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 Sujet du message: Re: Lac de Hynim
MessagePosté: Dim 13 Fév 2011 17:33 
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Tristan fit découvrir à Delaynna une bonne partie de la citée de Kendra Kâr. La jeune femme se sentait bien en la présence de Tristan.

Tristan était un jeune homme issu du peuple des dunes. Son père était un commerçant. Et il désirait tant que son fils aîné suive les traces de son père. Mais sa mère n'était pas du tout du même avis... Elle désirait que son fils aille à l'institut de la Faculté magique. Déçu, son père accepta et l'envoya à l'institut.

Delaynna l'écouta avec attention, ayant plus confiance envers Tristan. Mais soudain, ils se dirigèrent vers la sortie de la citée. Elle n'était pas si sur de vouloir le suivre.

-Faite-moi confiance, vous verrez.

Elle se résigna et le suivit. Ils passèrent les grandes portes de la citée et ils se dirigèrent vers une immense surface bleuté. La jeune femme trouva cet endroit magnifique.

Tristan s'approcha du lac et retira ces bottes et y trempa ces pieds. Il s'assit, avec un soupir de bien être. Delaynna était incertaine.

-Ne vous en faites pas, personne ne vient ici! Nous ne sommes pas en danger.

Suite à ses paroles, l'elfe alla s'installer sur un rocher.

-Alors, dîtes-moi Delaynna, comment vous vous êtes retrouvé à la Faculté ?

Delaynna se sentit embarrassé... Un silence tomba sur les deux individus.

-Je... À mon arrivé à Kendra Kâr, un individu m'a dit qu'il connaissait une bonne auberge ou j'aurais bien pu résidé... Mais je suis tombé dans une impasse... Ce n'était qu'un voleur... Il m'a conduit à sa bande et ils ont tentés de me tuer pour une simple question d'argent. Mes oreilles selon eux, valait beaucoup. Mais on m'a sauvé la vie et on m'a conduit vers un mage, Woltar. Il a demandé à son serviteur de me conduire à la Faculté Magique...


Tristan se sentie mal à l'aise face à cette histoire.

-Oh... je...

Delaynna se contenta de lui faire un sourire en coin. Un autre silence posa sur les deux individus.
-Savez-vous vous défendre ?

L'elfe fut surprise par cette question.

-Mais qu'est-ce que... Bien sur que je sais me défendre!

Tristan se leva et s'éloigna sur la rive. Il croisa ces bras contre sa poitrine, en attendant que l'elfe approche.

Del sauta par terre et s'approcha de lui. Mais à peine quelque mètre de lui, il lui lança un projectile magique. Surprise par cette attaque, la jeune femme leva son bras devant elle, et forma un bouclier magnétique autour d'elle. Le projectile tomba au loin.

-Mais pourquoi est-ce que ... ?! commença-t-elle.

-Pas mal, maintenant sais-tu des sorts d'attaque?

Del fit mine de réfléchir. Tristan était sans voix...

-Ne me dis pas que...

-Je ne connais que des sorts de guérison et de défense!

Tristan soupira de découragement. Il s'approcha d'elle et prit son bras qui devint à l'instant tendu.

-Vise un point fixe.

La jeune femme le regarda du coin de l'œil. Elle trouva une cible. Tien un caillou fera l'affaire!

-Très bien ensuite ?

-Concentre-toi, ta main va réagir.

Del prit une bonne respiration. Ces muscles se détendirent calmement. Au bout de quelque minute, elle sentie une chaleur envahir sa paume. La chaleur devint intense. Si forte qu'elle brûla sa main. La jeune femme cria et courut jusqu'à l'eau pour tremper sa main endoloris.

Delaynna eut une grimace de douleur. Tristan était immobile et observa la scène, avec une envie folle de rire.

La jeune femme retira sa main et observa Tristan avec un regard mécontent.
L'entraînement dura très longtemps. Les résultats s'amélioraient de mieux en mieux. Mais la paume de Del lui avait terriblement mal. Tristan était très sévère. Même pire que Woltar parfois!

La nuit s'apprêta à tomber. La jeune femme était épuisé par ces efforts. Tristan avait gardé les bras croisé pendant tout se temps.

-Allez, vous méritez une pause.

Del gromela. En l'entendant, Tristan éclata de rire. La jeune femme ne le regarda pas. Mais son rire fut vite étouffé. L'elfe se retourna et vit que Tristan avait quelque chose autour du cou. Un serpent s'en était pris à lui!

-Del... s'étrangla-t-il.

L'elfe ignorait que faire! C'était le moment d'essayer! Mais elle risquait de frapper Tristan... Elle se devait de le secourir!

Elle leva son bras devant elle. Une chaleur envahit sa paume endoloris. Une lumière blanche s'illumina, formant une sphère. Elle l'a rejetta la sphère fonça sur le serpent qui lâcha prise et tomba par terre. Tristan recula de quelque pas, pour s'éloigné du serpent.

Il leva son bras devant lui et projeta un projectile magique sur le serpent. Il saisit un couteau qui était caché sous sa ceinture et coupa la queue du serpent immobilisé.

Il se resta qu'un cadavre de serpent. Tristan se retourna vers Del.

-Vous disiez qu'il n'y avait aucun danger!

-D'habitude, mais nous étions sans doute sur son territoire. Allons partons, nous reviendrons demain.

La jeune femme examina Tristan si il avait été blessé. Mais aucune blessure.

Quelque temps plus tard.

La jeune femme avait fait de progrès remarquable en quelque jours seulement. Tristan s'était complètement remis de tout ces blessures. Aucun serpent n'avait osé s'aventuré ici depuis la dernière attaque.

Il apprit quelque sortilèges d'attaque à Del et aussi, le combat à l'épée. Il fut surpris par la rapidité de l'elfe.

Ils étaient en train en plein combat. Delaynna venait de bloqué un coup, qui lui aurait causé beaucoup de problème au niveau de sa cuisse.

Elle releva sa main droite verticalement et un jet d'eau le frappa en plein fouet sur le torse.

Tristan tomba par terre. Del pointa la lame contre son torse,triomphante.

-Je suis surpris par les progrès que tu as fais.

-L'élève dépasse le maître.

L'elfe l'aida à se relevé. La nuit arrivait bientôt, alors ils se dirigèrent vers la Faculté Magie.

Faculté de Magie

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Delaynna

Le temps mûrit toutes choses ; par le temps toutes choses viennent en évidence ; le temps est père de la vérité.


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 Sujet du message: Re: Lac de Hynim
MessagePosté: Ven 9 Déc 2011 20:37 
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Arrivés, au beau milieu de l'après-midi, je découvris pour la première fois le lac qui frôlait Kendra-Kâr. Une énorme étendue d'eau que mes petites jambes mettraient au moins cinq heures à contourner. Au bout du lac, de gigantesques sapins pointaient fièrement leur cime vers le ciel, tandis que plus loin encore les pics enneigés les surveillaient, l'air grave. A la surface de l'eau calme miroitait le même paysage, à l'envers et légèrement ondulant. Suite à la récente pluie, l'air était frais, et je dus serrer ma cape contre moi pour ne pas trembler.

Nous nous arrêtâmes au bord de l'eau, au niveau d'une petite plaine bordée d'arbres. J'entendais déjà les couinements des lutinoras...Je m'assis sur une souche, tandis qu'Alex fit face aux eaux calmes, bras croisés, le regard posé sur l'horizon.

Comme ça sent bon...

Intuitivement, j'emplis à mon tour mes poumons de l'air environnant. Frais, aux senteurs boisées de sapin et de sève, d'herbe humide, avec un fond aux notes marines. Et surtout ce silence. Non pas un silence mort et absolu mais rythmé par les bruits de la nature : mouvements de l'eau, feuillages, animaux... Le tout brisé par ces ridicules cris de lutinoras, s'excitant sans doute dans l'espoir de manger encore et encore.

Ce qui sent bon, c'est ma victoire qui approche...
C'est ce qu'on verra, petite maline!

Je ne pus réprimer un sourire sur mon visage, attendrie pas son expression. Certes, il avait changé, mais finalement ce n'était pas pour me déplaire. Tout naturellement, une question s'échappa de mes lèvres :

Alex... Qu'est ce que tu aimes chez moi?

Il sembla un peu décontenancé, puisqu'il se retourna, les sourcils levés.

Je... Je ne sais pas... parce que tu es différente des autres sans doute...

Mouais. Niveau argumentation, j'attendais un peu mieux de sa part. J'esquissai une moue boudeuse, ce qui le fit sourire. Il ajouta alors:

Ton physique me plait, je te trouve magnifique. Ta personnalité aussi, tu es fraîche, spontanée, au moins, avec toi, je sais comment agir. Ça te va?

J'en rougis jusqu'aux oreilles, et pour essayer de cacher mon sourire de plaisir, je répondis :

Pas la peine d'en faire trop non plus, je ne te laisserai pas gagner pour autant!

Il semblait prêt à répondre quelque chose, mais Liam surgit d'entre deux sapins, suivi par l'adorable Eulalie.

Vous semblez motivés visiblement! Bien, commençons. Moi, je compte pour Alex, et Lalie pour...
Non! Pas question. Se brusqua la petite fée, ce qui provoqua un faciès déçu et blessé sur mon visage. La petite aldryde se tenait fièrement, bras croisés et sourcils froncés. Liam, imperturbable, poursuivit :

D'accord, inversement alors. Vous avez jusqu'à ce que l'ombre de ce sapin touche le rocher, autrement dit, environ une heure. Que la meilleure gagne!
Il joignit ses paroles à un petit clin d'œil dans ma direction, ce qui eut pour effet de faire naitre un petit grognement amusé de la part de mon Kendran.

