L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Lun 1 Aoû 2011 00:29 
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Elle appui sa tête contre mon bras, je sens la sérénité m’envahir un sentiment bien loin de ceux que j’ai l’habitude. J’ai toujours vécu comme un cheval constamment au galop, ma vie se résume à un combat pour le moment peut être qu’un jour je déciderais de reprendre une vie paisible et pour payer ce que j’ai besoin je donnerais des cours d’armes. Je ris intérieur en y pensant, je ne vois pas comment une personne ayant vécu par la lame peut finir ainsi. Je me rappelle un dicton Shaakt qui dit « Un mâle Shaakt nait pour la lame, vit grâce à la lame et meurt par la lame. » Il y a certainement un gros fond de vérité à l’intérieur.

Adweinna m’interpelle et baisse la tête comme si elle a quelque chose à se reprocher puis elle prononce des paroles qui me transpercent comme un millier de flèches. Je serre mon poing droit pour retenir les larmes, je peux même ressentir mes articulations craquer. Elle commence à bafouiller en me donnant une raison scabreuse. Elle me dit de la rejoindre, je ne sais quoi lui répondre partir dans le monde Phaïtos est peut-être une solution pour la récupérer et elle finit par me dire qu’elle ne veut pas me voir triste. L’amour de Flora sera toujours au fond de mon cœur, mais elle me l’a dit elle-même il faut que je réapprenne à vivre.

Elle me répond que sa lui allait pour la chambre, mais si je pouvais rester prêt d’elle cela serai mieux. Elle recommence même à marcher lentement, mais sûrement. J’aperçois un banc de pierre et l’y traine pour nous y assoir. Une fois assis, je l’observe dans les yeux. Je le trouve magnifique, je n’ai pas souvent l’occasion d’observer une femme magnifique comme elle. Que vais-je pouvoir lui dire sur Flora ? Ce n’est pas évident surtout que j’ai l’impression que l’attachement que je commence à éprouver semble réciproque.

Je prends une grande inspiration comme pour me calmer et me donner du courage puis entame mon discours.

La retrouver voudrait dire mourir Adweinna et pour le moment je tiens trop à la vie pour passer de l’autre côté du fleuve. Je ne pense pas qu’elle m’attend dans l’autre monde, je suis un elfe et je n’ai que cent quarante-trois ans. En gros à ton échelle, j’ai vingt-deux ou vingt-trois ans. Bref, mon âge n’est pas le sujet de la discussion. En vérité Flora fut ma femme pendant près de vingt-six ans, nous étions mal vu par la population, car nous vivions en retrait des autres, à la surface et surtout que nos parents ont luttés contre l’oppression. Nous avons été tranquille pendant longtemps, mais un jour je suis parti chasser pour ramener du gibier et quelques baies pour faire nos provisions.

Je m’arrête un instant et me rappelle de ce jour funeste. Je peux presque revoir la brume, le froid, l’atmosphère pesante,…

Je m’étais bien enfoncé dans la forêt pour trouver notre nourriture, quand j’ai fait demi-tour j’ai aperçu des volutes de fumées noires. Mon sang ne fit qu’un tour en moi, j’ai lâché tout ce que j’avais sur moi et j’ai couru le plus vite possible. Malheureusement je ne suis pas arrivé assez vite, des hommes l’avaient tuée. Ensuite j’ai plongé dans la soif de vengeance et de sang, j’ai tué sauvagement douze des treize assassins. Il me manque plus que le dernier et celui-là je le finirais avec l’arme qu’il a utilisé sur ma femme.

Des larmes commencent à perler autour de mes yeux. Les souvenirs sont la pire arme qu’il existe en ce bas monde. Ils sont capables de détruire le plus brave et le plus fort des soldats.

Elle est morte il y a vingt ans et il m’arrive encore de penser à elle. Malgré tout je vais te dire que récemment, j’ai pu entendre sa voix me dire de refaire ma vie et d’arrêter de me venger.

Je pose ma main sur son visage et caresse sa joue avec mon pouce pour finir par lui dire :

Je vais être franc avec toi, tu as rallumé une flamme qui était éteinte en moi. Il faut juste me laisser le temps de réapprendre à obéir à certains sentiments jusque-là disparut.

Je l’embrasse et me relève en l’attirant vers moi. Je pose un délicat baiser sur son front, nous marchons encore quelques instants puis nous arrivons devant les bâtiments de l’Obédience de la magie.

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Trois êtres distincts pour une seule âme et une destinée


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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Lun 1 Aoû 2011 15:16 
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Une fois dans la rue, il lança un sourire à Guasina tout en enfilant les brassards.

"La journée commence bien."


La brise fraiche du matin les frappa, glissant sur leur visage, la cité blanche se réveillait doucement.

Les ruelles étaient encore, vide, leur mur humide de la rosée matutinal. Les services de la ville nettoyaient hâtivement les plus grandes artères avec d'énorme seau d'eau, ce qui rendait la chaussée glissante. Ils descendaient vers le marché, appréciant le spectacle, des volets qui s'ouvraient, des premières charrettes remplies de marchandises qui descendaient au commerce ou des jeunes apprenti levé aux aurores pour aller aux temples. Sirat avait arpenté ses rues étant gamin, il s'y dirigeait avec aisance, ce qui leur permettait de passer inaperçu. Personnes ne semblaient remarquer le couple tant il était facile pour eux de s'orienter, ils ne dégageaient pas une image d'étranger.

Ils passèrent devant la cour des duels et devant les jardins de Kendra Kâr. Derrière ce coin de verdure en plein cœur de la fourmilière imposante et étouffante, s'élevait les hautes tours du château. Les arbres semblaient enlacer la forteresse, alors que celle-ci dressait fièrement son donjon, surplombant de sa splendeur la cité tout entière.

"La bise d'Ynorie."

Sirat eut comme un nœud au fond de la gorge en prononçant ses mots, sa mère se plaisait à se promener avec lui. Ses souvenirs de petits garçons le rendirent nostalgique et un air triste passa le long de son visage. Il se reprit rapidement affichant un sourire insolent.

"Nous y repasseront peut-être après nos achats."


Ils dépassèrent le château, croisant les soldats en faction. La grande place était déjà plus animé que les rues et la circulation devenait déjà plus délicate alors que les premières étables du marché commençaient à se voir.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Lun 1 Aoû 2011 19:17 
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Je sentis directement le malaise s'installer en Daio à l'évocation de Flora. Aussitôt je regrettais d'avoir demandé qui elle était, car visiblement cela bouleverse le shaakt à mes côtés. Tout ce que je voulais éviter, je venais sans le vouloir, de le provoquer. Il m'entraîna vers un banc où l'on s'assit. Je ne prononçais pas un mot, je voulais seulement remonter le temps pour retirer ce que je venais de lui demander. Il plongea son regard dans le mien et à ce moment, le temps sembla s'arrêter net.

