Inscription: Sam 2 Jan 2010 01:28 Messages: 984
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LA GRANDE PEUR CUILNEN Deux jours... deux jours c'étaient écoulés depuis sa dernière expérience et pas des moindres. Deux jours donc, que la jeune femme arpentait les bois en direction de Cuilnen la mythique, comme attirée par un aimant. N'Kpa avait eu le temps de méditer, de réfléchir à ce qui lui était arrivée. Oh ! bien sur, elle gardait inscrit dans sa chair les traces de ces aventures malencontreuses. Elle avait apprit et elle s'était fait un compagnon étrange. Le Lutinora batifolait en périphérie de son ouïe. Jamais assez loin pour que la jeune femme puisse le semer. Tout d'abord excédée par le tempérament vorace de cet animal, prêt à mordre pour un morceau de nourriture ; N'Kpa avait pu petit à petit apprécier sa présence rassurante et enjouée. L'animal avait étonnamment le sens de la pitrerie, de part sa morphologie étrange, ses mimiques et ses déplacements par bonds flottés dans les airs, suspendu à ces courtes ailes...
Ainsi, à l'aube du troisième jour, la jeune femme se réveilla de fort bonne humeur, plus en forme que ces derniers temps. Ses multiples blessures, égratignures, soignées avec l'onguent qu'elle possédait, la faisaient moins souffrir. Les courbatures des premiers jours s'étaient estompées et la découverte journalière d'une nourriture abondante, sur le chemin, aida tout le monde. La veille, le repas fut agrémenté de quelques rayons de miel, âprement collectés, de châtaignes grillées, de champignons et de radis noirs sauvages.
Rapidement en chantonnant, N'Kpa rassembla ses affaires fit le tour de sa couche, vérifia si rien ne manquait. Puis, elle entreprit de faire disparaître le plus possible les traces de son passage ; tradition ancestrale de son peuple, dans le respect de la nature et de ses droits. Une courte prière à Gaïa mère nature et, enfin elle prit ses jambes à son cou et se dirigea vers les prémices de la ville Hiniön.
Quelques heures plus tard, suivit comme son ombre par la petite baudruche verte et jaune, elle gravissait les marches d'une échelle fixe, qui menaient dans les méandres des Mallorns. Ces grands arbres, dans lesquels une partie de la ville ancienne était installée, dominaient l'espace au-dessus de sa tête et occultaient une partie du ciel. Peu de monde était présent, ici. Pourtant, la ville donnait l'impression de respirer comme un organisme unique, dans une grande harmonie. Un calme reposant semblait entourer les maisons creusées à même les troncs ou, parfois simplement posées sur de larges terrasses reliées par des passerelles suspendues. Une douce mélopée intemporelle émanait d'on ne sait où. Des odeurs doucereuses planaient autour. Le spectacle de cette partie laissait la jeune femme sans voix. Ses yeux couleur miel, buvaient à la lie le paysage. Les enchevêtrements de dentelles de bois des maisons manipulées avec l'aide de la magie resplendissaient. Tout dans ce lieu transpirait le pouvoir ancien. Mêmes les couleurs à dominances claires, souvent blanches, laissaient deviner d'où provenait la légende de la citée blanche. Un peu intimidée, la jeune femme longeait les filins des barrières, s'y tenant avec fermeté. Non pas qu'elle avait le vertige. Encore que ses sens étaient troublés par le grandiose et la beauté. Elle se poussait lorsqu'elle croisait un elfe en baissant la tête. Elle cherchait à éviter les regards, parfois un peu inquisiteurs. Mais à aucun moment, elle ne fut importunée, ou même interrogée. Les Hiniön croisés, pour la plupart, semblaient ne pas la voir, ou l'ignoraient... Elle déambula quelques heures encore s'abreuvant de la beauté des lieux, passant des niveaux suspendus au sol sur la terre ferme. Les ruelles étaient pavées avec soin, les maisons différentes. C'est au sol que les rues offraient des étalages de commerçants divers. Ses lieux étaient plus peuplés, plus bruyants. Soudain, l'un d'eux attira son regard avec plus d'insistance que d'autres. Quatre elfes étaient amassés devant et discutaient avec le marchand. Deux d'entre eux étaient des elfe femelles, d'une rare beauté aux yeux de l'Humoran, élégantes au port de tête fier, aux cheveux d'or et de jais, savamment coiffés... Sur l'étalage reposaient des breloques brillantes et des bijoux de bien meilleurs qualités, étincelants sous les rayons d'un soleil hivernal. La jeune femme s'approcha discrètement, avec prudence, comme une fouine attirée par le clinquant. Elle observa, écouta les discussions, puis tendit une main pour saisir un bijou ouvragé qui la tentait. Le marchand l'aperçu, le Lutinora ne pouvait guère être discret et laissa un instant ses autres clients. Il s'adressa tout d'abord en elfe : " Hata masté miga junos bali humoran, stalofondulaé mi t'appéla Dulinthonaë, for vi survité. Bien le bonjour à vous belle Humoran, je m'appelle Dulinthonaë Finduilas, Joaillier pour vous servir… Ce bijou vous plaît-il ? "N'Kpa sursauta et tourna un regard surpris aux cinq personnes présentes, dont le commerçant. Elle