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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Jeu 12 Mai 2011 02:14 
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Le lendemain du combat, entre mes spasmes douloureux dus à ma mésaventure savonneuse, j’avais eu droit à quelques événements intéressants pour les coucher dans ce journal. Tout d’abord, un messager vint dans la matinée pour me délivrer un colis avec une lettre que voici :

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Décidément, ce « Docteur » était une personne fort mystérieuse et je me rappelle avoir senti à ce moment là un sentiment étrange d’audace, m’imaginant combattant côte à côte avec lui dans des missions périlleuses dans les cités maudites sous le joug d’Oaxaca. Il faut croire que mes aventures rocambolesques sur Verloa m’avaient quelque peu monté à la tête. Et mis à part quelques rêves de gloire, le Docteur avait offert un autre présent. Une paire de bottes en cuir ciselé de dernière mode qui fit pétiller mes yeux. Une séance d’essayage acheva de me convaincre de leur beauté et de l’aura qu’elle me faisait dégager. Je me pensais invincible et adulé lorsque je les portais. A coup sûr, un enchantement alambiqué était derrière cela.

Mais malgré toute la prestance que pouvaient m’apporter mes nouvelles chausses, ma respiration entrecoupée d’une mousse m’indisposant ne me permettait pas de reprendre une activité normale et une vie sociale pour la journée. Je passais donc le reste de la journée à étudier la magie, notamment à l’aide de parchemins dont la magie est plus puissante que celle des précédents. Moboutou m’avait dit qu’ils permettraient un apprentissage instantané et je dois dire qu’il ne m’avait pas trompé sur la marchandise. Je lus tour à tour ces lettres à l’encre enchantée et au fur à mesure de titres prononcés mentalement, la feuille devenait vierge, infusant en moi un savoir nouveau. Je sentis de nouvelles possibilités, de nouvelles manières de manifester mes fluides et d’agir sur eux. J’enchainais mes lectures dans le reste de la journée, commençant par des sorts utilitaires pouvant déplacer des objets, imprimer une carte ou refroidir une boisson. Je découvris même la technique que j’avais utilisée par accident lors du combat contre le moustique géant sur l’île de Verloa. Puis je passais à des techniques plus offensives, pour intercepter des projectiles bloquer un ennemi dans une prison de glace temporaire ou déchainer une tempête de neige sur plusieurs ennemis à la fois. Et pour finir, J’appris le sortilège qui me permet désormais d’utiliser ce journal de bord original. Ce sort surprenant me permit dès lors de pouvoir connecter ma conscience à celle latente de la glace et y trouver des informations sur le passé. Mais bien sûr, à ce moment là, je ne voyais que l’aspect divinatoire de la « mémoire des neiges éternelles », sans comprendre l’étendu de son utilité.

Pour conclure sur cette journée, malgré mon enfermement dans ma chambre, j’avais pu profiter de ce calme pour accélérer mes notions de manipulation magique, ce qui permettrait un départ proche pour mon expédition dans les montagnes.


> Suite

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* Lillith, humain, Aurion et Cryomancien nv23 *
En mission pour les Amants de la Rose Sombre


Feu Ellana : morte dans les flammes du Purgatoir, hantant les lieux à jamais
et arborant ses tendancieux 6969 messages dans les archives de Yuimen


Dernière édition par Lillith le Mar 24 Mai 2011 02:31, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Mar 17 Mai 2011 23:43 
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Une impression de malaise familière lui serra les entrailles dès son premier pas dans la bâtisse. Il n'y avait en tout cas personne en vue dans ce petit hall mal éclairé par la lumière mourante du jour. Le bois de construction dont était faite en grande partie la maison avait été rongé par les années et la couche de poussière semblait indiquer que personne n'y avait mis les pieds depuis très longtemps.

( Cela n'a aucun sens. C'est manifestement un guet-apens... )

Fuir, encore une fois ? Le Rat avait déjoué toutes ses mesures de sécurité et l'avait démasqué de son anonymat sans soucis. Fuir était hors de question. Face à un poursuivant disposant de telles ressources, la seule option était la coopération. Sharis poursuivit donc son exploration de la maison en ruine. Le sol lui semblait tellement ancien qu'il craignait même d'y poser les pieds, mais malgré un grincement de mauvais augure rien de particulier ne se produisit.
Le silence en était presque assourdissant. Il n'entendait même plus les bruits de la rue. Quelques mètres devant lui, le couloir se continuait vers la droite, coupant son champ de vision. Avec d'infinies précautions, le varrockien se colla au mur et fit passer sa tête pour repérer un éventuel Ennemi, bien qu'il commençait sérieusement à douter de leur présence. La suite du couloir était effectivement vide de tout danger ; seule une porte lui faisait face. Abandonnant définitivement toute prudence, Sharis, pressé de remplir sa mission, se dirigea en toute hâte vers la porte qu'il ouvrit d'un coup sec.

La première chose qu'il repéra lui inspira une terreur telle qu'il faillit perdre toute contenance.
Valshabarath. Une statue immense, si réaliste qu'on aurait pu la prendre pour la maudite déesse elle-même. Sharis avait eu l'occasion d'assister à certains rites en l'honneur de la grande araignée ; les scènes étaient restées gravées dans sa mémoire et avaient définitivement altéré le jeune adolescent qu'il était alors.
Les innombrables yeux rouges de la déesse semblait tous le fixer d'un air accusateur. Les Shaakts avait poussé le réalisme jusqu'à implanter des poils d'origine inconnue pour donner un air plus vivant encore à leur immonde idole. Elle semblait vraiment douée d'une vie propre et le voleur crut plusieurs fois déceler un infime mouvement au niveau des pattes.
Aussi terrible soit cette vision, l'araignée n'était pas le danger le plus imminent. La pièce rectangulaire et à l'atmosphère étrangement teintée de rouge était remplie de silhouettes encapuchonnées qui pratiquaient probablement un obscur sacrifice à la sombre divinité. Heureusement pour lui, aucun ne semblait avoir réagi à sa présence et personne ne regardait dans sa direction. Leur attention était toute portée vers l'araignée. Un détail échappa à la compréhension du jeune varrockien : En face de la statue, sur une table, un vieil homme aux habits décharnés était couché, le visage tourné dans la direction opposée. Sa respiration lente semblait indiquer un sommeil profond et paisible. Sa présence jurait curieusement avec le reste et personne ne semblait prêter attention à celui-ci.

(Probablement un sacrifice, se dit Sharis. Il avait de toutes façons des questions bien plus urgentes à régler.

Pénétrer dans la pièce semblait du suicide, mais un nouvel élément dissuada le voleur de laisser parler son instinct de survie et de partir le plus loin possible. A droite de la foule, à moins de cinq mètres de sa position, un parchemin trônait sur un petit autel décoré de têtes d'araignées. L'objectif était à portée de main.
Stagner dans sa position ne lui apporterait que des ennuis. Il fallait partir maintenant ou tenter le coup. La peur lui déchirait le ventre, mais il décida tout de même d'aller chercher le parchemin.
Il fit son entrée à pas de loup. Personne ne parlait dans cet étrange office ; il dut se faire violence pour ne pas se ruer directement vers le parchemin. Chacun de ses pas lui semblait résonner comme le coup de sabot d'un cheval sur le parquet grinçant et la distance le séparant de l'objet tant convoité se réduisait à un rythme affreusement lent. Il parvint finalement à portée de l'écrit qu'il emporta prestement avant d'opérer un demi-tour rapide.

La salle entière le fixait sans mot dire. Les capuches étaient maintenant rabattues : tous des elfes noirs. Sans qu'il put se l'expliquer, sa première réaction ne fut ni la supplication, ni l'horreur, ni la surprise :

- Je vous connais. Je vous connais tous.

- Nous ne sommes pas les vrais Ennemis. Nous ne sommes pas les vrais Ennemis.

Les elfes avaient tous répondus en parfaite synchronisation et s'avançaient lentement vers lui. L'ensemble dépassait l'imagination. Le voleur sentit la raison commencer à lui échapper : sa vue se brouillait et il luttait de toutes ses forces pour ne pas perdre contrôle de lui-même. Un mouvement attira son attention.
Au fond de la salle, dans le dos des elfes noirs, Valshabarath la Terrible s'était mise à bouger. Elle était vivante et son regard était tourné vers lui.

Le cri qui sortit de la gorge du voleur n'avait plus rien d'humain tandis qu'il se ruait vers la sortie. Il repoussa les quelques elfes qui lui barraient la route avec une facilité étonnante et cavala dans le couloir étriqué jusqu'à la sortie de la petite bâtisse. Il ne daigna même pas s'arrêter pour l'ouvrir : Se jetant dessus de tout son poids, Sharis eut facilement raison de la résistance des vieux battants et se retrouva brutalement à l'air libre, à plat ventre dans la boueuse rue du quartier des docks. Il ne mit que quelques secondes pour se relever et partir à toute allure dans la première ruelle qu'il croisa.

Sharis ne s'arrêta que lorsqu'il ne put plus faire un seul mètre à cette allure et s'affala à terre. Personne ne l'avait suivi. Soudain pris d'un terrible doute, il vérifia la doublure de sa cape... Le parchemin n'y était pas. Trop fourbu pour réfléchir à quoi que ce soit, il se traîna sous un auvent qui se trouvait sur le côté d'une maison et, en position foetale et caché derrière une pile de caisse, il s'endormit directement.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Lun 27 Juin 2011 01:13 
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Quand j’entre dans la boutique, Ezel est en plein travail, s’occupant de l’élégante pilosité d’un homme d’un âge certain, probablement un notable, et trois autres personnes patientent autour d’un pot de délicieux biscuits, ils le sont du moins s’il n’a pas changé sa recette depuis… Un petit mois seulement en fait. Les événements se sont tellement précipités autour de moi que j’ai l’impression que cela fait au moins un an que je suis partie. Je m’approche des pâtisseries, en pique deux, que je déguste en attendant qu’Ezel note ma présence. Cela n’arrive que dix minutes plus tard, quand il redescend de son tabouret après avoir fini de s’occuper de son client.

« Capucine ! Heureux de te revoir. Tu m’excuseras, mais j’ai des clients et la journée risque d’être longue. Nous discuterons plus tard. Oh, et comment trouves-tu mes biscuit ? J’y ai rajouté de la cannelle cette fois, mais j’aimerais ton avis. Hum ?

Mon sourire semble le contenter comme réponse, et il reprend de plus belle.

Enfin, comme je te disais, j’ai des clients. Venez monsieur, c’est à vous se me semble. Belle journée n’est-ce pas ? Un peu chaud, oui, bien sûr, mais mieux vaut ça que le contraire. Et alors, que pensez vous de la cannelle ? Bon ? Très bien. Ah, oui, Capucine… Euh, écoutes, te connaissant tu n’as pas mangé ni dormi depuis trois jour... Montes à l’étage et sers toi, tu as l’habitude. Je suis désolé, je devrais t’offrir l’hospitalité en bonne et du forme, j’espère que tu ne m’en tiendras pas rigueur, mais tu me prends vraiment au dépourvu.
Alors, cette barbe ? Vous voulez garder des favoris ? Très bonne idée. »


La capacité de générosité de ce hobbit ne cesse de me surprendre. En fait, cela m’arrive à peu près à chaque fois que je le croise. Mais cela fait toujours le même effet. Le cœur léger, je gravis les marches, vais fouiller sa réserve, et me prépare des tomates farcies avec un mélange de bœuf, d’œuf, de pain et de blettes. Pendant que le tout cuit, j’ingurgite un demi-ananas, et patiente ensuite en grignotant du fromage, un bleu venant de je ne sais où mais très bon. Quand, finalement, mon repas est prêt, et légèrement grillé, je l‘engloutis sans difficulté, reprenant après encore quelques biscuits.
Cela fait, j’emprunte le lit d’Ezel, et fait une sieste, ne me réveillant qu’en fin d’après midi, pour trouver un mot d’Ezel : il est allé rejoindre l’un de ses tripots favoris, et rentrera pour le repas du soir ; il espère être là avant mon réveil.

Me sentant en forme, je lui prépare un repas, froid : un potage poireau, pomme de terre, ciboulette en entrée, du caviar d’aubergines, un filet de poisson, un bar, froid, mariné dans une citronnade. En dessert, à sa place, je prendrais un melon qui m’a l’air parfait pour aujourd’hui, mais là, ce sera son choix. Ce qui est agréable chez Ezel, c’est que son garde-manger déborde littéralement et continuellement, et que l’on peut cuisiner à peu près ce que l’on veut. Il doit être adoré par tous les marchands du coin, qui doivent trouver la moitié de leur bénéfices annuels en ce client.
Une fois les préparatifs finis, et une partie du potage versé dans un bol pour qu’il refroidisse, assez vite j’espère, je vais me laver et me débarrasse enfin du sel qui m'envahis depuis le voyage, puis je laisse à mon tour un mot à Ezel, lui disant que je vais profiter de la fraîcheur nocturne et que nous discuterons demain, puis je ressors de ce qui fut mon foyer pendant de long mois lors de mon dernier séjour à Kendra Kâr.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Ven 15 Juil 2011 18:28 
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[:attention:] RP de combat

J’avais marché assez rapidement et en moins de temps qu’il ne fallait pour le dire, je me retrouvais devant la maison d’Ehemdim. Jetant un regard sur la maison de droite, je ne vis personne au travers des fenêtres, les Paluel avaient du être sollicités à cause des problèmes de cette horrible maladie qui ravageait la ville. J’étais partie à peine 4 jours et voilà que la ville était folle et hallucinait dans tous les sens. Une drogue était peut être à l’origine de tout cela, qui pouvait le dire ? Pas moi en tout cas.

Ne sachant trop quoi faire, si je devais frapper ou non à la porte, j'entrai sans attendre d'invitation. Ne m'avait-il pas dit sur Naora que sa maison était la mienne, ou du moins la maison de ses parents. Ainsi, pensant bien faire, je passai le pas de la porte sur mes gardes. Ne voyant rien d'étrange dans l'entrée, je m'apprêtai à monter à l'étage lorsque j'entendis des bruits distinctifs que j'étais capable de reconnaître entre mille. Connaissant maintenant bien la maison, je me dirigeai rapidement vers la salle d'armes ou je trouvai Ehemdim en train de s'entraîner.

Cette pièce n'avait pas changé depuis mon départ et depuis que j'avais passé quelques heures à la ranger. On trouvait au fond de la pièce une seule colonne sur laquelle reposait généralement une cible d'entraînement comme aujourd'hui. Tout autour de la pièce on pouvait voir des dizaines d'armes différentes venant de contrées lointaines et inconnues à mes yeux. Je vis que mon classement n'avait pas été chamboulé, les dagues, puis les arcs et autres arbalètes, les épées et autres lames tranchantes et enfin les masses et autres gourdins.

