Sirop se lava la bouche. Jusqu'à présent, il ne savait même pas que l'on pouvait vomir de peur...
Mais ça allait mieux maintenant. Il avait une stratégie pour s'en sortir. Il sortit de la salle de bain au moment où l'archer arrogant et Keya quittaient la salle d'entraînement avec un gars au chapeau soutenant un homme blond à l'air mal en point.
Quatre personnes arrivèrent ensuite : Un homme habillé de noir et d'or aux longs cheveux noirs, une jolie femme vêtue d'une élégante robe blanche et deux soldats qui avaient l'air gradé de part leur vêtement et leur visage marqué par l'expérience.

Sans chercher à comprendre quoi que ce soit sur les évènements qui s'étaient produit pendant son absence, le petit Hobbit prit place aux côtés de Ziresh en espérant qu'il ne se soit pas rendu compte de son absence. La présence de ce loup le rassurait. En effet, il était grand, costaud et en plus sympathique.

Et surtout, il était sa meilleure chance de rester en vie. Il comptait lui coller aux basques jusqu'au bout. Telle était sa nouvelle stratégie de survie.

Le Sinari écouta ensuite attentivement les avis des quatre personnes qui lui étaient inconnues sans se la ramener. Ils étaient tous différent. L'un voulait qu'ils aillent cueillir des informations sur leurs ennemis à "Esseroth", une cité bien au sud qui avait besoin de leur aide, la femme voulait carrément qu'ils les aide, un autre voulait qu'ils restent ici, à Fan-Ming et le dernier était pour qu'ils aillent unir tout les peuples de la région afin d'affronter le danger ensemble.
Ces quatre-là n'avait pas l'air de s'entendre à merveille.
Le vieux maître d'arme résuma ensuite tout ces propos différents en leur disant de faire comme ils avaient envie.

(Cool, le vieux !) songea le Hobbit, satisfait, souriant jusqu'aux oreilles.

Tout cela avait relativement changé l'état d'esprit de Sirop. Il avait été stupide de s'emballer. Il y avait bien d'autres moyens que de combattre pour prêter main-forte à ce monde en péril.
Il fallait maintenant voir lequel de ces moyens serait le mieux pour lui.

Le dernier plaisait particulièrement au petit Hobbit. S'il restait à Fan-Ming, il n'allait rien faire de spécial et il n'oubliait pas que cette cité était la cible principale d'Oaxaca tandis qu'aller à Esseroth impliquerait sans doute de combattre les troupes de la Déesse puisque cette dernière nécessitait de l'aide. Le choix le moins dangereux pour sa vie était d'aller visiter Aliaénon et de demander aux différents peuples de s'unir.

La dénommée Rosie décida, elle, d'aller à Esseroth et même d'unir les peuples. S'il était possible de faire les deux, c'est ce qu'il ferait.

Car si sa propre vie lui importait énormément, il n'en n'oubliait pas son principal but.

Il était là pour qu'on se souvienne de lui. Il était là pour être connu, pour être respecté de tous. Il était là pour qu'on dise un jour "regardez, c'est Sirop, celui qui a sauvé un monde entier de la terrible et moche Oaxaca ! Celui qui a vaincu ses peurs pour sauver une pauvre petite cité sans défenses, regardez !". En gros, il était là pour qu'on entende parler de lui et pour ça, il fallait qu'il accomplisse des choses héroïques. Et rien de tel que de venir en aide à une ville désespérée pour jouer au héros.

Le petit instant de faiblesse qui avait manqué de le mettre hors-jeu avait totalement disparu maintenant qu'il savait qu'il pouvait aider sans combattre l'armée d'une Déesse en furie et ses ambitions avaient repris le dessus sur ses craintes et sa nature "Hobbitienne".

De nouveau euphorique, il sourit à la jeune femme à la robe déchirée qui venait de parler et lança d'une voix forte et avec un ton théâtral :

"L'union fait la force, j'irai donc unir les différents peuples d'Aliaénon afin qu'ils combattent ensemble la menace que représente Oaxaca et aiderait la cité d'Esseroth par la même occasion, vous pouvez compter sur moi. Je mettrai mes (nombreux) talents au service de ce monde et croyez moi, Oaxaca ne reviendra pas de sitôt."

Il aimait bien se la péter un peu et il fallait qu'il regonfle son égo. De plus, il était content de se retrouver enfin. Sirop Papum de Shory, le Hobbit ambitieux et aventureux sans peur.

Il attendait maintenant de savoir ce qu'allait faire les autres, de nouveau impatient de partir à l'aventure, un sourire radieux sur le visage.

Armelle n'eut pas vraiment l'occasion de répondre à l'homme aux yeux rouges, alors que les personnes appelées arrivèrent et voulurent parler en privé. Cela l'arrangeait quelque part, L'homme aux yeux rouges semblait avoir très mal pris sa réflexion. Elle ne voulait pas avoir de conflit avec de futurs alliés, et elle n'avait pas obtenu les réponses à ses questions. Les rapports avec ce nouveau monde n'allaient pas être faciles.