tenait le bijou, et fit le geste de le reposer." Euh ! je... oui... euh ! non... enfin, peut-être ?...." Sa phrase resta en suspend, elle farfouilla dans son escarcelle, déposa un sous d’or. Elle abandonna le bijou convoité, laissant les cinq personnes interloquées... Elle s’enfuit. » Revenez, je ne veux pas de votre argent, si rien ne vous intéresse ? "C'est bien plus loin au détour d'une ruelle qu'elle se plaqua contre un mur pour retrouver son souffle. Quelque chose dans sa main gauche la tallait. Réprimant un soudain frisson, tout doucement, elle leva la main devant ses yeux et ouvrit avec lenteur ses doigts. Un petit bracelet en or ouvragé était là. Il lui avait plu. Avec dextérité, elle avait déposé un petit trésor en échange. Tout c'était passé si vite qu'aucuns des badauds n’avaient pu voir ce geste d'échange. Ils n’avaient aperçu que son geste de déposer le sous d’or. La grosse pièce jaune reposait à l'emplacement du petit bijou. Elle avait subtilisé le bracelet en cachette, pas avec une idée sournoise, juste par envie de le posséder en échange d’or. Une simple pulsion de plaisir, de convoitise. Elle ne savait que faire, le doute était dans son esprit. Elle était prise entre la tentation de garder cet objet, joli, qui lui plaisait, dont-elle avait aucune connaissance de sa valeur et celui de le retourner voir l'Hiniön, pour le collier qui l’avait frappé... (tu n'as pas respecter le marché Ithiglî ! ... l'Hiniön ne va pas apprécier. Ce n'est pas la forêt ici, les lois sont différentes. Tu dois apprendre, affronter, échanger avec eux...) lui dit la petite voix, celle du vieux druide.
Soudain, un cris retentit, au loin :" AU VOLEUR ! " Son sang ne fit qu'un tour, elle chercha une anfractuosité, une branche, un petit coin pour dissimuler l'objet. Elle ne voulait pas le rendre. Réagissant comme une gamine capricieuse prise sur le fait, elle ne comprend pas l'appel du marchand. Pour elle, il y a un troc juste... Alors, elle s'éloigna le plus vite possible... Bien plus loin, elle ralentit sa course. Elle ne savait pourquoi la panique l'avait prise. (Pourquoi, t'inquiètes-tu? l'objet est joli, il te plaît et tu l'as pris, c'est tout ! Pourquoi as tu eu peur, tu as offert une grosse rondelle dorée, de la même couleur que le bijoux, mais moche. Tu sembles avoir un doute ma fille? Pourtant, tu lui as laissé un présent en échange...Tu as fait un échange. Puis... que veut dire voleur?... Peut-être n'a t-il pas été satisfait, peut-être...) Elle chassa d'un mouvement brusque ses tergiversations. D'un pas résolut, elle continua son chemin ne pensant plus à son malheur. Vain un moment où l'animal commença à trépigner et devenir insistant. Le Lutinora, qu'elle n'avait pas affublé d'un nom, tournait autour d'elle comme une mouche. Son propre estomac criait le besoin d’engloutir un plat de poisson entier. " ARRETE ! Moshio topula cé n'obunsoka né pavité nomi ! ... Tu vas nous faire remarquer... Je n'ai pas envie d'être un objet de foire !... Tu es déjà si... voyant... Dit-elle tout bas, essayant de capter l'attention de la bête." SHIIIiiiiii... Youip... Hiii... pi... Youip... Hiiiiiii ! " " Ca va ! ça va ! je vais demander. Mais que SI tu te calmes, infernal ventre volant ! "" Hiip Youippp Hiiip ! " L’animal, ponctue la remarque de la jeune femme de sa trille joyeuse. N’Kpa, jette un regard aux alentours. Il n’y a pas foule en ce lieu. Son attention se porte sur un elfe de bonne grandeur ; Il est vêtu d’un ensemble fonctionnel, pourvu de couleurs voyantes, peu habituelles pour l’Humoran. Il lui semble bien occuper, concentré. L’Hiniön consulte, tout en marchand doucement des feuillets reliés et récite des choses. N’Kpa ne saisit pas le moins du monde ces paroles et ces mots prononcés... Elle s'approche avec timidité, sauvage jusqu'au bout de ses griffes. " Hata miga junos Silas... Euh ! pardon, pourriez vous me dire où je peux trouver à manger ici, pour moi et pour mon animal? " L'elfe releva la tête un sourcil étonné. Il observa l'animal quelques secondes, puis la jeune femme avant de répondre :" Et bien jeune fille, il y a « l'auberge de la forêt ». Un lieu fort agréable où vous devriez trouver ce que vous cherchez pour vous et votre… chose. Elle se trouve un peu à l'écart. Là où se rejoignent les Mallorns pour former une jolie vallée où coule ente leurs racines une petite rivière. Suivez donc ce chemin, puis grimper un peu plus haut.Vous apercevrez rapidement ses frondaisons et les odeurs vous guideront. Namasté humoraniön. "Il la salua, se replongea dans sa lecture sans plus de parole et reprit son chemin...
... La jeune femme regarda autour, le suivit du regard un peu. D’autres pansant déambulaient sans vraiment faire attention au couple étrange. Alors, elle suivit les indications et se dirigea vers l'auberge... Elle ne savait pas si son emprunt allait lui causer des ennuis. Pour l'instant, son estomac et celui de son compagnon l'inquiétaient plus qu’autre chose...L'ALTERCATION
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