Mon premier geste en sortant de la ville des pirates: une grande respiration... L'odeur et l'appel de la nature entre en moi. Le problème, c'est l'odeur de la ville qui me fait aussi tousser. Partant d'un pas alerte, je m'éloigne le long de la route à travers la plaine de Darhàm. Etrangement, je me sens heureuse aujourd'hui. Après tant de temps dans cette ville oppressante, je quitte Darhàm en vie, la tête haute. Après une bonne heure de marche dans le soleil levant, j'aperçois un petit bosquet d'arbre. "Merci Yuimen de mettre sur ma route de quoi me nourrir..."
Je m'arrête donc près de ces arbrisseaux et cueille assez de vivre pour plus d'un repas. Les baies sont délicieuses et très nourrissantes. J'emballe le reste dans un petit sac en tissus que j'ai toujours au fond de ma besace.
Continuant ma route, je fais attention au soleil, pour toujours garder la piste vers le Sud-Sud-Est, en direction de Bouhen. Je me souviens du jour où j'ai rencontré le druide... "Je l'ai nommé, il est vrai. Il m'avait dit que s'il avait un nom, il ne le connaissait plus... Je l'ai nommé Nuilë, secret... Je le connais si peu et pourtant me suis liée à lui d'une certaine manière. Pourquoi? J'ai toujours refusé de me lier à quelqu'un..."
Durant plusieurs minutes, je marche en restant sur cette dernière pensée. Mais une autre idée se greffe dans ma tête. "Si au fond, y a une autre personne avec qui je me suis liée... Mais je ne la reverrais certainement jamais. J'espère juste qu'elle a compris. Mais qu'elle ait compris quoi au fond? moi-même je n'en sais rien... Pourquoi suis-je partie?"
Tandis que je pose cette question en l'air, comme si je m'adressais directement aux Dieux, un oiseau passe dans le ciel. "Lirelan... notre ressemblance est là. Il est Lirelan, je suis Lothindil Lirelan..."
La Pie est suivi de corbeaux. "Il est vrai qu'ils sont aussi des charognards... ils pourront trouver leur nourriture en cette cité..."
La pie cependant fait soudain demi-tour. En un magnifique vol plané, elle me rejoins. Dans un geste réflexe, je tend mon bras devant moi, reproduisant le geste des fauconniers. L'oiseau vient se poser gracieusement sur ma main. Je ne suis pas surprise au-delà de la normale... De mon autre main, je caresse la tête de l'animal. Celle-ci me tend un parchemin, noué sur ses pattes.
Je le prends le plus délicatement possible. Après m'avoir mordillée affectueusement, la pie s'envole jusqu'à un arbrisseau proche, au pied du quel je m'assieds...
Assise tranquillement sous la Pie, grignotant des baies j'ouvre le parchemin... Le sceau m'est connu, c'est celui d'un arbre feuillu, mais même sans ça, je sais que la lettre vient de Nuilë. (Que se passe-t-il encore?)
Je parcours une première fois sa missive... Elle est plus longue que la première, mais pas plus rassurante... Son contenu est explicite. "Il connaissait donc réellement cet humain. Pourquoi m'a-t-il mélé à cette histoire? Je ne veux pas en faire partie!"
D'une main, je touche le petit dragon d'Or de ma cuirasse. "Je leur dois quand même la vie... " Je me lève et marche un peu en rond. "Au fond, même pas... Si je n'avais pas été porté cette carte, je n'aurais jamais été attaquée par le fanatique. O Yuimen et toi Zewen, quel étrange destin m'avez-vous tissé?" Durant un moment, je regarde le ciel, attendant quelque chose... peut-être une réponse en fait. Mais je sais que je n'en aurais pas. Il me faut tisser ma vie à partir du fil qu'on me tend!
"Je ne peux pas accepter cela, Yuimen! Je dois me libérer cette chaîne. Tu m'as dit de faire confiance à Nuilë. C'est ce que je vais faire..."
Avec un grand sourire, je m'assied sous l'arbre et prend le reste du parchemin, de l'encre et la plume avec laquelle j'avais écrit à l'auberge... Très rapidement, je rédige une lettre...
