L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Lun 8 Aoû 2011 21:36 
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Localisation: Quête 26 : Le Bagne Maudit
Cette gentille demoiselle se mit alors à scruter son univers, en l’occurrence Karz et moi. Son regard sembla plonger au plus profond de mon être, cherchant à déceler la véritable nature de ma personnalité. Elle finit par se présenter à nous comme se nommant Madeline, un bien joli prénom pour une bien jolie jeune fille. Elle m’adressa un gentil mot, quand au fait que je l’avais aidé avec cet intrus qui avait prit la fuite maintenant.

Elle leva les yeux au ciel et d’un seul coup, la pluie commença à tomber. La scène se transforma alors. Cette eau lava en partie nos armures à Karz et à moi. Il semblait avoir vécu un enfer pendant un bon moment. Ce dernier me lançait des regards étrangers depuis quelques secondes, depuis que j’avais prononcé certaines paroles ou du moins certains noms.

Il semblait tétanisé par ce que je venais de dire, comment était-ce possible ? Je n’avais fait que prononcer deux prénoms qui apparemment sonnaient d’une manière particulière chez lui. Etait-ce bien les membres de sa famille ? Il sembla chercher quelque chose, ses mots, son attitude. Le tout sortit de sa bouche dans un maelstrom de sentiments.

J’eus presque l’impression qu’il m’aboyait au nez, ce n’était pas un comportement digne d’un gentleman devant Madeline. Il m’assaillit de questions au sujet de Sylana et Isaac, ou ils étaient, si j’avais des nouvelles, si je les avais rencontré, si je savais s’ils étaient en vie. Que pouvais-je lui répondre qui ne pourrait pas le décevoir ?

- « Je n’avais pas conscience que la prononciation de ses deux prénoms vous mettrez dans un tel état. »

Il me fallait maintenant rassembler mes souvenirs sur la discussion que j’avais eu avec Lénac et Naoto avant de partir à l’assaut de cette maison de truand à Tulorim. Que m’avait-il dit déjà ?

- « Je ne sais pas quoi dire. J’ai rencontré deux personnes, Lénac et Naoto à Tulorim durant une course poursuite contre une bande de voleurs et de malfaiteurs en tout genre. Avant de partir à leur rencontre, nous avons tous mis les choses à plat et Naoto m’a raconté son histoire. Il a alors fait référence à son village natal qui avait été mis à feu et à sang, et à Isaac un survivant. Apparemment, c’est grâce à ton père que toi et ta sœur êtes en vie. C’est tout ce que je sais, je vous le jure. »

Comment faire pour soulager sa peine ? Retrouver Naoto me permettrait peut-être d’obtenir des informations au sujet de sa famille mais je n’en étais même pas sur car il s’était séparé il y a longtemps.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Mar 9 Aoû 2011 00:29 
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La pluie. La pluie bienfaitrice dépure les corps de toutes leurs souillures, et, glacée, elle trouve jusqu’aux âmes les plus égarées pour les faire rejaillir, puissamment, des funestes ténèbres qui les envahissent.

- Karz.

Ainsi les gouttes scintillantes dans la fraîcheur du matin rendirent-elles plus blanche encore la pure cité de Kendra-Kâr. Insensiblement, un à un, les badauds quittèrent les travées principales, s’écartèrent contre les ombres propices des madriers épais qui tenaient les étages, franchirent les portes qui ouvraient leur demeure. Mais il en était trois, dans cette Kendra-Kâr aux splendeurs rehaussées par les perles diamantines, trois êtres qui n’avaient pas de demeure, et qui n’avaient pas de foyer.

- Karz, venez à présent.

Rêve vit, dans les toits d’ardoises vêtus de leur fin manteau luisant, l’étais de la Maison où elle avait grandi, et dans les cheveux blancs de l’homme à la peau sombre, dégoulinants de pluie, l’image d’une Neige qu’elle y avait laissée. Elle sentit sur sa peau, celle de son visage et celle de sa gorge, la fraîcheur étonnante de larmes qu’elle n’avait pas versées. Oh, certes, Satin n’était pas là, et Neige non plus – les deux femmes qui avaient partagé sa vie pour la faire grandir – mais il y avait là plus pressant, sinon plus important.

- Qu’avez-vous besoin de le battre à nouveau de coups redoublés ?

Les mots étaient tombés – un couperet, comme la foudre soudain s’abat sur la colline, là où l’arbre immense une seconde plus tard s’affaisse dans les flammes. Léandre n’avait eu à prononcer que deux mots. Deux noms. Et Karz ainsi que l’arbre avait ployé l’échine : à genoux désormais, la broigne de cuir moirée par l’averse et les cheveux collés sur sa nuque. Sylana et Isaac. Cela faisait à Karz, d’entendre ces noms-là, l’effet que Rêve avait ressenti en entendant prononcer le doux surnom de Satin. Avait-il également une famille à protéger, comme elle-même devait sauver celle qui avait été sa sœur ?

Peu importait l’étoffe surbrodée qui couvrait la crinoline, peu importait le corset étouffant qui enserrait son cœur ne battant qu’à grand-peine, peu importait enfin que ses cheveux mouillés perdissent leurs attraits et que la poudre laissât paraître ce qu’à tous elle désirait cacher. Il y avait cet homme, à genoux dans les flaques, et… et il lui ressemblait.

Comment eût-elle pu un jour ne serait-ce qu’imaginer se voir par elle-même comparer à cette engeance sinistre qu’était le genre mâle ? Ils étaient, tour à tour, cupides et orgueilleux, amoureux et idiots, amusants, tendres, et voire même aimables – que l’on pourrait aimer. Elle les avait tous connus, leur faisant ainsi croire que c’étaient eux qui la connaissaient ; elle leur faisait des jeux qui les rendaient plus forts, plus fous, plus extraordinaires. Et là, à ses pieds, ce n’était rien de tout cela qu’il lui fallait, mais juste la certitude qu’un jour tout irait pour le mieux.

Alors peu importaient les dahlias que la pluie rendait plus ténébreux sur sa robe grenat, elle les froissa en un instant sur les pavés détrempés ; peu importait la blancheur de ses mains qui disait sa fortune, elle les salit d’un coup en les posant à terre ; peu importait la divine pudeur qui lui était un masque, et les espiègles traits qui plaisaient tant aux hommes : il n’y avait sur sa figure, alors qu’elle s’agenouillait tout près de Karz, que la tension immense qui retenait ses larmes – il était tout près d’elle, et ainsi qu’elle l’eût fait pour chérir Neige ou Satin, elle le prit dans ses bras.

- Léandre, je vous en prie, aidez-moi : mettons-nous à l'abri.

Oui, elle prendrait de son temps, si précieux et si rare, délaissant un moment sa mission. Peut-être qu’après tout, les hommes avec les femmes pouvaient-ils être amis ?

