L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: Fan-Ming - Le Dernier Espoir
MessagePosté: Lun 3 Oct 2016 13:09 
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Localisation: Quête 30 - Aliaénon
Je plante mes dagues dans la membrane, et Naral lâche un grognement sourd, battant furieusement des ailes et manquant de me faire chuter. Mais, les armes plantées dans son corps, je tiens bon. Seulement, même ici, la peau est plus épaisse que prévue. Elle oppose de la résistance, et je n'ai pas le temps de la déchirer, l'elfe me saute dessus pour tenter de me désarmer, mais elle ne fait que précipiter ma chute. Ma chute vertigineuse à des kilomètres du sol. Elle tombe avec moi, mais, me révélant un pouvoir que j'ignorais d'elle, elle se transforme en piaf et se met aisément à l'abri, me laissant à mon sort. Je tente d'appeler un cheval ailé, mais le sifflet se décroche de mes lèvres dans ma chute, et j'ai tout juste le temps de le rattraper de la main. Ha ! Cela fait deux fois que la trahison d'un autre Yuiménien m'empêche de réaliser mes plans. Et il est trop tard pour appeler le cheval : le sol approche, et mes muscles engourdis par la pression de l'air ne me le permettront pas. Pourtant, une ombre s'approche de moi, et je sens bientôt de larges griffes broyer mes épaules, mais m'évitant la chute. Ce sont les serres de Naral lui-même. Mais pourquoi ? Pourquoi me sauve-t-il ? Une ultime humiliation ? La dernière preuve de sa supériorité et de son arrogance, me signifiant ainsi que lui seul peut décréter l'heure de ma mort ? Ah... Qu'est-ce que je le hais... Puis il repart droit sur le Titan, retrouvant sur le chemin un autre dragon, bien différent. Et ils avancent, accompagnés de tous les autres sauriens, à l'assaut de la ridicule créature qui se tient devant nous. Celle-ci s'énerve. Gronde. Puis plus rien. Puis, le vide. Pour la trente-quatrième fois.

Je plante mes dagues dans la membrane, et Naral lâche un grognement sourd, battant furieusement des ailes et manquant de me faire chuter. L'elfe me saute dessus pour tenter de me désarmer, mais elle ne fait que précipiter ma chute. Elle se transforme en piaf et se met aisément à l'abri, me laissant à mon sort. Cela fait deux fois que la trahison d'un autre Yuiménien m'empêche de réaliser mes plans. Une ombre s'approche de moi, et je sens bientôt de larges griffes broyer mes épaules, mais m'évitant la chute. Ce sont les serres de Naral lui-même. Ah... Qu'est-ce que je le hais... Puis il repart droit sur le Titan. Et ils avancent, accompagnés de tous les autres sauriens, à l'assaut de la ridicule créature qui se tient devant nous. Celle-ci s'énerve. Gronde. Puis plus rien. Puis, le vide. Pour la cent-douzième fois.

Je plante mes dagues dans la membrane. L'elfe me saute dessus. Elle se transforme en piaf. Une ombre s'approche de moi, m'évitant la chute. Naral lui-même. Ah... Qu'est-ce que je le hais... Il repart droit sur le Titan. A l'assaut de la ridicule créature qui se tient devant nous. Celle-ci s'énerve. Gronde. Puis plus rien. Puis, le vide. Pour... Combien de fois, déjà ? Vingt mille ? Trente mille ?

Je plante mes dagues dans la membrane...

Quelque chose ne va pas. J'ai l'impression d'être coincé dans une boucle. Une boucle infernale, me rappelant ma dernière humiliation. Mais ma dernière humiliation avant quoi ? Avant la mort ? Ca ne s'apparente pas vraiment à l'idée que j'avais des Enfers. Mais nous ne sommes pas sur Yuimen : peut-être Aliaénon n'a-t-elle pas les mêmes règles.

A mesure que cette scène défile devant mes yeux, je me sens m'en détacher. Je la connais par cœur, de toute manière. Elle ne varie jamais. Inlassablement, je tente de précipiter Naral dans une chute mortelle. Inlassablement, je suis celui qui tombe. Inlassablement, il est celui qui sauve ma vie. Inlassablement, le cri du Titan me ramène au début. Le cri du Titan... M'a-t-il tué ? M'a-t-il simplement rendu fou ? En aurai-je seulement la réponse un jour ?

Frustration, colère, haine. Frustration. Colère. Haine. Ces émotions se succèdent et s'entremêlent à chaque nouvelle représentation de ce spectacle sordide. Le jour où Naral m'a humilié. Trois fois de suite.

Mais lors de la millionième itération – ou peut-être la lassitude me fait-elle pratiquer l'hyperbole – un sursaut d'orgueil me pousse à réagir. Assez de cette constante humiliation ! Quoi qu'il se passe devant mes yeux, quoi que soit ce grotesque cycle inaltérable, il est évident qu'il se déroule seulement à l'intérieur de mon crâne ! Que cette punition soit divine, magique ou le simple fruit de mon subconscient, je n'ai qu'à fermer les yeux pour ne plus la voir. Fermer les yeux. Pourquoi n'y ai-je pas pensé plus tôt ?

Je plante mes dagues dans la membrane... Et ferme les yeux. Et tout disparaît. Etait-ce... Si facile ? Etait-ce si simple depuis le début ? Ca veut dire que j'ai observé ce triste spectacle neuf cent quatre vingt dix neuf mille neuf cent quatre vingt dix neuf fois de trop ?

Peut-être pas, en fait. Peut-être était-ce nécessaire. Nécessaire pour comprendre mes erreurs. L'attaquer était stupide, après tout. J'avais toutes les chances d'en mourir. En fait, sauter sur son dos, sans préparation aucune, était stupide. Et laisser la dague me contrôler, contrôler ma colère et mon esprit avec elle, était stupide. Des actions inconsidérées. Frustration, colère et haine étaient le cœur du problème. J'ai délibérément choisi la voie de la spontanéité, la préférant à la voie de la réflexion.

Un long soupir s'échappe de mes lèvres alors que mes yeux s'ouvrent sur une tout nouvelle vision. Moi-même. Je suis là, face à mon sosie exact, à mon reflet. Ou plutôt à celui que j'étais avant de venir sur Aliaénon, car nul doute qu'un début de barbe et quelques cicatrices supplémentaires sont venus transformer mon visage depuis. Sans compter mon nez brisé par ce combat contre Gurfelion. Je me demande à quoi je ressemble réellement. Certainement moins à l'arrogant trouducul qui se tient devant moi. Ce faible qui s'est jeté à corps perdu dans une guerre qui n'était pas la sienne, certain d'en devenir un atout indispensable, si brillant qu'il était. Ce faible qui n'a trouvé finalement qu'humiliation et échec. Ce faible qui n'a, tout à fait littéralement, servi à rien. Rien du tout.

Je ferme de nouveau les yeux pour résumer mes faits d'arme dans cette campagne... Mais rien ne vient. Rien ne vient, car rien n'a été utile. J'ai passé trois jours au lit... J'ai attaqué Triman et échoué... J'ai sauvé une seule et unique Esserothéenne, qui aurait été sauvée par Mathis si je n'avais pas été là... J'ai tenté d'assassiner Tsukiko, mais ai échoué, une nouvelle fois... J'ai tenté de négocier une alliance avec des esclaves, que nous avons fini par tous tuer... J'ai tenté de négocier la reddition de Gurfelion, mais il a fait exécuter tous les otages... J'ai voulu organiser la défense de Fan-Ming, mais alors que toutes les murailles tenaient bon, je n'ai même pas réussi à ralentir l'avancée des troupes ennemies sur mon pan... J'ai voulu tuer Naral, mais il ne m'a considéré que comme un insecte... Une succession de défaites. Si j'étais resté chez moi, tout se serait déroulé de la même manière. Exactement de la même. Mais pourquoi ? Pourquoi, exactement, tout ce que j'ai entrepris a échoué ? Pourquoi les esclaves ont-ils choisi la mort plutôt que la survie ? Pourquoi Gurfelion a-t-il préféré massacrer des innocents plutôt que de se rendre ? Qu'est-ce qui rendait toutes mes actions si inutiles devant la porte, alors qu'autour de moi tous repoussaient l'ennemi avec brio ?


« QU'EST-CE QUE TU AS MAL FAIS !? » crié-je à ce reflet, rouvrant les yeux. « Pourquoi as-tu échoué ?! Etait-ce si dur ?! Si insurmontable ?! »

Je tombe à genou.

« Qu'aurions-nous dû faire ? »

Mon ton est défait. La silhouette devant moi disparaît. Et celle de Naral la remplace, un sourire suffisant sur le visage. Je le sens qui me juge, qui m'étale mes échecs à la figure, lui qui a réussi. Lui qui n'a rien fait d'autre que réussir.

Mais comment sais-je à quoi il ressemble ? Je ne l'ai pourtant jamais vu sans ses écailles.



---------------



Lorsqu'Alistair rouvrit les yeux, c'était bien loin du champ de bataille qui l'avait hanté de si nombreuses fois. Pourtant, Naral était là, mais sous sa forme elfique. Si l'assassin ne l'avait jamais rencontré de cette manière, il était difficile de ne pas le reconnaître. Mais ce n'est pas de la haine qui monta à sa gorge ; il avait craché celle-ci pendant ce qui lui avait semblé des siècles en songe, il n'en avait plus en stock pour le Dragon. Tout au plus une certaine rancœur, mais même celle-ci était plus adressée à sa propre personne, à sa propre incompétence, qu'à celui qui avait été son dernier ennemi avant son sommeil.

Derrière le Mauve, huit autres personnages importants d'Aliaénon ; ou tout du moins l'imagina-t-il, reconnaissant parmi eux la Princesse Honoka, Triman, la femme de glace et le sorcier du feu présents lors du siège de Fan-Ming et la Reine des Hommes-Pâles.

Se redressant tant bien que mal, le voleur prit conscience du sarcophage dans lequel il était jusqu'à présent allongé. Et de sa tenue, qui n'avait rien à voir avec ses vêtements habituels, qu'il portait pourtant lorsqu'il avait affronté Naral Shaam. D'un rapide coup d'oeil aux alentours, il put remarquer que tous les aventuriers de Yuimen qu'il avait rencontré jusqu'à présent étaient là, tous dans la même situation que lui. Il y avait également, fait étrange, une garzok, ainsi que quelques autres personnes qu'il n'avait pas rencontré, ou bien qu'il avait oublié, ne leur ayant pas prêté d'attention particulière. Mais il reporta vite son attention sur celui qui occupait tout l'espace dans cette pièce : le Mauve, qui, voyant que tous étaient éveillés, commença un discours suffisant, vantant le plan sans faille qui avait permis aux Titans de cohabiter avec les actuels habitants d'Aliaénon. Alistair n'en comprit pas la moitié. Il avait, vraisemblablement, loupé quelques épisodes dans cette aventure, et puis son esprit avait été accaparé par une autre information du soliloque : ils avaient dormi près d'un an. Un coup de poignard dans le cœur. Un an ?

« Un an ? » répéta-t-il, doucement. « Une putain d'année entière à ronquer dans un sarcophage ? »

Honoka continua le discours de Naral, coupée plus tard par l'homme qui aurait dû porter un masque, puis de nouveau par le Mauve. Ainsi ils avaient chassé le « Sans Visage », créé un conseil d'Aliaénon, bougé le fluide spatial de place... Mais encore une fois Alistair ne comprit, et ne voulut comprendre, que des bribes.

Il tenta de se lever, mais ses muscles engourdis, endormis, peinaient à le soulever. Un an d'oisiveté dans une boîte, sans le moindre mouvement, avaient faits quelques ravages. Une fois debout, il prit le temps de tâter ses bras et son buste, estimant les dégâts en ne prêtant qu'une oreille distraite aux paroles des autres Yuiméniens. Et la conclusion n'était pas très réjouissante : ses muscles avaient fondu comme neige au soleil. Il se sentait... Malade... Ou convalescent, plutôt. Comme juste après une grippe, lorsque l'on est officiellement guéri mais que le moindre mouvement requiert un effort.

« Un an, » répéta-t-il.

Son cœur était serré à cette pensée. Un an d'absence. Un an loin de Tulorim. Ils avaient certainement déjà célébré ses funérailles là-bas, et il n'y avait aucun doute quant à la défaite cuisante de son équipe sur place. Il avait pensé s'échapper quelques jours, peut-être semaines, et revenir avant que trop de dégâts soient causés, mais ce long sommeil était une catastrophe. La plupart de ses fidèles étaient sans doute morts en tentant de rester indépendants, les autres avaient certainement cédé, ou quitté Tulorim, et tous ceux qui ne sentaient aucune dévotion pour lui avaient dû partir sans demander leur reste. Il n'y aurait, pour ainsi dire, plus rien pour lui à Tulorim.

Héros. A l'entente de ce mot, Alistair releva la tête. Un homme étrange, aux deux bras métalliques, refusait qu'on l'appelle héros. Et en réponse, la Reine des Hommes-Pâles rétorqua qu'ils étaient tous des héros. Un nouveau coup de poignard toucha le cœur du voleur. L'appeler héros, c'était lui rappeler à quel point il n'avait pas mérité ce titre. Il avait échoué dans tout ce qu'il avait entrepris, et en prime avait perdu tout ce qu'il avait construit à Tulorim. Un léger ricanement s'échappa de ses lèvres. Ricanement qui bien vite évolué en un rire incontrôlable, interminable. La perte de sa forme physique, la perte de tout ce qu'il avait bâti, tout ça pour un échec cuisant : ses nerfs lâchaient. L'éclat de rire dura quelques longues secondes, montant progressivement en intensité, avant qu'Alistair ne relève son visage embué de larmes et surmonté d'un sourire qui n'avait rien de joyeux vers la Reine.

« Certains d'entre nous n'ont pas mérité d'être appelés héros. Je refuse de porter ce titre, il ne fait que me rappeler à quel point je suis faible et incompétent. A quel point rien de ce que j'ai fait ne pourrait être évoqué pour autre chose que pour se moquer de l'homme qui n'a servi à rien dans ce conflit qui le dépassait complètement. L'homme qui aurait pu être assigné à effranger une pile de tissus plutôt que d'aller sur le champ de bataille. J'ai donné le meilleur de moi-même, mais pour les raisons les plus égoïstes qui soient. J'ai perdu tout ce qui faisait de moi l'homme fier que j'étais, sur Aliaénon, et ça n'a strictement servi à rien. La survie des miens dépendaient de mon retour, mais, après avoir essuyé échec sur échec pendant mon éveil, j'ai dormi toute une année, les laissant à leur sort. J'ai juste été confronté à ma propre mortalité, et transformé toutes mes forces en faiblesses. Alors je refuse qu'on m'appelle héros. »

Il avait craché près d'une phrase sur deux de son monologue, la voix chevrotante, les épaules tremblotantes... Ha ! Il devait avoir l'air particulièrement éblouissant, pleurnichant devant tous ceux qui avaient mérité leur titre. Tous ceux qui ne s'étaient certainement jamais vanté d'être de grands chefs de guerre, de grands stratèges, mais qui avaient prouvé leur valeur et leur utilité. Mais qu'avaient-ils de plus que lui tous ces gens qui semblaient mériter leur titre de héros ? Qu'avaient-ils tous de plus que lui tous ces Yuiméniens qui avaient resplendi, qui avaient combattus, qui avaient fait une différence ?!

Soupir.

Il ignora les dialogues des autres et s'approcha de la sortie, désireux de quitter cet endroit au plus vite. Se joindre à la fête ? Et puis quoi encore ? Il prendrait ses affaires et demanderait à quitter ce monde au plus vite. Non pas qu'il était pressé de retrouver Tulorim : il ne quittait pas un échec pour en retrouver un autre. Mais pour aller où, alors ? Arrivé devant la sortie, il s'arrêta net. Pour aller où, alors ? Et pour faire quoi ? Qu'allait être sa vie, maintenant que toute sa fierté était ruinée, détruite par la supériorité écrasante de ceux qu'il avait combattu comme de ceux qui avaient combattu à ses côtés ? C'était cette fierté, si imposante, si importante, qui lui avait donné cette ambition incommensurable, cette soif inextinguible de pouvoir. Mais il ne s'était pas imaginé que cette fierté était si fragile. Il leva sa main gauche, ouverte, devant lui. Une grande cicatrice la barrait : celle de son combat avec Gurfelion. Elle se mit à trembler, doucement, l'obligeant à resserrer son autre poing sur son poignet pour la stabiliser. Il avait vaincu Gurfelion, mais uniquement grâce à Loona.

« Loona, » murmura-t-il.

Il voulait l'emmener chez lui, à Tulorim. Mais ce n'était plus possible, maintenant : il ne pouvait pas se présenter à elle comme ça. Après toutes ces défaites, toute cette inaptitude, toute cette faiblesse, il ne se sentait pas de la ramener avec lui. Il n'avait plus cette implacable confiance en lui qui lui susurrait qu'elle accepterait, qui lui susurrait qu'elle resterait avec lui.

« La vie était si douce lorsque j'étais arrogant. »

Mais pourquoi était-il seulement arrogant ? Quelle raison avait-il d'être orgueilleux ? Il savait se battre, mais pas plus que n'importe qui d'autre dans cette pièce ; pas plus que tant de gens de par le monde. Il se croyait si intelligent, si doué en manigances et autres manipulations, mais cela n'avait été d'aucun secours. Il pensait pouvoir déplacer des montagnes, mais il n'avait pas su ébranler une simple colline. En définitive, il était moyen dans tout ce qu'il avait entrepris. Tout juste bon à épater des gamines et des bourgeoises en mal de sensations fortes. Et ça lui était... insupportable. Il ne pouvait pas vivre en étant faible, il avait besoin d'être exceptionnel pour exister. D'être inégalé. Il avait besoin de briller, pas d'être le pleurnichard de la pièce, vexé de ne pas avoir su se montrer à la hauteur de ses homologues. Se tournant de nouveau vers le centre de la pièce, il avisa Naral, répondant aux questions de chacun. Ca lui faisait mal de l'admettre, mais il avait été le véritable héros de cette aventure ; l'être le plus exceptionnel de ce monde, surpassant Vallel, tout Fan-Ming... tout le monde.

« Le pendentif, » se souvint-il.

Etaient-ils liés, d'une quelconque façon ? C'était ce qu'il avait imaginé lorsqu'il l'avait vu pour la première fois. C'était le moment de lui poser directement la question. Il retourna au centre de la pièce, face à Naral, et s'adressa directement à lui.

« J'ai trouvé un collier, sur le corps d'un garzok au visage écaillé. Un collier représentant une sphère mauve, surmontée d'une patte reptilienne. Etrangement, j'ai pensé à toi lorsque je l'ai vu. Tu le connais ? Charis m'a dit qu'il était détenteur d'une grande puissance, mais très dangereux. »

( Très dangereux, hein ? Mon existence est vide de sens. J'ai perdu mes motivations, ma force, ma confiance, que peut-il m'arriver de pire ? Mourir ? Ha ! Je me ris de la mort, elle ne serait pas plus douloureuse que la perte de tout ce qui faisait de moi ce que j'étais. Au moins je mourrai en me débattant, en refusant la fatalité, plutôt que dans un taudis à Exech, n'ayant pas la volonté de me défendre contre quelques bandits de bas étages. )




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 Sujet du message: Re: Fan-Ming - Le Dernier Espoir
MessagePosté: Lun 3 Oct 2016 14:51 
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Salle du Conseil.

    Si Thensoor ne répondit rien à Azra concernant les Ol’Toga, par esprit de préservation de leur désir de tranquillité, sans doute, Honoka salua le commentaire du nécromancien à son propos.

    « Je me sens davantage d’Aliaénon que de Yuimen, et je pense que tout ynorien présent sur ce monde doit penser de la sorte. Sans renier nos origines, nous devons reconnaître notre nouvelle demeure, celle qui nous a accueillis et pour laquelle nous nous sommes battus. »

    Ibn Al’Sabbar, pour sa part, prit le parti de répondre à Charis.

    « Le Sans-Visage, peut-être le connaissez-vous mieux sous son nom du désert : Vâkkar Ti, l’esprit de la flamme, le marcheur de feu. Il y a longtemps avant notre existence à tous, il a endormi les Titans de ce monde, se faisant passer pour l’un d’eux et expliquant aux peuplades qu’ils n’étaient que haine et destruction, et qu’il leur avait permis à tous de vivre dans la paix. Son but, jusqu’au bout, a été de laisser ses ennemis d’alors endormis sous son pouvoir, prisonniers de sa fierté. »

    Il marqua une pause avant de poursuivre, sur les personnalités rescapées de la bataille de Fan-Ming.

