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 Sujet du message: Re: Les Rues et Passerelles
MessagePosté: Sam 7 Aoû 2010 00:37 
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<Un amour éphémère>

Le garde qui ne garde pas ses mots


Le paysage des ruelles de Cuilnen changeait totalement par rapport au quartier résidentiel, une odeur d'urine ressortait souvent, et le bruit incessant des passants était insoutenable. De multiples voleurs tentaient leur chance sur les marchands qui étaient en train de vendre, mais aucun ne fut victorieux.

Un elfe magnifique, armé d'une épée et d'une arbalète surveillait la ruelle, il portait une magnifique cotte de maille et son épée aveuglait tous les malheureux qui osaient le regarder de loin. Son regard d'aigle observait tous les passants, et aucun des voleurs n'osait s'approcher de cet elfe. Il n'était pas si musclé qu'on pourrait le croire, mais on devinait qu'il pouvait tuer n'importe qui dans la foule sans que personne ne s'en aperçoive. Il souriait aux dames elfes qui portaient des robes, et celles qui avaient le meilleur décolleté avait même le droit à un baiser sur la main. Bien évidemment en faisant cela, il ne pouvait plus traquer l'ennemi.

Il eut quand même le temps de regarder Ivania avec la compagnie suspecte de l'homme dégoûtant, un regard plutôt observateur, et puis il sourit à la jeune femme, mal à l'aise dans toute cette foule active qui poussait en lançant des injures lorsqu'on n'avançait pas dans la cadence. L'homme qui accompagnait Ivania évitait de regarder le garde.

« Bienvenu à Cuilnen charmante mademoiselle, que votre séjour se passe du mieux que vous le souhaitez. Et voyez, avec moi il n'y a aucun souci à se faire, donc vous n'aurez pas besoin d'utiliser votre arc. Si le cas est contraire vous aurez à faire à moi, mais je doute que le cas se présentera. Que le vin des elfes puissent vous satisfaire jeune humaine ! »

Son regard se tourna vers l'homme à côté, et devint soudain horrible. L'homme s'effondra, ils suaient à grosses perles marrons.

« Et toi Molun ? Que fais-tu ici ? Tu cherches à piller la demoiselle ? Attention, je te mettrai en prison deux mois cette fois, tu le sais ! Aller misérable, continu ton chemin. »

« Vous êtes bien dur avec lui, il m'accompagne. Il me sert de guide. »

« Pouah, un guide lui, laissez-moi rire, c'est le plus immonde des habitants de Cuilnen, si je puis dire cela, car il habite le plus souvent en prison. Oui un voleur, mais un voleur pitoyable, il n'a jamais rien pu voler, toujours pris, ou alors quand il y arrive il s'en vante. Faut dire je suis un bon garde, le meilleur de tout Cuilnen ! Mais bon, il me fait bien rire, ahahah ! J'ai bientôt fini ma garde, si vous voulez, on peut se prendre un petit verre ensemble, votre visage me chante dans le cœur et... »

Soudain, une partie de la foule hurla de terreur en fuyant. Le troupeau bien ordonné fut rapidement une horde de passant fuyant la mort, où même s'il fallait faire la chose qu'ils fuyaient pour fuir, ils le feraient. En peu de temps, un cercle se formait, avec au milieu un corps sur le sol. C'était une petite fille, du sang coulait de son ventre, elle ne bougeait plus. Le garde, effrayé, prit son épée à la main et fit signe à Ivania qu'il allait s'en charger. L'homme qui accompagnait la jeune humaine était parti comme tous les autres, la rue ne comptait que quelques curieux, dont un poète et quelques poignées d'habitants plus ou moins aisés et un elfe ensanglanté.

« Au nom de la loi, je vous arrête pour un meurtre. Si vous vous rendez, vous subirez une mort douce et vos biens seront donnés à votre famille, sinon vous goûterez à ma lame et vos biens seront les miens. »

L'elfe ne répondait pas, il semblait ailleurs. Il n'avait pas d'arme apparente sur lui et semblait inoffensif. Le garde s'approcha, l'épée au poing, prêt à l'enfoncer dans le foie, quant au poète et les autres curieux, ils étaient aussi attentifs que dans un opéra. L'elfe prit enfin conscience de ce qui lui arrivait, et commença à vouloir dire une phrase.

« Mais, je n'ai rien fais... Je parlais à la petite qui voulait... »

« Mensonge ! Aller viens avec moi espèce de monstre. »

L'elfe ne résista pas, et s'approcha du garde lentement. Le garde lui fit un sourire sadique, et il sortit une dague de sa poche, il lui coupa un morceau de son oreille pointu dont les elfes étaient si fiers de les avoir. Il poussa un petit cri de douleur et tâta son morceau oreille ensanglanté. Il fit un regard plein de haine au garde qui riait de toutes ses forces. Ivania regardait l'elfe accusé avec tristesse, mais elle s'interrompit à cause de l'absence de ce fameux Molun.

(Oh et puis, il attendra, cet elfe va mourir si je ne fais rien, il le mérite moins que ce fichu Molun...)

La circulation reprit rapidement après cet événement et le corps de la petite fille avait été transporté.
Ivania suivit alors le garde de loin qui tenait l'accusé par une chaîne autour du cou. Ivania entendait les injures que disait le garde au jeune elfe, son oreille saignait abondamment cela laissait donc une traînée de sang derrière lui, ce qui rendait sa poursuite plus simple.

Les passants détournaient la tête pour voir le garde, et certains crachaient sur l'elfe enchaîné. Les dames aux robes dont le garde aimait bien faisaient semblant de s'évanouir à la vue de l'elfe ensanglanté.

(Cette ville est vraiment immonde... Dès que possible, je partirai d'ici.)

En ce moment précis, un petit enfant elfe fit un croche-patte à Ivania, qui se s'étala immédiatement par terre.

« Ahah, je t'ai eu humaine, nananère ! »

Et il partit en courant dans la foule. Des gens qui avaient vus cette scène rigolaient en se moquant de la jeune femme. Elle se releva et continua sa route, rouge de honte et de colère. Après quelques pas, elle se rendit compte qu'elle avait taché sa chemise du sang de l'elfe en tombant par terre. Une raison de plus pour le sauver...

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Ivania, archère humaine.


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 Sujet du message: Re: Les Rues et Passerelles
MessagePosté: Dim 11 Déc 2011 23:17 
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Poursuite à Cuilnen (Le commencement)

Carméïa entra dans la ville qu’elle venait de découvrir.
Elle fut émerveillée par la beauté des différents bâtiments et effrayée par leur hauteur. Elle en était toute étourdie. Du premier qu’elle vit sortait un bruit assourdissant et une chaleur infernale s’en dégageait. Un autre avait de grandes fenêtres en façade et pleins d’objets y étaient visibles.
Elle croisa plein de gens tous huit fois plus grands qu’elle. Ils avaient la peau et les cheveux teintés de couleurs étranges. Elle avait entendu des histoires de géants lorsqu'elle vivait dans le vieux Lendora, mais elle pensait que c’était juste pour effrayer les aldronnes.
Ces gens ne semblaient pas la remarquer, ils manquaient tous de l’écraser. Elle se faufilait comme elle pouvait entre eux mais elle se fatigua vite, aussi elle cessa vite d’admirer les bâtiments pour se cacher derrière eux afin d’éviter de mourir bêtement.

Seulement en changeant une nouvelle fois de cachette, elle ne remarqua pas la bande d’enfants qui trainait dans la rue où elle venait de pénétrer. Eux par contre la remarquèrent immédiatement.

« -Oh ! Une Faera ! »

Surprise Carméïa se retourna et fit face à une demi douzaine d'enfants, la dévorant des yeux. ( Oups ! )

« - Ce qu'elle est jolie !
- Oh ! Attrapons là ! »

(Aïe ! Aïe ! Aïe ! Qu’est ce que je vais faire ?)

« - Attendez ! On se calme d’accord ! Je ne suis pas une Faera, je suis une Aldryde et …
- T’entends ça ? Elle parle !
- On pourrait la mettre dans un bocal.
- Ou lui tirer les ailes.
- Tu crois qu’elle mange des scarabées ?
- Si on l’attrape on saura !
- Ouai !!! »

(Flûte !)

Carméïa sachant qu'elle ne pouvait pas faire grand chose face à tous ces enfants, environ cinq fois plus grand qu'elle, elle s’enfuit à tire d’aile dans la rue principale. Les gamins se mirent à lui courir après en criant comme s'ils partaient en guerre.
Heureusement pour elle, elle pouvait se faufiler aisément dans la foule contrairement aux enfants qui déclenchaient la colère des passants en leur rentrant dedans. Carméïa volait aussi vite qu'elle le pouvait, n'ayant aucune envie de finir dans un bocal ou d'être forcée à manger des scarabées. ( beurk ! Qu'elle idée saugrenue ! Et puis quoi encore ? De la terre ? Des animaux morts ? )
Cependant elle se fatigua vite, cela faisait plusieurs jours qu’elle utilisait ses ailes sans relâche et elles étaient toutes endolories. L'aldryde regarda tout autour d'elle dans l'espoir de trouver quelque chose qui lui permettrait d'échapper à cette bande d'excités.
Au détour d'une rue elle aperçue une porte à sa taille enchâsser dans une porte de géant. Elle l'avait repérée car elle battait l'air, entrant et sortant de la maison comme un balancier. Les enfants n’étaient pas loin mais elle pensait pouvoir atteindre la porte sans qu’ils la voient. Elle atterrit juste devant la petit porte qui avait fini de se balancer, vérifia que ses poursuivants ne l'avaient pas vu et poussa la porte de toutes ses forces.

Un monstre dans la maison

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 Sujet du message: Re: Les Rues et Passerelles
MessagePosté: Sam 14 Jan 2012 11:20 
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Sur le chemin

Une fois dans la rue, Kaâr se dirigea sans hésitation à travers le dédale de rues et de passerelles. Carméïa en profita pour admirer la ville et d’identifier la race des personnes qu’ils croisaient. ( Un Taurion. Un Hinïon. Un Hinïon. Un Hinïon. Un Taurion. Un humain. Un Hinïon. Un Hinïon. Un Hinïon. ) Les deux compagnons montaient de plus en plus haut, les elfes semblaient beaucoup plus petit vus de haut. La lumière était plus vive maintenant et Carméïa s’aperçut qu’il y avait des fenêtres dans les arbres.
Elle fût surprise de voir que les elfes aussi habitaient dans les arbres. Tout était si étrange ici, qu’elle se sentit réconfortée de voir quelque chose se rapprochant de la normale. Il y avait de moins en moins de monde sur les passerelles alentour. La lumière passait de moins en moins bien à travers le feuillage de plus en plus dense des arbres. Quelques minutes plus tard elle aperçut des fenêtres crasseuses fichées dans un arbre et fût surprise de voir que Kaâr se dirigeait vers celles-ci. Il sortit une clé de sa poche et l’inséra dans la serrure de la porte. Il l’ouvrit et une bouffée de poussière s’échappa de la boutique. Ils y entrèrent en toussant.

La boutique

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 Sujet du message: Re: Les Rues et Passerelles
MessagePosté: Mar 13 Mar 2012 23:30 
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Les rues étaient vides. Enfin, presque vides. Il n'y avait quasiment personne dans les rues, malgré le beau temps et le ciel dégagé. Peut-être était-ce normal. Malgré tout cela n'enlevait en rien le charme de cette citée, où même les plus petites ruelles cachaient de sublimes façades végétales ou de discret coins à l'ombre des regards des passants.

Evangelina adorait cette ville. Tout y était à la fois beau et enluminé, et à la fois simple et sans prétention. Tout était nature et la vie jaillissait dans les moindres recoins. Les maisons qui n'étaient pas faites directement dans les arbres étaient construites en une pierre blanche assez lisse, mate et sans impureté. C'était assez jolie, mais apparemment difficile à sculpter car l'Aniathy ne vit aucune clef de voute ou borne finement ouvragée.

Les ruelles en elles-mêmes étaient en pierres simples, excepté près de la fontaine où elles redevenaient de simple sentier de terre, malgré tout très bien entretenu, sans mauvaise herbe ni trou.

Evangelina et Larhe se baladaient dans ces ruelles, s'émerveillant de ce qu'ils y découvraient. Ils ne croisèrent que peu de monde, mais à chaque fois une salutation chaleureuse et un sourire leurs furent donnés, auxquels ils répondirent avec timidité.

Ils remarquèrent aussi quelque chose d'étrange, il n'y avait pas d'enfants. ils devaient sûrement être à l'école. Les habitants de cette citée semblaient aisés dans leur vie de tous les jours mais sans être prétentieux. Peut être était-ce là les qualités des elfes de Cuilnen.

Mais Evangelina repensa à Pénélope. Elle leur avait dit être de cette citée. Cela signifiait-il qu'elle était de ces elfes aussi charmants que polis ? L'Aniathy avait du mal à y croire. Et Fear, peut-être venait-il de cette ville lui aussi. Ça expliquerait peut-être sa relation avec Pénélope. Elle n'en savait rien et se lassa rapidement d'énoncer des hypothèses sans fondement qu'elle n'aurait sûrement aucune chance de vérifier. Elle s'enleva donc toutes ses réflexions de la tête et se concentra sur sa visite de Cuilnen.