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Mar 9 Aoû 2011 02:13 
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Plus les secondes s'écoulent et plus je me sens mal. Plus mon corps se retrouve trempé par la pluie, plus mes larmes coulent et plus mon cœur se serre, comme si une main invisible le compressait. En cet instant, je dois vraiment avoir l'air misérable. Est-ce à ça que dois ressembler un archer plein de nouvelles résolutions ? Est-ce en pleurant de la sorte que je suis censé retrouver ma sœur ? Mais alors que je ne sais plus où j'en suis, que je n'arrive plus à bouger, quelques mots, encore viennent réchauffer quelque peu mon coeur et une lueur d'espoir, que jamais je n'aurai cru voir, apparait. "Isaac, un survivant...", mon père a donc survécu au carnage de ma jeunesse, et Léandre tient ces information de Naoto...Ma soeur et moi ne sommes donc pas les seuls survivants ? Il me reste des personnes chères à retrouver ? Certes, c'est plus de travail, plus de recherches, mais est-ce important alors que j'ai une chance de revoir un père, un modèle, que je croyais mort depuis plus de dix ans ?

C'est plutôt une bonne nouvelle, excellente même, et pourtant, je n'arrive pas à me relever. Alors que je descend d'une ile où j'ai failli mourir plusieurs fois, alors que je m'attendais à retrouver ma vie de solitude et de fuite, sans vraiment savoir où chercher Sylana, le destin a mis Léandre sur ma route pour m'apprendre que mon père est en vie. Le choc est trop important pour que la réaction soit anodine, mais l'inattendu se produit quelques secondes plus tard. Les yeux fixés sur une flaque naissante, je discerne un autre reflet qui se rapproche du mien, une autre personne qui se rapproche de moi: Madeline. La jeune fille se baisse et...me prend dans ses bras. Je suis directement assailli par un tas d'émotion et je me remémore les dernières fois où quelqu'un m'a étreint de la sorte. La dernière fois que ma mère m'a pris dans ses bras, avant de mourir, la dernières fois que Sylana m'a enlacé, avant qu'elle ne disparaisse. Il y a des années que je n'ai pas eu un tel contact avec quelqu'un et d'un seul coup, mes larmes s'arrêtent de couler, mon coeur bat de nouveau à un rythme normal et ma tête se vide de toutes les émotions négatives. Je me rends compte à quel point j'ai l'air misérable, à genoux sur un sol détrempé devant deux inconnus. Je me rends compte à quel point ma réaction envers Léandre a dû lui paraitre étrange alors qu'il ne connait rien de mon histoire et, avec l'étreinte de Madeline, je me rends compte plus que jamais à quel point ma sœur me manque. C'est alors que j'entends la jeune fille demander de l'aide au shaakt, mais je vais bien, je vais mieux maintenant. Je ne peux pas me permettre d'être un poids pour ces deux personnes, surtout quand elles m'apportent du réconfort par des gestes simples et de bonnes nouvelles par le biais de quelques mots.

"Je vais bien merci...et désolé. Si nous nous mettions à l'abri. Je pourrais vous raconter mon histoire et ainsi vous comprendrez ma réaction...Si bien sûr cela vous intéresse."


Je doute que l'histoire d'un parfait inconnu les intéresse vraiment, mais après ce qu'il vient de se passer, c'est le moins que je puisse leur proposer. Il y a deux jours, j'ai raconté mon histoire à Ezak et Sirat, et c'est là que sont nées mes résolutions: Vaincre mes peurs, ne plus fuir, devenir plus fort, tout faire, absolument tout pour retrouver Sylana. Aujourd'hui, si Léandre et Madeline veulent savoir, je la raconterai encore une fois, mais d'une manière différente. Inconsciemment, ma main vient caresser la dent de tigre que m'a offert Sirat. Un cadeau inestimable, symbole de bravoure et mes yeux se posent sur le bracelet en os que m'a offert ma soeur peu de temps avant que l'on soit séparé, faisant apparaitre un mince sourire nostalgique sur mon visage.

"Je devais aller chez un certain Moboutou pour diverses raisons, mais nous serons mieux dans une auberge. J'en viens donc je connais le chemin, si ça vous dit."


Alors que je me retourne, mes yeux passe sur la jeune Madeline qui est complètement trempée à cause de la pluie. Je détache alors mon armure de cuir, pour ne garder que ma tunique noire et je je la tend à la jeune fille.

"Elle a vécu, n'est pas vraiment propre, mais elle pourra vous protéger de la pluie le temps que nous arrivions. C'est hélas tous ce que je peux vous proposer pour le moment."

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Car celui qui aujourd'hui répand son sang avec le mien,sera mon frère. - William Shakespeare


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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Mar 9 Aoû 2011 16:27 
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Il était temps ! C'est ce que se disait Dicyn. Huit ans d'attente, déjà. C'était la finalité de longues heures d'entraînements. Pensant moins à lui qu'à sa famille et tandis qu''il marchait tranquillement dans les rues ensoleillées de Kendra Kâr, il résuma mentalement les positions de sa famille sur sa vie. Son frère, depuis une semaine l'évitait et lorsque Dicyn était à la maison familiale lui n'y était plus. Preuve de son opposition à l'admission de Dicyn dans la milice. La raison échappait totalement au guerrier, c'était peut-être de la jalousie ou de la peur. Alors que sa sœur restait silencieuse à ce sujet et ne laissait rien paraître comme à son habitude. Sa mère, elle, morte d'inquiétude priait sûrement chaque jour les dieux, les suppliants de forcer son fils à revenir à la raison. Finalement c'est son père qui a le mieux accepté le choix de notre jeune protagoniste, n'est-ce pas ironique ? Son impatience à voir son garçon devenir capitaine ne faisait aucun doute.

Beaucoup de vies fourmillaient dans les rues de Kendra kâr, vraiment. Notre protagoniste se trouvait entre le port et une auberge bien connu. Quelques épaules le bousculèrent dont une plus particulièrement, d'un coup d’œil la main calleuse de l'importun lui apparu, sûrement un marin empoté qui, de plus, sentait fortement un alcool exotique, mais il avança tout de même. Certains le racolèrent, mais il avança tout de même. Un homme apparut soudainement face à lui, en tentant de l'éviter, il percuta une autre personne et tomba au pied de l'inconnue. À quatre pattes, ni Dicyn ni l'autre ne bougeaient. Cet être humain portait un pantalon d'un blanc éclatant tout en étant pied nu. Ces pieds ne lui étaient pas méconnus, Rhor se redressa lentement. Un froid mystique lui glaça le corps. Au fur et à mesure qu'il se relevait l'inquiétude prit de l'amplitude. L'homme était torse nu. Ces mains, Ce ventre, ce torse, ces épaules et ce menton. Cette personne lui ressemblait grandement. Dicyn cligna des yeux. L'homme fuyait déjà ! Il avait une crinière couleur neige. Dicyn la bouche mi-close tenta de le poursuivre. En essayant vainement d'éviter les corps vivants qui composaient la foule, son jumeau, lui, s'éloignait de plus en plus. Le fuyard bifurqua finalement dans une ruelle à sa droite.

Dicyn rentra dans cette même ruelle et s'arrêta net. Sa proie était immobilisée par un mur qui lui faisait front, ils étaient dans un cul de sac. La « crinière blanche » était en train de tâtonner avec tristesse l'objet de son désarroi ; ce mur incontournable. La lumière avait du mal à éclairer ce chemin qui ne laissait le passage que pour un seul homme tant elle était étroite. Rhor sera le poing tandis que l'autre continua à toucher, gratter et taper le mur cruel qui ne voulait pas le laisser passer. Le guerrier avança de trois pas et cria :

-Qui es-tu ?!

