L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Jeu 3 Fév 2011 12:01 
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<Questionnement>

Sur le chemin vers la demeure du vieux fou Adeim ne pouvait s’empêcher de penser à la réaction première qu’avait eu le mage en le voyant. Dans son regard on aurait dit qu’il connaissait le jeune homme du désert seulement de son côté, Adeim ne connaissait pas cet homme. Alors pourquoi cette hostilité? Cette peur? Adeim ne voulait que son bien, il voulait l’aider pas le malmener. Tout cela n’avait pas de sens. Il pensa à sa soeur qui soudainement lui manquait. Comment s’en sortait-elle et surtout où était-elle?

Il laissa temporairement ces pensées de côtés. Il était arrivé devant la baraque du vieillard. Il stoppa net devant la maison en réfléchissant à la meilleure manière d’avoir une discussion avec cet homme sans qu’il s’enfuit de nouveau. Par Thimoros, il n’allait pas le poursuivre dans toute la cité Kendranne! Tout se dirait ici, dans ce lieu, entre lui et le mage fou.

Adeim rasa les murs de la maison en prenant soin de se pencher lorsqu’il passait devant une fenêtre. Il y jetait cependant un regard furtif pour essayer d’obtenir un visuel de l’homme qui se trouvait dans son salon à faire les cent pas. Il marmonnait des mots incompréhensibles mais Adeim grâce à son ouïe fine, arrivait à capter deux trois mots par-ci par-là.

"....l’enfant est de retour..."

L’enfant? Cela avait-il un rapport avec ce rêve étrange où il se retrouvait au milieu d’un combat entre Mohir et un autre mage très puissant. L’homme qui se trouvait dans ce salon avait-il lui aussi un rapport avec l’homme dangereux que Mohir avait affronter des années au paravant? Une violente douleur à la tête le saisit. Il lutta de toutes ces forces et réussit à ne pas s’évanouir. Qui était cet homme.

"...mon maître Efiunn va être content si je réussi à le lui ramener..."

Adeim se sentait en danger. Cette mission prenait une tournure qui ne lui plaisait pas le moins du monde. De plus il avait l’impression d’être un objet que l’on se passe de mains en mains et pour lequel on hésitait à tuer. D’abord il avait perdu presque toute sa famille, puis Kaesa... Ces tatouages, ce qu’il était détruisait, tuait tous ceux qui avaient le malheur de l’aimer. Même si elle en voulait après ses pouvoirs soit disant immenses, elle ne méritait pas de mourir ainsi, le corps abandonné dans les vents du désert.

"...la nouvelle Obédience....il ne faut pas qu’il les trouve!"

Qu’est ce que c’était que ça encore? Adeim en avait marre des mystères! La colère montait en lui et il n’avait aucun contrôle la dessus. Si ce qui c’était passé à Tulorim se reproduisait ici, il finirait sa vie rapidement. L’espace d’un instant il songea que peut être se serait mieux pour lui. Mais non! Il avait encore sa soeur. Il se devait de se battre pour eux, pour leur avenir ensemble. Il fallait qu’il mette fin à cette folie autour de lui pour pouvoir vivre, enfin!

Sans prévenir, Adeim passa à travers la fenêtre et après un roulade il se retrouva dans le salon dans le dos du mage. En un éclair il sortit son sabre pendant que le vieillard se retourner. Une fois l’action finit, Adeim était à genoux sous le mage, sabre pointé sur le ventre gonflé du mage qui affichait un air paniqué.

"Qu’est ce que vous me voulez, hein? Vous là et votre maître je sais pas qui! Dites-moi! dit Adeim en enfonçant un peu plus sa lame.
Tu pourrais retirer cette épée, non?
Pour que vous preniez la tangente par la fenêtre comme tout à l’heure sur la place de l’horloge? Non! Disons que c’est par mesure de sécurité. Alors, qu’est ce que vous me voulez?
Tu ne pourras pas nous échapper! Maître Efiunn t’aura quoi qu’il arrive!"

Adeim resta bloqué quelques instants. Dans son rêve, Mohir avait réussit à l’éliminer. Cet homme aurait-il réussi à le sauver? Trop de questions s’imposaient au jeune homme.

"Emmenez moi à l’endroit où le combat entre votre maître adoré et Mohir à eu lieu!"

Ce fut au tour du mage de bloqué. Apparemment il ne s’attendait pas à ce qu’Adeim soit au courant de cette information. Il l’examina le jeune homme du désert avec stupéfaction et tomba à terre. La lame d’Adeim se trouvait donc maintenant au niveau de la gorge du vieil homme.

"Tu n’as pas le pouvoir d’y aller et je ne t’y emmènerais pas!
Alors je vous empêcherais de prévenir votre maître que je suis en vie! Je veux que l’on me laisse en paix!"

D’un coup d’épée fluide, Adeim trancha la gorge du vieux mage. Il se vida de son sang en quelques secondes et tomba inerte au milieu de son salon. La colère du jeune homme s’apaisa un peu mais pas assez pour qu’il ose bouger. Il resta immobile pendant plusieurs minutes. Heureusement, personnes ne l’avait vu. À la milice il avancerait l’excuse de la légitime défense. D’un autre côté, la ville voulait en être débarrassée quelque soit la méthode employée. C’était chose faite.

Adeim se releva et se mit en route vers la milice avec une seule idée en tête. Recevoir rapidement son du pour se mettre à la recherche de l’organisation dont avait parlé l’autre homme, la nouvelle Obédience.

_________________
ImageAdeim, Humain des déserts et fanatique
"La vengeance est un plat qui se mange froid"


Dernière édition par Adeim le Mer 16 Mar 2011 19:33, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Ven 4 Fév 2011 03:48 
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[:attention:] Le contenu du rp suivant peut choquer les lecteurs plus sensibles [:attention:]


A chaque pas son coeur battait plus fort et plus vite. Remontant les quelques marches il pénétra, après s'être assuré qu'il n'y avait personne, le petit hall oppressant, faisant face à la porte entrouverte du salon. Il s'en échappaient des cris, une agitation anormale, de la précipitation qui manqua faire faillir le woran, le faisant s'en retourner dans sa cellule pour redevenir la bête docile qu'il avait été. Mais s'en était fini, plus jamais on le dominerai, plus jamais il n'y retournerai. Le fait d'y penser réveilla ce passé effroyable, la douleur paraissait remonter le long des cicatrices, sous la fourrure neige d'Aztai. Chassant ces réminiscences, le woran blanc se concentra à nouveaux. En toute discrétion il osa regarder, histoire de capter quelque chose de positif, sans trop d'espoir. De l'entrebâillement, il avait une vue parfaite sur la porte ouverte et les deux escaliers de pierre vers lesquels elle conduisait: à droite, menant à l'étage, la salle au "Fléau", à gauche, en bas... Une liberté? Cette espoir donna un coup de fouet au woran qui avisa son épée sur le mur d'en face en ouvrant un peu plus la porte. S'engageant, il parcouru à peine quelques mètres, dépassant la longue table de bois, que quelqu'un semblait monter quatre à quatre un des escaliers, probablement celui de la liberté...

-Retenez-le, hurla une voix d'homme. Je vais chercher le magicien, il va le carboniser!

Cette voix plongea Aztai dans la colère, mais aussi dans la peur. Comme pour exaucer ses craintes, la corpulence incroyablement massive d'un homme franchi le seuil. La tête tournée en direction de l'escalier descendant, comme pour surveiller l'action, permis au woran de gagner du temps pour saisir son arme. Malgré cela, la tentation fut trop forte: il s'arrêta à porter de la lame et fit face à son futur adversaire. Car il le voulait: il désirait plus que tout tuer Argautik, le commencement physique de sa galère. Ce n'était pas chose faite, mais laisser un démon tel que lui derrière aurait des retombées trop sanglantes plus tard. Chacun derrière un côté de table, enfin le guerrier remarqua sa présence. Affichant tout d'abord un air très surpris, il opta pour un sourire narquois, éclatant d'or, un regard plein d'assurance:

-Hin! Ma p'tite fourrure... fit-il, fidèle à lui même. On aurai pu qualifier cet homme de woran humain: de la taille d'Aztai, fort comme la race woranne, les muscles saillants des ses bras mis en valeur après avoir sectionné les manches de son haut. Un gros couteau, presque une machette pendait à sa ceinture. Dans sa main droite une épée courte. Et toujours ce regard méprisant, ce sourire déroutant. Une brute à l'état pur! Aztai tendit le bras et décrocha l'arme du mur. Dégainant silencieusement la lame en os il prit soigneusement le temps d'attacher à ses hanches le fourreau, feignant la sérénité et l'assurance. L'écho d'un cri se répercuta sur les murs du gigantesque salon; pendant une fraction de seconde Aragautik sembla inquiet, jetant un regard furtif vers la porte. Répondant au regard interrogateur du woran blanc, il répondit d'une voix cassante:

-Il va finir comme toi...

Sans prévenir, la masse de muscle s'élança avec une rapidité insoupçonnée: renversant une des lourdes chaises il bondi pour franchir la table et s'adonner à son loisir préféré: l'étalement d'hémoglobines. Ne se laissant pas impressionné, Aztai leva son épée qui encaissa le choc de la lame courte en acier alors qu'Argautik se réceptionnait parfaitement sur ses deux pieds. Sans réfléchir, le woran attaqua à son tour d'un estoc trop imprécis. L'homme chassa l'épée avec la sienne et eu un boulevard pour foncer droit sur le woran, lui administrant un coup d'épaule digne de déraciner un petit arbre. Aztai s'éclata contre le mur de derrière mais le réflexe instinctif de rouler sur sa gauche, pour ne pas subir une perforation simple et efficace, lui sauva la vie. Levant son arme en faisant tout son possible pour regagner un peu de lucidité, la brute du Monarque enchaîna une série de coups puissants, mais peu précis, provoquant le recul de son adversaire qui se retrouva à nouveau dos au mur, à la gauche de la porte par laquelle Argautik était entré. Le contact de la pierre froide désarçonnait le woran neige que déjà son adversaire affichait un sourire triomphal: un coup d'épée plus précis que les précédents entailla le flanc gauche du woran: la rage s'enlaça à la douleur pour se transformer en une riposte mortelle, si seulement l'homme n'avait pas eu le réflexe de bondir littéralement en arrière pour l'esquiver. Reprenant rapidement leur souffle, les deux adversaires se stoppèrent une seconde pour entendre un horrible hurlement:

-Cap...! Capitaine! Il a réussi à pa...passer!

