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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Mar 21 Déc 2010 00:51 
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I/ Chapitre 2 : Du sang sur la Neige
Suite des alentours de Kendra Kar



Des voix... Des gestes indistincts... Encore des voix...
Depuis combien de temps Aztai était-il resté dans cet état comateux? Utu lui-même n'aurait su le dire, pensa Aztai. La douleur lui rongeait le corp. A peine avait-il ouvert les yeux qu'il pensait déjà à Waor... Waor, blessé, inconscient lorsque cet homme l'avait emmené jusqu'ici. Et d'abord, où était-il? Enfermé, c'était certain...
Allongé sur ce qui semblait une table, Aztai avait les jambes collées l'une à l'autre. Les bras en croix, ses chevilles et poignets était immobilisés par d'épais anneaux de fer. La pièce, petite et de forme carrée, sentait le sang, la pourriture, l'humidité... Il remarqua l'absence de douleur sur sa jambe; relevant la tête, il compris que sa blessure avait été pansée: aucune cicatrice. Une meurtrière, unique ouverture sur la lumière extérieure, filtrait le jour, sur sa gauche. En face de l'ouverture, sur sa droite, une lourde porte en bois. Aztai essaya de se rappeler. Cet homme, avec les dents en or, si puissant... A s'en souvenir, le woran remarqua que son flanc ne lui faisait plus mal non plus... C'était étrange: on voulait sa souffrance, sa mort peut-être, mais il était sain et sauf, du moins, pour l'instant.
Durant ce qui sembla une éternité pour lui, Aztai attendit, avec une douleur omniprésente dans les muscles dû à son affrontement. Il tenta maintes fois de forcer les bracelets de fer, sans résultats. "Le massacre des Nawors". Les paroles de Waor lui revinrent à l'esprit. Il mourrai peut-être, dans la totale ignorance. Qui les avaient trahis? Pourquoi? Et Waor, était-il mort, ou enchaîné comme le woran neige.
Soudain, la porte s'ouvrit à la volée. Aztai releva la tête. Une silhouette, une femme déduisit le woran à la vue de ses formes, s'avança, puis s'arrêta, tenant la porte d'une main. La lumière venant de la pièce projetait sur elle un halo orangé.

-Ha, tu es réveillé...

La voix surpris le woran. Elle était douce, calme. Elle aurai très bien pu poser cette même question sur le même ton à son mari, un ami, un enfant... Elle ferma la porte, avec douceur, replongeant la salle dans une demi-obscurité.

-Il faudra que je le prévienne de ne pas doser autant la prochaine fois... Elle parlait plus pour elle qu'autre chose. Bien, reprit-elle.

Elle s'avança. Ses chaussures claquaient sur la pierre, résonnant dans la petite pièce. Tout en s'approchant d'Aztai, elle posa sa main sur sa jambe, puis remonta jusqu'à son cou, caressant le pelage blanc de woran.

-Aztai. Voila un beau nom...

Son visage surplombait celui du woran. Elle était d'une beauté extraordinaire pour une humaine. Les cheveux d'un noir de jais, tiré en un chignon, des yeux verts, un nez discret, une fine bouche, la peau claire. Pas très grande, sa tenue entièrement en cuir, d'une couleur blanche, épousait parfaitement les contours de sa taille de guêpe.

-Comment me connaissez-vous? Chuchota Aztai.

Elle éclata d'un rire cristallin, allant si bien avec son beau visage.

-Je sais... Beaucoup de chose, Aztai l'Insolent...répondit-elle dans un sourire.

Ces paroles mirent mal à l'aise le woran. Il avait un nombre de question incalculable à lui poser.

-Je lis dans ton regard , non pas la peur et l'intimidation comme dans le regard habituel de mes prisonniers, mais beaucoup de d'incertitude, Aztai... continua-t-elle dans un sourire. Elle lui caressait maintenant le haut du crâne.

-Qui êtes vous?

C'était naturellement la question à poser dans de telles circonstances.

-Je suis la Serpante.

-Quitte à choisir un nom d'animal, commença Aztai avec un sourire, pourquoi ne pas avoir choisit... Mais mais elle l'interrompit en posant ses doigts sur la gueule...
Elle se pencha légèrement en tendant le bras vers le sol. Le scintillement d'une lame résonna. Elle tenait à présent une serpe dans la main. La lame brillait à la faible lueur du jour qui filtrait depuis la meurtrière.

-Je crois, dit-elle, que le nom est particulièrement bien trouver.

Dans un sourire, elle se redressa de toute sa hauteur, fit quelques pas autours de la table, et s'arrêta au niveau de son torse. Elle posa sa main libre sur son ventre. On aurait dit qu'elle calculait quelque chose.

-Moui, ici c'est bien, marmonna-t-elle.

Sans prévenir, elle abattit la serpe. La lame glacée s'enfonça dans la chair du woran qui poussa un rugissement de douleur. Comme si cela ne suffisait pas, elle fit s'en aller la serpe depuis le centre de son ventre jusqu'à son flanc, faisant se déverser le sang sur la table. Aztai hurlait toujours de douleur.

-Je suis heureuse, commença-t-elle et Aztai se fit violence pour l'écouter et se taire, d'avoir pour la toute première fois un woran comme sujet. Cependant, il n'y aura aucun traitement de faveur. Elle fit volte-face, s'en retournant vers la porte.

-Tu n'en mourra pas, dit-elle. Rune! appela-t-elle. Des pas précipités se firent entendre. Aztai respirait vite et fort, la douleur le lançant à chaque battement de coeur. Il faisait cependant tout pour écouter ce que la femme disait.

-Rune, s'il te plaît, soigne ce pauvre animal blessé... Il a malheureusement voulu s'en prendre à quelqu'un, heu, de plus grand que lui. Une voix masculine, aiguë et sifflante lui répondit:

-Bien Madame.

-Et surtout, ajouta-t-elle, n'aie pas peur qu'il souffre encore un peu. Je ne tiens pas à ce qu'il désobéisse tout de suite.

-Naturellement Madame la Serpante.

Elle éclata à nouveau d'un rire cristallin. Cette fois-ci, Aztai décelait de la perversion dans sa voix.[/size]

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Dernière édition par Aztai le Mar 8 Fév 2011 03:09, édité 4 fois.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Jeu 23 Déc 2010 02:09 
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Au fil de ses paroles, la blessure lui faisait moins mal. Rune était un tout petit homme, laid, vêtu d'une toge marron. Malgré la capuche relevée, Aztai voyait quelques cheveux encore vivants. C'était apparemment un sorcier confirmé: avant de s'occuper de lui, il avait fait jaillir de sa paume une petite flamme qui avait rejoint les quatre chandeliers de la salle qu'Aztai n'avait pas vus. Ensuite, il s'était placé au même endroit que sa maîtresse, lorsqu'elle avait profondément entailler le flanc du woran neige. Enfin, il avait posté ses mains juste au dessus de la plaie, et une aura, accompagnée d'une agréable chaleur, était apparu sur l'entaille. Lorsqu'il eut terminé, il recula d'un pas, et joignit les mains dans son dos. Se dandinant sur ses pieds d'avant en arrière, il ricana.

-Une belle bête... la Serpante est satisfaite, ça se voit.

-Que me veux-t-elle? Rugit Aztai.

Il était en colère. La douleur le lançait encore.

-Oh oh! S'exclama Rune en riant. Tu le saura. D'ailleurs, tu saura tout ce que tu voudra savoir...

-Comment ça?

-Eh bien, selon elle, tout ses prisonniers son voués à la mort...

Il arborait un sourire malin. Aztai ferma les yeux: son destin actuel était de mourir.

-Et? Demanda-t-il en rouvrant les yeux, chassant cette pensée de son esprit.

-Et bien puisque tu vas mourir, elle pense que l'on peut t'accorder la, hum, vérité. Mais je suis curieux. Curieux, car c'est la première fois qu'elle a à ses pieds un woran. Tu peux sourire "Aztai", il rapprocha son visage du sien, mais tu finira comme tes deux semblables.

Aztai ne savait que trop quoi penser. Rune se rapprocha encore, son nez touchait presque son museau. Il parlait à voix basse.

-Le Monarque n'oublie pas, et surtout, il ne pardonne pas. Maintenant que sa vengeance est sur le point de se terminée.

-Quelle vengeance? Demanda Aztai sur le même ton.

-Celle du Massacre des Nawors! Rugit L'homme en se relevant. Il regardait Aztai dans les yeux, des éclairs semblaient jaillir de ses pupilles.

La porte s'ouvrit soudain. La Serpante traversa le seuil, un tabouret en bois dans la main. Elle regarda Rune.

-Sors, Rune. Je me charge de son, disons, enseignement.

Avec un sourire, elle tourna son regard vers le woran neige. Fermant la porte derrière son serviteur, elle s'approcha, se posa à la droite d'Aztai, puis s'accouda au rebord de la table sur laquelle il était attaché. Elle ressemblait à une enfant. D'une main elle caressa le haut du crâne d'Aztai. Jamais quelqu'un de censé aurait pu croire qu'un temps plus tôt, elle voulait sa souffrance.

-Unique, murmura-t-elle. Bien.

Elle se redressa. S'appuyant sur ses coudes.

-Par où veux-tu commencer? Demanda-t-elle avec son si beau sourire.

-Le Massa... commença Aztai.

-Naturellement, le coupa-t-elle, agacée. Le Massacre des Nawors. J'aurai dû laisser ce crétin de woran roux te raconter ça, on aurai gagner du temps.

Aztai lui lança le regard le plus mauvais qu'il pouvait. Elle le capta, se leva d'un bond et donna un coup sur le flanc opposé à celui devant lequel elle s'était posée. Sa chair fraîchement soignée, mais encore sensible. Aztai tressaillit de douleur, mais se reteint de gémir, privant de satisfaction sa geôlière.

-Tout doux, fit-elle en se rasseyant. Le Massacre s'est déroulé il y a 50 ans environs. 52, pour être très précise...

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Sam 25 Déc 2010 21:13 
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L'impatiente rongeait le woran neige. Enfin il allait savoir tout ce qu'il voulait. La Serpante le fixa pendant un moment, puis ouvrit enfin la bouche pour conter son histoire. Suspendu à ses lèvres, c'était comme s'aventurer au fond d'une grotte, et chaque mots de la jolie brune éclairait un pas du woran. Elle prit son temps, et Aztai ne perdit pas un mot de l'histoire, jusqu'à ce qu'elle eut terminé...