Il prit une inspiration avant de me conter le jour où sa vie avait basculé. Je l'écoutais, sans prononcer un seul mot, comme pour respecter la mémoire de Flora, morte injustement et cette mort avait rendu Daio si malheureux qu'il ne vivait que pour sa vengeance. Comment ne pas le comprendre. Je posai mon regard sur Anorynn, si quelqu'un osait le toucher, le blesser, je serai capable de passer ma vie entière à pourchasser le responsable qui visiblement était toujours en vie. Je savais que je n'étais pas à la hauteur, mais si mon aide pouvait lui être utile, je serai à ses côtés quoi qu'il arrive. Je l'aiderai à venger sa femme sauvagement assassinée.

Je vis des larmes monter au bord de ses yeux. Le remord m'envahit de plus belle et je portai ma main à son visage pour les essuyer. Il ne devait pas pleurer pour une erreur que je venais bêtement de commettre. Il fit de même caressant ma joue avec douceur et il m'avoua quelque chose qui fit battre mon cœur plus que de raison. Visiblement, j'avais rallumé quelque chose chez lui, mais qu'il allait lui falloir du temps. Je restais muette de stupeur. Même si sa bien-aimé ne souhaitait pas qu'il se venge, peut-être en avait-il besoin ? Quoi qu'il en soit, il m'embrassa, se releva en m'attirant contre lui pour déposer un baiser sur mon front.

Nous reprîmes notre marche et cette fois, je pris la parole.

"Je suis désolée pour mon... indiscrétion., lui dis-je en m'arrêtant un instant. Saches une chose : ta douleur me touche parce que je me suis attachée à toi Daio et si je dois t'accompagner pour venger Flora, je serai là ! Même si elle ne le veut pas, elle mérite justice."

Sur ces mots, je déposais un baiser sur la joue de l'elfe noir et je constatais que l'on était arrivé à destination.

"Quel est ce bâtiment ? C'est quoi la Nouvelle Obédience ?, lui demandais-je par pure curiosité. Tout ce que je voulais, c'était dormir dans ses bras. Au fait, tu ne m'as pas répondu, resteras-tu avec moi ?"

Je le regarde avec un sourire plein de compassion, de tendresse, d'amour sans doute et surtout, plein d'espoir pour l'avenir.

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Dernière édition par Adweinna le Jeu 11 Aoû 2011 16:49, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Lun 1 Aoû 2011 20:08 
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- Je regrette, Monsieur, je n’ai pas vraiment le temps…

Les mots n’avaient été qu’un souffle, échappé sans hardiesse d’entre les lèvres incarnat de la douce Courtisane. Elle était encore sous le coup de cette voix fluette, agréable à l’oreille malgré sa haute tessiture, et pourtant bien plus terrifiante que cet homme qu’elle avait eu mille fois l’occasion d’apprécier – sous diverses formes et à de divers niveaux d’appétence.

Ces paroles, vraiment… Avait-elle été simplement prise de folie, pour ainsi entendre le nom de celle pour qui elle avait traversé l’océan d’un bout à l’autre, délaissant ses clients ainsi que Calice, et Neige, et Satin elle-même alitée dans l’ombre ? Avait-ce été l’œuvre d’une ardente flamme, celle qui brûlait en elle au nom de son amie en proie à une dévorante morsure ? Ce nom avait jailli dans le bourdonnement incessant de la cité ; n’avait-il été qu’illusion funeste ?

Ses yeux demeuraient empreints d’opaques brumes, cachant les horizons inexplorés qu’ils promettaient d’ordinaire aux hommes sur lesquels ils se posaient. Et cependant, l’inconnu parut embrasé d’une ferveur nouvelle et inextinguible. Il resserra sa prise sur la jeune femme, saisissant son poignet avec l'opiniâtreté féroce d’un rapace. Qu’était-ce là, dans son regard ? L’étincelle amère de l’ivresse… mais alors, celle du vin, de l’envie, ou de la seule démence ?

Sans qu’elle eût pu le réprimer, et malgré ses tourments, elle eut à son égard un sourire amusé : son visage s’éclaircit soudain, et l’on eût pu croire qu’il se fut agit d’une expression taquine. Mais tandis que son front s’affranchissait de ses rides troublées, un homme avait surgi, l’air préoccupé. Rêve demeura un instant sans se départir de ses fossettes narquoises, ni sans même tenter de se délivrer de l’étreinte par trop sévère de l’homme aux yeux perçants. Elle demeura nébuleuse, entièrement happée dans la contemplation de cet être-là, le nouveau venu. Jamais, non, jamais elle n’avait rencontré homme qui eût peau si sombre et œil si singulier ; des gens à la chevelure blonde, oui, et même pratiquement blanche comme il l’avait lui-même. Mais tégument paré de telle nuance de gris, jamais ; et quelle ne fut pas sa stupeur, de voir dans sa prunelle un gisement d’améthystes – personne n’avait jamais conté dans la Maison que pareille couleur pût être adoptée par l’iris. Versant du bien ou du mal, Rêve n’en avait cure, et sa diatribe ne lui parvint pas même à l’oreille. Seulement l’écho étouffé de paroles échangées, ainsi que le râle farouche du fer contre son écrin – une arme ?

Son esprit ne lui revint qu’alors l’étrange individu disparu : il était passé dans son dos, silhouette forte et rude se voulant protectrice. Il n’en fallut pas plus pour que l’étreinte sur son poignet s’ouvrît, ne laissant que l’éphémère mirage des doigts qui l’avaient trop aimé. Il avait peut-être marchandé, parlé, prié. Il s’était peut-être tapi dans l’ombre, ou bien était-il parti, au pas ou au galop. Elle avait peut-être émis sourire ou parole ou même geste. Tout cela, elle l’ignorait, vagabondant dans une suite de questions insolubles : le monde, hors des rues de Tulorim, lui réservait-il encore d’autres rencontres saisissantes ?