Ce ton de panique était inquiétant: quel démon était passé pour arracher de tels cris à un homme? Argautik avait perdu tout faux semblants. Plus de sourire ni de moquerie. Il fonça sur Aztai qui longea le mur pour ne pas subir les assauts répétés de l'homme. Tous deux face à la porte, un autre échange de coups semblait avoir lieu plus bas. Le woran neige porta une nouvelle fois un estoc... qui fit mouche! L'os de fulminaire pénétra la chair, dans le biceps droit d'Argautik, qui dû réprimander un cri de douleur et changer l'épée de main. Cet acte donna de l'espoir à Aztai: ce passe-passe pouvais fixé l'homme dans une position incommodante, l'obligeant à se battre avec une faiblesse, celle de ne pas être ambidextre. Le woran neige saisi sa chance et orchestra son attaque: Argautik reculait à son tour vers le mur, beaucoup moins vite certainement, mais c'est de là que s'épanouissait l'espoir d'être libre et de vivre. Au rez-de-chaussé, un bref tintement de lame résonna suivit d'un cri agonisant de l'homme qui avait hurlé une minute plus tôt. Rapide comme l'éclair, aussi puissant que la foudre, Argautik dévia un coup de lame et décocha, de son bras pourtant blessé, un extraordinaire crochet dans la gueule du fauve. Aztai senti ses doigts lâcher son arme. Le bruit sourd de l'os tombant sur la pierre fut suivi de celui du métal frappant le sol dur: une montagne de muscle jailli soudain sur le woran, lui arquant littéralement le dos sur un bord de table. Des mains gigantesques aux doigts noueux et sales saisirent sa gorge, le clouant sur le bois noir. Le choc contre la table ayant coupé sa respiration, l'action d'Argautik ne laissa pas le temps au woran blanc de remplir ses poumons, le promettant à une mort rapide. Aztai voulu lacérer de ses griffes les membres de la bête qui le dominait, mais aucun de ses muscles obéissaient. Comme ayant absorbé des litres de Fléau des Ombres, il se sentait partir: les images floues, une ouïe semblable à des répercussions d'écho. un son lui parvint quand même aux oreilles, une menace, un cri... Les lèvres d'Argautik n'avaient pas bougé... Il aurait paru normal pourtant, que de par la rage du vainqueur, celui-ci lui lance une dernière pique, voir un "je t'avais prévenu Boule de poil!". Mais non. Au lieu de cela, l'homme tourna la tête vers la porte, à sa gauche. Une franche peur se dessina un instant sur son visage, dans ses yeux, et il relâcha son emprise sur le cou du woran neige. Aztai n'aurai pas souhaité meilleur chance; inconscient de la souffrance qu'il allait administrer, mais sûr de ses conséquences, il saisi de sa patte gauche le crane d'Argautik, et de la griffe de son pouce, perfora sans scrupule l'oeil tourné vers le seuil de la porte. En un clin d'oeil, il fallait le dire, la peur laissa place à la souffrance et la colère, une pluie de jurons et de hurlements à faire pâlir un orque se déversant sur le woran neige. En reculant, les quatre autres griffes laissèrent leurs entailles dans le crane de la victime.
Les deux mains plaqués sur la partie droite du visage, Argautik oubliait à qui il avait à faire, et que le combat n'était pas terminé. Allant jusqu'au bout de sa démence mutilatrice, Aztai voulait pour couronner le tout tuer à mains nues son ennemi.
Il se relevait à peine, le gout du sang et de la haine aux lèvres, (Argautik toujours debout, occupé à hurler ses vociférations) qu'un "Clac" très bruyant, suivi d'un sifflement se firent entendre: Argautik ne criait plus. Il avait à présent un carreau long d'une vingtaine de centimètres planté dans la gorge; lui arrachant un immonde gargouillis ponctué par un vomissement du fluide vitale lui dégoulinant sur le torse, il s'écroulait raide mort sur le tapis noir. L'or de ses dents à jamais taché par l'encre rouge de son sang...

Etait-ce son tour? Il n'osait pas se retourner, pas prêt à encaisser un trait d'arbalète. Un bruit lui indiqua que la personne laissai tomber l'arme. Fermant à demi-les yeux, le coeur près à exploser, son flanc laissait toujours s'échapper un filet de sang. Mais cela n'importait pas. Le son d'un mouvement rapide, pressé. Conservant les yeux mis-clos, une ombre blanche gigantesque passa sur sa gauche pour débouler les escalier qui menaient aux cachots. Il y eut des bruits de porte que l'on brise. Le jeune woran n'osait pas bouger mais avais ouvert les yeux. Une fois de plus, les paroles du Monarque lui revinrent en tête. Aztai s'en fichait car il aurai mis sa patte au feu que dans moins d'une minute il aurais la réponse à toutes ses énigmes.

Et en effet. Une lueur vacillante s'éleva du petit hall. Quelqu'un remontai les marches, une à une. Pourquoi cette lenteur se demandait le woran neige. Et pourquoi cette lueur de flamme?... Le coeur d'Aztai tomba lorsqu'il assista à la scène qui suivi: Debout en haut des marches, il n'y avait pas un mais deux êtres; plus particulièrement un qui soutenait l'autre avec un bras sous l'épaule. Et quel bras! Une fourrure blanche avec des rayures noires: identique à celle d'Aztai... Ce bras soutenait un woran. Un woran roux, mâle adulte. Haletant, Il avait à peine la force de tenir debout, limite inconscient de la scène. Waor était vivant, et rien au monde n'aurait pu faire plus plaisir à Aztai, une vraie explosion de joie dans son coeur, un air médusé sur le visage. Il réussi à détourner le regard pour le plonger, environ quarante centimètres plus hauts, dans celui du woran le plus massif et le plus effrayant qu'Aztai ai jamais vu. Mesurant facilement deux têtes de plus que lui, il avait, comme le jeune woran l'avait remarquer, exactement la même fourrure blanche tigrée noir que lui. Cet être au regard intimidant, dur, n'était plus tout jeune. Même si le temps ne sculptait pas le même visage de vieillesse sur un homme que sur un woran, Aztai savait, au simple coup d'oeil, que le monstre devant lui n'était pas née de la dernière guerre... Sa hauteur semblait lui administrer une aura d'invincibilité, il était sans aucun doute à l'origine de la panique d'en bas les escaliers. Dans son autre main une torche se consumait, projetant sur les deux worans une aura quelque peu inquiétante. Soudain conscient de sa totale impolitesse avec la gueule grande ouverte, il se reprit et afficha un air moitié heureux, moitié embarrassé sans savoir pourquoi...
Le puissant woran dévoila une rangée de crocs d'une taille impressionnante alors que le son de sa voix se frayait un chemin. Un timbre des plus graves, dur comme le roc, exactement comme l'avait pensé Aztai. Tout comme ses yeux couleurs marron foncé, c'était un atout majeur en terme d'intimidation:

-Je m'appelle Rudy, et j'ai une lourde dette envers le peuple woran.

Aucun son ne sortit de la gueule d'Aztai à nouveau grande ouverte...

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Dernière édition par Aztai le Ven 25 Fév 2011 03:51, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Lun 7 Fév 2011 01:41 
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(<-- La Taverne des septs sabres)

Delaynna retourna à la Falcuté Magique. Sous les ordres de Arian, des domestiques avaient préparé une chambre pour la jeune femme. Del ne savait comment le remercié. Dès qu'elle entra dans la pièce, elle examina les lieux. Elle était aussi petite que celle de Tristan, ou même plus petite.
Del referma la porte derrière elle et suspendit sa cape sur la patere. Elle s'assit sur le lit, et se dévêtie. Elle n'avait aucun vêtement à part sa robe. La nuit s'annonça froide. Elle se glissa sous les draps. Elle prit une position de foetus et s'endormit.

Le lendemain matin, les rayons du soleil percèrent la seule fenêtre de la pièce. La jeune femme se réveilla et se vêtie. À peine qu'elle eut refermé la porte, quelqu'un l'interpella.


-Dame Delaynna!

La jeune femme sursauta et se retourna. C'était un jeune garçon d'environ dix-sept ans, les cheveux d'un blond doré en bataille. Il était de grande taille et ce qui captiva le plus Delaynna, était ces magnifiques yeux vert forêt. Ces yeux lui faisait tant rappelé sa ville natale. Elle n'eut pas de mal à reconnaître Tristan. Elle lui sourit.

-Je vois que vous allez mieux.

-Oui, beaucoup. Je tenais à venir vous voir.

-Ah oui?

-Oui...

Il s'approcha d'elle. Il était plus grand qu'elle, alors elle devait levé la tête pour mieux le regardé. Il se racla la gorge.

-Je... Je tenais à m'excusé...

La jeune femme gardait son sourire amical.

-Je... Je tenais à m'excusé...

La jeune femme gardait son sourire amical.

-Vous n'avez pas à vous excusez.

-Si! J'ai été insolent envers vous et...

Delaynna lui coupa la parole.
-Je n'ai fais que mon travail.

Tristan eut un petit sourire, mal à l'aise. Il ne savait comment remercié la jeune femme qui avait du enduré son mauvais caractère dès leure rencontre.
Il y eu un silence, qui devenit presque insupportable. Alors Delaynna prit les devants.

-Bon eh bien...
-Ou comptiez-vous allé ?
Delaynna ne savait que dire. En réalité, elle ne savait que faire et ou aller.
-J'allais découvrir les lieux, dit-elle.
Tristan prit eu peu plus de tact.
-Alors, permettez-moi de vous montrez les lieux.
Delaynna ne savait que dire... Elle était surprise de voir qu'il insistait.
-Euh je... d'accord.
Tristan sourit, soulagé. Comme si on venait de lui enlevé un lourd poid de sur les épaules.

Lac de Hynim

_________________
Delaynna

Le temps mûrit toutes choses ; par le temps toutes choses viennent en évidence ; le temps est père de la vérité.


Dernière édition par Delaynna le Dim 13 Fév 2011 17:29, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Mer 9 Fév 2011 03:04 
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Leur temps était compté, pourtant Aztai eut l'impression que des heures s'étaient épuisées depuis que Rudy, cette masse de muscle au pelage blanc avait parlé. Un remord, comme si le "peuple woran" n'était pas le sien... Alors qu'une flaque de sang s'épanouissait lentement sous le corps mort d'Argautik, Rudy reprit la parole de sa voix suave. Malgré l'inquiétude naturelle qu'elle devait engendrer, telle une menace constante, elle mit le woran neige en confiance: il était un allié, ça ne faisait aucun doute.

-Prends Waor s'il te plaît. Je dois vérifier quelque chose, va vers la sortie, il n'y aura personne. Il désigna l'escalier qui descendait. Aztai se pressa d'aller chercher son épée un peu plus loin, s'approchant alors du colosse pour s'occuper à son tour de Waor. La chaleur qu'émanait le woran roux réconforta Aztai: il était en vie! Mais alors, il avait était renfermé ici comme lui? Mais depuis combien...? Du temps, il n'en avait pas pour se poser la question. Le woran roux laissa s'échapper quelques gémissements. Tenant fermement son ami avec son bras droit, la douleur le lança à nouveau au flanc. Serrant les crocs, il se concentra pour la chasser et s'engagea vers la porte. Derrière lui, il entendit Rudy retourner le cadavre. Un résonnement lui fit comprendre qu'il avait dégainé le couteau d'Argautik. Le jeune woran se retourna: Rudy venait de laisser tomber sa torche sur le gigantesque tapis noir qui s'embrasa soudain pour venir lécher les pieds des chaises et de la table. Aztai progressa tant bien que mal, épée en avant, descendant les marches de sa liberté. Son sauveur quand à lui prit l'escalier inverse, celui qui menait vers la chambre. Le poids non négligeable de Waor fit trébucher plus d'une fois le woran neige mais il atteignit bientôt un grand hall, semblable au salon qu'ils venaient de quitter Rudy, Waor et lui.
Un hurlement de rage se fit entendre au premier: la montagne de muscle worane dévalait les marches en furie; couteau à la main, une aura de terreur émanait de lui. Ils franchirent ensemble le seuil du hall alors que des crépitements se faisaient entendre plus haut.