Il ne pouvait contenir l'inquiétude qui résonna dans ses mots. L'homme prit son visage entre ses mains et sanglota. Notre héros fronça les sourcils et avança à demi-sûr de lui. À chaque pas sa raison lui disait de faire demi-tour, la peur lui cerna l'estomac et son courage fila implacablement. Le mur égratignait ses bras. À chaque pas les sanglots se firent plus fort, un affreux mal de tête l'assomma un instant comme si son corps ne voulait pas qu'il approche de son jumeau. Les vacillements lui imposèrent une progression plus lente. À chaque pas le monde, autour de lui, semblait se diluer dans l'ombre. Il continua tout de même à marcher, ignorant ce qu'il n'aurait jamais ignoré dans d'autre situation. Une fois proche de l'inconnue Rhor tenta de lui attraper l'épaule, sa main brassa de l'air puisque l'homme traversa littéralement le mur.

Dicyn resta un moment immobile, avait-il rêvé ? Non, investi d'une féroce certitude il entreprit alors de résoudre cette énigme tâtant ainsi à son tour le même mur, en vain il n'y avait pas de mécanisme. Débité, une idée lui vain, il devait contourner se bâtiment, il se retourna alors et fut frappé par la terreur. Kendra Kâr avait disparu !

Tous s'écartèrent de lui, il gesticulait, posait des questions à tout va sans attendre les réponses puis tira sa lame hors de son fourreau, la foule fit un petit sursaut en arrière. Le jeune guerrier semblait menacer un courant d'air. Son visage transpirait la colère. Un marin perclus de cicatrice dit à la populace que c'était une autre victime des psychoses et qu'il courrait chercher un religieux pour prêter main forte avant de s'exécuter. Tous regardèrent le fou, à la fois terrifié et curieux. Perverti par la sécurité de la ville ils prenaient plaisir à cette terreur. Ce dire « moi-aussi je peux rentrer dans cette folie, ne plus être victime de ce quotidien » les séduisait. Ils voulaient tous être pris dans une histoire extraordinaire, sans faire d'effort. La folie semblait être un bon compromis, mais personne ne l'aurait avoué. Le jeune homme commença à grimacer, sa main plaqua son torse, se crispa et des larmes coulèrent sur ses joues il était en prise avec une grande tristesse et on aurait eu l'impression qu'on venait de le poignarder. Finalement non, leur vie leurs convenait. Réaction normal devant la souffrance. Le dément tomba à genoux sur les dalles en granit blanc et scruta le ciel. Il lâcha son arme. Le religieux arriva tout essoufflé de la course à pied. Il dut bousculer la populace en leur priant de le laisser passer.

Le prêtre se trouva enfin devant le fou, c'était un jeune homme éperdue face à la beauté du ciel, qui semblait par ailleurs désespéré. Oui, cela ne faisait aucun doute c'était un malade. À la vue de la richesse de ses vêtements, se fut simple de conclure qu'il s'agissait là d'un noble. Des bottes d'un cuir d'une rare qualité, un pantalon noir et une tunique d'un violet sombre, tout cela en soie. L'homme attrapa son collier en tissus et ferma les yeux. Le vieillard s'approcha de lui, et entendit le noble adresser une supplique aux cieux:

-Aide-moi. Murmura le fou.

Le prêtre lui répondit de ne pas s'inquiéter, qui allait l'aider, il le prit dans ses bras et le coucha délicatement. Le malade se laissa faire. Le prêtre continua sa manœuvre étonné par la diligence du souffrant. La tristesse qu'il affichait, s'effaça peu à peu avant que le jeune homme ne s'endorme avec quiétude.


Tout était différent ! Les herbes émeraudes avaient remplacé les dalles blanches, elles s'étalaient jusqu'à l'horizon, les bâtiments avaient disparue et le mur c'était métamorphosé en un arbre millénaire. Le ciel était étoilé et pourtant le jour était là. On voyait le soleil en train de se coucher, mais les cieux étaient emplis de ténèbres. On pouvait sentir la rosée du matin et de la jeunesse, mais pas seulement. On pouvait aussi flairer des parfums de femmes et chacun de ces arômes se battirent les un contre les autres pour être ressentit une nouvelle fois ou une dernière fois. Ensuite, des mets dont Rhor avait oublié le goût vint chacun leur tour. Dicyn saliva malgré lui. Sa langue réagissait à ce monde. C'était impossible. Il discerna des repas pris étant enfant et d'autre dégusté très récemment ou encore certains n'ayant étaient encore jamais expérimenté. Ce monde n'était pas réel, ce n'était définitivement pas possible. Son corps était étrangement influencé, mais ces sensations lui confirma la véracité de tout cela. Sa preuve était son cœur, l'ennemie de la raison. Le vent frappa sa peau, il y perçut tantôt la violence d'un coup, d'une chute ou d'une griffure et tantôt la douceur d'une caresse ainsi que de tendres lèvres qui lui embrassèrent la joue. Des frissons parcoururent son corps. Des bruits de pas se firent entendre. Dicyn se tourna alors à sa droite. Face à lui, avec un air pitoyable, se trouvait « crinière blanche ». Il resta d'abords sans voix tant il fut étonné puis il s'affola. Le guerrier était complètement dépassé par la situation.

-Où suis-je ? Quel est donc cette magie ? Répond moi ! Sort moi de là ! Cria Dicyn

L'inconnue recula penaud. C'est alors que le jeune guerrier remarqua les yeux dorés et les quatre cornes couleur crème qui se trouvaient sur le front de « crinière blanche ». Prit de panique, il tira sa lame ! le menaçant de la pointe de son épée ! L'inconnue s'affaissa sur lui-même. Aucune idée lui vain à propos de la race de cette horreur, mais malgré ses airs pitoyables un risque subsistait. Après tout, le seul qui aurait pu l'amener dans un lieu aussi étrange, c'est ce mauvais double de lui-même.

-Que veux-tu monstre?! Intima-t-il à celui qui lui ressemblait.

-Sauve-moi. S'il te plaît.

-Qui es-tu ? Il avait irrémédiablement perdu patience, tu vas répondre à la fin ?!

-Tu m'a oublié ?

Une profonde mélancolie apparue sur le visage de « crinière blanche ». Ce même chagrin empoigna le cœur du guerrier qui agrippa son torse, ses doigts pénétrèrent sa chaire et les traits de son visage se déformèrent par la douleur. Comment cela était possible ? Comment pouvait-il sentir la douleur de ce monstre ? Comment ?! Il pleurait, cela faisait tellement longtemps qu'aucun chagrin ne l'avait fait larmoyer, il en avait oublié le goût. Il pleurait pour rien d'ailleurs. Il pleurait s'en savoir pourquoi. Ces larmes étaient pourtant si douce, si pur. La tendre impression d'être purifier par ces perles comme la pluie purifie la terre, le vivifiait. Pourquoi ces larmes le réconfortaient tant ? Pourquoi son fardeau lui semblait moins triste ? Il tomba à genoux et regarda le ciel noir. Ses yeux rouges sang épièrent avec amertume ces étoiles qui semblaient lui murmurer à demi-mot des promesses de liberté. En sentant une main amicale lui caresser la joue, il fut un instant apaisé et ses questions disparurent. Dicyn se rendit compte que c'était celle de « crinière blanche », une nouvelle haine naquit dans ses yeux.