Appelant la pie à l'aide de son cri, je la ramène à moi. Elle se pose sur ma main gauche. De ma droite, je lui accroche à la patte. Me tournant vers le plein sud, le soleil de midi dans les yeux, je murmure à mon messager: "Cherche Alin, Cherche Delin... Va, trouve le dragon d'or!"
Elle me mordille affectueusement le doigt avant de s'envoler d'une délicate pression sur mes doigts... Je suis certaine qu'elle trouvera le destinataire. Je la regarde voler vers son but, disparaissant dans la clarté du plein soleil...
Je regardais le soleil, vers le sud. Puis, avec un sourire confiant, je repris ma route... J'avais le coeur moins lourd soudain... (Que se passerait-il pour moi à Kendra-kâr? Déjà depuis ma fuite avec le capitaine Eldaron je ne suis plus sûr de rien, mais j'ai des chances d'être traquée par cette organisation en plus... J'ai pris ma vie en main. J'ai fait ce qui me semblait le meilleur. Le reste, m'importe peu... Pour l'instant, il me faut rejoindre Nuilë...)
C'est donc en prenant mon courage à deux mains que je continue ma route... Mes (trop) nombreuses heures de repos de ces dernières 24 heures m'ont rendu une forme assez exceptionnelle... je sens que je vais pouvoir marcher pas mal de temps. Au coeur d'un petit bois, je trouve une chose qui va mettre très utile, un joli bâton de bois. Il est tout simple, mais me servira très certainement dans la montagne...
combat libre contre un ........ lapin
(((carac approché: rôdeur lvl2... PV: 10)))
Soudain, un bruit derrière moi. Me fondant dans le décors grâce à ma cape, je ne bouge pas et attend. J'écoute les bruits autour de moi. Ce sont des petits bruits. Un animal très certainement. (Il va falloir agir vite, si je veux avoir de la viande ce soir...) Mon arbalète, n'étant pas prête au tir, va falloir faire ça à l'épée... Doucement, prenant mon bâton de marche à la main gauche, je tire l'épée de la main droite. Mon geste se veut délicat et silencieux... Juste le bruit feutré de l'épée sortant du fourreau... J'écoute, l'animal est toujours là. Je me prépare, me concentre... En un mouvement, je me retourne abat ma lame vers le sol. En fait, sur le sol, serait plus réaliste. Le lapin, regardant sa mort approcher n'a pas perdu son instinct de survie. D'un magnifique bond sur le coté, il esquive ma lame, puis me regarde droit dans les yeux, me narguant.
"Toi tu vas finir en repas!"
Je m'avance d'un pas et tape à nouveau de mon épée. Le lapin semble à nouveau juste vouloir esquiver. Il tourne autour de moi, se plaçant près de mon pied droit... Je le regarde dans les yeux, cherchant à savoir ce qu'il veut faire... Il semble vouloir m'apitoyer avec ses yeux bruns, larmoyant.
Je suis déstabilisée durant un moment... Puis me resaisit. Il me faut cette viande, j'ai faim moi. D'un seul mouvement, j'écarte mon pied et abat une troisième fois mon épée. Ma cible quand à elle, sentant le départ de mon pied, part à son tour.
"Rien ne sert de fuir, je te mangerais de toute façon..."
Je me précipite à sa suite. Bien décidée à vouloir le manger. Il va, toujours bondissant dans le petit bois. Je vais, courant derrière lui, cherchant le bon moment pour l'attaquer... Visiblement, ça n'est pas pour maintenant. En effet, je sens mon pied se prendre dans quelque chose, mais l'autre est déjà levé. Mon corps déstabilisé me projette vers l'avant. Je vois approcher avec des yeux rond une branche... Avant que j'ai eu le temps de réagir, celle-ci me heurte violemment mon front, me blessant un peu. (((-2PV))) Suite au bruit, le lapin stoppe sa course et me regarde. Je pourrais presque sentir le nargant du regard.
