L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: La taverne des septs sabres
MessagePosté: Lun 20 Juin 2011 23:14 
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Non d'une pipe en ivoire ! La milice était apparue dans la taverne, prête à retirer sa si chère liberté à la demoiselle démoniaque. Ce ne pouvait pas se passer ainsi, elle si vive, si violente, si insouciante, elle ne pouvait pas retourner dans les cachots, pas une nouvelle fois elle ne le supporterait pas. Sa folie deviendrait une âme froide et destructrice qui l'emporterait dans sa tombe et d'où elle ne reviendrait jamais. Les soldats commencèrent à parlementer avec l'elfe noir qui les connaissait déjà, mais que pouvait faire la Belle pour se sortir de ce mauvais pas ? Ces hommes, Amarante les connaissait déjà, ils l'avaient embrochée comme un vulgaire morceau de barbaque et ça elle s'en souviendrait jusqu'à la fin des temps. Oui, la Sulfureuse leur avait procuré un plaisir subtil que nul autre pareille ne pourrait leur donner, rien ni personne ne la priverait de sa liberté tant désirée !
«Un jour, ils le paieront de leur sang» murmura-t-elle de sa voix persiflante.

Mais, la Sulfureuse n'avait pas dit son dernier mot, son charme légendaire allait être mis à contribution comme lorsque le bel étalon lui avait demandé de divertir les gardes durant son méfait. Délassant les ficelles de son corset, Amarante remonta ses seins aussi fermes qu'un abricot n'ayant pas encore reçu tous les rayons du soleil dont il nécessitait. D'un geste élégant de la main, elle fit retomber sa crinière sur ses épaules en cascade désordonnée, lui donnant ainsi l'air d'une veuve éplorée. Défendant sa vie jusqu'aux bouts de ses ongles, Amarante n'avait pas dit son dernier mot. La jeune fille se mit à sangloter sur sa table, pleurnichant comme une jeune vierge déflorée par le premier larron venu. Sa mâchoire tremblotait, vibrait au rythme de sa respiration lourde et pleurnicharde. Si elle se regardait en face, la Folle aurait sans doute giflé cette garce qui n'avait pas le courage d'affronter la réalité, mais cela lui était égal, la faim justifiait les moyens. Amarante ne pouvait se laisser passer les fers, elle ne le supporterait pas, elle avait déjà passé sa jeunesse à essayer de s'enfuir jusqu'au jour où elle y était parvenue et maintenant, à cause d'un crétin trop bavard elle devait y retourner ? La Belle préférait encore mourir plutôt que de devoir succomber aux assauts de la milice, recroquevillée dans sa cellule.

Amarante se leva et se mit à courir à toute allure dans les bras du premier soldat qu'elle trouva, sanglotant, pleurnichant. Oh oui ! La Sulfureuse le serrait de ses minuscules muscles comme s'il était son propre père, son défenseur qui viendrait la dérober de ce sort funeste et terrifiant !
«C'était horrible ! Cette femme l'a enflammé et voulait tous nous brûler vivant.» dit-elle tout en pointant du doigt la catin sans culotte, gardant le silence à cause du traumatisme qu'elle venait de subir. «D'un geste de la main, elle l'a plaqué contre le mur et a lancé une grosse boule de feu ! J'ai eu si peur d'être la suivante !»

Amarante s'était rapprochée du soldat, le serrant toujours plus fort dans ses bras si frêles qu'ils ne pouvaient représenter aucune menace par rapport aux faits qui l'accusaient. Ses seins caressaient adroitement le corps musclé de son protecteur, excitant la jeune fille qui aurait finalement bien apprécié de partager une nuit d'amour avec cet être remarquablement sensuel. Puis, Amarante s'éloigna d'un pas, le regardant de ses yeux embués par une mélancolie palpable qui ne pouvait trahir son innocence. Il lui était aisé de larmoyer sur son propre sort, lui suffisant de repenser au passé qui l'avait tant faite souffrir, à ce passé houleux où elle vivait recluse dans sa geôle, violée chaque jour par le premier venu qui devait assouvir ses envies bestiales. Tous ces éléments la faisaient affreusement sombrer dans une obscurité telle que sa vie ne comptait plus à ses yeux. Amarante se demandait encore comment elle réussissait à survivre en portant ce fardeau si lourd qui lui écrasait son âme. Pour faire face à ce mal, la Belle n'avait trouvé que la destruction et le chaos, cette vie de ténèbres qu'elle chérissait plus que tout.
«Par pitié, enfermez-la avant qu'elle ne nous tue ! J'ai si peur ! Protégez-moi, s'il vous plaît...» sa voix se perdit dans un sanglot.

Amarante usait de ses charmes pour se sortir de cette mauvaise passe, jouant de ses courbes félines et délicates pour attirer le regard des miliciens qui ne pourraient sans doute pas refuser les pleurs d'une telle demoiselle en détresse. Oui ! Cette hypocrisie ne lui faisait pas peur, cela lui était égal, mais si cela devait la sortir de cette impasse elle ferait tout son possible pour se libérer de ses entraves. Ses mains vinrent caresser le dos du milicien protégé par une cuirasse épaisse, suffisante pour parer les coups de la Belle. Comment s'en sortirait-elle ? Elle n'était pas suffisamment forte pour affronter ce régiment, ses dons n'étaient pas encore assez développés pour les repousser entièrement. En extrême urgence, Amarante pensa aux contorsions qu'elle pourrait accomplir pour recouvrer sa liberté. D'ailleurs, ce jeune milicien ne devait pas être déplaisant dans une couche moelleuse, ce devait pouvoir être agréable s'il le fallait. Néanmoins, Amarante continua de pleurnicher, serrant son protecteur dans ses bras, respirant le mensonge qui la faisait jouir d'un plaisir obscur. De ce plaisir qu'elle aimait tant, de celui qui la transportait vers un autre monde : celui de l'extase malsain et venimeux qui était son univers.

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Dernière édition par Amarante le Dim 26 Juin 2011 10:21, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: La taverne des septs sabres
MessagePosté: Mar 21 Juin 2011 22:51 
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Le milicien poussa un long soupir. Des affaires comme celle-ci, il s’en passerait bien. Il se dirigea d’un pas lourd vers le tavernier, mais fut interrompu par une jeune fille, visiblement bouleversé, accusant une femme, une prostituée, d’avoir enflammé le nain. Il fit signe à deux de ses hommes, qui emmenèrent la jeune femme un peu loin, et tentèrent de la calmer alors qu'un troisième milicien se dirigeait vers l’accusée, qui malgré les mises en garde avait l’air plus choquée que dangereuse, et commença à l’interroger. Le vieux milicien ne semblait pas près à se troubler pour si peu, des témoignages farfelus il en avait vu d'autres.
Il rejoignit le tavernier au comptoir, constatant les dégâts au passage.

Fred, je sais bien que vous n’appréciez pas la milice, mais faites un effort pour cette fois. L’elfe a été attaqué ?

Vigoureux signe de tête, de haut en bas.

Vous confirmez donc la version de l’elfe ?

Nouveaux vigoureux signes d’accord.

La prostituée y est pour quelque chose ?

Le tavernier hésite un instant, puis agite la tête, hausse les épaules et les sourcils, l’air de dire « c’est compliqué ».

Nouveau soupir du milicien. Il finit par hausser les épaules, va voir le cadavre, grimace en voyant son état. Si la position du corps semble le surprendre, il n’a pas l’air de comprendre l’enchaînement des faits ayant mené à cette situation.

