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Plaines Ynoriennes – Sud.Rageusement, le létal compagnon de Kiyoheïki continuait inlassablement à patauger dans la boue neigeuse qu’il avait lui-même créée. Il envoyait des mottes de terre et de neige partout autour de lui, encoléré, sans se douter une seconde que derrière lui, la mort approchait. Libératrice, sans doute, de cet être forgé par la haine et dans la douleur, jusqu’à oublier même ce qu’il fut avant les rudes sévices qui lui furent fatals pour la raison. L’arme du milicien Ynorien se leva dans les cieux et s’abattit avec une telle force sur sa colonne vertébrale qu’elle y pénétra sans faillir, brisant les os et pénétrant la moelle comme dans une motte de beurre. Un spasme douloureux fit se redresser l’horrible créature, qui hurla à la mort entre ses dents gigantesques. Elle voulut réagir, se relever complètement, rugir de plus belle et faire payer ce meurtre à son assassin, mais… C’était trop tard. Dans un dernier râle, elle s’effondra contre le sol, face contre terre. Kiyoheiki était victorieux de son ennemi, et pouvait retourner épauler les siens dans la bataille. Une bataille rude, violente, qui malgré tout tournait à l’avantage de ses alliés.
Car tel ce monstre qu’il venait d’abattre, l’armée ennemie avait été rudement frappée dans le dos, par l’intervention sacrificielle de Lothindil. Et elle peinait maintenant à se défendre contre les troupes alliées des hommes pâles, des elfes de Jollarsyth et la compagnie Omega de Fan-Ming. Abandonnés par leur général, le puissant Dragon Mauve, tournoyant haut dans le ciel au-dessus du carnage, ils ne firent pas le poids, si horribles qu’ils fussent. Les monstres hideux de Vallel finirent par tomber sous les flèches et piques elfiques et ynoriennes, et les troupes garzoks, non sans dispenser la mort dans les rangs des hommes pâles, qui bien que vaillants guerriers auraient pu être davantage soutenus, furent finalement mises à mal par l’action combinée des cavaliers, fantassins et harpies de ce peuple courageux qui s’immergeait corps et âmes dans cette guerre dont ils n’étaient pas à l’origine. Astidenix y mettait un point d’honneur. Il protégeait son peuple, il protégeait sa Reine, de la manière qu’il maîtrisait le plus : l’art de la guerre. Il n’était pas fait pour siéger sur un trône de pierre immobile. Il était fait pour chevaucher, hurlant des ordres, au cœur d’une bataille. Un guerrier, un dirigeant militaire. Un vrai. Et sa force était dans son sang, à l’image de Seok, son fils, qui finit par le rejoindre, la peau découverte maculée de sang. Mais pas le sien : celui des nombreux ennemis abattus sous ses haches terribles.
Assez vite, suite à sa demande, Thensoor Val’Crooh apparut dans l’ombre de Karz. Et instantanément, il répondit à son propos.
« Il n’y a guère d’ombres dans ce champs d’or. Allons-y à pieds, sans trainer. »
Ils se ruèrent, sur ce plancher d’or pur, vers l’épée illuminée qui continuait de pulser d’une puissante magie. Heartless, résigné, tentait une fois de plus de l’arracher du sol. Une fois encore, il fut déçu de constater que malgré toute la concentration et la puissance physique qu’il pouvait y mettre, sitôt ses mains posées sur la fusée, il se fit de nouveau rabrouer, projeter au sol avec force, de sorte que ça commence à devenir douloureux pour ses os, sans compter les heurts et hématomes qu’il en tirerait. Engourdi, il reprit totalement ses moyens à l’instant où Karz et l’archisorcier de la Lande Noire arrivaient à son côté. Thensoor s’occupa peu de son état, orbites vides tournées vers l’épée plantée dans le sol. Sa voix cadavérique et sombre retentit, ferme.
« La magie qui vit en cette épée surpasse celle qui a été nécessaire pour l’animer. Nous n’y pouvons plus rien, désormais. Seul un Dieu pourrait parvenir à l’en ôter, tant que la puissance l’habite. »
Car oui, elle pulsait toujours d’ondes lumineuses bleutées dans le sol, éclairs de magie pure qui s’égrenaient sur toute la plaine. La victoire avait beau être à portée, derrière, il n’en était pas moins inquiétant de constater cet effet continu, et ce rugissement infini provenant des tréfonds de la terre.
La victoire était là, sur l’arrière des Plaines Ynoriennes. Les troupes se reformaient, faisaient état des morts et des blessés alors que les derniers ennemis étaient tués ou en fuite, courant pour leur salut. Les dirigeants des peuples présents se retrouvèrent tous, ainsi que les aventuriers encore vivants, non loin de l’épée de Cristal, sur le sol d’or ayant apaisé la magie de la défunte Lothindil. Sheeala, sur un brancard, était plus pâle que jamais, ayant repris sa forme humaine. Son visage n’était que douleur et peine, mais elle vivait. Astidenix, agenouillé près d’elle, n’osait trop s’approcher de l’épée, là où Ejude l’observait avec une mine fermée et sévère, proche sans la toucher. Le Gouverneur d’Andel’Ys pesta tout haut :
« Qu’est-ce encore que cette sorcellerie ? Nos ennemis sont morts, et c’est d’une arme dont nous devrions avoir peur ? »
Ejude se tourna vers lui, et lui répondit sèchement.
« Pour une fois, Homme Pâle, je partage votre avis : quelle plaie que la magie qui a été utilisée ici. Elle a éveillé un Titan, un Dieu Ancien, qui se débat pour sortir de son sommeil magique. Un être puissant, dans Fan-Ming, tente de le maintenir sous terre, mais tout ce sang, ces morts, cette guerre et cette magie finiront par avoir raison de tout effort pour le maîtriser. Il finira par sortir et là, nous mourrons tous. Nous sommes trop loin de Vraithel’Ar pour tenter quoique ce soit. »
Astidenix fronça les sourcils, mais ne trouva rien à répondre, et se reporta sur sa Reine. Thensoor prit à son tour la parole.
« Une personne, Simaya Sombreroc, pourrait éteindre toute magie de cette lame. Mais elle risque d’y laisser la vie, et elle se trouve actuellement dans la cité de Fan-Ming, à la défendre contre ces envahisseurs. »
Ejude se tourna vers lui :
« Qu’importe sa mort, alors, si elle peut tous nous sauver. Il faut qu’elle vienne. »
Thensoor détourna la tête en grognant, mais n’eut guère l’occasion de répondre. Honoka, sœur du Gouverneur de Fan-Ming, prenait la parole :
« Trêve de bavardages : les miens meurent pour défendre ma cité. Je ne peux les laisser seuls, maintenant que plus rien ne me sépare d’eux que les ennemis contre lesquels ils se battent. Regroupons nos troupes et rejoignons la bataille. Si une seule personne peut décider de se sacrifier pour la survie de ce monde, c’est elle que ça regarde, et elle seule. Inutile de mobiliser tant de monde. »
Aucun ne trouva plus rien à dire, et chacun se rassembla avec ses troupes, prêt à marcher sur Fan-Ming, en vue au nord. La bataille était entamée, indéniablement, au vu des effets pyrotechniques qui frappaient les sombres amas d’ennemis l’entourant, indiscernables pour l’instant. Il fut proposé aux trois aventuriers des montures, pour se joindre à la charge… Mais la décision de leur action, de ce qu’ils allaient faire, qui accompagner, ne dépendait que d’eux.
Loin au-dessus d’eux, comme oublié, un dragon mauve continuait de tournoyer.
Dans l’esprit de ce dernier, trois âmes guerroient. Mais pas par les armes, cette fois. Par l’esprit uniquement. À la provocation de Lothindil, Naral répondit d’un rire mauvais.
