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 Sujet du message: Re: Les Docks
MessagePosté: Sam 17 Avr 2010 20:14 
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Râle, cris, grognements et bruits sourds, si Oscurio fermait les yeux il aurait pu s'imaginer une toute autre situation.. mais il avait les yeux ouverts et ne pouvait faire abstraction du sang rouge et épais qui embellissait la phalangienne, trempait Theeftan et colorait les pavés... Malgré cela La scène semblait irréel, tel une pièce de théâtre joué par des ménestrels convaincants...

C'est la pâle furie qui le rappela à la réalité, sous son injonction Oscurio se tourna vers l'ouvrier le chargeant...Oscurio n'avait jamais combattu en corps-à-corps, sa spécialité était la fuite et la vengeance vicieuse et organisée quelques jours après...

Il n'était tout de même pas dénué de toute qualité et alors que le bâton volait vers sa tête, il esquiva le coup, et par pur réflexe de voleur prêt à s'enfuit, il balaya d'un coup de pied l'ouvrier qui tomba au sol, le bâton s'échappant de sa poigne...

Oscurio voulut saisir sa dague, mais la paume plein de sueur, il la fit tomber, se pencha pour la ramasser, perdant l'avantage donné par son coup de pied alors que l'ouvrier se relevait. Le temps qu'il fasse face à docker, celui-ci l'envoya valser, d'un puissant uppercut, contre le mur, sonné...

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 Sujet du message: Re: Les Docks
MessagePosté: Sam 17 Avr 2010 21:03 
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Heureusement la mise en garde de Oryash semblait avoir fait réagir le semi elfe puisqu'il esquiva de justesse l'attaque du trapu et de son bâton.Elle vit Oscurio contre attaquer et déséquilibrer l'homme qui une fois de plus se retrouva sur son séant,lâchant son bâton dans sa chute.Bâton qui roula sur le pavé jusqu'aux pieds de notre Phalangienne qui l'envoya le poussa un peu plus loin encore d'un geste sec de la jambe.

(Là,c'est cuit pour toi mon gros!)

En effet Oscurio venait de se munir de sa dague pour se défendre mais la malchance s'acharna car elle lui échappa des mains si bien que la peau blanche eut un grognement dépité.

(Par Fenris, faut que je fasse tout ici!)


Oryash assista à une autre attaque du docker et elle fut si puissante qu'elle envoya Oscurio s'écraser contre un mur,le sonnant bel et bien.Entre un elfe en piteux état et un semi elfe dans les choux,elle n'avait d'autre choix que de s'occuper de la montagne de muscles et la chose n'allait pas être facile.

L'homme avait déjà attraper Oscurio par le col pour en terminer avec lui quand il reçut un projectile dans le dos.La phalangienne venait de lui balancer un poisson mort et puant sur le dos afin d'attirer son attention.

"Eh toi!Viens donc te mesurer à une adversaire qui est en mesure de le faire,espèce de lâche!

L'homme qui venait déjà de soulever Oscurio comme un vulgaire fétu de paille,le relâcha aussitôt pour se tourner vers Oryash le regard emplit de rage et de haine.Ils se jaugèrent longuement semblant s'étudier mutuellement avant que la montagne de muscles ne se mette en branle et s'élance en chargeant la Phalangienne.
Phalangienne qui prête à encaisser le coup s'était mise en posture défensive.

Elle sentait le sol vibré sous ses pieds alors que l'autre se rapprochait à vive allure,chargeant tel un taureau et le choc fut rude,très rude.Si bien que durant quelques instants elle eut du mal à retrouver son souffle.Mais dans son attaque brusque l'homme ne s'était pas soucié de ce que pouvait entreprendre la peau blanche si bien qu'elle avait enfoncé ses griffes dans les côtes de l'humain.
L'homme se recula et envoya un coup violent à Oryash qui l'envoya valdinguer entre une pile de tonneaux vides.

"Tiens voilà pour toi sale chienne!Et ça ne fait que commencer! Quand j'en aurais fini avec toi,tu regretteras d'être venue ici!

L'homme cracha par terre alors que Oryash se relevait légèrement hagarde après avoir encaissé un coup d'une telle violence.Un peu de sang suintant à la commissure de ses lèvres.Elle l'essuya d'un revers de la main et fit grincer ses griffes de métal sur le mur.

"Tu vas payer !Je mourrais peut-être cette nuit mais pas avant de t'avoir saigné comme un porc!"

L'homme eut un rire gras et porta sa main au côté remarquant alors que la Phalangienne l'avait touché lors de l'attaque.Il grimaça légèrement et se focalisa de nouveau sur elle.

"Petite garce!Tu vas me payer ça et la mort de mon ami!"

Cette fois,elle savait que la charge de l'homme serait un peu moins brutale que la première à cause de sa blessure mais elle se doutait qu'il en faudrait plus que ça pour l'arrêter.Il fallait qu'elle trouve une solution pour en terminer rapidement et vite...très vite...

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 Sujet du message: Re: Les Docks
MessagePosté: Sam 17 Avr 2010 21:24 
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Theeftan était moins mal en point que ne le croyait Oryash. Quant il vit Oscurio étalé par terre et Oryash en bien mauvaise posture, il se releva difficilement, saisit à nouveau son stylet et s'approcha du colosse en traînant sa jambe blessée derrière lui. Enfin, rassemblant ses dernières forces, il enfonça l'arme dans le dos de l'ivrogne, qui se cabra en hurlant de douleur. Il se retourna et porta un puissant coup de poing au guérisseur, la haine déformant ses traits. Le souffle coupé, Theeftan s'étala, ce qui ne l'empêcha pas de porter un nouveau coup de stylet dans la large cuisse de l'homme. Il hurla à nouveau et lui envoya une série de coups de pieds dans les côtes de sa jambe valide. Il en sentit plusieurs céder, et ne put quasiment plus respirer, chaque inspiration et expiration étant une torture. Cependant, le lourdaud tournait à nouveau son dos à la Phalangienne, lui laissant le champ libre. Theeftan se releva donc malgré les coups qui pleuvaient sur lui, en esquiva un, puis un autre, et enfonça son stylet dans le bras de l'homme.

Il le traversa de part en part et resta fiché dedans. Theeftan le retira, profitant de la distraction de son adversaire, et le lui planta dans l'autre bras, transperçant les muscles de la même manière. Le pilier de taverne souffrait maintenant le martyr à chaque coup porté, ce qui l'empêchait quasiment de frapper à l'aide de ses poings.
Il lui envoya quand même un puissant coup de genou au ventre, coupant le souffle à l'elfe, qui glissa à nouveau sur les pavés. L'ivrogne s'apprêta à l'exécuter, le pied levé pour briser sa nuque.

Le guérisseur croisa le regard d' Oryash, lui signifiant "si tu as l'intention de le tuer, c'est maintenant ou jamais". En effet, le colosse éméché semblait avoir totalement oublié la jeune femme à peau blanche.
Il se crispa en l'attente du coup fatal...

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 Sujet du message: Re: Les Docks
MessagePosté: Sam 17 Avr 2010 21:40 
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A quatre pattes, la tête alourdie par la douleur, la vision légèrement trouble, pendant qu'il se ressaisissait, Oscurio entendait les insultes et les chocs sourds lui indiquant que la phalangienne avait trouvé un adversaire de même envergure qu'elle.. Décidant que se lancer dans un corps à corps après avoir été si facilement dominé serait aussi stupide que dangereux, Oscurio récupéra sa lame et se concentra pour la lancer...

..Mais à présent Theeftan était déjà engagé et impossible de lancer sans prendre le risque de blesser le guérisseur.... D'ailleurs celui-ci semblait ne pas avoir besoin d'aide, faisant virevolter son stylet, tailladant, plantant, découpant, à tour de bras, rapide, efficace, le docker commençait à saigner de toutes parts, tel un cochon préparé par un cruel cuisinier... Plutôt un sanglier car il n'était pas sans défenses, Theeftan se retrouva à nouveau au sol, le bras d'Oscurio s'actionna...

La dague fila mais n'atteignit pas son but, claquant contre le mur d'en face, néanmoins elle dérouta le docker pour quelques précieux instants...

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Dernière édition par Oscurio le Sam 17 Avr 2010 22:32, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Docks
MessagePosté: Sam 17 Avr 2010 22:17 
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Alors que Oryash tentait de trouver une solution rapide a son problème de taille qui s'apprêtait à fondre à nouveau sur elle,un allié providentiel vint à son aide...Theetan.
Ainsi donc il tenait encore debout,une aubaine pour la peau blanche qui durant l'attaque de l'elfe eut tout à loisir de voir l'homme trapu se retourner contre Theeftan pour lui asséner des coups sauvages et barbares mais l'elfe n'était pas en reste et frappait en des points stratégiques qui faisaient pousser des cris de douleur à son assaillant.
Mais l'homme s'acharnait sur l'elfe le frappant à grand coup de bottes et Oryash entendit les os se briser et le visage de l'elfe se tordre de douleur.

Entre temps Oscurio sembla reprendre et esprits et tenta lui aussi d'aider l'elfe mais sa dague rata sa cible si bien que croisant le regard de Theeftan ,Oryash lut en lui comme dans un livre ouvert.
Il n'en fallu pas plus à la Phalangienne pour se lancer en direction du docker et lui planter ses griffes dans le dos à la base des reins.Elle sentit le métal entrer dans la chair et en ressentit un plaisir intense alors que ses lames rencontraient un os.

Elle insista et força plus encore son mouvement d'un geste sec et après une légère résistance les lames s'enfoncèrent comme dans du beurre.Avant qu'elle ne les retirent et ne les dirige vers le cou de l'homme qu'elle égorgea sans sourciller.
Un jet de sang vint à se répandre abondamment éclaboussant Theeftan et l'homme porta les mains à sa gorge tentant désespérément d'arrêter l' hémorragie.

Oryash n'en resta pas là,elle fit tomber l'homme au sol d'un coup dans les genoux, se pencha sur lui et son regard rouge dardant dans celui du mourant lui lança....

"Tu voulais ma peau et peut-être plus encore,alors tient voilà pour toi!"