Il n'y avait pas beaucoup de magasins, mais cela ne les empêcha pas de flâner et d'apprécier leur visite. Cependant ils arrivèrent finalement devant une jolie boutique, discrète, entre deux maisons de pierre. Une petite porte en bois ouvrait vers l'intérieur de la boutique, et de somptueux bijoux attiraient discrètement le regard sur les vitrines.

"On entre ?"
"Si tu veux."

Evangelina sourit, puis posa ses lèvres sur celles de Larhe, avant de pousser la porte de la boutique.

Illyam Lety

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Les dieux ne sont qu'enfants, inconscients et inaptes. Ils souffriront comme j'ai souffert, perdront à jamais leur pouvoir et erreront, comme jamais personne n'avait encore erré. Ils pleureront, remplissant les mers, et saigneront, car tel est le sort que je leur réserve, car enfin ils vivront ce qu'ils ont fait vivre...

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Merci à Itsvara

« Les hommes ne sont pas nés du caprice ou de la volonté des dieux, au contraire, les
dieux doivent leur existence à la croyance des hommes. Que cette foi s'éteigne et les dieux meurent. »
Jean Ray



Dernière édition par Evangelina le Mer 6 Juin 2012 09:59, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Rues et Passerelles
MessagePosté: Mer 14 Mar 2012 23:09 
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Il faisait toujours aussi beau, même si le soleil commençait à se rapprocher de l'horizon, et Evangelina n'avait pas envie de retourner rapidement à l'auberge. Elle voulait continuer à flanner, à visiter cette superbe ville. Elle était persuadée de n'avoir vu qu'une infime partie des beautés de cette citée. Mais elle ne savait pas où aller, et Larhe non plus.

"QU'est-ce qu'on fait ? Il faudrait éviter de se perdre si on veut retrouver l'auberge à temps."
"Tu as raison. Il faudrait peut-être retourner à la fontaine, on avisera là-bas."
"Oui bonne idée."

Evangelina prit la main de son compagnon et ils s'enfoncèrent de nouveau dans les ruelles de Cuilnen, heureux, amoureux, et sereins.

Evangelina était toujours aussi émerveillée. Malgré le fait qu'ils soient passé par ici quelques minutes auparavant, elle découvrait de nouveaux détails, de nouveaux jardins dissimulés, tous plus beaux les uns que les autres.

Elle était aux anges. Et soudain, au détour d'un chemin, ils croisèrent un couple. Ils marchaient en sens inverse, main dans la main. Ils étaient beaux ensemble, assortis, et semblaient très amoureux. Ils s'arrêtèrent en voyant les deux Aniathys main dans la main.

"Bonjour"

La femme avait une voix cristalline, très belle.

"Bonjour"
"Je ne voudrais pas être indiscrète mais... pourquoi vous tenez-vous la main ?"

Evangelina sourit discrètement.

"Parce que l'on s'aime, tout simplement."

La femme elfe ne répondit pas. Elle ne semblait pas avoir de mauvaises pensées, seulement de la curiosité. C'était étrange, ils avaient croisés deux elfes blancs depuis qu'ils étaient arrivés, et ces deux rencontres avaient été diamétralement opposées à ce qu'Evangelina pensait de Pénélope. Cela la fit réfléchir. Pourquoi la fiancée d'Aënith était-elle différente ? Qu'avait-elle vécu qui pouvait la faire changer à ce point ? Evangelina n'en savait rien, mais elle sentit la curiosité monter en elle. Il y avait sûrement une raison.

"C'est étrange, les Aniathys ne peuvent pas aimer en général."
"Nous sommes... différents."
"Vous voudriez bien rencontrer mon père ? Il est très intéressé par les Aniathy, mais n'en a que rarement vu, et jamais qui aimaient."
"C'est que... nous n'avons pas trop le temps... ce soir..."
"Ah... Dommage. Êtes-vous libre dans les prochains jours ?"
"Euh... oui, demain matin."
"Parfait. Vous n'aurez qu'à venir vers... disons 11 heures ça vous va ?"
"Euh, oui, c'est parfait."
"Entendu. Notre maison est celle derrière vous, frappez et demandez Liliana Fretyla. C'est moi."
"Entendu, merci."
"Merci à vous."

Sur ce, ils reprirent leur chemin. Evangelina regarda Larhe qui haussa les épaules, puis ils firent de même, comme si de rien n'était.

Ils se remirent à rêvasser, à regarder tout ce qui les entourait. Puis ils passèrent devant un de ces petits coin secrets, intimes, qui avaient attirés le regard d'Evangelina à leur premier passage.

"On va voir ce que c'est ?"
"Si tu veux."

Larhe sourit, un de ces sourires qui faisaient fondre l'Aniathy. Puis ils pénétrèrent dans le petit coin d'intimité. Tout n'était que verdure, avec des haies en guise de mur, de l'herbe sur le sol... Et plusieurs couloirs végétales qui partaient dans des directions différentes. Les deux Aniathys en prirent un au hasard, et s'y engouffrèrent doucement.

Il n'y avait aucun bruit, tout était calme et silencieux, mais l'atmosphère était très agréable. Un petit virage apparut devant eux. Evangelina le traversa et s'arrêta net. Ils venaient d'arriver dans une sorte d'alcôve de verdure, au centre de laquelle était posé un joli banc en pierre. Mais ce n'est pas ça qui arrêta l'Aniathy.

Sur ce banc il y avait deux personnes, un jeune couple apparemment. Leurs lèvres étaient liées par une baiser très langoureux. Leurs mains caressaient l'autre avec une sensualité assez forte et une partie de leur vêtements reposaient à leurs pieds. Ils ne les avaient pas vus, et Evangelina n'osait plus bouger d'un pouce.

Elle n'avait jamais vu quelqu'un faire ça. Elle avait déjà vu Arhya embrasser son petit ami, se serrer contre lui et le caresser, mais jamais ils ne s'étaient déshabillés pour le faire. Pourquoi eux le faisaient-ils ? Soudain la main du jeune homme se posa délicatement sur le sein de sa compagne. Celle-ci poussa un léger gémissement qui fit frissonner l'Aniathy. Ce n'était ni de la peur ni du dégoût. C'était autre chose, comme un souvenir oublié, comme... une vision ! Elle avait déjà entendu ce gémissement. Des flashs de cette vision passée lui apparurent. Des corps enlacés, des mouvements fluides... Pourquoi avait-elle ces flashs pour la deuxième fois cet après-midi.

Mais surtout... Que faisaient-ils ? Pourquoi semblaient-ils heureux ? Pourquoi irradiaient-ils de plaisirs et de désirs ? Quelle était cette chose qu'elle ne connaissait pas mais qui l'attirait tant.

"Vois ! Entends et ressens ! "

La voix avait hurlé dans sa tête, à telle point qu'elle se la prit dans les mains. Elle ne sentit pas la main de Larhe se poser sur son épaule. Elle ne se sentit pas tomber sur le sol. Elle était déjà partie, là où l'emmenait la voix, dans un de ses rêves qui lui montrait ce qu'elle ne savait pas... Qui lui montrait ce qu'elle voulait savoir, ce qu'elle voulait connaitre...

[:attention:] Reine de sang [:attention:]

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Dernière édition par Evangelina le Mer 6 Juin 2012 12:21, édité 6 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Rues et Passerelles
MessagePosté: Jeu 15 Mar 2012 14:46 
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Cette chose qu'elle voulait connaitre

[:attention:] Ce rp contient des descriptions érotiques et violentes. Déconseillé aux plus jeunes et aux esprits non avertis. [:attention:]

Il faisait sombre. Il devait sûrement faire nuit. En fait elle n'en avait pas grand chose à faire, son esprit était entièrement tourné vers autre chose. Elle mit du temps à comprendre ce que c'était. Elle était comme embrumée, ou plutôt, droguée. Elle ne parvenait pas à mettre le doigt sur cette drogue, elle ne se sentait pas lésée de ses moyens. C'était juste qu'elle n'arrivait pas à détourner son attention de cette sensation.

C'était une sensation agréable, comme une caresse, le long de ses hanches. Et soudain, elle se rendit compte qu'elle n'était pas seule. Quelqu'un était derrière elle, et lui caressait très tendrement les hanches. Elle se rendit compte qu'elle avait posé sa tête sur la poitrine de l'inconnu et fermé les yeux. Ce qui expliquait qu'il faisait noir.

Elle les ouvrit donc. Il faisait bien nuit, mais pas noir. La lumière de la lune, visible de la fenêtre, inondait la pièce, projetant des ombres étranges sur les murs. Mais elle n'en avait cure. Son esprit tout entier était tourné vers ses deux mains qui glissait sur ses hanches, délicatement, tendrement, amoureusement...

L'Aniathy remarqua alors deux choses. La première c'était qu'elle était humaine. Ça ne la choqua pas, comme si c'était normal, comme si son esprit le savait déjà. Et deuxièmement, elle était habillée. Apparemment d'une longue robe douce d'après les sensations qui lui parvenait de sa peau. Et étrangement, ça la dérangeait. Elle était pressée de ne plus être habillée, de ne plus être enfermée dans cette prison de tissus.

Pourquoi était-elle pressée ? Elle n'en savais rien encore, mais ça ne l'intéressait pas. Elle n'avait qu'une chose en tête, ces mains sur ses hanches, cette chaleur intense émanant de leur propriétaire.

Elle ferma les yeux, laissant son esprit totalement subjugué par les sensations qui l'habitaient. Elle avait chaud, elle était bien. son cœur battait la chamade, sa poitrine semblait posséder un trop plein d'énergie qui n'attendait qu'à être transmise. Et ce n'était pas la seule...

Elle posa ses mains sur celle de son amant qui s'arrêta de bouger. Ses mains étaient douces et fortes. Elle les ramena sur son ventre et se serra un peu plus contre lui. Il devait être un peu plus grand qu'elle mais pas beaucoup. Elle le sentait tendu, plein d'énergie, et lui aussi impatient.

Elle lâcha donc ses mains et passa ses bras derrière le cou de cet homme inconnu, tendant son corps et se serrant contre lui. Elle sentit soudain les lèvres de l'inconnu se poser dans sur sa gorge.

C'était une sensation exquise, indéfinissable, et elle se sentit fondre. Ces lèvres étant douces, et elle adorait les sentir glisser sur la fine peau de son cou. Elle sentait aussi ces mains caresser son ventre, puis remonter doucement sur ses côtes, et continuer leur chemin.

Elle était perdue. Son esprit ne pouvait plus réfléchir correctement tellement le sensations qu'elle ressentait était exquise. Elle ne se souvenait pas les avoir déjà vécue mais ne voulait plus les abandonner. Lorsque les doigts de son amants frôlèrent sa poitrine elle ne put s'empêcher de pousser un faible gémissement, un gémissement de plaisir, un gémissement qui ne lui avait jamais échappé avant, un gémissement qu'elle voulait déjà réitérer.

Elle se retourna et posa ses lèvres sur celle de cet homme inconnu. Elle l'embrassa langoureusement, se serrant autant qu'elle le pouvait contre lui. Elle le sentait lui caresser le dos, puis les bras et les épaules. Elle sentit ses doigts glisser délicatement sur ses épaules, sous ses cheveux chatoyants. Elle le sentit attraper délicatement sa robe et la faire glisser pour découvrir ses épaules.

Elle sentit aussi ses lèvres quitter les siennes pour se poser sur son épaule maintenant nue, et glisser sur sa peau qui n'avait jamais été aussi sensible. Elle irradiait de bonheur, de plaisir et de désir. Jamais elle n'avait ressentit cela, mais c'était tellement plaisant, tellement... indescriptible.

Puis il s'écarta et la poussa doucement par les épaules. Elle sentit soudain ses jambes toucher quelque chose de mou et de doux, quelques choses qui ressemblait étrangement à lit. Elle ne comprenait pas vraiment mais il la guidait et elle se laissa faire. Elle s'allongea sur le lit, puis il la lâcha complètement.

Elle respirait vite, il fallait que son corps est l'énergie nécessaire pour supporter tout ce plaisir qui l'habitait. Respirer. Elle trouvait ça normal, même si elle ne se rappelait pas l'avoir déjà fait un jour. Peut être ne l'avait-elle tout simplement pas remarqué.

Elle entendait des bruits, des frottements de tissus, peut être sur de la peau. Et soudain il revint, toujours aussi chaud, toujours aussi doux, toujours aussi impatient.

Il se mit au dessus d'elle et posa ses lèvres dans son cou, avant de descendre doucement vers sa poitrine. Il tirait en même temps sa robe, au fur et à mesure qu'il avançait. La sensation était de plus en plus puissante, de plus en plus intenable et Evangelina ne put s'empêcher de pousser un nouveau gémissement. Elle glissa ses mains dans les cheveux de son amant, voulant qu'il reste et qu'il continu. Son corps entier brulait de plaisir, et la chaleur, le trop plein d'énergie, qu'elle ressentait dans sa poitrine descendait doucement vers son ventre.

Il ne pouvait y avoir mieux. Elle avait atteint le summum de ce qu'un corps peut fournir. Rien ne pouvait faire plus plaisir, rien ne pouvait égaler cela. C'est ce qu'elle pensait à ce moment là.

