L'Univers de Yuimen déménage !


Nouvelle adresse : https://univers.yuimen.net/




Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 149 messages ]  Aller à la page Précédente  1 ... 5, 6, 7, 8, 9, 10  Suivante
Auteur Message
 Sujet du message: Re: Fan-Ming - Le Dernier Espoir
MessagePosté: Dim 25 Sep 2016 10:07 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Ven 25 Sep 2009 02:12
Messages: 4871
Localisation: Aliaénon
Le passé se déroba à sa volonté comme le sable trésor ocre s'écoule entre les doigts d'un enfant. Il ne vit rien de lui, insaisissable, mais comprit le présent qui lui éclatait au visage, violent et surprenant. Il vu la plaine enneigée recouverte des troupes grouillantes se fissurer sous les coups du Titan. Elle ne résisterait plus longtemps. Les murailles de Fan-Ming tenaient malgré toute attente et résistaient, mue par l'énergie du désespoir. Il vue Naral, le dragon mauve, ses écailles parme vibrantes sous son souffle roque. Il pouvait sentir son odeur cendrée saturé ses sens. Il entendit sa voix, fielleuse donner l'ordre aux Ouessiens. Nagorin, Triman avait joué double jeu, ils n'avaient jamais voulu se venger, le saurien avait-il même détruit leur peuple. Les Golems frappèrent immédiatement ceux qu'ils étaient censés protégé et firent choir deux pans de remparts laissant la cité ouverte aux marées noires. Il vit Vallel crispée, tendu observer la trahison de son lieutenant. Il sentit le sang jaillir, son parfum de fer s'exhalant dans sa propre bouche, alors que c'était l'apôtre lui-même qui se faisait pourfendre par ses propres créatures d'obsidienne. Comme un Pantin en armure, désarticulé, il s'écroula sur l'opalescent tapis le salissant d'une gerbe carmin.

À la manière d'une plante qui éclot, dans un tonnerre qui crispa l'espace entier, un vacarme horrifiant qui pétrifia chaque être qui le voyait. Des Tentacules jaillirent du sol, âpre racine et solide s'agrippant et balayant tout sur leur passage. Un être gigantesque s'extirpa du sol, s'érigeant vers le ciel, mais restant cramponné au sol par ses souches grouillantes. Statue de roc sans visage aux bras dotés de griffes immenses, et au corps sans jambe dénoué à sa base en de multiple et monstrueux appendice, il contempla cette insignifiante fourmilière décampé anarchique, désorganisé, courbant l'échine, fuyant son implacable courroux.

Le rire Naral félon et calculateur raisonna dans les limbes de la bataille, trainé résonnante s'attaquant aux tripes et à l'âme de chaque soldat. Le maître échiquier avait déplacé soigneusement ses pièces et son piège s'était refermé a merveille. La guivre pourpre s'enorgueillissait de son génie, bombant le torse alors que les peaux-vertes acculées et effrayées se ruaient sans ordre vers la cité de Fan-Ming. Une marée brutale inattendue, terrible, laissant dans son sillage une empreinte de cadavre piétinée sans remords sur l'hôtel de la survie.

«Fi de la guerre, à présent, car voici venu l’avènement des titans, qui rétabliront l’ordre sur ce monde et destitueront le traitre qui pensait les dominer. Aliaénon redeviendra ce qu’elle fut ! Maiiiis je suis magnanime : vous m’avez aidé, et à mon tour je vais faire en sorte que vous surviviez à ce qui arrive, avec votre aide »

La phrase était stupéfiante tout autant que ce qui suivait. Des ombres se découpèrent dans le ciel, fondant de l'empyrée vers la terre. Des dragons, frères, sœur, venant surement de la haute falaise menant aux terres inexplorées, loin au-delà, par-delà les glaces éternelles, là ou le zélote avait échoué à les trouver. Ils étaient présents, grognant, hurlant et se ruant à l'attaque du Titan sous les ordres de Naral, chacun prenant un aventurier sur son dos. Quel était donc le pacte de Naral avec les Ouessiens, que leur avait-il promis, quel était son but, tant de questions qui se posèrent à Sirat quand il fut projeté hors de sa vision. Essoufflé, énervé, il jaugea autour de lui. Il n'aurait aucune réponse, mais sa mission à lui restait la même.

Valel est mort, trahis par Naral, je viens de le voir !! Fan-Ming tombe alors que le Titan est réveillé… Il est monstrueux.

Sa voix laissa transparaitre un frisson qu’il le parcourut traversant son corps de part en part.

Mais Naral va nous aider à le combattre, je ne sais pas a quoi il joue, mais les dragons de Raa'Saaksha sont là. Ils fondent sur le Titan. On ne va pas se laisser équarrir comme des bêtes sans rien dire !

L’appréhension avait disparu pour laisser place à une certaine excitation. Un sourire aux lèvres, il attrapa la main de la blonde hystérique près de lui. À demi-nue, son corps et sa peau glabre n'était recouvert que de cristaux de glace aux endroits opportuns. Son visage effrayé refermait cependant une certaine témérité peut-être propre aux femmes de ce monde si hostile. Il la plaqua contre lui, sentant son parfum tiède et ses hanches se coller sur son abdomen. Elle était belle, une beauté froide, acéré comme un couteau. Il s'étonna de se laisser enivrer en un moment si dangereux. Mais l'émoi et la débauche d'émotion laissaient l'homme à ses faiblesses. Son visage arrivait au niveau de son torse, il la regarda avec sincérité, il voulait délivrer ce monde. Il avait besoin d'elle dans ce combat.

Nous allons nous battre à dos de dragon et j'ai besoin de vous !

Lui dit-il fermement. De son autre main, il avait attrapé le sifflet et souffla dedans.

Dépose-nous au cœur de la bataille sur l'un de ces dragons, donne-nous l'opportunité de venir en aide à ton maître.

Citation:
841 mots
raconter tout ce que sirat a vue
Prendre Faseilh sur le cheval avec lui
demande d’être transporté sur un dragon au cœur de la bataille contre le titan

_________________


Haut
 

 Sujet du message: Re: Fan-Ming - Le Dernier Espoir
MessagePosté: Dim 25 Sep 2016 12:28 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Ven 11 Avr 2014 19:09
Messages: 302
Localisation: Quête 35
Le chaos se déchaîna dans les landes et près des murailles, redoutables et imprenables murs luttant contre des êtres impies comme les garzoks, les sektegs et autres monstruosités de l'armée de Vallel. La muraille Sud-Ouest ne tomba guère aux mains des ennemis, sa brume toxique embaumant toujours une partie de la muraille et des tours de siège, les piquiers avançaient inlassablement vers les échelles épargnées par son sort pour repousser les assaillants tandis que les archers, les scorpions et la catapulte anéantissaient les troupes.

Sa flèche comme celle de ses comparses ynoriens percèrent les armures des piquiers garzoks et les firent passer de vivants à trépas. Alors que toute sa concentration était dirigée dans la bataille et sur la protection de sa partie de la muraille de la forteresse de Fan-Ming, il entendit le hurlement rageur du Dragon Mauve, Naral Shaam, et ses mots retentirent dans son esprit perturbé alors que les golems détruisaient la muraille affaiblie par l'humoran et les portes d'où émergeaient un raz-de-marée d'orques plus paniqués qu'autre chose. Les Ouessiens les avaient trahi et le shaakt n'avait rien vu venir, pourtant le puzzle se reconstituait dans son esprit au fur et à mesure. Naral Shaam les avait tué en sachant pertinemment qu'ils pouvaient revenir à la vie, il n'avait pas épargné le dirigeant des Ouessiens parce qu'il n'était pas assez puissant mais parce qu'ils complotaient ensemble depuis le début. Le shaakt se rappelait de son étonnement d'avoir vu surgir soudainement une troupe de Nagorin, alors même que ni l'humoran ni Xël ni même lui n'avait pu les convaincre de rejoindre leur cause.

Dans l'affolement de la guerre, il n'avait pas su décrypter les signes et à présent tout était perdu, du moins le pensait-il jusqu'à ce qu'il remarque le comportement étrange des golems d'argent noir venus d'Arthim'Olth se jetant sur Vallel. Même Vallel n'avait pas prévu que Naral Shaam le trahisse et pourtant il lui avait fait part de cette hypothèse lors de leur rencontre à Ouesseort. Comble de l'horreur, le bouclier anti-magie de Fan-Ming s'était réactivé, annihilant sa magie mais pas celle des golems. Pour conclure, un Titan s'était finalement réveillé et culminé à des kilomètres au-dessus de sa tête, ses innombrables tentacules et son corps difforme se remarquant même à des milliers de kilomètres. Naral Shaam s'éleva au-dessus des murailles et prononça un discours qui lui ressemblait bien.

Il fanfaronna de les avoir tous dupé, y compris Vallel, confirmant en même temps sa mort. Superbe, maintenant nous avions un dragon mégalomane et l'âme de Vallel en liberté dans tout l'Aliaénon et de surcroît un Titan ! Etrangement, Naral annonça qu'il voulait destituer le traître qui pensait dominer les titans et rétablir l'ordre sur ce monde en même temps. Il fit part de sa volonté de les aider pour les récompenser, Endar ne pouvait rêver meilleure cadeau empoisonné de la part du lézard.

- Capitaine, faîtes passer le mot sur toutes les murailles qu'un repli vers la muraille intérieure est nécessaire, que les piquiers forment un mur de piques pour protéger les archers et qu'ils attaquent la horde ennemie par derrière. Dîtes aux cavaliers de la porte de prendre à revers les troupes si la porte de la muraille interne est fermée, sinon qu'ils galopent pour la faire fermer ! Tuez ceux qui vous résistent, faîtes prisonniers les autres !

Alors qu'il parlait, un déferlement de dragons du Raa'saak'sha noircirent le ciel, ils semblaient attaquer le Titan.

- Nous vaincr... commença-t-il à formuler.

Soudain, une énorme patte de dragon l'agrippa et le souleva du sol avec une telle vitesse qu'il manqua de défaillir à force de hurler. Il vit le dragon se diriger avec sa marchandise en direction du Titan, mais surtout il sentait le vent gifler son visage.

- Repose-moi maudit saurion à la tête turgide, les shaakts ne savent pas voler ! morigéna-t-il à la bête.

Se tortillant de tous les côtés, il cherchait à se défaire de son emprise mais rien n'y échut, jusqu'à ce qu'il sentit la patte du dragon s'ouvrir.

- Je retire ce que j'ai dit ! Ne me laisse pas tomber !

Le saurion le lâcha tout de même et il se sentit happer par le vide, griffant l'air tout autour de lui comme pour échapper à son destin tragique. Finalement plus bas, il arriva à s'agripper à deux mains aux écailles d'un dragon et ne perdit pas de temps à se poser sur le haut de sa colonne vertébrale en agrippant fortement le dragon de ses jambes. Lorsque sa tension chuta, il remarqua que les autres aventuriers sur les murailles chevauchaient tous un dragon, certains plus rassurés que d'autres. Le plan de Naral faisait sens, mais il craignait surtout la suite.

Sa magie retrouvée puisqu'il était à présent hors du champ de la barrière anti-magie, il l'utilisa sur le dragon, il devait trouver un moyen de le contrôler et de surcroît éviter qu'il soit contrôlé par Naral Shaam en raison de sa forme draconique. La magie s'écoula de son être et se dirigea en direction du crâne du saurion, ses lèvres remuèrent alors qu'il prononçait ses instructions ou du moins qu'il tentait d'être convainquant. Il pouvait influer sur la psyché des êtres vivants, il n'allait pas s'en priver !

( Contourne le, il faut être assez haut pour éviter d'être touché par ses tentacules et ainsi pouvoir l'attaquer. Un tapotement de la main de l'elfe à droite et je me dirige vers la droite, la même chose pour la gauche, deux tapotements, je tourbillonne dans les airs.)

Il s'arrêta là pour l'instant, il devait d'abord vérifier si cela pouvait convaincre le dragon de suivre ses directives ou non.

((1004 mots))
- Ordres donnés au capitaine Mochimoto de réunir toutes les troupes pour prendre à revers les garzoks, d'envoyer si les portes ne sont pas fermées les cavaliers la refermer et de tuer tous les garzoks qui ne se rendent pas d'eux-mêmes
- Utilisation du sort rp neutre Chuchotement pour tenter de donner des instructions à son dragon

_________________


Haut
 

 Sujet du message: Re: Fan-Ming - Le Dernier Espoir
MessagePosté: Dim 25 Sep 2016 14:36 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Jeu 28 Juin 2012 18:15
Messages: 686
Localisation: ~Quête 35~
~Auparavant~

~130~



Chevauchant le cheval ailé, et après un dernier regard vers les renforts, je prononce ma destination. Le temps de fermer les yeux, et je suis arrivé. C'est du moins ce que je pensais. Un sentiment entre confusion et soupçon m'étreint. Je n'ai pas devant moi le Colosse d'Esprit comme souhaité. Ma monture m'a simplement élevé largement dans les airs, pratiquement à l'aplomb de ma position initiale. C'est incompréhensible. Pourquoi ? Si le lieu était trop vague, il n'aurait sans doute pas même décollé. Et si j'étais arrivé à destination, il aurait probablement disparu comme les fois précédentes.

Qu'est-ce que cela signifie ? Est-ce que le Colosse va apparaitre ensuite ? Est-il déjà là, intangible et invisible tout autour de moi ? Ai-je été trop présomptueux en pensant pouvoir l'atteindre ? Il demeure l'équivalent d'une divinité sur ce monde, après tout.

En proie au doute, je tente de me concentrer sur ce que je vois à la place. Comme lorsque la Reine m'a pris dans ses serres, me retrouver à une telle hauteur élargit mon champ de vision. Et ce que je vois de là me laisse interdit. La forme du Dragon Mauve se déplace non loin des murailles, mais les défenseurs de la cité semblent le prendre pour cible de concert. Des... Choses... Lui choient dessus, depuis une sorte de passage. La magie le frappe aussi, et je devine des silhouettes tomber sur son dos. Un rugissement secoue la plaine. Jamais je n'ai entendu le reptile coloré émettre un tel son. Il n'est donc pas invincible, mais le voir choir au sol ne parvient pas à me réjouir. Ni même à m'amener le moindre sentiment positif. Il est censé être l'ennemi des miens, et s'est dressé plusieurs fois entre ma Patrie et moi.

Et pourtant, j'ai un doute.

Et la scène à laquelle j'assiste me jette encore davantage dans la confusion. D'immenses créatures de pierre, semblant faire partie des défenses de la cité, se retournent contre les parois. Un frisson glacé dévale mon échine. Les portes cèdent avec la facilité d'une brindille sèche, tout comme un pan de la muraille... Qui ne semblait guère plus résistante qu'une palissade.

( La... La première défense est à terre. Mais que sont ces choses ? Pourquoi ? )

Plus incompréhensible encore, des soldats non-ynoriens armés de piques se placent à ces béances, tournés pour moitié vers mes compatriotes, et pour l'autre vers les combattants ennemis. Tenus en respects, mais en poussant les miens vers l'intérieur de la cité. Je... Je suis perdu. On dirait une sorte de cordon de sécurité, empêchant une lutte entre les deux factions. Pourquoi ? Prendre Fan-Ming sans davantage de morts ? Ou...

Lentement, un lien se tisse entre ce que je vois et la conscience de la menace grondante. Est-ce que le Seigneur Vallel tente de forcer le passage pour placer ses troupes à l'abri ? Mon regard se porte donc immédiatement à l'opposé de la colonie, avisant le chef de cette gigantesque armée, entouré de géants noirs et dérangeants. Une armure argentée, au milieu d'un cercle sombre et immobile, parmi l'agitation de la plaine. De nouveau, un sentiment étrange me saisit, lorsque je constate que les gardes noirs se tournent comme une seule entité vers le lieutenant d'Oaxaca...

( Gaïa... )

Et le transpercent de leurs armes intégrées. Son armure plus claire n'a pas résisté à l'assaut simultané. Une trahison ? Oui, car la mort semble saisir le Seigneur sombre sur sa monture. Une étrange distance se crée entre ce dont je suis témoin et mon ressenti. Est-il si simple de mettre à mort l'une des plus puissantes menaces pesant sur Yuimen ? Un coup d'opportunité ? Cette traîtrise a du demander du temps, mais une chose est certaine : la tête de l'armée verte est tranchée. Le chaos risque fort de frapper les troupes restantes.

Mais je n'ai pas le temps de songer aux implications que le grondement cesse d'un coup. Rangeant mon arme contre mon épaule, je me penche un peu vers ce centre de plaine, avisant le monticule croissant. Mon coeur rate un battement, et mes mains se crispent sur la crinière de ma monture ailée. Les renforts... Je les vois encore proches, trop, mais moins que l'armée ennemie.

Et puis, toute ma pensée est accaparée par le spectacle de destruction qui s'ensuit.

Avec lenteur, inexorablement, une masse gigantesque émerge, déchirant la terre d'immenses tentacules. Le bruit est un hurlement du sol, criant à l'agonie, et semblant monter à ma rencontre. Le cheval ailé m'apparait s'en écarter ou peut-être est-ce le déplacement brutal d'air qui me le fait croire ? Yeux écarquillés, un sentiment d'impuissance me submerge, et je perçois ma bouche s'assécher. Une statue de roc aux pieds comme un lot de racines, une présence et une puissance indéniables. Quelque part, une inconcevable et fascinante beauté, semblable à une catastrophe naturelle dans toute sa violence, sa puissance et sa splendeur sauvage.

Souffle coupé, je demeure momentanément fasciné par ce que je vois, par cette entité vaguement humanoïde, dont l'apparition pousse les présents à fuir en désordre. Et par-delà ce chaos, une voix désormais familière résonne dans la plaine, accompagnant l'envol de Shaam. Il parle de la magie, celle qui éveille les Titans et qui vient de ramener leur maître. C'est donc lui qui a manigancé tout cela, poussant sa chance jusqu'à duper et faire choir le Seigneur Vallel. Je savais la salamandre mauve dotée d'une capacité de manipulation certaine, mais pas à ce point. Il poursuit, hurlant à l'avènement des Titans, et le retour à l'ordre sur Aliaénon, en jetant à bas le traître les dominant.

L'espace d'un instant, ce que Shaam crie me laisse perplexe. Il n'est pas avec les ynoriens, mais pas non plus avec Oaxaca. Et il veut ramener les Titans sur Aliaénon, alors que leur retour est la destruction assurée de ce monde ! C'est un monstre ! Un simple...

Non... Bien sûr que non... Nos rencontres ont été brèves mais suffisantes. Inutile de me voiler la face.

C'est Naral Shaam. J'ai du mal à cerner à ses capacités exactes, mais il ne semble pas du genre à agir simplement pour semer le chaos. Prenant du recul, je tente de comprendre. Il fait préserver les vies des ynoriens et des omyriens en les empêchant de se battre, en les laissant capables d'atteindre le fluide. Et les Titans... Ce que m'a conté Dame Talia me revient. De plusieurs éléments, perpétuellement en guerre, mais jamais capables de totalement se vaincre les uns les autres. S'affaiblissant d'un côté pour revenir plus fort une fois leur opposé épuisé. Une sorte... D'équilibre des forces... Que le Colosse d'Esprit a rompu, en forçant au repos ses frères destructeurs, et dominant de fait ce monde.

Est-ce là la Raison des actes de Shaam ? Revenir à ce chaotique équilibre ? Mais pourquoi ? Aliaénon n'est pas son monde. Pour qui se prend-il pour juger de ce qui doit être fait à une telle échelle ? Non... Là encore, j'ai un doute. Il n'a aucune obédience envers les ynoriens, et s'est vexé d'être traité d'omyrien. Peut-être est-il affilié à quelqu'un d'autre ? Quelqu'un œuvrant dans l'ombre à travers lui ? Quelqu'un... Voulant restaurer ce puissant équilibre... Mais... C'est grandement dérangeant... Car un bouleversement à cette échelle sonne presque comme... Une volonté supérieure... C'est impensable, juste... Impossible... N'est-ce pas ?

Shaam pourrait en rester là, mais il propose d'aider à la survie de tous, si nous aidons. Mais à quoi ? Écarter ou vaincre ce Titan ? Cet être sans visage ?