-Éloigne-toi de moi ! Gronda Dicyn


L'homme aux cornes recula rapidement, le visage abattue. Il n'avait aucune raison de le traiter si mal. Et pourtant, sa présence lui était insupportable. C'était plus par devoir qu'autre chose. Il le craignait et le haïssait. Il ne pouvait pas l'accepter, sans même en connaître la raison. Néanmoins, l'impression de s'arracher un bras en donnant cet ordre était, elle, bien présente. Quelle folie que ce sentiment de perte. Quelle folie que cette haine. Quelle folie que cet homme. Quelle folie que ce monde. Suis-je donc fou ?


-Ce ciel je crois que c'est l'avenir, ta mort. Murmura le jeune inconnue. Et les étoiles représentent la vie, je crois. Se sont d'infime lumière, mais elles sont là. Je crois que c'est ce qui compte qu'elles existent. S'il te plaît Dicyn, sauve moi !

Après avoir fermé les yeux, il pris entre ses mains le cadeau de sa sœur, ce collier qu'il portait au cou. Le bijou serrait ainsi un peu plus son cou et il sentait le battement de son cœur. Peu importe le lieux, la vie était toujours là, toujours encré en lui. Il pourra retrouver cette terre, sa ville et sa famille. Sa victoire est certaine.

-Aide-moi. Supplia Dicyn

Sans raison, il se coucha. Les herbes lui chatouillèrent le cou. Il entendit l'autre s'effondrait par terre, sanglotant une nouvelle fois. Cette fois-ci, ces complaintes ne s'intensifièrent pas, au contraire. Elles se firent de plus en plus lointaines, de plus en plus désespérées.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Mar 9 Aoû 2011 20:51 
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Localisation: quête 25 : dans une caverne rempli de fou
Suite à sa réponse, la jeune femme sembla être un peu plus à l’aise. Elle lui parla de la nuit et demanda son nom en souriant. Quant elle se retourna vers son compagnon, elle lui demanda des explications, avec colère. Le voleur avait des doutes quant à sa santé mental, ce qui ne s’arrangea pas quand après avoir fait les cents pas, elle s’excuse et, presque pleurante essaye inefficacement de lui faire part de la situation. Il commençait à regretter d’avoir répondu à sa question. Une fois calmée, elle reprit le sujet de la maison, voulant savoir quelle salle, il avait traversé. Il décida de répondre, mieux valait aller dans son sens, les personnes ayant des sautes d’humeurs pouvaient être assez dangereuses.

« Une fois dans le hall, je suis allé à droite et je me suis retrouvé dans une chambre. Après un certain temps, j’ai pu avancer dans une autre pièce qui s’avérait être un grenier. Et lorsque je suis repassé par la porte qui menait aux combles, je suis arrivé dans la salle à manger avec vous autres. »


Il resta très évasif, non pas que le sujet le gêne, mais plutôt car il n’aimait pas parler. De plus, dans ces conditions, des mots mal calculés pouvaient très bien le conduire à une situation ennuyeuse. Si combat il y avait, le plus simple serait de s’enfoncer dans les rues, mais pour peu qu’ils les connaissent un peu, il serait fait. S’il venait à combattre, sa seule chance serait un plan qu’il devait vite construire. Il jaugea chacun des possibles ennemis. De toute évidence, le loup rouge était le plus dangereux, suivit par la folle. Il restait son compagnon, il n’était pas assez musclé pour être un grand guerrier, sa coiffure lui rendait impossible le rôle d’assassin. Soit c’était un mage, soit il n’était qu’un ennemi, inutile et dont se débarrasser serait facile. Par mesure de sécurité, le demi-elfe le compta comme mage.

Il devrait donc éliminer le mage en premier, ne connaissant pas l’étendue de sa puissance. Ainsi lorsqu’il dégainerait ses lames, il lui trancherait la gorge, l’empêchant d’utiliser sa stupide magie. Il reculerait ensuite, en lançant une de ses armes. Là il faudrait espérer que le loup et la femme attaquent séparément. S’il faisait face à la bête, il sacrifierait un de ses bras, pour pouvoir lui enfonçait une lame dans le crâne. Si c’était Adweinna, il trouverait un moyen pour lui ouvrir le ventre. Enfin il aviserait pour le dernier. Son plan avait des chances de fonctionnait au point de vue théorique, mais en pratique ça serait bien plus dur, surtout que ses lames étaient toujours dans son sac et donc plus difficile à dégainer que prévu. Le pire étant que s’il attendait la personne qu’il pensait, il risquait d’avoir pas mal de difficulté à survivre, même s’il arrivait à les tuer. Le bâtard attendit leur réaction, espérant ne pas être obligé d’en arriver là.

« Et vous vous avez vu quoi ? »

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Image
(de Miha)


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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Mar 9 Aoû 2011 21:22 
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Je n'étais vraiment pas rassurée. Plus le temps s'écoulait, tel les flocons de neige de Nosvéris, plus mon angoisse se faisait profonde. Pourquoi ? Pourquoi étais-je si faible ? Avant de découvrir mon destin d'Ermite, je ne me serais point préoccupée de sort de Daio et surtout, surtout, je ne serais pas tombée amoureuse de lui. Mais c'était un fait, je l'aimais et je ne voulais pas le perdre, cette éventualité n'était pas envisageable. Seule sa survie, sa vie pouvait être considérée.

Je remarquais que le nouveau m'épiait et me jaugeait suite à ma perte de contrôle sur mes émotions. Par Yuimen que pouvait-il bien penser ? Sans doute que je n'avais pas toute ma tête et il n'avait pas tort. Mon amour pour l'elfe noir me rendait vulnérable, car je vivais dans la peur de ne plus le voir, dans la peur d'être séparée de lui. Jamais je n'avais ressentit quelque chose d'aussi puissant.

(Il attend toujours... J'y retourne.)

Ma fidèle faera était profondément touchée par ce que je ressentais. Heureusement qu'elle était là et puis Anorynn me soutenait aussi. Dans une plainte, il s'allongea à mes pieds fixant de ses yeux la porte où mon amour était entré il y avait de cela des heures. Je me baissai et lui caressai la tête. Je voulais qu'il sente que lui et moi étions dans le même état d'esprit. Puis je me relevai pour m'adresser au nouveau venu.

"Excusez mon attitude, mais je suis... je suis très inquiète pour mon ami et je n'ai pas l'habitude d'être dans un tel état., lui dis en m'asseyant aux côtés de Warren.

Je rassemblai mes mains et commencer une prière. Je priais mon dieu suprême pour qu'il libérer Daio, qu'il attire sur mon amour, sa grâce et sa bénédiction. Soudain je me rendis compte que notre inconnu ne nous avait toujours pas donné son nom.

"Vous ne m'avez pas dit votre nom ? Je préférerais le connaître, cela m'éviterais de penser « l'inconnu » ou « le nouveau venu »... Vous avez bien une identité, non ?", lui dis-je en me relevant.

Mon ton était calme. Je me forçais au calme, mais aucune agression, rien de néfaste, n'émanait de ma voix. Je gardai le regard fixé sur les portes de la milice où un va et vient continuel se déroulait, mais dans lequel Daio, celui qui faisait battre mon cœur, ne se trouvait pas.

"Nous sommes arrivés dans une salle avec des tableaux, puis dans une pièce à trésors pour finir dans une cave avec des araignées... Heureusement que Daio était avec moi..."

Je n'étais ni folle ni dangereuse, j'étais amoureuse.

