"Si j'ai demandé cette mission, c'est que je voulais faire mes preuves, prouver ma valeur au sein de la compagnie. Cette coiffure excentrique avait pour but de me rendre moins féminine."Lorsqu'elle vit Sirat taper sur la table en boit le coffret, celle-ci lui prit des mains.
"Peu m'importe, ce qu'il contient, c'est tout ce qu'il y avait dans le coffre et je vais le ramener intact !"La voix était ferme, elle n'avait pas haussée le ton, mais s'agrippait fortement à l'objet. Sirat la regarda avec un air compatissant.
"Pas de soucis, je sais ce que c'est de vouloir faire ses preuves"Il se reposa sur sa chaise, il examina la salle et d'une main, il agrippa la bouteille d'alcool. Il en restait un fond, il le fit tournoyer contemplant le liquide avant de la porter à sa bouche. Il en but une bonne gorgée et se sentit revivre.
"Zewen est bien taquin.""J'ai une solution !"Le gobelin avait les yeux brillant, il se rendit prêt de la table et y déposa son sac. Sirat n'avait pas fait attention, mais Fenouil transportait un barda bien plus grand que lui.
"Tu vas pouvoir tenir parole à ton père et à Sirat. Tu m'as aussi secouru pendant cette traversée, je te remets donc ceci."Il l'ouvrit, un bazar sans nom semblait régner dans son cartable. 
"Tu ranges jamais tes affaires ?"Fenouil ne répondit pas. Il plongea son bras dans son capharnaüm. Étonnamment, il semblait savoir exactement ce qu'il faisait, comme si lui seul était capable de comprendre son organisation. Il en sortit une arme, ressemblant à une épée. Elle était enveloppée dans un tissu blanc, salit par le temps.
"Elle appartenait à un vieil homme avant que je la.... Avant qu'il ne l'oublie dans le fond d'une taverne. Elle est sûrement aussi vieille que lui, c'est sans doute pourquoi il l'a protégé d'un tissu. Elle doit être rongée par la rouille, mais je crois qu'un bon forgeron pourrait en faire quelque chose de bien."Avant de remettre l'arme il accapara Sirat. Dans le linceul qui servait de fourreau, une déchirure était créé.
"C'est avec ce petit bout manquant que j'ai essuyé la clé. Ta fourrure, c'était seulement pour la faire reluire. Et puis mon nom c'est Fenouil."Fenouil semblait blesser et était déterminé à ce que Sirat est une autre vision de lui. Sirat comprit qu'il avait blessé le petit gobelin. Il l'observa l'air réjoui et chaleureux.
"Fenouil, je te taquinais""Et j'ai aussi un cadeau pour toi Sirat"Il extirpa la queue du loup blanc et la tendit à Sirat. Il attrapa la queue du loup accompagnant le geste d'un petit rire.
Azalée était émue par le geste de Fenouil, ne voulant pas lui faire de peine, elle accepta le poussiéreux cadeau. Elle déballa le cadeau et se rendit compte que l'arme en question était bien loin de s'apparenter à une antiquité.
Elle se leva et fièrement tendit l'arme à Sirat. Il hésita un instant, ébranlé par sa détermination à tenir parole et son sens de l'honneur. Il effleura la pièce, doucement sentant sous sa peau la lame. En bon guerrier il assimila le temps qu'il avait fallu pour la forgée. Il échangea un regard excité avec Azalée. Elle comprenait tout comme lui l'importance de ce présent.
"Ma parole !! C'est Meno qu'il la fait de ses mains ?!"Il empoigna l'épée, elle semblait si légère et si robuste. A mesure qu'il l'appréhendait, un sentiment l'envahissait. La force de son ancien possesseur, coulait encore en elle. On pouvait apercevoir les guerres, les batailles qu'elle avait menées, rien qu'en observant le fuselage de part et d'autre de la gouttière. Il la fit tournoyer. Il fut tenté de frapper un objet avec pour apprécier sa puissance, mais par respect pour ses amis il n'en fit rien.
"Merci, merci à tous les deux."Il passa le reste de la soirée comme un gosse, avec son nouveau jouet, le scrutant, le manipulant, la maniant.
La nuit était déjà bien avancée, Sirat avait posé l'épée. elle restait cependant très proche de lui. Il se balançait sur une chaise observant Azalée. Son bras lui faisait moins mal. A l'extérieur le jour se levait, le ciel noir se teintait de bleu et s'éclaircissait. Azalée semblait sortie d'un rêve et Sirat était perturbé vis a vis des sentiments qu'il ressentait au fond de lui. Tout au long du voyage celle-ci l'avait désarçonné.  Fenouil dormait, la jeune femme semblait faiblir devant le foyer. Sirat aurait voulu la rejoindre, il y pensa pendant un bon moment avant de sombrer lui  aussi. Lorsqu'il se réveilla le jour était bien avancé. Il rejoignit ses compagnons qui s'apprêtaient pour le départ. Il jeta un regard tendre à Azalée et lui déposa un baiser sur la joue.  Il n'avait pas réellement planifier ce geste, il avait simplement succombé à une envie, un désir, une pulsion qui le torturait. Elle le regarda un peu interloqué et surprise de son attitude désinvolte. Fenouil qui observait la scène poussa un soupire et s'avança vers Sirat. Il lui fit une accolade amicale et trotta dehors.
Hasard ou facétie de dame nature, la cabane ne se trouvait plus en pleine foret, mais à sa sortie. Le gobelin attendait patiemment la jeune guerrière sur la route qui menait à Cuilnen.
Azalée posa ses yeux sur Sirat, elle posa ses mains sur ses épaules et le serra contre elle. Elle lui déposa une bise sur la joue avec un sourire.
"J'espère que nos routes se recroiserons.""Je l'espère aussi."Elle rejoignit Fenouil sans se retourner. Sirat les observa s'éloigner sur l'horizon. Une fois disparu il resta dans la maison un instant, il jaugea si son bras allait mieux. Le loup était toujours là, il observait le Woran se préparer sans se presser. 
 Qu'es que tu me veux, toi ?
Le loup baissa les oreilles.
"J'ai pas de place pour toi dans mon sac."Il soupira devant l'air triste de l'animal.
"Bon, on pourrai faire un bout de chemin ensemble."L'animal se releva heureux et sautillant. Avant de partir il examina la baraque avec un air de nostalgie. Il passa prêt du sous-bois quand une voix rauque mais agréable l'interpella.
"Hé, Fils du destin ! "Un vieil homme se tenait devant lui, la barbe grisonnante et longue, les yeux plisser sous ses rides, la tête recouverte d'un drapé de couleur aubergine. Il tenait une paire de botte qu'il tendit à Sirat.
"Qui ? Moi..."Sirat s'empara docilement des bottes, un peu sous l'emprise de ce vieillard à l'air taciturne. Le loup marcha vers Ti-Jean.
"Ben c'était plutôt court comme chemin, bon vent lâcheur."Celui-ci se retourna et disparu avec la bête dans les bois, aussi mystérieusement qu'il était apparu. Sirat jaugea les bottes un instant, puis s'équipa, elles étaient souples et agréable.
"J'ai envie d'une bonne bière, pour fêter ça."Il s'engouffra dans le chemin qui descendait vers Cuilnen.
le port royal de Luinwe