Ne perdant pas une seule seconde de plus, nous nous engouffrâmes dans les bois, suivis chacun de nos arbitres respectifs. Malgré le peu de lumières au sein des bois, les lutinoras étaient plus que facile à repérer : de leur corps dodu s'échappait une lueur jaunâtre. Mon avantage était que je pouvais tirer à distance, ne me repérant que grâce à leur lueur. Alex quant a lui e=était plus rapide et de son épée tranchait à coup sur un lutinora, tandis que j'étais parfois obligée d'aligner deux flèches. Des bestioles transpercées jaillissait une substance gluante et jaunâtre, assez peu appétissante.
J'avais beau accélérer le rythme, j'entendais grâce au décompte d'Eulalie qu'Alex était plus rapide que moi.

Entendant les couinements de leurs congénères, les lutinoras s'approchaient en masse, pensant qu'il s'agissait d'appels indiquant une source de nourriture.

Je découvris alors que l'esprit de compétition était profondément ancré en moi, lorsque je réalisai que je voulais à tout prix gagner. Au plus profond de moi, je songeai «  si seulement je pouvais être deux fois plus efficace... »

Comme si mon corps magique répondit à cet appel, une flaque d'eau se forma au sol, avant de monter dans les air comme une statue, pour finalement former une copie de moi à l'identique, mais composée uniquement d'eau. Je fus éberluée de ce constat, et me tournai vers Liam. Grand sourire, je compris. C'était donc ça le sort du parchemin! Le concours continua, et je – ou plutôt mon double fluidique et moi – rattrapions et dépassions aisément le score d'Alex. Lorsque l'ombre noire du sapin toucha la pierre, Liam nous indiqua la fin du concours, et annonça le verdict sans appel : j'avais gagné !

Je sautillais de joie, tournant en rond autour de mon vaincu, tandis que mon double s'était volatilisé. Liam regarda alors au loin, plissant ses paupières sombres. L'air grave, il nous ordonna :

Restez-là. Je reviens.

J'embrassais alors Alex sur la joue, et le soufflai une phrase de consolation, mais je ne pus m'empêcher de tourner à nouveau autour de lui, non pas moqueuse, mais heureuse. Heureuse d'être là, avec lui, heureuse d'avoir ainsi progressé en magie, et heureuse d'avoir gagné !


Fin de la partie 2

<Lac de Hynim>

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Dernière édition par Loys le Lun 19 Déc 2011 16:08, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Re: Lac de Hynim
MessagePosté: Ven 9 Déc 2011 23:19 
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J’étais vraiment fier de moi ! D’après Ranan et Odomar, je maitrisais l’attaque Kata du Tigre ! N’était-ce pas merveilleux ? J’avais déjà bien marché quand j’arrivai enfin aux abords du lac. J’étais en fait dans les bois où, au loin je pouvais apercevoir de grosses lucioles virevolter. Les lueurs jaunes qu’elles dégageaient illuminaient les bois où il faisait maintenant sombre. On eût dit qu’elles suivaient une chorégraphie. Le temps était bien plus frais que plus tôt dans la journée et pour cause : le soleil s’était caché derrière le col d’une immense montagne. Froide, elle régnait en maîtresse sur ses sœurs, plus petites. Je me rappelais les histoires qu’on avait pu me raconter sur elles et leurs habitants. Des récits plutôt effrayants pour le petit Hobbit que j’étais alors, pourtant je frissonnai à leur souvenir.

« -Miiiiiiiiiii »

Ma main serrant l’anneau dans ma poche, j’aperçus au loin une luciole perdre de ses couleurs et chuter au sol dans un bruit sourd. N’était-ce réellement que des lucioles ? Au cri qui venait d’être poussé, on eût plutôt dit un gros rat volant ! M’approchant prudemment du cadavre de la bête, sans faire craquer aucune épine de sapin sous mes pieds, je vis combien j’avais pu me tromper sur ce qu’était ces bêtes. Celle-ci avait le corps transpercé d’une flèche et je vérifiai alors que personne dans les parages n’était assez près pour me descendre aussi. Son dos était moussu et complétait un buste à la panse énorme, au moins comparable à celle, fameuse, de Lurkas ! J’eus pitié de la bête dont le sang jaune et gluant tâchait le sol et s’y collait comme de la glaire.

«Crac. »

Une branche venait de craquer. Rien d’anormal, me direz-vous, mais le son ne ressemblait que trop bien à celui d’une brindille que l’on vient de piétiner et casser. Je n’étais donc pas seul dans ces bois. Je crains un moment de rencontrer la même vieille folle qui m’avait enlevé dans les bois en direction de Shory pour que je serve de plat de résistance à son ogre de fils. Par précaution je me planquai derrière un gros pin qui, je l’espérai, me cacherai au moins en partie. Mais comment se cacher dans une forêt quand on ne sait même pas de qui se cacher ? J’aurais bien grimpé à un arbre -même si cet exercice n’était coutumier ni aux Hobbit ni à ma petite personne- seulement aucune branche basse ne semblait assez solide pour supporter mon poids. A la seule force de mon bras, j’étais surement capable d’en casser.

« -Miiiiiiiiiiiiiii »

A ma droite, à quelques dizaines de mètres, une autre grosse luciole venait de tomber. Quelqu’un s’en prenait manifestement à ces pauvres bêtes qui n’avaient probablement rien demandé. Prenant le risque de tourner la tête pour mieux voir ce qui se passait derrière moi, je vis des flèches filer tout droit sur les insectes. Je me trouvais manifestement au mauvais endroit au mauvais moment.

« - Cinq ! Six »

Un concours avait-il lieu ? Ou décomptait-on un temps imparti avant de me sauter dessus ? Me rappelant les chers conseils qui venaient de m’être donnés par Ranan, je décidai de ne pas aller au devant du danger au risque de me faire transpercer par quelque mortelle flèche. Avec précaution, je passai d’arbre en arbre, m’éloignant des couinements répétés des lucioles qui tombaient comme des mouches. Quand je fus assez loin pour ne plus trop rien risquer, je passai la tête entre deux minces arbres pour voir ce qu’il se passait. Une jeune enfant tenant un arc peut-être un peu trop grand pour elle courait de droite et de gauche et tirait sans aucun état d’âme sur les infortunés rats-volants. Elle courait avec sa jumelle au teint plus livide. Un grand elfe au corps noir les suivait et les regardait faire, comptant leurs touches. Il était effrayant et quand bien même il les surveillait avec douceur, à peine regardait-il ailleurs que sa face retrouvait la froideur du marbre et une sévérité rare.

J’appréciais la scène, admiratif et sous le charme de la dextérité et de la précision de l’enfant qui prenait plaisir à manipuler son arc. Ils s’approchèrent et alors que j’allais détaler comme un lapin, ils firent demi-tour. Trop curieux, je les suivis à une distance respectable. C’est ainsi que je vis un homme les rejoindre, lui-même suivi par une petite fée. L’enfant se mit à sauter de joie quand on lui annonça qu’elle avait décimé le plus grand nombre de lucioles. J’étais heureux pour elle et souris même à ce communiqué. Je me demandais cependant où était passé son double. Me penchant pour chercher après, je perdis l’équilibre et fis craquer sous mon poids l’unique grosse branche qui trainait là. Un «oups » me sortit de la bouche et je me recachai vivement derrière l’arbre. Avec un peu de chance on ne m’aurait pas entendu.


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Dernière édition par Willow le Sam 10 Déc 2011 00:01, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Lac de Hynim
MessagePosté: Ven 9 Déc 2011 23:56 
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Avec un peu de chance, certes, mais c’était manifestement sans compter sur l’ouïe fine du Shaakt. M’ayant entendu il était arrivé dans un silence digne d’un Hobbit et je fus fort surpris quand il me tira de derrière mon arbre avec violence, me soulevant par le col. Si ses yeux avaient été faits de lave, je peux vous assurer que je serais mort fondu tant il me fixa avec hostilité. Mais pour le moment j’étais plus mort de peur que d’autre chose.

Son regard rouge me faisant horreur, je tentai de le frapper de mes petits pieds dans le visage, seulement ses bras étaient assez longs pour me maintenir bien loin de lui. Il ricana alors :
« - Et voici un petit voleur ! »

Il commençait à m’emmener parmi les bois et je ne cessai pas de coups. J’attrapai même son bras tendu et le griffai : il me lâcherait sous la douleur, c’était certain. Du bout de mes pieds nus je réussis à le toucher à la gorge, mais ce fut sans effet.

« - Continue d’essayer de me faire mal et tu vas le payer sale petit hobbit ! »

La rage était lisible dans ses yeux et la fureur palpable dans sa voix. Je me débattis alors, hurlant comme un forcené qu’on me lâche. Je me secouais dans tous les sens comme un déjanté mais j’étais bien trop peu lourd pour le déstabiliser. « - Ais vraiment la volonté de me battre ! Si tu ne te donnes pas de peine, je te tuerais… » ; « Il te faut être rusé. » Les mots de Ranan résonnaient en moi avec évidence. Je devais être intelligent si je voulais me défaire de cette emprise. Je fis alors tout bonnement le mort, comme s’il m’avait étouffé. Je ne bougeai plus du tout, coupant même ma respiration le temps d’une minute. Il n’en fut pas bouleversé et alors que je tentais de glisser hors de ma chemise, il serra d’autant plus fort sa poigne. Excédé j’hurlais de nouveau, les yeux trop embués par la colère pour discerner les amis du Shaakt qui me dévisageaient avec stupeur et dédain.