Maugréant contre la branche, je me lève, me promettant d'avoir la peau du lapin. Je le poursuis jusqu'à le doubler. Le lapin cherche à foncer entre mes jambes pour finalement s'écarter d'un bond vers la droite. Mon épée le suit et le tue net, lui tranchant le cou. (((-10PV pour le lapin)))
Voyant la dépouille de mon adversaire, je me penche auprès de lui. "Je t'avais bien dit que je te mangerais"
M'agenouillant, je coupe une touffe de poils. (si j'avais su, j'aurais gardé ma dague, c'est plus simple qu'à l'épée) Après avoir failli me couper les doigts, je finis par avoir ce que je veux. Respectueusement, j'accroche les poils à ma cordellette avant de me la remettre au front...
Viens enfin le temps de dépouiller ma victime. Là aussi, ma dague me manque cruellement, mais parvient à ôter la peau du lapin à la main et à l'épée...
Doucement, je le prend et décide de me le faire à la broche de suite. Au loin, le soleil commence à descendre... Je m'apprête mon lapin et le mange accompagné de baies diverses et de racines.
Ce n'est que plus de trois heures après le début du combat contre le lapin que je peux enfin quitter ce lieu, fort agréable. Je rejoins la route assez facilement. Celle-ci devient un sentier assez sinueuse, traversant les terres incultes de la région.
Ce n'est que près de 6 heures de marche à après que je me décide enfin à me reposer... Cherchant une zone agréable, je me déniche une fourche d'un arbre. Après l'avoir agrémenté d'un matelas de plante, je finis par m'endormir, la tête toujours douloureuse.
Le jour se lève enfin, apportant avec lui le soleil. Les premiers rayons de l'aube me frappent à travers le feuillage...Doucement, bercé par le doux bruit du vent dans les feuilles, je me redresse. Le soleil me réchauffe petit à petit. La nuit a été bonne, mais assez fraîche. L'hiver approche, ça se sent. (Ca ne va pas m'aider dans les montagnes ça...)
D'un bond gracieux, faisable seulement par les elfes et les félins, je descends de ma branche. Bougeant un peu doucement, me détendant tout mes muscles... Cela fait un bien fou.
Je regarde le ciel. Le temps est dégagé et l'aube rouge. Cela est mauvais signe et je le sais. C'est donc avec une certaine inquiétude que je me mets en marche. Je ne connais au fond, rien de ce qui se passe ici, ni même du lieu précis où je me trouve. Les cartes me manquent (faudrait que j'en achète à Kendra-Kâr un jour...). Pour l'instant, il faut me diriger vers le sud le plus possible. Au pire, je tomberais sur la route qui fait Bouhen - Kendra-Kâr - Lúinwë... Il me sera facile à partir de ce lieu de retrouver l'ermitage...
L'ermitage... (Je n'oublierais jamais comment j'ai rencontré Nuilë. Ni la nuit d'avant d'ailleurs. Des orques. Que faisait-il si loin dans les terres? Je ne le saurais probablement jamais en fait...)
Toujours perdue dans mes pensées, je marche d'un bon pas... Je ne m'arrête que très peu, le temps de cueillir quelques baies en route et le temps de m'abreuver à une petite source...
Continuant à suivre le chemin qui commence à monter, j'arrive dans les collines au pied de la montagne. Plusieurs fois, je prend le temps de m'arrêter pour respirer profondément. L'odeur de la nature est tellement douce à mon nez.
La troisième fois que je m'arrête ainsi, une autre odeur me surprend. Tendant l'oreille, je perçois des sons qui heurtent mon tympan: "Arzog toukrien! gorbag bardûk..." "Arkûn Dirkag birkûl arkiân!!!"
Je connais ces voix. "Yrch! des Orques..." Il y a quelques mois de ça elles m'avaient terrorisés. Ce coup-ci, je me laisserait pas faire. Je sais ce qu'il me faut faire...
Me concentrant avant leur arrivée, je focalise mon attention sur les fluides qui sont en moi... Je les sens dans mon être. Il faut que j'arrive à les concentrer en mon coeur pour pouvoir obtenir la force nécessaire à ce combat. "O Yuimen, toi à qui j'ai prêté serment, offre-moi la force de l'animal. Que la puissance de ta création vienne en moi..."
Pour mon grand bonheur, je sens une force entrer en moi. Un sourire de carnassier se dessine sur mon visage. Je sais que mes yeux changent, devenant en amande, dorés. A nouveau, je m'attendrais à devenir un animal, mais je sais que ce n'est pas le cas... Le sort semble duré. J'ai réussi mon opération magique, j'en suis heureuse... (((-2PM)))
Je pousse mon regard vers le groupe qui arrive. Je sens qu'il va me falloir aussi pouvoir me protéger. Il y a cette formule, apprise à Kendra-kâr que je n'ai jamais encore employée... (J'espère que j'aurais le temps de l'user. Essayons toujours!) Debout, près d'un petit bosquet, je replie mes mains sur ma poitrine et me concentre sur l'énergie absorbée au temple, il y a tant de temps... "O Yuimen, Dieu de la terre et de la nature, octroi ta protection à une elfe qui te sert humblement..."
En revanche, là, je suis déçue... Les plantes répondent bien à mon appel, mais ne forment pas un bouclier comme je le désire. Voyant les orques s'approcher, je relâche ma concentration et panique un peu. Mon sort alors s'annule de lui-même... (((-2PM)))
Les orques s'approchent de plus en plus. Ils sont au nombre de quatre. Des éclaireurs certainement... mais pas moins dangereux pour si peu. Refusant de céder à la panique, je recherche mon calme et me remet en position. Sans ce sort, je suis certaine de périr. "O Yuimen, mon Dieu, fasse que les plantes répondent à mon appel et qu'elles me protègent de ceux qui me veulent du mal..."
Les orques sont de plus en plus proches, mais je n'y fais pas attention, me concentrant exclusivement sur mon sort. Les plantes viennent à moi. Elles commencent à se tisser tout autour de moi. Le sort est en train de réussir, il faut que je persévère, je dois y arriver, ma vie en dépend. Les orques sont à moins de 5 mètres de moi... Ma respiration s'accélère, je suis inquiète. (Concentre-toi sur le sort, Lothindil, uniquement sur le sort... Rien d'autre ne doit compter pour toi en cet instant...) Fermant les yeux, je fixe mon attention sur ma protection végétale. Je devine une épée se levant. M'efforçant de ne penser à rien d'autre, je me concentre sur mon bouclier de plantes. Un temps passe... Un premier choc, un second, un troisième puis un quatrième qui m'égratigne la peau.
J'ouvre enfin mes yeux de loup, autour de moi est tissé un cylindre de plante, me protégeant des attaques. Mon sort a réussi. (((-2PM))) Mais il n'est pas temps de me réjouir. Il me faut combattre maintenant.
Je me doute qu'avec ou sans mes protections, combattre en face à face serait mortel. il me faut donc les séparer d'une manière ou d'une autre. Ma main gauche effleure mon sceptre. (On peut toujours tenter...) Prenant l'ancien sceptre de la fanatique, je me lance dans le combat. "O Yuimen, fais trembler la terre sous leurs pieds immondes..."
A ma grande surprise, le sol se met à trembler avec force, des morceaux de la colline se décrochent et flotte cherche à ensevelir mes adversaires... Le tremblement ne s'arrête pas, je commence à transpirer, mon bras tremble... Un des orcs s'approchent tant bien que mal de moi. Il me frappe de son épée, mon bouclier amorti le coup, mais je le ressens quand même. (((-2PV pour moi))) Je le regarde, il a la peau plus claire que les autres. Il a été le premier à me toucher, il sera le premier à mourir par ma lame...
Soudain, je relâche mon sort. Les trois autres orques sont à terre à cause de la violence de la secousse. Les morceaux de terres en ensevelissent deux. "Voilà qui devrait me laisser le temps de m'occuper des deux autres..."
Je me retourne juste à temps pour contrer de mon bouclier de bois l'épée d'un orque. Mes yeux de loup trahissent sans doute mes intentions de meurtre... et peu m'importe. De ma bouche sort mon cri de guerre : "RËA SYRIA! RËA PYÖ, TYÄ ÓNORO!" D'un même geste, je dégaîne ma lame et assène un coup à l'orque le plus proche. Ma lame le heurte au bras et peine à traverser ce semblant de peau.
(le combat sera plus redoutable que celui d'hier contre le lapin.) pensé-je en souriant...
