<Les habitation>Partie 4J'étais là, adossée à la façade d'une battisse que j'aimais comme la mienne, dans la fraîcheur matinale. Avec un peu de nostalgie, je repensais à ce que je laissais derrière moi, mais mon cœur était léger et la joie m'habitait toute entière. Enfin, enfin j'allais partir vers des terres inconnues comme je l'avais toujours rêvé.
J'attendais que me rejoigne mon ami le hobbit, ce petit bout d'homme aux pieds poilus, naïf mais à la fidélité infinie. Sa compagnie m'était chère, et nous allions effectuer ce voyage ensemble. Tous les honneurs étaient pour lui; bien rares étaient les hobbits osant s'aventurer loin de chez eux, en bateau qui plus est! ( En général, les pieds poilus n'étaient pas marins! ). De plus, il partait pour une noble cause : il recherchait sa mère, n'ayant aucune indication sur elle. On lui avait dit qu'une hobbit avait navigué sur la Perle Rouge, en direction de Tulorim. Il espérait que ce soit sa mère, et avait décidé de marcher sur ses traces, mais rien n'était moins sûr.
Moi en revanche, la raison de mon départ était plus simple : l'envie. Le désir de partir, tout simplement. De dire adieu à cette routine et à ces terres que je connaissais trop bien. Découvrir de nouvelles personnes, de nouveaux lieux, et me perfectionner à l'arc. Cette arme qui me servait de défense, et de loisir. J'adorais pratiquer ce sport, et couplé à de la magie, je ne m'amusais que davantage.
Du bout des doigts, je caressai la ligne courbe du bois. Il était lisse et souple. Curieusement, j'avais l'impression qu'il s'améliorait en même temps que moi. Plus j'apprenais à le manier et à le maitriser, au plus il devenait puissant et précis. Mes dagues étaient beaucoup plus simples, courtes et ébréchées, n'étant qu'utilitaires ou de dernier recours.
Finalement, la porte s'ouvrit, et Willow le hobbit en sortit. Il avait l'air plutôt en forme, la nuit avait du être bonne. L'impatience se lisait sur son visage, mais j'y décelai également une goutte d'appréhension.
Ne voulant perdre de temps en restant des heures à se regarder dans le blanc des yeux, je ne laissai pas à Willow le temps de ruminer davantage et peut-être de stresser et regretter son choix :
C'est parti !Je sautai sur mes pieds, et invitai le hobbit à me suivre en direction du port où nous allions embarquer. Amusée, je lui confiai :
J'espère que je n'ai pas le vertige! Pour être gabier, il faut monter sur ces énormes mâts pour décrocher les lourdes voiles! Je ne voudrais pas décevoir le capitaine !Je trépignais d'impatience, marchant de plus en plus vite. Le jour continuait de se lever doucement, Kendra-Kar se réveillait comme pour nous adresser un dernier adieu.
L'air de la mer se fit alors sentir, les odeur d'iode et de bois parvinrent à mes narines, en même temps que les cris des matelots déjà activés se frayaient un chemin jusqu'à mes oreilles.
On y est!<Le port>