_________________


Dernière édition par Adweinna le Jeu 11 Aoû 2011 17:18, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Mer 10 Aoû 2011 20:30 
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Localisation: quête 25 : dans une caverne rempli de fou
La jeune femme se calma et s’excusa de son comportement, s’asseyant aux près de Warren. Trà ne fit aucun commentaire, ce qu’il avait pensé était sans doute pire que l’impression qu’elle jugeait avoir donné. La voyant se commencer à prier, il se demanda s’il était censé rester. La réponse lui vint assez rapidement, quand elle lui redemanda son nom. Elle expliqua ensuite son parcours dans la demeure pour fous, elle avait directement été voir les propriétaires, avant de se retrouver à la cave. D’après ses dires, il conclut que la personne qu’il avait vu était bien le champion d’arène, et que c’était bien lui qu’elle attendait. Il se demanda sur les raisons de sa présence, mais le peu de délicatesse qu’il avait lui disait de ne pas aborder le sujet. Il trouva, cependant, la réaction de la femme bien excessif, surtout envers une personne qu’elle semblait ne le rencontrer que la veille.

Il laissa ses pensées de côtés pour essayer de répondre à la dame, elle voulait connaître son identité, mais lui-même l’avait oublié. Il ne se souvenait plus depuis bien longtemps du nom qu’il avait abandonné, pour devenir ce qu’il était. Il se demanda s’il ne devait pas se présenter, comme l’avait fait la Bougie, en disant que les noms n’avaient aucune importance et que n’importe lequel irait. Toutefois, il trouva que ça ne lui correspondait pas vraiment. Mais une autre idée lui vint, il avait retenue les noms de tous ceux qui s’étaient présenté, mais eux, semblait être incapable de se souvenir du sien.

« Il semblerait que mon nom soit fait pour être oublié, alors l’inconnue ou bien même le nouveau venu pourrait très bien me convenir. Mais, s’il vous en faut vraiment un, vous pouvez me nommer Trà Thù. »

Ne voulant pas se taire sur sa présentation qui sonnait plutôt mal, comparé à ce qu’il avait pensé, il chercha un autre sujet de conversation. Elle avait parlé de la maison, disant qu’ils avaient eu des problèmes. Elle avait cependant eut du mal à en faire part, mais tout devrait aller s’il ne parler pas de Daio.

« Nous de notre côté, on a du faire face a pas mal de problèmes. À cause d’une barde qui nous accompagnée on a du affronter nos cauchemars d’enfance. Ça n’a pas était une partie d’amusement, mais on a réussit à plus ou moins bien s’en sortir. Je suppose que de votre côté, vous avez aussi dû rencontrer des problèmes similaires. »

Pas vraiment sûr de ses propos, il préféra s’arrêta là et attendre qu’elle reprenne la parole.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Jeu 11 Aoû 2011 01:21 
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Le juge semble réfléchir et un dilemme se pose certainement dans sa tête. Peut-être que le discours de Michel a touché son cœur et à réveiller un trace d’humanité. Il discute à voix basse avec les personnes l’entourant, un sentiment de peur commence à m’envahir, je n’apprécie pas trop que l’on parle à messe basse et surtout sur moi. Puis le juge porte son regard sur moi avec des yeux de glace pour me dire que je suis acquitté pour le meurtre. Je pousse un soupir de soulagement, qui se change rapidement en soupir de désarroi quant j’entends les autres paroles.

Il se frotte les mains en me disant que je suis banni de la ville de lumière et jusqu’à ce qu’il en décide autrement. Je désire avancer, mais je ressens l’âme de Michel prendre le contrôle de mon corps. Il ne veut pas que je rentre dans le jeu du juge. Il me provoque pour que je sorte de mes gonds et que je commette à nouveau l’irréparable et la voix de Jack m’encourage à aller au combat. Le juge bouge une de ses mains et je me retrouve aussitôt entouré par une vingtaine de garde armés de lances ainsi que d’archers avec leur flèche pointée sur moi. J’ai l’impression d’être une bogue de châtaigne avec tous ces piques.

Une esquisse de sourire apparaît sur mon visage quand je vois la situation. Il me faudrait une fraction de seconde pour désarmer un garde de sa lance et environ deux secondes de plus pour tous les tuer, ce qui me pose problème c’est les archers et encore avec les pouvoirs de Rana cela peut être possible. L’expulsion d’énergie pourrait faire l’affaire, mais je n’ai pas d’arme à transformer en catalyseur d’énergie. Puis il y aura toujours plus de gardes qui viendront me terrasser.

(Je n’aime pas me retrouver acculé à un mur de cette façon, il me faut toujours une porte ou une fenêtre ouverte pour pouvoir fuir rapidement)

Ce vieux rabougri doit être encore un extrémiste détestant les shaakts, en même temps qui ne déteste pas les shaakts hormis mes amis. Enfin le juge se décide à parler de nouveau et il semble en accord avec mon marché, mais il rajoute que je devrais prêter serment d’allégeance au roi de Kendra Kar et cela ne ferais qu’adoucir ma peine. Une lueur de feu brûle à l’intérieur de mes yeux, la rage est de plus en plus forte quand je vois qu’un être gras et surtout abruti peut gouverner. La vengeance est un plat qui se mange froid, très froid, voir même congelé.

Les gardes s’écartent pour m’ouvrir un passage vers la porte que j’ai empruntée pour venir. Je me retourne dignement et sans prononcer une seule parole. Avant de franchir le seuil, je murmure à voix basse :

Ce pays court à sa ruine avec l’ombre de la guerre planant sur elle. Si l’on renvoi les êtres capables de la défendre et de donner leur vie pour elle, je ne donne pas cher de vos âmes. Si Kendra Kar m’appelle un jour pour me demander mon aide, je lui donnerais pour ses habitants.

Puis je dis au juge à voix haute pour que tout le monde puisse entendre :

Je prêterais allégeance au peuple de Kendra Kar pour l’amour qu’il me donne. Je ne donnerais jamais ma vie pour un roi, je donne ma vie à une entité composée des cœurs des habitants et aux âmes en détresse. Je donnerais ma vie pour cette ville afin qu’elle prospère dans le temps si durant mon voyage les murailles sont attaqués par les troupes Oaxcienne, appeler moi et je me ferais un plaisir de vous montrer mon désir de protéger l’âme de Kendra Kar.

Je sors et arrive à nouveau dans le bureau du capitaine qui me dit que mon compagnon est déjà sorti de son audience. S’’il a été rapide, c’est que tout c’est correctement passé. Je me dirige vers la sortie, les miliciens ne daignent pas faire l’effort de m’éviter. Il y en a même un qui me bouscule de nouveau, mais cette fois mes appuis sont fermes et puissants. Je le vois se rétamer sur le sol, l’espace d’un instant, il a certainement dû voir ma fureur dans les yeux. Je me ressaisi et lui tends une main charitable pour le relever. Une fois debout, je m’excuse auprès de lui en disant que j’avais l’esprit ailleurs.

J’aperçois rapidement mes compagnons en présence d’une nouvelle personne. Il semblerait qu’il s’agisse de celle qui m’ait reconnu comme champion devant la maison des fous. Je m’approche de celui qui possède mes armes et lui reprends pour les mettre à ma ceinture. Je reste silencieux un petit moment. Je regarde Adweinna, m’en rapproche et l’embrasse. Je décide de leur dire à tous :

Je dois aller retourner à Caïx Imoros, ma ville natale rapidement que ceux qui veulent partir dans une mission suicidaire me suivent. Je dois aller faire quelques courses pour préparer mon voyage, je vous conseille d’en faire de même si vous venez avec moi. Je vous retrouverais devant les grandes portes quand le soleil touchera la cime des arbres.

