour le moment.

La jeune magicienne n'avait pas fait de différence particulière si les deux puissants mages en face d'elle voulaient se défendre ou attaquer. Tout ce qu'elle commençait à discerner, c'était un possible conflit qui pouvait l'impliquer. Elle était sans doute dans un état psychologique particulier, mais elle n'était pas encore devenue assez bête pour cela.
La jeune adolescente fut davantage rassurée de sentir la directrice et l'autre professeur abandonner l'idée d'un combat proche. Elle ne dut pas par conséquent mobiliser ses fluides à son tour. Pas qu'elle avait ne serait-ce qu'une petite chance de les vaincre tous les deux pour le moment, mais elle ne se laisserait jamais faire peu importe l'ennemi.
Elenwë n'avait pas fait très attention aux têtes subjuguées des deux autres adultes suite au baiser entre les deux amans. Elle ne comprenait pas vraiment le souci qu'il pouvait avoir. Tout ce qu'elle savait, c'était qu'elle aimait être avec lui la plupart du temps. Il y avait pourtant un gouffre d'âge entre les deux. Rarement ce genre de choses était apprécié dans les communautés, même dans les mariages arrangés. Il y avait également un problème de fonction, un maître et une élève amoureux n'étaient pas le meilleur duo. On aurait pu penser être dans un roman à l'eau de rose. Et le plus grave critère serait peut-être l'opposition remontant depuis les premiers âges de leurs deux races. Les shaakts et les hïnions se vouaient une haine des plus féroces, et la jeune noble en était parfaitement consciente. Elle avait fort bien suivi ses cours d'histoire, les plus importants selon elle afin de bien réagir à chaque moment, ne pas refaire les mêmes erreurs.
Il était vrai de penser cette situation cocasse vue le rapprochement de ces deux âmes. La directrice Farah avait sans doute fait exprès de coller à la petite prétentieuse d'Elenwë son pire ennemi en la personne d'un elfe noir. Ce fut exactement l'inverse qui se produisit, non sans de nombreuses frictions. L'amour avait trouvé son chemin, peu importait la couleur de la peau des longues oreilles qui ornaient le crâne des deux elfes.

La jeune rouquine regardait avec des yeux remplis d'étoiles son professeur, qui était en train de parler. Elle avait craint depuis fort longtemps maintenant avoir un autre professeur un jour. Elle ne doutait pas une seule seconde devenir plus puissante que lui très rapidement. Elle n'allait pas se retenir d'ailleurs seulement pour le garder à ses côtés.
Elenwë se tourna un peu dans la direction du carrosse, un peu dubitative. Elle ne comprenait pas du tout d'où provenaient le danger de quatre planches de bois et un serviteur. Elle leva un sourcil perplexe en lançant un regard vers James. Elle n'avait jamais vu de mort-vivant, il était un peu palot et après ?
James semblait vraiment à cran cette nuit d'orage, et c'était bien la première fois qu'Élie l'entendait supplier. Elle ne comprenait pas réellement le problème d'ailleurs. Elle sentit son professeur se rapprocher d'elle dangereusement. Son cœur s'emballa rapidement, se mordillant discrètement une lèvre. Elle pouvait sentir son souffle sur son visage, ses yeux étaient directement dirigés vers les siens.

