L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: Les Rues et Passerelles
MessagePosté: Lun 11 Juin 2012 14:05 
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Elixir

Son attente ne fut pas des plus longues. Rapidement, le brouhaha commença à se dissiper. Les gardes devaient avoir réussi à repousser la foule et à la disperser, et les gens rentraient chez eux en groupe, spéculant sur la cause et la manière de ce meurtre. Si seulement ils pouvaient savoir, comprendre... Mais elle savait qu'ils ne pouvaient pas. Elle savait que plus personne ne pouvait la comprendre, et qu'elle était seule, seule pour retrouver son passé.

"Détrompes-toi..."

Evangelina tourna subitement la tête. Elle ne s'attendait pas à l'entendre, surtout pas maintenant. Puis elle se ressaisit. Elle n'était donc pas seule ? Qui alors ? Cette voix qui lui parlait ? Mais ne pouvait-elle se montrer, qu'Evangelina sache enfin à qui elle avait à faire ?

Soudain, le bruit se fit entendre. Quelqu'un ouvrait la porte. Le marchand revenait donc. Il état apparemment seul, et fatigué, au son de ses pieds sur le sol. Evangelina s'accroupit et se cacha dans un coin, avant de s'immobiliser, comptant sur l'effet de surprise pour prendre l'avantage.

Elle entendit le marchand fermer la serrure et poser la clef sur un meuble. Puis il avança, se rapprochant de l'arrière boutique. Il ne semblait se douter de rien, c'était parfait. Evangelina ne bougea pas, restant le plus immobile possible, prête à lui couper la retraite dès qu'il aurait franchit le seuil.

Finalement il arriva dans son champs de vision, perdu dans ses pensées. Dès qu'il eut passé la porte, elle se glissa doucement derrière lui puis se releva.

"Bonjour Illyam"

Il sursauta et se retourna d'un coup, reculant d'un pas. Il mit quelques secondes à réaliser, son regard détaillant le visage de l'Aniathy, puis ses vêtements tâchés de sang, et finalement, son collier, cet émeraude qu'elle lui avait acheté.

"Je... Vous ?!"

Evangelina ne le menaçait pas de son arme. Elle le regardait simplement, de son regard noir dans lequel ne brillait plus que sa haine. Le marchand se reprit et la regarda, apparemment sans comprendre.

"C'est... vous ?"

Evangelina resta immobile. Elle savait où il voulait en venir, mais elle n'avait pas vraiment le temps. D'un autre côté, elle ne savait pas comment s'y prendre. Lui mettre la dague sous la gorge n'était certainement pas la bonne solution.

"Pourquoi... ?"

L'Aniathy baissa les yeux.

"Ils l'ont tués, puis on m'a trahit. Pourquoi pourraient-ils vivre alors que lui ne peux pas !"

Le marchand ne répondit pas. il semblait apeuré. Il avait sûrement tout compris, le sang qui la recouvrait n'était que trop clair. Son regard ne parvenait pas à se fixer, allant de la fiole à la dague, de l'émeraude au sang sur ses lèvres.

"Qu'avez-vous fait ?"

"J'ai vécu, et j'ai besoin de votre aide, pour continuer à vivre."

Le marchand écarquilla les yeux de surprise et de peur.

"Mon aide ? Je ne peux... Vous avez tué cette famille !"

"Ils l'ont tué, et en ont payé le prix. Il vous suffit de me réparer, et je disparais de votre vie, je disparais de la ville. Vous pourrez leur dire que vous m'avez vu, vous ne risquerez rien... Je ne gagnerai rien en vous tuant..."

Le marchand fronça les sourcils.

"Qui... es-tu pour dire ça ?"
"Je ne suis plus... Je ne suis pas celle que vous croyez."
"Et... pourquoi ferais-je ça ?"
"Parce que vous savez qu'il le faut... "

Il ne la quittait pas des yeux. Apparemment il n'avait pas confiance en elle. Elle le comprenait très bien, mais elle aurait aimé qu'il se dépêche.

"Et si je refuse ?"

Evangelina baissa les yeux, puis les replongea dans les siens, tendant la fiole qu'elle tenait devant elle.

"Pourquoi cela réagit-il avec moi ?"

Le marchand tourna doucement la tête vers le liquide sombre, et fronça les sourcils.

"Le... fluide ?"
"Oui."

Evangelina fit un pas en avant mais s'arrêta immédiatement, fronçant les sourcils. Quelque chose venait de bouger au plafond, dans l'ombre. Elle n'était pas sûre de ce qu'elle avait vu, et se reprit rapidement.

Elle posa doucement la dague, puis attrapa la fiole de sa main valide, avant de la tendre vers le marchand. Celui-ci n'osa pas bouger. De quoi avait-il peur, elle n'allait pas le tuer. Elle lui avait dit, et elle ne revenait pas sur ses paroles.

Elle le regarda sans bouger, attendant simplement qu'il réagisse. Il fallait qu'il réagisse, elle n'avait pas toute la nuit.

"C'est... c'est un fluide magique... il est... l'essence, enfin une partie, de ce monde. C'est un concentré de magie obscure, très rare, et difficile à obtenir."
"Pourquoi réagit-il quand je le prend ?"
"Parce que... Tu dois avoir de cette magie en toi..."

Evangelina fronça les sourcils. Elle possédait une magie en elle en effet, mais elle n'aurait pas cru pouvoir la retrouver ailleurs. Et surtout pas sous forme de liquide...

"A quoi ça sert de mettre cette magie en fiole ?"
"En tant que tel, à rien pour le commun des mortels. Certains les boivent pour accroitre leurs pouvoirs, à leurs risques et périls."
"Le ..."

Evangelina se tut. Ce qui avait bougé tout à l'heure n'était pas une illusion. Elle venait de le revoir, descendant le long du mur, derrière le marchand. C'était une grosse araignée, assez étrange, avec de très longues pattes par rapport à son petit corps allongé. Elle semblait violacée, entourée d'une faible aura intrigante...

Elle descendait le long du mur comme si de rien n'était, comme si elle était normale, comme si elle savait où elle allait.

Le marchand perçu son regard et fronça les sourcils avant de se retourner.

"Mais, qu'est-ce que c'est que cette araignée."

Au moins il ne semblait plus être terrorisé par la présence d'une Aniathy couverte de sang dans son arrière boutique.

"Prends moi, bois le... Nous sommes ton avenir, ton pouvoir..."

Evangelina recula d'un pas. Elle n'arrivait pas à comprendre. Elle avait du mal à saisir ce que la voix venait de lui dire. Que devait-elle boire ? Le fluide ? Et que devait-elle prendre ? La voix ? Mais comment ?

Elle regarda de nouveau l'araignée qui continuait à descendre. Ce pouvait-il que ce soit elle la voix ? Impossible, une araignée n'était pas capable de lui parler par la pensée, ni même de lui parler tout court. Ce n'était qu'une araignée.

L'Aniathy posa la fiole et reprit sa dague. Elle n'avait pas peur, mais quelque chose ne lui inspirait pas confiance. Cette araignée était étrange. Le marchand semblait vouloir en profiter. Il se rapprochait de l'entrée, doucement, sans quitter cette étrange créature des yeux.

Evangelina se reprit. Il ne fallait pas qu'il s'en aille. Il devait rester, il était hors de questions qu'il ait l'occasion de sortir. Elle jeta un dernier regard à l'araignée puis se plaça rapidement et avec souplesse entre le marchant et la porte de l'arrière boutique.

"Surtout, n'y pensez même pas."
"Mais... Il faut la tuer."
"Il ne pourra pas... Personne ne le peut..."

Evangelina écarquilla les yeux. Elle regarda le marchand, et soudain, il se passa quelque chose auquel elle ne s'attendait pas. Il hurla de tous ses poumons, la faisant reculer de surprise. Puis il s'élança vers le fond de l'arrière boutique. Evangelina mit quelques secondes à reprendre. Et à paniquer.

Le cri avait fait effet. Dehors du brouhaha apparut, s'amplifiant peu à peu au fur et à mesure que les gens affluaient. Il fallait qu'elle disparaisse, qu'elle s'en aille. S'ils la trouvaient, elle ne pourrait pas s'échapper avec un bras en moins. Elle s'élança vers le marchand, recroquevillé au fond de son arrière boutique. Elle l'attrapa par le col et approcha son visage du sien.

"Je ne t'aurais pas tué, je ne t'aurais rien fait. Maintenant, cette ville n'est plus rien, elle tombera, et j'espère que tu seras encore là pour voir ça. Dis leur que je reviendrais, dit leur qu'ils ont déjà perdus, et dis l'heure que plus rien ne les sauvera..."
"Que... Mais pourquoi ?!"
"Mon avenir est mort ici, et mon passé a disparu. Cette citée ne mérite pas d'exister si lui ne le peut."

Le marchand ne répondit rien, il tremblait de peur. Mais elle n'allait pas le tuer. Elle n'en avait ni le besoin, ni l'envie. Il fallait qu'elle s'enfuit, il ne fallait pas qu'elle soit découverte. Elle donna un puissant coup de son coude valide au marchand qui s'effondra, du sang coulant de sa mâchoire. Puis elle se retourna, cherchant une solution.

Il n'y avait rien, de plus en plus de personnes semblaient se regrouper devant la boutique. Elle n'avait aucune chance de sortir par la porte. Il n'y avait pas de trappes, rien. Par contre, il y avait des ombres, plein d'ombres dans lesquelles elle pouvait se cacher. Mais c'était dangereux, il suffisait qu'ils soient munis de lampes et elle ne pourrait plus se cacher. Non, il fallait qu'elle parvienne à s'enfuir.

Soudain, son regard se posa sur la fiole, Ce n'était pas tant la fiole qui attirait son regard, mais l'araignée, posée dessus. Elle était immobile, et regardait dans sa direction. La regardait-elle vraiment ? Le pouvait-elle seulement ?

"Bois le, utilise le, et enfuis-toi. Tu auras les réponses après..."

Et soudain l'araignée sauta sur elle. Elle recula d'un pas de surprise, mais l'araignée atterrit sur son épaule. Evangelina hésita et fronça les sourcils. Comment avait-elle fait ? Un coup fut donné à la porte de la boutique et Evangelina décida de faire confiance à la voix. De toute façon, elle n'avait guère le choix. Elle attrapa la fiole de sa main valide et la porta à la bouche. Elle hésita un instant puis se résigna. Elle fit couler le liquide dans sa bouche, et écarquilla immédiatement les yeux. C'était puissant, incontrôlable, et très désagréable.

