Dirigé de Tisis

Ce que tu venais d'actionner par inadvertance révéla une odeur de fruits trop mûrs, assez forte par ailleurs. Derrière ces étranges plaques se trouvait effectivement des fruits blets de couleur orange qui ressemblaient à de petites poires tachées de brun ça et là.

Toujours dans le flou, tu peux remarquer qu'autour de toi une activité étrange prend le dessus. Des petits sautillements discrets viennent de différents endroits et qu'enfin. Une petite bête montra le bout de son nez.

Il s'agissait d'une petite boule de poils bleus, la crinière en bataille avec des feuilles et de la terre entre les poils. Elle avait un petit nez noir, de grand yeux blanc, un sourire crétin et une langue rouge qui pendait sur le côté. La bestiole sautillait comme un clown sur ressort jusqu'à toi dans un couinement imbécile :

« Prüüü ? PrüüÜÜ ?»

Une odeur se répandit immédiatement dans la cavité, celle de fruits qui étaient restés là trop longtemps. En l'occurrence, ils étaient de couleur orange, sans doute une variété de poires que Victoire ne connaissait pas.

Quelque chose se mut alors, faisant se reculer toujours plus la jeune fille dont le dos toucha le mur opposé, qui n'était pas bien loin cela dit. Il lui était difficile de voir, mais peu à peu se rapprocha une petite créature, au pelage bleu mais encrassé. Victoire avait déjà entendu parler d'animaux de ce type, mais elle n'en avait jamais vu d'aussi près.

L'animal était adorable, semblant vraiment très fragile et délicat. C'était d'ailleurs très certainement son nid que Victoire avait dérangé par mégarde. La jeune fille laissa l'animal se rapprocher d'une démarche stupide, la main gauche allant lentement se glisser sur la garde de sa dague.

Elle n'avait pas envie de faire ce qu'elle allait faire, mais Lydia serait contente si en rentrant de la chasse elle trouvait un peu de viande supplémentaire. Victoire tendit la main blessée vers l'animal, tendant doucement les doigts vers celui-ci. L'animal se recula d'abord, mais gentiment Victoire lui parla:

"Viens-là mon beau... N'aie pas peur, je ne te ferai pas de mal..."

Elle attendit patiemment que la créature se rapproche, la dague tenue fermement dans sa main non directrice, prête à frapper dès que l'animal serait en confiance.

Dirigé de Tisis

La bête idiote approchait, cette bouloche bleu au faciès éternellement souriant sautillait autour de toi en couinant encore en encore. D'autres, identiques firent leur apparition de derrière les fourrés. Trois têtes sortaient des broussailles et imitèrent la première.

Les bêtes s'approchaient doucement, visiblement amicales, mais on est jamais trop prudent. La première, plus téméraire s'approchait doucement de toi et... Te donna un grand coup de langue avant de sautiller rapidement sur place en accélérant ses complaintes.

Les trois autres te sautaient dessus, elle s'approchaient peu à peu de ta main mordue, cherchant à passer la langue dessus.

La créature sautillait, sans se soucier du danger de la lame qui était toujours tenue fermement par Victoire. Celle-ci n'aurait pas arrêté son geste si trois autres animaux de la même espèce n'étaient pas apparus, se dandinant tous de la même façon. Toutes s'approchèrent, semblant intriguées par la présence de la jeune fille. Celle-ci restait malgré tout sur ses gardes, elle avait appris en voyant Lydia qu'il ne fallait pas se fier à l'apparence.

Celui que Victoire avait aperçut le premier lui donna un coup de sa langue gluante sur les doigts, la faisant quelque peu sursauter. il s'agita alors, comme invitant ses camarades à faire de même.

Toutes les bestioles s'y mirent à cœur joie, tentant de lécher la main toujours douloureuse de la duchesse. Celle-ci ne savait quoi faire, ne pouvant tout simplement pas planter sa lame dans les corps frêles. Elle n'aurait d'ailleurs su dire si les créatures la léchaient par appétit ou si elles étaient simplement joueuses.

Dans tous les cas, elle se sentait presque aussi stupide que les petits monstres.

