Je plante mes dagues dans la membrane, et Naral lâche un grognement sourd, battant furieusement des ailes et manquant de me faire chuter. Mais, les armes plantées dans son corps, je tiens bon. Seulement, même ici, la peau est plus épaisse que prévue. Elle oppose de la résistance, et je n'ai pas le temps de la déchirer, l'elfe me saute dessus pour tenter de me désarmer, mais elle ne fait que précipiter ma chute. Ma chute vertigineuse à des kilomètres du sol. Elle tombe avec moi, mais, me révélant un pouvoir que j'ignorais d'elle, elle se transforme en piaf et se met aisément à l'abri, me laissant à mon sort. Je tente d'appeler un cheval ailé, mais le sifflet se décroche de mes lèvres dans ma chute, et j'ai tout juste le temps de le rattraper de la main. Ha ! Cela fait deux fois que la trahison d'un autre Yuiménien m'empêche de réaliser mes plans. Et il est trop tard pour appeler le cheval : le sol approche, et mes muscles engourdis par la pression de l'air ne me le permettront pas. Pourtant, une ombre s'approche de moi, et je sens bientôt de larges griffes broyer mes épaules, mais m'évitant la chute. Ce sont les serres de Naral lui-même. Mais pourquoi ? Pourquoi me sauve-t-il ? Une ultime humiliation ? La dernière preuve de sa supériorité et de son arrogance, me signifiant ainsi que lui seul peut décréter l'heure de ma mort ? Ah... Qu'est-ce que je le hais... Puis il repart droit sur le Titan, retrouvant sur le chemin un autre dragon, bien différent. Et ils avancent, accompagnés de tous les autres sauriens, à l'assaut de la ridicule créature qui se tient devant nous. Celle-ci s'énerve. Gronde. Puis plus rien. Puis, le vide. Pour la trente-quatrième fois.
Je plante mes dagues dans la membrane, et Naral lâche un grognement sourd, battant furieusement des ailes et manquant de me faire chuter. L'elfe me saute dessus pour tenter de me désarmer, mais elle ne fait que précipiter ma chute. Elle se transforme en piaf et se met aisément à l'abri, me laissant à mon sort. Cela fait deux fois que la trahison d'un autre Yuiménien m'empêche de réaliser mes plans. Une ombre s'approche de moi, et je sens bientôt de larges griffes broyer mes épaules, mais m'évitant la chute. Ce sont les serres de Naral lui-même. Ah... Qu'est-ce que je le hais... Puis il repart droit sur le Titan. Et ils avancent, accompagnés de tous les autres sauriens, à l'assaut de la ridicule créature qui se tient devant nous. Celle-ci s'énerve. Gronde. Puis plus rien. Puis, le vide. Pour la cent-douzième fois.
Je plante mes dagues dans la membrane. L'elfe me saute dessus. Elle se transforme en piaf. Une ombre s'approche de moi, m'évitant la chute. Naral lui-même. Ah... Qu'est-ce que je le hais... Il repart droit sur le Titan. A l'assaut de la ridicule créature qui se tient devant nous. Celle-ci s'énerve. Gronde. Puis plus rien. Puis, le vide. Pour... Combien de fois, déjà ? Vingt mille ? Trente mille ?
Je plante mes dagues dans la membrane...
Quelque chose ne va pas. J'ai l'impression d'être coincé dans une boucle. Une boucle infernale, me rappelant ma dernière humiliation. Mais ma dernière humiliation avant quoi ? Avant la mort ? Ca ne s'apparente pas vraiment à l'idée que j'avais des Enfers. Mais nous ne sommes pas sur Yuimen : peut-être Aliaénon n'a-t-elle pas les mêmes règles.
A mesure que cette scène défile devant mes yeux, je me sens m'en détacher. Je la connais par cœur, de toute manière. Elle ne varie jamais. Inlassablement, je tente de précipiter Naral dans une chute mortelle. Inlassablement, je suis celui qui tombe. Inlassablement, il est celui qui sauve ma vie. Inlassablement, le cri du Titan me ramène au début. Le cri du Titan... M'a-t-il tué ? M'a-t-il simplement rendu fou ? En aurai-je seulement la réponse un jour ?