Puis il s'agenouilla et la déshabilla. Elle s'assit devant lui,t il lui ôta sa robe délicatement. Elle était nue en dessous. C'était étrange d'ailleurs, ce n'était pas son genre. Mais elle ne s'en soucia pas un instant, son esprit était déconnecté. Il n'y avait plus que le plaisir, plus que cette boule d'énergie qui irradiait de son bas ventre.

Puis il s'allongea sur elle et reposa ses lèvres au milieu de sa poitrine, avant de remonter doucement. Pourquoi remontait-il, pourquoi ne descendait-il pas ? Pourquoi ne suivait-il pas cette chaleur puissante et enivrante ?

Et soudain elle poussa un cri.

La boule d'énergie venait d'exploser. Elle sentait quelque chose entrer en elle, quelque chose d'étranger. Elle n'avait aucune idée de ce que c'était, et oublia très vite d'y réfléchir. Il n'y avait plus rien autours d'elle. Elle n'était même plus sûre de son corps. Il n'y avait que ça, cette sensation immense, puissante et intenable en son bas ventre. Comment était-ce possible, comment le corps humain pouvait-il apporter tant de plaisir ? Elle n'en savait rien, mais elle comptait bien en profiter.

Il n'y avait plus que cette sensation, son esprit était focalisée dessus. Mais elle sentait de nouveau son corps, ses mains crispées sur le dos de son amant, ses jambes repliées comme pour ne rien laisser échapper, sa tête renversée en arrière.

Plus le temps passait et plus cette sensation semblait prendre de l'ampleur. Sa respiration s'accélérait, celle de son amant aussi d'ailleurs. Son corps se crispait de plus en plus, sa bouche laissait de plus en plus de gémissements s'échapper.

Ses doigts serraient de plus en plus fort le dos de l'amant, et ses ongles entaillaient sa peau. Soudain il y eut un soubresaut, une explosion de sensation inattendue, et elle plia les bras, serrant ses mains contre les épaules de l'homme. Elle n'en pouvait plus, c'était tellement beau. Elle sentait quelque chose couler sur doigts, quelque chose de liquides mais de visqueux. Elle ne devina pas tout de suite ce que c'était.

Mais la sensation n'arrêtait pas de grandir, et ses doigts le serrait de plus en plus fort. Elle commença à crier, ne pouvant plus retenir tout ce plaisir. Son amant lui aussi faisait du bruit. Mais elle ne s'en occupa pas, il n'y avait plus qu'elle qui comptait, et cette sensation.

Et cette odeur, une odeur qu'elle connaissait. Mais elle n'avait jamais remarqué qu'elle l'appréciait tant. Cette odeur se mariait très bien avec cette sensation qui l'habitait. Les deux ensembles faisaient un mariage unique, un mélange de sensations qui l'emplissait de joies et de plaisirs.

Un nouveau soubresaut survint, et ses doigts s'enfoncèrent un peu plus dans le dos de son amant qui gémit de douleur. L'odeur devint soudain plus forte, et son désir aussi, par la même occasion.

Mais son amant semblait s'être arrêté, et elle savait qu'elle pouvait aller plus loin. Il était hors de question qu'elle s'arrête là, qu'elle abandonne en si bon chemin.

"Continue !"

Elle le serra pour qu'il continu, mais il était complètement essoufflé. Evangelina soupira et le poussa sur le côté. Elle n'allait pas abandonner, pas maintenant. La sensation était toujours là, et elle se remit à l'amplifier par des mouvements qui lui venaient naturellement.

Elle plaqua ses mains sur la poitrine de son amant, ses mains qu'elle remarqua couverte de sang. C'était son odeur, l'odeur de ce sang, qui l'enivrait tant. La sensation était de nouveau aussi puissante qu'avant, et Evangelina ne jurait plus que par elle. Ses doigts se crispaient de nouveau à mesure que son plaisir grandissait. Il poussa des cris mais elle n'arrêta pas. Tant qu'elle aurait cette sensation, et cette odeur... Elle n'arrêterait pas.

Elle posa une de ses mains sur sa poitrine, presque inconsciemment. Puis le paroxysme arriva, l'explosion finale, l'apothéose. Elle s'allongea sur son amant et le mordit à la gorge. Inconsciemment, mais elle y mit tout son plaisir. Cette odeur, ce goût, était sublime.

Mais que lui prenait-il ? Pourquoi était-elle comme ça ? Le plaisir qu'elle ressentait était malsain, violent... Ce ne pouvait être elle, ce n'était pas possible.

Cet éclair de raison disparu rapidement, et elle soupira, sentant la pression retomber. Elle se retourna, s'allongeant sur le dos à côté de son amant. Elle était heureuse, enivrée de sang et de plaisir.

Et soudain, son esprit repris le contrôle. Elle s'assit sur le lit, épouvantée. Ce plaisir immense, elle l'avait adoré, qu'est-ce qui n'allait pas alors. Elle se prit la tête dans les mains, mais les retira très vite. Elle étaient couvertes de liquide. Mais quel était-il ? Elle n'en savait rien. Il ne s'était rien passé, elle venait simplement de vivre un plaisir immense, pourquoi...

Elle remarqua que son amant ne bougeait pas. Et tout devient clair, sa mémoire revint, ce que le plaisir lui avait fait faire revenait dans son esprit. Ses mais étaient couvertes de sang. Et ce sang était celui de son amant.

Soudain, la lune disparut, et la pièce fut remplit de lumière. Et un spectacle épouvantable s'offrit à elle. Il était là, sur le lit, à côté d'elle. Les draps étaient couverts de son sang. Evangelina poussa un hurlement et s'éloigna du lit, tremblante. Elle regarda ses mains, couvertes elles aussi de ce même liquide vital. Qu'avait-elle fait ? Pourquoi avait-elle fait ça ? C'était tout simplement horrible !

Elle chercha une glace, un miroir, un reflet, et en trouva un sur une armoire en bois. Elle poussa un nouveau cri et se mit à pleurer. Sa poitrine était en partie couverte de sang, ainsi que ses lèvres et le bas de son visage...

Qu'avait-elle fait ? Et elle avait aimé le faire? C'était même pire que ça, c'était le summum de son plaisir... Comment était-ce possible ?

"Tu as vu, tu as ressentis ?"

C'était impossible, elle n'avait pas pu faire ça !

"Bientôt, quand ton esprit sombrera, c'est cela que tu chercheras..."

Elle ne pouvait... Pourquoi ce plaisir sanglant était-il en elle ?

"Pourquoi ?"

Elle pleurait abondamment, mais bientôt, tout autour d'elle, tout s'évanouit, la laissant seule, sans réponse...

Retour à l'auberge

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Dernière édition par Evangelina le Mar 18 Nov 2014 15:24, édité 4 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Rues et Passerelles
MessagePosté: Lun 19 Mar 2012 14:14 
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"Qu'est-ce qu'il y a ? Qu'es-ce que tu as vu ?"

Evangelina ne répondit pas. C'était à peine si elle avait entendu la question. Elle pleurait, sans parvenir à se retenir. Ce n'était pas quelques larmes, mais des ruisseaux bleutés qui semblaient couler sur ses joues. Elle était complètement choquée par ce qu'elle venait de voir. Les images défilaient encore dans sa tête, et ces sensations, uniques, puissantes, enivrantes, addictives... Elle les ressentait encore. Elle les appréciait encore...

Mais comment était-ce possible ? Comment pouvait-elle ressentir ça, comment pouvait-elle aimer ça ? Elle n'était que gentillesse et amitié, comment pouvait-elle faire de telles choses et aimer ça ? Elle ne parvenait pas à reprendre ces esprits, sa vision était encore présente, très présente, trop présente.

Elle ne sentait presque pas Larhe à ses côtés qui la serrait dans ses bras pour la consoler. Il n'y avait que ces images, ce sang duquel elle s'était délecté. Elle sentit le goût du sang dans sa bouche, ce goût subtil, à la fois doux et puissant. C'était un goût unique, qu'elle appréciait. C'était le goût de la vie, le goût de cette humanité qu'elle recherchait et désirait tant.

Elle secoua la tête. Elle ne pouvait penser ça, c'était du sang, et elle s'était vu en train de tuer son... amant, pour en avoir, pour ressentir ce plaisir pervers et sanglant. Ce ne pouvait être elle, elle ne pas pouvait avoir envie de ça.

"Le sang te donnera ces sensations, ces plaisirs tellement humains..."
"Non !"

Elle avait crié, faisant sursauter Larhe à ses cotés. Elle ouvrit les yeux, ses yeux emplis de larmes., et regarda Larhe.

"Promets moi de ne pas me laisser faire... Promets moi que... je ne le ferai pas..."
"Que tu ne feras pas quoi ?"

Evangelina ne répondit pas. Les images de sa vision défilaient encore dans sa tête, ce plaisir intense, cette boule d'énergie dans son bas ventre.

Elle savait au fond d'elle qu'elle n'arriverait pas à y résister. Ce qu'elle avait ressentit était trop puissant, trop enivrant pour qu'elle puisse y renoncer. Mais elle ne devait pas y succomber. Elle devait rester celle qu'elle était, et n'aimer que Larhe, tel qu'il était, et ne pas courir après des désirs à la fois pervers et sanglants qui ne feraient que la détruire.

Elle soupira, et regarda de nouveau son compagnon.

"Je t'aime, Larhe. Est-ce que tu m'aimes ? Dis moi que tu m'aimes, s'il te plait, dis moi que...."

Ses larmes étaient de plus en plus abondantes, leur teinte bleue contrastant avec la noirceurs de ses yeux. Son visage était à la fois triste et résigné, d'une tristesse profonde. Larhe semblait inquiet, très inquiet. Mais elle s'en fichait , il n'y avait qu'une seule chose qui lui importait.

"Dis le moi, s'il te plait, dis le..."

Ses yeux en larmes reflétaient la folie, cette folie qui s'installait, ce traumatisme qui naissait.

"Dis le !"

Elle s'effondra en larmes une fois de plus. Larhe la prit dans ses bras et la serra contre lui.

"Je t'aime Evangelina, je t'aime plus que tout au monde. Viens maintenant, il faut que l'on retourne à l'auberge. Tu te reposeras là-bas, tout ira mieux demain."
"Tu... Tu es sûr ?"
"Oui, j'en suis sûr."

Les quelques secondes qu'il mit à répondre prouvaient le contraire. Mais Evangelina n'en tint pas compte. Ils se relevèrent et sortirent du parc secret, du parc intime. Ils traversèrent les ruelles de Cuilnen jusqu'à la fontaine, leur point de repère. Le soleil commençait à se coucher, l'atmosphère était calme, mélancolique. Les larmes d'Evangelina commençaient à se tarir, mais son regard restait triste, emplit d'une folie douce, d'un sentiment de vide qui ne plaisait pas à Larhe.

Elle se battait contre les images de sa vision, contre ces plaisirs qu'elle n'espérait même pas vivre. Pourquoi elle, pourquoi ça, pourquoi... ?

Ils arrivèrent bientôt à l'auberge, légèrement en avance. Du moins n'étaient-ils pas en retard. Evangelina n'avait pas besoin d'une dispute avec Pénélope, pas maintenant. Elle même ne savait pas comment elle réagirait...

Discréditée

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Dernière édition par Evangelina le Mer 6 Juin 2012 12:41, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Rues et Passerelles
MessagePosté: Ven 23 Mar 2012 00:18 
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" Qui cherche trouve ... L'arnaque du millénaire ! "

Pensa Pénélope alors quelque peu en colère. Elle avait en effet passé plus de trois heures, déjà, à tourner en rond dans les ruelles de la ville à la recherche d'une Quincaillerie, mais hélas, tout ses efforts étaient pour le moment vains.

Une pelle ... C'était trop demandé une pelle ? Pourquoi fallait-il que dans une ville aussi grande et prospère que Cuilnen, il n'y ait pas un seul marchand qui aurait pus la lui fournir en échange d'une somme conséquente ? Ils n'avaient à ce point pas besoin d'outils ici ?

C'est en tout cas ce qu'était en train de se dire l'Elfe. L'heure défilait, et c'est d'ailleurs ce qui l'énervait, car elle ne disposait pas d'autant de temps qu'elle le voulait ! Et le fait de ne pas trouver ce qu'elle cherchait n'était pas un bon signe pour elle.

Mais pourtant il le fallait. C'est alors qu'elle eu l'idée merveilleuse de demander à un passant s'il ne connaîtrait pas une boutique qui vendait ce qu'elle recherchait. Le premier qu'elle interpella lui fournit une réponse pour le moins ... Peu attendue.

- Très futé comme technique d'approche ça ... C'est la première fois qu'on me la fait tiens.

Lui répondit-il en passant son chemin. L'Elfe ne comprenait tout simplement pas. Mais elle se ressaisit bien vite et en interpella un deuxième individu.

- Je ne suis pas intéréssé.
- ... Mais de quoi me parlez-vous ?!
- Faites l'innocente surtout.
- Je veux juste savoir si vous savez où je pourrais acheter une pelle ! C'est pas compliqué !
- Non mais comment vous dire ça gentillement ... Allez vous faire voir !


Lui répondit-il en s'en allant à son tour. Pénélope ne savait plus quoi dire. Mais déterminée, elle tenta une troisième fois sa chance. Par chance, celui-ci lui en indiqua bien une, mais les informations qu'il lui fournit quand au trajet à emprunter et la localisation de l'échoppe étaient quelque peu ... Compliquées.