À ce moment-là, Sirop faisait son retour et se dirigea juste à côté du loup d'argent. Il semblait aller mieux, mais ce genre de réaction pouvait survenir dans un moment crucial. Elle se sentait le devoir de l'aider à sa façon. Elle se dit qu'il jouait la comédie à rouler les mécaniques comme cela.
Tout en écoutant les diverses discussions, la jeune femme se dirigea vers le hobbit. À sa hauteur et légèrement sur le côté, elle s'accroupit à sa hauteur pour lui chuchoter à l'oreille. Elle se doutait qu'il était très sensible à son image, certainement complexé par sa taille.

"Je ne suis guère plus douée que toi pour me battre, et j'ai sans doute aussi peur que toi. Cependant, ce ne sera pas en étant paralysé sur place qu'il me sera donné de régler la situation. Il faut garder la tête froide pour pouvoir agir et ne pas écouter les battements de ton cœur. Et puis je compte sur toi pour me protéger. "

Armelle avait peut-être un peu exagéré dans ce qu'elle avait dit, mais c'était pour l'aider. Peut-être qu'avec une noble mission comme celle-là, il se sentirait pousser des ailes. Elle lui fit un léger clin d'œil alors qu'elle se releva. Elle ne resta pas loin dans le cas où il voudrait répondre.

Le conseiller Tsukiko semblait vouloir contrôler la situation, il ressemblait bien à un politicien. Un homme d'armes voulait accélérer les choses en lui coupant la parole. Il avait raison, on n'avait pas le temps d'un long discours d'accueil.
Le conseiller prônait de les aider un peu, mais que l'on se fichait de leur sort. La femme voulait que l'on les aide absolument, ce qui était assez logique dans son esprit également. Elle n'avait pas à cœur d'aider un peuple inconnu, mais surtout de s'aider elle-même. Un militaire stupide disait que les murailles de cette cité tiendraient, qu'il était inutile de chercher de l'aide, qu'il suffisait de s'enfermer dans la cité pour gagner. Sans doute que c'était l'expérience d'Oranan qui parlait, mais Oaxaca était bien consciente du style de défense des oraniens. Elle avait dû s'y préparer. L'autre militaire prônait l'unification de la planète pour combattre Oaxaca, ce qui était plutôt son avis depuis le début. Le maître d'armes dans sa sagesse coupa les débats pour laisser aux aventuriers le choix.

La jeune archère laissa alors parler plusieurs personnes avant de donner son avis sur la question. La femme à l'ours était pour aller défendre la ville et si c'était possible de tenter de rallier des alliés. Elle trouva cela étrange de sa part, une antiguerre. Le hobbit dit quelque chose de similaire bien dans son style.
Armelle se doutait qu'avec ses discours contraires, il devait avoir beaucoup de tension entre les hauts dirigeants de Fan Ming. Elle tenta alors en prenant la parole en les unifiant déjà eux, avant la planète entière.

"Il est bien évident qu'il faut aider cette cité, pour de multiples raisons. Si on reste caché derrière ses murs à attendre l'armée de la reine noire, cela sera trop tard. Oaxaca se sera installée partout, et ce n'est pas une poignée d'aventuriers qui assiégeront des places fortes. Vous en êtes bien conscient ?

En défendant Esseroth, on s'aide nous-mêmes. Si cette ville tombe, ce sera tout le sud de la planète qui sera à leur merci. Oaxaca aura une place forte, un lieu de repli, un lieu de connaissance énorme de ce que j'ai compris et de grandes ressources pour continuer la guerre. Peut-être même qu'elle réussira à les forcer à se battre pour son compte. La reine noire gagnera beaucoup trop d'avantage sur nous. Imaginez un instant qu'Oaxaca ait toutes les informations sur ce monde que nous n'avons même pas ?

Oaxaca a dû essayer à maintes reprises de prendre Oranan je suppose ? Elle connaît les puissantes défenses que votre peuple sait mettre en place. Je suis certaine que la reine noire s'y est préparée également. Elle a dû prévoir quelque chose et à force ses murailles tomberont si elle contrôle toute la planète. Et vous savez ce que cela veut dire si une telle chose arrive pour Oranan. Voudriez-vous prendre un tel risque ?"

Armelle n'aimait pas tellement autant parler, c'était une exécutante malgré les apparences. Cependant, elle avait à cœur la réussite de cette mission. Sa famille avait une dette envers Oranan, et elle serait prête à donner sa vie pour cela. Elle regarda alors tour à tour les quatre hauts dirigeants de Fan Ming. Elle voulait les mettre en face de leurs responsabilités quittes à se griller. Elle n'avait pas d'importance, seule la réussite de la mission en avait.