( Sans-Visage ? )

Un lien empli de doutes me fait fermer la bouche et déglutir. Est-ce la raison pour laquelle ma monture magique se tient là, au-dessus de la créature ? Ma demande était de m'amener là où le colosse d'Esprit se trouvait... Celui qui vient d'émerger de terre... Est-il possible... Que ce soit le Titan de Magie sous sa véritable forme ? La dernière carte de Shaam, pour faire achever sa besogne ? Savait-il que ce titan se trouvait ici, et a laissé la guerre y être menée exprès ?

Si c'est le cas, qu'il s'agit bien du Titan de Magie, et que nous parvenons à le neutraliser... Son emprise sur les autres disparaitra. Et tous les Destructeurs s'éveilleront de concert, réduisant ce monde à l'état d'un champ de bataille perpétuel. Comme à ses débuts. Mais... S'il demeure libre, la magie qu'il dégagera ne risque-t-elle pas d'avoir le même effet ? Où la conscience de ce Titan, celle qui a voulu faire cesser la destruction, est-elle ? Ne peut-il pas faire usage d'avatars, comme il l'a fait pour nous faire parvenir les sifflets ? Serait-il devenu trop faible ?

Quid des habitants d'Aliaénon ? Trouvent-ils si peu grâce aux yeux de Shaam qu'il est prêt à tous les sacrifier ?

Je suis tiré de mes sombres pensées par des grognements. Arrivant de la haute falaise, au-delà de la colonie, des dizaines de créatures font leur apparition. Des Dragons. Des... Créatures mythiques, censées ne plus exister qu'en de rares spécimens en Yuimen. Ont-ils trouvé refuge ici ? Sont-ils originaires d'Aliaénon ? Mais plus intriguant encore... Suivent-ils aussi la Voie de Shaam ? Je tremble un instant en les voyant se saisir de silhouettes sur les remparts, redoutant un renouveau du conflit, mais les prises sont déposées sur d'autres reptiles volants. Majestueux, laissant une impression de puissance, ils se rapprochent du Colosse.


De moi.

Pris entre deux sentiments contradictoires et presque paralysants, je ferme les yeux. D'un côté, ma Patrie est menacée par les fuyards verts et le Titan. Je ne peux pas laisser les miens subir sa colère sans rien faire. D'autant plus que je suis aussi responsable de son éveil que tous les autres manieurs de magie. La logique indique qu'il doit être neutralisé. D'un autre côté, si j'ai deviné juste, c'est Aliaénon qui souffrira aussi bien de la chute que de la présence persistante de ce Colosse. Mais quelle que soit l'issue vers laquelle ce monde se dirige, je n'accepterai pas de laisser faire sans réagir.

Alors, je perçois en moi comme une étrange chaleur. Non, pas tant que cela en vérité. C'est mon fluide de lumière. Ma magie qui pulse en moi, comme soudainement prise d'une vie propre. Elle m'emplit, chaleureuse, à l'image d'un proche tentant de me rassurer, de me soutenir, de me rappeler à l'ordre également. Elle me pousse à retrouver mon calme, et surtout fait dominer mon tumulte intérieur par une volonté de plus en plus impérieuse.

Protéger. Sauver ce qui peut l'être.

Je peux le faire, je le sais. Je ne suis plus le jeune gamin facilement impressionnable de mes jeunes années. L'Ynorie m'a tant donné. C'est à moi de lui rendre la pareille, de faire la preuve de ma loyauté et de ma dévotion envers ma Patrie. Et à présent, le temps des paroles n'est plus. Nul dirigeant avec lequel parlementer pour mettre un terme à la guerre. Nul adversaire à raisonner. Cette fois-ci, je ne dois plus songer à moi, ni en tant qu'individu dénué du moindre impact, ni comme une vie plus précieuse que les autres. Même le plus valeureux guerrier possède l'instinct de se préserver au combat, quand bien même il pense à son devoir. Là, cette simple pensée peut faire hésiter, faire écarter de possibles pistes ou de solutions risquées.

Et je ne peux plus me le permettre.

Je ferme les yeux sur ce spectacle, me concentrant pour diriger chaque pensée et bribe d'attention vers ma magie. Vers sa chaleur qui m'a toujours aiguillé et soutenu. Vers sa promesse de Protection. Au fond de moi, j'ai la certitude de posséder la capacité de faire quelque chose de grand, d'utile. J'ai juste un frein. Ce même lien qui m'unit aux miens et à mes proches, si important pour moi, se fait résistante entrave. Je le sais. Je dois en faire fi. Protéger l'Ynorie dans son intégralité, pas juste les nombreux visages que j'y connais. Oublier qui je suis, pour n'avoir plus la moindre limite. Une pointe douloureuse se fiche dans ma poitrine à l'idée de renoncer à ce qui me donne du courage. À ces relations qui prouvent que j'existe. À ces souvenirs qui guident mes pas et mes pensées. À ce qui a fait de moi Kiyoheiki D'Esh Elvohk.

Mais il le faut.

Des bribes de mon passé jouent dans mon crâne, distincts ou flous, joyeux ou pas. Des choses dont je veux me rappeler et d'autres pas, amenant une petite boule au creux de ma gorge. J'y porte lentement les mains, chérissant ces souvenirs qui me représentent et me construisent. Qui j'ai été. Qui je suis. Qui je pourrais être. Ma magie de lumière enveloppe puissamment mes doigts, alors que je cherche à placer ce trésor à l'abri de toute source de danger. Un écrin d'or, d'une beauté certaine, mais scellant tristement ce qui doit devenir superflu. Yeux clos, je me détache de ce qui fait mon identité, créant une perle dorée croissant à mesure que mes souvenirs y trouvent refuge.

Alors que de moins en moins d'attaches demeurent, une sérénité et une clairvoyance nouvelles s'offrent à moi. Plus de peur, plus d'angoisse, plus de pensées égoïstes. Seules ma puissance magique et ma volonté inébranlable s'ancrent, comme une autre identité. Défini par mon but, par mes moyens, par cette force destinée à sauver le peuple ynorien.

Ce corps chétif m'a bien servi, mais à présent, il s'avère trop limité, trop fragile, trop... Humanoïde. Une image, un symbole d'une grande clarté m'apparait. La pensée se fait évidente, comme si je l'avais toujours su. Comme si j'avais toujours effleuré cette essence d'existence, sans pouvoir l'atteindre. Mon esprit et ma magie s'accordent, vibrent au diapason l'un de l'autre. Je sais ce que je dois faire. Où diriger cette force. Comment la faire pleinement mienne.

Je rouvre lentement les yeux, apercevant non pas les zébrures dorées sur mes mains, mais un tout autre motif. Je laisse la lumière m'envelopper, chasser ce coloris sombre et familier, comme pour purifier mon enveloppe. La luminosité m'étreint sans agressivité, destinée à me changer, à me donner ce dont j'ai besoin pour accomplir ce pourquoi j'existe. Mes pensées la guident dans cette voie. Je ne la redoute pas. Je ne la crains pas. Je ne me précipite pas non plus, impassible, comme doté d'une noblesse naturelle.

Mon corps commence à se modifier, gagnant progressivement en taille. Sans douleur ni inconfort, sans me faire ressentir quoi que ce soit de gênant ou de perturbant. Sans pouvoir le définir, je suis parfaitement conscient de ce qui m'arrive, ainsi que d'une évidence. Je ne pourrai plus rester en selle bien longtemps. Avec dignité, je me redresse sur ma monture, avisant l'immense entité se dressant face à moi. Sérénité, me sentant comme entier, et dénué de ce qui pourrait obscurcir mon jugement. Aucun sentiment négatif. Aucun a priori. Aucune colère en moi alors que je contemple l'incarnation de la potentielle destruction de tout un monde.

À l'image des autres créatures qui s'en approchent, je sais pouvoir l'atteindre, et par mes propres moyens. Je ferai ce qui doit être fait.

Mû par cette image mentale de plus en plus claire s'unissant à mes fluides lumineux, ma silhouette en pleine métamorphose enveloppée dans son halo doré, je m'élance dans le vide. Mes mains de plus en plus allongées se posant avec tendresse autour de ma perle d'or rivée à mon cou.

(Il est temps.)

L'air glisse sur moi alors que je relâche mon étreinte, mais je ne le perçois déjà plus. Empli d'un calme et d'une certitude apaisants, tout mon corps scintille alors que je me replie sur moi-même. L'heure est venue. Sans restrictions ni rien pour m'entraver, je m'unis avec ma magie dorée, rendue plus puissante encore sur Aliaénon. Elle donne corps à cette volonté protectrice, prête à disparaitre tant que son but est atteint. L'oiseau sortant de l’œuf. Le nouvel être se dégageant de son cocon. Une sensation indescriptible, comme un renouveau tant attendu. Une entité de lumière, émergeant dans la réalité, et reprenant un aspect tangible pour y œuvrer.

Une première bouffée d'air au son sourd et caverneux. L'étendue de mains longues. Un mouvement assuré qui stabilise la silhouette entre deux courants aériens. Ma chute s'arrête finalement, et mes yeux violets, reptiliens, se dirigent vers le cheval ailé, resté plus haut. Lentement, mon corps devenu longiligne, écailleux, et d'une blancheur dorée sur sa douzaine de mètres remonte dans les airs, serpentant en prenant appui sur les vagues d'air frais. Les longues moustaches flottent au gré d'un rythme doux et égal, à la mesure des mouvements du reste du corps. La créature ailée ne bouge pas tandis que ma forme décrit un lent cercle horizontal autour d'elle. Serpentin, je vole en ondulant, sans violence, sans m'épuiser. Point de griffes sur mes mains encore vaguement humaines, point de crocs acérés comme me représentent les statues de ce peuple sur lequel mon devoir est de veiller. Mon long museau, faisant à présent la taille de la tête du cheval ailé, se rive à la joue de ce dernier.

D'une digne voix sage et gutturale, et dans un ynorien traditionnel, je lui adresse quelques mots.

"Ici s'achève ton devoir, Cheval ailé. Va."

Glissant dans les airs, mon corps de reptile volant luit, reflétant la lumière ambiante. Au gré de mes mouvements flotte ma crinière dorée, présente entre mon crâne à droites cornes semblables à des bois, et l'extrémité de ma queue. Ondulant, vrillant sur moi-même, je vole dans la direction des autres dragons, la perle dorée pendue à mon cou.

Mon but : aller à la rencontre du Dragon Mauve, frère d'écailles aux intentions nébuleuses. Les connaître. S'il est un danger pour le peuple que je protège, me présenter comme le plus gênant de ses obstacles. Mais dans le cas contraire, comme son plus fidèle soutien face à la menace.

Mes quatre pattes serrées contre mon corps, je pousse ma forme à filer dans les airs, gagnant en vitesse à mesure que je ressens les particularités de cet autre aspect. Point d'ailes pour m'y aider tandis que je me déplace à la rencontre de ces confrères reptiliens, car nul ynorien ne le représenterait ainsi.

Le Dragon-Serpent d'Ynorie.


~Suite~


(3 029 mots)

_________________


Haut
 

 Sujet du message: Re: Fan-Ming - Le Dernier Espoir
MessagePosté: Lun 26 Sep 2016 16:48 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Ven 10 Aoû 2012 23:33
Messages: 1233
Localisation: Quête 35
Mon attaque est un succès, le tourbillon s'abat brutalement sur le visage du dragon. Combiné aux attaques simultanées des autres, c'est plus que suffisant pour le mettre à terre. Fier, soulagé, je me redresse, observant les autres murailles et constatant que nous tenons bon. Nous tenons bon malgré le nombre. Nous pouvons tenir. J'ai espoir.

Je m'apprête à aller porter mon aide à la porte quand une voix m'écrase le cœur et l'espoir qu'il contenait, le réduisant à néant.

Mes oreilles bourdonnent, le temps semble se dérouler au ralenti. Je me tourne vers la cour où les golems lèvent leurs bras puissants. Je m'entends crier, hurler même, de ne pas faire ça. Je me sens hors de mon corps, comme si j'y assistais simplement en tant que spectateur.

Je tends la main vers les immenses statues animées. Impuissant, je ne peux qu'assister aux portes qui explosent et aux maigres fortifications de bois qui s'effondrent. Celle que je m'étais acharné à défendre avec d'autres et avec elles les chances de protéger Fan-Ming.

Cette vérité douloureuse et inacceptable me tire de cet état de transe. Je reprends mes esprits, le temps reprend son cours et le bruit de la bataille me revient aux oreilles.

Rapidement, je retrouve tous mes moyens et m'approche des créneaux pour observer l'amas d'orcs qui se regroupent dans les failles béantes de nos murs. Pourtant ils ne s'y précipitent pas, tenu à distance par les piquiers Ouessiens qui font de même avec les troupes de Fan-Ming.

Je ne comprenais pas ce qui se passait. Ils permettaient aux Gazrok d'entrer mais empêchaient tout combat.

Je scrute autour de moi pour brièvement voir ce qu'il reste des hommes. Heureusement aucun n'a chuté avec la barricade mais si nous restons ici nous allons finir coincer par la marée noire qui s'écoule dans la cité.

"Fin' ! Vite ! Il faut..."

Mais je m'interromps, sentant la magie autour de nous s'atténuer pour finalement disparaître. Le bouclier est activé est avec lui la possibilité de s'échapper grâce aux portails du mage Esserothéen.

Plus fort, je m'adresse alors à qui peut m'entendre sur la muraille.

"Repliez-vous tous ! Sauvez tous ceux qui peuvent l'être. Votre but maintenant et de mettre les civils en sécurité au palais ! Faites vite avant d'être coincé !"


Soudain, je remarque un grondement auquel je n'avais pas fait attention auparavant. Je le perçois quand il cesse l'ombre d'un instant. Au moment où toute la plaine est plongée dans un inquiétant silence.

Je retiens mon souffle tandis que le silence laisse place à un vacarme assourdissant. Projetant des gerbes de roches dans tous les sens. La terre venait d'exploser pour laisser sortir une créature titanesque. Une créature sans visage pourvu de bras se terminant par des griffes immenses. Un corps de roche porté par une multitude de tentacules qui s'agitaient dans tous les sens. Ecrasant tous ceux qui se trouvaient au mauvais endroit.

J'ai un mouvement de recul devant l'immensité de ce monstre. Mon espoir se voile, mon courage et ma détermination vont se cacher là où ils le peuvent. J'écarquille les yeux, certains de n'avoir plus aucune chance de m’en sortir vivant.

A nouveau mes oreilles et ma vue me font défaut, bourdonnant et se troublant, préférant sans doute me faire vivre des souvenirs plus heureux. J'aperçois le sourire de celle qui m'a élevée, j'entends les jurons des commerçants furieux tandis que nos rires de joies explosent dans la rue, me voyant courir avec mes autres amis orphelins les bras débordants de pains encore chauds.

Mais ce n'est que de courte durée car la voix du dragon me ramène à la raison. Quand il fait référence à Vallel je dirige mon regard vers l'attroupement d'horreur noire pour constater qu'elles se sont retournées contre leur maitre rajoutant un degré d'incompréhension dans mon crâne déjà à bout de nerfs, à plus forte raison encore quand il annonce qu'il va nous aider à nous en sortir.

Derrière moi, un grondement venant d'au-dessus du palais captive mon attention et je me retourne pour voir une nuée de dragons se dessiner dans le ciel. Certains descendent vers la cité. L'un d'eux fonce vers moi à une vitesse fulgurante. Je me prépare à le repousser d'un sort mais je me souviens trop tard que le bouclier est actif et que ma magie est inutilisable.

Les griffes se resserrent sur moi et je sens mon corps être emporté à toute vitesse vers les cieux avant d'être relâché. J'essaie de me rattraper à une griffe mais je n'y parviens pas. Je tombe. En chute libre, les yeux suivant le dragon qui m'a tué.
Mon cœur se ralentit, probablement conscient que c'est bientôt la fin. Un sentiment de plénitude m'envahit comme si on venait juste de me droguer. Je souris, résigné, ne me venant à l'esprit que les bons souvenirs.

Mon dos atteint le sol. Déjà ? Le choc est dur mais il est bien moins violent que ce que j'attendais. Pourquoi je continue de foncer à pleine vitesse ?

Je me retourne pour enfin comprendre que je ne suis pas encore mort. Paniqué je m'accroche à ce que je peux pour ne pas tomber encore.

Mon cœur se remet à battre à pleine vitesse. J'attrape à deux mains une sorte de corne qui dépasse entre deux écailles dorées. Je mets peu de temps à me rendre compte où le dragon m'a déposé.

Tirant sur mes bras, je parviens à me mettre assis sur le dos d'un majestueux dragon à la couleur or, déployant ses longues ailes pour foncer en compagnie de ses semblables vers le titan dressé au centre de la plaine. Au-dessus, en dessous, de chaque côté, le ciel est rempli de ces créatures volantes guidée par le dragon mauve. Mais pourquoi ?

Je m'accroche plus fort après une légère turbulence et me penche en avant dans l'idée de parler à ma monture. Si le dragon mauve parle il n'est pas idiot de penser que celui-ci aussi. Je crie vers sa tête pour couvrir le bruit du vent qui siffle dans mes oreilles.

"Le dragon mauve n'a pas cessé de nous circonvenir pour atteindre son but et réveiller cette créature ! Pourquoi le suivre et pourquoi avec nous ?"

En effet, en observant les autres dragons je remarque qu'ils ont aussi des passagers que je reconnais.

Je tourne la tête vers la cité, m'apercevant que les Orcs se battent pour y entrer, pour fuir, pour survivre. Ils vont massacrer tout le monde.

Ma poitrine se fendille tandis que j'entends le souvenir du gros Bob qui me dit que le pire à la guerre c'est de se rendre compte qu'on ne peut pas sauver tout le monde.
Ce moment vient de m'arriver alors que je vole vers un ennemi qu'il faut absolument vaincre pour préserver ce monde mais que pour ça je dois abandonner la cité que je devais protéger. Ceux que je voulais protéger.

Pourtant je n'ai pas le choix. C'est à s'arracher les cheveux. Mes muscles se crispent de frustration et les larmes roulent sur mes joues tandis que je saisis la pierre dans mon sac pour la porter à proximité de mes lèvres.

"Tsukiki. Sauve le plus de monde possible et condamne le portail. Les orcs ne doivent pas atteindre Oranan. Adieu trouduc’ … »
terminais-je en souriant.

Je range la pierre, en larmes, songeant à ceux qui n'atteindront pas le portail, à ceux qui ont donné leur vie et ceux qui la donne encore pour permettre au maximum de monde de s'enfuir et enfin je pense à ceux que je ne reverrais jamais.

"Adieu Méli." Soufflais-je comme si le vent pouvait porter mon message jusqu'à Kendra-Kar.

Nous nous rapprochons et il faut maintenant se concentrer sur la survie de ce monde. A nouveau je crie à l'attention du dragon:

"Je comprends que tu veuille protéger ton monde. Je t'aiderais comme j'ai aidé les humains de cette planète mais une fois le titan défait il va falloir me convaincre de ne pas botter le cul du dragon mauve devant nous, parce qu'il le mérite. On pourrait circonvenir des règles de notre alliance du coup, disons que je te file un coup de main et en échange tu ne me mange pas et tu ne me fais pas tomber. Ça te va comme ça ? Super ! Alors accroches toi, on fonce !"

J'ignore comment les dragons vont attaquer, si ils vont se servir de leurs griffes ou d'un souffle mais je sais qu'ils auront la vitesse suffisante pour éviter les nombreuses tentacules et les bras énormes de ce qui nous fait face.

D’un revers de manche, j’essuie mes larmes, laissant mon bonnet s’envoler, libérant mes cheveux sales et emmêlés qui viennent fouetter mes épaules.

Concentré, je sens à nouveau ma magie qui parcourt mon corps et s’étendre à travers la nuée de dragons, la laissant virevolter sur chacun d'eux. D’un mouvement de bras, je déclenche un coup de vent qui nous pousse vers le titan, augmentant la vitesse de notre armée draconienne. Nous envoyant tous vers la lutte finale. Pour Aliaénon. Pour Yuimen.