Je ne manifestai pas de suite ma présence, préférant le regarder se mouvoir. Il avait de toute évidence bien récupéré de ses blessures, Griffin et Millian avaient fait un travail remarquable. Si on prend également en compte le fait que c'est une elfe, sa guérison n'était pas un miracle, loin de là et puis de toute façon je ne croyais pas au miracle pour un yus. Pour le moment, il se servait d'un arc sur une cible au fond de la salle mais il avait également ceint à sa taille une épée. Avançant à pas feutrés dans la salle, je le rejoignis et me postai juste derrière lui.

- « Bonjour. »

Ce simple mot que je venais de lui susurrer à l'oreille eut un effet dévastateur. Lâchant son arc, il dégaina son épée et fit volte-face à une vitesse incroyable prêt à me trancher en deux. Je dus ma survie qu'à un réflexe, j'avais dégainé en même temps que lui et eus tout juste le temps d'interposer mon arme pour éviter la sienne. Sous le choc de nos lames, nous reculâmes de quelques centimètres.

- « Qui êtes-vous ? Que venez-vous faire ici ? »

Les bras m'en tombèrent, vous le croyez ou pas ? Ehemdim ne me reconnaissait même pas ! Avais-je autant changé durant ce périple de 4 jours ? C'est sur j'avais acquis de l'expérience au combat, je m'étais fait des amis – que j'espérais bien revoir – et j'avais récupéré des pouvoirs dignes des dieux et rien. J'étais dans la plus totale incompréhension. Cherchant une solution, je me mis en position de défense, par précaution, je n'avais aucune idée de ce qui passait par la tête d'Ehemdim en ce moment. Cherchant une réponse, je le vis baisser quelque peu sa lame vers le sol.

- « Je vous le répète encore une fois, qui êtes-vous ? Que me voulez-vous ? »

Cette fois j'en étais sur, il avait perdu l'esprit. Pourtant lorsque je l'avais quitté il allait bien, ou du moins son esprit tournait rond.

- « C'est moi, c'est Aenaria, ta fiancée. »

J'espérais le faire réagir avec ces quelques mots et l'expression "fiancée". A ma grande joie, je vis son expression changer mais malheureusement pas dans le bon sens. Un air mauvais, moqueur s'affichait maintenant sur son visage. Il posa sa lame sur son épaule droite et me toisa.

- « C'est vrai que vous êtes à croquer mademoiselle, mais je ne vous connais pas et je ne suis pas votre fiancé. »

Non ! Comment était-ce possible ? Avait-il perdu la raison ? Que faire maintenant ? Aller chez les Paluel pour leur demander leur aide ? Mais que pouvaient-ils faire ? Je ne connaissais pas la source de son mal alors serait-il capable de l'identifier ? Le regardant droit dans les yeux, je vis qu'une sorte de voile blanc cachait la luminosité habituelle de son regard. Etait-il malade ? L'idée fit alors son cheminement à une vitesse folle dans ma tête : l'étrange maladie qui touchait Kendra Kâr ! Mais oui bien sur ! Pourquoi n'y avais-je pas pensé plus tôt ?

- « Je te connais Ehemdim et je compte bien te le prouver. »

- « Vous aurez beau connaître mon prénom, cela ne change pas grand chose. Vous êtes une inconnue à mes yeux et je suis tout à fait en droit de me protéger contre une voleuse. »

- « Comment ? Une voleu... »

Je n'eus pas le temps de finir ma phrase que déjà il fondait sur moi pour me trancher la gorge. Encore une fois, je ne compris pas son geste, ses paroles étaient dénuées de sens. Courant comme un dément vers moi, je n'eus d'autre choix pour l'esquiver que de faire une roulade sur le côté. Me délestant rapidement de mon sac, je le balançai au niveau de la fenêtre pour qu'il ne m'importune pas pour la suite du combat. Car c'était cela, un combat allait se dérouler entre Ehemdim et moi. J'avais l'impression d'être retourné à l'époque où nous suivions notre entrainement militaire sur le Naora.

Revenant au moment présent, prenant mon épée bien en main et m'équipant de mon bouclier durement gagné sur l'île des dragons, je me mis en garde prête à contrer sa prochaine attaque. Le seul problème était qu'Ehemdim avait disparu de mon champ de vision. Non, j'avais cessé de regarder dans sa direction pendant quelques secondes, mais ces quelques secondes semblaient fatidiques dans ce combat. Entendant un bruit derrière moi, je ne pus me retourner à temps pour éviter l'épée qui descendit sur mon dos. Je sentis le sang couler et une intense douleur se propagea dans le reste de mes membres.

- « Vous vous croyez forte mademoiselle, mais vous ne savez peut-être pas que vous êtes face à un maître d'armes, je ne peux pas perdre contre vous ! »

Son arrogance me fit mal au cœur. Il fallait néanmoins que je me fasse une raison, il n'était pas lui-même car il était possédé et pensait que j'étais une hallucination qui lui voulait du mal. Cependant, je n'avais jamais entendu de tels propos d'arrogance dans sa bouche. Cette maladie pouvait-elle changer à ce point les gens ? Je l'espérais vivement, car sinon j'avais peur de le perdre à jamais dans les limbes de la folie.

Me relevant et lui faisant face, je constatai qu'il était maintenant équipé de deux épées de même facture. Il avait profité de mon petit passage à vide pour récupérer une seconde lame. Et comme il l'avait si bien dit, il était maître d'armes, ce qui allait me poser un gros problème, car ces personnes sont ambidextres. Comment pouvais-je le surprendre ? Je sentis alors un petit picotement au bout de ma main droite, celle tenant mon arme. Evidemment, j'étais depuis peu dotée de nouveau pouvoir, il ne pouvait pas le prévoir et cela allait me donnait un avantage car je ne pourrais le battre par la force des armes.

- « On verra bien qui sortira vainqueur de ce combat Ehemdim. »

Nous nous toisâmes pendant de longues secondes. J'attendais qu'il attaque tout comme lui attendait que j'attaque. Aucun de nous ne semblait décidé à faire le premier pas et à voir les lames s'entrechoquer. Je savais qu'il était quelqu'un de nerveux et plutôt prompt à passer à l'action mais aujourd'hui c'était tout le contraire, cette maladie avait opéré un changement chez lui plutôt bon en un sens mais étrange quand même.

Puis il se décida enfin à m'attaquer. De la main droite, il frappa en plein sur mon bouclier pendant que la gauche essayait de passer au dessous. Je reçus sa première lame droit sur mon bouclier alors que la deuxième vint taper sur mon épée. J'avais eu de la chance cette fois, je ne pouvais pas le laisser me battre. Le repoussant fortement et reculant quelque peu, je me lançai à l'assaut en courant vers lui pour le charger, ma lame a hauteur d'yeux. Il n'eut aucun mal à contrer mon attaque néanmoins j'avais réussi à le toucher à l'épaule du bout de mon arme.

Me retrouvant dos à lui, je me retournai rapidement pour éviter une contre-attaque. Je le vis alors surpris d'être blessé à son tour. Ramenant sa main droite sur son épaule, il essuya le mince filet de sang qui coulait de sa plaie. Léchant ses doigts avec gourmandise, il me regarda avec un peu d'admiration dans les yeux.

- « Je vous avez sous-estimée mademoiselle. »

- « Je ne suis pas passée à travers des dragons, un gardien de 4 mètres et la destruction d'une île pour mourir ici ! »

- « Vos paroles n'ont aucun sens à mes yeux. Ceci n'était qu'un échauffement pour moi. Passons maintenant à la vitesse supérieure. »

Quelque chose d'étrange se produisit alors sous mes yeux, pensant qu'il allait m'attaquer de nouveau mais avec plus de violence, il ne fit rien. Au contraire, il prit le bout de ses deux épées et les assembla pour n'en former qu'une seule, qui était d'un seul coup plus terrifiante. La faisant tourner autour de lui dans des mouvements de huit très bien contrôlé, il finit sa petite danse dans une position insolite. Il avait les jambes pliés sous lui, le bras droit, celui tenant sa double épée, dans son dos pendant que la gauche se situait juste au dessus de ses jambes. Je vis cette dernière trembler légèrement, de peur ou de tension ? Je ne tarderais pas à la savoir.

N'attendant pas qu'il passe le premier à l'acte et fasse tournoyer ses lames au-dessus de ma tête, j'avançai à pas rapide vers lui. Mon bouclier bien tenu dans la main gauche, j'avais vu Sirat effectuer cette manœuvre durant un combat sur l'île. C'était une sorte de coup de bouclier qui je l'espérais sonnerait quelques secondes Ehemdim afin de me donner l'avantage sur lui. Augmentant la vitesse de mes pas, j'arrivai maintenant juste en face de lui et lui donnait un monstrueux coup de bouclier dans la face. Il recula de quelques pas, surpris par cette attaque non académique mais qui avait eu l'effet escompté. Il était totalement surpris et je pus enchaîner avec une attaque à l'épée.

Grossière erreur de ma part car il avait repris ses esprits plus vite que prévu. Dans un mouvement ample et gracieux il passe sa lame sous mon bouclier et coupa les attaches qui me permettaient de le garder au bras. Je me retrouvais sans protection face à lui, juste une épée et tout le courage qu'il me restait mais aussi ma magie. Il ne tarderait pas à y goûter s'il continuait à se comporter ainsi. Mon bouclier étant tombé à ses pieds, il donna un grand coup de pied dedans pour l'envoyer valdinguer au niveau de mon sac. Au moins, je savais ou se trouvait toutes mes affaires, bon point pour moi.

Il partit ensuite à l'attaque et commença en abattant sa lame sur ma gauche, je l'esquivai en décalant mon pied gauche derrière moi, me retrouvant face contre son arme. J'avais eu chaud et il fallait que je reprenne le contrôle du combat. Etant en fâcheuse posture pour le moment, je donnai un coup d'épée un peu dans le vent afin de faire reculer mon opposant du jour. Jamais je n'aurais cru penser à Ehemdim comme à un adversaire mais c'était la dure réalité à laquelle je devais faire face aujourd'hui.

Mobilisant les fluides d'éclair présents en moi, je sentis la magie monter pour arriver jusqu'à mes doigts. Rengainant mon épée l'espace de quelques secondes afin de lancer mon sort, je mis ma main face à Ehemdim qui se préparait déjà à m'attaquer. Sentant l'énergie affluer vers ma main, je fermai les yeux et lançai un flash suffisamment puissant afin d'aveugler quelques secondes l'elfe qui me faisait face. Ma manœuvre fonctionna à merveille car je le vis se replier un peu sur lui-même, voici mon ouverture.

Profitant de mon léger avantage sur Ehemdim, je courus vers lui, sortis ma lame et donnai un coup sec sur sa double épée dans le but de la casser, ce que je fis avec brio. J'entendis un bruit de métal fracassé lorsque mon arme entra en contact avec le double manche de celle de mon adversaire. Je vis la garde de l'une d'elle se briser en petits morceaux. Il n'avait plus qu'une épée en main et moi un magnifique sourire narquois sur les lèvres.

- « Alors toujours aussi sur de toi mon chéri ? »

J'avais dit cela avec une note sarcastique que mon interlocuteur avait très bien compris car il ouvrit les yeux, voyant probablement encore un peu flou. Papillonnant encore des paupières, il finit par arrêter ce mouvement oculaire qui le rendait presque drôle. Me regardant fixement, il constata les dégâts sur son arme. Voyant les morceaux à terre, il siffla d'admiration dans ma direction et comble de l'ironie, il plaça son épée restante sous son bras et applaudit.

- « Qui aurait cru que derrière un visage d'ange se cachait une paladine maîtrisant des sorts d'éclair ? »

- « Et oui, je suis pleine de surprise ! »

- « Nous voilà maintenant à égalité. Pouvons-nous continuer ? »

- « Mais avec plaisir ! »

Chacun de nous prit son arme à deux mains, s'y cramponnant fermement, tâche qui fut plus aisé pour moi que pour Ehemdim. Au même moment, nous courûmes l'un vers l'autre prêt à nous entretuer. Nos lames s'entrechoquèrent, nos visages étaient si prêt l'un de l'autre, je pouvais sentir l'haleine chaude d'Ehemdim sur ma joue. Je sentis une vague de chaleur envahir mon plexus, comme cela m'avait manqué. Je ne devais pas penser à cela en ce moment, les retrouvailles auront lieu plus tard, lorsque je l'aurais battu et désenvouté. Perdant le fil du combat l'espace d'une demi-seconde, mon adversaire sentit ma défaillance et en profitant pour me pousser un peu plus et je tombai à la renverse. J'étais à sa merci et il en profita, ce que j'aurais fait dans la même position, il me désarma, envoyant ma lame non loin derrière lui.

Non, j'étais perdue. Je ne pouvais pas abandonner la partie maintenant. Alors qu'Ehemdim levait son épée pour me fendre le crâne, j'eus un réflexe salvateur, un coup de pied dans les parties génitales de mon elfe. Il n'en avait pas besoin pour le moment et cela allait me permettre de reprendre le dessus. Sous le coup de la douleur, les larmes lui montèrent aux yeux et il en lâcha son épée. Je n'avais même pas besoin de récupérer la mienne pour achever ce combat. Me relevant dans un mouvement souple, je courus vers le mur afin de récupérer une corde qui traînait là afin d'attacher mon fiancé. Il ne s'était toujours pas relevé et avait les mains sur ses parties. Il fallait dire aussi que je n'y étais pas allée de main morte … Désolée, mais cela était nécessaire, comme le commandant le disait « A la guerre, tous les coups sont permis. » Je n'étais pas en guerre mais en croisade afin de rendre sa moralité à Ehemdim.

Prenant son épée en main, je me postai face à lui. Il était à ma merci, je pouvais en faire ce qui bon me semblait et je n'allais pas m'en priver. Il pleurait maintenant à chaudes larmes, je n'avais vraiment pas raté mon coup. C'était le point faible des hommes, alors pourquoi ne pas en user et en abuser lorsque cela était nécessaire ? Le poussant avec mon pied, il s'allongea sans rechigner au sol, les mains toujours au niveau du point qui faisait mal. Posant un genou sur son plexus, l'autre sur le sol, je lui mis sa propre épée sous le cou.

- « Est-ce que tu te rends ? »

- « Ahh... Ou... Oui... »

- « Pardon, je n'ai pas entendu. »

- « OUIIIII !! Pitié … ne me … tue pas. »

- « Pourquoi tuerais-je l'homme que j'aime ? »

Je vis l'air surpris de la personne concernée. Il ne comprenait pas ce qui se passait et pour tout dire, je ne savais pas si les Paluel seraient capable de le soigner. Néanmoins, il me fallait tout essayer pour lui rendre la raison. Le retournant sur le ventre, je pris ses mains et les attachaient avec la corde que j'avais récupéré quelques secondes auparavant. Une fois le nœud effectué, je le retournai et l'emmenai au fond de la pièce afin de l'attacher au poteau qui s'y trouvait. Lorsqu'il fut saucissonné à ce dernier, je me mis face à lui.