« Hihihi. Ton manque de connaissance n’a d’égal que ta farfelue manie à toujours foncer tête baissée, Gardienne. Un jour, peut-être, si tu me survis, tu comprendras que la réflexion prime souvent sur l’action entêtée. Car ma sœur vit, et Mongoor Vlash, l’ancien Dragon Mauve dont j’ai volé le pouvoir, mon ancien maître, est mort par mon intervention. À l’aide d’aventuriers, comme ceux qui t’accompagnent. Tu ne sais rien, Lothindil, et c’est pour ça que tu n’as aucune chance de me vaincre. »
Une douleur lui vrilla l’esprit, cependant, qui se répercuta à son tour sur la double-âme de Lothindil et d’Astinor, toujours matérialisées dans cette arène mentale alors que Naral demeurait invisible. Une nouvelle image se plaqua dans cet esprit, et Lothindil put comprendre qu’à chaque nouvelle image de la part de Naral, c’était un souvenir à elle qu’elle partageait également avec lui. Souvenir qui perdait… de sa nature personnelle, comme si il s’octroyait ceux de l’elfe grise, et que Lothindil partageait les siens comme si elle les avait vécu elle-même. Elle vit une sombre salle ample et haute. Une arène d’onyx entourée de balcons sur lesquels des êtres ne pouvant appartenir qu’aux Treize, voire les treize lieutenants d’Oaxaca en personne, trônaient. Elle vit plusieurs aventuriers, et du centre de la salle, s’envola finalement avec une nette sensation de puissance. Elle était devenue dragon. Naral était devenu Dragon.
Mais l’image se troubla, et ce fut dans de brumeux marais qu’elle reparut. Elle eut la vision d’une femme, pâle, auréolée de brume et de miroirs argentés, qui flottait au-dessus des flots d’un lac. Des mots sortirent de sa bouche close, comme si elle parlait sans pourtant l’ouvrir.
« Va, Prophète de l’Equilibre. Va tisser ta toile d’argent, et rend confus ceux que tu croiseras. Et alors, je te protègerai. »
Et soudain, Lothindil se sentit directement pointée, comme si le regard de la femme en gris la transperçait de toute sa puissance. Et sans qu’elle ne puisse plus se battre, une puissance prodigieuse, plus forte que celle qu’elle avait pu sentir en Naral, la propulsa avec Astinor hors du corps du Dragon Mauve. Une vision révélatrice qui pouvait vouloir dire beaucoup… Mais isolée de toute réalité physique, elle se retrouva à flotter au-dessus de la bataille terminée, alors que le dragon fuyait à tires d’aile vers la cité de Fan-Ming. Elle s’était faite chasser de son corps, avec une telle violence qu’elle resta un instant sans pouvoir penser, avant de reprendre ses esprits. Fan-Ming.Zone 1B : Bas des portes. (Alistair) Les dagues foudroyantes d’Alistair vrillèrent dans l’air pour atteindre les gorges des créatures immondes qui n’eurent pas même le temps d’attaquer. Leur sang jaunâtre, semblable à du pus infect, éclaboussa les alentours alors qu’elles tombaient au sol sans vie.
Tout autour, bien que les chevaux aient été effrayés par cette subite apparition, le surnombre de défenseurs ynoriens se fit vite sentir. Les lances des cacaliers transpercèrent sans peine ces raclures de Vallel, jusqu’à la dernière. À quatre cent contre une centaine à peine, ça avait été un combat bien inégal. Quelques cavaliers y avaient laissé la vie, bien sûr, écrasés par leurs chevaux aux gorges tranchées par ces longues mandibules acérées, ou directement assaillis en selle par ces ignominies. Une trentaine était tombée, en tout et pour tout, ce qui en laissait un bon nombre pour défendre l’arrière porte. Efficace et rapide, la situation avait été réglée rapidement, ici. Mais il n’en était pas forcément de même sur les pans alentours.