La neige avait recouvert une partie du continent de Tulorim. Les Nawors, une tribu de worans nomades, avait pris la décision de faire escale, près de Kendra Kâr. Ils restaient là, vaquant à leurs occupations... Puis, la matriarche de leur tribu, qui avait pour nom Gutha, ordonna la visite de Kendra Kâr de deux de ses semblables, pour faire savoir leur présence auprès des humains, qu'ils ne connaissaient guère. Ce fut Rudy, un jeune woran au pelage blanc, un des plus grands et des plus puissants de la tribu, et Méor, un woran plus âgé, et aussi plus réfléchit, qui partirent, en quête de savoir. Mais là, Gutha fît une erreur. Arrivés aux portes de la ville, les deux worans se présentèrent, et passèrent sans encombres. Seulement, la vue de deux monstres, car c'est ainsi qu'ils étaient perçus, éveilla la peur, la méfiance, chez la milice locale. Les deux worans campaient près la ville, et chaque aube, ils se présentaient devant les portes. Puis, ce qui dû arriver arriva: on refusa de leur céder le passage. Rudy, qui avait le sang chaud, laissa plutôt son compagnon, Méor, s'expliquer avec les gardes. C'était un officier haut gradé qui ordonnait la mise à l'écart du peuple woran vis-à-vis du peuple humain et de sa civilisation. Les deux worans s'en retournèrent, emplis de colère et d'indignation. Faisant part de leur histoire à Gutha, celle-ci prit la sage décision de laisser les humains en paix, ne nourrissant pas le feu d'affront qui venait de naître. Mais ce n'était pas là l'avis de tous... Cette nuit là, Rudy se déchaîna. Il parcourut, armé de son arc et de son épée, la distance qui séparait le campement de la ville. Enfin arrivé, il s'adossa à un arbre et attendit les premiers rayons de soleil. Adressant dans la lumière naissante du matin, une prière au Dieu Utu, il marcha d'un pas conquérant et vengeur, vers les portes de la villes. Bandant son arc, il décocha six tirs mortels, qui couchèrent là les six miliciens. Le message était clair, et les représailles n'en seraient que plus déchirantes... Mais Rudy, assoiffé de violence plus que de vengeance, revenait chaque jour d'un pas furtif et exécutait le plus de gardes possible. Bien sur, sa tête fut mise à prix, et il devint le premier criminel recherché. Ce que Rudy ignorait, c'était que par ses actions sanglantes, il avait condamné la tribu des Nawors...
L'inquiétude naissait dans la tribu, dû à l'absence prolongée d'un des leurs. Rudy, ne revint que 13 jours plus tard. Il consulta la matriarche, et lui fit part de ses actes, pour venger les Nawors. Il présenta, plein de fierté, l'arc qui avait abattu 33 humains. Le lendemain, la tribu faisait route dans les montagnes, pour fuir ce qui, tôt ou tard, viendrait laver les fautes de Rudy. Gutha avait pardonné le woran au sang chaud, mais était entrée dans une colère noire à l'idée d'avoir pour ennemi une ville entière, malgré ses bonne intentions. Pour se faire pardonner, le jeune woran impulsif s'en alla. Rudy quitta la tribu un soir, pour ne jamais revenir...

Ils furent malheureusement retrouvés. Traqués depuis des jours, surveillés par d'étranges oiseaux qui voletaient au dessus d'eux. C'était l'officier qui avait chassé les deux worans, aux portes de Kendra Kâr, qui, en personne, s'était chargé de décimer la tribu... Il vouait une haine envers ces "créatures" des plus dangereuses, d'après lui, une haine incroyable. Nul ne savait pourquoi, mais l'esprit du soldat était torturé à l'idée de ne pas retrouver les worans.
Puis, lors d'une nuit glaciale, l'assaut fut sonné. Le sang coula, aux pieds des montagnes. Les lames s'entrechoquèrent, les os se brisèrent, et au matin, les Nawors n'étaient plus. Une poignée de worans avait fuit, la plus grande partie avait chèrement vendus sa peau, et une douzaine avait été faite prisonnière. Ils connurent un sort pire que la mort. La matriarche était parmi eux, ce fut la dernière à rendre l'âme. Rendue folle par la torture, elle livra à l'officier l'unique chose qui pouvait calmer son désir ardent de tuer les worans. Un secret, que seules les matriarches peuvent dévoiler.
Euphorique d'avoir eut ce qu'il cherchait, l'officier arrêta les recherches qu'il avait lancées pour retrouver les worans survivants...





-Mais aujourd'hui, l'officier a trouver de quoi terminer sa tâche. Il a trouver le dernier woran vivant de la tribu des Nawors. Celui-ci l'a mené à quelque chose qui a raviver une flamme dans le coeur du soldat.

La Serpante avait quelque chose qui brillait dans les yeux. Elle observa un moment le woran neige. Après un tel récit, Aztai tentait de mettre en place les pièces du puzzle.
Un humain fou, qui traque des worans. Ces messages que Matriarche Draev et Grendale avaient reçus. La même personne sans aucun doute.

-Comment s'appelle l'officier? Demanda Aztai.

La Serpante sourit avant de répondre.

-Nous l'appelons, le Monarque... Et c'est mon maître. Aujourd'hui j'assiste le Monarche dans la recherche du secret, ce secret qu'il a découvert en torturant Gutha.

Aztai remarqua que la Serpante avait gardé un regard neutre vis-à-vis de son récit. jamais elle n'avait pris part aux worans ou aux humains pendant le récit. A présent, elle montrait clairement de quel côté elle s'était tournée.

-Le Monarche, reprit-elle, à trouver le dernier Nawor vivant.

Elle se leva, repoussa le tabouret dans un coin de la salle, et se dirigeai vers la porte.

-Qui est le dernier des Nawors? Demanda Aztai alors que la porte grinçait sur ses gonds.

Elle prit tout son temps pour répondre. Tournant son magnifique visage vers son prisonnier, elle dit, d'une voix désinvolte:

-Il s'appelle Waor...

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Dernière édition par Aztai le Mar 28 Déc 2010 08:24, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Lun 27 Déc 2010 01:45 
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Un morceau de vérité dévoilé qui fait naître de nouveaux mystères... Aztai était encore sous le choc. Waor, à qui il n'avait jamais posé de question sur sa famille, son passé, était un Nawor, le dernier. Ainsi il avait fuit la bataille pour échapper aux griffes de la mort... SI la Serpante tenait parole, elle l'informerai. D'abord, comment elle avait retrouver les deux worans? Quel avait été le stratagème...

Aztai avait faim. Comme si quelqu'un eut entendu l'appel de son estomac, la porte de sa cellule grinça une fois de plus. La magnifique brune, accompagnée de son serviteur Rune, pénétra dans la pièce. Le petit homme tenait dans ses mains une lourde et longue chaîne qui produisit un cliquetis lorsqu'il la déposa sur le sol de pierre. La Serpante tenait, elle, un plateau immense remplit de fruit tous différents qu'elle déposa à côté. Elle vit le regard d'Aztai qui se posait sur le met délicieux.

-Oui, c'est pour toi, dit-elle dans un sourire. Mais avant, nous allons devoir te passer ces quelques chaînes.

N'ayant aucune envie de désobéir, et ayant horriblement faim, Aztai se laissait faire.
Ils libérèrent les gonds à l'aide d'une lourde clé, mais laissèrent ceux qui tenaient ses chevilles. Ils passèrent la chaîne autours de son cou, sous les bras, firent plusieurs tours de taille, repassèrent sur les épaules et cadenassèrent le tout. Malgré l'apparence impressionnante que les maillons lui donnait, telle une armure lourde, Aztai pouvait librement bouger bras et poignets à volonté. Il interrogea du regard sa tortionnaire.

-Ne t'inquiète pas. Tu n'est pas libre, au contraire...

Elle libéra ses jambes. Aztai se leva puis s'étira un moment. Rune prit l'extrémité de la chaîne et l'accrocha au sol, d'où émanait un anneau de fer.

-Tu vois, dit la femme, si l'idée, naturelle je le reconnais, de t'enfuir, t'échapper, m'insulter au quoi d'autre qui puisse me nuire te prend, elle saisi la chaîne, je t'en ferai passer l'envie.

Soudain, une douleur foudroya Aztai. Cette immonde sensation parcouru tout son corps, depuis les chaînes qui l'enlaçaient. La Serpante relâcha le métal, Aztai s'écroula à genoux, haletant.

-J'espère ne pas avoir à l'utiliser trop, en attendant qu'il te voit... Elle poussa le plateau de fruit vers lui. Surtout ne laisse rien, dit-elle dans un clin d'oeil. A peine avait-elle tournée les talons qu'Aztai demanda, toujours à genoux:

-Comment vous nous avez retrouvés, moi et Waor?

Rune ricana.

-De la même façon qu'il y a 52 ans... Le Monarque possède des amis peu communs, mais très utiles... Leurs seuls défauts, continua-t-elle en voyant le regard interrogateur du woran neige, ce sont leurs coassements incessants...

-Leurs... Aztai avait compris en un éclair. Ces corbeaux qui n'arrêtaient pas de tourner autours de Waor et de lui, le marchand qui les chassais devant chez Héwana... Et puis, quelque chose d'absurde lui vint à l'esprit: il fallait qu'il sache...

-Comment vous appelez-vous?

La Serpante sourit de fierté. Comme si elle avait attendu cette question depuis le début.

-Tu as été long, Aztai l'Insolent. Pour ma part, ça aurait été la première question à poser. Comme tu vas mourir (Rune ricana), Inutile de te le cacher... Je m'appelle...

-Héwana! hurla le woran neige. Il bouillait de rage, repensant à cette femme voilée, qui avait accueilli Waor ce jour là. Pour l'informer? oh non, pour les trahir tous deux. Ne se souciant même plus de souffrir, il cracha à ses pieds. Elle s'avança lentement.

-Aie aie aie, murmura-t-elle à son oreille. Ca se paiera, une telle insolence. Tu veux savoir comment bien sur, et pourquoi... Demain tu sauras, à moins que tes hurlements de pitié et de douleur ne couvrent mon récit...

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Dernière édition par Aztai le Mar 28 Déc 2010 08:28, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Lun 27 Déc 2010 21:01 
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Et le lendemain fut un jour terrible pour Aztai, car Héwana avait tenu promesse...

Le jeune woran fut réveillé alors que seules les flammes des chandeliers éclairaient la cellule. La femme avait apporté une gourde d'eau qu'Aztai avala d'une traite. Tout en l'observant elle dit silencieusement:

-Ca ira mieux dans quelques heures, avant de s'en aller vers la porte.

Le woran neige ne saisit pas le sens de la phrase pourtant simple: d'un coup, un brouillard vint polluer ses pupilles, et une fatigue soudaine l'assomma. Dans un état de demi conscience, il ne sentait plus rien, comme lorsque l'horrible homme aux dents d'or l'avait capturé. D'ailleurs, celui-ci refit apparition. Etait-ce un rêve? La réalité? Il le voyait venir et partir, lui saisir les bras, les relâchés... Aztai murmurait qu'il fallait qu'il s'en aille, qu'il fiche le camp, il n'entendait même pas ses propres paroles...

Puis tout redevint clair, comme s'il sortait d'un rêve. Sortir d'un rêve, certainement, pour plonger dans un cauchemar: devant lui se tenait la Serpante. A sa droite Rune, son serviteur magicien, et à sa gauche...