- « Au moins, je sais qu'ici tu ne bougeras pas. Je reviens avec des amis qui pourront me dire ce qui cloche chez toi. »

Je ne voulais pas entendre sa réponse et le lui signifiait en lui tournant le dos. Je récupérai mon épée et mon sac, je n'avais pas besoin de mon bouclier pour aller chez les voisins, quoi que. Par mesure de prudence, je le pris avec moi, je ne savais pas qui je pouvais croiser sur la route avec cette maladie qui ravage Kendra Kâr, mieux valait être prudente. Je sortis de la salle d'arme et prit la porte, pas dans la figure évidemment, mais seulement dans le but de sortir.


(((Apprentissage spontanée de la CCAA Coup de bouclier)))


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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Dim 17 Juil 2011 21:24 
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A peine dehors, j’étais déjà sur le palier de la maison des Paluel. J’avais peur qu’ils ne soient pas là, trop occupés à se battre contre la maladie de Kendra Kâr. Je frappai quand même à la porte en espérant voir Millian ou Griffin m’ouvrir. J’attendis, j’attendis, toujours pas de réponse, je retentai alors ma chance en toquant plus fort à la porte, pensant que l’un deux était dans le jardin. Mais personne ne vint, ils n’étaient pas là. Je n’avais plus qu’à attendre que l’un d’eux ne rentre, autant dire que je pouvais me tourner les pouces.

Dépitée et sentant la fatigue s’emparer quelque peu de moi, je m’assis sur le pas de la porte. Je me mis alors à penser à tous les derniers évènements et à ce que je devais faire par la suite. Cette île avait bien failli avoir raison de nous tous, heureusement par Sithi, nous étions tous sortis vivant de là. Lorsque la situation avec Ehemdim serait de retour à la normale, il faudra que nous ayons une petite explication. Ensuite, je devrais me reposer, récupérer des forces et surtout aller faire mon rapport à Pulinn au Temple.

Perdue dans mes pensées, je n’entendis pas Millian s’approcher de moi. Il s’était baissé et me regardait maintenant avec des rides que je ne lui connaissais pas.

- « Millian ! Comme je suis heureuse de vous voir. »

Je me relevai à toute vitesse et le prit dans mes bras. J’étais tellement contente de le voir et surtout de voir un visage familier qui n’avait pas perdu l’esprit.

- « Moi aussi, je suis content de vous revoir Aenaria. Vous avez une petite mine et vous saignez. »

Me tordant le cou, je constatai que la plaie dans mon dos continuait de saigner. Je n’avais pas soigné la vilaine blessure occasionnée par Ehemdim durant notre face à face.

- « Nous vous inquiétez pas pour moi. C’est pour Ehemdim que je viens, encore une fois. »

- « Je croyais que ses blessures étaient guéries ? »

- « De ce côté-là, tout va bien, vous pouvez en être sur. C’est autre chose qui m’amène cette fois-ci. Je crois qu’il a été infecté par la maladie qui touche la ville. »

- « Ne vous inquiétez pas, j’ai peut-être trouvé un moyen d’enrayer la maladie mais pour le moment, je n’ai testé cette plante que sur des humains, je pense que sur des elfes se sera plus efficace. »

- « Suivez-moi alors, je l’ai laissé dans une situation que vous comprendrez aisément en le voyant. »

Nous nous dirigeâmes alors vers la maison d’Ehemdim mais cette fois aucune peur pour moi de passer la porte. Je sentais néanmoins que j’avais grand besoin de repos.


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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Dim 17 Juil 2011 23:11 
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Je me dirigeai directement vers la salle d’armes et trouvai Ehemdim attaché à la colonne au fond de la pièce, là où je l’avais laissé quelques minutes plus tôt. M’avançant vers lui, je vis que Millian attendait à l’entrée de la pièce, sage décision.

- « Je suis revenue, mais je ne suis pas revenue seule comme tu peux le voir. »

- « Qui est ce vieux monsieur ? Que me veut-il ? »

- « Il veut t’ausculter pour savoir ce qui ne va pas chez toi. »

- « Mais je vais très bien, c’est vous qui n’avez pas toute votre tête. C’est vous la voleuse, moi je suis juste la victime d’un coup monté. »

Il fallait qu’on le transporte dans sa chambre pour le soigner et le seul moyen que je voyais était de l’assommer. J’aurais tout le loisir de m’excuser plus tard et ce fût sur cette pensée que je lui donnai un puissant coup de pied dans la mâchoire. Sa tête tapa violemment la colonne et finit de l’assommer. Tout en détachant le nœud qui le retenait à cette dernière, je lançai un regard dépité vers Millian.

- « Vous voyez le problème ? »

- « Ma parole, il a perdu l’esprit. »

- « Pour preuve, c’est à lui que je dois cette blessure dans le dos, le reste est une longue histoire. »

- « Vous aurez certainement l’occasion de m’expliquer pourquoi vous êtes parti précipitamment. Pour le moment, occupons-nous de lui. Je vais faire chauffer de l’eau pendant que vous l’emmener dans la chambre. »

Je le vis disparaître dans la cuisine qui se trouvait juste à côté de la salle d’armes. Je devais monter Ehemdim dans sa chambre et cela n’allait pas être une tâche aisé vu mon état physique du moment. Me délestant de nouveau de mon sac, de mon bouclier et de mon épée, je pris le corps inconscient de mon bien-aimée sur les épaules et le transportait à l’étage. Cette tâche était extrêmement laborieuse et je n’avais envie que d’une chose, que les escaliers finissent. La dernière marche arriva enfin, je pus pousser un profond et long soupir de soulagement en voyant la porte de la chambre d’Ehemdim. Poussant cette dernière du pied, je fis tomber sans douceur le corps de l’elfe.

Me tenant aux montants du lit, je repris mon souffle alors que j’entendais des bruits de pas dans l’escalier. Millian apparût alors sur le pas de la porte avec une tasse rempli d’un liquide fumant. Il posa la tasse sur la table de chevet. D’un geste silencieux de la tête, il me fit comprendre qu’il fallait le faire boire à Ehemdim et pour cela, nous devions le redresser sur le lit. Passant de l’autre côté, j’utilisai des coussins et les plaçaient derrière sa tête pour qu’elle soit en hauteur. Puis je vis Millian ouvrir la bouche d’Ehemdim et faire tomber quelques gouttes du breuvage dans sa bouche.

- « Qu’est-ce donc ? »

- « C’est une infusion à base de cheveux de Gaïa et de pollen de douce féerie. Le premier est un puissant antidote contre toute sorte de maladie et le deuxième est un neurotoxique. J’espère que la combinaison des deux suffira à lui rendre la raison. »

- « Je l’espère aussi... Je vais aller … m’allonger dans la chambre d’à… »

Et ce fut le noir complet.


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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Lun 18 Juil 2011 10:43 
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Je me réveillai sur le ventre dans un lit que je ne connaissais pas. Le soleil avait disparu laissant place à une lune brillante et très haute dans le ciel. Sentant le contact du tissu sur mon ventre, je réalisai alors que je ne portai plus ma cuirasse ou le haut de ma robe. Que s’était-il passé ? Cherchant des yeux la raison de mon manque de vêtements, je tournai la tête sur la gauche mais ne vis rien. Tournant la tête de l’autre côté du lit, je vis une bougie qui éclairait le visage de Griffin assis dans une chaise à lire.

- « Griffin, que fais-tu là ? Qu’est-ce qui m’est arrivée ? »

- « Doucement Aenaria, vous avez une sérieuse coupure dans le dos. Mon père vous a péniblement porté jusqu’au lit de la chambre d’ami pour vous soigner la blessure que vous aviez dans le dos. »

- « Je me souviens avoir installé Ehemdim sur le lit et après c’est le trou noir… »

- « C’est normal, vous vous êtes évanouie juste après. Pas étonnant que ce soit vos derniers souvenirs ! »

- « Toujours en train de lire à ce que je vois, on ne change pas les vieilles habitudes. »

- « Oui, je travaille dur pour remplacer mon père mais cela, vous le savez déjà. Je vais aller le chercher pour qu’il vérifie votre pansement. Ne bougez pas, c’est un ordre. »

- « Oui chef ! »

Griffin se leva et sortit de la chambre me laissant seule avec mes interrogations. J’avais donc perdu connaissance, apparemment il y avait un joli trou d’une dizaine d’heures dans ma mémoire. Ma fatigue était partie et la douleur dans le dos avait presque disparue. Tâtonnant du bout des doigts dans mon dos, je sentis une couche de tissu qui le recouvrait. Ils avaient du me déshabiller pour me soigner, comment pourrais-je les remercier de leur bonté et de leur gentillesse ?

Je vis alors la porte de la chambre s’ouvrir laissant passer Griffin puis Millian. Ce dernier avait toujours les traits tirés mais un léger sourire illumina son visage en me voyant réveillée.

- « Comment vous sentez-vous ? »

- « Mieux, ça c’est sur. Je dois mon rétablissement à vos bons soins je suppose ? »

- « Pas seulement à moi. Griffin y est pour beaucoup. Il était parti de la ville chercher des fleurs de curchran. C’est grâce à lui que votre blessure a arrêté de saigner. »

- « Merci à vous deux. Encore une fois, vous avez volé à mon secours. Comment va Ehemdim ? »

- « Il semble avoir récupéré ses moyens puisqu’il arrive à me reconnaître. Sa rémission est impressionnante tout comme la vôtre, je pense que nous devons cela à votre constitution d’elfe. Vous avez un métabolisme complètement différent du notre, simple humain. Griffin, à toi l’honneur de changer le bandage de la demoiselle. »

- « Merci père. »

Je vis un immense sourire s’afficher sur le visage de ce dernier, trop content de pouvoir mettre en pratique ce que son père lui avait appris. Il passa de l’autre côté du lit et commença à soulever les linges qui recouvraient mon dos. Je vis de la stupéfaction s’afficher sur son visage, quelque chose n’allait pas ? C’était bien ma veine. Je ne pouvais me permettre de rester alitée indéfiniment.

- « Père, comment est-ce possible ? »

- « Que se passe-t-il ? »

- « Il n’y a aucune raison de paniquer Aenaria. Mon fils est juste surpris de la vitesse à laquelle votre plaie a cicatrisé. »

- « Suis-je guérie ? »

- « Il semblerait bien mais je ne comprends pas. Comment ? »

- « Comme je viens de le dire, les elfes récupèrent beaucoup plus vite et de plus, le cataplasme de curchran que nous avons appliqué a également aidé. C’est une plante très efficace contre les blessures par armes tranchantes, d’où sa rareté. »

- « Concrètement, cela veut dire quoi ? »

- « Notre travail ici est terminé. Vous êtes guérie tout comme Ehemdim, même si je ne me l’explique pas totalement. »

- « Merci beaucoup, à tous les deux. »

- « Ce fût un plaisir. Nous allons maintenant rentrer chez nous. Si vous avez besoin, mon fils restera à la maison pour préparer des infusions pour toutes les personnes atteintes, en espérant que cela sera efficace. »

- « Reposez-vous Aenaria, vous étiez très fatigué pour avoir dormi pratiquement 12 heures. »

- « Merci du conseil Griffin. »

Ce dernier fit le tour du lit et se posta à côté de son père, récupérant au passage son livre d’herbologie.

- « Bonne nuit Aenaria. »

- « Bonne nuit à vous aussi. »

Une fois la porte de la chambre fermée, je me redressai et me rhabillai en vitesse. J’avais hâte de voir si Ehemdim avait retrouvé la raison. Vérifiant que ma cuirasse était bien dans la pièce, je vis également le reste de mes affaires, à savoir mon sac, mon bouclier, mon épée ainsi que toutes mes protections. Il ne me restait plus que ma robe. Sortant de la chambre sur la pointe des pieds pour ne pas faire craquer le plancher, j’arrivai devant la porte de la chambre d’Ehemdim. Je toquai à la porte et attendis une réponse de sa part qui vint rapidement.

Ouvrant la porte, je découvris un elfe au visage souriant, j’avais néanmoins des doutes. Mieux valait lui poser une question que seule lui pouvait répondre.

- « Aenaria ! Tu es là ! »

- « J’aimerais être sur que c’est bien toi, tu n’y vois pas d’inconvénient... J’ai appris à être méfiante dernièrement... »

- « Je te comprends, je n'ai pas été moi-même ces derniers jours d'après ce que j'ai compris. Vas-y, poses ta question. »

- « Quand nous sommes-nous embrassés pour la première fois ? »

- « Je m’en souviens très bien. J’étais en train d’officier dans la tente médicale et je t’ai vu te faire transporter à bout de forces après avoir passé la semaine de torture. Tu étais arrivée en piteuse état et des infirmiers t’ont déposé sur le lit à côté de moi. Tu souffrais et tu avais pleuré, des traces de larmes barraient ton visage. Je n’ai pas pu résister et je t’ai embrassé pour te redonner des forces. Un simple baiser du bout des lèvres qui signifia beaucoup pour toi comme pour moi. »

Je n’avais pas besoin d’en apprendre plus. Il était de nouveau lui. Avec un immense sourire sur le visage, je lui sautai dessus et l’embrassai avec fougue. Par Gaïa, comme ce contact m’avait cruellement manqué durant ces 4 jours d’enfer. Je ne voulais pas me libérer de son emprise mais je me souvins alors qu’il avait fauté tout comme moi. Je mis alors fin à notre étreinte et me blottis dans ses bras.

- « Pourrais-tu défaire mes liens, que je puisse te prendre dignement dans mes bras ? »

- « Bien sur, donnes moi deux secondes. »

Je défis le nœud et balançai la corde au bout de la pièce. Il me prit dans ses bras, me serrant fort contre son torse.

- « Alors raconte-moi pourquoi tu es partie si vite ? »

- « Pas maintenant, pour le moment reposons-nous. »

- « Je t’aime. »

Il m’embrassa le front et nous nous endormîmes.


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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Mar 19 Juil 2011 11:21 
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Je dormis jusqu’à ce que les premiers rayons du soleil ne viennent me chatouiller le visage. J’étais blottie contre Ehemdim, nous n’avions pas bougé. Ce dernier était encore profondément endormi alors que moi je me sentais en pleine possession de mes moyens. Me sortant de l’étreinte de mon fiancé, je descendis du lit et sortis de la chambre. Allant dans la chambre d’ami, je récupérai mes achats d’hier et rejoignis la salle d’armes à l’étage inférieur.

Entendant mon estomac crier famine, je me dirigeai en premier vers la cuisine. Cherchant de quoi manger, mes yeux tombèrent sur des fruits jaunes, ceux du gloam. Ils avaient des vertus rafraichissantes et nourrissantes bien connus. En prenant un dans ma main, je croquai dedans avec gourmandise me délectant de sa chair sucrée. J’en pris un deuxième et rejoignit enfin la salle d’armes.

