L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: Fan-Ming - Le Dernier Espoir
MessagePosté: Dim 2 Oct 2016 01:23 
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Dans les cieux, avançant dans l'air sans difficulté, je distingue aisément le Dragon Mauve. Le temps de venir à lui, je le vois rattraper au vol une silhouette et l'enserrer, évitant sa mortelle chute. Lorsque ses yeux d'or me voient, son déplacement aérien perd un peu en vélocité, me permettant de le rejoindre. Je tourne mon œil vers le sien, l'interrogeant sans un mot. Il me connait, et son regard vif précède des paroles calmes, presque comme s'il s'adressait à un égal. Exactement comme il le dit, la guerre a beau être pénible, elle m'a en effet donné la force d'incarner ce que je suis. Je réponds à son accueil au milieu de nos frères reptiliens d'un signe de tête, en fermant lentement les yeux. J'apprends ce que je voulais savoir. Il n'en veut pas aux miens et il m'en informe sans que ma curiosité ait besoin d'être exprimée. L'être mauve m'enjoint à voler de concert avec lui et les autres dragons, afin d'écarter le Titan de la colonie ynorienne. Les réponses à mes questions viendront ensuite. De nouveau, je ferme les yeux avec lenteur, l'accompagnant d'un mouvement de tête. J'imite alors son allure, me joignant tacitement à sa cause.

Initiateur du premier coup, Naral Shaam déploie un souffle violet, imité par le feu de nos frères volants. Je concentre ma propre énergie magique, mais point de flammes pour ma part. C'est un trait de lumière, comme une partie de moi-même, que je projette contre la forme titanesque. Aux côtés du Dragon Mauve, je me fie à lui, concentrant mon énergie lorsque je le vois inspirer. À chacun de ses puissants souffles, je le soutiens des miens. Tout autour de nous, ce ne sont que déflagrations et déploiement de puissance. Une preuve concrète d'existence, d'une volonté de résistance, apte à faire ployer n'importe quelle civilisation. Un cri constitué d'innombrables voix, et adressé à un colosse.

Qui finit par répondre.

Un grondement, semblant émaner d'Aliaénon toute entière, résonne. Le bruit s'intensifie, vrillant l'air, bloquant mon souffle. Mes pattes agrippent la perle d'or, cherchant à la mettre à l'abri. Puis, une lumière d'une puissance incomparable se produit. Avant d'être aveuglé, j'aperçois des silhouettes se mouvoir au cœur de mon trésor. Des visages connus se tournant vers moi, amicaux, familiers et murmurant un nom... Mon nom...

Kiyoheiki...

~~


Murmures indistincts... Bribes de pensées... Flou... Je sens mes paupières se mouvoir difficilement, comme mon buste. J'ai un peu de mal à respirer, et surtout à déterminer ce que je vois. Une lueur... De la lumière... Des étoiles. Par habitude, je fais jouer mes mains et mes jambes, les sentant rudes à bouger. Je connais cette sensation. Celle d'avoir dormi trop longtemps, mais je n'ai pas souvenir de m'être allongé ni assoupi.

Lorsque je me redresse, je découvre une salle inconnue, mais surtout une tenue qui ne m'appartient pas. Plus étrange encore, je suis assis dans une sorte de... D'écrin en marbre blanc, empli de choses douces. D'autres que moi émergent aussi de contenants voisins, vêtus de la même tenue. Nos... Etranges couchages... Forment un arc de cercle autour d'une estrade. Et mon regard y est attiré par un orbe flottant au-dessus du sol. Mais plus étrange encore, Shaam se tient à côté. Confus, j'ai cru entendre une voix connue, et je comprends pourquoi. La Princesse Honoka, Dame Simaya, Dame Faseilh, la Reine Sheeala d'Argentar, le puissant Thensoor, le Roi Ejude et deux autres personnes se tiennent là.

Sentant inapproprié de demeurer étendu, je m'efforce de quitter le lit étrange, pour entendre la voix du reptile mauve... Que j'ai du mal à voir de la même façon qu'à Andel'Ys. Yeux écarquillés, j'apprends à l'instar de mes voisins avoir passé une année dans cet état de sommeil. Il explique ensuite ce qui s'est passé, palliant à mes souvenirs manquants. Le hurlement était un déferlement de magie auquel aucun d'entre nous n'a pu résister. Et cela marque l'Âge des Titans, en réalité véritables divinités de ce monde. Le Colosse qui a surgi était bel et bien le Titan de Magie, qui a réveillé ses frères après avoir reconnu la légitimité des peuples d'Aliaénon. Et qui coexistent à présent avec eux. Étrange, il semble distinguer le Sans-Visage du Titan de magie. Ai-je mal compris ?

Pendant que je retrouve mon équilibre, la Princesse Honoka prend la parole. Elle nous apprend le sort de Fan-Ming et surtout de l'invasion d'Omyre. Les armées d'Oaxaca ont rendu les armes et été laissées libres de repartir. Le même jour, le conseil regroupant toutes les régions d'Aliaénon a été créé, et il a été décrété que le fluide spatial, cet orbe que nous voyons, ne pouvait pas être propriété ynorienne. Mentalement, je salue cette initiative. Protéger cet accès à notre Capitale en en faisant la responsabilité de tous est une sécurité de plus et un fardeau moindre pour mon peuple.

À son tour, l'enigmatique Thensoor prend la parole, causant un frisson glacé dans mon dos. L'âme du Seigneur Vallel n'a pas été retrouvée, et cette déclaration me fait penser que sa mort n'est peut-être pas si définitive. La magie sur Aliaénon permet-elle de telles prouesses ? En tous cas, la Lande Noire est toujours aux mains des forces sombres, et dirigées par un certain Elurien d'Assamoth. De quoi réveiller mon coeur d'ynorien. La menace plane toujours. Et Naral de poursuivre, confirmant que le Sans-Visage a aussi disparu, et que tant qu'il vivra, le Mauve ne pourra pas retourner en Yuimen. Comme je l'avais deviné, il sert quelqu'un, sa déesse protectrice.

Mais une fois encore, cette certitude à peine installée en moi, la Princesse de Fan-Ming nous apprend que pendant notre lutte ici, Oaxaca assiégeait Oranan. Immédiatement, je songe à ma pupille Tohru, et surtout à mon apprentie et collègue Ayame, enceinte de quelques mois à mon départ. L'inquiétude me serre la gorge, mais à présent, tous les protagonistes sont réunis pour répondre à mes nombreuses questions. D'autres prennent d'ailleurs la parole, y compris une voix qui me dit quelque chose. Celle de la pierre de vision, appartenant au Lord Azraël, celui qui m'a appelé par mon nom d'emprunt. Mais sur l'instant, je demeure silencieux, avisant le Dragon Mauve. L'elfe est pratiquement pris à parti par un shaakt, qui finit par se tourner vers d'autres. Je pousse un léger souffle. À peine debout et déjà empli d'une soif de revanche et de sang. J'ai du mal à croire que Père et lui sont de la même origine.

Je m'avance alors à mon tour vers l'elfe, levant mes yeux violets vers ses cercles d'or. Je ne sais plus vraiment que penser, si ce n'est que j'ai tant à lui demander. Et qu'à présent, il n'a plus à jouer de faux-semblants.

"Mon corps semble quelque peu fébricitant, mais mon esprit est clair."

J'avise brièvement le conseil puis mon interlocuteur. De nouveau, comme lors de notre première rencontre, je ressens une forme de respect pour cet être, et je m'efforce de le laisser entendre par mes mots.

"Vos desseins étaient grands, bien plus que je ne le pensais. Je me croyais apte à voir, mais mes yeux étaient encore bien clos. Je vous ai jugé, Naral Shaam, hâtivement, maladroitement, et sur de mauvaises bases. Tout ce que je regrette dans l'attitude d'autrui. La leçon est donnée. C'est pourquoi, je vous présente mes excuses."

Humblement, je le salue à l'ynorienne, reconnaissant mes torts. Certes, il nous a tous manipulés, mais le résultat est là : Aliaénon est un monde uni et fort, bien plus qu'auparavant. Je relève les yeux, calmement. Les souvenirs de ma forme de dragon se sont ajoutés aux miens, et je me rappelle de sa façon de me parler. Mon animosité envers lui est apaisée, et je cherche à présent à comprendre. À le comprendre.

"Vous m'avez promis des réponses lors de notre dernière rencontre. Il est temps. J'aimerais savoir... Pourquoi tant de sacrifices ? Les esclaves libérés à Andel'Ys ? Nous avoir laissé agir alors que vous connaissiez nos plans ? Et... Vous placer en être ignoble, en assassin de peuple ? Votre but était noble... Expliqué, nombre d'entre nous vous auraient appuyé. Je l'aurais fait..."

Je marque une brève pause, songeant à lui, à ce fiel encore déversé contre sa personne. Il est doté d'une grande force morale, car à sa place, seul contre tous et incompris du plus grand nombre, j'ignore comment je réagirais. Mais un être choisi par une divinité est-il encore sujet à ce genre d'états d'âme ?

Mon regard demeure dirigé vers les prunelles d'or. Je clos un instant les yeux puis les rouvre.

"Un an d'absence... Je dois repartir à Oranan, rassurer mes proches. Toutefois... Si le Sans-Visage s'avère être une menace pour Aliaénon, pour les ynoriens de Fan-Ming, mon soutien vous sera acquis. Une dernière réponse à ce sujet... Après ce que nous avons fait de concert, et avoir vu ce dont je suis... Capable... Seriez-vous enclin à être plus honnête envers moi ? À me demander mon aide plutôt que de me manœuvrer à mon insu ?"

Shaam. Naral Shaam. Un elfe des plus énigmatiques, dont la nature semble aussi insaisissable qu'un souffle de vent. Peut-être qu'avec ces quelques réponses, le voile commencera à se lever.




(1 530 mots)

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Dernière édition par Kiyoheiki le Lun 3 Oct 2016 18:03, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Fan-Ming - Le Dernier Espoir
MessagePosté: Dim 2 Oct 2016 04:55 
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Lentement, la magie s'accumule dans mes bras à mesure que la fatigue s'installe dans le reste de mon corps. La pression est forte j'ai l'impression que mes bras peuvent exploser d'un instant à l'autre avec cette surcharge magique. Mais peu importe, à quoi bon emporter deux bouts de métal dans la tombe ? A quoi bon conserver une quelconque intégrité physique, non, tout ce que je veux, c'est une dernière action d'éclat, juste une. Que cela fonctionne, que cela échoue, j'en ai rien à foutre, tout ce que je veux, c'est que ce soit le plus puissant et le plus voyant possible. Je n'en peux plus bordel, que cela se termine...et vite. Je suis seul maintenant, seul face à l'immensité, seul face à la mort et je l'attends. Il me faut juste quelques secondes, juste quelques secondes de plus. Voilà.

Mais dès l'instant où je m'apprête à relâcher tout ce qu'il me reste de puissance, je sens deux mains se poser sur mes épaules en toute hâte. Je sens un corps se presser contre le mien, une poitrine s'écraser contre mon dos, une tête sur mes omoplates. Je sens également un léger parfum, un parfum de femme. Simaya, sans aucun doute. Elle était encore là. Elle a dû assister à toute la scène. Bordel, qu'est-ce qui vient de se passer ? Elle doit me prendre pour un fou. Mais alors pourquoi ? Que fait-elle ? Je ne sais pas encore, mais en tout cas, je ne peux que la remercier de m'avoir ramené vers la réalité. De m'avoir tiré de cette période de folie dans laquelle j'étais plongé. Tout comme Rêve l'a fait il y a quelques temps, quand j'ai appris que mon père état encore en vie. Les femmes ont vraiment un étrange pouvoir sur moi. Certes le résultat reste le même, je vais mourir et elle aussi sans doute, mais au moins puis-je maintenant affronter tout ceci avec bien plus de lucidité. Pourtant quelque chose cloche, ma magie...Je ne suis pas aussi puissant, loin de là, enfin je ne pense pas. Je peine à la retenir tant la pression est forte. C'est...Simaya ! Oui, Thensoor nous a vaguement parlé de son pouvoir il me semble. C'était donc son intention ? Incroyable. Peut-être...Peut-être que...Non, j'en doute. La puissance contenue dans mes bras m'effraie, mais je ne pense pas qu'elle soit suffisante. Oh...Et puis merde !

Je relâche toute la magie accumulée et manque de peu d'être propulsé en arrière tant le sort lancé est puissant. Seule la présence de l'Essérothéenne derrière moi me pousse à tout donner pour résister et je finis par tomber un genou à terre. Mon trait de lumière est incroyablement large et lumineux. Je n'ai jamais rien vu de tel. Si je l'avais utilisé sur la muraille il y a quelques jours, j'aurai sans doute pulvériser tous les garzoks et mes alliés derrière eux par la même occasion. Si j'avais pu l'utiliser tout à l'heure, j'aurai sans doute pu pulvériser Naral. Maintenant, je n'ai plus qu'à...espérer ? Je ne sais pas comment, je ne sais pas pourquoi, mais j'y arrive encore, très légèrement. Une toute petite lumière, fébrile au milieu des ténèbres qui m'habitent. Est-ce la présence de Simaya ? La vue de mon sort ? Je ne sais pas. Toujours est-il qu'au moins ma magie atteint sa cible. En résulte une explosion terrible, alors que juste avant l'impact, je les aperçois...Des dragons. Des dragons déchaînant leur puissance sur le Titan eux aussi. Mais...Peut-être que...Enfin toujours est-il que maintenant, ce sera à eux de jouer de toute façon, pour moi, que je vive ou que je meurs, la bataille s'arrête ici. Je leur laisse la petite lumière, puissent-ils la faire grandir et briller.

C'est alors que quelque chose d'incroyable se produit, dans un autre vacarme assourdissant. Conséquence de ma magie ? Simple attaque du Titan, je n'en sais rien, mais toujours est-il que ce dernier réagit. Son cri me vrille les tympans et me file la gerbe. De la colère ? Je n'en sais rien et de toute façon, je ne peux plus rien faire maintenant. Je ne peux que subir et regarder. Regarder encore et toujours. Et tout ce que je vois, c'est une puissante vague de lumière émise par le Titan et puis...

Plus rien.

Plus de lumière. Plus de son. Même moi, je ne suis plus très sûr d'être là...d'exister. Je suis..Nulle part. Je ne suis plus rien. Est-ce la fin ? La vraie fin ? Est-ce à ça que ressemble vraiment la mort sur Aliaenon quand on ne nous donne pas de nouvelle chance ? Si oui c'est incroyablement paisible. Je ne sais pas. Suis-je là depuis longtemps ? Comment y suis-je arrivé ?

Je...Hein ? Quoi ? C'est...Pardon ? Qui, moi ?

Puis une lumière, toute petite, minuscule et lointaine. Puis une autre, et une autre. D'innombrables petites étoiles font leur apparition. Alors qu'elles fondent sur moi que une bruine agréable, je suis rassuré. J'ai rarement vu quelque chose d'aussi beau, émouvant. Je ne sais pas ce que c'est, mais je me sens bien. L'endroit en est même confortable. Mon cul me fait mal comme si j'avais été assis trop longtemps sur une chaise pourrie, mais je me sens bien...Hein ?


***


Ouvrant les yeux, je constate bien vite que je suis bien là, aussi étrange que cela puisse paraître. Je suis vivant. Allongé sur un tas d'oreillers confortables. Je suis en un seul morceau et je suis surtout...Bel et bien vivant. C'est quoi ce bordel ? Quelques souvenirs me reviennent, quoique légèrement flou. J'étais en train d'affronter le Titan et maintenant, je suis là, allongé dans un pieu en marbre blanc. Je ne pige plus rien. Est-ce que j'ai vraiment rêvé tout ça ? Lentement, je me relève pour voir plus précisément où je suis et...Je me répète sans doute mais...C'est quoi ce bordel ?! Autour de moi, en arc de cercle, les autres aventuriers de Yuimen se réveille un à un, comme moi. Tout ce que je connais sont là et quelques autres aussi. Heartless le borgne, Kiyo le nabot, Sirat le poilu, Xël...Putain que je suis content de voir qu'il va bien. Lui que la guerre semblait terrifier à Esseroth, lui qui doutait tellement de ses capacités, je suis heureux de voir qu'il s'en est sorti. Il y a aussi celui qui se fait appeler Serpent, celui qui a été mon hôte pendant un court instant après mon trépas, mais...Lothindil. Je ne la vois nulle part. A moins que...Non...Ce serait relativement coquasse. Quoique si. Je doute qu'on ait laissé une orque passer le fluide. Haha ! La massacreuse de garzoks a fière allure ! A la vue de sa peau verdâtre, je ne peux retenir un sourire qui bien vite, se transforme en expression de totale étonnement quand je vois le groupe qui se tient face à nous.

Tous autour de ceux qui ressemble au fluide de Fan-Ming, je ne reconnais pas deux d'entre eux, mais nul doute que ce ne sont pas des pécores. Tout d'abord il y a l'ynorienne qui a voyagé avec nous après la bataille d'Andel'Ys, je ne suis par contre pas foutu de me rappeler son nom. Tout comme cet elfe qui était avec nous autour de l'épée et qui voulait s'empresser de sacrifier la belle Simaya. Un sacré connard celui-là. D'ailleurs l'Essérothéenne est là elle aussi. Et alors que mes souvenirs deviennent plus clairs, je ne peux m'empêcher de rapidement détourner le regard. Gêné. Après tout elle ma vu devenir dingue, elle m'a vu perdre mes moyens et me laisser aller au désespoir et à la folie. Bref. Il y en a deux que je ne connais pas dans le lot. Un gus avec les yeux bandés – pratique – et un autre un peu flippant, tout de rouge vêtu. Puis la demoiselle habillé de cristaux de glaces. Faseilh si je ne m'abuse. Celle qui a fait tout son possible pour retenir le Titan.