Elenwë baissa son visage pendant un bref instant, puis se retourna vers le carrosse toujours grand ouvert. Le cocher n'avait toujours pas bougé d'un iota attendant la réaction de la jeune fille. Elle s'approcha lentement de la porte en tenant la poigner dans sa petite main. Elle soupira grandement en regardant à l'intérieur. Elle s'imaginait déjà avec sa sœur jumelle à rire, la découvrir. Il ne manquait seulement quelques pas pour satisfaire tous ses désirs. Elle tremblait de tout son corps, les larmes lui revenaient aux yeux. Que devait-elle faire se demanda-t-elle ? La jeune mage s'avança alors presque dans le somptueux sombre carrosse, mais elle ferma lourdement la porte sans y entrer. Elle devait faire un choix immédiat, le cœur et la raison se faisant un duel à mort. Elle le regrettait déjà comme si elle venait de signer l'acte de décès de sa sœur qu'elle pourrait ne jamais connaître. Elle fit alors quelques pas en arrière afin de se retrouver contre James qui lui tendait les bras.
La jeune rouquine se blottit littéralement contre son professeur. Elle avait besoin de sa chaleur. Elle avait si froid à ce moment-là, mais tout n'était pas dû uniquement à la pluie glaciale. Elle ne pouvait certainement pas répondre à son aveu d'amour cette nuit. La jeune demoiselle était tellement bouleversée par tant d'événements en si peu de temps, qu'elle se tut simplement dans ses bras. Elle avait le cœur qui battait la chamade, son ventre avait un nœud terrible qui lui faisait mal. Elle trésaillait en tout sens dans ses bras puissants. Elle était si petite comme dans un cocon agréable.
La jeune magicienne se contenta de glisser ses mains froides sur son torse chaud, afin de poser son visage contre. Elle se doutait qu'une telle position pouvait dire beaucoup de choses pour quelqu'un de l'extérieur. Mais cette nuit-là, elle ne s'encombrerait pas des apparences et des on-dit. Ce que lui dit James alors la rassura totalement. Il lui dit qu'il ne voulait pas d'une autre élève, que les circonstances avaient changés. Qu'il suivait les ordres jusqu'à un certain point. S'il était en train de lui mentir, alors c'était un virtuose du mensonge. Mais à voir la tête de la directrice, il était certain que ce n'était pas de la manipulation.

Avec ses dernières forces, Elenwë regarda alors le mort-vivant servant de cocher. Elle n'avait pas encore oublié la politesse et le respect, peu lui importait son état. Il attendait certainement une réponse.

" Je crois que je ne monterais pas cette nuit dans ce carrosse, vous pouvez repartir tout de suite. Remerciez tout de même son propriétaire du geste qui me touche. "

Elle ne pensait pas nécessairement ce qu'elle disait, mais la bonne tenue et les bons mots étaient devenus comme un réflexe naturel chez elle. À mesure que le lourd carrosse commençait à s'éloigner, Elenwë s'effondra dans les bras de James. Elle n'avait plus aucune force dans ses jambes qui ne la portait plus. Elle s'accrochait comme elle pouvait à son tuteur qui ne voulait que la voir grandir. La jeune demoiselle recommença à pleurer à chaudes larmes voulant croire qu'elle venait de prendre la bonne décision. Elle n'en pouvait plus, elle sentait comme si sa tête allait exploser. Élie commençait à avoir une forte fièvre, déjà qu'elle était affaiblie par tous les événements, la pluie torrentielle n'arrangeait rien.
Elenwë se laissa alors transporter à l'intérieur par James sans contrainte. Elle n'avait pas du tout fait de plan à long terme en suivant cette voie. Elle ne s'attendait en rien à une mauvaise réaction de la part de la directrice de l'école. L'autre elfe ne le connaissant pas, elle l'ignora totalement du regard.

Première nuit de couple

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Dernière édition par Elenwë le Jeu 18 Juil 2013 12:37, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Faculté de Magie (Guilde Equilibrium)
MessagePosté: Mer 3 Juil 2013 09:52 
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Message PNJ pour Selen


Comme Farah l'avait ressenti au cours de la conversation, Selen était une personne plutôt solitaire. Il ne voulait l'assistance de personne pour cette mission et il me ferait ensuite part de ses dépenses en vue d'un remboursement. Puis vint une question simple, celle de l'orientation de ses recherches.

- "D'après le rapport de Nathanael, Brytha est arrivée sur Yuimen aux alentours du lac brumeux de Yarthiss. Je te conseille donc de commencer tes investigations sur l'Imiftil. Je ne peux que te souhaiter bonne chance en espérant que tu trouves les réponses à tes questions."

Farah se leva de son fauteuil et te tendit une main chaleureuse.

- "En sortant d'ici, passe par la bibliothèque, c'est la porte sur le mur de droite en descendant au rez-de-chaussée. Un petit paquet t'attend avec ton anneau."

(((HRP : A partir de là, tu es en mission. Pour l'anneau, j'ai un petit souci, je ne suis pas à Bordeaux et donc je ne peux pas te fournir l'image qui va avec. Je te la passerai après.)))

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