La forêt et les oiseaux
(Ils ne vont pas s'échapper comme ça ! Je les embrocherai un par un ! Quitte à les étrangler avec la corde de mon arc, ils périront.)Il faisait beau, les oiseaux chantaient, tout était réuni pour que ce soit une bonne journée, mais les événements qui venait de se passer changeaient complètement l'aspect de cette journée.
Elle voulait avant tout, une vengeance claire et nette de ses parents. Des voleurs les avaient tués sans aucune raison.
C'était pourtant sûr qu'une archère périsse sous une demie dizaine de voleur expérimentés, mais elle ne réfléchissait pas, elle agissait.
Des voyageurs circulaient tranquillement, ils étaient joyeux.
« Bonjour mademoiselle ! Qu'arrive-t-il à votre sourire, une femme si jolie ne devrait pas faire une tête comme ça. » disait l'un des voyageurs qui semblait être le meneur de groupe.
« Vous avez vu des personnes qui allait dans la même direction que moi ? » répondait Ivania, ignorant totalement ce qu'il disait précédemment.
« Non. Désolé. Mais qu'est-ce qui vous arrive ? »
« Vous en êtes sûr ? »« Si je vous dit que non, c'est non, ne cherchez pas plus loin. »« Dans ce cas, déguerpissez avant que je ne vous embroche... »Ils partirent, stupéfiés de cette réponse agressive, et continuaient à ricaner comme si rien ne c'était passé.
Quant à elle, elle s'effondra à genoux dans la boue en pleurant.
Elle n'avait désormais plus de famille, et par la même occasion, plus rien du tout. A part une profonde tristesse et une colère qui s'abritaient sous sa pensée.
(Je ne vais pas les décevoir, ils vont voir ça !)Elle continuait son chemin, sans avoir à manger, ni savoir où elle allait.
***Une heure plus tard***
(J'aurai dû suivre ces voyageurs, mes chances de survie aurait dépassé le moindre... Il n'y a rien dans cette forêt, les dangers ne sont pas là. Peut-être la vie s'est-t-elle arrêté ? Gaïa en avait sûrement assez de voir ce monde tant de cruauté en train de s'entretuer.)Mais dans le même moment, le forêt se termina, en laissant une parcelle de terrain visible pour le soleil. Des fleurs avaient réussi à pousser, laissant le lieu dissociable de la forêt. Des pierres étaient un peu placés partout. Un ruisseau passait d'ailleurs par cet endroit.
(Un bon endroit pour s'arrêter.)Elle s'asseyait sur une pierre, et prit un peu d'eau dans ses mains afin de se désaltérer. Elle jetait un coup d'œil à son carquois, il était plein de flèches finement taillées.
(J'en en ai pour un bon moment, j'espère que je ne vais pas devoir trop m'en servir...)Un petit oiseau, sans défense vint se poser sur une branche d'un arbre. Le premier réflexe de la jeune femme fut de prendre une flèche et l'enfiler à son arc.
Après, deux-trois secondes d'hésitation, elle refusa, et s'approcha lentement de cet oiseau.
Il semblait perdu, désorienté. Elle le prit dans ses mains, et curieusement, le petit oiseau ne réagissait pas.
(Lui aussi à dû souffrir et perdre ses parents peut-être...)Puis soudain, un rapace vint dans les mains d'Ivania, très probablement pour manger l'oiseau sans défense, mais sans réussite.
Elle fit immédiatement un bond en arrière, elle n'était pas très puissante mais sa dextérité l'était.
Elle prit son arc, banda une flèche de toute ses forces, et tirait en direction du rapace.
La première flèche fut raté. Elle retentait sa chance, mais le féroce volatile fonçait droit sur la petite femme. La flèche traversa son aile droite, et il atterrit sur la femme en essayant de faire le plus de mal possible, mais la cotte de maille la protégeait de ses coups qui en revanche abimait le bec du rapace.
L'oiseau s'acharnait sur la femme tant qu'il pouvait, car il savait qu'il sortira perdant du combat. A un moment d'inattention du rapace, elle prit une flèche à la main et le plantait le long de son corps. Il eu une impulsion et resta figé par la mort.
(Prends ça, et regrette-le toute ton existence.)De simples griffures avaient marqué les bras de la femme.
(Je vais avoir quelque chose à manger pour ce soir au moins.)Le petit oiseau était tout chamboulé, et ne partait toujours pas.
« Ne t'inquiètes pas, je te protègerai autant que je le ferai pour moi. » dit-elle comme si l'oiseau pouvait comprendre ce qu'elle disait.
La nuit tombait à grande vitesse, et Ivania n'avait pas bougé, le coin était idéal pour dormir. Mais il était trop humide pour pouvoir faire de feu, l'oiseau mort servait donc d'avertissement.
***
Le lieu s'était complètement transformé, ce n'avait plus l'allure d'une forêt ou alors après un énorme incendie. Quatre personnes qui étaient assis sur un morceau de bois discutaient, assez joyeusement, et une autre était en train de dormir sur le côté, à part des autres.
« On a été dans ce campement pour rien, et on a tué des gens, par ta faute ! » disait un des hommes.
« J'en savais rien, je lis pas dans les pensées des gens moi ! Et puis, si tu voulais pas les tuer, fallait le pas l'faire. » répondait un autre.
« En tout cas, ils l'ont bien senti passé. Ahahahahah... » disait en ricanant le premier, mais il marqua une pause en regardant son ventre.
« Aaaaah ! » Et il s'étala par terre.
« Je vais tous vous tuer ! Comme vous avez fait à mes parents ! Préparez-vous, priez, pardonnez vos pauvres esprits de ce qui vous leur avaient fait ! Mourrez ! » disait Ivania, totalement transformée.
« Tu viens de tuer le coupable. » disait sagement l'homme.
Elle encochait une autre flèche et transperça celui qui venait de parler.
« Vous allez tous mourir ! » cria-t-elle, prête à tirer.
Et soudain, une épée sortit du ventre d'Ivania, la laissant à genoux.
« Non, pas tous. Mais toi si. » chuchotait l'homme en retirant sa lame du corps.
***
Elle se réveilla en sursaut, et l'oiseau qui était auprès d'elle s'envola dans la forêt en vitesse.
« Non ! Ne pars pas ! »
(Mauvais cauchemar qui fait même peur à cet oiseau, j'espère qu'il s'en sortira seul, sinon Gaïa devrait le protéger.) C'était le matin, le soleil commençait à sortir mais la météo ne s'annonçait pas aussi belle que la veille. L'oiseau qui servait d'avertissement s'était fait mangé dans la nuit.
Elle continuait alors son chemin tranquillement, mais la faim commençait à se faire sentir pour Ivania.
Elle se sentait nerveuse, et surtout triste. Mais sa vengeance avait quasiment disparu, son but était plutôt celui de la réussite que celui du sacrifice...
<L'eau et les poissons>