    « Nul n’a été mis à mal, à Fan-Ming, après votre départ. Les échelles et les tours étant inutilisables, les orques ont tôt fait de fuir vers des pans de murailles plus accessibles afin de pénétrer la cité. Du haut de nos murs, nous n’étions donc pas sur leur chemin, ni Zaria, ni Belliand, ni Thea’Tol, ni aucun soldat de la garnison de Fan-Ming. Nous avons assisté du haut de ces murs à l’arrivée des peaux-vertes en les murs de la cité du Nord, régulée par les rangs de piquiers de Nagorin. Les plus téméraires ont été châtiés de mort, les autres se sont rendus sans faire d’histoire. C’était la mort ou la reddition, pour eux. Ils n’avaient plus le choix. »

    Naral Shaam lui-même se permit d’intervenir pour préciser légèrement le propos du Cadi Yangin.

    « Pourquoi les éveiller ? Pourquoi libérer un prisonnier qui trop longtemps a croupi en prison sans avoir commis de faute ? Par justice, bien entendu. L’entente de ces colosses avec les peuplades existantes n’était qu’un pari risqué, fort heureusement gagné, car ils cohabitent maintenant dans la paix, s’aidant mutuellement à la mesure de leurs pouvoirs, mais Brytha ne pouvait laisser passer une telle injustice, un tel rapport de force inégal entre ce Sans-Visage tout puissant et ses anciens adversaires déchus. »

    Il détourna l’attention de Charis pour reporter celle-ci sur Endar, qui s’exprimait à nouveau, volubile.

    « Méfiez-vous des rumeurs, shaakt. Et apprenez à les discerner de la vérité. Qu’elle veuille établie l’équilibre en ce monde comme en d’autres, c’est indéniable. Qu’elle cherche à supplanter les dieux, je n’en suis pas si sûr. De même, la magie psychique n’est pas le fait de Brytha, même si c’est la seule à laquelle elle adhère elle-même. Ne vous sentez donc pas proche d’elle juste parce que vous usez de pouvoirs psychiques. Elle ne cherche pas la reconnaissance ou la ferveur des fidèles comme les dieux élémentaires. Telle que Zewen, elle observe et influe le destin de sa patte, sans chercher de reconnaissance. Ceux qui la suivent sont les bienvenus, mais les autres ne sont pas ses ennemis. »

    Ejude, à son tour, prit la parole en réponse aux propos de Lothindil, sous sa forme la plus verte qu’elle ait eue jusqu’ici.

    « Si vous pensez que nous n’avions pas notre place dans cette bataille pour notre terre, pour Aliaénon, alors vous n’avez pas compris grand-chose. Les cicatrices marquées dans nos peuples se résorberont. Nous les arborerons jusque-là avec fierté, comme notre participation à la sauvegarde de tout ce qui existe. »

    Des paroles un peu rudes, sans doute, mais qui lui allaient bien, finalement.

    S’ensuivit le pétage de plombs de Xël, qui jeta un froid, un silence pesant sur la salle. Le regard d’or de Naral s’était enflammé d’une lueur maligne, mais il avait gardé toute remarque cinglante pour lui, attendant le départ théâtral du mage de vent pour répondre posément, posant les choses à sa vision.

    « Je ne peux lui reprocher sa colère. Des choses odieuses ont été commises sur ce monde. Des massacres affreux. Mais il se trompe de cible en m’accusant de ces derniers. La guerre que Vallel a menée pour Oaxaca en ce monde n’est pas de mon fait. Elle n’a été qu’un outil, pour moi. Un outil regrettable, mais dont je n’ai pas décidé la tournure, certainement pas en ce qui concerne Esseroth où je n’étais même pas. Je n’attends pas de tous qu’ils puissent avoir l’intellect de comprendre mes motivations, mais la provocation mensongère sans conséquence n’aura qu’un temps. Tenez-vous le pour dit : je conçois votre trouble actuel, et en suis empathique. Mais je ne suis pas être à laisser passer l’insulte sans réagir. »

    Il se tourna alors vers Mathis, qui eut la bonne idée de revenir à des paroles posées, éteignant le feu encoléré des iris d’or de l’elfe violet.

    « Je les crois conscients de votre reconnaissance. Mais ils sont retournés en leurs terres, et je n’irai plus les en déloger de sitôt. »

    Honoka, elle, se contenta de saluer d’un respectueux signe de tête les paroles pleines de reconnaissance du beau blond. Et alors, vint le discours héroïque de Silma, poussant les aventuriers à s’unir contre Oaxaca et se considérer comme des héros non pas par les actes commis, mais par la volonté de se battre qu’ils avaient inspiré. Et le discours prosélyte de Sirat vénérant son divin lointain, qui parvint à arracher en demandant à garder la tunique un demi-sourire, encore un, à Simaya, alors que Faseilh restait de marbre face au compliment de l’homme-lion. Le discours plein de rancœur et d’abandon de Serpent, empreint d’incompréhension, qui lui valut un regard scrutateur de la plupart des membres du Conseil. Le discours, ensuite, plein de haine et de rancœur de Sirius, le pirate borgne, qui lui valut quelques soupirs de l’assemblée, et la mine déconfite d’Honoka face à des mots si durs dans une ambiance si paisible. La réaction, non moins hargneuse, de Karz à ceux-ci, qui firent craquer Honoka en un appel désespéré :

    « Pitié, calmez-vous. Vous débordez de haine, de colère, vous qui avez su unir des peuples qui s’ignoraient et se méprisaient. Quelle image donnez-vous de vous, à cette heure où les alliances sont, de votre fait, plus fortes que jamais ? A cette heure où plus que jamais nous nous devons de rester unis. Que vous le vouliez ou non, vous représentez pour tous ces peuples d’Aliaénon cette paix, cette connaissance mutuelle. Et en ça vous êtes leurs héros. Vous ne pouvez rien changer à ça. Et ne devez le faire. Si vous avez appris une chose aux habitants de ce monde, c’est que la crainte de l’autre, la haine de l’autre par méconnaissance, est la pire chose qui puisse exister. Alors par pitié, ne jugez pas trop durement vos actes respectifs. Apprenez à vous connaître, et à vous apprécier pour ce que vous êtes de bon, avant de vous juger et de vous détester par manque de compréhension. »

    Elle avait presque les larmes au bord des yeux en parlant. Sheeala opinait du chef, semblant la soutenir, tout comme Ibn Al’Sabbar. Les autres semblaient plus détachés, mais non opposés à ces mots. Elle avait tant parlé pour ce conflit naissant que pour les paroles fort sombres d’Alistair. Cependant, ce fut Naral qui lui répondit lorsqu’il s’adressa à lui. Ses yeux d’or regardèrent avec une intensité non feinte l’assassin qui lui parlait du pendentif, et s'approcha de ce dernier.

    « Oh. Je croyais l’avoir perdu. Vous avez bien fait de ne pas l’enfiler, bien que c’eut pu vous couvrir de gloire. Hihihi. Me le rendrez-vous, ? Il m’appartenait. »


[Azra : 0,5 (introspection) + 0,5 (bonus longueur). Mot : 1 bon ! – chafouin.
Charis : 0,5 (introspection) + 0,5 (tout donner) + 0,5 (questions) + 2 (bonus longueur). Mot : 1 bon ! – essart.
Endar : 0,5 (introspection) + 1 (bonus longueur). Mot : 1 bon ! – accoter.
Lothi : 0,5 (introspection) + 0,5 (tout donner) + 1,5 (bonus longueur). Mot : 1 bon ! – stabulation.
Xël : 0,5 (introspection) + 0,5 (tout donner) + 0,5 (réaction) + 2 (bonus longueur). Mot : 1 bon ! – moleskine.
Mathis : 0,5 (introspection) + 0,5 (tout donner) + 2 (bonus longueur). Mot : 1 bon ! – gimmick.
Siiwih : 0,5 (introspection) + 0,5 (tout donner) + 0,5 (discours) + 3 (bonus longueur). Mot : 1 bon ! – parangon.
Sirat : 0,5 (introspection) + 0,5 (tout donner) + 0,5 (paroles) + 1 (bonus longueur). Mot : 1 bon ! – déliquescence.
Serpent : 0,5 (introspection) + 0,5 (tout donner) + 0,5 (paroles) + 1,5 (bonus longueur). Mot : 0. – remugle.
Heartless : 0,5 (introspection) + 0,5 (discours) + 1 (bonus longueur). Mot : 0. – capiteux.
Karz : 0,5 (introspection) + 0,5 (paroles) + 1 (bonus longueur). Mot : 0. – libidineux.
Alistair : 0,5 (introspection) + 0,5 (tout donner) + 0,5 (trauma) + 3 (bonus longueur). Mot : 1 bon ! - interlope.]

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 Sujet du message: Re: Fan-Ming - Le Dernier Espoir
MessagePosté: Lun 3 Oct 2016 18:02 
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~Auparavant~

~132~



Le Dragon Mauve m'accorde son attention, répondant à mes interrogations. Et la première chose qu'il fait, après s'être incliné vers moi, est de refuser mes excuses. Selon lui, je n'ai pas à le faire, car j'ai respecté mes principes, et c'est aussi la raison pour laquelle il n'aurait pas pu m'apprendre ses plans. Le Sans-Visage nous avait monté contre lui, et puisqu'il était apparu aux côtés des omyriens, je ne peux pas décemment balayer son affirmation d'un simple geste. Il a raison. Celui que je suis maintenant est davantage apte à comprendre que mon moi passé. Mon regard était biaisé, et l'est encore malgré tout. Je ne peux qu'accepter ma responsabilité, car le trépas des esclaves et des autres victimes est la conséquence de nos actions. Des miennes.

Je relève les yeux vers lui lorsqu'il m'affirme ne pas se montrer plus honnête envers moi à l'avenir. Il insiste même pour que je ne lui fasse pas confiance, avant de me complimenter sur ma droiture. Quelque part, entendre de la bouche d'un ancien ennemi sa propre valeur a quelque chose de gratifiant. Au moins, il sait pouvoir compter sur ma présence, au cas où, même si la lutte contre le Sans-Visage semble encore lointaine. À son expression que je pourrais presque qualifier de taquine, j'esquisse un petit sourire et clos lentement les yeux. Assentiment sans un mot.