-Ma liberté, murmura le woran neige. Tout au fond du hall une grande porte en bois enfoncée pendait sur ses gonds: un soldat était allongé inconscient juste devant. Un autre homme, mort à n'en pas douter était appuyé contre un mur. Sa tête était posée contre sa poitrine, il avait le corps lacéré de coups griffe d'une envergure impressionnante...
Rudy, qui avait retrouvé un air impassible, fit signe au woran de lui donner Waor. Avec sa taille il n'aurait aucun problème pour le supporter et se défendre en même temps. L'euphorie naissante dans les tripes d'Aztai lui donnait envie de courir comme il ne l'avait jamais fait. Ils étaient plus qu'à quelques mètres, la douleur était insignifiante à présent. Le vent frais de la nuit faisait frémir sa fourrure, personne ne les attendait et Rudy lui fit signe de partir vers la droite. Etait-ce l'aube? le crépuscule? Pas un seul passant, pas un chat: la chance était de la partie car ni Héwana ni le Monarque n'avaient été présents. S'en aurait été fini de lui, d'eux pensa Aztai en observant Rudy du coin de l'oeil. Ils surveillaient les coins de rue quand un craquement lointain retentit: des flammes s'élevaient à présent dans la nuit, les worans ne firent pas attention.

-Par ici, murmura Rudy. Ils s'engagèrent dans une fine ruelle pour s'enfoncer dans les profondeurs de la nuit, se dissimulant tels des fulminaires dans la roche.


Fin du Chapitre 4

_________________
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Dernière édition par Aztai le Sam 26 Fév 2011 05:28, édité 5 fois.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Jeu 17 Fév 2011 01:28 
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LE MARCHE





J’allais enfin rentrer chez moi. Il était temps, je commençais à être vraiment fatiguée. Le pas un peu trainant, mais aiguillonnée par l’idée d’être au sec et de manger un bon repas chaud, j’affrontais la pluie qui ne cessait de tomber.

En quittant la grande place du marché, je m’engageai directement dans les ruelles qui menaient au quartier des docks. Lorsque j’avais quitté la demeure de mes frères, ce quartier mal famés avaient été le seul endroit où j’avais pu me loger. Mais si la nécessité ne m’y avait pas poussée, vous pouvez être sûrs que je n’aurais jamais mis les pieds dans ces rues dont on m’avait raconté les pires horreurs.

En m’enfonçant dans les rues tristes et humides, je me souvins de la première fois où je m'étais aventurée dans le quartier des docks. J’avais au paravent passé plusieurs nuits dehors, pas très loin de mon ancienne adresse. Ces nuits avaient été courtes et agitées. J’étais habituée à plus de confort et surtout à plus de sécurité. Je ne dormais qu’à moitié et le moindre bruit m’éveillait. La moindre ombre prenait des formes et des proportions effroyables. Finalement la garde m’avait délogée, car ici les mendiants et autres vagabonds n’avaient rien à faire.

De nuit en nuit, j’avais été repoussée toujours plus à l’est de la ville. La mort dans l’âme et la peur au ventre, j’avais donc fini par franchir le pas. Devoir me réfugiée dans le quartier est était pour moi une forme de déchéance.

Tout en marchant, je me souvenais de mon dégout mêlé de pitié la première fois que j’avais contemplé les murs lépreux de ces maisons qui respiraient la misère avec leur fenêtres sales quand elles n’étaient pas obstruées par des planches ou du simple tissus. Je me souvenais avoir plaint les gens qui vivaient au milieu de ses rues mal odorantes et étroites où des chiens errants faméliques fouillaient dans les poubelles. Je me souvenais avoir eu peur de chaque visage, avoir vu un menace dans chaque regard, une agression dans chaque geste.

Je ne savais pas à l’époque que cet endroit insalubre et désolé serait bientôt mon chez moi, que finirais par connaître ces rues par cœur, que j’apprendrais les codes de ce lieu et que je finirais par respecter ses habitants qui savaient rester dignes même dans la pauvreté.

Je rentrais donc chez moi confiante et d'un pas serein. Absorbée par ses réflexions, je ne vis que l’on me suivait que lorsqu’une ombre furtive et agile se jeta sur moi. Surprise, je fis tomber mon sac de provisions dont le contenu se déversa sur le sol. La seconde suivante je faisais face à mon agresseur, le cœur battant et le couteau à la main. Lorsque je le vis, je compris pourquoi je ne l’avais ni aperçu ni entendu avant qu’il ne soit trop tard.

Devant moi un humoran au pelage rayé se tenait légèrement courbé, prêt à attaquer. Il possédait des muscles fins et déliés, taillés pour la course et lui conférant une grande souplesse. Chacun de ses mouvements laissaient transparaître la puissance contenue dans ce corps de prédateur.

Il portait un pagne en cuir marron dont les teintes chaudes venaient se confondre avec celle de son pelage où dominaient le jaune orangés et le marron foncé avec ça et là quelques zébrures blanches. Ses traits étaient fins, sa mâchoire carrée. Entre ses babines retroussées on pouvait voir des crocs blancs et aiguisés.

A sa ceinture il portait une épée courte et les fourreaux qui ornaient ses bras et ses cuisses étaient tous garnis de poignards de formes et de tailles diverses. Pourtant il n’avait pas dégainé une seule de ses armes. Ce constat me fit sourire. Il me sous-estimait et il allait bientôt s’en mordre les doigts.

Un grognement sourd s’échappait de ses lèvres et tout dans sa posture me disait qu’il était sur le point de m’attaquer. Tous mes sens étaient en alertes. Le sang battait si fort dans mes tempes que j’avais le sentiment de ne plus pouvoir entendre aucun autre son.

Le combat s’engagea. En seul bon aussi souple que rapide, mon adversaire fut sur moi. Je m’écartai tant bien que mal de sa trajectoire et abattis mon couteau sur lui. Malheureusement l’humoran évita le coup. Il profita de l’ouverture dans ma garde pour m’envoyer son poing en plein plexus. Je titubai en arrière le souffle coupé. Je mis suffisamment de distance entre mon adversaire et moi pour me permettre de reprendre mon souffle.

A présent j’étais énervée, très énervée. Lorsqu’il m’avait attaquée, il n’avait même pas utilisé ses griffes. Il avait de toute évidence décidé de jouer avec moi. Et il était en train de gagner ! Je refusais de me laisser battre aussi facilement. Il était hors de question que cette montagne de muscle s’en sorte sans la moindre égratignure, comme si je n’étais qu’une petite fille.

Cette fois je pris l’initiative. Je m’approchai lentement. A son tour il se mit en mouvement. Nous décrivions tous deux des cercles concentriques en de plus en plus petits.

« Abandonne de toute manière tu as déjà perdu. »

« Non, mais tu rêves chaton. »

Tout à coup, sans que j’aie le temps de réagir, le métisse me projeta au sol. Je me retrouvai sous lui sans plus pouvoir bouger. Le combat était fini et j’avais lamentablement perdu.

« J’aurais peut-être du éviter de t’appeler chaton? »

« Ça aurait sans doute été une bonne idée. Mais ça n’aurait fait que retarder ta défaite. »

« Un jour je te ferai payer. »

« Mais oui princesse. »

Pour ceux qui s’étonneraient de ce charmant dialogue, il faut probablement expliquer que mon adversaire était en fait un ami. Il avait pris l’habitude de m’attaquer ainsi par surprise pour mon entraînement disait-il. A mon avis cela l’amusait surtout beaucoup de me donner une bonne leçon de temps à autre. Mais je devais reconnaître que sous sa férule je m’étais pas mal améliorée. Je profitai de sa distraction pour rouler sur le côté et lui faire perdre l’équilibre. J’en profitai pour me remettre debout.

« Ça, c’est petit. »

« Mais c’est toi qui m’a appris à ne jamais considéré qu’un combat est fini tant que mon adversaire n’est pas chaos ou mieux, mort. Aurais-tu oublié tes propres leçons? »

« Je trouve que tu fais un peu trop la maline. Je vais t’apprendre à respecter tes aînés. »

« Mes aînés! Mais oui l’ancêtre! »

« Rira bien qui rira le dernier ! »

Sur ces mots, il s’élança à nouveau vers moi. Cette fois je ne me laissai pas surprendre. Je m’écartai promptement. Je feignis de vouloir à nouveau utiliser mon poignard. Alors qu’il déviait le coup, j’envoyai mon pied vers son mollet et le fis tomber à genou. Aussitôt, je profitai de sa position précaire pour me jeter sur son dos. La main gauche solidement accrochée dans ses poils, je plaçai ma main droite tenant le poignard sous sa gorge.

« J’ai gagné. »

Seul un grognement mi-sauvage mi-amusé me répondit. En un clin d’œil je fus projetée au-dessus de la tête de l’humoran. De justesse je parvins à atterrir sur mes jambes et à ne pas m’écrouler par terre. Nous nous faisions à nouveau face. J’étais essoufflée et la fatigue de ma journée recommençait à se faire sentir.

« Tu veux abandonner princesse. Tu n’as qu’à admettre que je te suis mille fois supérieur et à m’appeler maître. »

« Et puis quoi encore. Me prosterner à tes pieds et te filer 50% de mes bénéfices. »

« 100% me paraîtrais plus approprié. »

Non, mais il allait voir. Pour qui me prenait-il ce gros matou. Mobilisant mes dernières forces, je le rejoignis en un bon. J’envoyai mon poing vers son visage et tandis qu’il esquivait, je déroulai ma jambe pour lui faire un croche-patte. Mais c’était sans compter sur la souplesse du fauve qui évita mon poing et mon pied sans problème. Je n’eus même pas le temps de me relever. Il me saisit à la gorge et me plaqua contre un mur. La prise était délicate et en même temps terriblement dangereuse. Il me tenait de manière à ce que ses griffes n’entaillent pas ma peau, mais un moindre mouvement il aurait pu sans mal me sectionner la carotide.

« Bien. Est-ce que je dois t’assommer ou est-ce que tu admets ta défaite ? »

« C’est bon. Tu as gagné. De toute façon je suis épuisée. »

« Ce n’est pas une excuse. Maintenant dis-moi que compte tu faire pour me convaincre de te laisser la vie sauve princesse? »

Tout en prononçant ces mots, il avait collé un peu plus son corps contre le mien. A présent son souffle chaud venait brûler ma peau. Je ne pu m’empêcher de rire.