-Non... murmura Aztai.

Les trois personnes éclatèrent de rire. Aussi grand qu'Aztai, les cheveux courts, le visage dur... Son sourire laissait voir une rangée de dents éclatantes, des dents en or. Il avait les mains dans son dos, arborant un sourire malsain.
Et puis, Aztai s'aperçut soudain qu'il n'était pas assis par terre, il était debout, suspendu par les bras. Il releva la tête: les poignets liés, ses griffes atteignaient le plafond de pierre. Ses pattes touchaient le sol de pierre, tout juste pour poser le plat des pieds. Il releva la tête et rugit en regardant l'homme aux dents d'or.

-Moi aussi boule de poil, je suis heureux de te revoir. On va passer un moment un peu plus long que la dernière fois, histoire de se connaître un peu mieux...

-Rune, coupa Héwana, tu peux sortir, je t'appellerai plus tard.

Le petit homme s'exécuta. La Serpante prit le petit tabouret dans un coin de la pièce puis s'assit dessus, en face d'Aztai.

-Je te présente Argautik. C'est, hum, un ami...

L'homme sourit, fit quelque pas vers sa droite et ramassa une barre de métal qu'il fit résonner dans la pièce en la frappant deux fois sur le sol. Il ricana de sa voix rauque.

-Ce que je vais te raconter, Aztai l'Insolent, est une histoire qui m'est très douloureuse. Mais je suis sur que tu saura partager mon passé si... difficile. Aussitôt, Argautik frappa le flanc droit du woran, au niveau des côtes, lui arrachant un rugissement de douleur. La Serpante attendit une bonne minute que son prisonnier ait repris son calme. Sois plus doux, Argautik, je tiens à ce qu'il puisse entendre la suite. Les deux humains éclatèrent de rire.
Aztai craignait déjà les prochaines heures.

-Lorsque j'étais petite, j'avais une famille, tu vois Aztai? Une famille: une mère, un père, et un frère, un frère jumeau... Nous aimions beaucoup voyager. Alors que nous n'avions que 8 ans, mon frère et moi, la maladie a emportée notre maman... Tu imagines Aztai, la douleur qu'un enfant peut ressentir en perdant sa maman? A un si jeune âge? Argautik frappa le woran neige, sur le flanc gauche cette fois-ci, lui arrachant un autre rugissement de douleur... Donc, nous avons perdu notre mère. Et comme un malheur n'arrive jamais seul, mon père est parti lui aussi. Nous arrivions aux portes d'une ville nouvelle, Kendra Kâr, alors qu'il rendait son dernier souffle: le chagrin l'avait rongé pendant un an, avant qu'il ne retourne voir sa tendre épouse, ma mère... Alors mon frère et moi avons versés des larmes (le bourreau frappa Aztai, hurlant de douleur) oui nous avons pleuré (nouveau coup de matraque, nouveaux cris), ah, quelle noire période...

Aztai avait les côtes en feu, étonné de ne pas les avoirs senties craquées sous les coups d'Argautik.

-Mon frère et moi, reprit Héwana, avons été accueillis comme des orphelins, dans Kendra Kâr. Nous n'avions que 10 ans, c'est si dur à cet âge... (nouveau coup de matraque) Puis j'ai grandi, nous nous sommes séparés pour vivre notre vie, lui en temps que soldat, moi j'aidais un forgeron... Sache, Aztai, que je n'avais jamais entendus parlé du massacre des Nawors avant qu'un jour, 3 miliciens furent retrouvés morts, il y a environ 1 an... (elle sanglota) Parmi eux il y avait mon frère.
Ca aurait été une histoire triste, si à ce moment là Argautik ne s'acharna pas à rompre les côtes du woran neige. Il frappa une dizaine de fois ses flancs, et le jeune woran hurla, hurla lorsqu'il sentit le sinistre craquement résonner en lui.

-Oui, Aztai, hurla Héwana pour couvrir ses hurlements de douleurs, ce fut horrible! Tu sens la douleur Aztai?!

Pendant un moment, on entendait que les hurlements de douleurs du woran, et les sanglots de la femme résonner dans le cachot... Et puis:

-Rune! cria la Serpante. La porte s'ouvrit à la volée et le petit homme apparu. Fais ce que tu as à faire.

S'approchant, un sourire méchant sur les lèvres, il posa ses mains sur les flancs meurtris d'Aztai. La même lueur que lorsqu'il avait soigné sa blessure apparue. Et puis, en un clin d'oeil, le woran sentit ses côtes se ressouder. Rune s'en alla en claquant la porte derrière lui. Héwana se leva, une larme avait coulée sur son beau visage. elle s'approcha d'Aztai. Il se sentait si faible que seuls ses poignets attachés le soutenait.

-C'est douloureux, n'est-ce pas? chuchota-t-elle à son oreille. Elle lui porta un violent coup de genou dans le ventre qui lui coupa le souffle. Allant se rassoir, elle continua son histoire. Et puis je me suis intéressée de plus près à cette histoire. J'ai appris qu'une cinquantaine d'année plus tôt avait eu lieu le massacre des Nawors, engendré par une tribu de worans fous, c'est ce qu'on racontait. J'ai rencontré un homme, le Monarque. Il était beau, pur. Il ma raconté cette histoire de woran. Il m'a ouvert les yeux sur la race immonde que vous êtes! Argautik frappa, cette fois-ci, la cuisse d'Aztai qui se retint d'hurler. Il m'a dit, comment, environ 50 ans plus tôt, les worans avaient exécutés un nombre non négligeable de miliciens.
Un détail de la moindre importance échappa à Aztai, qui faisait tout pour l'écouter.

-Après un demi siècle, votre Monarque était toujours aussi "beau"?

-Oui, Aztai, car le Monarque est un demi-elfe... Dans 300 ans, quand tu ne seras que poussière, lui n'aura su prendre qu'une demi ride... Alors, reprit-elle, je l'ai suivi dans sa quête d'éradiquer le "Survivant", qu'il disait. Moi je voulais venger mon frère, naturellement, mais je sentais en lui une flamme, une flamme qui m'a embrasée... Par un stratagème finement monté, mettant en scène "Héwana, une piste pour aider les worans", nous vous avons immobilisés, toi et ta tribu. Le Monarque était sur, le criminel qui avait exécuté les 3 miliciens ne pouvait être qu'un Nawor. Par ses nombreuses oreilles, il appris qu'il y en avait un dans votre tribu qui s'était aventurée si proche de Kendra Kâr. Alors nous vous avons capturés, toi et le fameux, l'unique Nawor vivant: Waor... Ce woran roux, qui a tué mon frère! (Argautik roua de coups les cuisses d'Aztai qui hurla de plus belle). Ah, reprit Héwana dans une expression de soulagement, nos vengeances s'accomplissent, et en plus, le Monarque peut à nouveau récupérer "le secret"...

-Quel secret? marmona Aztai.

-Pour une fois, impossible de t'en dire plus. Je suis navrée. Elle fit un signe de tête à Argautik tout en se levant. A demain Aztai, dit-elle simplement en sortant. Argautik ricana. Il frappa de toute sa puissance les jambes pendantes du woran neige, puis détacha la chaîne du plafond pour la rattachée au sol. Aztai n'avait plus de métal autours du corps, il était prisonniers que par ses poignets. Malgré cela, il s'effondra au sol, haletant. La douleur le lançait dans les côtes et dans les cuisses. Avant de partir, L'homme aux dent d'or lui décocha un ultime coup de pied dans l'épaule, arrachant un dernier cris au woran.

-Repose-toi bien, "Aztai", chuchota-il avant de laisser le woran sous la faible lueur vacillante des flammes qui éclairaient la pièce.

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Dernière édition par Aztai le Ven 14 Jan 2011 22:44, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Mar 28 Déc 2010 08:13 
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Combien de jours passèrent? Les suivants furent plus ou moins terribles que celui-ci... Aztai perdit au fur et à mesure des heures la notion du temps. Nuits et jours s'enlaçaient pour ne devenir plus qu'une suite de solitude et de maux... La Serpante s'amusait de voir le woran si perdu, et autant troublé. Le lendemain de sa "punition" elle ne revint qu'une fois pour lui servir des plateaux garnis de différents mets et des gourdes d'eau. Aztai s'étonnait de voir des repas aussi complet servit à une "bête en cage" comme Héwana lui avait dit, mais c'était les seuls moments agréables de sa nouvelle vie. Le temps passait, des jours qui devenaient semaines. Quelque fois, elle revenait accompagnée d'Argautik, et tous deux rappelaient au woran pourquoi il était là. Les coups de matraque, les flux de douleurs émanant des chaînes à nouveau présentes, les hurlements inutiles que poussait Aztai... La question avait beaucoup tournée, et le woran neige était arrivé à la conclusion que Waor n'avait jamais tué les 3 miliciens. Lorsqu'il fit part de son raisonnement à Héwana, celle-ci ne su lui répondre que par une nouvelle séance de torture. Des moments de calme, des moments de douleurs, un demi sommeil omniprésent sur le sol de pierre. Il semblait être resté là toute sa vie, et oubliait petit à petit comment il en était arrivé ici. Il se souvenait de Waor capturé, et des histoires qu'Héwana lui avait contées... Aztai avait toujours cet espoir de le retrouver un jour, mais c'était comme se raccrocher à une corde invisible. Ses rêves n'étaient plus que cauchemars. Tantôt il voyait Waor se faire criblé de flèches et mourir sous ses yeux, tantôt c'était lui qui mourait, de désespoir au fond de ce froid cachot. Même Utu semblait avoir quitté ce monde, emportant avec lui toute la lumière de ce monde. Il avait demandé un jour une chose simple, mais qui était la seule à avoir encore un sens aux yeux du woran:

-Pourquoi me gardez-vous en vie? Héwana l'avait alors regardé avec de la pitié dans les yeux.

-Mourir serait ta seule satisfaction, Aztai l'Insolent? jamais tu ne veux revoir la lumière du jour?

La colère avait remplit le woran. C'était comme lui tendre la main pour le lâcher ensuite, comme une promesse, pas tenue d'avance.

-Pourquoi?! avait-il hurlé. Tuez-moi alors! Pourquoi me laisser en vie? Pour me torturer quand l'envie vous prend?

-Sais-tu ce que c'est de mourir? Elle le foudroyait du regard. Je suis morte une fois, Aztai, et parce que je te le raconte aujourd'hui, j'ai connu la pire torture. Je vais te montrer, la pire souffrance qu'un être puisse connaître.

Le lendemain elle revint, accompagné de Rune. L'homme avait troqué ses yeux mesquins pour un regard méfiant, calculateur.

-Rune, je compte sur toi. Sois bref, mais précis, il veux simplement voir...

-Quel insolant, murmura l'homme.

