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 Sujet du message: Re: Le marché
MessagePosté: Mer 31 Aoû 2011 10:50 
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Localisation: Proche de ton corps brûlant, prête à te refroidir... (Kendra Kâr)
Amarante n'avait aucune envie de retourner chez ce vieux crouton de Moboutou. Après tout, il ne lui avait pas réservé l'accueil que l'on est sensé donner à une future divinité. À l'entrée du marché, des badauds faisaient déjà leurs courses, rassemblant leur maigre pécule pour s'offrir un morceau de pain ou une capuche rapiécée. Il était évident qu'Amarante n'achèterait jamais ces objets usités, les repoussant d'un geste de la main de manière plus que diabolique. Puis, elle s'approcha d'une échoppe magique sentant l'attirance des forces divines qui l'aimantaient comme un simple morceau de ferraille. La Belle commença à regarder les parchemins proposés, les fluides iridescents et des potions aux couleurs étranges.
«Bonjour ! J'aurais besoin de deux fluides venteux, des parchemins Manque de souffle, Sirocco aveuglant et Vent-geance. À cela ajoutez de ces si charmantes potions de vie et de mana. Je pense que j'en aurais besoin très rapidement.»

Le ton de l'élégante jeune fille n'était ni froid, ni autoritaire. Elle n'avait qu'un seul désir : pouvoir récupérer ces objets le plus rapidement possible et s'en allait de cette ville obscure. Mais, dans tous les cas, la Sulfureuse y reviendrait pour détruire la grande Kendra Kâr, pour gangrener ces rues et y semer la peste et le fléau. Oui ! Ce projet était tellement intéressant qu'elle fut prise d'un rire cristallin face au marchand qui ne devait pas comprendre ce qu'il y avait de drôle dans l'achat d'ustensiles magiques.

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Dernière édition par Amarante le Sam 3 Sep 2011 18:38, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Le marché
MessagePosté: Jeu 1 Sep 2011 00:58 
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Validation d'achat pour Amarante


Le marchand te regarda d'un oeil morne avant d'enfin comprendre que tu voulais lui acheter quelque-chose. D'une lenteur extrême qui le faisait ressembler à un bouloum endormi et débile, il sortit chacun des articles que tu lui avais demandé.

"Voilà pour les parchemins ... Puis les potions de soin ... Une ... Deux ... Trois ... Puis les potions magiques ... Une ... Deux ... Trois ... Pour les fluides, je n'ai plus que ces deux là. L'un est le plus puissant que vous pourrez trouver chez un marchand digne de ce nom, quant à celui-là, il est bien moins puissant, mais moins onéreux."

Il renifla et s'essuya les narines avec sa manche.

"Ça fait 2160 yus pour le tout."

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 Sujet du message: Re: Le marché
MessagePosté: Jeu 1 Sep 2011 11:41 
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Localisation: Proche de ton corps brûlant, prête à te refroidir... (Kendra Kâr)
Cet incapable de marchand n'avait pas un large choix de fluides, si bien que la Belle lui dévalisa son étalage en achetant les deux derniers. Quel être stupide ! Comment Amarante allait-elle devenir la plus puissante des magiciennes si tous les idiots se mettaient en travers de son chemin en lui mettant des bâtons dans les roues. La Sulfureuse lui jeta un regard chargé de rage et de colère, mais finit tout de même par payer ce qu'elle lui devait. En effet, l'idée de se rendre une nouvelle fois chez le vieux crouton ne l'enchantait guère et lui donnait même de l'herpès ! Ainsi donc, Amarante préféra faire ses emplettes sur le marché.

Mais cette idée n'était pas des plus réjouissantes ! Ce vendeur était aussi lent qu'un escargot, emballant la marchandise à une vitesse plus que ridicule. Amarante aurait bien aimé lui donner quelques coups de pied aux fesses pour le motiver dans son affaire. Rougissant d'impatience, la Sulfureuse commençait à donner des petits à-coups sur la planche qui servait de stand.

Puis une fois ses nouvelles acquisitions rangées dans son sac, elle se mit en route du port de la ville pour embarquer sur le navire cité sur la pancarte. Au moins, la Belle pourrait apprendre ses sortilèges durant son voyage, accroissant sa magie aussi facilement que certains maniaient le fil de leur épée.

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 Sujet du message: Re: Le marché
MessagePosté: Jeu 1 Sep 2011 23:01 
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Localisation: quête 25 : dans une caverne rempli de fou
Il passa les portes, sous le regard des gardes. Grâce à sa monture, il força quelques personnes à le laisser passer et se dirigea directement vers l'hippodrome. Non loin du majestueux bâtiment se trouvait l'écurie. Le voleur s'en approcha et apostropha l'apprenti. Il descendit de cheval et lui expliqua qu'à cause d'un contretemps, il avait à faire pour une durée indéfinie et lui demanda de s'en occuper,. Il lui lança une petite bourse, lui promettant plus à son retour et l'autorisa à revendre sa monture s'il n'était pas de retour avant deux mois.

Il s'éloigna, cherchant une victime qui lui permettrait de ce faire une nouvelle bourse de persuasion. Autour de lui, il y avait de nombreuse proie, mais il ne voulait pas voler des pauvres, ça ne lui rapporterait pas assez et forcerait sa cible à faire comme lui. