Lorsque Alaran annonce qu’il embarque en ce moment même sur le même bateau que Bartimus, le jeune homme est consterné. Il se dit que le destin a décidé de lui jouer des tours. Il s’encourage aussi à être plus optimiste et confiant. Après tout, la Perle Rouge est juste devant lui et tout indique qu’il doit y monter aujourd’hui. C’est avec ces réflexions qu’il suit la cadence de sa nouvelle connaissance. Voyant qu’Alaran paie un matelot pour les deux, le jeune adulte se sent légèrement gêné.
« Euhmm… merci? Qu'est-ce que ça paie exactement? Et quel est ce bateau? », demande-t-il au matelot en passant devant lui.
(((Début de l’aparté avec Xel)))
« C’est la Perle Rouge et votre ami a payé votre voyage. »Pendant ce temps, Alaran bavarde et fait allusion aux difficultés de la navigation. Cependant, Bartimus n’a aucune idée de ce qui l’attend. Après tout, n’est-ce pas semblable à l’équitation ou au fait d'embarquer dans un chariot? Ce n’est qu’une planche de bois qui se déplace en fin de compte. Après avoir fait mention des tempêtes, Alaran se met à rigoler ce qui attire momentanément l’attention de Bartimus. Le voyageur lui demande pourquoi avoir choisi la Perle Rouge. Profitant d’un moment de pause, Destinée avertit son maître de la présence d’une autre faera. Elle lui dit que ce serait une bonne façon de s’intéresser à cet homme et pouvoir poser des questions à son tour. Maintenant rendu sur le pont du navire, il a une vue imprenable sur les quais et se trouve d’une certaine façon émerveillé par toute cette effervescence.
« Nous aurons bien l’occasion de discuter sur le bateau. », répond-il à Alaran.
Les deux hommes prennent quelques secondes pour trouver un endroit adéquat pour discuter. Alaran se dirigeant à un endroit stratégique. Il choisit une place afin d’éviter les passages des matelots. Bartimus se contente de suivre n’étant manifestement pas dans son élément. Une fois installé, Bartimus continue la discussion :
« Merci, Alaran d'avoir payé mon voyage. Ce n'était pas nécessaire. Pour répondre à vos questions, je voulais embarquer sur la Perle Rouge et voyager jusqu’à Kendra Kâr. J’ai plusieurs raisons de m’y rendre, mais mon but principal est de découvrir la source des conflits parmi nos deux peuples. J’aurai une question pour vous. Vous êtes accompagné? Je crois que les présentations ne sont pas complètes. »Alaran écoute attentivement le jeune homme et se met à sourire à cette question : « En effet. Mais Yuile aime se faire désirer. J’espère que Destinée ne l’a pas mal pris. »
Bartimus hausse les épaules. Il répond qu’il ne croit pas que cela choque Destinée et lui demande si tout va bien. Celle-ci répond en s’adressant aux trois intéressés :
(Oui, il n'y a aucun problème. Je suis contente qu'une de mes soeurs soit parmi nous.)Encore plus souriant, Alaran continue la conversation :
« De quels conflits parles-tu? »Étonné, le jeune homme ne sait pas trop comment répondre. Mal à l’aise, il explique que les conflits entre les Wiehls et les Kendrans sont nombreux et que cela à même provoqué une guerre. Il espère trouver la raison de ces conflits et y mettre un terme. Intrigué, Alaran demande à Bartimus d’où il vient. Celui-ci répond la vérité :
« Je viens d'un village aux abords de Tulorim. Pourquoi? »Alaran, voyant que ce jeune homme n’a pas l’air au fait des actualités lui répond que Kendra Kar et Tulorim ne sont plus en guerre depuis un certain temps. Bien sûr, il y a toujours des tensions, mais les armes sont déposées depuis un moment. Bartimus sait que les relations sont plus calmes depuis quelques années. Cependant, le jeune adulte est toujours curieux sur cette rencontre et demande :
« Au fait, vous disiez devoir me rencontrer? »« Oh non. Je disais juste que je savais que je trouverais un jeune homme troublé au port », répond Alaran.
« C'est Yuim qui vous l'a dit? », demande Bartimus tout de même intrigué.
« Yuile. » corrige-t-il avec un sourire.