J’emmène Adweinna dans le dédale des ruelles. Je retourne même devant le temple de Gaïa pour récupérer Xéolian. Je flatte la nuque de mon compagnon de toujours et pose ma tête contre la sienne. Je me tourne vers ma compagne pour lui dire :

Je… Je suis banni de Kendra Kar et si je veux avoir un espoir de pouvoir revenir ici, je dois créer un plan avec le positionnement des campements orques proche de Caïx Imoros. Je fuis mes démons depuis longtemps et voilà que je dois me jeter dans la gueule du loup. Désolé Anorynn, c’est juste une expression.

Je reprends une grande inspiration puis reprends :

le salut de mon âme se trouve chez Argaïe. Lui seul peut m’offrir des boucliers plus performants et surtout de quoi me battre encore mieux.

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Trois êtres distincts pour une seule âme et une destinée


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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Jeu 11 Aoû 2011 10:52 
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Le nouvel arrivant était particulièrement étrange. Malgré mon calme retrouvé, il continuait de me fixer et cela me mettait très mal à l’aise. Anorynn s’en rendit compte et commença à se tourner vers lui en grognant de manière subtile, tellement bas que je fus la seule à réussir à capter les grognements. Je sentis qu’Hanià était toujours absente et cela me tendait encore plus. Que pouvez-t-il bien se passer à l’intérieur de ce maudit bâtiment !

Finalement il se présenta sous le nom de Trà Thù. Je le regardai avec un air amusé. Son nom me faisait rire et je m’excusai immédiatement de mon attitude, car cela aurait pu l’offusquer. Je repris ma position d’avant, fixant toujours les portes de la milice. Je venais tout juste de connaître les battements fous de l’amour, je ne voulais pas que cela me soit retiré, que Daio me soit enlevé. Trà me demanda ce que nous avions vécu d’horrible dans la maison hantée.

"Oh ! Je me suis retrouvée enfermée dans un magnifique tableau, lui dis-je en rigolant nerveusement en y repensant. Et j’ai combattu un orque tout en étant enfermée dans le cadre, un gobelin me tenait et imitait mes mouvements et…"

Je m’arrêtai net, car une vision tant attendue venait s’offrir à ma vue. Remettant ses armes en place, Daio sortit enfin de son procès. Je voulus me précipiter, mais je me retins en voyant l’air soucieux qu’il affichait. Par tous les dieux que s’était-il passé ? Il regarda le petit groupe que nous formions et finit sur moi avant de s’approcher et de m’embrasser. Je pouvais de nouveau sentir le contact chaud de sa peau, sentir ses lèvres douces sur les miennes. Je lui rendis son baiser, faisant fit de la présence des deux autres. Après toutes ces heures d’attente et d’angoisse, je n’allais pas interrompre mon baiser avec celui que j’aimais.

Il mit fin à notre baiser pour s’adresser à nous tous. Il devait retourner à Caix Imoros, sa ville natale. J’avais vaguement entendu parler de cette ville. Elle avait une très mauvaise réputation et Daio ne tarda pas à le confirmer en nous disant qu’il s’agissait d’une mission suicide et que si nous voulions le suivre, on devait tous se retrouver aux portes de la ville ce soir même. Pourquoi tant d’empressement, tant de hâte ? En mon fort intérieur, je sentis qu’il ne disait pas tout à nos compagnons ainsi qu’à moi-même. Était-ce pour me protéger ? Je m’attendais à ce qu’il me laisse avec Warren et Trà Thù, mais il m’entraîna avec lui dans les rues de Kendra Kâr.

Nous fîmes un détour par le temple de Gaïa où il retrouva un cheval. Vu comment il était avec son compagnon, il devait être à lui. Curieusement je voyais sa monture comme la fusion de nous deux. Sa robe était noire, mais sa crinière était blanche comme la neige. Ses yeux étaient également noirs mais l’on pouvait y voir des reflets rouges, comme mes yeux. Je souris, car en mon fort intérieur, c’est ce que je désirais le plus.

Il tourna alors son regard vers moi et me dit ce qu’il n’avait pas dit aux autres. Les juges l’avaient certes libéré, mais ils l’avaient banni de la cité blanche et si mon shaakt voulait avoir un espoir de pouvoir revenir en toute liberté à Kendra Kâr, il devait créer un plan des campements des orques près de Caix Imoros. Je vis son trouble à cette idée. Il ne voulait pas retourner dans sa ville natale et soudain, tout devint clair. Flora était morte là-bas. Comme il le disait, il fuyait depuis si longtemps cet endroit maudit où sa vie était passée du paradis à l’enfer. Il fit un jeu de mot, mais je ne le retins pas.

Je m’avançai vers lui et l’embrassai. Je voulais qu’il sache qu’il ne serait pas seul, que quoi qu’il arrive je serais là, comme je le lui avais promis dans sa chambre à la Nouvelle Obédience. Il me dit qu’il fallait qu’il trouve un certain Argaïe. Et bien soit, nous irions ensemble trouver cet homme. Mais avant, je voulais mettre les choses au point.

"Écoutes-moi Daio. Tu vas retourner dans un endroit que tu hais, mais retiens ceci, à tes côtés se trouvera une personne que tu aimes, je serais là ! Ne t’avises pas de l’oublier, je t’en prie."

Sur cette phrase, je l’embrassai passionnément pour lui transmettre tout le désir que j’avais pour lui, tout l’amour que je lui portais et tout ce que je serais capable de faire pour que l’on s’en sorte tous les deux. Je mis fin au baiser et me calai dans ses bras puissants.

"Je t’aime tellement… Ça me fait peur, mais je ne peux pas faire autrement, je t’aime et je te promets de m’améliorer et l’on s’en sortira, ensembles, tous les deux."

Je restais dans cette position pendant de longues minutes, voulant profiter de ce moment de paix avant que les combats ne commencent.

"Cet Argaïe, il fabrique des protections en tout genre ? Ça tombe bien, j’ai besoin de protection.", lui dis-je en saisissant sa main et en lui souriant.

Tout en laissant ma main dans la sienne, je le regardai pour qu’il m’indique la route vers le magasin de ce fameux Argaïe.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Ven 12 Aoû 2011 17:01 
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Localisation: quête 25 : dans une caverne rempli de fou
La jeune femme sembla amusait par son nom, ça ne vexa pas le voleur. Il n’avait pas la moindre envie de combattre et s’il fallait lui faire regretter, il le ferait, mais plus tard. Elle commença ensuite des explications des plus folles, mais qu’il crut, sur les événements de la maison. Elle s’arrêta au milieu de sa phrase. Trà se retourna, pour voir ce qui l’avait fait taire. Le champion de l’arène était sorti, il leur annonça qu’il devait partir à Caix pour une mission suicide. Il proposa à ceux qui voudraient le suivre de se rendre aux portes de la ville, plus tard. Il s’éloigna avec son amie, après que Warren lui ai assuré de sa présence.