Il se posta, droit comme un "i", devant Aztai. Levant les deux mains en direction de la poitrine du woran, il formula des paroles incompréhensibles, et tout alla très vite. Un rayon de lumière blanche illumina pendant une fraction de seconde la pièce, et Aztai s'effondra au sol. Il eut le temps de voir Rune se précipiter vers lui, avant de fermer les paupières. C'était comme avoir plongé dans quelque chose... Ni liquide, ni solide, non plus gazeux. Pas plus la sensation de tomber dans le vide; son esprit et son corps devinrent aussi fluides que de l'eau, il se sentait séparé de tout, emmené un peu partout, s'envolant et tombant à la fois. Il se sentait libre d'aller où bon lui semblait, sans savoir s'il existait quelque part où aller... Cette étrange impression de liberté s'évanouissait peu à peu, il sentait son corps se ressouder à son esprit, ou son âme. Et puis la notion d'espace revint à lui, comme si une cage rétrécissait peu à peu autours d'Aztai. Comme tiré par une main invisible, Le woran neige compris alors que la vie l'appelait, elle murmurait son nom. Et enfin, un hurlement venu de loin se rapprocha; il exprimait la déception, la colère, la tristesse. Ce hurlement, Aztai le compris, provenait de sa propre gorge, et ces sentiments étaient les siens. Allongé sur le sol de pierre brut, comme tombé du ciel, il ouvrit les yeux. Sentant son coeur cogner contre sa poitrine. Des bruits de pas s'éloignaient. Avant que la porte ne claque, une voix lui parvint:

-Tu viens de mourir avec succès, Aztai... Je suis vraiment... désolée de t'arracher à cette liberté, pardonne-moi.

Dans cette voix familière, Aztai ressentit, pour la première fois, un réel regret.




Fin du Chapitre 2

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Dernière édition par Aztai le Mer 5 Jan 2011 01:23, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Mer 29 Déc 2010 01:03 
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Arian conduisit Delaynna dans une petite pièce sombre. La fenêtre était barricadée. La seule source de lumière, était la petite lueur qu’offraient les chandelles. La jeune femme examina la pièce. Elle était très petite. Une commode, une table de travail et un simple lit occupaient le petite espace de la pièce. Seul un bruit brisait le silence de la pièce. C’était la respiration du malade.
Arian se racla la gorge.

-Tristan.
Le malade tourna la tête vers la porte et ouvrit difficilement les yeux. Il cligna plusieurs fois et se redressa sur les coudes, tremblant.
-Je n’ai plus besoin de soin professeur! Je vais mieux à présent!
Il afficha une grimace de douleur et plaqua sa main contre ces côtes. Arian eut un rire léger.
-Oui, je vois cela, tu n’as plus besoin de soin…
Arian se tourna vers Del et inclina la tête.
-Vous savez, ce que vous avez à faire.
Del inclina la tête à son tour. Arian tourna les talons et disparut dans l’escalier. Del entra dans la pièce, et referma la porte derrière elle. Elle retira sa cape et la suspendit à une patère. Elle s’approcha du malade et s’assit près du lit. Tristan n’osa pas la regarder. Le silence régnait dans la pièce.
Delaynna brisa donc le silence.

-Bonjour, fit-elle, je suis Delaynna et c’est moi qui est chargé de vous soignez.
Tristan ne disait rien.

-On m’a dit que vous vous étiez blessé car un de vos sorts à mal fonctionné et…
-Ne gaspillez pas votre salive madame, parce que je ne suis en bonne voie pour guérir je n’ai pas besoin de vous. J’ai déjà fais les sorts de premier soin et ils ont très bien marché. Vous pouvez retourner chez vous.
La jeune femme arqua un sourcil. Elle baissa les yeux sur la plaie que le jeune homme avait sur les côtes. Del eut un petit sourire en coin.
-Je ne pense pas que vos sors aient fonctionnés, parce que votre plaie est infectée , fit-elle en examinant de nouveau la plaie.Tristan écarquilla les yeux.
-Non…no…non! Bredouilla-t-il, cela ne se peut! J’ai… j’ai…
-Eh bien, cessez de balbutié et laissez-moi vous soignez.
D’un geste minutieux, Del prit la couverture qui couvrait le corps de Tristan et la déposa à ces genoux. Elle eut une autre grimace en voyant les autres plaies qui étaient infectés. Elle trouva un bol et le remplis d'eau chaude. Elle déposa le bol sur la table de nuit, et prit une petite serviette et la trempa pour ensuite, nettoyé les plaies. Elle prit un soin minutieux.
Après son opération, Delaynna leva sa main devant Tristan. Une lumière éblouissante, engloba sa main. À elle seule, elle pouvait éclairer la pièce entière. La lumière se décomposa en petites sphères lumineuses. Ces petites boules s'envolèrent lentement, comme si elles étaient poussé par une simple brise de vent. Elles se dirigèrent vers Tristan et fondirent en lui. Ces plaies s'illuminèrent et se refermèrent du coup, elles cicatrisèrent en moins de deux.
Tristan observa l'elfe, avec stupéfaction. Delaynna afficha un sourire en coin et se dirigea vers la sortie.

-Mon travail est accomplis, vous devez vous reposé.
Elle reprit sa cape et l'a mit sur ses épaules. Tristan avait le regard rivé sur ces cicatrices. Il tourna son regard vers l'elfe seulement lorsqu'elle toucha la poigné de porte.
-Apprenez-moi ce que vous savez! Et je vous apprendrai ce que je sais!
La jeune femme se retourna et lui adressa un sourire chaleureux.
-Nous verrons cela demain, pour l'heure vous devez vous reposé.
Sur ce, elle quitta la chambre et sortie du bâtiment.
<Suite à la taverne des Septs Sabres>

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Delaynna

Le temps mûrit toutes choses ; par le temps toutes choses viennent en évidence ; le temps est père de la vérité.


Dernière édition par Delaynna le Dim 13 Fév 2011 17:16, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Mar 4 Jan 2011 22:23 
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I/ Chapitre 3: L'éveil des Secrets



Une table en bois, à la lueur d'une bougie...

-J'hésite.

-Si vous me le permettez, répondit une petite voix, je vous encourage à le faire, Madame.

-Hum... Ce serait une première, mais si cela échoue, tout sera ma faute! Je dois choisir le bon... C'est irritant de voir toujours le même résultat, alors pourquoi pas essayer de changer un peu? On aurai dit qu'elle essayait de se convaincre elle-même.

-Oui! Et de plus, suite aux récents événements, "elle" est presque parfaite, selon le Monarque.

-Ah oui? Tu était là lorsqu'il l'a testée? Demanda-t-elle en toute ignorance.

-Oh oui Madame! Celui-ci n'est pas mort!

-... Incroyable... Et qu'est-il devenu? Se pressa-t-elle.

-Le Monarque l'a gardé pour faire des tests. Seulement, il devenait incontrôlable au bout d'un moment, alors il l'a exécuté, répondit-il d'un air déçu.

-Ah... Autant de civils, et parfois de miliciens morts, cela n'éveille pas de soupçon. Son histoire de "Tueur de la nuit" (elle émit un petit rire) ne peut pas endosser toute ces pertes quand même?

-Certes, Madame la Serpante, certes... Mais avouons que son charisme, en tant qu'officier actifs depuis des décennies, à su convaincre toute la milice!

-Sa discrétion, surtout, personne ne se doute que derrière ces morts et ces mensonges se cache une vengeance personnelle. Mais je suis fière, j'apprends auprès de lui, et c'est un honneur. Et à l'idée de l'achever...

-"Elle" est presque parfaite! Répéta-t-il. Je suis euphorique de servir une cause telle qu'elle!

-Une quête pour trouver le pouvoir, la puissance. Encore faut-il canaliser une telle puissance...

-Il y parviendra, je n'en doute pas!

-Moi non plus, Rune, moi non plus... J'espère être encore en vie pour voir de mes yeux son ascension. "Corrompre la justice, pour mieux la servir après."

-Ah ah! Voila des paroles bien sages, répondit Rune.

-Evidement, fit-elle dans un souffle, ce sont les siennes... Comment le convaincre? Je n'ai pas encore proposer mon idée que je sens déjà la honte monter lorsqu'il la refusera!

-Je pense que proposer un woran pour une telle expérience ne peut-être que bénéfique...

-Ou dangereux, coupa-t-elle. Je vais essayer, conclu-t-elle.

-Parfait! Se réjouit le serviteur.

-Demain soir, je vais le sortir, pour le lui présenter.

-Vous comptez vous y prendre comment? Avec les chaînes?

-Oui ce sera suffisant. Et puis nous sommes là au cas ou la liberté l'appelle.

-Exact, ricane l'homme.

-Bien, fit-elle en se levant de sa chaise, Rune l'imitant. Allons informer notre prisonnier, alors.

Ils longèrent un long couloirs qui donnait sur quelques cachots, avant de s'arrêter devant le dernier sur leur gauche. La femme posait la main sur la poignée, prête à entrer, lorsque Rune l'interrompit:

-Hum, Madame la Serpante? chuchota-t-il. Elle posa ses yeux sur lui d'un air interrogateur. Euh... Est-il vrai, il hésita, que... qu'il serait en vie? Je veux dire le...

-Oui! l'interrompit-elle, presque en colère. Avant de s'introduire dans la cellule, elle chuchota: Nous ne sommes pas seuls à arpenter le chemin de la vengeance.

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Dernière édition par Aztai le Dim 9 Jan 2011 23:01, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Sam 8 Jan 2011 10:24 
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Aztai entendit à peine le grincement de la porte. Encore une fois la Serpante franchit le seuil, avec Rune. Depuis trop longtemps le woran était là. Chaque jours la porte grinçait, et chaque jours il regardait inexorablement la femme entrer. Assis sur le sol de pierre, les chaînes autours du torse, il releva les yeux.

-Aztai j'ai une bonne nouvelle, fit-elle en souriant. Un grand jour pour toi demain puisque pour la première tu vas quitter pendant quelque heures cette cellule.

Aucune réaction, aucune émotion. Ces mots n'avait en aucun cas changé l'attitude d'Aztai. Il s'habituait peu à peu à ne plus rien ressentir. C'était comme si le futur s'en allait sans lui en lui lâchant petit à petit la main.
Héwana s'en retourna, laissant à nouveau le woran seul dans la pénombre.

Le lendemain, même si pour Aztai la notion de jour et de nuit n'existait plus, elle revint, accompagnée de Rune à nouveau. Sans un mot ils détachèrent le woran neige mais le laissèrent avec ses chaînes, prêt à déverser le flux de douleur habituel.