Et sans autre forme elle enfonça son arme dans l'entre jambe du gaillard lui coupant ses attributs alors qu'il hurlait de plus belle dans un gargouillis infâme.
La phalangienne se redressa alors couverte de sang ,le visage tuméfié et avec en prime un beau morceau de bois fiché dans le flan gauche.Un petit cadeau de sa chute dans les tonneaux qui sous l'impact avaient cédé,du moins pour certains.
Elle resta là,debout devant le colosse à le regarder se vider de son sang.

Oryash examina sa plaie et d'un geste vif arracha le morceau de bois ce qui lui arracha un léger grognement de douleur.
Elle compressa sa blessure de sa main gauche et se tournant vers Oscurio lui dit....

"Toi qui connais la ville,occupes toi de conduire Theeftan chez un guérisseur et veille à ce qu'il soit bien soigné.

Et sans autre forme de cérémonie la Phalangienne les planta là, au beau milieu de l'impasse,disparaissant dans les ruelles sombres des docks.

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 Sujet du message: Re: Les Docks
MessagePosté: Dim 18 Avr 2010 10:43 
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Il avait été très peu actif au combat, et s'était prouvé une fois de plus, s'il était encore nécessaire, qu'il n'était pas un guerrier, mais l'espace d'un instant il aurait pu égorger la phalangienne avec ses dents... Il avait été très peu actif au combat, et s'était prouvé une fois de plus, s'il était encore nécessaire, qu'il n'était pas un guerrier, mais l'espace d'un instant il aurait pu égorger la phalangienne avec ses dents...

Merde on a risqué notre vie pour elle non ? Un peu de gratitude ça la tuerait pas ! Elle croit que j'adore me faire cogner, qu'une foutue journée sans coups de poings et une journée perdue ?

Oscurio à présent criait, sa voix s'élevant dans les tons frôlant l'hystérie... Tout à sa colère il souleva brutalement Theefthan avant de se rendre compte dans quel état était celui-ci et de s'excuser en se calmant légèrement. Après tout il n'avait pratiquement rien risqué du tout, il était d'ailleurs près à abandonner la phalangienne et il y avait de grandes chances qu'il ne serait pas intervenue comme elle lorsqu'ils s'étaient fait abordés par les deux lascars...

Il aida Theeftan à ramasser ses affaires puis lui offrit ses épaules pour qu'il puisse s'y appuyer, à vrai dire, il n'avait même pas à se baisser tant son compagnon était grand.. mais le plus compliqué restait à venir...

Où emmener se faire guérir un guérisseur ?

Allons-y rapidement, la milice ne va pas tarder, et vaut mieux pas tenter les chances de deux elfes couverts de sang...

Oscurio se mit en marche vers la seule idée qui lui paraissait appropriée...

Le Rat, un ami à moi, il vit sur les docks et les connait comme sa poche, c'est d'ailleurs lui qui a revendiqué fièrement son propre sobriquet. On s'échange certaines faveurs de temps à autre...

Il poursuivit en silence à travers les docks qui commençaient à s'éveiller.. C'était bien un défaut inhérent à tout endroit peuplé de marins et ouvriers: ils étaient des lèves-tôt, et n'appréciaient pas le spectacle qu'ils voyaient. Certains même ce signaient en passant, vieille trace d'une ignorance partagée sur les habitants de la forêt. Cela énerva Oscurio à nouveau, il allait surement devoir se déguiser à nouveau pour revenir trainer dans ces docks, par peur de tomber sur des camarades des deux cadavres laissés sur les pavés...

Enfin ils arrivèrent dans un nouvelle impasse animée uniquement par deux poules maigrelettes, esquivèrent les flaques d'urine, et les coulées de matière plus suspecte... Et se retrouvèrent devant une porte sans poignée, orné de quelque écailles rougeâtres, mais qui malgré tout semblait très solide.. La maison penchait sur le côté, une cheminée menaçant de s'effondrer à tout instant, les volets troués fermés, la façade noircie par la saleté jamais nettoyé...

Osucrio frappa trois fois, puis deux, puis une,puis deux à nouveau...

Ne fixe pas son cou, il déteste ça..


...Après un instant la porte s'ouvrit sans un bruit sur... une arbalète ou bout duquel se tenait un homme au sourire aux dents jaunes, au visage dont l'alcool avait pris sa dime, aux cheveux roux trop huilés et coiffés pour tenter bien inefficacement, de cacher une calvitie, des bijoux aux oreilles et sur des doigts boudinées. Et quand l'arbalète s'abaissa,l'embonpoint fut encore plus souligné par un ventre pointant sous une robe de chambre d'étonnamment bonne fabrique...

Mais le plus frappant était l'immense cicatrice de strangulation qui traversait son coup de pars en pars...


C'est comme ça qu'on accueille un cher ami ?

Avec un grognement mi-amusé, mi ennuyé, et un regard plus curieux que méfiant sur Theeftan
Un vrai ami ne me ramènerait pas de tels "cadeaux" au beau matin à la vue de tous les honnêtes travailleurs quand je pense que...

Le Rat râla et feula, mais ouvrit grand porte pour les laisser entrer... L'intérieur était bordélique mais étonnement propre, ils s'avancèrent dans un couloir légèrement éclairé par des lanternes fixés au mur... Ils eurent le temps d'apercevoir sur la droite une pièce remplie d'un méli-mélo insolite d'instruments de musique, de toiles, de lames, d' harnais, de corde, de bottes.. avant que le Rat ferme rapidement la porte d'un air distrait...

Ils débouchèrent sur une cuisine où une petite fille occupée à raviver le foyer, ouvrit des grands yeux ronds en voyant les invités...

Va me chercher mes potions, au lieu de rester planté là !

L'ordre était sec, mais le ton étonnamment affectueux... Tandis que la môme s'échappait en courant, Oscurio, aidé du Rat allongea Theeftan sur une table de bois...

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 Sujet du message: Re: Les Docks
MessagePosté: Dim 18 Avr 2010 18:15 
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Theeftan était à peine conscient de ce qui l'entourait, mais il comprit qu'on l'allongeait sur une table. Il pouvait à peine respirer, et le moindre geste était une torture. De plus, sa cuisse et son avant-bras saignaient abondamment. Il crachota un peu de sang et murmura à l'adresse du Rat, chaque parole le faisant souffrir le martyr :

-Côtes cassées...

Puis il enchaîna en énumérant les différentes étapes pour replacer lesdites côtes dans la bonne place, puis comment les immobiliser. Devant le regard étonné de l'homme, il ajouta.

-...Suis guérisseur.

Il toussa encore, du sang à la commissure des lèvres, et s'effondra sur la table, évanoui. Sa vie était maintenant entre leurs mains. Il entendit l'enfant revenir, des compresses et des potions plein les bras. Il vit l'ami d' Oscurio les prendre, puis commencer à en ouvrir certaines avec précipitation ; puis ce fut le noir, et il n'y eut plus rien.

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 Sujet du message: Re: Les Docks
MessagePosté: Dim 18 Avr 2010 18:57 
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Theeftan silencieux pendant tout le trajet, réussit à manager quelques paroles qui manifestement impressionnèrent le Rat avant de s'effondrer sur la table. La jeune fille avait pourtant amener parmi d'autres potions, une liqueur fort alcoolisé pour aider l'elfe à supporter la douleur. A présent inutilisée et Oscurio repulsé par tant de gachis, la saisit et s'envoya une bonne rasade, puis une deuxième...

-Si tu t'effondres aussi.. c'est toi qui te retrouvera avec des côtes brisées je te le jure !
-Pfff, Arrête tes conneries le Rat, qui remplira tes commandes dis-moi ?

- Hmm,vu ton rythme, je devrais peut-être changer de coursier, non ? Trois pleines semaines pour un foutu tableau ? J'ai du divisé le prix par deux pour pouvoir le vendre
-Il était dans la chambre à coucher...
-...t'aurais préféré qu'il soit posé devant la porte d'entrée ! Ou qu'elle te le donne si tu lui demande gentiment, ou que tu lui composes l'une des tes niaises chansons ? M'en fout si tu dois sauter la maitresse de maison pour l'avoir !
-Tu me sur-estimes je me suis contenter de la servante...

Les deux éclatèrent de rire, rompu depuis toujours à ces joutes verbales, puis avec un hochement de tête, Le Rat se concentra...

Oscurio à nouveau inutile se contenta d'observer le Rat qui s'appliquait. Efficacement d'ailleurs, avec précaution, celui-ci leva doucement la tunique de Theeftan pour dénuder ses côtes.
Avec des gestes fermes, parfois aidé par la mioche,il replaça, nettoya, pansa, usant potions, cataplasmes...
Oscurio l'avait vu faire des dizaines des fois et savait que le travail s'il ne serait pas parfait, serait bien assez efficace, après tout il avait été sur cette même table des semaines plus tôt...

Quand il se réveillera, dis-lui de laisser un mot pour Seesan à l'auberge de la tortue guerrière s'il veut me retrouver...


T'es parti pour la prochaine commande ?

Pour sur, ça fait déjà une semaine que je le prépare...

Et après avoir ébouriffé les cheveux de la gamine il quitta les lieux...

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 Sujet du message: Re: Les Docks
MessagePosté: Dim 25 Avr 2010 00:17 
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Theeftan flottait dans une semi-inconscience.

Tout était noir autour de lui. Il n’y avait pas de temps. Pas de mouvement. Seul le silence restait.

Soudain, Theeftan sentit quelque chose de différent.
Une présence, si puissante et si formidable qu’elle en devenait incompréhensible.
Soudain, le silence et le noir explosèrent autour de lui.

Il se retrouva dans une immensité blanche. Il semblait flotter dans les airs, car ses pieds ne reposaient sur rien de tangible. Une étonnante sérénité s’empara de lui. Il se sentait…bien. Plus qu’il ne l’avait jamais été.
Soudain, la présence qu’il avait senti tout à l’heure s’imposa à lui.
Quant il se retourna, un grand homme lui faisait face. Il avait la peau sombre, presque noire, des cheveux verts coiffés en queue-de-cheval, et une cicatrice courait du menton à la tempe. Ses yeux d’or brillaient d’une sagesse inhumaine. Quant il parla, sa voix profonde résonna aux oreilles de Theeftan. A ses oreilles et dans son âme.