L'Homme parlait vite et en plus, il avait un fort accent, ce qui avait tendance à énerver encore plus l'Elfe. Le seul problème étant qu'il ne lui laissa même pas le temps de lui demander de répéter qu'il reprit aussitôt sa route.

- Mais qu'est-ce qu'ils ont tous aujourd'hui ?

S'étonna Pénélope. N'ayant donc tout simplement rien compris, elle réessaya une dernière fois mais avec une Femme cette fois-ci.

- Mais Mademoiselle, il y a une juste derrière-vous ...
- De ... Juste derrière moi ...


Dit-elle en se retournant et en constant que, effectivement, il y en avait une juste dans son dos.

- Je l'avais pas vu ...

Dit-elle, plus surprise que réjouie. Elle se retourna alors pour remercier la jeune Femme mais cette dernière était partie à son tour. Ne comprenant pas tout de suite les réactions bizarres auxquelles elle avait eu à faire, elle se dit qu'elle avait du avoir l'air bien peu crédible de demander une Quincaillerie alors qu'il y en avait une juste derrière elle.

Mais elle revint bien vite à son objectif et pénétra donc la boutique. Elle était assez petite, pas très cossue mais, il y avait ce qu'elle était venue chercher, à savoir une pelle. Elle était d'ailleurs accrochée à un des murs en compagnie d'autre outils, mais qui ne l’intéressaient guère.

Elle s'approcha alors du comptoir et voyant qu'il n'y avait personne, demanda à haute voix s'il y avait quelqu'un ici. Un Homme arriva bien vite, c'était un Elfe. Il était de taille moyenne mais semblait assez pressé et n'avait pas l'air très content.

- Qu'est-ce qu'elle veut le femelle ?!
- ... Pardon ?
- Bah qu'est-ce que tu veux, c'est pas assez clair ?!
- Si mais vous pourriez prendre un autre ton aussi ...
- Et voila ! Et vous pourriez me prendre un autre ton et vous pourriez être plus aimable et tu pourrez me la mettre par derrière et patatati et patata parce que je suis une petite créature fragile qui demande à ce qu'on fasse attention à moi et attention, en plus de ça je suis chieuse et je mord ! Non mais vous avez pas autre chose à la bouche vous ?!
- ... Vous allez bien ?
- Non je vais pas bien ! Et c'est pas avec une blondasse comme toi que je vais aller mieux ! Qu'est-ce que tu veux à la fin ?!
- ... Une pelle.
- Une pelle ?! C'est tout ? Tu vas pas me faire un autre caprice après que tu l'auras acheté parce que tu voulais autre chose ? Genre une glace à la Fraise ?!
- Mais de quoi vous me parlez là ? Quel rapport entre une pelle et une glace à la Fraise ?
- Putain ... Non mais cherche pas à comprendre, t'es encore plus conne quand t'essais.
- Non mais je ne vous permet pas !
- Ah ouais ? Et tu vas faire quoi ? Tu vas me crier dessus ? En me pointant ton index comme pour me dire que tu vas faire un truc et que tu sais pas ce que c'est mais que tu sais que ça va faire très mal ?
- ... Non.
- Et bah alors !!!


Dit-il en lui hurlant dessus.

- Putain !!! Et puis va la chercher ta pelle ! Et casse-toi de la juste après ! Je t'ai assez vu comme ça !

Pénélope ne savait même plus quoi lui répondre. D'un coté elle avait besoin de cette pelle et d'un autre elle mourrait d'envie de le remettre à sa place. Seulement, elle remarqua que le marchand semblait en mauvais état. Ses vêtements étaient sales, il était mal habillé et sa boutique était dans un désordre remarquable.

- Tu fous quoi là ?!
- Bah je ... Je prend ... La pelle.
- Mais tu le fais exprès toi ou quoi ?!
- Mais quoi encore ?
- Dépêche toi ! T'as pas entendu ce que je t'ai dis ?!
- Je pourrais savoir ce qui vous rend aussi méchant ?
- Ça te concerne pas !


Le vendeur était aussi assez jeune, peut-être même avait-il le même age qu'elle.

- Bah quand même, si c'est comme ça que vous traitez votre clientèle ...
- Mais que je te traite comme j'ai envie de te traiter ! Pourquoi, tu préfères que je t'insulte ? Ça peut s'arranger si tu veux !
- Et puis déjà ne me tutoyez pas.
- Je te tutoie si je veux !


Pénélope rapporta la pelle sur le comptoir.

- Je vous dois combien ?
- Euh ... Attends, je sais plus moi avec toutes ces conneries ...


Il se pencha, ouvrit un tiroir et ressortit un épais amas de feuilles. Puis, tout en les feuilletant avec nervosité, il prit la parole.

- Alors, les pelles, les pelles ... C'est par où ...

Il souleva, une, puis deux, puis trois feuilles pour au final feuilleter rapidement toute la pile. Mais il ne trouva pas ce qu'il cherchait et aussi, s'énerva-t-il d'avantage.

- Mais putain !!! Qui c'est qui a mis ces feuilles dans le désordre !!! C'est vous qui y avez touché ?!
- Non mais vous êtes pas sérieux là ?
- Si je le suis ! Une Fille, c'est capable de tout !
- Mais je vous emmerde mon petit gars.
- ... Ouais, tu m'emmerdes ... C'est qu'elle m'avait dis aussi ...
- Qui ça ?
- Personne, personne. Et puis fermes-là aussi !
- ...


Il fouilla encore et encore puis, finalement, il poussa un cri de colère et envoya le tas de feuille voler dans toute la pièce. Puis il se retourna et renversa les quelques meubles qu'il y avait derrière-lui tout en criant et en balançant des jurons pour le moins très vulgaires. Pénélope était stupéfaite et quelque peu apeurée même. Et aussi, n'osait-elle même plus bouger devant cette scène effarante.

Le marchand mit quelques coups de pieds à une commode basse qu'il venait de renverser et si fit mal par la même occasion, chose qui le fit monter en colère plus qu'il ne l'était. Aussi, sortit-il de son comptoir et alla-t-il chercher une sorte de grand marteau à deux mains, pas un marteau de guerre cependant, et se défoula-t-il sur la commode en donnant de puissants coups dessus.

- Tiens saleté ! Prend ça ! Et ça aussi ! Tiens ! Mange ! Ça fait mal hein ?!

L'Elfe, sur le cul, essaya de s'éclipser discrètement, mais il vit son mouvement et il l'interpella bien vite.

- Et toi reviens ici ! Ou je te colle ce marteau dans la figure !
- Vous devriez peut-être le lâcher ?
- Bonne idée !


Il le fit alors tourner et, le faisant traverser toute la pièce, il le projeta contre la vitrine de sa boutique, qui vola alors en éclats. Pénélope écarquilla les yeux et ouvrit même la bouche ...

- Ça fera 25 Yus pour ta pelle !
- Euh ... Oui.

Elle sortit alors l'argent et le déposa tout aussi rapidement sur le comptoir qu'elle prit l'outil, puis, elle s'en alla aussitôt.

- Et tu dis même pas bonne journée la malpolie ?!
- ... Bonne journée.
- Ouais c'est ça, casse-toi maintenant ! Et que je te revois plus ici !


L'Elfe ne demanda pas son reste. Visiblement, ce marchand avait un sérieux problème. Mais, il avait cependant une phrase qui avait interpellé Pénélope. Apparemment, il aurait eu un problème avec une Femme ? Était-ce un problème de ... Coeur qui l'avait mis dans un état pareil ? Dans le fond, ce n'était pas aussi important que ça mais c'était bien la dernière fois qu'elle commettait l'erreur de rencontrer ce genre de personnage.

Ayant désormais son outil, elle le glissa dans son sac et décida d'utiliser le reste de sa journée pour flâner en ville, afin d'oublier cette récente et pour le moins peu commode entrevue.



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Dernière édition par Fear Farrell le Sam 15 Juin 2013 19:29, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Rues et Passerelles
MessagePosté: Jeu 29 Mar 2012 09:02 
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Nuit douce

Le trajet jusqu'à la maison de Liliana Fretyla, l'elfe qui les avait invité la veille, se fit sans problème. Il faisait beau, le ciel était bleu et la nature jaillissait de tous les recoins de la citée. Il n'y avait quasiment personne dans les rues de Cuilnen et les Aniathys ne dirent pas un mot, marchant simplement main dans la main.

Ils arrivèrent quelques minutes avant l'heure du rendez-vous, et Larhe frappa à la porte en bois qui leur faisait face. Il y eut un instant de silence, puis des bruits de pas, celui d'un loquet ouvert et la porte s'ouvrit, révélant une petite tête aux beaux cheveux roux ornées de nombreux rubans bordeaux.

Il s'agissait d'une petite fille, habillée d'une jolie robe blanche et arborant un sourire des plus enchanteurs.

"Bonjour ! Vous êtes les invités ? Ma maman va arriver. Entrez donc."
"Bonjour."
"Bonjour."

Elle s'effaça et les deux Aniathys pénétrèrent dans la maison. Elle était simple, mais raffinée. Les murs étaient recouvert de lattes en bois, et le plafond était cerclé de frises subtiles et discrètes. Ce n'était apparemment pas une grande maison mais elle semblait agréable à vivre.

La petite fille les guida vers le salle à manger qui était déjà préparée pour les recevoir. Une série de fauteuils entourait une jolie table basse en bois. Quelques gâteaux reposaient dans une assiette. La petite fille s'assit dans un fauteuil, mais Evangelina ne savait pas si elle même pouvait le faire. Ça la gênait un peu de s'assoir sans avoir vu la maitresse de maison.

Heureusement celle-ci ne tarda pas et apparut bientôt dans l'encadrement d'une porte qui perçait le mur en face de l'Aniathy. Elle s'essuyait les mains avec un torchon.

"Bonjour. Comment allez-vous ?"
"Bonjour."
"Bonjour. Bien et vous ?"
"Très bien, il fait beau alors il n'y a pas de problème. Asseyez-vous donc, je vais chercher mon père. Il est un peu malade donc il se repose."
"D'accord, aucun problème vous êtes chez vous."

Les deux Aniathys s'assirent en face de la petite fille qui les regardait en souriant. Un sourire d'enfant, accompagné d'un regard pétillant.

"Vous êtes de vrais Aniathys ?"
"Je... Oui."

La petite fille semblait ne pas être timide. C'était un peu le contraire d'Evangelina, en fait.

"Je n'en avait jamais vu avant. Mais vous ressemblez beaucoup aux gens normaux. Surtout à des enfants comme moi !"
"Oui, c'est assez rare les Aniathys, apparemment."
"Mon grand père en parle tout le temps. Vous êtes magiques c'est ça ?"
"Oui. On est pas vivants... comme vous. C'est notre magie qui fait qu'on, euh... qu'on vit."
"J'aimerai bien créer un Aniathy un jour. Et vous êtes exactement comme nous ? Enfin je veux dire, vous pouvez avoir un amoureux, etc... ?"

Evangelina baissa les yeux puis regarda Larhe. Elle lui sourit, et se tourna vers la petite fille.

"Nous oui. Mais nous sommes particuliers, les Aniathys normaux ne peuvent pas avoir de... d'amoureux."
"Ah c'est triste... Je..."

A ce moment là Liliana pénétra dans la pièce, tenant par le bras son père. Il semblait en effet malade, mais c'était plus dû à l'âge qu'autre chose. Mais il semblait heureux et encore porter en lui l'envie de vivre. Sa fille l'aida à s'assoir sur un fauteuil, à côté de sa petite fille, puis elle s'assit de l'autre coté.

Le vieil homme semblait fasciné par les Aniathys, et Evangelina se sentait gênée par son regard scrutateur, bien qu'il soit amical.

"Bonjour."

Sa voix était fatiguée mais encore chaude.

"Bonjour."
"Bonjour."
"Alors comme ça vous êtes capable d'aimer ?"

A ce moment là, quelqu'un frappa à la porte. Liliana se leva pour aller ouvrir et revint quelques secondes plus tard avec un elfe blanc, assez typique, sans marque distinctive. Il entra dans la salle et regarda les Aniathys avec un regard interrogateur, puis prit le paquet que Liliana venait d'aller chercher et s'en alla, s'excusant pour le dérangement occasionné.

Une fois Liliana revenue à sa place, la discussion reprit là où elle s'était arrêtée. Elle dura presque trois quarts d'heures, jusqu'à l'heure du déjeuner pour les elfes blancs. Ils s'étaient montrés enthousiastes et gentils avec les Aniathys, et ces dernier leur avaient rendus la pareille. Cependant, ils n'avaient pas révélé tout ce qu'ils avaient vécu, ni parler de Fear et de Pénélope. Il valait mieux éviter les problèmes. Peu avant midi, ils prirent finalement congé. Evangelina devait aller acheter l'outil demandé et si elle était en retard Pénélope pourrait avoir encore envie de la bruler.

Grincement

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Dernière édition par Evangelina le Mer 6 Juin 2012 13:00, édité 4 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Rues et Passerelles
MessagePosté: Lun 16 Avr 2012 12:53 
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Rendez-vous

Les deux Aniathys avançaient dans les rues de Cuilnen. Ils flânaient, main dans la main, regardant les vitrines pleines d'objets plus ou moins insolites, les belles façades et les somptueux jardins. Le ciel et le soleil semblaient de bonne humeur, si bien que la citée était irradiée des rayons chaleureux de l'astre solaire.