Elle ne put s'arrêter avant que la fiole soit vide, et tomba à genoux. La fiole tomba au sol dans un bruit de verre brisé qui alerta les gens dehors. Un nouveau coup fut porter à la porte, plus fort, plus pressant, mais Evangelina ne pouvait pas se relever. Elle avait l'impression que quelque chose brulait en elle, qu'elle allait se consumer sur place. La magie qui l'habitait était en ébullition. Elle n'était même pas sûre de pouvoir la contrôler.

Un nouveau coup à la porte la poussa à se reprendre. Elle se releva péniblement, tout tournait autours d'elle. Puis les sensations désagréables s'atténuèrent, et elle reprit le contrôle. Les gardes devaient être arrivés et tambourinaient à la porte, essayant probablement de la forcer. C'était la seule sortie, elle devait obligatoirement passer par là.

L'araignée violacée était toujours sur son épaule. Mais elle n'y fit pas attention. Elle chercha un moyen de sortir et de traverser la foule sans se faire attraper. Elle ne pouvait pas y aller à la force brute, elle ne passerait jamais dans son état. Il fallait qu'elle utilise sa magie, ce sort qu'elle avait déjà utilisé inconsciemment, ce sort qui rendaient faibles ses adversaires...

Elle prit la dague elfe de sa main valide, puis se rendit dans la boutique. Les vitrines ouvertes montraient une douzaine de personnes devant la boutique, dont trois gardes. Elle ne pourrait tous les affronter avec un seul bras. Elle ne se cacha et se plaça à quelques mètres de la porte, visible de tous.

Elle fut pointée du doigt et les gardes redoublèrent d'effort pour ouvrir la porte. EVangelina ferma les yeux et écarta le bras. Il fallait qu'elle se concentre, qu'elle parvienne à maitriser cette magie qui l'habitait et qui n'était que trop autonome. Elle s'enfonça en elle, allant chercher au plus profond de sa magie. Elle devait y arriver, pour s'enfuir, pour survivre, pour retrouver son passé et sauver son avenir.

Elle remarqua que quelque chose avait changer. Elle pouvait plus simplement modeler sa magie, lui faire faire ce qu'elle en voulait. Et elle semblait être en plus grande quantité. Était-ce dû au fluide ? Elle n'en savait rien, et ce n'était pas le moment de réfléchir. Elle se vida l'esprit et guida sa magie dans sa mains, comme elle le pouvait, se concentrant le plus possible.

Puis tout disparut. Il n'y plus aucun bruit. Et la magie qui lui résistait céda, acceptant d'être guidée, emplissant tout son corps de bois et de tissus. Puis elle la guida vers ses mains, concentra cette magie entre ses doigts, attendant le moment opportun pour la libérer.

Puis il y eu un craquement, un bruit de bois brisé. Et Evangelina ouvrit les yeux. Les gardes venaient de briser la serrure de la porte et entraient doucement dans la pièce. Les gens derrières les suivaient doucement, prêt à réagir au moindre de ses mouvement. Elle attendit le dernier moment, puis pointa ses doigts vers ses adversaires.

Ceux-ci s'arrêtèrent immédiatement, le regard plein de peur et d'incompréhension. Puis elle libéra sa magie, sentant ses doigts lâcher cette ombre noire qui l'avait sauvé plusieurs fois, cette ombre noire qui frappa le premier garde, puis le second, et se répartit devant elle, recouvrant presque la douzaine de personne qui l'attendait. Evangelina se sentit soudain vidée, et s'affaissa, mais regarda devant elle et s'élança.

Ils étaient tous faibles, sans envies, sans rêves. Ils tentèrent de la stopper mais elle parvint à les repousser, un par un. Elle n'en tua aucun. Elle savait que si elle sentait le sang couler, elle ne pourrait y résister. Et ce n'était pas une bonne idée. Son sort ne durerai sûrement pas des heures, et il fallait qu'elle sorte de la citée.

Elle sortit finalement de la foule, mais un garde se relevait déjà. Il fallait qu'elle retienne que beaucoup de cibles semblaient diminuer l'efficacité de son sort...

"Alerte !!"

Sa voix était faiblarde mais restait assez forte pour être entendu aux alentours. Evangelina s'élança en courant dans les ruelles de la citée. Il fallait qu'elle en sorte, et vite.

Maitresse des ombres

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Les dieux ne sont qu'enfants, inconscients et inaptes. Ils souffriront comme j'ai souffert, perdront à jamais leur pouvoir et erreront, comme jamais personne n'avait encore erré. Ils pleureront, remplissant les mers, et saigneront, car tel est le sort que je leur réserve, car enfin ils vivront ce qu'ils ont fait vivre...

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Merci à Itsvara

« Les hommes ne sont pas nés du caprice ou de la volonté des dieux, au contraire, les
dieux doivent leur existence à la croyance des hommes. Que cette foi s'éteigne et les dieux meurent. »
Jean Ray



Dernière édition par Evangelina le Mar 12 Juin 2012 14:13, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Rues et Passerelles
MessagePosté: Mar 12 Juin 2012 14:12 
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Fuite et Araignée

Les ruelles étaient vides. Les maisons étaient éclairées, peu de monde devaient dormir, mais les ruelles étaient vides. Les gardes avaient sûrement demandé aux habitants de rester chez eux. Elle savait déjà qu'il serait inutile d'essayer d'ouvrir une porte. Elles devaient toutes être fermées.

Elle entendait derrière elle le cliquetis des armures des trois gardes qui la poursuivaient. Si tout allait bien, eux ne l'attraperaient pas. Mais il y en avait sûrement d'autre qui patrouillaient dans la ville. Et comble de malheur, l'entrée qu'elle avait utilisé pour rentrer dans la citée devait être bloquée par les gardes.

Elle n'avait aucune chance de sortir si elle courait droit vers la sortie. Il fallait qu'elle sème ses poursuivants, ensuite elle pourrait réfléchir. Elle n'osait pas se retourner, de peur de perdre du temps. Elle courait aussi vite qu'elle le pouvait, essayant de garder son bras brisé près d'elle. Elle virait à chaque intersection, prenant le plus de virages possibles.

Elle s'enfonça dans les ruelles, tout en gardant en tête qu'elle devait tourner en rond. Son point de repère le précis était la grande fontaine qui trônait au centre de la citée. Et elle devait toujours savoir comment y retourner. Si jamais elle perdait ce repère, elle était perdue.

Les virages successifs lui permirent rapidement de disparaitre aux yeux des gardes. Elle contourna le bâtiment qu'elle était en train de longer et revint rapidement d'où elle venait. Les gardes allaient sûrement s'éloigner d'elle. Elle se retourna, prête à repartir en courant, mais elle n'eut pas à le faire. Comme escompté, mes gardes avaient disparus. Elle regarda autours d'elle, mais ne vit rien d'intéressant. Deux fenêtres laissaient filtrer de la lumière à travers leurs volets, mais tout était silencieux, et immobile.

Elle s'approcha d'un mur qui faisait face à l'intersection, de manière à avoir un regard tout autours d'elle, et s'appuya contre lui, s'asseyant sur le sol. Il fallait qu'elle trouve un idée. Elle avait toujours sa cape elfique qui lui permettait d'être discrète. Mais les gardes seraient sûrement aux aguets. Trop des leurs étaient morts pour qu'ils baissent leur garde. Il lui fallait trouver autre chose.

" Il me faudrait être invisible... Comment vais-je faire pour sortir ?"
" Tu en as le pouvoir, il te faut juste l'utiliser."*

La voix mystérieuse. Elle l'avait complètement oublié, et sursauta presque en l'entendant. Elle tourna la tête. L'araignée était toujours là, et entrprit de descendre le long de son bras invalide pour se poser sur sa main.

"Tu es... C'est toi ?"
"Le penses-tu ? Qu'en dis-tu ?"
"Tu ne parles jamais directement ?"
"Il est des choses qu'il vaut mieux découvrir soit même que l'apprendre des autres."

Evangelina regarda l'araignée, immobile.

"Je penses que c'est toi. Mais ça ne m'apprends rien sur qui tu es"
"Tu le sais déjà. Je t'expliquerai tout, mais il te reste quelque chose à faire avant."
"Il faut que je sorte d'ici oui, demain matin, je dois avoir disparut."

L'Aniathy releva la tête. Il n'y avait personne autours d'elle. Mais il n'y avait aucune sortie, aucun échappatoire, non plus.

"Tu n'aurais pas une idée, par hasard."
"Ton pouvoir est noir. Les ombres peuvent t'absorber si tu leur demande..."
"Quoi ? "
"Ton pouvoir est grand, mais il te faut le contrôler. C'est pour cela que je t'ai choisit, il ne te reste qu'à survivre."
"Je..."

Soudain un cliquetis se fit entendre Evangelina regarda autours d'elle et vit un garde qui venait d'apparaitre à sa droite, à l'intersection suivante. Il ne l'avait pas vu, apparemment, et patrouillait simplement. Malheureusement pour elle , il se dirigea vers elle. Il fallait qu'elle s'en aille, qu'elle fuit avant qu'il n'arrive. Mais déjà il se tournait vers elle, déjà il posait la main sur la garde de son épée en se mettant à courir. Elle était repérée, il ne lui restait plus qu'à fuir.

Elle se leva d'un bond alors que l'araignée lui grimpait sur l'épaule, et s'élança dans la direction opposée au garde.

"Vous ! Arrêtez-vous !"

Elle n'en fit rien, et recommença à slalomer entre les bâtiments. A droite, à gauche, encore à gauche, une nouvelle fois à droite et...

Evangelina s'arrêta devant un mur de pierre clairement infranchissable, aux vues de sa petite taille et de son bras brisé. Elle regard rapidement autours d'elle, étudiant aussi vite que possible ce qui l'entourait. Les cliquetis du garde se faisaient de plus en plus proches.

Elle était dans une impasse pleine de rebus. Il y avait des caisses en bois renversées, des tissus abandonnés... Et il y avait une sorte de cabane en bois, enfin du moins ce qu'il restait. Construite avec des caisses en bois et d'autres matériaux plus anecdotique, elle s'était complètement effondrée, ce qui expliquait le bazar régnant dans l'impasse. Un seul mur était encore debout, près du mur qui l'empêchait de passer. L'Aniathy n'hésita pas une seconde et se glissa dans l'espace entre le mur et les restes de la cabane en bois. Il faisait sombre et le garde ne devait rien voir de l'entrée de l'impasse. Le problème était qu'il la verrait sûrement s'il venait près d'elle.