Au milieu des coups de colère et des conversations plus calmes, l'homme au chapeau prend le temps de me répondre, l'air amusé après une expiration de fumée. Ce type dégage clairement quelque chose de super classe. Je ne peux contenir mon sourire au fur et à mesure qu'il s'exprime. Un monde où la magie est omniprésente ! Quoi de mieux pour apprendre à devenir un mage sur une planète où tout le monde est un mage. C'est une aubaine, mais je dois rester prudent. Je remercie l'homme au chapeau d'une tape amicale dans l'épaule après qu'il m'ai indiqué que j'en apprendrais plus auprès de la blonde qui s'appelle Simaya, joli nom.

Je m'apprête à l'interpeller quand le type au chapeau s'en va, emportant avec lui le type blond, la sauvageonne et Karz. Je réagis, plus déçu qu'en colère.

"Oh non merde... Je dois le surveiller ce type. Si ça se trouve c'est un trou du cul."

Mais il est déjà trop tard, ils sont parties. Je passe une main dans mes cheveux en soupirant. Je regarde vers la blonde experte en magie puis vers le couloir qu'a emprunté celui que je dois garder à l’œil.

"Et merde."

J'esquive les quatre personnes qui entre dans la salle, me permettant juste de tourner la tête pour observer une poignée de secondes les courbes de la femme en robe de lin blanc avant de ramasser mes affaires et de m'élancer dans le couloir en soupirant. Mes affaires sont encore humides et je sens un courant d'air très frais qui me chatouille les chevilles. Je me frictionne les épaules et pousse un autre juron envers le froid quand j'arrive dehors dans une petite cour neigeuse. L'homme au chapeau n'est plus là, mais le garçon blond, lui, est présent, suant et tremblant de tous ses membres alors qu'au milieu de la cour il y a, comme, une sorte de rond d'air plus dense assez étrange.

Je m'approche de Karz en sautillant pour combattre le froid.

"T'oublies que je suis le clodo qui doit te surveiller ! Je t'accompagne !"

Je salue ensuite la fille à la peau sombre d'un mouvement de tête en remontant ma serviette qui manque de tomber.

"Moi c'est Xël ! Enchanté ! J'adore votre couleur, c'est très exotique !"

Je me marre franchement avant de réprimer un grand frisson.

"Alors, où on va ?"

A la suite de l'archer et des deux étrangers, j'arrive dans une cour assez étroite. Nous croisons quatre autres personnes que je perçois à peine.
Le blond à l'air épuisé émet une sorte d'aura magique, déformant légèrement ma perception visuelle autour de lui. L'homme au chapeau disparait en un instant, tandis qu'un autre aventurier nous rejoint en tenue légère, grelottant. Il dit adorer ma couleur. Mon sourcil droit s'arque sur le haut de mon front. Ma... couleur? Exotique? J'ai du mal à comprendre. Je suis de toute façon bien trop occupée à m'amuser de le regarder remonter sa serviette.

- "Keya. Et j'adore votre heu... tenue."

Je trouve la situation plutôt cocasse. Que compte-t-il faire exactement, en serviette? Je parie que j'assisterai à la pleine lune bien avant la tombée de la nuit!
Lorsqu'il demande où nous nous rendons, je réponds, relativement sûre de moi:

- "A Esseroth... je suppose. Mais ne traînons pas, celui-là ne tiendra pas le coup longtemps."

J'avance alors vers le magicien, franchissant le pas de la téléportation.

Mon instinct s’était avéré juste, le vieil homme, plus que sage, méritait bien son poste. Ce dernier salua ma décision d’un noble geste de la tête que j’appréciai à sa juste valeur, en lui rendant la pareille. Il avait apprécié ma franchise et me conseillait de toujours agir selon mes propres valeurs, sans jamais me laisser entraîner dans une direction que je n’aurais pas souhaitée.

Aussitôt partis, aussitôt remplacés. Avant que je n’eusse le temps de demander de nouveaux conseils au maître d’armes, deux des étrangers sortirent accompagnés de Karz et Keya pour être aussitôt substitués par les quatre officiers qui avaient été demandés un peu plus tôt par le vieil homme aux cheveux et à la barbe blanche.
D’une façon un peu abrupte et impolie envers des invités, le grand et mince conseiller nommé Tsukiko, pria aux deux habitants d’Esseroth restants de quitter la salle quelques instants, le temps qu’ils nous entretiennent en privé de l’aide que nous pourrions leur offrir. L’imposant homme aux cheveux crépus et la séduisante dame à la chevelure blonde ne firent aucun commentaire et s’exécutèrent. Mais, nul mot n’était nécessaire, leurs regards mécontents et leurs mouvements secs et rapides suffirent à signifier leur désaccord face à la nécessité de les écarter des discussions en cours.

Aussitôt la porte refermée, le conseiller alla droit au but, nous rappelant que notre mission première consistait à aider Fan-Ming et Oranan et non pas les habitants d’Esseroth qu’il jugeait de paresseux. Le principal étant qu’on glane le plus d’informations possible afin de leur en informer pour faciliter leur préparation à la défense de Fan-Ming et des fluides.