-Elfe. Je t’ai choisi, ainsi que d’autres, pour rejoindre un groupe ressuscité il y a peu.
Pour ceci, tu auras besoin de beaucoup de chance. Je t'offre de quoi t'aider dans ta quête

Il s’approcha lentement, puis, solennellement, il tendit la main, paume ouverte et doigts légèrement écartés.
Une Faëra apparut soudain, lévitant au dessus de la main du dieu. Elle tourna la tête vers lui, puis vers l'elfe, un air interrogateur sur son visage.

-Nomme-la, elle deviendra tienne.

Un murmure franchit les lèvre de Theeftan, qui ne cherchait plus à comprendre ce qui lui arrivait.

-Kadil...

La Faëra s'approcha, et flotta juste à coté de son oreille gauche. Le dieu, toujours paume ouverte, s'approcha et tendit le bras.
C’est alors que le guérisseur s’aperçut qu’il était torse nu.
La main du dieu se posa sur son poitrail.
Plénitude, d’abord.
Puis souffrance. Intolérable.
Theeftan hurla… Il se sentit partir, de plus en plus loin… Il entendit encore une fois le dieu sans âge chuchoter :

-Va maintenant, et accomplis ton destin… Tu sauras où aller.

L’elfe ouvrit les yeux. Il reconnut la bâtisse sombre du Rat, qui n’était semble-t-il pas là. Sa poitrine le lançait toujours, mais le feu semblait s’être éteint.
Soudain, il se souvint.
Il releva sa tunique hâtivement, découvrant le bandage qui enserrait son poitrail et ses côtes cassées. Il écarta deux bandes en grimaçant de douleur, pour découvrir le centre de son poitrail.

Un tatouage en forme de main y était figuré.
Ses contours semblaient être tracés d’une encre plus noire que la nuit. L’intérieur était laissé sans « encre ».
Il posa la main dessus, comme s’il ne pouvait accepter cela. Il s’aperçut alors qu’elle avait exactement la même forme que ladite main. Il l’aligna donc dessus, et une douce chaleur l’envahit, faisant presque disparaître la douleur de ses côtes cassées.

(Du calme !)

(Kadil ?!)

(Pcht, nous en parlerons plus tard. Ne t'occupe pas de moi, je me ferais toute petite et
j'attendrai. Dépêche-toi.)


Theeftan ravala ses multiples interrogations sous peine d'étouffer, oubliant même pour l'instant sa nouvelle Faëra, Kadil. Il "l'exclua" de son esprit, ce qui lui permit de se concentrer sur autre chose. Plus tard, il l'ensevelirait sous les questions. Mais ce n'était pas le moment.

Il sentit alors une pression sur son esprit. A peine perceptible, elle était pourtant là. En se concentrant, le guérisseur remarqua qu’elle indiquait une direction.

« Tu sauras où aller. »

Ainsi, c’était cela…
Il se leva sans même y penser, et remarquant le silence de la masure, comprit que le Rat était sorti. Il ramassa donc une feuille de papier et une plume, et écrivit à la hâte :

Le Rat,

Préviens Oscurio que je suis parti. Je reviendrai dans quelques semaines, peut-être un mois. Dis-lui que je suis désolé, mais je dois être seul dans cette quête.


Il placarda alors la feuille de papier sur le mur en face de la porte. Le Rat la verrait au premier coup d’œil. Il la contempla un instant avec émotion, puis se ressaisit et rassembla ses affaires malgré la douleur émanant de ses côtes cassés. Il ramassa son stylet et sortit dans la rue, en direction des portes de la ville, décidé à suivre la direction que la pression provoquée par le dieu Yuimen en personne lui indiquait. Il avait beau ne rien comprendre à sa situation, il savait qu'il ne connaitrerait pas le repos avant d'avoir trouvé ce mystérieux lieu.

Suite aux portes de la ville.

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 Sujet du message: Re: Les Docks
MessagePosté: Dim 14 Nov 2010 19:20 
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suite de Vol d'une statuette

"Le chien, me décommander moi ! Pour qui il me prend... Pour une trainée des docks ? Hein, c'est ça, J'ai l'air d'une gueuse, là ?! Moi, le maître de…"

Vociférant à travers le salon, la robe de chambre entrouverte sur un corps gras et blafard,
couvert uniquement d'un sous-vêtement souillé par la sueur, le Rat n’aurait pu poser question plus appropriée. La situation était dramatique, théâtrale même, et le sir de Syl n’a jamais résisté à une bonne mise en scène… Son gloussement se fit entendre, et le Rat qui bouillonnait déjà, explosa alors :

"Et toi ! Tu oses encore ricaner après le bordel que tu as foutu ? Discrétion ! Deux domestiques blessés, l’un asphyxié, l’autre le crâne brisé, une moitié de maison complètement carbonisée ! DISCRETION !"

"…"

D’ordinaire loquace, verbeux à outrance, le roublard s’éteignit devant les feulements de son employeur, ne relevant même pas l’injustice de l’accusation puisque le crâne brisé après tout l’avait été par Martin. Non qu’il eut craint ces cris, non, ce qui le taraudait c’était finalement moins la menace du point serré devant ses dents que le parchemin finissant de se consumer dans l’âtre. Le coursier avait déposé la lettre à l’aube, les traits dissimulés sous des guenilles, mais Oscurio avait reconnu Caron, le chef des gardes du baron. C’était d’ailleurs une bonne chose que ce dernier soit parti avant que le Rat ne lise la missive car Caron aurait été difficile à tuer, même à trois contre un.
Lors de leur dernière entrevue, ils l’avaient vu terrasser quatre hommes l’attaquant de toutes parts avec l’aisance le plus déconcertante. Les lames émoussées et les tenues d’entrainement n’avaient en rien diminué la prouesse physique et même le Rat qui d’ordinaire exécrait ces démonstrations de force, était resté sagement sur son siège attendant que l’intéressé daigne le saluer. Dans la cour d’une maison secondaire du baron, affalés autour de l’arêne, ils avaient assisté aux exercices d’épée, d’arc et de combats à mains nues, devenant de plus en plus nerveux à mesure que le message s’éclaircissait : le baron faisait appel à eux pour leurs services, mais leur faisait bien comprendre que ni lui ni ses hommes ne les craignaient. Ils avaient an ce jour là, scellé le même accord que ce parchemin venait briser aujourd’hui.

« Les portes de ma ménagerie sont closes aux animaux dont l’odeur est trop forte»

Le reste de la missive était vide, car inutile. Une seule phrase, lourde de sens. Une métaphore qui venait réduire à néants, six semaines de préparation, d’investissements financiers et de prises de risques. Les compères allaient devoir trouver un autre acheteur pour le chameau d’Ohrim, car la témérité du baron semblait s’arrêter là ou la réalité du terrain commençait.
Oscurio ne savait pas encore s’il fulminait de l’impudence, riait de la figure de style ou s’excitait du retour de bâton. Car on ne décommandait guère le Rat comme un simple larron quant déjà on ne décommandait pas ledit larron comme une vulgaire putain. Et même les catins mordaient…
De même que les miliciens sillonnaient déjà les tréfonds de la ville à la recherche d’un dénommé Ariss, marchand blond à l’accent étranger, de même la rumeur du Rat décommandé, finirait par se répandre et de saper une réputation chèrement acquise.

"Oscurio ! Tu m’écoutes ?!"

"…"

"Bien, c’est simple, on se retrouve ici dans exactement quatorze jours. Nous trois plus deux que tu auras recruté d’ici là. Laisse-moi finir ! Je veux une tête d’ange et une brute épaisse, compris ?! Ne me demande pas ce que je prépare, fais ce que je te dis c’est tout et
d’ici là pas de contact ! si je te vois ramener ta figure de vermine, la Vieille lira l’avenir dans tes boyaux ! "


Oscurio toujours sans un mot, sourit. La voix du Rat était à nouveau plate, le regard absent, l’esprit concoctant déjà une vengeance qui ne manquerait pas d’être grandiose. Il les laissa là et s’en fit pour remplir sa prochaine mission. Si les jours passés avaient été riches en évènement l’avenir semblait encore plus généreux. Il noierait lui-même dans un flot de sang, le sourire suffisant de ce Caron.

Le baron n’avait pas peur d’eux, mais si ne pas craindre le combat était courageux, ne pas craindre la mort était stupide…

_________________
De nous voir, les guerriers s'énervent
et nous traitent de cœur tendre
Mais nous rions car toujours notre verve
Là où l'épée s'arrête, se fait entendre...


Oscurio de Syl


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 Sujet du message: Re: Les Docks
MessagePosté: Mar 14 Déc 2010 00:11 
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Localisation: Entre Kendra Kâr et Bouhen
La pluie tombait abondement, claquant contre les pavés du sol des docks ou sur les toits délabrés. La nuit était déjà bien avancée. Traîner dans les docks était fortement déconseillé, y traîner la nuit était suicidaire. Les ruelles semblaient désertes, mais les ombres étaient là, à guetter, le moindre étranger égaré, soldat obligé de faire une ronde nocturne dans ces lieux ou encore marchand ne tenant pas plus à sa vie qu'à ses affaires.

Xytas marchait, tête baissée, dans le milieu d'une des ruelles. Celle ci semblait interminable, zigzaguant, tournant, déviant. Des amas de caisse ou de tonneaux d'alcools vide étaient répandus sur le sol. De vieilles affiches de publicité, de propagande ou avis de recherche baignaient dans les flaques qui se faisaient de plus en plus nombreuses. Un rat passait par ci par là, soit un bout de fromage en bouche, soit un chat affamé aux fesses.