((1592 mots. Envoie d'un message à Tsukiki. Lancement du sort Poussée d'air : Le vent propulse une cible dans ses attaques, augmentant la puissance de celles-ci. for+2/lvl pour les attaques SA et AA durant [lvl/4] tours, arrondis à l'inférieur, maximum 5. Tentative d'apprentissage et de lancement du sort Furie Zéphyrienne : Vous commencez, pour [lvl/2] tours du combat, arrondis à l'inférieur, en premier, vos mouvements étant accélérés par la magie d'air qui virevolte en vous. Esquives et maîtrises+0,5/lvl.))

_________________


Haut
 

 Sujet du message: Re: Fan-Ming - Le Dernier Espoir
MessagePosté: Lun 26 Sep 2016 21:49 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Sam 9 Mai 2015 13:21
Messages: 358
Belliand, juste avant que je ne quitte leur pan de muraille, murmure, hébété que les siens ont un autre plan et que ce dragon en est la clé. J’ignore tout de ce que cela peut bien vouloir dire, mais je n’ai pas le temps de m’attarder dessus. Peut-être est-ce simplement le fruit de la peur. Ou quelque chose d’autre.

Je murmure ma destination à l’oreille de mon cheval et au bout de quelques instants à peine, il s’élance. En quelques battements de cil, j’arrive à destination et embrasse la scène du regard. Le dragon, majestueux, gigantesque, semble un instant confus et je me demande si Thea’Tol est parvenu à faire ce que je lui avais demandé. Je l’espère et j’en ai tout l’impression. Peu après, une vision des plus étranges s’impose à moi, celle d’une échelle filant droit vers le dos de la créature, ornée d’une personne et d’orques, occasionnant un rugissement rageur de la bête. Un nouveau sort semble s’abattre sur lui avec de petits éclairs. L’ensemble de ces éléments forcent le dragon à se poser au sol. J’aperçois vaguement un autre aventurier que je reconnais comme étant Alistair s’attaquer à lui. Par tous les Dieux ! Est-il fou ? Est-il réellement en train de l’attaquer seul ? Il parvient, contre toute attente, à s’agripper à ses écailles tandis qu’une autre forme s’écrase sur la créature. Cette dernière s’agite alors, furieuse. Comble de tout, je l’entends alors s’époumoner. Maintenant, Ouessiens, dit-elle. Le dragon est en mesure de parler, mais que sait-il faire de plus, et que signifient ces mots ? Soudain, j’y vois comme un écho de ce que m’a dit Belliand… Mais que voulait-il dire ?! Qu’est-ce que cela signifie ?

Soudain, les golems aux portes s’animent, comme en réponse aux propos du dragon. Ces créatures de roc se déplacent vers les portes et, au lieu de les ouvrir, elles les brisent brutalement, d’un simple coup de poing et les envoient sur les garzoks. J’écarquille les yeux, n’y comprenant plus rien. Le dragon n’est-il pas aux ordres de Vallel ? Pourtant son action vient de saborder une partie de ses propres troupes tout en détruisant nos protections… Y aurait-il un troisième acteur venant d’entrer en jeu ? Je le crains.

Les créatures se placent étrangement, comme si elles souhaitaient faire cesser ce combat. Je ne puis leur en vouloir, combien de fois depuis qu’il a débuté ai-je souhaité le voir s’achever ? Mais de cette manière… J’ai besoin d’en savoir plus, j’ai besoin de comprendre et de voir, aussi mes yeux embrassent-ils les évènements qui se déroulent devant moi sans que je puisse y prendre part. Je cherche à comprendre, je veux comprendre et agir au mieux.

Mes yeux se tournent vers les rangs ennemis que je peux à présent voir bien mieux que sur le pan de muraille que j’occupai jusque-là. Je vois des créatures noires ignobles encercler un homme armuré. Je ne peux pas voir son expression, mais je la soupçonne jubilante. Il doit se délecter de ce spectacle. A moins que… A moins qu’il ne soit aussi le dindon d’une farce bien cruelle qui a coûté tant de morts. Mais est-ce seulement si simple ? Je l’ignore. Soudain, j’écarquille les yeux alors que les créatures se tournent vers notre ennemi, à présent commun, pour détruire son enveloppe charnelle tel un enfançon jouant avec les ailes d’une sauterelle. Le troisième joueur, en la personne du dragon, me semble confirmé. Mais pourquoi ne se dévoiler que maintenant ? Dans quel but ?

Soudain, un grondement retentit. Si fort, si puissant que mes mains se portent à mes oreilles pour tenter de le faire cesser, mais elles parviennent à peine à l’atténuer. Je manque de peu, de très peu de me laisser choir à genoux. Pourtant, je ne veux ni ne peux me le permettre. Tout n’est pas fini, les règles du jeu ont changé et je veux en faire partie. Je veux comprendre ce qu’il se passe. Je ne me laisserai plus porter par les volontés des autres. Mon regard se tourne vers le centre de la plaine d’où émerge une grande forme, telle une colline se hissant vers les cieux. Cependant, cette colline est pourvue de tentacules qui s’élèvent de la terre et s’accrochent à elle, tuant sans discernement les créatures ennemies. L’entité, le titan sort de terre comme si celle-ci suintait de lui, comme si elle l’exsudait de ses entrailles. La chose s’élève, s’élève et s’élève encore, à tel point que mes yeux n’en peuvent plus, je n’arrive pas à imaginer une créature si grande, si puissante alors qu’il s’en trouve une sous mes yeux. Grands Dieux… Mais qu’est-ce que c’est ?! Je peine à croire ou même à espérer qu’elle soit ici pour nous aider. Non, une entité aussi puissante ne peut être que l’artisan de sa propre volonté et nous ne sommes probablement que des fourmis sous ses pieds ou de simples grains de sable au gré de l’Harmattan.

Elle achève de se hisser vers les cieux. Elle a la forme d’une statue sans en être une, une créature humanoïde n’ayant rien d’humain, pas même une tête ou des yeux. Ou seulement des jambes. A la place, elle arbore de longs tentacules menaçants.

Je vois d’un œil distrait les chevaliers à ses pieds se mettre à fuir, à galoper pour sauver leur vie car ils n’ont rien d’autre à faire. Car comment venir à bout d’une telle créature ? Cela ne se peut. J’ignore même ce que cela peut bien être. Un Dieu ? Peut-être. Sans doute.

Je vois, comme je sens, le bouclier anti-magie se reformer au-dessus de nos têtes, mais j’ai un reniflement de dédain. Qu’est-ce que ce bouclier face à tant de puissance ? Je vois soudain les créatures ennemies aussi apeurées que nous qui se ruent sur la cité dans l’espoir de survivre à l’ire de ce que la terre a accouché. Mais est-ce seulement de l’ire que cette entité ressent ? Ressent-elle quelque chose ?

J’assiste, impuissante, à tout ceci, à cette marée d’ennemis qui massacrent sans discernement ce qui se trouve sur leur chemin. Mon premier réflexe, aussi futile qu’idiot, est de dresser un nouveau mur de feu. Mais je ne le peux pas, je ne le peux plus. A cause de ce bouclier, à cause de cette entité. Tout semble vain à présent. Je secoue la tête, incapable de quitter ce spectacle des yeux.

Je vois le dragon s’ébrouer avant de pousser sur ses membres puissants et de s’élever dans les airs de quelques battements d’aile. Qui est-il ? Est-il celui qui a invoqué cette entité des entrailles de la terre ? Qu’est-il pour avoir un tel pouvoir ? Il pousse un rugissement puissant, triomphant. Il nous dit que la magie a éveillé les titans et que nous l’avons déchaînée aujourd’hui pour éveiller leur maître. Il nous a manipulé pour que nous en venions à cela, sans qu’aucun de nous ne se doute de quoi que ce soit, pas même l’un des Treize d’Oaxaca. Pas même Vallel.

Il tend son long cou et sa tête gigantesque un instant vers les cieux avant de poursuivre. L’avènement des titans, rétablissant l’ordre sur ce monde pour destituer le traître qui pensait les dominer. Mais de quoi parle-t-il enfin ?! Je n’y comprends plus rien. Enfin, j’ai saisi que l’entité était le maître des titans, quoi qu’ils soient, mais quel est ce traître ? Aliaénon doit redevenir ce qu’elle fut, mais que fut-elle ? Encore une incertitude. Il nous dit alors que puisque nous l’avons aidé, il fera en sorte que nous survivions à ce qui arrive. Avec notre aide.

J’entends alors de nouveaux rugissements et je ferme un instant les yeux. Quoi encore ? Qu’est-ce qui pouvait encore arriver de pire ? Je lève alors les yeux au ciel pour aviser de nouvelles créatures qui noircissent le ciel. Des dragons. D’autres dragons. Par dizaines, ils déferlent sur la plaine, majestueux, puissants, battant les cieux comme s’ils les possédaient. Ce qui semble être le cas. Ils s’élancent vers le Maître des Titans qui s’ébroue comme on se réveillerait d’un long sommeil. Soudain, je pousse un cri, un cri puissant, plus puissant que je n’aurais cru mes poumons capables d’émettre. Une ombre fond sur moi. Je n’ai pas besoin de regarder pour voir de quoi il s’agit. Un dragon. Ma fin est ainsi signée, je mourrai sous les griffes acérées d’une créature plus puissante que moi, plus implacable que je ne le serai jamais.

Pourtant, me voilà enserrée presque délicatement dans des serres aussi grandes que moi et soulevée dans les airs. Je m’élève, m’élève et m’élève encore sans oser y croire. Je suis en vie, et mon destin n’est pas encore achevé. Ces créatures aussi majestueuses qu’effrayantes semblent avoir un quelconque dessein à mon encontre. Je vois les armées défiler sous mes yeux, je vois tout ceci et bien plus encore. Je vois également toutes les actions que j’ai menées sur ce monde défiler sous mes yeux, je vois le sourire de Zaria, la douceur ancestrale du sorcier Al’Sabbar, la vaillance de Belliand, homme que je connaissais pourtant bien peu. Je pense encore aux derniers mots qu’il a prononcé alors que je vois le dos d’un autre dragon s’approcher de moi tandis que cette serre qui doucement m’enserre se relâche, me laissant glisser sur le dos de cette nouvelle créature majestueuse.

Je glisse lentement le long de son dos et prend place à califourchon entre ses écailles, me faisant une place. Je pourrais très bien me laisser tomber sur le côté pour que tout finisse. Peut-être aurai-je même le temps de siffler dans mon sifflet pour appeler à moi l’un de ces chevaux volants avant que je ne m’écrase lamentablement sur le sol. Pourtant, je ne le fais pas. Non, je n’ai pas encore le fin mot de cette histoire et toute action serait prématurée. Peut-être suis-je en train de me couper toute porte de sortie. Tant pis, j’ai fait la paix avec la mort à l’instant même où j’ai posé le pied sur les murailles de Fan-Ming. Non. J’ai fait la paix avec la mort à l’instant même où j’ai posé les yeux sur le cadavre encore chaud de mon fiancé que je voyais pour la première fois.

Je resterai sur le dos de cette créature. Je verrai, j’aviserai. Et j’agirai.

Mais avant, car je n’ai pas oublié que je ne suis pas seule dans cette entreprise, j’envoie un message à Zaria.

« Mettez-vous à l’abri, quitte à traverser le fluide. J’ignore ce qu’il adviendra de ces créatures et où ils nous emmènent, mais mettez-vous à l’abri. Les plans ont changé, je ne peux en tracer l’épure, il y a un troisième joueur. Survivez, je vous en prie. »

Je sais qu’elle comprendra que je ne m’adresse pas qu’à elle, mais également à Al’Sabbar, et peut-être même à Belliand, même s’il est derrière tout ça et qu’il a pris part à ses évènements. J’ignore seulement de quelle façon.

Je me penche légèrement en avant, consciente pourtant de la futilité de ce geste, pour hurler dans le vent, en espérant que le dragon m’entende.

- Êtes-vous également de ces créatures pensantes ? Que se passe-t-il, qui êtes-vous et que voulez-vous de nous ?

Peut-être est-il pensant comme celui de la plaine et acceptera-t-il de me répondre. J’ai fait le choix délibéré de les suivre et de les accompagner où qu’ils nous mènent, mais tout ne se fera pas selon leurs règles. Du moins pas si je peux agir à mon tour. J'ignore tout de cette entité et de ses actions, de ses volontés. Je ne l'attaquerai pas tant que je n'en aurais pas un meilleur aperçu.

Attendant de voir si le dragon va me répondre, je me recule sur mon assise et laisse le vent balayer mon visage. Ce vent si puissant, si agréable, battu qu’il est par les ailes du dragon. Je m’y sens étonnamment bien et je sens le feu encore lové autour de mon cœur y répondre, chanter au même rythme que le battement et que les bourrasques qui s’agitent dans ma chevelure libérée de sa capuche. Je me laisse aller un instant. Si je dois mourir bientôt, autant le faire sans regrets. Et de regrets, je n’en ai aucun.


[2005 mots
Envoi d'un message à Zaria et Al'Sabbar.
Décision de rester à dos de dragon pour comprendre leurs intentions.
Questions posées au dragon.]

_________________


Haut
 

 Sujet du message: Re: Fan-Ming - Le Dernier Espoir
MessagePosté: Mar 27 Sep 2016 13:15 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mar 23 Fév 2010 16:11
Messages: 6816
Localisation: Quête 30 - Aliaénon
Etait-ce Zewen, les Dieux de cette contrée lointaine ou la simple confirmation du célèbre dicton assurant que la fortune souriait aux audacieux ? Alistair n'en avait aucune idée, mais toujours est-il que la chance fut une nouvelle fois de son côté. Car à peine avait-il chevauché sa monture ailée, mettant finalement en place son bien maigre plan, que Naral Shaam fut attaqué de par en par. D'abord, aussi incroyable que cela paraissait aux yeux de l'assassin, une énorme échelle, à laquelle quelques garzoks étaient encore accrochés, tomba sur son dos, en provenance direct du ciel. Un grondement de rage plus tard, le dragon sembla perdre ses esprits, ne sachant plus où donner de la tête alors même que rien ne venait plus en travers de sa route. C'est à ce moment là qu'une bourrasque de vent l'obligea à se poser, visiblement hébété. Et c'est à ce moment là que les illusions de l'assassin, ainsi que lui-même, sur son cheval ailé, vinrent voler vers le reptile mauve qui ne savait plus qui ou quoi attaquer. Une seconde plus tard, Alistair tombait sur son dos, les dagues sorties de leur fourreau. Il atterrit en plongeant les lames en avant, comptant s'en servir comme prises dans la chair du dragon pour garder son équilibre, et si elles ne vinrent finalement que se loger entre des écailles, le but fut cependant atteint. Derrière lui, Sinaëthin vint vite le rejoindre, chutant sur le dos de Naral sans que l'assassin ne comprenne réellement d'où elle arrivait.

La chance du voleur s'arrêta cependant là. Et la chance de tous ceux présents sur cette plaine avec elle. Car, loin d'être vaincu, le Dragon Mauve, dans un ultime coup de théâtre, abaissa ses cartes, retournant la situation à son avantage. D'un grondement, il donna un ordre aux Ouessiens. Alistair comprit aussitôt. Ces traîtres n'avaient jamais été leurs alliés. « Ces fils de pute d'enculés de traîtres, » pour reprendre le fond de sa pensée tel quel. Et, effectivement, une seconde plus tard, les portes de la cité explosèrent en confettis sous les énormes coup de poing des golems qui étaient censés les protéger.

« Ces fils de pute d'enculés de traître, » jura Alistair, acide.

Alors même qu'il s'était mis en tête de donner une correction au dernier enfoiré en date à l'avoir humilié, celui-ci dévoilait son coup d'avance, réitérant l'agaçante performance même pas deux minutes plus tard.

« Tu l'emporteras pas en Enfer, lézard de merde ! » hurla-t-il pour se faire entendre de sa monture de fortune.

Il sortit les dagues qui étaient plantées entre deux écailles du reptile et tenta tant bien que mal d'escalader l'encolure de la bestiole pour atteindre ses organes les plus exposés : les yeux. Mais le défilé n'était pas terminé, car ce n'était pas la dernière démonstration de force du Dragon. Evidemment, si les Ouessiens étaient des traîtres, la suite était logique : les golems affiliés à la défense de la brèche brisèrent leur engagement une seconde plus tard, brisant la consolidation de fortune et laissant un espace béant aux garzoks pour pénétrer la cité. Pour autant, et pour une raison qu'Alistair ne parvenait à comprendre, les armures animées, au lieu d'aider à l'invasion, tempérèrent l'entrée dans la cité des troupes oaxiennes, sans pour autant les arrêter. Un spectacle troublant, qui ne semblait posséder aucune raison logique. Et que la suite n'aiderait pas à comprendre – ou en tout cas pas le voleur, qui manquait cruellement d'informations pour démêler le mystère. Car, quelques secondes plus tard, l'origine des zébrures dans la terre s'expliqua enfin. Un grondement terrifiant, sourd et si puissant, emplit la plaine, stoppant pendant quelques secondes la bataille pourtant inéluctable et inarrêtable qui y prenait part. Toutes les personnes m présentes, y compris Alistair, qui mit en pause son m ascension du Dragon pour l'occasion, étaient tournés vers le centre de la plaine. Et soudain, sortant des profondeurs même de la terre, une gigantesque forme fit son apparition, grandissant plus encore chaque seconde qui passait, jusqu'à dominer l'entièreté de la région. Un colosse aux immenses griffes, monté sur des tentacules gargantuesques. Tous les superlatifs de la langue commune ne suffisaient pas à exprimer la taille de la créature qui venaient de mettre fin à la bataille.

Car la bataille avait bel et bien pris fin : l'instant après son arrivée, toutes les troupes de Vallel prirent leurs jambes à leur cou, s'amassant à une vitesse prodigieuse vers l'enceinte de Fan-Ming, qui, malgré tous les efforts des Ouessiens, s'ils tentaient toujours de temporiser les Oaxiens, finiraient par ne laisser qu'un tas de cadavre derrière eux en tentant de prendre la fuite. Oranan n'avait certainement pas grand chose à craindre d'un déferlement si désorganisé de garzoks effrayés en ses murs, mais Fan-Ming, elle, ne se relèverait jamais d'un tel chaos. Et si Loona avait suivi ses directives, et était partie se réfugier à l'état major ? Nul doute qu'elle finirait en bouillie, comme tous les humains encore présents dans l'enceinte de la cité. Alistair, la bouche entrouverte en une expression à mi-chemin entre l'abattement et l'incrédulité, avait complètement arrêté l'ascension du lézard de malheur. Pourquoi faire ? Cette créature était elle seulement arrêtable ? Craignait-elle seulement les coups ? Si sa peau était ne serait-ce que proportionnellement aussi épaisse que celle d'un humain, alors même une épée longue ne pourrait faire que caresser sa chair. Mais, à voir la proximité entre sa carcasse et la roche, le voleur ne doutait pas un seul instant que son épiderme serait simplement imperméable à tout assaut. Comment une telle créature avait-elle pu se cacher sous leurs pieds tout ce temps ? Qu'était-elle ? L'assassin était simplement sur le point d'abandonner. De prendre son sifflet, de tenter de récupérer Loona avec lui et de quitter ce monde qui n'avait jamais eu le moindre espoir d'être sauvé. Il reviendrait chez lui aussi anonyme qu'il était parti, car bientôt il ne resterait plus rien ni personne pour ne serait ce que témoigner de sa présence ici. Mais il n'y avait rien d'autre à faire. C'était du moins son état d'esprit avant que Naral Shaam ne reprenne ses esprits. Ses paroles allaient-elles précipiter sa propre fin, ou bien celle de l'assassin, seul l'avenir le dirait. Mais elles précipiteraient très certainement la fin de l'un d'eux. Car, goguenard, arrogant, le Dragon ne fit pas montre de la moindre peur face à la créature. Il ne montra pas le moindre signe de surprise ou de déconfiture. Non, il s'en vanta. S'élevant dans le ciel, il hurla à travers la plaine, pour que tous entendent son exploit : il avait tout prévu. Il était celui qui avait décidé de précipiter le retour de ce colosse qu'il nommait titan, et de tous les autres, car ses paroles laissaient entendre que d'autres suivraient. Il avait berné alliés comme ennemis pour arriver à ses fins et laisser ces monstres « rétablir l'ordre ». D'autres notions étaient présentées à l'assemblée, comme la destitution d'un traître et l'agonie de Vallel, mais Alistair les chassa vite de son esprit. Il n'avait pas les cartes en main pour décrypter l'énigme du reptile, et la survie ou non du lieutenant d'Oaxaca lui importait peu. Non, ce qui l'importait à lui, c'était le monstre sur lequel il se trouvait. La colère emporta de nouveau l'assassin, qui trouvait une nouvelle fois en la personne de Naral la source de son humiliation et de ses défaites. Il venait de plonger ce monde dans le chaos pour des valeurs stupides et incompréhensibles aux yeux du voleur, et l'avait ainsi privé de tout ce qu'il était venu chercher sur Aliaénon. Pire encore, alors que d'autres dragons, venus de nulle part, venaient attraper d'autres Yuiméniens dans leur gueule, il vantait sa magnanimité, sa clémence, et dirigeait tout le monde en direction de celui qu'il appelait Titan. Dans un ultime affront, il envoya l'assassin basculer en arrière d'un mouvement du cou, le faisant glisser sur Sinaëthin, toujours derrière lui, mais prenant soin à ne pas le faire basculer. Mais que voulait-il à la fin ? Il avait réveillé une créature aux abords invincibles pour enjoindre tout le monde à la vaincre ? Il avait demandé aux Ouessiens d'empêcher les garzoks d'envahir la cité avant de créer un chaos qui les obligerait tous à provoquer un carnage sur leur chemin ? Il avait aidé à l'invasion de tout un monde pour le terminer par une guerre unilatérale que tous en dehors des titans perdraient ? Rien, absolument rien, aux yeux d'Alistair n'avait le moindre sens. Pas même le moindre début d'explication ne pointait le bout de son nez. Tout ce qu'il voyait, c'était la mégalomanie d'une créature de malheur, qu'il avait plus envie de voir mourir dans d'atroces souffrances à chaque nouvelles secondes. Le discours de ce traître de Naral avait certainement précipité la fin de l'un d'eux, oui, car Alistair ne supportait plus la présence de ce satané lézard. Il ne supportait plus son existence, et il comptait bien y mettre un terme définitif, ou mourir en essayant.