Evangelina ne pensait à rien. Elle se sentait heureuse, pleine de bonheur et d'amour. Elle ne voulait pas que ces moments de plaisir s'estompent. Elle voulait en faire son quotidien, sa routine.

Mais le pouvait-elle vraiment ? Elle repensa à Fear, à Pénélope, à cette étrange mission à laquelle elle participait sans en connaitre ni le sens ni la raison. Elle repensa à sa vision, à ces sensations intenses, enivrantes, à ces images de sang et de mort... Elle repensa à ce qu'elle avait ressentit...

Elle ne comprenait pas, elle n'arrivait pas à savoir pourquoi elle avait ressenti cela. Elle n'était pas comme ça. Elle était gentille et frêle, innocente même. Mais elle se rappela de ses pulsions, de ses autres visions. Et elle finit par repenser à Pénélope, à ses brimades, ses insultes. Puis elle repensa à leur bagarre dans la forêt, à ce sentiment de puissance qui l'avait envahie, à ce désir de mort.

Elle avait vraiment failli la tuer. Elle en avait eu très envie, elle n'avait pas hésité une seconde. Si Larhe n'avait pas été là, Pénélope ne serait plus. Mais elle l'avait cherché, ça n'avait rien à voir. Du moins c'était ce que l'Aniathy se disait.

Et ses yeux. Ils étaient devenus noirs. Mais pourquoi ? Ses yeux d'un magnifique vert émeraude avaient changé de couleur. Elle les avait longuement regardés, fixant son reflet dans un miroir. Ils n'étaient pas noirs, mais toujours verts. C'était plutôt comme si la lumière qui y brillait avait disparu, comme si la nuit était tombée sur ces deux émeraudes...

Ce fut Larhe qui la sortit de ses pensées.

"Tu grinces, Evangelina."
"Que... Pardon ?"

Elle sortit de ses pensées et regarda Larhe. Il la regardait, plus amusé qu'autre chose.

"Tu grinces."

Elle n'avait rien entendu. Elle baissa les yeux et regarda ses poignets. Elle les fit pivoter et il était vrai qu'un léger grincement se faisait entendre. C'était étrange. Elle fronça les sourcils puis regarda Larhe.

"Tu ne grinces pas toi ?"
"Non, du moins je ne l'ai pas entendu."
"C'est bien ma veine tient..."
"Il faudra faire attention c'est peut être pas bon signe."
"Oui, mais... Je ne connais personne qui... Ah si je sais !"
"Quoi ?"
"J'irais voir le père de Liliana, peut-être saura-t-il quoi faire."
"Bonne idée. Je vais en profiter pour aller chercher ce que Pénélope à demander, ce sera fait."
"D'accord. On se retrouve à la fontaine ?"
"Ok."

Evangelina sourit et embrassa langoureusement son compagnon, le serrant tout contre elle. Plus elle passait du temps avec lui et moins elle pouvait s'en passer. Elle le regarda s'éloigner puis pivota sur ses talons avant de se diriger vers la demeure de Liliana. Elle y arriva en une petite dizaine de minutes, et frappa doucement à la porte. Elle attendit quelques secondes et entendit des pas. La porte s'ouvrit, laissant apparaitre le visage de Liliana.

"Vous revoilà ? Vous avez oublié quelque chose ?"
"Non, non, du tout. Je voulais savoir s'il était possible que je parle à votre père ?"
"Euh, oui, il est dans le salon. Mais c'est à quel sujet ?"
"Moi. Je grince et je voulais savoir s'il connaissait un moyen d'empêcher ça, c'est très désagréable à force."

Son interlocutrice sourit.

"Bien sûr. Entrez donc, je vais le prévenir de votre arrivée."

L'Aniathy fut une nouvelle fois très bien accueillie par la famille de l'elfe discuta près d'une demi heure avec le grand père, qui semblait intarissable sur le sujet des Aniathys.

Finalement ils en arrivèrent à la conclusion que c'était sûrement un contact avec de l'eau, ou une humidité trop forte, qui avait entrainé ce grincement. Elle fut rassurée lorsque que son interlocuteur lui affirma que ce n'était pas grave et qu'il pouvait y mettre fin tout de suite. Il demanda à sa fille d'aller chercher la "pommade" comme il l'appelait.

Liliana revint avec un pot en verre rempli d'une mixture translucide, gluante et peu engageante. Le spécialiste en prit une noisette commença à frictionner les articulations de l'Aniathy. La sensation était étrange. C'était surtout une sensation de froid. Mais elle dû avouer que le résultat était là, elle ne grinçait plus.

"Merci beaucoup."

Elle prit finalement congé, car Larhe devait sûrement être en train de l'attendre à la fontaine. Elle remercia encore une fois la famille d'elfes puis reprit le chemin, sillonnant à travers les bâtiments qui composaient Cuilnen, jusqu'à finalement atteindre la fontaine trônant au centre de la citée.

Derniers instants de bonheur

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Dernière édition par Evangelina le Mer 4 Juil 2012 13:00, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Rues et Passerelles
MessagePosté: Mar 17 Avr 2012 13:39 
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Derniers instants de bonheur

Elle souriait, Larhe emplissant tout son esprit. Plus le temps passait et plus elle l'aimait. Et surtout, moins elle pouvait s'en passer. Elle n'osait même plus imaginer ce qu'elle serait sans lui, s'il disparaissait pour de bon. Mais cela n'arriverait pas, cela ne pouvait arriver. Ils étaient fais l'un pour l'autre et rien ne pourrait les séparer, rien ne pourrait briser le lien qui les unissait. Et ils seraient heureux, heureux jusqu'à la fin de leurs jours.

Ainsi était son état d'esprit alors qu'elle déambulait dans les ruelles de Cuilnen, à la fois chaleureuses et mystérieuses dans le soleil couchant, pleines de couleurs changeantes et éphémères. Elle cherchait une forge pour y acheter ce que lui avait demander Pénélope. Elle plongea la main dans sa poche et en ressortit les 25 yus que lui avait donnés l'elfe blanc. Elle les fit tintinnabuler dans sa main, se demandant si ça allait être assez. Pour un simple levier de fer, il n'y avait aucune raison que 25 yus soient insuffisant.

Il n'y avait presque personne dans les rues, et l'Aniathy avait tout le loisir d'étudier les magasins encore ouverts dans l'espoir d'en trouver un qui répondrait à son attente. Mais apparemment, il n'y avait pas beaucoup de forgerons à Cuilnen. Il y avait plus de vendeurs de vêtements et de bijoux qu'autre chose. Et elle n'allait pas s'amuser à racheter des habits alors que ceux qu'elle portait lui allaient à ravir, et la rendaient même attirante.

Elle finit par demander à un passant qu'elle croisa, un jeune elfe qui semblait plutôt pompette. Il était cependant très amical, et même si ces propos dérivaient légèrement au sujet de la tenue de l'Aniathy, il fut d'une aide précieuse à cette dernière. Elle trouva donc finalement la forge qui n'était pas encore close, à son grand soulagement.

La forge était silencieuse. Le grand four noirci par la cendre était éteint, même s'il contenait encore beaucoup de braises rougeoyantes, et les outils du forgeron étaient rangés dans une petite malle au pied de l'enclume, qui apparemment avait déjà reçu pas mal de coups de marteau. Des épées de toutes sortes reposaient sur le sol près du four, avec plusieurs autres objets métalliques, allant du bouclier aux chaines en passant par des pièces d'attelages...

De la lumière filtrait de la porte entrouverte et Evangelina se permit d'entrer. L'intérieur de la forge était autant en bazar que l'extérieur, et tout aussi sale. Un établi sur lequel reposait une malle cadenassée devait servir de caisse, et le forgeron avait le nez plongé dans une gros livre abimé, plus au fond de la pièce. Il n'entendit pas l'Aniathy entrer, cette dernière se fit donc entendre.

"Je... Bonjour."

Le forgeron se retourna et sourit. Il était plutôt bourru pour un elfe, et bien musclé. Il méritait une bonne douche à cause de la cendre qui se mélangeait à la sueur mais semblait plutôt amical.

"Bonjour mademoiselle. Que puis-je faire pour vous ?"
"Je suis à la recherche... d'un levier de fer."

Il y eut un cours silence. Apparemment, le forgeron n'appréciait pas vraiment cette requête. Evangelina regarda autours d'elle. Il y avait plein d'outils divers et variés autours d'elle, mais elle parvint à trouver deux levier en fer qui trainaient.

"Ca m'étonnerait que vous soyez employée de la mine... Pourquoi voulez-vous un levier ?"
"Pour..."

Elle n'en savait rien, Pénélope ne leur avait pas expliqués ce qu'elle comptait faire de ces outils.

"Je... C'est une... connaissance qui me l'a demandé. Elle ne m'a pas dit pourquoi..."
"Hum... Vous savez, normalement seuls les mineurs sont autorisés à acheter ce type d'outils, exceptés quelques métiers qui font exception, comme fossoyeur par exemple. Mais vous me semblez trop mignonne pour être une fossoyeuse. Je ne peux pas vous vendre de levier sans raison claire et valable."
"Que pensez-vous que je puisse faire d'un levier ?"

Elle était sincère dans sa question, et la réponse du forgeron l'amena à réfléchir.

"Les leviers de fer servent à retirer de gros cailloux dans les mines pour dégager le passages. Ils servent aussi à ouvrir les boite de cargaison, etc... Et ils servent beaucoup pour les voleurs, aussi..."
"Les... voleurs ?"

Pénélope et Fear auraient-ils l'intention de fracturer quelque chose pour en voler le contenu ? Elle n'en croyait pas ses oreilles. Ils ne pouvaient pas avoir prévu de faire une telle chose malhonnête ?

Que devait-elle faire ? Ils avaient peut être une autre raison à laquelle ni elle ni le forgeron n'avaient pensé. Mais si c'était pour une effraction, ne valait-il mieux pas qu'elle ne ramène pas le levier ? Elle n'en savait rien. Et dans le doute, elle décida d'essayer d'obtenir le levier. Elle pourrait toujours aviser par la suite

"Ce n'est sûrement pas pour voler. Elle est plutôt honnête, comme elfe.
"Je suis désolé mais vous comprenez bien que je ne peux pas vous le vendre sans raison valable ou sans certificats. Surtout que ce ne serait pas légal."
"Je ne vous veux pas d'ennuis mais..."

Le forgeron secoua la tête d'un air catégorique. Il ne lui vendra pas de levier de fer.

Que pouvait-elle faire ? Repartir bredouille ? Cela compromettrait les plans de Pénélope. Elle n'en avait que faire de l'elfe blanc, au mieux cette dernière s'énerverait et elle la corrigerait de nouveau. Mais c'était Fear qui la dérangeait. Il ne faisait rien sans raison, et il ne ferait rien de malhonnête juste pour de l'argent. Il devait y avoir quelque chose d'important qu'il devait récupérer. Et il avait sûrement besoin du levier de fer.

Le forgeron venait de se replonger dans son livre et son regard glissa vers les deux leviers de fer sur le sol. L'idée d'en voler un traversa son esprit, mais elle se ressaisit vite. Elle ne pouvait pas voler, ce n'était pas dans ses habitudes, et elle valait mieux que ça... Mais que ce passerait-il si elle ne ramenait pas le levier à Pénélope ? Cette dernière ne lui faisait nullement peur, mais elle sentait que c'était important.

Après un intense débat intérieur et silencieux, elle décida d' "emprunter" un levier de fer. Elle le ramènerait dès que possible. Cependant, il fallait qu'elle soit discrète, et la pièce ressemblait plus à un mikado géant qu'autre chose. L'Aniathy se concentra et s'approcha doucement du levier de fer le plus proche en essayant de ne pas attirer l'attention du forgeron. Elle posait un pied, puis l'autre, jouant des hanches pour garder l'équilibre. Puis elle se baissa doucement et le ramassa sans bruit.

Et elle se retourna. Seulement, elle se retourna un peu trop brusquement, et son pied cogna dans un bouclier sur le sol, faisant un vacarme monstre, et faisant sursauter le forgeron qui tourna la tête. Il y eu un court moment de flottement, et se fut Evangelina qui le brisa la première en s'élançant au pas de course à travers la boutique vers la sortie. La seconde que mit le forgeron à réagir lui permit de sortir sans se faire attraper.

"Je le ramène dès que possible, promis !"

Puis elle s'enfuit, sa petite taille et son agilité lui permettant d'échapper à sa victime, le levier serrer dans ses bras. Elle fit un détour avant de se rendre au point de rendez-vous, histoire d'être sûre que le forgeron ne puisse pas la retrouver à l'auberge, puis s'arrêta de courir. Elle retrouva Larhe à l'auberge quelques minutes plus tard.

"Ca va ?"
"Je... Oui, oui, tout va bien."

Elle l'embrassa sans lui laisser le temps de répondre, endormant sa méfiance. Elle ne pouvait pas lui dire qu'elle venait de voler le levier de fer. Elle irait le rendre le lendemain et rien de tout ça ne serait su.

Main dans la main, ils pénétrèrent dans l'auberge pour y attendre Pénélope.