Epuisée de ce tourbillon confus de hasards et de visages, dès alors imprimés dans son esprit, lasse de son voyage et des saillies de son cœur à mesure des surprises et des déconvenues, elle tourna vers l’homme en noir et blanc son petit corps à présent fragile. Ce qu’il eut devant lui n’était plus ce temple aux remparts inexpugnables, cette force ténébreuse et mutine, ce masque ô combien étrenné ; ce qu’il eut devant lui était un hâve minois déparé de ses fards, un œil qui du ciel ne montrait plus que nuages, une dépouille perdue dans les fers et les étoffes. Une petite fille rompue.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Mar 2 Aoû 2011 02:43 
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<-- Sirat

Un soleil radieux, une légère brise fouettant tout doucement mon visage, le ventre bien rempli et un ami à mes côtés, je ne pouvais demander mieux et j’approuvais les dires de l’humoran; cette journée débutait rudement bien.

Le pavé s’avérait humide par les eaux déversés dès l’aurore afin de le nettoyer, mais je ne m’en souciais guère, Sirat avait le pied sûr et ce n’était pas un peu d’eau sur de la pierre qui allait le faire patiner, déraper et tomber sur son séant. Je m’attardais plutôt à observer le réveil de la ville.

En haut, à ma gauche et un peu devant nous, deux jeunes enfants, un blondinet et une brunette, avaient ouverts avec difficultés les volets de leur maison et s’amusaient à héler joyeusement les passants. Je leur fis un petit signe de la main. Par leurs yeux ronds comme des billes, je devinai qu’il n’était pas courant de rencontrer des lutins dans Kendra Kâr. Pour voir leur sourire s’étirer jusqu’à leurs oreilles, mais surtout parce que j’en avais le goût, je sortis ma petite flûte de bois et soufflai tout doucement dedans. Une douce mélodie en sortit, la petite aux yeux noisettes chantonnait gaiement alors que le garçonnet tapait des mains en suivant assez bien le rythme, je continuai à jouer ainsi jusqu’à ce que nous nous éloignâmes suffisamment.

Puis, la flûte déposée sur mes genoux, je m’amusai à renifler les douces effluves matinales et à deviner leur provenance. J’identifiai ainsi des pains aux fines herbes, des croissants aux fromages. D’autres fragrances honoraient mes narines, sans que je puisse les reconnaitre.

Nous continuâmes notre route, Sirat marchant d’un bon pas. L’entrée d’un immense jardin se présenta à notre droite, c’était la bise d’Ynorie, je l’avais reconnue bien avant que Sirat ne la nomme. Comment peut-on oublier ce somptueux jardin habité par des animaux d’une beauté digne de la flore qui y a été aménagé ? Mais le souvenir qui m’avait marqué le plus lors de cette visite sur le dos du caméléon en compagnie du vieux lutin, c’était la petite bataille que nous avions dû livrer contre ce sordide insecte à la carapace cramoisie et à la ridicule chevelure blonde cendrée. Cette sale bestiole avait réduit en pièce mes petites bottes de lutine et c’était enfouie dans le sol avec mon vieux trident rouillé. D’un geste de la main, je chassai ce mauvais souvenir, nous avions dépassé le château et le marché était à présent à proximité.

--> Sirat

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Guasina, protectrice d'âme


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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Mer 3 Aoû 2011 00:47 
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De mes rapides déambulations dans les rues de la grande cité, il n'y pas grand chose à dire. La marche rythmée par le choc métallique des pieds de l'armure contre le pavé, j'avance d'un pas efficace, guidé par un brave homme qui, après avoir failli défaillir lorsque je lui ai demandé de l'aide (ma prestance, que voulez-vous), s'est révélé être de très bonne volonté. J'ignore les regards étonnés des passants, prends distraitement garde à ne pas écorcher quelqu'un d'un coup d'aile malvenu, et discute allègrement dans mon esprit avec ma Faera. Cette dernière me distille anecdotes et autres petites histoires sur l'histoire de la cité, parsemées d'appréciations sur l'architecture de divers bâtiments, ce qui rend ce nouvel aperçu de Kendra-Kâr tout bonnement délicieux. Tant et si bien que l'inquiétude que j'ai éprouvée jusqu'alors vis-à-vis de la disparition soudaine de mon ami est doucement apaisée par le docte babil d'Aurore.

Nous marchons, étrange duo, lui humain silencieux, moi armure muette, pendant un certain moment, durant lequel seuls les bruits et l'agitation de la cité font écho à nos pensées. Puis soudain, au détour d'une quelconque autre rue (inutile de préciser que je suis complètement perdu), mon gentil guide s'arrête et m'informe d'une voix neutre:

« Voici le bâtiment que vous cherchez, euh... monsieur. La maison royale des dépôts. Je vous laisse, que la chance vous accompagne. »

Je le remercie bien civilement (qu'on se dise que je ne suis pas un sauvage, non mais!) et pénètre sans plus de façons l'imposante bâtisse de pierre, respirant et inspirant la sécurité. Plutôt pratique, pour un dépôt.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Mer 3 Aoû 2011 01:01 
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De retour dans les cieux dominant Kendra-Kâr, je me laisse pensivement porter par les courants d'air ascendant et caresse du regard l'horizon qui se pare peu à peu d'orange et d'or, au fur et à mesure que la journée touche à sa fin. Toujours complices lors de tels moments, Aurore et moi échangeons quelques pensées, facétieux traits décochés avec bonne humeur. De tels moments où je me surprends à savourer l'instant présent. Sans plus songer au siècle de captivité derrière moi. Sans plus songer aux morts, aux disparus, aux amis perdus...

Amis perdus... Idée de génie.

(Aurore! Depuis tout à l'heure, je dis que je vais chercher Léonid, mais tu es capable de le localiser, non?)
(C'est pas faux. Tu veux que j'essaie?)
(Oh non, je voulais juste savoir, je préfère me promener au hasard dans les rues d'une ville environ un million de fois plus grande que moi. A la dure.)
(Ah ah. Très drôle. Ne bouge pas, je m'en occupe.)

Passent alors quelques instants durant lesquels mon esprit se retrouve seul, lui qui était continuellement accompagné de la boule de fluide depuis des jours. Si la sensation n'est pas désagréable, comme si un poids s'ôtait de ma conscience (la bougre pèse son poids), elle n'est pas réjouissante non plus, car l'absence de ma compagne se fait immédiatement et irrémédiablement ressentir, lancinante. Heureusement, la solitude ne dure, et bien vite Aurore est au rapport dans mes pensées. Cependant, c'est d'un ton inquiet et agacé qu'elle m'apprend:
(Sil', je n'arrive pas à le localiser. Enfin, pas exactement. Pour une raison que j'ignore, et ça, ça m'énerve, parce que je sais tout, ou presque.)
(Ce n'est pas la modestie qui t'étouffe.)
(La ferme, l'aldron dégénéré.)
(Oui, madame.)
(Bref, il n'est plus à Kendra-Kâr, ça je peux te le dire.)
Silence pesant.
(Pardon? Mais il est où, alors?)
(Je ne sais pas trop. Oranan, je dirais. Ou pas loin. Mais j'ignore comment il a fait pour être là-bas aussi vite.)
(Oranan? Il n'a pas dit qu'il venait de là? C'est où ça? Et puis on y va comment?)
(On peut y aller en cynore. Tu sais, le gros machin volant de la dernière fois.)
(Très bien. Direction l'aire d'embarcation alors.)

A cette assertion tranchante, Aurore ne répond rien, mais son silence crie pour elle: « pourquoi? ». Eh bien, je n'en sais trop rien. Je suis attristé du départ soudain de l'humain que je croyais être mon ami. Et je me rends vaguement compte que partir comme ça, sur un coup de tête, à sa poursuite, est tout sauf le comportement d'un Aldryde responsable. Mais ai-je autre chose à faire? Pas dans l'immédiat, non. Vais-je me tourmenter pendant quelques éternités sur le pourquoi de la disparition de Léonid? Oui. Alors je pars, et puis c'est tout. Que celui qui trouve quelque chose à redire parle maintenant, se prenne une flèche de glace dans la tête, et se taise à jamais.

(Sil'?)
(T'as de la chance d'être immatérielle, toi.)
(Pars à la recherche de Léonid tant que tu veux, je te soutiendrai. Mais ne te précipite pas. Prépare-toi avant de quitter Kendra-Kâr. Magiquement, je veux dire.)

Elle n'a pas tort (comme d'habitude, blablabla...). Du peu de jours que j'ai passés à parcourir le monde, si j'en retiens une chose, c'est que le chemin qu'il me reste à parcourir pour ne serait-ce qu'espérer châtier mes tortionnaires par la glace sera long, très long. J'ai besoin de plus de puissance, de plus de maîtrise. Infiniment plus. Pour le résumer en trois mots, il me faut des fluides, des sorts et de l'entraînement. Et mon petit doigt me dit que je peux mettre à profit ma fortune toute récente pour avancer de quelques pas, certes incertains, sur la longue route de l'apprentissage magique qui serpente au loin devant moi.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Jeu 4 Aoû 2011 01:17 
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Jetant régulièrement un coup d'oeil sur le plan de l'aubergiste, je me dirige vers la boutique de ce fameux Moboutou. Je ne sais pas du tout sur quoi je vais tomber, ni ce qui va être dit. A dire vrai, je ne sais même pas si je serai capable de maitriser la magie un jour ou l'autre. Est-ce quelque chose d'accessible à tout le monde ? Est-ce quelque chose d'inné ? Je ne vais pas tarder à le savoir. Plus que quelques rues et je serai à destination.

Je ne regarde pas vraiment où je mets les pieds, ni ce qui m'entoure et bien évidemment, dans une ville comme Kendra Kâr, ce n'est sans doute pas ce qu'il y a de plus intelligent à faire. Pour preuve, un homme que je n'ai pas vraiment eu le temps de voir vient de me bousculer. Lui non plus ne regarde pas où il va, courant aussi vite que ses jambes lui permettent. Ayant mémorisé le reste du plan, je me décide enfin à lever les yeux et je vois un scène bien étrange se dérouler au milieu de la rue. Une jeune fille se tient près d'un Shaakt armé. Est-ce lui qui a fait fuir l'homme qui m'a bousculé ? C'est fort possible, mais pour quelles raisons ? Je connais la réputation des elfes noirs, soi disant des êtres maléfiques et dangereux. Pourtant, dans mes jeunes années, quand je vivais encore heureux avec mon père et ma soeur dans la province d'Eniod, j'ai rencontré plus d'un Shaakt et s'il y a bien une chose dont je suis sûr, c'est qu'il ne sont pas tous comme ça. Ajoutons à cela que même une personne mauvaise ne se risquerait pas à faire le mal dans les rues de la cité blanche, en plein jour.

C'est donc sans crainte que je m'avance vers l'étrange duo alors qu'au même moment, une légère bourrasque vient détacher mes cheveux. Mon ruban vient de se déchirer. Il faut dire qu'il a vécu, mais là n'est pas la question. Lorsque je suis à hauteur du Shaakt et de la jeune fille, je leur souris, m’efforçant d'avoir l'air le moins douteux possible. Ce qui, il faut l'avouer, n'est pas évidant. Une armure de cuir toute usée, des vêtements déchirés couvert de boue et de sang, les cheveux couvrant légèrement mon visage, je ne dois vraiment pas avoir l'air rassurant.

"Euh...Il y a un problème ?"

Je ne sais pas ce qui me prend à me mêler des affaires des autres, j'ai agis presque malgré moi, mais je ne suis plus le même qu'avant, je n'ai plus à fuir la compagnie des autres. D'ailleurs maintenant que je suis près d'eux, je me rends compte à quel point ce couple est hétéroclite. Le premier détail qui me frappe, c'est sans aucun doute la taille de l'elfe. Quand j'étais petit, j'étais impressionné par ces personnes immenses, la plupart étaient même plus grandes que mon père. Pourtant celui-ci ne brillait pas par sa taille...Ou alors c'est moi qui suis trop grand ? Peu importe. Cet elfe, guerrier à n'en pas douter a une certaine classe. Il porte un magnifique ensemble de protection en cuir brodé d'or et son épée est sans aucun doute la plus belle que j'ai jamais vu. Je regarde un instant dans ces yeux d'un violet profond, et je n'y vois aucune haine, aucune colère.

Je pose ensuite mon regard sur la demoiselle. Une magnifique chevelure blonde encadre un visage d'une grande beauté. La beauté de la jeunesse, car oui, cette jeune fille ne me semble pas bien vieille. C'est alors qu'encore une fois, des images de mon rêve s'imposent à mon esprit. L'image de ma soeur. Elle avait douze ans la dernière fois que je l'ai vu et pourtant, dans mon rêve, elle m'est apparue plus âgée, comme si ce n'était pas qu'un rêve, mais bel et bien ma soeur qui était venu me rencontrer dans le monde onirique. Mais pour le moment, je dois penser à autre chose. Et surtout, mon apparence est assez misérable comme ça pour pas que mon attitude soit malpolie en plus.

"Jeune fille, vous allez bien ?"