Et enfin, les trois derniers. Et pas des moindre. Tout d'abord, la délicate reine Sheeala d'Argentar, souveraine des hommes pâles. Celle dont j'ai risqué la vie pour un plan complètement dingue. Elle est en vie et j'en suis plus qu'heureux. Je craignais vraiment de l'avoir mené à la mort. Un poids de moins sur mon cœur, même si le fait que j'ai bel et bien failli causer sa mort ne changera jamais. Le suivant, ce n'est personne d'autre que ce bon vieux Thensoor. Cette tronche de squelette, je lui dois tellement. Ma résurrection entre autre. Bref, je ne pensais pas être un jour aussi heureux de revoir quelqu'un d'aussi moche. C'est un être exceptionnel et il est l'exemple parfait que l'habit ne fait pas le prêtre. Il a ma reconnaissance éternelle.

Mais ce qui m'étonne le plus, c'est la présence du dernier. Naral Shaam. Ce foutu Dragon Mauve. Je ne sais pas ce qu'il fout là, mais visiblement ceux qui étaient ses ennemis, ceux qu'il a failli tuer comme la Reine des Pâles, ne semblent pas s'offusquer de sa présence. Je ne vois pas non plus de trace de liens quelconques il n'est donc pas ici en statut de prisonnier. Non, sa présence en ces lieux semble totalement légitime. Et c'est là que je ne pige vraiment plus rien. J'ai beau essayer de toute mes force, d'émettre toutes les hypothèses possibles, je ne piges rien de rien et je ne suis pas capable d'avoir ne serait-ce qu'un début d'explication.

Mais alors que je sens poindre un mal de crâne c'est, chose étonnante encore une fois, Naral qui ouvre la bouche le premier. Et ses premiers mots sont...choquants. Je ne vois pas d'autres mots pour qualifier les siens. Bouche bée, je le fixe, presque incrédule. Presque parce que cette révélation pourrait expliquer deux ou trois choses ou tout du moins les rendre un peu moins étranges. Un an...On a dormi pendant...PENDANT UN AN BORDEL ! C'est sérieux ? Pourtant, j'ai l'impression que j'étais face au Titan il y a quelques minutes à peine. Je ressens presque encore les mains de Simaya sur mes épaules, sa poitr...sa tête contre mon dos. Je revois encore la puissante magie qui a résulté de l'union de nos forces et pourtant...Tout ça ce serait passé il y a un an ? Bordel ! C'est impossible...Non, enfin si, mais...J'ai franchement du mal à y croire. Il n'y a aucune raison pour que ce soit faux mais franchement. UN AN ! Je comprends mieux pourquoi j'ai l'cul engourdi ! Un an dans un plumard ! Aussi confortable soit-il ça fait long quand même. Enfin au moins, j'ai visiblement évité les escarres.

Ensuite, c'est un autre mot qui me fait tiquer. Héros. Tss, la bonne blague. Je ne pense pas pouvoir être qualifié de héros. Je ne pense pas avoir fait quoi que ce soit qui le mérite. Mais alors que je m'apprête à faire la remarque, Naral enchaîne avec les explications. Ce qu'il s'est passé après la vague de lumière projeté par le Titan et pendant l'année qui s'est écoulée. La décharge de magie nous a assommé, faible que nous sommes et c'est au dragon que nous devons notre salut. Depuis, on pionce. Tu parles de héros. Une petite claque de magie dans la tronche et ça dort pendant une pige. Une pige pendant les Titans se sont réveillé et avec lesquels Naral et la habitants d'Aliaenon ont réussi à s'entendre pour cohabiter. Apparemment, c'était les victimes dans l'histoire. Le Sans Visage – mais ça ne m'étonne pas le moins du monde – le vrai connard et Naral, même si ça me fait mal de l'admettre, le vrai héros qui œuvrait visiblement pour le bien de ce monde. Certes ils nous a manipulé, nous a poussé à l'affrontement avec Vallel. Mais qu'aurions nous fait s'il était venu nous voir en nous demandant : « Hey, vous voudriez pas déchaîner toute la puissance de votre magie pour libérer des géants qui vivent sous terre afin de leur rendre ce monde qui leur appartient et que tout le monde cohabite ? ». Personnellement, je l'aurais pris pour un dingue. Non, il a fait ce qu'il fallait faire. Il nous a poussé à utiliser la magie alors que de son côté, il avait tout prévu. Les dragons et tout le reste. Heureusement que je n'ai pas réussi à le tuer. Mais je ne retiens qu'une seule chose au final. La paix semble régner sur Aliaenon et c'est tout ce qui importe.

D'ailleurs, l'ynorienne dont j'ai oublié le nom prends la suite de Naral et nous en dit un petit peu plus sur la fin de la bataille. Nombre de garzoks sont morts et les autres se sont rendus. Malgré des pertes sans doute terribles dans nos rangs, c'est...enfin c'était sans aucun doute une victoire totale des forces alliées. C'est ce jour là qu'ils ont décidé de former ce conseil qui nous fait face, de déplacer le fluide, de ne plus le laisser au contrôle seul des Ynoriens. Sage décision. Toute ces personnes représentent les peuples qui ont protégé ce monde, je ne vois pas de meilleure solution pour protéger ce fluide. Incroyable. La voilà la fin heureuse. Finalement, elle a été écrite.

Enfin, en écoutant la suite, il semblerait que tous ne soit pas tout à fait fini. Une partie de ce monde, les Landes Noires, l'ancienne patrie de Thensoor, celui qui nous annonce cette nouvelle , est toujours sous le contrôle de la Catin d'Omyre, mais bon. Nulle doute que cette idiote y réfléchira à deux fois avant de lancer une nouvelle attaque frontale. Vallel est mort, ses troupes décimées, je ne m'inquiète pas plus que ça pour l'avenir de ce monde. Ce conseil nouvellement formé – enfin, depuis un an quand même - saura le protéger.

Outre Vallel qui a du se réincarner dans un clampin de base pour tracer sa route vers Cisley, il semblerait que le Sans Visage aussi ait disparu. Bon débarras. Que ce connard de dieu incapable reste planqué. Il n'a pas sa place ici et maintenant, je comprends qu'il ne l'a jamais vraiment eu. Ce n'était qu'un enfoiré qui a failli mener se monde a sa perte. Tout ça à cause d'une lubie débile. Bla bla bla il ne faut pas intervenir dans le destin du monde bla bla bla. Il ne faut pas réveiller les Titans que j'ai enfermé où il vont tout casser. Crétin. Qu'il aille contempler sa stupidité sans borne dan les ténèbres et qu'il y reste. Qu'il se morfonde de sa défaite pour l'éternité et qu'il vienne plus faire chier.

Puis arrive une ultime intervention de l'ynorienne. Vantant la réussite totale de notre mission à nous, les aventuriers de Yuimen, narrant la défaite totale d'Oaxie sur deux fronts. Il va être temps de rentrer chez nous. Et ça, ça me plaît. Visiblement on est les bienvenus ici et il est fort probable que je revienne passer le bonjour un de ces quatre, mais ouais, j'avoue que rentrer sur Yuimen, c'est pas de refus. Surtout après un an d'absence, il a dû s'en passer des choses. Enfin, loin de nous chasser comme des malpropres, les conseil est visiblement prêt à répondre à nos questions. Il nous convie même une fête avant de nous laisser rentrer chez nous. Pourquoi pas. Et puis c'est vrai que j'ai promis de répondre aux question du borgne autour d'un verre. Pour ce qui est des question, je n'en ai pas, je laisse ça aux autres. Tout est fini, c'est tout ce qui importe.

Les autres par contre ne se font pas prier. Une autre tronche de squelette comme Thensoor en demande plus sur les motifs du Sans Visage et sur un peuple qui l'a visiblement aidé. C'est ensuite au tour d'un shaakt de prendre la parole...Et pour parler il parle...Beaucoup. Trop. Comme l'archère dont les yeux avait fait craquer Xël et qui gît maintenant dans les égouts d'Esseroth, son âme sans doute encore à la recherche d'un corps vu son absence en ces lieux. Mais oui, le shaakt parle. Il se fend d'une petite provocation à l'attention de Sirat et parle encore. Tant et si bien que je finis par l'ignorer et écoute à peine ses questions. Il est vraiment chiant. C'est ensuite le petit Kiyo qui lui fait au moins ce qu'il faut. Il présente des excuses à Naral avant de lui poser un tas de questions personnelles. C'est vrai que ce dernier en mérite, des excuses. Surtout de ma part sans doute, vu que j'ai clairement essayer de le transformer en statue. Mais plus tard. Là, je ne suis pas encore tout à fait au point avec mon cerveau. Il faut que je mette tout au clair avant de pouvoir m'adresser à lui de la sorte, comme si de rien était.

Dans l'immédiat, je n'ai toujours pas de question, mais il y a une chose que je veux mettre au clair. Une chose qui me chiffonne, qui me taraude...Un héros hein ? Tss. Non, clairement non.

Sortant du lit relativement luxueux dans lequel j’étais assis en tailleur, je manque de peu de me casse la tronche. Après tout, ça fait un an que mes jambes n'ont pas supporté le poids de mon corps. Je me frotte les fesses pour relancer une circulation sanguine correcte. Et je m'approche un peu de Naral et du conseil.

« Tout d'abord, merci pour ce résumé de la situation. Je dois avouer que j'ai encore un peu de mal à tout assimiler, surtout le fait qu'on ait pioncé pendant un an. »

C'est vrai quoi...Un an !

« Mais contrairement aux autres, je n'ai pas la moindre question à vous poser. Par contre, j'ai une demande à formuler. »

Une simple demande.

« Je ne sais pas pour les autres. Mais ne me traitez pas en héros. Je n'ai rien fait qui mérite cet honneur. Mon incapacité à comprendre les choses telles qu'elles étaient m'a poussé à m'attaquer au véritable héros de cette histoire... »

Sur ces mots, je désigne Naral d'un signe de tête...

« ...mon inconscience m'a fait risquer la vie de la souveraine d'un peuple... »

...puis la douce Reine Sheeala d'Argentar.

« ...Et enfin ma faiblesse, mon incompétence, ont causé la mort d'innombrables Esserothéens... »


Je m'incline alors légèrement vers Simaya, pour m'excuser auprès d'elle.

« ...Non. Je ne suis pas un héros. Rien qu'un homme. »

Je me dirige alors vers les escaliers en bas desquels une fête a visiblement lieu. Je n'ai pas de raison de rester ici plus longtemps. Et il y a quelques personnes que j'aimerai revoir. J'espère qu'elles seront là. Glanaë, Arthès, Fin '. Ces trois là, j'espère vraiment qu'ils sont en vie.

« Sur ce, permettez-moi de prendre congé. Je vais laisser mes compatriotes assouvir leur curiosité et prendre un peu l'air. Un an que j'ai pas foutu un pied dehors quand même. »


Ouais, une grande bouffée d'air frais, c'est tout ce que je veux maintenant.

[3151 mots]

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Car celui qui aujourd'hui répand son sang avec le mien,sera mon frère. - William Shakespeare


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 Sujet du message: Re: Fan-Ming - Le Dernier Espoir
MessagePosté: Dim 2 Oct 2016 16:52 
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Salle du Conseil.

    Naral haussa un sourcil surpris à la question d’Azra concernant le Sans-Visage.

    « Hé bien… Pour le pouvoir, bien entendu ! Quoi d’autre, sinon ? Cet être a été pendant tout ce temps vénéré comme un divin, reconnu comme le créateur de toutes choses, mal à propos. À tel point qu’il devait en être persuadé, à force. Il n’avait personne au-dessus de lui, il avait tous les pouvoirs. C’est sans doute pour vous convaincre de sa toute-puissance qu’il vous a donné les sifflets. Quant aux titans, leur retour signifiait sa perte inéluctable. »

    Thensoor répondit à la seconde question de la liche, visiblement surpris de celle-ci.

    « Les Ol’Toga ? Nul n’a plus entendu parler de ce peuple maudit et disparu depuis des lustres. Je suis surpris que vous connaissiez leur existence. J’ignore tout de leur sort, vous semblez plus au fait que moi sur leur devenir. »

    Ces puissants nécromants ne préservaient-ils pas le secret sur leurs pouvoirs et leur réelle nature ? Apparemment, ça fonctionnait. Azra venait-il de vendre la mèche sur leur survie ?

    Naral, à l’intervention d’Endar, braqua sur lui ses yeux d’or, et son visage se para d’un sourire satisfait, conscient d’avoir énervé le shaakt.

    « Je vous attendrai donc ce jour, Endar, elfe de Khonfas. Mais sachez que ce combat vous sera âpre. Aussi veillez à ne pas vous tromper de cible, car d’Oaxaca je m’en éloigne clairement. Mon rôle de sous-fifre, que je tiens à ses côtés depuis ma sortie du Bagne, est également terminé. Après ce qui s’est passé ici, elle s’en rendra fort vite compte. Hihihi. »

    Il reprit cependant un air plus sérieux pour poursuivre.

    « Car voyez-vous, je suis peut-être l’un de ces héros divin, celui de Brytha, déesse purificatrice de la neutralité, dont votre amie a parlé. Et peut-être que moi aussi, je serai amené à affronter Oaxaca à vos côtés. Un jour. Pour les détails plus techniques du contrôle des créatures noires, je vous recommande à Triman. Car ce sont les Ouessiens qui détiennent ce pouvoir. »

    L’être aux yeux bandés se tourna vers l’elfe noir après qu’il lui ai adressé la parole, et d’un air neutre, toujours un peu hautain, il consentit à répondre.

    « Vous ne semblez avoir visité que peu Arthim’Olth. L’un des nôtres est à l’origine de la création des Golems d’Argent Noir, et les Ouessiens ont le secret de leur contrôle. Tout comme nous avons contrôlé les golems et les armures animées lors de la bataille de Fan-Ming. Nous avons été les alliés du Dragon Mauve depuis le début, dans cette histoire, connaissant les détails de son plan. Quant à Ouesseort, peut-être qu’un jour les miens se tourneront à nouveau vers notre antique cité. Mais nous sommes bien trop peu, en attendant, pour en jouir pleinement. »

    Honoka répondit à ses autres questions, concernant les géants des montagnes et le fait de rester sur ce monde.

    « Chacun de vous est le bienvenu ici, sur Aliaénon, même si depuis votre repos, ses traits ont quelque peu changé. Libre à vous de vous rendre où bon lui semble, pour vivre la vie qu’il souhaite. Je pensais néanmoins que vous étiez tous attachés à Yuimen, votre monde d’origine, suffisamment pour ne pas le laisser derrière vous sans une dernière visite, si votre souhait est de vivre en ces terres qui sont vôtres autant que nôtres. Quant aux Gardiens de la Tour de Glace, je crois que vous pourrez leur dire toute votre affection vous-même : une délégation est présente à la petite fête que nous avons organisée. »

    Un sourire sincère brillait dans ses yeux, satisfaite sans doute que de vraies amitiés soient nées lors de cette aventure. Simaya, enfin, apostropha l’elfe noir non sans un maigre sourire. Le premier depuis bien longtemps, si tant est que quelqu’un ici l’eut vu sourire.

    « Mes projets sont pourtant tout autres. C’est ici, auprès de ce conseil, qu’est ma place désormais. Mais je compte sur mes compagnons d’alors, Arthès, Egregor, Finarfin, pour reconstruire la cité que nous adorions. Le sieur Raisonvive a d’ailleurs invité tous les sans logement, sans peuple, les exilés de toutes origines, à former une nouvelle population, hétéroclite, pour notre antique cité, dont il est le protecteur. Une cité ouverte à tous, tel que nous l’avons toujours vue. »

    Naral, lui, avait laissé de côté ce trublion de Shaakt pour se concentrer sur le valeureux Kiyoheïki. De nombreuses fois, ils s’étaient retrouvés face à face, ennemis. Aussi, aux paroles du semi-ynorien, il s’inclina brièvement.

    « Gardez donc ces excuses, ynorien. Vous vous êtes battu toujours en suivant vos pincipes, et je n’aurais jamais pu vous avouer mes plans, quand bien même j’ai tenté de vous mettre sur la piste, en affirmant n’être pas Omyrien. Vous ne m’auriez pas suivi, je vous l’assure, si vous aviez su que mon but était l’éveil des titans. Vous serviez le Sans-Visage, qui vous les avait décrits comme des ennemis destructeurs. Quelle autre solution avais-je ? Quant aux sacrifices, vous en avez hélas été davantage les acteurs que moi. J’ai joué de finesse pour perdre la moindre bataille que vous m’avez fait livrer, tout en faisant en sorte que vous vous sentiez suffisamment menacés pour donner le plus de pouvoir magique à mon encontre… Et à ma cause. Je vous ai offert ces esclaves, enivrant mes officiers, et vous les avez massacrés les uns comme les autres. Vallel n’aurait, de plus, pas compris que je perde ces batailles sans subir de pertes dans les troupes qu’il m’avait confiées. Jouer l’agent double n’est guère chose aisée, lorsqu’on occupe pour ses pseudo-alliés un rôle à responsabilités. »

    Un sourire taquin naquit sur ses lèvres alors qu’il entendait les dernières paroles du semi-elfe.

    « Et pour vous répondre en toute franchise, je dirais que je serais la pire des ordures si je vous disais de me faire confiance. Non, je ne serai pas plus honnête, et je vous déconseille vivement de croire ce que je pourrais vous dire, à l’avenir. Ceci dit, je saurai désormais pouvoir compter sur vous, car si je ne suis pas honnête, vous l’êtes. Et bouffi d’un honneur épris de noblesse. Quant à partir chasser le Sans-Visage, il me manque encore trop d’éléménts pour le faire de sitôt, mais soyez assurés que je ferai appel à vous, tous autant que vous êtes, si vous êtes prêts à me suivre dans cette nouvelle aventure. Hihihi. »

    Et ses yeux d’or se plissèrent un instant, presque comme un clin d’œil. Était-ce de la connivence ? De la considération ?

    Même s’il n’attendait pas de réponse, Sheeala d’Argentar s’appesantit un peu sur les propos de Karz.