Au final, il se tourne à nouveau vers Daio :

Écoutez, il va nous falloir un peu de temps pour tirer cette affaire au clair, et vous ne semblez pas être un assassin. Vous allez me raconter précisément votre histoire, puis je vous laisserai en liberté contre votre parole de vous présenter demain à la milice, à la première heure. D’ici là, interdiction de quitter la ville, j’en informerai les gardes, et vous allez arrêter de vous balader armé en ville. Si vous voulez transporter vos lames, trouver un coffre, enchaînez- les, débrouillez-vous ! Mais je ne veux pas qu’un guerrier de votre gabarit puisse utiliser ses armes dans la rue pour faire justice soit même.
Et faites-vous accompagner par votre ami, demain, pour cette affaire de vol. D’ici là, faites en sorte qu’il soit sobre et qu’il se tiennent à carreau. Et faites de même ! Je vous fait déjà une faveur, eut égard à vos faits d'armes, alors ne me faites pas regretter mon choix.


Il retourne un instant vers ses hommes, donne quelques ordres, puis revient te voir, attendant plus de détails.


(((Pour la suite :
Le reste des miliciens va chercher des témoignages, des clients restants, mais mènera également un travail d’enquête plus large et pourra retrouver des témoins qui se sont enfuis. Fred tentera au maximum de rester muet, souhaitant éviter les ennuis ; la vérité a de bonnes chances d’éclater cependant. Si Amarante est encore entre les pattes des miliciens quand la prostitué se mettra à parler, ou tout autre témoins, elle devra subir un interrogatoire plus poussé.
De manière générale, vous aurez contre vous quelques témoignages, de la part des quelques clients ne fuyant pas la milice. Ceux-ci ne seront pas forcément très respectable, mais il n'est pas sûr que votre paroles compte plus que la leur, loin de là.
Bonne chance.

Jet de dès pour arriver à ce résultat :

Tavernier muet : 1 : un des milicien peut parler par signe ; 2,3 : un milicien sait vaguement communiquer par signe ; 4 – 8 : sait écrire ; autre : communication par assentiment uniquement.
->14

Peur du tavernier : 1 : résiste à ta peur ; 2,3,4 : trop terrifié pour communiquer ; 5 – 10 : te soutiendra sans grande crédibilité ; 10 -18 : soutien passif (répond au question) ; 19, 20 : soutien « spontanée », tentera de lui même de convaincre les milicien.
->7

Sur plus long terme : 1 – 5 : témoignages exagérés contre vous, pour se venger de la destruction du bar ; 5 – 18 : évitera de témoigner, pour sa réputation et par crainte de Daio ; 18 -20 : continuera de témoigner pour vous.
->13

Réputation Daio, par rapport au chef : 1 : un proche du chef des miliciens a été sauvé grâce à l’intervention de Daio à Bouhen ; 2 : il a gagné de l’argent grâce à toi, et reconnaît tes qualités de gladiateur ; 3 – 7 : a entendu parler de tes exploits, te voit comme un héros ; 8 – 13 : part avec une impression positive ; 14 – 17 : neutre ; 18,19, 20 : se méfie du guerrier, qui reste un tueur.
->13

Etat du milicien : 1-5 : fatigué, longue journée ; 6-8 : légèrement peureux, ne veut surtout pas se frotter à Daio ; 9 – 12 : débonnaire ; 13 – 17 : sévère ; 18 -19 : état normal ; 20 : des consignes récentes exigent la plus grande rigueur dans les affaires de la ville.
->3

Rang du milicien dragué par Amarante : 1 : proche ami du chef, lui glissera un mot ; 2,3 : équivalent de caporal ; 4 – 19 : soldat de base ; 20 : soldat de base qui tentera de l’aider au-dessus de ses moyens.
->12

1 : Se rappelle de l’histoire de l’aréomancienne, et comprends que c’est Amarante ; 2 – 7 : ordonne à deux de ses soldat de la calmer, et l’oublie ; 8 – 15 : ordonne à deux de ses soldat de la calmer, se rendra compte de son mensonge après avoir interrogé la prostitué et les quelques témoins restant ; 16-18 : absorber par sa discussion avec Daio, ne fera pas attention à Amarante ; 19,20 : cède devant le charme, amarante ne sera même pas évoquer dans la liste des suspects.
->13

Le nain était : 1 : un criminel recherché par la milice ; 2,3 : un homme de main peut respectable, soupçonné mais jamais arrêté ; 4,5 : un ivrogne violent notoire ; 6 – 9 : buveur, peu recommandable ;10-19 : un parfait inconnu : 20 : riche, et ayant une certaine influence en ville.

->11
)))

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Quelques liens utiles :

Le SOS GM ! pour les corrections.
Pour les interventions gmiques ponctuelles, c'est ici.
Et pour toutes question, c'est là.


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 Sujet du message: Re: La taverne des septs sabres
MessagePosté: Sam 25 Juin 2011 10:53 
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La belle, la délicieuse, l'insouciante Amarante restait collée comme une terrible sangsue au milicien. Son cœur chaud caressait le sien, le frottant dans une danse langoureuse qui excitait la demoiselle comme une folle furieuse. Elle émanait la luxure, le sexe et la sueur bestiale qui excitaient ses sens de la trainée qu'elle s'était toujours refusée à se cacher. Ses pleurs commencèrent tout de même à se tarir, laissant le calme revenir dans les bras du bel étalon musclé, charmant, que la Belle croquerait bien comme une vulgaire pomme. Rapidement, il l'emmena plus loin afin qu'elle retrouve ses esprits, bien qu'elle n'ait rien de défaillant, ses pensées toujours vives, cherchant à accomplir le moindre méfait. Amarante lui parlait de ses craintes et de la terrible impression qu'elle avait eu lors de ce terrible meurtre dont elle avait été témoin. De leur côté, les miliciens interrogeaient les autres clients encore traumatisés par le spectacle auquel ils avaient dû assister de force. La sulfureuse jeune fille riait intérieurement, jubilant de son acte démoniaque qui la rapprochait toujours plus de son objectif principal : détrôner les dieux.
«C'est terrible de voir de telles personnes...» expliqua-t-elle dans un sanglot.

Mais, une chose attira l'œil de la Belle, un des miliciens s'approcha de la catin afin de lui demander de plus amples explications sur le soi-disant acte qu'elle avait accompli. Cela sentait le roussi pour la délicieuse Amarante qui n'avait pas l'habitude d'être contre-dite par un déchet des bas fonds de cette ville répugnante. Mais, rapidement, les paroles de la sans culotte mirent la puce à l'oreille du milicien qui commençait à regarder dans la direction d'Amarante. Lui avait-elle clamé son innocence ou n'était-ce qu'une ruse stupide pour que la terrible jeune fille flanche et dérive devant ce regard accusateur ? La Belle n'en avait cure et préférait continuer de couiner dans les bras de son nouveau protecteur et peut-être de sa future proie. Délaissant le monde impur qui l'entourait, la Sulfureuse rêvait encore et toujours à ses projets de destructions et de démolitions, désirant contrôler les pensées de toutes les personnes qu'elle côtoyait, de ces terres dépravées et même des dieux qu'elle voulait posséder.

Néanmoins, le milicien qui avait interrogé la prostituée s'approcha à pas chaloupés de la charmante jeune fille, commençant à lui poser des questions tout en cherchant à réfuter les dires de la Folle.
«Elle dit que vous avez menti, que vous avez utilisé des pouvoirs obscurs pour aider l'elfe à tuer le nain...
- Moi qui suis si douce et dépourvue de toute malice ? Cette femme a détruit une vie et elle... veut me faire porter le chapeau ? C'est injuste !» dit-elle d'une voix mielleuse, en s'amusant avec une mèche de cheveux.