Cette dernière consigne ne plut pas à l’élégante dame dont la simplicité de ses vêtements de lin blancs ne faisait que rehausser sa beauté. Contrairement au conseiller, elle se préoccupait davantage de la survie des habitants de ce monde nommé Esseroth.

Les deux autres capitaines se prononcèrent à leur tour, celui habillé de mauve préconisant notre retour au plus vite pour défendre Fan-Ming, alors que le second, moustachu, croyait plutôt qu’on devait convaincre d’autres peuples afin de se rallier tous contre les armées d’Oaxaca.

C’est alors que le maître d’armes prit la parole, précisant que c’était à nous de prendre nos décisions. Rosie, le petit homme et la femme aux yeux ensorcelants prirent tour à tour la parole. Puis vint mon tour.

« Le rôle de messager me plait bien et est tout à fait dans mes cordes. Je me propose donc d’accompagner Rosie et les autres qui sont de cet avis à Esseroth.»

Après avoir souri à Rosie et au petit hobbit pleins d’entrain, je poursuivis :
« Nous pourrions voir de nos propres yeux ce qu’il en est, d’apporter l’aide qu’il nous est possible et de recueillir toute l’information nécessaire, pour ensuite nous rendre dans les autres villes afin de quérir de l’aide auprès des peuples dont vous avez fait mention. Je crois que notre départ devrait être éminent ! » Terminai-je faisant un pas vers la porte qui était fermée.

Seule une aventurière prônait le combat et la guerre. Bien que n’approuvant pas ses propos, je ne ressentis pas le besoin de les commenter, persuadé que je ne réussirais pas à la faire changer d’idée. Et puis le temps était plus aux actions qu’aux paroles, il était plus qu’urgent d’agir.

Sans protester, l'homme au chapeau accepte ma proposition et peu de temps après, la sauvageonne décide de nous accompagner. Je suis heureux qu'elle ait décidé de le faire. Après tout c'est aussi une archère et elle ne me semble pas inutilement bavarde au vu de la réaction qu'elle a eu juste avant. Sans un mot de plus, je suis donc le chapeauté jusque dans la cour et je suis saisi par le froid. Non pas que je dois frileux, mais cela me surprend. Il y a bien longtemps que je n'ai pas vu de neige, à vrai dire, les paysage que j'ai vu dernièrement en son même bien éloigné entre une salle baigné de lave sur une île volante et un bagne puant rempli de zombies...

C'est alors que le blondinet faiblard use de sa magie, et d'après le bref échange verbal qu'il vient d'avoir avec l'autre, je comprends mieux son état de faiblesse. Je regarde le chapeauté.

"Etrangement, la téléportation, ça me connait."

Il est vrai que ce n'est pas la première fois que je suis forcé de le faire, ne serait-ce que tout récemment, en empruntant le fluide spatial. Je m'apprête à rentrer dans le vortex que le blondinet à ouvert quand la voix de Xël me retient. Je dois faire vite...L'emmener avec moi de force avant que le mage soit K.O, le laisser ici ? Mon choix est fait. Je me tourne alors vers ma nounou et m'adresse à lui tout en reculant vers le portail.

"Désolé Xël, t'arrives un peu tard et ca risque de pas être une partie de plaisir là-bas...Mais promis, je serais sage!"

Je me mets à rire brièvement et je fais un signe de la main au clodo juste avant de me retourner une dernière fois pour emprunter le vortex.

Les aventuriers, pour la plupart, suivirent Rosie dans son résonnement. Elle soupira discrètement lorsque la femme aux yeux lumineux répéta ce que la semi-elfe avait déjà insinué en quelques mots, en rajoutant par la suites plusieurs spéculations. Toutes ces questions qui ne pouvaient pas trouver réponses maintenant... c’était dur, à l’avis de Rosie, de fonder des plans sur des peut-être. Mais dans un sens, comment faire autrement quand tout nous est encore inconnu.

La tension monta à nouveau dans la pièce. La jeune femme de blanc ne semblait pas de l’avis de ses congénères masculins. Rosie l’apprécia. C’est de ces femmes qui s’en tiennent à leurs convictions et qui ne se laisse pas impressionnées. Compassion, sagesse et force d’esprit, c’était le genre de personne que la fille de rouge rêvait bien de devenir. Aussi lorsque l’on proposa aux aventuriers deux voies possibles, la sienne lui sembla la plus évidente.

« Je me propose, dans ce cas, d’escorter la princesse avec ces messieurs. Je ne compte pas me séparer de mon frère d’arme et celui-ci je le crains prendrait une place de trop pour le portail. »

Justement, ce dernier pénétra timidement dans la pièce légèrement outré de la façon dont on lui avait refermé la porte au nez. Il alla se tenir près de sa jeune amie qui le caressa doucement entre les oreilles. Bien qu’une telle affection lui aurait calmé les ardeurs normalement, il demeura cette fois très tendu et hargneux. Il s’assura aussi de séparer, par sa présence, Rosie de l’homme aux yeux de sang, malgré qu’il ne soit pas vraiment près d’elle. Il n’y avait aucune chance à prendre lorsqu’un homme provoquait un ours. Mérové n’aimait pas tout ce qui pouvait ressembler de près ou de loin à une menace.