Un inconnu s'approche d'eux et se mêle de leurs histoire...Je me demande comment ils prennent la chose. Ils doivent certainement me prendre pour un fou, mais j'ai la solution, ou plutôt un semblant de solution à ce problème. Me présenter. Oui, je pense que c'est un bon début.

"Je m'appelle Karz Enhgrim, je suis originaire d'Eniod et je suis arrivé à Kendra Kâr il y a deux jours à peine."

Deux jours, dont un passé à dormir.

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Car celui qui aujourd'hui répand son sang avec le mien,sera mon frère. - William Shakespeare


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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Jeu 4 Aoû 2011 02:55 
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Localisation: quête 25 : dans une caverne rempli de fou
Il se retourna une dernière fois vers la demeure, pensant qu’il aurait pu repartir avec d’autres. Bizarrement il avait apprécié, la compagnie des autres, dans cette maison de fou. Il soupira et s’éloigna. Il ne savait pas où il allait et ça n’avait pas d’importance. Il s’était déroulé pas mal de chose cette nuit, ainsi que les deux semaines qui l’avait précédé. Il se demanda s’il n’avait pas froissé Zewen, et que cette agitation constante était sa punition. Il ralentit le pas et ferma les yeux pour réfléchir.

(Il est temps de faire les compte. Ça risque d’être long vu mes action ces dernières heures. Alors commençons par l’endroit où il y avait les gargouilles, à part discuter, je n’ai rien fais. Je n’ai pas été spécialement méchant ou gentil, donc il ne me semble pas avoir modifié ma neutralité. Il est de même dans l’entrée. Par contre pour la chambre ça va être plus compliqué. Avant l’attaque, je me suis montré assez peu sympathique, faisant passer une pour une folle et envoyant voir ailleurs un autre. Ce n’est pas ça qui me fais plonger trop loin dans le mal. De plus on peut dire que ça a été égalisé, par le fait que j’ai essayé de mettre au point une stratégie lorsque le combat a commencé.

Justement, cette bataille est bien plus complexe. J’ai certes tué mon adversaire, mais il le fallait pour me protéger de ses attaques. Le plus gros problème étant de savoir si je l’ai vraiment assassiné. En effet, il était tout droit sorti de mes cauchemars d’enfance, alors existait-il vraiment ? D’un autre côté, même s’il était réel, comment devait-il être considéré comme vivant ? Après tout, c’était juste un monstre, formé grâce à des morceaux de cadavres. Du coup s’il n’était pas réellement vivant, je n’ai pas causé de mal en l’éliminant, j’ai même peut-être réalisé une action bonne. J’ai l’impression que les autres auraient pu s’en sortir sans moi, donc dans ce cas, mon action n’a pas influencer sur l’issue du combat. Pour faire simple, dans cette pièce selon le regard qu’on porte, mes action ont soit était bonne soit mauvaise. Passons à une autre.

Alors ! Dans le grenier, je me suis montré des plus efficaces, résolvant rapidement les énigmes, si bien que je pense avoir fait le plus gros du travail. Donc j’ai relativement bien aidé les autres, il est clair que je leur ai apporté de l’aide. Donc il ne reste plus que la salle à manger, où je me suis comporté de façon à manquer totalement de politesse, mais la encore j’avais des raisons de le faire ainsi et s’était loin d’égaler l’aide apporter avant. Dans les combles, je l’ai ai peut-être sauvé d’un emprisonnement à tout jamais dans cette demeure, qui peut savoir ce qu’elle nous réservait si on n’arrivait pas à sortir à temps.

Pour conclure, je suis incapable de savoir où j’en suis. Et bien sûr c’est ce fichu monstre qui en est le responsable. S’il n’était pas considéré comme un être vivant, ça signifie que mes actions ont été juste et donc qu’il me faudra amener le mal pour redevenir neutre. Dans le cas contraire, ayant enlevé une vie, ce qui est plus pesant que la possibilité d’avoir sauvé celle d’autre personne, il me faudrait me montrer généreux. Et puis merde, je demanderais à la prochaine personne que je rencontrerai. )

Il se mit à marcher plus vite, quand on le percuta, le faisant tomber. Sans faire attention à lui, le demi-elfe se releva, une douleur traversa sa jambe. Vu la chute, elle devrait se dissiper assez rapidement. Jurant, il regarda l’homme, qui reprenait son souffle, content d’avoir trouvait une personne pour répondre à sa question. Toutefois celui qui l’avait bousculé prit la parole avant lui.
« Aidez-moi s’il vous plaît ! Je suis poursuivi par quelqu’un qui veut me tuer. »

« Je veux bien t’aider, mais avant j’ai une question. Mettre fin à la vie d’un être ressemblant beaucoup à un mort-vivant, est-ce un acte maléfique ? »

« Bah…Euh… je pense que s’il était déjà mort on peut pas dire que c’est vraiment un meurtre. Maintenant que j’ai répondu, protégez-moi ! »


« C’est vrai que vu comme ça, ça parait des plus logique. Si je ne l’ai pas tué, ça signifie que je n’ai pas commis de mauvaise action. Bah je vous suis vraiment reconnaissant mais… désolé ! »


Avant de prononcer le dernier, le voleur attrapa l’homme par l’épaule et lui balança son poing dans le ventre. L’inconnu se plia sous la puissance du coup, vidant ainsi ses poumons d’air et l’empêchant de crier. Trà en profita pour changer de saisie, le prenant par les cheveux, et lui donnait un violent coup de genou. Ne laissant aucun répit à son adversaire, il le balança contre un mur et lui asséna encore quelques coups, faisant attention de ne pas trop l’abîmer pour que son poursuivant puisse encore s’amuser.

Il repartit, ne souhaitant pas particulièrement rencontrer le tueur. À cause de la douleur qui n’était certes pas très forte, mais suffisamment pour être gênante, il avançait d’une démarche étrange. Après avoir dépassé plusieurs rues, il se retrouva face à des miliciens qui s’approchèrent, sûrement attiré par sa façon de marcher. Il était trois, mais seul le plus gradé pris la parole.