Puis, attirant mon attention, un être dénué de chair, m'évoquant Thensoor, s'adresse à moi. En commençant par me tutoyer. Mais ce n'est pas cela qui m'interpelle. Il semble s'attendre à ce que je le reconnaisse, avant de m'enjoindre à oublier le passé, et de lui conter comment j'ai fui Omyre... Cette voix, issue de la Pierre de vision... Cet événement... Ce n'est pas possible ! Et pourtant... Azra ? Le kendran ? Je sens mes yeux le suivre avec une surprise non feinte. Je le croyais mort là-bas, comme tant d'autres... Il ne l'est pourtant pas. Ou si ? Difficile à dire.

D'autres inconnus s'animent, comme une princesse du désert, une garzoke, des humains aussi. Je me mure dans le silence quand ils s'expriment, la politesse m'incitant à leur laisser un temps de parole avec ce Conseil. Mais si je demeure calme, ce n'est pas le cas de certains d'entre nous. Un jeune homme se laisse dominer par ses émotions, invectivant Naral Shaam pour toutes les pertes subies, avant de tempêter vers la sortie... Sans grand succès, puisque son corps semble se rebeller contre lui. Je jette un regard discret à mon voisin elfique, l'entendant se dédouaner de cette responsabilité. La guerre était un acte du Seigneur Vallel, il n'a fait que s'en servir. Quelque part, je me demande s'il éprouve quelque chose de négatif, à force d'être pointé du doigt.

Fort heureusement, un jeune homme blond aide à calmer le jeu. Sa prise de parole est suivie par celle d'une elfe, enjoignant à l'union contre les ombres de la Reine noire. Et alors qu'elle était en plein discours, l'être félin croisé dans les plaines entre dans mon champ de vision, et s'adresse à moi d'une façon que je trouve maladroite. Plus étrange encore, il précise que c'est à lui que je devrais des excuses. Je ne fais que légèrement hausser un sourcil à ses mots. J'avais des raisons de m'excuser envers Naral Shaam, mais la méfiance envers cet inconnu-ci persiste. Pire encore, l'entendre discourir de façon zélée au sujet de Zewen me met mal à l'aise. J'ai beau respecter ce Dieu, entendre quelqu'un prétendre que tout est tracé d'avance a quelque chose de malsain. Plus vite j'aurais mis de la distance entre lui et moi, mieux je me porterai.

Mon attention se dirige vers l'homme borgne qui a chevauché de concert avec les Pâles et nous, fronçant les sourcils à mesure que je l'entends. L'homme assimile ynoriens et omyriens, traite les miens de lâches et autres joyeusetés. Je sens poindre de l'agacement à cette prolifération négative, mais n'ai pas à réagir. Le dénommé Karz le fait spontanément, se prenant le bec avec le borgne à grands renforts de paroles dénotant une expérience vécue... Et pénible. Il offre d'ailleurs aux regards la forme de son torse manipulé et remplacé par du métal. Puis il quitte la pièce à son tour.

Quelque peu blasé de voir un tel déferlement de violence et de sentiments négatifs, je perçois aussi une pointe se ficher dans ma poitrine, lorsque la Princesse Honoka appelle au calme. Elle rappelle ce que nous représentons pour les peuples d'Aliaénon, nous incitant à faire connaissance avant de juger. La Reine Sheeala d'Argentar la soutient. Je pousse un lent soupir, avisant Naral Shaam avec un air désabusé.

"De saines retrouvailles..."

Je le salue du chef, puis me dirige vers la Princesse. Je patiente un instant, laissant à mon interlocutrice le temps de se reprendre.

"À peine debout et déjà si énergiques. Il serait préférable que leur vigueur serve à de grandes causes plutôt qu'à la violence. Présentement impossible, je suppose. J'imagine que vous n'envisagiez pas assister à ceci lors de notre retour."

Un mince sourire compatissant au visage, je salue à l'ynorienne, puis rassemble mes idées en froissant quelque peu ma tenue.

"J'ai du mal à réaliser être dans un lieu aussi... Surprenant, à avoir reposé dans ce... Cet écrin et vêtu de cette étonnante... Bure ? Non, tunique plutôt... Une année entière, passée sans en avoir conscience... Pardonnez-moi, mais il me semble vous avoir entendu dire que quelque chose avait fonctionné. Que s'est-il passé ? Pourquoi avons-nous mis tant de temps à nous éveiller ?"

Cette question posée, je fais un effort de mémoire et me concentre sur Fan-Ming.

"Le fluide n'étant plus sous la garde de notre colonie, qu'est-elle ou va-t'elle devenir ? Quid des samouraïs le gardant ? Du Conseiller et de votre frère ? "

Le Conseiller Tsukiko a-t-il du répondre de l'erreur d'avoir sous-estimé l'ennemi ? De sa réticence à s'appuyer sur les autres peuples dans cette affaire d'invasion ? En tous cas, si la Respectable Honoka fait partie du Conseil, c'est une bien belle finalité, car elle représente les ynoriens de Fan-Ming.

Un joli pied-de-nez à la tradition, en somme.





(1 022 mots)

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Dernière édition par Kiyoheiki le Sam 8 Oct 2016 14:39, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Fan-Ming - Le Dernier Espoir
MessagePosté: Lun 3 Oct 2016 19:44 
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Autour d'Alistair, les mots fusaient, parfois violents, parfois conciliants, parfois défaits, mais le voleur ne les écoutait pas. Même lorsque la princesse Honoka prit la parole, au bord des larmes, pour intimer tout le monde à l'apaisement, pour leur exhorter au calme, à l'amitié, plutôt qu'à la haine et à la colère, ses yeux restèrent plantés dans ceux de Naral. Naral, l'homme qui était, en grande partie, responsable de ce déferlement d'émotions, de ressentiments, qu'il éprouvait avec une violence jusqu'alors inconnue. Mais, en ce jour, en ce jour où tout était terminé, en ce jour où il n'y avait plus à lutter, peut-être serait-il son salut. Pour autant, une parole de la représentante de Fan-Ming fit tourner la tête à l'assassin, qui fronça les sourcils. Et en ça vous êtes leurs héros, disait-elle. Alors Alistair s'adressa à elle.

« Vous souvenez-vous lorsque j'ai voulu tuer Tsukiko sous vos yeux ? » cracha-t-il. « Vous souvenez-vous lorsque j'ai échoué à négocier avec les esclaves, les condamnant tous à mort ? Vous souvenez-vous lorsque vous avez marché sur la place centrale d'Andel Ys et que vous y avez vu tous les cadavres des civils que je n'ai pu sauver ? »

Il se tourna ensuite vers Triman.

« Vous souvenez-vous lorsque j'ai voulu vous attaquer dans le dos ? »

Son regard se porta vers Sinaëthin.

« Tous ceux qui se dressent contre Oaxaca sont des héros, vous dites. Mais je ne me dresse pas contre elle. Pas une seule seconde je n'ai eu la prétention de contrecarrer ses plans. Tout ça ? Tout ce que j'ai fait ? Toutes ces choses dans lesquelles, en prime, j'ai lamentablement échoué ? C'était pour ma propre gloire personnelle, pour être vu comme un héros, pour être célèbre et pouvoir influer plus facilement sur les petites bandes de bandits de Tulorim. »

Et une dernière fois, ses yeux revinrent à Honoka.

« Si j'avais pensé pouvoir gagner cette renommée en m'alliant avec Vallel plutôt qu'en le combattant, je l'aurais fait sans la moindre hésitation. Je ne me suis pas dressé contre Oaxaca, je n'ai rien fait par bonté d'âme, ni même par sentiment de faire ce qui était juste. J'ai uniquement voulu servir mes intérêts, et ai lamentablement échoué en essayant. Vos héros sont magnifiques, Princesse. Vraiment... Vraiment, magnifiques. »

Il ne savait pas vraiment pourquoi il avait tant besoin qu'on lui refuse ce titre, mais les entendre insister encore et toujours, refusant de concéder qu'il ne le méritait pas, l'énervait au plus au point. Il y avait évidemment ce rappel de ces échecs, dans cette appellation, la dure réalisation, à chaque fois qu'il l'entendait, que si c'était usurpé, c'était qu'il avait failli. Qu'il avait échoué, que tous ses actes avaient été inutiles. Mais pas que. Il y avait quelque chose de plus, de tout aussi irritant, mais qu'il n'arrivait pas à pointer du doigt. Mais en tout cas, il refusait toujours qu'on l'appelle ainsi.

Prenant soin de calmer ses nerfs, qui provoquaient un léger tremblement le long de ses bras rendus mollassons par l'inactivité, il reporta de nouveau son attention vers Naral Shaam, dont les yeux pétillèrent à la mention du pendentif. Il admit que c'était bien le sien, mais qu'il pensait l'avoir perdu. Et ainsi que Charis le lui avait dit, il affirma à Alistair qu'il avait bien fait de ne pas le porter, malgré la gloire dont il aurait pu se couvrir avec son aide, et lui demanda de le lui rendre. Alistair fronça les sourcils. Encore cette promesse de puissance ? Et il voulait qu'il le lui rende ? Non, non ça ne se passerait pas comme ça. Pas sans compensation en tout cas. Il lui fallait devenir plus fort, coûte que coûte, s'il voulait s'extirper de ce tourbillon infernal de dépréciation de pensées morbides. Il avait besoin d'être plus fort, et il faudrait que les dangers que représentait le médaillon soient immenses pour qu'il refuse cette source de force.

« Il vous appartenait, » répondit Alistair, adoptant le vouvoiement sans réellement s'en rendre compte, « mais maintenant il est à moi. »

Il laissa planer un léger silence. Lui-même n'était pas certain de la marche à suivre. Allait-il le porter, refusant de le rendre à Naral ? Celui-ci semblait, étrangement, lui laisser le choix. Peut-être était-ce simplement de la courtoisie, mais il n'avait pas exigé qu'il le lui rende, il n'avait même pas affirmé qu'il lui appartenait présentement, simplement qu'il lui avait appartenu auparavant. Et sa question ne semblait pas rhétorique, elle semblait sincère, elle semblait attendre une réelle réponse. Si le voleur refusait de le lui rendre, le Mauve accepterait-il sans plus broncher ? Accorderait-il à Alistair la possession de ce pendentif qui lui avait autrefois appartenu ? Ou bien le lui reprendrait-il de force ?