Le milicien continuait de l'observer, sondant ses pensées tortueuses pour essayer d'en faire ressortir quelque chose d'intéressant. Mais, le visage éclatant d'Amarante respirait une candeur malsaine, ses traits étaient rougis par ses larmes chaudes et salées qui continuaient de parcourir les rides de sa figure céleste. Comment pourrait-il croire une catin plutôt qu'une telle jeune fille, de cette personnalité tant ardente qui n'avait qu'une envie : réactualiser le bûcher qui avait eu lieu dans cette taverne d'âmes pleutres. D'un geste machinal, Amarante ramena ses mains à son visage, tentant ainsi de donner plus d'ampleur à son désarrois qui ne cessait de croître ! Mais dans un sens, la Belle pensait à la prison qui pouvait l'attendre au bout du tunnel et cela lui soulevait le cœur. Même si elle feignait une détresse éprouvante, au fond d'elle, la sulfureuse demoiselle ne faisait pas la maligne pensant que sa vie pouvait basculer à tout instant d'un côté comme de l'autre. Si jamais elle se retrouvait dans une cellule froide et ténébreuse, dans un terrain obscure où les ombres ne seraient que ses seules amies, alors elle mettrait fin à ses jours divins. Elle ne supporterait pas, elle refuserait cette épreuve terrible qui l'emporterait dans un tourbillon de maux infranchissables.

Le milicien ne devait plus savoir d'où donner de la tête, les témoignages des clients différaient du tout au tout. Certains étaient impressionnés par l'elfe et ne désiraient pas aller à l'encontre de ses dires, d'autres osaient braver la mort en exposant la vérité dans toute sa nudité. Comment deux histoires pouvaient autant différer ? Il devait sans doute y avoir anguille sous roche, ou même baleine sous caillou, néanmoins, le milicien un peu dépassé par l'affaire commença à se gratter la tête, se demandant sans doute ce qu'il allait faire.
«Bon, mademoiselle, je ne comprends rien, je vais interroger l'alcoolique à la milice pour cette histoire de vol, j'en apprendrai sans doute davantage. Pour les autres, je n'ai qu'une chose à dire restez dans l'enceinte de la cité et que l'on ne vous reprenne pas dans une autre affaire, sinon au trou !» sa voix chevrotait sans doute à cause de la colère face à son incapacité à résoudre un tel mélimélo.

Amarante était toute excitée par le doute qu'elle avait réussi à planter dans l'esprit de cet imbécile de milicien. Elle avait réussi à le faire germer comme un arbre et y avait recueilli les fruits sucrés dans lesquels elle désirait croquer comme une petite folle. Sa vie aurait pu basculer, mais elle s'en était sortie encore une fois, non grâce à sa force magique, mais à ses courbures divines qui ne pouvaient être parées par les hommes souillés par le désir sexuel dans lequel ils se noyaient trop aisément. La Belle attendit alors que les deux imbéciles quittent la taverne, ne voulant pas se retrouver une nouvelle fois à leur côté, encore moins du valet alcoolique qui avait osé traiter la plantureuse jeune fille comme un objet. Non, Amarante refusait d'être entachée de leur présence perverse et puérile, préférant encore la compagnie d'un souillon ce qui lui donnait déjà des nausées rien que d'y penser. Enfin, la Sulfureuse sortit, dévisageant tous ces crétins de son regard incendiaire, éclairé par une lumière malsaine, prête à réitérer son acte odieux s'ils osaient la défier ou l'approcher d'un peu trop prêt. Mais comme des miliciens étaient toujours présents, Amarante continua d'avancer vers la sortie, déambulant tristement, les larmes ruisselant encore sur ses joues rougies par la chaleur de la cheminée nanesque.

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 Sujet du message: Re: La taverne des septs sabres
MessagePosté: Lun 27 Juin 2011 15:13 
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A peine la porte de la taverne poussée, que l'odeur d'alcool s'immergea dans les narines de Xytas. Il fronça d'ailleurs du nez, ça ne sentait pas que ça... D'autres substances dont le dévoilement du contenu sera épargné parsemaient le sol en quelques flaques, par ci par là. Les gens ne faisaient pas attention à son arrivée. Ils étaient bien trop occupés à s’enivrer, chantant à tue-tête bras dessus bras dessous, comme une joyeuse bande de poivrots. Au comptoir crasseux, était assis un homme encapuchonné, qui parlait avec un elfe visiblement lui aussi désireux de se faire discret. Le tavernier, lui, passait machinalement son torchon sur le comptoir, une éternelle poussière s'incrustant dans le tissu du rectangle de toile afin de finir dans le fond d'un verre. Car oui, ce même torchon servait à la fois à récurer un comptoir dégueulasse et à "laver" les chopes d'ivrogne. C'était vraiment un univers malsain, ou seuls les pires crapules prenaient du plaisir à venir ici.

Il fallait maintenant trouver une place, ce qui n'était pas gagné d'avance en raison du nombre d'ivrognes, truands et mercenaires présents dans l'établissement lugubre. Se faufilant à travers les tables, Xytas chercha une chaise vide, ou il pourrait s'asseoir et commander quelque chose à boire. Après maintes bousculades et injures crachées à son visage, il parvint à atteindre le fond de la pièce, ou une petite table semblait dépourvue de monde. Mais au moment même ou il allait s'asseoir, un nain trapu, visiblement soûl, l'alcool tournant dans le sang tira la chaise. Ne pouvant empêcher l’inévitable, c'est sur les fesses que le voleur se retrouva, puis après avoir poussé un grognement de douleur, se releva, pour faire face au nain. Les cheveux roux de ce dernier semblaient ne pas avoir connu les joies d'un bon bain depuis des lustres. Xytas jura d'ailleurs avoir aperçu un cafard se balader sur l'une des tresses grasses du nabot. La chemise qu'il portait était rongée par les mites, et sa barbe empestait l'alcool.

Hep'la mon p'tit gars ! Ça, c'ma chaise ! Hic... Alors tu... Tu vas t'trouver aut' part où t'asseoir !


L'index potelé levé et le regard dans le vide, le nain déballa ses paroles avant de s'écrouler en arrière. Il s'était endormi, un sourire idiot aux lèvres et les deux bras en croix contre le torse. Xytas haussa les sourcils, puis reprit la chaise qu'il s'était faîte tirer l'instant d'avant, pouvant cette fois ci s'asseoir. Après avoir passé les Sept Sabres en revue, désirant de plus en plus s'en aller, le tavernier daigna enfin s'approcher de sa table, et, d'un signe de tête en direction du Kendran, lui fit comprendre qu'il était disposé à prendre sa commande.

Je vais simplement vous prendre un verre d'eau s'il vous plait.

Son masque ne le gênait aucunement pour parler, mais il détestait le porter, si bien qu'il le retira le temps de sa présence en ces lieux, le posant sur la table à côté de lui. Pianotant de ses doigts sur le bois pourri, il observa une bagarre qui venait d'éclater près de la porte, deux hommes ivres morts se mitraillant d'injures et de coups. Néanmoins, ils faisaient plus d'efforts pour tenir debout que pour toucher l'autre. Xytas laissa échapper un profond soupir, et au même moment, une chope fila droit dans sa direction. Regardant dans le sens inverse, il se la prit dans l'arrière de la tête, ce qui lui fit râler une injure de mécontentement, avant de relancer la chope avec force dans le milieu de la taverne, touchant un elfe en pleine poire.

Bon sang... C'est pas possible un endroit pareil... Comment peut-on aimer venir ici ? Je ne comprend vraiment pas...

Marmonnant pour lui même, il ne remarqua qu'après un long moment que le tavernier se tenait maintenant debout devant lui, le verre tendu, l'autre main ouverte. Après avoir posé le verre sur la table, le gérant leva deux doigts. Xytas fouilla dans l'une de ses bourses, et en ressortit deux yus qu'il glissa dans la main du serveur. Il patienta quelques instants, puis, après s'être assuré que le tavernier ne fasse plus attention à lui, entreprit de laver son verre avec l'eau le contenant. Il frotta assidûment pour, une fois satisfait du résultat, se lever et se diriger vers le comptoir, son masque à nouveau sur le nez et un coup de talon dans les valseuses du nain couché au passage.