Le jeune homme savait parfaitement ou il voulait se rendre. Un vieux bâtiment abandonné, dont l'étage lui servait de "maison". A l’intérieur de celle-ci, se composant d'une simple grande et vaste pièce, dont l'un des murs reposait au fond de la cour se trouvaient une demi-douzaine de meubles. Un énorme rideau rouge était tiré contre l'énorme fissure, repoussant vent et pluie comme il le pouvait dans un bruit sourd et répétitif. Une commode était placée contre ce dernier, les tiroirs servant à ranger les effets personnels du voleur. Il y plaça d'ailleurs les bourses qu'il avait récolté dans la journée, notamment celles de Grosse-Paluche John, le tueur de chiens qu'il avait abattu quelques instants plus tôt. Il alla s'asseoir sur un vieux rocking-chair, dans le coin de la pièce, observant son chez lui, quasiment plongé dans l'obscurité, le peu d'éclat de lune réussissant à passer à travers les quelques trous dans le rideau servant de seule lumière. Passant en revue la pièce, il remarqua un détail étrange.

(Hum... Je ne me souviens pas être sorti sans emporter ma dague avec moi. Je ne suis sûrement pas seul, ou un truand a du penser l'endroit inhabité. Je vais devoir être sur mes gardes... Commençons par passer la pièce en revue.)

Il se leva alors, puis passa en revue chacun de ses meubles, commençant par l'armoire noir jais, dans laquelle il ne trouva rien d'autre que ses vêtements et bottes. Ensuite, il examina le vieux lit grinçant, surtout en dessous. Juste divers clés, crochets, tissus, petits tableaux et verroteries. Il ne restait donc qu'un seul meuble, le bureau. Lequel offrait une bonne cachette, si l'on comptait se glisser dessous. Xytas décida donc d'attendre, l'oreille aux aguets.

Les minutes passèrent... Et au moment ou le jeune humain allait renoncer, une quinte de toux étouffée se fit entendre, mais pas sous le bureau comme le voleur l'avait prévu, mais bien derrière lui ! Néanmoins, le "squatteur" ne semblait pas agressif, mais plutôt d'humeur à poser des questions, ce qu'il fit aussitôt après avoir passé une longue lame tranchante et visiblement, récemment polie sur la gorge de Xytas, la garde appuyée un peu trop fermement sur l'un de ses trapèzes.

"Dis moi, gamin... Je peux savoir ce que tu fous chez moi ?"

Le jeune voleur se mit à sourire, mais le fit de manière discrète, ne voulant pas laisser penser à son agresseur le moindre signe de défi. En parlant du type qui venait de passer son arme autour de sa gorge, il semblait grand, en tout cas plus que lui, visiblement barbu et d'un âge plus avancé, la trentaine facile. L'étreinte qu'il exerçait sur l'épaule gauche du jeune homme trahissait une certaine force. Il répondit donc avec lenteur, d'un ton extrêmement posé et calme.

"Je rentre d'une journée difficile. Et disons plutôt que cet endroit est le mien, d'accord ? Comme tu peux le voir, toutes les affaires présentes sont miennes. Mais avant que tu ne me fasse goûter au fil de ta lame, je peux savoir ou tu étais caché ? Simple curiosité...

L'homme derrière lui se mit à ricaner, puis lui répondit, sur le ton de la provocation.

"Caché dans l'ombre, simplement... Le problème avec cet endroit, c'est le manque de lumière. Dis moi, ton sang est-il assez coloré pour offrir la moindre parcelle de lumière dans cet endroit lugubre ?"

Xytas se sentit rassuré. Son adversaire n'était visiblement pas une tête, et le jeune homme en profita donc, jouant habilement de la situation pour détendre l’atmosphère de la conversation, espérant relâcher la vigilance de l'ennemi. Après quelques paroles échangées, et s'être assuré que la pression exercée sur son épaule, la garde appuyé sur son trapèze et la lame plaquée contre sa gorge était maintenant à distance suffisante pour ne pas se resserrer une fois sa prochaine action effectuée, Xytas donna un violent coup du plat de la botte sur le pied de son ennemi, se penchant aussitôt après et envoya ses coudes dans l'estomac de son adversaire.

Il savait qu'il n'allait pas faire le moindre mal à son adversaire, ni l’inquiéter plus que ça. Mais il pouvait maintenant réfléchir au moyen de se sortir de cette situation délicate avec plus d'aisance.

(J'ai donc trois possibilités, m'attaquer à lui et prendre le risque de me faire blesser, voir tuer, tenter de le convaincre de quitter mon domicile ou encore m'enfuir. Les deux premières solutions sont improbables... La fuite reste donc ma dernière chance. Je dois cependant récupérer ce que j'ai dérobé dans la journée...)

N'attendant pas une seconde de plus, son opposant chargea, les lames levées.

(Rah mais c'est pas vrai... C'est un vrai nerveux lui...)

Se mettant sur ses gardes, le jeune détrousseur esquiva de justesse le premier coup de lame, mais se prit une charge d'épaule monstrueuse, le faisant valdinguer contre son bureau. Bureau sur lequel était posé un sac qui se fit capturer par la main de Xytas. Un dernier atout. Il ne tenait pas à ce que ce combat dure une minute de plus. Il ne pourrait pas être indemne après une nouvelle charge, ce que l'imposante masse de muscle fit aussitôt, mais cette fois ci, Xytas tira sur la cordelette maintenant le sac fermé et, d'un geste du bras, lui envoya toute l'épice qu'il contenait au visage.

Son adversaire maintenant aveuglé pour quelques secondes, Xytas se précipita vers son bureau, reprit à la hâte les bourses ainsi que sa lame puis, déchirant le rideau rouge, sauta sous le ciel étoilé, couvert par d'épais nuages cracheurs de pluie. Il se réceptionna avec difficulté, puis prit ses jambes à son cou, rejoignant la "sécurité" des ruelles plus fréquentées et mieux gardées. Un cri retentit dans la nuit.

"Petit salaud ! Reviens ici et montre moi de quel bois tu te chauffes !"

_________________
Xytas,Voleur,Kendran


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 Sujet du message: Re: Les Docks
MessagePosté: Jeu 23 Déc 2010 13:26 
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Localisation: Au bureau de recrutement de la Confrérie d'Outremer à Tulorim
Les deux compagnons d’un jour étaient dans le port, avec ses bateaux allant de la petite barque au grand galion, en passant par le bateau de pêche. Ici régnait un grand brouhaha, entre les pêcheurs qui marchandaient pour vendre leurs prises et les capitaines qui tentaient tant bien que mal de recruter des marins expérimentés, en plus du bruit des passants. Le ciel était toujours aussi maussade et lourd, comme s’il allait leur tomber sur la tête. Un orage se préparait, et les officiers des navires voulaient à tout prix plier les voiles, celles-ci risquant de se déchirer.

Nark avait mal, les coups qu’il avait reçus aggravant les blessures de son combat contre John. Un gros hématome ornait maintenant sa poitrine musclé, faisant de son torse une intense douleur continue. Illiode à ses côtés, il parcourait le port, se dirigeant là où se trouvaient les bateaux miteux et autres, dont les capitaines étaient plus aptes à faire passer des clandestins pour quelques pièces. La plupart des personnes traversant la frontière en douce par la mer mourraient, puisqu’ils étaient entassés pendant plusieurs jours dans quelques mètres, pratiquement sans manger ni boire, on retrouvait parfois des cadavres le long du quai, rapportés par la marée.

Après cette marche matinale, ils arrivèrent dans les bas-fonds, où la misère régnait, où les mendiants et les corps sans vie étaient présents partout, où les ivrognes dormaient dans des flaques de sang, de boue et d’urine. Nark n’avait pas très bien compris en quoi consistait sa mission, on ne lui avait rien dit, hormis qu’il devait surveiller si aucun clandestin ne traversait illégalement la frontière kendrane par voie maritime. Il décida d’aller dans l’une des tavernes mal famés de ce coin du port, songeant que c’était sûrement l’endroit où les gens cachés iraient après un long voyage en mer.

Ils entrèrent dans la taverne, un lieu sombre et enfumé. La plupart des clients étaient des habitués qui sirotaient leurs bières seul ou à plusieurs, mais tous tous les dévisagèrent avec agressivité, leurs regards flamboyants comme des braises. Quelques hommes soûls au fond de la salle dormaient.
« Ne t’inquiète pas mon garçon », souffla Illiode à Nark, qui se détendit.
(Illiode a raison, je ne dois pas m’inquiéter. Lui est expérimenté, et moi rompu au combat. Ces hommes ne sont que des ivrognes et des marins ratés.)
Les hommes détournèrent finalement les yeux, retournant à leurs boissons. Les deux compères allèrent parler à l’un des hommes ivres encore conscient, sûrement plus disposé que les autres clients à parler, vu son état.
« Bonjour, marin »
« J’suis pas un marin, monseigneur, seulement un honnête paysan »
(Un paysan au milieu des docks ? Cet homme a vraiment trop bu)
« Dites-moi, est-ce que… »
« Est-ce que vous avez déjà vu des clandestins dans le coin ? », intervint, Illiode, coupant Nark.
« J’sais pas trop, normalement on parle pas trop de ce genre de choses… »
Le voisin de l’homme, avec un gros nez rouge (à cause de l’alcool) éclata de rire, se moquant de son ami.
Le milicien allait renoncer, pensant que ces hommes ne savait rien, quand l’aventurier tendit une petite bourse de sa ceinture à l’homme, qui l’accepta avec un sourire satisfait.
« Vous devriez allez voir dehors, dans la ruelle just’à côté de la taverne. »
«Très bien »



Les deux guerriers sortirent pour voir ce qui les attendait. Dans la rue sombre, étroite et mal odorante, il y avait…des tonneaux empilés les uns sur les autres. Un cadavre était étendu sur le sol, plein de sang, à moitié enseveli par des ordures, certainement celles de la taverne.
« C’est une honte ! Nous avons payé cet homme, et il nous a menti ! », s’énerva Nark.
« Du calme, gamin »
Illiode se dirigea vers les tonneaux, son compagnon dans son dos.
« Aide-moi mon garçon »
Ils poussèrent tous les deux les tonneaux, exposant un trou béant dans la façade du mur.
« Eh bien, l’homme ne nous avait pas menti »
Tous deux se penchèrent pour tenter de voir à travers trou, plongé dans une obscurité quasi-totale. Nark était assez excité de découvrir un lieu comme celui-ci, plein de dangers et autres.
« Qu’est ce que ça peut bien-être ? Un repaire de bandits ? De clandestins ? »
« Allons-y »
Une lame transperça l’épaule du rôdeur, provoquant une plaie affreuse mais superficielle. Tous deux se retournèrent pour voir le « cadavre » tenter une nouvelle attaque envers Illiode, qui n’esquiva l’attaque qu’à grande peine. L’homme était toujours couvert de sang, mais à coup sûr celui de ses ennemis, et non le sien, il avait une longue lame courbe à la main, sabre aiguisé comme un rasoir, capable de couper les chairs et de fendre les crânes.
(C’est le gardien du passage)
Il semblait assez agile, son corps svelte et musclé à l’intérieur d’une tenue noire, qui lui permettait de bouger sans gêner ses mouvements. De longs cheveux noirs étaient retenus dans un bandeau de soie. Illiode pouvait encore utiliser son glaive, et il comptait bien s’en servir. Il le dégaina et le pointa en avant. Nark était à ses côtés, lui aussi prêt à combattre, même s’il avait compris qu’il ne jouerait qu’un rôle mineur dans ce combat, où il n’était pas assez fort.
Les deux amis devaient se dépêcher de vaincre, le sang s’échappant à un rythme effréné du corps du rôdeur.

