Post précédentTremblante d’excitation, je montais l’escalier que l’on m’avait indiqué. Mon cœur cognait si fort dans ma poitrine que je pouvais même le sentir dans ma gorge. Il me semblait que cela faisait une éternité que je ne l’avais pas vu alors que l’on s’était quitté il y avait quatre jours de cela. Mais l’obsession qu’il avait suscitée en moi m’avait écrasée durant toute la séparation. En continuant de monter les escalier je pensais que rien ne me garantissait qu’Amhalak se trouvait dans la salle de musique. Mon cœur refusait en bloc cette éventualité, je ne voulais pas l’envisager, pas après tout les secrets que j’avais appris, j’avais besoin de le voir et de savoir comment il avait eu ces boucles d’oreilles.
Une fois arrivée en haut, j’atterris dans une pièce immense et richement décorée. Partout des tapisseries ornaient les murs, des canapés, identiques à ceux que l’on pouvait voir en bas, encadraient une somptueuse piste de danse où je pouvais observer des couples évoluant gracieusement. Des chandeliers en or apportaient une lumière tamisée et cela ne faisait qu’augmenter la majesté du lieu. Sur la droite de cette pièce, plus longue que large, un homme était assis à un piano et jouait une mélodie envoutante, ses doigts caressaient à peine les touches et pourtant la musique résonnait dans toute la salle.
La beauté de la scène était à couper le souffle tellement l’amour ou simplement le désir, transpirait de ces corps collés les uns aux autres. Je m’arrêtais nette, frappée par un élan d’amour, de passion, de désir, le tout mélangé. C’était complètement déstabilisant et tellement grisant que je me sentais attiré vers tous ces gens ici présent, au point d’en oublier ce que je venais faire dans cette pièce. J’avais envie de danser avec lui et mes yeux se mirent automatiquement à le chercher. Mais ma recherche était infructueuse. La tristesse m’envahit ainsi qu’un sentiment de panique. Il devait être là, il m’avait dit qu’il m’attendrait.
Paniquée, je me mis à parcourir la salle dans l’espoir de l’apercevoir, soit en train de danser, soit assis paisiblement sur un canapé, un verre à la main. Mais tous les gens présents étaient sur la piste tendrement proches. Je m’assis et caressais du dos de ma main le velours et me concentrais sur ce geste pour ne pas verser les larmes qui me piquaient les yeux et qui menaçaient à tout moment de rouler sur mes joues.
J’étais tellement absorbée par mon chagrin que je ne sentis pas qu’une personne s’approchait de moi, dans mon dos. J’eus seulement le temps de voir un ruban satiné se plaquer contre mes yeux me plongeant ainsi dans un noir absolu. Une main me caressa le bras sur toute la longueur et me saisit la mienne en m’entraînant sur la piste.
"Euh…excusez moi, mais…j’attends, enfin…je cherche quelqu’un et euh…"
Avant de pouvoir allée plus loin, la personne qui m’entraînait sur la piste me ferma la bouche avec un baiser. Je sentis tout mon corps frémir sous cette douce caresse, je faillit même tombé, mais l’homme, car j’avais à présent la certitude que c’était un homme, me rattrapa et m’enlaça afin d’éviter toutes chutes.
Il s’arrêta juste le temps de placer mes bras autour de son cou. Je sentis de longs cheveux filer entre mes doigts. Je me mis à palper le visage de celui qui me fessait bouger au rythme langoureux de la musique. Je sentais sous mes doigts des oreilles fines et pointes, un elfe donc, un nez aquilin, et un bandeau métallique sertit d’une pierre en son milieu, ornait son front. Sa peau était douce, comme le velours des sièges et il dégageait une agréable odeur de fleur.
Mon cœur allait sortir de sa poitrine et mon corps se consumait de désir, à l’intérieur. Je ne voulais qu’une chose, l’embrasser encore, même si je ne savais pas qui s’était. Mon cerveau ne répondant plus que pulsions de mon corps, je l’embrassais à mon tour mais en y allant plus franchement, je ne masquait pas mon désir.
"Je ne savais pas que tu étais du genre à embrasser comme ça des inconnus."
Cette voix envoutante glissa sur moi comme une caresse. Je me jetais au cou d’Amhalak sans retenue, je n’en pouvais plus, l’attente avait été insupportable.
"Si tu savais combien tu m’as manqué.
Au vue de ton attitude, je crois que j’ai une idée.
Je peux ôter le bandeau ?
Non…"
Puis il me murmura avec sensualité.
"…ça permet d’entretenir le mystère et de laisser ton imagination vagabonder.
Mais je veux te voir, je…
Chut. Détend toi et profites juste de l’instant présent."
Je décidais de suivre ce qu’il me disait. Petit à petit je sentais toutes les tentions, qui avaient habité mon corps durant ces derniers jours, s’apaisaient pour finalement disparaître. Dans un geste tendre, je fis glisser mes mains le long de ses bras afin de mieux me caler contre lui. Je me sentais bien dans ses bras, j’étais protégée et aimée. Alors que j’étais tranquille dans ses bras, il fit glisser ses lèvres le long de mon coup afin de l’embrasser discrètement mais avec fougue. Je me sentis glisser de plus en plus vers une perte de contrôle total de mon corps.