Je vais vous prendre un verre de vin, s'il vous plait....

Une fois les huit yus posés sur le comptoir, il se fit servir. Après avoir bu une première gorgée, son attention se posa sur les deux compères encagoulés, parlant rapidement, et le plus bas possible. Xytas, juste à côté d'eux, tendit l'oreille.

Bon, tu as compris ce que le patron a dit ? Tu te fais discret, et tu retrouves le client sur le port, des que tu sors d'ici. Assure toi que personne ne te suive, et tâche de ne pas attirer l'attention... C'est tout de même un paquet important que tu as avec toi. C'est bien compris ?

Ne t'en fais pas, je ne suis pas idiot. J'ai parfaitement compris les consignes du patron. Mais avant de m'en aller, je vais reprendre une pinte.

En voila une situation intéressante ! Voulant en profiter du mieux qu'il pouvait, Xytas fit profil bas, vidant son verre au rythme des lampées de ses deux "associés". Une fois les verres vides, et l'humain, qui répondait au nom de Larnskal levé, le voleur sourit sous son masque, puis le réajustant, sortit à son tour, gardant une distance notable entre lui et sa cible.

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Xytas,Voleur,Kendran


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 Sujet du message: Re: La taverne des septs sabres
MessagePosté: Mer 27 Juil 2011 21:16 
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Localisation: Kandra-Kâr
La Grand-rue

Dans la taverne des sept sabres , les plus vil créatures de Kandra Kâr étaient réunit autour du comptoir. Une pensée perturbât soudain l'esprit serin d'Harmonie. Elle venait de comprendre pourquoi Jack lui avait offert cette tunique. C'était le signe qu'il avait l'envie d'être plus qu'ami avec Harmonie. Malheureusement pour lui , elle était milicienne et lui était un bandit. Au moment où Harmonie était en train d'échafauder un plan pour coincer Jack Lebeau , un homme sûrement ivre , arriva et posa une question étrange.

« - Hé mademoiselle , c'est combien pour une nuit ?

- Je...je vous demande pardon ?

- Ba votre tarif quoi...Allez vous devez vous faire payer cher vu la classe que vous avez... »

Cette dernière phrase fit rire Harmonie , amusée par la situation.

« - Désolée monsieur , mais je ne fais pas ce genre de chose. Mais si vous voulez , la fille là-bas à l'aire d'être de votre goût...»

Harmonie pointa du doigt une serveuse à demi nu , en train d'aguicher un client.

« - Merci mademoiselle , et encore désolé de vous avoir pris pour une fille de joie.

- Pas de problème , à bientôt »

Harmonie retourna donc s'attabler et commanda un de leur plus bon vin. Un homme entra discrètement dans la salle , et cet homme n'était autre que Jack Lebeau ! Harmonie dissimula donc son visage pour ne pas se faire repérer. Une idée sortit soudain de son esprit , elle savait maintenant comment manipuler et piéger Jack Lebeau...Elle alla donc demander au tavernier si il pouvait lui prêter une chambre pour la nuit. Le tavernier accepta sans négocier. Elle monta donc dans la dite chambre puis fit appeler Jack Lebeau.

( Dans quoi tu t'es encore embarqué Harmonie ? )

Harmonie pestiféra contre elle-même d'avoir eu cette idée saugrenu mais maintenant le piège était lancé , et la victime allait se jeter dans la gueule du loup...Harmonie finit de se préparer puis Jack toqua à sa porte. Il ignorait encore que la mystérieuse personne qu'il l'avait fait appeler était Harmonie....Elle ouvra donc la porte habillé en lingerie sexy.

« - Alors , mon petit Jack , je t'ai manquée ? »

L'homme fut surpris du comportement qu'adoptait Harmonie avec lui.

« - Je...je ne comprends pas....Es-ce encore un piège ?

- Non , Jack , j'ai réaliser que les sentiment que tu avait pour moi était réciproques...Au diable la milice ! Mais maintenant c'est moi qui mène le jeu. Laisse toi faire tu verra...»

Harmonie embrassa avec passion Jack Lebeau puis , le jeta sur le lit , se mis à califourchon sur lui puis attacha ses deux main ensemble. Elle les attacha ensuite sur les bordure du lit. Après cette tâche accomplie , elle se releva et chuchota à l'oreille de Jack.

« - Piégé mon coco , et là c'est tellement serrer que tu ne pourra pas t'échapper »

Après ces mots , elle adressa un sourire à Jack , qui riposta immédiatement.

« - Petite garce !»

Elle remit ensuite sa tenue de milicienne et pris le bout de ficelle qui maintenait Jack. Elle descendit ensuite dans la taverne. Personne ne semblait s'apercevoir qu'Harmonie était milicienne. Elle sorti adressa un petit pourboire au tavernier avant de sortir de l'auberge ? Pour ramener Jack à la milice.

Milice Kandrâne

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 Sujet du message: Re: La taverne des septs sabres
MessagePosté: Lun 29 Aoû 2011 17:02 
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<---
Dan rentre dans la taverne. Il ne sait pas comment il a fait pour atterrir ici, il a juste marché sous la pluie, jusqu'à trouver cet endroit sombre, ou les gens rentrent et sortent en essayant de rester discret.
Quand il est rentré, les gens ont arrêté de parler entre eux, et l'ont regardé. Une jolie jeune fille l'a accosté, pour lui proposer une « turlute ». Dan n'a pas compris, alors il a refusé poliment. La fille s'en est allée en maugréant quelque chose à propos du commerce qui allait mal.

Puis il est allé s'asseoir à une table isolée, là ou il pourrait rêvasser en toute tranquillité. Le tavernier s'est avancé sans un mot, et a pris sa commande.
Le gros nounours qu'était Dan avait eu du mal à intégrer le principe de l'auberge et de la taverne, mais après plusieurs années sur les routes, il avait enfin compris qu'il devait donner de l'argent pour avoir à boire et à manger. Ça n'allait pas plus loin.

Pendant qu'il continue à réfléchir sur des questions hautement existentielles -Qu'était cette viande noirâtre? Ou encore pourquoi cette bière avait une odeur d'urine?-, un autre gars, taillé comme un bœuf, s'est assis à sa table.

« Dis-moi, mon gaillard, t'aurais pas quelques yus à me dépanner? »

« Je désolé, je pas comprendre. »

L'autre s'esclaffe, heureux d'être tombé sur un crétin qu'il pourrait plumer sans problème.

« Tu as de l'argent? »

« Un peu. »

« Tu me le donnes gentiment? »

« Je désolé, je besoin. »

L'escroc commence à s'énerver.

« C'est pas vraiment une proposition, mon gros. Tu me files tes pépettes sans faire d'histoire et tout ira bien. »

Disant cela, il sort un couteau à lame courbée du replis de sa manche, et le pointe dans la direction de Dan.

« Tu faire attention, tu pouvoir te couper. »

Dans un cri de rage, le voleur répond à la provocation par un coup de taille, plongeant son bras vers le visage du Wotongo. Ce dernier se laisse tomber en arrière pour l'éviter. Il se heurte la tête sur le sol dallé. L'autre s'assoit à califourchon sur son ventre et le menace encore.

« Personne t'aidera ici, alors aboule la bourse! »

Dan se redresse sans effort, renversant son assaillant. Puis, il se rassoit en déclarant.

« Tu laisser moi tranquille. Je finir manger. »

Mais l'autre, contrarié au possible, ne lâche pas l'affaire. Il revient à la charge. Dan attrape sa main au vol, et sert un peu. Sous la poigne de pierre de son adversaire, le gêneur hurle de douleur. Il lâche son arme et se dégage. Puis il se recule pour prendre de l'élan.
Mais il interromps son mouvement. Le crétin a l'air plutôt énervé. Une grosse veine saille sur son front.