Alistair, de sa positon aveugle du champ de bataille, ne put que deviner le gain de temps que ces chairs à canon, ces sapeurs monstrueux, avaient pu obtenir pour leurs nombreux alliés. Les cris retentissaient en haut des murailles, trop confus pour signifier quelque chose. Mais l’ennemi approchait. Il était là. C’était indéniable. Et il en eut la confirmation, lorsque Glanaë le héla depuis le haut de la muraille :
« Alistair ! Les béliers sont là ! »
Il put voir, de là où il se trouvait, Gleen balancer des éclairs vers le bas des murailles, imité par les mages de feu qui envoyait de continues flammes sur, sans doute, les béliers qui menaçaient directement la porte, désormais. Même si aucun n’avait encore frappé. Zone 2 : Murailles Sud-Ouest. (Endar, Siiwih)L’huile allait être l’élément majeur de cette partie du combat. Par chance déjà présente sur les murailles dans de grands chaudrons, prévision heureuse d’un aventurier dont ils ne connaissaient le nom, ils n’eurent loin à aller pour s’en servir copieusement. L’organisation sur ce pan de muraille fut telle que toutes les menaces furent pour l’instant contenues, voire détruites. Les rares rats qui étaient parvenus à se hisser sur la muraille, bloqués par les piques, se firent harceler des armes d’hast des piquiers ynoriens, jusqu’à devoir lâcher prise, arrosés d’huile bouillante. Les autres rats, au pied de la muraille, en plein combat avec les piquiers animés de Nagorin, furent également arrosés de cette huile dévastatrice qui leur brula les chairs et les garzoks juchés sur eux. Hélas, ils ne furent pas les seules victimes de cette pluie brulante : les piquiers ouessiens animés eux-mêmes furent arrosés et s’écroulèrent en de lourds bruits de ferraille. Désormais, le mur était à nu, garni de pique, certes, mais sans plus de piquier à sa base. Les rats, eux, ne seraient plus un souci : les rares qui étaient encore en vie n’étaient plus capables de grimper aux murailles, ni de porter qui que ce soit.
L’huile déversée sur les marches, et enflammée par un des mages de feu présents sur la tour derrière leur partie de muraille éradiqua tous les sapeurs, ces horribles créatures, qui grimpaient pour les rejoindre sur le chemin de ronde, leur assurant une paix relative, et un confort temporaire plutôt efficace, puisque désormais, les petites créatures aux longues mandibules ne pouvaient plus les y rejoindre. Les archers, se déplaçant jusqu’au bord intérieur des échafauds de bois soutenant une partie du chemin de garde purent dès lors les flécher sans faillir, pendant qu’ils se faisaient arroser de feu par les Cadi Yangin de la tour. Silma elle-même parvint à en flécher quatre alors qu’ils venaient de sortir de terre, les arrimant au sol, morts, sans qu’ils ne puissent plus rien faire. Il en resta bien une vingtaine, qui s’enfuirent vers le centre de la cité sans demander leur reste, mais ils allaient sans doute se faire happer par les soldats qui patrouillaient en ville.
Lorsque la salve d’arbalétriers ennemie s’abattit sur les murailles à nouveau, ce ne fut que pour rencontrer, une fois encore, que les boucliers des piquiers, qui usèrent des conseils d’Endar pour se protéger des assauts adverses. Et il fut dès lors l’heure de répliquer. Les deux balistes canardèrent d’une salve les rangs d’arbalétriers sekteg, en tuant quelques-uns au passage, mais rien de bien probant face à l’obus magique qui explosa au centre de leurs rangs en une gerbe de boue magique, arrachant la vie à près que quatre-vingt adversaires. Simaya semblait avoir compris la demande du shaakt, car son sort fu véritablement impressionnant, ne laissant aucune chance de survie à ceux qui étaient au cœur de l’explosion, et renversant la plupart des gobelins alentours, ce qui ferait une salve réduite au tour suivant pour ces arbalétriers. Mais ils n’étaient plus la seule menace : les tours de siège approchaient, canardées en vain par la catapulte, dont les projectiles rebondissaient sur les plaques protectrices en causant quelques dommages, certes, mais sans les détruire. Et les orques, les rangs de piquiers ennemis, qui approchaient également et redressaient déjà leurs longues échelles en métal, prêts à assaillir la muraille.
Faseilh, qui avait pu rester au calme pendant tout ce temps, sans se faire interrompre par quoique ce soit, hurla subitement, sortant de sa transe.
« HAAAAH ! Chaque sort lancé le réveille un peu plus. Il se nourrit de votre magie. Il faut faire passer le mot d’une modération plus grande, où je ne pourrai le retenir ! »
Et, mâchoires serrées, elle replongea dans sa transe, psalmodiant de nouvelles mélopées. Zone 3 : Murailles Sud-Est (Azra, Xël)Une petite confusion d’ordres donnés entre les deux aventuriers minimisa l’impact des archers temporairement. Une moitié suivit les conseils de Xêl, s’approchant de l’intérieur du chemin de garde pour épauler les troupes au sol, sans trop oser tirer dans la mêlée de peur de toucher leurs alliés, comme l’avait souligné Azra. L’autre moitié se concentra sur les rangs d’arbalétriers ennemis, touchant au but, mais en faisant à peine une vingtaine de victimes, du coup. Sur mille adversaires armés d’arbalètes, ça faisait bien peu.