Dirigé de Tisis

Les petites boules de poils sautaient gaiement autour de toi tout en te léchouillant la plaie dans une tiédeur agréable. L'une d'elle, probablement folle de joie de ne pas s'être fait chasser sauta sur ton ventre de son poids plume avant d'imiter la manœuvre mais sur ton visage cette fois, collant tes cheveux pendant que tu te débattra ou non.

Lydia n'était pas encore revenue, les bestioles commencèrent alors à s'intéresser aux fruits puants qui se trouvaient dans la petite cavité, en réalité, il devait s'agir de leur nid car ils avaient l'air de connaitre la cache de ce précieux trésor à leurs yeux. Tous trois entamèrent le festin devant tes yeux avant de recommencer à te léchouiller, cette fois-ci avec des restes de fruits pourris au bord des lèvres et avec l'haleine assortie.

- Pour t'être laissée faire : poison stoppé -

Victoire poussa un gémissement lorsque le museau froid d'une des bestioles glissa sur son poignet, sous le tissu protecteur, la langue lapant l'endroit même où elle avait été piquée. La sensation ne fut pas douloureuse cependant, picotant juste un peu, mais sans être désagréable. La jeune fille s'interrogea, ne comprenant pas pourquoi la souffrance toujours présente depuis plus d'une journée semblait plus distante en un instant. Mais si elle ne comprit pas tout à fait ce qui se passait, la cause semblait irrémédiablement être ces petites boules de poiles joyeuses.

Le sang ne coula pas non plus, ne se répandant pas alors que cela aurait du être le cas. La plaie était trop fraîche pour être à nu, mais elle ne s'était bel et bien pas rouverte. Victoire défit complètement le bandage, sentant en elle un espoir en lequel elle avait encore du mal à croire.

L'une des créatures sauta sur le ventre bien vide de la jeune femme, lui lapant les cheveux de sa langue poisseuse. Victoire tourna la tête pour éviter que son visage ne se fasse inonder de salive odorante, ne chassant pas pour autant l'animal, de peur qu'ils ne s'enfuient tous.

Cela ne dura qu'un moment cependant, les créatures quittant l'adolescente à peu près au même moment, allant se repaître des fruits qu'ils avaient l'air de bien connaître. C'est à ce moment qu'un début d'explication germa dans l'esprit encore embrumé de la duchesse: ce n'était peut-être pas les boules de poils qui lui avaient apaisé en partie son mal, mais peut-être les fruits dont elles se nourrissaient.

Tandis que les créatures retournaient vers elle, toujours aussi pleine de vie, Victoire saisit l'un de ses étranges fruits, l'écrasant dans sa main avant d'en étaler sur la plaie. Si son intuition était la bonne, c'était peut-être là le seul moyen de sauver la vie de Lydia. L'idée même lui redonna des forces, tandis qu'elle testait le panacée potentiel.

Dirigé de Tisis

Les petites bestioles sautillaient en te voyant écraser un bout de fruit, à tel point que toutes trois se pressaient les unes sur les autres pour tenter de laper ce fruit dont elles étaient si friandes. Toujours aucune nouvelle de Lydia, cependant, les parties de chasses n'étaient pas faciles, surtout avec un passage fréquent d'orques, mais rien ne rassurait son absence de plus en plus longue.

Les petites boules rondes et joyeuses elles, semblaient loin de tout soucis, elles venaient même se coller à toi pour commencer à roupiller tout en bavant sur ta robe d'une salive orange, teintée de ces fruits puants.

Les bestioles continuèrent de laper à même la plaie, chatouillant Victoire qui ne pouvait s'empêcher d'émettre des petits rires, qu'elle essayait cependant de garder le plus bas possible. Ne plus sentir qu'un résidus de douleur dans son bras était tellement agréable, c'était comme si tout à coup elle pouvait de nouveau respirer. Elle était toujours faible, mais son corps allait mieux.

Elle attendait simplement que Lydia revienne, ce qui prenait beaucoup de temps. Suffisamment de temps pour que peu à peu l'inquiétude ne se fasse sentir, rabrouant bien vite l'euphorie de sa petite victoire. Les animaux s'étaient endormis contre sa robe, bavant sur celle-ci. Elle ôta le faux bandage qui recouvrait toujours ses doigts, le passant doucement sur la gueule des petits monstres, l'imbibant du mieux qu'elle le pouvait. Cela aurait été répugnant dans d'autres circonstances, mais en l'occurrence c'était presque avec plaisir qu'elle voyait le tissu prendre une couleur orangée.

