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Son cri se perd dans les ténèbres et sa lame libère un claquement métallique. Impossible de voir et savoir ce qu'elle vient de percuter, mais ce qu'elle entend ne répond pas à ses attentes. Décontenancée, elle entrouvre la bouche et laisse s'échapper un : "Qu'est-ce que…" qui s'étouffe dans un souffle coupé par un violent coup à la poitrine. Impossible de bloquer l'attaque ni même de contrôler la chute. Elle subit complètement la situation, telle une victime impuissante et son corps est expulsé par un coup de pied à une volée de là avant de s'écraser lamentablement dans l'herbe. Sa tête heurte une pierre et s'affaisse vers l'avant, son avant-corps est à peine relevé, difficilement soutenu par un bras tremblant et fléchi. Elle dodeline fragilement, s'efforçant de prendre une grande inspiration pour attraper une bouffée d'air salvatrice. Son cœur, ses poumons et sa gorge brûlent de douleur. "Fait chier…", grogne la guerrière d'une voix rauque, elle tire son épée et la plante dans le sol, juste devant elle. L'épée devient canne tandis qu'elle se redresse fragilement, soutenue par son arme. La jeune femme tremble, son corps s'affaisse sitôt elle reprend une inspiration, l'air est semblable à de fines lames aiguisées qui lui déchirent les entrailles. Sa tête tangue et son regard dérive, emporté par le flot de douleur, avant de s'échouer de nouveau sur la pierre. Pierre qui n'en est pas une puisqu'il s'agit du coffre qui, pour la deuxième fois déjà, percute le crâne de l'elfe. Elle le fixe intensément, le voir la revigore, c'est comme si le souvenir de sa promesse l'extrayait de sa torpeur. Elle est là pour le coffre, pour Valy', pour sa dernière volonté, elle ne peut pas flancher, elle ne doit pas être faible. Sa vigueur se régénère, sa concentration s'aiguise, sa volonté se renforce, elle s'apprête à se saisir du coffre quand la silhouette macabre se détache des brumes et la pétrifie de doute. Prendre le coffre et s'éloigner ? Peut-elle seulement le fuir ? A-t-elle l'envie de fuir ? Mourir ne sauvera pas le coffre après tout. Elle serre les dents avec rage, sa respiration est sifflante. "Fait chier !" éructe-t-elle en se relevant complètement. La voici qui se remet en garde tandis que son adversaire s'approche vociférant de haine, si elle ne l'a pas frappé du plat de sa lame, elle a au moins su le faire sortir de ses gonds. De le voir ainsi la fortifie plus que cela la terrifie. "Approche donc ! Au lieu de te planquer dans les ombres ! Sale lâche !" lui hurle-t-elle, sans s'avancer. Elle assure sa prise et se met en garde, à l'affût. Elle guette le coffre, elle scrute son adversaire et jette un coup d'œil vers le duo un peu plus loin. Gezabelle est dans un sale état mais elle continue de se battre avec tout ce qu'elle a. Quant à son ami, il semble agile et puissant. Encore un coup d'œil au coffre. Il l'attire. (Morfler autant pour je-ne-sais-pas-quoi… Sans déconner, Valy', je donne tout ce que j'ai, mais il me met la misère le type en face…) Le type continue d'avancer. Il est presque à portée. (Il m'a bien fait voler l'autre, quand même…) Elle se déconcentre encore, la vue du reliquaire l'absorbe dans de nouvelles brumes. Le gars est juste là, l'aura sombre danse autour de lui, il lève sa main crispée et se met à déclamer des sons à peine perceptibles. Inès bondit vers lui, hors de question qu'il incante une saloperie de sort ! Sa lame fend l'air qui s'assombrit instantanément, un léger tintement vibre, elle l'a effleuré ! La guerrière s'enfonce dans le voile et