L'Aniathy regarda autours d'elle, cherchant quelques chose. Mais il n'y avait rien. Elle n'avait que sa dague, et avec un bras en moins elle n'aurait pas raison d'un garde qui s'attendait à tout. Il lui fallait trouver une solution, et vite.

"Les ombres... Elles t'appartiennent, elles sont tes esclaves, elles sont tiennes..."

Evangelina fronça les sourcils et regarda autours d'elle. Elle était dans l'ombre, il faisait nuit, elle ne pouvait pas faire mieux...

"Ta magie est d'obscurité, ton pouvoir et d'ombre..."

Son pouvoir était d'ombre ? Elle repensa à ce sort qu'elle utilisait dans les moments critiques, cette ombre immatérielle qui sapait le moral et l'envie de ses adversaires... Elle pouvait contrôler les ombres ? Elle n'y croyait guère.

Elle entendait le garde se rapprocher doucement, prudent. Elle n'avait plus le temps de réfléchir. Evangelina ferma les yeux et se concentra. Elle plongea en elle, comme si elle voulait utiliser sa magie pour diminuer le moral de ses adversaires. Mais elle s'y prit légèrement autrement. Elle plongea complètement dans sa magie, sans essayer de la guider. Elle tenta de se cacher en elle, de disparaitre.

Mais elle ne sentit, elle ne sentait que sa magie, agitée, prête à être utilisée. Mais elle ne sentait rien d'autre, ni déluge d'énergie, ni épuisement de ses ressources, ni chaleur...

"Crois en elles, elles sont la plus belle des armes, la plus belles des magies..."

Les ombres ? Elles n'étaient rien, qu'une simple absence de lumière... Evangelina se concentra et changea de tactique. Elle se concentra, et guida sa magie comme elle le pouvait. Elle la modela, lui donna les ordres. Elle avait du mal, c'était plus difficile que de simplement l'envoyer dans sa main. Elle essaya de s'en entouré, de l'amener partout dans son corps à la fois, qu'elle soit présente non pas seulement aux bout de ses doigts, en grande concentration, mais partout, sur toute sa surface.

Elle faiblissait rapidement, c'était dur, plus qu'elle ne l'aurait cru... La magie résistait, désordonnée, et n'en faisait qu'à sa tête. Elle n'arriva qu'avec beaucoup de difficulté à faire ce qu'elle voulait. Et soudain, elle ouvrit les yeux, subitement ramenée à la réalité par le bruit du métal, tout près d'elle.

Elle écarquilla les yeux et paniqua en voyant la botte métallique et bien travaillée d garde à quelques pas d'elle. Elle resta immobile, le temps semblant s'être arrêté. Le garde ne bougeait pas, et regardait autours de lui. Il ne l'avait ps vu ?

Elle n'osa pas bouger, ni même les yeux, pour voir si elle se voyait elle même. Le garde grommelait, tourna sur lui même. Il 'était qu'à quelques mètres d'elle, mais ne semblait pas la voir. Cela marchait donc. Elle remercia intérieurement la vois mystérieuse, puis pria pour que le garde ne reste pas longtemps.

Elle sentait son énergie littéralement se vider alors qu'elle maintenait le contrôle sur sa magie.

Et finalement, le garde s'en alla en courant, grommelant des choses incompréhensibles. Evangelina attendit quelques secondes, puis lâcha complètement prise, sentant sa magie revenir au fond d'elle. Elle resta là, immobile, silencieuse et complètement vidée. Mais rassurée. Et contente...

Dernier obstacle

_________________
Les dieux ne sont qu'enfants, inconscients et inaptes. Ils souffriront comme j'ai souffert, perdront à jamais leur pouvoir et erreront, comme jamais personne n'avait encore erré. Ils pleureront, remplissant les mers, et saigneront, car tel est le sort que je leur réserve, car enfin ils vivront ce qu'ils ont fait vivre...

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Jean Ray



Dernière édition par Evangelina le Mer 13 Juin 2012 14:05, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Rues et Passerelles
MessagePosté: Mer 13 Juin 2012 14:02 
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Maitresse des ombres

Elle n'aurait jamais cru pouvoir le faire. Elle n'aurait jamais cru que c'était fatiguant... Elle n'aurait jamais cru ressentir la fatigue un jour. En fait, elle n'aurait jamais cru en ce pouvoir.

L'Aniathy resta assise près d'une minute, à la fois secoué et intriguée par ce qu'elle venait de vivre, de faire. L'araignée sur épaule venait de descendre le long de son bras brisé pour s'arrêter sur sa main. Elle la regarda.

"Merci."
"Il n'en ai rien, un jour tu me le rendras."

Evangelina ne répondit pas. C'était clairement cette araignée étrange qui parlait, elle en était persuadée. Mais depuis quand les araignées parlaient-elles ? Du moins, depuis quand lui parlaient-elles à elle ? Et pourquoi lui parlait-elle si mystérieusement ? Evangelina ne comprenait pas ce qu'il se passait. Elle gardait confiance en cette voix mystérieuse qui l'avait tant de fois aidé. Elle gardait en elle cette impression de la connaitre. Cette impression c'était intensifié depuis qu'elle était sortie de la prison.

L'Aniathy repensa à ce qu'il s'y était passé, à Fear, à Pénélope. Et le médaillon, ce médaillon dnt elle ne savait rien. Elle le trouvait étrange, le sentait étrange. c'est en s'en emparant qu'elle est devenue si violente. Ou peut être non, elle était déjà violente avant, dès la mort de Larhe...

Elle ne savait plus, ne parvenait pas à se sortir du labyrinthe de ses pensées. Il y avait trop de choses, trop peu de certitudes, trop d'inconnues, pour qu'elle puisse se faire une idée... Elle secoua la tête et sortit le médaillon. Il était lourd. Assez agréble à regardé, bien que peu décoré. C'était surtout cette pierre noire en son centre, cette pierre mouvante dans laquelle elle aurait aimé, cette pierre qui...

"Reviens ! Il y a des pouvoirs qui sont plus fort que toi... Du moins pour l'instant. Ne les tente pas."

L'Aniathy se reprit et leva les yeux. L'Araignée était là, sur sa main tenant le médaillon. Elle ne l'avait pas sentit monter.

"Qui es-tu, pour connaitre ce médaillon ? Et que est-il, lui ?"
"Tu le sauras une fois libre. Ici, trop de dangers te guettent, et des réponses t'amèneraient trop de questions."

Evangelina releva la tête. L'araignée avait raison, il fallait qu'elle sorte de Cuilnen. Et vite, ça ne faisait que trop longtemps qu'elle y était, et les gardes allaient forcément la retrouver un jour. Elle ne pouvait utiliser son sort toutes les deux minutes vu qu'il l'épuisait complètement, du moins pour l'instant, ne le maitrisant pas...

L'Aniathy se leva et s'élança discrètement vers la sortie de l'impasse. Elle jeta un coup d'œil, puis s'élança dans le dédale de ruelles qui composait la citée elfe. Elle ne croisa pas de gardes, mais avançait prudemment. Elle était sûrement recherchée partout dans la citée, et elle n'aurait pas été surprise d'apprendre que sa mort n'était pas interdite. Ils ne savaient pas à qui ils avaient affaire.

Elle avançait doucement, en faisant attention à chaque intersection, à chaque coin d'ombre. Elle arriva rapidement à la fontaine. Puis elle s'élança vers la sortie de la ville. Plus elle s'en approchait, plus elle était lente et prudente. Elle était sûrement attendue, ne pouvant rester dans la ville une éternité.

Elle ne prit pas le chemin direct, contournant les bâtiments et slalomant dans les ruelles. Et finalement, elle y arriva. La sortie était là. Sa liberté, et les réponses qui l'accompagnaient n'étaient plus qu'à quelques dizaines de mètres. Elle voyait la forêt et les étoiles qui l'illuminaient.

Malheureusement, comme elle s'y attendait, la sortie était gardée. Il y avait 5 gardes visibles, aux aguets, et apparemment pas près de baisser leur vigilance. Elle ne pourrait jamais passer sans se faire voir. Sa cape elfique ne la dissimulait pas assez, et son sort de camouflage n'était pas assez maitrisé pour qu'elle l'utilise en mouvement. Elle regarda autours d'elle. Il n'y avait rien, excepté des tonneaux en bois à sa droite, une charrette de paille à côté et un cheval près des gardes, sûrement prévu pour transmettre rapidement des messages.

Le cheval pouvait l'aider à sortir. Mais elle ne savait pas monter, et encore moins donner des ordres à un tel animal. Par contre, elle savait qu'un cheval pouvait être dangereux, une fois en colère. Elle avait vu Arhya à côté d'un cheval en colère, et elle avait eu beaucoup de chance ce jour là.

Evangelina repensa à Arhya, à ce qu'elle lui avait fait dans la prison. Elle avait été du mauvais côté, c'était de sa faute. Elle avait payé, voilà tout.

L'Aniathy se recentra sur la sortie. Elle réfléchit, il lui fallait trouver une solution. Comment pouvait-elle occuper les gardes assez longtemps pour pouvoir s'en sortir. Il lui suffisait d'attirer leur attention ailleurs. Avec sa cape d'invisibilité elle pourrait courir et sortir passant derrière eux. Le temps qu'ils comprennent elle serait déjà partit. Elle se concentra.

Posant sa dague sur le sol, elle enfila sa cape, faisant attention à ne pas faire de bruit, et à ne pas écraser l'araignée. Puis elle ramassa la dague. Il n'y avait aucun bruit. Les gardes étaient immobiles, presque irréels. Ils la voulaient, c'était évident. Et ils voulaient la voir mourir. Elle regarda de nouveau le cheval, puis eu une idée.

"Tu peux effrayer le cheval ?"
"Je peux tout, si tu en as l'idée."
"Vraiment tout ?"
"Plus tard pour les réponse."
"D'accord. Va effrayer le cheval. Quelques secondes me suffisent, mais il me les faux."

Evangelina fronça les sourcils.

"Au fait, tu es obéissante comme voix araignée ?"
"Je fais ce que je dois faire pour arriver où je le souhaite."
"Ca veut dire non ça ?"

Evangelina n'eut pas de réponse. Elle n'en attendait pas. Elle commençait à bien aimer cette araignée, même si elle sentait qu'elle devait s'en méfier. Pourquoi la guidait-elle, pourquoi l'avait-elle aidé ? que pouvait-elle y gagner ? Elle n'en savait rien, mais elle espérait que ça lui profiterait aussi.

Histoire de cadre (début de la quête 28)

_________________
Les dieux ne sont qu'enfants, inconscients et inaptes. Ils souffriront comme j'ai souffert, perdront à jamais leur pouvoir et erreront, comme jamais personne n'avait encore erré. Ils pleureront, remplissant les mers, et saigneront, car tel est le sort que je leur réserve, car enfin ils vivront ce qu'ils ont fait vivre...

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Merci à Itsvara

« Les hommes ne sont pas nés du caprice ou de la volonté des dieux, au contraire, les
dieux doivent leur existence à la croyance des hommes. Que cette foi s'éteigne et les dieux meurent. »
Jean Ray



Dernière édition par Evangelina le Jeu 28 Juin 2012 09:00, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Rues et Passerelles
MessagePosté: Mer 27 Juin 2012 04:21 
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Recrutement d'Evangelina dans la quête 28



Alors qu’elle était occupée à parler à l’araignée, la petite poupée ne vit pas la corneille qui volait dans sa direction un petit livre entre ses griffes. Puis sans un cri, elle lâcha le petit bouquin qui s’ouvrit, tomba sur la tête d’Evangelina et l’engouffra. La corneille récupéra ensuite le petit bouquin qui était tombé au sol et s’envola vers d’autres cieux.



((( Et voilà, dès que le sujet de la quête 28 sera visible, je te demande de te rendre sur le babillard pour y suivre les directives, et ensuite de te rendre à la page de garde couleur et de rp la scène qui vient de se dérouler ici,... Sois la bienvenue dans la quête 28)))

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À votre service, pour le plaisir de rp !


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 Sujet du message: Re: Les Rues et Passerelles
MessagePosté: Lun 30 Juil 2012 14:45 
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La ville de Cuilnen semblait se fondre dans les arbres, hautes flèches blanches et maisons de bois, si bien qu'il était difficile de savoir où commençait la ville et où se terminait la forêt. C'était un havre de paix et de bonheur aux yeux de la plupart de ses habitants.

D'ailleurs, justement, à la lisière de la forêt, deux habitants profitaient du bonheur que représentait une ville dans laquelle il était aussi facile de se cacher. Il y avait là un buisson en proie à une agitation inhabituelle de la part d'un arbousier commun. Les petit bruits furtifs et les gloussements qui en sortaient étaient en fait dû aux caresses et aux langoureux baisés qui s'échangeaient là.
Soudain, d'autres bruits inattendus retentirent, moins discret. Un long visage pâle encadré de cheveux blonds ébouriffés surgit du buisson.

« Oups... » lâcha simplement le garçon.

Une deuxième tête, également blonde mais plus fine et sertie dans de longs cheveux ondulés surgit à son tour pour gémir :

« Oh non ! Mon père ! Et mon mari ! »

L'amant malheureux renfila rapidement sa tunique blanche qu'il venait à peine d'enlever. Ceci était fait du geste rapide et adroit de qui est habitué aux rhabillements d'urgence. Il recula précipitamment et évita ainsi une canne qui était destiné au sommet de son crâne. Pendant ce temps, sa douce amie, rouge comme une pivoine, écoutait les sermons de son époux en colère.
Le jeune elfe ne pouvait guère l'aider (mais qu'aurait-il pu dire de toute façon ?), il était dos à un arbre face à un elfe qui devait avoir 500 ans environ et qui brandissait furieusement sa canne d'apparat.

« Par Yuimen ! Jeune Faëlis, je vous avais averti de ne plus vous approcher de ma fille ! »

« Je gage que le dieu de la terre s'en souci fort peu. De plus, votre si jolie fille pourrait faire fondre son cœur, à lui aussi ! Je vous engage donc à ne point l'invoquer trop haut ! »

La canne s'abattit à nouveau mais l'impertinent jeune homme esquiva adroitement le coup, passa sous la garde de son adversaire et fila vers la rue. Il ramassa au passage son arc et son carquois et s'enfuit en courant.

En quelques enjambés, il était dans une des belles rues pavées de blanc qui encerclait la cité des Hinïon et il s'élançait pour mettre le plus de distance entre lui, le père en colère et le mari jaloux.
Entendant les cris derrière lui, il éclata de rire et continua à courir toujours plus vite. Les elfes étaient de bon coureur mais lui, était encore meilleur ! Même alors qu'il savait avoir depuis longtemps distancer ses poursuivants, il continua à courir, s'enivrant du vent dans ses cheveux.
La liberté ! Il n'y a que ça de vrai, dans la vie !
De temps à autre, il croisait un passant auquel il adressait un salut, même s'il ne le connaissait pas. Parfois, il s'agissait d'une passante ce qui, une fois, le fit s'arrêter pour adresser une révérence et un clin d'œil. Le temps que les joues de la belle aient pris une ravissante teinte rosée, il était déjà repartit.

Il ne s'arrêta, hors d'haleine, que quand il arriva à la fontaine.

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 Sujet du message: Re: Les Rues et Passerelles
MessagePosté: Lun 6 Aoû 2012 21:27 
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Je ne dis rien. Je reste plongé dans mes pensées. Enfin, tout est relatif. Mes pensées sont focalisées sur un seul sujet : mon départ de Cuilnen. Et la douleur lancinante qui me traverse le crâne ne leur permet pas de s'exprimer clairement. Le reste de mon corps me laisse tranquille, excepté mon dos qui reste un temps soit peu rigide et douloureux. Mais mon crâne est douloureux, insupportable. C'est lancinant, fatiguant...

Je n'arrive pas à énoncer des idées claires longtemps... Il faut dire que ce n'est pas très important, mon esprit étant entièrement dirigé vers ce départ précipité, vers ce viol qui avait faillit m'arriver et qui...

Une douleur subite me vrille soudain le cerveau. Je gémis et ferme les yeux, portant ma main au visage.

-- "Je suis Acktar, et tu es Célimène... On se reverra, notre sang nous réunira..." --

Je rouvre les yeux. Ces souvenirs qui reviennent me laisse dubitative. Ces souvenirs que j'avais refoulé au fond de ma mémoire, que je ne souhaitai plus revoir mais qui resurgissaient...

Pourquoi moi ? Parce que je suis une des plus belles femmes de la citée ? Est-ce seulement ça, est-ce seulement cette beauté et cette prestance qui faisaient que cela m'arrivait deux fois en quelques années ?

Et Acktar... Qui était-il, où était-il ? Que faisait-il ? Et pourquoi m'avait-il dit ça ?...

Je remarque que je me suis arrêté et que Faëlis s'est rapproché pour me soutenir. Il ne parle pas, il semble fatigué. Je tourne mon regard vers le sien et le remercie silencieusement, avant de repartir.

Le voyage se fait en silence, mon sauveur et moi perdus dans nos pensées. Et finalement, nous arrivons devant la maison d'Angela, devant ma maison...

Je m'arrête devant le pas de la porte et reste un instant immobile. J'ai peur. Peur de ce que va dire Angela, peur de ce que je vais devoir lui dire... Mais je n'ai pas le choix...

Je me retourne doucement vers Faëlis qui reste silencieux.

"Tu veux rentrer ?"

Il ne répond pas tout de suite. J'attends simplement sa réponse, sans réfléchir à son absence de réponse. J'attends juste, mon mal de tête ne me donne pas envie de faire autre chose, surtout que ce sera déjà assez dur devant Angela...

"Tu devrais peut-être entrer seule. Je... je vais me reposer sur le trottoir... Ça ira ?"

Je le regarde alors qu'il baisse légèrement les yeux. Qu'a-t-il ? Je fini par acquiescer et me retourne, poussant doucement la porte de la maison.

Adieux

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Merci Itsvara


Dernière édition par Célimène le Sam 17 Nov 2012 23:02, édité 4 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Rues et Passerelles
MessagePosté: Mer 8 Aoû 2012 17:29 
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À la sortie du temple, Faëlis marqua un instant d'arrêt tant le soleil semblait éblouissant. Fichue journée ! Quand allait-elle enfin se terminer et lui permettre de se reposer ?
Il aurait bien remis leur départ à plus tard, mais il fallait sans doute mieux ne pas trop tarder. Le jeune homme se laissa guider.
Même dans son état lamentable, Célimène est décidément très jolie. Allons, c'est peut-être ça qu'il fallait se dire... Un mal pour un bien... Non, il fallait qu'il arrête de penser. Juste à ce dont ils allaient avoir besoin pour le départ... Oublier les événements d'aujourd'hui.
Bon sang ! Dix ans de sa vie pour prendre une énorme cuite ! Ici ! Maintenant !
Et se réveiller en découvrant que rien de tout cela n'est réel.
Enfin, sauf Célimène, peut-être...

Soudain, il s'aperçut qu'elle s'était arrêtée devant lui. Quel idiot ! Il se perdait dans ses pensées alors que de toute évidence, elle souffrait ! Il s'approcha pour l'aider mais elle se remit bien vite, lui adressa un regard reconnaissant et reprit sa route.

Ils arrivèrent bientôt devant une maison. Toutes les résidences de Cuilnen semblaient des villas de luxe aux gens de l'extérieur, mais celle-ci, aux yeux du jeune elfe, n'était guère plus qu'un misérable taudis. Ce n'était tout de même pas là qu'elle habitait ?
Pourtant, c'était bien là qu'elle se dirigeait. Elle lui demanda s'il voulait entrer...
Comment une petite famille pouvait-elle résider toute entière là dedans ? Et surtout, comment pouvait-on laisser une aussi superbe fille avoir comme écrin un lieu aussi misérable ?

Saisi d'une légère honte envers lui-même, il déclara :

« Tu devrais peut-être entrer seule... Je... je vais me reposer sur le trottoir... Ça ira ? »

Elle acquiesça et entra. Il s'assit au bord de la route et resta là, en silence.
Comment en était-il arrivé là ? Ce matin, il se levait en baillant, déjà prêt à flemmarder et à préparer ses prochaines soirées de débauche. Il faisait parti d'une famille de riches pépiniéristes, ses parents satisfaisaient le moindre de ses désirs... Des parents aimants...
Un père qui lui souriait gentiment.
Maintenant, il n'avait plus de famille. Ça lui faisait de la peine pour sa mère, mais elle était toujours tellement occupée avec ses fleures... elle tenait à s'en occuper, même s'il y avait maintenant des dizaines d'employés pour le faire. Elle lui manquerait. Mais comment pourrait-il aller la voir pour lui dire que son mari avait voulu la tromper, et en en violant une humaine qui plus est ?
Il espérait revenir un jour pour tout lui expliquer... Mais comment ferait-il ?
Il ne restait lui plus rien. Hormis Célimène.