Mais voulait-il seulement garder ce pendentif dont tour à tour Charis et Naral avaient laissé entendre la dangerosité ? Que pouvait-il bien faire de si terrible ? Que pouvait-il bien faire qui rendrait son utilisation trop dangereuse pour être porté malgré la puissance qu'il semblait conférer ? Et quel type de puissance ? Sous quelle forme ? Allait-il devenir plus fort physiquement ? Développer des pouvoir magique ? Se transformer à son tour en dragon ? Le Mauve accepterait-il, tout simplement, de le lui dévoiler ? Bah, il ne risquait rien à tenter. Au pire, ce dernier refuserait de lui expliquer, ou lui mentirait-il. C'était mieux que de n'avoir aucune idée des vertus de la relique.

« Que fait-il, exactement ? » demanda-t-il finalement. « Que m'apportera-t-il, et en quoi est-il dangereux ? »

Il laissa planer un nouveau silence, mais plus court cette fois, avant de reprendre.

« Non pas que je compte garder cet artefact interlope. Je n'ai pas encore décidé. Quoiqu'il en soit, s'il est si puissant, je me vois mal vous le rendre sans une compensation... Une compensation du genre qui saura me rendre plus fort, promesse faite par ce pendentif que vous désirez récupérer. »

Il haussa les épaules avant de conclure.

« Evidemment vous pourriez me le reprendre de force si vous le désiriez. Après tout il est dans mes affaires, en bas de la tour. Mais vous sembliez me laisser le choix. »



(((1 037 mots)))

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 Sujet du message: Re: Fan-Ming - Le Dernier Espoir
MessagePosté: Lun 3 Oct 2016 20:26 
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Comme Taorak ne répondait pas, il continua le tour des héros. Un à un, les autres se réveillaient. Parmi eux, il y avait une garzok, ce qui surpris beaucoup le mort-vivant. Il mit un peu de temps à comprendre à ses mots que c'était Lothindil. Il lui glissa :

« Je suis désolé d'avoir échoué à vous redonner un corps. Si nous pouvions retrouver l'original, je suis sûr de pouvoir tenter quelque chose... »

Il y avait aussi Charis, la femme du désert, qui salua d'un air très protocolaire l'ensemble des aventuriers. Il la salua :

« Je n'oublie pas que j'ai une dette envers vous. Si jamais vous étiez dans le besoin, cherchez lord Azraël, le premier des messagers du Corbeau. Je n'irais pas prétendre que je suis digne de confiance, mais je n'aime pas laisser une dette impayée. »

Il n'y avait pas que du bonheur, autour, cependant. Un pirate borgne et un étrange homme en partie fait de métal, qu'il n'avait jamais vu, se disputaient. Xël les tenait éloigné, apparemment ravi de retrouver l'homme mécanique, un certain Karz. Le nécromancien adressa un signe au magicien de vent, avec un commentaire gentiment moqueur :

« Toujours sur la brèche, hein ? Bon courage avec ces deux-là... Mais s'il y a bien un héro de l'impossible, ici, c'est toi ! Je te prédis un grand avenir. »

Enfin, il reconnut l'homme aux cheveux noirs qui avait participé à la défense des portes, le dénommé Alistair, qui se lamentait d'être indigne de confiance et inutile. Azra secoua la tête et lui lança :

« Avec ton visage chafouin, je doute que qui que ce soit t'ai cru intéressé par autre chose que tes intérêts ! Il n'y a rien de mal à cela. Les plus malins comprennent qu'ils ont bien plus à gagner des autres en étant leurs alliés. Mais personne, ici, ne peut prétendre avoir gagné une bataille seul. Tous, nous n'avons joué qu'un petit rôle à notre échelle. L'important, c'est d'avoir été là. »

Enfin, parce qu'une dernière question le tourmentait, il revint vers Thensoor :

« Vous dites que les titans vivent en harmonie avec les peuples... est-il possible de communiquer avec eux ? Ils sont si grands qu'ils pourraient écraser une ville sans y faire attention. Comment cette harmonie se fait-elle ? »

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Merci et à Inès pour la signature
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 Sujet du message: Re: Fan-Ming - Le Dernier Espoir
MessagePosté: Lun 3 Oct 2016 20:37 
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Que d'ignorance, que de colère, tous. Encore. Du distant humoran à cet abruti de pirate borgne, en passant par le pédant Alistair et un individu que je n'identifiais pas bien et qui dévoila son corps pour rappeler à tous ce dont était capable la terrible Oaxaca. De ces yeux noirs percés de prunelles dorées inquiétantes, il mit au défi ses pairs de comparer nos maladresses aux horreurs perpétrées par la reine d'Omyre. Je n'avais pas fait attention jusque lors, mais ses mains... ses bras... Il n'en restait pas une parcelle qui ne fut pas remplacée par des machineries aussi étranges que fascinantes. A chaque mouvement l'on pouvait voir les pièces se mouvoir avec une telle précision, une telle coordination, ô minutieux et fabuleux ouvrage, que ses mouvements étaient aussi fluides et naturels que l'aurait été sa chair. Quelle terrible était donc à l'oeuvre ? Comme les rouages d'une horloge, il cliquetait, faiblement, mais suffisamment pour qu'une oreille d'Hiniön l'entende, au plus infime changement de position. Un jouet comme tant d'autres pour l'incarnation du chaos sur nos terres. Mais peu leur importait, à ceux que j'avais osé nommer héros, et leurs querelles infinies nourrissaient leurs egos blessés et leur frustration. Certains se détournaient, d'autres se retrouvaient. Sans qu'aucun ne réponde à mon appel.

M'étais-je donc trompée ? Avais-je pu me tromper à ce point ? Tout ceci n'était peut-être qu'une coïncidence... Un hasard... Je songeai au naufrage avec Sirius, c'était bien le hasard qui nous avait mené ici. Pourtant avait-il été forcé à intervenir ? Et Alistair, en quête de renommée, aussi détestable fut-il, avait-il fui ? Mais peut-être n'étaient-ils pas prêts. Comme on voit des enfants aveugles face à une réalité trop énorme et trop abrupte pour qu'ils l'appréhendent, je songeai que leurs esprits étaient trop agités et trop centrés sur eux-mêmes pour voir l'ensemble du tableau. Ils étaient si jeunes après tout. Ceci n'était pas notre dernier combat contre Oaxaca, et ils finiraient par répondre présents à nouveau, de gré ou de force, avant que ce monde ne tombe en charpies sous le joug de la demi-déesse.

- Il n’est nul besoin d’être un parangon de courage et de droiture pour jouer un rôle dans cette vaste guerre, dis-je à ceux qui m’écoutaient encore. Vous avez tous contribué à la paix d’Aliéanon. Quoi que vous en pensiez, quoi que vous considériez, les faits sont là pour le prouver ; remballez donc vos egos malmenés et votre colère déplacée. Il n’est plus temps de rejouer la bataille qui s’est déjà menée.

J’avais un ton posé, un brin fatigué mais pas abattu. Déjà je pensais à la suite, au temps perdu. Oaxaca avait été repoussée ici mais elle continuait ses méfaits. Et ailleurs la vie avait continué et ses malheurs également. Qu’avions-nous manqué ? Un an… Nous avions perdu un an… Il était plus pressant que jamais de trouver des solutions. Trouver les héros que Yuïa annonçait, et leur donner les moyens de réussir là où nous avions passablement évité le pire. Je songeai à Pohélis, à Henehar, leurs cendres à jamais gravées au plus profond de ma mémoire comme le premier et le plus cuisant échec d’une longue lignée. Mais il faut échouer beaucoup pour réussir un jour, tel est le chemin de l’apprentissage et de la réussite. Ces jeunes loups l’apprendraient tôt ou tard. Et si nous devions échouer mille fois, ainsi soit-il. Car il vaut mieux essayer et échouer que d’attendre la fin comme ils semblaient décider à le faire, bienheureusement assis sur leurs postérieurs, à pleurer la misère du monde et son injustice.

Je me rapprochai du conseil et Naral.

- Avez-vous des nouvelles de Yuimen ? Oranan est sauve, mais avez-vous connaissance de ce qui a pu se passer d’autre dans nos pays d’origine en notre absence ?


((( 632 mots )))

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Sinaëthin Al'Enëthan, alias Silma, Héraut de Yuia, hiniön lvl 21


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 Sujet du message: Re: Fan-Ming - Le Dernier Espoir
MessagePosté: Lun 3 Oct 2016 22:24 
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Pas une réponse ne s'échappa des lèvres desséchées du nécromancien. Serpent réalisa qu'il devait réellement être insignifiant aux regards des survivants pour subir un vent pareil ou peut-être que le vieux nécromancien était sourd, il ronchonna :
- " ça va ! J'ai compris, j'sens l'remugle ! Hé ben vous n'aviez qu'à pas me laisser dormir dans ce pyjama pendant un an !"

Dans la salle une voix gangrénée et usée brailla : "Hé, la tantouse !" , sortant le ménestrel de ses pensées. Il afficha une mine déconfite et se redressa péniblement hors de son cercueil pour voir qui osait douter de son amour des femmes.

Mais son regard s'arrêta net avant d'avoir pu définir la source de l'insulte alors qu'une voix familière déclamait une ode à l'héroïsme. C'était l'hinione froide des marais de Göteborg, celle qui tombait tout le temps dans les pommes quand il y avait de l'action. Elle appelait visiblement à l'union des aventuriers en un mouvement unique de rébellion contre Oaxaca. Serpent esquissa un sourire un peu faiblard, il rêvait depuis longtemps de former une ligue de justiciers pour contrecarrer les plans de la reine garce, mais n'avait encore jamais sauté le pas. Il pouvait peut-être au moins lui apporter son soutien, la pauvrette allait avoir besoin d'aide, elle qui s'évanouissait tout le temps.

Mais alors qu'il se dirigeait vers l'archère de glace. Un rustaud l'empoigna par le col et lui fit lever ses plante de pieds.
-"Hmmpff !"
- -"Tu te souviens de moi ?" demanda le dénomé Heartless que le ménestrel reconnu à ses cheveux gras, sa barbe dégueulasse et son œil manquant.

-"Faut qu'on cause de tout ce qui s'est passé avec le Dragon et tout le bordel."

-"Lesquels de dragon !? On a vu assez de dragons pour passer pour des experts en saurien volant sur Yuimen !" s'étrangla le barde, serrant désespérément le poignet du corsaire.

-"Lâche moi par Rana ! je me souviens de toi et je te rappelle que je t'ai filé un coup de main quand t'en avais besoin ! J'y peux rien si tu attire les cinglées dominatrices ! "

Le pirate finit par le relâcher sans se départir de son sourire de troll.
- Bah, j'imagine qu'on peut voir ça quand il faudra bouffer. T'as pas intérêt à filer par contre, tu m'entends ? commenta t-il, visiblement calmé.

