« Bienvenue à toi, Ermite Sigdral. »
Je la reconnais; c'est Saraki, la jeune femme que j'ai déjà rencontrée et qui m'a proposé la mission que j'ai faîtes. (Mmmh! Toujours aussi séduisante et impressionnante cette femme, allez! reprends tes esprits. Le respect avant tout!). Je fais une révérence de politesse devant la druidesse.
« Bonjour, vous m'avez surpris!
-Que désires-tu?
-Je viens vous rendre compte de la mission que vous m'avez confiée. Dois-je attendre votre père pour déclarer ce que je dois dire?
-Tu peux commencer, il est absent pour l'instant. »
Saraki s'assoit sur le fauteuil en osier en face de moi, les pans de sa robe verte en mouvement ne faisant aucun faux plis. Puis, ses yeux bruns, concentrés, plongent dans les miens. Je ne sens aucune menace dans ce regard soutenu. J'essaye quand même de m'en dégager, mais je n'y arrive pas. Je reste debout sur mes pieds et commence à décrire doucement ma tâche. (Par où commencer?)
«J'ai découvert que les fidèles de Thimoros veulent s'attaquer au prêtre du Temple de Yuimen du village d'Akinos en le faisant souffrir jusqu'à sa mort par l'intervention de leur dieu en sacrifiant trois vies par un rituel pour une quelconque vengeance de leurs frères chassés par le prêtre lui-même. Voici les détails de ma mission :
Alors, j'ai ouvert la lettre que vous m'avez donnée. J'ai découvert que je devais aller à Akinos dans les Duchés, j'y suis allé avec mon ancien compagnon de voyage. Nous sommes arrivés la nuit. Parcourant le village en cherchant Nidrim, l'auteur de lettre. Il nous trouve avant que nous le repérions. Énigmatique personnage, nous le suivons à l'aveugle. Je me sépare de mon comparse sous son ordre. Je le suis, présentation, m'explique les détails concernant les disparitions et les membres du clergé de Thimoros.
Discussion brève, puis il me prévient qu'un cortège de ces charognes va passer par l'escalier qui mène au temple de Yuimen. Sur son conseil, je me faufile en solitaire parmi les capuches noires. Arrivés près du temple, nous entrons, nous atterrissons devant une tombe se trouvant à l'intérieur d'une pièce du temple. Séparation obligée, je me cache derrière l'autel de Yuimen. Ensuite, ils font un de leur rituel près du sépulcre ; tranchant leurs veines un par un avec un couteau étrange qui récupère le sang. »
Je fais une pose en demandant à boire. Elle se lève et revient avec un gobelet d'eau fraîche. Je me réhydrate le gosier. Entre-temps, le père adoptif de Saraki est arrivé. Il me fait signe, je le salue respectueusement. Saraki reprend sa place, m'écoutant avec attention.
«Où en t'ai-je, ah oui! Alors, leur prêtre récupère l'arme, l'enfonçant dans le sol, un sceau de sang apparaît qui sert de serrure. L'enclenche avec le couteau, la tombe se met à bouger, une trappe pointe son nez. L'ouvrent et rentrent dans le trou. Je les suis, j'atterris dans un tunnel souterrain. J'avance, croisement à deux voies, une en face d'où des voix provenaient et une sur la gauche qui montait. Voulant éviter le danger, je prends celle de gauche; débouchant sur une loge. Je vais à l'ouverture.
Plus tard, une cage apparaît par un trou caché par un tapis après qu'un disciple est monté vers ma position pour la faire venir. En ce moment-là j'ai eu chaud pour mon matricule. A l'intérieur, il y avait les trois jeunes filles qui avaient disparue du village. »
Je fais une pose et prends un ton plus bouleversant. Je pousse un large soupir. (Allez! du courage!)
« Et, pfff ! Par la suite, Le prêtre les fait sortir comme des animaux, puis ils commencent leurs atroces séances de tortures assez traumatisantes, elles me hantent encore l'esprit. Une imprévu se présente, la plus jeune meurt sous les coups de ses tortionnaires. L'ecclésiastique se met en colère, il raconte qu'il les voulait vivantes pour conclure le rituel. Cependant, il trouve une solution dégueulasse, il tue les deux restantes, les éventrent, récupèrent leurs pauvres coeurs et les présentent à son dieu.Ne supportant plus les scènes morbides que j’observe. Je repars discrètement, fait le chemin inverse, passe par l’auberge et part en coup de vent pour revenir ici. »
A la fin du discours, je fonds en larmes, tombant à genoux devant Saraki. Elle se lève et me relève la tête par son doigt sur mon menton. D'une voix douce, elle me demande:
« Qu'est-ce qui t'arrive? Sigdral.
-Sniff sniff! Rien de grave, je croyais que j'avais surmonté cette barbarie. Quand j'en ai parlé; ces images de torture de ces filles me sont revenues, j'ai essayé de les noyer dans l'alcool, on dirait que cela n'a pas marché. Je suis un monstre, j'ai laissé tout se passer sans intervenir. C'est de ma faute si elles sont mortes comme ça. J'aurais dû faire quelque chose même si j'avais dû perdre la vie.
-Du calme, ne te sens pas coupable. Ce n’est pas toi qui étais en bas, tenant une arme ou les instruments de tortures en train de faire ces cruautés. Maintenant, on sait ce qu’il se passe là-bas et on pourra s’en occuper. Tu as fait ta part. Suis-moi! »
Saraki m'aide à me relever. Je sèche mes larmes, j'ai dû passer pour un pleutre en face d'elle. Je la suis. Elle se dirige vers une petite table en bois. Je m'assois sur un tabouret. Elle disparaît durant un instant et revient avec un autre verre. Elle me le donne, je le bois. Cette fois-ci, ce n'est pas de l'eau, mais un breuvage sucré à la bouche que j'avais avalé. Un effet réconfortant et réchauffant parcourt toute mon âme froissée. C'est bizarre, je me sens mieux. (Qu'est-ce que c'était ce truc, peut-être de la magie, incroyable!) Je me lève et la remercie. Comme je n'avais plus rien à faire à l'Ermitage, je dis au revoir à mes chaleureux hôtes. Je récupère tout mon équipement. Avant de partir, Saraki me donne une gourde remplie d'un litre d'eau. Je repasse par l'embrasure de la porte en me retrouvant à l'extérieur sans ne savoir où je veux aller, livré à moi-même.
Part 6: Survie (Quête 20)