Un choc assez violent dans le dos me fait tomber à terre... (((-1PV))) Je remercie à la fois Yuimen pour son armure végétale et le dragon d'or pour son précieux cadeau. Voyant une arme arrivée, je roule sur le coté, évitant ainsi ma mort. Je me met un genou à terre, le temps d'esquiver une attaque qui vient se perdre sur mon bouclier. Fauchant dans les deux masses, mon épée fait des ravages. Elle frappe le premier du tranchant lui faisant une entaille béante sur le torse. Le sang noir coule à gros bouillon, m'aspergeant. Continuant sa route, mon épée vient heurter le second au visage, se heurant au casque, mais balafrant l'orque d'une joue à l'autre...
J'entend des bruits plus loin... les deux autres orques sont entrain de sortir. Il me faut me hâter. D'un bond vers la gauche, j'esquive aisément la lame du premier orque. Je lève mon bras juste à temps pour contrer la lame du second. Quand à lui, il baisse son bouclier, déviant ma lame, mais ne m'empêchant pas de l'entailler à la cuisse. De ma lame, je bloque une attaque de l'autre orque. C'est celui à la peau claire. Usant de toute ma force, je repousse sa lame et frappe de la mienne. Le tranchant de mon épée n'est que freinée par l'armure qui n'est pas assez solide pour la retenir. La lame le blesse sérieusement. La blessure, certainement mortelle le fait crier. (J'aurais jamais cru faire hurler de douleur un orque...)
Renforcée par ce cri, je porte à nouveau un coup. L'orque à la peau claire l'esquive de son bouclier. Geste que j'ai que trop tard face à l'attaque de l'autre orque. Celui-ci parvient à franchir les plantes à ma planter son arme dans mon bras, juste à l'emplacement entre le bouclier et l'armure... (((-4PV))). Serrant les dents, je me refuse de crier et contre-attaque le premier. Celui qui a fait couler mon sang. Ne s'attendant pas à une telle rage de ma part après le coup de son comparse. Mon épée frappe juste où je le voulais: à la gorge... L'orque à la peau claire me regarde l'air hébété avant de rejoindre définitivement le royaume des morts.
Le second me regarde assez surpris. Sans doute ne s'attendait-il pas à tant de résistance de la part d'une elfe seule... Je profite de son doute pour l'attaquer à nouveau. L'acier froid pénètre son épaule droite, tandis que mon bouclier lui heurte la tête dans une charge brutale. L'orque cependant réalise ce qui lui arrive et me repousse de toute sa force brute. Le choc me coupe le souffle et me projette à terre... (((-2PV)))
Je reste hébété par la force de cet être... De là où je suis je vois autre chose qui m'inquiète: les deux autres orques sont entrain de sortir de leur tas de terre... Ca en revanche, ça m'arrange pas du tout... Concentrant une dernière fois mon énergie terrestre, je sais que j'ai pas le droit à l'erreur. Je pointe mon sceptre en direction des deux tas. Concentrant au maximum mon pouvoir, je sens mon collier réagir autour de mon coup. La magie commence doucement à opérer. Le sol tremble. Certes la secousse est moins forte que la première, mais pas moins efficace. Non seulement, elle m'empêche de recevoir un coup en destabilisant l'orque le plus proche et plus elle fait s'effondrer les tas de terre sur la tête des deux autres... (c'est quoi cette impression de vide soudain en moi? On dirait que l'énergie de Yuimen est partie... Tanpis, il me faudra alors lutter avec mes armes.)
Epuisée par ce vide intérieur, je me relève cependant. Mon épée dans la main droite, je m'apprête à reprendre la lutte. L'orque me saute dessus, cherchant à me frapper verticalement. Tentant le tout pour le tout, je plonge en avant, cherchant à lui planter ma lame dans le coeur. (si une créature pareille possède un coeur...)
Je sens un choc sur mon bouclier de verdure, celui-ci cède violement. La lame ricoche alors contre mon armure de terre, venant blesser mon bras droit. Je retiens un cri, mais je saigne durement... (((-3PV))). Cependant de mon coté, mon attaque marche aussi. Frappant d'estoc, ma lame pénètre par la faille déjà créer de l'armure. Elle se plante jusqu'à la garde, tuant net l'orque..
L'orque tombant sur moi, me fait tomber à terre sous son poids... Je peine à me dégager. Je sais qu'en parallèlle, les deux bestioles survivantes font de même sous les débris de terre. Nous sommes dans une situation fort proche en fin de compte... A force de bouger, je finis par me libérer. Une fois debout, je repousse la créature pour récupérer mon épée. Dans le même temps, les orques se libèrent.
Le combat, ne fait que recommencer. A une différence notable, je suis blessée, mais eux aussi. Le combat peut encore tourner en leur faveur. Décidant de me lancer à l'assaut, je hurle mon cri de guerre et fonce vers eux, l'épée haute. "RËA SYRIA! RYÄ PYÖ, TYÄ ÓNORO... TYË MAERAN!!!"
Mon épée heurte le corps d'un des orques, mais je suis freinée brusquement par un coup au niveau de l'estomac... (((-3PV))) Je ne finis pas mon geste, mais m'écarte d'un bond. Contrant une lame de mon bouclier, l'autre de mon épée, je suis bloquée. Usant de ma force, je repousse les deux assauts. Ma lame vole de l'un à l'autre... Ma protection est mis à mal... Je suis blessée de multiples coups, mes adversaires aussi... (((-9PV)))
Un des deux orques pose le genou à terre, l'autre s'acharne sur moi. J'esquive de plus en plus difficilement, mais parviens à toucher à nouveau. Voyant sa mort arriver, l'orque devient comme fou. Ses gestes sont désordonnés, c'est sans peine que d'un mouvement ample je l'achève. Me retournant, j'esquive en dernière minute le dernier individu. Son épée ne parvient pas à pénétrer ma protection de plantes... En revanche, la mienne parvient à le couper au niveau du ventre. C'est donc quasiment dans mes bras qu'il meurt...
Je suis épuisée, blessée, meurtrie dans mes chairs... je tombe à genoux et reste longtemps ainsi...
Ce n'est qu'au crépuscule que je me lève et entreprend de fouiller mes victimes...
La fatigue du combat est un peu passée quand je me redresse enfin. Je regarde mes trouvailles: une épée orque, puissante, mais ne valant pas en beauté et en solidité mon épée en acier de Kendra-Kâr; une bourse avec des yus, que je transvase dans la mienne, et finalement il reste un casque en bon état. Je le regarde, l'essaie. Il me va bien en taille, mais sa facture est tellement laide. Avec une moue de dégoût, je le place dans mon sac. Même si cela aurait pu me sauver la vie, je me refuse à porter une chose aussi affreuse. (Puis ça doit pouvoir se vendre et j'ai quand même perdu 200 yus dans cette histoire, moi.)
Après un court repas de baies, je me lève et reprend ma route... Peu à peu, la route monte. Mes pas me mènent dans les hauteurs du continent pour la seconde fois en quelques temps. La première fois, j'allais à la rencontre de ces drows, pour aider ce Longinus dont je ne sais toujours rien. Les drows, Asaliah il me semble, mais surtout Seheiah avec qui j'ai lié amitié. Un bref regard en arrière me rappelle l'état dans lequel je l'ai laissée. Comme toujours, je suis partie sans un "au revoir", telle une voleuse. (Jamais je n'ai dit "au revoir" aux femmes que j'appréciais. Pourquoi?)
Criant vers le montagnes, je cherche une réponse: "POURQUOI? POURQUOI DOIS-JE TOUJOURS PARTIR LOIN DES GENS QUE J'APPRECIE? POURQUOI NE PUIS-JE JAMAIS RESTER AVEC QUELQU'UN? Pourquoi ne puis-je jamais dire "adieu" à quelqu'un? Pourquoi?"
Mais les desseins des dieux ne sont pas pour les hommes, ni pour les elfes... Ils se taisent donc, me laissant seule avec mes questions, mes doutes. Durant un moment, je reste là, ne sachant pas quoi faire... Cependant, je finis par continuer ma route, le terrain devient escarpé. Je regrette presque de ne pas avoir de corde avec moi, mais l'agilité des elfes et des années dans les montagnes de Cyniar me permettent de continuer mon ascension sans trop de difficulté. Les pierres ne sont pas les mêmes, les lumières non plus d'ailleurs.