Frustration, colère, haine. Frustration. Colère. Haine. Ces émotions se succèdent et s'entremêlent à chaque nouvelle représentation de ce spectacle sordide. Le jour où Naral m'a humilié. Trois fois de suite.
Mais lors de la millionième itération – ou peut-être la lassitude me fait-elle pratiquer l'hyperbole – un sursaut d'orgueil me pousse à réagir. Assez de cette constante humiliation ! Quoi qu'il se passe devant mes yeux, quoi que soit ce grotesque cycle inaltérable, il est évident qu'il se déroule seulement à l'intérieur de mon crâne ! Que cette punition soit divine, magique ou le simple fruit de mon subconscient, je n'ai qu'à fermer les yeux pour ne plus la voir. Fermer les yeux. Pourquoi n'y ai-je pas pensé plus tôt ?
Je plante mes dagues dans la membrane... Et ferme les yeux. Et tout disparaît. Etait-ce... Si facile ? Etait-ce si simple depuis le début ? Ca veut dire que j'ai observé ce triste spectacle neuf cent quatre vingt dix neuf mille neuf cent quatre vingt dix neuf fois de trop ?
Peut-être pas, en fait. Peut-être était-ce nécessaire. Nécessaire pour comprendre mes erreurs. L'attaquer était stupide, après tout. J'avais toutes les chances d'en mourir. En fait, sauter sur son dos, sans préparation aucune, était stupide. Et laisser la dague me contrôler, contrôler ma colère et mon esprit avec elle, était stupide. Des actions inconsidérées. Frustration, colère et haine étaient le cœur du problème. J'ai délibérément choisi la voie de la spontanéité, la préférant à la voie de la réflexion.
Un long soupir s'échappe de mes lèvres alors que mes yeux s'ouvrent sur une tout nouvelle vision. Moi-même. Je suis là, face à mon sosie exact, à mon reflet. Ou plutôt à celui que j'étais avant de venir sur Aliaénon, car nul doute qu'un début de barbe et quelques cicatrices supplémentaires sont venus transformer mon visage depuis. Sans compter mon nez brisé par ce combat contre Gurfelion. Je me demande à quoi je ressemble réellement. Certainement moins à l'arrogant trouducul qui se tient devant moi. Ce faible qui s'est jeté à corps perdu dans une guerre qui n'était pas la sienne, certain d'en devenir un atout indispensable, si brillant qu'il était. Ce faible qui n'a trouvé finalement qu'humiliation et échec. Ce faible qui n'a, tout à fait littéralement, servi à rien. Rien du tout.
Je ferme de nouveau les yeux pour résumer mes faits d'arme dans cette campagne... Mais rien ne vient. Rien ne vient, car rien n'a été utile. J'ai passé trois jours au lit... J'ai attaqué Triman et échoué... J'ai sauvé une seule et unique Esserothéenne, qui aurait été sauvée par Mathis si je n'avais pas été là... J'ai tenté d'assassiner Tsukiko, mais ai échoué, une nouvelle fois... J'ai tenté de négocier une alliance avec des esclaves, que nous avons fini par tous tuer... J'ai tenté de négocier la reddition de Gurfelion, mais il a fait exécuter tous les otages... J'ai voulu organiser la défense de Fan-Ming, mais alors que toutes les murailles tenaient bon, je n'ai même pas réussi à ralentir l'avancée des troupes ennemies sur mon pan... J'ai voulu tuer Naral, mais il ne m'a considéré que comme un insecte... Une succession de défaites. Si j'étais resté chez moi, tout se serait déroulé de la même manière. Exactement de la même. Mais pourquoi ? Pourquoi, exactement, tout ce que j'ai entrepris a échoué ? Pourquoi les esclaves ont-ils choisi la mort plutôt que la survie ? Pourquoi Gurfelion a-t-il préféré massacrer des innocents plutôt que de se rendre ? Qu'est-ce qui rendait toutes mes actions si inutiles devant la porte, alors qu'autour de moi tous repoussaient l'ennemi avec brio ?