J’avais le désir de devenir plus forte pour affronter les épreuves plus sereinement mais celle à venir était certainement la plus difficile : mon face à face avec Ehemdim sur nos infidélités respectives… Rien que d’y penser, un frisson me parcourut l’échine. Il fallait absolument que je me vide l’esprit afin de faire mes apprentissages dans de bonnes conditions. M’asseyant en tailleur au milieu de la pièce, je me mis face à la fenêtre afin de suivre la course du soleil dans le ciel.

Prenant la fiole de lumière, je vis le fluide magique illuminer un peu plus la pièce. Ceux présents en moi sentirent la présence de cette fiole prêt de moi. Je la débouchai et bus son contenu d’un seul trait. La deuxième fiole, celle d’éclair, était éclairée par moment, montrant sa puissance. Comme la première je la débouchai et la bus d’une traite. Je sentis mon pouvoir magique augmenter de manière considérable. Tous les atomes magiques de mon organisme répondaient présent et cela me donna une sensation de pouvoir impressionnant, bien que ce n’était pas ce que je recherchais en premier lieu. Je devais être forte pour retrouver mon frère.

Après tout, le but de mon aventure sur ce continent était de retrouver mon frère. Maintenant que j’étais partie quelques jours loin de Kendra Kâr, il avait certainement mis les voiles vers une autre ville, voir un autre continent. Cette idée ne me plaisait guère mais je n’avais pas trop le choix. Qui pouvait me dire s’il n’avait pas déjà engagé d’autres shaakts pour le protéger ou pire s’il avait demandé à Thimoros de l’aide ? Cette pensée me fit froid dans le dos, je préférais ne pas y penser pour le moment. Ma vie me sembla bien chaotique sur le coup.

Je pris alors le premier parchemin qui vint dans la pile de ceux que j’avais acheté chez Moboutou. Je lus alors l’en-tête qui disait « Eclairage ». Ce sort allait me permettre de lancer une boule de lumière lorsqu’il ferait noir selon ce qui était écrit. Fermant les yeux, je pus alors me projeter dans une pièce sombre me visualisant en train de lancer ce sort. Une petite boule de lumière sortit de ma main et éclaira la pièce quasiment comme en plein jour. Revenant à la réalité, je pris le parchemin suivant qui s’intitulait « Lame sacrée ». C’était un sort que seul le paladin peut lancer et qui permet de décupler la force de son arme. Un sort qui serait fort utile pour la suite de mes aventures. Les parchemins qui suivaient étaient ceux dédiés à des sorts d’éclair et de lumière. Le premier était « Orage terrifiant ». En fermant les yeux, je pus voir l’effet que ce sort pouvait avoir sur un champ de bataille, la mise en déroute des adversaires. Le suivant se nommait « Anti-poison » et comme son nom l’indiquait il permettait de guérir de tous les poisons un allié présent sur un champ de bataille. Très pratique si nos adversaires étaient des lâches. Puis je passais à celui intitulé « Souffle de Gaïa », un sort utile si un allié venait à perdre beaucoup de sang, je serais capable de le soigner. J’avais vraiment l’impression de devenir une personne qui part au secours des autres, cette idée me plût. Le dernier parchemin était sans doute celui que j’allais le plus apprécié d’utiliser « Trait de lumière ». Son utilité était simple, lancer une puissante attaque de lumière sur une cible précise. Rien de tel pour diminuer physiquement un adversaire un peu trop coriace.

Sortant le nez de mes parchemins, je vis que le soleil était bien haut dans le ciel maintenant. Je me sentis lasse d’un seul coup. La fatigue d’avoir ingéré ces fluides et appris ces parchemins était bel et bien présente maintenant. Fermant les yeux, je me mis à méditer. Cela était un bon moyen de récupérer et de se reposer. Je pus calmer le rythme des battements de mon cœur ainsi. J’avais tous les sens en éveil, je pouvais capter le moindre bruit provenant de cette maison. Je perçus alors sans difficulté le craquement du plancher à l’étage, Ehemdim était debout. Rapidement je l’entendis descendre les escaliers et me rejoindre dans la salle d’armes.

- « Bonjour, rayon de soleil. »

Accompagnant le geste à la parole, il déposa un tendre baiser sur ma joue. Je sentis une aura de chaleur envahir mon être, finissant de calmer mon cœur. Ouvrant les yeux, je le découvris face à moi, me cachant ainsi du soleil. On aurait pu croire qu’il était auréolé de lumière, comme lorsqu’on voit les morts dans ses rêves. Ici c’était juste un effet d'optique, heureusement. Je me relevai vivement et plantai mon regard dans le sien. J’étais bien décidée à savoir ce qui s’était passé en mon absence.

- « Il faut qu’on parle Ehemdim. »

Mon ton fut suffisamment expressif pour lui faire comprendre que quelque chose ne tournait pas rond.


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(((Absorption de fluide 1/8 de lumière, 1/8 éclair et apprentissage des sorts : sort RP éclairage ; sort de classe Lame sacrée ; sorts évolutifs Orage terrifiant (éclair), Anti-poison, Souffle de Gaïa et Trait de lumière (lumière pour les trois derniers).)))

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Mar 19 Juil 2011 22:25 
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- « Tu me fais peur Aenaria, qu'est-ce qui se passe, quelque chose ne va pas ?

- « A toi de me le dire ! »

- « Comment ça moi ? »

- « Arrête de faire semblant s'il-te-plaît, c'est suffisamment pénible comme ça rien que d'y penser. »

Mes yeux se remplirent de larmes malgré moi, faire face à la réalité était plus dur que je ne l'aurais cru surtout qu'Ehemdim jouait au plus malin avec moi. Etait-il en train de se moquer de moi ?

- « Je ne vois pas de quoi tu parles, expliques-toi ! »

- « Je t'ai vu avec elle... »

Ma voix se cassa en prononçant ces derniers mots. Comment pouvait-il nier alors que je l'avais vu se faire embrasser par une autre elfe que moi et qu'il avait répondu en la faisant tomber sur le lit et en la déshabillant. J'avais tu ma douleur jusqu'à présent mais il fallait qu'elle sorte maintenant.

- « Mais de quoi parles-tu pour l'amour du ciel Aenaria ?! »

Il avait de l'exaspération dans la voix mais c'était moi la plus exaspérée pour le moment. M'avançant vers lui, je lui décochai une claque monstrueuse qui en prime l'électrocuta quelque peu. J'avais senti mes fluides d'éclair manifester leur présence au moment précis ou main rencontrait la joue parfaite d'Ehemdim.

- « Arrête de me mentir, je t'ai vu prendre du bon temps avec une elfe grise ! »

- « Comment tu as pu m'électrocuter ? »

- « Ne change pas de sujet ! Répond à ma question Ehemdim. Qui était-ce ? Est-ce que je la connais ? »

- « Mais de quelle elfe parles-tu à la fin ? »

- « Tu veux vraiment jouer au plus malin avec moi ? D'accord tu as gagné. Tu vas en apprendre un peu plus sur le petit voyage que j'ai effectué sur cet aynore soit dis-en révolutionnaire ! »

- « Mais... Je ne comprends pas. »

- « Tais-toi ! Ecoute-moi un peu quand je te parles ! Peu après le décollage de l'aynore nous avons été attaqué par un dragon qui nous a fait atterrir d'une manière peu académique sur une île volante. Ayant rejoint d'autres participants à cette supposée croisière, nous avons combattu des gargouilles et lorsque nous avons fini par mettre en déroute nos ennemis, nous nous sommes séparés pour nous reposer. La lune brillait dans le ciel et je n'avais qu'une envie, voir comment tu allais. Par magie, j'ai eu une vision de toi dans l'eau d'une fontaine et je t'ai vu avec une elfe grise en train de répondre à ses baisers, et la déshabiller... Je te laisse imaginer ce que j'ai vu après alors arrête de me raconter n'importe quoi ! Affronte un peu la vérité. »

- « Je ne m'en souviens absolument pas... Je suis confus Aenaria... Je ne sais pas qui est cette elfe dont tu me parles... La dernière chose dont je me souvienne avant de voir Millian hier était de m'être réveillé et d'avoir trouvé ta lettre disant que tu accomplissais ma mission pour le Temple des Plaisirs. Après c'est le flou complet... Je ne sais pas ce qui s'est passé ensuite, je peux te le jurer. »

Son visage transpirait de sincérité. J'étais prise au dépourvue devant sa déclaration, les bras m'en tombèrent. Tant de révélations méritait pour moi de faire le point. Il a donc été en contact avec l'elfe juste après la lecture de la lettre et c'était très certainement cette dernière qui l'avait contaminé, lui embuant l'esprit et profitant de la situation. Je m'étais vengée de son comportement alors que lui n'était pas lui-même, comment avais-je pu manquer autant de tact et de discernement ? Comment aurais-je pu le savoir ?

- « Je te crois et c'est bien le plus dur à avaler pour moi... »

- « Qu'est-ce qu'il y a Naria ? Tu sais que tu peux tout me dire. »

Je fondis en larmes, réalisant alors la portée de mes actes et surtout la grossière erreur que j'avais commise sur cette île. Loin de tout, loin de lui et loin de la vérité, j'avais fauté. Jamais je ne pourrais me le pardonner alors lui le pourra-t-il ? Alors que mes pensées s'assombrissaient, Ehemdim me prit dans ses bras ou je me laissai aller à pleurer toutes les larmes de mon corps. Comment lui annoncer que j'avais trahi sa confiance ? Allez, un peu de courage Aenaria, ressaisis toi ma fille.

- « Ehemdim, j'ai fait quelque chose de terrible sur cette île... »

- « Le son de ta voix ne m'annonce rien de bon, suis-je en droit de m'inquiéter ? »

- « Je pense que oui... »

- « Ca m'a l'air grave. »

Ce disant, il se détacha de moi quelques secondes et me regarda dans les yeux. Plongeant son regard dans le mien, je crus qu'il était en train de scruter mon âme.

- « Vas-y, n'aie pas peur. »

Prenant une profonde inspiration, je mis mes idées en ordre, cherchant les mots appropriés à mettre sur la situation.

- « Après t'avoir vu avec cette elfe, j'ai cru que tu m'avais trompé et j'ai voulu me venger de ce que tu m'avais fait et j'ai... Josh est mort maintenant, c'était juste un moment d'égarement de ma part, je suis désolée... »

Je me mis alors à admirer mes pieds, préférant ne pas affronter le regard d'Ehemdim. Je ne voulais pas lui faire de mal et pourtant le mal était fait. Je m'attendais à une réaction de sa part mais pas à celle-là. Je vis sa main venir se loger sous mon menton et me relever le visage.

- « Tu ne pouvais pas savoir que j'étais tombé malade. J'ai fauté, tu as fauté, nous sommes quittes maintenant. Arrête de te prendre la tête avec cette histoire. Tu n'as fait que répondre à une pulsion vengeresse en me voyant avec une autre, ce dont je ne me souviens absolument pas. Je tenais à la souligner une nouvelle fois. Sèches les vilaines larmes qui abiment ton si jolie visage, je te préfère largement lorsque tu souris. »

Il afficha alors un magnifique sourire sur son visage. Comment pouvais-je avoir autant de chance ? Un fiancé aussi compréhensif que lui, aussi tendre et aussi gentil. Je souris alors en réponse à son propre sourire.

- « Je t'aime Aenaria, plus que tout au monde. Si jamais une telle chose devait m'arriver de nouveau c'est que je serai sous l'emprise d'un sort de magie noir. Il n'y a que tes courbes qui me font chavirer le cœur. »

Voilà que je rougissais maintenant. Ehemdim ou comment passer du coq à l'âne en deux secondes, c'était pour cela que je l'aimais tant. Il pouvait balayer n'importe quel problème en deux secondes juste en me parlant. Néanmoins, cette fois j'avais encore un poids sur le cœur concernant cette histoire : l'elfe grise, qui était-elle ?

- « Merci Ehemdim, merci pour tout. »

- « Mais pourqu... »

Je ne lui laissai pas le temps de répondre et me jetai sur ses lèvres pour l'embrasser avec tout l'amour que je lui portais. Il ne mit pas longtemps à répondre à mon baiser en l'approfondissant un peu plus. J'avais des frissons dans le bas-ventre avec ce contact prolongé. Cette fois-ci, ce fut lui qui mit fin à notre étreinte.

- « Par Sithi, comme tu m'as manqué ! »

- « Ce fut étrange pour moi de me réveiller sans toi à mes côtés. »

- « Excuse-moi de te dire cela, mais j'ai envie de prendre un bon bain pour me détendre. »

- « Je comprends, je vais t'aider à préparer la salle de bains. »

- « Merci. »

Me prenant la main, nous nous dirigeâmes vers l'étage. Une fois en haut, je pus découvrir ou plutôt redécouvrir les différentes portes qui jalonnaient le couloir. Je suivis Ehemdim qui nous mena vers la pièce la plus loin de l'escalier. En ouvrant la porte, je vis une immense pièce avec une baignoire au milieu qui contenaient de l'eau chaude. Je vis une petite table à côté de cette dernière ainsi qu'un meuble qui devait servir de commode collé au mur près de la porte. En regardant dans le détail, je constatai qu'en dessous de la baignoire se trouvait un système qui permettait de chauffer l'eau de la baignoire. Très intelligent, il m'avait caché cela. Il me sortit une serviette et prit la direction de la sortie. Ne comprenant pas son geste, je l’interpellai.

- « Où vas-tu ? »

- « Je vais prévenir Pulinn que tu es de retour à Kendra Kâr, je ne devrais pas en avoir pour très longtemps. Profites de ton bain en m'attendant. »

- « Le devoir avant tout ! »

- « Le devoir avant tout. »

Faisant fi de la douleur du à la blessure d'Ehemdim dans le dos, j'enlevais ma robe et me plongeai rapidement dans l'eau. Le contact avec l'eau chaude me fit un bien fou et me détendit tous les muscles du corps. M'allongeant entièrement dans la baignoire, je me mis à rêver que je vivais ici avec Ehemdim, fondant une famille et protégeant le monde. Cette idée semblait bien hypothétique pour le moment, j'avais trop de chose à accomplir avant de pouvoir poser mes valises à commencer par aller me recueillir sur la tombe de mes parents et ensuite retrouver mon immonde frère. Je n'aurais de repos que lorsque j'aurais cessé de le traquer et qu'il sera mort au bout de ma lame.

