Comme dis, j'observe la suite de la scène avant de faire quoi que ce soit. Je regarde mes voisins d'en face, notamment Adweinna. La pauvre, ses nerfs ont lâcher et elle a craquer, en envoyant un verre remplis de vin sur la figure de Ema. Ce simple geste me fais échappé un rire bref que j'étouffe immédiatement en me bouclant la bouche avec ma main. Mais tout ceci s'estompe instantanément quand je vois les deux orques arriver. L'un se saisi de Anorynn et part avec, je suppose pour faire quoi avec. Mais l'autre mocheté, qui me rappelle étrangement celui que j'ai tué quelques heures plus tôt, entame une sorte de 'manœuvre' auprès de la fille aux yeux rouges. Là, je ne suis pas sur qu'elle va atteindre ce qu'elle voulait, l'orque semble vouloir faire autre chose, de plus brutal, que de la foutre dehors. Ça sens les ennuis pour elle, mais je ne bronche pas d'un sourcil, Daio est là pour la protéger après tout, si j'ai bien compris.
Cependant, l'orque voulant faire son office, le gobelin majordome lui fait un signe de la main, il lève trois doigts. Personne ne sait ce que cela veut dire, un mauvais présage, une torture, peut-être, qui sait. Ce n'est que lorsque Ema lève sa main que l'orque s'arrête, on dirait qu'elle lui a dit de se stopper. Le gobelin tends son oreille vers la vieil femme qui semble lui dicter quelque chose. La créature verte se retourne vers la brute épaisse qu'est l'orque, tout ceci pour finir à ce que Adweinna change de place en emportant sa chaise. La gauche de la dame est à présent vide, à quoi cela rime enfin … Mon mutisme me sert bien pour l'instant. Petit à petit je conçois une idée, comment cette dame fait pour désigner ceux qui sortent et ceux qui restent. Je vais en avoir besoin si je veux sauver mon cul en premier, c'est triste pour les autres, mais même si j'avais un quelconque pouvoir, ça ne serai pas suffisant.
Le gobelin rapplique alors en s'adressant à Daio directement, je ne comprends pas le sens de sa phrase, elle est incomplète j'ai l'impression. Bref, ceci m'avance que très peu, mais ça peut m'apporter de précieuses informations, notamment quand je me concentre vers Gaubert. Alors celui-là ne parle pratiquement jamais, il est mystérieux, on ne sait pas ce qu'il sait ou ce qu'il pense et c'est cela qui m'inquiète le plus. Ema nous balance alors que Aram est parti de la maison. C'est quoi encore cette connerie ? Depuis quand il n'est plus là ? On l'aurai su d'une manière ou d'une autre. A moins que ce ne soit qu'un tissu de mensonge qu'elle nous fait pour nous embrouiller la tête encore plus qu'elle ne l'est.
Donc, quand je reviens à Gaubert, ce dernier a déjà commencé à déguster la nourriture présente, en s’attaquant à une tartine. Il est en train de faire la même chose que le premier qui s'est fait expulsé, c'est à dire complimenter le festin devant lui. Mais là, c'est cette chose qui m'interpelle. Dame Ema semble très mécontente de la réaction de Gaubert, tellement que cela se voit dans son regard. L'orque commence à se diriger vers le guerrier, ce dernier se réjoui car il pense qu'il va être expulser. Tellement confiant de lui-même, il nous dis que c'est de cette manière là que on peut sortir d'ici. Comment ça ? Ça ne peut pas être vrai, sinon Ema aurai réagit. Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond ... En même temps, le premier a fait plus ou moins les mêmes remarques concernant la nourriture et c'est pour cela qu'il s'est retrouvé dehors, le chanceux.
Peut-être est-ce la finalement la solution ? Mais je ne risquerai pas de reproduire ses actes, Ema s'en rendrai compte tout de suite, elle n'est pas si bête qu'elle en a l'air. Au moment où j'allais agir, je sens quelque chose sur ma main. Une chaleur, un léger poids sur ma main endurcit par le maniement de la magie. Je me doute de qui ça peut bien être, c'est Agnès. Je suis agréablement surpris par ce geste, ceci prouve qu'elle a confiance en moi, je souris à cet instant alors sans bouger mon regard pour autant. Jusqu'à un moment où elle s'approche de mon oreille et me chuchote discrètement son avis sur ma façon d'agir et la situation en général.
Ah ça, je ne sais pas si je fais bien de rester calme ou pas, vu comment l'autre a fait pour s'en sortir, j'ai des doutes. Mais à présent, j'ai peut-être une idée sur ce que je dois faire, d'ailleurs j'en fais part immédiatement à ma voisine de droite, Agnès. Je lui chuchote, tout comme elle a fait pour moi.
-(Ne vous inquiétez pas, on ne se laissera pas faire … Du moins j'espère. Bon, j'ai peut-être une idée sur comment nous sortir de ce pétrin. Vous voyez comment la première personne s'est faite expulsée ? Ainsi que Gaubert, il a fait plus ou moins la même chose et cela mène au même résultat à priori.)-
-(Je vais tenter quelque chose, j'espère que cela marchera. Vous avez remarqué que Ema ne mange rien et que quand quelqu'un s'y adonne à cela et aime, elle c'est tout le contraire ? Elle ne semble pas du tout de bon esprit quand quelqu'un se régale de ce festin … Je pense qu'on devrai gratter sur ce terrain là.)-
Je me retourne vers Ema, puis lui affiche un large sourire. Je saisi alors d'un mouvement vif une viennoiserie qui en apparence semble être d'un goût exquis, puis en prends une bouchée. Je regarde Ema avec un air plutôt joyeux, puis innocemment je lui dis ceci.
-"Voyons Dame Ema, pourquoi être si embarrassé qu'on se régale de ce festin ? Allez, prenez-vous aussi quelque chose, ça vous fera le plus grand bien !"-
J'attrape alors un récipient remplis en entier de marmelade, parfumé au doux et savoureux goût des fraises sauvage. Quelle excellente odeur qui s'en dégage, tellement que je ne résiste à tremper ma brioche directement dedans. Comme si cela ne suffisait pas, mon appétit d'ogre commence à refaire surface. Je vois que tout près de moi se situe une assiette, débordant de biscuit sec, ceux que j'en raffole le plus. Je 'vole' l'assiette en entière puis la vide dans ma bouche directement. Je risque de choquer ma voisine de droite en faisant cela, mais à mon avis elle sait que je fais la comédie. En finissant cela, je regarde Ema, puis je lui tends un verre de vin en souriant.
-"Buvez un coup, moi en tout cas je me suis régalé ! Ces viennoiseries sont tout bonnement succulentes, cette marmelade m'a carrément fais oublié mes inimités avec les fraises ! Et que dire de ces biscuits … Par Gaïa, ils sont divins ! Jamais je n'ai reçu un tel festin, gratuitement en plus ! Je vous en suis très reconnaissant !"-
-"Pour vous remercier de m'avoir offert ce copieux repas, prenez une bonne cuite !"-
A ces mots là, mon coeur palpite dans tout les sens, je prie pour que cela marche, pour moi et Agnès, car j'espère qu'en me voyant faire, elle a fait la même chose que moi, je l'espère … Je ne voudrais pas à avoir à la laisser ici.
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