Rosie était fière de sa décision. Au moindre souci, il s’avérait que Mérové soit un nageur hors pair et pas moins bon pêcheur il faut dire. Aussi, n'avait-elle pas connue quelques expériences qui lui permettait de ne plus craindre les remous sombres et froids de l’eau?

« Combien de temps prendra un tel voyage? »

La jeune femme à la peau sombre semble s'amuser du fait que je meurs de froid, je lui souris et la regarde disparaître pour rejoindre Esseroth. Je retiens le nom, le mettant dans un coin de ma tête. Karz lui m'adresse quelque mot et un signe de la main avant de disparaître. Il indique clairement la volonté de vouloir partir sans moi. Je ris devant cette tentative et me dirige vers le portail. Hélas, à l'instant où l'archer quitte la cour, le blondinet tombe à genou et le portail s'évapore. J'ouvre grand les yeux puis plaque ma main sur mon visage en soupirant.

Je me tourne vers le blond quand il s'excuse, me disant que le portail était trop dur à maintenir. Je le crois en l'observant, en sueur et essoufflé. Je remonte ma serviette et l'aide à se relever.

"J'espère juste qu'il va pas faire l'enfoiré."

Je le soutiens en lui passant son bras derrière ma nuque et l'aide à marcher, reprenant la direction de l'intérieur.

"On retourne à l'intérieur, j'ai les grelots qui gèlent. Puis on va s'boire une bière et prendre un repas chaud ! Ça te fera du bien !"

Je me retrouve une fois encore dans le couloir, soutenant l'autre mage, j'entends encore des voix venir de la salle d'armes et en approchant je vois comme deux groupes qui se forment. D'un côté la grande blonde et de l'autre l'Ynorienne à la robe blanche et un type moustachu.

Je prends la parole d'une voix haute en rentrant dans la pièce.

"Excusez-moi ! Pardon ! Voilà, dégagez !" Dis-je en souriant, encore frissonnant du froid qui régnait dans la cour. Mes vêtements sur l'épaule et le bras du mage sur mon cou. "Les autres sont parties. Lui, il est crevé donc voilà ce que je propose."

J'aide le blondinet à s'asseoir sur les tapis au centre de la pièce et lui donne une tape amicale dans l'épaule avant de me redresser et de relever ma serviette, certains à coup sûr avaient eu une vue de mes magnifiques fesses.

"On mange un truc, on boit une bière, on se repose et demain on s'occupe de tout ? Ça vous va comme ça ?"

J'adresse un grand sourire à tout le monde et lâche une petite boutade pour détendre l'atmosphère.

"Et arrêtez de vous rincer l’œil !"

Lorsque la guerre menace un monde, c’est une chose, mais lorsqu’il s’agit du nôtre, il est beaucoup plus difficile de demeurer objectifs. C’est alors que les divergences d’opinions se multiplient et que les esprits s’échauffent. Le conseiller, personne ne peut le blâmer, pensait avant tout à protéger sa ville. Alors que la belle princesse Honoka, plus altruiste, estimait que toutes les autres contrées étaient aussi importantes.

Et en tant que princesse et femme de caractère, l’élégante dame aux yeux bridés prit l’initiative d’ouvrir la porte, de faire entrer les deux habitants d’Esseroth et de leur faire part de notre intention de leur venir en aide, et ce malgré les réticences du conseiller.

(Quelle femme ! )

Il fut décidé que nous irions en deux groupes, l’un accompagné de la princesse et de l’homme aux yeux rouges porteur d’un bâton, empruntant les voies naturelles. Et l’autre, composé de la séduisante Esserothienne et du capitaine habillé de mauve en utilisant la voie magique.

(La blonde ou la brune, laquelle choisir ? )

Car en fait, mon choix se reposait essentiellement sur mes compagnons de route. Mais à mon avis les deux dames méritaient également de se faire connaître. Après avoir hésité quelques instants, je me tournai vers la blonde magnifiquement coiffée, tenté par l’expérimentation de la téléportation. C’est à ce moment que la voix de la douce Rosie se fit entendre. Celle-ci indiqua qu’elle suivrait la princesse, ce qui était plus approprié pour son compagnon Mérové.

(Bella ! )

Ce qui me fit penser que j’avais moi aussi une jolie monture. Je me ravisai donc et annonçai ma décision à la princesse elle-même.

« Puisque je possède une brave jument et que je ne peux la laisser ici, je vous accompagnerai également. »

C’est à ce moment que je remarquai l’homme à moitié nu qui était revenu dans la salle d’entraînement, propre et de bonne humeur, il détendit l’atmosphère.