« Qu’est ce que vous faites ici, à cette heure ? »

« Bah comment vous expliquer… Disons que je viens juste de passer une nuit, dans une maison…étrange. J’ai du vaincre un monstre qui sortait de mes cauchemars et résoudre des énigmes comme… chien qui aboie ne mord pas. Vous comprenez ? »

« Je comprends surtout que vous avez du boire un peu trop. Vous avez peut-être réussit à ne pas empester l’alcool, mais pour les propos, ce n’est pas convainquant. Igin emmène le, et dis au autres de le garder à l’œil, pendant quelques heures, le temps qu’il dessoûle. »

Le bâtard s’apprêta à répondre, mais ne le fit pas, certain que quoiqu’il dise, l’homme ne le croirait pas. Le Igin en question, répondu affirmativement à la requête et demanda au voleur de le suivre. Trà s’exécuta, ne voulant pas avoir d’ennui, surtout qu’il était fatigué.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Jeu 4 Aoû 2011 22:09 
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Il me semblait que mon plan avait réussi car le pauvre homme qui avait harcelé cette demoiselle lâcha finalement prise. Quand à savoir si j’y étais vraiment pour quelque chose avec mes paroles, je ne pouvais pas le savoir. Cette demoiselle semblait catatonique suite à son entretien avec cet étrange individu. Elle finit par se tourner vers moi. Dans son regard, je pus lire que c’était la première fois qu’elle me regardait vraiment. Etais-je la première personne de ma race à croiser sa route ? Sans doute, elle semblait néanmoins bien jeune pour traîner seule dans les rues.

Ce fut le moment que choisit un humain pour se joindre à notre petite fête. Il arriva comme une fleur et s’insinua dans la conversation. Moi, seul dans la rue avec une jeune demoiselle en détresse, je tenais à la préciser une nouvelle fois, ce jeune homme avait du croire que j’étais pétri de mauvaises intentions. Il serait donc venu pour m’éloigner de la demoiselle pensant que je lui voulais du mal. Ou bien c’était moi qui perdait la tête à cause de la nuit et de la fatigue et il ne pensait pas à mal, seulement un galant jeune homme voulant savoir si tout allait bien.

Toujours était-il qu’il finit par se présenter à nous comme s’appelant Karz Enhgrim et cela fit tilt dans mon esprit embrumé. Etait-ce le même Karz que celui de l’histoire de Naoto, le fils d’Isaac et le frère de Sylana ? Le monde aussi vaste était-il pouvait-il être aussi petit à ce moment précis ? Le hasard existé ou bien une force surnaturelle l’avait attiré vers moi ? Il me fallait en avoir le cœur net.

- « Veuillez excuser mon manque de politesse, jeune demoiselle, j’ai passé une nuit digne de figurer dans un récit onirique. Je me nomme Léandre et je viens de Gwadh. Ravie d’être venu à votre secours. »

Maintenant que j’avais rattrapé ma bourde concernant ma présentation, je pouvais continuer sur ma lancée.

- « Ne vous inquiétez pas Karz, je suis venue en aide à cette jeune fille après avoir vu un homme étrange la tenir fortement par le bras. D’ailleurs quel est votre nom, jeune demoiselle ? »

N’ayant pas vu toute la scène, il était bon de lui en donner un rapide résumer pour qu’il soit convaincu de mon innocence dans cette histoire.

- « Cette question va peut-être vous paraître bizarre Karz mais j’ose néanmoins. Si je vous dit Sylana et Isaac, à quoi cela vous fait-il penser ? »

Je devais en avoir le cœur net avant de pouvoir poursuivre cette conversation. Cette pauvre jeune fille allait sans doute être mêlée à une histoire qui la dépassait de beaucoup.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Ven 5 Aoû 2011 22:03 
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Warren mit du temps à s'éveiller, mais comme toujours Anorynn fut très persuasive. Le jeune homme aux cheveux hirsutes me dit en rigolant qu'il était allergique à la bave de chien. Je me mis à rire de plus belle. Il eut du mal à trouver son haut, pendant que je gardai ma main dans celle de mon elfe noir. Après quelques minutes de bataille, il réussit à s'habiller et nous pûmes partir pour la milice de Kendra Kâr.

Je n'avais jamais eu à faire à des miliciens, même à l'époque où j'avais débarqué à Tulorim depuis les monts de Nosvéris. Époque trouble pour moi, mon destin d'Ermite ne m'ayant pas encore été révélé. Nous marchâmes tranquillement dans les rues et je pus constater que le spectacle d'un elfe noir et d'une Phalange de Fenris se tenant par la main ne laissait pas les gens indifférent. Mais ni moi ni Daio ne fit attention à tous ces regards. Contrairement à la foule, elle, elle m'était indifférente, du moment que je pouvais sentir la main tendre du shaakt serrée la mienne. Outre cela, beaucoup parlait d'une arène et je ne comprenais pas de quoi il voulait parler. Mais je ne voulais pas embêter Daio avec ça, en ce moment, il avait autre chose en tête.

Une fois arrivés devant la milice, il me demanda de l'attendre ici, ne voulant sans doute pas que j'assiste à quelque chose dont il n'était peut-être pas très fier. Il semblait vouloir paraître blanc comme neige à mes yeux et cela était inutile. Pourquoi cherchait-il ça ? Avait-il peur que je m'enfuis ? Non... Quoi qu'il en soit, je plongeai mon regard rouge dans le sien.

"Je vais t'attendre ici, tu me retrouveras à ta sortie !, lui dis-je avant de me rapprocher de lui pour lui murmurer. Je t'aime..." fis-je avant de déposer un délicat baiser sur ses lèvres.

Je le laissai partir pour qu'il puisse se défendre et me revenir sans qu'aucune sanction ne soit prise contre sa vie. Je le vis pénétrer dans le bâtiment et un drôle de sentiment m'envahit. Pour la première fois depuis près de vingt-quatre heures, je me retrouvais seule, séparée de lui. À la vérité je me retrouvais comme lorsque je l'avais attendu devant la maison, des heures au par avant. Je m'assis sur les marches que venait de gravir celui que j'aimais et comme devant la maison, je me mis à prier. Ressentant mon inquiétude, Hanià se manifesta.

(Veux-tu que j'aille voir ?)

Je ne dis pas un mot, mais mon silence était éloquent.

(Je fais au plus vite !)

L'angoisse montais en moi au fur et à mesure que les minutes et les heures s'écoulaient. Que pouvait-il bien lui vouloir ?... Soudain, un visage qui me parut familier apparut dans la rue. Je me levai et essayai de cacher inutilement mon appréhension et m'avançai vers l'homme.

"Euh... Bonjour, je m'appelle Adweinna et... Enfin, je vais peut-être vous paraître sotte, mais étiez-vous dans une étrange maison la nuit dernière ?"

J'attendis sa réponse. S'il s'avérait que oui, je pourrai parler avec lui et cela me ferait oublier pendant quelques secondes l'angoisse qui m'enserrait le cœur, sinon je rentrerai dans ce foutu bâtiment, demander la grâce de Daio. Je ne pouvais supporter cette attente.