    « Vous avez agi telle que votre foi vous le dictait. Le Dragon nous a tous leurrés. Et finalement, vous avez joué son jeu. Cette Reine que vous avez mise en danger, jamais vous ne l’avez abandonnée ensuite. Vous m’avez sauvé la vie, Karz. Quant aux Esserothéens massacrés, que seraient-ils devenus sans votre intervention ? Aucun ne serait plus là aujourd’hui, et la guerre aurait pris bien plus qu’Esseroth avant d’être révélée au grand jour à tous les peuples. Vous êtes tous des héros. Et vous, Karz, vous êtes au moins le mien. »

    Sur ces mots, elle le laissa sortir prendre son bol d’air sans plus le retenir. Chacun était de nouveau à l’écoute des nouvelles questions qui pourraient survenir chez les aventuriers.

[Azra : 0,5 (introspection) + 0,5 (tout donner) + 0,5 (questions) + 1 (bonus longueur). Mot : 1 bon ! – Glauque.
Endar : 0,5 (introspection) + 0,5 (tout donner) + 0,5 (questions) + 2 (bonus longueur). Mot : 1 bon ! – caracul.
Kiyo : 0,5 (introspection) + 0,5 (tout donner) + 0,5 (questions) + 1,5 (bonus longueur). Mot : 1 bon ! – bure.
Karz : 0,5 (introspection) + 0,5 (tout donner) + 0,5 (discours) + 3 (bonus longueur). Mot : 0. – ophiolâtrie.]

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 Sujet du message: Re: Fan-Ming - Le Dernier Espoir
MessagePosté: Dim 2 Oct 2016 17:33 
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Apparemment, toute l'assistance était aussi perturbée. Tout le monde avait découvert des choses et s'efforçait de recoller les morceaux. Apparemment, les golems noirs qui avaient tué Vallel étaient des créations des ouessiens, peuples acquis à la cause de l'elfe-dragon mauve. Selon Naral, le sans-visage était juste un être avide de pouvoir, et il comptait bien le traquer, en effet, même s'il ne savait pas par où commencer.

« C'est une tache assez glauque, que de traquer pour tuer, mais je vous comprends. J'ai moi-même une mission similaire à accomplir... » soupira Azra.

De leur côté, les Esserothiens allaient retourner vivre chez eux, avec tous les réfugiés et les sans-abri de la guerre.

En outre, Silma, l'archère hinionne qu'il avait croisé à Kendra Kâr, estimait que des champions des dieux allaient s'assembler pour combattre Oaxaca comme par le passé. Comme elle était venue avec la dame des glaces, il devinait qu'elle devait elle-même être la championne de Yuia... Naral estimait pour sa part représenter Brytha.

(Alors, c'est cela mon destin ?)

(Il est trop tôt pour le dire, mais si ces champions devaient s'assembler... alors oui, tu en ferais partie. Voilà pourquoi tu dois revenir.)
souffla Arek.

(Je... j'y réfléchirais.)


Quand il entendit le shaakt, Endar, se déclarer serviteur des deux frères sombres, le nécromancien posa une main osseuse sur son épaule :

« J'ai bien peur que la place de champion de Phaïtos ne soit déjà prise, car il semble qu'à mon insu je sois devenu le maître d'un ordre qui le vénère ! Mais si vous souhaitez vous battre aux côtés de Lord Azraël, Premier Messager du Corbeau,, je suis sûr que ce sera un plaisir ! »

Mais ce qui le surpris le plus, fut lorsque Thensoor s'étonna de la survie des Ol'Toga. Apparemment, il n'était pas au courant de leur existence, pourtant si proche de ses frontières. Azra lui murmura :

« Ils n'aspirent qu'à une vie tranquille, mais je ne permettrait pas qu'ils soient balayés dans l'oubli suite aux bouleversements qui ont eu lieu... je dois aller les voir. Peut-être pourront-ils nous aider à chasser définitivement Oaxaca de ce monde. »

Enfin, il revint vers Naral, mais se tourna vers Taorak, qui discutait avec lui. Après avoir patiemment écouté, il déclara :

« J'ignore ton véritable nom, mais je suppose que tu as deviné le mien. J'espère que nous pourrons oublier les vieilles histoires... et que tu pourras me raconter comment tu es sorti d'Omyre ! Allons, il semble qu'une réception nous attende... bien que je n'en sois guère pressé, les plaisirs de la table n'ont plus guère d'intérêt pour moi. »

Son regard dériva vers Honoka et une vague de tristesse monta en lui, émanant d'un souvenir lointain... celui d'un jeune homme transi d'admiration pour une sublime princesse qui était déjà hors d'atteinte. D'autres choses lui étaient à jamais interdites... il souffla à celle-ci d'une voix étranglée :

« J'espère que vous et votre peuple trouverez votre compte dans tout cela. Aliaénon sera bien mieux sans les yuiméniens... Cela a été un véritable honneur de me battre à vos côtés. »

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Merci et à Inès pour la signature
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 Sujet du message: Re: Fan-Ming - Le Dernier Espoir
MessagePosté: Dim 2 Oct 2016 18:09 
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J’entends la voix du dragon, puissante et majestueuse résonner dans mon esprit. Mes yeux s’emplissent un instant de larmes sans que je ne puisse les retenir. Je les chasse de quelques battements de cils. Je me sens terrassée par ce qu’ils représentent, leur force et leur nature. Ce sont les Dragons du Raa’Saaksha, Gardien du bout du Monde, me dit-il d’une voix neutre. J’ignore ce que cela signifie exactement mais… Pourrai-je réellement le comprendre si cela m’était expliqué ? Je l’ignore, mais n’en ressent pas moins un sentiment profond et puissant que je ne saurais décrire en ces lignes. Ils sont ici à la demande du Dragon Mauve, pour nous aider à montrer au Titan notre force, notre puissance et qu’en lui s’éveille la conscience de nos existences.

J’incline lentement la tête. J’ignore s’il le sait ou le sent dans mon esprit, mais cela n’a guère d’importance alors que mes yeux se portent sur ce géant, sur ce Titan. Sa présence est si colossale que me qualifier de fourmis serait me donner trop d’importance. Je ne suis rien, je me sens réduite à néant, ma propre force et ma propre volonté si dérisoires par rapport à ce qu’il représente. Ses tentacules gigantesques battent les airs et je sais qu’une fin, quelle qu’elle soit, m’attends au bout de cette envolée. Plus rien, jamais, ne sera comme avant. Si seulement futur il y aura.

- Alors combattons de concert, Ô Dragon, déchaînons nos puissances pour que s’achève ce combat, quelle qu’en soit l’issue. Je serai honorée de périr aux côtés d’un être tel que vous, lui-dis-je, à la fois dans mes pensées et en mots prononcés. Inscrivons notre histoire sur le vélin que représente ce monde.

Je ne pense sincèrement pas survivre à cette rencontre. Je n’imagine pas comment cela pourrait être possible. Pourtant je décide de puiser au fond de mes réserves, se faire sortir cette petite flamme lovée autour de mon cœur et de la faire grossir, grossir et grandir plus encore afin qu’elle m’enrobe de sa puissance.

Je sens également une autre puissance, plus subtile, plus joueuse que ces flammes vivaces qui m’animent. Cela semble provenir du vent et des bourrasques qui me fouettent le visage, je sens une puissance somnolente qui n’attend qu’une étincelle, qu’un souffle ou qu’une pensée pour s’animer. Pour la première fois depuis que j’ai touché la clé de Sol et que les fluides de feu ont élu domicile dans mes veines, je sens qu’il me manque quelque chose. Je ne suis pas complète, pas encore. Mon corps appelle quelque chose de nouveau, d’impalpable, comme une nouvelle puissance, un tout nouveau monde qui s’ouvrirait à moi. J’ignore cependant de quoi il s’agit, je ne parviens pas à tout saisir et à mettre le doigt dessus. Est-ce une particularité d’Aliaénon, est-ce ce déchaînement de pouvoir et de puissances tout autour de moi auquel mon corps fait écho ? Ou est-ce la présence d’une créature si mythique et puissante, si majestueuse qu’un dragon qui éveille quelque chose en moi ? Toujours est-il que je me sens galvanisée, puissante, plus que je n’aurais jamais dû l’être ou que je n’aurais jamais rêvé d’être si j’étais restée Charis Kel Asheara, future Charis Kel Ahman.

Je tends un instant ma puissance questionnante, interrogatrice vers ce que je sens à l’extérieur, ouvrant tout entier mes sens à ce que je ressens. Peut-être cela me répondra-t-il, peut-être que non. Mais cela n’a plus vraiment d’importance car, telle une marée venue du fond des âges, nous approchons du Titan, le dragon Mauve en tête.

Le dragon sous moi prends une profonde inspiration, puissante, et balance son souffle sur le Titan et je ne tarde pas à faire suivre ma propre puissance, mon énergie canalisée dans une boule de feu puissante et gigantesque destinée à l’abattre.

Soudain, un son, grondant, puissant, comme si la terre elle-même grince et grimace. Puis tout éclate. Et le monde disparaît.

***


Je me sens flotter, dans un lieu de non-être, de non-vie. Le silence autour de moi se fait puissant, compact et dense. Le temps n’a plus vraiment de signification pour moi, pour ce qui m’entoure et ce que je suis. Qui suis-je, que fais-je, où vais-je ? Tant de questions sans réponses, tant de question que mon esprit balbutiant parvient péniblement à formuler avant que les ténèbres ne m’englobent de nouveau.

***


Brusquement, mes yeux s’ouvrent pour assister à une pluie de petites étoiles tombantes d’un empyrée si noir et profond. Je suis de retour dans le désert, allongée sur le sable, contemplant les cieux enténébrés de la nuit, ce voile qui recouvre mon monde et lui donne un sens, une existence, une consistance dans l’obscurité. Dans pas longtemps, je devrai me relever, me redresser pour rejoindre Averroès ben Sîna, Cheikh de son peuple, mon père qui m’aura appelé de sa voix bourrue mais ô combien aimante pour que je rejoigne la tente familiale et prenne place aux côtés de mon frère. Mais ce moment n’est pas encore venu et je contemple les cieux. Je profite.

Les étoiles semblent choir vers moi, comme de petites boules de lumières qui viendraient illuminer les ténèbres et la magie s’efface lentement. Lentement, je revois le massacre des miens, le corps d’al-Walid Kel Ahman, mon fiancé, celui de mon père décapité. Je revois ma fuite éperdue dans le désert, mon envol. Puis cet autre monde. Aliaénon. Je revois des visages qui petit à petit prennent de la signification. D’abord celui de Marthis, celui d’Ezereb, Zaria, Belliand et enfin celui, grave, du sorcier Al’Sabbar. Mes yeux s’emplissent de larmes. Je revois un à un tous ces morts, toutes ces vies qui ont été arrachées sur les murailles de Fan-Ming. Je revois les vivants. Un soubresaut, un sanglot se fait entendre, issu de mes poumons, de ma gorge serrée. Le premier son de cette nouvelle vie. Puis le Titan qui s’élève, mon second et dernier vol. Le dragon, notre puissance déchaînée. Et le Néant.

J’entends une voix.

« Ça a fonctionné ! Ils s’éveillent ! »


Je comprends ce qu’elle signifie, mais j’ignore de qui elle provient. L’ai-je déjà entendue ? Lentement, je prends conscience de mes muscles et de mon corps, de tout ce que je suis et représente. Je me sens reposée, sereine. Vivante ?

Je me redresse. Je suis vêtue d’habits écrus, doux et agréables à porter, mais je ne vois nulle part ni mes armes, ni mon armure. Que fais-je ici ? Est-ce ceci que le monde des morts ? Je suis dans un sarcophage et je vois d’autres Yuimeniens se redresser à leur tour, prendre conscience de leur propre existence. Je leur jette un regard interrogatif, mais je ne me sens pas le courage d’ouvrir la bouche. Pas encore.

Au centre de la salle, je perçois un orbe qui flotte à quelques centimètres du sol, et à côté de lui, un elfe. Ses cheveux d’un violet profond et sa tenue altière me sont familier et, dans un sursaut, je comprends qu’il s’agit là du Dragon Mauve. Que fait-il ici ? Il semble nous attendre, comme cette voix qui a parlé.

Derrière-lui se trouve une estrade sur laquelle je retrouve beaucoup de personnes que j’ai pu voir lors de la bataille d’Andel’Ys, accompagnées d’autres personnes et, à ma grande surprise, d’Al’Sabbar. Je me redresse de mon tombeau et incline avec un profond respect ma tête envers le sorcier, le premier que je saluerai dans cette nouvelle vie, si c’en est bien une. Toutes ces personnes semblent réunies pour un conseil auquel nous sommes également conviés.

Le Dragon prend la parole pour nous saluer après… un an de sommeil. Je reste un instant tétanisée, incapable de réagir ou de réfléchir. Une année s’est écoulée depuis ses évènements ? Pourtant… Pourtant… Pourtant cela prend sens. Cette période de flou, de vague et de ténèbres prend une signification, ou plutôt une raison d’être. Laquelle, je l’ignore cependant encore. Les explications vont suivre.

Après un silence, il poursuit. Après notre assaut sur le Titan, il a libéré une effusion de magie à laquelle aucun de nous n’a pu résister. Une déferlante à laquelle les dragons ont permis que nous survivions. Nous avons permis l’avènement de l’Âge des Titans, de vraies divinités qui se sont éveillées grâce à notre puissance magique déchaînée. Ils auraient refaçonné la planète afin de pouvoir vivre en coexistence avec les peuples présents sur le monde.

Je hausse un sourcil. J’ai peine à croire ses mots. Honoka de Fan-Ming, belle et princière, prend alors la parole, tenant compte des morts sur les terres d’Aliaénon, très, trop nombreux. La cité de Fan-Ming à qui la victoire a été acquise, s’est montrée magnanime envers ses anciens ennemis. Ainsi s’est créé le conseil représentant toutes les régions d’Aliaénon, visant à promouvoir la paix en ce monde. A présent, il a également un autre but, celui de protéger le fluide spatial menant à Yuimen, que les ynoriens ne pouvaient plus à présent posséder pour eux-seuls. Il a été déplacé dans une tour où nous nous trouvons, ne représentant plus un danger.

Un obscur être prend la parole pour assombrir ce tableau en nous annonçant que l’âme de Vallel n’a pu être retrouvée et qu’il y a un nouveau dirigeant à Elscar’Olth, bien que j’ignore la signification de ceci. Le Dragon poursuit en disant qu’il n’y a plus de trace non plus du Sans-Visage qui s’est volatilisé depuis l’éveil de ceux qu’il a trahi. Parle-t-il des Titans ? La créature restera sur Aliaénon jusqu’à ce qu’il soit retrouvé.

Honoka poursuit à son tour en revenant à nous, annonçant que nous avons mené à bien notre mission car Oranan est sauve. Notre intervention fut, selon elle, décisive et que le moment est venu pour nous de rejoindre notre monde. Avant, nous avons le loisir de poser des questions avant de rejoindre une fête donnée en notre honneur. Nous retrouverons aussi tous nos équipements et je me sens malgré moi rassurée. Nous pourrons alors repartir, ou rester selon notre bon vouloir, mais le monde nous restera à jamais ouvert.

Un yuiménien prend la parole et mes yeux se plissent à ses propos. Il semble… impertinent. Présomptueux et, instinctivement, je sens que je préfère rester loin de lui, de crainte du fiel que je ressens en lui.

Un autre yuiménien prend la parole, un petit être dont je ne saurais exactement donner une appartenance. Il reprend les desseins de nos alliés impromptus et donne un nom au Dragon Mauve. Naraal Shaam. Ainsi s’appelle-t-il. L’homme entre rapidement dans le vif du sujet. Il s’ensuite une série de questions pertinente auxquelles j’aimerai moi aussi avoir des réponses.

Il mentionne l’année d’absence comme étant importante pour lui et ses proches. Il doit les rassurer et mon cœur se serre. Je n’ai plus personne pour m’attendre là-bas, de l’autre côté de ce fluide. J’ai plus d’attaches sur ce monde d’Aliénon que sur Yuimen à présent. Trouverai-je ma place ici, devrai-je rester ? Une partie de moi le désir.

Un second aventurier s’avance pour demander avec modestie à ce qu’il ne soit pas traité en héro car il n’a rien fait qui mérite cet honneur car il s’est évertué à attaquer Naraal. Sur ses mots, il s’en va vers la fête. Je ne puis me résoudre encore à suivre ses pas.

Naraal entreprend de répondre aux questions qui lui ont été posées. Il s’annonce comme suivant de Bytha, déesse purificatrice dont je n’ai jamais entendu que de très vagues échos. Il explique au petit homme qu’il n’aurait jamais pu nous dire ses plans, même s’il a tenté de les faire comprendre à certains. Nous ne l’aurions tout simplement pas suivi.

Je sens que mon tour est venu de prendre la parole, aussi je m’avance. Je ressens le besoin de poser des questions, nombreuses, si nombreuses qu’il m’est difficile de choisir. Aussi, sans but à l’esprit, je prends la parole. Ma voix ressort comme douce, étrange, étrangère, peut-être.

- Mon nom n’est peut-être pas connu de tous, aussi le voici, dis-je en inclinant la tête avec respect face à cette assemblée, que ce soit vers les yuiméniens que vers le peuple d'Aliaénon. Je me nomme Charis Kel Asheara, Cheikha, Princesse du clan des Asheara. Je vous remercie, représentants d’Aliaénon, je me sens… honorée d’être ici, quoi que certains de vos propos me dépassent.

Je fais un pas de plus, me redressant de toute ma petite hauteur, le dos altier et le menton dressé.

- Je crains ne pas avoir entendu parler de ce Sans-Visage, qui est-il exactement, quel rôle a-t-il joué dans cette guerre qui a opposé tant de parties ? Que sont devenus les Titans, sont-ils des Dieux en ces terres ? Pourquoi avoir voulu les éveiller, exactement ?

J’incline légèrement le buste en remerciement de l’attention portée à mes questions, avant de me tourner vers le Sorcier et d’esquisser un léger sourire.

- Mon Seigneur Al’Sabbar, je suis des plus soulagées de vous savoir en vie, et j’ai conscience de vous devoir beaucoup. Votre soutien au cours de cet affrontement a été crucial et je vous dois d’être ici à présent. Savez-vous, seigneur, ce qu’il est advenu de Zaria, de Belliand, de ses suivants et des survivants de notre muraille ?


(2188 mots)

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 Sujet du message: Re: Fan-Ming - Le Dernier Espoir
MessagePosté: Dim 2 Oct 2016 20:08 
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Avant que les réponses ne fusèrent de la bouche du Dragon Mauve le dénommé Naral Shaam toujours aussi impérieux et sage, plusieurs êtres s'adressèrent à lui dont un étrange semi-elfe qu'il devina à la couleur mauve de ses yeux et à sa petite taille qu'il devait avoir à la fois des origines shaakts et à la fois des origines ynoriennes, le mélange était saisissant quoique dérangeant pour le shaakt qu'il était. Endar n'avait aucun préjugé concernant les enfants bâtards contrairement à ses propres congénères, néanmoins une aura lumineuse semblait émaner du personnage et il sentit sans s'en rendre vraiment compte une certaine répulsion lorsqu'il s'avança pour s'adresser au dragon. Le second était déjà plus intéressant, il se refusait catégoriquement qu'on le traite de héros alors qu'il avait lutté contre Naral qui redorait en cet instant grandement son blason auprès des aventuriers.

Ledit elfe mauve s'adressa finalement à eux pour répondre à leurs nombreuses questions et surtout à ses piques acérées qu'il lui avait lancées par amour du jeu et pour satisfaire en partie son insatiable envie de sang. Il répondit tout d'abord à la liche qui ne semblait pas comprendre le sens de la prise de pouvoir du Sang-Visage sur ce monde, Naral haussait d'ailleurs un sourcil, surpris tout comme lui d'une telle question tellement la réponse était évidente. Endar se garda cependant de rétorquer quelque chose, même si le Titan de la Magie avait profité des combats entre ses frères pour prendre le pouvoir, n'était-il pas lui-même l'instigateur de cette paix ? S'il n'avait pas montré la danger de la magie, ce monde aurait-il eu le même avenir ? S'il n'avait pas trahi ses frères les Titans, ces derniers se seraient-ils remis en question et auraient-ils cherché à faire la paix avec les peuples qui habitaient l'Aliaénon ? La réponse était évidente, bien sûr que non la paix n'aurait pas été possible autrement.

Finalement, Naral tourna sa vilaine tête vers lui en dardant sur lui ses yeux dorés. Il eut une envie de lui faire ravaler son sourire satisfait, mais étrangement, une petite voix lui soufflait que son tour viendrait. Était-il devenu plus sage depuis le début de cette aventure ? Endar en doutait fortement. Il répondit à sa plus importante question en affirmant être l'un de ces héros divins qui défieraient Oaxaca selon la prophétie de Yuïa énoncée par Silma et qu'il était sous les ordres de Brytha. Il semblait l'encenser avec une certaine verve.

- Je ne serais pas éternellement un caracul entre les crocs d'un dragon, Naral Shaam... Je lutterais contre Oaxaca, cependant ce que j'ai entendu de Brytha m'interpelle. On dit de cette déesse qu'elle cherche à établir un nouvel équilibre et si jamais elle cherche à détrôner les Dieux, je m'opposerais également à elle même si je détiens une certaine connaissance de la magie psychique de Brytha.

Il se tourna ensuite vers Triman qui semblait le prendre de haut, il lui pardonna cette offense étrangement, fatigué un instant de sentir toute la fureur couler dans ses veines. Il consentit à l'éclairer sur le cas des golems d'argent noir et effectivement, il a eu tort de ne pas fouiller amplement les entrailles d'Arthim'Olth, cependant il songea qu'il aurait tout fait pour lui mettre des bâtons dans les roues par pure sadisme s'il avait été au courant du plan.

L'ynorienne à la robe blanche couronnée de diamants s'adressa à lui et lui confia qu'elle pensait que son souhait aurait été de retourner sur Yuimen. Il savait pertinemment ce que cela impliquait pour lui, un retour vers une probable servitude, un retour vers un monde fait d'ombres, de tissus de mensonges et de traîtrises à grands renforts de coups de poignards dans le dos. Pourtant, en dépit de toutes ces informations, il songea que sa place devait être à Khonfas, des choses l'attendaient et le rapport qu'il allait faire à la reine allait sans nul doute lui ouvrir de nouvelles portes. Plus important, l'ynorienne lui annonça que les géants de glace étaient venus à la fête et qu'il pourrait ainsi leur parler avant de retourner chez lui.

La surprise se révéla être Simaya qui lui sourit pour la première fois et peut-être même pour la première fois de sa vie. Elle lui lança qu'elle avait d'autres projets auprès dudit conseil et que ses compagnons se chargeaient de reconstruire Esseroth et d'y accueillir un plus grand nombre de citoyens. Il lui répondit par un sourire, satisfait de la réponse qu'elle lui donnait.

Repu de ses réponses, il s'inclina devant le nouveau conseil et s'apprêta à partir jusqu'à ce qu'une main osseuse ne se pose sur son épaule. La liche semblait être le maître d'un ordre vénérant Phaïtos et se déclarait être le champion de Phaïtos et il ne pouvait y en avoir qu'un crut-il comprendre à son discours. En dépit de cette ferveur, il annonça que si le shaakt voulait se battre à côté de lui, ce sera un véritable plaisir. L'ironie était mordante pour quelqu'un qui l'accusait de vouloir prendre le contrôle de Fan-Ming, cependant il apprécia ses paroles.

Une interrogation latente surgit cependant à l'idée d'être un champion d'un dieu à son tour le moment venu et c'est alors qu'il entrevit la destinée qui lui était faite. Thimoros avait guidé sa vie, l'avait torturé de nombreuses fois mentalement et de ce fait le shaakt le haïssait, néanmoins certains signes dont ses soudaines envies de manipuler les autres et l'envie de déclencher des guerres démontraient qu'un jour sans doute, il serait le digne champion de Thimoros en dépit de sa haine envers ce Dieu.

- Ce sera aussi avec plaisir que je me joindrais à vous, Lord Azraël, un jour peut-être un champion de Thimoros s'élèvera...

A présent, il avait faim et soif et l'envie de se joindre à la fête le submergea, après tout son premier centenaire qui avançait à grands pas devait se fêter et plus encore leur victoire contre le Titan.

- Que ce conseil continue d'œuvrer avec brio sur ce monde, je vais me retirer pour assister à cette fameuse fête. Peut-être y verrais-je la tête du Conseiller dépité de me voir envie et d'ainsi devoir me récompenser !

Ainsi, le shaakt se retira et laissa les autres aventuriers à leurs éventuels questionnements.

((1114 mots))

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 Sujet du message: Re: Fan-Ming - Le Dernier Espoir
MessagePosté: Dim 2 Oct 2016 22:26 
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Localisation: Quête 30 : Fan-Ming
Tandis que les dragons déchaînent leur puissance sur ce titan, mon épée, pourtant chargé de toute ma puissance ne parvient pas ne serait-ce qu'à effleurer la tentacule géante. A mes cotés une décharge de lumière brute vient heurter le monstre. Mais oui, la magie brute, celle qui l'a fait se réveiller. Est-ce possible ? Ce corps est-il capable de lancer un sort ? En fait ma magie m'a-t-elle suivie, il me faut essayer et rapidement sous peine de me faire écraser.

Il y a des pierres qui volent là-haut, autour du monstre à chaque fois qu'il bouge ses tentacules géantes, une bonne base pour lancer des sorts. Ne pas réfléchir, envoyer juste toute ma puissance dans un ultime baroud d'honneur.

"RËA YUIMEN !!!" hurlé-je de toute ma puissante nouvelle voix de Garzok endurci au combat.
"RËA ALIAENON !!!"

Levant les mains au ciel pour suivre les rocher, je déchaîne toute ma puissance dans un unique sort. Gardant mes yeux braqués sur le monstre qui me domine de plusieurs dizaines de fois ma taille, je modélise des pics des rochers et les envoient brutalement sur son torse de pierre, au moment où les rochers commencent tout juste à retomber. J'esquive d'une cabriole une pierre qui tombe, et me redresse le temps de...


*****



J'ouvre les yeux dans un sentiment de plénitude, sans avoir de souvenir de les avoir fermé. Il fait sombre, noir, je suis envahie par cette ombre. Le corps de Vallel, j'y suis donc encore ? Non, c'est vrai, il est mort, quelqu'un l'a tué. Pas moi, j'aurais pu, mais je savais que cela ne servirait à rien de toute façon. Puis non, il est mort, et j'étais dans son corps.

J'ai les yeux ouverts, mais je ne vois rien. Je suis terriblement seule dans l'ombre immense et infinie; et j'y suis bien, comme sur un lit de plumes.

(Je suis là, Lothindil.)
(Anouar, bien sûr que tu es là. Tu as toujours été là, à veiller sur moi et les miens.)

J'ai les yeux ouverts et je ne vois rien d'autres que des minuscules flocons, semblables à des petits diamants qui brillent en flottant dans les cieux éternels. Je suis bien là, je suis heureuse, j'ai eu une belle vie et si Phaïtos me prenait la main en cet instant, je le suivrais, avec grand plaisir.

(Comme si j'te laisserais faire !)
(Astinor ? Tu es là toi aussi ?)
(Jusqu'à ce que tu crèves.)
(Même au-delà, ma panthère adorée ! Nous avons traversé la mort !)

J'ai désormais les yeux bien ouverts et je suis éveillée, mais la pluie de lumière n'a cessé. Je réalise qu'il s'agit non d'un ciel, mais d'un plafond magique. J'ignore quel est ce lieu étrange, mais je m'y sens bien. De nombreuses personnes parlent, je les entends, mais ma tête semble embrumée comme après un long sommeil. Je les entends, mais je ne parviens pas à les comprendre de quoi peuvent-ils bien parler ? Qui sont-ils ?

(Relève-toi, tu pourras les voir.)
(Mon corps me paraît tellement lourd, tellement pesant !)
(M'étonne pas trop, tiens...)

Je me redresse tant bien que mal, ayant l'impression d'être nettement plus balourde. Comme après un long coma, mais en pire, en bien pire... Par Yuimen que m'est-il donc arrivé ? Assise sur des coussins, je regarde ce qui m'entoure, des cercueils blancs, un autel, blanc lui aussi et de nombreuses personnes vêtus de blanc, tout comme moi. On pourrait se croire dans un hospice talheltien, ça a quelque chose d'apaisant autant que d'inquiétant.

Mais plus inquiétant que tout le reste est mon propre corps. Je découvre en premier mes... pieds. D'immenses pattes, avec de gros orteils verts avec une peau épaisse et des ongles parfaitement affreux d'un jaune sale et vachement longs en plus. Je m'assieds tant bien que mal en tailleur. Oh bordel que ce corps est raide, que voulez-vous donc que je puisse faire avec, sérieusement ?

(En même temps, après un an sans bouger, ça aide pas.)
(Hein ? T'as dit quoi là ?)
(Oui, ça fait un an que vous dormez. Enfin, il paraît...)
(Tu rigoles, chaton ?)
(Non. Et encore, j'ai cru comprendre qu'ils étaient pas sûr de vous éveiller !)
(Il s'est passé quoi, exactement ?)
(Dernier souvenir ?)
(On combattait un titan dans ce corps d'emprunt...)
(En gros, d'après Naral Shaam, vous avez pris une décharge de magie brute, trop brute en fait. Fan-Ming a survécu, les Garzoks se sont rendus, et les peuples ici vivent en paix, Vallel et le sans-magie ont disparu.)
(Merci pour le résumé.)
(Shaam ? Naral Shaam ?)
(Lui-même.)

Devons-nous le croire ? J'ai beau savoir qu'il sert Brytha, il reste une véritable énigme pour moi. Je voulais le tuer, j'ai même voulu prendre son corps. J'entends vaguement d'autres personnes prendre la parole, tandis que je me perds dans la contemplation de mes immenses mains sans aucune finesse. Je pourrais presque prétendre que ce ne sont pas les miennes, s'il n'y avait pas le tatouage sur le dos de la main. L'arbre de Yuimen, celui qu'il a lui-même apposé sur ma main. Remontant la manche de ma tunique, je peux suivre, sur le cuir vert qui me sert de peau, le dessin de la liane aux quinze feuilles qui remontent jusqu'à mon coude. J'ignore comment ces tatouages ont pu me suivre jusqu'ici, mais ils sont là et bien là et je passe plusieurs secondes à les suivre du bout d'un doigt, ne sachant pas si je dois rire ou pleurer de cette situation totalement absurde.

Un corps de Garzok, Lothindil 'tir Lisha, l'elfe est morte, sacrifiée pour sauver la Reine Sheeala d'Argentar; Lothindil 'tir Lisha, la massacreuse de peaux vertes est morte, enterrée sous la plaine en éveillant le titan qui a failli détruire le monde. "Eveilleuse de titan" voilà le titre qu'avait choisi Vallel pour s'adresser à moi. Finalement, je l'aime bien ce nom, s'il a permis de changer le monde en mieux.

Je lève les yeux et mes grosses fesses de mon lit de marbre et de coussins de plumes et découvre avec plaisir certaines têtes connues : Heartless le pirate, mais aussi Kyioheiki le semi-Shaakt, Karz le métallique. J'ai bien accepté sa traîtrise à Oaxaca, pourquoi ne le pourrais-je avec Naral Shaam ? Ses dragons ont bien l'air de nous avoir sauvé la vie finalement. Et, à part en envoyant ses troupes à mes trousses, il ne m'a jamais réellement menacé. D'ailleurs, il est à nouveau là, au milieu de la pièce, à discuter avec d'autres aventuriers. Manifestement, s'il avait voulu nous tuer, il aurait pu le faire, au pire quand nous étions dans les vapes. Ne jamais tuer pour autre chose que protéger des gens, tel a toujours été mon credo. Tant qu'il ne montrera pas de violence, je ne vois pas pourquoi je le ferais moi-même.

Puis il y a un squelette, bien qu'il soit tout de blanc vêtu désormais, je suis certains que c'est lui : Azra, le nécromancien. Il me faudra m'excuser de la frayeur que je lui ai faite, mais il semble occupé pour l'instant. Je souris en songeant que ce n'est pas à lui que j'offrirais un repas pour le remercier d'avoir essayé. Je doute qu'un machin dans son état mange quoique ce soit !

Puis il y a Ejude, le roi des elfes, et un sourire plus large se dessine sur mon visage, j'avais peur qu'il soit mort dans la bataille ou dans l'attaque du titan; idem pour Sheeala d'Argentar. C'est vers eux que, d'un pas gauche et bien trop bruyant malgré mes pieds nus sur le sol froid, je me dirige, espérant qu'ils me reconnaîtront. Mon style doit être balourd, et j'ai l'impression de soulever plus d'une tonne à chaque pas.

"Roi Ejude, Reine Sheela, mes hommages." dis-je en inclinant la tête, Pardonnez mon corps, cette guerre a talé ma peau définitivement, je le crains. Désolée d'avoir mené les vôtres dans ce conflit, qui ne les regardait pas."

Ma voix est terriblement rauque, bien loin de mon parler d'elfe, je sens que je vais avoir du mal à m'y faire à tous ces changements.

"J'espère que vos deux peuples portent moins les stigmates de ces âpres combats que mon corps."

Je tente de sourire, mais il est clair que ce visage n'était pas habitué à un tel effort car cela tire des muscles dont j'ignorais même l'existence. Craignant soudain que ce qui doit ressembler à une grimace soit encore plus inquiétant, je reviens à une expression neutre.

(((1513 mots)))

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 Sujet du message: Re: Fan-Ming - Le Dernier Espoir
MessagePosté: Dim 2 Oct 2016 22:38 
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Il me répond, comme le sans visage l'avait fait. Une voix dans ma tête qui résonne. M'indiquant que le temps des réponses viendra mais que pour l'heure il fallait affronter ce monstre, montrer notre puissance. Je hoche la tête et lui adresse encore une fois la parole tandis que ma magie lui fait prendre de la vitesse, dépassant ses congénères.

"Tu as raison. Alors fonce dragon, montrons notre force ! Je suis avec toi ! Fonce ! Bottons le cul à ce géant nidoreux ! Pour ton monde ! Pour Aliaénon ! "

Hurlais-je alors que mon sort lui fait encore prendre de la vitesse. Il est temps de tester les limites de ma robe. Le dragon fend l'air, créant un flux d'air que je peux voir. Je sens la magie qui s'en libère. Un tourbillon qui devient visible tant il est important, virevoltant autour de mon acolyte volant. Je m'en sers, libérant ma magie qui va le rejoindre. Je la sens parcourir mon corps, en sortir pour le faire grossir tandis que nous nous approchons encore de notre adversaire, évitant les tentacules qui fouettent l'air de toute part.

Je hurle. Je hurle ma rage. Je hurle mon chagrin. Les dragons libèrent leurs souffles et le mien est accompagné d'une tempête énorme. Un coup de vent qui balaie l'air elle-même. Comme j'ai frappé le mauve avant, celui-ci se concentre en un point précis, déchainant toute la puissance d'un souffle comme ce monde n'en a jamais connu comme il n'en connaitra plus jamais.

Le choc des magies est violent. Si violent qu'il parvient à toucher le titan. Il pousse un hurlement qui se répercute dans toute la plaine et dans les cieux, m'assourdissant.
Une lumière blanche en jaillit, m'aveuglant.

Je sens que je flanche. Mon corps, mon esprit.

Puis le bruit disparait, la lumière disparait. Me plongeant dans des ténèbres silencieuses. Apaisantes. Plus de douleur, plus de colère, plus de tristesse.

Est-ce que je suis mort ? Je le crois. Je me laisse aller, fermant les yeux. Me remémorant les doux souvenirs qui me reviennent. Etouffant les mauvais. Perdant jusqu’à la notion de mauvais sentiments.


-------------


Soudain, je sens quelque chose. Je reprends conscience que j'ai un corps. La douleur me revient. Une douleur d'autant plus désagréable que l'instant d'avant j'avais oublié ce que c'était. Une lumière blanche m'agresse la vue, me forçant à fermer les paupières d'avantages. Puis c'est l'ouïe qui me revient. J'entends une femme qui crie que nous nous réveillons.