L’elfe noir me lâcha finalement parmi eux et je me débattais encore tant que je glissai au sol et en mangeai l’herbe. Honteux de ma situation et révolté par le traitement que je venais de subir, je croisai les bras, la mine boudeuse et la face rouge, prêt à pleurer comme un enfant capricieux.


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Dernière édition par Willow le Mar 20 Déc 2011 17:58, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Lac de Hynim
MessagePosté: Sam 10 Déc 2011 14:38 
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Partie 3


Le Shaakt revint rapidement, un paquet gesticulant entre les bras. Un enfant grassouillet était prisonnier de son étreinte sévère, et se débattait en vain; ses coups étaient anarchiques et sans succès. Je ne pus m'empêcher de penser aux petits porcelets roses qui hurlaient et s'agitaient, quand mes frères et moi tentions de les attraper, dans la ferme de mes parents.

Liam le laissa finalement tomber au sol comme un vulgaire bagage, et l'enfant au physique adipeux continuait de se débattre dans le vent, couché au sol sur le dos. Finalement, il se calma et croisa les bras, une moue hideuse sur le visage indiquant qu'il était prêt à commencer une crise de hurlements ou de pleurs plaintifs.

Et quelle ne fut pas ma surprise quand, une fois qu'il fut calmé, je pus mieux discerner son visage...

Willow !
Willow...
Willow?

Ne prenant pas en compte le ton méprisant d'Alex, et celui interrogateur de Liam, je me jetais dans les bras de mon cher hobbit.

Tu t'en es donc tiré! M'exclamais-je, en référence à notre dernière aventure au marché. Mais où était-tu donc passé? Nous t'avions cherché partout!


Alex était en train d'expliquer à liam d'où nous connaissions ce hobbit, mais j'étais si surprise de retrouver ainsi, en cet endroit, un ancien ami, que je ne pouvais m'empêcher de l'assaillir de questions concernant comment il s'en était sorti, ce qu'il était devenu, comment il nous avait retrouvé ou encore si le Shaakt n'avait pas été trop brutal avec lui...

<Lac de Hynim>

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Dernière édition par Loys le Dim 18 Déc 2011 18:39, édité 4 fois.

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 Sujet du message: Re: Lac de Hynim
MessagePosté: Sam 10 Déc 2011 22:14 
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« - Willow ! - Willow… -Willow ? » Entonnèrent les gens qui m’encerclaient. Loys ? Etait-ce bien elle ? Je n’eus pas le temps de discerner son visage que la jeune Kender se jeta déjà sur moi, pendant ses fins bras autour de mon cou.

Heureux que le bref cauchemar fut terminé, je l’enlaçai, heureux de ces retrouvailles plutôt impromptues. Qu’il était bon de serrer contre moi cette amie ! Mon amie ! Celle que je n’avais pas reconnue plus tôt alors que je n’avais jamais vu que sur elle d’aussi beaux cheveux !

« - Tu t’en es donc tiré ? » S’exclama-t-elle. Vexé qu’elle s’en étonne, je laissai cette rancœur de côté et lui souris.

« - Mais où étais-tu donc passé ? Nous t’avions cherché partout ! Ca fait si longtemps ! Tu vas bien ? J’espère que oui ! Mais comment nous as-tu retrouvés ? Oh ! J’espère que Liam ne t’a pas trop incommodé ! »
Je supposai que Liam était l’elfe noir avec qui je venais d’avoir quelques déboires, autant dire qu’à l’annonce de son nom, je glissai un doigt dans le col de ma chemise comme pour desserrée pour marquer mon indisposition. Il m’avait plus qu’incommodé ! Il m’avait traité comme un vulgaire fouineur, du bétail même !
Seulement Loys me dévisageait des ses grands yeux verts, elle souriait avec autant d’éclat qu’on eut dit qu’elle cachait un petit soleil dans sa bouche et je ne pouvais m’empêcher de sourire moi-même tant j’étais ravi.

Restant assis par terre à côté d’elle, bien qu’il aurait été fort plaisant de me relever, ne serait-ce que pour ma dignité, je le contai tout ce qu’elle voulait savoir. Je lui racontai ce qui s’était passé sur le marché après que nous ayons été séparés. Je tus cependant le souvenir d’Ellana comme si j’étais désireux d’oublier celle qui m’avait troublé, dont je ne connaissais rien et pourtant à qui je pensais beaucoup. Je lui dis aussi que je me portais bien, même si son ami ne m’avait pas traité avec douceur. J’en profitai pour jeter un petit regard de mépris vers ce gigantesque Shaakt dans l’espoir que Loys en ressente encore plus de compassion pour moi.

« - Je suis si joyeux de te retrouver Loys et si désolé que notre dernière conversation ait été interrompue aussi fortuitement. Mais le destin nous a réunis ! Je venais prendre un bain au lac et profiter de sa fraicheur crépusculaire quand je vous ai aperçu ! Tu as l’air de maîtriser à merveille ton arc ! C’est merveilleux ! »

Je suis d’accord avec vous, sur ce point j’étais hypocrite mais ces flatteries lui feraient au moins plaisir. Elle le méritait bien après tout ! N’avait-elle pas gagné contre son méprisable ami kendran ? Rien que pour l’avoir fait perdre, je la bénissais. Me relevant, je lui tendis ma main avec manière pour l’aider à se redresser et l’interrogeai :

« - Qui sont ces gens ? Il me semble que tu en as bien plus à raconter qu’on ne pourrait le croire ! »


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Dernière édition par Willow le Mar 20 Déc 2011 17:59, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Lac de Hynim
MessagePosté: Dim 11 Déc 2011 14:16 
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Tandis que nous étions tous deux assis au sol, lui car il avait été jeté à terre par le Shaakt, et moi parce que je m'étais jetée sur lui, Willow répondit patiemment à toutes mes interrogations. Je fus heureuse de constater que sa verve était toujours présente, et que malgré un physique assez peu flatteur, il s'exprimait toujours de manière distinguée. Il glissa même un compliment qui me fit rougir, auquel je répondis avec naturel :

Merci, il est vrai que je me suis beaucoup entrainée depuis notre dernière rencontre!

J'admirais que le hobbit reste ainsi calme et courtois, malgré qu'il vienne de se faire trainer violemment par l'elfe noir. Finalement, il se releva et me tendit une main apprêtée pour m'aider à en faire de même. Avec une politesse admirable, mais restant tout de même prudent en ne s'adressant qu'à moi, il me questionna au sujet de mes compagnons. Je les lui présentai alors tour à tour.

Voici Alex, que tu connais déjà, évidemment ! Liam... avec qui tu... euh... viens de faire connaissance... Et voici Eulalie.

Je cherchais autour de moi, curieuse de voir où était la petite alryde, mais tout comme lors de notre première rencontre, extrêmement timide, elle s'était cachée. Le shaakt quand à lui, s'approcha de Willow et s'inclina légèrement vers lui avant d'ajouter :

Veuillez m'excuser brave hobbit, j'ignorais que vous étiez un de nos allié, il s'avère que je suis très méfiant, surtout ces derniers temps, j'espère que vous aurez la bonté de me pardonner! Et si je puis me permettre, je suis contraint d'admettre que vous vous défendez avec rigueur, pour une personne de votre taille.

Pas vraiment surprise par la réaction de Liam – certes, sa corpulence d'athlète lui donnait l'air impressionnant, mais malgré qu'il soit parfois un peu prétentieux, il restait tout de même très courtois également - , j'étais tout de même soulagée pour mon ami Willow, qui pouvait ainsi retrouver un semblant de dignité.

Cher Willow, j'aimerais profiter davantage de ces retrouvailles, mais la nuit ne va pas tarder à tomber, et pour être honnête, je suis assez réticente à l'idée de rester ici dans le noir. Que dirait-tu de prendre un repas et un peu de sommeil à La Maison, nous pourrons discuter plus aisément demain?


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Dernière édition par Loys le Dim 18 Déc 2011 12:22, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Lac de Hynim
MessagePosté: Dim 18 Déc 2011 12:12 
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La petite Kender me présenta tour à tour ses amis. Je connaissais déjà Alex, il était déjà avec Loys lorsque je l’avais rencontrée et je regrettais qu’il fut là. Le Shaakt qui m’avait traité avec peu de respect et de douceur avait pour nom Liam. Il s’approcha d’ailleurs de moi et, inclinant sa tête pour excuse, il me dit combien il ignorait que je faisais partie des amis de Loys et qu’il m’avait trouvé fort bon en coups de pieds pour le Hobbit que j’étais. Il me pria même de le pardonner, ce qui ne fut pas sans m’étonner.

