Le Sphinx de BouhenLes Chaleurs du Chat Enroué
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- Contenu Sexuel -
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La taverne du chat enroué a un nom bien comique, et son ambiance intérieure respirait clairement l'excès et la débauche. Surpeuplée d'ivrognes qui contenaient avec difficulté le contenu de leur estomac et de catins en tout genre, les bardes qui animaient la soirée n'étaient pas non plus en reste et vidaient entre trois accord quelques fonds de verre d'absynthe. A en écouter les fausses notes, ce ne devait certainement pas être leurs premiers.
Cette ambiance humide, chaude et bondée n'était pas vraiment pour plaire à Mercurio, qui aurait largement préféré une taverne plus calme et plus posée. Mais le fait est qu'il était là, la faim au ventre, la soif aux lèvres et la fatigue aux pattes. Il alla donc vers le tavernier et commanda la plus grande bouteille d'hydromel trouvable et le plat du jour, à savoir une bonne entrecôte de bœuf.
Non sans difficulté, il réussit tout de même à trouver une table plutôt isolée dans un des coins du bar. En attendant sa commande, il préféra garder le silence et faire profil bas. Il était d'ailleurs même plutôt étonné que personne ne l'ai repris jusque là. Sa commande arriva, et il en profita pour demander au jeune homme qui lui amenait s'il était possible de dormir ici pour la nuit.
"Désolé mais ça n'est possible uniquement pour les clients monsieur.""Comment ça pour les clients ? Je suis client, je mange ici !""Non, pas à nos clients monsieur, à ceux des filles. Elles utilisent certaines de nos pièces pour y travailler ; mais pour y dormir, il faut voir ça avec elle !" dit le serveur en faisant un clin d'oeil plein de malice et un signe de la tête envers leur direction.
"Vous êtes proxénète ?""Ah non monsieur toutes ses filles sont indépendantes, mais j'avoue que ça ferait un sacré vide dans nos caisses si elles n'étaient pas là !"Mercurio était loin d'être vierge et avait toujours préféré de loin les histoires sans lendemains que les histoires d'amour qui n'en finissent pas, question de liberté. Mais il avait toujours eu quelques gênes en ce qui concerne les prostitués, et avait toujours préféré éviter. Ça lui semblait... trop... facile pour ne pas être sans conséquence. De plus, il était extrêmement fatigué et les courbatures du voyage commençaient à bien se faire sentir.
Mais le tavernier avait les idées courtes et le pensant intéressé, lui en envoya une. Non pas dépourvue de charme, cette belle Kendrâne brune aux proportions agréables et pourvue d'une tenue blanche aguichante n'hésita pas une seconde avant de s'avancer langoureusement vers lui et aller directement, sans préavis, lui chuchoter à l'oreille d'une voix suave :
"Il parait que ceux de ta race en ont une grosse..."Et avant qu'il n'ait eu le temps de réagir, elle était déjà en train de mettre de tâter par-dessus son pantalon la véracité de la rumeur.
Mercurio, pourtant d'habitude si monastique, admira la beauté fatale de la Kendrâne audacieuse, et ne se sentit alors plus le même, laissant ses douleurs, sa morale et ses a priori de côté. Il se laissa littéralement transporter par le physique magnifique de la belle brune, qui était proportionnellement largement bien au-delà de toutes ses précédentes conquêtes. Et il faut aussi dire qu'elle savait y faire... Son regard envoûtant, son audace surprenante et sa magnificence l'avait littéralement transporté dans un autre monde, où il était libéré de toute autre pensée parasite.
Revenant brièvement sur Terre, il lui lança mollement une phrase à laquelle il ne tenait pas vraiment à la réponse, mais c'était la seule chose qui lui vint à l'esprit à ce moment-là.
"Je ne sais même pas quel est ton nom...""Hum, par ici, on m'appelle Kalda la bouillante. Mais j'imagine que tu as compris pourquoi... N'est-ce pas, chéri ?" dit-elle en rentrant sa main dans son pantalon, attrapant sa verge et se mordant la lèvre inférieure.
"Oh... Oui, j'imagine très bien, mais dis-moi...""Hum oui ?""Tu sais, j'aurais besoin d'un endroit où dormir après...""Ah ça mon chou je ne peux rien te promettre... Enfin, peut-être, si tu te montre assez convainquant pour la suite... Si tu vois ce que je veux dire..." dit-elle en lui prenant la bouteille d'hydromel de l'autre main pour la boire dans un mouvement de langue clairement équivoque.
Mercurio n'en pouvait plus et, elle ayant toujours la main caressante dans son pantalon, la suivit jusque dans une petite pièce à l'étage. Il avait à peine touché à son entrecôte et elle gisait maintenant seule au milieu des soiffards. La bouteille d'hydromel était toujours entre les douces mains de sa séductrice. Elle l'emmena dans un simple petit local où, au milieu des balais et d'un fatras de breloques diverses, trônait sur le sol un vieux matelas miteux. Seul quelques bougies disséminées un peu partout où il était possible de les y déposer éclairaient difficilement la pièce. Le matelas était épais, dur et quelque peu sale mais il était alors à milles lieux de s'en soucier. Kalda rendit alors la bouteille à Mercurio et le fit tomber sur le matelas usé. Ainsi installé, il resta dans cette position, se remplissant de l'hydromel tiède et de la vision d'une Kalda magnifique se déshabillant rien que pour lui, laissant apparaître dans un geste lent ses seins généreux.
Peu de temps plus tard, l'on pouvait entendre raisonner des cris féminins et des grognements félins dans toute la taverne, que le bruit de la foule et les instruments de musique des ménestrels ivres dissimulaient à peine. Mais c'était ici clairement un lieu commun, et personne ne s'en étonnait plus.
Plus tard, lorsque Mercurio eût fait son office, ils s'étalèrent tout deux sur cette modeste couche dans un dernier grand soupir. Il avait le sourire, se disant que finalement, c'était loin d'être une mauvaise expérience, et que Kalda la bouillante méritait bien son surnom, car elle avait fait d'une pièce froide un vrai havre à la douce et tiède moiteur charnelle. Et puis finalement, qu'au fond, il n'y avait pas autant de mal que ça à profiter des bénéfices du plus vieux métier du monde. Tout le monde y est gagnant. Il resta songeur, remettant en cause toute sa morale en se demandant comment il avait pu être aussi longtemps imperméable à cette expérience et à quelles autres encore il avait pu bêtement se refuser jusqu'à maintenant. Une fois revenu de ses pensées, il alla renouveler sa demande de dormir ici, mais remarqua la belle endormie sur son épaule. Apaisé et le sourire au lèvre, il s'endormit à son tour.
Le lendemain matin, Mercurio se réveilla paisiblement, exactement dans la même position que celle où il s'était endormi. Le matelas était vide et un mot était posé à côté de lui. [C'était génial, mon sauvage Humoran. Mais je devais partir, et comme tu n'étais pas réveillé, j'ai pris la liberté de me servir dans ta sacoche. Ne crains rien, je ne suis pas une voleuse et je n'ai pris que l'équivalent de mon tarif normal. N'hésite pas à revenir un de ces soirs.
Éternellement à ton service, Kalda.]
Mercurio vérifia tout de même dans sa sacoche et remarqua que Kalda avait dit vrai. Après tout, c'était logique, elle avait plus à y gagner en fidélisant ses clients qu'en leur volant leurs fortunes, en particulier pour un aussi maigre pécule que le sien.
Il se leva paisiblement et descendit dans la pièce principale de la taverne, étonnamment très propre au petit matin. Rilok Derouanh, le tavernier, était derrière le bar à lustrer ses choppes.
"Ah, c'est vous ! Vous en avez fait un boucan la nuit dernière ! Enfin bon, ça vous arrange à vous autant qu'à moi hein !" dit-il en rigolant.
"Bon, vous désirez pendre quelques chose ce matin ou vous avez tout dilapidé avec Kalda ?"Mercurio sourit à cette phrase, et répondit :
Oui, je prendrais bien une petite infusion ce matin. Et deux croissants si vous avez aussi tiens."Une infusion et deux croissants... Ça marche, je vous amène ça tout de suite !"Mercurio resta dans le gaz pendant un petit moment, sans vraiment réfléchir à ce qui pouvait se passer autour de lui ni à ce qu'il comptait faire de cette nouvelle journée. Une fois son infusion et son croissant ingurgités, il émergea et se demanda comment il allait pouvoir bien s'y prendre pour trouver maintenant quelqu'un qui voudrait bien lui apprendre l'art de la guerre. Comme le tavernier avait l'air sympathique, il alla lui demander s'il connaissait quelques bonnes adresses :
"Excusez-moi tavernier mais... est-ce vous sauriez où je pourrais trouver un instructeur ou un quelconque autre spécialiste du combat qui est susceptible d'apprendre à combattre à des civils ici ?"Le tavernier, coopératif, rechercha quelques instants dans sa mémoire, puis répondit :
"Hum... Non, tout ceux qui ont de vagues connaissances dans l'instruction du combat sont dans l'armée et ils ne forment pas les civils. Mais si vous y tenez vraiment, vous n'avez qu'à vous engager !" Il réfléchit quelques secondes, puis reprit :
"Non non non, oubliez ça monsieur, il ne vaut mieux pas songer à essayer à vous présenter à l'armée, du moins à celle d'ici. Parce que vous voyez, moi, que mes clients soient Humains, Elfes, Nains, Hobbits ou Worans, tant qu'ils payent et ne causent pas de problème, ça me va ! Après, dans l'armée d'ici... Ils sont plus... Sélectifs, ouais, on va dire ça comme ça.""Je vois. Bien merci du renseignement et au revoir.""A votre service, repassez quand vous voulez !"Mercurio quitta la taverne, se disant que les seules bonnes choses de la ville semblait se trouver dans celle-ci. Bouhen ne semblait plus rien avoir à lui offrir et il se passerait volontiers de ses odeurs putrides et de son spectacle macabre. Toutefois, il avait gardé son deuxième croissant en prévision de sa visite au sanctuaire de Rana et comptait bien s'y rendre. Il pensait aussi éviter de faire la même erreur qu'à son premier voyage et de faire le plein d'eau et de vivres chez le premier marchand qu'il croiserait sur sa route.
Les Morts Pathétiques