Il s'éloigna du ménestrel pendant que ce dernier, replaçant son col, maugréait une discrète menace.

-"J'vais t'coller une claque à la vitesse du vent entre les deux yeux, tu vas te demander qui c'est qu'a éteint la lumière ! tsss "

Pendant ce temps, des voixs outrées, révoltées ou rageuses braillaient en tout sens. Un jeune mage exprimait sa colère avant de prendre la porte, suivit d'un homme à moitié fait de métal et d'un éphèbe au cheveux noir qui semblait en proie à une crise identitaire des plus théâtrale. Serpent fut surpris de trouver quelqu'un à l'égo plus surdimensionné que le sien.

Se grattant la joue il entreprit de rejoindre l'Hinionne en pleine discussion avec l'homme-dragon. Il recoiffa sa longue tignasse rouge à présent détaché qui cascadait sur sa tunique, après tout l'hinionne avait un certain charme, elle n'était pas belle comme une fleur mais possédait le charme des femmes assurée. Il était assez séduit à l'idée de lui adresser la parole et fit son possible pour paraître avenant et amical que ce soit envers l'archère ou le dragon; qui le terrifiait beaucoup moins sous sa forme humanoïde.

Il fit un signe de main et glissa à Siiwih:
- Jolie Laïus compagnon. Tu ne dois pas te souvenir de moi, tu dormais énormément lors de nos rencontres. Je suis Serpent et j'ai entendu ton appel. Sache que aussi fragiles soient mes ailes, elles porterons ton rêve d'héroïsme au cœur des combats les plus nobles. Serpent salua poliment l'homme-dragon, bien que son regard trahissait beaucoup sa nervosité.

[650 mots]

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Serpent Ménestrel (origine Voleur) Niveau 15
    "Oaxaca contre-attaque." (Quête 30)

    Réputation :
    ¤ Il est beau ¤ Une navigatrice dans la quête 27
    ¤ Il est fantastique ! ¤ Un tavernier de Dahràm
    ¤ rchhhtll blll rll !! ¤ Le dieu pieuvre des mines de Lebher
    ¤ Il est trop rapide pour moi ¤ Le Dragon Noir d'Oaxaca
    ¤ Il m'a faite danser, et j'ai aimé ça ¤ Silmeria, l'anima noire


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     Sujet du message: Re: Fan-Ming - Le Dernier Espoir
    MessagePosté: Mar 4 Oct 2016 05:44 
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    Une cacophonie se mit à régner, chacun y allant de son commentaire, de sa question de son reproche. Peut-être était ce le relâchement des nerfs, ils avaient tous manqué de mourir et on leur avouait finalement qu'ils avaient dormi une année entière. Sirat y repensa, mais balaya cette idée, il ne voulait pas s'en encombrer, il ne désirait pas réfléchir sur N'kpa ou sur yuimen et son retour auprès de kynth. Il était fatigué, il voulait juste s'amuser, car sa quête se terminait et qu'il lui semblait ne pas avoir échoué dans les demandes de son maître.

    Le chevalier hautain souleva un sourcil à la demande d'excuse de Sirat, il ne semblait pas le porté dans son cœur. Il esquiva l'humoran se dirigeant vers une femme, une ynorienne à la peau pâle et aux fins cheveux ébène gracieusement attachés. Sirat haussa les épaules et se gratta la barbe, on ne l'avait pas rasé pendant son sommeil et celle-ci devenait foisonnante. Guasina pourrait y faire des tresses pensa-t-il nostalgique de sa douce amie.

    Son calembour avait fait sourire Simaya et il lui répondit par un sourire franc. Leur relation avait été âpre et conflictuelle, mais l'ardoise du passé semblait être lavée de ces mauvais maux. Le borgne qui ne s'était pas encore exprimé éclata dans une esclandre dont lui seul était maître. L'être de métal et de chair, répondit aussitôt vociférant contre le pirate et l'insultant. Il se déshabilla montrant son corps et les atrocités que lui avait fait subir Oaxaca.

    Je vais avoir besoin d'alcool pensa le zélote. Puis le voleur rencontré à Nagorin, Alistair, s'exprima lui aussi, rancœur et dépit s'ancrait dans sa voix, pesant sur chacun de ses mots. Quelle mouche pouvait bien les piqués, ils étaient vivants et ils coléraient comme des rats sur un bout de fromage.

    Tout cela, car il refusait d'être appelé héros. Tout ce tintamarre pour de l'étymologie, l'humoran restait perplexe. Bien sûr, il y avait eut des morts, des vies enlever, mais il y en aurait d'autre et il y avait eut des vies sauvés. La vie était ainsi faite, la guerre raisonnait ainsi à l'âme des gens, elle prenait sans se soucier de l'âge, ou de l'histoire. Il y aura toujours des guerres pour l'ambition des uns ou l'intérêt des autres.

    C'est Xel qui alluma une mèche en nommant l’humanoïde Karz. Le visage de Sirat s'illumina alors, il comprenait maintenant comment celui-ci avait eut des informations sur son passé. Il était juste étonné de la méfiance qu'il avait fait preuve à son égard. Il resta silencieux, ne sachant pas quelle attitude avoir vis-à-vis de lui. L'ynorienne prit la parole pour calmer tout le monde, leur intimant de ranger leur peur de côté afin de laisser parler leur empathie. Elle fut soutenue par l'hinione au cheveux blanc et aux yeux émeraude, elle qui se disait héraut de Yuia.
    Pour tout remarque l'humoran se permit un nouveau trait d'humour.

    On appellera ce chapitre la déliquescence des aventuriers.

    Il souriait de sa fantaisie. Deux réponses, pourtant, l'intéressaient, celle des interrogations du chevalier maniéré et de l'hinione. L'une portait sur le sort qui les avait endormie et sur leur désenchantement et donc sur ce qui s'était réellement passé pendant un an et tel un affluent, elle donnait naissance à la seconde qui en découlait fort logiquement, qu'en était-il de yuimen et d'Onaran. Finalement, ils avaient piqué au vif sa curiosité et il se rapprocha l'air de rien, de l'ynorien arguant un visage satisfait et amusé.

    Vous ne me portez pas dans votre cœur monseigneur, mais je suis tenace et je gagne à être connue, demander à Simaya.

    Il lui fit un clin d'œil malicieux. Il appréciait la voir rire même si cela se résumait à des esquisses, s'était déjà plus qu'il pouvait en espérer à l'époque où ils, marchaient tous les deux, dans les méandres des garnisons de Valel

    Mais si vous acceptez un verre et de vous détendre un peu, on pourrait tous profiter de cet intervalle dans nos vies pour ne plus se quereller ne serait-ce que par respect pour les organisateurs de ce joli rassemblement.

    Il se laissa aller à une tape musclée, mais néanmoins amicale dans le dos du jeune homme. Tout les opposait il était droit, athlétique et mince, plein de valeur, bien élevé et Sirat était rustre, une montagne de muscle, grossier élevé dans les tripots, mais c'était toujours mieux que l'être haineux et hostile qu'il avait été durant cette aventure. Cet alinéa, c'était aussi pour lui qui le désirait. Un instant de répit dans son univers sans saveur, un éphémère hors du temps qu'il allait chérir et épouser de toutes ses forces afin de ne rien regretter et qu'il espérait partager.

    Aujourd'hui, on boit, on rigole et demain si la fatalité le désire, on se tapera dessus, ou pas...


    Citation:
    583 mots

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     Sujet du message: Re: Fan-Ming - Le Dernier Espoir
    MessagePosté: Mar 4 Oct 2016 22:29 
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    Ejude me reprend de manière brusque et je baisse la tête. Il a raison, je n'ai finalement pas compris grand chose à ce qui s'est passé. Moi qui me croyait libre d'agir selon ma propre volonté, je n'ai finalement rien choisi en réalité et certainement pas en conscience. C'est la seconde fois qu'un membre de cette assemblée me retourne ce manque de connaissance dans la face. Je soupire et lui réponds avec un sourire idiot, et sans doute bien déformé par ma grande gueule :

    "Vous avez raison. Je n'ai pas compris grand chose à toute cette histoire. A l'échelle de mon peuple, je ne suis qu'une adolescente, vous savez, même si ma puissance de combat vaut celle de plusieurs dizaine d'adultes."

    Oui, je ne suis encore qu'une adolescente et ce corps me donne une idée, folle, qui est interrompue dans mon esprit par l'intervention d'un... squelette ? Oui, je me souviens de lui, Thensoor ? Non, pas Thensoor, lui il est là-bas près de l'autel. Non, c'est un Yuiménien, ou du moins un aventurier car je n'ai jamais entendu parlé de Yuiménien qui soit plus mort que vivant. La suite de ses paroles réveille mes souvenirs et déclenche de ma part un rire clair et limpide au souvenir de ce squelette dans lequel je voulais m'incarner, au beau milieu du chaos.

    "Azra, n'est-ce pas ? J'ai assez donné avec les squelettes. Sauf grosse erreur de ma part, mon corps a fini écrasé dans un tremblement de terre. Et un corps, sous terre, au bout d'un an, ça doit être beau à voir, un peu comme une chèvre oubliée dans sa stabulation d'hiver. J'espère juste que quelqu'un a pu déterrer mon corps pour y récupérer mon matériel et enterrer correctement mon corps d'elfe."

    Je me retourne vers le Roi Ejude, dénudant mes dents dans ce que je veux être une grimace polie :
    "Sauriez-vous ce qu'est devenu mon ancien corps ? Est-ce que je retrouverais mes anciennes affaires en bas, ou devrais-je me déterrer moi-même pour récupérer mon précieux matériel ?"


    (((366 mots)))

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     Sujet du message: Re: Fan-Ming - Le Dernier Espoir
    MessagePosté: Ven 7 Oct 2016 11:57 
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      Le fait était posé : l’ambiance n’était pas aussi sereine qu’elle se devait d’être au départ. Ni même festive. Et Honoka paraissait désemparée devant ces réactions fort négatives d’une fin somme toute plutôt positive à toute cette histoire : l’éveil des titans pas si chaotique et catastrophique que ça, Oranan sauvée, et Fan-Ming encore debout. Vallel vaincu et son armée en déroute. Les peuples d’Aliaénon, autrefois séparés et méfiants, s’étaient unis en une forte alliance. Compte tenu des événements, c’étaient là d’impensables victoires, qui n’étaient pourtant pas reçues comme telles.