A ses mots je levai le nez et nettoyai vivement ma chemise. Liam venait de me faire recouvrir ma dignité et bien que je ne le montrai pas, je l’en bénissais. J’avais, en effet, été assez ridicule devant Loys pour que cela continua. Elle m’interrogea d’ailleurs :

« -Cher Willow, j’aimerais profiter d’avantage de ces retrouvailles, mais la nuit ne va pas tarder à tomber et, pour être honnête, je suis assez réticente à l’idée de rester ici dans le noir. Que dirais-tu de prendre un bon repas et un peu de sommeil à La Maison, nous pourrons discuter plus aisément demain ?
- Pour sûr que j’accepte ! Il y a bien longtemps que je n’ai pas dormi et encore plus que je n’ai pas profité d’un bon matelas ! Et, foi de ma race, si tu me proposes de souper, je ne peux décliner tant mon ventre m’en voudrait de refuser. »

Reprenant du poil de Hobbit, je lui proposai mon bras, l’invitant au départ, tout guilleret à l’idée de ripailler et la questionnai :
« - Mais, qu’est-ce que La Maison ? »


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 Sujet du message: Re: Lac de Hynim
MessagePosté: Lun 13 Fév 2012 19:19 
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j'arrive au lac de hynim en fin de matinée. en arrivant devant cette étendue immense, je reste ébahis. c'est la première fois que je viens ici, et je suis vraiment impressionné par la beauté et la tranquillité de ce lieu.
Je me ressaisis et part en quête de la caverne des brigands. je finis par la trouver, a l'orée de la foret, petite crevasse blessant la roche d'une colline verte. je repars alors, pour trouver un endroit ou attendre la nuit. il est environ deux heures de l’après-midi, je suis90 posté dans un bosquet, non loin de ladite caverne, quand je pense a ce que je vais faire en attendant. après quelques minutes de réflexion, je me dit que ce ne serait pas du luxe, que je m'entraine, pour pouvoir vaincre ces brigands. répétant quelques passes d'armes, j'apperçoit un mouvement dans les fourrés, tout proche. je m'immobilise, m'attendant a voir un squelette boiteux, ou un traqueur d'ombre... en fait, ce qui m'avait causé cette peur était tout autre: un bouloum! mon estomac vide me rappelle alors que je n'ai rien mangé aujourd'hui. je prend donc pour quête de chasser cette créature a la viande si bonne. je le suis jusqu'au lac, et pendant qu'il boit, je le transperce de mon épée.
j'allume alors un petit feu, non loin de l'endroit même ou je l'ai tué, et fais cuire la petite bête. sa chair est un régal. la nuit tombée, je m'approche de la caverne des brigands.

ils sont effectivement trois, dont un veilleur, muni d'un arc. les deux autres dorment, au vu de leur respiration. le veilleur est installé, assis sur une pierre, a l'entrée de la grotte, les deux autres sont a l’intérieur, mais aucune trace de la femme que je recherche.

je dégaine mon épée le plus silencieusement possible, et me place sur la colline, au dessus de la grotte. je saute sur le dos du guetteur, et nous roulons tout les deux dans l'herbe. la chance est avec moi, j'arrive a immobiliser l'homme. mon épée sur son cou, je lui demande le plus silencieusement possible:

"ou est nora, la femme que vous avez lachement enlevée?"
"je ne le montrerais jamais!"

il est bien connu que, menacés de mort, les brigands sont très bavards...

"si tu ne me le dis pas tu es un homme mort!" [:rocket:] dis-je en appuyant plus fort ma lame sur sa gorge.
"NON!non, je vous conduis a elle!!!

le brigand me conduit alors dans tout un labyrinthe situé dans la caverne, menacé par la pointe d'acier.

"gare a toi si ce n'est pas le bon chemin l'ami!"

nous arrivons alors a une petite salle, creusée dans la roche, ou est endormie une femme, d'une trentaine d'année, avec de longs cheveux marrons négligés depuis peu (((surement depuis son enlevement)))
la femme se releve, toussant et crachant, et jette un regard mauvais a l'homme en lui demandant:

"vous etes venus pour me tuer c'est ca? et lui c'est mon bourreau?"dit-elle en me désignant.

"ce type la est venu pour te sauver, ce n'est pas ton bourreau. considere le comme ton ange gardien, mais si tu recroise notre route, nous te tuerons du premier coup!"

je ressort avec la femme qui n’arrête pas de me questionner. je ne lui répond rien si ce n"est que son mari m'envoie, ce qui la plonge apparament dans une joie immense, bien qu'elle ne le montre pas.
nous nous dirigeons alors vers le village de bucherons, situé non loin de la.

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La nature est éternellement jeune, belle et généreuse. Elle possède le secret du bonheur et nul n'a su le lui ravir.
George SAND




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 Sujet du message: Re: Lac de Hynim
MessagePosté: Mer 9 Mai 2012 15:49 
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La fraicheur du matin se fait encore plus ressentir avec la pluie. Je m’emmitoufle dans ma bure et enfonce profondément ma capuche, autant pour me protéger que pour me cacher ! Heureusement pour moi, il ne s’agit que d’une petite pluie fine. Elle a l’avantage d’enlever toute suspicion au port de la capuche qui, parait-il, est interdis dans nos écoles ! Je m’efforce de ne pas rencontrer les quelques gardes patrouillant les ruelles, sans doute à la recherche d’un homme faisant trois fois mon gabarit. Si tout se passe bien, je serai à destination dans un jour et demi. Il me faudra trouver un endroit où dormir, mais on verra ça le moment venu. J’avance machinalement vers ma destination et rapidement je me perds dans mes pensées…

« Hola l’moine ! ça fait un bout d’temps que j’t’observe et y’m semble b’in qu’tu voyages seul ! »

Je reprends mes esprits pour me rendre compte que la pluie s’est arrêtée. Le soleil commence à percer et j’arrive à en déduire qu’on est en milieu de matinée. Devant moi se tient un petit bout d’homme juste sorti de la puberté ! S’il atteint le mètre soixante c’est le bout du monde. Ces vêtements ont plus de trous que de tissus et ne partent pas en poussière grâce à la terre qui a séché dessus. Il a des cheveux courts noirs et crottés, des yeux marron foncé, et un teint mat. A moins que ce ne soit la crasse ! Dans sa main droite il tient une dague, ou ce qui y ressemble, et sa main gauche est tendue vers moi, paume vers le ciel.

« T’as pas compris l’manchot? Donne tes Yus ! »

J’avais oublié que pour être sûr que mon bandage ne se mouille pas avec la pluie je n’avais pas enfilé la manche de mon bras blessé. J’ôte ma capuche le plus délicatement possible et je m’efforce de garder un air décontracté et rassuré. Bien que ce petit ait l’air inoffensif j’aimerais éviter le combat.

« Voyons, la violence n’est pas une solution ! Et puis, qu’est-ce qu’un pauvre moine comme moi pourrais bien avoir ? J’ai fait vœux de pauvreté. Ecartes toi de mon chemin et les dieux te le rendrons. »

Le gamin paraît convaincu de ma pauvreté, mais ne semble pas vouloir me laisser passer pour autant !

« Ton habit ou la vie alors ! »

« Je ne donnerai pas l’habit mon ami, je regrette. »

Il apparait alors un peu perturbé de ma réponse. Tout en me préparant à recevoir un coup, je m’avance dans sa direction, affirmant ma volonté de continuer. Il ne montre aucun signe d’attaque et se recule même pour me laisser passer. Au moment où je baisse ma vigilance, celui-ci me bondit dessus, lame en avant, bien décidé à en finir de moi ! Je ne parviens que de justesse à dévier son attaque sur le côté. Nous manquons tous les deux de finir par terre, lui, emporté par son élan, et moi, déséquilibré par son attaque. Aussi vite que possible je reprends une position défensive, près à parer toute nouvelle attaque. Ce qu’il fait dans la foulée ! Il a l’avantage de posséder deux bras et il s’avère qu’il s’en est rendu compte. Sa dague est maintenant dans sa main gauche et il se saisit de mon poignet gauche avec la main qu’il a de libre. Simultanément il amorce un coup de dague vers mon flanc droit. Je ne peux l’éviter complètement, mais je limite les dégâts en faisant en sorte de détourner son coup à l’aide de mon bras en écharpe ! Sa lame émoussée, mes bandages et la bure m’évitant une coupure à proprement parlé. Tout en me libérant de son emprise je lui saisis le bras droit et lui donne un coup de genoux dans les valseuses. Je peux lire la douleur sur son visage, au moment même où un petit cri aigu se fait entendre. Je lui assène un deuxième coup, au même endroit, en y mettant encore plus de force. Au coin de ses yeux je vois apparaitre de petites larmes, tandis que son mal être lui fait lâcher son arme ! Je profite de sa douleur pour lui donner un coup de tête bien placé. Je n’ai pas d’autre choix que de laisser son bras libre pour pouvoir lui donner un dernier coup. A peine je relâche son bras qu’il se laisse tomber à genoux, les mains sur ces parties intimes et des larmes coulant sur son visage.

« Pardon… Pardon ! Je ne recommencerai pas… »

Le jeune homme sanglote en continuant de me supplier de ne plus le toucher. Je relève mon bras droit vers le ciel afin de dégager ma manche, tout en me positionnant dans son dos. Je pose délicatement ma main autour de son cou et fais ressortir mes griffes.

« J’ai une famille. Pitié !... Pitié, je suis désolé ! »

Il a vu mon visage et que je n’étais peut-être pas un simple moine. Malheureusement pour lui, je suis trop facilement reconnaissable pour me permettre de le laisser en vie. Lentement je lui ouvre la gorge afin qu’il se vide de son sang. Il a bien tenté un dernier mouvement pour s’en sortir, mais pas assez convainquant… Et je dois avouer avoir pris plaisir à voir la vie le quitter.

