Alors que je reste pensif devant l'entrée du temple, et que je songe à partir avec Dhaos, je me sens bousculé, quelque peu brutalement mais sans douleur, par un être encapuchonné. Alors que j'allais lui délivrer un petit et insignifiante pardon, celui-ci me m'attaque du poing, un poing parsemé de poils blancs et sales tirés en arrière à cause de la vitesse du coup. Je ne réagis que par réflexe et j'esquive de la tête le bras qui passe juste au-dessus de mon épaule. Mais pourquoi tant de haine pour une simple bousculade ? La frappe enragée s'arrête jusqu'où son bras peut la porter, l'élan fait que tout le corps de mon agresseur est entraîné vers l'avant. Il se ressaisit et tout en brisant le mouvement, sa capuche tombe à cause du revers de vent que vient d'exécuter l'enragé. C'est alors que je vois son visage... non.. ce n'est pas possible...
"G...Giran'mak !"
Je reste figé, mais qu'est-ce donc ? Une illusion ? Non, tout cela est bien réel, j'ai senti de très près la force de sa main, son souffle qui s'abat sur mon visage est d'une chaleur puante, une haleine animale. Ce qui se tient devant moi est aussi réel que tout le temple alentour, et je distingue précisément le visage du woran, Giran'mak, ça ne peut être que lui ! Mais soudain, son pelage commence à changer subtilement de couleur, son museau s'affine, et prend d'avantage la forme de celui du loup que celui du tigre. Au final, toute son apparence change, tout, sauf ses yeux et son regard enragé, sauvage, meurtrier. Je me recule d'un pas avant qu'il ne réagisse et je me calme progressivement. Ce n'est pas lui, Giran'mak est mort, ce loup à la silhouette humaine, on appelle ça Lykior si je me souviens bien, n'est pas l'ancien woran, bel et bien mort et enterré. Enterré... non il n'a pas été enterré, aucunes funérailles n'ont été accordée à mon ami, mon père d'âme. Non.. tu ne dois plus penser à lui, pense à te défendre contre cette bête plutôt que de trembler de peur et suer ta folie en pensant au passé révolu, rien de serait plus idiot. Je me concentre sur ce Lykior, apparemment, il désire combattre, mais je ne sais toujours pas pourquoi, et je l'interpelle, alors que je mets la main sur mon épée sans pour autant la dégainer.
"Qui es-tu ? Pourquoi m'attaques-tu ?"
Je fais signe à Dhaos de ne pas provoquer de combat inutile, qui sait, peut-être ne mérite-t-il pas la mort.
"Réponds-moi !"
_________________ "L'apocalypse a un nom pour mes nerfs : Windows." Jubaïr, fils de personne.
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