Qui se réveille ?

J'ouvre mes sens. La vue me revient, j'entends bouger autour de moi. Je sens des odeurs, bonnes et moins bonnes. Je retrouve le gout. Celui désagréable de la salive qui est resté trop longtemps dans une bouche close. Il en va de même pour l'odeur dès que j'ouvre le bec.

Enfin, le toucher. Celui de la douceur d'un linge propre et le moelleux d'un lit de plumes.

Où suis-je ?

Mon corps est dur à déplacer. J'ai l'impression de me réveiller après une nuit bien trop arrosé.

Je parviens à soulever mon bras, attrapant la surface dure et lisse de ce qui me sert de lit. Mais je suis déjà à bout de force. Je reste allongé tandis que des voix s'élèvent. Des voix qui me semblent au départ beaucoup trop fortes par rapport au silence dans lequel je flottais.

Mais je m'habitue rapidement et j'écoute attentivement. Je ne suis pas mort, nous dormions. Depuis un an. Nous, les héros d'Aliaénon.

Un an ? Non ! Mes proches sont au courant ? Ils sont surement morts d'inquiétudes. Je retrouve des émotions que j'avais oubliées.

L'inquiétude, le stress, la panique, la tristesse.

Je tire de toutes mes forces sur mon bras pour me relever tandis que j'entends la suite des explications. L'effusion de magie, les dragons qui nous ont sauvés. L'âge des Titans, la coexistence pacifique des peuples. Le sans visage retors.

Je parviens enfin à me redresser et je peux voir alors qui parle. Je n'ai aucun mal à le reconnaitre malgré sa forme humaine.

Nouvelles retrouvailles avec la colère, la haine.

Il est accompagné de plusieurs personnes, j’en reconnais plusieurs. Notamment Simaya et Triman. Je suis rassuré de les voir en vie, bien que surpris de les voir côte à côte.

Les explications se poursuivent. La mort des orcs. Fan-Ming, Oranan. Le portail. Le portail est toujours là, je vais pouvoir rentrer.

Le soulagement, l'espoir.

Vallel. La reine noire. Elurien d'Assamoth. Immédiatement ma tête les analyses comme ennemis et assemble cela avec la guerre. Avec ce qui c'est passé avec ce qui pourrait se passer ailleurs. Je vois Esseroth qui brûle et Kendra Kar en flammes l'instant d'après.

La peur, la terreur, le désespoir.

Je ne peux pas laisser ça arriver, je dois l'empêcher, par tous les moyens.

La détermination, la volonté.

Une femme Ynorienne en robe blanche conclue enfin qu'il est temps pour nous de rentrer mais qu'avant ils ont organisés une petite fête en notre honneur. Une fête, je ne suis pas d'humeur festive. Pour eux cela fait un an. Pour moi c'était l'instant d'avant.

Je sens la colère monter en moi tandis que des questions se posent. Je regarde autour de moi, apercevant des sarcophages semblables au mien. Je reconnais plusieurs personnes, tous Yuiméniens, j'en conclue que nous sommes les survivants. Les seuls survivants.

Et alors, plutôt de chercher qui est présent, je cherche qui ne l'est pas.

Je ne vois pas Ziresh, je ne vois pas Keya, je ne vois pas Armelle, je ne vois pas la Shaakt qui a renversé ma bière. Je ne vois pas la fille avec son ours. Je ne vois pas le Sinari, ni le type avec une coupe de cheveux classe ni Calimène et surtout je ne vois pas Karz.

Mon cœur se brise alors devant tant d'absents et mes larmes commencent à couler sur mes joues. Je me mets à pleurnicher comme un gosse mais c'est trop, je ne peux pas me retenir.

Je me laisse aller et la tristesse fait place à la colère alors que les questions continuent d'être posées et que les réponses en découlent. Des questions et des réponses que je n'écoute pas tant je suis écœuré.

La rage au cœur, j'exulte:

"Alors c'est pour ça. C'est pour ça que les Esserothiens ont péri, c'est pour ça que Karz, Ziresh, Keya et d'autres sont morts. Pour satisfaire tes compétences de manipulation ! "

Je passe mes jambes par-dessus le marbre pour me remettre debout, mais mes jambes n'ont plus l'habitude de me soutenir et je chute lamentablement sur le sol. Ajoutant une nouvelle douleur à celle qui assaille ma poitrine. A plat ventre, en larmes, je poursuis, sincère:

"Je suis ravi que votre monde soit en paix et que vos peuples coexistent mais est-ce que c'était vraiment la seule solution ? Tant de peine, de violence, de cruauté et de morts ! Tu ne me feras pas croire ça mon gars. "


Non, il ne me fera pas gober ça ce maudit dragon que je fixe d'un air haineux tandis que je peine à me relever en m'aidant du sarcophage. Même si maintenant les peuples d’Aliaénon vivent en paix, ensemble en coexistant pacifiquement. On ne me fera pas avaler que la seule solution était de laisser la guerre et la désolation s’emparer de ce monde. Et les Orcs dans tout ça, mort par milliers. Eux aussi laissent sûrement des veuves et des orphelins. Même si je me défendais et défendais ceux que j’aimais, me remémorer le nombre de vies que j’ai pris me rend malade. Malade à en gerber.

"Je devrais faire quoi ?! T'applaudir ?! Te féliciter de nous avoir tous manipulé ?! Te remercier d'avoir vu des enfants de faire embrocher à Esseroth ?! D'avoir découvert des corps d'Ouessiens lacérer et avec des grimaces figés de terreurs ?! C'EST CA ?! C'était ça ta putain de solution, nous forcer à user de la magie pour réveiller un titan endormi et pour ça tu avais besoin de pulvériser des soldats de Fan-Ming qui ne voulait que protéger leurs familles ?! De dissoudre les os des sorciers du désert venu se sacrifier pour sauver Fan-Ming et Yuimen ?! De faire fondre des Esserothiens qui n'avaient plus de cité et qui défendaient celle où ils ont pu se réfugier ?! "

Je lui hurle ma rage, si je pouvais m'en approcher, je le ferais en plein visage.

"Tu sais quoi Naral ?! VA BIEN TE FAIRE FOUTRE !"

Et alors je m'élance vers la sortie. Enfin... M'élance... Disons que je progresse vers la porte, lentement, un pas après l'autre, pour me réhabituer à tenir debout.

Ma colère exprimée, mon chagrin se calme me permettant de justifier entre deux reniflements, toujours en progressant à tâtons tel un funambule, un pas après l'autre, les bras écartés pour garder l'équilibre.

"Bon...Je voulais faire une sortie théâtrale en pressant le pas vers la sortie et en claquant la porte mais je crois que ce n'est pas dans mes cordes pour le moment alors vous n'avez qu'à l'imaginer. "

Je poursuis, toujours le dos tourné.

"Je serais là à vos festivités pour voir si ceux à qui je tiens sont en vie. Mais je veux récupérer mes fringues. Et j'espère qui aura de la bière !"


Concluais-je en criant tandis qu'enfin je quitte la pièce en oubliant de claquer la porte.

J'espère que les Esserothiens vont bien. J'espère que Fin' va bien. Pitié faites qu'il soit sain et sauf.

((1675 mots))

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 Sujet du message: Re: Fan-Ming - Le Dernier Espoir
MessagePosté: Dim 2 Oct 2016 22:42 
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Il ne faut pas se fier aux apparences.

Qui n’aurait pas admiré ces valeureux cavaliers qui montés sur des puissants dragons, se dirigeaient droit sur une gigantesque créature tout juste sortie du sol ? Et bien, le leurre était là, puisque ces cavaliers n’étaient en fait que des pantins qui n’avaient guère d’utilité autre que d’admirer les prouesses guerrières de leur prétentieuse monture. C’est en fait ce que je réalisai bien vite lorsque la robuste créature ailée me répondit de m’accrocher si j’en étais capable, car il ne ferait rien pour me rattraper si je venais à tomber. Le message n’était on ne peut plus clair et je m’étais trompé sur toute la ligne. Nous ne faisions nullement équipe. Il travaillait en solo… ou plutôt en équipe seulement avec les bêtes de son espèce, et encore, il n’obéissait peut-être qu’au dragon mauve. Et il ne s’attendait à rien de ma part, sinon d’agir en spectateur.

(Alors qu’est-ce que je fais sur son dos ? Pourquoi ne pas m’avoir laissé au sol et partir seul ? Leur complaisance en est-elle au point qu’ils veulent bénéficier de témoin pour raconter ensuite leurs actes héroïques ? )

Je n’avais rien d’un guerrier, et je ne l’avais jamais caché. Mais j’étais pourvu d’une agilité sans contredit, d’un certain talent pour me défendre et d’une intelligence certaine qui pouvait avoir plus que son utilité en de pareilles circonstances. Alors être relégué dans le clan des observateurs m’avait irrité au plus haut point.

Mais tomber de haut de m’inquiétait pas. Je disposais encore de quelques recharges dans mon sifflet. Les chevaux ailés, splendides animaux, dépourvu d’une vanité démesurée, me rattraperait quoiqu’il m’arriverait. Mais pourvu moi-même d’un certain orgueil, je m’agrippai fortement aux écailles de cette arrogante bestiole. Il n’était pas question qu’elle me balance par-dessus bord. Et une fois à la hauteur du titan, je trouverai bien un plan digne de ce nom afin de démontrer mon utilité.

La cible, bien visible se trouvait à l’avant, vers les plaines. Ce titan aux mensurations disproportionnées avait fait une sortie spectaculaire et ne semblait s’arrêter là. Des blocs rocheux plus gros que des immeubles à mes yeux, mais représentant des grenailles à ceux du titan s’il en avait possédés, tombaient pesamment sur le sol, le faisant trembler une fois de plus. Les tentacules du gigantesque monstre souterrain portaient des coups sur les terres de Fan-Ming qui s’apparenterait bientôt à une terre labourée à l’automne. Et les orques, ressemblant désormais à de petits moucherons verts, peinaient à se maintenir en équilibre et à se frayer un chemin à travers les plaines.

Mais une question essentielle demeurait et me turlupinait : (Pourquoi s’attaquer aux titans si ce sont eux qui doivent établir l’équilibre ? )

Je devais en avoir le cœur et le seul qui pourrait peut-être répondre à cette question, était peut-être le principal concerné. Mon idée en tête, mettant à l’avant mes aptitudes marquées d’équilibriste, je pris une position accroupi, tout en me tenant encore pour l’instant, des deux mains aux écailles du dragon. J’attendais le moment idéal pour passer à l’action.

Naral, le dragon mauve, le chef de cette bande de reptiles ailés, hurla à ses sujets de déchainer toute leur puissance. Lorsque ma monture approcha du titan, je me mis debout. Et lorsque qu’il passa, assez bas, tout au-dessus de ce qui tenait lieu de cou à cette monstruosité gigantesque, je sautai !

J’aurais pu crier un mot d’adieu au dragon afin de le narguer. Mais il ne méritait même pas cette attention de ma part. Et puis, le seul fait de m’être tenu debout sur lui, un instant démontrait une prouesse qu’il ne pourrait nier.

Tout en chutant, je me repliai sur moi-même, les genoux contre le ventre, le menton contre ma poitrine. Mon atterrissage ne fut pas sans douleur, mais ce sont m mes épaules protégeant mon crâne et mon cou es épaules qui accusèrent le choc, protégeant mon crâne et mon cou. Je roulai quelques secondes sur cette surface rocailleuse qui se trouvait à être le sommet du titan que l’on tentait de terrasser. Lorsqu’enfin ma roulade cessa, je me remis debout et je criai de toutes mes forces afin de me faire entendre du Titan :

« Si vous êtes celui qui devez rétablir l’équilibre, cessez de nous attaquer, nous partageons le même but, sauver Aliéanon ! »

Pendant ce temps, les dragons, faisant fi de ma présence, bombardaient le titan de leur souffle enflammés.

N’ayant pas de réponses, je répétai une seconde fois :

« Si vous êtes celui qui devez rétablir l’équilibre, cessez de nous attaquer, nous partageons le même but, sauver Aliéanon ! »

Mais il ne répondit pas davantage, et je devais me faire à l’idée qu’il ne le ferai pas.
Changeant de tactique, j’entrepris de tenter de le déconcentrer. Je voulus sortir mes dagues afin de lui érafler la surface, mais avant que je n’atteigne ma ceinture, mes ongles s’allongèrent et se durcirent et devinrent comme les griffes rétractiles des chats. Je n’avais de temps pour me poser des questions auquel je n’aurais de toute façon aucune réponse immédiate. Tel un moustique qui malgré sa taille peut-être s’avérer très agaçant, irritant, voir même horripilant, je me servis de mes similis-griffes pour érafler, irrité la surface de ce géant. J’étais conscient d’être incapable de lui infliger la moindre blessure, mais je tentais au moins de le déconcentrer pour l’empêcher d’esquiver les attaques de ses adversaires ailés. Ces derniers attaquèrent de tous les côtés, ne ménageant pas le géant muni de tentacules. Sans relâches, je grafignais sa surface et je criai :

« Honte à toi espèce de grosse … »

***
Et ce fut les derniers mots que prononça le jeune blondinet qui avait mis tous ses maigres moyens à la disposition du peuple d’Aliéanon afin de remplir la mission qu’il s’était donné. Sa phrase ne put être terminée, car une plainte terrible monta des entrailles de la planète entière. Un bruit assourdissant qui bourdonna les oreilles de Mathis jusqu’à l’étourdir. Une intense lumière tourbillonnante l’aveugla et puis plus rien, ce fut la fin pour Mathis… une fin temporaire du moins.

**************


Lorsque je m’éveillai, la première chose que je vis fut une pluie de lumière qui descendait sur moi. Lentement, je m’étirai, me frottais les yeux et pris conscience de mon environnement.

(Ou suis-je ? )

Habillé d’un élégant et confortable habit de couleur beige, j’étais étendu, calé contre de doux coussins de plumes. Ce qui me servait de lit disposait même de côtés et me faisait penser à :

(Un cercueil ! )

Alors que je commençais m’affoler, j’entendis une douce voix que je reconnus aussitôt. Celle de la princesse Honoka qui tout en s’exclamant, se réjouissait de notre réveil, du mien du moins. Doucement, les muscles douloureux caractéristiques d’un sommeil prolongé, je m’assis dans mon sarcophage de marbre blanc. Puis, mes mains s’appuyant sur les rebords, je me levai pour constater que j’étais dans une grande salle de pierre beigne pourvu d’environ une douzaine de cercueils, tous semblables au mien et faisant face à une estrade de pierre claires disposé en arc de cercles tout comme les bières.

Enjambant, le cercueil pour en sortir, je constatai que je ne fus pas le premier aventurier à me réveiller, il y avait Azra, puis Karz, Endar et Kyio que je n’avais rencontré qu’une seule fois. Je n’avais pas connu les autres aventuriers qui s’éveillait à leur tour.

Au centre de la salle, près d’un orbe laiteux, flottant à quelques centimètres du sol, se trouvait un homme à l’allure altière arborant des cheveux violets. Sa voix, son attitude, sa couleur, il n’y avait pas de doutes, lui et le dragon mauve ne faisait qu’un. Sur l’estrade derrière se trouvait quelques personnes qui m’étaient inconnus. Mais j’en reconnus tout de même la moitié : les ravissantes Honoka et Simaya ainsi que Thensoor Val’Crooh et Triman.

Ce fut l’homme-dragon qui prit le premier la parole, nous donnant les explications de notre situation. Je l’écoutai avec attention, j’étais curieux de savoir ce qui s’était passé.
Il nous dévoila d’abord que nous sortions d’un an de sommeil.

(Un an !)

La charge des dragons avait libéré une telle quantité de magie que notre survie fut en péril. Les dragons reconnaissant la noblesse de nos âmes respectives choisirent de nous protéger de cette magie. Ce jour marqua l’histoire d’Aliéanon et fut considéré désormais comme le premier de la nouvelle ère, celle de l’Âge des titans. En fait, l’homme sans visage qui nous avait fourni des sifflets se révélait à être le traître. Il nous avait raconté un tissu de mensonge, nous incitant à ne point utiliser la magie afin de ne pas réveiller le titan. Ce dernier étant le bien et non le mal, tel que l’avait présenté l’homme sans visage. J’en déduisis alors, à tort ou à raison, que l’attaque des dragons envers le titan n’avait pour but que de lui révéler leur présence et leur puissance, puisque la communication traditionnelle ne fonctionnait pas avec une être d’une telle envergure, tel que je pus le constater moi-même en tentant de lui parler.

Je me tournai ensuite vers la délicieuse princesse qui poursuivit les explications. Beaucoup de gens avaient péri cette journée-là. Seuls ceux préservés par le bouclier magique survécurent. Cette journée marqua aussi la formation du conseil, les huit personnes réunis devant nous et représentant toutes les régions d’Aliéanon. Ce conseil préservera la communauté et la paix et protégera le fluide spatial menant à Yuimen qui fut déplacé dans cette salle, en zone neutre.

De sa sombre voix, Thensoor prit le relai. Vallel ne fut pas retrouver après la bataille. Ils ignoraient s’il avait pu incarner un corps ou pas.

Pour ce qui est du sans-visage, Naral nous appris qu’il avait lui aussi disparu. Il semblait être retourné dans les ombres. Il se chargeait personnellement de le traquer jusqu’à sa mort.

Honoka poursuivit, insistant sur la mission que nous avions menée. Grâce à nous, Oranan était sauve et n’avait pas cédé au siège d’Oaxaca. Nous avions vaincu ses armés. Il était maintenant l’heure pour nous de rejoindre notre monde et les nôtres. Mais auparavant, ils tenaient à répondre à nos questions. Lorsque notre curiosité sera comblée, nous serions tous conviés à une petite fête donnée en notre honneur. Là, au pied de cette tour, de nombreuses personnes nous attendaient. Et c’est à cet endroit que nos équipements nous seraient rendus en intégralité.