La jeune fille reprit quelques fruits, qu'elle enveloppa dans son tissu, gardant précieusement celui-ci à la main. Elle se releva alors, la tête lui tournant toujours un peu, mais sa condition ne s'étant pas aggravée. La soif la tiraillait, mais ce n'était pas cela qui allait l'arrêter: Lydia était peut-être en danger, sa blessure l'avait sûrement mise à très rude épreuve et elle avait peut-être perdu conscience.

Tout d'abord Victoire fit le tour du tertre, suivie par les bestioles qui semblaient désirer ardemment le contenu du petit sac improvisé. Si elle ne trouvait pas Lydia, elle irait marquer avec la dague une flèche devant le tertre qui indiquerait la direction qu'elle prendrait. Ainsi sur son passage elle graverait des croix sur les arbres, pour être sûre que Lydia la retrouve rapidement si l'archère rentrait entre temps.

Elle resta le plus discrète possible cependant, l'oreille aux aguets. Elle ne souhaitait ni tomber sur un orque, ni sur un serpent...

Dirigé de Tisis

Les petites bestioles te suivaient en sautant, visiblement intéressée par les fruits que tu portais. L'une derrière l'autre, elles te suivaient en sautillant et en émettant leur cri si singulier qui faisait de toi une piètre espionne en ce qui concernait la discrétion.

« Prüüüü ? Prüüüü ?!»

Il y avait quelques bruits plus loin, tu peux apercevoir Lydia qui s'apprêtait à rentrer, bredouille. Cependant, d'autres bruits virent de derrière toi. Les trois bestioles idiotes se ruaient de peur sous tes jupons, Lydia, elle ne t'avais ni vu ni entendu, et s'apprêtait à redescendre vers la cachette dont tu venais de sortir...

Victoire ne tarda pas à apercevoir Lydia dont la chasse avait été infructueuse, toujours aux aguets, logée sur un arbre haut. Ce fut un soulagement pour la jeune fille qui était impatiente de montrer sa découverte à l'archère. Si les débuts de la journée avaient été particulièrement atroces, l'après-midi se montrait véritablement clément.

C'est à ce moment que d'autre sons vinrent de derrière l'adolescente, comme des bruissements sourds, peut-être même le son de pas. Il aurait été plus facile de les identifier sans le piaillement continu des boules de poils. Celles-ci eurent d'ailleurs l'air terrorisées, se blottissant sous la robe de Victoire, semblant se cacher.

La jeune fille se figea. Son regard se posa sur Lydia, qui ne l'avait ni vu elle, ni entendu la menace indistincte. Victoire n'hésita pas longtemps, criant le nom de sa protectrice tout en se mettant à courir vers elle, soulevant le bas de sa robe pour ne pas se prendre les pieds dans les animaux. Sa cheville se rappela à son bon souvenir bien vite, mais elle fit de son mieux pour parcourir la distance les séparant.

Elle ne se retourna pas en tout cas, n'ayant aucune idée de ce qui pouvait bien être derrière elle, mais ne prenant pas le risque de ne pas voir devant elle. Une racine lui avait servi de leçon lors de la fuite de Beauclair et elle ne voulait pas commettre deux fois la même erreur.

Dirigé de Tisis

Dépourvues de cachettes, les bestioles filèrent à toute allure derrière toi en couinant de façon stridente. Lydia elle te regardait, effarée de te voir ainsi et craignant le pire. Elle te quitta mal en point et te voici à lui courir après, elle n'avait toujours pas repéré le danger qui se terrait derrière vous.

A supposer qu'il s'agisse effectivement d'une menace, mais la peur panique des pelotes de poils bleus n'aidaient pas à mettre en confiance. Lydia les regardait souriante, précisant qu'on dirait des têtes de bouloums sur patte...

Lydia ne tira pas, regardant simplement ce qui se passait, semblant se demander quel énième malheur avait bien bu choir sur sa triste protégée. Les boules de poils couraient à tout va, se cachant de nouveau quand Victoire atteignit l'arbre sur lequel était la jeune femme.