« Non, ce n'est pas lui. »« Pardon. Yuile... je me suis mélangé avec Yuimen, le Dieu que je prie. Les deux noms se ressemblent, je trouve », dit Bartimus en arborant maintenant un sourire. On dirait bien que celui d'Alaran est contagieux et le Bartimus commence à ressentir une certaine légèreté.
« Ce n'est pas une coïncidence si les noms se ressemblent. », répond Alaran.
« Et bien, je suis ravi de faire connaissance. Pourrais-je faire un bout de chemin avec vous? Je crois m'être lancé dans un voyage sans vraiment m'y être préparé...»À ces mots, Bartimus commence à avoir le teint un peu plus pâle. Pour l'instant, tout va bien, mais lorsqu'ils seront loin de la côte, le mal de mer aura tôt fait d'achever le jeune homme.
« Évidemment, si tu ne connais pas Kendra Kar, je serais ravi de te faire visiter la cité. Tu devrais t'asseoir un peu, avant de me vomir dessus », dit Alaran en désignant une caisse.
Le jeune homme ignore le conseil. La vue sur l’horizon l’aide à atténuer le mal de mer et son malaise n’est pas suffisamment grand pour comprendre qu’il va bientôt être malade.
« Il est étrange de partir ainsi de chez soi sans se préparer un minimum. Quels genres d’événements t'ont poussé à partir ? »Bartimus explique qu’il est parti de son village natal après son passage à la vie adulte. Il raconte comment il a forgé une piètre épée en un jour et comment il a blésé son père. Il ajoute que le lendemain matin, son père est venu le voir avec un bras infecté. Lucius lui annonça sa mort imminente et le renvoya en dehors du village. Il mentionne aussi Onrald qui l’avait expulsé du village à toute vitesse. Il explique qu’il a peu dormi et que tous ces événements l’ont poussé à partir de manière précipiter.
« Yuimen, Destinée, Onrald et les étoiles avaient tous le même discours sur mon départ », fait-il comme réflexion.
Un peu moins souriant, Alaran se désole de la mort prochaine du père. Bartimus le remercie et propose un jeu de dés afin d’enterrer les émotions qui montent. Il explique le jeu à Alaran. Chaque joueur commence la partie avec un total de 5 dés. La partie commence lorsque tous les joueurs ont lancé leurs dés. Tous les joueurs doivent cacher leurs dés avec un gobelet, avec une chope ou avec leurs mains. Le premier joueur doit annoncer un pari. La mise est annoncée selon le résultat souhaité parmi les dés. Par exemple, le premier joueur annonce « trois, deux. ». Cela signifie que ce joueur croit qu’au moins trois dés affichent la face numérotée « deux ». Le joueur a le droit de regarder ses propres dés pour annoncer sa mise. Le joueur a aussi le droit de mentir afin de dérouter les autres joueurs. Par exemple, le joueur possède seulement des « six » et annonce « un, quatre». Ainsi, il fait croire aux autres qu’il possède un « quatre ». Tous les joueurs doivent prendre une mise plus difficile ou accuser l’autre de mentir. Lorsqu’un joueur annonce « Mensonge », tous les joueurs doivent dévoiler leurs dés. Le but de l’accusé est de réussir son annonce parmi tous les dés visibles. Le but de l’accusateur est de prouver le mensonge. Ainsi, lors du deuxième tour, le premier joueur annonce « quatre, cinq », le deuxième fait une mise plus difficile et annonce « cinq, cinq », le troisième répond « Mensonge ». Lorsque tous les joueurs dévoilent leurs dés, il y a sept « cinq » sur la table, alors l’accusateur a perdu. Il jette l’un de ses dés dans la défausse. Dans le cas d’une victoire, c’est le menteur qui jette son dé. Attention! Le dé numéroté « un » peut-être utilisé pour compléter une mise. Cependant, ce dé doit appartenir au joueur accusé. La partie se termine lorsqu’il n’y a qu’un seul joueur ayant toujours un dé.
(((Pour les intéressés :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Perudo)))
Les deux hommes commencent à jouer. Une fois le bateau loin de la côte, les vagues se font ressentir et Bartimus commence à être malade. Il tente d’aller se coucher à fond de cale, mais le tout empire de plus en plus. Un matelot se moque de lui et lui dit de retourner sur le pont s’il veut survivre au voyage. Ce qu’il fait. En effet, en regardant au loin, les maux sont diminués bien qu’encore présents. Le bateau avance lentement vers sa destination.