Les questions fusèrent de tous les côtés et les membres du conseil s’appliquèrent à répondre patiemment à chacune d’entre elles. Comme je l’avais en partie deviné, le sans-visage avait agi ainsi par l’avidité de pouvoir. Son cadeau du sifflet et son message répété à Sirat n’avait que pour but de nous convaincre qu’il incarnait le bon côté.
La charmante Honoka nous répéta que nous étions les bienvenus si nous décidions de demeurer sur Aliéanon afin de poursuivre notre vie. Elle était par contre consciente que nous étions sûrement attachés à Yuimen, notre monde d’origine.

Simaya pour sa part parla de la reconstruction de Esseroth à l’aide des survivants de cette cité et dans le nombre qu’elle énuméra, j’entendis avec soulagement ceux de Egregor et Arthès, deux esserothéins que j’avais davantage côtoyé.

Quant à Naral, il nous avait manipulés, il avait joué un double jeu, car il était conscient que nous ne l’aurions pas écouté puisque nous croyions à l’honnêteté du sans-visage.
Je saluai d’abord les membres du conseil :

« Je vous remercie tous du soin que vous avez pris de nous pendant notre sommeil. »

Et j’ajoutai tout spécialement pour Naral :

« Et bien que cela leur est probablement bien égal, je tiens à vous remercier et à remercier tous ces dragons qui nous ont préservés de cette puissante magie. »

Puis je m’approchai de Honoka.

« Je vous remercie de votre offre d’hospitalité, et comme vous l’avez compris, malgré votre cordial accueil, je préfère retourner dans mon monde. Par contre, je veux vous remercier personnellement et vous signifier que si j’ai douté à plusieurs reprises de certains dirigeants, je n’ai jamais douté de vous. Je souhaite à Aliéanon, une nouvelle ère telle que vous la méritez. »

Me reculant quelque peu et haussant légèrement la voix afin d’être entendus des tous les membres du conseil.

« Je n’ai pas d’autres questions pour ma part, vous avez su satisfaire ma soif de savoir. Je désire par contre, retrouver mes différents compagnons d’aventures afin de boire un petit gouleyant en leur compagnie et leur faire un dernier adieu avant mon départ. »

Cela dit, après les dernières réponses des gens à qui j’avais adressé la parole, je les saluai et je partis en direction de la tour.

(((2 114 mots )))

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 Sujet du message: Re: Fan-Ming - Le Dernier Espoir
MessagePosté: Dim 2 Oct 2016 23:00 
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Localisation: Fan-Ming
Dans un mugissement terrifiant, la plaine s’ouvrit tout à fait et la colère du titan se déchaîna. Pouvait-il seulement nous comprendre ? Pouvait-il seulement m’entendre ? Les dragons l’avaient encerclé, un nouveau venu parmi eux, que je n’avais pas vu arriver.

- Maintenant ! Déchaînez votre puissance, faites-lui voir qui nous sommes ! cria le dragon mauve.

Et comme si les enfers s’étaient ouverts devant moi, un véritable brasier se déversa sur le géant, fruit de la magie des dragons et de leurs impromptus cavaliers. En quelques battements d’ailes je glissai sur le vent et m’éloignai de lui pour venir me positionner au côté des sauriens. Les flammes léchaient la pierre, la terre et l’éther de cet être divin sans en altérer une once mais les dragons redoublèrent d’effort et tous les aventuriers en firent de même, déchaînant toute la puissance dont ils étaient capables. Sur leurs visages la peur le disputait à la rage et à l’excitation, la sueur traçant des sillons de sueur sur leurs traits crispés. Je reconnu des visages ; le ménestrel, la liche, le shaakt, sans que leurs noms me viennent, perdus dans les méandres de la bataille qui faisait rage, ainsi que l’humoran, Sirat, qui m’avait libérée sur l’île des Treize, et que j’avais vu plus tôt du mauvais côté des murs de Fan-Ming, à présent juché sur l’un de nos chevaux ailés non loin de moi.

Puisque la diplomatie n’avait servi à rien, je décidai de reprendre forme humaine et tenter à mon tour de contribuer à la perte du titan par des moyens plus terre à terre, et plus violents. Peu encline à retenter l’expérience de la tentative d’appel d’une monture une fois retransformée et en chute libre, je décidai de rejoindre Sirat, espérant ne pas le désarçonner. Je passai donc devant lui, poussant un bref cri, avant de redevenir moi-même et réapparaitre en selle juste derrière-lui. Nous échangeâmes un regard mais je ne décrochai pas un mot et me saisis plutôt de mon arc et encochai aussitôt une première flèche. Je me penchai sur le côté de la monture, serrant les talons sous son ventre pour ne pas perdre l’équilibre et visai l’œil unique et bleuté de la créature. Je lâchai mon trait. Un jet de lumière traversa la scène, prenant sa source sur ma droite, et explosant à la surface du géant et jaillissant en d’effrayantes gerbes qui m’aveuglèrent avant que je ne sente l’onde de choc nous heurter.

Alors même que dans les airs rugissaient les sorts, les éclairs de lumière, les hurlements de rage, dans un vacarme assourdissant, un nouveau grondement, comme si le monde lui-même était en train d’imploser, s’éleva et couvrit tout autre son, de même qu’une lumière plus aveuglante que toute autre monta depuis le titan et éclata sous nos yeux larmoyants, brûlés par tant de clarté. Je poussai un hurlement terrifié et plein de fureur, qui résonna longtemps et m’assécha la gorge, longtemps après que la clarté eut explosé, et que les ténèbres tourbillonnantes m’emportèrent. L’angoisse de la cécité m’avait étreinte plus que toute autre, me renvoyant à d’autres heures, qui m’avaient vue échouer également, le regard aveugle et la détermination insuffisante pour mettre Oaxaca à terre. N’étions-nous que folie ? Qu’est-ce que les guerres nous avaient apportés ?

Chaque pensa se morcela, se délita, en pièces clairsemées et vides de sens, tandis que ma conscience s’étiolait, inéluctablement. Etait-ce la fin ? Avec douceur je me remémorai d’agréables moments, comme pour me bercer une dernière fois de ce qui avait pu faire la beauté de ma vie, loin des horreurs dont ma conscience me rebattait sans cesse. Dans une maison en centre-ville de Cuilnen, au coin d’un feu, un vieil Hiniön confortablement installée dans un fauteuil de velours verts consultait avec concentration ses livres de comptes, reportant de son écriture fine et élégamment courbée les prix des étoffes qu’il avait revendues, et prévoyant les prochaines commandes à effectuer. Il soupira, las de cette fastidieuse tâche mais satisfait de son travail. Un thé fumant l’attendait sur le guéridon à côté de lui. Il referma son livre et fit craquer ses articulations. Ses os devaient commencer à le faire souffrir. Le parquet grinça quand il se pencha pour poser le livre et prendre son thé. Sa lassitude laissa la place à un air triste. La vision se brouilla. Dans la forêt, à une heure de là, le vent soufflait tendrement dans les branches d’un vaste mimosa. Le soleil jouait avec son feuillage et projetait de vibrantes tâches dorées dans l’herbe haute et sur les fougères de cette partie clairsemée des bois. Un oiseau chanta, probablement un merle. Un autre lui répondit. Je survolai Kendra-Kâr, les océans, Nosvéris et tout le reste du monde. Le visage bienveillant de la déesse s’imposa à moi. Elle m’appela, sans mot, et son rire cristallin envahit tout mon être. Une lueur nouvelle voila ma vision et tout disparu, ne laissant en moi qu’un vaste sentiment de paix. Je me laissai glisser.

Je poussai un ample soupir. Je ne pensais pas encore. Mais déjà corps se rappelait à moi. La peau. La chair. Et le frisson qui me fit recroqueviller les épaules. Je poussai un nouveau soupir. Il me semblait peser si lourdement que je n’aurais pu me mouvoir. Je tentai toutefois, donnant une faible impulsion à ma main droite pour se lever. Sentiment familier et plutôt rassurant, mon corps était courbaturé. Chaque muscle était plaintif et je songeai avec surprise, constatant que je n’étais pas morte, que j’aurais pu l’être. Pourquoi cette pensée ne m’avait-elle pas davantage effleurée ? Puisque mes méninges se remettaient à turbiner, il était temps de se tirer tout à fait du confort du demi-sommeil pour revenir à la réalité. A contre-cœur, j’ouvris les yeux.

Je ne vis tout d’abord rien. Je clignai des yeux, le cœur s’emballant comme si je m’étais éveillée face à Oaxaca elle-même. Ma gorge était sèche. Mes muscles, si faibles que je peinai à me redresser sur un coude.

- Ça a fonctionné ! Ils s’éveillent !

C’était la voix d’Honoka. Encore dans le brouillard, je vis des étoiles danser devant mes yeux encore quelques instants avant de pouvoir regarder vraiment autour de moi. J’étais dans un cercueil de marbre blanc ouvert, à l’intérieur aussi fastueux que les draps des plus grands princes, et au rebord suffisamment peu haut pour que je puisse regarder à l’extérieur. D’autres cercueils de marbre blanc m’entouraient, disposés en étoile dans une pièce aux murs arrondis et au sol de pierre. Au centre de la pièce, au centre de l’étoile des sarcophages, un elfe à la chevelure violette se tenait debout, au côté d’une sphère lumineuse en lévitation. Son regard… Ce regard… Et cette crinière mauve… Aussi évident que le jour se levait, je reconnu en cet elfe le dragon qui nous avait attaqués puis menés au front. Un malaise me prit. L’ensemble des aventuriers venus de Yuimen se trouvaient visiblement là, s’éveillant et émergeant tour à tour de leur tombe blanche, penauds, perplexes, muets pour l’instant. Nous étions tous vêtus de toges immaculées et aussi simples que les habits des chastes religieux. Le tissu était léger et agréable, je n’avais ni chaud, ni froid, quoique la sensation de n’avoir aucune autre forme de vêtement outre cette robe était inhabituelle.

D’autres personnes se tenaient en retrait, hors du cercle de lumière qui tombait sur l’elfe. Je reconnu Honoka la sœur du gouverneur, Faseilh, et ne tentai même pas de me souvenir des autres, laissant à ma mémoire le soin de réassembler les éléments à son rythme. Leurs visages me semblaient étranges. Quelque chose me gênait sans que je parvienne à mettre le doigt dessus. Ils avaient changé. Subrepticement mais assez pour que la chose m’intrigue. Une ride plus creusée, une mèche plus grise, un maintien légèrement différent… Le dragon qui n’en était plus un fit un pas en avant et prit la parole, un sourire intriguant flottant sur les lèvres.

- Vous vous éveillez enfin, héros d’Aliaénon, après près d’un an de sommeil. Et vous méritez quelques explications.

J’ouvrai la bouche mais aucun son n’en sorti. Personne ne réagit. Etait-il sérieux ? Je restai fixée su lui, attendant qu’il s’explique, et il poursuivit. L’explosion de mage fut telle que nous aurions dû mourir mais les dragons nous avaient sauvés, par je ne sais quel miracle. L’Âge des Titans était venu sur Aliéanon. Endormis depuis longtemps par un être nommé Sans-Visage, ils avaient été éveillés par le titan que nous avions affronté, qui s’avérait être le Titan de magie dont m’avait parlé Faseilh. Et ils vivaient à présent en harmonie avec les peuples que nous avions si ardemment défendus. Honoka prit à son tour la parole, poursuivant le récit sans nous donner davantage de détails sur les énormités que venait de nous livrer l’ancien dragon et que j’avais pour ma part du mal à intégrer. Elle expliqua qu’ils formaient à présent un conseil représentant tous les peuples d’Aliéanon et que le portail avait été déplacé dans la tour dans laquelle nous nous trouvions, une zone neutre, pour plus de sécurité. Vallel était introuvable, mais Oaxaca toujours présente sur une partie du territoire, et appuyée par un dénommé Elurien d’Assamoth, dirigeant de la cité d’Elscar’Olth. Le Sans-Visage était également introuvable, et l’elfe déclara qu’il poursuivrait ses recherches en ce monde tant qu’il ne mettrait pas la main dessus, pour la grâce de sa déesse, qu’il ne prit pas la peine de nommer. A qui son allégeance allait-elle enfin ? On nous annonça une fête en notre honneur, et que nos possessions avaient été soigneusement conservées.

C’était à la fois trop et trop d’informations à la fois. Un an s’était écoulé ? Comment était-ce possible ? Que nous était-il arrivé ? Où étions-nous exactement ? Qu’attendait-on de nous à présent ? Qui était cet elfe-dragon à la fin ? Avions-nous subit des pertes, au sein de cette cellule de Yuiméniens ? Le même temps s’était-il écoulé chez nous ? Que s’était-il passé en notre absence ? Un lourd silence s’installa, chacun secoué par mille questions, sous l’œil patient de la nouvelle alliance d’Aliéanon.

Une voix d’outre-tombe brisa le silence. Il s’agissait de la liche.

- Pourquoi ce sans-visage a-t-il agit ainsi ? Nous avons reçu d'étranges sifflets d'un être en effet dépourvu de visage. Que cherchait-il ? Pourquoi s'opposer aux titans ?

Mon sifflet m’ayant été remis par un coéquipier, je ne savais pas de quoi il parlait. Par ailleurs, il me sembla absurde de se demander pourquoi l’on s’opposerait aux titans, avant de me rappeler qu’ils vivaient à présent en bonne entente avec le reste des êtres de ce monde.

Puis le shaakt Endar intervint à son tour, aussi prolifique en remarques en questions que jusque lors, et dévoila un visage que je ne lui avais pas imaginé, ou plutôt que j’avais décidé d’ignorer. Il avait averti Vallel des plans du dragon, qu’il appelait Naral Shaam, et mentionna différents faits dont j’ignorais tout, peignant une vasque frasque de trahisons, questionna Naral sur la déesse qu’il vénérait, et me cita maladroitement pour exprimer l’avènement de l’ère des élus et de ce qui attendait ceux se dresseraient contre eux.

Puis ce fut au tour du demi-shaakt de poser des questions. Sur le comportement de Naral. Lui qui avait œuvré dans l’ombre, sacrifié des innocents en se dressant contre nous alors que nous l’aurions appuyé si nous avions connu sa volonté. La réponse se dessinait en moi avec une certaine évidence, mais peut-être m’étais-je tromper. Il fallait bien tromper Vallel justement, connaître ses plans à lui, et le trahir au dernier instant… Mais tant de morts il est vrai ; je n’avais pas connu les grandes cités aujourd’hui tombées et vus leurs habitants périr, mais j’imaginai sans mal cette partie de l’histoire et la même indignation m’anima. Tant de morts étaient-elles inévitables ? Il souhaitait à présent rentrer chez lui, en Yuimen, là d’où nous venions, et je compris sans mal la douleur de la séparation, et la crainte du temps qui passe pour autrui, moi qui ne connaissais pourtant pas une telle chose.

Les réponses vinrent, au fur et à mesure, tandis que tous sortaient progressivement de leur torpeur et tentaient d’y voir plus clair. Ainsi Naral était le messager de Brytha. Je ne cillai pas. Je ne connaissais que peu cette déesse et n’éprouvais aucune animosité à son égard. D’autres questions, d’autres réponses, que j’écoutai avec intérêt tout en évitant d’intervenir au beau milieu de différents qui m’étaient étrangers. Le shaakt, comme de coutume, était aussi acide que le sang noir qui devait couler dans ses veines.

Comme un écho distant, certains se questionnèrent sur le rôle de messager qu’ils avaient à jouer, et avaient déjà commencé à jouer, en réponse aux paroles qu’Endar avait rapporté de ma propre bouche. Je restai perplexe. C’étaient les mots de Yuïa. Ils m’avaient donné du courage, et l’espoir de trouver des alliés, d’autres héros se dressant contre Oaxaca, pour mettre fin à son règne de terreur, sa soif de contrôle, sa soif de s’approcher plus près des dieux qui le reniaient, et rétablir l’équilibre précaire selon lequel le monde avait jusqu’à présent avancé, de ses premiers pas balbutiants sous l’œil attendri des dieux, jusqu’aux guerres qui l’agitaient aujourd’hui. J’avais évoqué ces paroles devant Endar, sans songer qu’un jour il puisse les répéter. Je me sentais mal à l’aise. Se pouvait-il que ce soit ce qu’évoquait Yuïa ? J’avais, comme une enfant, imaginé des êtres quasi-divins dotés d’une sagesse remarquable et de pouvoirs extraordinaires, se faire connaître par leurs exploits de par le monde, et se retrouver un jour réunis par la volonté de Yuïa… Etait-ce donc cela ? Je regardai autour de moi. Mais ce n’étaient… pas… Nous n’étions pas… Et aussi pleine d’orgueil que j’étais d’avoir été choisie par ma déesse pour ma noble mission de messagère, je me vis soudain comme celle que j’étais vraiment ; un être mortel, avec un passé, des rêves, des émotions, des échecs, des faiblesses, des maladresses, et la volonté de faire le meilleur comme objectif. Ils étaient si imparfaits. Nous étions si imparfaits. Que celui qui avait demandé qu’on ne le traite pas héros soit couronné, nous n’étions pas ces héros braves et auréolés de la gloire céleste de ceux qui réussissent tout et savent toujours prendre les bonnes décisions et sont toujours capables de faire ce qu’ils devraient faire. Nous n’étions que des mortels, encore jeunes et bien loin de la sagesse des dieux. Et nous ferions notre possible pour écarter la menace d’Oaxaca de nos peuples et de nos aspirations respectives.

Les échanges s’étaient poursuivi, un bourdonnement lointain à mes oreilles, seulement identifié lorsqu’il cessa pour laisser la place à nouveau silence. Sans un bruit, je me glissai hors du sarcophage et me dressai devant Naral et devant les autres. J’oscillai légèrement mais parvins à rester droite, malgré les protestations de mes muscles, trop longtemps endormis. Mes longs cheveux blancs avaient poussé et tombaient à présent jusque dans le bas de mon dos. Ils flottaient librement, comme au premier jour, encadrant mon visage opalin de reflets éthérés. Tenue loin de la lumière du jour si longtemps, ma peau était plus blanche que jamais, et les cicatrices qui la zébraient ressortaient d’autant. La toge tombait de la plus simple des manières sur le corps filiforme qui était le mien, mais semblait aussi somptueuse que la plus fabuleuse des parures, sous les scintillements enchantés qui tombaient du plafond sur l’orbe et le dragon. Je n’avais ni armure, ni heaume, ni arme, que la parole de la déesse en moi, et cet instant d’illumination qui devait sceller pour de bon nos destins. Je fermai les yeux, puis inspirai puis expirai lentement, calmant l’inquiétude de mon âme et les tremblements de ma chair fatiguée. Puis je pris la parole, d’une voix claire et affirmée, regardant tour à tour tous les héros réunis en ce jour.