Puis le milicien eut une illumination : le sifflet qu’on lui avait offert en guise de récompense pour la capture de John, qui permettait déconcentrer quelqu’un pendant plusieurs secondes. Mais si il en faisait usage, Illiode serait lui aussi déconcentrer.
« Bouchez-vous les oreilles ! »
Nark rangea son arme et il sortit l’objet d’une des petites poches de son sac, et souffla dedans de toutes ses forces, espérant que le sifflet fonctionnait réellement. Un bruit strident, semblable au cri des banshees, envahi la ruelle : c’était un son qui vous pénétrait la tête, et ne semblait pas vouloir partir. Il vous comprimait de l’intérieur, détruisant tout sur son passage, malgré les mains de deux guerriers plaquées sur leurs oreilles.
L’homme en face d’eux avait rangé son arme et était presque à genoux.
(Ca a fonctionné !)
Il arrêta de souffler dans le petit objet creux, et dégaina à nouveau. Comme on le lui avait appris à son école militaire, il bascula son poids d’arrière en avant, l’épée en avant, pour embrocher son adversaire. La lame pénétra la nuque de l’homme, le tuant instantanément et le gardien du passage tomba à terre, cette fois-ci bel et bien mort.
« Bravo, mon garçon, tu as fait preuve d’initiative, dit Illiode en sortant de son sac de longues feuilles qu'il appliqua sur sa plaie, ce sont des plantes qui me permettront de me soigner rapidement, je t’en donnerais si tu le désires. A présent, pénétrons dans ce boyau. Et remets ces tonneaux derrière toi. »
Et ils rentrèrent dans le conduit sombre.

_________________
Nark, enchanteur de niveau 6, à la recherche de son passé perdu.


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 Sujet du message: Re: Les Docks
MessagePosté: Lun 15 Aoû 2011 01:36 
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Localisation: Kendra Kâr
La première sensation à mon réveil fut le contact de la pierre, dur et froid. Puis, une douleur piquante à la tête. J'essayai de toucher l'endroit exact, mais je rencontrai une résistance, accompagnée d'un bruit métallique. Enfin, j'ouvrai difficilement les yeux. Je ne reconnaissais nullement l'endroit où j'étais. Des bougies éclairées la pièce en divers endroits et me permirent de constater une chose: c'était un lieu de culte de Thimoros. Malgré l'obscurité, j'arrivais à distinguer une statue, juste en face de moi, représentant ce Dieu, du moins la représentation que lui donne les humains: un homme possédant une queue de scorpion ainsi que ses pinces. J'inspectai alors la pièce, et c'est là que je les vis: les yeux de dizaine de personnes rivés sur moi. Tous étaient vêtus d'une longue toge noire à laquelle avait sans doute été cousu un capuchon, m'empêchant d'en reconnaître – on ne sait jamais – un seul. Chacun tenait bien haut un cierge en psalmodiant des choses que je ne comprenais pas. Ils formaient une sorte de cercle autour de moi. J'essayai alors de me lever mais, encore une fois, je sentis la même résistance. C'est en m'appuyant sur la blessure que j'avais à la tête et en me tordant le cou que je vis que mon bras droit était enchaîné à une sorte de pilier, non loin de la table sur laquelle j'étais bloquée. J'avais beau tirer, il ne se déplaçait pas. Mon bras gauche avait subi le même traitement. Mes jambes, quand à elles, étaient juste menottées ensemble. Affolée, je tentai de me remémorer ce qu'il s'était passé pour que je me retrouve dans cette situation. Difficilement, je me souvenais de la journée que j'avais passé à l'auberge, puis l'arrivée de la Faera. Après avoir décliné son offre, j'étais sortie... Je n'avais plus aucun souvenir de ce qu'il s'était passé ensuite. Sans doute le choc à ma tête était la cause de cette perte de mémoire. Ce qui était sûr, c'est que l'on ne me voulait certainement pas du bien. Soudainement, les prêtres s'arrêtèrent de parler. J'entendis alors le claquement d'une porte, au loin, et des bruits de pas se dirigeant par ici.

Ce que je pensais être le chef de ce groupuscule religieux fit son entrée, éclairé par la lueur des bougies, me dévoilant alors le visage (bien qu'encapuchonné comme les autres on pouvait tout de même voir sa tête) d'un homme de plus de trente ans sans doute. Je devinais avec facilité son appartenance ethnique aux Hefizs. En effet, la couleur de sa peau, noire, mais aussi les nombreux bijoux en or qu'ils portaient (comme son bracelet par exemple) ne laissaient que peu de doutes sur ses origines. S'approchant de plus en plus de moi, je pus mieux distinguer les formes de son visages: il avait des lèvres charnues et un nez épaté. En bordure de son œil gauche, je pouvais voir un tatouage étrange qui représentait, je crois, la queue d'un scorpion. Son œil gauche lui-même était très surprenant, puisqu'il était en or. Son unique iris était noir comme l'ébène. Il ne possédait pas la même tenue que les autres: il portait des mitaines blanches, en cuir, et avaient les bras découverts révélant une musculature puissante. Son capuchon était, contrairement aux autres, blanc. Je le devinais chauve. Sa main droite tenait une arme qui faisait à peu près sa taille – soit, à vue de nez, plus d'un mètre quatre-vingt. À son long manche et sa lame, pratiquement perpendiculaire à celui-ci et courbée, je devinais que c'était une faux, ornée d'or. Malgré ses mitaines, il avait deux bagues en or avec un scorpion gravé dessus. Un fanatique de Thimoros, comme je le pensais.

Cela devenait de plus en plus inquiétant. Je ne saisissais toujours pas la raison de m'avoir amené ici. D'ailleurs, personne n'avait l'air de se soucier de moi pour le moment. Chaque fanatique s'était incliné et regardait le sol, attendant la première parole de leur chef pour pouvoir se relever. Il marmonna quelque chose, puis tous se relevèrent, synchrones. Je ne savais si c'était de l'admiration ou de la terreur qui les obligeaient à faire ceci.
Le Hefiz prit place derrière une sorte d'autel en pierre où, encore une fois, je pouvais voir un scorpion représentait dessus. De là où j'étais, je ne distinguai plus son visage. De plus, j'étais obligé de me tordre le cou pour le regarder, alors je m'arrêtai et contemplai le mur au-dessus de moi. Ce comportement peut vous sembler anormal, mais je n'avais guère d'autre choix, enchaînée comme je l'étais. Par ailleurs, je ne voyais nullement les limites de cette pièce: seules les lueurs des bougies me permettaient de voir dans un certain périmètre. Le silence dura encore quelques secondes, avant que l'un des fanatiques, un homme a en jugé par sa voix, le brise par une remarque un peu inutile mais qui me perturba quelque peu:

« Comme vous nous l'aviez demandé, voici la fille que vous souhaitiez, Éminence...
- Je le vois bien. Thimoros en sera honoré. »

Je n'y comprenais plus rien. Si j'ai bien saisi, cet homme me désirait, moi ? Il ne pouvait pas simplement me faire venir dans sa demeure ? (cette remarque stupide de ma personne est à mettre sur le compte de la fatigue). Décidément, je n'avais pas beaucoup de chances ces temps-ci. Enfin, je n'en avais que très rarement.

« Quand commençons-nous ?, questionna cette fois-ci une femme.
- Peut-être faudrait-il d'abord expliquer à cette fillette ce qu'elle va permettre en sacrifiant sa vie, repondit calmement le Hefiz. Voyez-vous... Non, vois-tu... Oui, je préfère te tutoyer. Vois-tu, Kendra Kâr est frappé d'un dangereux fléau, cette maladie qui provoque des hallucinations et qui cause bien des morts... Scientifiques, politiciens et autres religieux en cherchent encore désespérément la cause. Moi aussi, je l'ai cherchée. Contrairement à eux, je l'ai bien vite trouvée. Quel Dieu, oui, quel Dieu, parmi ceux qui gouvernent notre existence, peut déclencher ce fléau ? Quel Dieu gouverne en mal notre existence ? Le sais-tu ? »

Sans doute cela paraissait-il évident pour eux, ou pour quiconque ayant déjà étudié les diverses religions. Moi, je ne connaissais qu'un Dieu pouvant faire ainsi souffrir tant de personnes. C'est pourquoi je répondis que c'était Zewen, sans y croire. Sans y croire, parce qu'il m'était impossible de penser que la maladie était due à un Dieu. Pour moi, elle avait une cause scientifique. Mais mon cas avait l'air suffisamment en danger pour que je commence un débat là-dessus.
Quand je dis Zewen, un des fanatiques laissa échapper un rire bref. Il rigolait sans doute de l'ignorance, et peut-être aussi de la stupidité de ma réponse. J'étais dans un lieu de culte de Thimoros, et il aurait été logique de répondre ainsi. Cependant, je ne connaissais ce Dieu que de par le temple de Kendra Kâr qu'il m'était arrivée de d'apercevoir. Tout comme beaucoup d'autres. À vrai dire, je ne connaissais plus que de nom que Zewen comme divinité. Les autres, je ne savais rien d'eux hormis parfois la représentation qu'on en donnait. Thimoros était l'un d'eux. Le Hefiz, après avoir toussé bruyamment pour rappeler à l'ordre le fanatique qui s'était moqué de moi, reprit la parole:

« Contrairement à ce que pense certain, Zewen n'est pas une si mauvaise réponse. Avant de rire de la prétendue imbécillité d'une réponse, il serait bon de vérifier les dires, sous peine de passer soi-même pour un idiot. Enfin (il tapa dans ses mains avant de poursuivre, sur un ton calme, son discours), Zewen n'a pas déclenché ce fléau, en accordant un destin des plus mauvais à une personne. Non, c'est bien entendu Thimoros qui a déclenché cette calamité. Thimoros, ce Dieu que si peu de personnes aime à vanter les mérites, se complaisant dans l'adoration de Yuimen ou Gaïa. J'étais de ceux-ci fut une époque. Mais Thimoros m'apparut, et me montra la bonne voie à suivre... Bref, je t'ennuie avec mes histoires. Sais-tu pourquoi Thimoros a fait véhiculer cette maladie ? Non, tu l'ignores bien évidemment. Thimoros aime voir des âmes en peine errer sur la planète. Quoi de mieux que cette psychose pour en créer ? Le nombre de morts augmente chaque jour: que ce soit par suicide, ou par meurtre ! Tout ceux qui sont décédés de cette façon ne peuvent avoir leur âme en paix. Un plan astucieux. Cependant, très dérangeant pour les Kendrains. Nous allons donc calmer sa soif de la façon dont il me l'a demandé: en sacrifiant une jeune vierge héritière de la magie noire dont il fut l'un des créateurs. Toi. Quelle particularité auras-tu en plus que ceux qui sont morts de cette maladie ? Ton âme, contrairement à la leur, errera pour toujours. Ainsi, tu serviras à enrayer la maladie. Tu sauveras de nombreuses vies. Quelle meilleure manière d'achever sa vie ? N'es-tu pas de cette avis ? Thimoros sera honoré de cette offrande, de ce spectre que rien ne peut calmer... »

Il continua de faire son monologue, mais je n'écoutais plus. Tout ce à quoi je pensais était: comment fuir ? J'avais beau calculé toutes les solutions possibles, je n'en voyais aucune qui ne pourrait me permettre ne serait-ce que de m'enlever les menottes à mes pieds. Cette fois-ci, il n'existait pas d'échappatoire. Il n'y avait plus aucun espoir. Je n'avais plus aucun espoir.

Vous aurez beau vous convaincre ne pas avoir peur de la mort, quand elle se présente à vous, que vous vous retrouvez seul à seul avec elle, sans autre choix que de la suivre dans son voyage aux enfers, ce n'est pas la même chose – quand bien même, comme le disait ce fanatique, j'allais errer sur la planète, cela ne changeait au fait que je serai morte. Comment peut-on ne pas avoir peur de ce que l'on ne connaît pas ? Une peur viscérale, que rien ne peut calmer. C'est ce que je ressentais. Moi qui avait toujours dénigrer les Dieux – sans pour autant remettre en cause leur existence – voilà que j'allais servir d'offrande à l'un d'eux. Moi qui avait ri au nez des religieux, j'allais me faire tuer par l'un d'eux.
On ne récolte que ce que l'on sème.

Ma sentence venait d'être proclamée. Le sacrifice, sous l'ordre du Hefiz, allait commencer. Les fanatiques s'installèrent en cercle autour de moi, tenant toujours leur bougie d'une main, mais cette fois-ci avec un livre collé sur leur poitrine. Je ne comprenais pas le but de cette manœuvre, mais je n'avais pas la tête à réfléchir. Qui pourrait réfléchir calmement en cet instant ? Pour autant, je n'étais pas affolée. Je ne décrirais pas non plus mon état comme calme. D'ailleurs, je ne saurais le décrire exactement: quel était ce sentiment qui s'emparait de moi ? Le plus proche serait peut-être de la mélancolie. Je n'en percevais néanmoins pas la raison. Je n'essayais plus de comprendre. À quoi bon ?

« Thimoros ! Accorde-nous ton divin pardon ! Accepte ce cadeau que nous t'offrons ! Que cette âme en peine erre à jamais sur cette Terre, et puisse te permettre de reconnaître tes plus fidèles serviteurs ! Vois notre rédemption, pardonne-nous nos offenses ! Mets fin à ce fléau, et nous t'honorerons de cette fille ! Récompense-nous de ta bonté : Fais souffrir les infidèles, et gracie les justes ! »

Le Hefiz posa sa faux contre l'autel, et prit à la place un calice ainsi qu'une dague. Il s'approcha de moi, doucement, sans un mot, sans un regard. À son approche, deux fanatiques se reculèrent pour le laisser passer. Il se mit à ma gauche, donna le calice à l'une des personnes à proximité de lui, et me saisit le poignet. Il approcha sa dague et me l'entailla profondément. Tandis que du sang commençait à couler, celui qui gardait le calice le mit sous ma blessure, récoltant ainsi le liquide rouge. Moi, je me retenais simplement de hurler. Hurler de douleur, mais aussi, de dire que je voulais vivre, que je ne souhaitais pas servir à leur sacrifice. À quoi bon les cris, les paroles ? Rien ne pourrait entraver leur volonté. Il était trop tard désormais. J'étais seule. Je n'avais même pas de Dieu à qui adresser des prières. Personne vers qui me tournait. Plus de famille, aucun ami. Mes pensées n'étaient tournées que vers moi-même. Pourtant, l'espace d'un instant, je la revis. Cette Faera. Elle m'avait proposée de devenir amie avec elle, bien qu'elle le désigne sous un autre terme. Je la chassai de mes pensées: j'avais fait le bon choix. Lui dire non était le bon choix à faire.

La cérémonie continuait, tandis que le sang de ma plaie ne s'arrêtait pas de couler. Le calice en contenait déjà beaucoup. Le Hefiz le prit des mains du fanatique, qui reprit sa place. Il fit ensuite ce à quoi je m'attendais, mais qui me dégoûta rien que de le voir: il porta le récipient à ses lèvres, et en but le contenu. Il retourna ensuite à l'autel pour y déposer le calice. Une fois fait, il revint à nouveau vers moi, cette fois-ci avec la dague uniquement. Il prit plaisir à me faire une coupure sur la joue, mais dont la douleur était infime comparée à celle de mon poignet. Il se positionna du côté de ma tête, dague levée au-dessus de ma poitrine. S'il ne me tuait ainsi, c'est l'hémorragie qui aurait raison de moi de toute façon. Les prêtres avaient recommencé à psalmodier, et le Hefiz me dit ses dernières paroles : « puisse ton âme en peine errer à toujours sur cette planète, Terra... »

C'était la fin. D'une seconde à l'autre, il allait me donner la mort. Je sentis le voile de l'inconscience me submergeait. C'était mieux ainsi. Mieux valait ne pas sentir le baiser glacial de la mort.

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 Sujet du message: Re: Les Docks
MessagePosté: Jeu 18 Aoû 2011 10:33 
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« Ne me tuez pas... »

Le mendiant était là, face à moi. Autour de nous, tout était obscurité, ténèbres. Pas de ruelle, aucune maison, nul milicien. Je lui avais déjà tranché la gorge, et, logiquement, il devrait être mort. Pourtant, il parlait, comme si de rien était. Il se vidait de son sang, que ce soit par la bouche ou par sa blessure, mais il n'avait pas l'air d'en subir un quelconque handicap. Je lui plantai alors ma dague dans le cœur, synonyme d'une mort assurée pour tout être vivant en possédant un. Il hurla de douleur, si fort que je me bouchai les oreilles, suite à quoi il ne bougea plus. Mais des larmes de sang ne tardèrent pas à couler le long de ses joues, tandis qu'il répétait inlassablement les mêmes paroles: ne me tuez pas, ne me tuez pas... Encore et encore. Je m'affolai, donnant des coups de dague sur chaque parcelle de sa peau, sur chacun des points vitaux que je connaissais, je lui crevai les yeux... Rien n'y faisait, rien ne pouvait entraver sa parole, rien ne pouvait l'empêcher de vivre. J'étais terrifiée par cet être immortel. À chaque blessure, il hurlait de douleur, mais il reprenait bien vite son dialecte. Je m'écroulai de fatigue, et me pris le visage entre les mains, ne pouvant plus supporter ce spectacle macabre. Le mendiant ne ressemblait plus à un être humain, mutilé et défiguré comme il l'était, et peu de personnes auraient le courage de le contempler dans cet état. Soudainement, il se releva, doucement, ignorant encore les nombreuses blessures qu'il avait reçues. Elles auraient pourtant suffi à tuer n'importe qui. Sous mes yeux horrifiés, il se livra à un spectacle sinistre: son visage commença d'abord à se déformer dans un bruit horrible: ses oreilles s'agrandirent, ses lèvres s'épaissirent, tout comme son nez. Sa peau, quand à elle, partit peu à peu en lambeaux, laissant la place à une nouvelle, plus sombre et sans une seule entaille. Comment vous traduire la terreur que cette métamorphose m'inspira quand j'en vis le résultat final ? Ce n'était plus un mendiant qui me faisait face, mais un Hefiz avec un œil en or. J'aurais voulu fuir, mais mes jambes ne voulaient se mouvoir. J'aurais voulu hurler, mais ce ne fut qu'un gargouillis informe qui sortit de ma bouche. Je restai figée, tandis que lui se tenait face à moi, et me tint les mêmes propos qu'avant de me tuer, mot pour mot : « Puisse ton âme en peine errer à jamais sur cette planète, Terra... »

Je me réveillai en sursaut et à même le sol, à contempler un mur si fissuré que je m'inquiétai quant à la solidité de cet endroit. Non loin de moi, il y avait une bougie presque entièrement fondue me permettant de voir que dans cette pièce... il n'y avait absolument rien. Juste une porte en fer permettant d'en sortir. Ni meubles, ni décorations quelconque, pas même une fenêtre pour que la lumière puisse filtrer. Quoique cette pièce devait certainement être souterraine... Mon rêve me hantait l'esprit, et je n'en compris le sens qu'en me remémorant ce qu'il m'était arrivée: j'étais morte. Il m'avait tuée. Sans doute étais-je devenue le spectre dont il parlait. Il me fallut un moment pour me faire à cette idée, à l'idée d'être morte. C'était étrange de se sentir spectre. Comprenez par là que, à vrai dire, pour le moment, je ne sentais aucune différence. Mais cela devait être vrai, j'étais devenue un être immatériel. Cette geôle – c'était la seule description qui convenait en vérité à cet endroit – ne servait donc à rien. Cette porte fermait ne me retiendrait donc pas. D'un pas déterminé, je me dirigeai en sa direction, sans savoir pourtant comment s'y prendre pour la traverser. Je devais pouvoir le faire, c'est tout.