Je devais chasser ces mauvaises pensées de ma tête et pour cela, je m'immergeai complètement dans l'eau. Je n'entendais plus rien, à part le battement de mon coeur. Ne plus rien entendre, ne plus rien penser, ne plus rien voir, ne plus se battre, tout cela serait fantastique mais tellement irréalisable pour le moment. Manquant d'air, j'émergeai doucement, revenant à la réalité. Je me saisis du savon qui se trouvait sur une table juste à côté de la baignoire et me lavai. Une fois rincée, je sortis de l'eau et m'entourai de la serviette qu'Ehemdim avait mis à ma disposition.

J'entendis alors quelqu'un toquer à la porte. Pourquoi frappait-il à la porte alors qu'il savait que j'étais là ? Je lui enjoignit d'entrer dans la seconde. J'étais dos à lui à ce moment-là et la serviette glissa en partie dans mon dos. N'entendant aucun son sortir de la bouche de mon fiancé, je me retournai vivement et le vis complètement estomaqué.

- « Que se passe-t-il ? »

- « Ton dos Aenaria, qu'est-ce qui s'est passé ? »

Comment lui dire que cette blessure, il en était l'auteur ?

- « Tu n'étais pas toi même lorsque je suis rentrée et nous nous sommes battus... Je te laisse imaginer la suite. »

- « Nous nous sommes battus ? Mais pourquoi ? »

- « Tu as cru que j'étais une voleuse et que tu étais dans ton droit de me tuer. »

- « Donc si je comprends bien et cette idée me répugne d'avance, c'est moi qui ai fait ça ? »

Je pouvais voir les larmes monter dans ses yeux. Je savais que cette idée lui ferait mal mais il voulait la vérité.

- « Je n'ai pas eu le choix. Il fallait que je te désarme pour te soigner et dans le combat j'ai eu cette belle blessure alors que toi tu n'as eu que cette marque sur ton épaule gauche. »

M'avançant vers lui, je descendis sa chemise le long de son bras et lui montrait la légère cicatrice qui luisait encore. Il tourna les yeux vers moi d'un air interrogateur.

- « Mais il est impossible pour toi de me battre, je suis plus fort que toi. »

- « Les hommes et leur ego ! Oui je t'ai battu mais pas seulement par la force des armes, grâce à ceci. »

Attachant correctement la serviette autour de moi, je me concentrai pour rassembler mes fluides de lumière et d'éclair dans mes mains. Ehemdim me regardait d'un air bizarre et je pouvais bien le comprendre. Mettant mes mains à hauteur de mon visage, je claquai des doigts et fit apparaître dans ma main droite une boule de lumière alors que dans la main gauche apparut une boule d'éclair. Je vis Ehemdim ouvrir de grands yeux, comme si j'étais un monstre.

- « Tu as des pouvoirs magiques ? Depuis quand ? »

- « J'ai découvert ces pouvoirs durant ma mission pour le Temple des Plaisirs. Je suis une paladine maintenant et c'est grâce à cela que j'ai réussi à te battre, non sans difficulté. »

- « Je vais me méfier maintenant. »

Fermant rapidement mes mains, je fis disparaître ma magie et lui donnai une tape sur le torse.

- « En parlant du Temple, tu ferais bien d'y aller. Pulinn t'y attends avant midi. »

- « Ce qui veut dire maintenant. Je m'habille et j'y vais alors. »

- « Je ne sais pas si elle a déjà prévu une nouvelle mission pour toi mais j'ai pris soin de préparer ton sac au cas ou tu partirais. »

- « Merci, tu es un amour. »

Il me prit dans ses bras et m'embrassa. Je profitai de ce baiser ne sachant pas quand je serais amener à le revoir. Je m'accrochai à ses lèvres comme si ma vie en dépendait alors que lui me serrait toujours plus fort contre lui. Je voulais que le temps s'arrête pour ne pas le quitter mais ce fut lui qui quitta mes lèvres, coupant court à ce moment de bonheur. Rapprochant son visage de mon oreille, j'attendis qu'il me parle.

- « Reviens moi vite. Je t'aime de tout mon coeur mon ange. »

Il déposa un dernier baiser sur mes lèvres et pris la porte me laissant seule. Regardant par la fenêtre, je vis que le soleil allait bientôt atteindre son zénith, je n'avais pas de temps à perdre. Cependant, j'avais complètement oublié de prendre ma deuxième robe dans mon sac. Cherchant alors celle que j'avais sur moi des yeux, je vis que la seconde se trouvait accrochée derrière la porte. Ehemdim ! N'avait-il pas dit qu'il avait fait mon sac ?

J'enfilais rapidement mes vêtements, laissai la serviette derrière la porte et sortis dans le couloir. Ecoutant les bruits de la maison, je n'entendis rien de suspect, Ehemdim avait du ressortir. Je descendis les escaliers en toute hâte et trouvait toutes mes affaires près de la porte d'entrée. Je mis mes chaussures ainsi que tout le reste de mon équipement, pris mon sac et mon bouclier. Parée pour partir, je jetai un dernier regard nostalgique à cette maison. Quand la reverrais-je ? Ouvrant la porte, ce fut d"un pas ferme que je me rendis vers le Temple des Plaisirs.


=> Le Temple des Plaisirs

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Dernière édition par Aenaria le Jeu 28 Juil 2011 23:29, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Mer 27 Juil 2011 17:26 
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Amhalak me fit entrer dans notre maison, ce que je n'arrivais toujours pas à croire. Directement sur la gauche se trouvait un charmant salon avec une cheminée en brique. Du bois y était déjà déposé, il manquait juste une table qui allait un jour prochain reposer sur un tapis en peau de bête. En face se trouvait la cuisine avec une grande table pour nous permettre d'inviter du monde. Je ne voyais pas vraiment qui nous pourrions inviter, mais le coin était charmant. En face de la cuisine se trouvait un mur où se situaient deux porte. L'une d'elle menait à la salle de bain, décorée comme celle que j'avais enfant à Lùinwë.

"Comment ? Comment as-tu su ?

Ton père avait décrit le havre de paix qu'il avait aménagé pour sa fille à ma mère.", me dit-il en souriant.

Je restais muette de surprise. J'avais l'impression de retomber en enfance, mais cette fois-ci j'étais avec l'elfe le plus merveilleux qu'il m'ait été donné de rencontrer. Je l'embrassai avant qu'il ne m'entraîne vers notre chambre. Le lit était encadré par deux petites tables sur lesquelles reposaient des chandelles. Le lit pouvait se fermer sur les quatres côtés par des rideaux de blanc, des voiles fin qui devait voler au gré du vent.

"Le lit sera pour notre nuit de noce, mais avant..."

Amhalak me saisit par les hanches me souleva me forçant à l'enlacer avec mes jambes. Il me ramena vers le salon tout en m'embrassant dans le cou. Des frissons de plaisirs, mais surtout d'amour me parcoururent tout le corps et s'atardèrent dans mon bas ventre. Cela faisait beaucoup en peu de temps, mais je ne pouvais décemment pas rejeter Amhalak et je ne le voulais pas. Il me plaque contre l'un des murs et m'embrassa à pleine bouche. Je lui rendis son baiser en me hissant pour me coller encore plus à lui. Il nous retrouna et m'allongea sur le tapis qui aurait dû accueillir une table, mais au lieu de ça, ce fut mon corps qui entra en contact avec lui.

Le tissu était doux et je laissai glisser mes mains dans ce lac de douceur. Au-dessus de moi Amhalak ôta sa chemise se retrouvant torse nu devant moi. Mes mains allèrent instinctivement se poser sur sa peau encore plus douce que le tapis se lequelle je reposais. Plaçant mes jambes croisées dans son dos, je le forçai à descendre pour pouvoir l'embrasser à pleine bouche, l'excitation montant en moi. Par Gaïa comme il m'avait manqué. Avec Cromax, cela avait été très bon, mais Amhalak m'aimait et son amour changeait tout.

Mon corps réagissait différemment aux caresses d'Amhalak. J'étais secouée de spasmes de désir et du interompre notre baiser pour pouvoir reprendre ma respiration. Il se décala pour me permettre de me redresser et il se glissa derrière moi pour défaire délicatement ma robe.

"Cette robe te va à merveille mon amour..." me murmura-t-il en reprenant ses délicieux baisers dans mon cou.

Il savait comment faire pour que je succombe sans protestation. Mon vrai dieu, celui qui me faisait l'amour comme personne, c'était lui et non Cromax. Il était très doué et aimait les plaisirs de la chair, mais cela s'arrêtait là. Amhalak et moi vibrions sous l'Amour que nous ressentions l'un pour l'autre. Ma robe tomba sur le sol en un bruissement. Je me retournai pour me retrouver face à lui. Il s'allongea, anticipant ainsi mon intention. Il me sourit malicieusement et un fou rire commun s'empara de nous alors qu'il se tortillai pour arriver à ôter son pantalon.

"Tu es toujours aussi beau...

Et toi tu es encore plus belle..."

S'en suivit une longue série de baiser sur le corps de l'autre et il me prit par suprise lorsqu'il inversa la situation, me forçant de nouveau à m'allonger. Il embrassa tout mon corps, mais déscendit rapidement au creux de mon intimité qui était tout brûlant de désir pour cet elfe. Il embrassa mon sexe chaud, me força à écarter les jambes pour avoir un meilleur accés à cet endroit. Il se mit à le lécher et à chaque coup de langue, un petit cri s'échappait de mes lèvres. Mes mains caressaient le haut de son dos, le griffant même à certains moments, sous les spasmes. Losqu'il cessa pour venir m'embrasser en passant sa langue sur tout le long de mon corps, j'eus l'impression d'être envahie par un ouragan de plaisir. Une fois de plus j'inversais les situations.

Le couvrant de baisers comme il venait de le faire avec moi, je descendit rapidement vers l'endroit le plus chaud de son corps. Je couvrit sa virilité de baisers et donnai des coups de langue assez vif qui lui donnèrent encore plus de plaisir qu'il n'avait déjà. Lorsque que je l'introduis dans ma bouche et entamai un mouvement de va et vient, je le sentis se tendre encore plus. Son plaisir atteignait son paroxysme et ce fut la raison pour laquelle il me demanda d'arrêter, car il voulait me faire l'amour comme un elfe devait honnorer sa promise. Il me saisit par les hanches et entra en moi. À partir de ce moment je n'eus plus qu'à me laisser aller dans ce vent de plaisir. Je me laissai aller et nous explosions au même moment. Une union parfaite de plaisir et d'amour. Après ça je me laissai tomber à ses côtéset l'embrassai dans le cou. Il m'avait tellement manqué. Nous échangeâmes quelques mots doux puis nous sombrâmes dans le sommeil.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Mer 27 Juil 2011 17:39 
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Lorsque j'ouvris les yeux, le soleil commençait tout juste à entamer sa course vers le coucher. J'allais devoir me rendre au Temple des Plaisirs dans peu de temps, mais je voulais d'abord profiter encore de ce moment avec mon elfe, dans notre doux foyer. Il dormait toujours à poing fermé et je ne voulais le réveiller. Je me décalai et attrapai mon sac qui contenait les achats que j'avais fais chez le vieux Moboutou. Je me plaçai devant la cheminée et déroulai un parchemin, un sort de lumière.

Ce nouveau mode d'apprentissage était très pratique. Il suffisait de lire le parchemin pour assimiler le sort et pouvoir l'utiliser comme on le souhaitait. Je lus donc ce premier parchemin. Il s'agissait du sort « Trait de lumière » qui permettait de lancé une attaque en un concentré de lumière sur une cible précise. Cela allait m'être très utile pour la quête qui m'attendais. Je lus sérieusement le document, plusieurs fois même. Je lâchai le parchemin lorsque je vis les lettre qui s'illuminèrent. Elles sortirent du parchemins et se mirent à flotter autour de moi. Je ne comprenais rien à ce qui se passait jusqu'à ce que les lettres, qui étaient devenues une sorte de voile lumineux, pénètrent ma peau. Je vacillais sous le coup de l'assimilation, mais dans mon esprit, je sus que je connaissais ce sort.

Je me levai pour aller boire un coup à la cuisine puis je décidai de tenter une expérience. J'ouvris la fenêtre de la cuisine et aperçut un magnifique jardin entouré d'une barrière blanche. Je retournai rapidement chercher mon bâton et revins me placer devant la fenêtre. Je me concentrais sur la barrière et fit monter mes fluides lumineux en moi. Je les concentrais dans mon bâton et visant la barrière, un trait de pur lumière jaillit et explosa la barrière. Pas de doute, je connaissais ce sort. C'était tout simplement prodigieux. Je pris un verre d'eau, fermai la fenêtre et retournai m'asseoir au pied de la cheminée. Le vacarme que je venais de provoquer ne sembla pas perturber le sommeil de mon amour.

Je m'emparai du second parchemin, un autre sort de lumière, « Soutient du ciel ». Il allait me permettre de renforcer la magie de plusieurs personnes. Idéal pour la mission, pour peu que l'on soit plus de trois à maîtriser la magie. Comme précédemment je lus attentivement le parchemin et il se produisit exactement la même chose. Les lettres brillèrent et entrèrent en moi. Il allait m'être difficile de tester ce sort sans réveiller mon amour, mais j'avais confiance en cette technique. Le plus dur m'attendais. Il me restait deux sorts, des sorts de glaces à apprendre, mais avant tout il me fallait absorber les fluides.

Légèrement anxieuse j'attrapai une des deux fioles et la regardais pendant une bonne dizaine de minutes avant de me décider à le boire. La sensation fut horrible. Un froid terrible s'empara de moi et j'eus l'impression de me retrouver ensevelie sous de la neige. Je lâchai la fiole qui se brisa sur le sol et me mis à grelotter violemment avant de m'écrouler sur le sol ce qui réveilla Amhalak. Il réagit immédiatement en allant dans la chambre chercher des couvertures et en allumant le feu.

"Mais enfin Saly, pourquoi ne m'as-tu pas réveillé ?"

J'avais trop froid pour parler et encore moins pour protester. Il me prit dans ses bras et je sentis la chaleur de son corps contre le mien. Cela me fit le plus grand bien. Au bout de dix minutes, je me sentis mieux.

"Ça va mieux... Je... Je vais bien ! Le froid est puissant dis-moi !

Je ne sais pas, je n'en ai jamais absorbé.

Et bien ne le fait jamais.", lui dis-je en rigolant.

Il rigola lui aussi à ma stupide réflexion. Je restais encore cinq minutes dans ses bras avant de me dégager délicatement. Je saisis la seconde fiole, autant en finir tout de suite et s'il m'arrivait quelque chose, Amhalak serait avec moi. Alors que j'allais le boire, il me stoppa dans mon geste.

"Que fais-tu ? Tu ne crois pas que tu devrais attendre, ce n'est pas raisonnable !

Je ne le suis pas et tu le sais, lui fis-je en souriant. Et, s'il se passe quelque chose, tu es là, donc je ne crains rien."