« Minute papillon. Ce n’est pas parce qu’on a couché ensemble une ou deux fois qu’on va recommencer à chaque fois que ta libido te titillera. »

« Non, bien sûr. On va juste attendre que la tienne se réveille. »

« C’est ce que ferait un gentleman. »

« Oui, mais moi, je suis un voyou. »

« Un gentil voyou. », dis-je en lui déposant un baiser sur le bout du nez.

Lorsque j’étais arrivée dans le quartier complètement perdue, cible facile pour les malfrats de tous bords, Wakhan m’avait aidé. Je n’ai jamais bien su s’il avait eu pitié de moi ou s’il avait juste eu envie de me draguer, mais c’était en grande partie grâce à lui que j’avais survécu. Il m’avait appris à me servir de ma souplesse et de mon agilité pour voler. Il m’avait aidé à me trouver un toit. Il m’avait soutenue et encouragée. Nous étions devenus si proches que pendant un temps je me suis demandée si je n’étais pas amoureuse de lui ou lui de moi. Tout était devenu clair la première fois que nous avions fini dans le même lit. L’attirance physique était indéniable, mais nous ne serions jamais que des amis. Si au passage nous pouvions prendre un peu de bon temps…

Wakhan m’aida à ramasser mes provisions et nous prîmes ensemble le chemin de ma maison. Plutôt que de maison, je devrais d’ailleurs parler d’une chambre. Mon logement se résumait en effet à une seule et unique pièces rectangulaire. Il se situait au dernier étage d’un bâtiment qui en comptait quatre. En bref, j’habitais sous les combles. Le lieu avait été choisit de façon stratégique. De là, je pouvais voir les ennuis venir de loin et m’enfuir par les toits. De plus il y avait dans un petite ruelle adjacente une entrée d'égout à laquelle je pouvais accéder discrètement. En somme, c’était un véritable refuge de voleur.

Lorsque j’étais arrivée, j’avais du réparer le toit qui fuyait. Pour le reste j’avais aménagé les lieux petit à petit avec des matériaux de récupération, deux ou trois petites choses que Wakhan m’avait dégottées et ce que j’avais pu me payer.

Si vous le permettez, je vais vous faire faire le tour du propriétaire. Comme je vivais sous les combles, le plafond est en pente. Il s’inclinait progressivement vers la droite par rapport à l’entrée. Il formait ainsi une sorte de petite alcôve d’1 m. de hauteur. C’est là que j’avais aménagé ma chambre. Je dormais sur un matelas posé à même le sol, mais que j’avais recouvert d’un tissu rouge à la fois épais et doux. Je possédais un confortable duvet d’un rouge un peu plus clair que celui le drap et des coussins de la même couleur. Au pied du matelas j’avais installé un coffre en bois qui avait connu des jours meilleurs. Il me servait à ranger mes quelques vêtements et mes livres : j’avais toujours aimé lire. A l’opposé, le sol était maculé de cire là où j’avais pris l’habitude de fixer mes chandelles. Ce coin chambre était séparé du reste de la pièce par un rideau multicolore qui avait autrefois du être une superbe étoffe, mais qui était aujourd’hui déteint et troué.

Au centre de l’habitation trônait une vieille table bancales, calée avec des morceaux de bois. Autour d’elle quatre chaises dépareillées semblaient se demander comment elles avaient bien pu atterrir là. La table faisait face à une cheminée dans laquelle une marmite était suspendue. A droite de l’âtre on pouvait trouver ma réserve de bois tandis qu’à gauche siégeait le garde-mange:, un vieux buffet qui avait su conserver une certaine noblesse.

« Puisque je t’ai aidé à ramasser tes provisions, je peux rester manger. »

« Goinfre ! Dois-je te rappeler que c'est toi qui les a fait tomber au départ?»

« Aller comme ça en même temps tu me raconteras ta journée. », dit Wakhan tout en se calant dans une chaise.

Ma journée ! C’est vrai qu’avec ses bêtises j’avais presque oublié Chat-qui-râle et mon joli larcin. Il était grand temps de voir ce que mon dur labeur m’avait rapporté.

« Très bien dans ce cas pendant que tu épluches les pommes de terre, moi je déballe mon butin. »

« Ton butin ! Je vois. Tu n’as pas chômée aujourd’hui. Par contre pour les pommes de terre tu rêves. Je ne suis pas ton homme à tout faire ! »

« Parfait, dans ce cas tu ne mangeras pas. », dis-je en haussant les épaules.

Je savais très bien que l’appétit sans fin de l’humoran serait plus fort que sa fierté. Je déballais donc le contenu de mon sac, pendant que Wakhan déballait les provisions. Je découvris d’abord une jolie petite bourse contenant pas moins de 44 yus.

« Pas mal. Au moins cette fois tu n’as pas perdu ton temps. Parce que la dernière fois… »

« Ca va, tu ne vas pas remettre ça sans arrêt sur le tapis, si ? D’accord j’ai poireauté pour rien devant cette baraque pendant trois jours. Mais qui m’avait présenté l’idiot qui m’a donné un tuyau pourrit? »

Wakhan replia ses oreilles en arrière et pris une voix de petit garçon pris en faute :

« Je l’savais pas moi. C’est pas ma faute. »

Il avait toujours su comment me faire rire. Et je ne pouvais pas lui en vouloir. Par rapport au nombre de fois où il m’avait servie sur un plateau des affaires en or, cette petite mésaventure n’avais pas une grande importance. Ce qui en avait bien plus en revanche, c’était le deuxième petit cadeau que m’avait laissé mon amie l’actrice. Dans mes mains, je tenais un ravissant petit pendentif en forme chat. Il était en or et représentait un adorable petit chaton qui semblait être suspendu par les pattes avant à une pelote de laine. En guise de pelote, il tenait en faite une petite pierre rouge éclatante.

« D’après toi c’est quoi comme pierre ? »

« Fais voir. » Wakhan examina le bijou pendant un moment. Il observa non seulement la pierre, mais l’objet dans son ensemble. « Désolé princesse, mais c’est pas un rubis. C’est de la grenade. De la très bonne qualité cela dit. Mais c’est pas le plus intéressant. Cette breloque améliore de toute évidence l’endurance. Tu pourrais en tirer un bon prix. »

Je lui repris mon pendentif d’un geste vif.

« Le vendre, non mais t’es pas fou? Je vais pas vendre cette merveille! Je le garde. En plus j’adore le rouge. »

« Ah ouais, vraiment ? J’aurais jamais deviné ! »

Le reste de la soirée se passa à peu près sur ce ton. Nous mangeâmes tranquillement en discutant de ce que nous allions faire le lendemain. Je dénichai une cordelette noire à laquelle je passai le pendentif afin de l'accrocher à mon cou. Finalement, Wakhan resta dormir.

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Odalie Landois, Kendrane, Voleuse.

A quinze ans, on s'est demandé ce qu'on allait foutre dans la vie. Les uns pensaient voleurs, les autres commerçants, puisque les commerçants sont des voleurs qui ont le droit de l'être. (Coluche)


Dernière édition par Odalie Landois le Jeu 15 Déc 2011 13:14, édité 4 fois.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Jeu 17 Fév 2011 01:55 
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I/ Chapitre 5: Le temps de la vérité



Les rayons du soleil naissant perçaient la brume fraiche de l'aube. Assis autour d'une table, Aztai et Rudy discutaient. Depuis leur fuite, au milieu de la nuit, les gens se précipitaient pour voir le torrent de flammes qui s'était élevé du manoir à présent détruit. Soutenant tant bien que mal Waor, les deux worans blancs avaient su se faufiler au travers des maisons pour rejoindre l'est de Kendra Kar, au minuscule quartier des worans. Arrivés, ils s'étaient enfin réfugié dans une toute petite baraque aux fenêtres condamnées: elle semblait déserte depuis des lustres. Dans la pièce principale, la pièce d'entrée, se dressait une table de bois branlante, chichement éclairée par la lueur des flammes qu'avait allumée Rudy. Le seuil d'une porte inexistante projetait sur une chambre si minuscule que les trois worans devaient se baisser pour entrer. L'abri sentait l'humidité, le moisi. Ayant pris soin de fermer la porte à clé, et de coucher Waor sur une sorte de lit au sol, Aztai et son sauveur purent reprendre leur souffle en s'asseyant sur des chaises qui craquaient sous leurs poids. Les murs tombaient en miettes, la poussière se prélassait dans l'air, et pourtant, Aztai était heureux. Jamais il n'aurait pensé sortir de cette galère un jour. Le vide de la baraque n'aurait pas été assez important pour contenir son sentiment de joie, c'est pour cela que le confort passait après tout.

Waor dormait. La respiration lente et forte du woran roux prouvait qu'il était en bonne santé, une chose de plus qui mit du baume au coeur d'Aztai. Tombant de fatigue lui aussi, ses paupières se fermaient parfois d'elles-même. Malgré cela, il tenait la discussion que lui et Rudy avaient engagée plus tôt dans la nuit. La bougie posée au centre de la table éclairait les poils blancs de leurs fourrures, leur souffle envoyait de temps à autre danser la flamme, dans laquelle les yeux du woran neige se perdaient...
Rudy semblait invincible, ni la fatigue, ni l'inquiétude ne paraissait l'atteindre. Il répondait aux questions, en posait aussi avec une intense concentration. Ils parlèrent ensemble de l'évasion, concluant que la chance avait joué un bon rôle. Aztai raconta comment le Monarque l'avait traité. Vint alors un sujet plus délicat, il brulait l'envie au jeune woran d'en parler. "Rudy". Etait-ce lui? Ce senior assis devant lui était à l'origine du Massacre des Nawors? Aztai ne savait comment aborder le sujet, mais il se lança. Prenant comme support l'histoire qu'Héwana lui avait apprise, il demanda, sûr de la réponse, s'il était bien le woran en question...

-Qu'a tu entendu à propos de moi, Aztai? La voix calme encouragea le woran neige. Il lui avoua sans omettre de détail que pour Héwana, et donc pour lui, il eut été sans pitié et sans raison d'avoir tué des miliciens suite au "refus" du Monarque... Qu'à cause de sa témerité son peuple, les Nawors, furent massacrés jusqu'au bout, sauf lui et Waor...
Rudy ferma les yeux.

-Je suis heureux que tu sois encore en vie, au moins pour ne pas mourir dans le mensonge. Sous le regard fasciné et étonné du jeune woran il sourit. Il y a peut-être une part de vérité dans ce que cette femme t'a raconté, mais elle est infime. Le Monarque, c'est lui qui est à l'origine de cette boucherie gratuite. Il a inventé, et il invente toujours des histoires, usant de sa sagesse "légendaire" et de son charisme pour charmer hommes et femmes qui habitent cette ville. Il les a tous convaincus que notre tribu devait disparaitre et le voila devenu chef de guerre pour massacrer des innocents...
Sous ces mots une colère profonde se cachait, mais jamais Rudy ne dit un mot plus haut que l'autre. La sérénité avec laquelle il prononçait ses phrases était presque effrayante, comme si à tout moment la bête pouvait surgir. Aztai croyait le woran sur parole, comme si cette vérité ait été présente depuis toujours dans son esprit. Et puis ça semblait très logique aussi de la part du demi-elfe.