Rapidement je me ressaisis, je remets ma capuche, et je reprends la route vers ma destination. Je ne peux m’ôter de l’esprit ma dernière action… La sensation de supériorité, de posséder un droit de vie ou de mort sur quelqu’un. Je me sens puissant, regonfler ! Bizarrement, je ne regrette pas, je n’ai aucun remords, je peux même dire que je suis satisfait ! Je viens d’assurer ma survie. Je continue de marcher, tout en flattant pour mon acte.

Bientôt la nuit sera là et il me faut trouver un endroit où dormir. Je ne peux prendre le risque de voyager seul et, de plus, je commence à ressentir la fatigue. Après quelques minutes de marches supplémentaires, j’aperçois un arbre isolé à une distance raisonnable de la route. Ni trop loin, ni trop près. Heureusement pour moi, les branches me permettent de monter dans celui-ci avec un seul bras. Après avoir vérifié une bonne dizaine de fois si je possédais toujours le coffret et la clé, je me cale dans le creux de branches pour passer une nuit pour le moins inconfortable ! Régulièrement, je redresse la tête pour vérifier que personne n’approche. Chaque bruit de la nature me fait sursauter ! Je ne peux m’empêcher d’imaginer que quelqu’un approche pour me dérober… Le sommeil fini par l’emporter malgré le stress et le manque de confort de mon ‘lit’ !

Le soleil et la douceur de mon matelas me réveil de bons matins ! Mon ventre gargouille pour me rappeler que la nature m’impose de me nourrir. Malheureusement pour lui, il lui faudra attendre encore quelque heure avant de voir un semblant de civilisation !

Après les dernières heures de marches, j’arrive au bord du lac. Des étales sont ouvertes et quelques passants négocient les prix. Je me dirige vers l’une d’elle pour satisfaire mon appétit, mais je n’ai pas le temps de l’atteindre qu’une Sinaris se ‘dresse’ devant moi me tendant la main.

« Alvaïa ! »

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Dernière édition par Thavuk le Lun 14 Mai 2012 14:02, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Lac de Hynim
MessagePosté: Lun 14 Mai 2012 13:54 
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Localisation: Port de Kendra-Kar
Lorsque je regarde qui prononce ce nom, je vois une petite dame qui semble plutôt jeune. Elle porte des vêtements de paysanne et tien un bâton de berger dans sa main gauche. Elle a les cheveux et les yeux noirs. Je marque un temps d’hésitation en regardant l’étale du marché.

« Ne t’inquiète pas, j’ai de quoi te nourrir. Suis-moi. Thavuk, c’est ça ? »

Il ne me semblait pas avoir déjà dit mon nom ! Je suis surpris qu’elle le connaisse. Je reste muet jusqu’à ce que l’on arrive chez elle. C’est une maison de pêcheur, les pieds dans le lac. Un homme est assis sur le ponton en train de pêcher. Elle ouvre la porte d’entrée qui débouche dans une salle à manger des plus modestes. J’ôte ma capuche en franchissant la porte.

« Tu n’es pas bien bavard ! Enfin, c’est peut-être mieux comme ça. Comment se porte le vieux ?»

« Bien ! »

Sur la table à manger se trouve deux assiettes. Devant l’une d’elle est assise une lutine.
Elle mesurait à peu près 20 centimètres, avait la peau claire, les cheveux noirs, et des yeux verts magnifique. Il est évident qu’elle ne venait pas de la forêt. De longues chaussettes rayées noires et jaunes lui servait de bottines, elle portait un bustier vert qui ne devait pas laisser ces pairs de marbre, et un bonnet vert et jaune, fait de bouts de tissus rafistolés, qui lui couvrait les oreilles et se terminait en pointe. Une minuscule plume blanche était coincée dans les coutures. A mon arrivé elle afficha un sourire ravi.

« Aaah, on va enfin pouvoir manger ! Moi c’est Pauwin, et toi ? »

J’affiche un sourire à mon tour. Il s’agit de rester poli tout de même.

« Thavuk. »

Tout en me montrant mon siège Alvaïa se dirigeât vers la cuisine pour aller chercher le repas. Elle ne tarda pas à revenir avec une marmite remplies d’un bon repas, sans viande… ! Je ne pouvais pas me permette de faire la fine bouche, mais je devais bien avouer que je regrettai tout de même de ne pas m’être arrêté au marché. Pauwin n’arrêtait pas de parler. Je ne prêtais pas vraiment attention à ces histoires, mais je les ponctuais d’un sourire, ou d’un signe de tête, de temps en temps.

Après m’avoir laissé le temps de me rassasier, Alvaïa revint vers moi, avec un air beaucoup plus sérieux !

« Bon, il me semble que tu as quelques choses pour moi ! J’espère pour toi que tu ne l’as pas ouvert… »

Je ne peux pas dire que la tentation de vérifier son contenu ne m’a pas traversé l’esprit, mais mon instinct de survie m’a fortement déconseillé de même y songer. Je cherche dans mes poches le petit sac de lin et je lui tends. Après quelques secondes je sens la clé sous ma main et je me permets de faire une grimace de désespoir en regardant la petite femme, faignant l’avoir perdu. Ca réaction ne se fais pas attendre, mais à peine son visage commence à changer que je me précipite de lui tendre la clé, affichant un sourire !

« Très drôle ! »

En disant ces mots sur un ton sec elle m’arrache la clé des mains. Je ne sais pas si c’est ma ‘blague’ ou le fait qu’elle est eue ce qu’elle voulait, mais elle reste froide. Même la petite lutine qui semblait toujours afficher un sourire et ne jamais se taire, devient terne et muette. Alvaïa nous regarde à tour de rôle.

« Puisque vous devez tous les deux allez voir le vieux, vous ferez le chemin du retour ensemble. Allez dehors !»

La lutine se dépêche de sauter dans ma capuche avant que je ne sois hors de porter et s’y installe confortablement. Alvaïa nous raccompagne à la porte et me tend un sac de toile contenant de la nourriture avant de me claquer la porte au nez. J’entends trois verrous se fermer instantanément. Pauwin s’accoude sur mon épaule et retrouve soudainement l’usage de la parole !

« Et bien ! On dirait qu’elle a pas aimé ton sens de l’humour. Ça te dérange pas que je voyage dans ta capuche ? J’ai jamais étais à Kendra-Kar, c’est grand ? Tu me feras visiter avant qu’on aille voir le vieux ? J’y serais bien allée toute seule mais… comment dire… j’appréhende de rencontrer des chats ! Rien contre toi ! Je parle des autres chats… »

L’avantage c’est que je n’aurais pas à faire la conversation, elle l’a fait pour deux ! Je me mets en route, tandis que Pauwin commence à me parler de son envie de visiter Kendra-Kar, de comment elle l’imagine. Je dois bien avouer que je n’y prête guère attention, mais cela fait passer le temps. Et rapidement la nuit s’installe. La végétation autour de nous n’est pas des plus denses, mais quelques arbres se dressent à l’écart du chemin. J’interromps Pauwin pour lui proposer qu’on passe la nuit sous ces arbres.

« Si tu veux. Et comme tu as marché pour moi, je monte la garde si tu veux ! »

« He bien, merci. Tu n’auras qu’à me réveiller quand tu seras fatiguée. »

Rapidement on se retrouve sous les arbres et en quelques fractions de secondes je sens le sommeil m’envahir.

« Bonne nuit. »

« Bonne nuit. »

Je suis réveillé au petit jour par les rayons du soleil sur mon visage. Je n’avais pas vu que la petite lutine s’était endormie dans un pli de ma bure. Je la réveille donc en me redressant pour la chercher !

« Hop pardon ! Eh bien, je croyais que tu devais monter la garde ? »

Elle s’étire de tout son être, et ses gémissements ont dû réveiller tous les animaux de la plaine ! D’une voix encore endormie et entrecoupée de bâillements, elle bafouille une explication.

« Les… écuuuu’eil ! Je leur ai demandé de nous réveiller si quelqu’un… venait.»

Je lève alors la tête et je peux en effet observer un écureuil endormit contre le tronc. Quelle surveillance ! Rapidement on se remet en route. Il n’aura pas fallu plus de cinq minutes à ma passagère avant de recommencer à parler. On avance tranquillement lorsqu’elle me stoppe soudainement.

« Regarde devant, il y a un homme mort. »

Je reconnais le pauvre homme en question, il s’agit de celui que j’ai rencontré l’avant-veille. Je n’ai que peu de temps pour réaliser que rapidement elle est déjà à terre en train de courir vers le cadavre. Je m’avance alors dans la même direction et je la vois s’enfoncer dans toutes les poches.

« Rien ! Ils ont du tout prendre avant de le laisser là. Allez, on continue ! »

Je dois avouer que je ne m’attendais pas à aussi peu de scrupule d’un être comme elle. Je la porte jusqu’à ma capuche et nous ne tardons pas à arriver aux abords de la ville. Elle ne dit soudainement plus un mot et contemple la ville.

« Je ne peux pas rentrer dans la ville en ce moment ! Je te fais visiter plus tard si tu veux »

Elle acquiesce d’un signe de tête. Elle ne tarde pas à commencer à me chuchoter des remarques sur les passants que l’on croise. Je ne peux m’empêcher de sourire à certaines de ses critiques. On se retrouve devant la porte d’où je suis parti et je n’ai pas le temps de frapper que celle-ci s’ouvre pour nous. Le vieux nous souris et nous invite à entrer.

« Alors, vous avez fait bon voyage ? »

Je n’ai pas le temps d’ouvrir la bouche que j’entends une petite voix par-dessus mon épaule.