Armelle écouta la réponse du capitaine à ses réflexions. Elle n'était pas nécessairement d'accord, mais elle s'abstint de réponse. Elle comprenait cependant ce genre de réactions d'autarcies. La femme en blanc prit alors la parole de force. C'était une forte tête, une rêveuse de hautes vertus, est-ce que la ville de Fan Ming était assez solide pour prétendre à de si hauts idéaux ? La jeune femme ne le pensait pas, sinon ils n'auraient pas demandé de l'aide à de simples aventuriers, des étrangers.
Le conseiller prit la parole en voulant calmer le jeu en face des aventuriers. C'était tout à fait le style de ce peuple, les apparences avant tout. La jeune archère l'avait rapidement compris. Il prit directement à partie la Belmont pour lui rappeler la mission officielle. Elle hocha la tête lentement et se permit de lui répondre en regardant les hauts dirigeants de la ville.

"Ma famille a une dette d'honneur envers Oranan à rembourser, d'où ma présence ici. Jusqu'à ce que le problème Oaxaca ne soit réglé sur cette planète, je suis à votre entière disposition. Ordonnez et j'obéirais, peu importe l'ordre."

Armelle s'inclina respectueusement en regardant le conseiller dans les yeux, puis les capitaines et enfin la princesse. Elle n'avait guère confiance en cette personne pour réagir de la bonne façon en temps de guerre. Elle fit d'ailleurs entrée deux personnes de la ville d'Esseroth en coupant toute discussion. La princesse annonça qu'elle irait dans la ville en tant que représentante et que Fan Ming aiderait. Elle sembla croire que pendant une bataille, une seule personne serait capable de la protéger d'une guerre.

(Quelle futilité, j'espère qu'elle s'expose ainsi pour forcer Fan Ming à aider Esseroth. Si c'est juste un caprice, espérons que la bataille soit gagnée avant son arrivée. Sinon, elle sera capturée et sera une monnaie d'échange contre Fan Ming. )

La brune aux yeux bleus luminescents ne se permit pas de commenter cela de vive voix. Ce ne serait pas correct, mais elle se doutait que le conseiller et un des capitaines serait sûrement d'accord. Il allait avoir cinq personnes capables de se rendre directement en pleine ville pour la guerre. L'archère ne savait pas ce qu'elle devrait faire. Elle n'avait pas une grande marge de manœuvre, cela serait décidé par le conseiller. Le conseiller Tsukiko et le capitaine Chigiru semblaient comme paralysés par la décision de la princesse.

Rosie, son ours et Mathis s'étaient décidés à accompagner la princesse. Armelle regarda les autres aventuriers encore présents. Il y avait Marla la shaakt. Elle avait une haine prononcée envers Oaxaca, cependant elle doutait qu'elle veuille s'exposer pour sauver une ville de ce genre. Xel tout sympathique qu'il soit, ne semblait guère être un formidable combattant, mais on ne savait jamais. L'homme aux cheveux étranges ne semblait pas croire en la guerre de front, il n'aimerait sans doute pas. Le liykor d'argent, d'après ce qu'il avait dit de son histoire, serait bien capable d'aller au front. Enfin le hobbit semblait tellement terrifié, qu'il n'avait rien à faire dans une bataille. Il vaudrait mieux sans doute y aller progressivement.

(Il ne va pas avoir assez de monde pour y aller directement. Déjà ceux qui viendront de l'extérieur, je leur souhaite bien du courage pour rentrer dans une ville assiégée. Si pas d'ordre contraire, j'irais à la bataille. J'ai peu de chances d'y réchapper, mais si je tue assez de monde avant de mourir pour gagner quelque temps, cela serait déjà bien. )

Armelle n'avait aucune espèce d'amour-propre quant à sa survie, elle n'avait pas d'importance tant que la mission serait une réussite. Elle fit quelques pas dans la direction des dirigeants, bien décidée à réveiller le conseiller. Elle prit la parole assez bas pour se faire entendre du conseiller.

" Dites-moi ce que vous attendez de moi et je le ferais. Peu importe ce que ce sera, ce sera fait. Dans le cas contraire, j'irai directement par téléportation à Esseroth. "

Alors que le début de son arrivée semblait avoir pris une progression bien longue, tout sembla aller beaucoup plus vite avec l'arrivée du conseiller Tsukiko, de la princesse Honoka et des deux capitaines. Immédiatement, le premier homme, d'une prestance remarquable, évoqua les choix que pouvaient prendre les aventuriers.
D'une manière pragmatique, il semblait évident que pour sauver Yuimen, il fallait passer à côté du salut d'Esseroth. Mais heureusement, la princesse Honoka se montra incisive et releva le manque d'humanisme que cela impliquerait. Ziresh se reconnaissait beaucoup en elle, et sans aucune hésitation, il fit déjà son choix.

Déjà, une fois, il s'était rendu responsable du génocide de tout un peuple, avec les troglodytes des mines de Lebher. Et il le regrettait encore. Choisir de sauver Esseroth, c'était pour lui une évidence, mais c'était aussi une manière de se racheter.