Le soleil timide était levé. On entendait le bruit crescendo de la foule qui vaque à ses occupations. Aztai se redressa sur sa chaise. Il sentit soudain quelque chose dans sa poche. Il tâta de sa patte: un petit objet métallique, en forme de cercle. Rudy écarquilla les yeux lorsque Aztai posa à côté de la bougie la chevalière, petit trésor d'une souris en fuite pensa le woran neige. L'expression de Rudy le surpris, pour la première fois la neutralité de son visage disparaissait. En y réfléchissant, dans le manoir la montagne de muscle worane avait montré de la colère: Il avait monté quatre à quatre les marches avant de rejoindre Aztai et Waor, furieux. A présent il était émerveillé, ému. Son regard ne lâcha pas le bijou qu'il fit rouler entre ses phalanges.

-Cette chevalière... Elle fait partie de mon récit, de la vérité sur le Massacre des Nawors. Il détachait bien ses mots, savourait ce moment. Il reposa l'objet sur la table. Invitant Aztai à l'examiner, le jeune woran s'exécuta. Tout d'argent, l'anneau qui cerclait le doigt du porteur n'était en fait que deux griffes recourbées l'une vers l'autre. Le chaton, de forme carrée, avait la bordure recouverte d'un fil d'or. Au centre de celui-ci était gravé en tout petit un mot qu'Aztai ne compris pas: Ong'wa. Il leva les yeux vers Rudy:

-C'est un mot du langage d'Utu, parlé uniquement par les matriarches. Sa signification, l'origine de ce bijou, l'importance que je lui donne, je te raconterai tout cela. Mais pas maintenant, j'ai d'autre chose à faire. Alors qu'il se levait, Aztai lui tendit la chevalière.

-Non, Aztai. Je tiens absolument à ce que tu la garde, et la porte... C'est symbolique pour moi... Il...il n'y a que toi pour la porter...

Sur ces derniers mots hésitants et d'un sens incertain, Aztai passa les deux griffes recourbées autour de son majeur gauche.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Mar 22 Fév 2011 03:19 
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A présent, Aztai s'endormait debout. Rudy se devait de s'absenter, il lui avait conseillé de prendre la place de Waor lorsque celui-ci serait réveillé. Ce fut chose faite une vingtaine de minutes plus tard. Le woran roux avait une mine affreuse, mais c'est avec le sourire et dans une étreinte qu'il accueillit son jeune ami. Voyant la fatigue fermer les yeux d'Aztai, il lui conseilla à son tour de dormir un peu, malgré les contestations du woran neige pour parler un peu... Une multitude de questions lui trottait en tête et chacune vaudrait, il le savait, un long récit de la part de son ami. Se dirigeant lentement vers la petite pièce, il baissa les yeux vers son majeur: le bijou était d'une splendeur éclatante. Conscient de sa valeur, Aztai se jura de tout faire pour la garder, en honneur à celui qui l'avait sauvé.
Il s'allongea enfin. L'odeur plutôt désagréable, l'humidité, ne l'empêchèrent pas de tomber droit dans le vide de l'inconscience. Enfin, depuis des mois, il pouvait dormir avec l'assurance de toujours vivre à son réveil, du moins il l'espérait.
Dans ses rêves, le Monarque revenait le chercher. A ses côtés se tenaient Rudy et Waor, qui hurlaient à la mort, se tordant de douleur au sol. «vois, Aztai » disait l'elfe, « vois ce à quoi la trahison t'a mené ...» A ce moment-là les deux worans relevaient des yeux suppliants vers Aztai, impuissant, et demandaient pourquoi il les avait trahis... Le woran neige hurlait que non, jamais il n'aurait fait une chose pareil, mais c'était trop tard car le Monarque abaissait alors son poignard sur eux... Il se réveilla.

-Te voila à ton tour sujet aux cauchemars...

Waor avait parlé. Son regard se perdit dans celui d'Aztai, les traits de son visage affichèrent une sincère compassion...

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Dernière édition par Aztai le Sam 26 Fév 2011 17:58, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Ven 25 Fév 2011 03:13 
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Toujours allongé, Aztai s'étira les muscles avec l'impression d'avoir dormi une ou deux heures. Waor s'en était retourné dans la pièce principale, ses mots troublèrent un instant le woran neige. Il vit que la nuit commençait à tomber: Rudy avait ouvert la porte pour s'engouffrer dans le refuge. L'esprit embrumé, Aztai concentra toute sa force pour s'assoir et enfin se lever. La tête lui tourna un moment, il passa le seuil de l'ouverture pour retrouver Waor et Rudy qui bavardaient presque à voix basse: ils l'accueillir chacun d'un sourire. Aztai remarqua un sac en toile posé dans un coin, Waor capta son regard avant de se tourner vers leur hôte:

-Qu'y a-t-il là-dedans?

-Notre fuite, répondit le colosse blanc. Sous le regard interrogateur d'Aztai il grogna de rire. A moins que ce jeune woran veuille rester dans ce taudis. Ses yeux gris, comme ceux de Waor, le dévisagèrent d'un air malin, presque taquin.

-Pourquoi pas? Fit Aztai en entrant dans le jeu de Rudy. Je vois devant moi (il fit le tour de la pièce du regard) un palace, un vrai château dans lequel le Monarque crèverait quiconque pour se l'approprier...

Waor éclata d'un rire, semblable à un rugissement. Rudy, lui, se contenta de sourire, dévoilant ses crocs magnifiques. Le simple bonheur de voir ses deux amis heureux emplissait le coeur du woran neige de gratitude; de gratitude envers Rudy pour lui avoir accordé une liberté, et surtout un Waor en forme.
Rudy se leva et invita Aztai à s'assoir à sa place. Le jeune woran acceptant, Waor et lui observèrent leur compagnon saisir le sac d'une main et le posa sur la table. Un bruit métallique agressa les tympans d'Aztai encore mal réveillé. Le colosse plongea la main dedans et en sortit une longue lanière de cuir à laquelle un fourreau pendait. Il tourna les yeux vers Waor qui sourit.

-Mon ami, ceci est à toi dorénavant. Il lui tendit l'objet et le woran s'empressa de dégainer la lame. Mesurant une vingtaine de centimètres, Waor semblait heureux comme un enfant. Aztai savait que pour son ami, nulle épée, lance ou masse d'armes n'était comparable à un simple couteau.

Fouillant encore dans son bazar Rudy posa, tel un marchand qui expose sa cargaison, divers plaques de métal, de fer, sur la table. Elles s'avéraient être des protections: avant-bras, jambières. Aussi différentes les unes que les autres, certaines paires portaient des motifs gravés, sur d'autres des mots figuraient tels que "honneur" ou encore "courage": des paroles dignes des milices et autres ordres militaires. Il en saisit une et l'examina: le cuir qui raccrochait l'armure au corps de son porteur semblait fiable.

-Demain, j'aurai quelque chose pour toi Aztai. Une arme, précisa-t-il.

-J'ai déjà une épée, répondit le woran neige en désignant la pièce d'à côté où elle était posée.

-Courte! coupa Rudy. Son air était un peu moqueur.

-Oui et alors. Waor utilise bien des couteaux, répondit Aztai pour se défendre.

-Waor n'aurait pas eut besoin de mon aide pour tuer cet homme avant-hier...

Rudy jouait avec son jeune semblable. Il le poussait à accepter la vérité. Après un silence:

-Je ne suis pas aussi fort que Waor, admit Aztai , donc tu juges que je dois remplacer mon arme.

Hé pourquoi? répondit l'autre en pouffant. Muni-toi des deux! Varie ton panel de techniques. Aussi, tu verra qu'un berger est plus crédible en présentant un chien fort avec une fière allure plutôt qu'un bâtard paresseux et stupide...

Aztai se sentit absolument stupide... Les deux autres worans se jetèrent un regard complice. Rudy se pencha vers le woran neige et désigna la pièce d'à côté, plus précisément son épée:

-Le bâtard paresseux et stupide... Tu n'est pas un berger alors, hum, tu pourras te "promener" avec les deux chiens à la fois...

Aztai releva la tête vers Rudy qui souriait, posant un coude sur la table:

-J'ai hâte de faire connaissance de celle qui à fière allure alors...

Dans ce regard, les fourrures blanches s'étaient comprises.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Lun 28 Fév 2011 03:38 
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Waor grimaça de douleur. C'était l'après-midi, Rudy venait de fermer la porte derrière lui, laissant ses deux protégés seuls. Il pleuvait, à travers les murs de pierres et de bois Aztai entendait le cliquetis des gouttes qui gorgeait d'eau la terre de Kendra Kâr.
Voyant le woran roux se tenir le flanc gauche, Aztai fronça les sourcils.

-Ces abrutis mon fêlé une côte et elle n'est pas entièrement guérie.


-Quels abrutis? Et puis que t'est-il arrivé après notre capture? Il était temps jugeait Aztai de passer aux récits.

-Eh bien, commença Waor, j'ai croupi pendant quelques mois dans les cachots de la ville.

-Ah? s'étonna le woran neige. Mais comment es-tu arrivé chez le demi-elfe?

-Hum... J'ai "malencontreusement" tué deux miliciens...

Le mot étant bien souligné de la part de son ami, Aztai n'en cru rien et exigea dans un éclat de rire la vérité. Riant aussi à la plaisanterie, Waor continua:

-Non, j'admets l'avoir fait exprès. Je croupissait donc depuis un moment dans ma cellule, avec pour compagnie quelques rats, lorsque l'un des deux gardes qui surveillaient continuellement le couloir est entré. A ce moment-là je me suis levé, il m'a ordonné de me rassoir en me crachant à la gueule. Il m'a ensuite baratiné que j'avais perpétué viols, meurtres, escroqueries en tous genres, et que si je n'étais pas mort aujourd'hui, c'était selon le bon vouloir du "Monarque". Ainsi, je ne pouvais oser lever les yeux vers lui, ou n'importe qui. Lorsque j'ai demandé qui était le Monarque, il m'a lancé un regard plein de haine.
Waor marqua une pause. Il racontait cela comme un bon vieux souvenir, Aztai aurait cru apercevoir de la nostalgie dans son regard. Mais c'était sans savoir la suite de l'histoire qui lui arracha un sourire.

-En tout cas, repris le woran roux, je ne me suis pas rassis. J'ai simplement dit au pauvre homme que ses dires n'étaient qu'un tissu de mensonges, et que celui ou celle qui les avait proférés n'était pas plus futé que lui.