- Voilà déjà plusieurs années que nous nous élevons, l’un après l’autre, face à Oaxaca et à ses noirs desseins. Parfaits inconnus ou compagnons, nous avons mené en Aliéanon la bataille que nous devions mener, et joué notre rôle, fût-ce en notre âme et conscience ou en étant manipulés.

Je fis une brève pose en soutenant le regard de Naral.

- Nous voici réunis aujourd’hui, vaincus mais victorieux, inquiets mais sûrs de nous, pressés de retrouver nos proches pour certains, mais tous prêts à poursuivre le combat. Quelle que soit notre allégeance, nos capacités, nos motivations les plus intimes, nous avons lutté ensemble contre un ennemi commun et avons la ferme volonté de renvoyer Oaxaca dans les enfers où elle a sa place, loin des terres que les dieux ont laissées aux mortels et qu’elle entend saccager.

Je m’éclaircis la gorge, car celle-ci me brûlait, et pris le ton sacré employé par Yuïa lorsqu’elle avait fait de moi la messagère qui devait aujourd’hui sa parole.

- Ne craignez que le chaos. Ne craignez que les ténèbres. Et lorsque les ténèbres s'emparent du monde, fondez-vous en elles, je regardai tour à tour Sirat et Naral à ces mots, consciente que leur traîtrise à une faction n’en était pas une dans la guerre finale que nous menions, et guettez ceux qui apportent la lumière. Dans l'ombre nous nous déploierons. De l'ombre nous nous révélerons. Nous serons alors légions et alors nous chasserons ces ténèbres.

Je fis une pause.

- Car voici la prophétie de Yuïa, que je vous apporte aujourd’hui. Je me tournai vers Karz. S’élever contre Oaxaca, fut-ce au nom d’un dieu ou pour l’amour de nos mondes et des êtres qui le peuplent, suffit à faire de nous les héros que l’Histoire attend. Et tout être, jusqu’au dernier des soldats et au plus jeune enfant, est un héros lorsqu’il choisit de se battre, et de risquer ce qu’il a et ce qu’il est dans une lutte qui le dépasse et peut lui faire tout perdre, dans l’effusion érubescente du sang de ses pairs. Vous êtes tous des héros. Nous sommes tous des héros. Et le combat ne fait que commencer.


((( 3000 mots pour fêter ça. )))

_________________
Sinaëthin Al'Enëthan, alias Silma, Héraut de Yuia, hiniön lvl 21


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 Sujet du message: Re: Fan-Ming - Le Dernier Espoir
MessagePosté: Dim 2 Oct 2016 23:06 
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Localisation: Aliaénon
En son centre, dans l'œil du cyclone trônait le titan. Gigantesque, monstre impérial sans visage s'agitant dans la tornade de saurien qui tournoyait autour de lui. L'humoran et la jeune femme furent déposer sur l'un d'eux. Elle était devant sa croupe tiède entre ses jambes musclées. Le vent pestait sous les coups d'aile des seigneurs de Raa'Saaksha. À côté, Sirat reconnut le borgne de l'île, hirsute et comme à son habitude décalé celui-ci lui jeta un regard incrédule que l'humoran reçu avec un sourire excité et un signe de main en guise de salut. La tourmente tempétait dans le ciel, le feu s'abattait telle la foudre sur le monolithe qui ne bronchait pas malgré le déluge de violence à son encontre. La juvénile magicienne se replongea dans ses incantations, tapis entre les bras du Zélote. Sirat observa un instant alors que son destrier à écailles prenait de l'altitude. L'ouragan de la bataille dévastait la plaine et dans le ciel hurlait la complainte des morts. Leur sang tombait en trombe et abreuvait le sol sans jamais étancher sa soif. Aliaenon avait-elle pris goût à cette violence, se nourrissait-elle comme les plantes de l'eau apporter par le déluge rédempteur ? Que resterait-il quand la tourmente se sera tu? Une bourrasque portée par un geste du géant de pierre manqua de les pulvériser et sortit Sirat de ses réflexions. Au diable, les considérations, le temps tumultueux appelait à la rigueur des combats. La sève querelleuse, impulsive amie, frappait à la porte de son âme réclamant son dû. Un bref regard échangé avec son hôte, aux yeux ambre et luisant d'intelligence, un baiser fugace dans le cou de la belle en méditation, peut-être le dernier, car son idée bercée par la folie serait surement la dernière de son existence et il se redressa sur le dos de la bête.

Zewen, guide-moi

Au zénith de l'ogre au pied tentaculaire, il se jeta marteau en main. Le temps sembla alors s'épaissir, il respira profondément alors que sous l'effet de sa chute, il ne sentait plus son poids. Zewen chuchotait à son oreille alors qu'il ressentait sa magie se concentrer. Il ne visait rien, seul frapper la masse qui se rapprochait de lui. Il allait déchaîner sa puissance comme il l'avait fait pour la muraille de la cité. Il fit appel à sa chevalière. Il atteignit sa cible et l'ébranla de toute sa force, libérant son feu dévastateur. En guise de réponse, une fissure se fraya et explosa en mille débris créant une onde de choc qui le balaya dans le vide. Il chercha son pur-sang dans la cataracte de ce raz-de-marée. Il le vit, fondre sur lui, il tendit la main et réussit violemment à attraper l'une des griffes tendues de l'animal. L'effort lui déchira l'épaule et il sentit chacune de ses fibres vociférer leur peine. Il serra les dents, mordant ses lèvres de douleurs, lâcher, maintenant, serait plonger dans un caveau et dire adieu à la vie. Un parfum de métal englua sa bouche, alors que son bras mis à mal le tordait de douleur. Il cédait, peu à peu, doucement, il se résignait. Une larme coula le long de sa joue, une larme amère, mais fière. La cicatrice qu'il avait créée était bien peu de chose quant à la taille du Titan. Il ouvrit sa main, soulageant son mal, tout autour de lui le typhon des attaques diverses ébranlaient le monstre. Un grondement s'éleva alors qu'il fermait les yeux. Une plainte terrible qui montait de ses entrailles, de celles de la planète entière. Un bruit assourdissant qui fit vrombir ses oreilles jusqu’à les étourdir. Un tourbillon de lumière sortit de la créature, tellement intense qu’il l'aveugla alors que ses yeux étaient clos. Il ressentit une étreinte sur ses épaules, puis plus rien... Un long silence, une stase éternelle, sans douleur, sans joie, un vide apaisant et éternel. Sirat pensa qu'il était mort et s'était peut-être mieux ainsi, tout était fini et ce chapitre se clôturait sans qu'il ne regrette rien.



Il ouvrit les yeux, rien n'était donc sans fin, une brume cachait une pluie d'étoiles qui peu à peu se dissipa pour laisser les astres baigné son regard. Il respirait lentement, les muscles endoloris après une longue période d’inactivité et d’immobilisme. Il récupérait ses repères et se retrouva dans une salle. Les étoiles avaient disparu. Il n'était pas fatigué, son épaule n'était plus blessé. Il portait des habits larges, écrus, à l'odeur d'amande et agréable au toucher. il se releva sans arme, alors que le bruissement d'une voix féminine se faisait entendre. Il sortit d'un sarcophage ouvert en marbre blanc, dont l’intérieur était duveteux et rempli de coussins de plumes. Autour de lui, des aventuriers, il en connaissait certain, se relevait, le blondinet un peu béllatre, la lyche acariâtre, l'elfe ynorien fier et pédant, l'humanoïde, Endar, le borgne et l'elfe opale de l'île, le Bohémien et d'autres qu'il ne connaissait pas. Il s'étira et contempla l'espace au tour de lui en s'extirpant de son cercueil. Il n'était pas mort ce n'était donc pas fini.
Les sarcophages étaient disposés en arc de cercle devant une estrade de pierre claire qui formait un autre arc de cercle. Au centre de la salle, un orbe évanescent, opalin, stagnait à quelques centimètres du sol. Face aux aventuriers, proches de cet orbe mystérieux, un être se tenait. Un elfe, aux cheveux violets, et à la stature altière. Ceux qui le connaissaient sous cette forme n’auraient aucun mal à reconnaître Naral Shaam. Les autres pouvaient aisément le deviner. Sur l’estrade, en arrière-plan, une curieuse réunion de puissants d’Aliaénon était assemblée. Tous les regards étaient portés sur les aventuriers sortant de leurs sommeil.

Il y avait là Honoka de Fan-Ming, celle qui avait parlé, vêtue d’une robe blanche, simple mais élégante et parée d’une étole grisée miroitant de diamants. Sa fidèle garde du corps n’était pas à ses côtés. À son côté, Simaya Sombreroc, dans sa robe sombre fendue et fort décolletée, à la cape ornée d’un col de fourrure. Sheeala d’Argentar, dans une robe bleu-nuit ornée d’un col de fourrure blanc, si pâle, mais bien envie. Faseilh, la Reine Blanche de la Tour de Glace, uniquement vêtue de cristaux glacés. Thensoor Val’Crooh, l’archisorcier de la Lande Noire, dans ses habits sombres. Ejude, Roi des elfes de la forêt de Jollarsyth. Ibn Al’Sabbar, maître des Cadi Yangin du Désert de Feu. Et, peut-être plus surprenant, TrimanOuessien de Nagorin. Huit hautes personnalités d’Aliaénon réunies là en un conseil surprenant.
L'elfe était Naral Shaam le dragon, le même regard trahissait son âme. Il prit la parole, il se désigna comme envoyé de Brytha la rédemptrice, il avait dupé tout le monde et s'en félicitait. Il leur avoua qu'il dormait depuis un an. Que le sans-visage avait été vaincu et que son règne fourbe était fini. Vallel restait absent et introuvable et le titan de magie aussi.
Les premiers aventuriers prirent la parole, la lyche et l'elfe fier et pédant s'excusa auprès de Naral, Endar se fendit d'une pique à l'encontre de Sirat qui le fit rire tout autant que les paroles de toute cette troupe.


Mon ami lui dit-il pour avoir parlé avec lui, il était conscient de son destin et je n'ai joué que le rôle que Zewen m'a obliger. Et vous prenez tout trop vite pour argent comptant, ne penser pas qu'il se soit passer autre évènement que ceux qui était décidé par mon maître. Il n'y a rien de sur ici ami, hormis les lèvres drupe et exquise de cette dame.

Il désigna Faseilh, le regard brûlant de malice. Il se tourna vers le jeune semi-elfe, ynorien le port altier.

C'est à moi monseigneur que vous devriez faire des excuses.


Il haussa les épaules, et caressa sa tunique.

Je m'en passerais cependant, j'ai l'habitude


La lyche entra dans un discours de champion de Phaistos avec Endar. Sirat s'en moqua, seul, Zewen était au-dessus de tous. Mais il savait qu'ils pouvaient l'ignorer. Il les plaignait juste de cette méconnaissance.

Moi j'ai une question, ultime et importante.

Il foudroya du regard Naral le défiant, l'air sévère. Si il croyait sa déesse supérieur de son dieu il se trompait lourdement.

On peut garder les tuniques ? il souriait à pleine dent, il était en vie après tout, Zewen l'avait jugé apte sinon il serait plus vivant.

Tour à tour, les héros prirent la aprole, questionnât, certain plus sobrement que d'autres. Une jeune femme du desert, se présenta et demanda qui était le sans-visage. Xel s'énervât et invectiva Naral. Il avait raison le pauvre, sa rage était justifié, bien qu'il ne comprît pas que le destin des peuples est écrit, ces morts étaient nécessaires, et même le sans-visage le savait. À la fin, il était résigné se remémora-t-il. Mathis fut un de ceux avec une garzok à être sobre et simple, remerciant l'assemblée. L'elfe de l'île parla doucement, la fermeté de sa voix tranchait avec son physique. Elle semblait toujours si fatiguée pourtant elle se tenait dressé devant l'assemblée. Elle jaugea Naral puis Sirat comme si elle leur destinait sa diatribe. Elle savait parler, c'était indéniable. Tout se résumait au combat du bien et du mal. Une oratrice fédératrice, elle termina par la prophétie de Yuia et son unique dessein de combattre les ombres Oaxacienne. Il décida de répondre cependant avec plus de sérieux que précédemment.

Je n'agis pas pour un camp, mais j'œuvre pour Zewen et ne soyez pas dupe aucun de vous, tout est écris : vos victoires, vos défaites, vos peines, vos pleurs et vos rires... J'en suis juste le témoin et l'un des garants.


Citation:
1005 et des brouettes

_________________


Dernière édition par Sirat le Lun 3 Oct 2016 01:52, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Fan-Ming - Le Dernier Espoir
MessagePosté: Dim 2 Oct 2016 23:33 
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Localisation: quête 30
Un visage d''albâtre aux traits parfaits, aquilins et parfaitement reposés, encadrés par des cheveux d'un roux sanguin ornais un coussin blanc neige. Un masque d'or finement ciselé dissimulait le contour des yeux clos de l'homme qui dormait dans ce sarcophage. Une pluie de lumière recouvrait depuis un moment sa peau sans traces, semblant le nimbée d'une aura sainte.

Lentement les paupières du Kendran roux s'agitent d'un spasme d'éveil, puis s'entrouvrent lentement. Révélant l'iris vert cristallin d'un regard tout à fait perdu. Le jeune homme reprend conscience de son existence.

Les souvenirs affluent lentement, presque dans l'ordre chronologique. Il se nommait Yvain Maindargent, jeune fils de bourgeois Kendran, il avait approximativement 26 ans. Il portait le masque et le surnom de Serpent pour se donner un air héroïque mystérieux. Son art est la flûte traversière , la danse et le chant. Son arme les griffes dissimulée et le fluide du vent.

L'identité était à nouveau conquise, mais restaient encore flous, les derniers souvenirs en mémoire: Une planète étrange du nom d'Aliaénon, un monde en guerre, des armées, des dragons par dizaines, un montre innommable puis... plus rien.

Une voix parla, provocant la levée difficile du barde. il réalisa qu'il dormait dans un cercueil, habillé de vêtement amples, sans armes ni affaires, comprenant avec peine ce qu'un étrange homme aux cheveux mauves, posté devant lui, parmi d'autres visages plus ou moins connus, disait. Il n'était pas seul, bon nombre d'aventuriers gisaient là. Certains déjà bien éveillé et d'autre plus engourdie peut-être par le sommeil.

Le couperet tomba lorsque serpent réalisa ce que l'homme avait annoncé plus tôt : Ils avaient tous dormis un an ! Serpent avait perdu un an de sa courte vie d'humain. Il avait disparue de la surface des conscient d'une bien longue année. Il observa cet étrange homme qui lui annonçait que la guerre était fini, que le monde allait bien et que les peuples d'Aliaénon souhaitaient transmettre leur respect aux bienfaiteurs d'au travers du fluide.

Des questions fusaient de part-et-d 'autre et serpent fixa son regard sur Tensoor qui était à peu près la seule figure bien connue de toute cette ribambelle de têtes conscientes alignées devant lui.

"Le seigneur d'Escar'Olth bien plus vivant aujourd'hui que je ne le fut durant un an dirait-on..." Ironisa le ménestrel

"Du moins je suppose que la citée de la magie est de nouveau votre fief. Vous voyez, je vous avait bien dit qu'il y avait de l'espoir ! haha !". Le jeune héros lui souriait. Il jetta un œil aux alentours et se gratta la joue gêné, ne sachant pas vraiment où se mettre dans cette ribambelle de héros guerriers. Sa prise de parole était surtout là pour s'assurer de son réveil. Se redressant sur son postérieur, il appuya ses coudes sur ses genoux, laissant balloter ses bras de chaque coté de ses jambes. "Ces gens sont surement les dirigeants des autres peuples et si j'ai bien compris le type au cheveux mauve est.... un dragon". Le ménestrel frotta son œil droit, s'humectant les lèvres.

"Je vais vous dire... Je déteste les dragons ! Je déteste les garzoks ! Je déteste la guerre, les explosions et me réveillez dans un cercueil. je m'attendrais presque en vous voyant seigneur Val'crooh à vous voir agitter les bras pour je ne sais quel rituel nécromantique en braillant -Debout les morts-. " Le barde se masse les cheveux en lachant un soupir mi soulagé, mi rieur.

"Vous savez ce qui me ferait plaisir ?' Dit-il presque pour lui même, persuadé qu'on n'entendrais pas ses mots parmis les milles et une questions.
"Mes affaires, Mon or, beaucoup d'alcool et des visages familiers..."

Il se tût un moment avant de renchérir :" Bon... le dernier point peut être remplacé par une femme pas farouche."

Il souriait timidement, presque honteusement.

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Serpent Ménestrel (origine Voleur) Niveau 15
    "Oaxaca contre-attaque." (Quête 30)

    Réputation :
    ¤ Il est beau ¤ Une navigatrice dans la quête 27
    ¤ Il est fantastique ! ¤ Un tavernier de Dahràm
    ¤ rchhhtll blll rll !! ¤ Le dieu pieuvre des mines de Lebher
    ¤ Il est trop rapide pour moi ¤ Le Dragon Noir d'Oaxaca
    ¤ Il m'a faite danser, et j'ai aimé ça ¤ Silmeria, l'anima noire


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     Sujet du message: Re: Fan-Ming - Le Dernier Espoir
    MessagePosté: Lun 3 Oct 2016 00:23 
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    Alors qu'il courait à toute allure loin du géant destructeur, Heartless sentit ses jambes se déconnecter du sol : un de ces maudits dragons avait saisi ses épaules de ses serres répugnantes et l'avait laissé tomber sur le dos d'un autre saurien.