Célimène...

Pourquoi avait-il tout de suite voulu partir avec elle ? Elle était belle, sans aucun doute mais... c'était une petite humaine fragile et éphémère. Qui plus est une voleuse. Mais il était aussi vrai qu'il lui devait ça. Pour racheter son honneur souillé par son propre père.
Oui, c'était sûrement ça. Il se sentait coupable et voulait redresser les torts commis aujourd'hui par sa famille.

Mais tout de même, qu'est-ce qu'elle était belle !

Il posa la tête contre ses genoux. Ses pensées lui échappaient. Vivement ce soir !
Mais non, ce soir il n'aurait pas de lit douillet. Tant pis, de toute façon, il dormirait sur un tapis d'aiguille s'il le fallait ! Grand Yuimen ! Qu'il était fatigué !

Allons, il fallait qu'il arrête de se répéter ces mots ! Il n'était pas encore un vieillard radoteur !
Recroquevillé sur lui même, il s'efforça de prendre un peu de repos en attendant le retour de l'humaine.

Finalement, après un temps indéterminé, il sentit une main se poser et entendit la douce voix de la jeune fille qui s'inquiétait de sa posture recroquevillée. Il lui sourit :

« Tout va bien, je suis épuisé, c'est tout... Pouvons-nous y aller ? Nous avons des achats à faire... »

Elle lui tendit la main et il resta un instant surpris de ce geste. Elle devait vraiment être perturbée... ou alors sous son charme. Ils prirent le chemin d'un magasin qu'elle connaissait. Faëlis n'en avait jamais entendu parler mais elle disait qu'ils y trouveraient tout ce dont ils avaient besoin.

Ils traversèrent donc une partie des rues magnifiques de la cité blanche et Faëlis s'efforça de se couper de cette beauté qu'il s'apprêtait à quitter.

En arrivant devant les lieux, Faëlis comprit tout de suite pourquoi il n'en avait jamais entendu parler. La boutique étaient pour le moins misérable et il ne put s'empêcher de se demander si la qualité serait au rendez-vous.
Il accepta d'y entrer, conscient que, de toute façon, les quelques économies qui lui restait ne permettraient pas beaucoup plus.
Il voulut frapper à la porte mais Célimène était déjà entrée. Il faut croire qu'elle était vraiment familière des lieux.

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Dernière édition par Faëlis le Ven 31 Aoû 2012 12:01, édité 5 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Rues et Passerelles
MessagePosté: Lun 27 Aoû 2012 14:18 
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La maison

La porte s'ouvre doucement. Je n'ose pas vraiment la pousser, je redoute de devoir dire que je pars à Angela, je redoute sa réaction, je redoute de devoir tout laisser tomber, ma vie, ma maison, ma famille...

J'ai un doute et je m'immobilise. En fait, je ne sais pas quoi lui dire, j'ai mal à la tête et j'ai peur. Je n'ose même plus rentrer. Malheureusement, je n'ai plus vraiment le choix, ma tante ayant apparemment remarqué que quelqu'un rentrait.

"Célimène, c'est toi ?"

J'inspire un grand coup. C'est trop tard pour faire marche arrière de toute façon. J'ouvre la porte et rentre dans le hall, comme si de rien n'était. Enfin, c'est ce que je pensais. Angela est devant la porte et me regarde de suite avec de grands yeux inquiets.

"Qu'est-ce qui ne va pas ? "
"Je... Blanche est là ?"
"Non, elle est rentrée pour... Qu'est-ce qu'il y a ?"

Je soupire. Au moins n'aurais-je pas à affronter ma tante et Blanche en même temps.

"Il faut qu'on parle."

Je vois clairement qu'elle s'inquiète et que les pires pensées sont en train de défiler dans sa tête. Je passe devant elle, et me rend dans la salle à manger, m'affalant sur une chaise pour me tenir la tête. Elle s'assoit doucement en face de moi, les sourcils froncés et le visage grave.

Je reste silencieuse quelques instants, attendant que la douleur s'atténue un peu, puis soupire.

"Je vais devoir partir. "

Elle ne répond pas, mais se recule, s'appuyant contre le dossier de la chaise.

"Que ce passe-t-il ? "
"J'ai... j'ai faillit me faire violer."
"Encore ? Et ça va, tu n'as rien ?"
"Non, enfin... Un elfe est venu me sauver. Mais je dois partir, ils me cherchent... Je ne veux pas que tu sois en danger."

Angela ne répond pas. A vrai dire, c'est surtout que je ne l'ai pas entendu. Une douleur subite, extrêmement violente, me vrille le crâne. Je pousse un cri et serre mes mains autours de mon crâne, sentant mes pensées s'effondrer et des larmes couler sur mes joues.

Qu'est-ce qui m'arrive...

La douleur s'atténue rapidement, mais les larmes non. En reprenant mes esprits je remarque qu'Angela s'est levé et à fait le tour de la table pour me passer un bras dans le dos.

Elle s'inquiète clairement, mais comment lui expliquer ce que je ne sais pas moi même ?

"J'ai été frappée... Il m'a emmené au temple de Gaïa, ils m'ont soignée. Mais j'ai mal à la tête..."
"Il faut te faire soigner ! Tu ne peux pas rester comme ça !"
"Ca va passer. Je sors du temple de Gaïa, que veux-tu que je fasse de plus ?!"
"Te reposer ?"
"Je n'ai pas le temps... Je..."

Je sens ma voix se briser. Pourquoi moi, pourquoi maintenant... Je fond en larmes. Je ne parviens plus à les retenir. Mon mal de crâne m'a rendu à cran, et je craque. Je ne veux pas partir, je ne veux pas la laisser seule, la laisser là, après tout ce qu'elle a fait pour moi. Je me lève doucement, essuyant d'un revers du poignet mon visage baigné de larmes.

"Je reviendrais, promis. Mais là, c'est trop dangereux. Je ne me le pardonnerais jamais s'il t'arrivait quelque chose à cause de moi. Tu m'as trop donné pour que je prenne ce risque..."

Elle ne répond pas. Je sais qu'elle ne veut pas me laisser partir. Je sais qu'elle a le cœur brisé, mais c'est toujours mieux que ce qu'il pourrait lui arriver si je reste. Je baisse la tête, honteuse de lui infliger ça, puis me dirige vers ma chambre. J'y prend quelques affaires que je met dans une besace, puis ouvre mon coffre au trésor. Je reste quelques instants devant, avant de le refermer.

Je retourne dans la salle, les yeux larmoyants, et voit Angela assise, attendant patiemment, le visage sombre. Je pose ma besace et m'assoit à côté d'elle.

Je la serre dans mes bras.

"Je suis désolé, mais je n'ai pas le choix. Celui qui a essayé de m'agresser est très puissant, il faut que je parte. Mais je reviendrais, ne t'inquiète pas. Je te le promet."

Elle ne répond pas mais me serre contre elle. Je pose la clef du coffre sur la table.

"Ce qu'il contient est à toi."

Je pose mes lèvres sur sa joue, prend ma besace et m'en vais sans me retourner. Arrivée sur la pas de la porte, j'entends un sanglot. Je n'ose me retourner, mais je m'arrête, honteuse. J'hésite un instant, puis pose la main sur la poignée de la porte.

"Je t'aime."

Et je sort, rejoignant Faëlis dans la rue. Je trouve ce dernier assis près de la porte, la tête entre les genoux. Que lui arrive-t-il ? J'ai mal en crâne, du mal à penser, le visage baigné de larmes... Je n'ai pas besoin d'un autre problème. J'inspire et essais de tarir un peu mes larmes, puis m'agenouille à côté de mon sauveur, posant une main sur sa tête, délicatement.

"Ca... Ca va ?"

Il relève doucement la tête. Il a l'air fatigué. Je le regarde doucement, gentiment.

"Tout va bien, je suis épuisé, c'est tout... Pouvons-nous y aller ? Nous avons des achats à faire..."
"Je.. Oui, allons-y."

Je me lève et lui tend la main.

Serpent et Papillon

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Célimène

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Merci Itsvara


Dernière édition par Célimène le Sam 17 Nov 2012 23:57, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Rues et Passerelles
MessagePosté: Mar 28 Aoû 2012 13:21 
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Le trajet jusqu'à la boutique s'est fait dans un silence des plus profonds. C'est plutôt une bonne chose, mon crâne n'ayant pas besoin de ça pour me faire souffrir. De son côté, Faëlis est très silencieux, apparemment très fatigué aussi. Et plongé dans ses pensées.

Les miennes sont confuses. Je ne parviens pas vraiment à me faire à ce qu'il se passe. Tout s'effondre, plus rien ne me semble connu, j'ai l'impression d'être perdue dans un monde que je ne connais pas. Je vais fuir tout ce que j'ai pour le sauver, sans même savoir où cela va me mener.

Je sens une pointe de découragement s'insinuer dans mes pensées. Pourquoi... Que ce passe-t-il pour que tout s'effondre d'un seul coup ? Je ne comprend plus, je n'ai même plus envie de comprendre. Et je veux que cette douleur s'arrête !

Cette bataille interne contre moi-même m'a mené jusqu'à la porte du magasin dans lequel je ne pense plus jamais rentrer. Je m'arrête devant la porte et reste immobile un instant, avant de tourner la tête vers Faëlis.

"C'est ici. C'est un bon marchand, et aussi un ami. Et je pense que vous allez bien vous entendre."

Je souris légèrement en disant cela, et regarde un instant mon sauveur dans les yeux. Je ne cherche même pas à savoir ce qu'il pense. De toute façon, qui puis-je ?

Je baisse la tête, puis pousse la porte du magasin, pénétrant dans ce bric-à-brac organisé qui me plait tant. Tout est comme d'habitude, rien n'a bougé. Ca me rassure plus que je ne l'aurais cru. Au moins une chose restera comme avant, c'est déjà bien. Quoique, fera-t-il toujours ses blagues à d'autres clientes ?