-Et tu l'a tué? Fit Aztai d'un air amusé.

-Je m'en serais bien passé, mais il a dégainé un couteau en jurant vouloir me crever les yeux pour mon insulte envers son "Monarque". Je me suis défendu, et au final il est devenu aveugle. Aztai fut parcouru d'un frisson qui n'avait rien avoir avec le froid ambiant. Le deuxième garde a débarqué, reprit Waor. Trop lent pour saisir son arme, je lui ai brisé le cou. Le woran neige imaginait parfaitement son ami bondir sur l'homme, le saisir fermement, et entendre le sinistre craquement qui ferait passer la victime de la vie à la mort.

-Et après? Tu t'es échappé? La curiosité rongeait Aztai.

-Bien sur que non, idiot... J'ai été me rassoir au fond de ma cellule après avoir jeté les corps au milieu du corridor.

Aztai ne savait pas si son ami plaisantait. Apparemment non...

-Heu... Tu veux dire que tu as sagement attendu...

-Oui! Coupa le woran roux très sérieux. Aucune chance de m'en tirer, j'ai attendu. Ils sont venus me chercher à cinq, m'ont tabassé, et m'ont transporté je ne sais où. Finalement Rudy est venu nous délivrer.

-Depuis combien de temps croupissais-tu dans ta "nouvelle" prison avant que Rudy ne débarque?

-Je ne sais pas...peut-être cinq ou six jours...

-Incroyable, murmura Aztai. Tout comme moi, tu était voué à mourir.

-Ah bon? D'ailleurs, que t'est-il arrivé à toi?

Aztai se lança dans un long récit, n'omettant aucun détail: la torture, le récit sur le massacre des Nawors (Waor fut scandalisé par ce "mensonge" disait-il), jusqu'au fluide que le Monarque lui injectait, et la voix qui lui parlait secrètement. Le woran roux admit que son sort avait été plus clément.

-Il nous aurait laissé crever comme des rats à la fin... lâcha le woran neige.

-Grâce à Utu nous sommes en vie! Fit joyeusement Waor.

Aztai, lui, n'en savait que trop rien. pendant cette période, la présence d'un allié était un luxe inespéré, alors la présence des Dieux... Soudain, le woran réagit, une telle pensée se rapprochait d'un blasphème: il reprochait ouvertement à la divinité de n'avoir rien fait...

-Oui, s'empressa-t-il d'ajouter comme un pardon. Grâce à Utu...

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Dernière édition par Aztai le Mer 16 Mar 2011 17:00, édité 6 fois.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Lun 28 Fév 2011 04:29 
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La nuit tombait. Aztai caressait du bout de la griffe la chevalière de Rudy, un bijou somptueux pensa-t-il pour la énième fois... Un courant d'air s'engouffra dans le taudis lorsque Rudy ouvrit la porte. Celui-ci s'empressa de la refermer derrière lui, comme s'il ait été poursuivi. Waor se leva d'un bond:

-Quoi? Rugit-il. Nous sommes...

-Demain nous partons, coupa le colosse adossé à la porte.

L'angoisse saisi Aztai à la gorge et lui noua l'estomac. Son passé manquait de le rattraper, plutôt mourir que d'y retourner...

-Ils nous cherchent? Parvint-il à articuler.

-Demain nous partons, répéta l'autre pour lui répondre.

A peine sauf, et déjà recherché. Avec une fuite pareil, pensait Aztai, il n'y avait pas de quoi s'étonner: laisser au feu un palais entier. Il voyait encore ces flammes danser, elle s'envolaient emportant avec elle le lot de souffrance du woran neige. A l'heure qu'il était, cette souffrance n'était peut-être pas si loin.

-Ce soir. Rudy nous partirons ce soir. Ses mots étaient durs et fermes. Pas une suggestion, un ordre.

-Non Aztai, murmura Waor dans un soupir. Il serait mille fois plus prudent de partir au zénith, même si nous somme d'accord sur le fait que la nuit pourrait nous dissimuler... Mais Utu nous gardera et...

-Non! coupa Aztai. J'ai assez souffert! Il avait crié. Sa rage, la colère envers le Monarque ressortait. Waor ne savait pas, il ne savait rien! Le Fléau des Ombres, les tortures d'Héwana, Argautik et Rune... Je n'attend pas, reprit-il en se contrôlant du mieux qu'il le pouvait. Qu'a fait Utu lorsque nous étions enfermés? Waor voulu protester, mais Aztai ne lui laissa pas le temps. Qu'a fait Utu lorsque le Monarque à tué nos semblables? Grendale, Draev!

-Aztai... murmura son ami.

-Qu'a-t-il fait? Hurla-t-il. Il bouillonnait de rage, on ne pouvait s'en remettre aux dieux dans de telles circonstances... Waor tourna un regard vers Rudy, en quête d'aide. Le puissant woran blanc avait observé la scène dans le silence depuis le début, sans un mot ni un geste. Au regard du woran roux, il répondit nonchalamment:

-Waor, mon ami, tu me connais... Nous partirons ce soir.

Le woran roux accepta cette décision, sans grande conviction. Pour Aztai, libérer cette énergie fut-ce contre la personne la plus importante à ses yeux, le soulageait. Cependant, il s'excusa de s'être laissé emporter.

-Tu es pardonné, fit Waor. J'espère une chose, c'est que tu mettras autant de coeur à tuer le Monarque...

-Je n'en doute pas, chuchota Rudy avec l'ombre d'un sourire. Il avait les yeux humides et se détourna quand Aztai croisa son regard.

Waor annonça qu'il avait besoin de repos. Il se leva (laissant sa place à Rudy) et se dirigea vers la petite chambre. Bientôt, une respiration lente et paisible s'en éleva.
Rudy sourit. Il posa ses yeux sur la bague qu'il avait confiée à Aztai, et se racla la gorge:

-Le Massacre des Nawors, commença-t-il...

Pendu à ses lèvres, Aztai écouta avec une attention particulière les paroles du dernier Nawor...

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Dernière édition par Aztai le Mer 16 Mar 2011 17:03, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Mer 2 Mar 2011 06:27 
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La nuit recouvrait à présent la ville entière. Les chandelles projetaient sur les deux êtres éveillés une lueur presque chaleureuse. Dans ce minable habitat, il eut été facile de croire voir deux anciens amis discuter avec enthousiasme de leurs aventures, tellement l'un enrobait son récit d'un charisme, d'une passion inégalable, et que l'autre écoutait avec les oreilles de Yuimen lui-même... Mais pour Aztai et Rudy, c'en était tout autre; nulle gaité dans ces mots, mais la vérité, tranchante. Et comme pour avancer il fallait se balader sur le fil de sa lame, quitte à verser quelques gouttes de sang, c'est sans détours que Rudy effaça les mensonges...

-Un beau récit que ta geôlière t'a conté. Si seulement il eut été cohérent... Le woran blanc prenait plaisir à ce qu'il disait. Mais bien vite, la joie laissa place à la colère. Cette colère invisible qu'Aztai attachait si bien à Rudy. Une chose, reprit-il, c'est que jamais les worans n'ont été rejetés. Du moins à kendra Kâr. Cette mise en scène était totalement grotesque.

Il laissa le silence se poser comme la poussière sur la pierre... D'un air dégagé mais ferme il annonça:

-Cette femme, Héwana, personne ne mérite ce qu'elle a vécu. Ce soudain changement d'opinion interpela le jeune woran. Que voulait-il dire? Son frère est mort, c'est une certitude. Ce qui est d'autant plus vrai, c'est que ce n'est pas moi, mais ce salaud d'elfe qui l'a tué. Ne laissant pas le temps à Aztai d'assimiler, il enchaîna. Il y a eu une altercation le jour où ma matriarche m'a envoyé avec mon ami Méor à Kendra Kar. La vraie raison de notre venue je l'ai oubliée, mais nous nous sommes retrouvés au milieu d'un conflit. Dans une ruelle plutôt déserte de la ville, il y avait trois hommes: deux miliciens et un type plutôt costaud, l'air pas commode. Nous sommes passés devant eux avec une parfaite ignorance, lorsque les trois humains en vinrent aux mains. A peine le temps de nous retourner qu'un soldat gisait sur le sol un couteau dans le coeur. Pour empêcher un massacre, Méor s'est vivement interposé, tenant l'assassin. Tout est allé si vite. Je suis aussi intervenu, faisant reculer le soldat toujours debout. C'est là que tout s'est joué, c'est là que mon peuple a eu un destin tout tracé, avec le mot "trépas" accroché au bout. Ce jeune homme que je tenais tant bien que mal dans mes bras pendant que Méor faisait de même avec l'autre, était un elfe. Un demi-elfe...

Rudy changea de position sur sa chaise et son regard se perdit dans la flamme de la bougie.

-Quand son regard a croisé le mien, il n'y avait pas de merci, pas de pardon, mais une haine profonde. Ce vaurien à la chevelure blanche et au regard impénétrable me toisait. L'autre homme en face ne se débattait pas, il observait la scène d'un air agacé. Mon ami était d'autant plus perdu; l'impression d'avoir "dérangé" une conversation naissait au fond de moi.

-Je ne suis pas sûr de comprendre, fit Aztai dubitatif.

-L'homme que je venais de lâcher était un haut gradé de la milice, et il l'est toujours. Pour l'avoir interrompu dans ses affaires sais-tu ce qu'il a fait?

-Je suppose qu'il t'a gentiment tranché la gorge, répondit le jeune woran pour alléger l'atmosphère...

-J'aurais préféré... Il s'est baissé près du cadavre, a retiré le couteau, et l'a rangé au fourreau de sa ceinture.

-Ce cadavre, commença Aztai avec des yeux ronds, c'est...

-C'était, coupa Rudy, le frère de ta tortionnaire. Mais je l'ai appris bien après.

Comme Waor lui avait dit, c'était un mensonge scandaleux. Mais alors, Héwana... elle vivait aussi dans l'ombre de la vérité. Pris de pitié, il attendit la suite pour fixer son jugement.

-Et le "Monarque" (à noter le mépris dans sa voix), à appelé sa garde. Quelques soldats sont arrivés au trot. Méor et moi prenions déjà la fuite qu'il hurlait pour que tous puissent l'entendre: "Worans! je vous retrouverais et vous condamnerais pour le meurtre de ce jeune homme sans scrupules!"

Une main de glace se referma sur le coeur d'Aztai. Héwana était elle aussi victime de cette ordure. L'air lui manquant soudainement, le woran neige pris de longues inspirations sous le regard bienveillant de Rudy.

-Il a du talent pour raconter ses histoires, et son pouvoir fait passer la pilule...

-J'ai remarqué, marmonna Aztai.

-Je suis...

-Innocent. Simplement... Effaré, c'était le mot pour décrire la réaction du jeune woran.

-Ainsi commença le Massacre des Nawors. Tel un glas résonnèrent ses paroles. Nous avons fui, nous avons été traqués. Ton ami Waor par chance à survécu, son père aussi, mais pas sa mère. il n'était qu'un enfant.