La porte était à une portée de main, ma tête se posa brusquement contre le métal et... je ressentis une vive douleur. Je venais de me cogner contre celle-ci, créant par la même un écho dans cette petite pièce par le juron que je venais de pousser. Je me tins le front d'une de mes mains, et posai les doigts de l'autre sur la matière froide, source de ma douleur. Je n'y comprenais décidément plus rien. J'entendis un loquet se soulever, et ce qui devait arriver arriva. La personne à l'extérieur poussa vivement la porte qui me revint inévitablement... dans la tête. Mais avec plus de force cette fois-ci. Je me retrouvai à terre, des larmes aux yeux, sonnée par ce choc brutal. L'individu me pensa probablement inconsciente puisqu'il me mit une baffe monumentale, sans doute donc dans l'objectif de me réveiller. Cette douleur vive sur mon front, les picotements sur ma joue, la fraîcheur de la pièce, celle du métal... Comment cela se faisait-il que je puisse ressentir tout cela ?

« Eh ! Tu vas bien ?! Bon sang, tu vas pas nous claquer entre les doigts maintenant ! Je suis désolé de t'avoir envoyer la porte dans la figure... Oh bon sang, réveille-toi ! »

Il allait m'administrer une autre baffe mais j'ouvris les yeux avant qu'il ne le fasse. Il fut, semble-t-il, ravi de me voir vivante puisqu'il me gratifia d'une accolade très amicale... un peu trop peut-être. Je n'en avais pas l'habitude, aussi le repoussai-je sans pour autant être trop brutale. Il était encapuchonné aussi ne voyais-je pas son visage – à croire que c'était une nouvelle mode. Mais quelque chose de plus important me préoccupait, aussi lui demandais-je pourquoi je n'étais pas morte. Je lui racontai que j'étais sensée avoir été tuée par un prêtre lors d'un sacrifice. Sans doute ne comprenait-il rien, mais j'avais besoin d'en parler à quelqu'un. Je ne tenais plus. Je devais m'assurer d'être en vie. Peut-être tout cela avait-il été un délire provoqué par la maladie elle-même ? Peut-être même tout ceci n'était-il qu'un gigantesque rêve ?

« Ah oui, ce prêtre... On a réussis à te tirer de là à temps, n'est-ce-pas ? Juste au moment où il allait te porter un coup fatal. C'était il y a deux jours si je me souviens bien... Oh, et évite de trop t'agiter, la blessure à ton poignet a donné un mal de chien à notre guérisseur pour qu'il arrive à la soigner. D'ailleurs, ça a laissé une cicatrice mais, ça, on n'y peut rien... Quant à ce prêtre, ce Hefiz... Il est extrêmement puissant, il a réussi à tuer l'un des nôtres avant de prendre la fuite. Ses fidèles, néanmoins, n'ont pas eu cette chance... »

En résumé, ce n'était pas un délire, c'était vraiment arrivé. Je ne savais si je devais m'en réjouir. Mais je me sentais au moins soulagée. J'étais en vie. Mais lui aussi... Malgré la peur que m'inspirait cette idée, il fallait que je le retrouve et que j'apprenne comment il me connaissait – car oui, il me connaissait, il savait que je n'attachais que peu d'importance à la religion, comment je m'appelais, à quoi je ressemblais. Peu de personnes me connaissent si bien et, lui, sans que je ne sache son identité, savait beaucoup trop de choses à mon sujet. De plus, ce n'était pas un hasard s'il m'avait choisie pour ce sacrifice, aussi me devais-je de comprendre pourquoi.

Le garçon se releva et me dit de le suivre en dehors de cette pièce. Je m'exécutai sans me faire prier: je ne voulais surtout pas rester dans un lieu aussi sombre. Une fois sortis, il rabaissa le loquet de la porte car c'était, apparemment, le seul moyen de la fermer. Il se retourna vers moi et, devant mon air légèrement inquiet, il me demanda s'il y avait un problème. Je lui répondis, chose qui pourrait lui paraître bizarre mais pour moi tellement compréhensible, que je voulais qu'il me dévoile son visage. Vu que cette fois j'étais en position de le demander, je voulais au moins savoir à qui je parlais. Cela n'eut pas l'air de le déranger, puisqu'il le fit sans hésiter.

Je découvris d'abord de longs cheveux blonds, attachés en queue de cheval. Malgré cela, des mèches retombaient devant ses yeux d'un bleu proche de l'azur. À ses oreilles pendaient d'ailleurs des boucles d'oreilles dont l'extrémité étaient une perle de la même couleur. Son nez était fin et ses lèvres légèrement pincées. Jusqu'alors, je le jugeais plus jeune que moi de par sa taille approximativement égale à la mienne – dans le mètre soixante donc – mais maintenant, en voyant les traits juvéniles de son visage, c'était confirmation faite. S'il n'était pas forcément plus jeune que moi, il n'était pas vraiment plus vieux. Malgré qu'il ait révélé son visage, il n'enleva pas la cape lui recouvrant le corps. Je ne le lui fis cependant pas remarquer: il avait au moins accéder à ma demande sans rechigner, je n'allais pas me plaindre.

Je me retournai pour savoir où nous étions. Tout ce que je vis fut un long corridor en pierre, en aussi piteux état que l'endroit que je venais de quitter. Je vis d'ailleurs qu'il y avait d'autres cellules, ou du moins, qu'il y avait d'autres portes en fer similaires – une dizaine environ. Quelle était exactement la nature de cet endroit ? Le garçon, qui me révéla que son nom était Leorcyn, commença à avancer, et je le suivis. Sans doute était-ce ce qu'il attendait que je fasse. Pour passer le temps, tandis que nous avancions, il me fit la conversation:

« Cet endroit doit te sembler bizarre. C'est normal, on dirait une sorte de prison. D'ailleurs, on peut dire que c'est le cas. Ce sont nos prisonniers ou nos traîtres que l'on enferme ici. Enfin, dans ton cas, on t'a mise là parce que c'est le seul endroit au calme et à l'ombre que nous avons. Actuellement, ces salles sont presque toutes vides, hormis une. Je t'ai dit que nous avions tué tous les fanatiques ? Ce n'est pas entièrement vrai. Nous avons fait un prisonnier, et l'avons incarcéré ici-même. Ah et je suis désolé de t'avoir cognée avec la porte, et désolé de t'avoir donnée une baffe... (il marqua un temps de pause, attendant peut-être une réponse) T'es pas très causante, tu sais ? Enfin, voilà, nous sommes presque arrivés... »

La fin du corridor donnait sur une énième porte en fer. Leorcyn toqua, attendit un moment, et lâcha en soupirant, sans doute parce que personne ne lui avait directement ouvert: « c'est moi, je suis avec la fille... Tu peux ouvrir ou c'est trop te demander ? ». J'entendis un loquet se lever, et la porte s'ouvrit dans un crissement infernal, si bien que je me bouchai les oreilles. Une fois totalement ouverte, j'emboitai le pas à Leorcyn et arrivai dans une pièce assez spacieuse mais qui ne contenait rien d'autre qu'une table en bois et des chaises à ma droite, et quelques meubles servant à ranger sans doute des vêtements et quelques rations à ma gauche. Les rares décorations, des tableaux, étaient tellement poussiéreux, que l'on ne voyait pas ce qu'il représentait. L'homme qui nous avait ouvert s'installa sur un tabouret au centre de la salle. Il enleva sa capuche pour me montrer le faciès d'un homme dans la soixantaine, dont le visage avait déjà pris quelques rides. Ses yeux étaient constamment mi-clos, et je me demandais comment il faisait pour voir quoi que ce soit. Ses cheveux, qui viraient au blanc, confirmaient mon hypothèse quant à son âge. Ils étaient longs, hormis sur son crâne que la calvitie avait déjà du frapper. Dans ses mains, il tenait une canne, mais il n'avait pas l'air de s'en servir pour s'aider à marcher, puisqu'il n'avait nullement pris appui dessus lorsque je le vis se déplacer. Il me regarda fixement, enfin je le supposai, avant d'ouvrir la bouche, en révélant une édentée:

« Sais-tu pourquoi tu es ici, fillette ? Ce petit merdeux te l'a-t-il expliqué ?
- Eh ! Ne parle pas de moi comme ça ! Non, je lui ai juste dit que nous l'avions sauvée avant qu'elle ne se fasse tuer.
- Très bien, comme toujours, c'est moi qui vais devoir avoir le mauvais rôle... Bon, nous sommes un groupe de mercenaires, et nous faisons tout ce que nous demande nos employeurs. Extermination, vol, surveillance, et parfois des contrats assez particuliers. Je me souviens d'ailleurs d'une fois où j'avais dû me déguiser en... Hum... J'en ai trop dit. Bref, pour l'instant, retiens juste que nous sommes des mercenaires... Bon, je ne sais si Leorcyn t'a dit que ton sauvetage avait coûté la vie d'un de mes hommes. En temps normal, je t'aurais laissée partir mais... Vois-tu, je ne peux me permettre une telle perte. Tu vas donc le remplacer. » finit-il en me désignant de son doigt.