« Oh oui, très bon, merci ! »

« Tu dois être Pauwin ! Est-ce que tu veux bien nous attendre dans la maison un instant. »

Il lui désigne la porte derrière lui. Jocko lui ouvre et attend qu’elle soit passée pour la suivre. Le vieil homme me fait signe de m’asseoir autour de la table et s’assoit en face de moi.

« Tu me sembles être quelqu’un de confiance. Je te propose de travailler pour nous si tu le souhaites. »

Je dois avouer que je n’avais pas prévu de rester dans le coin. Mais cela me permettrait d’avoir un toit, un ‘travail’, et surtout des ‘amis’. Ce n’est surement pas le type d’amis que tout le monde aimeraient, mais ils m’ont déjà sauvé une fois !

« Alors ?»

« He bien, je suis d’accord. Je veux bien travailler pour vous ! »

« Bien, suis moi, je vais te présenter à ta nouvelle famille. »

Il se dirige alors vers la porte qu’ont emprunté la lutine et Jocko. Je m’empresse de le suivre.

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 Sujet du message: Re: Lac de Hynim
MessagePosté: Lun 18 Juin 2012 21:37 
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Le jour venait de se lever et les premiers rayons du soleil se réverbéraient sur les eaux du lacs.

Lalouwv avait encore les yeux engourdis par le sommeil. La brume matinale, rendait les contours du paysage flous et lumineux à la fois. Elle avait eu quelques peines à sortir de sa couverture et c'est un coup de patte vigoureux de son père, Woyun, qui l'en avait tirée.

"Lève-toi, ne me fait pas honte", avait-il dit.

Lorsqu'elle rejoignit la clairière, les mâles et les plus jeunes y étaient déjà rassemblés pour les exercices matinaux. Certains s'étiraient, d'autres effectuaient quelques flexions. D'autres encore, revoyaient l'une ou l'autre prise par groupe de deux ou trois.

Elle se fit la plus discrète possible et se coinça entre Dwurc et Sawrr. Dwurc fit comme s'il ne l'avait pas remarquée et continua d'un air absorbé ses exercices d’extension.

De deux cycles sont aîné, il était robuste et sans doute parmi les plus adroits. Sa longue crinière fauve, attachée par un ruban pourpre, donnait à sa stature une classe que nul autre ne pouvait égaler. Fils d'une matriarche, il avait parfois le regard hautain du jeune prodige.

Néanmoins, puisqu'il se donnait tout le soin de l'éviter, Lalouwv savait qu'elle serait tranquille à cette place.

De l'autre côté, Sawrr faisait partie des plus âgés de LaTrouwp. Il ne resterait, sans doute, plus très longtemps parmi eux. Une fois qu'il sentirait qu'il était devenu un poids, plus qu'un atout pour le groupe, il s'exilerait et finirait sa vie dans la nature.

Sawrr, ne s'était pas toujours montré des plus compréhensifs avec elle. Mais, ces derniers temps, Lalouwv avait senti s'opérer un changement. Peut-être était-ce son âge avancé ou peut-être était-ce les maigres progrès qu'elle avait fait,...

Néanmoins, depuis peu, il était régulièrement là pour lui prodiguer un conseil ou pour rectifier un mouvement hésitant, voir incorrect.

Après quelques instants, Krown le gardien des mâles se plaça silencieusement face à eux. Aussitôt, toute activité cessa et le groupe se dispersa à intervalle régulier dans la clairière.

Une fois le calme établi, Krown prit la parole : "Voici un nouveau jour qui se lève. Rendons grâce à Utu pour les bienfaits qu'il nous accorde."

Tous, en un même mouvement, joignirent leurs pattes l'une contre l'autre, devant leur plexus solaire. Puis, élevant leurs membres et la tête vers le soleil qui pointait à l'horizon, ils entamèrent une salutation à Utu.

Pour Lalouwv, c'était la plus agréable partie de l'entraînement. Chacun concentré sur lui-même et sur l'univers calquait sa respiration sur ses mouvements, sans se préoccuper des autres. C'était l'un des rares moments où elle se sentait pleinement appartenir au groupe.

Le soleil baignant son visage, elle se sentait soudain plus sereine. Le doux parfum des bois et le léger vent venant du lac lui ravivaient les sens. Elle se trouvait, enfin, pleinement éveillée.

Après les deux dernières salutations, intégrant la posture du guerrier, chacun s'immobilisa, plaçant à nouveau les mains devant lui. Le recueillement était à présent de mise.

Un long temps s'écoula, puis Krown reprit à nouveau la parole pour remercier le dieu soleil et la Vie.

"Utumaste"

Les autres répondirent à sa prière en un "Utumaste" collectif.

Puis, appelant Razwin, son second, Krown prit une hallebarde en bois et la lui remis.

"Nous allons aujourd'hui revoir les différentes techniques pour désarmer quelqu'un. Razwin, attaque moi de front."

Sans se faire prier, ce dernier porta un coup direct vers l'abdomen de son chef. Krown suivant le mouvement de la hallebarde, recula la jambe droite et s'écarta légèrement sur la gauche. Puis, saisissant l'arme de la main droite, il remonta son coude vers le menton de Razwin et arrêta son mouvement. Razwin revint à sa place, l'air satisfait.

"Voici donc le premier mouvement que j'entends vous voir intégrer."

Il en montra encore trois autres du même acabit, puis leur demanda de prendre une hallebarde et de se mettre par groupe de deux.

C'était l'un des moments que Lalouwv redoutait le plus. Soit, certains pères s'avanceraient vers leur progéniture respective et le mélange des âges s'opérerait ; soit, il n'en serait rien et elle se retrouverait la dernière à être choisie.

Heureusement, elle vit Bjorwc s'avancer vers son jeune fils, Brown et Rebwac fit de même vers Argwiss. Elle chercha son père des yeux, mais le vit qui semblait fort absorbé par une question technique auprès de Krown. Dépitée, elle regarda fiévreusement autour d'elle et rencontra le regard de Liliawr qui la fuyait.

Une main se posa alors sur son épaule et se retournant, elle vit le vieux Sawrr qui lui tendait la lourde hallebarde. Un sourire de gratitude affiché sur la figure, elle le salua et se jura de faire tout son possible pour être une compagne d'entraînement satisfaisante.

Saisissant la hallebarde à pleines mains, elle pointa alors, d'un air décidé, la hallebarde en direction du ventre de Sawrr. Celui-ci, impassible, la dévia d'un geste nonchalant, du poignet.

"Ce qui compte, avant tout, c'est l'intention. Recommence."

Un rien interloquée, Lalouwv tenta de se concentrer. Mais hésitante, elle redescendit un instant les bras.

"Mais, j'ai peur ... de vous faire mal."

"Tu ne me feras pas de mal. Je suis sans doute vieux, mais tu ne te doutes pas des pouvoirs de la sagesse. Attaque-moi, à présent. Concentre ton énergie sur mon centre et attaque-moi !"

C'était l'une des premières fois que quelqu'un semblait avoir confiance en ses capacités. La plupart du temps, les autres se résignaient à lui ré-expliquer inlassablement qu'elle n'avait pas mis sa patte au bon endroit, qu'elle devait tenir sa hallebarde plus fermement, ...

(Concentrer son énergie ? Sur le centre de l'autre... ?)

Essayant de se remémorer la force qu'elle tirait de la salutation à Utu, elle reprit fermement sa hallebarde en main et imagina qu'elle transperçait le vieux Sawrr. D'un air plus que décidé, elle avança la jambe gauche et pointa la hallebarde en direction du centre de l'abdomen.

Sawrr esquiva prestement, d'un geste léger et saisi la hallebarde de la main droite. Puis, il fit mine de lui donner un coup de coude au menton.

"C'était mieux. Recommence. Imagine que toute l'énergie concentrée dans ton arme vient de ton propre centre. Que cette hallebarde, n'est que l’extension de l'énergie qui est en toi."

Hochant la tête, elle se remit en position et tenta de visualiser l'énergie qui circulait dans son corps. De sentir l'énergie qui se rassemblait dans ses membres, jusque dans la hallebarde.

L'attaque partit presque toute seule. D'un mouvement presque imperceptible, le vieux Woran s'écarta et saisit cette fois la hallebarde de la main gauche, avant de feindre lui donner un coup de genoux à hauteur des côtes.

"Bien. Continue."

Une partie de la matinée se passa ainsi. Il ne lui avait pas encore proposé d'échanger les rôles quand soudain, Krown, d'un geste silencieux, les rassembla autour de lui. Autant, elle se sentait fière d'elle, autant elle craignait à présent de devoir affronter l'un des autres. Elle n'avait pas essayé une seule fois de désarmer le vieux Sawrr. De plus, ces attaques à répétition, avec autant de concentration l'avaient pour le moins épuisée.

Le gardien des mâles les fit asseoir en cercle et leur expliqua la suite.

"Vous avez maintenant appris à désarmer quelqu'un qui vous porte une attaque à la hallebarde. Nous allons à présent, établir des combats d'entraînement. Les premiers à commencer seront Dwurc et Jwaiyla."

Jwaiyla, âgée de 17 cycles, ne tarderait plus à rejoindre les rangs des femelles. Elle n'en était pas moins une guerrière émérite et Dwurc aurait du mal à la mettre au tapis. Sachant cela, il redoubla de hargne dans son combat. A peine le signal donné, il fonça, la hallebarde solidement ancrée dans ses énormes pattes et attaqua Jwaiyla par le côté gauche, tentant de lui porter un coup à la tête.