Et puis, il l'avait son coup d'éclat. N'était-il pas venu se faire un nom ? Un sourire carnassier parcourut ses lèvres. Un sourire motivé tant par la haine que par la jubilation. Ce putain de lézard allait bientôt manger le sol, après quoi il fourrerait ses dagues dans sa matière grise en passant par les yeux. Ou était-ce une mort trop douce ? Peu importait, en fait, tant qu'il mourait, tant qu'il crevait, tant qu'il dégoulinait de son liquide vitale jusqu'à ce que mort s'ensuive. Alistair jeta un coup d'oeil à la dague dans sa main droite. Il haïssait le reptile, oui, ça ne faisait aucun doute, mais il reconnaissait tout de même l'influence néfaste de l'artefact sur son esprit. Pour autant, il ne combattit pas ce soudain excès de colère et de haine. Il s'en nourrit. Il s'en nourrit délibérément, laissant l'arme contrôler cette émotion instable, et qui semblait pourtant lui donner tant de forces.

( Un peu de patience, mon amie, tu l'auras ton sang. Le sang froid d'un Dragon. Je me demande s'il sera mauve, ou aussi rouge que tous les autres mortels qui avant lui se sont cru invulnérables. )

L'assassin jubilait d'avance. Il allait se le faire, son Dragon. Et pas n'importe lequel, non : celui qui s'était moqué d'eux, de Vallel et même d'Oaxaca. Le Dragon qui s'était vanté de s'être joué d'eux. Et, incapable du moindre discernement, si certain de sa victoire, ce Dragon l'avait laissé là, sur son dos, croyant que le voleur le suivrait bien gentiment en prévision de la bataille à venir. Mais à quoi bon combattre cette créature gigantesque, contre laquelle une armée entière fuyait ? Et puis après tout, elle n'avait encore rien fait pour lui nuire, elle. Contrairement à Naral. Non, il avait sa cible juste sous ses jambes, il n'en démordrait pas. Après tout, il m avait lui-même clamé les avoir tous manipulé : qu'est-ce qui leur disait qu'il n'était pas encore en train de le faire ?Le sourire toujours aux lèvres, Alistair se tourna vers Sinaëthin, derrière lui.

« Tu devrais appeler un cheval ailé, » lui conseilla-t-il. « A moins que tu veuilles prendre part au rituel hiératique qui s'annonce. »

Il sortit son propre sifflet, qu'il porta à ses lèvres, sans pour autant souffler dedans. Il ne s'en servirait que le moment venu, s'il se sentait chuter. Et le moment venu approchait certainement à grands pas, car, après tout, ils se dirigeaient tout droit sur le Titan. Et, si ce n'était pas encore le moment d'appeler le canasson, car il voulait être bien sûr de faire définitivement chuter Naral Shaam pour cela, ce serait bientôt le moment d'entamer les hostilités. Il n'en était plus à un plan suicidaire près après tout. Alors quand le Dragon s'approcherait du Titan, il enfoncerait ses dagues profondément dans les membranes de l'aile droite du reptile, de manière à empêcher la fine peau d'opposer la moindre résistance à l'air. Il lacérerait le plus de surface possible pour la rendre définitivement hors d'usage et précipiter la chute du Mauve. Si, et seulement si, celui-ci entamait une chute incontrôlée, si possible droit sur le Titan, alors Alistair utiliserait son sifflet. Mais juste avant cela, d'un murmure que lui seul pouvait entendre, il termina sa phrase.

« Ca consiste à envoyer un Dragon dans la gueule d'une déité. »


(((2 056 mots)))
Résumé des actions : DEMONTE UN CONNARD DE DRAGON MAUVE

_________________
Image


Haut
 

 Sujet du message: Re: Fan-Ming - Le Dernier Espoir
MessagePosté: Jeu 29 Sep 2016 00:18 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 1 Aoû 2010 13:48
Messages: 5211
Localisation: Fan-Ming
Je me concentrai de toutes mes forces pour sentir à nouveau les plumes piquer ma peau et s’étirer en de majestueuses ailes mais la fatigue avait commencé à m’engourdir. Je frissonnai de terreur, le cœur manquant de se rompre dans cet accès de terreur, en chute libre au-dessus de l’immense créature. Je priai tous les dieux, tentant en vain jusqu’au dernier instant de me retransformer. Des images défilèrent devant mes yeux, de manière désagréablement familière. Les portes de Kendra-Kâr, Azazeryn mon premier amour, l’Auberge de la Tortue Guerrière, comme un deuxième chezmoi, la milice, Salmon mon bien aimé qui m’avait abandonnée, les labyrinthes de glace de Nosvéris, la première vision de Yuia, Henehar en cendres par ma faute, l’échec de notre lutte à Pohélis, mon exil, les cachots de la cité blanche, accusée à tort, l’errance sur l’île des Treize, luttant contre le contrôle les colliers de domination, Cromax qui m’avait fait m’ouvrir pour mieux m’ignorer face à Oaxaca, Oaxaca qui m’avait fait une grâce, et Yuia qui m’avait appelée à elle à nouveau, mon premier envol, et tous les suivants… Une envie de hurler et de vomir me prit. Un battement de cil, et je m’écrasai.

Ses écailles rugueuses m’écorchèrent en partie le visage et le choc me fit quelque bleus mais je me cramponnai à sa crête et évitai au moins de tomber. Le souffle court, je me redressai tant bien que mal pour me stabiliser sur le reptile géant. A peine m’étais-je rétablie qu’il se mit à s’agiter frénétiquement. Il balança soudain sa lourde tête en tous sens, s’ébrouant maladroitement tout en perdant de l’altitude de manière inquiétante. Sans que je comprenne ce qui se passait, je me retrouvai dans un nuage de ténèbres, toujours fermement accrochée à ma monture improvisée, elle se débattant contre une menace invisible. Je sentis bientôt le choc de l’atterrissage qui se répercuta dans tous ses muscles.

- Maintenant, Ouessiens ! gronda-t-il tout en continuant de s’agiter.

Au même instant, un grand fracas raisonna, qui m’évoquait avec effroi les portes de Fan-Ming en train d’être fracassées. Mais ailleurs un grondement si puissant montait de la plaine que la clameur des guerroiements devant Fan-Ming perdurent soudain toute leur vigueur. Un silence glaçant prit place, rompu par de nouveaux gémissements de la plaine que j’imaginai s’ouvrir en deux comme une chair que l’on brise. Des cris montèrent et un mouvement de panique ébranla toute l’armée autour de nous. Après quelques instants de pur chaos, le dragon s’élança d’une grande poussée dans le sol et reprit son envol, frémissant de toutes ses écailles. Je le pensai fou de rage. Mais c’était l’excitation qui le gagnait ! Il se gargarisa d’avoir manipulé ses ennemis, dont Vallel, et de la magie qui avait éveillé les titans. Et pourtant, lui qui se déclarait pour la domination des titans, qui devaient rétablir l’équilibre du monde, voilà qu’il se présentait comme doué de bonté et de la noble intention de nous aider à survivre. Les yeux ronds, à mesure que nous prenions de l’altitude et nous dégagions des ténèbres, je laissai mon regard remonter le mouvement de paniquer de la foule pour venir se poser, non, tenter de comprendre ce qui se dressait devant nous.

Là, plus immense que l’esprit ne pouvait le concevoir, comme si les Monts Eternels avaient pris vie, une être démesuré, un colosse de pierre qui faisait jaillir la plaine autour de lui et s’élançait vers les cieux comme s’il allait les atteindre – et j’eusse été tentée de penser qu’il y parviendrait. Des tentacules jaillir également du sol à sa base, tant et si bien que lorsque qu’il arrêta de pousser à en crever le ciel il s’immobilisa, celles-ci commencèrent à s’agiter violement, balayant ce qui l’entourait, comme si les racines du monde se débarrassaient des insectes qui avaient osé le piétiner. Le titant était aussi impressionnant qu’il était terrifiant et familier. Ce n’était pas une créature monstrueuse inventée par Vallel ou Créan mais un être plus ancien que nous tous réuni et qui avait sa place en ce monde, bien davantage que nous n’avions la nôtre. Une sorte de respect était né dans mes entrailles, tandis que je paniquais toutefois à l’idée qu’un tel être puisse parcourir et ravager le monde. Nous étions si peu de chose face aux titans, et face aux dieux que nous ne pouvions pas même embrasser dans leur existence de chair tant elle nous serait probablement insurmontable à encaisser. Je me rappelai que nous étions bien peu de chose et une déférence nouvelle me fit courber la tête et souffler des prières à Yuia, ma déesse qui avait baissé son regard sur moi et y avait vu une âme digne d’être sa messagère sur les terres Yuimeniennes, et toutes les autres.

Un nouvel ébrouement du saurien fit soudain choir quelqu’un sur moi, m’assommant à moitié. Le temps de reprendre mes esprits je découvris avec stupéfaction Alistair, tout autant retourné que moi. Nous échangeâmes un regard et comme en réponse à nos interrogations et à l’annonce du dragon, des rugissements éclatèrent par-delà les montagnes loin derrière Fan-Ming. Je me tournai vers elles et découvris avec stupeur des dizaines et des dizaines de dragons répondant à l’appel du dragon mauve et filant droit vers nous. Figée par la surprise et le simple fait que je ne pouvais pas faire grand-chose de là où j’étais, je vis certains dragons piquer vers les murailles et un à un se saisir des aventuriers restant, avant de les installer sur les dos de d’autres de leurs semblables, et de tous se diriger vers le titan, dans le même mouvement que suivait notre propre monture.

Autour de nous les dragons se regroupent et les autres aventuriers arrivent à portée de voix. Des bribes de questions, des cris, des menaces et des murmures mielleux habitent mes compatriotes. Ils sont tous inquiets de la situation, surpris par ce revirement de situation, assoiffés de vengeance et prêts à en découdre. Je rirai intérieurement, comme un rire d’enfant face à une évidence. Allions-nous véritablement affronter ce titan ? L’être semblait hors de toute commune mesure, quelle magie assez puissante pouvions-nous employer pour le mettre à bas ? A moins que les dragons ne soient plus puissants encore que ce que j’avais jusqu’ici envisagé…

Alistair, qui s’était entre temps installé plus confortablement devant moi, se retourna alors, un sourire carnassier déformant son visage. Je le reconnaissais à peine. La soif de sang le dévorait de l’intérieur et la haine brûlait si fort en lui que je sentais presque se chaleur émaner de lui et brûler ma peau.

- Tu devrais appeler un cheval ailé, me conseilla-t-il.

A ces mots, il dégaina deux dagues et les planta dans l’aile droite du dragon, lacérant sa peau dans l’objectif clair de l’abattre.

- TU ES FOU ? lui criai-je. NOUS AVONS BESOIN DE TOUT LE MONDE ! TU REGLERAS TES COMPTES PLUS TARD !

Je tentai de lui arracher les dagues des mains et sautai dans le vide, me retransformant aussitôt en harfang. Je ne voulais ni subir la folie de l’homme ni la fureur du dragon. Complètement perdue, je fuis à tire-d’aile, le cœur battant à tout rompre, évitant maladroitement les courants d’airs provoqués par le glissement des ailes des autres dragons alentours. Je me débattais dans les vents, tout en résistant à l’envie de fuir pour de bon là où mes ailes me porteraient. J’appelai en moi l’image de la déesse et soufflai, lentement, appelant en moi le vide, la sérénité et la justesse de Yuia. Mon cœur apaisé, et mon vol stabilisé en position stationnaire dans les vents de haute altitude, je portai un regard nouveau sur ce qui m’entourait.

Si l’apocalypse était une vision, elle aurait pu être celle-ci. Le ciel noir, la neige souillée, la boue et le sang, les orcs qui se piétinent pour se réfugier dans les murs de la cité, les fiers soldats qui se liquéfient d’horreur, la plaine en charpies et des tentacules de la tailles des tours de Kendra-Kâr qui s’ébattent autour d’un colosse de pierre et de puissance magique, aux bras puissants et griffus et à l’œil unique aussi insondable que la nuit des temps, et les dragons, fièrement montés par de bien piteux aventuriers en cet instant précis…

Comme un enfant qui s’éveille, le titan s’étirait, se tournait en diverses directions, encore penaud de sa récente sortie de la tombe palpitante de vie dans laquelle il avait longtemps sommeillé. Comme un mantra qui s’imposait à moi, une vision de Yuia éclaira mes doutes. Comment pourrions-nous le vaincre ? Comment le réussirions-nous et comment oserions-nous ? Décidée à porter la parole de la déesse et tenter une nouvelle fois d’épargner des vies, ici un monde, je repris mon vol dans le sillage des dragons et filai droit vers la tête du titan, appelant de tous mes vœux les dieux à rester avec moi et m’accompagner dans cette quête folle pour la survie d’Aliéanon. Evitant les dépressions, les éclats de pierre, de bois, de terre, les remous créés par les dragons, ignorant le froid mordant de la bise et le grondement tétanisant qui continuait de monter de l’immense créature, je m’approchai du titan d’aussi près que ses mouvements et le souhait de rester en vie me le permettaient.

- Titan ! appelai-je de tout mon cœur, priant pour qu’il y lise ma bienveillance et la vérité autant qu’il pouvant entendre et comprendre mes mots. Ô toi qui est les terres et le ciel et qui est aussi vénérable que le monde lui-même, nous avons fait tout notre possible pour t’épargner ce réveil douloureux. Les dieux sont témoins de notre volonté, nous souhaitions rendre à ce monde sa liberté, loin de la demi-déesse Oaxaca qui se prétend maîtresse de tous les mondes. Ne le détruit pas nous t’en prions, ta grandeur mérite d’être vénérée et ces peuples à jamais t’honorerons tel que tu l’as toujours mérité ! Dans ta grandeur nous t’en prions, ne ravage pas le monde qui est aujourd’hui le tien !


(((1668 mots. Tentative de désarmer Alistair pour qu'il arrête de saccager Naral. Retransformation aussitôt, que le désarmement soit réussi ou non. Tentative de convaincre le titan de ne pas ravager le monde - au moins d'établir un dialogue. En pensée forcément, en misant sur ses pouvoirs, puisqu'une chouette ça ne parle pas.)))

_________________
Sinaëthin Al'Enëthan, alias Silma, Héraut de Yuia, hiniön lvl 21


Haut
 

 Sujet du message: Re: Fan-Ming - Le Dernier Espoir
MessagePosté: Jeu 29 Sep 2016 03:19 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Jeu 18 Déc 2008 03:51
Messages: 3454
Localisation: Quête 34
On n’est mieux servi que par soi-même.
Je n’avais pas l’étoffe d’un soldat, je n’aimais pas être à la solde d’un supérieur qui décide à ma place. Mais je n’avais guère plus celle d’un chef de troupe, j’éprouvais de la difficulté à faire confiance aux autres, je ressentais toujours la crainte d’être trahi. Et je préférais faire mes propres actions plutôt que de dicter la marche à suivre. Donc, depuis le début de cette bataille j’avais fait mon possible sans y être vraiment à l’aise.

Ainsi, lorsque je me retrouvai seul vivant dans la tour de siège parmi ces cadavres noircis, puants et calcinés, et que je tournai la roue qui commandait la porte, je ne pouvais m’empêcher de douter de l’efficacité de l’archer. Allait-il suivre mes ordres aveuglément ou préférer ne pas enflammer la tour de siège puisque je m’y trouvais ? Je n’eus pas le temps d’y réfléchir longtemps, puisque que lorsque le complexe mécanisme d’engrenages s’actionna et que la porte se releva, je vis deux flèches enflammées s’infiltrer par l’ouverture. L’archer en bon soldat m’avait obéi. Je n’eus plus qu’à sauter sur la monture que je venais de convoquer et de quitter ce lieu avant d’y suffoquer.

Quelques fractions de seconde plus tard, je me retrouvai à proximité d’Arthès, et en profitai pour respirer l’air frais.

Jetant un regard sur l’ensemble de la muraille, je vis que les catapultes avaient réussi à détruire la porte supérieure de la passerelle. Archer, piquiers et Liber, se débrouillaient de leur côté assez bien afin de repousser les ennemis orques.

« Vous vous en êtes tous très bien tirés, mais il ne faut pas baisser les bras, la bataille n’est pas terminée ! »

Et puis mon attention se porta sur le dragon qui faisait entendre sa colère par un violent rugissement à en glacer le sang. Je ne pouvais distinguer nettement ce qui se passait, mais des chevaux volants virevoltaient autour du dragon qui semblait désorienté, étourdi. Puis l’immense dragon mauve s’écrasa au sol et je ne pus en voir davantage. Peu de temps après, par l’intérieur des portes, je vis des golems qui s’animaient. Mais la distance qui me séparait d’eux m’empêcha de voir de quoi il en retournait.

Et c’est à ce moment, que ce que Sirat redoutait tant arriva. Un grondement plus puissant se fit entendre sur tout Fan-Ming et sur toute la plaine. Tous les combattants avaient cessé pour le moment d’avancer et tournaient leur regard vers le centre de la plaine, l’origine du terrible vrombissement. Tous regardaient, la terre se soulever et une forme cylindrique s’élever, comme si un énorme tronc d’arbre se dressait. Ses racines sortaient de terre et se mouvaient tels des tentacules. Un vacarme terrible s’en suivit et le titan s’extirpa du sol comme un arbre qui croît à une vitesse exceptionnelle, déplaçant brusquement, terre, roches, et tout ce qui se trouvait à proximité. Il atteint une hauteur telle que tous purent voir cette gigantesque stature rocheuse dépourvue de tête et dont les bras dotés de griffes immenses ne cessaient de bouger dans tous les sens.

Et puis, seulement après la sortie du Titan, le bouclier magique se mit en place. Mais il était un peu tard. J’avais souhaité que le bouclier se forme afin que la magie cesse et que le titan demeure endormi et enfoui sous-terre. Mais une fois ce colosse sorti, cette magie nous aurait porté secours et nous ne l’avions plus.