      La « princesse » de Fan-Ming secoua la tête, l’air défait, aux propos de Kiyoheïki. Elle consentit tout de même à répondre à la question de ce dernier, d’une voix suffisamment audible pour être entendue de tous.

      « Vos corps et esprits étaient trop meurtris, après l’attaque magique, pour les éveiller de suite. Vous auriez perdu la raison, si ce n’est que vous seriez morts directement alors que nous aurions essayé. Votre convalescence, enrobée d’un sommeil profond, a été gérée par les arts curatifs des elfes d’Ejude, supervisés par les connaissances magiques des Ouessiens. Ce fut un travail de longue haleine, mais lorsqu’ils nous ont affirmé que vous étiez prêts à recouvrer la conscience, nous avons mis en place ce rituel. Un rituel ancien amené par les connaissances des Ouessiens, éveillant d’un sommeil semblable à la mort. Les pouvoirs conjoints de Triman, Thensoor et de Simaya vous en ont tiré aujourd’hui. Et tous, vous êtes saufs. C’est un grand soulagement. »

      Elle répondit alors aux questions plus centrées sur Fan-Ming.

      « Les Samouraïs défendant le fluide ne sont ni n’ont jamais été liés à Fan-Ming. Désormais, c’est à cette tour qu’ils sont rattachés, protégeant toujours le fluide, l’accès à notre monde. Fan-Ming, quant à elle, va se démilitariser petit à petit pour devenir une cité dédiée à la recherche magique. Il a été constaté par Oranan que sa garde par un être si jeune que mon frère était finalement une mauvaise idée. En attendant sa majorité, pour respecter tout de même nos traditions, c’est le conseiller Tsukiko qui prendra lui-même toutes les décisions, éduquant mon frère aux méandres de la politique et de la diplomatie. Une bonne leçon de modestie, pour lui. Espérons qu’il en tire sagesse et ouverture, pour l’heure de sa majorité. Le conseiller Tsukiko, quant à lui, si décrié fut-il par les aventuriers, a su tirer son épingle du jeu aux yeux des autorités ynoriennes. Il est celui qui a été responsable de votre venue en ce monde, et les lauriers de vos victoires retombent donc sur lui. Je pense cependant qu’il n’a jamais pensé à mal, et que la nouveauté de sa tâche, davantage dans son domaine que la gestion militaire, lui conviendra mieux, et le rendra plus efficace et moins radical sur ses positions. »

      Pas exactement ce qu’attendait le semi-shaakt comme réponse, en somme. Puis, elle se tourna vers Alistair, dont le discours était dépréciateur à l’excès. Elle fronça les sourcils, lèvres pincées face aux révélations sordides et égoïstes d’Alistair. Elle se fendit d’un simple commentaire :

      « Il m’importe peu que vous ne soyez qu’une raclure opportuniste et égoïste. Je juge vos faits, non vos raisons. Et quand bien même ceux-ci manquaient de clairvoyance, il ne fait nul doute qu’à bien des égards, ils nous aient aidés. Qu’importe l’échec devant les portes d’Andel’Ys, nul d’autre que vous n’avez essayé. Pareil pour la population exécutée par Gurfelion. C’est sa main qui tenait l’arme, non la vôtre. Et vous l’avez exécuté avant qu’il ne puisse commettre d’autres exactions. Ne me prenez pas pour plus naïve que je ne suis, yuimenien. Je ne vous vois pas tous blancs et roses. Je sais que le monde n’est que nuances grisées. Et à ce titre, je salue chaque acte, quelles que soient ses raisons, qui poussent à la lumière. »

      Elle se détourna alors de lui, pendant que Naral, lui, reprenait son intérêt pour les dires d’Alistair sur le pendentif. Un sourire mystérieux se figea sur ses lèvres, alors que son regard d’or s’illuminait de malice.

      « Hé bien soit, gardez-le alors. Mais il ne m’appartient pas de vous en donner les capacités, alors. Découvrez-les donc par vous-même. Sachez cependant que je ne suis ni voleur, ni acheteur. Je vous le demande parce qu’il était mien. Si vous le considérez comme vôtre, c’est un choix que je respecte. Que j’encourage, même. Hihihi. »

      Un rire sournois qui… pouvait faire froid dans le dos.

      Thensoor répondit à la question d’Azra, qui s’était montré…. Chibiesque dans ses réactions au défaitisme des anti-héros. Une note positive plutôt bienvenue, en soi. Presque curieuse, venant d’une liche nécromantique.

      « L’harmonie s’est faite, oui, mais la communication est difficile et délicate. Nous ne pouvons pas exactement leur parler, ni eux nous répondre. Il s’agit plus de… compréhension tacite l’un de l’autre. De reconnaissance mutuelle de notre existence et du besoin de partager ce monde. Aussi, modifiant les terres d’Aliaénon en les expandant, ils ont pris pour eux des territoires d’où ils ne sortent pas, laissant ceux des petites espèces, nous, hors de danger de leurs pas colossaux. »

      Une fois encore, ce fut Honoka qui répondit aux paroles de Silma.

      « Vos paroles sont sages, elfe. D’aucun ici devraient s’en inspirer. Concernant les nouvelles de Yuimen, nous n’en avons que par bribes. Oranan est effectivement débarrassée de la menace directe d’Omyre, les troupes de la Déesse Sombre ayant subi de lourdes pertes lors du siège de la ville. L’armée noire défaite doit se reconstituer. Une période plus pacifique attend donc ces contrées, à moins que dans l’ombre, un nouveau plan se prépare. Il n’y a eu nul autre événement majeur, sinon peut-être les rumeurs de l’avènement d’une nouvelle divinité, Semi-dieu de la Liberté, dont le nom ne m’a été révélé. On dit de lui qu’il fut sindel, autrefois, et libertin à bien des égards. Un puissant guerrier ayant reçu la faveur des dieux. »

      Ejude, quant à lui, répondit à l’orquesse faite Lothindil, curieux destin d’une massacreuse de Garzok.

      « N’ayez crainte pour votre corps, il a été préservé par la science des herbes, sorti de l’or qui le maintenait. Il se trouve ici-même, soigné par nos soins. Mais nous vous déconseillons de tuer votre présente carcasse pour le rejoindre. Votre esprit, frappé de magie, est encore trop faible pour résister à un tel choc. »

    [Kiyoheïki : 0,5 (introspection) + 0,5 (questions) + 1 (bonus longueur). Mot : 1 bon ! – Chryséléphantin.
    Alistair : 0,5 (introspection) + 0,5 (questions) + 1 (bonus longueur). Mot : 1 bon ! – casuel.
    Azra : 0,5 (introspection) + 0,5 (questions). Mot : 1 bon ! – irrédentisme.
    Siiwih : 0,5 (introspection) + 0,5 (questions) + 0,5 (bonus longueur). Mot : 1 bon ! – pageot.
    Serpent : 0,5 (introspection) + 0,5 (bonus longueur). Mot : 1 bon ! – phylactère.
    Sirat : 0,5 (introspection) + 0,5 (bonus longueur). Mot : 1 bon ! – cyprin.
    Lothindil : 0,5 (introspection) + 0,5 (questions). Mot : 1 bon ! – Coquebin.]


    [HJ : grosse màj demain. Que ceux qui veulent encore poser des questions le fassent d'ici là, pour 9h comme d'hab. Sinon, j'embraye sur la suite (et la fin).]

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     Sujet du message: Re: Fan-Ming - Le Dernier Espoir
    MessagePosté: Ven 7 Oct 2016 13:17 
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    Honoka prend soudain la parole à voix plus haute que les autres et j'apprends ainsi que ce sont les elfes qui ont pris soin de nos corps et l'alliance de plusieurs puissants de ce monde qui ont permis que nous soyons en vie actuellement. Mais le comportement des yuiméniens est étrange, même à mes yeux. Nous avons tout gagné, Aliaénon est dans une paix relative, Fan-Ming est sauve, ainsi qu'Oranan... pourtant la colère et le ressentiment sont palpables dans l'atmosphère et les paroles. Seule une elfe et la liche semblent à la limite de se réjouir et soufflent dans le coeur des humains présents le courage et la fierté.

    Ejude vient me répondre, mon corps est chez eux, à l'abri. A ces paroles, je hoche la tête avec un sourire, non, je ne pense pas tuer cette carcasse tout de suite pour y retourner. Et la magie de ce monde n'y est pour rien, contrairement à Naral vers qui je me tourne. Durant un an de sommeil magique, certaines paroles qui résonnaient dans nos esprits communs à Astinor et à moi n'ont pas cessé leur chant. La vérité est dure à accepter et une année aura été un temps suffisant. Etrangement, l'orquesse Lothindil est plus sage que l'elfe ne l'a jamais été.

    "Gardez-le encore à l'abri pour moi, Roi Ejude. Je reviendrais le chercher, peut-être dans quelques semaines, dans quelques mois ou dans quelques années, je l'ignore. L'elfe que j'étais a besoin de dormir, qu'elle se berce de ses douces illusions et de ses rêves de gloires guerrière. Je n'ai pas la sagesse de mon peuple, ni les connaissances, j'étais qu'un coquebin qui se prenait pour un Dieu. Quand je reviendrais, vous m'apprendrez tout ce que je n'ai pas voulu comprendre. Vous m'apprendrez votre peuple, ses traditions et votre monde. Mais avant, il me faut apprendre mon propre monde et c'est à travers des yeux nouveaux que je le ferais."

    Je me tourne alors vers Naral Shaam. Je ne sais pas comment le considérer, ennemi, ami, allié de circonstance, alter ego ? Un peu tout ça à la fois peut-être... Je l'ai haï, je l'ai détesté parce qu'il était au service d'Oaxaca, pour apprendre que c'était faux sur la fin. Brytha, elle non plus je ne sais plus quoi en penser, lui doit-on la vie ou la faiblesse élémentaire ? Trop de questions, et aucune réponse dans mon esprit. Non, je ne les lui poserais pas, pas directement. Son pire coup de poignard dans mon coeur s'est révélé à mon réveil ici, mon manque de connaissance, ma témérité absurde, mon manque de réflexion. Toute cette vérité que nul ne m'a jamais dit et que je n'aurais jamais accepté, un jour m'a-t-il dit, je le comprendrais.