"Ah…euh…oh…arrêtes…je vais…oh…
Non, ce lieu n’est pas fait pour ça.
Ah…oui…alors…oh…je t’en prie…arrêtes…
Tu es sûre d’en avoir envie ?
Oh…non…mais ce lieu n’est pas fait pour ça…
En effet, mieux vaut bien se tenir. »
Brusquement il s’arrêta et repris une bonne conduite. J’essayais au mieux de cacher ma frustration. Après un temps incertain, il m’entraîna vers l’un des canapés où il m’ôta le bandeau et il se plaça à ma gauche.
Je pus enfin le voir. Je pris son visage délicatement entre mes mains pour imprimer le moindre détail de ce visage pareil à celui d’un ange. Des traits fins et un visage qui respirait la bonté même. Du bout des doigts j’effleurais ses lèvres et lui déposais un baiser.
"Je…je dois te dire quelque chose.
D’accord. Je t’écoute."
Je lui souris.
"Je t’aime.
Tu ne sais pas combien j’ai prié Gaïa que tu m’aimes. Dès que je t’ai vu, je l’ai sentit.
Sentit quoi ?
Que tu étais l’elfe de ma vie."
Il m’embrassa de nouveau. Et ce fut un baiser si intense que je ne voulais plus reprendre ma respiration. Je voulais me noyer en lui, disparaître pour n’être qu’avec lui et loin de mon monde qui s’écroulait.
"J’ai quelque chose pour toi.
Encore ? Décidément tu me couvres d’or.
Ce n’est pas de l’or.
Ça m’est égal, tout ce qui vient de toi est un trésor pour moi. Avant de me donner ce que tu as à m’offrir, comment as-tu eu ses boucles d’oreilles ?
Euh…il fallait bien que je te l’explique à un moment. C’est ma mère qui les avait reçues de ton père et c’est elle qui devait te les remettre. Mais elle morte il y a peu et c’est à moi qu’elle à confié cette mission. Je t’ai cherché, observé et puis finalement trouvé. Je suis désolée."
Tout en me disant ces mots, il me caressa les cheveux. Il sentait que je pouvais lui en vouloir, mais je ne pouvais pas. Certes j'étais surprise d'apprendre que c'est sa mère qui avait les boucles d'oreilles, mais toutes les pensées concernant ma quête n'étaient plus dans mon esprit. Je lui redonnais un baiser.
"Je suis heureuse qu’elle t’ai choisit.
Oh ! Merci. J’ai eu tellement peur que tu m’en veuilles.
Rassures toi, je t’aime et ce n’est pas près de changer. Alors qu’est ce que j’ai gagné cette fois ?"
Il me sourit avant de sortir de sa poche un parchemin ainsi qu’une fiole semblable à celle que ma mère m’avait donnée à Lùinwë. Je dépliais le parchemin et compris qu’il s’agissait d’un guide pour apprendre un sort.
"C’est un parchemin…
…D’apprentissage de sort et un fluide de lumière.
C’est ça. Je ne pensais pas que tu étais aussi callée. Tu devrais l’absorber tout de suite, avec la quête qui t’attend, tu vas en avoir besoin.
Tu m’accompagnes ?
Je ne peux pas, je dois accomplir quelque chose pour…
Oui j’ai compris. Ne te mets pas en danger.
Je regrette, mais dès que je pourrais je te retrouverais. Je te le promets.
Ne t’avise pas de la rompre."
Je l’embrassais de nouveau puis j’absorbais le fluide qu’il m’avait donné. Comme à Lùinwë, un vague de magie déferla sur moi mais plus puissante que la précédente puis je rangeais le parchemin dans mon sac.
"On doit y aller. Enfin, surtout moi, cela fait quatre jours que je repousse mon départ. Je ne voulais pas m’en aller avant de t’avoir vu.
Merci de m’avoir attendu.
Avant que l’on ne parte et que nos chemins se séparent de nouveau, temporairement, j’ai une question.
Oui ?
Quand tout cela sera finit et que je te ferais officiellement ma demande, accepteras tu de te marier avec moi ?"
Je ne cessais de sourire. En entendant sa question mon cœur fit un bon, je comptais le lui demander mais, comme si il lisait en moi ce désir de le posséder, il s’était jeter à l’eau avant. Je me penchais vers lui et déposais un baiser dans son cou, sur son front et je finis sur ses lèvres, avant de lui murmurer.
"Oui..
Oh…c’est moi qui vais perdre pied maintenant.
Et oui, il ne faut pas faire trop le malin."
Je me levais dans un bond.
"Viens, on y va.
Tu es si pressée que l’on se sépare de nouveau ?
Non…oh non. Mais je veux plus que tout être ta femme et, je ne pourrais l’être qu’une fois que tout ceci sera terminé."
Il se leva à son tour, s’approcha de moi et colla son front au mien.
"D’accord."
Il me pris la main et me guida au milieu des danseurs qui restaient et l’on descendit ensemble l’escalier. Lorsque l’on arriva devant la porte, je m’arrêtais. Je ne savais plus si je voulais vraiment partir ou pas.