Secrets

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Les dieux ne sont qu'enfants, inconscients et inaptes. Ils souffriront comme j'ai souffert, perdront à jamais leur pouvoir et erreront, comme jamais personne n'avait encore erré. Ils pleureront, remplissant les mers, et saigneront, car tel est le sort que je leur réserve, car enfin ils vivront ce qu'ils ont fait vivre...

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Merci à Itsvara

« Les hommes ne sont pas nés du caprice ou de la volonté des dieux, au contraire, les
dieux doivent leur existence à la croyance des hommes. Que cette foi s'éteigne et les dieux meurent. »
Jean Ray



Dernière édition par Evangelina le Mer 4 Juil 2012 13:50, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Rues et Passerelles
MessagePosté: Jeu 26 Avr 2012 14:32 
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Le goût du sang [:attention:]

[:attention:] Ce post contient des descriptions gores. Âmes sensibles s'abstenir. [:attention:]

Elle courait, sans regarder derrière elle. Il ne pleuvait plus mais aucune étoile n'était visible, le ciel était bas, les nuages menaçants, et l'atmosphère trop silencieuse...

Elle ne courait pas au hasard, elle savait où elle allait. Elle devait enlever ce sang qu'elle avait sur elle, dont ses cheveux étaient imbibés et dont sa peau était couverte. Ce sang ne dégageait plus rien, ni odeur ni effluve, et n'était plus que de la saleté qui n'aurait fait qu'attirer l'attention sur elle.

Elle ne savait pas où était la petite fille. Elle avait sûrement été prévenir quelqu'un. Pourquoi l'avait-elle laissée partir ? Elle n'en savait plus rien. Mais étrangement elle ne le regrettait pas. C'était ainsi, elle n'y pouvait rien. Il y avait déjà eu suffisamment d'horreurs dans cette maison, il n'y avait aucune raison d'en rajouter.

Par contre, dans quelques heures, elle serait l'ennemi numéro un dans la citée. Il ne devait pas souvent y avoir de meurtre à Cuilnen, encore moins de cette sauvagerie. Et il y avait très peu d'Aniathy, et sûrement pas d'Aniathy rousse aux yeux noirs. Il fallait donc qu'elle trouve et infiltre la prison très rapidement.

Car elle devait trouver Fear. Il devait lui donner les réponses. Et elle n'hésiterait pas à le faire parler. Elle était presque la seule à qui il parlait, il devait y avoir une raison. Cette raison était sûrement la même que celle qui expliquait pourquoi Pénélope la détestait. Mais ça ne pouvait pas être de la jalousie, c'était trop simple. Il devait y avoir autre chose, mais quoi ?

Elle venait d'arriver à la grande et belle fontaine qui trônait au centre de la citée. Il n'y avait personne à cette heure avancée de la nuit, mais l'Aniathy préféra ne pas perdre de temps. Elle enjamba le rebord puis se glissa doucement dans l'eau, s'agenouillant de manière à avoir l'eau jusqu'à la poitrine.

L'eau était cristalline, transparente et parfaitement pure. De ce fait elle rougit presque automatiquement lorsque Evangelina y pénétra. Le lendemain les elfes seraient sûrement atterrés par cette souillure mais l'Aniathy n'en avait que faire. Elle plongea la tête dans l'eau pour laver ses cheveux, puis frotta ses vêtements et ses membres pour enlever les dernières traces de sang.

Elle ressortit une dizaine de minutes plus tard, l'eau rougeâtre trahissant son passage. L'avantage est qu'il avait plu, et que de cette manière l'eau qui s'égouttait d'elle ne pourrait pas la trahir en laissant des traces sur le sol. Elle regarda autour d'elle, cherchant la prison des yeux. Évidemment, elle ne la voyait pas. Elle décida donc de se diriger vers le château, ce doutant que les prisons n'étaient pas loin.

Elle marcha pendant une quinzaine de minutes, étudiant l'évolution du pavage et de l'architecture alors qu'elle se rapprochait du château. Elle ne croisa personne. Minuit devait être dépassé depuis longtemps mais elle ne pouvait en avoir aucune certitude. Il fallait qu'elle fasse vite. La demeure ne serait peut-être découverte que le lendemain, si la gamine avait préféré se cacher, mais il fallait qu'elle soit déjà hors de la citée.

Puis elle s'arrêta, étudiant les alentours. Devant elle se dressait, haut et fier, le palais de la reine. Il était sublime, tout en courbe et en volute. C'était une des plus belles œuvres architecturales que l'Aniathy n'est jamais vu, et elle prit quelques secondes de son précieux temps pour en étudier les dorures, les sculptures, la finesse des murs et la souplesse des formes. C'était dans ce château qu'habitait la reine de Cuilnen. Et il n'y avait aucune chance qu'elle puisse y pénétrer facilement. De toute façon, la reine ne pouvait pas l'aider. Aucun elfe ne le pouvait. Il n'y avait que Fear, et encore, elle en doutait vu son attitude.

Elle regarda autour d'elle. Il y avait un grand parc cerclant l'entrée du château. Il était cerné de mur aussi beau et mystique que le palais lui même. Et il n'y avait pas d'entrée visible de ce côté là. Elle décida donc de longer les murs jusqu'à trouver une entrée plus discrète. Elle partie par la droite.

Une fois au pied du mur elle put en évaluer la hauteur. Ils étaient très hauts, et lisses comme le verre. Infranchissables donc. Elle se remit donc à avancer, trottinant et ne quittant pas le mur des yeux.

L'atmosphère était lourde, silencieuse et angoissante. Elle ne croisait personne, que ce soit chat ou garde. C'était même très étrange, trop étrange. Il devait se passer quelque chose. Étaient-ils partis chez Liliana ? Tous les gardes n'y seraient pas allés. Peut être était-ce normal, peut être qu'un manque d'hostilité depuis des lustres avait amené confiance et illusion dans le cœur de ces elfes. Si c'était le cas c'était tant mieux. Elle rentrerait plus facilement dans les cachots.

D'ailleurs, l'Aniathy s'arrêta soudain. Devant elle, à une vingtaine de mètres, se tenait un garde, assis sur un tabouret. Il gardait une porte en métal, percée d'une petite fenêtre striée de barreaux. Evangelina fronça les sourcils. Il s'agissait sûrement de l'entrée des cachots, mais elle ne pouvait pas rentrer comme ça. Premièrement la porte était sûrement fermée à clef, et deuxièmement, elle ne pouvait pas passer sans se faire remarquer.

Elle ne pouvait aucunement affronter un garde au corps à corps. Même avec sa magie il serait plus fort qu'elle. Il fallait qu'elle le prenne par surprise, mais comment faire ? Le garde était bien armé. Une hallebarde était appuyée contre le mur, près de la porte, et une épée pendait à sa ceinture. De plus il jouait avec un couteau, ou plutôt une dague. Mais elle n'avait rien, elle n'avait aucune chance. Il fallait qu'elle trouve une arme, comme ce couteau, pour attaquer le garde par surprise.

Et soudain elle eut une idée. Cela pouvait marcher, mais il fallait qu'elle soit rapide, et qu'elle ait un peu de chance. Il avait trois armes. S'il bougeait, il allait sûrement en laisser au moins une à sa place. Pour peu que ce ne soit pas la hallebarde, elle pourrait la subtiliser discrètement.

L'aniathy enfila donc sa cape de camouflage, puis se rapprocha doucement, longeant le mur pour rester dans l'ombre. Arrivée à une dizaine de mètres, elle s'arrêta et regarda autour d'elle, cherchant deux ou trois cailloux. Elle lança le premier loin devant elle, et toucha un arbre, un gros chêne, attirant l'attention du garde qui se leva. Mais il ne bougea pas, il se contenta de regarder vers la source du bruit, son couteau à la main. L'Aniathy lança donc un deuxième projectiles, plus à droite, de manière à faire croire que quelqu'un bougeait. Et l'effet escompté arriva. Le garde posa son couteau sur le tabouret et saisit la hallebarde, qu'il maniait avec dextérité malgré la taille de l'arme.

Evangelina profita que le garde avançait vers la source du bruit pour s'élancer vers le tabouret. Elle l'atteint rapidement et se saisit du couteau sans faire de bruit. C'était un couteau de petite facture, qui ne coupait plus trop. Mais il était bien pointu, et ça suffisait amplement pour tuer quelqu'un.

L'Aniathy se retourna mais s'immobilisa immédiatement juste entre la porte et le tabouret. Le garde revenait vers elle, et si elle bougeait, sa cape ne suffirait plus à la dissimuler. La dizaine de secondes qui suivit lui parue une éternité. Mais finalement, le garde s'assit sur le tabouret, sans lâcher sa hallebarde, et continuant à regarder au loin.

Evangelina n'osait plus bouger. Elle n'avait pas prévue de se retrouver dans cette situation. Elle pensait avoir le temps de repartir, puis l'attirer ensuite et l'immobiliser loin de la porte et des autres gardes... Là, elle ne pouvait rien faire, simplement le faire taire, et il n'y avait qu'un moyen.

C'était étrange mais cette idée ne lui faisait rien. Elle avait un but et plus rien d'autre ne comptait. Elle ne voulait qu'atteindre son objectif. Les moyens utilisés, elle n'en avait cure. Elle ne suivait plus la morale, elle n'avait plus de morale. Elle n'avait plus rien, ni morale, ni conscience... Elle n'avait plus qu'un passé à retrouver, un rêve à revivre, et un gouffre à remplir...

Elle fronça les sourcils. Rien que dit penser son gouffre lui faisait plus mal, le manque qu'il occasionnait s'intensifiait. Il n'avait pas disparu, mais le sang du traitre l'avait fait taire pendant un moment. Mais là il revenait. Un instant elle se demanda quel devait être le goût du sang de Pénélope, et se dit qu'il fallait qu'elle y goûte, que peut être il était différent... Mais elle revint rapidement à la réalité, et se concentra. Le garde était toujours assis sur son tabouret, dans sa belle armure brillante d'argent et d'or. C'était une belle armure, joliment ouvragée, et bien fabriquée de manière à protéger l'ensemble du corps lors des combats. Cependant, toutes les armures avaient les mêmes failles : les articulations.

Evangelina s'approcha doucement, et leva le couteau dans les airs. Il ne fallait pas qu'elle se rate. Si elle ne l'immobilisait pas sur le coup, un, il pourrait alerter ses camarades, et deux, il pourrait riposter. Et elle n'était pas de taille a affronter l'ensemble de la garde. Soudain, elle s'immobilisa, son couteau au dessus de l'épaule du garde inconscient de cette épée de damocles qui n'attendait qu'un ordre pour tomber.

Et si elle se faisait arrêter ? Sans résister, ils ne l'attaqueraient sûrement pas. Il suffisait qu'elle se fasse prendre en train de voler quelque chose, par exemple...

Il y eut un gargouillis, une gerbe de sang, et les yeux du garde se révulsèrent. Le couteau plané dans la gorge, cette dernière emplit de sang, et le garde tombant en arrière, dans les bras d'Evangelina qui l'attrapa par les épaules.

"Désolé, mais tu étais au mauvais endroit... Et tu m'aideras plus mort que vivant."

Elle avait un main sur son épaule, l'autre sur sa gorge. Cette dernière se retrouva rapidement couverte de sang, et Evangelina la porta à sa bouche. Son sange était moins puissant que celui du traitre, mais il lui apportait beaucoup. Elle ferma les yeux, dégustant ce sang qui, malgré l'absence de la peur qu'avait eu le traitre, restait goûtu et plein de force.

Cependant, elle en voulait encore, c'était enivrant perturbant, comme si son esprit s'excitait en présence de ce liquide dont les effluves lui faisaient tant de bien. Elle allongea le corps par-terre, encore vivant, le torse faisant des mouvements saccadés alors que le garde agonisait, étouffé par son propre liquide vital. Elle s'accroupit à côté de lui et posa ses lèvres sur celles du garde, fermant les yeux pour profiter de ce plaisir à la fois malsain et pervers, mais tellement enivrant. Elle sentait ce sang entrer en elle, comme dans sa vision. Il manquait quelque chose, l'excitation, le désir, mais c'était déjà plus que ce qu'elle n'avait jamais ressentit. Et elle adorait ça... Elle savait qu'elle ne pourrait pas s'en passer...

Soudain, au loin, elle entendit un cri, et très rapidement le son d'une cloche. Il fallait qu'elle se dépêche, elle avait perdu trop de temps... Elle laissa le garde, se léchant les lèvres, le bas du visage ensanglanté, puis le fouilla pour trouver une clef. Elle n'eut aucun mal ensuite à ouvrir la porte et pénétra les cachots, gardant cette fois ci le couteau sanglant avec elle, serré dans sa main...

Arhya [:attention:]

_________________
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Dernière édition par Evangelina le Ven 13 Juil 2012 12:27, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Rues et Passerelles
MessagePosté: Lun 7 Mai 2012 23:57 
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Les trois jours s'étaient écoulés bien vite, si vite même que le guérisseur noir avait l'impression qu'il ne s'agissait là que de minutes voir de secondes. Le moins que l'on pouvait donc dire, c'est que son rendez-vous avec la mort ne s'était pas fait attendre.