Je laisse Faëlis chercher se dont il a besoin et m'approche du comptoir. Comme à son habitude, le vieil homme n'est pas derrière. Je repense à la dernière fois que je suis venue, à mon état d'esprit. Je n'ai plus le cœur à me pavaner, à jouer de mon charme unique pour le faire rire.

Je soupire. C'est peut être le revers de la médaille. Le destin me fais payer tout ce qu'il m'a offert, cette beauté, ce charme, cette intelligence... Je me dit soudain que je n'ai pas prié Zewen aujourd'hui. Il me pardonnera sûrement, je lui adresserais quelques mots une fois sortie de la ville. Je me retourne et me dirige vers l'arrière boutique. Le marchand y est sûrement, et puis je suis une cliente privilégiée.

L'arrière boutique elle non plus n'a pas changé. C'est sans surprise que j'y retrouve mon marchand favoris, courbé sur une de ses étranges découvertes. Je m'approche doucement.

"Bonjour."

J'essaie que ma voix soit la plus naturelle possible. Le marchand ne se retourne pas mais semble ravi de me voir.

"Célimène ! Comment vas-tu ?"
"Je... vais bien, et vous ?"

Le marchand se retourne finalement, et s'immobilisa en voyant que j'étais juste derrière lui. Ses yeux mirent quelques instants avant de passer de mes belles formes à mes magnifiques yeux.

"Toujours aussi belle à ce que je vois !"
"Que voulez-vous, je fais avec ce que j'ai."

Je lui sourit, un sourire angélique comme je sais si bien les faire. Et un sourire sincère, ce que peu d'homme peuvent se vanter d'avoir reçu. Il rigole puis pose les outils étranges qu'il a dans les mains pour aller chercher quelque chose plus au fond de la pièce.

"J'imagine que tu viens pour la dague ?"
"En effet. J'aurais aussi besoin d'un pendentif de Zewen si possible. Et je ne suis pas seule."

Il se relève d'un coup et se retourne, souriant.

"Qui est-ce ?"
"Un simple ami, rien de plus. Vous savez bien que je ne suis pas comme ça."
"Je ne sais rien du tout moi, dit-il en souriant à pleines dents. Ce que je sais c'est que tu es très belle, et qu'à ton âge, et bien les hormones commencent à te travailler. Tu attises beaucoup de convoitises tu sais."

Je baisse les yeux. En effet, j'attise beaucoup de convoitise. Sauf que le preux chevalier au bouquet de roses me semble assez rare, chez ces hommes qui me convoitent... Je relève la tête et reprend mon sourire.

"Il aura quelques achats à effectuer lui aussi."
"Entendu. Je m'occupe de lui juste après. Ah, le voilà."

Je fronce légèrement les sourcils. Je pensait qu'il cherchait la dague, mais apparemment non. Il se retourne, un petit coffre en bois dans les mains, et pose ce dernier sur son plan de travail. Puis il se retourne de nouveau et récupère ma dague dans son bazar qu'il connait si bien.


"J'ai cherché d'où pouvait venir cette dague, mais malheureusement, je n'ai pas trouvé grand chose."
"Elle est inconnue ?"
"Je ne dirais pas ça. J'en ai trouvé des références, mais pas de description précise."
"Et qu'avez-vous appris ?"
"Il s'agit d'une clef."

J'écarquille les yeux. Une clef ? Le vieil elfe ouvre le coffre et en sort une paire d'instruments fins et argentés qu'il m'est impossible d'identifier. Il soulève la dague et, à mon grand étonnement, semble essayer de la casser.

Je fronce les sourcils mais n'intervient pas. J'ai assez confiance en lui pour le laisser faire. Et finalement, j'entends le cliquetis d'une petite pièce métallique qui tombe, et il me tend les deux parties de la dague. Je les prend et les examine, alors qu'il se remet à parler.

"Il s'agit bien d'une clef, qui doit ouvrir, vu sa taille, une serrure assez imposante, mais raffinée. Et elle est légèrement imprégnée de magie. Mais surtout, regarde le symbole sur la clef."

L'une des deux parties est le pommeau, et l'autre la lame. Il ne les a pas brisés, mais a simplement ôté la lame en retirant un rivet minuscule. Le pommeau n'avait rien d'extraordinaire, mais la partie de la lame enchâssée à l'intérieure était atypique. Elle avait en effet la forme d'une grande clef, raffinée, et finement travaillée. Mais pourquoi cacher une clef dans le pommeau d'une dague ? Surtout de cette manière.

Je regarde brièvement le marchand, le regard interrogateur, puis suis son conseil et étudie d'un peu plus près le symbole. Il est minuscule, vraiment petit, et est normalement dissimulé par le pommeau. Je ne parviens pas à déterminé ce qu'il représente, mais le vieil elfe me tend rapidement une petite loupe. Apparemment, lui non plus n'avait pas réussi à l'identifier du premier coup.

Et soudain, mon cœur fait un bon, et je relève la tête subitement.

"Comment est-ce possible ?!"
"Je n'en sais rien. D'où tiens-tu cette dague ?"

Je regarde de nouveau ce symbole. Il représente un papillon, avec un serpent qui se mord la queue autour. J'ai déjà vu ce symbole, souvent même, en fait, chaque matin... J'ai le même de tatoué sur le bras droit.

"Je..."

Que lui répondre ?

"Tu l'as volée n'est-ce pas ?"

J'écarquille les yeux, mais il me sourit.

"Tu croyais qu'un vieux marchand comme moi ne le remarquerait pas ? Ne t'inquiètes pas, ce n'est pas grave. Je n'ai pas besoin d'un dessin pour le comprendre, ni pour en comprendre la raison."
"Je... Merci."
"Il faut que tu retrouves celui à qui tu l'as volé. Je vais m'occuper de ton ami, je reviens juste après."

Je ne réponds pas. Je reste immobile, complètement perdue. Le vieil elfe me pose une main sur l'épaule, puis disparait pour aller s'occuper de Faëlis.

Départ

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Dernière édition par Célimène le Dim 18 Nov 2012 12:49, édité 4 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Rues et Passerelles
MessagePosté: Mar 28 Aoû 2012 14:56 
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Célimène se dirigea aussitôt vers l'arrière boutique tandis que le jeune homme observait le bric-à-brac qui l'entourait. Le magasin était une véritable caverne au trésor, remplie d'une multitudes de choses. Il y avait là du matériel aussi bien pour des voyageurs que pour quelqu'un qui voudrait meubler sa chambre, construire une route ou affronter un aigle géant au fond d'un lac. À sa grande surprise, les produits semblaient quand même tout à fait convenable.
Décidément, il était passé à côté de bien des choses ! Bon, voyons voir... De quoi auraient-ils besoin pour un voyage aussi long ?

Il sélectionna déjà deux couvertures.
Devinant que la belle ne voudrait sans doute pas avoir un énorme sac sur le dos, il en prit un qui lui permettrait de tout porter, se contentant d'une besace pour elle.
Il ramassa plusieurs collets, n'étant pas un chasseur hors paire, il préférait se munir de pièges pour accroitre ses chances. Pour le reste, ses connaissances des plantes comestibles suffiraient...Il avisa aussi un briquet à amadou, se disant que c'était bien là le genre de matériel indispensable ! Enfin, il pris quelques bols et autre couverts...

Il se posa ensuite devant le comptoir et attendit que Célimène et le marchand reviennent.

Finalement, le vieil homme apparu, seul.

« Bien le bonjour, mon garçon, que puis-je pour toi ? »

« Ceci. » répondit laconiquement Faëlis.

Il présenta tout ce qu'il avait acheté et le marchand commença à faire le décompte du prix. Au passage, il glissa :

« Tu as l'air vidé, mon gars... Sous le choc de la vision de la belle ? »

Faëlis cligna des yeux, puis, voyant le regard pétillants de malice du vieil homme, il répondit :

« Et comment ! Les humains de la ville m'avaient caché leur trésor ! »

« Ah bah, c'est normal... Mais dit donc, c'est du matériel de voyage, tout ça ! Ça a l'air sérieux entre vous ! »


« Hélas ! Mon cœur fond d'un amour non partagé... Du moins c'est ce qu'elle a eu l'air de prétendre, jusqu'ici... »

« Ah, vous connaissez les femmes... Celle là, il m'a fallut cinq ans pour la convaincre ! »

Le jeune homme resta un instant interdit. Ils n'étaient tout de même pas... Il surpris à nouveau l'éclat rigolard dans les yeux du vieil homme et éclata de rire. Bon sang ce que ça faisait du bien ! Il poursuivit donc :

« Désolé de vous la prendre alors, mais que voulez-vous ? Elle ne pouvait résister longtemps à un charme tel que le mien ! »

« Ah ! Dure vieillesse ! Mais si tu veux, pour assurer les choses, j'ai un excellent aphrodisiaque, avec ça, elle tombera dans tes bras ! »

« Et de quoi s'agit-il ? »

« Des yeux de crapauds cru. »

Le jeune homme fronça les sourcil. Il connaissait à peu prêt tous les aphrodisiaques courant, même s'il mettait un point d'honneur à ne pas les utiliser, et il n'avait jamais entendu parler de celui là... Il compris donc qu'il s'agissait encore d'un blague, à laquelle il rétorqua :

« Moi, je leur préfère les yeux de merlan frit. Il y a des filles qui aiment bien... »

Le marchand éclata de rire et salua la trouvaille. Il précisa ensuite le prix et l'elfe fouilla donc dans sa bourse pour en sortir quasiment tout ce qu'elle contenait. Le vieil homme prit les pièces et dit d'un ton plus sérieux :

« Je ne sais rien de votre histoire, mais prenez bien soin d'elle... Elle est plus forte qu'il n'y paraît. Mais elle a tout de même parfois besoin d'un soutient fidèle plutôt que d'un séducteur aux belles paroles, soit dit sans vous vexer. »

Faëlis hocha la tête :

« J'ai bien l'intention de la protéger. J'ai une dette d'honneur. Soyez sûr que je ne lui ferait jamais défaut. »


Il put ramasser le bazar et cria avec un clin d'œil au marchand :

« Mon amour ! Tu viens ? »

(suite)

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Dernière édition par Faëlis le Ven 31 Aoû 2012 14:26, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Rues et Passerelles
MessagePosté: Mar 28 Aoû 2012 15:47 
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Je reste un moment immobile, le temps de tout remettre en ordre dans mes pensées. Soudain, mon crâne se fait de nouveau sentir, douloureusement ! Ce que je venais d'apprendre m'avais fait oublié la douleur, mais la piqure de rappel est atroce. Je gémis et m'appuie sur le plan de travail. Il faut que je lui demande s'il a quelque chose pour calmer cette douleur.