vise à l'aveugle, espérant atteindre sa cible, mais une douleur vive la saisit de toute part. Elle tombe à genoux et cherche l'air qui lui manque. Son corps est transpercé par l'invisible. Le mage est debout, la main tendue vers Inès, une fumerolle se dégage du bout de ses doigts et vient lécher le corps de l'elfe, toujours au sol. Ses forces la quittent, tel un pantin inanimé elle s'affaisse, impuissante. "Lâche…" souffle-t-elle en s'efforçant de reprendre le dessus. Elle puise ses maigres ressources pour déchirer d'un large mouvement le voile obscur au niveau des chevilles de son opposant. Aucun intérêt si ce n'est se faire emporter en arrière par l'élan donné dans le coup inutile. Et sa tête replonge contre le coffre. Cette saleté de coffre, dont le coin vient de s'enfoncer sur l'arcade d'Inès. Le sang coule dans l'œil de l'elfe qui le ferme, dans un réflexe crispé avant de porter le revers de sa main pour essuyer le flot. Le sale type se met à ricaner, la douleur perçante s'est estompée mais la guerrière est toujours affaiblie. Ses bras enveloppent le coffre, un sacrifice pour la protection d'un bien précieux, son sang s'écoule continuellement et glisse sur le secret défendu. La main du chauve se lève, celle de l'hiniönne fait de même. Il va la frapper avec tant de force qu'il va lui briser un os, ses yeux fulminent de rage et de contentement. C'est au moment où il s'apprête à l'abaisser qu'une dague vient de planter dedans, sans rencontrer la moindre résistance. Il hurle et recule de quelques pas, Inès se redresse de stupeur et regarde d'où vient cette attaque providentielle. Gezabelle, à quelques pas de là, à bout de force mais le sourire fier ; elle venait de donner tout ce qui lui restait et elle s'effondra comme une poupée de chiffon. Le sauveur était toujours aux prises avec le sbire survivant. Il est temps de se reprendre et de saisir la chance qui vient de lui être donnée ! C'est incroyable ce qu'une ouverture comme celle-ci rend en énergie et détermination. D'un bond, Inès se relève et, l'épée fermement tenue, charge sa proie à peine voilée d'obscurité. Son attaque est répétée mentalement le temps d'une foulée, son objectif est précis : la main saine restante. Juste avant de porter son coup, elle prend une profonde inspiration qui lui brûle la poitrine, mais elle n'en a que faire ! Elle abat vivement son épée vers sa cible et recule aussitôt. Elle a touché ! Elle le sait, tout comme elle sait que c'était une fois de plus superficiel. La brume s'est épaissie autour du mage, si bien qu'Inès est incapable de le distinguer. Elle jette un nouveau coup d'œil sur le coffre et le rejoint, irrémédiablement attirée par son énigme. Elle a oublié la gisante Gezabelle et son chevalier combattant. Elle ne pense qu'à ce qu'elle protège et ce qui le menace. Elle frotte le sang qui a ruisselé et s'est aggloméré avec la terre, l'espoir fugace que les maltraitances aient endommagé la serrure passe dans son esprit ; elle tire un coup dessus, mais la mécanique résiste. Elle y regarde de plus près mais à quoi bon ? Elle a déjà essayé de l'ouvrir, à Cuilnen. Une pure perte de temps, qu'elle ne doit pas s'accorder ici et maintenant. Derrière elle, un bruit l'interpelle et la ramène au combat, c'est le mage qui revient à la charge, ses mains sont tordues mais il y paraît totalement insensible et le voilà qui fait de grands gestes. (Ce type déborde d'énergie…) La gardienne repose son précieux bien et se relève calmement, elle était si tendue et crispée jusqu'alors qu'elle n'avait aucune maîtrise de la situation. On ne lui