La lumière de la lune, la protectrice de mon peuple, est très différente dans cette partie du monde. Elle semble moins brillante, plus triste peut-être. Je distingue cependant assez aisément les contours des pierres, mais celle-ci ne brillent pas comme chez moi. Ce n'est pas ça qui m'arrêtera dans ma progression. Plusieurs fois, je manque de glisser, le montagne s'élève de plus en plus haute et je ne dois qu'à mon sens de l'orientation, aux étoiles et à ma chance de ne pas me perdre.
Le jour se lève sur les montagnes. Vision magnifique que celle de l'aube sur la neige.
L'aube dans les montagnes... Je souris en regardant le ciel. J'ai mûri en peu de temps. A croire que j'ai perdu les 135 premières années de ma vie, là-bas à Cyniar. 135 ans... Cette aube est toute particulière pour moi. Elle signifie surtout le début de ma 136ème année.
C'est motivée par cette idée, que je m'élance à nouveau dans la montagne. Passer la journée de mon anniversaire à courir de pierre en pierre me semble très agréable en fait. Cela me rappelle mes jeux avec ma soeur en Naora...
La distance parcourue sur la journée est énorme et à la faveur d'un haut-col, le dernier semble-t-il, je distingue enfin le sud du continent. Je repère un peu les environs avant de me trouver une grotte où je pourrais, épuisée, me reposer...
(A vue d'oeil, d'ici demain soir, je devrais arriver aux premiers villages de montagne. J'en aurais encore pour 2 ou 3 jours pour atteindre l'ermitage... Tenez bon, maître, j'arrive...)
C'est sur ces mots que je m'endors, fourbue par la marche et le combat, lovée dans une grotte, sur la face sud des montagnes.
La matin arrive enfin sur les montagnes de Nirtim. Une pierre s'est nichée sous mon dos dans mon sommeil. Une douleur me parcours la colonne vertébrale tandis que je me relève. Je jette un coup d'oeil à mes provision: plus rien!
Je regarde autour de moi et trouve des miettes. Je me suis faite avoir comme une débutante, tanpis pour moi... C'est donc le ventre creux que je me remets en marche. La journée va être longue, longue et difficile. En effet, trouver à manger dans ces régions n'est pas chose aisée. Mais ce n'est pas en restant ici que je vais arranger mon problème.
La première chose à faire est de boire, pour combler cette sensation de manque. Cela, en revanche, n'est pas un problème. Tout le monde penserait à trouver une source d'eau. L'idée même me fait frémir... Mais la neige me semble bien assez pure pour que je n'ai pas à approcher les torrents de montagne.
J'avale donc 3 ou 4 bonnes poignées de neige avant de reprendre ma route. C'est d'un pas moins rapide que la veille que je descend le flanc de la montagne. Je suis fatiguée, encore meurtrie, même si certaine plaies se sont refermées durant la nuit. Je n'ai même pas le courage de penser ou de réfléchir. Tout mon esprit est concentré sur le chemin le plus simple à suivre et sur ma faim.
J'ai toujours été une elfe mangeant peu, mais ayant besoin de manger quoiqu'il arrive. La faim est une chose qui m'est inconnue, et cela fait maintenant près de 24heures que je n'ai rien avalé. Mais je sais que si je m'arrête, je ne me relèverais pas, mes plaies et ma faim auraient raison de moi alors. Donc, je marche. Vers où, vers quoi, vers quel danger? Je ne saurais le dire, mais j'avance...
Une voix me parle. "Sirya, est-ce toi? Est-ce toi ma soeur?"
Non, la voix qui s'adresse à moi et chaude, et douce... et surtout réelle, comme l'humaine qui s'approche de moi.
Instinctivement, je dégaine mon épée dans la main droite et mon sceptre dans la main gauche.
"N'aie pas peur, peau de pierre, je ne te veux aucun mal."
Je me retourne, mes armes en main. L'humaine qui est à présent devant moi se tient dressée.
Elle aussi tient une épée en main, une rapière d'assez bonne qualité d'après ce que je peux voir malgré la neige qui tombe. Une cape rouge vole dans le vent, découvrant une armure de fer. Son visage est marqué par un combat récent, une cicatrice encore rouge à la joue droite. Elle est protégé par un casque étrange... Un tiare d'or en fait, de très belle facture, peut-être elfique. J'observe un instant l'insigne qui retient sa cape à ses épaules.