Rien est gratuit dans cette ville, n'est-ce-pas ? Pourtant, j'avoue que pour une fois, c'était logique de demander cela. Il est vrai qu'il serait bon que je me trouve un travail pour au moins assurer le loyer de l'auberge sans devoir accumuler des retards – retards que l'aubergiste me pardonnait, et je ne l'en remercierais jamais assez – mais m'enrôler chez les mercenaires n'étaient pas une bonne idée. Ce n'était pas un travail très respecté et, surtout, c'était très dangereux, autant pour les tâches à accomplir que pour le fait de devoir agir en marge de la loi.

« Je vous suis très reconnaissante de m'avoir sauvée, mais je ne peux accepter cette proposition...
- J'ai deux raisons qui vont te faire changer d'avis. La première est ce Hefiz. Nous ne l'avons pas capturé, mais un de ses fanatiques, si. Je sais que tu meurs d'envie de le retrouver, pour comprendre certaines choses. Je pense que le fanatique pourrait t'en apprendre plus sur lui. Néanmoins... il ne représente rien pour moi, tout comme toi en l'état actuel des choses. Je pense donc que je ne vais pas tarder à m'en débarrasser. Ce qui m'amène à la deuxième raison. Tu m'en vois désolé, mais dès lors que tu as vu le visage de Leorcyn ou le mien, je ne peux plus te laisser partir ainsi. Nous sommes recherchés par la milice qui n'a de nous que le nom. Te laisser partir équivaudrait à nous mettre en danger. Aussi, je te laisse le choix. Soit tu nous rejoins et il ne t'arrive rien, soit tu ne nous rejoins pas et... on te tue. Cela peut ressembler à un chantage et d'ailleurs, c'en est un. »

Voilà ce que je m'apprêtais à entendre. Je le savais. Un mercenaire n'a ni foi ni loi, après tout. Mais soit ils me prenaient vraiment pour une idiote, soit ils ne se doutaient vraiment pas que j'allais feindre de les rejoindre pour pouvoir mieux me défiler par la suite.

« Ah oui, et avant que tu ne me prennes pour un imbécile, je tiens à préciser que j'ai le bras long. Extrêmement long. Je connais mendiants, marchands, nobles... Alors, ne pense même pas pouvoir t'enfuir. N'y même nous dénoncer sans en pâtir. Nous ne sommes pas que deux dans ce groupe, nous avons d'autres mercenaires à différents endroits. Ils savent qui ils doivent tuer si jamais ils nous arrivaient malheur. »

Était-ce du bluff ? C'en était certainement, mais je ne pouvais pour autant me permettre de faire comme telle. J'étais dans une position très délicate. De plus, je me devais d'interroger ce fanatique, comme il l'avait dit. Mais là non plus, je n'avais pas de preuve de son existence, juste ce que m'en avait dit Leorcyn. Peut-être lui aussi m'avait-il menti à ce sujet. Je n'étais plus sûre de rien. Que devais-je faire ? Je demandai tout de même combien de temps j'allais devoir rejoindre leur organisation. Je n'avais d'autre choix que d'obtempérer: il avait bien calculé son coup. Mais comment savait-il pour son envie de retrouver ce Hefiz ?

« Oh, pour ça, je ne sais pas. Dès qu'on te trouve un remplaçant on va dire, pour le moment. Je vois que tu te décides donc à faire le choix le plus sage. Je suis désolé d'avoir dû utiliser un tel chantage. Cependant, je suis sûr que tu vas te plaire ici. Après tout, on ne manque de rien: argent, nourriture, protection. Le seul mauvais point est cet emmerdeur de Leorcyn ! » finit-il en rigolant bruyamment.

On aurait dit une tout autre personne qu'il y a quelques secondes. Le jeune homme à mes côtés fit semblant d'ignorer l'insulte qu'il lui avait lancé et me confia que lui aussi était sceptique quant à l'idée de rester ici – le vieil homme l'avait donc probablement fait chanter lui aussi – mais qu'à présent, il restait de son propre chef. Peut-être que était-ce aussi un mensonge. En tout cas, je ne me voyais pas rester ici éternellement. Dès que l'occasion se présenterait, je quitterais leur organisation et reprendrais ma vie normale. Enfin... normale... n'était pas le terme approprié. Bon, c'est vrai qu'il m'avait tout de même sauvé la vie, et que j'avais une dette envers eux... mais ce n'est pas ce qui me forcera à rester.

« J'ai quand même quelques questions... Comment avez-vous fait pour arriver à temps, alors qu'il s'apprêtait à mettre fin à ma vie, que ce n'était plus qu'une question de temps ? Je ne peux croire que vous êtes arrivés, comme par hasard, au bon moment. De plus, Leorcyn m'a parlé d'un guérisseur, et je ne pense pas que ce soit vous. Où est-il ? Et le plus important: quand pourrais-je interroger ce fanatique... Enfin, si il existe...
- Oui, je répondrai à ces questions dès que j'aurais la certitude que tu fais bien partie de notre groupe... Mais je ne suis pas un menteur, aussi vais-je te montrer ce fanatique, seulement pour te prouver que ce ne sont pas des mensonges... »

Était-il sérieux ? Il en avait l'air puisque, dès qu'il eut fini de parler, Leorcyn rouvrit, non sans mal, la porte qui conduisait aux cellules avant de, quelques minutes plus tard, revenir avec un homme menotté. Il portait encore les mêmes vêtements qu'il y a deux jours, mais ils n'étaient pas difficile de se procurer les mêmes. Cet homme avait le visage découvert, mais cela ne me prouvait rien: je n'avais pas vu son visage ce soir-là. Leorcyn y avait sans doute pensé, et posa une question au hasard – même si je trouve que, pour un hasard, c'était plutôt bien trouvé:

« Comment s'appelle cette fille ? » Dit-il en me désignant du doigt.

Devant la réticence de l'homme à répondre – il restait en effet bouche bée, certainement de me voir encore en vie, me forçant à croire qu'ils disaient la vérité – Leorcyn lui asséna un coup dans le ventre, qui le fit se plier en deux. Après quelques secondes, il balbutia « Terra ».

« Tiens donc ? Tu t'appelles Terra ? (devant mon hochement de tête, il ajouta) C'est... étrange comme nom... avant de reconduire l'homme à sa cellule.
- Alors, es-tu convaincue désormais ? Interrogea le vieil homme
- Je... Je ne sais pas. Je vous crois peut-être plus qu'auparavant, mais il reste beaucoup trop de zones d'ombres. Quand serez-vous en mesure de répondre à mes questions ?
- Eh bien, nous n'avons qu'à dire au bout de quelques contrats... Tiens, d'ailleurs, voilà le premier, dit-il en sortant un bout de papier de sous sa cape. Tous les détails sont indiqués clairement dedans. Bon, Leorcyn va te montrer le chemin pour sortir d'ici. Une fois ta mission finie, reviens ici, et nous te montrerons notre vraie base. Tu ne pensais sérieusement pas que c'était ici, dans ce trou paumé ? » Finit-il en rigolant bruyamment, une fois de plus.

Je pris le contrat, me disant tout de même qu'il avait déjà prévu tout ça. Il savait exactement que j'allais m'enrôler – temporairement – dans son groupe, et que j'allais demander à voir ce fanatique.

(Il en sait beaucoup plus qu'il ne le dit... J'espère que j'aurais vraiment mes réponses...)

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 Sujet du message: Re: Les Docks
MessagePosté: Lun 22 Aoû 2011 13:37 
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L'homme se hâtait, jetant des regards inquiets sur Oryash. Il n'aimait pas ça. D'ordinaire la magie noire ne faisait pas autant de dégats à son porteur.

(Par Yuia comment en est-elle arrivée à une telle extrémitée?) se demandat-il.

La rue principale des docks commençait à s'engorger de soudards et de putains.Certaines n'hésitant pas à l'accoster alors qu'il avait mieux à faire. Il en éconduit plus d'une , tandis qu'il remarquait que le Woger avait disparu.
Melron pressait le pas, allongeant sa foulée. La peau blanche entre ses bras ne semblait pas plus lourde qu'un fêtu de paille.

"Nous sommes presque arrivés ma sauvageonne. "

Ces mots furent comme une bouffée d'oxygène pour la peau blanche. Sauvageonne, par le passé il l'avait surnommé ainsi à cause de son caractère indomptable. Combien de fois l'avait-elle repoussé quand il s'était montré trop pressant ? Elle ne saurait le dire.
Melron avait dû déployer des trésors d'inventivité et faire montre de percévérence pour Oryash daigne un jour s'intéreser à lui et voir en sa personne plus qu'un ami. Oryash se rapella alors les moments qu'ils avaient partagé quand l'avenir s'offrait à eux plein de promesses. Mais ce bonheur tant chéri n'avait pas duré, la mort prématuré de Melron ayant tout balayé sur son passage.
Elle se souvint avoir maudit les siens pour ne pas avoir ramené le corps de son aimé.

Le jeune homme ne perdait pas de temps, il savait que celui de la peau blanche était compté. Il ne savait pas depuis combien de temps elle était dans cet état, mais cela devait durer depuis plusieurs jours .
Il harpentait les docks à la recherche d'un homme. Il savait que cette personne officiait dans ce lieu de coupes gorges. Le plus dur était de la dénicher.
Les gens allaient et venaient, menant leurs petites affaires plus ou moins légales, ne se souciant pas le moins du monde de Melron et de la femme qu'il portait. L'homme avait déjà eu à faire avec cet individu peu recommandable. Il passa trois ruelles, tourna à droite, longea un mur devant lequel des prostituées tapinaient, passa devant deux gargottes, tourna une fois de plus sur la droite et finit par déboucher sur une petite place.
Il stoppa et balaya la place du regard. Celui qu'il cherchait devait bien être dans le secteur. Et puis soudain il nota du mouvement sur sa gauche et aperçu trois silhouettes encapuchonnées. C'était lui, cet individu ne se déplacait jamais seul, sans doute une question de sécurité.

Melron regarda Oryash et lui murmura...

"Je m'occupe de tout, laisse moi faire et pas un mot."

Sans perdre un instant il se dirigea vers le groupe, ne laissant pas à Oryash le temps de lui répondre. Arrivé à leur hauteur , il les salua à voix basse.

"Bonsoir.Il me faudrait deux parchemins de sort d'obscurité, tu as ça sous le manteau?" "

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