Par chance, les archers ynoriens n’étaient pas les seuls, dans la zone. Les épéistes en bas de la muraille prirent leur travail de dératisation à cœur, et si un bon quart mourut ou fut blessé dans la bataille, tous les sapeurs de Vallel furent défaits sans exception. Ils purent donc, suite à l’intervention de Sawasaka qui les avait rejoints, se séparer en deux groupe : un qui resta là pour protéger la brèche, et l’autre qui s’en alla prêter main forte à la muraille plus à l’est, temporairement, pour les aider à vaincre les nuisibles.
Là où les deux manieurs de fluides s’entendirent, ce fut pour l’extermination des rats géants. Le sortilège de Xêl sortit les piquiers ouessiens de terre, et ils furent prêts, gonflés à bloc, à accueillir les rats qu’Azra empoigna de ses mains sombres et projeta sur les piques de ces derniers. Ils furent défaits sans exception, laissant un vent de soulagement s’exprimer dans les rangs des piquiers ynoriens, qui repoussaient l’échéance du combat un peu plus, se contentant une fois de plus à prévenir des tirs ennemis, avec une grande efficacité, puisque la salve de traits d’arbalète ne fit, une fois encore, aucune victime, grâce aux précautions prévues par Azra.
La nécroliche se sentit enflée d’une force puissante. S’il avait eu des muscles, nul doute que ceux-ci auraient irrémédiablement gonflé, sous l’effet de la puissance qu’il avait volée aux rats géants et à leurs garzoks cavaliers. Gonflé à bloc, il se rendit compte que pour l’instant, il n’avait pas d’ennemis à portée. Tout comme Rendrak, en bas des murailles, qui avait éclaté au sol la gueule d’un des fouisseurs, le tuant sur le coup.
Mais les dangers n’étaient pas écartés pour autant : les arbalétriers allaient encore tirer. Et les orques, les rangs de piquiers ennemis, qui approchaient également et redressaient déjà leurs longues échelles en métal, prêts à assaillir la muraille. Des deux tours de siège, une seule allait atteindre les murs : Egregor, aidé par Thross, immergèrent le sol d’eau et de sang. Sang qui coula en abondance par tous les trous d’une des tours pour inonder le sol sous-elle. La terre spongieuse fut tellement détrempée que la tour s’enlisa et pencha sur le côté. Sans tomber, pour l’instant, mais il serait presque impossible de la sortir de là. Sans compter que désormais, sous l’effet de la magie de sang du puissant Egregor, elle devait être vide d’ennemis, maintenant. Ou remplie de cadavres, au choix. L’autre, ceci dit, approchait dangereusement des murailles. Zone 4 : Murailles Est (Charis, Serpent).Nombreux dangers cernaient ce pan de muraille exposé aux forces ennemies en surnombre. À commencer par les sapeurs, les creuseurs de Vallel qui grimpaient hargneusement les marches pour ôter la vie aux résidants des murailles. Par chance, leur assaut fut coupé par l’intervention héroïque de Serpent, qui pris dans un tourbillon venteux dévala les escaliers jusqu’en bas, faisant choir, soit sur celui-ci soit en bas de ce dernier les créatures immondes, mais légères, qui y grimpaient. Une charge que suivirent bien volontiers les piquiers de la muraille, ainsi que Belliand, l’ouessien. Ensemble, ils achevèrent le travail de Serpent et finirent de tuer ceux qui étaient tombés, sur leur chemin. Arrivés en bas, ça allait être une autre paire de manches. La moitié des creuseurs était tombée, mais ils se rassemblaient en un rang destructeur, mandibules en avant, pour percer la charge des ynoriens. Les piquiers se positionnèrent à côté de Serpent, en bas des murailles, et Belliand s’appuya sur son épaule lorsque son sortilège de tornade fut interrompu.