Je me reprend doucement et examine de nouveau la lame. C'est bien le même symbole, ce symbole que m'ont fait tatouer mes parents alors que j'étais toute petite, avant que... Je ferme les yeux. Il faut que je retrouve à qui je l'ai volé. C'est un de mes derniers vols, je ne devrait pas avoir trop de mal. Mais j'ai trop mal à la tête, c'est lancinant, c'est fatiguant. Cette douleur va me faire craquer...

Je soupire. Derrière moi j'entends des éclats de rire. Ils s'entendent bien, j'avais raison. D'un côté, ils ont le même humour. Tant que Faëlis ne raconte pas n'importe quoi. Je pose les deux morceaux de la dague sur le plan de travail et me retourne. Et je m'immobilise à nouveau.

Faëlis vient de m'appeler "mon amour"... Qu'est-ce qu'ils se sont dit. Je ferme les yeux et me prend la tête dans les mains. Cette douleur ne s'arrange pas, c'est de pire en pire. Et ce symbole...

Mes pensées se perdent. J'inspire profondément et me vide l'esprit, avant que toutes mes pensées se mélangent. Il faut que je trouve quelque chose. Ca ne peut pas continuer comme ça.

"Ca ne va pas !?"

Je rouvre les yeux. Le marchand est là, devant moi, visiblement inquiet. Je soupire.

"J'ai mal au crâne, c'est... douloureux."
"Depuis quand ? Que t'est-il arrivée ?"
"J'ai..."

J'hésite. Je ne veux pas l'inquiéter.

"Je suis juste fatiguée... Ca va passer."

Le marchand fronce les sourcils mais ne dit rien, il s'enfonce dans l'arrière boutique et y farfouille quelques secondes avant de me tendre une petite bourse en cuir.

"Tiens, ce sont des médicaments. Il faut les avaler directement. Mais je te préviens, ils ne sont pas bon."
"Je... Merci."

Je regarde vers la porte. Faëlis s'est lui aussi approché pour voir ce qu'il se passait. Je lui sourit faiblement, puis me retourne vers le marchand.

"Pouvez-vous remonter ma dague ? Et avez-vous un pendentif de Zewen ?"
"Oui, pas de problème."

Je lui sourit, puis sors de l'arrière boutique, frôlant presque mon sauveur. Arriver à sa hauteur, je me met face à lui et pose brièvement mes lèvres sur les siennes. Puis je m'éloigne, souriante.

"De la part de ton amour. Profites en bien, c'est pas près de se reproduire."

Le marchand m'apporte la dague et le pendentif que j'enfile tout de suite, et me donne aussi le petit coffret qui lui a permis de démonter la dague.

"Que... ?"
"C'est plus utile avec cette dague que dans mon arrière boutique."

Je ne répond pas. Que répondre ? Je lui paye ce que je lui dois, puis lui souris sincèrement, une dernière fois, avant de gracieusement tourner les talons. Au moins aura-t-il un bon souvenir de moi.

En ouvrant la porte, je me retourne.

"Je ne l'aime pas."
"Je sais, il me l'a dit."

Je hausse les sourcils. Il a vraiment dit ça ? Je n'y aurait pas cru. Je me retourne, surprise, mais l'elfe m'interpelle.

"Célimène ? Je suis un vieux marchand, rappelle toi. Ces médicaments soignent les mots de tête, mais rien de plus."

Je soupire, encore une fois démasquée, et ferme la porte derrière moi...

Humour

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 Sujet du message: Re: Les Rues et Passerelles
MessagePosté: Mar 28 Aoû 2012 16:17 
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Aucune réponse, au bout d'un moment, le marchand fit un signe et alla voir ce qu'il se passait. Le jeune homme se pinça les lèvres. Pourvu qu'elle ne soit pas tombé dans les pommes ou il ne savait quoi !
Il se dirigea donc vers la porte de l'arrière boutique. Il la vit alors, visiblement dans son état normal. Elle avait une dague en deux morceaux à la main, cela faisait étrange de voir cette si délicate personne avec une arme, mais le marchand avait bien dit qu'elle était plus forte qu'elle n'y paraissait. Ce n'était pas vraiment une surprise pour Faëlis mais il sentait tout de même qu'il n'était pas au bout de ses surprises.

D'ailleurs, comme pour confirmer ça, elle se dirigea vers lui en souriant et lui frôla les lèvres d'un baisé en lui signalant qu'il n'en aurait sans doute pas d'autre.
Décidément, quelle fille bizarre ! Il ne sut même pas quoi répondre. Il se sentait un peu chamboulé, le léger effleurement lui laissant sur les lèvres autant de passion qu'un baisé fougueux.

Elle sortit après avoir acheté un pendentif de Zewen, récupéré la dague qui, visiblement, lui appartenait, une petite boite pour 'démonter la dague' et des médicaments pour la tête.

Après avoir signalé au marchand qu'elle n'était pas amoureuse du garçon (il faudrait savoir !), elle sortit... en refermant la porte derrière elle !

Faëlis lança un regard perplexe au vieux marchand :

« Wouh ! Elle est toujours aussi bizarre ? »

Il sourit mais ne répondit pas. Quel homme charmant... Encore une fois, Faëlis maudit sa condition qui l'avait privé de rencontrer ce genre de personne. Le jeune archer lui dédia une courbette et sortit à son tour pour rejoindre la belle :

« Hé ! Attend moi, ma vieille ! C'est pas que je n'aime pas la conversation de ton petit ami mais, il me semble que tu pourrais attendre qu'on soit marié pour me claquer la porte au nez !"

Elle se retourna pour lui adresser un regard exaspéré. Quel manque d'humour, décidément !

« Oh ! Ça va ! Me regarde pas comme ça, je blague ! »

Elle répondit par un soupir. Elle lui rappela son mal de crâne et il dû admettre que ce n'était peut-être pas le moment de la noyer sous des commentaires inutiles... Il lui tapota délicatement et un peu maladroitement l'épaule :

« Ça va, t'inquiète pas. On va sortir de Cuilnen et on mettra plein cap sur Kendra Kâr ! Moi aussi j'ai hâte de dormir, ce soir. Mais il faut mieux le faire en dehors de la ville. »

Dans le soleil déclinant, elle baissa la tête, de sorte que les ombres mirent en valeur un petit sourire. Elle s'excusa de sa brusquerie. Puis, le regardant maintenant droit dans les yeux, elle ajouta un énième « merci ».

« Oui, bah, ça va, c'est normal. Je vais me taire, c'est peut être mieux, on aura tout le temps de parler plus tard. »

Puis, malgré sa promesse, il ne put s'empêcher d'un répondre avec un clin d'œil polisson :

« Par contre, un jour, il faudra que tu me donnes un baisé pour chaque merci que tu m'as dit aujourd'hui ! »

Devinant une éventuelle baffe à venir (il n'était pas ignare à ce point de la psychologie féminine), il devança toute réponse acerbe :

« Ça va ! Ça va ! Je me tais ! »


Mais elle ne s'énerva pas. Avec un sourire fatigué, elle baissa la tête et murmura :

« Attend peut-être que je te fasse un remerciement qui vaille plus qu'un simple baisé. »

Elle rit, un rire qui se changea vite en gémissement. Le garçon se retint de rire lui aussi. Enfin, elle faisait preuve d'un peu d'humour ! Elle avait semblée si inhumaine jusqu'ici ! Mais après tout, il ne pouvait pas lui en vouloir, après tout ce qu'elle avait enduré aujourd'hui...

Toujours la tenant pas l'épaule, il l'amena bientôt en bordure de la ville, du côté du soleil couchant.
La forêt était clairsemé mais, pour une raison qu'il ne comprenait pas, il voulait quand même dormir prêt de sa ville natale, et la seule qu'il ai connue.
Après s'être éloigné d'une centaine de mètres, mais étant toujours en vu des hautes tours, il avisa un petit bosquet caché dans lequel poussait un mûrier sauvage. L'endroit était suffisamment abrité pour ne pas craindre d'être repéré, et, comme ils étaient encore proche, il fallait mieux éviter les repas qui obligeraient à faire un feu...
Il se dirigea donc par là et lui désigna l'emplacement.

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 Sujet du message: Re: Les Rues et Passerelles
MessagePosté: Ven 31 Aoû 2012 16:14 
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Départ

Je ne patiente pas devant la porte. Je n'ai qu'une envie, c'est partir, loin... Que tout disparaisse, que cette douleur lancinante s'arrête, que ce cauchemar cesse... Je n'en peux plus.

Je m'avance donc doucement dans la rue, de ma démarche si sensuelle, sans même y faire attention. Mais Faëlis ne tarde pas à sortir lui aussi du magasin. Et je me demande si j'ai bien fait de dire oui à sa proposition...

"Hé ! Attend moi, ma vieille ! C'est pas que je n'aime pas la conversation de ton petit ami mais, il me semble que tu pourrais attendre qu'on soit marié pour me claquer la porte au nez !"

Je m'arrête et lève les yeux au ciel, avant de me retourner, non sans une subite douleur au crâne, et lui lance un regard exaspéré. C'est pas vraiment le moment de faire ce genre d'ironie...

Apparemment, mon regard à fait son effet, car il change tout de suite d'expression, passant d'un grand sourire à un mélange entre déception et énervement. Il se défend en disant qu'il voulait seulement blaguer.

Je soupire. Il a peut être raison, je n'aurais pas du le regarder comme ça. Il voulait seulement détendre l'atmosphère, ou du moins me détendre moi...

"J'ai mal au crâne, et je suis pas vraiment d'humeur... Désolé."

En disant cela, je porte ma main à mon front. J'ai mal, c'est en train de m'user complètement, cette douleur... J'espère qu'elle passera rapidement, même si mon humeur actuelle me fait en douter. Je ferme un instant les yeux pour me calmer. Lorsque je les rouvre, Faëlis était à côté de moi. Il me tapote doucement l'épaule, comme pour me rassurer, et accompagne ce geste de mots rassurant. Oui, j'ai grand besoin de dormir.

Je baisse la tête. Il semble être gentil, malgré ses manières brusques. Je souris légèrement, puis le remercie sincèrement. Il me répond qu'il n'y a aucune raison et qu'il va se taire pour le moment. Puis il me lance un clin d'œil en refaisant de son humour si "subtil".