« Écoute mon vieux, je suis gentil mais faut pas pousser mémé dans les orties! Alors tu te casses ou je m'énerve vraiment! »

Sa voix a changée. Mais l'autre voit rouge, et une nouvelle fois, il saute sur le grand noir qui lui pose problème. Acide -car la colère l'a réveillé-, le saisit en plein saut par le bras, et l'attire à lui, tout en montant son genou. Le choc entre la rotule du Wotongo et le nez de son agresseur s'effectue dans un concert de craquement. L'attaquant défiguré roule au sol, se tenant l'appendice nasal. Une quantité impressionnante de sang coule sur son visage.
Mais il se relève encore, et repart à l'assaut, aveuglé par une rage renouvelée. Cette fois, Acide n'est plus énervé, il est heureux. Massacre en perspective. Il tend une griffe, et cueille l'œil du voleur. Une humeur vitrée s'en échappe.
Un rire sombre sort de sa gorge, un rire sadique, mortel et glacial. Ses yeux s'injectent de sang, et l'adrénaline gonfle son cœur. Mais il se rassoit, déçu. L'autre reste cette fois au sol. Acide jure, il n'aime pas frapper quelqu'un au sol. Il aime qu'on lui résiste, pas taper comme un dératé.

L'homme nouvellement borgne grogne, et rampe vers la sortie. Puis il se retourne, et à pousse un glapissement ensanglanté.

« Ça mon gros, tu va me le payer. Je te retrouverai, et je t'égorgerai comme un goret! »

Le puissant combattant Wotongo se retourne, calmé. Il répond avec un sourire enfantin :

« Je pas comprendre. »


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 Sujet du message: Re: La taverne des septs sabres
MessagePosté: Lun 29 Aoû 2011 19:27 
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Il faudra vraiment que je trouve un remède à la curiosité. J’ai tenu quoi, deux heures ? Et encore, en comptant le temps de petit-déjeuner avant de céder. Car j’ai à faire : j’ai de l’argent, mais rien de plus que ma tenue de combat et mon arme, Kendra Kâr n’est pas sûre pour moi, et j’ai beaucoup de questions et peu de réponses, certes.

Enfin, maintenant, j’ai quelques tenus supplémentaires, c’est déjà ça de pris. Ça a fait partie de l’occupation de ces deux heures utiles : m’acheter de quoi me mettre sur le dos. Ah, et des bandages aussi. Ça change agréablement des bouts de drap déchiré. Et puis, j’ai aussi acheté de la tisane. Très efficace pour se faire bien voir d’Ezel. Pas sûr que ça change grand chose, pourtant : il est plus difficile de se faire mal voir par cet affable sinari que de rencontrer le roi de Kendra Kâr dans une taverne.

Et après ça, je suis parti à la recherche de Daio Ichioama. Non pas que je pense qu’il ait plus à raconter que mes autres compagnons d’infortunes, mais au moins un nom connu est simple à retrouver. Enfin, plus simple. Car si beaucoup le connaissaient, peu ont pu me donner des informations utiles. Heureusement, j’avais encore quelques achats à faire, et les marchands sont plus volubiles avec quelques yus de gagner. J’ai du coup dépensé plus d’argent que ce que j’espérais, mais je suis près à repartir immédiatement. Non pas que j’ai réellement quelque part où aller…

Enfin, d’après un vieillard qui prenait l’air devant sa maison, et qui aurait pu être sympathique si son élocution trop lente ne donnait pas envie de l’étrangler, le gladiateur aurait été mêlé à une bataille de taverne il y a peu, aux sept sabres. Lieu que j’ai toujours évité, au vu de sa réputation. Mais c’est la meilleure piste que j’ai…

Et c’est pourquoi je suis ici, attablée près d’une fenêtre, hésitante sur la marche à suivre. Une rixe de taverne n’a pas dû laisser un bon souvenir de lui, et je n’ai pas envie de lui être associé… pourtant, je ne suis pas venu ici juste pour boire une bière à la qualité plus que discutable.


Trois mouches virevoltent aux plafonds. Un mastodonte envoie valser un autre client, dans un coin de la taverne. Des filles de joie, au fond de la salle, quelques hommes du même rôle. Beaucoup de discussion et de messes basses.
L’ambiance reste moins bonne qu’a Tulorim. Peut-être est-ce dû à la milice, que l’on peut craindre, dans cette ville ? Où est-ce que quand on participe soit même à la bagarre qui est en train de se déclencher, on se pose moins de question ?

Je ne sais pas, mais en tout cas la bière était meilleure de l’autre côté de l’océan. En attendant que les deux opposants, dont l’un maintenant borgne, se calment, les insultes donnant un mauvais fond sonore pour la recherche d’un client probablement mal vu, je sors de ma nouvelle sacoche un grimoire dont j’ai commencé la lecture ce matin.

"De l’origine de la magie".

Beaucoup de phrases grandiloquentes mais aucune explication qui pourraient me concerner pour l’instant, hélas… Espérons que les chapitres suivant seront meilleurs.

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 Sujet du message: Re: La taverne des septs sabres
MessagePosté: Mar 30 Aoû 2011 00:34 
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Le repos de Dan n'aura pas duré longtemps. Le nouvellement éborgné revient, mais cette fois pas seul. Il est accompagné de trois autres malabars, tous aussi baraqués et grand.
Ils arrivent par derrière, en fourbe. Un gros coup sur la tête envoie le pauvre Dan au sol.

Il se retourne, et sourit bêtement. Il ne comprend pas. Un pied le cueille en plein menton. Les coups pleuvent sur son corps. Il tente de se protéger avec les bras. Mais ils sont bientôt couverts de bleus et d'éraflures.

Au bout d'une trentaine de seconde de passage à tabac, un rire glauque retentit. La main du Wotongo jaillit et fauche une jambe. Un des agresseurs s'écroule.

« Alors, on revient avec ses petits copains? C'est bien, quand on est un salaud, on le reste jusqu'au bout. »

Il se relève sous la pluie de coups. Puis il commence à répondre, malgré son œil poché, malgré ses mains endolories et tordues. Un violent uppercut fait s'envoler une de ses dents, accompagnée d'une giclée sanglante.

La dent tournoie en l'air, suivie de sa trainée rouge...

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 Sujet du message: Re: La taverne des septs sabres
MessagePosté: Mar 30 Aoû 2011 18:05 
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[…] Les Fluides, origines de toutes choses, dansèrent selon la volonté de Zewen, et créèrent les dieux et le monde. La matière est leur œuvre, et les Fluides gardent sur elle un contrôle absolu. C’est pourquoi l’être qui est possédé par les fluides hérite de ce pouvoir, et peut user du Fluide. Mais les êtres qui peuplent Yuimen sont imparfait, et ils ne peuvent que faire apparaître des manifestations primitives des éléments, qui…

Un objet, léger, petit, me rebondit sur le front et tombe sur le livre ouvert devant moi, laissant une légère trace de sang. J‘essuie du mieux possible la tâche rouge, sans grand succès. Certes, ce livre est de piètre qualité, mais les livres sont des symboles ; et on ne jette pas ses dents sur des symboles. Car c’est de ça dont il s’agit : une dent, trônant maintenant sur la table. Poussant un soupir, je referme puis range mon livre, réprimant une pointe de colère, et observe un peu mieux la taverne.

La pièce est sombre, mais l’origine de la dent est aisée à repérer : le mastodonte qui se battait tout à l’heure avec un autre client est maintenant aux prises avec quatre autres personnes. Il se combat… étrangement. On ne peut pas dire qu’il soit doué pour cela, loin de là ; ses coups sont basiques, sans grande cohérence. Mais… il ne recule pas. Malgré les efforts conjoints de ses assaillants, il réplique encore.