Par contre, il y avait pire à gérer pour le moment. En effet, de la plaine telle un tsunami, nous arrivait une immense vague verte qui déferlait vers Fan-Ming. Composée d’orques effrayés qui couraient de tout côté afin de fuir le titan, cette marée s’avérait menaçante pour quiconque se retrouvait sur son chemin. Il n’y avait plus de temps à perdre. Il fallait prendre la fuite :

« Il n’est plus question de se battre, mais plutôt de fuir. Les orques vont nous piétiner si nous restons là. »

Mais il ne fallait pas faire comme eux et partir dans tous les sens.

« Archers, piquiers, Arbalètriers, Arthès, Liber et tous les autres. Dirigez-vous vers la tour la plus proche, et refermez la porte derrière vous. Restez cacher jusqu’à ce que les orques soient passés. Et surtout, emportez avec vous, vos confrères blessés. »

Joignant le geste à la parole, je passai ma tête sous l’épaule d’un piquier et entreprit de le porter jusqu’à un lieu sûr. Je ne venais de faire que quelques pas lorsqu’un nouveau rugissement se fit entendre. Il s’agissait du dragon mauve qui s’était élevé dans le ciel une fois de plus. Bavard et condescendant, d’une voix moqueuse, il nous hurla qu’il nous avait manipulés à notre insu, que nous étions que des esprits faibles. Prétentieux, il était fier d’affirmer que même Vallel n’y avait vu que du feu.

(C’était donc ça, il manigançait vraiment quelque chose!)

Mais ce quelque chose, je ne savais pas de quoi il s’agissait, je ne connaissais pas ses objectifs. Puis il débita des paroles qui me semblaient assez énigmatiques. Plus il s’expliquait et moins je comprenais. Et les orques poursuivaient leur fuite, je m’empressai donc de livrer mon blessé en sécurité dans la tour tout en écoutant la suite des divagations du dragon. Il affirma que la guerre n’était plus à l’ordre du jour, que nous étions à l’avènement des titans, que ce sont eux qui rétabliront l’ordre sur ce monde et qu’ils révoqueront le traître qui pensait les dominer. Puis il affirma se montrer clément, puisque nous l’avions aidé, il était prêt à faire en sorte que nous survivions.

(Qui est ce traître ? De quelle façon l’avons-nous aidé ? )

Une fois revenu à ma position initiale sur le chemin de garde, je tournai mon attention vers les grognements qui provenaient de la haute falaise. Je vis alors un nuage de dragons se diriger, par dizaines, vers les plaines.

(Mais pourquoi s’attaquer au titan, si ce sont eux qui doivent rétablir l’ordre.)

Certains dragons passèrent au-dessus de nous, mais je ne fis pas vraiment attention à eux, je me concentrais sur ceux qui s’étaient rués sur le titan, me demandant de quelles façons, ils allaient l’attaquer. Ce fut une erreur monumentale, puisque deux dragons plongèrent sur le chemin de garde. Le premier fonçait sur moi et sans que je n’aie le temps de rien faire ou dire, il me tenait entre ses serres et me soulevait. Effrayé, je tentai de me débattre sans succès. Je ne pouvais desserrer la prise. Du coin de l’œil, je vis qu’Eva se trouvait dans la même situation que moi. Cependant, malgré tout, je ne peinais point à respirer. Il aurait pu me serrer plus violemment et écraser mes os, mais il n’en fit rien. En fait, quelques secondes plus tard, il me déposa sur le dos d’un autre dragon.

Sitôt sur l’animal ailé, craignant de tomber de haut, je m’agrippai fortement au cou de celui-ci. Puis, il se passa plusieurs battements d’ailes pendant lesquels je reprenais confiance et que je réfléchissais à ma situation. Je ne pouvais être un prisonnier, auquel cas, je serais encore sous les griffes du dragon. Je devais plutôt être un allié et ce dragon mon coéquipier. Il n’y avait qu’un moyen de vérifier mon hypothèse et s’était de le demander à cette bête gigantesque sur laquelle j’étais monté.

(Il n’est pas impossible que ce dragon connaisse le langage des hommes, ce sont des êtres doués d’une grande intelligence, je dois donc tenter ma chance.)

« Je crois que vous connaissez plusieurs langues, dont la mienne, je me trompe ? »

J’attendis quelques secondes avant de poursuivre.

« Si je ne fais pas erreur, nous sommes des partenaires, nous formons une équipe, nous devons travailler de concert, et c’est un honneur que vous rendez en me portant sur votre dos, puisqu’il s’agit en fait de mon baptême de l’air »

Ces dernières paroles auraient pu passer pour de la basse flatterie, mais il n’en était rien. Jamais, je n’avais eu l’occasion de voler dans les airs, que ce soit à dos d’animal ou dans un anyore. Les voyages à dos du cheval ailé magique constituaient une catégorie à part puisque la vitesse du transport était si grande que nous ne pouvions vraiment profiter du voyage ou admirer le paysage.

Sur ma lancée, j’enchaînai :

« Je ne sais point quel est le plan projeté, mais je vais faire tout mon possible pour le mener à bien. Je pense qu’il serait opportun que je me familiarise d’abord avec vos manœuvres aériennes avant que nous arrivions à destination. Je souhaite être apte à rester sur votre dos lorsque nous affronterons le titan, le cas échéant.»

Désormais en position assise, m’agrippant solidement par ses écailles, je lui demandai :
« Tout d’abord, un virement serré à gauche, puis un à droite, suivi d’un piqué pour terminer par une vrille.. .Et s’il vous plaît, allez-y en douceur, tout en espaçant chacune de ces manœuvres. Je ne suis qu’un néophyte après tout. »
.
(((1503 mots)))
(((-Ordonnez à mes hommes de se mettre à l’abri, leur suggérant les tours.
-Tentative de discussion avec le dragon qui me fait office de monture
-Demande de pratique de manœuvres aériennes. )))

_________________
Image


Dernière édition par Mathis le Dim 2 Oct 2016 14:43, édité 1 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Fan-Ming - Le Dernier Espoir
MessagePosté: Ven 30 Sep 2016 04:11 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Ven 18 Sep 2009 18:11
Messages: 7532
Localisation: Quête 35
Il est des moments où tout se passe bien. Il est des moments où tout par en couille. Il est des moment ou l'on croit et d'autres où l'on refuse d'accepter l'évidence. Des moments ou l'on garde espoir et d'autres ou la plus terribles des terreurs nous accables avec son lot de désillusions instantanées. Ces moments, ces instants fugaces pour la plupart, je viens de tous les traverser. Les uns après les autres. Tous se mélangent maintenant me laissant dans l'incompréhension la plus totale. Rien ne se passe comme prévu, rien et la fin semble approcher à grand pas. Et cette fin, j'ai la désagréable impression de ne plus rien pouvoir faire pour la modifier, pour en faire ce que je veux. Je ne peux pas...Je ne peux plus écrire la fin heureuse si ardemment désirée. La plume m'échappe, les mots me manquent, mon imagination jusqu'alors relativement fertile pour trouver une solution, pour trouver LA solution qui nous aurait mener au dénouement parfait, s'étiole...comme ma motivation. Pourquoi ? Pourquoi ? POURQUOI BORDEL ? Je vais devenir dingue...Peut-être le suis-je déjà d'ailleurs. Ou alors ce n'est qu'un rêve, un putain de rêve complètement tordu qui n'a pas le moindre foutu sens. Je n'en sais rien. Je n'en sais foutrement plus rien. A quoi bon ? A quoi bon essayer ? A quoi bon s'acharner si tout semble écrit à l'avance ? Si nous ne sommes que les pantins, les jouets de quelques être éthérés, à la puissance telle que...Je ne sais pas, je ne sais plus...Bordel. Pourquoi ? Comment ? J'ai pourtant...J'ai essayé, j'ai vraiment essayé. J'ai tout donné, mis ma vie en jeu nous avons tous risquer nos vies et pourquoi ? Bordel, on a vraiment fait tout ça pour rien ? Pour quoi ? Pourquoi tout doit toujours se passer de la pire des manières ?

A genoux, j'apprends que mon corps partiellement froid et mécanique est capable de produire des larmes. Des larmes chaudes et salées qui s'écoulent lentement sur mes joues jusqu'à la commissure de mes lèvres. Des larmes que je ne peux retenir, les laissant aller à dessiner leurs traînées brillantes sur mon visage avant de tomber, lentement sur le solide sol d'or. Le temps est comme suspendu. Je ne sais plus où j'en suis, je ne sais plus ce que je dois faire. Moi...Moi qui me vantais avec tellement d'ardeur de protéger le peu d'espoir qui restait. Je suis là, genoux au sol, assis sur mes talons. Pitoyable. Je suis pitoyable. Impuissant. Inutile. J'ai échoué...encore. Ma vie n'est que succession d'échecs. Encore, toujours. Fan-Ming. Esseroth. Aliaenon dans son ensemble...mon village...Ma sœur. Rien, je ne peux rien sauver. Je ne sais qu'échouer dans tout ce que j'entreprends. Je suis là, genoux au sol, assis sur mes talons. Pourtant j'ai essayé, j'ai vraiment essayé. J'ai affronté Naral, j'ai retiré l'épée...Trop tard. Comme toujours. Un héros ? Ridicule. Je n'ai rien d'un héros. Je ne peux que regarder les gens mourir. Je ne peux les aider, les sauver. Je ne peux rien. Je suis faible. Pitoyablement faible. Et je suis là, genoux au sol, assis sur mes talons...Et la terre tremble.

La terre tremble. De plus en plus fort. La terre tremble. Chaque vibration me ramène à ma condition d'être inutile. Chaque vibration fait écho à mes échecs passé et présents. Chaque vibration nous rapproche de la fin. LA Fin. Il arrive. J'ai échoué. De plus en plus fort, la terre tremble. Et ce cri, ce cri qui retentit sonne à mes oreilles comme un sombre requiem. Terrifié. Oui je suis terrifié. Mais...Ne l'ai-je pas toujours été ? La peur a toujours fait parti de moi, toujours. Elle ne m'a jamais quitté, plus depuis ce jour. Elle ne m'a jamais quitté. La peur. C'est bien la seule chose que j'ai réussi à préserver. Que j'ai réussi à garder près de moi. Ma seule putain de GLORIEUSE réussite ! Oui Karz, espèce d'incapable, tu n'as réussi qu'une seule chose dans ta putain de vie. Rester un gamin trouillard et pleurnichard. Tes attentes, tes rêves...Rien. Tu n'a rien accompli. Alors regarde, regarde le résultat de ton incompétence. Assiste à la fin d'un monde !

Il arrive. La terre tremble...Et se déchire dans un vacarme presque assourdissant. Mais ce que j'entends, ce sont des cris, des plaintes, des pleurs. Oui, la terre pleure. Aliaenon pleure. Ses larmes se joignent aux miennes. Aux miennes et à celles de tous ceux qui doivent maintenant avoir compris. L'espoir vient de disparaître, de mourir. Il meurt et la terre accouche. La terre accouche de ce qui sera l'instrument de sa destruction. Le Titan. Le voilà finalement. Sans bouger, la vue brouillée par les larmes, je le regarde s'élever. Je le regarde. Je le regarde grandir et grandir encore jusqu'à défier les cieux eux-mêmes. Je le regarde nous dominer de toute son immensité, de toute sa terrible puissance destructrice. Je ne peux pas, ne veux pas détourner les yeux. Et même si cela m'était possible...Non. Impossible. Il n'est pas possible de voir autre chose que cette monstruosité. Cette engeance qui vient nous apporter la mort. Il est temps d'assumer mes échecs. Il est d'accepter mon destin. Je n'ai cessé de luter jusqu'à maintenant et au final, la mort a toujours fini par se présenter face à moi, à jouer avec moi. Toujours. Jamais elle ne m'a laissé en paix. La paix. Voilà tout ce que je désire. Je me suis battu pour. Toujours. La paix, pour moi, pour les peuples d'Aliaenon. Je n'ai eu de cesse de me battre. Toujours. Mais la mort, la mort a toujours été présente. Me suivant, inlassablement. Attendant patiemment le petit instant de faiblesse. Enfin là, elle met le paquet. Elle a gagné. C'est fini.

Autour de moi, j'entends vaguement les autres parler, je les vois à peine bouger. Le temps semble suspendre son court...Tiens, j'me demande ce que devient Arthes ? Je suis désolé. Pour lui, pour Glanaë et tous les autres. Simaya, Thensoor, Xël. J'ai échoué. Enfin, au moins je peux me rassurer en sachant que Vallel et ses armées vont aussi y passer. Ce monde n'appartiendra plus à personne et n'appartiendra jamais à qui que ce soit. Haha ! Maigre consolation. Haha ! Je suis ridicule. Pitoyable. Et là, tout de suite, il n'y a qu'une seule chose que j'ai envie de faire.

« AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA... ! »


Hurler.

« ...AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH...Haha...hahaha...hahahaha. »


Mon hurlement me libère de tellement de frustration qu'un rire nerveux vient se joindre à mes larmes. Je suis à bout. Je n'en peux plus. Je vais mourir, c'est un fait. Mais bordel, quitte à crever, autant y aller à fond. Autant persévérer dans le ridicule et l'inutile, dans le pitoyable et le risible.

Les larmes aux yeux, toujours. Un rictus ressemblant à un sourire me barrant le visage, je me relève. Les bras ballants j'avance lentement en traînant des pieds. Il a fier allure l'archer héroïque hein. Il a fier allure le protecteur des peuples opprimés par cette connasse d'Oaxaca. Il a fier allure le sauveteur d'Aliaenon. Bordel ! J'avance, encore..en direction du Titan. Cette putain de statue dont chaque griffe semble si grande qu'elle a l'air de pouvoir raser une cité comme elle se gratterait le cul. Chaque tentacule composant le bas de son corps semble si puissante qu'elle pourrait balayer un pays comme elle essuierait la poussière des meubles grotesque de la piaule ou elle aurait du rester. PUTAIN. Je m'en approche, lentement. L'épée de Lothi toujours en main, je m'avance. Quitte à crever, je compte faire les choses bien.

Tapant le bras de la lame contre mon épaule de métal, je hurle à l'encontre de la saloperie qui bouffe les nuages. Je ne sais pas si elle peut m'entendre et même si c'est le cas, je doute qu'elle ait quoi que ce soit à foutre de ce que je peux bien lui dire. Mais je ne suis plus là, je ne suis plus moi-même. Mon corps bouge presque de lui-même. J'assiste à ma mort un peu comme...Un peu comme un enfant voit ses parents en train de forniquer en espionnant par la fenêtre. Se demandant ce qu'ils peuvent bien faire à gigoter de manière aussi grotesque dans le plumard. Oui, je ne suis qu'un enfant au final.

« ALLEZ ! Ramène toi saloperie de Titan de merde ! Je suis là, je t'attends putain ! Ramène ton cul par ici ! Je suis prêt ! Je suis prêt ! Alors viens faire ton putain de boulot ! Viens faire ce pourquoi tu es venu ! ALLEZ ! Te fais pas prier ! Viens ! Et si c'est de la magie que tu veux, j'en ai à revendre, je te la sers sur un plateau si tu veux...Hahahaha ! ALLEZ RAMENE-TOI ! »

Et pour continuer dans l'inutilité, je déchaîne tout ce qui me reste de puissance. Tout ce qui me reste de magie pour lancer un ultime rayon de lumière. L'Eclat Final qui brillera sur ma vie et sur celle de ce monde.
Adieu Yuimen. Adieu Aliaenon.

Et...

Désolé.

[1506 mots]

_________________

Car celui qui aujourd'hui répand son sang avec le mien,sera mon frère. - William Shakespeare


Haut
 

 Sujet du message: Re: Fan-Ming - Le Dernier Espoir
MessagePosté: Ven 30 Sep 2016 14:16 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mer 27 Oct 2010 20:28
Messages: 6658
Localisation: :DDD
Les plans et machinations hasardeuses d'Heartless furent coupées courtes par les cris d'agonie qui s'élevaient du fin fond d'Aliaénon. Dans un nuage de poussière suffocante, le Titan réveillé jaillissait des tréfonds pour opprimer la surface de sa présence. En quelques instants, Aliaénon était synonyme de chaos. Vallel avait été tué par les soldats noirs dans ses rangs à la solde de Naral Shaam, dont le plan se déroulait à merveille, tandis que les orques paniqués dévalaient les rues de Fan-Ming à la recherche de quelque abris.
Une nuée de dragons striait les cieux, les bras et jambes du Dragon Mauve, mais contre toute attente, ceux-ci se laissèrent monter par les aventuriers, et un autre combat succéda à la bataille pour la libération de Fan-Ming, celle pour le salut de ce monde, dirigé par nul autre que Shaam lui-même, dont les voies obscures échappaient à tout mortel.

Mais Heartless n'était conscient de rien de tout cela. Au beau milieu de ce débâcle, il était sans cesse menacé par les fissures qui rompaient le sol et les immenses tentacules du géant de pierre qui provoquaient bourrasques et séismes à chacun de leurs mouvements. Tandis que tous ces alliés, ceux qui avaient tant crié qu'ils n'abandonnerait jamais la lutte, fuyaient dans toutes les directions en le laissant derrière eux, Heartless était aux premières loges pour assister à ce qui ressemblait à la fin d'un monde. Face à ce Titan, qui déchaînait puissance et terreur au delà de l'entendement humain, et au défilé macabre des soi-disant "héros" qui se ruaient vers ou loin de lui par ciel et par terre, le marin contemplait la vanité de toutes les actions qu'il avait entreprises jusque-là, mené par son orgueil et sa stupidité.

Peur et désespoir s'entortillaient en son être dans un tempo erratique, à leur centre un magma de colère qui semblait bouillir à chaque fois qu'il entrapercevait le visage faussement résolu d'un guerrier qui jetait sa propre logique aux braises pour aller s'offrir à la mort en versant ses larmes avant de verser son sang. Aux pieds du Destructeur, incapable de combattre la folie qui l'entourait, Heartless en arriva à la seule décision possible : la fuite.

Derrière les murs brisés de Fan-Ming se trouvait le portail vers son monde, il le savait. Et bien que prendre ses jambes à son cou dans une telle situation ne faisait qu'attiser le feu amer qui le déchirait de l'intérieur, il savait qu'il n'y avait pas d'autres solutions. Après tout, il était Heartless, capitaine uniquement de nom, l'homme qu'une l'ivresse puérile avait guidé de par le monde, de mer en mer, d'échec en échec. Malgré que ces rêves persistaient encore, il avait cessé de les confondre avec ce qui était du domaine du possible. Il n'avait tout simplement pas sa place ici, et y demeurer ne pourrait lui apporter que mort et ruine, nulle grandeur ou satisfaction, car tout ce qu'il avait accompli sur Aliaénon n'avait fait qu'empirer les choses. L'idiotie de cette guerre et la lâcheté des belligérants étaient ces seules certitudes.

Ainsi le pirate se rua-t-il vers la cité condamnée au milieu du champ de bataille, prêt à éviter, ou tuer, tout ce qui lui barrerait le chemin. Il allait fuir par le portail. Si derrière ce dernier il trouvait encore la guerre et le malheur, au moins ce serait le lot de Yuimen, et il savait qu'au-delà il y aurait l'océan, sa seule véritable demeure.



- tentative de courir vers Fan-Ming pour emprunter le portail
- activation de "souplesse reptilienne"

_________________
Image


Haut
 

 Sujet du message: Re: Fan-Ming - Le Dernier Espoir
MessagePosté: Sam 1 Oct 2016 00:53 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 23 Nov 2008 18:11
Messages: 2608
Localisation: Quête 30 : Fan-Ming
Peu avant de pénétrer le corps de Vallel pour aller lui présenter mes hommages, je sens un changement dans l'atmosphère. Comment pourrais-je décrire un sentiment, qui n'est qu'une vague impression ? Est-il déjà trop tard ? Je n'ai qu'une manière de le savoir, traverser ce casque gris brillant, rejoindre ce visage, seule chose que je perçois clairement dans cet univers de brouillard angoissant à la longue. C'est mon objectif, il me faut l'accomplir, pour donner un sens à ma temporaire non-existence. Négocier la paix, négocier notre survie, à eux les peaux vertes, et à eux autres humains et elfes entraînés dans une guerre qui n'est finalement de la volonté de quelques-uns. Sauver un maximum de vies devant le désastre qui va tous nous submerger, telle est ma mission. Je sers Yuimen, je sers la vie, tous mes actes devraient s'accomplir dans cet ultime finalité.