-Qu'a tu fais Rudy? Chuchota Aztai, anéanti.

-J'ai erré seul avec ma culpabilité pendant des années, mais j'avais tort. Personne n'en a voulu au jeune woran que j'étais, et si un autre a ma place aurait été victime de la cruauté de l'elfe, je n'aurai su que l'aider. Je regrette aujourd'hui, de ne pas être mort auprès des miens...
Sa voix s'éteignit, sa tête s'inclina. Aztai avait le coeur brisé, sa haine était portée entièrement vers ce monstre de demi-elfe. Il ne voulait plus fuir, il voulait simplement l'abattre avec la froideur et le mépris qu'il avait affiché quand Aztai avait souffert.

La flamme de la bougie dansait devant eux, riant de leurs malheurs.

-Hum... Je ne t'ai pas dit, cette chevalière. Aztai baissa les yeux vers la bague et les lettres gravées dans l'argent. "Unis" dit-il simplement. Il leva des yeux embués de larmes. Car nous étions tous...

-Unis, finit Aztai. Ong'wa, représentation de l'esprit woran, l'esprit des Nawors... Celui-ci devant lui, avait perdu sa famille. Et quand un être perd sa famille, il n'a décidément plus rien à perdre...

-Tu oublies quelque chose, intervint soudainement la voix de Waor depuis la pièce d'à côté. Les deux worans blancs tournèrent la tête vers le seuil. On apercevait la silhouette du woran roux allongé. Tu oublies le plus important pour toi aujourd'hui...

Comme pour s'excuser, Rudy prit un ton plutôt gêné:

-Ah oui, hum... J'ai retrouvé un peu plus tard une tribu de worans tigrés qui m'a accueilli les bras ouverts. Aztai sourit à cette pointe de bonheur. La worane que... j'aimais m'a choisi, comme le veux la tradition chez les worans tigrés. J'ai vu une lueur, un rayon de gaité dans ma vie.

-C'est formidable, murmura Aztai encore un peu secoué. C'était vrai, Rudy l'avait mérité.

-Cependant, mon passé m'a rattrapé et au moment où notre progéniture s'épanouissait hors du délicieux corps de ma bien aimée, je suis parti. Elle comprenait mon passé et disait que l'élever seule ne serait pas source de rancune envers moi... Alors j'ai quitté cette tribu pour faire route seul, à nouveau pendant des années... Aztai fut déçu, mais entièrement compréhensif. Je culpabilisais encore, que veux-tu... Il fallait que mon mal cesse, il fallait éradiquer la maladie à sa racine: le demi-elfe. Cette fois-ci j'ai tué, et j'ai laissé des messages. Peu avant que je vienne vous secourir, il s'est douté, puis il a su que c'était moi. Trop tard, vous étiez déjà parti et maintenant il nous cherche, encore... J'ai l'impression que l'histoire se répète, il traque et élimine.

-Non. Cette fois-ci il est la proie, nous sommes les chasseurs...

L'ombre d'un sourire se glissa sur les lèvres de Rudy. Waor parla à nouveau, mais il était debout, accoudé au mur, derrière Aztai:

-Rudy, et ton enfant... n'as tu jamais...

-Jamais, répondit fermement Rudy. Je sais... que cet enfant va très bien aujourd'hui, c'est tout. Son visage était dur.

-Ah oui? Chuchota Aztai. Cette carapace sous laquelle Rudy se cachait, à propos de sa descendance, n'était pas digne de sa personne. Pourquoi...

-Je sais qu'il va bien, fit Rudy.
Aztai va même très bien...

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Dernière édition par Aztai le Mer 16 Mar 2011 17:12, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Lun 7 Mar 2011 02:37 
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Ces mots résonnèrent un instant, se glissant dans les oreilles d'Aztai. Ils se répercutèrent dans tout son corps, tel un écho. Le battement que fit son coeur lui fit presque mal, le sang qui en découlait parvenait au cerveau, apportant cette nouvelle comme un messager. Des frissons lui parcouraient le corps, du coeur aux griffes: Rudy, son père...
Pour Aztai, un nouveau sentiment naquit, il n'avait jamais eu de famille et n'avait encore moins attribué un quelconque mérite à ne pas en avoir. Il était née seul, avait grandi seul. Il y avait Waor bien sur, et leur lien était fort. Cependant ce n'était que son tuteur, et les coutumes des worans tigrés auraient pu lui attribuer un autre maître. Aujourd'hui, le hasard n'avait pas sa place, dans ses veines coulait le sang de Rudy, comme une nécessité...
Cette ultime vérité ouvrit une brèche dans ces temps de malheurs; un parent, une raison de vivre et de se battre: le bonheur d'aimer un proche, simplement. Aztai, qui avait détourné le regard pour assimiler la phrase, plongea ses yeux dans celui du woran blanc face à lui, son père... Le sourire qu'il voulut lui adresser se voila, car une deuxième vérité se frayait un chemin dans son esprit: Le Monarque avait massacré son peuple, deux fois. Le sang des Nawors circulait dans son corps, et leur vengeance devait s'accomplir; sans parler de la tribu où il avait grandi. Les larmes lui montèrent aux yeux, Rudy aussi affichait un visage triste. Aztai se leva, dans une lenteur involontaire qui lui donna le tournit. Il fit un pas, contournant la table. Rudy ne le lâcha pas du regard, se levant à son tour. Alors, le jeune woran neige fixa son sauveur, son protecteur, son géniteur. Il se jeta dans ses bras musclés, et dans cette étreinte, le fils et le père libérèrent un sentiment qu'ils n'avaient jusque-là jamais connu, Aztai pleura de colère, et de bonheur...

Il jura, dans un sanglot, que le demi-elfe ne suivrait pas plus longtemps le fil de son immortalité.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Lun 7 Mar 2011 03:11 
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-Dans deux heures nous partons.

Rudy, Aztai et Waor s'était remis de leurs émotions. N'ayant échangé aucun mot sur leur lien de parenté, cette étreinte entre les deux worans neige avait transporté le message d'amour l'un vers l'autre, tout juste ce qu'il fallait. Il y avait un temps pour les questions et leurs réponses, un autre pour l'accomplissement des vengeances. C'était la nuit, et Waor semblait cacher son mécontentement: pour un woran tigré, la coutume déconseille la prise de risques ou d'initiative sans la présence bénéfique du soleil. Rudy et Aztai, eux, était d'accord sur un point: jour où nuit, tuer le demi-elfe était primordial. Cependant, il devait fuir. Le père du woran neige tenait un avis indiscutable là-dessus. Le temps devait faire son travail, et ils allaient lancer le chronomètre en marche...

-Moi et Waor allons nous en occuper, fit Rudy. Aztai, je tiens à ce que tu dormes pendant ces deux heures où nous allons nous absenter.

-Que vas-tu faire?

-Semer le doute dans Kendrâ Kar. J'ai des alliés qui peuvent nuire à l'elfe, en attendant notre retour...

-Où irons-nous? Cette question était essentielle et pourtant il ne pensait à la poser que maintenant...

-Disons que pendant toutes ces années de remords, j'ai rompu la solitude et crée des liens... Nous irons rejoindre des... amis.

La réponse était vague mais Aztai avait confiance en Rudy, il avait confiance en son père.
Malgré la nuit tombée, il n'était pas trop tard. Dehors on entendait au loin le tumulte des fêtes, des beuveries. Ces hommes qui festoyaient pour un rien...
Waor claqua la porte derrière lui, laissant seul son protégé avec la lueur des bougies. Comment Rudy voulait-il qu'il dorme? Après de tels aveux, l'esprit du woran neige bouillonnait. Il entama les cents pas dans la minuscule pièce, réfléchissant aux propos de son géniteur. Encore une fois, la colère jaillit en lui, et il frappa nerveusement le mur commun de la chambre. La pierre épuisée et délabrée céda sous la force d'Aztai et s'effondra dans un nuage de poussière, laissant apparaitre un trou dans le mur. Et puis, quelque chose attira le regard du woran neige. Aussi incroyable que cela puisse paraître, un objet était disposé dans le creux, debout sur une pierre. Oubliant sa fureur, Aztai plongea la patte en retira un tout petit coffre, couvert de poussière. La chassant de son souffle, il examina l'artefact: C'était bien un coffre, et il tenait parfaitement dans sa paume. Il n'était pas très lourd, mais plus qu'on aurait pu le croire. Entièrement taillé dans un bois très sombre, presque noir, le jeune woran observa les arrêtes qui bordaient tout le coffre: fines, d'une couleur grise tirant sur l'argent, il reconnut là du gravilay, le métal de terre incassable à ce qu'il avait entendu dans son ancienne tribu. Il remarqua aussi qu'il n'y avait pas de serrure, ni cadenas. Comment l'ouvrir? Il eut bientôt la réponse à sa question. Sur la face du dessous, une petite étiquette était collée; elle tomba dans sa paume lorsqu'Aztai l'effleura du bout de la griffe. Quelques mots étaient inscrits, d'une écriture fine et penchée. L'encre noire s'effaçait presque:
« Nomme-moi et je te servirai. »
Et puis, l'étiquette se désintégra, de la poussière s'échappait maintenant des doigts du woran neige. Voila bien une chose étrange, ce coffre semblait unique au monde, du moins jamais Aztai n'en avait vu de semblable. Et puis, vu sa taille, il n'en voyait pas non plus l'utilité: à l'en juger, il y avait même pas la place de faire tenir plus d'une dizaine de pièces de monnaie... Le curieux travail d'un artisan trônait dans sa patte... Et ce message, "nomme-moi". Que voulait-il signifier? Il posa le coffre au milieu de la table et en détourna son regard. Il s'assit sur une chaise, plongeant la tête dans ses bras croisés sur la table.
Dans la somnolence, des images de worans assassinés s'imposèrent. Rudy qui avait bravés mille supplices pour encore vivre aujourd'hui... Cela donnait la nausée au woran neige. L'elfe payerait pour ça.

-Impensable, murmura Aztai.

Un déclic le tira de sa demi-conscience. Il jeta un regard vers la porte, les deux worans n'étaient pas encore rentrés, d'où venait ce bruit mat? Il baissa les yeux, et fut stupéfait: le petit coffre était ouvert. N'osant pas trop regarder, Aztai avança lentement la tête au-dessus pour regarder son contenu. A première vu il était vide. Enfin... pas tout à fait. Il semblait plutôt plein... de vide! On n'apercevait pas le fond du coffre. Croyant que le manque de sommeil lui jouait un tour, il cligna des yeux, détourna son regard, puis observa à nouveau l'artefact. Il n'y avait pas de fond! Seulement une ouverture sur... du noir, c'est la réponse qui lui sauta à l'esprit. Ayant soudain une idée, il ramassa une petite pierre provenant du trou qu'il avait fait. Il tendit le bras au-dessus de la boite, et ouvrit la main, lâchant le caillou. Il tomba et on entendit le bruit familier de la résonance lorsqu'il atteignit le fond, cependant bien après que la logique des choses l'aurait accordé: le fond de ce coffre était plus... profond qu'il n'y paraissait de l'extérieur, une idée qui donna la migraine à un Aztai déjà bien fatigué. Il abaissa le couvercle: un cliquetis signala le scellement de l'artefact. En remuant le coffre, aucun son ne s'en échappa... Plus que perplexe, et se sentant parfaitement ridicule, Aztai parla à voix haute:

-Ouvre-toi!