Sur ces paroles j'absorbai le deuxième fluide de glace. Le même effet se produisit, mais en plus violent. Cette fois-ci, un manteau glacé m’enveloppa et m'entraîna dans l'inconscience. Je ne sus dire pendant combien de temps je restais ainsi, mais lorsque je revins à moi, j’aperçus Amhalak qui tenait son bâton et qui me prodiguait des soins. Je sentis la chaleur revenir peu à peu dans mon corps encore engourdi par le froid.

"Saly ! Idiote va ! Je te l'avais dit que c'était trop dangereux !, me dit-il sur un énorme ton de reproche et je ne pouvais pas le lui reprocher. Puis il me prit dans ses bras. Tu m'as fait une de ses peurs ! 

Je... Pardon mon amour... Je t'écouterai la prochaine fois... À ton avis, cela est-il risqué d'assimiler des parchemins maintenant ?

Non, les parchemins ne représentent aucun risque. Et comme tu l'as dit tout à l'heure, je serais là !"

Il m'embrassa sur le front et me conseilla de me rhabiller avant de continuer. Je m’exécutais puis m'assis sur le bord de la cheminée pour profiter de la chaleur du feu. J'ouvris le premier parchemin du sort appelé « Pic de Glace ». Grâce à lui je pourrais envoyer des pics de glace vers une cible précise. Ma mère prendrait chère ! Les lettres brillèrent d'une lueur bleuté et un léger vent froid m'entoura alors qu'elle sortirent du parchemin pour entrer en moi et m'apporter la connaissance du sort. Un léger frisson me parcourut, mais sans plus. Être proche du feu me faisait du bien.

Voyant que le soleil avait bien entamé sa course, je m'emparai immédiatement du dernier parchemin et le parcourut avec attention. Le « Toucher glacé » allait me permettre de geler la peau de l'un de mes ennemis. Je mettais tout en œuvre pour que ma mère meurt dans d'atroces souffrances. Elle n'aurait que ce qu'elle méritait ! Comme pour les précédents, les lettres firent leur petit tour et entrèrent en moi. Je décidais de tester l'un des deux sorts de glace, pour m'entraîner à faire monter mes fluides de glace.

"Mon cœur, peux-tu m'aider ?

Oui bien sûr. Que veux-tu ?

Je voudrais tester un sort de glace sur toi... Je te guérirai après !

Calme-toi ! Ne t'en fais pas pour moi, je suis résistant et je peux aussi me soigner. Vas-y, fais ton essai.

Merci mon amour.", lui dis-je en l'embrassant.

Je me concentrai en essayant de repérer en moi les fluides de lumière et ceux de glace. Une fois que j'eus repéré la source de ma magie, je tentai de séparer la lumière de la glace pour faire monter dans mes mains que les fluides de glace. Cela me prit une bonne demie-heure, car ce n'était pas aussi simple que cela. Une fois que je sentis que le froid était dans mes mains, je les apposai sur le bras de mon amour pendant une seconde. Je sentis sa peau se durcir et se refroidir. Précipitemment je retirai mes mains de son bras qui était gelé sur la surface que j'avais touchée.

"Oh la vache ! Ça fait mal !...

Attends, je vais te soigner !

Ouh... Oui... En tout cas, tu vas faire des ravages, moi je te le dis !..."

Je rigolais avant de m'emparer de mon bâton et de faire monter en moi mes fluides de lumière. Un léger voile sortit du haut de mon bâton et alla envelopper la zone blessée. Tout s'arrangea rapidement.

"Il va falloir que tu penses à y aller ma chérie.

Oui, je sais... Mais je ne veux pas te quitter...

Je vais rester là, remettre un peu d'ordre et je te rejoins au Temple pour te dire au revoir ! Crois-moi je ne risque pas d'oublier !, me dit-il en m'embrassant.

Ah ! Tant que j'y pense, il faudrait que tu répares la barrière du jardin, je l'ai... enfin je me suis entraînée et...

Je vois, me dit-il en rigolant. Merci de m'avoir prévenu. Sauves-toi pour faire bonne impression.

Oui, je fonce !, lui dis-je ne l'embrassant. Je te retrouve très vite pour te dire au revoir pour la dernière fois. Je t'aime.

Je t'aime aussi."

Je rassemblai mes affaires, lançai un dernier regard à mon cœur et sortis de la maison.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Dim 7 Aoû 2011 16:42 
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Quelques minutes s'étaient écoulées, mais j'étais toujours assise à même le sol, les deux cadavres de mes victimes en face de moi. Ils avaient tous deux la même expression gravée à jamais sur leur visage : la terreur. Sans doute celle de mourir, surtout de la main de leur fille. Mes larmes s'étaient taries, et je ne ressentais plus rien. C'était un vide total dans mon esprit. Mes réflexions antérieures m'avaient conduite à remarquer que je n'avais pas agi sous le coup d'une pulsion: J'avais consciemment eu envie de les tuer, et j'aurais pu ne pas le faire ; J'aurais pu y résister. J'avais choisi de ne pas le faire. Pendant que je continuais à les fixer, quelqu'un tambourina la porte si fort que j'ai bien crû qu'elle allait sortir de ses gonds, tandis que pour ma part, c'est un cri qui sortit instinctivement de ma bouche, ce qui fit accélérer encore le martèlement sur la porte. Un des gardes de mon père cria d'ouvrir la porte – celle-ci ayant été verrouillée par mes soins. Sans doute avait-il entendu les cris de ma mère, mon père n'ayant pas eu l'occasion d'en pousser un seul. Soudain, le calme revint. Un calme anormale, étant donné la gravité de la situation. Un bruit de course. Une porte qui vole en éclats. Mais il ne découvrit rien de plus que deux morts et une fenêtre brisée, tandis qu'une femme fuyait à travers l'obscurité de la nuit.

Fuir aurait pu être simple à présent, mais ce n'était sans compter le nombre de gardes dont mon père s'entourait. De plus, je saignais. Traverser une fenêtre précipitamment n'était pas forcément la meilleure solution. Surtout quand celle-ci se trouve à un étage. J'aurais dû assommer l'homme, mais peut-être – sûrement – n'était-il pas seul. Bien entendu, ils ne me connaissent pas, et j'avais bien fait attention à ne pas me faire voir en entrant. Mais maintenant, avec mes vêtements déchirés, le sang sur mon visage et mes mains, des coupures un peu partout sur mon corps, il ne me restait qu'une solution : ne pas me faire voir en m'enfuyant. Je doute fort qu'ils ne me posent une seule question s'ils me voient. Ils me tueront.

Si mon père n'a pas changé ses habitudes, il doit y avoir entre cinq et huit gardes. Je n'ai jamais compris pourquoi il en avait autant, sûrement ne se sentait-il pas en sécurité (Bien que dans le quartier riche, les meurtres soient extrêmement rares). J'en avais déjà repéré deux au portail d'entrée donnant sur la cour. J'avais pu facilement entrer en escaladant l'un des murs qui encadrait la maison (les murs entourant la maison font à peine plus de deux mètres, bien peu de personnes auraient eu du mal à l'escalader). Il y en avait encore deux surveillant l'entrée principale, ce qui m'avait obligé à réfléchir à comment rentrer autrement. Escalader les piliers (une partie de cette demeure était en effet soutenue par des piliers) auraient été impossible, je n'aurais même pas réussi à les entourer avec mes bras tellement ils étaient imposants. Mon père, en paranoïaque de la sécurité, n'avait fait construire qu'une seule entrée. La seule solution restante avait été une diversion. Je n'avais pas les moyens d'en créer une non plus, mais je n'avais pas envie de revenir un autre jour: j'avais enfin eu le courage de venir, et d'enfin tirer un trait sur ceux qui m'avaient gâché la vie. De la façon la plus radicale qui soit.
Or, j'avais finalement réussi à entrer. Je ne sais si je dois adoucir ma haine envers Zewen pour ce coup du destin, toujours est-il qu'un hurlement s'était fait entendre, dont je ne pouvais déterminer la provenance, tandis que les gardes au portail avaient tiré leur arme hors de leur fourreau. Instinctivement, les deux gardes à l'entrée sont allés voir ce qu'il se passait. Ils avaient rompu leur formation, ce qu'il n'aurait pas dû faire. Sautant du mur sur lequel j'étais perchée, j'ai marché furtivement jusqu'à la porte, sans jeter de coup d'œil derrière moi. Il y a des choses qu'il vaut mieux ne pas savoir, comme ce qu'était l'origine de toute cette perturbation...
Posant la main sur la poignée, une idée m'avait traversé l'esprit: si il y avait un autre garde derrière cette porte ? Je n'avais aucune façon de m'en assurer. Malgré le danger, j'ouvrais doucement la porte pour me retrouver dans une salle dont la dépense en décorations inutiles (mais luxueuses) aurait suffi à acheter le quartier pauvre de Kendra Kâr. Meubles en marbre, portraits géants de mon père dans un cadre, pour chacun, en or serti de pierres précieuses diverses, table dont on se demande si toutes les places ont déjà été prises une fois – Je me suis d'ailleurs toujours demandée l'utilité d'avoir une table dans ce qui servait normalement de vestibule. Rien que la taille de la pièce était extravagante. Un tapis, en soie, arrivait pourtant, par je ne sais quelle miracle, à en recouvrir la totalité. Au sommet de la pièce pendait un lustre dont la forme demi-sphérique particulière permettait de contenir les nombreuses bougies nécessaires à l'éclairage de cette salle.
Étrangement – et heureusement – il n'y avait personne dans cette salle. J'avais traversé la pièce rapidement, sachant parfaitement où je me devais d'aller. Je savais où ils étaient. À ce moment, ils n'avaient plus longtemps à vivre mais, ça, ils l'ignoraient. Sans doute ignoraient-ils même jusqu'à l'incident devant le portail – dont la cause m'était moi-même inconnue par ailleurs. Peut-être même étaient-ils en train de dormir, avais-je pensé. Mais, à vrai dire, je m'en fichais. J'étais enfin arrivé devant l'un des escaliers menant à l'étage – escalier aussi impressionnant que le reste: une rampe en or massif, des marches en marbre…, celui qui conduisait juste à côté de leur chambre. Je ne sais pourquoi, mais il n'y avait pas eu de garde ici. Ni même dans ce qui faisait office de vestibule. Cela m'avait grandement facilité la tâche. Doucement, j'avais commencé mon ascension, dégainant déjà la future arme du crime...

Cela faisait donc au minimum quatre gardes, voire cinq, celui ayant défoncé la porte ne devait pas être de ceux à l'entrée. D'ailleurs, hormis les gardes postés à l'entrée, je n'en avais vu aucun autre. Sans doute étaient-ils en train de profiter de la non-présence de mon père pour tirer au flanc. Toujours est-il qu'à présent, ils devaient absolument me retrouver, sous peine de perdre bien plus que leur paie. Des gardes qui laissent assassiner deux nobles dont ils étaient chargés d'assurer la protection sans même ne serait-ce qu'apercevoir le meurtrier... Sans doute devaient-ils se dire la même chose.

Malheureusement, les gardes à l'entrée ainsi que ceux au portail entendirent celui dans la chambre crier d'arrêter cet assassin, et c'est bien vite que deux d'entre eux me coururent après. Cependant, un des gardes restant leur cria de revenir. Ils furent tout aussi surpris que moi et, dès qu'ils obtempérèrent, je m'arrêtai moi-même de courir et, en laissant une bonne distance entre nous au cas où cela serait une sorte de ruse – stupide – de l'un des gardes, j'essayais d'écouter ce qu'ils se disaient, ma curiosité me l'ordonnant:

« Les mecs voyons... pourquoi nous fatiguer. Écoutez, j'ai un super plan... (il montra quelque chose du bout du doigt. De là où j'étais, ça aurait pu être un animal comme un être humain, ou même un elfe. Toujours est-il que c'était couché et ça ne bougeait plus.) L'homme qui nous a attaqué, sans doute dû à cette maladie qui fait délirer les gens, vient de nous apporter un bon pactole de Yus... Voyez-vous, l'assassin était en train de s'enfuir mais nous avons réussi à le rattraper et, devant son agressivité, avons été obligé de le tuer. Pendant cette course poursuite où nous l'avons perdu un moment, il a caché des biens qu'il a volé dans la maison de notre employeur et nous n'avons pas réussi à les retrouver. Vous comprenez ? Finit-il en rigolant.

- C'est pas très crédible... rétorqua l'un des gardes qui était auparavant à ma poursuite.

- On s'en fout, reprit apparemment celui qui faisait office de chef. Je voulais la jouer en finesse mais vu que ça vous plaît pas (il pensait toujours que son plan était bon), on se sert dans sa maison, on charge tout ça sur nos chevaux, et on se barre loin d'ici mener une grande vie. De toute façon, ajouta-t-il, coupant la parole à un garde qui allait encore rétorquer que ce plan était minable, croyez-vous vraiment qu'on s'en sortira même si on dit que cette homme, là, par terre, est notre meurtrier et que nous l'avons retrouvé ? Ou même si on allait tuer le véritable meurtrier ? On serait exilé loin d'ici, ou mis en prison, voire pire. Autant se barrer avant que ça n'arrive et qu'on soit sans le sou. »

Sur ces dernières paroles, il ouvrit le portail, traversa rapidement la cour et entra. À ma grande surprise, tous les gardes le suivirent. Une fois le dernier rentré, la rue retrouva son calme.

Bien que je sois désormais sauve, j'étais très partagée. Je ne saurais dire si c'est le cadavre de cet homme laissé là comme si de rien était, l'irresponsabilité des gardes, ou encore le fait qu'ils soient en train de piller ce qui aurait pu être ma demeure. Enfin, non, je n'avais plus aucun lien avec cette famille, je n'aurais pu l'acquérir. De plus, dire que c'était l'homme mort qui me gênait aurait été hypocrite étant donné les conditions dans lesquelles je laissais souvent mes victimes. En conclusion, je peux dire que c'était l'irresponsabilité des gardes qui me gênait le plus. Peut-être un peu le fait d'avoir commencé à réfléchir à un plan de fuite pour rien aussi (c'est un peu frustrant...). Voyant tout de même le bon côté des choses, je m'empressai de quitter cette rue, puis ce quartier. Les quartiers du centre me convenait décidément mieux qu'ici.

C'est dans un tout autre état d'esprit que j'arpentai les rues desdits quartiers. Je réfléchissais encore à ces deux meurtres. Ce n'était pas la première fois que je tuais, loin de là. Mais pouvais-je vraiment ôter la vie dans mon état normal ? Je ne l'avais encore jamais fait, et c'était bien la seule chose qui m'empêchait de me considérer comme une « vraie » meurtrière. Or, je venais de causer sciemment la mort de deux êtres... Peut-être était-ce différent car j'éprouvais de la haine envers eux ? Oui, je ne voyais que ça. Ça devait être ça. J'essayais de me réconforter, de me le persuader. Puis me vînt alors la folle idée d'essayer, là, maintenant, de tuer une personne. Sans l'effet d'une pulsion, si mon raisonnement était exacte, je ne pourrais même pas lever ma dague et menacer de le faire.