Un baiser pour chaque merci que je lui ais dit ? Mon sauveur serait-il tombé sous mon si magnifique charme ? J'en suis flattée, mais je trouve cependant qu'il prend vite les devants... Pour de simples baisers, qui plus est.

D'ailleurs il doit le remarquer car il s'excuse tout de suite, avant même que je n'ai le temps de réagir. Je souris et baisse la tête.

" Attend peut-être que je te fasse un remerciement qui vaille plus qu'un simple baiser."

Et je rigole. Je n'aurais pas cru pouvoir rire aujourd'hui. Mais très vite je gémis, ma tête me faisait l'effet d'une cloche et de son gong... Je sens la main de Faëlis sur mon épaule agir avec plus de fermeté et me laisse faire. Il m'emmène en dehors de la ville, doucement, sans me forcer. Je ne savais pas qu'un homme pouvait être aussi doux. Finalement, la forêt remplace les bâtiments, et Faëlis me désigne un joli bosquet fleuri. Je n'hésite pas un instant. Tout m'ira, tant que je peux dormir tranquillement...

Révélations

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 Sujet du message: Re: Les Rues et Passerelles
MessagePosté: Mar 15 Oct 2013 16:44 
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Désirs de liberté


Je sors du temple de Gaïa et me dirige vers les quartiers militaires qui sont situés à quelques minutes de l’endroit où je me trouve. Cette petite marche matinale me permettra de me dégourdir les jambes, après avoir passé ma matinée assis à lire. Matinée quelque peu perdue d’ailleurs. Les ouvrages qu’Holïmion m’avait fait chercher à la bibliothèque ne présentaient aucun intérêt pour le temple. Il ne s’agissait que d’écrits relatant des savoirs précis mais superflus. Jugement subjectif une fois de plus ! Je me demande d’ailleurs s’il ne l’a pas fait exprès, juste histoire de me faire perdre mon temps, comme d’habitude. Je mets mes mains dans mes poches et commence à avancer d’un pas lourd en bougonnant.

Le temps est clair et cela me remet un peu de bonne humeur. Ce satané supérieur a vraiment un don pour m’énerver ! Déjà que j’ai des problèmes avec l’autorité de manière générale, il arrive à me faire détester les règles et les ordres encore plus. Combien de fois j’ai essayé de faire l’école buissonnière pour éviter ses sempiternels sermons et autres corvées. Non pas que je sois fainéant, mais je trouve qu’astiquer les chandeliers de la salle de prière pour la troisième fois de la semaine est une véritable perte de temps ! Temps que j’aurais pu investir à apprendre et maitriser de nouveaux sortilèges, et à les mettre en application. De rage, je donne un coup de pied dans un caillou, qui va valser sur les pavés un peu plus loin.

Les rues sont comme d’ordinaire entièrement désertes. Quelques oiseaux volètent de ci de là, mais on pourrait presque croire que la ville est inhabitée. Au moins, cela me permet de ne pas afficher mon plus beau sourire et de faire comme si tout allait pour le mieux du monde... Il faut que je me calme... Ça ne va pas marcher si je me présente chez le blessé en étant dans cet état d’esprit...

Je m’arrête au coin d’une des rues et ferme les yeux. C’est fou ce que ce demi-elfe peut m’énerver juste en respirant. Je me considère comme quelqu’un de naturellement calme et optimiste, mais il a vraiment tendance à faire ressortir le pire de moi-même. J’essaie de respirer le plus lentement possible. Il faut que je pense à autre chose, quelque chose de positif. Je me rappelle de la fois où j’avais mis du houx dans son matelas. Il n’avait jamais réussi à prouver ma culpabilité auprès de ses supérieurs. Je reconnais qu’il ne s’agit peut-être pas de l’action dont je suis le plus fier, mais cela m’avait fait un bien fou. Il me semble que même le grand prêtre m’avait fait un sourire complice. Je rigole en revoyant la tête d’Holïmion quand il avait voulu s’allonger. C’était vraiment un très bon moment ! Si l’opportunité se présente à nouveau, je pourrai en profiter pour lui jouer un autre tour.

Je sens que j’ai à peu près réussi à reprendre le contrôle de mes émotions. Je rouvre les yeux et poursuis mon chemin, beaucoup plus détendu et serein que quelques minutes auparavant. C’est fou ce que je peux me mettre en rogne pour un rien parfois.

A ma droite, la forêt dans laquelle siège la ville de Cuilnen. L’endroit de tous mes désirs non assouvis. Holïmion m’a formellement interdit d’y mettre les pieds, jugeant ce lieu trop dangereux pour un apprenti. En fait, je suis sûr que c’est plutôt lui qui est terrifié par cet endroit. Une force mystérieuse m’attire inexplicablement vers ce lieu. Encore cette satanée curiosité qui me pousse à mettre mon nez où ça ne me regarde pas. Je sais que j’irai un jour, permission ou pas. Au moins histoire de savourer ce désir de liberté qui m’a été jusqu’à aujourd’hui confisquée.

Justement, je me dis que, pour une fois, je peux quitter le temple, vagabonder tranquillement dans les rues de ma cité et apprécier ce moment d’indépendance hautement mérité. Cela fait depuis tellement longtemps que je n’ai pas pu profiter de ce genre de moments, Holïmion étant toujours dans mon dos pour m’infliger des reproches ou m’accabler sous des tâches plus ou moins ingrates. Moment d’autant plus appréciable car je vais pour la première fois enfin mettre mes compétences à l’épreuve, sans l’aide de personne. Moment que j’ai attendu beaucoup trop longtemps à mon goût.

Je m’arrête : me voilà arrivé à destination, il ne reste plus qu’à trouver le bon bâtiment, mais je pense que ce n’est pas une épreuve insurmontable.


>>>Le diagnostic

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 Sujet du message: Re: Les Rues et Passerelles
MessagePosté: Mer 16 Oct 2013 22:34 
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Faire marcher sa mémoire


Je sors du bâtiment, épuisé. De retour dans la rue, je décide de m’asseoir quelques instants sur une pierre pour réfléchir et me reposer un court instant. Je sens comme une crampe se former, mais à l’intérieur de moi, comme si mes fluides étaient affaiblis après un effort intense. L’usage de la magie me fatigue et mes ressources personnelles ne sont pas très élevées. Encore heureux, cette fois la flèche ne s’était pas enfoncée profondément et la blessure était relativement superficielle, mais je n’imagine pas ce que cela aurait pu être si elle avait été bien plus profonde. Il faudra que je songe à faire quelque chose à ce sujet rapidement. Je réussis à chasser cette impression de fatigue en respirant calmement quelques minutes.

Toujours est-il que le poison n’est toujours pas guéri. Et cela m’inquiète beaucoup plus. Surtout avec cette sensation que quelque chose ne tournait pas rond quand mes fluides ont été au contact de la plaie. La même impression que lorsque j’ai eu la flèche en main. Bon, ressasser ce qui vient de se passer il y a quelques instants ne va pas faire avancer le problème. Il faut que j’y trouve une solution, et plus vite que ça !

Lors de ma lecture, je n’ai aucun souvenir d’un antidote particulier permettant de soigner un empoisonnement lié au pollen de Douce Féérie. Et remuer la bibliothèque pour trouver une réponse risquerait de prendre trop de temps. Surtout que je n’ai aucune envie de me replonger dans des livres au vu de la matinée que je viens de passer. Je pourrai retourner au temple et aller jeter un œil sur les potions stockées, mais le fait que je risque de recroiser Holïmion me dissuade directement. Il va falloir trouver une solution alternative…

Si des plantes empoisonnent, d’autres soignent aussi. Jusque là, ça me paraît relativement logique. Reste à se souvenir desquelles… L’école buissonnière a ses désavantages. Le fait de perdre toute concentration après être resté trop longtemps assis en leçon théorique aussi. Pourtant, je me suis souvenu de la Douce Féérie, cela veut dire que je devrais pouvoir y arriver. Il suffit juste de faire marcher sa mémoire, ce qui est toujours plus facile à dire qu’à faire. Je mets ma tête entre mes mains.

(Concentre toi !)

Ma lecture de la flore de Yuimen remonte à la semaine dernière. Il faut que je me souvienne de ce que je faisais à ce moment-là. C’était en cours. L’un des prêtres du temple nous donnait une leçon sur les plantes aux vertus médicinales. Le cours était peu intéressant, nous avons passé en revue les mille et une plantes susceptibles de soigner d’un simple mot de tête à une hémorragie interne. Beaucoup de théorie, et peu de pratique. Si au moins nous avions pu voir comment faire les différentes potions et baumes permettant de les utiliser j’aurais peut-être suivi cette leçon avec plus d’attention. J’enrage intérieurement.

(Par Gaïa, ça ne m’aide vraiment pas !)

Par Gaïa ?

(Mais oui, bien sûr !)

Les Cheveux de Gaïa ! Un arbre nommé ainsi pour ses nombreuses propriétés curatives. Pourquoi n’y ai-je pas pensé plus tôt ? Une infusion de feuilles fraichement coupées permet de soigner la plupart des poisons. On peut aussi les utiliser séchées, mais l’effet est moins surprenant. Fraichement coupées, cela veut dire qu’il va falloir aller en récolter moi-même. Je me souviens que cet arbre pousse le long des plans d’eau. Il me semble que les prêtres du temple de Gaïa vont s’approvisionner aux chutes du Ramnen situées dans la forêt, pas très loin de la ville. Il ne me reste plus qu’à m’y rendre. Reste à savoir si je dois prévenir les prêtres de mon excursion.

A ma gauche, la forêt. Lieux de tous mes désirs de connaissances inassouvis. Lieux qui pourrait enfin satisfaire mon envie soudaine de liberté. Une force mystérieuse une fois de plus m’appelle vers ce lieu mystérieux. Je l’entends presque résonner dans ma tête.

(Elrath… Elrath…)

S’échapper loin de l’autorité, juste pour quelques heures. J’imagine que personne ne s’en apercevra. Je ne préfère même pas savoir la réaction d’Holïmion s’il apprend que je me suis échappé hors des murs de la ville, à l’aventure, en solitaire. Je soupèse le pour et le contre. L’aventure ou les remontrances de mon supérieur ? Cette décision me prend environ une demi-seconde.

(Tant pis pour les ordres de ce satané Holimïon, j’y vais !)

Et c’est ainsi que je me lance tout seul vers la forêt, pour la première fois de ma vie.


>>> Ballade en forêt

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