-Tu me suis, dit Héwana qui tenait l'extrémité de la chaîne. Pas un mot sinon... Elle secoua la chaîne dans un cliquetis. C'était étrange. La sensation de marcher, ne serais-ce que pour aller jusqu'à la porte de la pièce firent du bien à Aztai. Elle donnait sur un couloir aussi glauque que sa cellule. Il donnait sur d'autre cellule, s'en doute identiques à celle qu'ils avaient quittée. Ils marchèrent en silence jusqu'à un escalier de pierre. Ca sentait le renfermé, l'humidité. L'atmosphère très lugubre, le silence semblait emprisonner les cris qu'Aztai et d'autre êtres avais poussés sous la souffrance; ce couloir, il fesait peur... Il donnait sur un hall minuscule où ils tenaient à peine tous les trois. Il franchirent une porte qu'Héwana ouvrit avec un clé, en face de l'escalier. La pièce suivante était quelque chose d'assez incroyable, pourtant banal, mais le woran neige avait l'impression de mieux respirer, comme si quelqu'un s'efforçait de tirer sur ses poumons. Ils se tenaient tous les trois dans un salon immense. La première chose vers laquelle le woran figea ses yeux furent les quatre fenêtres, sur sa gauche. On pouvait observer les cheminées, la cime des arbres dans l'aube, ils n'étaient pas au rez de chaussez. Cela éclairait entièrement le salon. Aztai aurait souhaité avoir des paires d'yeux en plus pour pouvoir observer tout ce que la pièce présentaient. De forme rectangulaire, il y avait un grand tapis noir, au milieu, sur lequel trônait une longue table. Au milieu de cette table, un chandelier, tout en or. Il y avait maintes armoires, commodes, collés principalement sur les murs à droite. Elle présentaient, dans des vitrines en verre ou posé en exposition, des armes, des objets de valeur. Sur la première, un sabre: sur la lame était gravé des lettres presque illisibles. Puis, dans une vitrine, un médaillon, une épée, et quelque chose comme une coupe en argent. Tout cela étincelait, mais une seule chose attira toute l'attention du woran. Accrochée au mur, presque imperceptible parmi tout cet argent, tout cet or, une autre épée. Elle ne brillait pas. L'os de fulminaire ne brille pas, pensa Aztai... Il y avait aussi de nombreux tableaux mais le woran neige n'eut pas le temps de les observer avec attention car la deuxième porte de la pièce, située entre la commode au sabre et l'armoire, s'ouvrit à la volée faisant sursauter Aztai. Un homme, ou plutôt un elfe s'avança vers eux. Il paraissait furieux. Ses vêtements étaient semblables à ceux de la Serpante, c'est à dire une combinaison de cuir, verte émeraude celle-ci. Il semblait rayonner dans la clarté du jour. Une cape aussi noire que le tapis sur lequel il se tenait flottait derrière lui en frôlant à peine le sol. Son visage, plutôt pale, était parfait, lisse, des yeux en amande d'un marron très clair. Ses lèvres, fines, laissaient paraître des dents étincelantes. Il arborait une chevelure d'un blanc pur, lisse qui lui tombait sur les épaules. Sa démarche aussi était remarquable, légère, silencieuse. Malgré la hargne avec la quelle il était entrer, la colère qui semblait le ronger pour une raison inconnue, il conservait un regard impassible, calculateur. Il s'arrêta juste devant le woran. Même si Aztai mesurait au moins une demi tête de plus que lui, il obéit à Héwana et garda le silence. Le bonheur, si infime soit-il qu'il avait ressentit en voyant la lumière du jour l'avait abandonné. Le demi-elfe en émeraude plongea son regard dans celui d'Aztai. La Serpante avait baissé les yeux, tout comme Rune. Le woran ne cilla pas. Lentement, l'homme saisit la chaîne qu'Héwana lui offrit. Le flux de douleur qui suivit l'action fut intenable. Foudroyé, Aztai s'effondra à genoux aux pieds de l'elfe.

-Je suis le Monarche, fit-il simplement. Sa voix, si douce et mélodieuse, semblait presque ironique. Les yeux rivés sur ses bottes vertes, Aztai ne savait plus quoi penser. La douleur le lançait encore. Alors voici notre prochain cobaye, n'est-ce pas Héwana?

-Oui, Maître, c'est lui, répondit-elle à voix basse.

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Dernière édition par Aztai le Jeu 13 Jan 2011 07:07, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Mer 12 Jan 2011 00:19 
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"Cobaye". N'était-ce pas un mot effrayant? Dans ces circonstances: à genoux, aux pieds d'un demi-elfe. "Demi-elfe" pensait Aztai, et surement "Demi-fou". Mais que devenait le monde, ainsi traité? Il n'y a plus de présent. Aztai ne vivait que pour souffrir, et bientôt expérimenter.

-Regarde-moi Woran! ordonna l'elfe d'une voix calme mais ferme. Aztai s'exécuta. A présent, c'est à moi que tu obéit. Tu vas me suivre.

Tirant sur la chaîne il fit volte-face, obligeant le woran neige à le suivre de force. Héwana et Rune, inexistants devant le Monarque, les suivirent en silence. Il franchirent la porte par laquelle l'elfe était apparu. Celle-ci donnait sur deux imposants escaliers de pierre face à face, assez larges pour qu'au moins quatre worans puissent y monter les uns à côté des autres. L'un montait; l'autre descendait vers une pièce aussi grande que celle qu'ils venaient de quitter, d'après ce qu'Aztai aperçu. En effet, ils grimpèrent l'autre et arrivèrent dans un couloirs éclairé par une grande fenêtre tout au bout de l'allée. Il y avait trois portes, toutes sur la droite. Sur le mur de gauche était exposé le tableau d'une femme: une elfe à la chevelure blanche parfaite, aux formes et contours fins, un diadème entièrement en argent dans les cheveux. Aztai remarqua un petit présentoir en bois au dessous avec un coussin de velours noir. Sur celui-ci était présentés le diadème, identique à celui de la femme, et une chevalière en argent, étincelante. Le Monarque le conduisit jusqu'à la dernière porte, près de la fenêtre. Aztai n'eut le temps d'apercevoir que le haut d'un toit à travers la vitre avant de pénétrer dans la pièce. Le woran fut surpris. Ce n'était pas un cachot comme il pensait mais une sorte de chambre. Au milieu de la pièce, et c'est-ce qui assombrit un peu plus son moral, il y avait une croix d'un bois très dur, épais. Un peu plus haute que le woran, elle épousait parfaitement la silhouette humaine, avec des anneaux de fer très épais à chaque extrémités, même en haut. AU pied de l'instrument, le sol était taché de rouge sombre, comme impossible à effacer. Derrière, il y avait une commode sur laquelle s'entassaient des fioles, des gourdes, un long couteau, encore des fioles... Les liquides, ou plutôt les substances qu'elles contenaient étaient très différentes. Sur la gauche de la pièce, deux toutes petites fenêtres, suffisantes pour éclairer la totalité de la pièce, trop petites pour s'enfuir...

-S'enfuir, c'est mourir.

L'elfe avait capter son regard. Menaçant, il tira sur la chaîne et déversa un flux de douleur dans le corps d'Aztai qui s'effondra au pied de la croix.

-Héwana, s'il te plaît.

Il sentit la Serpante s'approcher dans son dos. Elle saisit la chaîne, collée au dos du woran et le força à se lever. Elle le tourna et le poussa contre la croix.

-Rune!

Le petit homme, resté en retrait, s'avança à son tour. Il saisit le bras gauche du woran et le posa sur la branche gauche de la croix, refermant l'anneau de fer sur le poignet. A ce moment, la Serpante déchaîna la magie dans les maillons glacés. A nouveau, Aztai se retrouvait haletant, haineux, raccroché que par son poignet a ce qui semblait un futur bien pire encore que son présent.
Et puis, pour l'une des premières fois, Aztai sentit la colère monter en une fraction de seconde. Il ignorait pourquoi il n'avait jamais essayer. Le bras droit libre, une envie insoutenable de lacérer d'un coup unique et puissant le visage de Rune le saisit. Il se fit violence pour ne pas y succomber, car il signerait là son arrêt de mort avec cet acte. Alors il laissa la Serpante lui accrocher l'autre bras, pour que finalement il se retrouve dans la même position qu'il y avait quelques mois, verticalement cette fois.

-Laissez-nous! ordonna sèchement le Monarque. Ayant suivit toute la scène les bras croisés, il était dans le dos du woran à présent, position très dérangeante et inquiétante. Lorsqu'Héwana et Rune eurent quitté la pièce, l'elfe parla à voix basse, toujours dans son dos:

-Merci Woran. Grâce à toi, je vais encore une fois avancer dans mes recherches. Vois-tu, cela fait quelques décennie que je tente de mettre au point quelque chose d'original.

Tout en parlant, il tournait autours d'Aztai, les mains dans le dos. Il conservait un air impénétrable. Aztai était de plus en plus angoissé mais conservait un visage impassible, feignant la sérénité.

-Je sais qu'Héwana t'a parler d'un "secret". Ce secret, car je compte t'en dire d'avantage, est primordiale pour moi. Bien sur tu connais l'histoire des Nawors, tragique n'est-ce pas? A ces mots Aztai se souvint que le responsable de ce massacre n'était autre que l'homme en face de lui.

-Waor...

L'elfe s'arrêta devant lui. Il esquissa un sourire qui lui donnait l'air mauvais, vicieux.

-Le dernier Nawor vivant... ricana-t-il. Je pense qu'aujourd'hui il doit croupir quelque part dans les cachots de la milice, sûrement mort.

Aztai avala cette idée avec difficulté. C'était un choc, mais étonnamment, il s'y attendait. Mais enfin...

-Non! Rugit Aztai. L'elfe éclata d'un rire glacé. Chaque éclat tranchait un peu plus l'espoir faible du woran neige.

-Non tu as raison! Il est mort et c'est une certitude. A présent! Il s'avança avec un sourire aux lèvres vers la commode derrière Aztai. Un tintement plus tard il revint devant le woran avec une toute petit fiole dans la main gauche, et le couteau dans la main droite. Le liquide de la fiole était rouge clair, fluide.Ceci, c'est la clé de la justice parfaite. Le woran neige ne comprit pas ces mots. 50 ans plus tard, j'ai du traquer un autre peuple pour avoir le précieux ingrédient.

-Quel peuple? chuchota Aztai la colère à nouveau présente.

-Tu connais la réponse, répondit le Monarque dans un sourire. Son rideau de cheveux blancs lui tombait sur le coté droit du visage, lui donnant un air encore plus maléfique; il l'avait rapproché de celui d'Aztai qui aurai tout donner pour planter ses crocs dans la chair du semi-elfe. Celui-ci affichait un air amusé.

-Ordure, poussa Aztai dans un souffle. Tous?

-Je pense, répondit-il sur le ton de la conversation.

Le woran neige sentit une main de glace se refermer sur son coeur. C'était comme tomber dans le vide... Tous morts, les matriarches, Draev et Grendale...

-Pourquoi...

-Pour ça, fit-il en mettant la fiole en évidence, sous le nez du woran. L'ingrédient secret, "Aztai", c'est le sang de matriarche!

-Alors vous avez massacré un peuple pour une fiole de sang?

-Oh non pas qu'une fiole! J'ai envoyé une lettre leur réclamant du sang, vous n'avez pas voulu, je l'ai pris moi-même.