Le demi-elfe les regarda partir dans différente direction. Une fois qu’ils furent hors de sa vue, il se demanda s’il devait les accompagner ou pas. Si Caix était sa ville normal, ça signifiait qu’ils fonceraient droit sur une ville remplit de Shaakts, et pas des alliés. L’endroit serait dangereux, tellement que rien que s’approcher d’elle ferait planer l’ombre de Phaïtos sur eux. Ils seraient confrontés à de nombreux problèmes et il n’y avait rien de mieux qu’un entraînement en situation réelle pour progresser. Il soupira, sa décision n’allait pas être tout repos.

Il devait maintenant se préparer. Il sortit sa carte et chercha après la boutique dont le milicien lui avait parlé. Selon le plan, il devait emprunter la rue principale et tourner à gauche, puis aller à droite à la seconde intersection. Il était bien content que la boutique se trouve dans une assez larges. Le plan n’étant pas assez détaillé, si elle avait été dans des plus étroites, il aurait bien eu du mal à trouver.

Il se mit en route, jouant des coudes dans l’artère principale, pour ne pas perdre de temps. Lorsqu’il tourna il se retrouva dans une rue, que moins de monde ne pratiquait, se qui l’arrangea bien. Il marchait rapidement, décidé de ne pas perdre trop de temps. Alors qu’il aperçut l’enseigne de la boutique, un homme l’attrapa.

« Aidez-moi ! Aidez-moi ! Ils veulent me tuer. Ils sont des centaines. »

Trà repoussa le malade. Il était sortit d’une ruelle, d’où aucun bruit ne venait. Le voleur reprit son chemin, ne prêtant guère plus attention au fou. Arrivé devant la boutique, il entra.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Sam 13 Aoû 2011 23:00 
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Localisation: quête 25 : dans une caverne rempli de fou
Une fois sortit de la boutique, le demi-elfe s’étira et rangea sa rune dans poche caché de sa cape, où elle serait plus en sécurité que dans son sac. Maintenant qu’il avait identifié la pierre, il ne lui restait plus qu’à trouver un moyen de transport, pour faire la route. Il allait devoir s’acheter un cheval, il espérait qu’il arriverait encore à chevaucher sans trop de problème, ça faisait plus de vingt ans qu’il n’en avait pas monté un. Il sortit son plan et chercha l’écurie. Elle se trouvait non loin de la milice, il jura, en voyant qu’il aurait pu récupérer sa monture plus vite et lui faire perdre moins de temps.

Il se mit en marche, mais dû s’arrêter rapidement. Là où il avait poussé le fou quelques minutes plus tôt, s’était rassemblée une foule. Curieux, il s’approcha et chercha des explications, auprès de l’homme le plus proche de lui.

« Qu’est-ce qu’il se passe ? »


« Y a un nouveau cas ! Le prêtre essaye de faire ce qu’il peut avant de l’amener au temple. »

« Un nouveau cas ? Qu’est-ce que vous voulez dire ? »

« Vous êtes ici depuis peu donc. Depuis quelque temps, une maladie étrange s’est étendue dans la ville. Elle donne des hallucinations à ceux qui sont contaminés. Les prêtres rassemblent les malades pour éviter à l’épidémie de se propager. »


La scène perdit de son intérêt, dès qu’il prit connaissance de la maladie. Il avait autres chose à faire que de rester à regarder un fou être soigné par un stupide magicien. Il se remit en route évitant un maximum la foule oppressante. Il repassa devant la caserne et déboucha sur une place. Un immense bâtiment en occupé la plus grande partie, il était majestueux. Le voleur l’observa pendant un long moment, avant de se rendre compte qu’il fallait qu’il se presse. Il traversa en direction de l’écurie.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Dim 14 Aoû 2011 20:57 
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Localisation: Quête 26 : Le Bagne Maudit
Mes mots étaient tombés comme des couperets d’après les propos de Madeline. J’avais accablé ce pauvre Karz, je disais cela alors que je lui avais peut être apporté de bonnes nouvelles au final. Madeline essaya tant bien que mal de faire sortir Karz de son état catatonique et m’enjoignit fortement à l’y aider.

Je pouvais sentir le trouble qui régnait dans l’esprit de l’humain rien qu’en le regardant. Il devait se poser beaucoup de questions. De toute évidence, j’étais le premier à lui donner des nouvelles de sa famille, bonne ou mauvaise chose, je ne saurais le dire pour le moment. Madeline étreignit Karz, ce geste sembla le tirer de sa rêverie et le réconforter en même temps.

Il nous rassura sur son état et nous proposa de nous mettre à l’abri, excellente idée au vu du temps exécrable qui régnait. Nous pourrons nous sécher et il pourra nous raconter un pan de son histoire comme il nous le précisa. Il nous expliqua qu’il devait passer par la boutique d’un certain Moboutou mais que cela pouvait attendre un peu. Il nous demanda alors de le suivre vers l’auberge d’où il venait apparemment. Il finit par donner sa cape à Madeline qui semblait grelotter avec cette pluie mordante.

- « Je suis d’avis de vous suivre, nous serons mieux au chaud plutôt qu’à échanger dans cette rue sinistre. Je paye à manger et à boire à tout le monde. »

Je venais de trouver un bon moyen de dépenser tout l’argent que j’avais récupéré en deux jours de temps.

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Léandre - Shaakt - Soldat



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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Mer 17 Aoû 2011 21:04 
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Oser songer aux supplices que Calice lui eût fait subir à cette simple pensée fit soudain courir sur sa peau un frisson. Quoi ? Ainsi supposer, sans once de remord, que les hommes et les femmes pouvaient ensemble se lier d'amitié ? Les pupilles ensanglantées de la phalange s'imposèrent à Rêve – eux, brasiers rougeoyants témoins de tant et tant de crimes, eux, voilés d'illusions cauchemardesques, ils étaient comme promesse de châtiments effroyables. Il eût été vain de quérir en son cœur, mêmes spectrales, empreintes d'émotion à l'égard de quiconque – pitié ou amour ne lui étaient que trop étrangers, et n'enflammaient son être que l'orgueil et le profit, l'appât du gain et son terrible équipage d'atrocités. Et rien – rien – ne permettait à une de ses filles de se lier à un homme : ils étaient des clients et nulle parmi elles ne pouvait se départir de cette certitude, martelée jour après jour. Calice, et cela il fallait l'avoir en mémoire ou l'oublier à ses dépends, ne reculait devant rien et tenait de ses pairs au cheveu opalescent leur placidité et leur assurance – elle, craindre ? C'eût été blasphémer. Et le prompt tressaillement de la jeune Courtisane ne s'expliquait que trop bien.

- Quant à moi, j'arrive de Tulorim.

Elle essayait de se faire oublieuses de ces terribles pensées. Ses cils noirs et longs comme les plumes d’un corbeau battaient vainement, laissant rouler sur ses joues rosées par la fraîcheur du temps quelques gouttes de pluies par vagues mesurées. Elle marchait, faussement indolente, et si elle avait perdu dans les apparats la noblesse qui lui était commune, son maintien témoignait toujours de son charme envoûtant. Elle jeta un coup d’œil amusé à Léandre sur sa gauche, puis à Karz sur sa droite, et sourit comme malgré elle. Il ne lui était pas possible de concevoir qu’ils ne fussent tous deux bons qu’à être dépouillés, qu’ils ne se distinguassent que par leur malveillance, leur sottise et leur obscénité. Aucun des deux n’avaient même parcouru discrètement des yeux la silhouette gourmande qu’elle tenait pour seule arme, et leurs yeux ne brillaient que d’un fol espoir qu’elle ne savait juger. Eux aussi avaient dans le cœur une flamme grandiose et il suffirait d’un rien pour que leur être entier s’embrasât.