Je les ai déjà vu... Il y a de cela quelques temps, mais la personne qui les portait avait hurlé à ce moment-là pour qu'on nous abatte à l'arbalète. C'est une gradée. Une gradée de la milice de Kendra Kâr. En me concentrant sur son visage, je m'e rends compte que c'est d'ailleurs elle qui avait donné l'ordre. Je prend peur. (Que faire? Je n'ai pas assez de force pour fuir, et encore moins pour combattre. Il ne me reste plus qu'à attendre alors...)
L'humaine me détaille elle aussi. "Une peau grise seule dans les montagnes... C'est une chose rare. Surtout portant des armes de factures fort différentes comme les vôtres. Vous portez une cordelette avec des poils, mais une armure et une tunique digne des meilleurs artisans Kendrain... Qui êtes-vous?" "Une "oreilles rondes", gradée de la milice, seule dans les montagnes est une chose tout aussi rare. Dites-moi votre nom, milicienne et je vous donnerais le mien." "J'aime ton franc-parler, oreilles pointues. Mon nom est Erwen et je reviens de mission... Maintenant, à toi de te présenter." "Mon nom est Lothindil Lirelan. Je reviens de Darhàm où j'étais pour raison personnelle." "Une Grise à Darhàm, voilà une chose étrange... Vous êtes vraiment particulière. Où allez-vous ainsi, par les montagnes?" "Je me rends non loin de Bouhen, pour raison personnelle." Dis-je résignée. "Permettez que je me joigne à vous au moins jusqu'à la grand route allant de Kendra-Kâr à Bouhen." devant mon regard surpris, elle continue: "Je ne connais que très peu la région, et cela fait près de 4 jours que j'erre dans les montagnes à la recherche de la route..."
J'éclate de rire, un rire clair. La situation me paraît tellement ridicule, mais elle ne saura certainement jamais pourquoi.
"Je ne connais certes pas la région, mais mon sens de l'orientation ne m'a jamais fait défaut... En revanche, mes provisions le font elles." "Je n'ai pas beaucoup de réserve, mais si vous le désirez, nous pourrions partager mes vivres."
Tout en disant cela, elle sort un petit paquet de pain. Je reconnais de suite ce pain à l'odeur. C'est du pain de voyage elfique, un véritable régal pour un ventre affamé comme le mien.
Une fois le bout de pain de route fini, nous nous remettons en route. La milicienne s'avère en fin de compte être de bonne compagnie. Nous marchons durant presque toute la journée, mais son pas est moins rapide que le mien, ce qui me permet régulièrement de partir vers l'avant. Ces courtes escapades me permettent de repérer le terrain et ses pièges, mais aussi de prendre mes repères. Tandis qu'elle peine dans la neige qui lui monte à la limite des bottes, moi je file avec juste mes chaussures légères.
En début de soirée, alors que le soleil se couchait, j'atteint un promontoire. De là, une vue surprenante sur une vallée nous attendait: un petit village, vivant visiblement en paix, avec des vergers à perte de vue. Le climat semblait différent là en-bas. Après être revenue en sautant de pierres en pierres, je préviens Erwen de ma découverte.
Je la regarde avec un sourire: "Nous devrions être au village encore assez tôt dans la nuit. Cela serait une bonne étape dans notre périple. Nous pourrons sans doute trouver des provisions par là..." "Tu crois qu'il y a une auberge là-bas?" me répond-elle en baillant aux corneille... "J'en sais rien. La meilleure manière de le savoir est de s'y rendre, ne penses-tu pas?" "En ce cas, allons-y..." dit-elle d'un ton fort peu enthousiaste.
La descente s'avère plus fastidieuse que je ne l'avais prévu. Le sentier est escarpé, les pierres non solides... Cependant, nous finissons par atteindre la vallée sans accident malgré la fatigue qui nous guette.
La vallée est verdoyante malgré la saison, le temps y est plus clément. Le vent n'est plus mordant et pour la première fois depuis mon départ de Darhàm, je peux enfin rabattre mon capuchon. C'est ainsi que, le sourire aux lèvres, nous entrons dans le village.
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Je suis aussi GM14, Hailindra, Gwylin, Naya et Syletha
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