-Absurde, murmura Aztai.

-En aucun cas! Pourquoi le sang de matriarche tu te demandes? Parce qu'il renferme la force, l'agilité, la hargne et tout ce que tu veux qui fait que ta race est puissante. Je suis le seul à savoir utiliser ce sang avec d'autre ingrédients, et j'en ai alors fait un secret bien gardé par les matriarches de votre peuple. J'ai appelé ce divin liquide le Fléau des Ombres. Poétique n'est-ce pas?

-Qu'en faites vous?

L'elfe sourit mais se tût. Il se redressa de toute sa hauteur, ramenant sa chevelure blanche en arrière: il rayonnait. Levant alors son couteau, il entailla le bras droit d'Aztai, à l'intérieur du coude. Le woran tressaillit de douleur en voyant son sang s'écraser sur le sol, abreuvant à nouveaux les pierres froides de la pièce. Après avoir observer l'expression de son prisonnier, il jaugea un instant le Fléau.

-Normal, murmura l'elfe pour lui-même. Il s'avança et versa l'intégralité de la fiole dans l'entaille.Il est fort possible que tu n'en revienne pas, mais je suis sur que tu vas te battre pour savoir que ton chère ami Waor n'est pas le seul de son "rang", ajouta-t-il en souriant... Aztai ne capta pas le message caché de l'elfe. Il en avait marre de tous ces secret. D'ailleurs il en avait marre de tout, et de cette fatigue soudaine. Et de cette cage, avec ses ombres dansantes... Ses ombres? s'étonna-t-il. Cette cage?

-Qu'est-ce que...? marmonna-t-il en regardant l'elfe. Mais l'elfe n'était plus qu'une ombre dansante lui aussi, les contours flous et noirs. Aztai était perdu, embrouillé, mais ce sentiment allais bientôt laisser place à une sensation, pas la douleur, pas le désespoir... Si seulement ça aurai été la douleur, Aztai aurai moins souffert...

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Sam 15 Jan 2011 01:23 
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Aztai sentait le fluide circuler dans ses veines, il était chaque goutte, chaque particule du sang de matriarche. Le woran neige se rongeait lui-même de l'intérieur, il n'y avait plus de lien l'emprisonnant, plus d'elfe devant lui, plus de woran désespéré... Bientôt, comme si on contrôlait son corps à distance, il sentit ses griffes sortirent d'elles-mêmes. Aztai gardait les yeux fermés, comme s'il avait peur d'être ébloui, mais ébloui par quoi? Peu importait, cette interdiction était comme ancrée depuis toujours dans son esprit... Son pouls battait plus vite, il le sentait frapper à ses tympans, il ne sentait plus que cela.
Tous ses muscles se bandaient, soudainement, mais il s'efforçait de ne pas ouvrir ses paupières. Il paraissait s'être écoulé des heures lorsque le fluide rouge qui courait dans son corps apporta avec lui un flot, une vague, un océan de colère: la colère vengeresse, la colère de représailles, la colère accablée... Aztai, prit dans une folie, ne voyait pas de raison à ce soudain énervement mais bientôt nulle raison, nulle cause devenait valable. Cette hargne était là parce qu'elle devait l'être; Elle brûlait ses muscles parce qu'il le fallait. Les yeux toujours clos, le woran faisait face, comme faire face seul à un millier de soldat.

(Libère-là!)

Personne n'avait parlé, personne n'était présent. Aztai se sentait submerger, comme s'il luttait pour ne pas se noyer, chaque souffle devenant une récompense face à l'effort fourni...

(Ouvre-les!)

Il fallait obéir: le pouls cognant à un rythme effréné, l'idée de libération le séduisait à tout prix... La gueule fermée, les crocs serrés, il ne tiendrait pas longtemps.

(Oui...)

Au bord de briser ses chaînes, le woran blanc eut soudain l'envie de ne pas le faire, de rompre la montée d'adrénaline colérique; il voulait refuser l'euphorie qui lui était promise...

(Aztai...)

-Hein? s'entendit murmurer Aztai.

(Fais-le!)

Oubliant tout, Aztai ouvrit les yeux et déchaina le démon qui le dévorait. C'était dément, le woran devenait dément. Il se voyait hurler de rage comme jamais il n'avais hurler. Il n'y avait plus d'elfe devant lui, plus rien. Comme si sa mémoire avait été effacée, la seul envie de tuer se présentait. Des ombres dansaient, et il voulait trancher chacune d'elles car elles étaient à l'origine de toute cette fureur; des ombres noires, comme des flammes. Aucune notion du temps, aucune notion de l'espace, il n'y avait que des silhouettes difformes. Ses griffes et ses crocs voulaient sortir d'eux même, comme aimantés par ces présences abstraites.

(Haha...)

Pendant une durée indéterminée Aztai hurla et voulu combattre ces présence impalpables, causes de sa folie. Et puis comme s'il s'endormait peu à peu, la fureur laissa place à l'épuisement, les ombres dansant toujours devant ses yeux. La colère était là, mais plus les muscles. Alors le woran neige s'immobilisa, et rumina en silence ce sentiment pendant ce qui sembla des heures. Son coeur battait moins vite, il ne sentit pas le métal entailler son bras. Il ne sentit pas une autre solution couler en lui. Il ne sentait rien car il plongeait dans un profond coma...

Fin du Chapitre 3

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Mer 19 Jan 2011 21:04 
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I/ Chapitre 4: Résurrection du passé



Ce fut le claquement de pas sur le sol de pierre qui tira Aztai hors de son inconscience. Il garda les yeux fermés. Sentant toujours les anneaux de fer glacés refermés sur ses poignets, il s'aperçut qu'on lui avait aussi attaché les chevilles à l'aide du troisième, en bas de son support, le rendant totalement vulnérable. La respiration lente, comme si chaque inspirations lui était comptées, le woran neige réfléchi. Ce venin qui avait circulé dans ses veines semblait avoir laissé à jamais une trace car il percevait encore de la colère. Le claquement se faisait de plus en plus bruyant; le rythme régulier de celui-ci donnait l'impression que le temps était compté, le temps qui restait à Aztai...
A travers les carreaux le ciel semblait participer au désespoir du woran neige: maussade, pluvieux, il se riait de sa souffrance. La porte s'ouvrit après un déclic de la serrure et l'elfe pénétra, l'air serin, dans la chambre. Sa cape noire virevoltant, il se retourna pour tourner à nouveau la clé, pour sceller le destin de son prisonnier. Le Monarque resta immobile, dos à Aztai qui releva la tête et ouvrit les yeux. La lumière, malgré sa faible intensité, transperça ses pupilles et il dû cligner plusieurs fois des paupières pour s'habituer.

-Tu es une créature intéressante, dit l'elfe à demi-voix. Le Fléau t'a affecté différement, tu semble mieux y résister. Je te rassure, l'agonie était tout de même présente...

Aztai n'en cru pas ses oreilles. Etait-il en train de plaisanter? Ce venin avait réveiller en lui une haine inconnue jusqu'à là. La colère incarnée avait pris place dans son corps lui arrachant des hurlements, et il avait "mieux résisté"? Le woran aurait voulu, pour tout au monde, que l'elfe devant lui n'ai à endurer que la moitié de ce que lui avait enduré.

-Comment? Rugit l'elfe en se retournant. Des éclairs jaillissaient de ses yeux. Comment a tu fais? Voyant le regard interrogateur du woran il retrouva soudain son calme, une scène particulièrement étrange. Cela ne fait rien. Je suppose que tu as une facilité d'adaptation plus développée.

-Quoi? murmura Aztai.

Le Monarque s'approcha de la commode derrière le woran neige. Un tintement de verre plus tard il faisait face à celui-ci, un couteau dans la main droite, une fiole contenant le Fléau des ombres de l'autre.

-Non! Pour la première fois Aztai suppliait son bourreau.

-Non? Demanda le demi-elfe avec un sourire. Tu semblait pourtant ne pas être affecté comme tous l'ont été avant toi...

-Pas affecté? Aztai ne comprenait pas. Ce fluide était la pire chose qu'un être puisse supporter. Jamais il n'en reprendrai de son plein gré. Le Monarque fit un pas en avant et leva sa lame. Vous n'avez pas idée... murmura-t-il.
Le demi-elfe éclata de rire.

-Pas idée? Il orienta alors la lame non pas sur le bras du woran mais vers sa propre main, celle qui tenait la fiole. Il en entailla le dos et laissa tomber l'arme qui heurta le sol.
Enfin, il versa la moitié du contenu du Fléau qui coula le long de ses doigts fins. Complètement immobile, le demi elfe ferma les yeux; parcouru d'un frisson, un sourire se dessina sur ses lèvres. Aztai était bouché bée. Son regard posé sur les paupières closes du Monarque, il ne fit pas un geste comme pour ne pas interrompre la scène.
Au bout d'une dizaine de minute, l'elfe revint à lui et rouvrit les yeux.

-Ceci, dit-il en montrant la fiole à demi vide, est un poison. Et le meilleur moyen de combattre un tel fléau, c'est de s'immuniser contre lui. J'ai pris, par doses croissantes, un peu de Fléau des Ombres pendant longtemps et cet acte a effacé ses effets négatifs.
Aztai ne comprenait plus rien. Pourquoi lui disait-il ça? Il ne l'avait pas vu se débattre pour briser ses liens? Apparemment pas de la manière qu'Aztai l'aurait cru. Il se voyait, lui-même, encore lutter contre ses démons invisibles...

-Qu'elle était ma réaction? demanda le woran.

-Tu ne te souviens pas? S'étonna le Monarque, l'air franc.

-Non...

-Incroyable...murmura l'elfe d'un air intéressé. Tu es resté parfaitement immobile pendant une partie de la session. Il y avait de quoi s'inquiéter, mais au contraire j'ai trouver cela plus qu'important. Heureusement tu a commencer à te débattre avec force, pas longtemps mais intensément. Tu semble avoir la concentration requise pour résister au fluide. Comme moi tu sembles "immunisé"...

-Je ne crois pas, répondit le woran.

-Peut-être, on va voir si ce n'était qu'un hasard! Il planta la pointe du couteau sur l'épaule gauche d'Aztai qui grimaça de douleur. Une ligne du liquide vermeille roula sur le fil de la lame. A nouveau, le demi-elfe versa le reste de la fiole dans la plaie. Se préparant au pire, Aztai ferma les yeux et se concentra. Il appréhendait déjà le moment qui allais suivre. Quelques minutes plus tard, le Fléau des Ombres faisait son oeuvre. Le woran blanc sentit couler en lui la colère, mais cette fois-ci tout fut différent...

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Jeu 20 Jan 2011 01:54 
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-Aztai...

Si il y avait eu une description physique de la réaction du woran en entendant cette voix, il aurait probablement sursauté. Ce n'était pas la voix calme du Monarque, la voix douce de la Serpante, ni la voix sinistre de Rune. Celle-ci était différente.