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Dernière édition par Adweinna le Jeu 11 Aoû 2011 17:13, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Sam 6 Aoû 2011 02:45 
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Une fois sorti, il profita de l’air frais et étira ses muscles endoloris par son sommeil. Mais sa tranquillité fut vite interrompue par une femme aux yeux rouges qui lui adressa la parole. Elle se présenta sous le nom d’Adweinna et lui demanda s’il était dans la maison, la veille. Il ne répondit pas tout de suite, son esprit encore embrumé ayant du mal à se mettre en route. Il se concentra sur la demeure pour fou, là où il avait du faire face à trop de magie selon lui. Il essaya ensuite de se souvenir de la femme, en faisant défiler, toutes celles qui avaient été présentes. Après plusieurs longues secondes de réflexion, il se rappela de celle qui lui faisait face. C’était cette femme à la peau blanche, qui avait monopolisé la parole, avant l’ouverture de la bâtisse. C’était elle également qui était resté avec Daio et Warren. Les deux personnes qui l’avaient réveillé avaient maintenant retrouvé leur nom.

Ayant plus ou moins récupérer sa capacité à réfléchir, il allait prendre la parole, quand l’homme à la coiffure stupide s’approcha. Il s’adressa à la femme, lui parlant d’une audience qui s’était bien passé, puisqu’il avait été innocenté. Il parla ensuite d’une amende de plusieurs centaines de yus. Il évoqua ensuite son compagnon qui devait lui aussi avoir affaire à la justice. Trà ne savait pas pourquoi ils avaient eu des problèmes et peut-être leur demanderait-il plus tard, en attendant, il répondit enfin à la question avec un certain retard.

« C’est exact, j’étais bien dans cette maison de fou… C’est assez étrange de se revoir aussi tôt… Vu la grandeur de la ville… Donc… Euh… Pourquoi êtes-vous ici ? »


Il avait eu du mal à faire sa réponse, elle avait consisté à une simple succession de mots ayant plus ou moins, un sens. Il se maudit intérieurement de son état, et se jura de trouver un moyen de l’éviter. Il en avait marre de ne pas être capable d’aligner plus d’une phrase, lorsqu’il n’avait pas assez dormi. Prenant conscience de l’état dans lequel il devait être, il rabattit sa capuche, qui laissait son visage à moitié visible. Il remit ensuite correctement ses habits, le rendant, tout de suite, plus présentable.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Dim 7 Aoû 2011 19:51 
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L'homme me confirma qu'il se trouvait bien dans la maison de Phaïtos la nuit passée. Je respirais d'aise, enfin quelqu'un avec qui j'allais pouvoir parler au lieu de me ronger les ongles concernant le sort de mon compagnon que j'attendais avec fébrilité.

"Ce fut une nuit éprouvante !, lui dis-je à moitié en rigolant. En vérité, je n'arrivais pas à me sortir Daio de la tête. Je ne me souviens plus de votre nom, je suis désolée."

Soudain Warren apparut et me dit que son audience s'était bien passée et qu'il était libre, mais il ne savait rien du sort de l'elfe noir. Mon impatiente commença à se transformer en colère et je répliquai vivement à Warren :

"Comment ça tu n'en sais rien !? Ne deviez-vous pas être jugés ensemble ?"

Je me mis à faire les cent pas, freinant mon envie d'entrer dans les bâtiments et de tout casser. Puis une petite voix interpella mon attention. Hanià était de retour.

(Il attend son jugement, il vient de plaider.)

Donc pour le moment, mon amour était toujours vivant. Je me retournai vers Warren et lui présentais mes excuses pour m'être montée aussi dure. Sentant ma peine, Anorynne vint se placer à mes pieds et donna un coup de tête dans ma main qui tombait mollement le long de mon corps. J'avais complètement oublié l'autre homme présent à mes côtés, sans doute parce qu'il n'était pas celui que je voulais voir en ce moment.

"Nous attendons notre... notre ami... Il est...", fis-je avant de m'interrompre, sentant les larmes me monter aux yeux.

Daio était jugé pour meurtre. Comment les juges allaient-ils réagir ?...

(Il s'est bien défendu !)
(D'accord, mais je...)
(J'y retourne.)

Hanià était un amour. Et le temps que je reprenne mes esprits, j'espérais que Warren finirait d'expliquer à notre homme ce qui se passait. Puis je lançai à cet « inconnu ».

"Par où êtes-vous passés dans cette maison ?"

Il fallait que je pense à autre chose.

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Dernière édition par Adweinna le Jeu 11 Aoû 2011 17:15, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Dim 7 Aoû 2011 23:02 
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Il y avait les rires, et les danses, et les chants. Il y avait l’amère pluie, mais elle n’était pas là pour leur causer des larmes – plutôt une caresse tendre, sous laquelle elles jouaient. Dans le jardin de Calice, où s’épaississent les ombres, il y avait l’herbe fraîche, il y avait l’herbe humide. Dans le jardin de Calice, où s’épaississent les ombres, il y avait les jeux d’enfants, plongés dans l’insouciance. Dans le jardin de Calice, où s’épaississent les ombres, il y avait les rêves, et les espoirs d’un Rêve.


***


Les yeux noirs de Satin étaient dans ceux, ombragés par la bourrasque infernale de cils longs et noirs, de la jeune Courtisane. Quiconque s’y serait plongé aurait vu, à n’en pas douter, à travers les brumes opalescentes de ses grises prunelles, l’œil impérieux de la belle Eugénie. Une chatte à vrai dire : monstre ô combien sensuel, elle avait le sens de ce qui était beau, de ce qui lui allait, et jamais ne quittait les atours qui lui seyaient le mieux. Même, et cela se vérifiait toujours, pour s’ébattre dans le jardin de la Maison avec celle qui était son enfant, ou sa sœur. On lui voyait le fard sur la joue et l’ombre sur les yeux, ainsi que la dentelle sur la gorge déclose ; on sentait son parfum à des lieues alentours, les bouquets de violettes rehaussées de musc ; on la voyait, la taille prise dans les baleines altières et les rubans satinés, la nuit sur la robe aux velours moirés. Et certes, dans cette cage dorée l’oiseau de tempête courait après une petite, aussi blonde qu’elle-même était brune, en riant, en chantant, oublieuse un instant des fastes d’un monde où elle n’était qu’illusion.


***


Le regard de Rêve essayait d’accrocher celui du nouveau venu. Pour savoir. Dans les ténèbres où son épuisement l’entraînait, elle ne pouvait se résoudre à s’en remettre aux mains d’un homme dont elle ignorait tout.