- Je me trouve aujourd'hui dans cette blanche cité car je suis saisie d'inquiétude pour ma sœur.

Les mots étaient comme sortis malgré elle de par ses lèvres ourlées – à la fois un mensonge, et une vérité, car jamais elle n'offrirait à ces hommes sa véritable nature. Mais le regret qu'elle éprouva d'avoir ainsi parlé s'évanouit sans peine : Rêve laissa sa main effleurer la broigne que Karz avait placé sur ses épaules pour la protéger de l’averse, et songea que jamais elle n’avait connu d’homme qui ne fût bon sans rien attendre en retour. Sa bouche frémit encore : non, impossible de ne point oublier un instant ses malheurs, quand sur sa route on croise pareille gent.

Elle se perdit un peu dans un bonheur fugace, et, malgré sa peine et son angoisse, elle sentit le rire des belles années poindre dans sa gorge. Elle goutta une dernière fois l’eau qui ruisselait sur son visage, posa la main sur la porte et l’ouvrit.

L’auberge de la Tortue guerrière.

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Dernière édition par Rêve le Dim 28 Aoû 2011 22:35, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Jeu 18 Aoû 2011 21:45 
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précédemment: Fuite

Dès la première ruelle, Oryash s'y engouffra, fit quelques pas et s'arrêta net. Quelque chose l'observait dans l'ombre d'un porche. Deux yeux jaune la fixait intensément. Elle porta une main sur ses griffes par pur réflexe. Après tout, les rues de Kendar Kar n'étaient pas aussi sûres qu'on voulait bien le faire croire. A la nuit tombée tout était possible. Soudain le museau d'un animal apparut, surmonté de deux cornes. Le woger.

Sur le moment, Oryash crut qu'elle rêvait toute éveillée sous le coup de la fièvre. L'animal vint se frotter contre elle et la peau blanche sut que c'était bien réel. Il était vivant. Oryash éprouvait une joie immense de le revoir, mais elle fut bien vite remplacée par un cri de douleur quand ses entrailles se vrillèrent. Elle s'appuya d'une main contre le mur. Le woger eut un léger feulement et se mit à faire les cent pas. Il tournait et tournait sans cesse si bien que Oryash en eut la nausée.

Elle tendit alors une main en direction de l'animal et lui caressa doucement le front.

"Du calme tout va bien."

Un sourire en demi teinte. L'animal la fixa de ses iris jaunes, la tête penchée sur le côté et vint se placer près d'elle. Il avait senti que Oryash n'allait pas bien.
Oryash pensa qu'il était temps pour elle de trouver un lieu où passer la nuit en toute tranquillité. Du repos voilà ce don elle avait besoin. Une bonne nuit de sommeil et demain tout irait mieux. Elle voulait s'en convaincre mais elle savait au fond qu'il n'en serait rien. Elle se berçait d'illusion.
Elle reprit sa route, le woger marchant à ses côtés. Elle croisa quelques personnes pressées, qui apercevant l'animal préfèrent changés de direction. Cela ne lui épargna pas pour autant quelques réflexions....

"Par Yuimen! Pas idée de se trimbaler avec un bestiaux pareil! Tous des cinglés ces Phalanges de Fenris !"

En temps normal, Oryash aurait répliqué ou aurait tenté de faire ravaler ces insultes à cet individu, mais elle ne s'en sentait pas la force. Aussi poursuivit-elle lentement son chemin, s'arrêtant quand une crise devenait trop insurmontable.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Lun 22 Aoû 2011 11:47 
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Oryash était là, à se trainer tant bien que mal dans les rues de la ville ne sachant où aller. Ne sachant que faire pour se soustraire au mal qui la rongeait. La magie, elle n'y connaissait rien et jamais la meute ne lui avait enseigné que peut-être un jour, elle y serait confrontée.

Et voici que maintenant, elle devait vivre avec ce flux nouveau qui grandissait en elle.
Pourquoi ne pouvait-elle pas rester la guerrière qu'elle avait toujours été? Pourquoi devait-elle composer à présent avec ce qu'elle avait toujours rejeté en bloc.

Elle déambulait sans but, en proie à la fièvre, le regard trouble; le woger trottinant devant elle comme pour lui ouvrir le chemin. Alors qu'elle venait de passer l'auberge de la tortue guerrière d'une bonne vingtaine de mètres, une voix raisonna derrière elle.

"Par Yuia, si je m'attendais! Oryash!"

La peau blanche s'arrêta subitement et son coeur s'emballa.

Cette voix. Non ce n'est pas possible, ce ne peut être lui.

Il était mort, c'est du moins ce qu'on lui avait rapporté quand elle avait regagné le clan après une partie de chasse.
Tué lors qu'une rixe sur les chemins de l'escape. Des membres de la meute présent sur les lieux lui avaient rapporté qu'il était tombé sur une plateforme en contre bas et qu'ils leur avaient été impossible de l'atteindre.
Certains d'entre eux étaient restés plusieurs heures dans l'espoir de le voir reprendre conscience, mais en vain. Aussi avaient-ils décidé de regagner le clan, le pensant mort.
Mais de toute évidence ils s'étaient trompés.Elle hésita à se retourner. Lui, ici et bel et bien vivant.

"Oryash?" demanda-t-il subitement inquiet.

Non, elle ne rêvait pas. Et le fait que le woger revienne sur ses pas, lui prouva que quelqu'un se tenait à quelques mètres de sa personne. Puis il y eut le bruit de bottes martelant les pavés, il approchait.
Alors elle se tourna d'une traite, rassemblant le peu d'énergie qu'il lui restait et elle le vit.Lui si vivant. Lui qui lui avait tellement manqué.

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"Melron";souffla-t-elle avant de basculer à l'avant.

L'homme se précipita et la retint par la taille.

"Oryashhh....Par Yuia mais que t'arrive-t-il?"

Il releva quelques mèches de cheveux qui collaient au visage de la peau blanche et constata qu'elle était brûlante. De sentir la caresse de ses doigts sur sa peau la ramena des années en arrière. Bien vite elle se crispa, grimaçant de douleur, avant de lui répondre..

"La magie... elle me tue."

L'homme fronça les sourcils comprenant que la Phalange de Fenris refusait ce don des dieux. Aussitôt il la pris dans ses bras et elle se laissa aller contre lui incapable de résister.

"Il te faut de quoi la nourrir, avant qu'il ne soit trop tard. Quelle magie te faut-il?"

Elle se sentait dériver et son esprit errait entre réalité et méandres. Elle parvint à prononcer un nom.

"Thi... Thimoros."

Il marqua la stupeur l'espace d'une fraction de seconde et entreprit aussitôt de faire nécessaire afin de lui éviter le pire. Avec détermination, il prit la direction du seul endroit de la ville où il trouverait ce dont elle avait besoin.

"Accroches-toi. Tu n'as pas le droit d'abandonner, tu entends."

Elle acquiesça légèrement de la tête avant de fermer les yeux et de se blottir davantage contre Melron. Le woger était resté à distance de cet individu, méfiant. Il se contenta de suivre le couple en direction des Docks.

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