-Aztai! répéta-t-elle.

Elle paraissait lointaine, un ton plutôt féminin déduisit Aztai. Elle résonnait dans son crane, seul le woran pouvait l'entendre.

-Tu n'es pas seul, jeune insolant.

Cette phrase eut un impact démesuré dans le coeur d'Aztai. Elle rappelait inévitablement les matriarches, et tous les worans de sa tribu, dorénavant morts... La colère à laquelle il s'était attendu en voyant le demi-elfe verser le Fléau dans ses veines n'était pas absente, mais comme située en arrière plan. La voix plutôt chaleureuse semblait la contenir, Aztai avait l'image banale d'un homme tenant à l'écart des passants son chien en laisse. Désireux d'entendre à nouveau cette voix, il ne parla pas mais pensa ses mots, déduisant que puisqu'il devait être le seul à l'entendre, elle provenait à coup sur de son esprit.

-M'entendez-vous? Fit-il d'une voix sûre.

-Oui Aztai, nous pouvons t'entendre...

-Vous n'êtes pas seule? Et puis, qui êtes vous?

La réponse se fit attendre.

-Voici là la question qui n'a sans aucun doute aucune réponse. Nous sommes, et nous ne sommes pas. Aztai ne comprit pas.

-Suis-je le seul à pouvoir vous entendre?

-En quelque sorte, puisque tu es le seul woran à qui le demi-elfe à allouer son poison. Pour toi, qui sommes nous?

Le woran neige aurait voulu donner une réponse identique à la question qu'il avait posée. Cependant, il fit un effort.

-Pour moi? Je vois l'image d'un woran.

La voix eut un éclat de rire chaleureux, et encourageant. Son écho dans la tête et tout le corps du woran lui mit du baume au coeur.

-Continue.

-Oui... Un woran unisexe, et d'ailleurs, continua-t-il, je ne vois pas qu'un woran, j'en vois plusieurs. En s'entendant dire ces mots, la liberté avait gagné Aztai; une sensation exquise, qui s'était montrée absente depuis bien trop longtemps.

-Voila qui semble parfait, répondit la voix. Je vois déjà la prochaine question glisser sur tes lèvres et venir briser le mur d'ignorance et de souffrance auquel tu fais face depuis plus d'une demi-année.

-Etes-vous là pour m'aider? S'empressa Aztai.

-Oui, Aztai, nous le sommes...

Tout cela était-il bien réel? Ou alors était-ce une manipulation quelconque du Monarque pour voir souffrir son prisonnier un peu plus. Contrairement à la dernière fois, il sentait le Fléau circuler dans son corps, mais il paraissait paisible, dénué de rage. Le woran se voyait toujours dans un état second, mais le décors avait changé: plus d'ombres dansantes, qu'un seul et unique paysage blanc, une lumière salvatrice et cette voix, si amicale et émouvante. Plus de peur, la colère bien gardée derrière une cage invisible.

-Je ne peux que te montrer la porte, Aztai, mais ce sera à toi de l'ouvrir et de saisir ta liberté.

A n'importe qu'elle prix le woran neige l'aurait voulu.

-Je vous écoute, parla-t-il par le biais de sa pensée.

-Le Monarque fait une erreur. La faille de son expérience peut le mener à l'échec, et c'est de cette faille qu'il faut que le woran neige jaillisse. Jamais Aztai n'avait été aussi concentré. Il t'administre la seule chose qui puisse t'aider à en t'en sortir. Ce "Fléau des Ombres", comme il aime l'appeler, est un poison pour le commun des être vivants, mais pas des worans. Cette information est capitale, c'est la plus importante et le demi elfe l'ignore totalement. Tu es le seul Aztai, le seul à pouvoir duper ton geôlier, au moyen de ses armes, car elle ne t'affecte pas.

-C'est faux, répondit le woran blanc. Elle m'affecte: la première fois, j'ai vu la colère m'emplir et me rendre fou...

-Et en ce moment? interrompit la voix. Devant le silence d'Aztai elle reprit. Nous sommes présent dans ce liquide abominable, car le sang de woran en est un composant, et seul un woran peut jouir de notre force. Nous gardons la colère enchaînée, et nous avons le pouvoir de la libérer quand bon nous semble. C'est ce qui s'est passé la dernière fois.

-Vous... m'avez volontairement laisser souffrir? Dans quel but?

-Tu connais déjà la réponse.

Après un long silence, Aztai répondit:

-Pour que le Monarque pense que je suis aussi faible qu'un homme. Cependant, il a dit que j'avais présenté une résistance plus importante.

-Ceci est la clé: Cette résistance l'intrigue, il veut en savoir plus: il t'administrera le sérum en pensant te faire souffrir, mais cette souffrance ne dépendra que de nous.
C'est pourquoi nous nous devons de libérer cette colère malgré tout.


Cette idée donna la nausée au woran. Plus jamais il ne voudrais ça. Comme ayant lu ses pensées, la voix repris.

-Ne sois pas inquiet, le fait de savoir que cette colère est purement artificielle et contrôlée par nous divisera par mille ta souffrance. C'est un leurre pour l'elfe car plus tu souffres, mieux cela vaudra pour toi.

-Alors je suis prêt, conclut Aztai, empli de confiance. Il était heureux. Une présence imaginaire était la dernière chose à laquelle il s'attendait, mais finalement elle s'avérait d'une grande utilité. Notamment de briser sa solitude. Une dernière question, fit Aztai. Est-ce de la magie? ou un quelconque maléfice d'entendre ces voix dans ma tête. Car il y a forcément une chose extraordinaire pour que vous puissiez m'aider seulement au travers d'un "poison"...

-Ta question mérite mille et aucune réponses. Est-elle si indispensable que cela? La solution efface le problème. Aztai, woran neige, tu n'es pas seul et la liberté t'attend bientôt à bras ouverts...

Cette ultime phrase fit sourire Aztai, du moins lui en donna l'impression. Il se prépara à accueillir le flot de haine, si superflue soit-il, alors que l'écho de la voix s'estompait peu à peu.

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Dernière édition par Aztai le Sam 5 Fév 2011 00:18, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Jeu 27 Jan 2011 00:55 
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Le woran blanc renaissait au fur et à mesure qu'il reprenait connaissance. Le Monarque droit comme un "i" devant lui avait les bras croisés. Son rideau de cheveux blancs cachait un air déçu, comme à un enfant à qui on avait promis une friandise en lui privant finalement. Aztai baissa les yeux. Il se concentra un moment sur ce que la voix lui avait dit: l'elfe se trompait, Aztai devait paraître souffrant pour qu'il n'y voit que du feu. Le woran ayant le souffle rapide suite à ce "test", il prit soin de le conserver et de donner un air affaibli pour ne pas éveiller les soupçons.

-je me serais trompé... fit le Monarque, nonchalant. Il fit volte-face et sortit dans un grincement de porte laissant seul Aztai. Aparement tout fonctionnait pour l'instant, seulement, le jeune woran n'avait aucune idée de ce qu'il devait faire ensuite. Comme l'avait dit la voix, il n'avait quasiment pas souffert. Aztai déduisit que selon l'elfe cela avait été tout le contraire. Le Monarque revint un petit moment après alors que le woran neige reprenait un air à nouveau peiné. Cette fois-ci, Rune le suivait de près, comme un animal. L'elfe ne s'arrêta même pas pour observer son prisonnier, il traça son chemin, contournant par la droite la croix sur laquelle Aztai était crucifié. Le woran entendit un tiroir s'ouvrir, l'elfe prenait quelque chose. Rune restait debout devant la porte, osant à peine observer son maître. Lorsque celui-ci revint à ses côtés, il avait l'air plus misérable que jamais. L'elfe serrait fort dans sa main gauche une pointe en acier ayant la forme d'un clou d'une dizaine de centimètres.

-Je croyais avoir découvert quelque chose d'intéressant, dit-il à voix très basse d'un air menaçant. Je t'administre le fléau une deuxième fois, et tu ne fais que te tordre de douleur et gémir: comme tous avant toi... Aztai était rassuré. A l'écoute de ces mots, son coeur s'était dénoué sous la pression exercée. Cependant, la voix du Monarque indiquait tout de quoi s'inquiéter...

-C'est vraiment dommage. Il enfonça son regard dans celui d'Aztai. Je ne vois pas alors à quoi tu nous sert.

Il s'avança et planta son pieux dans l'épaule gauche du woran qui lâcha un hurlement de douleur. Les poils blancs absorbèrent le flot de sang qui émergea de la plaie. Puis, en gardant un visage impassible, il tira sur le pieu vers la bas de façon à ce qu'il creuse la chair d'Aztai. Rune souriait alors que ses yeux suivait l'écoulement du fluide sanguin.

-Rune tu vas rester ici. Quand le Fléau l'aura presque achevé, reconduis-le à sa cellule pour qu'il y finisse sa misérable vie. Tu n'aura rien à craindre, si ce n'est qu'il meurt avant de franchir cette porte.

Les deux hommes éclatèrent de rire. Le Monarque retira d'une poche intérieure une fiole longue. Rempli de Fléau comme Aztai l'avait deviné, la quantité restait au moins trois fois plus importante que d'habitude. Le woran ne savait plus quoi penser. Malgré ce que lui avait confié la voix, la dose semblait tout de même inquiétante. La douleur le lançait, il ne se sentait pas capable de bouger son bras, s'il eut été libre. Le demi-elfe déboucha le tube de verre. Il versa le liquide qui sillonna le torse velu d'Aztai pour venir noyer la profonde entaille dans laquelle le pieu glacé était encore enfoncé.

-Rune, répéta l'elfe. Le petit homme s'approcha et posa sa main sur le pieu. Un flux traversa l'instrument pour engourdir le corps d'Aztai quelque secondes. Horrifié, le woran baissa les yeux et vit que la cicatrice s'était refermée autour du gros clou.

-C'est original, fit le Monarque dans un sourire. Très original, Rune. Le petit homme ricana avant de reculer dans un coin de la pièce. Mais un peu inutile, admettons-le. Il retira violemment l'instrument, arrachant un autre cri abominable au woran neige. Cette fois-ci, ce fut le Monarque lui-même qui pensa le trou sanglant, abandonnant le pieu dégoulinant par terre.

-Eh bien, fit sincèrement l'elfe en regardant le woran, Adieu! J'épargne ta piètre vie en t'offrant la mort. Mais, m'a-t-on dit, tu en a déjà eu l'expérience. D'un faible mouvement de tête il désigna Rune. Aztai avait toujours un peu mal à l'épaule. Moitié confiant, moitié effrayé, il attendait avec impatiente ce qui allait suivre. Ne trahissant pas son intention, il se forgea le masque d'un prisonnier désespéré, quoique qu'il n'en était pas loin. Sa vision se brouillait déjà. A nouveau il sentait le fluide circuler dans son corps. La quantité administrée avait aparement pour effet de faire venir plus vite la colère. Il eut juste le temps d'apercevoir une dernière fois le Monarque lécher la goutte de Fléau des Ombres qu'il restait sur le rebord de la fiole. Avant que celui-ci ne claque la porte, quelque mots vinrent aux oreilles du woran:

-Il n'était pas le dernier... Il "n'est" pas le dernier... Des Nawors bien sur.