avait pas enseigné le combat ainsi. Dans l'arène, le sol était lisse, les armes étaient à portée de main, les règles étaient définies, il y avait de la lumière, on se saluait avant de commencer et une pause était aménagée si le corps n'était plus en capacité de combattre dignement. On ne risquait pas de mourir, non plus. (Mais on ne risque pas de mourir non plus si on se bat correctement. Foutue mage. Détends-toi. Reprends tes appuis, déroule ton cou et tes poignets. Ressens le poids de ton arme. Respire.) Le gars est probablement en train d'hurler, mais Inès entend surtout les cliquetis de sa cotte de mailles sous sa tunique grisâtre, elle observe sa démarche, le pas est large mais lent, elle scrute la cicatrice qui barde son visage de haine. (Sale type.) Elle s'incline légèrement alors qu'il s'approche puis lève nerveusement son épée à l'oblique haute avant de l'abaisser vivement vers son assaillant qu'elle a rejoint le temps d'une fente, l'homme recule d'un pas et voit le bord de sa capuche entaillé. À peine le temps de le constater que l'épée d'Inès revient à la charge, cette fois-ci, le fer pointe vers la cuisse du mage qui refait un pas en arrière pour mieux engager en déviant l'épée et en abattant sa main sur le bras de l'elfe. Cette dernière peine à l'esquiver et le coup lui fait lâcher son épée, elle amorce une descente pour la récupérer, mais l'autre main ennemie, enveloppée par les ombres, fond vers elle, si bien qu'elle n'a que le temps de rouler sur le côté. Accroupie, le regard passant de son épée à l'humain, qui rit à gorge déployée, Inès fulmine. Cette idiote n'est même pas foutue de tenir une épée en main ! Un repli, encore un, est nécessaire. De toute façon, le gars semble faire durer son plaisir. Elle se déteste d'être si mauvaise, de lui offrir une telle humiliation. Il ne lui reste à nouveau plus qu'une targe et une dague. Elle voudrait tant avoir à disposition le râtelier de l'arène et y sélectionner une lance ou même une autre épée… (Tous ces entraînements n'ont servi à rien. La réalité n'a rien à voir.) Après s'être encore reculée de son assaillant, elle regarde aux alentours et constate qu'ils se sont éloignés des trois autres. Gezabelle est toujours étendue, inanimée. Inès fait une petite moue qui se transforme en sourire narquois en voyant le capitaine clouer son adversaire au sol. Quand elle reporte son attention sur le chauve sitôt il entre dans son champ visuel, le type est proche, si proche qu'Inès a à peine le temps de voir le bras meurtrier jaillir des ombres pour la saisir par la gorge. La poigne est ferme, tremblante de rage, elle lui brûle la peau et lui coupe, une fois de plus, le souffle. L'elfe se crispe sur le bras étrangleur mais c'est à peine s'il fléchit légèrement. Elle relâche son bras droit à la recherche de sa dague, par chance toujours accrochée à son ceinturon. Les yeux de l'humain glissent sur la scène et sa main serre davantage encore la gorge de la guerrière, pour réduire en miette les dernières volontés qu'il lui reste. "Vous auriez dû plier devant sa toute-puissance. Vous êtes si faibles." (Si faible…) Elle entrouvre la bouche, mais seul un gargouillis se fait entendre. Elle va crever à la moitié du chemin. Elle va crever, étranglée par un type louche à la force inouïe. Sans même une épée dans les mains. Hors de question. Elle n'a pas été entraînée pour en arriver là. Elle doit faire quelque chose. Elle raccroche ses deux mains sur celle qui la bloque, mais la prise est ferme. De peur et de rage elle puise encore un peu dans sa détermination, pas tout à fait