Un peu surprise, celle-ci évita le coup de justesse, mais se reprit aussitôt et c'est le manche de sa hallebarde qui vint frapper les côtes du jeune Woran. Le souffle coupé, celui-ci se recula prestement et n'évita pas le coup frontal de la pointe de l'arme contre son abdomen.

Jwaiyla le laissa un instant reprendre ses esprits, puis fondit sur lui, sans crier gare. Cette fois, Dwurc vit le coup venir et para l'attaque. Profitant du déséquilibre de sa rivale pour lui flanquer un coup poing à la tempe.

Un rien sonnée, elle vacilla un instant, mais se reprit rapidement. Tournoyant sur elle-même, elle fendit l'air de son arme de bois et frappa Dwurc à hauteur des côtes. Celui-ci tomba, un genoux en terre.

"Très bien, très bien !", s'écria Krown. "Dwurc, tu retravailleras tes esquives. Quant à toi, Jwaiyla, c'était très bien. Mais veille à ne pas t'élancer de la sorte sur ton adversaire. Quand tu agis ainsi, tu lui laisses tout le champ libre !"

Les deux adversaires se saluèrent. Dwurc, l'orgueil blessé alla s'asseoir dans un coin et n'en bougea plus. Jwaiyla quant à elle, regagna sa place, tout simplement. Elle avait l'air mis figue, mis raisin. Sans doute se demandait-elle, comment réparer la solide blessure qu'elle venait d'infliger au coeur de son chouchou. Cette dernière n'était en effet pas insensible aux charmes du jeune Woran. Et pour une fois, Lalouwv était d'accord avec elle. Malgré son air arrogant, il était plutôt pas mal, il fallait le reconnaître.

D'autres combats suivirent. A chaque fois, Krown donnait des indications, corrigeait ou félicitait les combattants. Dans son esprit, voir l'évolution des autres était un plus pour tout le monde. Chacun pouvait apprendre des erreurs commises ou tirer des leçons de la technique des autres.

Dans l'esprit de Lalouwv, il n'en était rien. C'était un moment de torture pour elle. Son attention étant essentiellement concentrée sur la peur que son tour ne vienne. Ce qui ne manquerait pas d'arriver. Et comme d'habitude, elle se retrouverait au tapis sans préambule et verrait la peine dans les yeux de son père, sous le regard narquois de ses camarades.

"Argwiss et... Lalouwv", le dernier nom avait été lancé avec un brin d'emphase, ce qui n'avait échappé à personne.

Argwiss, se leva, un grand sourire aux lèvres. Il se savait d'avance vainqueur. Et Lalouwv ne pouvait pas lui donner tort. La mort dans l'âme, elle s'avança vers le centre du cercle.

Agé de 10 cycles, Argwiss était bien bâti pour son âge. Et ce n'était certes pas le dernier à se moquer d'elle quant il en avait l'occasion. Sa plus récente occupation étant d'ailleurs de lui tirer subrepticement la crinière à chaque fois qu'il passait derrière elle.

Dès le signal donné, il attaqua, la pointe de sa hallebarde en avant. Surprise par la rudesse de cette première attaque, Lalouwv se recula trop lentement et la hallebarde lui frappa violemment le bras droit. Profitant de son désarroi, Argwiss en profita pour lui décocher un coup de poing à la mâchoire.

"Houch... !"

Elle recula, un peu sonnée.

(Argwiss... je te déteste ! Tu n'es qu'un sale vaurien des marécarges !...)

C'est alors qu'elle croisa le regard du vieux Swarr. Tranquilles, ses yeux bleus, impassibles, observaient les combattant. Elle cru pourtant y percevoir une étincelle.

(Je dois me concentrer. Penser à l'énergie, à son centre que je dois toucher, que je dois blesser...)

Fier de son exploit, Argwiss paradait à quelques pas, attendant qu'elle ait repris ses sens pour l'achever. Elle prit encore quelques secondes et fit appel à Utu. Elle ferma un instant les yeux et ressentit l'énergie qui vibrait au fond d'elle. Elle la rassembla dans ses membres et attendit que son adversaire approche. Cela ne fut pas long. A peine croisa-t-il son regard, qu'il s'élança à sa rencontre.

Reculant le pied gauche, elle échappa à la frappe. Puis, s'accroupissant sur ses membres inférieurs, elle frappa à hauteur du foie. La hallebarde d'Argwiss passa par dessus sa tête et termina sa course dans l'herbe. Plié en deux, celui-ci n'arrivait plus à reprendre son souffle. Un silence tomba sur la clairière, entrecoupé seulement des gémissements du jeune Woran.

Après un temps, qui parut à Lalouwv incroyablement long, Krown prit la parole :

"Très bien. Relève-toi Argwiss et cesse de gémir. Tu t'es cru trop fort et tu n'as pas fait attention. Tu as mal, mais c'est une leçon que tu retiendras à l'avenir."

Il hésita un instant. Puis, termina là ses recommandations. Il avait besoin de réfléchir. Lalouwv l'avait toujours interpellé. Trop frêle, trop grande, sans réelles aptitudes au combat, il l'avait toujours mise au ban des vrais guerriers. Il avait toujours considéré qu'elle n'avait pas sa place dans LaTrouwp.

De plus, elle était une honte pour son père. Et plus d'une fois, il avait compatit à la douleur de ce dernier. Même s'il fallait l'avouer, il l'avait bien cherché. Néanmoins, Krown n'était pas le style de Woran qui s'oppose aux décisions des matriarches. Il n'avait donc jamais élevé d'opposition. Mais, il n'avait jamais rien fait non plus pour intégrer Lalouwv, se contentant la plupart du temps de l'ignorer.

Etait-ce un coup de chance ou avait-il mal évalué son potentiel ? Comment avait-elle pu mettre Argwiss au tapis, de la sorte ? Une chose était sûre, il lui faudrait dorénavant la surveiller de plus près.

Les combats reprirent et personne ne parla plus de ce qui avait pourtant choqué tout le monde. Lalouwv retourna s'asseoir, chancelante et perdue dans ses pensées.

La matinée s'acheva ainsi et c'est un peu ébranlée qu'elle alla rejoindre sa grand-mère, Kwyliann, qui s'activait près des roulottes.

Quelle ne fut pas sa surprise de voir que le vieux Sawrr était assis près du feu, en train de siroter un breuvage concocté par Kwyliann, elle-même. Il était rare que son père ou elle aient des invités. Peut-être était-il malade et était-il venu chercher un remède. Après tout, sa grand-mère s'y connaissait bien en plantes.

_________________

"Faire preuve d'astuce, c'est éviter les chahuttes !"
~Sagesse Lalouwvienne~


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 Sujet du message: Re: Lac de Hynim
MessagePosté: Mar 24 Sep 2013 12:19 
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précédemment

Enfin des arbres ! Après deux jours dans les plaines - aussi belles soient-elles – Samuel était content de retrouver une forêt. Bien sûr, il ne s’agissait pas encore de la forêt du nord et il était encore loin d’être arrivé ; mais il approchait. De plus, le changement de décor lui permit d’oublier un peu les questions soulevées par le paladin mourant et de retrouver sa bonne humeur habituelle. Il continua donc à marcher, se dirigeant vers le lac de Hynim. Sur la route menant au lac, il apprécia le bruit du vent dans les branches, le chant des oiseaux, la course des petits animaux : lapins, bouloums et autres sarinsas. Il croisa même une meute de loup occupée à dévorer un cerf.

(Les forêts sont plus vivantes, plus variées et bien plus agréables que les plaines, se dit-il. Chaque buisson abrite un animal, et derrière chaque arbre, se dévoile un nouveau paysage)
-Et on ne risque pas d’y croiser des duellistes fous ! finit-il tout haut.

Il arriva finalement au bord du lac Hynim. Il se désaltéra et admira la vue en faisant une pause : le lac, immense étendue bleue et plane, frissonnait par endroit à cause du vent. Au loin, de l’autre côté de l’eau, la forêt du nord : sa destination et derrière encore, les montagnes.
Il longea la rive vers le nord. Avec un peu de chance, il tomberait sur la cabane d’un pêcheur qui l’aiderait à traverser plus rapidement. Sinon, il allait devoir marcher, mais cela ne le dérangeait pas.

Après plusieurs heures, alors qu’il avançait toujours en rêvassant – plus qu’il n’aurait dû d’ailleurs car si les bords du lac n’étaient pas dangereux, ils n’en étaient pas sûrs pour autant -, il fut surpris par une voix :

-Bonjour !

Une jeune femme se tenait là, les pieds dans l’eau, à quelques mètres du bord, à un endroit où l’eau était manifestement peu profonde puisqu’elle n’atteignait même pas le bas de sa longue robe de chanvre blanche. Elle avait de longs cheveux bruns tressés, de beaux yeux sombres et un grand sourire. Samuel, surpris, se souvint des histoires qui couraient sur les nymphes du lac Hynim, sur leur beauté ainsi que sur le danger qu’elles représentaient. Mais l’archer ne voulant pas manquer de respect à une belle jeune femme – fut-elle une nymphe prête à le noyer pour faire Yuimen sait quoi à son cadavre -, s’approcha sans toutefois entrer dans l’eau :

-Bonjour, noble nymphe du lac Hynim, je me nomme Samuel.