Il ne va pas tenir longtemps, cependant. Même s’il ne ressent pas la douleur, un humain aux os brisés n’avance pas. Dommage… Vu sa carrure, il aurait eu une chance dans un combat plus équilibré.

Je me lève, me dirige vers le comptoir. Si j’ai pu constater en passant ma commande que le gérant est muet, les clients accoudés eux, pourrait être une bonne source de renseignement, s’ils acceptent de parler, tout du moins.

L’éclat de l’acier m’attire l’œil.
L’un des belligérants qui était resté en retrait jusqu’ici, un petit homme trapu, roux, étonnement propre sur lui vu le lieu, vient de sortir sa dague du fourreau qu’il cachait sous sa tunique.
Mauvais, ça. D’abord pour le type en face. Et pour mes affaires. Si il y a meurtre, la milice risque d’intervenir à un moment ou à un autre. Pas bon du tout. Le mieux à faire serait de s’éclipser rapidement.

En même temps, le désarmer suffirait à régler le problème. Pour un milicien, il y a un fossé entre un assassinat et une bagarre d’ivrogne dans une taverne… Même si la seule différence est généralement la présence d’arme tranchante ou non.
Je soupire longuement. Il semblerait que je n’ai pas fait assez de choses stupides ces derniers jours… Gardant ma chope dans la main gauche, je m’approche du lieu de l’escarmouche, et, me plaquant contre l’homme roux, lui murmure à l’oreille, en retenant son poignet de ma main droite :

« Pas de ça, l’ami… Amoches-le autant que tu le souhaites avec tes poings, mais gardes tes armes cachées… La milice n’aime pas les meurtres, et je n’aime pas voir la milice fureter autour de moi quand je bois tranquillement une bière… »

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 Sujet du message: Re: La taverne des septs sabres
MessagePosté: Mar 30 Aoû 2011 20:00 
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Acide rugit de douleur et de colère. Un coup mal placé (ou alors très bien armé) vient de lui retourner un doigt dans un craquement sinistre. Il rue vers l'avant, faisant reculer ses assaillants. Puis, dans un geste qui se veut agile, il saute lourdement par dessus une table et se plaque le dos contre le mur.

Ses trois agresseurs l'encerclent, soufflant comme des bœufs.

*Trois? Ils n'étaient pas quatre? *

Le grand rôdeur avise l'un des gars, un petit rouquin, accosté par une demoiselle. Il retourne son attention sur les autres. Un court répit. Ils ne sont pas indemnes quand même. L'un a un œil qui bleuit dangereusement, le second arbore une trace de morsure profonde sur l'avant-bras, et le dernier se tient les côtes (l'une d'entre elle doit être fêlée).

Mais Acide est bien mal en point, il ne voit rien de son œil droit, gonflé et douloureux. Son majeur gauche est retourné et le fait souffrir atrocement. Et de nombreuses petites coupures parsèment son visage et ses bras. Plus beaucoup de choix.

Il saisit prestement un tabouret posé près de lui et le lance le plus fort possible au visage du plus proche attaquant. L'autre gémit et se recule. Acide en profite pour tenter une charge désespérée vers la sortie, attrapant au passage ses affaires.

Un croc-en-jambe le fait rouler au sol. Il s'écrase contre une table, renversant des clients et des verres. Des protestations s'élèvent. Il se relève et se retourne, dégainant la lourde épée qu'il portait. Mais alors qu'il s'apprête à frapper un grand coup d'estoc, une voix féminine l'arrête.

« Pas de ça, l’ami… Amoches-le autant que tu le souhaites avec tes poings, mais gardes tes armes cachées… La milice n’aime pas les meurtres, et je n’aime pas voir la milice fureter autour de moi quand je bois tranquillement une bière… »

Cette phrase ne lui est pas adressée, mais il en comprend tout de suite le sens. La prison? Non merci. Le gibet encore moins. Tout en tenant en respect les trois bagarreurs, il recule vers la sortie, fait volte-face et disparaît dans la nuit.

Pas vraiment, parce qu'il s'effondre à quelques mètres de la porte, et rampe vers un coin sombre sa couleur le cachant à la vue des gens non attentifs.

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Dernière édition par Acide le Jeu 1 Sep 2011 12:16, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: La taverne des septs sabres
MessagePosté: Mer 31 Aoû 2011 23:55 
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«De quoi tu te mêles, fillette ?

Garder un ton calme, froid. Dans une telle taverne, on ne peut jamais être sûr de la nature de son interlocuteur… Avoir l’air sûr de soit accorde au minimum un sursis.

De mes affaires. Et vous auriez pu vous immiscer dedans si vous aviez fait usage de votre arme. Heureusement, ce ne fut pas le cas.

On va voir si ce n’est pas le cas ! Tu crois pouvoir t’en sortir comme ça ?


C’est à vous de voir. Mais… votre victime est en train de s’échapper. »


J’accompagne mes paroles d’un geste du menton, désignant le mastodonte maintenant en train de jeter le mobilier sur ses assaillants. Détourner l’attention de son opposant est rarement aussi simple, mais le son caractéristique d’une table qui s’effondre sous le poids d’un colosse aide bien la chose. Alors que le roux hésite un instant, je lui jette ma chope au visage, et remonte mon genou jusqu'à atteindre violemment son entrejambe.
Alors qu’il tombe à terre, je file vers la sortie, sans demander mon reste. Ses compagnons, tout d’abord partis à la poursuite de leur premier adversaire, semblent pris au dépourvu et seul le borgne tente de m’arrêter d’un coup de poing, qui m’atteint à l’épaule droite, m’arrachant un cri de douleur quand le choc se répercute sur ma blessure.

Mais cela ne m’empêche pas d’atteindre la porte. Après avoir couru sur une dizaine de mètres, je me m’engage dans une ruelle sur ma gauche, me plaque contre le mur, calme ma respiration et attends, la main sur le pommeau de ma dague. L’adrénaline court encore dans mes veines, et, malgré ma blessure qui me handicape, rendant ce projet irréaliste, j’aimerais qu’ils me poursuivent, que je puisse en poignarder un ou deux…

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 Sujet du message: Re: La taverne des septs sabres
MessagePosté: Sam 3 Sep 2011 02:28 
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Et après quelques minutes de marches dans les bas quartiers de la ville, toujours soumis à l’oppression et au mal manifeste de ces ruelles, j’arrivai devant un bâtiment plus grand que les autres, d’où s’élevait des cris jouasse, de grands rires, et une bonne odeur de bière brassé. Content d’avoir enfin trouvé un endroit où je puisse me reposer, je poussai la petite porte de bois, et pénétrai d’un pas discret dans la salle. Mon entrée passa totalement inaperçue, les différents groupes étant trop occupés à discuter, jouer, débattre ou raconter leurs aventures épique à travers tout Yuimen. Dès les premiers instants, je réalisai que je n’avais peut-être pas choisi le meilleur endroit pour m’arrêter. En effet, les personnes présentes ici ne paraissaient pas très fréquentables, c’était un ramassis d’aventurier à l’air louche, discret comme des ombres et avec une allure d’assassin… Mais qu’importe, je ne m’en préoccupai que peu, à vrai dire.

Me faisant discret, passant sans bousculade entre les groupes, je me faufilai vers le comptoir, pour étancher ma soif, désormais envahissante. Arrivant près du grand meuble contre lequel étaient adossés une douzaine de client, je hélais discrètement le tavernier.

« Une bière, s’il vous plait »


Il ne me répondit pas, mais se retourna, attrapa une chope sortant du lavage, et commença à préparer la pression que je lui avais réclamé. Je le regardais faire, pris d’une sensation étrange, comme si je n’avais pas bu depuis une éternité. Pas depuis mon réveil, en tout cas… Après quelques instants, le patron se retourna vers moi, avec ses yeux menaçant, et me tendit ma commande.

« Merci, mon brave ! Lançais-je, tout jouasse. Et, après quelques secondes de silence, je me sentis obligé de répliquer. Ne parlez vous donc jamais ? L’interrogeai-je lourdement, pour souligner son impolitesse. »

L’homme ne répondit pas, encore une fois. Mais à la place, il ouvrit la bouche, et ce que j’y découvris m’horrifia. Le pauvre bougre avait la langue coupée à sa base, l’empêchant d’articuler n’importe quel mot, il ne pouvait qu’émettre des grognements confus. Un peu honteux de l’avoir réprimandé à tort, je plongeai mon regard dans ma bière, et la portai à ma bouche, tant pour me cacher que par désir d’enfin la gouter. Le liquide coulait dans ma bouche, et je le savourais, délectant son moindre arôme avec complaisance. Que c’était bon de le sentir passer à travers moi, me visiter et finir dans mon estomac… Mais je fus interrompu brutalement par une main qui s’agrippa à mon épaule, et me tira en arrière à tel point que je failli lâcher ma pinte. Je plongeai mes yeux dans ceux de l’homme, prêt à me défendre si nécessaire. C’était un petit Elfe rabougri, portant des boucles d’oreilles, et tatoué sur la moitié du visage. Son expression de colère s’apaisa lorsqu’il me reconnu.

« Cyowä, c’est bien toi ?! Nom de Dieu, mais oui, c’est bien toi ! Ca alors, mais c’est impossible ! »


Puis, sans que je n’eusse mon mot à dire, l’individu me prit dans ses bras, me serrant contre lui comme s’il revoyait un vieil ami, situation plausible après tout, car il se peut que nous ayons été amis sans que je m’en souvienne. Et sans attendre, il me tira vers lui avec vergogne, m’invitant à rejoindre sa table, où plusieurs hommes discutaient, visiblement eux aussi étaient des aventuriers expérimentés, et portaient tous une armure semblable à celle de l’Elfe. Mon ami m’invita à m’asseoir, puis fis poliment les présentations :

« Chers compagnons, je vous présente mon vieil ami Cyowä le voleur ! Et toi, vieux frère, laisse moi te présenter Hadak, Muysten et Rodral, mes compagnons humain, et Thörn’âck le nain. Quand à moi, et bien les présentations ne sont plus à faire, hé hé ! Alors explique moi tout, nous te croyions mort ! Tu as été enterré tué sous mes yeux ! Par quel sortilège t’en est tu tiré, cette fois ?

-Je n’en ai aucune idée, mon ami… Répondis-je, mis en confiance par cet Elfe aux belles paroles. A vrai dire, je ne sais pas qui tu es, je ne me souviens de rien, et je n’ai même appris mon nom qu’en le découvrant sur ma dague…

-Mais comment est-ce… Par quel maléfice !


-J’en sais encore moins que toi.

-Mais… La guilde, les aventures, tout cela ne t’est-il pas familier ?


-Aucunement, pas plus que ne l’es ton visage, cette ville. J’ai eu une vision néanmoins, un peu plus tôt dans la journée… Je me suis vu, descendant en hâte le clocher de la tour du grand clocher, j’étais…


-Ah, quelle nuit ! M’interrompis t-il en riant, nous avions bien une douzaine de mercenaires aux trousses ! Mais commençons par le commencement alors, si tu as tout oublié. Tu es Cyowä, mon ami, et aussi… »


Cette fois, ce fus lui qui s’interrompit. Il avait vu la porte s’ouvrir, et quatre hommes tout vêtu de noir entrer, commençant à tourner la tête de tout les côté. Tout ensuite se passa très vite. Sans que je comprenne pourquoi, L’Elfe m’asséna un violent coup de poing dans le ventre, me coupant de ma respiration et de mes moyens, avant de me projeter sous la table, dissimulé aux regards de toute la salle. Puis, j’entendis un bruit, celui caractéristique d’une flèche qui fend l’air, avant de venir s’incruster dans la chair, ce bruit caractéristique de la mort. Puis, des cris, un énorme tumulte, créer par toute l’assemblée présente. De grandes et grosses voix qui s’élevait, et enfin le bruit de pas précipités, s’enfuyant à toute vitesse. Tout cela dura quelques secondes, le temps pour moi de reprendre ma respiration en haletant, et de sortir de ma couverture, pour découvrir que le corps de mon ami était étendu sur la table, une flèche casée profondément près du cœur. Ses compagnons s’afféraient autour de lui, essayant de trouver une solution quelconque pour lui éviter la mort. Mais lui, semblait s’être fait à l’idée.

« Cyowä, où est Cyowä ?! Hurla t-il avec vergogne. Alors, j’approchai lentement ma tête de la sienne, prêt à entendre ses derniers mots. Perdant patience, il m’agrippa au col de ses deux mains, propulsant mes oreilles à quelques centimètres de sa bouche. Écoute-moi, mon ami, écoute moi… Commença t-il, cherchant ces mots. Ces Hommes veulent notre peau, ils m’ont eu, ils croient t’avoir tué… Et c’est là qu’est la clé, ils te croient mort, petit homme ! Ecoute moi bien, car je sens que ma vie s’achève, et que mon âme réclame de s’échapper de se purgatoire qu’est le monde des vivants. Rend toi, à Tulorim, et trouve Serthïng, Serthïng tu m’entends, trouve le ! Puisse les Dieux avoir pitié de nous, adieu, adieu mon frère… »

Et sur ces paroles, son corps retomba lourdement sur la table, ruisselant de sang, et une larme perlant sur ses joues. Sans savoir pourquoi, je me mis à pleurer moi aussi, je me savais très proche de cet Elfe, au fond de moi. Ses compagnons se tournèrent vers moi, m’invitant à les suivre. Deux d’entre eux, le regard bas et d’une tête abattue, prirent le cadavre par les bras et les jambes, et nous quittâmes l’auberge, sans que j’eusse finit ma bière, et sous le regard médusé des invités, tous devenus aussi silencieux que des morts.

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 Sujet du message: Re: La taverne des septs sabres
MessagePosté: Mar 17 Jan 2012 00:09 
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La salle était pleine de monde. Cela ne faisait pas de doute, il devait y avoir du gros temps au large de Kendra Kâr pour qu’autant de marins soient retenus à terre, à leur plus grand bonheur semblait-il : tout ce que les docks recelait de gibier-de-potence paraissait amassé là. Une faune incroyable s’ébaudissait, exultait, poussait des cris, des jurons, certains colorés et d’autres nettement moins bienséants. Fendant cette masse aux relents de stupre et de fange, un léger sourire aux lèvres, je me dirigeai vers le comptoir crasseux, pour m’asseoir sur un haut tabouret de bois. Par un réflexe profondément ancré par l’habitude, ma main plongea dans ma large poche, caressante, pour saisir ma vieille pipe. Mon estomac fit un bond lorsque je calai le bec entre mes dents ; je n’aurai su dire depuis combien de temps je n’avais pu fumer, ayant épuisé mon tabac dans ces foutus tunnels. A ce souvenir qui, déjà, me paraissait lointain, un léger frisson me parcourut l’échine, tout de suite remplacé par un sourire que j’y avais longtemps retenu ; peut-être était-ce la chaleur de la salle, ou bien les vapeurs étranges qui y flottaient, mais un sentiment d’exultation m’envahit.