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Dernière édition par Aztai le Sam 5 Fév 2011 00:28, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Mar 1 Fév 2011 01:25 
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[:attention:] Le contenu du rp suivant peut choquer les lecteurs plus sensibles [:attention:]


Comme plongé dans le coma... Aztai avait l'étrange impression de se noyer, englouti peu à peu. Il tombait, sombrant dans l'inconnu sans effluves ni couleurs: pour une troisième injection, un troisième effet, différent. Et si l'elfe avait raison, si finalement cette voix n'avait jamais existé: le fruit d'une démence incontrôlable, conséquence d'une solitude mortelle. Il n'y avait pas de douleur non plus, et la tant redoutée colère du Fléau des Ombres se cachait. Le temps semblait s'être arrêté. Une lueur blanchâtre s'éleva dans son esprit, telle le soleil à l'aube.

-Aztai.

Le réconfort. Ce timbre féminin, cette chaleur qu'il dégageait fit sourire intérieurement Aztai comme s'il l'attendait. L'écho s'estompait lorsque par le biais de sa pensée il parla:

-Je suis heureux de vous entendre...

Il y eu un éclat de rire qui donna du baume au coeur à Aztai.

-C'est le moment? demanda-t-il d'un air presque enfantin.

-Toi seul le sait, toi seul le ressent. Il faudra que tu puises la force et la ruse dans des détails, sois observateur, tu en est largement capable...

Encore une fois Aztai sourit. Sentant pleinement tous les organes de son corps, la colère était absente: pas en arrière plan, totalement inexistante! Encore une fois, la voix semblait avoir compris ses pensées.

-Elle est là. Tu ne la sent pas en ce moment mais autant que cela puisse te paraître impossible, tu te tord de douleur en ce moment même: tu hurle de rage et te débat depuis presque deux heures.

Le woran en fut épaté. Il semblait être arrivé à l'instant et la sérénité était seul maitresse de son esprit. Comment son corps ne pouvait-il pas suivre ce chemin de paix?

-Il y a des choses inexplicables dans ce monde... répondit la voix à la pensée du woran. Le désir de liberté, l'espoir grandissant dans ton coeur enraye la magie du poison. Dans peu de temps tu reviendra à toi.

Ces derniers mots frappèrent le woran, le ramenant à la réalité petit à petit. Tel un glas ils résonnèrent dans son crane alors que la lumière blanche s'estompait pour laisser place aux ténèbres de la nuit qui inondait la pièce dans laquelle Aztai se sentait à nouveau attaché à la croix de bois. Les yeux toujours clos, la voix si chaleureuse se glissa dans son oreille comme un murmure:

-Adieu, jeune Insolant. Garde la foi et ouvre de tes griffes la porte pour saisir ta liberté...

Tous les muscles de son corps le tirait, son coeur battait la chamade. Haletant, le woran neige ne fit pas l'ombre d'un mouvement et réfléchi calmement à une solution. Une idée folle et pourtant simple lui vint à l'esprit. Se souvenant des paroles du Monarque, il devrait normalement mourir sous peu; feindre la mort ou la folie serait donc plus simple pour ne pas attirer l'attention. S'accrochant à cette idée, il patienta. Les yeux mis-clos, la tête basse, il observa le sol. Après mûre réflexion, il se lança. Une attitude de malade mourant: la gueule légèrement entre-ouverte, les yeux dans le vide, un gémissement plaintif au bord des lèvres, il releva la tête en la faisant dodeliner de droite à gauche. Son attitude manqua de le faire rire mais il fit tout pour endosser son rôle de futur cadavre. Conservant un regard vague et inexpressif il n'omis aucun détail de ce que ses pupilles capturaient: La pièce était éclairée par les lueurs vacillantes de quelques chandeliers. Rune se tenait immobile face à lui les bras dans le dos. Lorsqu'Aztai croisa son regard, il lâcha volontairement (ou involontairement) un frisson qui lui parcouru le corps, et un autre gémissement sorti de sa gorge. De ce qu'il capta, le sorcier semblait s'être bien amusé: un sourire pervers aux lèvres, des yeux débordant de cruauté, il s'avança lentement. Le woran neige aurait donner n'importe quoi pour arrêter cette comédie ridicule, la peur naissait à présent dans son coeur. A ses pieds, il s'en aperçu, des maillons de métal s'entassaient pour former une chaîne, une chaîne ou le flux de magie avait bien des fois contraint Aztai de se mettre à genoux. La vue soudaine de sa vie de prisonnier attisa sa colère naturelle, et il redoubla d'effort pour jouer son rôle parfaitement.
Entre gémissement, absence de réflexe, perte totale d'identité, le petit homme n'eut aucun mal à enrouler la chaîne autour du torse d'Aztai après l'avoir détaché de ses liens. Le woran lui accorda une telle facilité que Rune n'avait en fait passé que deux fois les maillons autours de son torse alors que d'habitude, la Serpante prenait soin de faire le tour entier du corps de son prisonniers.

Des détails, repensa Aztai. Feignant sans relâche sa folie inconsciente il suivi docilement Rune qui sortait de la pièce. Il avait enroulé la chaîne autours de son poignet au moins trois fois, lui donnant l'apparence de porter un gant de fer. Lorsque le sorcier passa devant le portrait de femme et le petit présentoir mettant en avant une chevalière et un diadème, le woran blanc traina derrière, se cognant une fois dans le mur pour finalement (volontairement?) renverser le fameux présentoir et tomber avec. Le bruit alarma Rune qui déchargea automatiquement un flux de violence dans la chaîne, exactement ce que voulait Aztai: serrant les crocs, contractant tous ses muscles, il encaissa le coup sans broncher pour adopter à nouveau une attitude de dément.

-Tellement ravagé qu'il sent à peine la douleur, marmonna Rune. Un vrai légume...

Cette réponse fit sourire Aztai qui cacha sa joie. Il se releva avec l'aide du sorcier qui gardait solidement la chaine autours du poignet. Il releva le présentoir, reposant du mieux qu'il pouvait le diadème et la chevalière en argent. Passant devant le woran qui avait observé la scène d'un regard vitreux, il murmura un "suis-moi". Aztai jeta un regard au deux bijoux: vif comme l'éclair il s'empara de la chevalière en argent, souvenir de ce triste voyage pensa-t-il.

Ainsi il suivit son geôlier, descendit l'escalier de pierre en ne manquant pas de trébucher et de paraître de plus en plus faible au fil du trajet. Arrivés dans le gigantesque salon tout éclairé, Aztai se permit quelque regards furtifs pour admirer armes, tableaux et autre objets de valeur. Il avisa une certaine épée en os de fulminaire dans un fourreau simple accrochée à un mur, en face de celui-vers lequel Rune le menait. Il faudrait bientôt agir et son coeur s'emballa. Trébuchant sur le tapis noir, Rune ne manqua pas de montrer sa mauvaise humeur face à l'attitude "normale" d'Aztai. Le woran neige faisait nerveusement rouler la chevalière d'argent dans sa main avant de la glisser dans une petite poche de ce qui restait de son pantalon. Ils franchirent une porte qui les menait vers un minuscule hall, engendrant lui-même une autre porte, les menant inexorablement vers les cachots. Aztai se faisait de plus en plus silencieux, le petit homme ne remarqua pas ce détail. Le woran neige avait peur, mais il faisait tout pour la combattre et ne pas imaginer ce qui se passerait s'il échouait dans sa quête de liberté. Des torches éclairaient le couloirs lugubre et puant des cachots. Rune s'arrêta à la première porte à gauche: il fallait agir! Cependant...

-Ah non, s'exclama Rune en se ravisant, c'est celle de l'Autre...

"L'Autre". Il n'y avait qu'un "Autre" pour comparer Aztai à quelqu'un. L'espoir s'embrasa dans son coeur alors qu'il se rappelait les paroles du Monarque "Il <n'est> pas le dernier"... Lui pensait ne jamais le revoir. Le sorcier repris sa marche. A peine avait-il fait un seul pas que la chaine se tendit pour le tirer par le poignet. Il n'aurait pas le temps de se retourner, Aztai s'était préparé. De toute sa hauteur, annulant tous faux-semblant, il avait fermement serrer de sa patte gauche les maillons glacés, ceux qui joignaient le bras du serviteur. Lorsque la pression se fit sentir, sans aucune hésitation, il libéra la colère: le temps s'arrêtait pour le sorcier qui avait juste saisi le sens de la scène: d'un coup sec et violent à lui briser le poignet, Aztai tira sur la chaine pour attirer contre son gré Rune vers lui. Celui-ci perdant l'équilibre, le woran neige profita de l'élan pour dresser son poing libre, à la lueur vacillante des flammes. Les phalanges de la bête s'écrasèrent sur le visage du sorcier qui évoquait la surprise, et la peur. Dans un rugissement guttural, laissant toute la force s'épuiser dans ce poing rageur, il envoya, dans un craquement sinistre, voler le misérable petit homme qui ne fut retenu que par son poignet se brisant net sous le choc. Allongé au sol, le sorcier semblait totalement inconscient. Son bras encore prisonniers des chaine se dressait: le poignet qui se présentait sous un angle inquiétant semblait saluer le vainqueur. Aztai s'approcha, toisant de toute sa hauteur la victime. Le choc avait été tellement violent que le côté du crane de l'homme était carrément enfoncé du haut du front jusqu'à l'arcade gauche. Le globe oculaire, enfoncé lui aussi, suintait peu à peu du sang. Le liquide vermeil s'échappait aussi de l'oreille, ce tout faisait une larme continue qui roulait sur la peau sèche de l'homme, venant désaltérer les pierres glacées du sinistre cachot.
Aztai se sentait encore haineux; cet acte, si féroce fut-il avait manqué de lui briser les doigts et la douleur le lançait, mais le plus gros étais fais. Il cracha sur le corps du sorcier, se débarrassa de ses chaîne grossièrement enroulée autours de ses muscles revigorés, puis fit volte-face. Il fixa la porte de bois qui projetait les ombres dansantes des torches devant laquelle Rune s'était arrêté un peu plus tôt. Ses griffes frôlèrent l'anneau de métal lorsque que des bruits étouffés parvinrent du salon, plus haut. Puis, il y eut soudain un cri d'homme, un cri de souffrance, d'agonie. Ne sachant que faire, il abandonna finalement le cachot pour aller jeter un coup d'oeil, le plus discrètement possible.

-Utu me garde, murmura Aztai, car il avait retrouvé la foi.

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Dernière édition par Aztai le Sam 5 Fév 2011 00:43, édité 2 fois.

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