    "J'ignore, dragon, quel souvenir vous garderez de moi; j'ignore ce que vous avez lu en nous, mais vous aviez raison; je ne sais rien. Je vais rentrer sur Yuimen, je vais apprendre et comprendre et je reviendrais. Nous pourrons alors lutter à égalité, je l'espère. Je ne sais si vous êtes un ennemi, un allié ou tout autre chose; mais vous êtes clairvoyant où moi je ne suis qu'aveugle. J'aurais juste une question, le reste, il me faudra apprendre par moi-même : où puis-je en apprendre plus sur Brytha... et sur Oaxaca ?"

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     Sujet du message: Re: Fan-Ming - Le Dernier Espoir
    MessagePosté: Ven 7 Oct 2016 16:58 
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    Les paroles d'Alistair à propos de ses échecs et de son égoïsme lui valurent un nouveau laïus de la part de la Princesse Honoka, qui semblait encore refuser sa volonté de ne pas être appelé Héros. Après quelques insultes bien senties, en effet, elle lui rappela qu'il avait été le seul à essayer d'épargner les esclaves, et qu'il n'avait pas non plus été celui qui avait donné l'ordre de faire exécuter les otages. Une manière de minimiser ses défaites qui avait le don d'énerver l'assassin. Elle refusait de voir ses arguments. Il avait certes essayé, il avait essayé tant qu'il avait pu, il avait, ainsi qu'il l'avait lui-même dit quelques minutes plus tôt, tout donné. Et c'était bien là le cœur du problème. C'était là la raison de son refus d'être considéré comme un héros.

    Parce qu'il avait beau avoir tout essayé, il avait beau avoir fait tout ce qu'il estimait nécessaire pour remporter cette guerre, il n'avait au final fait qu'essuyer une série d'échecs. Jour après jour, minute après minute, il avait essayé de tirer son épingle du jeu, il avait tenté de faire pencher la balance en leur faveur... Mais dans les faits, aucune de ses actions n'avait eu de l'importance. Il s'était révélé plus inutile que s'il avait simplement accepté d'être un soldat parmi d'autres, et de ne rien faire d'autre que suivre les ordres au lieu de les donner. Il se moquait bien de ses intentions de changer la donne, de son désir d'une fin victorieuse qui avait motivé ses moindre faits et gestes. Ce qui l'avait détruit, c'était la dure réalisation que rien de tout cela n'avait suffit. La réalisation que s'il était resté à Tulorim, absolument rien ne serait différent dans cette pièce. Tous les autres seraient encore là, ils auraient accompli les mêmes actes, il y aurait eu autant de morts et de vies sauvées. Ils voulaient l'affubler du sobriquet de « héros » alors que personne ne serait capable de citer ses actes glorieux. Il ne faudrait pas plus d'une semaine à chacun pour dire « Oh, et puis il y avait l'autre aussi, là, heu... Alistar ? Alistair ? » , « Ah, et il a fait quoi ? » , « Je sais pas... il a dû aider à... non je sais pas. » Tous auraient leurs propres actes vantés, tous seraient reconnus et remémorés pour ce qu'ils avaient fait... Et lui serait compris dans le lot. Son nom serait encore là, mais personne ne serait bien capable de dire ce qu'il avait pu faire qui méritait qu'il y soit. Il était héros par défaut. Parce qu'il avait été là, et qu'on avait arbitrairement décidé que tous ceux qui étaient là méritaient ce titre.

    Pour autant, Alistair ne répondit pas au discours de la Princesse. Il en avait assez de se battre. Ils refusaient de ne pas l'appeler héros, alors même que tous ceux qui l'avaient côtoyés ne le considéraient pas comme tel ? Eh bien soit. Mais une fois sorti de ce monde qui l'aurait oublié en moins de temps qu'il ne fallait pour le dire, il se réservait le droit de planter un couteau au travers de la gorge du premier qui le nommerait ainsi. Après tout, la seule raison pour laquelle ils refusaient d'accéder à sa requête était certainement que, après un an, les crieurs étaient déjà parti depuis belle lurette. On en avait peut-être même déjà envoyé de nouveaux sur Yuimen pour prévenir qu'ils s'étaient réveillés, alors quand ils reviendraient sur leur monde, tous chanteraient leurs louanges... Mais surtout qu'on ne lui en parle pas. Qu'on n'aborde pas le sujet devant lui, et, surtout, ô surtout, qu'on ne lui demande jamais ce qu'il avait fait sur Aliaénon. Qu'on ne lui demande jamais ce qu'il avait fait pour que tout le monde connaisse son nom.

    Face à lui, ce fut au tour de Naral de réagir à ses propos. Et visiblement, Alistair avait amusé le Mauve, qui refusa à l'assassin de donner quoique ce soit pour récupérer le pendentif. Mais il ne le récupérerait pas non plus de force : il avait voulu récupérer le collier car il le pensait sien, mais si le voleur estimait qu'il lui appartenait, alors il respecterait ce choix, l'encouragerait, même, et ne le lui volerait pas. En d'autres termes, le négociateur raté était maintenant l'heureux détenteur d'un artefact dangereux et puissant. Artefact dont il ne pourrait connaître la nature par Naral Shaam, qui se refusait à le mettre plus en garde. Pour en savoir plus, il devrait enquêter lui-même... Ou le mettre.

    Alistair hocha la tête en direction du Dragon Mauve. D'une certaine manière, celui-ci avait gagné son respect. Et c'était un fait extrêmement rare pour lui, qui ne reconnaissait jamais la valeur de ses adversaires. Il se dirigea vers la sortie, mais à peine avait-il fait un pas qu'il reprit la parole à l'attention du métamorphe, le dos toujours tourné.

    « N'oubliez jamais que vous m'avez humilié, Naral. Vous êtes en grande partie responsable de ma débâcle, et tant que vous vivrez ma fierté ne pourra jamais être pleinement restaurée. Un jour vous regretterez de m'avoir sauvé lorsque Sinaëthin m'a fait chuter. Et ce n'est pas un fait casuel, c'est absolument certain. »

    Il avait parlé à voix basse, de sorte à ce que le Mauve soit le seul à l'entendre. Dès sa menace terminée, il se remit en route, en direction de la sortie. Mais s'il n'attendait pas de réponse, il quitta néanmoins la pièce avec une lenteur délibérée. Il voulait laisser à son interlocuteur la chance de répondre s'il le désirait avant de définitivement le quitter pour récupérer ses affaires.

    Une fois hors de la pièce, Alistair s'adossa au mur le plus proche, exténué. Son long sommeil l'avait vidé de toute son énergie physique, en plus de l'avoir drainé de toute sa force mentale. Ses bras n'étaient pas plus épais que des brindilles, ses jambes peinaient à le maintenir debout, et le stress et la violence morale de ces dernières minutes avaient achevé de l'épuiser. Il prit quelques secondes pour se remettre, puis, armé d'une nouvelle volonté, inédite et étrangère, descendit la tour pour aller récupérer ses affaires. Il dirait certainement aussi au revoir à Loona, si elle avait pris la peine de venir. Il en doutait fortement, ou en tout cas doutait qu'elle serait venu pour lui. Il ne voyait simplement plus en lui de raison qui pourrait pousser les gens à se ranger derrière lui comme ils l'avaient fait auparavant. Mais si elle était là, alors il lui demanderait de l'attendre. D'attendre qu'il devienne quelqu'un qu'elle pourrait admirer et suivre. Puis il partirait.



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     Sujet du message: Re: Fan-Ming - Le Dernier Espoir
    MessagePosté: Ven 7 Oct 2016 19:51 
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    Thensoor expliqua que les relations restaient distantes, les titans vivant dans des territoires réservés, car toute communication était difficile. Il fallait s'y attendre... Telles relations risquaient de conduire à des difficultés à l'avenir, car les hésitations pouvaient conduire à la méconnaissance. La méconnaissance à l'incompréhension. L'incompréhension au rejet et le rejet à la guerre...

    Il fit part de ses craintes à Thensoor tout en entendant distraitement que le corps de Lothindil avait été conservé au fil de l'année... et cette pensée lui fit comme un électrochoc. Quelque chose... quelqu'un qu'il avait perdu ! Il s'élança vers le chef des Cadi Yangin :

    « Par tous les dieux, messire, la mémoire me revient ! Ombos ! Mon loup ! Je l'avais laissé il y a un an au pied de vos tours... votre peuple... votre peuple l'a-t-il récupéré ? A-t-il pris soin de lui ? »

    Un doute et une culpabilité affreuse le tenaient. Trop soucieux de courir partout et, comme toujours, oublieux des autres, il avait abandonné sa fidèle monture aux sables du désert...

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    Merci et à Inès pour la signature
    et à Isil pour l'avatar!
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     Sujet du message: Re: Fan-Ming - Le Dernier Espoir
    MessagePosté: Sam 8 Oct 2016 11:36 
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      Si Ejude se contenta sobrement d’opiner du chef à la proposition de l’orquesse Lothindil de préserver son corps, Naral répondit par des mots, d’un air entendu :

      « En allant les voir en personne ? Méfiez-vous des rumeurs, des avis partiaux et peu pertinents des camps qui leur sont opposés, ou totalement soumis. Vous ne saurez vous faire d’avis sincère qu’en allant les confronter en personne, Lothindil, guerrière spirituelle. Trouvez les, et demandez leur. »

      Il avait ensuite regardé Alistair d’un air de défi, l’œil d’or brillant d’intérêt pour ces menaces ouvertes pas même voilées. Lorsqu’Azra demanda à Ibn Al’Sabbar ce qui était advenu de son loup, ce dernier haussa les épaules.

      « Je n’en ai aucune idée, maître nécromancien. »

      Et sans plus de détail, il se tourna vers Honoka, qui prenait la parole en s’adressant à tous.

      « Allons, nous avons suffisamment trainés ici. Nos pairs et proches nous attendent pour la fête. Ne tardons plus à nous joindre à eux, ou il ne nous restera plus rien à boire ou à manger. »

      Et d’un mouvement commun, tous les aventuriers qui restaient là ainsi que chacun des membres du conseils furent invités à descendre de la tour pour se rendre à la fête annoncée en leur honneur.

    [HJ : Suite pour tous dans le sujet « Epilogue : la Fête ».]

    [Lothindil : 0,5 (question) + 0,5 (bonus longueur). Mot : 1 bon !
    Alistair : 0,5 (introspection) + 1 (bonus longueur). Mot : 1 bon !
    Azra : 0,5 (question). Mot : 0.]

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