étranglée, et commence à allonger le bras pour frapper le gars en pleine tronche. Lui péter le nez, ça pourrait être pas mal. Lui rentrer les yeux au fond des orbites aussi. Le type se prend les coups sans broncher, soit il est résistant, soit elle tape comme une mauviette ; sans aucun doute est-ce la deuxième hypothèse, elle se sent si faible. De petits points noirs violacés papillonnent devant ses yeux, l'air devient rare et aucune solution ne peut plus monter au cerveau asphyxié. (Valy'… Finalement, j'vais suivre le même chemin que toi, un peu plus tôt.) Sa tête commence à pencher, elle flanche, ses yeux tombent sur le coffre, à travers sa grimace de douleur elle esquisse un sourire désabusé. Elle ne saura même pas ce qu'il contient avant de mourir. Plus elle le regarde, plus elle jurerait qu'il est animé d'une force, d'une volonté propre. Il lui semble que la brume ne parvient pas à lécher le bois et le métal qui l'ornent. Peut-être ne s'agit-il que d'hallucinations, ou peut-être… Encore se battre. Ne pas renoncer ! Son corps se recroqueville avec force, elle le ressent pleinement, avec ses blessures et ses capacités, puis elle s'ouvre avec vigueur, étirant chacun de ses membres au maximum. Son ennemi titube légèrement, suffisamment pour qu'Inès reprenne pied et abatte son coude sur l'épaule de son assaillant qui lâche sa prise. Instantanément, l'elfe sort sa dague et la pointe face à elle, comme une bête acculée, elle regarde nerveusement autour d'elle. Le coffre est juste à côté, son épée est à au moins trois pas derrière le mage, le cadavre du gars est à plus de deux pas vers Gezabelle, quant au duo… (Mais il fout quoi l'autre, là ?) Le Capitaine kendran est agenouillé à côté de Gezabelle, ils ne bougent ni l'un ni l'autre, il y a un souci, c'est évident, mais Inès ne peut voir ni bouger d'où elle est. Une arme, il lui faut une arme moins ridicule que cette dague, il lui faut une plus longue portée contre l'énergumène qui lui fait face. Ses yeux se reposent sur l'égorgé. La voilà la solution ! D'un bond, elle s'écarte de son opposant et rejoint le gisant. Le coffre est resté aux pieds du chauve qui esquisse un sourire amusé. Voir sa proie lutter vainement le réjouit et plus encore qu'elle en vienne à abandonner son précieux bien à ses pieds. Là, à côté du sous-fifre fraichement exécuté, elle se saisit de la lance et se retourne vers son ennemi. Son sourire carnassier est revenu, elle l'étudie de nouveau, mais son regard a changé, il s'est adapté à sa nouvelle arme. Une foulée et une allonge, il ne lui faut que ça pour le harceler de la pointe de sa lance. Elle la manie avec aisance, après tout, c'est à l'entraînement au bâton qu'elle a commencé. Son poids est équilibré comme il lui faut, le bois est légèrement souple et suit bien les impulsions données par Inès. Elle tente une passe, esquivée, une seconde, esquivée également. Le type est agile mais elle n'arrête pas de le taquiner du bout de sa lance, ses gestes se font plus saccadés et vifs, la douleur n'est plus, il ne reste que la rage. Le désespoir s'en est allé, la volonté forte de ne pas mourir en ayant abandonné l'a rattrapée.
Le chauve, qui jusqu'alors esquivait les multiples charges, ne peut retenir le déferlement de coups et finit par recevoir la pointe de la lance à l'intérieur de la cuisse, assez haut pour inquiéter tout homme qui tient à sa virilité. Inès veut relever brutalement sa lance pour finir l'assaut, mais elle se retrouve bloquée par la main ensanglantée du mage qui se remet à marmonner sa création de brume sombre et inquiétante.