« QU'EST-CE QUE TU AS MAL FAIS !? » crié-je à ce reflet, rouvrant les yeux. « Pourquoi as-tu échoué ?! Etait-ce si dur ?! Si insurmontable ?! »
Je tombe à genou.
« Qu'aurions-nous dû faire ? »
Mon ton est défait. La silhouette devant moi disparaît. Et celle de Naral la remplace, un sourire suffisant sur le visage. Je le sens qui me juge, qui m'étale mes échecs à la figure, lui qui a réussi. Lui qui n'a rien fait d'autre que réussir.
Mais comment sais-je à quoi il ressemble ? Je ne l'ai pourtant jamais vu sans ses écailles.
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Lorsqu'Alistair rouvrit les yeux, c'était bien loin du champ de bataille qui l'avait hanté de si nombreuses fois. Pourtant, Naral était là, mais sous sa forme elfique. Si l'assassin ne l'avait jamais rencontré de cette manière, il était difficile de ne pas le reconnaître. Mais ce n'est pas de la haine qui monta à sa gorge ; il avait craché celle-ci pendant ce qui lui avait semblé des siècles en songe, il n'en avait plus en stock pour le Dragon. Tout au plus une certaine rancœur, mais même celle-ci était plus adressée à sa propre personne, à sa propre incompétence, qu'à celui qui avait été son dernier ennemi avant son sommeil.
Derrière le Mauve, huit autres personnages importants d'Aliaénon ; ou tout du moins l'imagina-t-il, reconnaissant parmi eux la Princesse Honoka, Triman, la femme de glace et le sorcier du feu présents lors du siège de Fan-Ming et la Reine des Hommes-Pâles.
Se redressant tant bien que mal, le voleur prit conscience du sarcophage dans lequel il était jusqu'à présent allongé. Et de sa tenue, qui n'avait rien à voir avec ses vêtements habituels, qu'il portait pourtant lorsqu'il avait affronté Naral Shaam. D'un rapide coup d'oeil aux alentours, il put remarquer que tous les aventuriers de Yuimen qu'il avait rencontré jusqu'à présent étaient là, tous dans la même situation que lui. Il y avait également, fait étrange, une garzok, ainsi que quelques autres personnes qu'il n'avait pas rencontré, ou bien qu'il avait oublié, ne leur ayant pas prêté d'attention particulière. Mais il reporta vite son attention sur celui qui occupait tout l'espace dans cette pièce : le Mauve, qui, voyant que tous étaient éveillés, commença un discours suffisant, vantant le plan sans faille qui avait permis aux Titans de cohabiter avec les actuels habitants d'Aliaénon. Alistair n'en comprit pas la moitié. Il avait, vraisemblablement, loupé quelques épisodes dans cette aventure, et puis son esprit avait été accaparé par une autre information du soliloque : ils avaient dormi près d'un an. Un coup de poignard dans le cœur. Un an ?
« Un an ? » répéta-t-il, doucement. « Une putain d'année entière à ronquer dans un sarcophage ? »
Honoka continua le discours de Naral, coupée plus tard par l'homme qui aurait dû porter un masque, puis de nouveau par le Mauve. Ainsi ils avaient chassé le « Sans Visage », créé un conseil d'Aliaénon, bougé le fluide spatial de place... Mais encore une fois Alistair ne comprit, et ne voulut comprendre, que des bribes.