"Je ne puis me résoudre à sacrifier un peuple pour sauver le mien. Je ne me suis pas fait Porteur de Lumière, de la Hallebarde Protectrice, pour faire fi de tout un monde. Si vous me le permettez, Princesse Honoka, je vous suivrai sans hésitation."

Il adressa un regard complice à Mathis et Rosie qui avaient déjà évoqué leur désir d'aller défendre la ville.
Pourtant, il ressentit très vite un malaise en ayant exposé ce choix. Il avait pris part à des combats incroyables, c'était vrai, mais jamais il n'était allé au front. Ce qu'il connaissait de sa "guerre" avec son clan et les liykors noirs n'était rien à côté de la défense d'un siège, sur une ville de magie, sur une toute autre planète.
Il fit tous les efforts du monde pour ne pas aplatir ses oreilles et ne pas avoir la voix tremblotante. C'est alors qu'il vit Sirop. Ce petit hobbit avait mis de côté toute sa peur pour dire qu'il voulait aider Esseroth et unifier les peuples ce monde. De même, Armelle n'avait pas encore fait son choix, mais elle avait montré des arguments convaincants quant à la sauvegarde de la ville. Et même pour Keya et Karz, ces derniers s'étaient montrés véhéments et peut-être trop hâtifs, mais on ne pouvait leur retirer leur volonté d'agir.
De nouveau, il adressa alors un sourire au hobbit et à l'archère, espérant secrètement qu'ils maintiendraient leurs choix. Puis il donna un semblant de réponse à Rosie, qui demandait combien de temps prendrait le voyage.

"Keya et Karz on déjà été menés là-bas. Je suppose que l'on peut suivre le chemin qu'ils ont emprunté au plus vite."

Le chaos, élément naturel de n'importe quel monde, opposé à l'ordre celui-ci ne donne aucune logique ou aucun modèle de propagation. Il fait tourner la tête de bien des hommes et trouble le plus sage des devins. Marla était resté là, silencieuse, se repaissant du chaos et des dissensions qui germaient au sein des dirigeants de Fan-Ming. Elle comprit également que la princesse n'avait rien à faire ici, un conseil de guerre ne devait pas accepter de sentiments.

Marla allait également devoir choisir avec soin ce qu'elle allait faire. Foncer sur le champ de bataille sans aucune maitrise de ses armes? Elle n'avait que son cerveau pour s'en sortir et elle ne connaissait pas l'état actuel de la ville. Même si celle-ci était encore debout, la porte était-elle tombée? Elle savait que pour remporter un siège, il fallait aussi bien piéger hors des murs...que l'intérieur. Il fallait également déterminer les goulots d'étranglement pour regrouper un maximum de personne et les frapper en une seule fois. Les portes en sont un exemple flagrant, mais également les ponts. La shaakt se demandait également si les ressources des soldats avaient été optimisé, pierre à aiguisé, poisons, renforcement des armures, parchemins enchantés...

Mais accepteraient ils de l'écouter? Elle, une Shaakt, avide de pouvoir, dévoué à Valshabarath. La prêtresse était partagée entre aller sur le front et mener bataille contre les forces d'Oaxaca et celle d'en apprendre plus sur ce monde. Mais quand la princesse de Fan-Ming prit la décision de partir pour le front, Marla se mit à rire aux éclats.

Je savais les vôtre stupide, mais de là à se suicider...Il suffit que des espions se trouvent entre vos murs...Peut-être même dans cette salle...

Marla se mit à les dévisager un à un, bien plus que l'acier, l'esprit instillant le doute et la peur dans les rang était une arme des plus dangereuse en temps de guerre. Immobilisant les troupes et les actions, mais parfois augmentant la vigilance et permettant de démasquer les traitres.

Parmi ceux désirant agir vite...se trouvait une personne avec un...surveillant. Personne a trouvé cela étrange? Maintenant ou sont ils?

Elle esquissa un sourire tout en semant les graines de la discorde.

Ensuite même si vous n'avez aucune compétence, le simple fait que vous soyez en vie et dans les murs de cette cité, peut rassurer les servants et leur permettre de continuer leurs tâches quotidiennes. Exemple très simple.... Prenez le Sinari ici présent...

Elle posa son regard mauvais sur le semi-homme, ses yeux rouges semblant décortiquer chaque parcelle de son être.

Si son tout nouveau protecteur, le Liykor ici présent mourrait...Pensez-vous que celui-ci serait encore apte à résonner normalement après une telle nouvelle...Il suffit de le regarder pour voir que son être transpire la peur....

Et elle-même se repaissait de cette peur. Ce qui taraudait l'esprit de Marla était le doute. Doute envers sa propre existence dans ce monde, en tant qu'élue de Valshabarath. Elle se devait de rester impassible, immuable. Elle était une Shaakt!

Par contre si l'on pose les yeux sur vous Armelle...On voit clairement que vous n'avait que faire de vos propres choix et décision, vous souhaiter être une arme capable de frapper vite et bien...Reste à savoir si les soit disant seigneurs de cet endroit sauront vous manier avec précision...