Elle regarda alors en arrière, perplexe. Ce qu'elle avait entendu ne les avait à priori pas suivis. Les bestioles ayant l'air particulièrement peureuse, il aurait pu s'agir de n'importe quoi. L'adolescente espérait juste que ce n'était pas des serpents...

Reprenant ses sens, elle se tourna vers Lydia qui venait de descendre:

"Regardez!"

Elle lui montra son poignet sale mais sans bandage. Se rendant compte que la démonstration n'était pas des plus évidentes, elle s'expliqua, jetant toujours des coups d'œil en arrière:

"Il y avait un bout de pierre avec un mécanisme dans le tumulus. Je l'ai enlevé et il y avait ces créatures. Au début je pensais en prendre une pour le dîner, mais elles étaient nombreuses. J'ai bien fait, elles m'ont léché la plaie et depuis j'ai plus mal à la main. Je pense que cela a un rapport avec ces fruits. Peut-être que ça peut vous soigner vous-aussi."

Elle avait dit tout cela très vite, tendant finalement son précieux sac de tissu à son amie, souhaitant de toute son âme que cela pourrait, si ce n'est soigner la blessure, du moins empêcher qu'elle ne s'infecte."

Dirigé de Tisis

Dès lors que tu montres les fruits à Lydia, et qu'elle les prends en main, les trois boules de poils reprenaient le naturel et venaient toutes les trois sautiller entre les jambes de l'archère en bavant et couinant comme des petits chiens.

La femme te regardait avec un air dubitatif et dit :

« Vous voulez que ces... C'est quoi ça d'ailleurs ? Vienne me lécher le ventre ?»

Lydia avait l'air incrédule en énonçant à voix haute la proposition de Victoire. La jeune fille lui répondit, le plus sérieusement du monde:

"Oui. J'ignore si ce sont simplement les fruits ou l'effet de ces créatures, d'ailleurs je pensais que vous le sauriez mieux que moi. La seule chose que je sais, c'est que mon poignet ne me brûle plus. Il est possible ça n'ait agit que sur le venin, ou ça ne soit qu'une impression."

Elle reprit le sac de tissu dans les mains, l'ouvrant délicatement pour être sûre de ne rien faire tomber, avant de reprendre la parole:

"Vous m'avez fait la promesse que je ne mourrai pas, mais vous ne pouvez pas la tenir si vous succombez. Alors tenez votre parole et ne faîtes pas l'enfant: enlevez votre bandage ou je le fais. Nous ferions mieux de s'en occuper là, j'ai peur qu'il y ait un prédateur pour elles sous le dolmen, elles avaient l'air très agitées."

Victoire oublia de mentionner que c'était pour cela qu'elle s'était retrouvée à courir bêtement vers elle. Comptant alors sur la bonne volonté de Lydia, Victoire voulait lui passer la pulpe sur la plaie, avec douceur, en laissant le moins possible tomber. Ensuite elle laisserait les créatures lécher la jeune femme, faisant bien attention que ça ne lui fasse pas mal.

Lydia regardait les petites choses affolées qui couraient maintenant dans tous les sens en essayant de se cacher derrière ses jambes fines, l'une d'entre elle retourna en vitesse sous tes jupons et elle couinaient maintenant faiblement.

Lydia, tira doucement une flèche de son carquois et te souriait en ajoutant :

« Ces bêtes là sont peut être vos amies... Mais qu'en est-il de l'ours qui vous court après ? »

Si tu te retournes, tu peux voir qu'un ours, effectivement court dans votre direction, avec un brin d'attention, on remarque même que sa truffe est orangée et qu'il se délectait probablement des fruits trop mûrs tandis que tu cherchais ta compagne. Les arbres étaient assez bas, ils permettaient d'y grimper assez facilement même sans trop de force, tout en espérant qu'ils ne plient pas si l'ours tentait de grimper dessus...

Tu as trois arbres à ta convenance, capable d'abriter Lydia et les trois peluches en plus de toi. Un situé derrière toi, assez fin mais le plus proche. Un vieil arbre mort, massif solide mais les branches semblaient sèches, et un autre, plus vert et massif encore qui se trouvait à trente pas de toi. Cependant, il avait de larges branches, à tel point que l'animal tenterait peut être l'ascension.