Les gardes l'avaient sortis de sa cellule à l'aube, ils lui avaient passés les fers aux poignets et désormais, il était en train d'être ramené sur lieu de son exécution, au moyen d'un miteuse charrette en bois à laquelle on faisait emprunter un itinéraire sinueux au travers de la ville dans le seul et probable but d'attirer la foule.

Peut-être espéraient-ils lui affliger le supplice de la honte ? Si c'était le cas, il se fourvoyaient grandement. Pour Fear, tous ces gens, Femmes et Hommes, aussi nombreux soient-ils n'étaient que du gravas et encore moins que du gravas à ses yeux. Il ne pouvait rien pour eux et ils ne pouvaient rien pour lui, alors pourquoi devrait-il avoir honte devant eux ?

Avoir honte impliquerait de craindre un jugement, mais de quel jugement aurait-il crainte si ce n'était celui auquel il n'échapperait jamais ? En tout cas, pas du leur. Farrell n'avait de honte à avoir devant personne, puissent-ils aboyer et rugir comme une meute chiens enragés.

Tout ce monde qui se précipitait dans les rues pour assister à ce déplorable évènement en le jugeant coupable de ce qu'il n'avait pas commis et cela, sans même avoir eut l'occasion de voir ne serait-ce qu'une seule preuve de sa culpabilité, le tout dans une hargne et une colère aux ampleurs disproportionnées ... Ils étaient tout simplement répugnants. N'étaient-ils pas capable de réfléchir ? Savaient-ils au moins de ce dont quoi il était faussement accusé ? Surement pas !

Et c'est bien cela qui l'agacé car même dans un moment aussi critique, pas une seule de ces âmes n'était disposée à lui faciliter la vie et à le laisser ne serait-ce que le droit de mourir en paix ! De toutes les façons, il ne s'était jamais passé un jour sans que quelqu'un ne vienne l'embêter, pourquoi cela devrait changer maintenant ?

Il arriva finalement à sa dernière destination. Il s'agissait d'une grande place où se trônait en son centre une grande estrade carrée de bois, entourée d'une masse compacte de gens venus assister à l’évènement. Cette foule semblait hystérique et les gardes présents semblaient avoir du mal à les tenir à distance. Il y avait aussi des tambours qui battaient un rythme assez rapide.

Les gardes qui l'avaient amenés jusqu'ici le firent finalement descendre de sa charrette pour le conduire cette estrade ou un Elfe, plutôt bien bâtit, l'attendait de pieds ferme, hache à la main. Bien des mains agrippèrent au passage ses habits et bien d'autres essayèrent de le déchirer ou de frapper leurs porteur, mais qu'avaient-ils tous à s'en prendre à lui ? Mais les Elfes armés, présents, l'écartèrent rapidement. Ce n'était pas par soucis de sa personne mais surement pour éviter les débordements.

Farrell observa le bourreau un instant, alors c'était lui qui allait lui donner la mort ? Pourquoi pas après tout, mais serait-il capable d'assumer ses responsabilités lorsque la mort viendra le chercher à son tour ? Toutes ces vies qu'il avait dû arracher sans pitié ... Se croyait-il vraiment à l'abris ? Peut-être s'en était-il fait l'illusion car après tout, qui ne se l'était pas faite ? Farrell n'avait jamais rencontré, et cela depuis le début de sa quête, une seule personne qui n'avait pas oublié, à sa plus grande tristesse.

Le bourreau le fit agenouiller, puis, lui fit poser la tête sur ce qui s'apparentait à socle en bois, ou plutôt, à un morceau de tronc d'arbre. Le dessus était rouge et taillé, apparemment, il n'était pas le premier à passer dessus. La foule le huer, lui hurlait dessus et il pouvait même entendre certaines personnes l'insulter ou le traiter d'assassin.

Assassin ... Mais qu'étaient-ils venus regarder ? La mort d'un Homme était-elle devenue un spectacle populaire qui ne servait qu'à occuper les foules en mal de divertissements et à leur faire oublier leurs malheurs, le temps que celui d'un autre ne prenne fin ? Ou alors pensaient-ils qu'il ne s'agissait là que d'une punition, de la mise en exécution de la justice des Hommes ? Quelle immondice ! S'il était une chose qui dégoûtait Farrell plus que ce vil attroupement, il s'agissait bien de la justice des Hommes. Cette justice hypocrite et malade, cette imitation immonde et corrompue qui ne savait distinguer sa droite de sa gauche et qui se permettait, au travers de ses fervents et aveugles adeptes, de dicter ce qui était bien de ce qui ne l'était pas.

Si le guérisseur noir en avait une idée aussi abjecte, c'est parce qu'il était tombé plus d'une fois dans son subtil piège ... Et qu'il n'était jamais arrivé à réparer les dégâts qu'il avait causé.

Mais en autre Elfe monta finalement sur l'estrade, habillé d'une tenue officielle, il tenait dans sa main une sorte de papier roulé. Il salua d'abord le bourreau, puis la foule, pour au final reclamer leur attention.

- Fear Farrell ! Vous avait été accusé de plusieurs crimes, délits et infractions envers les lois et le peuple de Cuilnen en conséquence de quoi, et par action de justice, vous avez été reconnu et jugé coupable de profanation et pillage de tombe, de meurtre, d'acte de barbarie, d'acte de torture, d'atteinte à la dignité d’autrui et de tentative d'évasion. La peine capitale ayant été retenue et approuvée, vous avez été condamné à être mis à mort, par décapitation, lors d'une exécution rendue publique, afin que les témoins présents puissent prendre acte. Avez-vous une dernière volonté ?
- ...
- Puisque vous n'en avez pas, nous pouvons dès a présent procéder à l’exécution. Puissent les esprits de la nature vous accorder leur grâce.


Mais, à peine eut-il finis sa dernière phrase qu'il put voir et entendre le guérisseur noir cracher à par terre. C'était un message très clair et l'officier n'eut pas besoin que l'on le lui explique pour qu'il s'en retrouve outré. Fear reniait l’existence des prétendues divinités de ce monde, et il en haïssait d'ailleurs une partie, alors ce n'était surement pas pour croire à quelque chose d'aussi stupide qu'aux esprits de la nature.

Le bourreau, apparemment indigné lui aussi, prit finalement sa hache et, l'aiguisant avec une pierre, il la leva finalement dans les airs. Farrell peut voir l'ombre de cette arme aussi imposante que son porteur le recouvrir. Tout allait aller très vite, il ne s'agirait là que d'une question de secondes et de fractions de secondes ! Le guérisseur noir se crispa quelque peu, qui n'avait pas peur de la mort, mais il essaya tant bien que mal de se rassurer sur ce qui l'attendrait de l'autre coté, même s'il ne pouvait pas prétendre avoir la certitude que tout se passerait bien pour lui.

La hache s’abattit finalement, dans un froissement d'air assez audible. Farrell ferma les yeux et alors qu'il s'attendait à sentir son cou se s'ouvrir en deux, il entendu l'officier demander au bourreau de stopper sa manoeuvre. Mais tout était allé trop vite, et l'Elfe était déjà trop avancé pour pouvoir faire revenir son arme en arrière et aussi, eut-il le réflexe de dévier la trajectoire, frôlant ainsi la tête de Fear.

Apparemment, la mise a mort venait d'être interrompue par un autre officier qui venait d'arriver à cheval, tendant une lettre à l'Elfe qui était sur l'estrade.

- Une lettre pour vous monsieur.
- Une lettre ? De la part de qui ?
- Du juge en charge monsieur.


Rajouta-t-il avant de s'en aller. L'officier la prit, l'ouvrit et la lut d'abord dans sa tête puis, après avoir compris le contenu, la relis à haute voix, non sans un certain étonnement.

- Par ordre du juge, une remise de peine vient d'être accordée des suites d'une erreur commise lors de la délibération de la peine. Trois témoignages recueillis récemment, dont celui d'une Enfant, d'une garde officiant aux cachots et de l'Elfe retrouvée gravement blessé, décréditent l'accusé de certains des chefs d'inculpations retenus contre lui en s'accordant à dire que ces mêmes chefs d'inculpations disculpés seraient l'oeuvre d'une entreprise individuelle menée par une Aniathy du nom d'Evangelina. Des preuves recueillies le lendemain de l'arrestation et validée en urgence il y a une dizaine de minutes accréditent par ailleurs les témoignages, en conséquence de quoi la peine de mort indiquée vient d'être levée.

Cette foule si joyeuse à l'idée de voir un Homme se faire trancher la tête se tut soudainement.

- Cependant, l'accusé n'est pas pour autant totalement affranchis et aussi restent retenus contre lui les délits et les peines suivantes, applicables immédiatement. Profanation de tombe, 20 coups de fouets. Pillage de tombe, 30 coups de fouets. Tentative d'évasion, 40 coups de fouets.

... Bourreau, faites votre office.


Rajouta-t-il en pliant le papier. L'Elfe releva le guérisseur noir par l'épaule et lui glissa discrètement que la chance semblait être de son coté aujourd'hui. La chance ? Non. Fear ne croyait pas en la chance car il ne s'agissait là que d'un synonyme du hasard, chose qui n'existait pas non plus, selon lui. Mais le plus important n'était pas là, Farrell venait d'éviter la mort d'un cheveux, ce qui l'étonnait d'ailleurs beaucoup puisque remettant une fois de plus en question les conclusions qu'il avait tiré.

Mais il n'eut pas non pas le temps de réfléchir que le premier coup de fouet l'extirpa de ses pensées à la manière d'un foudroiement. Le bourreau n'y allait pas de main morte et semblait même mettre toutes ses forces en donnant les coups. Le guérisseur noir avait encore 89 coups à supporter avant de pouvoir être libre de s'en aller, cela allait être difficile, mais c'était le prix à payer pour ses délits, pas ceux dont il était accusé, mais ceux dont il s'accusait lui-même.

Priant intérieurement, il espérait que la douleur ne s'éternise pas mais, à son plus grand malheur, comme le temps put lui paraître long. Chaque coup faisait doublement plus mal que le précédent, mais Fear ne fléchit pas, tout comme il ne gémit pas une seule fois durant sa punition. Allait-il leur donner ce plaisir ? Surement pas !

Il du s'écouler peut-être s'écouler 5 minutes ou un peu plus, le bourreau étant assez rapide dans sa cadence, mais cela lui parut une éternité, une éternité de souffrance tant la douleur était forte. Et son maigre habit noir n'amortissait en rien les coups. Mais même lorsque ce fut terminé, son dos continuait de lui faire mal. Il le sentait chaud, enflé et rigidifié, à tel point qu'il semblait avoir perdu toute souplesse.

- Vous avez payé votre dette. Nous allons vous raccompagner jusqu'à la sortie de la ville et, conformément aux directives du juge, Cuilnen vous serra désormais interdite.
- ...


L'officier le prit par le bras et, le plaçant sur un Cheval, il le fit bien raccompagner à la sortie après quoi il lui ôta ses menottes et lui rendit son arme.

- Pour ce qui est de l'Elfe qui vous accompagne, il a été décidé que les supplices que lui a infligé l'Aniathy étaient une punition suffisante. Elle vous rejoindra bientôt, si vous avez encore la force de patienter jusqu'à la fin de la journée.

Rajouta l'officier avant de faire demi-tour. La fin de la journée ? Soit ...



_________________


Dernière édition par Fear Farrell le Sam 15 Juin 2013 19:33, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Rues et Passerelles
MessagePosté: Mer 9 Mai 2012 14:36 
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Séparation

Personne. Elle ne vit personne dehors, aucun garde, aucun citoyen. Ils devaient tous être à la maison de Liliana ou chez eux. Peut-être même que la garde avait interdit à quiconque de sortir de la ville, pour protéger les civils. Ils avaient bien fait. De cette manière, elle pourrait s'enfuir plus rapidement. Mais avant, elle devait trouver un moyen de se réparer. Elle savait qu'Aënith pouvait le faire, mais il était loin, et elle préférait ne pas devoir attendre trop longtemps. Elle allait avoir la garde à ses trousses et il ne risquaient pas de faire preuve de pitié, pas après ce qu'elle avait fait.

Mais elle ne regrettait en rien ces meurtres. En fait, elle en était indifférente. Ils n'étaient rien pour elle, et n'avaient aucune raison de vivre là où Larhe n'en avait plus le droit. Elle raserai cette citée si ça pouvait lui ramener on compagnon. D'ailleurs, peut être la raserait-elle un jour.

Evangelina s'accroupit et posa sa main valide contre sa poitrine, sentant la chaleur dégagée par ce qui restait de Larhe, par sa magie et son âme. Elle pouvait sûrement le ramener, mais il lui fallait trouver comment. Et la première chose à faire était d'aller dans ces souterrains.

Elle ne savait pas pourquoi, mais elle devait y aller. Elle était à la fois persuadée d'y trouver des réponses, et presque obligée de s'y rendre. Elle ne comprenait pas trop c qui lui faisait penser ça mais elle n'en avait pas vraiment cure. Tant qu'elle avait des réponses. Car Fear ne lui en avait pas donné, et cela l'avait attristé. Pourquoi l'avait-il trahit ? Pourquoi c'était-il rallié à cet elfe blanc ?