La dernière chose que j'emporte avec moi avant de plonger dans l'obscurité de l'âme de Vallel, c'est son sourire mauvais et ses yeux brillants. J'y décèle un éclat bizarre, une touche de crainte peut-être. Si c'est celle du titan qui s'éveille, j'espère pouvoir le sentir et en jouer. Confiante dans ce mince espoir, je m'infiltre dans l'esprit de l'armure.

Je suis plongée dans le noir, l'aveuglement n'est pas quelque chose qui m'oppresse, mais plutôt qui m'apaise. J'aurais des paupières, je les fermerais pour profiter du calme apparent, avant la tempête qui ne va pas tarder à me balayer, car je doute que Vallel me laisse dans cette situation. En effet, au bout d'un temps totalement indéfinissable, il s'adresse à moi, me nommant éveilleuse de Titans. Un nouveau titre à mon actif, le premier que je n'ai pas cherché, mais que j'ai involontairement déclenché.

Morte, oui, je le suis, mais pas pour faire choir son monde, juste son armée. Voler son corps ? Non, il ne m'intéresse pas, enfin si, je ne peux pas nier qu'un corps serait intéressant, forcément que ça m'intéresse... Mais ce n'est pas ce que je veux, pas là, pas maintenant. Maintenant je veux une paix, juste une trève, après on reprendra la lutte, après je reprendrais le combat. Puis qu'est-ce que j'y gagnerais à le vaincre ainsi ? Rien de plus qu'en le tuant, je le sais que trop bien, c'est pour ça que je me suis dressée contre Kouschuu !

"Par Yuimen, Vallel, serviteur d'Oaxaca; Je ne veux pas de ton corps, ni ton monde, ni ta ..."

Je n'ai pas le temps de m'expliquer, pas le temps de finir ma phrase que je sens une douleur terrible, m'arrachant quasiment mon âme, me déchirant comme deux mains gigantesques qui viendrait m'écarteler. Cette douleur est délirante, mon âme va se séparer, va se diviser... Astinor vient m'aider, me réconforter, nous ne sommes plus qu'un aujourd'hui, pour la première fois réellement. Nous souffrons de la même douleur, mais contrairement à ce que Naral nous avait infligé, je ne sens pas Astinor chercher à s'enfuir, nous sommes toutes les deux contre un très puissant. Nous pouvons vaincre, ou nous mourrons tous les deux !

Et soudain, la terreur change de camp. La peur de disparaître apparaît d'un seul coup chez Vallel, comme s'il se rendait compte qu'il pouvait mourir même ici, sur ses terres. Non, comme s'il se savait déjà vaincu.
Puis le noir se faire lumière, aveuglante, celle du soleil sur la neige. Le gris se fait doré, brun, bleu... Puis le blanc redevient noir, comme les monstres qui entourent Vallel de trop près désormais. Le noir des ténèbres qui enveloppe doucement celui qui cède à l'appel de Phaïtos. Rouge, tout devient rouge... L'armure argentée, incarnat; le cheval alezan, devenu carmin; la neige blanche, écarlate; les lames noires des gardes, garance...

Le ciel devient à son tour vermillon et je comprends que la situation a totalement changé. Nous allons être éjectés, tous les trois. Certes, il ne me cèdera pas cette victoire, car elle se soldera par une amère défaite à tous les deux. Ca devient lassant de sortir des corps finalement. Mais il nous faut réfléchir, et rapidement ! Première chose, savoir quelle est la nouvelle apparence de Vallel. Car il a beau être mort, rien ne dit qu'il va le rester et j'aimerais mieux savoir où il est !

Mais autour de nous c'est juste le chaos, et notre vitesse de déplacement n'améliore rien. Où est-il ce maudit lieutenant ? C'est un véritable bordel tout autour, déjà il y avait plein d'âmes, mais maintenant en plus, il y a plein de gens qui courent de partout ! Je me hâte de remonter hors de portée des corps des Garzoks de peur qu'un vienne me pénétrer et que je prenne involontairement la possession de son corps, tellement que mon âme le réclame. Impossible de le repérer, peut-être même est-il déjà parti, je suis sûre qu'il pourrait déjà être de retour au fluide vers Omyre sur ce temps minuscule, même si je doute que ça lui serve à quelque chose d'ailleurs.

Puis vint un grondement, terrible et oppressant. C'est assourdissant, et j'apprécie presque d'être morte que le bruit est nettement atténué. Puis le silence tombe sur la plaine, tout aussi angoissant que le vacarme qui le précédait. Même dans l'état où je suis, je ne peux pas le louper, grand et massif, dressé au ciel tel un arbre immense menaçant par sa seule ombre. J'aurais tendance à me recroqueviller, peur naturelle. Mais, j'aurais du mal, tout d'abord parce que je suis une âme et que se rouler, c'est assez ridicule à bien y songer... mais surtout qu'une furie de boule de poils -sans poils car sans corps, certes- vient de se ruer vers la cité, vers les Garzoks qui forcent le passage à travers la cité -par une porte qui s'avère être ouverte.

(Non, pas belle.)
(Hein ?)
(Non, y'a de mouches autour !)
(Tu parles de qui là ?)
(Non, armure pourrie...)

Parcourant l'armée à une vitesse extraordinaire, Astinor continue à me traîner d'une peau verte à l'autre, sans que je comprenne réellement. Elle cherche quelque chose manifestement.

(Tu cherches quoi ?)
(Non, pas d'arc...)
(Mais tu cherches quoi à la fin ?)
(Non, j'veux de vraies armes !)
(Tu vas me répondre ?)
(J'veux un corps. Non, ça c'est un mec !)

Hein ? C'est quoi cette idée à la con-là ? Elle continue à parcourir avec acharnement, scrutant autant que possible la foule, se dirigeant vers ceux à l'extérieur de la masse et non vers les portes.

(Un corps ? Mais...)
(C'est vivant. T'aurais pris des os, à moi d'choisir !)
(Mais... une peau verte ?)
(Ils prient Yuimen, tout comme toi...)
(Ca reste des sbires d'Oaxaca !)
(Ou des esclaves ?)
(Ils sont libres !)
(J'ai trouvé !)


La discussion est ainsi rompue brutalement par une Astinor totalement enthousiaste. Nous aurions un corps, je sentirais les muscles étranges de sa queue faire battre cet appendice pour le moins inhabituel. Elle me la montre, une femelle, la peau assez lisse, verte sans le moindre doute. Ses lèvres sont plus sombres, charnues et ses oreilles pointues. C'est la première fois que je fais réellement attention à un visage de Garzok, que je prends le temps de le détailler. Loin d'être aussi repoussante que je le pensais, elle a un coté charismatique, même en gris. Certes, elle ne pourrais pas passer pour une elfe, mais pour une croisée humaine, à la limite; enfin exception faite de ces deux petites canines proéminentes, qui lui donne un petit coté mutin, bien loin des grosses canines des mâle qui leur donne une tronche de phacochères.

(Alors, t'en penses quoi ?)

Ses équipements ont l'air correct, pour une Garzok. Je regrette d'avance mes affaires, me demandant vaguement si mon épée est toujours dans le sol. J'irais voir ça rapidement d'ailleurs. Son armure a l'air sympathique par contre, à voir ce qu'elle vaut réellement.

(On a fait pire. On verra si la peau fait le moine.)

Prenant le contrôle de notre déplacement, je me rue à travers le visage de la guerrière et, d'un hurlement mental, je lui ordonne de me laisser la place :

"Désolé, mais c'est Mon corps désormais. Sois heureuse, tu serviras Yuimen !"

Contrairement à mes précédentes rencontres, il n'y aucune place à de la résistance. Tel un Roi des Marais face à un lutinora, je ne lui laisse pas la moindre chance. Je la démolis, je la brise, je la broie, extrayant de son essence des restes de son histoire : une gradée, pas une haute gradée, mais le genre à avoir une troupe sous ses ordres quand même. Par contre, ce qui me choque immédiatement, c'est sa violence, sa haine. Elle a grandi ainsi, elle a été élevé dans la terreur et la loi du Talion, elle s'est élevé ainsi aussi. Elle a tué, de nombreuses fois, pour être ce qu'elle est devenue. Son dernier soupir est un nom, que je suppose être le sien : "Glasha Gro'Runak".

Puis le vide, le calme.

Il me faut quelques secondes pour que mon être pénètre entièrement ce nouveau corps, plus large, plus puissant, plus... gros et lourd aussi que mon ancien. Je regrette déjà mon corps d'elfe à vrai dire, mais bon, c'est un corps.

Mes sens reviennent, la vue et les couleurs -autre que ce rouge qui m'obnubile- en premier. Je lève mes nouvelles mains, vertes, comme je devais m'y attendre d'ailleurs. Je me demande la couleur de mes lèvres, même si je les soupçonne dans les mêmes teintes forestières. Ah, puis idem pour les cheveux d'ailleurs, ça me fait bizarre d'ailleurs de me retrouver avec autre chose que des lianes. Elles vont me manquer, elles d'ailleurs, moins mes branches.

Puis l'odeur, celle du sang, bien sûr. Celle de la neige changée en boue tout autour de moi et dans lesquels trempent mes solerets tout neufs. Qu'est-ce qu'elle a de grands pieds d'ailleurs, les miens étaient tous fins.
(c'est sûr que la finesse avec de telles paluches, ça va être dur !)
Puis il y a une odeur de bois qui brûlent et de viande cramée avec. Ca donne faim tout ça en fait, enfin jusqu'au moment où je vois les tours qui flambent. Il ne me faut qu'une poussière de secondes pour comprendre que le doux fumet... est celui de Garzoks mourants.

L'ouïe me revient aussi, ses oreilles ne sont pas si loin que ça des miennes. Et c'est la voix de ce maudit Naral Shaam que j'entends, je soupire. Il me lâchera jamais ce putain de dragon mauve ?
"qui rétabliront l’ordre sur ce monde et destitueront le traitre qui pensait les dominer. Aliaénon redeviendra ce qu’elle fut ! Maiiiis je suis magnanime : vous m’avez aidé, et à mon tour je vais faire en sorte que vous surviviez à ce qui arrive, avec votre aide. »

Hein ? Mais de quoi peut-il bien parler ? Qui va rétablir l'ordre ? Lui peut-être ? Pourquoi pas Kouschuu qui sert la main à Oaxaca tant qu'il y est. Et il va nous faire survivre ? J'imagine déjà mal sa gueule s'il voyait celle qui a tenté de le détruire est de retour bien vivante. Bon après, je voulais la paix pour s'occuper du titan, et, dans ce que j'en vois, les Garzoks ne veulent plus se battre, pour l'instant.

Il ne reste plus qu'à aller tuer le titan. Et Naral se trouve de quoi nous aider : des dragons, carrément ! Mais bordel, pourquoi on m'a pas dit qu'il y en avait ? Moi aussi je veux les chevaucher ! Je regarde avec les yeux qui brillent, me rappelant les bêtes à la fois belles, sages et terribles de Verloa. Par Yuimen qu'est-ce que j'aimerais voler sur leur dos pour aller me battre avec eux. Lelma nous en avait parlé à l'époque de sa terrible chevauchée, mais je n'ai jamais pu le faire moi-même.

(Hey, sont où ses nonorcs ?)
(Ah oui !!!)

Dressant mon arme, je me retourne vers le titan, lame en avant.

"Compagnie ! Avec moi ! Ne fuyez pas comme des lâches où je vous fouetterais au sang ! A l'attaque !!!"

Je rugis de toute ma nouvelle puissance de voix Garzok, mes phrases traduites par Anouar pour être comprise par ma troupe toute nouvellement acquise. Tant mieux s'ils me suivent, sinon pas grave. Je me rue, remontant à contre-courant la masse des peaux-vertes, appréciant le choix d'Astinor de prélever un corps dans l'extérieur de la masse. Courant de toute la puissance des lourdes jambes, je déplace ma nouvelle masse avec une grâce totalement inexistante, quelques pas difficiles, et en manquant de me vautrer la tronche sur un sekteg percé d'un carreau d'arbalète.

Désormais à portée de ce qui sert de pieds à ce monstre pour toucher le sol, je me lance dans ma première attaque. On va tenter mes nouvelles forces sur l'une des tentacules, pour faire basculer ce monstre et le rendre moins opérant. Bandant mes gros biceps verts, je concentre ma puissance, il me faut de la concentration, beaucoup de concentration. Finalement, j'abats mon arme, utilisant une attaque d'une puissance rare, apprise auprès d'un maître d'arme d'exception à Kendra Kâr, le premier ayant découvert Astinor. Il m'a drogué pour que je parvienne à entrer en contact avec elle, pour que j'apprenne à contrôler et canalyser sa puissance, enfermée dans l'épée sauvage des montagnes dehanaises. Aujourd'hui, c'est en l'honneur de notre fusion nouvellement renforcée par la terrible épreuve de la mort vécue sur ce monde que je relâche tout mon ki dans une technique hautement destructrice !


(((2501 mots
Capture du corps d'une Garzok : Celle-ci
Appel à son ancienne compagnie pour attaquer le titan
Tentative de coup colossal sur une tentacule : Coup colossal : Technique éprouvante maîtrisée par une élite de combattants. L'utilisateur décuple et rassemble toute son énergie dans une de ses armes AA, avant de l'abattre sur l'ennemi (Si une seconde arme est en main, ses bonus en force ne s'appliquent pas). Elle laisse peu de chances de survie aux plus démunis. (For+3/lvl, init-0,5/lvl arrondis à l'inférieur, minimum 1, pendant les [lvl/5] prochains tours, minimum 2) )))

_________________


Je suis aussi GM14, Hailindra, Gwylin, Naya et Syletha


Haut
 

 Sujet du message: Re: Fan-Ming - Le Dernier Espoir
MessagePosté: Sam 1 Oct 2016 17:02 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 26 Oct 2008 16:27
Messages: 39606
Plaines Ynoriennes (tout le monde)

    Derrière, loin derrière ce vol majestueux de créatures écailleuses légendaires, ma cité de Fan-Ming s’éloignait. Nul n’eut pu y voir désormais ce qui s’y passait, le rôle des gardes ouessiens, la charge furieuses des garzoks en soif de survie, la résistance farouche des dernières troupes ynoriennes, et de leurs alliés hétéroclites. Ni Mathis, ni Endar, ni Azra, ni même Charis ne put voir si ceux qu’ils avaient accompagnés et commandés obéissaient à leurs dernières recommandations. Tout se passait vers l’avant désormais, vers les plaines, vers ce titan démesurément immense qui trônait, dieu vivant, sur la terre. Terre qui tremblait sous les coups des blocs rocheux qui chutaient sur le sol, après en avoir été arraché lors de son éveil et de sa puissante et violente ascension vers les cieux aliaénoniens. Terre qui tremblait sous les coups de ses tentacules nombreuses qui s’écrasaient sur la plaine en arrachant mille vies à chaque fois, de ces orques qui tentaient de fuir, mais aussi de certains fuyards alliés qui trainaient un peu trop, des troupes elfes et hommes pâles. Des victimes. Encore des victimes. Combien y en aurait-il, au final ? Pourrait-on les compter, tant elles étaient déjà nombreuses ?

    Pendant l’envolée sauvage des sauriens ailés, les aventuriers eurent le temps, s’ils le souhaitaient, de communiquer avec leur monture improvisée et splendide. Tel Azra, dont le dragon aux écailles de bronze répondit d’un grognement sombre :

    « Il n’est plus le temps d’attendre : fondons sur lui pour lui montrer notre puissance. »

    Pas question, donc, de rester à distance, pour analyser d’éventuels points faibles sur ce colosse tentaculaire. La créature ailée monta cependant suffisamment dans les cieux pour s’approcher de cette masse oblongue qui lui formait comme une tête sans visage, un œil sans pupille.

    Si Endar tenta d’user de la magie de persuasion sur la mythique créature entre ses cuisses, il fut déçu de constater qu’au lieu de se soustraire docilement à ses chuchotements, elle lui répondit amèrement, consciente de ses intentions, d’une pensée partagée par télépathie. Une pensée froide.

    (L’elfe noir n’est qu’un pantin soumis à nos ailes, tout crédule qu’il soit de penser pouvoir les diriger.)

    Le dragon, pourtant, s’éleva bien dans les cieux, comme le demandait Endar, se mettant hors de portées des tentacules.

    La monture de Xël, qui s’était montré plus interrogatif que dresseur, lui répondit également par le biais de la télépathie. Une réponse sommaire, peu précise mais dont il devrait se contenter.

    (Le temps des réponses viendra, et le Mauve vous les donnera. Mais pour l’heure, il s’agit de montrer toute notre puissance au Titan. Lui montrer que nous ne sommes pas des insectes, nous, habitants d’Aliaénon, et lui faire prendre conscience de notre existence. C’est pour sauver les villes et les gens que le Mauve agit ainsi.)

    À peine croyable, en vérité, après tout ce qu’il avait déjà commis en ce monde. Le mage de vent n’obtint nulle réponse de Tsukiko. Mais animé de la poussée venteuse, son dragon s’anima d’une vitesse plus importante, prêt à en découdre avec cet adversaire monstrueux.

    Charis aussi eut droit à sa réponse télépathique, dénuée de sympathie, mais sans ressentiment négatif non plus.

    (Nous sommes les Dragons du Raa'Saaksha, Gardiens du bout du Monde. Nous sommes ici sous la demande du Mauve. Nous sommes ici pour vous aider à montrer au Titan notre force. Notre puissance. Et que s’éveille en lui la conscience de nos existences.)

    Mathis, de son côté, tentait de dresser le sien avec tact et finesse. Un échec cuisant, dont il dut se rendre à l’évidence : l’humain était soumis à la volonté du saurien, et non l’inverse.

    (Accroche-toi tant que tu peux, si tu crains de tomber. Car si tu lâches, personne ne te rattrapera.)

    Le ton était donné : il ne respecterait pas cette courte initiation à l’équilibre aérien que Mathis lui demandait. Il n’était pas là pour ça. Quant à savoir pour quelle raison exacte il se trouvait là, il ne le révéla pas.

    En tête de file, Naral volait toujours droit vers le Titan, montant dans les airs jusqu’à atteindre son substitut de tête. Lorsqu’Alistair plongea sur ses ailes, toutes lames dehors, ces dernières se plantèrent dans la membrane fine sans pour autant la déchirer. Un rugissement encoléré monta de la gorge du saurien d’améthyste, alors qu’il battait plus frénétiquement des ailes, forçant Alistair à se tenir à ses dagues pour ne pas les perdre dans la chair de la bête, et choir d’une telle hauteur. C’était sans compter l’intervention de l’elfe blanche, qui se jeta sur lui. La violence du choc projeta les deux êtres dans les airs. Si elle se changea sans peine en volatile blanc, ce fut différent pour l’assassin, qui avait au moins le mérite d’avoir récupéré ses armes avant de s’envoler à son tour, chutant à une vitesse vertigineuse vers le sol. Mais il n’eut guère le temps d’invoquer un cheval ailé : de puissantes serres l’enserrèrent. Celles de Naral Shaam, qui venait de se payer un piqué pour le rattraper. Loin d’être doux, comme l’avaient été ses pairs avec les autres aventuriers, il avait saisi l’humain sans délicatesse, perçant la chair de ses épaules de ses puissantes griffes pour le maintenir sous sa coupe.

    Sous lui, un dragon était descendu bien plus bas que les autres, au niveau de la plaine, et s’était emparé, comme précédemment les autres, d’un aventurier qui tentait de fuir. Heartless courut donc un instant dans les airs avant de se rendre compte de son envol subit, qui le mena, non sans esquives agiles de tentacules meurtriers, sur le dos d’un des autres dragons, voisin de celui que le cheval ailé de Sirat avait choisi pour son maître. L’humoran aussi ferait partie de cette charge épique à dos de ces sauriens légendaires. La monture qu’il avait choisie le laissa faire sans ciller, volant toujours vers le titan avec fougue.

    Lorsque Kiyoheïki se dressa sous sa forme draconide devant Naral Shaam, ce dernier ralentir la cadence et adressa la parole à cet inconnu… pas si méconnu. Un feu mutin brillant dans son regard d’or.