Il tenta de se lever, mais ses muscles engourdis, endormis, peinaient à le soulever. Un an d'oisiveté dans une boîte, sans le moindre mouvement, avaient faits quelques ravages. Une fois debout, il prit le temps de tâter ses bras et son buste, estimant les dégâts en ne prêtant qu'une oreille distraite aux paroles des autres Yuiméniens. Et la conclusion n'était pas très réjouissante : ses muscles avaient fondu comme neige au soleil. Il se sentait... Malade... Ou convalescent, plutôt. Comme juste après une grippe, lorsque l'on est officiellement guéri mais que le moindre mouvement requiert un effort.
« Un an, » répéta-t-il.
Son cœur était serré à cette pensée. Un an d'absence. Un an loin de Tulorim. Ils avaient certainement déjà célébré ses funérailles là-bas, et il n'y avait aucun doute quant à la défaite cuisante de son équipe sur place. Il avait pensé s'échapper quelques jours, peut-être semaines, et revenir avant que trop de dégâts soient causés, mais ce long sommeil était une catastrophe. La plupart de ses fidèles étaient sans doute morts en tentant de rester indépendants, les autres avaient certainement cédé, ou quitté Tulorim, et tous ceux qui ne sentaient aucune dévotion pour lui avaient dû partir sans demander leur reste. Il n'y aurait, pour ainsi dire, plus rien pour lui à Tulorim.
Héros. A l'entente de ce mot, Alistair releva la tête. Un homme étrange, aux deux bras métalliques, refusait qu'on l'appelle héros. Et en réponse, la Reine des Hommes-Pâles rétorqua qu'ils étaient tous des héros. Un nouveau coup de poignard toucha le cœur du voleur. L'appeler héros, c'était lui rappeler à quel point il n'avait pas mérité ce titre. Il avait échoué dans tout ce qu'il avait entrepris, et en prime avait perdu tout ce qu'il avait construit à Tulorim. Un léger ricanement s'échappa de ses lèvres. Ricanement qui bien vite évolué en un rire incontrôlable, interminable. La perte de sa forme physique, la perte de tout ce qu'il avait bâti, tout ça pour un échec cuisant : ses nerfs lâchaient. L'éclat de rire dura quelques longues secondes, montant progressivement en intensité, avant qu'Alistair ne relève son visage embué de larmes et surmonté d'un sourire qui n'avait rien de joyeux vers la Reine.
« Certains d'entre nous n'ont pas mérité d'être appelés héros. Je refuse de porter ce titre, il ne fait que me rappeler à quel point je suis faible et incompétent. A quel point rien de ce que j'ai fait ne pourrait être évoqué pour autre chose que pour se moquer de l'homme qui n'a servi à rien dans ce conflit qui le dépassait complètement. L'homme qui aurait pu être assigné à effranger une pile de tissus plutôt que d'aller sur le champ de bataille. J'ai donné le meilleur de moi-même, mais pour les raisons les plus égoïstes qui soient. J'ai perdu tout ce qui faisait de moi l'homme fier que j'étais, sur Aliaénon, et ça n'a strictement servi à rien. La survie des miens dépendaient de mon retour, mais, après avoir essuyé échec sur échec pendant mon éveil, j'ai dormi toute une année, les laissant à leur sort. J'ai juste été confronté à ma propre mortalité, et transformé toutes mes forces en faiblesses. Alors je refuse qu'on m'appelle héros. »
Il avait craché près d'une phrase sur deux de son monologue, la voix chevrotante, les épaules tremblotantes... Ha ! Il devait avoir l'air particulièrement éblouissant, pleurnichant devant tous ceux qui avaient mérité leur titre. Tous ceux qui ne s'étaient certainement jamais vanté d'être de grands chefs de guerre, de grands stratèges, mais qui avaient prouvé leur valeur et leur utilité. Mais qu'avaient-ils de plus que lui tous ces gens qui semblaient mériter leur titre de héros ? Qu'avaient-ils tous de plus que lui tous ces Yuiméniens qui avaient resplendi, qui avaient combattus, qui avaient fait une différence ?!
Soupir.