Cependant demander de l'aide aux autres villes est une de vos meilleures chances, dans ma culture cela démontre votre faiblesse, mais quand je regarde à grande échelle... Les forces d'Oaxaca seront exterminées rapidement infligeant un coup dur et stoppant...avec une forte probabilité de futures invasion. Le tout sous contrainte que chaque peuple accepte bien sûr.

Une autre difficulté de plus! Au vu de la réticence de certains à aider les voisins et de prendre contact, il y avait de forte chance que cette idée meurs à cause du refus des autres. Elle devait également prendre une décision. Elle aurait bien voulu aller seule dans un endroit reculé pour s'entrainer à manier les armes, retarder le temps ou elle irait en embuscade, mais elle avait également fort à faire pour son propre profit. Elle allait attendre un peu avant de faire un choix...après tout elle avait jusqu'au lendemain...

Armelle, que Sirop avait d'abord prit pour une femme assez froide, fut surpris et un peu vexé lorsqu'elle tenta de lui remonter le moral. Elle avait sans doute remarqué sa peur maladive dont il avait affreusement honte. Elle comptait même sur lui pour la protéger !

Cette mission de protection qu'il prenait très au sérieux l'empli d'une certaine fierté mais aussi d'un certain stress.
Il lui répondit alors qu'elle se relevait (il détestait d'ailleurs sa petite taille qui obligeait même les jolies filles à se baisser pour parler à son niveau) sur un ton vaniteux et arrogant :

"Peur ? Peur ? Ahahah, je ne connais pas trop ce sentiment mademoiselle, mais vous pouvez comptez sur moi, il ne vous arrivera rien..."

Puis, après quelques disputes de la part du quatuor arrivé quand il était sorti des toilettes, Sirop avait déjà choisi celle qu'il préférait dans le tas et sans doute celle qu'il allait suivre : La Princesse Honoka.
Elle était pour aller aider les peuples en difficultés et elle semblait douce, presque maternelle et le petit Hobbit appréciait bien cela, n'ayant pratiquement jamais quitté les jupons de sa mère. Au contraire, le gars à moustache qui ne se préoccupait uniquement du fluide et non de la vie des gens de ce monde semblait dur, sévère. Un militaire, en fait.
Rosie fit part de son choix et une fois de plus le Hobbit fut satisfait. Elle avait l'air d'être une bonne bougre, celle-là. Il l'aimait bien.
Alors qu'il allait la plussoyer, le garçon au bonnet toujours très détendu débarqua dans la pièce, de retour de son mystérieux séjour dehors et proposa à tout le monde, dans un esprit d'ailleurs très Hobbitiens, de bien manger et de bien boire ce soir pour régler tout ça demain matin.

Sirop leva les yeux au ciel malgré lui. Ce gus l'agaçait un peu. En effet, bien qu'il ne semblait pas être un combattant incroyable ni même un aventurier chevronné, le Sinari trouvait qu'il était beaucoup trop à l'aise. En tout cas comparé à lui.
En fait, cette attitude nonchalante et détendue, Sirop avait toujours rêvé de l'avoir et il était en réalité jaloux, tout simplement. Et en plus il avait la chance d'être grand... lui.

Mathis soumit ensuite à son tour son avis. Il allait accompagner la princesse. Ce gars-là, ce n'était pas l'attitude que le Hobbit jalousait mais l’apparence. Contrairement à lui, il avait vraiment l'étoffe d'un aventurier digne de ce nom : fringant, de taille respectable, beau gosse...

Ce fut autour d'Armelle et Ziresh de parler. La première resta dans son tempérament militaire habituelle, celui que Sirop n'aimait pas trop tandis que le second choisit lui aussi d'accompagner la princesse.

Sirop eut du mal à retenir un sourire radieux. Son garde du corps et ami semblait partager les même valeurs que lui et...

La Shaakt sortit soudain de l'ombre et parla, ses mots frappant comme des fouets le cœur du petit Hobbit qui la contemplait avec des yeux ronds.
Elle avait apparemment deviné que Sirop comptait sur Ziresh notamment pour le maintenir en vie tout au long de cette aventure.
Elle continua ensuite jusqu'à finalement donner son point de vue à elle.

Sentant le rouge lui monter au joues, il bafouilla une fois qu'elle eut finit sa tirade en évitant à tout prix le regard du Liykor et tentant de rester calme pour ne pas montrer à cette garce qu'elle avait touché juste, sans succès :

"Eh ! Je...je n'ai besoin de personne pour me protéger et je...je ne...je ne connais pas la peur ! ...Compris ?"

Pour le petit Hobbit, c'était de la pure méchanceté gratuite de dire de telles choses devant le genre de personnes qui étaient regroupées ici et compte-tenu de la situation. Il se sentait profondément touché et blessé. Déjà qu'il avait dû mal à rester au même niveau que toutes les personnes ici présentes, si une de ces personnes se mettait à le rabaisser, ça n'allait pas pouvoir le faire... et en plus elle le faisait flipper avec ses horribles yeux rouges.