    « Je vois que la guerre, si pénible soit elle, a toujours une vertu grandissante. Bienvenue dans les cieux, dragon. Vole avec nous pour sauver les tiens en écartant ce Titan de Fan-Ming, tu auras les réponses que tu cherches ensuite. »

    Et sans attendre sa réponse, il se mit à hurler, d’un cri que tous purent entendre :

    « Maintenant ! Déchaînez votre puissance, faites-lui voir qui nous sommes ! »

    Et de sa gorge monta un flux violet qui vint s’abattre, souffle mortel, sur le titan alors qu’il le survolait. L’imitant, tous les dragons œuvrèrent de même, déchainant une tempête de flammes venues de leurs entrailles. Un véritable cataclysme s’abattit sur le Titan. Un ouragan d’énergie. Les dragons volaient autour de lui en l’assaillant de souffles plus mortels les uns que les autres. Dévastateurs et puissants. À échelle humaine, une cité entière n’aurait pas eu la moindre chance face à un tel déversement de puissance.

    À celui-ci se joignirent les puissances communes de Lothindil et Karz. Les garzoks que l’elfe grise sous sa nouvelle forme avait pensé emmener avec elle ne l’avaient pas suivie. Ils avaient fui vers Fan-Ming, tout comme le reste des armées vertes, et leurs supérieurs. Son attaque avait percuté l’un des nombreux tentacules de la créature immense, sans parvenir à la blesser, éraflant à peine la surface de sa peau, comme si elle n’était pas vraiment solide, comme si elle absorbait le choc, malgré le tranchant de l’arme. De derrière Karz, Simaya Sombreroc s’était approchée. Alors qu’il se concentrait, désespéré, pour lancer son attaque puissance, allant chercher les ressources au plus profond de lui-même, elle se plaqua contre lui, intimement, et il sentit sa puissance magique se décupler. Le rayon qui lui sortit du corps pour aller frapper le Titan était aussi lumineux que terrible, large. Il explosa au contact de l’être qui venait de sortir de terre avec une puissance incommensurable.

    [hj : je vous laisse décrire ici si vous participez vous aussi à ce déchainement de pouvoirs, à votre manière, ou non. Ça pourra avoir une implication dans la suite même si la suite de la mise à jour ne change pas pour autant.]



    ---------------------




    Puis, ce fut le temps des troubles. Un grondement plus puissant que tout provint de la créature immense au centre de la plaine, comme une plainte terrible qui montait de ses entrailles, de celles de la planète entière. Un bruit assourdissant qui fit vrombir les oreilles des aventuriers jusqu’à les étourdir. Un tourbillon de lumière sortit de la créature, tellement intense qu’il aveugla à terme tous les êtres présents. Et le bruit se changea en silence. La lumière en ombre, et toute réalité sembla disparaitre. Un temps passa, qu’ils ne purent estimer. Nul n’eut plus conscience de lui-même. Tous étaient comme en stase, vivants, mais à peine conscients d’eux-mêmes. Et aucunement de ce qui se passait autour d’eux.

    Jusqu’à ce que chacun s’éveilla, comme après un sommeil, sous une pluie de lumière, qui descendait des cieux dans les ténèbres telle une pluie d’étoiles qui tombait droit sur eux.

    Image


    Groggys, les muscles douloureux comme après une longue période d’inactivité et d’immobilisme, chacun retrouva ses repères, dans une salle qu’aucun ne connaissait, à laquelle les étoiles laissèrent la place. Aucun d’entre eux ne sentait la fatigue, ou même n’était blessé. En lieu et place de leurs équipements, ils portaient tous de larges et élégants habits écrus, confortables. Aucun n’était armé. Alors qu’ils se relevaient de sarcophages ouverts en marbre blanc, dont l’intérieur était duveteux et remplis de coussins de plumes, ils purent entendre une voix féminine :

    « Ça a fonctionné ! Ils s’éveillent ! »

    Les sarcophages étaient disposés en arc de cercle devant une estrade de pierre claire qui formait un autre arc de cercle. Au centre de la salle un orbe évanescent, opalin, stagnait à quelques centimètres du sol. Face aux aventuriers, proche de cet orbe mystérieux, un être se tenait. Un elfe, aux cheveux violets, et à la stature altière. Ceux qui le connaissaient sous cette forme n’auraient aucun mal à reconnaître Naral Shaam. Les autres pouvaient aisément le deviner. Sur l’estrade, en arrière-plan, une curieuse réunion de puissants d’Aliaénon était assemblée. Tous les regards étaient portés sur les aventuriers sortant de leurs somme.

    Il y avait là Honoka de Fan-Ming, celle qui avait parlé, vêtue d’une robe blanche, simple mais élégante et parée d’une étole grisée miroitant de diamants. Sa fidèle garde du corps n’était pas à ses côtés. À son côté, Simaya Sombreroc, dans sa robe sombre fendue et fort décolletée, à la cape ornée d’un col de fourrure. Sheeala d’Argentar, dans une robe bleu-nuit ornée d’un col de fourrure blanc, si pâle, mais bien envie. Faseilh, la Reine Blanche de la Tour de Glace, uniquement vêtue de cristaux glacés. Thensoor Val’Crooh, l’archisorcier de la Lande Noire, dans ses habits sombres. Ejude, Roi des elfes de la forêt de Jollarsyth. Ibn Al’Sabbar, maître des Cadi Yangin du Désert de Feu. Et, peut-être plus surprenant, TrimanOuessien de Nagorin. Huit hautes personnalités d’Aliaénon réunies là en un conseil surprenant.

    Naral Shaam, un sourire mystérieux sur le visage, s’avança d’un pas et commença à parler.

    « Vous vous éveillez enfin, héros d’Aliaénon, après près d’un an de sommeil. Et vous méritez quelques explications. »

    Il laissa la nouvelle tomber, tranchante comme un couperet, et poursuivit.

    « Suite à la charge des dragons sur le Titan des Plaines ynoriennes, ce dernier a libéré une telle effusion de magie à laquelle aucun de vous, depuis trop peu de temps sur ce monde, n’a pu résister. Une déferlante magique à laquelle vous n’auriez survécu si les dragons, vous reconnaissant par la valeur de votre âme, ne vous en avaient pas éloignés. Ce jour a marqué l’histoire d’Aliaénon comme celui d’une nouvelle ère : l’Âge des Titans. Vraies Divinités de ce monde, endormies depuis bien longtemps par un être retors que certains d’entre vous doivent connaître sous le nom du Sans-Visage, se sont éveillées grâce à la puissance magique concentrée sur les Plaines ynoriennes. Le Titan de magie, ce colosse que nous avons vu s’élever, a éveillé ses semblables après avoir pris la mesure de la légitimité de notre existence. De l’existence des habitants d’Aliaénon. Ensemble, depuis ce jour, ils ont refaçonné la planète pour pouvoir vivre en coexistence pacifique avec ces peuples. »

    Le silence tomba, mais Honoka reprit le flambeau.

    « De nombreux êtres sont morts, ce jour-là. Nombre de peaux-vertes ont péri dans la plaine, réduisant à néant l’invasion de Fan-Ming. Seuls ceux parvenus à pénétrer le bouclier magique de la cité ont survécu, maintenu à distance des défenseurs par les armures animées des ouessiens. Voyant leur perte, ils ont rendu les armes, et nous les avons laissés repartir. C’est aussi le jour qui a vu la création de ce conseil. Toutes les régions d’Aliaénon sont représentées ici, dans un conseil visant à la communauté et à la paix sur ce monde. Mais il a un autre but : protéger le fluide spatial menant à Yuimen, qui se trouve sous vos yeux. Il a été décrété que les Ynoriens ne pouvaient avoir la pleine possession de cet accès, et la magie des titans aidant, nous l’avons mené ici, dans cette tour nouvelle, pour le protéger. Zone neutre, accessible seulement à qui de droit, il ne sera plus en danger. »

    Et à son tour, Thensoor parla de sa sombre voix.

    « Nous n’avons pu retrouver la trace de l’âme de Vallel après la bataille, ni ne savons s’il s’est incarné dans un corps. Mais la Lande Noire est toujours contrôlée par la Reine Noire et son nouveau pantin sur place, dirigeant d’Elscar’Olth : Elurien d’Assamoth. »

    Et Naral de poursuivre :

    « Nulle trace non plus de ce Sans-visage, volatilisé depuis l’éveil de ceux qu’il a trahi. Il semble être retourné dans les ombres qui l’ont vu naître. Aussi, ma mission en ce monde se poursuit, tant qu’il vivra. Ennemi de ma déesse protectrice, je ne retrouverai Yuimen qu’après son trépas. »

    Honoka reprit à son tour :

    « Mais pour votre part, vous avez mené à bien votre mission, aventuriers. Oranan est sauve, et n’a pas cédé au siège qu’Oaxaca a fait peser sur elle pendant que vous vous battiez pour Fan-Ming. Votre intervention fut décisive, et il est venu l’heure pour vous de rejoindre votre monde, et d’y être remerciés. Mais avant, nous vous offrons une possibilité de répondre à vos questions, que nous devinons nombreuses. Lorsque votre soif de connaissances sera satisfaite, vous serez conviés à une petite fête en votre honneur, au pied de cette tour, où nombreux sont ceux qui vous attendent. Tous vos équipements s’y trouvent en bonne garde. Alors, il vous sera loisible de repartir. Ou de rester, si cela vous plait. Car Aliaénon vous est à jamais ouvertes, héros. Et portera pour l’éternité en son cœur votre souvenir. »

    Le silence tomba, et chacun se jaugea sans plus rien dire. Qui allait briser ce silence, cette paix finalement retrouvée ?



[Azra : 0,5 (introspection) + 0,5 (rêve d’enfant) + 0,5 (gardes du corps morts, han !) + 0,5 (recherche de point faible) + 1,5 (bonus longueur). Mot : 1 bon ! – cynégète.
Sirat : 0,5 (introspection) + 0,5 (chantre des visions) + 0,5 (à dada) + 0,5 (une dame blanche comme dessert) + 0,5 (bonus longueur). Mot : 1 bon ! – drupe.
Endar : 0,5 (introspection) + 0,5 (pragmatisme situationnel) + 0,5 (tentative de dompter un dragon : la voie magique) + 1 (bonus longueur). Mot : 1 non ! – épithalame.
Kiyo : 0,5 (introspection) + 0,5 (parano) + 1 (gongon protecteur) + 0,5 (rendez-vous avec Naral) + 3 (bonus longueur). Mot : 0. – fébricitant.
Xël : 0,5 (introspection) + 0,5 (Tsukiki’strike) + 0,5 (Autant en emporte le vent) + 1,5 (bonus longueur). Mot : 1 bon ! – nidoreux. (Apprentissage non validé).
Charis : 0,5 (introspection) + 0,5 (message à Zaria) + 0,5 (entretien avec un dragon) + 2 (bonus longueur). Mot : 1 bon ! – vélin.
Alistair : 0,5 (introspection) + 0,5 (Un menu Dragon Wings, s’il vous plait) + 2 (bonus longueur). Mot : 1 bon ! – effranger.
Siwih : 0,5 (introspection) + 0,5 (Il faut sauver le soldat Naral) + 0,5 (vol au-dessus d’un nid de dragons) + 0,5 (rencontre du troisième type) + 1,5 (bonu longueur). Mot : 0. – érubescence.
Mathis : 0,5 (introspection) + 0,5 (ranger ses jouets) + 0,5 (tentative de dompter un dragon : la voie diplomatique) +1,5 (bonus longueur). Mot : 0. – gouleyant.
Karz : 0,5 (introspection) + 0,5 (perdre les pédales) + 0,5 (FINAL FLASH !) + 1,5 (bonus longueur). Mot : 0. – difficultueux.
Hearthless : 0,5 (voler ou fuir, il faut choisir) + 0,5 (bonus longueur). Mot : 0. – ballotin.
Lothindil : 0,5 (introspection) + 0,5 (la main verte) + 0,5 (des ordres ? Désordre) + 0,5 (un coup dans l’os) + 2,5 (bonus longueur). Mot : 0. – taler.]

_________________
Image
Image
Image



Haut
 

 Sujet du message: Re: Fan-Ming - Le Dernier Espoir
MessagePosté: Sam 1 Oct 2016 17:47 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mer 23 Déc 2009 16:05
Messages: 3765
Localisation: quête 30
Tout était perdu et personne n'avait répondu à l'appel désespéré du barde. Il eut juste le temps de ranger rageusement son orbe dans son sac, avant de voir au loin un dragon mauve s'effondrer au sol, assailli de toute part par les héros de la porte. Les larmes lui piquaient les yeux furieusement et sa gorge se nouait de peur, serpent avait peur des dragons ! Ailleurs, quelques pars en direction la porte le fracas des sorts et des armes fit place à un grondement tonitruant suivi d'une explosion gargantuesque.

Le choc était sismique, annonçant l'émergence d'une chose terrible et titanesque. Ce dernier mot convenait parfaitement à l'entité qui s'extrayait à présent du sol, tel un gigantesque Kraken cyclopéen. Le barde n'avait jamais vu une horreur pareille : Un tourbillon de tentacules et de fluides magiques surmontés d'un corps grotesque orné d'une orbe en guise, du moins le supposait-il, d'œil. Dans le même temps, autour de lui, le chaos atteignait son paroxysme et des pans de murailles s'affaissèrent à l'est dans un craquement sinistre, surement le fruit des mouvements lents et ravageurs du Titan en éveil. Serpent écarquillait les yeux de terreur, impuissant devant autant de puissance. c'était cauchemardesque ! En face déferlait une nuée de Garzoks et de Sektegs complètement paniqués qui se ruaient dans les brèches comme une marée de fourmis carnivores rendu folles par la perte de leur reine.

Le Dragon Mauve qui avait réussit à se libérer rugissait d'une joie malsaine, annonçant qu'il avait gagné et qu'Aliaénon retrouverait bientôt ses maitres. Mais qui était cette créature à la fin !?

Puis vint l'horreur absolue: Une nuée de dragon perça le ciel en brassant l'air de leur puissantes ailes et de leurs rugissements tonitruant. Serpent écarquilla les yeux et ouvrit la bouche comme un merlot asphyxié, c'était le comble.

"Ha non ! Ha non, non, non ,non ! Là c'est trop ! Je m'arrache ! Vous pouvez vous grattez !" balança le barde à la cantonnade, avant de taper un sprint vers les escaliers du rempart. Il était bien décider à rentrer sur Yuimen sur ces deux jambes.
"Je rentre chez ma mère et je ne veux plus entendre par..."
Une ombre titanesque le survola et il sentit ses pieds décoller du sol sans un bruit.
"HIIIIIIIiiiiiiiiii" couina le ménestrel, avant de lever les yeux vers son ravisseur. Un Dragon vert aux yeux d'or dont les ailes membraneuses cachaient le soleil. Le barde persuadé alors qu'il allait servir d'encas pour reptile, perdit connaissance.


inconscience brève et réveil brutal. Son visage s'écrasa sur les écailles Vert-forêt d'un autre dragon plus sombre avec des cornes ressemblant à des branches d'arbre mort. Le pauvre barde se cramponnait instinctivement aux écailles pour ne pas tomber, comme un enfant chevauchant un cheval pour la première fois au gallot. La bestiole draconique filait dans les cieux à plusieurs mètres d'altitude et fonçait droit vers... LE TITAN !!! Serpent en oublia presque sa peur des dragons et émit une contestation étranglée.

"Quoi !? QUOI!!! Non ! Demi-tour !! Qu'est ce que tu espères ? On va se faire gobber !!

Le barde paniqué jeta un coup d'œil alentour et vit, et cela ne le rassura pas plus, qu'il n'était pas le seul perché sur un dragon. Ses camarades, certains connus et d'autres inconnus donnaient tous l'assaut sur la bête titanesque avec sur le visage la conviction des hommes et femmes qui n'ont plus rien à perdre. Le barde déglutit car l'évidence sautait au visage à présent. Il ne pouvait pas faire demi-tour et certains héros avaient déjà commencé des approches tactiques. Serpent ne désirait pas paraître lâche et dû faire un effort sur lui même pour ne plus serrer le fion.

"... bon... je suppose que c'est ça être un héro !" marmonna-t'il avant de fixer la tête du Dragon aux bois, non sans crainte. Timidement, le kendran hella son destrier gigantesque.

"Heuu... Excusez moi !" Le léger silence qui suivit indiquait visiblement que la bête ne semblait pas parler, mais un dragon était forcément doué d'intelligence et les autres héros arrivaient visiblement à travailler de concert avec ces monstres. Il ne perdait rien à insister.

"Hé! Désolé de vous posez la question mais ... Vous savez bien cracher du feu ?" Bredouilla le rouquin.

" Si je puis suggérer d'éloigner la bestiole de Fan-Ming en la titillant à coup de flamme ? On pourrait lui cracher dans... ce qui ressemble à son œil ? Hmmm ? Vous pourriez faire ça? ce serait fort Urbain !"

Serpent n'était pas sûr que la bête lui répondrait et il prit l'orbe de communication pour essayer de se coordonner avec les autres : "Hummmm.. vous me recevez ? Je suis l'aventurier juché sur le dragon vert forêt avec des cornes en bois mort... On devrait éloigner la bête de la ville et se coordonner pour être efficace. Peut-être concentrer nos tirs sur un point tous ensemble ? ?"

Malheureusement, le dragon aux arbres morts n'attendit pas la fin du message. Le puissant saurien mauve qui semblait être le patron de la nuée, rugit et exhorta dragon et Hommes à l'assault concentré sur le monstre de fluide avec toute la rage qui habitait leur cœur.

Rage que Serpent n'avait pas, Serpent voulait vivre et s'en sortir. Cependant entrainé dans l'aventure il ne put rien faire pour éviter la confrontation frontale qui s 'annonçait.

Les dragons crachèrent des faisceaux en tout sens, visant la bête Tentaculaire. Un stroboscope de couleurs, de laser et de flammes dignes des plus beaux spectacles des festival d'été de Kendra Kar illuminait le ciel. Le barde constata par la même occasion, la couleur verte du jet de flammes de son dragon qui confirmait sa précédente question. Ce dernier visait effectivement l'œil du titan comme le ménestrel l'avait timidement suggéré mais également toutes le parties visible du titan.

Tout ceci en volant bien sûr à pleine vitesses, enchainant monté, piqué et vrille avec un plaisir guerrier. Serpent hurlait de sa plus belle voix de soprano, accroché aux écailles comme une moule à son rocher un jour de grande marée.

"Saaaaiiiintte mèèère laaa chiiieeeeeeennnnneeee !!!!"

ça explose dans tout les sens et le dragon vrille comme un cerf volant en pleine tempête. Le ménestrel vois le monde sens dessus-dessous et croise quelques aventurier pendant les acrobatie aérienne de son porteur. L'idée de balancer quelques sorts lui effleure bien l'esprit mais la peur de tomber est si grande qui se contente de lacher des "A droite !", "Attention !", "Ha!" et d'autre interjection peu utiles.

Puis c'ets le final, une tension presque palpable étreint le corps du jeune Kendran alors qu'il s'apperçoit que les dragon tirent tous ensemble et conjointement vers la bêtes. La puissance de leurs flammes fait s'hérisser la peau du jeune héros et c'ets pire lorsque la convergence des tirs frappent la bête.

*** Une explosion sans son, une lumière blanche, le temps s'arrête. Serpent ne sent plus la chaleur des écailles ni la rudesse du vent fouettant son visage. Le tumulte est mort. Serpent ne sens plus, ne sais plus, n'entend plus et ne voit plus. C'est le néant. ***

_________________
Image

Serpent Ménestrel (origine Voleur) Niveau 15
    "Oaxaca contre-attaque." (Quête 30)

    Réputation :
    ¤ Il est beau ¤ Une navigatrice dans la quête 27
    ¤ Il est fantastique ! ¤ Un tavernier de Dahràm
    ¤ rchhhtll blll rll !! ¤ Le dieu pieuvre des mines de Lebher
    ¤ Il est trop rapide pour moi ¤ Le Dragon Noir d'Oaxaca
    ¤ Il m'a faite danser, et j'ai aimé ça ¤ Silmeria, l'anima noire


    Dernière édition par Serpent le Dim 2 Oct 2016 22:45, édité 3 fois.