Rien. Voila bien une chose impensable... Impensable! C'était ce mot qui avait ouvert le coffre plus tôt.

-Euh... Impensable? Tenta le woran neige.

Un déclic similaire au précédent se fit entendre: le coffre s'ouvrait de lui-même, comme obéissant à un ordre... la magie opérait devant les yeux du woran.

Cette fois-ci, il voulut reprendre la pierre laissée dedans. Ne voulant pas trop plonger sa patte dans la boite, il hésita, puis se lança. Sa patte entière ne passerait pas, mais il se passa un phénomène empli de magie, Aztai en était sûr: la boite s'étira, le rectangle de l'ouverture pouvait laisser passer sans encombre le membre d'Aztai. D'autant plus étonnant, il ne chercha pas la pierre comme il l'aurait pensé, puisqu'elle jaillit d'elle-même dans sa paume. La retirant avec émerveillement, il réfléchit à voix haute:

-Tu semble répondre au nom d'Impensable, tu peux cacher des objets plus gros qu'il n'y parait et les faire réapparaitre... Voila une chose inouïe, une chose... impensable.

Il alla chercher son épée dans la chambre... Il tenta alors de la mettre dans le coffre: par le même phénomène elle s'introduisit sans problèmes dans la boite qui reprit sa taille normale, c'est-à-dire minuscule.

-Impensable, murmura Aztai. Un déclic plus tard la boite s'ouvrait... Entièrement stupéfait mais fier de sa découverte, Aztai jugea pouvoir la fourrer aisément dans sa poche. Son trésor pouvait cacher tous les trésors du monde. Seulement, fonctionnait-il seulement avec lui ou bien... Il demanderait à Waor ou Rudy de prononcer le nom...
Nomme-moi et je te servirai, ces paroles tournèrent un moment dans le crâne du woran neige.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Lun 7 Mar 2011 15:55 
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Victoire du recourir plusieurs fois à l'aide de guides urbains pour trouver son chemin jusqu'à la demeure de Dame Odeline, qui n'était pas la personnalité la plus connue de Kendra Kâr. Par chance, les indications qu'elle avait fournies plus tôt dans la journée étaient efficaces et on put l'orienter correctement.

C'est ainsi qu'elle arriva finalement devant un hôtel particulier, accessible par une grande porte cochère. Depuis la rue les lieux ne semblaient pas exceptionnels, surtout en comparaison de certaines demeures que Victoire avait vues sur le chemin, mais cela demeurait un signe de richesse certain.

La duchesse se rapprocha du guichet, tirant sur une cordelette pendant contre le battant. La clochette retentit, un intendant ne tardant pas à venir s'enquérir de ce que voulait la jeune fille. Il la prit aussi pour une mendiante au premier abord, jusqu'à ce qu'elle énonce son nom et l'invitation de la Maîtresse des lieux. Invitation dont la maisonnée avait été avertie.

On fit entrer Victoire dans la cour intérieure, suffisamment grande pour abriter au moins deux coches. L'intendant dirigea Victoire vers le logis, passant devant l'écurie vide à présent, qu'un garçon nettoyait consciencieusement. La duchesse entra par la porte que l'homme lui avait ouverte, se retrouvant au rez de chaussée de la partie principale de l'hôtel. L'entrée était vaste, décorée dans des tons rouges et noirs, peu communs mais au final très élégants.

Victoire fut conduite dans un petit cabinet, l'intendant lui expliquant qu'il faisait venir quelqu'un pour s'occuper d'elle. Pour la faire patienter, il lui servit un verre de vin étranger, qui, bien que pas mauvais, avait tout à envier à celui de Beauclair. La duchesse n'eut pas à attendre longtemps, une jeune servante, du même âge qu'elle, se présentant rapidement à elle. Les cheveux noirs et noués, quelques tâches de rousseur éclairant joliment son visage, souriante, elle avait l'air de quelqu'un d'agréable.

"Mademoiselle la duchesse, si vous voulez bien me suivre, nous avons aménagé vos quartiers. Nous avons préparé un bain et du linge propre, j'espère que ce sera à votre convenance."

Victoire se releva, suivant la servante dans l'entrée, avant d'être conduite à l'étage par un grand escalier de marbre. Ses souliers laissaient des traces immondes sur les beaux tapis, mais elle feignit de l'ignorer, sachant pertinemment que de toute façon elle n'y pouvait rien. Elle passa ainsi dans un couloir au parquet de bois élégant, aux murs tapissés de motifs floraux et aux fenêtres larges mais lumineuses. Cela n'avait rien à voir avec les places fortes que Victoire avait l'habitude de fréquenter, les lieux étant ostensiblement faits pour être beaux et non solides.

La servante ouvrit finalement une porte, laissant Victoire entrer devant elle.

"Dans la grande armoire vous trouverez des vêtements, je l'espère à votre taille. Si ce n'est pas le cas, je ferai les retouches dès que possible. Dans le petit cabinet il y a un nécessaire à écriture, ainsi que quelques ouvrages sur Kendra Kâr. Le bain se trouve dans la petite pièce à côté, vous avez une porte qui y mène directement depuis votre chambre.
-Merci. Quel est votre nom?
-Millana."

La duchesse entra dans les lieux, admirant la chambre qui était en effet fort bien décorée. Un grand lit aux baldaquins de velours cramoisi était au centre de la pièce, le le même rouge servant aussi pour les rideaux et pour les tapis, ce qui donnait une ambiance feutrée et savoureuse à l'endroit. Une jolie coiffeuse attira son attention, de l'autre côté du lit.

"Que voulez vous que nous fassions de vos atours?
-Ils n'ont plus d'importance pour moi, vous pouvez les brûler.
-Bien Mademoiselle la duchesse.
-Appelez moi Victoire.
-Oui Mademoiselle Victoire. Avez vous besoin de quoi que ce soit d'autres?
-Non. Merci Millana.
-Très bien, je repasserai tout à l'heure, quand le dîner sera prêt. Prenez votre temps."

Millana s'inclina, avant de sortir de la pièce, refermant derrière elle et laissant Victoire seule dans la chambre. La jeune fille repéra une coupe de fruits sur le petit cabinet de noisetier , posée à son attention. La faim ressurgissant, elle saisit une poire, la mangeant sans même enlever la peau, affamée. Elle en prit ainsi trois, avant de se sentir un peu mieux.

Elle aurait sûrement pu tout dévorer, mais cela n'aurait pas été approprié pour une duchesse, même après les tristes aventures qu'elle venait de vivre. Elle se dirigea vers la petite porte menant à la salle des bains, entrant dans celle-ci et se faisant immédiatement engloutir par un nuage de vapeur. Une baignoire elle aussi de marbre tenait le milieu de la salle, remplie d'eau chaude et attirante. Un petit seau d'eau froide était non loin, ainsi que du savon et d'autres produits de beauté dont Victoire ignorait tout.

La duchesse se dévêtit complétement, posant ses haillons dans un coin de la pièce, avant d'aller s'immerger dans l'eau légèrement brûlante, s'enfouissant sous l'eau protectrice. Celle-ci lui fit mal au niveau de la cicatrice en triangle qu'elle portait toujours à son poignet, mais la souffrance fut de courte durée.

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Dernière édition par Tisis le Lun 7 Mar 2011 19:50, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Lun 7 Mar 2011 19:48 
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"Tue moi."

"Tue moi!"

"Victoire, pourquoi? Que t'ai-je fait? Pourquoi m'as tu laissée souffrir? Me haïssais-tu tant que ça. Regarde, toi qui es le fruit de mes entrailles et de mon sang, regarde moi me vider comme un goret. Pourquoi ne m'achèves-tu pas?"

"TUE MOI !"

Victoire se réveilla en sursaut lorsque l'eau lui entra par les narines, crachant et toussant dans le bain toujours chaud. Elle se redressa, se frottant des yeux qui ne cessaient de piquer. La fatigue se faisait vraiment sentir, la pression des quatre derniers jours retombant peu à peu.

Elle finit de se rincer les cheveux avant de sortir de la baignoire. Enroulée d'une grande serviette blanche et propre, elle retourna dans sa chambre, allant ouvrir l'armoire que lui avait désignée Millana. Elle y trouva plusieurs robes qui semblaient en effet être de sa taille. En sortant plusieurs, elle les étendit sur le lit, regardant chacune d'entre elles d'un œil critique. Toutes étaient de bonne facture, faîtes d'une belle étoffe miroitante.

Son dévolu fut pour une robe d'un joli bleu ciel, qui irait parfaitement avec la couleur de ses cheveux et de ses yeux. Elle l'enfila donc, sans la nouer pour autant, ce qui n'était que difficilement possible sans l'aide d'une servante. Trouvant de jolies bottes de cuir vernies de couleur ocre, elle les enfila, sentant par la même occasion que sa cheville avait presque totalement dégonflé.

Elle s'approcha ensuite de la coiffeuse, s'asseyant sur un joli tabouret cousu de cuir noir. Ouvrant les tiroirs, elle découvrit plusieurs brosses et peignes en bois, qu'elle sortit du meuble.

Pour la première fois depuis un long moment, elle regarda son visage dans le grand miroir de fer poli encadré de motifs dorés. Elle avait l'air fatiguée, sévère, comme si l'innocence qui était encore sienne quelques jours auparavant s'était effritée à vue d'œil. Sa main serra le collier que Lydia lui avait offert et dont elle n'était pas prête de se séparer, la présence de l'archère lui semblant déjà si lointaine.

Elle saisit un peigne, démêlant lentement ses cheveux, avant de les brosser et de les coiffer, prenant son temps, seule dans l'obscurité naissante. Elle n'y voyait déjà presque plus, lorsque l'on frappa à la porte, la jeune servante qu'elle avait vu précédemment s'annonçant. Victoire lui dit d'entrer.

Millana tenait en sa main un bougeoir, dont elle usa pour allumer quelques bougies dans la pièce et chasser les ténèbres naissantes. Elle demanda alors si la duchesse avait besoin d'aide pour s'habiller et pour se coiffer, ce que Victoire ne refusa pas. La servante fit un chignon à la jeune fille, laissant une mèche libre, ce qui enlevait du strict de la coiffure. Elle l'aida ensuite à lacer la robe, avant de s'occuper de faire un ourlet, la longueur n'étant pas parfaite.

Une fois que la tenue de Victoire fut en état, Millana la guida vers la salle à manger, lui précisant que Dame Odeline venait d'arriver et souperait avec elle.

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