Le sourire de la jeune femme, manifestement très amusée, s’élargit d’avantage :
-Soit le bienvenue sur ces rives galant Samuel, je suis Elindae.
La jeune femme manqua éclater de rire mais parvint à se retenir avant de poursuivre :
-Peut-être qu’un homme noble et brave tel que toi pourra me venir en aide. Approche donc. Tu n’as rien à craindre de moi.

L’archer, s’excusa en s’inclinant :
-Bien qu’il me navre de refuser de vous aider, sachez que je ne mettrai pas les pieds dans ces eaux. Vous m’en voyez désolé belle Elindae.

Cette fois, la jeune femme n’y tint plus. Elle éclata d’un grand rire et sortit de l’eau en courant pour se retrouver nez à nez avec Samuel, un brin surpris et effrayé par cette manœuvre :
-Dans ce cas, c’est moi qui sors de l’eau. De toute façon je n’ai plus rien à y faire et il faut que je rentre, sans quoi papa va s’inquiéter.

Elle s’éloigna, ramassa un panier contenant du linge, fit quelques pas de plus et se tourna vers Samuel qui bredouilla :
-V…Vous n’êtes pas une nymphe.
-Et non, dit-elle en souriant, pas trop déçu ?
-Euh…n…non.
-Vous êtes plus à l’aise avec les nymphes qu’avec les femmes apparemment.
-…Non, pardon…j’ai été surpris, désolé…
-Ne le soyez pas répondit-elle avec un clin d’œil. Allez, venez, il va bientôt faire nuit et il ne fait pas bon traîner dehors une fois le soleil couché.

Samuel courut rejoindre la jeune femme qui lui demanda avant de se mettre en route :
-Vous ne voulez toujours pas m’aider ?
-Si, bien sûr…pardon…

Samuel prit le panier et suivit Elindae le long d’un sentier menant à la cabane de son père qui, à en croire les filets étendus devant l’abri, devait être un pêcheur. Elindae ouvrit la porte, entra en trombe, s’approcha de son père – un vieil homme avec une énorme moustache occupé à vider un poisson -, déposa un baiser sur sa joue et s’écria :
-Papa, je ramène un visiteur. Voici Samuel qui m’a sauvé des griffes des nymphes du lac et qui m’a ensuite aidée à porter le linge jusqu’ici.

Samuel entra à son tour, posa le panier à côté de la porte et salua le vieux pêcheur d’un signe de tête :
-Bonsoir monsieur, merci de m’accueillir.
-Entre et installe toi mon garçon. Le dîner ne va pas tarder à être prêt et il y a des couvertures en plus dans le coin là-bas. Tu pourras dormir près du feu, ce n’est pas grand-chose, mais c’est le moins que nous puissions faire pour le héros qui a sauvé ma fille.

Le père et la fille se regardèrent en souriant et Samuel se sentit très stupide.
-Allons mon garçon, ne le prends pas mal. Il n’y a pas grand-chose pour se distraire ici et on s’amuse comme on peut. J’espère que ma fille ne t’a pas trop embêté.
Poursuivant sur le ton de la confidence mais assez fort pour que sa fille entende :
-C’est qu’elle peut être agaçante quand elle s’y met…
La jeune fille se retourna vers son père, le menaçant avec la lourde cuillère en bois qu’elle utilisait pour remuer la soupe de poisson.
-En plus, elle est autoritaire et elle me bat…

Tous deux éclatèrent de rire – le père et la fille semblait s’entendre parfaitement -, ce qui détendit quelque peu Samuel qui rit également. Le reste de la soirée se passa dans la bonne humeur et le pêcheur proposa à Samuel de l’aider à traverser dès le lendemain car il devait se rendre de l’autre côté du lac pour rendre visite à un de ses amis. Puis Samuel s’installa à côté de la cheminée dans une couverture bien chaude pour passer la nuit.
Le lendemain, ils partirent de bonne heure. L’archer fit ses adieux à Elindae et plaisanta en lui offrant la fleur qu’il avait ramassée dans la plaine des calices roses:

-Au revoir, belle nymphe des eaux d’Hynim.
-Adieu et bonne route courageux Samuel.

Puis, il rejoignit le vieux pêcheur, l’aida à mettre sa barque à l’eau et ils entreprirent de traverser le lac vers les forêts du nord.



_________________
Personnage : Samuel
Dernières tribulations connues : Des adieux provisoires?
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 Sujet du message: Re: Lac de Hynim
MessagePosté: Jeu 7 Mai 2015 16:24 
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Kiina apperçu à travers quelques arbres un reflet. C'était de l'eau. Elle arriva alors au bord d'un immense lac. Les reflets du soleil, des arbres, ce mélange de couleur lui parurent magnifique. Elle s'assit au bord de l'eau afin d'en prendre dans ses mains et de se débarbouiller le visage. Elle s'allongea quelques minutes et s'endormit.

Une heure après, sa faim la réveilla. Le soleil commençait à se coucher.

"Il faut absolument que je trouve Kendra Kâr... Mais pas où aller ? J'ai marché des heures mais n'ai réussi à trouver que ce lac..."

La jeune fille regarda à nouveau tout autour d'elle mais ne vis aucun signe de ville aux alentours.

"J'ai pourtant bien pris la direction que maman m'avait conseillée... pourvu que je l'atteigne avant la nuit"

Elle repris sa marche en commençant à contourner l'immense lac.

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 Sujet du message: Re: Lac de Hynim
MessagePosté: Dim 20 Déc 2015 21:53 
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Fleurs sauvages

Ils quittèrent enfin la pénombre des bois, les dernières branches de la lisière baignaient dans la lueur du soleil. Daemon plissa les yeux, s'écarta du dernier tronc et découvrit l'immensité herbeuse. Une vaste prairie recouverte de marguerites resplendissait d'une blancheur ponctuée d'un jaune solaire. Au loin, l'orée de l'autre partie de la forêt était à peine visible. Cette prairie fendait les bois le long d'une pente douce aboutissant sur un formidable miroir bleuté. Le lac de Hynim s'étendait en contrebas et à perte de vue, Daemon ne distinguait qu'un bord, le rivage opposé se diluait dans ce brouillard flou, coutumier aux journées estivales et orageuses.

« Regarde là-bas. » dit Asad en désignant le nord du doigt.

Des silhouettes brunâtres évoluaient au loin dans la prairie, Daemon affuta son regard et après un petit temps s'écria :

« Les chevaux ! Allons-y, allons les voir ! »

Asad le retint par l'épaule.

« Pas encore, ce sont des animaux sauvages, si tu penses pouvoir les approcher comme ça, tu t'goures. »

Le jeune fanatique ne manqua pas d'afficher sa déception.

« Allons installer notre campement au bord du lac, ils doivent d’abord s'habituer à notre présence. Les gens d'ici capturent les chevaux sans une once de remords. Nous, dans le désert, nous les séduisons, nous créons des liens. Ainsi le cheval choisit son cavalier et non l'inverse. »

Cette belle philosophie ne manqua pas de séduire Daemon, les coutumes du peuple du désert étaient vraiment passionnantes, marquées d'un exotisme et d'une sagesse millénaire. Sans broncher, il suivit les pas du basané pour rejoindre les abords de l'onde.

Des roseaux ondulaient au vent, des vaguelettes chahutaient sur une plage de sable épais délimité par les hautes herbes. Daemon déposa son baluchon et étira ses muscles raidies en s'étonnant de ne ressentir aucune douleur. Toutes ses blessures s'étaient refermées. Après toutes ses péripéties, les pirates de Dahràm, le massacre de la grotte, la mésaventure des catacombes... Ces épreuves passées apportaient une nouvelle saveur à cette belle journée. L'air était chaud, l'eau était calme et ondulait à ses pieds... Il commençait à douter de retrouver pareille sérénité.

Au loin, il apercevait un petit village et son ponton avec quelques embarcations. Surement un village de pêcheurs, se dit-il. La forêt entourait l'essentiel du point d'eau, derrière, remontait la prairie dominée par les silhouettes lointaines et ancestrales des montagnes Thorkines.

« Nous avons de l'eau à volonté, de quoi manger, que demander de plus. »

« Un toit? »

« Alors aide-moi ! »

Asad extirpa de son sac une toile à la finesse remarquable, une fois déplié Daemon n'en revenait pas de ses dimensions. Le basané lui ordonna de remplir les gourdes et de l'attendre tandis qu'il partait chercher du bois.

Le semi-elfe s’exécuta, remplit les gourdes de cuir et attendit dans les hautes herbes. Une voile évoluait lentement sur le lac caressé par un vent doux. L'autre revint avec cinq bouts de bois, ils s’installèrent au bord de l'eau et commencèrent à retirer l’écorce à l'aide de canifs. Une fois dressée, la toile avait de la gueule. L'habitation était basse de plafond, mais avait au moins le mérite de préserver des intempéries.

« Exactement comme les tentes d'mon peuple, en plus p'tit. »


La plage s'étira sous les pieds de Daemon jusqu'à l'horizon, le vent s'exalta pour soulever des tourbillons sablonneux dans le creux des dunes. Il s'y voyait, le désert aride arpenté par les nuages placides.

Tandis que son imagination le transportait, Asad se leva, l'invitant à aller se reposer dans la prairie pour observer les chevaux, mais à distance raisonnable, précisa-t-il.


Condition sauvage

_________________
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Multi : Erastos, Meraxès
Thème : Catacombae - Mussorgsky


Dernière édition par Daemon le Mer 23 Déc 2015 19:06, édité 1 fois.

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