Il ignora les dialogues des autres et s'approcha de la sortie, désireux de quitter cet endroit au plus vite. Se joindre à la fête ? Et puis quoi encore ? Il prendrait ses affaires et demanderait à quitter ce monde au plus vite. Non pas qu'il était pressé de retrouver Tulorim : il ne quittait pas un échec pour en retrouver un autre. Mais pour aller où, alors ? Arrivé devant la sortie, il s'arrêta net. Pour aller où, alors ? Et pour faire quoi ? Qu'allait être sa vie, maintenant que toute sa fierté était ruinée, détruite par la supériorité écrasante de ceux qu'il avait combattu comme de ceux qui avaient combattu à ses côtés ? C'était cette fierté, si imposante, si importante, qui lui avait donné cette ambition incommensurable, cette soif inextinguible de pouvoir. Mais il ne s'était pas imaginé que cette fierté était si fragile. Il leva sa main gauche, ouverte, devant lui. Une grande cicatrice la barrait : celle de son combat avec Gurfelion. Elle se mit à trembler, doucement, l'obligeant à resserrer son autre poing sur son poignet pour la stabiliser. Il avait vaincu Gurfelion, mais uniquement grâce à Loona.
« Loona, » murmura-t-il.
Il voulait l'emmener chez lui, à Tulorim. Mais ce n'était plus possible, maintenant : il ne pouvait pas se présenter à elle comme ça. Après toutes ces défaites, toute cette inaptitude, toute cette faiblesse, il ne se sentait pas de la ramener avec lui. Il n'avait plus cette implacable confiance en lui qui lui susurrait qu'elle accepterait, qui lui susurrait qu'elle resterait avec lui.
« La vie était si douce lorsque j'étais arrogant. »
Mais pourquoi était-il seulement arrogant ? Quelle raison avait-il d'être orgueilleux ? Il savait se battre, mais pas plus que n'importe qui d'autre dans cette pièce ; pas plus que tant de gens de par le monde. Il se croyait si intelligent, si doué en manigances et autres manipulations, mais cela n'avait été d'aucun secours. Il pensait pouvoir déplacer des montagnes, mais il n'avait pas su ébranler une simple colline. En définitive, il était moyen dans tout ce qu'il avait entrepris. Tout juste bon à épater des gamines et des bourgeoises en mal de sensations fortes. Et ça lui était... insupportable. Il ne pouvait pas vivre en étant faible, il avait besoin d'être exceptionnel pour exister. D'être inégalé. Il avait besoin de briller, pas d'être le pleurnichard de la pièce, vexé de ne pas avoir su se montrer à la hauteur de ses homologues. Se tournant de nouveau vers le centre de la pièce, il avisa Naral, répondant aux questions de chacun. Ca lui faisait mal de l'admettre, mais il avait été le véritable héros de cette aventure ; l'être le plus exceptionnel de ce monde, surpassant Vallel, tout Fan-Ming... tout le monde.
« Le pendentif, » se souvint-il.
Etaient-ils liés, d'une quelconque façon ? C'était ce qu'il avait imaginé lorsqu'il l'avait vu pour la première fois. C'était le moment de lui poser directement la question. Il retourna au centre de la pièce, face à Naral, et s'adressa directement à lui.
« J'ai trouvé un collier, sur le corps d'un garzok au visage écaillé. Un collier représentant une sphère mauve, surmontée d'une patte reptilienne. Etrangement, j'ai pensé à toi lorsque je l'ai vu. Tu le connais ? Charis m'a dit qu'il était détenteur d'une grande puissance, mais très dangereux. »
( Très dangereux, hein ? Mon existence est vide de sens. J'ai perdu mes motivations, ma force, ma confiance, que peut-il m'arriver de pire ? Mourir ? Ha ! Je me ris de la mort, elle ne serait pas plus douloureuse que la perte de tout ce qui faisait de moi ce que j'étais. Au moins je mourrai en me débattant, en refusant la fatalité, plutôt que dans un taudis à Exech, n'ayant pas la volonté de me défendre contre quelques bandits de bas étages. )
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