« Ensemble. Nous vaincrons. »
Et ils n’étaient pas seuls : derrière les rangs des ennemis, une quarataine d’épéistes ynoriens arrivait depuis la brèche colmatée sur la muraille d’à côté. Des alliés de circonstance qui allaient flanquer salement ces ennemis pris en tenaille. Une fois encore, Serpent pouvait briller en combat, contre ces ennemis qui lui faisaient face. Mais de quelle manière ?
Charis, elle, toujours juchée sur la muraille, se tournait plutôt vers le champ de bataille. Vers l’extérieur de la cité. Ses ordres étaient clairs, et ses alliés obéirent. Plutôt que de maintenir le mur de feu face à l’infanterie orque, qui disparut donc bien vite en laissant derrière lui une zone boueuse noircie par les flammes, Ibn et Zaria prirent leur rôle à cœur, et firent une nouvelle fois déferler le feu sur leurs ennemis. Piquiers et archers orques, qui menaçaient la muraille voisine, perdirent ainsi leur première ligne. De nombreux morts, brûlés, près de deux-cent par unité, qui se firent vite remplacer par leurs suivants. Efficace, mais pas absolu : la puissance seule de la magie ne parviendrait pas à bout d’une telle armée.
Des deux tours de siège qui approchaient désormais dangereusement, ne cillant pas face aux tirs de balistes et aux jets de pierres de la catapulte, qui rebondissaient sur les plaques renforcées les protégeant sans leur occasionner de lourds dommages, une s’arrêta net après que Thea’Tol se fut concentré dessus. L’air réjoui, il se tourna vers Charis pour lancer :
« Je n’ai pas pu lui ordonner la direction de sa tour, mais j’ai tellement insisté qu’il est tombé dans les vapes ! »
Sans doute se ferait-il remplacer, celui qui dirigeait cette tour, mais pour l’heure, elle était immobilisée. Mais Charis était elle-même fort occupée à gérer ses propres sortilèges. Aidant les piquiers de Nagorin dans leur tâche, elle fit pleuvoir le feu sur les rats restants, qui périrent dans d’atroces souffrance, brulés et piqués par les armes des armures animées ouessiennes. Ils n’étaient plus un danger, contrairement aux arbalétriers, à peine touchés par les boules de feu de l’unique Cadi Yangin les ciblant, qui allaient encore tirer. Et les orques, les rangs de piquiers ennemis, qui approchaient également et redressaient déjà leurs longues échelles en métal, prêts à assaillir la muraille. Les archers sous ses ordres étaient perclus de peur, derrière les créneaux, n’osant pas se découvrir pour tirer, de peur de se faire percer par les traits des arbalètes. Zone 5 : Muraille Ouest (Mathis, Eva, Sirat)Même si l’efficacité des défenseurs était irréprochable, par leurs actions conjuguées efficaces, cette partie de la muraille était la plus menacée par les troupes ennemies. Si ailleurs ils étaient parvenus à se débarrasser de l’intégralité des rats, ainsi que d’une bonne partie des creuseurs/sapeurs de Vallel, ici ils étaient presque en surmenage. Les Cadi Yangin poursuivent leur inlassable travail de lancés de boules flamboyantes sur les tours, qui explosaient dessus sans les enflammer pour le moment. Peut-être était-ce la ponctualité de la magie plutôt que son usage continu qui faisait que le bois renforcé ne s’enflammait pas. Les archers ynoriens poursuivirent leur œuvre également, dardant de traits une petite partie des arbalétriers ennemis, ou fléchant à vue les cavaliers des rats géants. Les deux archers dépêchés par Mathis prirent Sirat pour cible et lâchèrent leurs traits au moment où celui-ci se servait de ses fluides pour changer les piques du mur en résidus molasses de glaise n’empêchant plus le passage de ses alliés rats. Les flèches tirées, cependant, ne firent pas mouche : elles se plantèrent sans dégâts dans ses épaulières d’ossement.