Tandis que Rêve observait l’homme au teint sombre, l’esprit s’interrogeant toujours quant à la voix si étrange qu’elle avait naguère entendue, une autre personne s’était approché. Grand et altier, il avait dans la stature ce que les rois passent à leurs fils : le jeu de son corps révélait une force assurée, que trahissait pourtant ses traits. En effet, rien dans son visage ne disait la nonchalance, mais plutôt l’embarras de celui qui hésite. D’un coup d’œil, Rêve avisa son allure : ses longs cheveux bruns s’emmêlaient un peu devant ses beaux yeux verts, de ceux-là émanant une lumière amène, un éclat, une étoile à peine visible. La jeune femme s’en émut et s’amusa : (Il est charmant, beau même, peut-être, et cela lui vient du dedans. Et que dire de ces haillons qui le vêtent ?) Oh, certes pas haillons, c’eût été médire, mais enfin… La tunique en lambeaux, une cuirasse qui laisserait jusqu'à voir la peau de celui qui la portait tant elle était fatiguée par endroit, et partout un firmament de taches brunes et rouges – l’apanage de ceux qui ont par trop souffert.

Non, c’est vrai : rien n’étonnait vraiment Rêve, surtout dans cette ville qui lui en avait pourtant donné tant d’occasions depuis son arrivée… Les êtres, ici bas, étaient tous plus singuliers les uns que les autres. Celui-là balançait entre le valeureux héros et le barde sans toit, avec juste dans l’âme des songes évanescents ; et Rêve, sans avoir dit un mot et sans l’avoir entendu, lui prêtait déjà bon cœur.

C’était ça, de savoir. Elle jaugeait, c’était son métier, et elle y excellait. Il lui demandait juste, à l’instar du précédent, si tout allait au mieux. Elle leur répondrait donc :

- Karz est votre nom, et le mien Madeline. Léandre ? ajouta-t-elle lorsque que l’homme ténébreux lui eut également fait connaître son identité. Vous n’êtes que trop aimable, cet homme-là m’ennuyait fort.

Même accablée de fatigue et d’angoisse – la vision de Satin l’assaillit soudain, et la voix retentit à nouveau dans un souvenir – elle savait jouer le rôle qui était le sien : tenter comme faire se peut d’apaiser ces hommes-là, les flatter, et partir. Bien sûr, seule elle eût réussi à se libérer de l’étreinte du noble qui la tourmentait, mais enfin, une caresse à l’ego était pour eux bonne à prendre, pour elle bonne à donner, et ne coûtait certes rien. S’ils avaient un instant perçu dans son iris une fugace frayeur, ce n’eût été qu’à cause du nom de Satin prononcé haut et fort là où tout un chacun vaquait sans connaître rien de leur sort, à Rêve et elle.

Mais enfin… Désormais, c’était une once de trouble qui s’insinuait en elle. Oh, des hommes elle en avait vus – cent, ou mille ! Pourtant, jamais l’instinct chevaleresque comme ces deux-là l’avaient eu. Tant de sollicitude, et pour cela n’engager aucune contrepartie ? Cela restait à voir, mais elle n’avait pas le temps. Elle devait retrouver, pour le bien de Satin, ces Gens de la Rose qu’il semblait si ardu d’approcher.

- Messieurs, je vous…

Mais soudain le ciel de Kendra-Kâr s’ouvrit, et le tintement de l’averse résonna sur le pavé.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Lun 8 Aoû 2011 20:20 
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Les présentations se font, tranquillement et les minces doutes que j'avais à propos de Léandre s'estompent instantanément. Voilà encore une preuve que la réputation des elfes noires n'est pas toujours vraie...Et heureusement pour moi. Je n'aurai rien pu faire. Certes, physiquement, je suis reposé, en forme, mais j'aurai été incapable de me concentrer. Bref, là n'est pas la question. Sans vraiment savoir quoi dire, je reste à côté de Madeline et Léandre sans bouger, jusqu'à que ce dernier m'adresse la parole. Et ses mots...ses propos, sont bien les derniers que pensais entendre. Isaac, Sylana,d'où connait-il ses noms? Pourquoi me pose-t-il une telle question, comme ça, sans prévenir, sans que j'ai le temps de voir venir. Que dois-je lui répondre ? S'il sait quelque chose, je dois lui demander, je veux savoir, je dois savoir...mais jamais la réponse n'est pas celle que j'attends ou pire, si c'est celle que je redoute.

Mon coeur s'emballe, et comme les cieux eux-mêmes partageaient mes sentiments, la pluie se met à tomber et je reste là, sans bouger, fixant Léandre alors que des larmes se mêlent aux gouttes de pluie sur mes joues. Est-ce de la chance ? Le destin ? Je n'en sais rien, mais un homme se tient devant moi et prononces les noms d'un père que je crois mort et d'une soeur que je recherche espérant qu'elle est en vie. Je sais ce que je suis censé faire, censé dire, mais les mots ne viennent pas et je suis comme paralysé...pourtant je le dois. Avec tous les efforts du monde, je tente de me reprendre et essaye de prononcer quelques mots.

"Comment...C'est...Non..."

Rien à faire, je n'y arrive pas, et la pluie se fait de plus en plus violente. Mais je n'en ai cure. Les paroles de Léandre et l'elfe et désormais l'objet de toute mon attention. Je n'arrive plus à penser à autre chose et alors que quelques images de mon récent rêve viennent encore une fois envahir mon esprit, mon corps et mes lèvres bougent, comme animées d'une volonté qui n'est pas vraiment la mienne. J'avance rapidement et attrape l'elfe par le col, le soulevant légèrement pour pouvoir le regarder dans les yeux plus facilement. Mes gestes peuvent paraitre violent, mais le ton de ma voix et plus tinté de panique et de tristesse que de colère..et les larmes coulent de plus belle.

"Où sont-ils ?! Dis le moi ! Est-ce que tu les as rencontré ? Sont-ils encore en vie ?! Je dois savoir, dis moi tout! Par pitié! Je t'en...supplie."


Et soudain mes jambes ne me tiennent plus et je m'effondre, tombant à genoux devant Léandre. Le destin est de mon côté ou me joue-t-il un tour ? Les réponses que j'attends depuis des années, vais-je les entendre ? Tout en l'espérant, je continue de pleurer misérablement aux pieds de deux inconnus, les mains et les jambes dans l'eau.

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Car celui qui aujourd'hui répand son sang avec le mien,sera mon frère. - William Shakespeare


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