Le tenancier, m’ayant aperçu, ne prit pas la peine d’ouvrir la bouche et vint poser une chope devant moi d’un air entendu dont je ne compris pas vraiment la signification ; se pouvait-il que cet éclat dans ses yeux, que cette familiarité signifiât autre chose que… me reconnaissait-il ? Je n’avais pourtant pas le souvenir m’être déjà rendu dans cette taverne, et pour cause : durant les deux dernières années, pendant lesquelles je travaillais pour le capitaine Varesh –soit aussi loin que ma mémoire pouvait remonter-, ce dernier ne m’avait jamais fait embarquer sur un vaisseau en partance pour Kendra Kâr, pour des motifs qui, rétrospectivement, pouvaient paraître douteux. « Erow, toi tu restes à terre, j’ai besoin de quelqu’un d’sûr pour porter mes messages à ces rapaces d’armateurs… et puis, après la tempête qu’vous avez essuyée au solstice, t’as bien droit à un peu d’repos ! Non ! Non, t’imagine pas que c’est par pure bonté d’âme ! J’ vois bien ton sale sourire ! J’assure mes arrières, que crois-tu ? T’s’rais bien capable de couler le bateau rien qu’en t’endormant la pipe au bec dans la Sainte-Barbe ! Allez, dégage maintenant, tu m’agaces. Dégage j’te dis. Allez, vide les lieux. Vide le pont je te dis ou je ferai en sorte que tes entrailles te servent d’oreiller ! »

Je laissai échapper un soupir, mi-figue, mi-raisin ; tant de questions restaient sans réponses, et, surtout, je n’avais pas la moindre idée de la vie que j’allais à présent mener. Je n’avais pas la moindre envie de retourner à Tulorim entre les griffes de cet incapable de Varesh, sans pour autant ne pas avoir une furieuse envie de le retrouver pour l’obliger une bonne fois pour toute à s’expliquer. Après tout… cela pouvait attendre. Apercevant sur le comptoir une boite à tabac en métal mat oubliée par quelque marin ivre mort, je jetai un coup d’œil circulaire, avant de m’en emparer avec une mine satisfaite. Le tabac n’était pas de la première qualité, mais, je le savais, il me paraîtrait divin. Pour ne pas hâter mon plaisir, j’entrepris lentement de nettoyer le fourneau crasseux de ma pipe, débarrassant la tête de bouc sculptée de la crasse qui en ternissait l’éclat, avant de la bourrer avec délectation. Puis, doucement, je l’allumai, tassant doucement les braises qui commençaient à rougeoyer paisiblement ; et, enfin, tirai une longue bouffée.

La fumée descendit dans mes poumons, emplissant cet espace habituellement muet du corps de sa substance légère, l’habitant autant que le révélant. Comme des vaguelettes venant lécher de leur écume les galets d’une plage, le plaisir se propagea paisiblement, comme une onde, pour trouver son apogée lorsqu’enfin je laissai doucement, presque voluptueusement, échapper les volutes entre mes dents en bataille ; ils allèrent se perdre dans les ombres mouvantes du plafond.

-C’est un plaisir de te retrouver, mon vieux, soufflai-je à moitié pour moi-même, fixant la tête de bouc dont la barbiche ciselée semblait s’agiter au rythme lourd des volutes bleues.

Lorsque j’eus savouré tout mon soûl ce plaisir constamment renouvelé, et que je pus me consacrer à une autre activité, l’ambiance dans la taverne était montée d’un cran ; le vacarme était assourdissant, et d’après les insultes qui, parfois, jaillissait çà et là de la cacophonie, les bagarres habituelles n’allaient pas tarder à éclater.

Le tavernier, apparemment muet, revint vers moi, avec comme une insistance dans le regard. En dévoilant une bouche édentée et noircie, peut-être un sourire, il déposa à nouveau devant moi une chope ternie. Je ne voulus pas essayer de comprendre ; il y avait longtemps que je ne cherchais plus à comprendre. D’un trait sec, je vidai le contenu ; avant qu’il ne disparaisse dans mon gosier, je m’aperçus que la liqueur était vaguement verte. Une chaleur s’alluma le long de mon œsophage, puis descendit dans mes entrailles, où elle explosa. Quelque chose bouillonnait au fond de moi, et derrière mes tempes. Ça venait des profondeurs, et c’était arrivé.

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 Sujet du message: Re: La taverne des septs sabres
MessagePosté: Ven 3 Fév 2012 16:52 
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Hyros me mène à la taverne des Sept Sabres. À peine sommes-nous entrés que je comprends parfaitement pourquoi la bonne société fuit cet endroit. L’alcool coule à flot, les regards pervers, tendancieux sont partout. Je hais cette atmosphère qui me fait revenir des années en arrière. Après mon exclusion de l’école, mon père avait commencé à boire et ma mère ne le supportait pas.

Nous nous asseyons, histoire de ne pas faire tâche au milieu de tous ces rats puants et comble du bonheur, mon compagnon de route nous commande deux bières. J’ai envie de lui hurler dessus, mais en y regardant bien, tout le monde boit, il ne cherche qu’à nous fondre encore plus dans la foule d’habitués. Au final, l’avoir à mes côtés n’est peut-être pas une si mauvaise chose.


(Il tempère ton sale caractère de prétentieuse.)
(Oh ça va Samyà ! Je sais, j’ai des progrès à faire de ce côté là.)

Je me renfrogne et observe les occupants des lieux. Il y a un grand homme mince, une capuche rabattu sur son visage en train de fumer la pipe. Tout comme moi il l’observe ou alors il réfléchit à sa médiocre vie. Un groupe de quatre hommes se bat en jouant aux cartes. Ils hurlent, se frappent. Tout ce que je déteste ! Enfin, il y a un dernier homme, gros, entouré de plusieurs catins. Décidément, les hommes ne sont vraiment dictés que par ça, c’est pathétique !

"Ça va être pour bientôt."

Je me demande ce que Hyros entend par là, mais visiblement il a raison. À peine quelques secondes après, un jeune garçon pousse la porte. Qu’est-ce qu’un enfant vient faire ici. Il tremble de tous ses membres et apporte au tavernier une affiche que ce dernier s’empresse de l’afficher. Alors, tous les hommes présents dans la salle s’avance, à l’exception de l’homme qui fume.

Je me lève à mon tour, suivi de près par mon camarade pour examiner l’affiche. Une simple phrase occupe le document. Les hommes posent leur regard dessus, impriment l’information dans leurs cerveaux d’idiots et retournent à leurs activités. Je lis moi aussi la phrase.


"Ce soir, dans les catacombes du temple de Thimoros pour les inscriptions au premier tour. S."


J’entraîne Hyros à l’extérieur. J’ai besoin de respirer, de me calmer et de préparer un plan.

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Un grand merci à Dame Itsvara pour la signature




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 Sujet du message: Re: La taverne des septs sabres
MessagePosté: Sam 11 Fév 2012 16:51 
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Inscription: Lun 6 Fév 2012 21:59
Messages: 39
Localisation: kendra kâr
ha les tavernes... [:kimouss:] partout ou elles existent, il y fait bon boire, manger, dormir et s'envoyer des gnons en pleine poire(facultatif).
mais aujourd'hui, exceptionnellement, je ne suis pas ici pour prendre plaisir a boire en rigolant avec les clients. je suis la pour chercher des infos sur les brigands que je recherche. mais bien vite, je désillusionne. il y a malheureusement bien trop de brigands pour qu'une simple bande de trois soit connue.
dépité, je monte me coucher, après avoir grignoté un peu de viande. je partirai donc sans autres informations que celles de l'aveugle. bien vite, je m'endors mais seulement a moitié, pour ne pas qu'un client peu recommandable, ne vienne me déposséder de mes maigres richesses cette nuit.

_________________
La nature est éternellement jeune, belle et généreuse. Elle possède le secret du bonheur et nul n'a su le lui ravir.
George SAND




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