    Jurant par tous les noms de dieux qu'il connaissait, le pirate put apercevoir à ses côtés la fière carrure de Sirat, l'humoran avec lequel il avait échangé des mots doux sur l'île sans nom.

    - Toi ?! Qu'est-ce que tu fous-

    Ses questions furent coupées par le rire fou du guerrier à la crinière rousse, et son salut amical. Il était de ceux qui trouvaient la joie au cœur du combat, et tandis qu'ils chargeaient tous, aventuriers comme natifs de ce monde, en direction de la forteresse invincible et furieuse qui menaçait la planète, il n'éprouvait rien d'autre qu'une excitation sans bornes. Lorsqu'il fut hors de vue, le borgne, confus tout d'abord, comprit qu'il n'y avait plus d'échappatoire, et que son rôle était de combattre. Instinctivement, il sentit qu'il avait été choisi, et bien que cela ne l'enchantait guère, il prit part lui aussi à la dernière bataille, incertain de son propre sort, noyant ses peurs dans un cri de guerre et un rire fou. L'adrénaline laissant place à la raison, il n'eut pas la capacité de comprendre ce qui l'avait frappé à l'instant où il avait atteint la distance de frappe, une explosion de lumière aveuglante, dans laquelle il baigna et au final se perdit.

    Pendant un instant, il rêva qu'il était au fond de l'océan. Bercé de ténèbres, entouré de silence, il ne suffoquait pourtant pas, et la lueur lointaine de la surface le bénissait de sa douce chaleur. C'était une sensation de paix qu'il n'avait jamais connue de son vivant. Mais contre ses propres attentes, ce n'était pas son heure, et ce qu'il avait pris pour ses derniers instants n'étaient en vérité que les prémices d'un long sommeil.

    Un an passa après la bataille de Fan-Ming.

    - Ça a fonctionné ! Ils s’éveillent !

    Les aventuriers de Yuimen, tous dérobés de leur conscience suite à l'assaut final, s'étaient réveillés dans une grande salle de pierre. Sortant des sarcophages dans lesquels ils avaient été placés, ils furent accueillis par le visage apaisant de la princesse Honoka, et celui, moins apaisant, d'une variété d'autres puissances d'Aliaénon, pour la grande majorité inconnus à Heartless.

    Ce fut l'homme du nom de Naral Shaam qui prit la peine de présenter la situation aux âmes réveillées.

    - Vous vous éveillez enfin, héros d’Aliaénon, après près d’un an de sommeil. Et vous méritez quelques explications... Suite à la charge des dragons sur le Titan des Plaines ynoriennes, ce dernier a libéré une telle effusion de magie à laquelle aucun de vous, depuis trop peu de temps sur ce monde, n’a pu résister. Une déferlante magique à laquelle vous n’auriez survécu si les dragons, vous reconnaissant par la valeur de votre âme, ne vous en avaient pas éloignés. Ce jour a marqué l’histoire d’Aliaénon comme celui d’une nouvelle ère : l’Âge des Titans. Vraies Divinités de ce monde, endormies depuis bien longtemps par un être retors que certains d’entre vous doivent connaître sous le nom du Sans-Visage, se sont éveillées grâce à la puissance magique concentrée sur les Plaines ynoriennes. Le Titan de magie, ce colosse que nous avons vu s’élever, a éveillé ses semblables après avoir pris la mesure de la légitimité de notre existence. De l’existence des habitants d’Aliaénon. Ensemble, depuis ce jour, ils ont refaçonné la planète pour pouvoir vivre en coexistence pacifique avec ces peuples.

    Honoka lui succéda, et Heartless ne pouvait s'empêcher de penser qu'une telle association était contre-intuitive, si ce n'était contre-nature :

    - De nombreux êtres sont morts, ce jour-là. Nombre de peaux-vertes ont péri dans la plaine, réduisant à néant l’invasion de Fan-Ming. Seuls ceux parvenus à pénétrer le bouclier magique de la cité ont survécu, maintenu à distance des défenseurs par les armures animées des ouessiens. Voyant leur perte, ils ont rendu les armes, et nous les avons laissés repartir. C’est aussi le jour qui a vu la création de ce conseil. Toutes les régions d’Aliaénon sont représentées ici, dans un conseil visant à la communauté et à la paix sur ce monde. Mais il a un autre but : protéger le fluide spatial menant à Yuimen, qui se trouve sous vos yeux. Il a été décrété que les Ynoriens ne pouvaient avoir la pleine possession de cet accès, et la magie des titans aidant, nous l’avons mené ici, dans cette tour nouvelle, pour le protéger. Zone neutre, accessible seulement à qui de droit, il ne sera plus en danger.

    Cette masse d'information, Heartless ne put la saisir immédiatement. Tout ce qu'il en retenait, c'était qu'il, ainsi que ces compatriotes, avaient été menés par le bout du nez afin d'accomplir un grand dessein dont ils n'avaient aucune idée de la légitimité. Et bien que l'image des Titans vivant harmonieusement avec les peuples d'Aliaénon semblait idéale, il ne pouvait s'ôter de la pensée que le prix avait été trop grand, et pire que ça, de nombreux sacrifices avaient été dus purement à la lâcheté et à la cruauté des acteurs présents, comme il en avait été le cas pour les esclaves entraînés injustement dans le conflit... Et tous ces retournements de veste...

    Il était conscient que Naral, ainsi que Sirat, qui s'était ensuite présenté comme un agent de Zewen, n'avaient jamais été loyaux à la Reine des Ombres, mais ce genre de jeu, cette charade de sacrifices sur l'autel de leurs conviction, n'inspirait que du dégoût à Heartless.

    De nombreuses questions se succédèrent, ainsi que des réponses auxquelles le marin n'avait guère prêté attention. Il était davantage concerné par la tristesse apparente de Karz, le fantassin découragé par la futilité de ses actions dans un tel conflit. Sirius ne pouvait s'empêcher de partager de tels sentiments, à tel point qu'à chaque fois que les aventuriers étaient désignés comme des "héros", il vibrait d'indignation. Lorsque Sinaëthin, désormais héraut de Yuïa, prit la parole, il sentit du sel s'appliquer sur sa fierté blessée.

    C'en était trop, il cracha bruyamment par terre, répondant aux quelques regards dirigés vers lui par un sourire arrogant et moqueur, le reflet de son mépris pour ces soi-disant "héros" dont il était censé faire partie.

    - "Héros" mon cul. Si j'en crois ce que mon œil m'a montré, et pas les racontars d'imbéciles qui aiment trop à s'écouter parler, que ce soit Oaxaca ou les ynoriens, je n'en vois pas un qui vaille mieux que l'autre. Vos "héros" sont des blagues. Qui parmi vous est venu prêter son aide aux esclaves que Naral a manipulé, hein ? Qui a fui le combat juste après avoir déclaré qu'ils se battraient jusqu'à la mort ? Si c'est ça que vous appelez des "héros", alors on a pas les mêmes standards. Même si vous essayez de me l'offrir dans un p'tit ballotin, je voudrais toujours pas de votre gratitude. Se battre contre Oaxaca c'est être un héros, p'tit glaçon ? Dans ce cas ça sera sans moi. De mon point de vue, vous valez pas mieux que ceux que vous dites combattre. Allez sauver le monde avec de beaux discours.

    Ne sachant pas trop où se rendre ensuite, il écuma la pièce de son regard lorsqu'il vit un visage familier : celui de l'enfoiré qu'il avait poursuivi jusqu'à ce monde pourri, le rouquin ménestrel en personne !
    Il était en train de parler à d'autres avec cette voix agaçante qui lui donnait toujours l'air de s'apitoyer. Il ne vit pas immédiatement Heartless marcher vers lui à pas lourds...

    - Vous savez ce qui me ferait plaisir ? Mes affaires, Mon or, beaucoup d'alcool et des visages familiers...
    - Hé, la tantouse !
    - Bon... le dernier point peut être remplacé par une femme pas farouche...
    fit-il timidement après que le borgne l'eût coincé.
    - Tu te souviens de moi ? demanda Heartless avec un air de prédateur, Faut qu'on cause de tout ce qui s'est passé avec le Dragon et tout le bordel.

    Cependant, le pirate n'était pas de si mauvaise humeur, venant après tout de survivre à une situation dont il n'aurait logiquement pas dû revenir, alors il relâcha son emprise sur le ménestrel et reformula, sans du moins faire preuve de davantage de politesse :

    - Bah, j'imagine qu'on peut voir ça quand il faudra bouffer. T'as pas intérêt à filer par contre, tu m'entends ?

    En disant cela, Heartless se dirigea vers les festivités, prenant soin de s'asseoir non loin de Karz avec lequel il avait promis une petite discussion.

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     Sujet du message: Re: Fan-Ming - Le Dernier Espoir
    MessagePosté: Lun 3 Oct 2016 02:04 
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    Alors que je m'apprête à sortir de la pièce pour enfin rejoindre l'extérieur, me dégourdir les jambes et me remplir l'estomac, je suis stoppé net quand j'entends la voix de la Reine Sheeala. Tournant la tête, je constate que c'est bel et bien à moi qu'elle s'adresse. Elle cherche à ma rassurer, à me réconforter visiblement, d'une certaine manière. Arguant que même si j'ai mis sa vie en danger, je l'ai protégé, je ne l'ai pas laissé à son sort. Je lui ai...Sauvé la vie ? Mais, je ne l'ai pas fait exprès ! C'est...Ma magie, je...

    Toujours est-il qu'elle poursuit. Évoquant maintenant le fait que sans mon intervention, beaucoup plus d'Esserothéens seraient mort, et que peut-être, aucun d'eux n'aurait survécu. Mais encore une fois...Non. Je n'étais pas tout seul. Et je n'ai rien fait d'autre que de balbutier quelques ordres maladroits. C'est eux qui ont protégé leur cité de toutes leurs forces. Les Essérothéens tombés au combat, ceux sont eux les vrais héros dans cette histoire. Pas moi. Enfin malgré tout, ses paroles me touchent, m'atteignent plus que je ne veux bien l'avouer. Surtout ces quelques derniers mots. Je suis son héros...Pardon ? Se rend-elle compte de ce qu'elle dit ? Le rose me monte vite, très vite au joue et je ne parviens pas à répondre quoi que ce soit. J'arrive tout juste à bafouiller et ne sais vraiment plus où me mettre. Surtout que les choses ne s'arrêtent pas là. Non, loin de là.

    Les conversations se poursuivent. Les questions se posent et les réponses sont données, une à une. Jusqu'au moment où une voix qui m'est familière retentit. Une voix que je connaissais heureuse et joviale. Je l'entends maintenant pleine de rage et mêlée de pleurs. Xël. Mon clodo de service, mon garde du corps craque. Il pleur ma mort et celles de tous les autres. Il peste contre l'absurdité de la guerre et refuse de se ranger du côté de Naral. Refusant d'accepter les atrocités commises. Je le comprends. Mais j'ai aussi compris le Dragon Mauve. Pris entre deux feux, s'attirant la méfiance de tout le monde. Putain de dilemme. Les larmes me montent aux yeux. Si j'avais cru que ma mort pouvait faire cet effet à quelqu'un, je ne l'aurait pas aussi facilement jeté aux orties. Merci mon pote. Malgré tout, dans sa colère, il parvient à faire un trait d'humour, malgré lui sans doute et je le reconnais enfin. Alors qu'il passe près de moi, je l'arrête un instant, posant une main sur son épaule.

    « Attends-moi en bas. Oublie pas que tu dois me surveiller...Monsieur le clodo. »

    Je lui fais un sourire et le laisse partir, parce que les choses s’enchaînent encore. Une elfe qui était alors en plein discours épique et motivant se tourne vers moi et me fixant de ses beaux yeux verts conclut ses propos sur le statut de héros. Le notre, le mien. Elle affirme que quiconque fait face à la Reine Noire et se bas pour son prochain, au péril de ce qu'il est et de ce qu'il a est un héros. Je ne sais pas. Sans doute. Peut-être. C'est à approfondir. Je suis même d'accord avec elle dans le fond mais...Je n'arrive pas à m'inclure dans ce groupe qu'est celui des héros.

    « Joli discours mademoiselle. Crédible et convaincant, mais je ne suis pas tout à fait convain... »

    Je n'ai pas le temps de finir ma phrase. Je suis interrompu par le borgne qui se mets à vociférer des propos irréfléchis. Il ne maîtrise pas son son discours, n'a pas conscience des mots qu'il prononce. Il va même jusqu'à mettre Oaxaca et les Ynoriens dans le même sac avant de finir par prendre l'elfe encourageante à parti. P'tit glaçon ? Amusant...Pourtant là, maintenant, je n'ai pas le cœur à rire. Bien au contraire. Il ne fait que déverser sa bile d'un ton provoquant en ne racontant que des conneries. Et ça, ça m'énerve sérieusement.

    « Hey le borgne. Et si tu fermais ta gueule un peu ? Si tu te servais un minimum de ta cervelle avant de l'ouvrir pour déblatérer des conneries. Soit, tu ne veux pas être un héros. C'est ton choix, comme c'est le mien, mais ne t'avises surtout pas de cracher sur tout le monde comme un enfoiré. Comme si tu détenais la réponse et les solutions. Et surtout, SURTOUT, ne t'avise pas de mettre les Ynoriens et cette connasse d'Oaxaca dans les même sac. Et surtout pas devant moi. Tu ne sais rien. Tu n'as pas conscience de ce dont elle est capable. Tu n'as pas conscience de ce qu'elle fait tous les jours à ceux qu'elle a décidé de prendre pour cible. Même ceux qu'elle veut enrôler, comme...Comme je l'ai été, elle n'y va pas de main morte. Le jour où tu auras foutu les pieds dans un certain bagne, tu auras déjà un peu plus de légitimité pour ouvrir ta grande gueule. Et si jamais ça suffit pas à te faire taire... »

    Sur ces derniers mots, je décide de retirer le haut de ma toge, la laissant ceinturée pour ne pas non plus me retrouver nu au milieu de toute l'assemblée. Je révèle alors mon torse nue. Et tourne sur moi-même pour que chacun dans cette pièce soit à même de tout voir. Mes bras métalliques allant jusqu'aux clavicules et jusqu'au bord de mes omoplates, ma colonne entièrement recouverte de plaque de fer, des reins jusqu'à la nuque et les terriblement disgracieuses cicatrices qui accompagnent chaque jonction d'un bout de ferraille au reste du corps. De la chair brûlée, meurtrie.

    « ...Voilà ce dont elle est capable. Voilà le genre de chose qu'elle fait. Et tu oses comparer les Ynoriens à la Catin d'Omyre ? Oui la demoiselle a raison. Il faut une sacré force, un sacré courage, probablement une certaine forme d'héroïsme pour s'opposer à la Reine Noire. Alors juste...Je t'en prie...FERME TA PUTAIN DE GUEULE ! »


    Sur ces mots, sans même prendre la temps de me rhabiller, sans même prendre le temps de regarder les réactions de chacun. Je quitte la pièce pour de bon. Si je reste une seconde de plus, je vais lui arracher son dernier œil valide.

    [1039 mots]

    _________________

    Car celui qui aujourd'hui répand son sang avec le mien,sera mon frère. - William Shakespeare


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     Sujet du message: Re: Fan-Ming - Le Dernier Espoir
    MessagePosté: Lun 3 Oct 2016 11:48 
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    D'autres aventuriers s'expriment, je les entends. Que ce soit des remerciements, des questions, des discours héroïques. Mais aucun ne peut me remonter le moral, aucun n'attise ma curiosité, aucun ne peut me convaincre que c'était pour la bonne cause.

    Une main se pose sur mon épaule. M'interrompant soudain avant que je ne quitte la pièce. Je lève les yeux vers lui. Vers un homme que je n'avais pas encore vu. Grand, des cheveux courts presque blanc, des yeux noirs profonds, au bord des larmes, au centre desquelles s'agitent des billes couleurs or. Quant à la main sur mon épaule, je remarque qu'elle n'est pas faite de chair. Ni son bras d'ailleurs. Ce ne sont que des assemblages de petites pièces métalliques qui remontent jusqu'à ses joues. Il me fait penser aux créatures métalliques qui accompagnaient Vallel. Sauf que de lui, émane quelque chose de profondément humain et même quelque chose que j'ai le sentiment d'avoir déjà vu. Il m'adresse la parole comme si on se connaissait. Mais je ne l'ai jamais vu alors pourquoi j'ai tant l'impression de le connaitre. Il me demande de l'attendre en bas, que je ne dois pas oublier de le surveiller et conclue en m'appelant le clodo.

    Je l'observe d'un air ahuri. Il n'y a qu'un homme qui m'a appelé le clodo. Qu'un seul que je devais surveiller. Je reste silencieux, interdit. Balançant entre mon cœur qui me criait un fait et ma tête qui me hurlait que c'était impossible.

    Il me sourit et se tourne vers l'assemblée, commençant à parler mais un borgne l'interromps, crachant par terre et déversant sa bile à l'égard de tout le monde.

    Et cela fait réagir l'inconnu qui lui répond. Et alors qu'il lui répond, mon visage s'anime d'un sourire. Mon cœur se regonfle d'espoir et de soulagement, comblant le lourd chagrin que j'avais. Il n'y avait plus aucun doute, cette façon de répondre, les mots utilisés. Je pouvais le reconnaitre. Malgré son visage, malgré son corps de métal et de chair usé, il y avait des choses qui ne changeaient pas. Il conclue son discours et quitte la pièce d'un pas décidé.

    Je le suis, poussant sur mes jambes pour le rattraper dans le couloir, en reprenant l'usage grâce à ma volonté, à ma joie. Je crie dans sa direction.

    "Karz !"

    Et je le rattrape alors. Un homme que je connais finalement à peine mais qui pourtant m'est devenu si chère. Un homme que j'ai croisé par le plus grand des hasards, un homme avec qui j'ai combattu. Je le serre dans mes bras, l'enlaçant virilement comme un ami qu'on croyait perdu à tout jamais. Je lui tape dans le dos, heureux de le revoir. Entre les larmes de joie et le rire, je lui déclare.

    "Tu as bien fait de changer ta sale gueule."

    ((511 mots))

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