Les cavaliers orques, eux, avaient eu de lourds dégâts, et la moitié était morte : tombés en bas des murailles, ou pendouillant sur les rats encore vivants. Il n’en restait que douze, de ceux-ci. Ceux restés au sol étaient morts, et si l’intervention de Sirat amoindrit le blocage par les piques d’acier, Eva trouva la parade à leur invasion subite en recouvrant la surface du mur d’une fine pellicule glacée qui emprisonna les pattes des rats juchés-là plutôt que de les faire glisser et choir. Les rats se débattaient furieusement pour se libérer de l’étreinte glacée. Nul doute, cependant, que s’ils parvenaient à grimper sur des murs de pierres, leurs griffes seraient suffisamment acérées pour percer la couche de glace lorsqu’ils seraient libres. Mais au moins étaient-ils encore ralentis, et permettraient aux archers de leur déverser une nouvelle salve. Et aux piquiers de s’organiser pour les repousser. Les armes d’hast, d’ailleurs, menaçaient les orques et Sirat furieusement, prêtes à les planter s’ils avançaient plus.
Les arbalétriers ne tirèrent de nouveau pas, mais semblaient désormais plus vifs. L’effet du givre s’estompait petit à petit. Et ils n’étaient plus le seul danger : les piquiers orques approchaient avec leurs longues échelles d’acier, qu’ils dressaient déjà pour les poser, ensuite, contre la muraille, une fois qu’elle serait débarrassée des rats. Et les tours poursuivaient leur avancée, arrivant presque à leur but.
Mathis, de son côté, s’occupait de contenir la charge des creuseurs. Liber, content de pouvoir servir, usa de son pouvoir pour repousser les ennemis. Un impact puissant face à lui fit choir tous ceux qui approchaient, sans laisser du coup l’occasion à Mathis ou aux piquiers de frapper. Ceux qui churent furent blessés ou moururent, mais ils étaient encore nombreux à s’amasser pour lancer une nouvelle charge sur les escaliers. Aucune autre solution que de les détruire, désormais. Mais encore fallait-il en avoir la force ! [Xël : 0,5 (apprentissage) + 0,5 (introspection) + 0,5 (soutien aux troupes) + 0,5 (sort) + 0,5 (organisation des troupes) + 0,5 (bonus longueur). Mot : 3 bons ! – fébricule. Kiyoheïki : 0,5 (introspection) + 0,5 (CCAA) + 1 (meurtre stylé) + 1 (bonus longueur). Mot : 3 bons ! – décours. Azra : 0,5 (introspection) + 0,5 (organisation des troupes) + 0,5 (CCSA de Rendrak) + 0,5 (meurtre) + 0,5 (sort combiné) + 1 (exploit : suppression des rats et absorption de leur force) + 0,5 (bonus longueur). Mot : 3 bons ! – brouir. Sirat : 0,5 (sort RP). Mot : 3 bons ! – dia. Karz : 0,5 (introspection) + 0,5 (appel à Thensoor) 0,5 (bonus style) + 1,5 (bonus longueur). Mot : 3 bons ! – cascatelle. Endar : 0,5 (introspection) + 0,5 (apprentissage) + 0,5 (sort) + 1 (exploit : multikill) + 0,5 (organisation des troupes) + 1 (bonus longueur). Mot : 3 bons ! – fenaison. Lothindil : 0,5 (introspection) + 0,5 (combativité) + 0,5 (information) + 0,5 (bonus longueur). Mot : 3 bons ! – ris. Alistair : 0,5 (introspection) + 0,5 (apprentissage) + 0,5 (CCSA) + 0,5 (meurtres) + 0,5 (bonus longueur). Mot : 3 bons ! – amict. Eva : 0,5 (introspection) + 0,5 (sort) + 0,5 (organisation des troupes). Mot : 3 bons ! – Réplétion. Mathis : 0,5 (organisation des troupes) + 0,5 (stratégie) + 0,5 (introspection) + 1 (bonus longueur). Mot : 0. – Ombelle. Siiwih : 0,5 (introspection) + 0,5 (CCAJ) + 0,5 (meutres) + 0,5 (organisation des troupes) + 1 (bonus longueur). Mot : 0. – Moire. Heartless : 0,5 (tentative de déplantage d’épée). Mot : 0. – Brandon. Serpent : 0,5 (introspection) + 0,5 (apprentissage) + 0,5 (sort) + 1 (exploit : charge héroïque) +0,5 (bonus longueur). Mot : 0. – Mignardise. Charis : noté lorsqu’édité. Mot : abattis.]
[HJ : Les mots comptent double cette semaine pour excuser du retard de màj !]
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