Je venais justement de trouver la personne idéale: un mendiant. Enfin, c'est ce que me permettait de dire le morceau de tissu usé et trop petit pour lui qui lui servait de seul vêtement. Peut-être était-il juste un homme un peu trop saoul. Bref, cela m'importait peu. L'homme dormait. Tant mieux, je n'avais nul besoin de le réveiller. Doucement, je m'approchais de lui, mis la main à ma dague – aussi incroyable cela puisse paraître, j'avais eu la présence d'esprit de la récupérer avant de sauter par la fenêtre – et, au moment de la dégainer, quelqu'un me percuta violemment, manquant de me faire tomber. « Tu pourrais pas faire attention, sale connard... » commença l'homme, mais quand il vit mon visage, il arrêta de jurer à mon encontre, et me fixa si intensément que je commençai à me sentir mal à l'aise. Il faisait à peu près ma taille, autant dire qu'il n'était pas bien grand – pour un homme – et il avait des yeux comme ceux des petites fouines. Il était chauve , avait un nez aquilin et une barbe rousse broussailleuse. Il me semblait un peu bourru – moins qu'au moment où il m'insultait pourtant –, sans doute la vie ne lui avait-elle pas fait de cadeau. J'avais d'ailleurs failli le confondre avec un nain, mais sa taille aurait été anormalement grande pour une personne de cette race. Quand je m'apprêtai à partir comme si de rien était – je me trouverais bien un autre cobaye de toute façon – cet homme m'attrapa le bras, sans me faire mal pour autant, juste pour prévenir qu'il souhaitait me parler, avais-je pensé. Par politesse, j'acceptai de bien vouloir lui accorder un peu de mon temps.

« Pardonnez ma méprise, je pensais que c'était encore un ivrogne ou un de ces mendiants qui m'avait bousculé. Je tenais donc à m'excuser », dit-il en s'inclinant. Tant de courtoisies me surprenait un peu, mais je lui dis que j'acceptais volontiers ses excuses, que ce n'était pas grave. Il me remercia mais, voyant que je m'apprêtais à repartir, continua de me parler. Il commençait à m'agacer un peu, tout de même. Je sus bien vite qu'il avait été marié à une belle femme – moins belle que vous, ajouta-t-il à mon attention, mais sa flatterie était inutile – mais qu'il avait été mis en prison par la milice et que, depuis, sa femme l'avait quitté, tout en prenant absolument tout ce qu'il y avait de valeur dans sa maison. Je l'interrompis le plus poliment possible, prétextant que j'avais des choses à faire et que, par conséquent, je me devais de rentrer. Il se mit en travers de ma route, et dit:

« Cela ne vous dérange pas si je préviens la milice à votre sujet ? (devant mon regard faussement interrogateur, il ajouta) Une jeune femme, ayant du sang sur les mains, les vêtements déchirés à certains endroits, et des coupures un peu partout, possédant de surcroît une arme, bien que cachée habilement dans votre dos, je l'ai vue lorsque je vous ai bousculée ; Voilà qui aurait de quoi intéresser la milice. De plus, devant votre air apeuré, je peux dire que je ne me mouille pas trop en disant que vous avez tué quelqu'un, puis que vous vous êtes enfuie en traversant sans doute une fenêtre, d'où les multitudes de coupures sur votre corps, et que vous avez couru jusqu'ici, expliquant que vous soyez encore un peu en sueur. Alors, dans le mille ? Oh, ne répondez pas, n'essayez surtout pas de vous défendre, je sais que j'ai raison... »

Là, j'avais peur. Non, j'étais terrorisée. Les quartiers du centre étaient constamment surveillés par la milice. Un cri, et vous vous retrouvez cerné de miliciens. Je faisais un effort surhumain pour ne pas laisser transparaître la terreur qui me dévorait. S'ils étaient prévenus, je n'avais aucun espoir de m'enfuir. Eux ne rejèteraient pas le crime sur quelqu'un d'autre pour éviter de se fatiguer. Et, une fois attrapée, ce sera la peine de mort qui m'attendrait.
Sauf que pareille formulation n'est pas le fruit du hasard: il attendait quelque chose en échange de son silence. Quand je lui demandai quoi, il ricana avant de s'approcher doucement de moi.

« Cela ne devrait pas être difficile à comprendre. Je t'ai parlé de ma femme qui m'avait quitté, tu te souviens ? Vois-tu, c'était il y a longtemps. Les tarifs des prostituées sont beaucoup trop haut. Comprends-tu le besoin que je dois assouvir...? Accepte, et tout se passera bien pour toi. Hormis pendant les quelques prochaines heures... »

Il finit sa phrase en me regardant, empli d'un désir sexuel grandissant, savourant déjà mon incapacité à agir. Il commence à lever une main vers moi, vers ma poitrine, mais déjà, une rage bouillonne en moi. Qu'importe mes états d'âme, il n'y avait qu'un seul moyen pour éviter et ce long calvaire, et la milice. Une question me vînt pourtant à l'esprit, celle à laquelle je me devais enfin de répondre: cet homme méritait-il de mourir ? Mon coup de genou dans ses parties génitales donna un début de réponse, puis ma dague tranchant sa gorge le reste. Comment avait-il pu espérer que je ne ferais pas quelque chose comme ça ? Où m'avait-il jugée faible ? Toujours est-il que le cri qu'il tenta de pousser se retrouva noyer dans le sang s'échappant de sa bouche et de sa gorge, tandis que son visage, exprimant la terreur qu'il éprouvait face à la mort, resta ainsi figé lorsque la vie finit par le quitter.

Le mort était à mes pieds, et je le regardai sans bouger. Je faisais face à une lutte intérieure. Au terme de celle-ci se solda une conviction: cet homme méritait de mourir. Il allait me violer, et il n'y avait que ce moyen pour l'en empêcher. C'était ça, ou la milice. C'était la bonne solution. L'unique solution.
Le soleil ne tarda pas à se lever. Combien de temps s'était écoulé depuis que j'avais commencé à « infiltrer » la demeure de mes défunts parents ? Quelque chose bougea derrière moi, doucement, comme si l'on essayait de fuir. Je me retournai vivement et le vis. Le mendiant. Il s'était réveillé. Depuis combien de temps ? Qu'avait-il vu ? Non, c'était évident. Même quelqu'un qui arriverait maintenant conclurais que je l'ai tué. Il le savait donc forcément.

Je pouvais lire sans mal la peur dans ses yeux, tandis qu'il s'appuyait sur le mur derrière lui. Il me fixa, près à courir au moindre de mes gestes, ouvrit la bouche – dévoilant des dents noirs, signe que, comme je le présumais, c'était bien un mendiant –, puis il balbutia:

« J...Je...J'dirais rien ! J'rien vu, d'accord ? Alors, pas b'soin d'me tuer ! J'dirais rien... rien du tout... alors... » poursuivit-il en pleurnichant. Il n'arrêtait plus de le répéter.

Je le rassurai, disant que je n'allais pas le tuer. Je lui faisais confiance. Après tout, qui croirait un mendiant quand il accuserait une jeune femme d'avoir tranché la gorge d'un homme, alors qu'il était le seul sur les lieux d'un crime ? Enfin, c'est le discours que je lui aurais tenu si deux détails n'avaient pas tout chamboulé: la présence du soleil, impliquant qu'il discernait parfaitement mon visage – ça aurait pu ne pas être trop important, sans l'apparition du deuxième détail – et la présence de deux miliciens en approche. Ils étaient encore loin et ne pouvaient voir ce qu'il se passait. De plus, ils avaient l'air de parler entre eux, et ne regardaient même pas devant.

Et quand ils se rendront sur les lieux de ce meurtre, ils trouveront un deuxième cadavre: celui d'un mendiant, la gorge tranchée également.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Lun 15 Aoû 2011 01:19 
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Cela faisait une journée. Une journée depuis que j'avais commis ces quatre meurtres. Je n'étais pas sortie de ma chambre depuis et l'aubergiste commençait sans doute à s'inquiéter – le soleil commençait à se coucher, et je n'avais pas donné signe de vie depuis hier, très tôt le matin. Enfin, c'est ce que me permettait de supposer le prétexte de vouloir nettoyer la chambre qu'une des employées utilisa pour entrer. Cela faisait bientôt trois ans que je vivais dans cette auberge, si bien que son propriétaire me connaissait mieux que mes parents. Il savait beaucoup de choses sur moi: qui j'étais réellement, pourquoi mes parents avaient décidé de me renier... Pourtant, je ne le considérais pas comme un ami, mais plutôt comme une figure paternelle. Pour en revenir à notre employée, elle finit par s'avancer près de mon lit, pour au moins constater que j'étais encore en vie (j'avoue peut-être un peu exagérer) mais elle vit les cernes sous mes yeux. Il ne saurait être difficile de comprendre que je n'avais pas dormi de la nuit. A contrario de moi, cette femme était des plus rayonnantes. Devant ma tête d'enterrement et mon mutisme volontaire, elle se dépêcha de sortir quelques minutes plus tard, en me souhaitant tout de même une bonne soirée. Une bonne soirée, hein... Elle ne pourrait être pire que cette matinée, ni cette après-midi. Je me retournai dans mon lit, de façon à ce que l'unique fenêtre de cette chambre me soit visible. Le soleil déclinait et ne tarderait pas à céder sa place à la lune.

Toute la journée, dès que le sommeil commençait à me gagner, je me revoyais, plaçant ma dague sous le cou de ce mendiant, puis, d'un coup vif, lui donnait la mort. Son regard empli de désespoir, ses mains pleines de son sang, les larmes qui coulaient le long de ses joues. Puis plus un seul mouvement. Plus jamais. À un moment de l'après-midi, je crois bien avoir pleuré. Chose étonnante pour moi: c'était bien la seule fois que je regrettais un crime au point d'en arriver là. Mais c'était compréhensible par contre. Lui n'avait aucune raison de mourir. Il n'avait rien fait de mal. Peut-être même allait-il détaler en voyant les miliciens, et garder le secret comme il l'avait dit. Certainement l'aurait-il fait. Pourtant, je l'avais tué. De quel droit ? Pourquoi ? Ai-je le droit d'ôter la vie à quiconque ? Ces pulsions n'étaient donc qu'un prétexte ? Un prétexte me donnant bonne conscience, un qui me disait que tout n'était pas de ma faute... Peut-être tuer était dans ma nature. Non. Tuer est dans ma nature. Il ne faut pas se leurrer, se bercer de douces illusions. Il faut affronter la réalité. Même quand celle-ci nous dégoûte.

La seule hypothèse devint une certitude à présent. Ces pulsions sont des besoins à assouvir. Des besoins. Tuer m'est nécessaire. Pas une fois mon mouvement s'était arrêtée, pas une fois je ne m'étais empêchée de commettre l'irréparable. « Je n'avais pas pu » était ce que je me répétais à longueur de journée. À présent, cela m'apparaissait clairement: « Je n'avais pas voulu ». Conclusion logique de quelque chose qui me prenait la tête depuis des années. Pourtant, ce n'est pas la conclusion que j'aurais souhaitée. Il n'y avait donc aucune possibilité pour que je puisse vivre normalement ? Je n'ai jamais voulu naître noble et encore moins posséder des fluides obscures – cause principale du fait que mon père m'a reniée. Zewen est-il donc si cruel pour infliger de tels supplices à un être vivant ? Mais je n'étais pas la seule victime. De ma main sont mortes bien des personnes. Comment ce dieu peut-il avoir des fidèles ? Sans doute sont-ce là ses chouchous, dont la vie ne fut que joie et bonheur, jamais tristesse et désespoir...
Comment peut-on aller à l'encontre de la volonté d'un Dieu ? La réponse semble sans équivoque: on ne peut pas. On est contraint de subir, sans autre recours que la prière. Chose inconcevable pour moi, chose à laquelle je ne m'abaisserai jamais. Ma destinée n'appartient qu'à moi, pas à un Dieu, ni à quiconque. Elle n'appartient qu'à moi. Du moins, c'est ce que je souhaiterais. Cette simple pensée m'emplit d'une profonde mélancolie.

J'eus l'impression d'entendre quelque chose comme un « bonsoir » mais la porte n'avait pas été ouverte. Décidément, je manquais vraiment de sommeil. Il fallait que je dorme avant de devenir définitivement folle. J'irai au temple de Zewen voir si personne n'a jamais réussi à aller à l'encontre de sa volonté. On ne sait jamais. Il suffirait de faire semblant de s'intéresser puis, pendant que nous parlerions se glisserait un petit « Un être vivant a-t-il pu déjà échapper à sa destinée telle qu'elle était écrite? » et ensuite espérer pouvoir glaner un maximum d'informations. Néanmoins, l'heure n'était plus à la réflexion. Doucement, j'essayai de faire le vide dans ma tête, puis de m'endormir. Fermant les yeux et rabattant le drap sur ma tête pour empêcher toute lumière de filtrer, je me sentis enfin gagner par le sommeil.

« EH OH ! Comment oses-tu avoir l'outrecuidance de m'ignorer ainsi ?! »

Soit j'étais vraiment folle, soit quelqu'un venait vraiment de crier. Une personne dans ma chambre. Avec une voix suraiguë. D'un geste vif, je repoussai les draps qui me voilaient la vue et vis...

« Une fée... ? Dans ma chambre ? Je ne pensais pas qu'une nuit blanche me rendrait folle à ce point...
- Je ne suis pas une hallucination ! Ma personne daigne converser avec toi, alors tu pourrais avoir la gentillesse d'entendre ce que j'ai à dire ! »

Je ne savais quelle attitude adoptée face à ce genre de phénomène plutôt... étrange. Une fée, apparaissant de nulle part dans votre chambre d'auberge, s'adressant à vous avec le plus grand dédain: que feriez-vous ? Pour ma part, je ne fis... rien. Rien d'autre que de la regarder. Elle faisait une dizaine de centimètres, peut-être plus. Tout en elle resplendissait – peut-être était-ce dû à l'aura scintillante autour d'elle. Elle avait de longs cheveux châtains clairs ornés de fleurs que je ne connaissais pas, mais qui étaient pourvues de nombreuses couleurs. Son visage ne possédait d'imperfection d'aucune sorte. Elle avait de beaux yeux de couleur jade, un nez fin et des lèvres presque invisibles. Comme seul vêtement, elle portait une robe blanche plutôt courte. « Belle » fut le premier mot qui me vint à l'esprit tandis que je la regardais. Enfin, je n'avais jamais vraiment vu de fée, je ne pouvais donc faire de comparatif. Actuellement, elle se tenait face à moi, usant de ses ailes pour être à hauteur de mes yeux.