    Haut
     

     Sujet du message: Re: Fan-Ming - Le Dernier Espoir
    MessagePosté: Sam 1 Oct 2016 20:19 
    Hors ligne
    Avatar de l’utilisateur
     Profil

    Inscription: Dim 15 Avr 2012 10:12
    Messages: 23771
    Localisation: Le monde d'Aliaénon
    Le dragon répondit en affirmant qu'il n'y avait pas le temps. Il fallait frapper ! La précipitation n'était pourtant pas de mise, mais Azra devait bien admettre que le sablier de ce monde écoulait ses derniers grains. Il fallait faire quelque chose...

    Il cria donc :

    « Mettez-vous à plusieurs sur sa face ! Concentrez vos flammes pour essayer de faire fondre le métal qui le compose ! Moi, je vais tenter quelque chose qui pourrait nous aider... ou causer notre perte à tous... »

    Était-il à ce point devenu comme Chandakar ? Il voudrait penser que non, mais le pouvoir de cette créature l'obsédait. Avec juste un centième de cette puissance, il pourrait retrouver sa Némésis et l'affronter à armes égales... Alors il se concentra et appela ses fluides. Il puisa dans toutes les forces qui lui restaient amenant son pouvoir à son paroxysme. Les fluides grondaient, hurlaient en lui telles mille âmes prises de folies ! Ils ruisselaient sur son être, tremblant sous tant de puissance... il se sentait à deux doigts de mourir, mais quelle importance ? S'ils n'arrêtaient pas cette chose, les Ol'Toga disparaîtraient...

    Il entendit comme dans un rêve Arek qui hurlait, tentait de le soutenir comme elle pouvait... Inutile, futile et pathétique. Même elle, n'était qu'une petite étincelle entre la toute-puissance du titan et la folie de son cavalier. Son cavalier qui, en ce jour, tuerait un dieu ou mourrait en essayant, sans regret. Soit il aurait réussi, soit la défaite ne serait qu'une juste conclusion d'une vie ratée.

    Les flammes se concentrèrent, tous les dragons attaquants ensemble. Azra libéra la pleine puissance de ce pouvoir qu'il avait échoué contre les Cadi Yangin, les ténèbres dévorant, absorbant la magie... S'il pouvait prendre ne serait-ce qu'une parcelle du pouvoir du titan, il équilibrerait un peu les forces. Sinon...

    Le titan était cerné d'un cercle de dragons, et les nobles créatures semblaient n'être pas plus que des moucherons... de l'un des moucherons, le pouvoir fusa, dérisoire au milieu du déferlement. Comme dans un rêve, Azra se sentit partir. Il avait tout donné... tout épuisé... c'était à peine s'il parvenait à voir autour de lui. L'ombre, qu'il avait déchaînée s'abattait maintenant sur son esprit. Il ne vit même pas si son sortilège avait fonctionné. Il sombrait dans le néant et...

    … Un hululement métallique hors du commun retentit. Une aberration même au niveau sonore. Ce n'était pas du son, c'était bien plus... c'était le monde entier qui était secoué. C'était la fin...

    *****


    Les ombres laissèrent place au ciel étoilé, myriades de douces lumières comme autant d'étincelles d'espoir... Que s'était-il passé ? Le titan ? Quel titan ? Qui... ah oui... Azra.. c'était son nom... Azra de Kendra Kâr. Le titan... oui, il avait attaqué un colosse incommensurable... Que s'était-il passé ensuite ? Une seconde ? Un siècle ? Pour une liche, c'était peu de choses...

    La lumière était là. Il s'éveillait de son long sommeil et une main osseuse vint se poser sur le rebord du sarcophage dans lequel il reposait. Une idée incongrue lui vint, qu'il était heureux d'être dans une condition où un tel lieu de repos ne pouvait lui donner de douleurs articulaires. Il se leva donc de toute sa hauteur. Il était vêtu d'une sorte de toge blanche élégante.

    Une douce voix salua un réveil apparemment attendu. Qui... Ah oui, Honoka, c'était son nom. La vaillante princesse. D'un pas qui retrouvait rapidement de l'assurance car mue par autre chose que des muscles engourdis, Azra descendit du sarcophage de marbre dans lequel il reposait. Il y avait foule, ici, et les autres sarcophages laissaient paraître les autres aventuriers qui s'éveillaient. Les grands souverains des elfes et des humains, Thensoor, et bien d'autres, étaient assemblés là pour les accueillir. Il y avait aussi un homme aux cheveux mauves, qui se désigna bien vite comme était le dragon qu'ils avaient affronté.

    Il leur expliqua que le titan qui s'était éveillé était celui de la magie, et qu'il avait éveillé par son cri tous ses frères. Azra sentit un courant froid courir en lui, mais le dragon s'empressa d'expliquer que les titans avaient été impressionnés par la démonstration de force des mortels. Après avoir été endormis si longtemps par une entité mystérieuse appelée le sans-visage, ils étaient de retour et avaient accepté les peuples mortels, travaillant à rendre ce monde vivable pour tous.

    Honoka expliqua aux aventuriers qu'Oranan était finalement sauvé et les peuples étaient maintenant unis dans la défense du fluide. Les ynoriens seuls ne pouvaient en assurer la garde. Ainsi, finalement, le plan du jeune nécromancien s'était réalisé sans son aide ! Tant de bonnes nouvelles était presque surréaliste. Il avait l'impression de sortir juste d'un combat désespéré... d'un cauchemar qui finalement était déjà du passé. Ils avaient dormi un an, en stase, pour se remettre du déferlement de la magie du titan. À nouveau, Azra eut une pensée amusée. Il avait donc dix-huit ans et était majeur ! Il ne l'avait pas vu venir...

    Thensoor tempéra tout cela en expliquant que personne ne savait ce qu'était devenu l'âme de Vallel. Nul doute, hélas, que ce sinistre sir serait plus dur à occire que cela... Naral, le dragon mauve, expliqua qu'il avait également perdu la trace du sans-visage et qu'il comptait le pourchasser pour le compte de sa déesse... sans doute la fameuse Brytha dont avait parlé Lothindil. L'aventurière avait donc tenté de le prévenir : Le dragon n'était pas au service d'Oaxaca mais d'une autre divinité qui cherchait à rétablir l'ordre ancien sur ce monde sans pour autant détruire les mortels.

    Cette fois-ci, la liche pris la parole :

    « Si le dragon cynégète veut s'y risquer, grand bien lui fasse. Mais pourquoi ce.. sans-visage a-t-il agit ainsi ? Il devait bien avoir une raison. Nous avons reçu d'étranges sifflets d'un être en effet dépourvu de visage. Que cherchait-il ? Pourquoi s'opposer aux titans ? »

    Mais Honoka parlait déjà, les invitants à rejoindre une salle où une fête était préparée pour eux. Les peuples d'Aliaénon les voyaient comme des héros et était prêt à les voir rester. Un espoir gonfla dans la poitrine vide d'Azra :

    « J'aimerais... j'aimerais tant voir les Ol'Toga. Ils sont un peuple solitaire mais juste. Ils ont fait le possible pour nous aider et ont libéré Esseroth. Les bouleversements de votre monde les ont-ils épargnés ? »

    (Ta place n'est pas là-bas !) protesta Arek.

    (Ma place est là où je le décide.) répondit-il d'un ton sans appel tout en attendant les réponses à ses questions.

    (((1089)))

    _________________
    Image

    Merci et à Inès pour la signature
    et à Isil pour l'avatar!
    Le thème d'Azra
    David le nerd


    Haut
     

     Sujet du message: Re: Fan-Ming - Le Dernier Espoir
    MessagePosté: Sam 1 Oct 2016 22:55 
    Hors ligne
    Avatar de l’utilisateur
     Profil

    Inscription: Ven 11 Avr 2014 19:09
    Messages: 302
    Localisation: Quête 35
    La plaine de Fan-Ming s'étendait à perte de vue devant eux, le sol restait vermeille et portait toujours les stigmates d'une guerre qui, pour le shaakt, n'avait pas assez duré longtemps à son goût, une éternelle soif de sang et de mort coulait dans ses veines comme de la lave en fusion s'écoulant le long des rainures d'un volcan en éruption. Cette bataille avait fini par réveiller l'ancien capitaine des archers de Khonfas qui avait combattu contre les humains dans la forêt d'Eniod alors qu'ils avaient été lâchement abandonnés par les prêtresses de Valshabarath. Il avait dû fuir avec ses hommes, une situation dégradante pour lui et surtout c'était la raison de son emprisonnement dans les geôles de Khonfas creusées au flanc de la roche noire. Il se souvenait à présent de la lâcheté de son père qui avait voulu être épargné et avait vendu son propre fils aux prêtresses.

    En ce jour, sur Aliaénon, il ressentait de nouveau cette colère le saisir, cette noirceur qu'il avait tant essayée de refouler, mais en vain, le naturel revenait au galop. Il avait encore en bouche cette amertume et cette délicieuse rancœur qui donnaient du sens à sa vie d'esclave au sein de Khonfas. Il lui semblait entendre le vent lui murmurer et de ces murmures, il lui semblait entendre les vivats d'une foule assoiffée de sang, celle de l'arène où son sang avait giclé et où finalement, il était parvenu à tuer son propre père afin d'éviter le sacrilège réservé aux perdants: l'extraction des membres supérieurs et inférieurs et leur remplacement par des pattes d'araignée. En cet instant, il entendait son cœur battre la chamade et ses yeux bicolores luirent d'une lueur mauvaise alors que les hurlements des dragons résonnèrent tel un écho dans le ciel, ce à quoi répondit le Titan en sortant complètement du sol, ses tentacules gigantesques remuant avec hargne.

    Alors qu'Endar était tourné vers sa rage et que lentement, il insinuait ses pensées et ses mots dans l'esprit du dragon, il reçut une soudaine réponse qui le désarçonna. Dans sa tête, il percevait toute l'amertume et le poids de la puissance et de l'ancienneté de la vénérable créature aux écailles d'un bleu sombre. Interloqué par cette connexion mentale, il restait estomaqué de la réponse incisive du dragon. Après de longues minutes de silence et gêné, il entreprit de lui répondre par télépathie.

    (Navré noble dragon, c'est une vieille habitude d'elfe noir de vouloir dompter et contrôler tout être vivant qui n'est pas de notre race...)

    Bien que l'être majestueux l'avait remis à sa place d'insecte au milieu de géants, il obtempéra quant même à son ordre ou plutôt à sa suggestion. En effet, le dragon s'éleva si haut dans les cieux qu'il en put admirer les nuages de près avant que sa monture ne fasse un piquet en direction du Titan, de ce "dieu" de l'Aliaénon.

    Rapidement, les dragons encerclèrent le Titan et Endar put voir les différents aventuriers qui chevauchaient les bêtes, cependant il ne s'y intéressa pas plus et n'imprima pas leur faciès dans son esprit, son esprit trop concentré par la bataille à venir.

    (Ne t'en fais pas, nous allons montrer notre véritable puissance à ce misérable Titan !)

    - Il n'y aura nul épithalame pour toi, Titan ! cria-t-il à son intention.

    Concentrant sa magie, il invoqua une brume épaisse aussi verte que l'émeraude autour du titan pour faire fondre sa magie, il intensifia sa magie à un point autrefois insoupçonné tandis que Naral Shaam cracha une gerbe de magie de mort sur le Titan et que les dragons crachèrent des langues de feu en direction du Titan. Soudainement, un vif éclat de lumière percuta le monstre et aveugla le shaakt également, peu désireux de toucher la lumière. Un cri terrible parcourut la plaine et il se boucha les oreilles alors que l'être explosa en un rayon de lumière destructeur.

    [*][*][*]


    Soudainement, le shaakt passa de la lumière à l'ombre et de la cacophonie à un silence de mort. Il reprit connaissance presque instantanément lui semblait-il et s'éveilla du sarcophage en marbre blanc d'où il émergeait en gobant goulument l'air ambiant, la sueur perlant de son front alors qu'il tentait avec difficulté, les muscles endoloris, de s'extirper de son cercueil. Lorsqu'il y parvint, il se retourna vers le sarcophage et y vit un intérieur cosy rempli de coussins de plumes, c'est alors qu'une voix féminine agressa ses tympans.

    Alors que le shaakt pensait être le seul, il prit conscience des nombreux sarcophages disposés en arc de cercle près d'un socle de pierre. Hagard, ses yeux repèrent la liche, Lord Azraël, Mathis, l'éphèbe, le pirate Sirius, Silma, l'élue de Yuïa, Alistair, l'assassin qui défendait les portes, Charis la femme du désert et Xël, le magicien. Il y avait aussi une garzok inconnue au bataillon, un homme avec des pièces détachées à la place des membres et à sa plus grande déception, ce foutu humoran ! Il passa tout de suite sa main derrière son dos, mais ne rencontra que du vide. C'est à ce moment là qu'il vit qu'il n'avait plus ses équipements et portait d'affreux habits écrus.

    (Par Thimoros, je suis un shaakt, pas un paladin défendant la vertu, la veuve et l'orphelin !)

    Las, il soupira et reposa ses yeux sur une ynorienne vêtue d'une robe blanche agrémentée d'une étole grisée qui l'avait réveillé de son lourd sommeil. Simaya se tenait à ses côtés dans une robe sombre pourvue d'un fort décolletée. L'elfe noir reconnut également Faseilh, la Reine Blanche de la Tour de Glace, le sorcier de feu et Triman. A leurs côtés se tenaient une autre liche dans des habits sombres, une femme pâle qui avait la grâce d'une elfe revêtant une robe d'un bleu sombre surmontée d'un col de fourrure blanche et un autre elfe qui, il le devina assez aisément pour avoir rencontré l'un d'entre eux, devait être le roi des elfes de la forêt de Jollarsyth.

    Un autre elfe, mauve celui-ci, s'avança vers eux avec un sourire qu'il reconnut immédiatement. (Naral Shaam !) Il débita de nouveau des paroles mièvres tout en leur racontant la suite du combat. Selon lui, le Titan a libéré une telle puissance magique qu'ils seraient morts si les dragons ne les avaient pas éloigné de la source. Le dragon aux écailles couleur glace avait-il à ce point reconnu sa valeur pour le sauver d'une mort certaine ? Il n'eut pas le temps de plus y réfléchir que Naral continua son récit en s'extasiant de la nouvelle ère des Titans qui, étrangement, se sont entendus pour travailler en harmonie avec les autres peuples de l'Aliaénon. Le Titan de magie ou le Sans-Visage, auteur de leurs sifflets et véritable soutien du zélote de Zewen, avait chu et était parti dans les ténèbres.

    L'ynorienne enchaîna, reprenant le flambeau en expliquant que la majorité des Garzoks avaient succombé, que les survivants étaient devenus des prisonniers, que Fan-Ming et à plus forte raison, Oranan avaient été sauvés par leur intervention, qu'un conseil avait été créé pour protéger l'accès au fluide dans cette tour, nouvelle zone neutre. Tout était bien qui finissait bien, si la liche ne rajouta pas que le dirigeant d'Elscar'Olth était le nouveau pantin d'Oaxaca, Elurien d'Assamoth. Ce n'était donc plus le sergent Lucien Elath ? L'âme de Vallel s'était évaporée également, sans doute vers Omyre songea-t-il. Naral rajouta que sa mission était de pourchasser le Sans-Visage au nom de sa "déesse protectrice". Il tiqua légèrement, si ce n'était pas Oaxaca, qui cela pouvait être ?

    L'ynorienne conclut par le fait que deux choix s'offraient à eux: retrouver Yuimen ou rester sur Aliaénon. Dans tous les cas, une fête en leur honneur les attendait en contrebas tout comme leur équipement.

    - Tout finit bien dans le meilleur des mondes, lâcha-t-il non sans une pointe d'amertume. J'adorerais pouvoir exploser tous les suppôts d'Oaxaca sur ce monde, mais si je commence, je crains que je ne puisse plus me contrôler !

    Son œil mordoré luisait d'une haine farouche et d'une envie d'en découdre, de verser encore du sang, à un tel point que le constater l'obligea à sortir de sa folie sanguinaire.

    - Le Sang-Visage a toujours joué son petit jeu, il a même réussi à duper l'élu de Zewen en personne qui s'était mis à son service, n'Est-ce pas l'humoran ?

    Il se tourna vers Sirat avec un sourire carnassier et satisfait, puis plongea son regard dans celui de Naral.

    - Je n'ai pas énormément de questions sur vos petits plans, Naral Shaam. J'ai eu beau prévenir Vallel de votre traîtrise, il a été assez stupide pour ignorer mes avertissements. Néanmoins, son âme n'appartient à personne d'autre que Phaïtos et elle lui sera ramenée un jour ou l'autre. Les Ouessiens et vous-même m'avez bien dupé, je sentais qu'il y avait quelque chose de louche quand je suis allé à Nagorin où aucun ouessien n'était mort en réalité, puis le sourire de Clirley Xissirant lorsqu'il nous a conduit à Vallel à Ouessort en sachant pertinemment que nous avions un rôle à jouer auprès de Vallel.

    - Le plan était parfait, Naral Shaam, et le compliment est d'autant plus fort venant d'un shaakt ! Eclairez-moi seulement sur un point, Arthim'Olth, la cité où les créatures d'argent noir étaient créées, comment avez-vous fait pour les contrôler ? Lorsque j'ai tué l'intendant Gorzol dans la cité souterraine, il ne semblait pas y avoir de failles dans la création de ces golems. Avez-vous corrompu le cercle magique qui les créait ?

    Lui laissant un petit temps pour y répondre, il finit par enchaîner sur ses dernières questions.

    - Si l'un de nous veut rester ici, qu'Est-ce que cela impliquerait techniquement ? Enfin, ma dernière question est celle-ci: qui est cette déesse que vous servez ?

    De nouveau, il lui laissa plusieurs minutes pour répondre ou non à ses questions avant de conclure:

    - Naral Shaam, il est évident que dans mon rapport adressé à la reine de Khonfas, j'éviterais de l'informer sur certains points de détail. Cependant, sachez une seule chose, Dragon Mauve, si les plans de votre déesse contrecarrent la volonté de Thimoros et de Phaïtos, je serais là pour vous mettre à bas ! Les paroles de Silma me reviennent en mémoire: un jour, les élus des Dieux se réuniront et affronteront de nouveau la déesse Oaxaca. En ce jour, je te fais la promesse Naral que je viendrais te tuer un jour même si pour cela, je dois être l'instrument des deux frères divins !

    Il lui adressa son sourire carnassier, ses yeux luisant d'une lueur sauvage et amusée par la perspective de leur prochaine rencontre. Regardant Triman, Simaya puis Faseilh, il s'adressa uniquement à eux.

    - Triman, je pense que votre peuple mérite de revenir à Ouessort, la cité n'est que trop belle pour être laissée aux mains du temps. Faseilh, le peuple des géants de glace constitue à jamais la famille que je n'ai pas eu. Dîtes à Mielon si je ne la revois pas, qu'elle sera sans doute la femme que j'aurais le plus aimé dans ma vie. Simaya, vous êtes une sacrée chieuse dans votre genre, mais vous êtes tenace et pour cela je ne vous remercierai jamais assez de m'avoir aidé au fil de cette aventure. Rebâtissez Esseroth et redonnez-lui l'espoir que Vallel a volé, vous êtes la plus à même de diriger une telle cité.

    Finalement, il s'effaça et passa le reste de son temps à écouter les autres aventuriers pour satisfaire sa curiosité.

    ((2037 mots))

    _________________


    Haut
     

    Afficher les messages postés depuis:  Trier par  
    Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 149 messages ]  Aller à la page Précédente  1 ... 5, 6, 7, 8, 9, 10  Suivante


    Qui est en ligne

    Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 0 invités


    Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets
    Vous ne pouvez pas répondre aux sujets
    Vous ne pouvez pas éditer vos messages
    Vous ne pouvez pas supprimer vos messages

    Aller à:  
    Powered by phpBB © 2000, 2002, 2005, 2007 phpBB Group  

    Traduction par: phpBB-fr.com
    phpBB SEO

    L'Univers de Yuimen © 2004 - 2016