L'Aniathy secoua la tête et se releva, regardant autours d'elle. Elle devait sortir de la ville, mais avant, il fallait qu'elle trouve une arme, et quelque chose pour consolider son bras en attendant la réparation. Et pour cela, elle savait où aller. Elle s'élança rapidement, discrètement, en faisant le moins de bruit possible. Beaucoup de fenêtres laissaient filtrer la lumière des habitations, dot les habitants ne dormaient pas à cause de la peur qu'elle causait. Il fallait avouer qu'il ne devait pas y avoir souvent de meurtre dans cette ville, et encore moins autant en si peu de temps.

Elle s'enfonça dans les ruelles de la citée, écoutant tous les bruits qui brisaient le silence pour ne pas se faire repérer. Elle s'approchait de la maison de Liliana, mais s'arrêta rapidement. Un attroupement c'était formé autours de la maison. Des gens gesticulaient et parlaient, certaines femmes pleuraient, d'autres criaient. Des gardes étaient là, essayant de contenir la foule et s'occupant de la scène de crime.

Evangelina recula doucement. Même si les gardes la voyaient, ils ne pourraient sûrement pas la reconnaitre tout de suite. Tous ceux qui l'avaient vu étaient morts, ou très gravement blessés, elle ne craignait pas grand chose de ce côté là. Cependant elle était couverte de sang, et ses lèvres portaient encore le goût de celui de ses dernières victimes. Elle ne passerait jamais inaperçu de cette manière.

Le magasin où elle se rendait était proche de la maison de Liliana, il fallait donc qu'elle contourne la foule. Elle retourna donc sur ses pas et s'élança à travers le dédale de ruelles que contenait cette citée. Elle ne croisa que peu de monde, et leur hâte de rejoindre le lieu du meurtre lui permettait de ne pas se faire voir, en se dissimulant simplement dans les ombres.

Elle parvint finalement au petit magasin dans lequel elle avait acheter son collier. Elle s'arrêta devant le magasin, prêt de la porte. Elle pouvait entendre le brouhaha du du rassemblement, à quelques bâtiments de là. C'était plutôt une aubaine pour elle, elle ne serait pas dérangée.

Evangelina s'approcha de la porte et appuya doucement sur la poignée. Et étrangement, la porte était déjà ouverte. Elle s'arrêta instantanément, alors que la porte n'était ouverte que de quelques centimètres. Cela ne pouvait signifier que deux choses. Soit le marchand était à l'intérieur, soit il était partit à l'attroupement, comme tout le monde.

L'Aniathy opta intérieurement pour la seconde solution et poussa doucement la porte. Elle pénétra dans le magasin qui n'était éclairé que par la lumière extérieure et regarda autours d'elle.

Rien n'avait changé depuis qu'elle était venue, si ce n'était quelques bijoux déplacés dans les vitrines. La vitrine avec les potions était toujours là, pleine de fioles aux contenus aussi diverses que colorés. Et il ne semblait y avoir personne.

"Bon, qu'y a-t-il d'intéressant ici ?"

Elle s'avança dans la pièce, doucement, silencieusement, et prête à réagir au moindre bruit. Mais il n'y eu pas. Elle put ainsi arriver jusqu'au comptoir et passer derrière. Elle y découvrit une pile de feuilles et de livres rangés à la hâte, ainsi que quelques fioles vides et des bijoux abimés.

Mais le regard de l'Aniathy fut attiré par autre chose. Une paire d'élégantes bottes finement ouvragées, Elles étaient d'une couleur très proches de ce que portait l'Aniathy, et possédaient de fins talons de quelques centimètres qui devaient rendre la démarche très agréable à regarder. Evangelina n'hésita pas une seconde et s'en empara, les enfilant de suite. Elles lui allaient bien, et l'avantage d'être une Aniathy était qu'elle n'allait pas souffrir de cette nouvelle position en hauteur. Elle déposa ses anciennes chausses à la places, couvertes de sang. De toute façon, il y avait au moins trois témoins capables de la décrire. Elle n'était donc plus à un indice près.

Malgré ces jolies bottes elle n'avait toujours pas trouvé ce qu'elle cherchait, et continua son inspection. Il n'y avait guère d'autres choses intéressantes et elle se dirigea vers l'arrière boutique. Cette pièce, un peu à l'écart, était très différente de la boutique elle même. C'était le bazar qui régnait, tous les objets paraissaient posé au hasard de sa date d'arrivé, sans tri ou rangement apparent. Tout semblait sans dessus dessous, et il était impossible de s'y retrouver dans cet encombrement.

Evangelina fronça les sourcils. Elle sentait sa magie s'éveiller, ou plutôt s'agiter, n'étant plus bridée depuis la mort de Larhe. C'était comme si elle réagissait à quelque chose dans la pièce. Aniathy s'avança doucement dans la pièce, essayant de suivre sa magie, de déterminer ce qu'elle avait sentit. Elle déambula dans la pièce, allant et venant en fonction des réactions de sa magie, et fini par déterminer la source de cette étrange sensation.

Elle s'en approcha doucement, sentant sa magie s'agiter de plus en plus. C'était étrange, plus elle s'en approchait et plus son attention se focalisait sur cette étrange fiole joliment travaillée ? Elle tendit doucement la main pour la saisir. Son contact était froid, comme si la fiole absorbait toute chaleur, comme si ce liquide à la fois très sombre et étrangement lumineux était un morceau d'hiver en fiole.

Evangelina sentit sa magie se répandre dans la main qui tenait la fiole, comme attirée par ce liquide étrange. Était-ce une illusion d'optique ou la réalité ? Elle croyait voir le liquide bouger, faiblement, comme attiré par sa paume...

Elle la serra contre elle et décida de la garder. Elle décida aussi de rester dans la boutique, cachée, à attendre le retour du marchand pour lui demander des explications et de l'aide, que ce soit par la force ou non.

Gardant la fiole contre elle, Evangelina chercha dans le bazar qui l'entourait quelque chose qui pourrait lui être utile en cas de litige. Elle finit par trouver une fine dague elfe, dorée et enluminée de fils d'argent, qui semblait neuve mais sans attributs. C'était une simple dague, mais elle n'avait pas besoin de plus pour forcer le marchand à coopérer.

Puis elle s'assit près de la porte, contre le mur, aux aguets, attendant que le marchand rentre.

Fuite et Araignée

_________________
Les dieux ne sont qu'enfants, inconscients et inaptes. Ils souffriront comme j'ai souffert, perdront à jamais leur pouvoir et erreront, comme jamais personne n'avait encore erré. Ils pleureront, remplissant les mers, et saigneront, car tel est le sort que je leur réserve, car enfin ils vivront ce qu'ils ont fait vivre...

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Merci à Itsvara

« Les hommes ne sont pas nés du caprice ou de la volonté des dieux, au contraire, les
dieux doivent leur existence à la croyance des hommes. Que cette foi s'éteigne et les dieux meurent. »
Jean Ray



Dernière édition par Evangelina le Ven 13 Juil 2012 12:59, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Rues et Passerelles
MessagePosté: Lun 14 Mai 2012 13:50 
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Angela

Le magasin est assez discret, de petite taille entre toutes ces grandes maisons aux murs blancs. Une petite vitrine permet de voir de sublimes bijoux, largement au dessus de mes moyens, même si je ne suis pas mal lotie. Il n'y a jamais personne dans ce magasin, exceptée une elfe qui veut se faire belle, on un elfe qui veut faire un beau cadeau à sa femme. Je pousse doucement la porte en bois qui n'offre aucune résistance et rentre dans la boutique.

Ici, il y a peu de tout. Les principaux produits vendus sont des bijoux, mais le marchand est un spécialiste de tout ce qui est un temps soit peu original. Une étagère est couverte de potions, que je ne peux pas identifier. Une autre, juste à côté, est remplie de couteaux, poignards et autres petits objet contondants. C'est parfait, il pourra sûrement trouver quelque chose sur ma dague.

Je m'approche du comptoir. Je connais bien ce magasin et le marchand qui s'en occupe, c'est à lui que je revends les objets acquis lors de mes journées de travaille. Il s'agit d'un vieil elfe encore assez vigoureux, quoiqu'un peu excentrique. Il est très gentil et possède une culture très impressionnante, qu'il n'hésite pas partager entre deux blagues plus ou moins salaces.

Il n'est pas là, j'attends donc. Il doit sûrement être dans l'arrière boutique, en train d'inspecter je ne sais quel fluide inconnu ou bâton disparu. Je m'appuie sur le comptoir et pose la dague sur la table, regardant ce qui repose sur les étagères, au fond de la pièce.

Je suis incapable d'identifier la plupart de ces objets, qui semblent venir d'un autre âge, et/ou d'un autre continent. J'aimerais bien un jour visiter d'autres endroits du monde. A Cuilnen il n'y a pas grand chose, excepté une forêt, une immense forêt dans laquelle je ne me suis jamais réellement enfoncée. Je n'aime pas la forêt. Je n'y suis allée qu'une seule fois, et j'ai faillit m'y faire violer. Donc je n'y vais plus, tout simplement.

"Célimène ! Quel plaisir de pouvoir voir une créature aussi ravissante et pleine d'atouts !"

Il n'aura pas mis longtemps. Heureusement, ses paroles sont à prendre au second degré. Ça vient, avec l'habitude.

"Bonjour, comment allez-vous ?"

Il venait de me rejoindre au comptoir, son éternel sourire sur les lèvres et une fiole remplie d'un liquide rougeâtre dans la main.

"Tu as encore des petits trésors à me vendre ?"
"Non, je ne vends rien aujourd'hui. Je viens juste pour vous montrer cette dague elfique. Peut-être pourrez-vous m'en dire deux trois choses intéressantes."

Je recule d'un pas gracieux pour le laisser examiner la dague. Il la prend dans ses mains et commence à la regarder de près, la faisant adroitement tourner, la pesant...

"Et Angela, comment va-t-elle ?"
"Très bien. Et vous, vous êtes-vous bien remis ?"

La dernière fois que j'étais venu, il avait le dos complètement bloqué, et ça lui faisait mal.

"Oui, ça va beaucoup mieux merci."

Las d'attendre, je m'assoie sur le comptoir pour le regarder. Il lève brièvement les yeux vers moi, puis les rabaisse tout de suite sur la dague. C'est rare, les hommes comme lui. La plupart du temps, le regard des hommes restent pas mal de temps sur moi, quoi qu'ils fassent, avant de s'en aller très vite, alors que le fautif rougisse comme un pivoine. Ca me fait rire en général, même s'il est vrai que je les pousse un peu, avec mes tenues légères et mes postures sensuelles. Et puis, je suis belle, est-ce ma faute ?

"Il me semble s'agir d'une dague d'apparat. Elle n'est pas elfique, même si elle y ressemble. Ce qui m'étonne c'est qu'elle coupe drôlement bien pour une dague d'apparat."

Je remet une mèche de cheveux derrière mon oreille et m'approche de la dague. A première vue, elle ne semble pas avoir quelque chose de particulier, à part qu'elle est belle et enluminée, et qu'elle semble n'avoir jamais servie.

"Une dague d'apparat ? Pour les rituels royaux ?"
"Peut être, mais je ne sais pas d'où. Ce n'est pas d'ici, c'est sûr, mais je pense que ça vient carrément de beaucoup plus loin. Je pourrais regarder dans mes livres, peut être en trouverais-je trace?"
"Si vous voulez. C'est la première fois que je vous vois si dubitatif. Ca veut dire quoi ?"
"Sûrement qu'il aurait mieux valu qu'elle n'arrive pas en ta possession."

J'écarquille les yeux et descend du comptoir. Qu'est-ce qu'il raconte ?! Je le regarde un instant, puis fronce les sourcils. Il est à deux doigts d'exploser de rire. Je soupire et croise les bras sur ma poitrine.

"J'y ai cru ! Vous devriez avoir honte!"
"Oh, tu sais Célimène, à mon âge, la honte n'est plus un problème. Non, par contre, je ne sais pas ce qu'est cette dague. Elle est légère, bien équilibrée... Elle a tout d'une dague de combat, mais sa finition et le travail apporté me paraissent énorme pour une dague qui doit retirer des vies dans le sang."

Sa façon de dire les choses est pour le moins détournée. Enfin, ça évite les blagues crues !

"Vous voulez que je vous la laisse jusqu'à ce que vous trouviez ?"
"Si ça ne te dérange pas, ce serait avec plaisir ma belle."

Je souris.

"Vous savez bien que je ne peux rien vous refuser."
"Ne me tente donc pas Célimène, tu es bien assez belle pour ça."

Je rigole brièvement, un rire cristallin qui fait sourire le marchand.

"Quand voulez-vous que je revienne ?"
"Demain. Si je n'ai rien trouvé d'ici là, il faudra trouver quelqu'un de plus compétent que moi."

De plus compétent ? Je ne l'ai jamais prit en défaut, jamais poser de colle. Il existe plus compétent que lui ? Il fallait que je voyage un peu moi, je crois !

"Entendu. Mais vous êtes le meilleur vous trouverez sans problème."

Je me dirige doucement vers la sortie, sans qu'il ne me jette un seul regard. Rare. Je profite de l'instant.

"Tu es trop bonne avec moi, c'est pas bon ça, je vais y croire après !"

Je rigole de nouveau en franchissant la porte.

"A demain !"

Aggression

_________________
Célimène

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Merci Itsvara


Dernière édition par Célimène le Sam 17 Nov 2012 15:35, édité 3 fois.

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