« Tu comptes m'admirer longtemps ? Je sais que je suis belle, on me le dit souvent, mais je ne suis pas venue uniquement pour ça ! Et ne me compare plus jamais à une... fée. Ces vilaines petites créatures ne me valent pas...
- Que me vaut l'honneur de la visite d'une fée qui n'en est pas une ?
- Ton ironie ne te mènera nulle part, Terra. Avant que tu ne demandes comment je connais ton nom, je te préviens que te l'expliquer m'ennuie, alors passons directement à l'objet de ma visite. »

Elle m'expliqua ce qu'elle était: une Faera née des fluides de lumière. Il existait d'autres Faeras de par le monde, mais il était très rare d'avoir la chance d'en voir une un jour. Malgré ma réticence à la croire, je ne pouvais que finir par admettre qu'elle disait la vérité: elle en était la preuve vivante. Mais je ne voyais toujours pas où tout ça nous menait. J'allais enfin réussir à m'endormir, et voilà qu'elle vient me déranger avec un motif inconnu. Elle continuait cependant de me parler de la longévité de vie des Faeras, du fait qu'elle pouvait passer à travers la matière – explication de comment elle était rentrée dans ma chambre – et de tellement d'autres choses que je pensais qu'elle ne s'arrêterait jamais. Elle n'avait pas dit qu'elle devait passer « directement à l'objet de sa visite » ? Arrivée à un moment, je ne tins plus:

« Donc, la coupai-je, pourquoi es-tu là ? Je pense que j'en connais déjà suffisamment sur ce que tu es à présent. Si tu pouvais donc éviter de me faire perdre inutilement mon temps...
- Inutilement ? Ta mère ne t'a jamais apprise à... Euh... »

Elle arrêta de parler, et rigola, comme gênée. Ce qu'elle venait de dire lui était apparemment sortie de la bouche, et elle comprit visiblement que ça n'allait pas être facilement récupérable. Elle avait raison. D'abord mon nom, maintenant elle savait que ma mère était morte. Rien que de l'entendre en parler me fit repenser à ce qu'il s'était passé hier. Des larmes commencèrent à me monter aux yeux mais, d'un revers de la main, je les balayai. Cette « Faera » commençait à m'énerver au plus haut point. J'en avais assez de sa présence. Mais avant que je ne lui dise de partir, elle reprit la parole:

« Je te prie d'accepter mes excuses. Je ne souhaitais évoquer une souvenance douloureuse. Je vais te dire ce que je fais ici: je veux que tu deviennes mon nouveau maître. (devant mon air, entre hébétement et agacement donnant un mélange particulier, elle s'empressa d'ajouter) Peu de personnes ont la chance de pouvoir se lier avec une Faera mais, quand elles le font, la Faera suit son nouveau maître jusqu'à la mort de ce dernier, sauf dans certains cas. En fait, tu peux voir ça comme être des amis très proches, par exemple. Et tout ce que tu as à faire, c'est de me donner un nom. N'importe lequel. Évite quand même de servir dans le grand-guignolesque, si possible. »

Sur ses dernières paroles, elle put me voir me lever, aller en direction de la porte et l'ouvrir. Sans doute ne pouvait-elle pas comprendre ce qui me motivait à refuser ce qu'elle me proposait. Toujours est-il que j'avais fait mon choix.

« Trouve-toi un autre maître. Il n'y a rien à gagner à rester avec moi. Vraiment. »

Puis je sortis de la chambre, refermant la porte derrière-moi.
Un être de lumière n'a pas à rester avec quelqu'un comme moi.

Quittant l'auberge sous l'œil inquiet de son propriétaire, je profitai des lueurs du crépuscule pour me repérer dans les rues pourtant bien sombre des quartiers du centre. Elles n'étaient que très peu animées, chose normale en fin de journée. Les marchands avaient plié boutique, les passants se faisaient rares, et les miliciens commençaient à souffler. Le silence régnait. Quelles surprises allait-on encore me réserver aujourd'hui ? Une Faera... Pourquoi moi, au fait ? Enfin, ça n'avait plus d'importance. Elle devait être partie à la recherche d'un nouveau maître. C'était mieux ainsi...

Une fois la Faera chassée de mes pensées, je revins à mes problèmes initiaux: Zewen. Ma haine envers ce Dieu pouvait sembler disproportionnée, mais elle me paraissait pourtant logique. Qui pourrait aimer celui qui décide la destinée de chaque être vivant quand la vôtre ne se résume qu'à une succession de calamités ? Je n'avais d'autre choix que de me lancer dans une quête perdue d'avance. Plongée dans mes pensées, je ne vis l'encapuchonné qui courait en ma direction. Arrivé face à moi, il me bouscula et je sentis très clairement qu'il me fouillait les poches. Confirmation faite lorsqu'il détala à grande vitesse avec ma bourse. Mes économies. Il y a des choses sacrées auxquelles il faut éviter de toucher. Pour certains, à un proche. Pour d'autres, à leurs possessions. Pour ma part, c'était à mon argent. Ce petit con, car en effet il était petit, allait regretter ce qu'il venait de faire. Qu'importe son âge, ça allait pas se passer comme ça ! Cela tombait rudement bien, j'avais besoin de me défouler. Sur n'importe qui. Il ferait parfaitement l'affaire.

Il y avait bien quelques miliciens dans les rues qui auraient pu m'aider, mais je n'avais pas trop envie de les mêler à ça, étant donné ce qu'il s'était passé hier. Ce n'est pas qu'il puisse me reconnaître, mais je préférais tout de même éviter d'aller leur parler. De toute façon, j'avais décidé que j'allais faire souffrir ce voleur, et les miliciens ne m'auraient pas laissé assouvir mes besoins. Une pensée me vint à l'esprit, ou plutôt une question: Quel genre de besoin ? Était-il juste question de lui faire regretter son geste, ou bien... voulais-je le... tuer ? Je refoulai bien vite cette idée. Je savais ce que je voulais, et ce n'était pas sa mort. Me concentrant davantage sur sa traque, j'avais l'impression que je gagnais du terrain. Ce n'était plus qu'une question de secondes avant que je ne le rattrape. C'en était presque étrange: pour un voleur, il ne courait vraiment pas vite. Je n'étais même pas épuisée. J'avais déjà eu affaire à d'autres voleurs, et c'était bien souvent de peu que je les avais rattrapés. Il y a même une fois où l'un d'entre eux m'avait échappé: je l'avais retrouvé le lendemain dans un bar. Un homme charmant, qui rencontra ma dague sitôt qu'il était sorti. Mais c'était une autre histoire. Soudainement, ce voleur-ci bifurqua dans une ruelle sombre, du fait que les maisons y étaient plus proches les unes des autres qu'à l'accoutumée. Problème pour lui: cette ruelle se finissait en cul-de-sac. Il était vraiment inexpérimenté. Doucement, je m'avançai vers lui et fut surprise en voyant que j'avais mon arme à la main. Cependant, cela ne m'empêchait pas de rigoler doucement, savourant déjà mes Yus retrouvés, quand je ressentis une vive douleur à la tête. Ma vue commença à se brouiller, et je sentis qu'on me soulevait. Puis ce fut le noir complet.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Lun 29 Aoû 2011 18:20 
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Une envie de bailler me réveille. Surtout, garder les yeux fermés. Ouvrir les yeux, c’est capituler, perdre face au sommeil qui s’enfuit.

L’oreiller est de travers. Le remettre en place, sans trop se réveiller. Trop mince. Le plier en deux, le replacer. Mieux. Mais…

Non. Dormir.

L’armure est inconfortable.

Qu’est-ce que je fais avec mon pourpoint sur le dos au lit, d’ailleurs ? Ah ! Oui, les gargouilles... Et… Tout le reste. Et je suis réveillé. Saleté. Si Zewen décide du destin de chacun, il s’amuse à être cruel dans les détails.


Je soupire, longuement. Il n’y a plus de traces de sommeil en moi, mais je n’ai aucune envie de me lever. Si je le fais, il va falloir que je m’occupe de ma blessure, de mon armure, m’expliquer avec Ezel… Et il faut que je planque mon argent.
Cette pensée me fait quasiment tomber du lit. Totalement inutilement, d’ailleurs : la bourse se trouve sur la table de chevet, Ezel l’a déjà vu ce matin quand je suis rentrée, et les voleurs ne sont pas courants à Kendra Kâr… Et puis, qu’en faire ? La cacher ? où ? je n’ai pas de véritable chez moi. À l’office des dépôts ? Je préfère éviter de laisser des traces de ma présence, surtout dans cette ville. Bon, déjà une chose faite, et depuis le lit : la bourse va rester là, c’est plus simple.

Je m’étire, mon épaule gauche me le reproche. Je vais…bien, je crois. La douleur est toujours là, mais cela reste très supportable. Quelques courbatures par ailleurs, mais la vue de la bourse remplie d’argent finit par me motiver suffisamment pour que je me lève. Quand je pense que je suis arrivé ici avec deux yus en poches… La situation est nettement meilleure ce matin. Et c’est finalement avec le sourire que je commence la journée. Il doit être… tard. La fin de l’après-midi, je dirais. J’ai dormi tout ce temps… Enfin, j’avais besoin de récupérer.

Sans me presser, je refais le lit d’Ezel, qu’il m’a laissé vu mon état quand je suis revenue, puis le compte de ma nouvelle fortune : plus de deux milles yus… Je devrais pouvoir vivre sans me soucier de mes revenus pour un bon moment… Et en même temps cette somme peut fondre bien vite si je ne fais pas attention.
La pierre gravée qui était dans la bourse m‘intrigue… Elle semble à la fois assez banale, mais le tracé du symbole est très net, de bonne facture… Un porte-bonheur, peut-être ? Je verrais ça plus tard.

L’étape suivante consiste à enlever mon armure. Ce n’est déjà pas bien pratique quand on est en pleine forme, mais le faire en essayant de garder un bras immobile… En fait, c’est parfaitement impossible ainsi. Mais au prix d’une vive douleur, je peux finalement me débarrasser du carcan de cuir, et aller me laver rapidement dans le baquet qui se trouve dans une pièce attenante. Pas moyen d’examiner ma blessure, par contre. Tant pis, je demanderais ça à Ezel quand il aura fini sa journée.

Et maintenant ? J’ai beaucoup à faire, trop en fait. Rien d’important, mais mille petites tâches à accomplir… Commençons par les plus simples.


Quand Ezel gravit l’escalier reliant son échoppe à l’habitation proprement dite, j’ai eu le temps de rafistoler mon pourpoint, laver et aiguiser ma dague, grignoter quelques-uns de ses délicieux biscuits, dont il faudra vraiment que je lui demande la recette un jour, mettre une soupe à cuire, et un peu d’ordre dans mes idées. La nuit dernière m’embrouille encore, mais au moins, sur court terme, je me sens capable d’agir.

Mes récentes extravagances n’ont pas entamé sa bonne humeur, et c’est au milieu de son babillage qu’il examine ma blessure, plutôt en bon état d’après lui, que nous mangeons puis discutons. Si je reste évasive sur mes raisons de mon départ, et de mon retour, d’ailleurs, il ne semble pas s’en formaliser. Il me questionne par contre longuement sur l’origine de ma blessure, et j’hésite tout aussi longuement à lui raconter la vérité. Je n’ai pas particulièrement de raison de lui mentir sur ce point, mais tout cela me paraît tellement fou…

Je finis par céder à ses questions, après lui avoir fait promettre de garder tout cela pour lui. Je ne sais pas ce qu’il en croit, mais il finit en tout cas par changer de sujet, et je reste pendant un long moment à l’écouter parler et parler encore des potins de la cité, de ses parties de cartes, de ses clients, du prix des marchés…

Plusieurs heures plus tard, le sinari finit par se taire, non par manque de conversation, mais par sommeil ; et à ce moment, je rejoins l’appentis qui m’a servi de chambre l’hiver dernier, et je découvre avec une agréable surprise que je suis parfaitement capable de m’endormir, et immédiatement qui plus est.

Suite.

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Angèlique, Repentie. [lvl 8]


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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Sam 3 Sep 2011 02:32 
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Localisation: En route vers Tulorim (voie maritime depuis Kendra Kâr)
Nous avions marché quelques minutes dans le crépuscule, rejoignant le quartier général de la troupe, à quelques centaine de mètre de l’auberge, portant toujours le défunt. C’était une petite maison, casée entre d’autres qui formaient un véritable ramassis de misère, nous étions dans les bas quartiers .Quand nous fûmes entrés, ses compagnons le déposèrent sur la grande table de la salle à manger, puis se tournèrent indubitablement vers moi :

« Sais-tu qui étaient ces assassins ? Me demanda l’un d’eux, d’une voix forte et autoritaire.

-Si je le savais, je mènerai dors et déjà campagne contre eux ! Répondis-je, d’une voix toute aussi élevée

-Quoiqu’il en soit, Torën est mort, à présent, et bien que cette nouvelle m’emplisse de tristesse, nous devons continuer. Je te conseillerai de te joindre à nous, si tu veux découvrir la vérité, et le pourquoi de la mort de notre ami. De plus, il était le voleur de notre compagnie, et sa mort est tant une perte au niveau stratégique que sentimental. Tu pourrais le remplacer !

-Vous suivre ? Vous suivre où, et pourquoi faire ?

-Nous nous rendrons à Tulorim sous peu, demain matin précisément, nous entameront la traversée en bateau jusqu'à la cité d’un autre continent. Là bas, une quête nous attend. Torën était discret, mais je sais que ses plus proches amis se trouvent dans cette ville, et que notre quête avait été commanditée par ces mêmes amis… C’est une chance de pouvoir les rencontré, et d’explorer plus amplement ton passé. Ces gens là auront sans doute des réponses. »


La proposition était plus qu’alléchante. Je devais retrouver ces amis, que j’avais aussi dut connaitre dans mon ancienne vie. Je devais retrouver les assassins de Torën, et le venger ! Oui, mon choix était fait…

« J’accepte, mon bon ami. Donne moi seulement le lieu et la date du départ, et compte sur moi pour y être, armé et prêt.


-Fort bien… Nous embarquons demain, avec la marée, à dix heures précise pour Tulorim. Rendez vous sur le port à cette heure là, nous vous attendrons prêt du vaisseau nommé La Perle Rouge. De là, cinq jours de voyages en mer nous attende, ce sera bien l’occasion de faire plus ample connaissance, et de tester vos qualités de voleurs. Pour l’heure, nous avons fort à faire. Nous ramènerons le corps de Torën à Tulorim, et nous aviserons. Rentrez chez vous, mon ami, et ne soyez pas en retard, la marée n’attend pas ! »


Je hochai la tête, désormais motivé, et souhaitait la bonne nuit à ces gens, priant pour qu’il ne leur arrive pas malheur. J’étais prêt à les revoir demain, et à entamer une nouvelle aventure à leurs cotés !

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