"Il n'en a pas marre de toujours faire la même chose ? Sale lâche…"
Elle tire un coup sec pour libérer son arme de l'emprise de l'homme et reprend ses provocations, revigorée par la réussite et nullement dérangée par le manque de visibilité. Si elle ne le touche pas forcément, elle peut le perturber suffisamment pour qu'il ne puisse pas manier ses fluides aisément. Le voile ténébreux ne lui permet pas de le distinguer, mais elle sait qu'elle doit le surprendre pour casser toute initiative de sa part, ses assauts répétés vont vite devenir inutiles, parce que prévisibles. Elle s'apprête à lui tourner autour quand soudain, sortant de la brume, un coup brutal lui atterrit dans le bas ventre et la plie en deux. Un rire puissant et effrayant éclate tandis qu'elle tombe à genoux. La douleur lui remonte depuis les entrailles jusqu'au fond de la gorge, en passant par son échine. Celle-ci semble se disloquer jusqu'à lui en déchirer l'esprit et lui laisser un goût ferreux sur l'arrière de la langue. Elle crache, du sang épais et visqueux s'étire depuis sa lèvre inférieure et vient marquer son menton d'une teinte de défaite. Elle ressert son étreinte sur la lance et l'enfonce dans le sol ; l'arme devient un soutien. Tremblante, elle parvient à redresser un genou mais peine à se tenir debout. La force lui manque. La combativité commence également à s'étioler. Le gars doit parler, elle entend des éclats de voix mêlés aux battements de son cœur et à un sifflement sourd qui lui fait vibrer le crâne. Elle sait qu'il se tient debout, devant elle, à quelques pas, et à autant du précieux coffre. Elle veut tourner la tête pour, misérablement, demander de l'aide au jeune humain, mais elle s'en retrouve incapable, comme paralysée.
(Putain…)
La fin est proche. Il n'a plus qu'à l'achever. Elle s'y prépare. Elle fera face à la mort tête de haute.
(Désolée Valy'.)
Il s'avance. Elle s'efforce de le regarder. La brume se propage et l'enveloppe. Elle ne verra pas le soleil. Elle ne le verra plus. Elle retient sa respiration puis s'intime de rester sereine. Elle devine qu'il vient de lever ses bras.
(Pourvu que le coup soit net.)
Son ventre se tord. Sa main se crispe. L'ombre s'abat si vite ! Elle ne peut s'empêcher de fermer les yeux et se surprend d'avoir le temps de se maudire pour ça. Quand elle les ouvre, à peine deux ou trois secondes plus tard, elle découvre le capitaine, plus exactement son dos, sa lame est plantée dans les ombres qui retiennent difficilement un hurlement d'une douloureuse fureur. Le paladin tourne sa lame dans le corps nébuleux. Le râle n'en finit plus. Inès reste figée, de stupéfaction, de souffrance, de honte. Il venait de faire, en un coup, ce qu'elle tentait vainement depuis un long moment déjà.
Mais le mage n'est pas un bouseux tout juste sorti de son étable et il n'en est pas à sa première blessure, il n'y a qu'à se souvenir de son visage froid, bardé de cicatrices, et de son accoutrement militaire. D'un mouvement brusque il extirpe la lame et place un morceau d'on-ne-sait-quoi avant de resserrer l'accroche de son épaulière avec vigueur. Les ombres, qui s'étaient légèrement dissipées, reprennent en épaisseur et opacité. Inès est toujours immobile, le poids de son corps se porte sur sa lance et elle regarde hébétée les deux hommes s'éloigner d'elle de quelques pas. L'humain essaierait-il de déplacer l'affrontement pour la préserver ou se pourrait-il qu'ils ne fassent ça que pour disposer d'une meilleure liberté de mouvements ? Quoi qu'il en soit, elle est désormais sauvée, en tout cas pour le moment, et déchargée de son ennemi. C'est aussi rassurant que dépitant. Quelle honte, franchement, de ne parvenir à vaincre ce sale type ! Elle a encore du chemin à parcourir avant de pouvoir honorer sa promesse. Peut-être aurait-elle dû préparer un peu plus son voyage, comme ses parents et son entourage lui avaient conseillé.
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Dernière édition par Inès Sannon le Mer 22 Juin 2016 21:09, édité 1 fois.
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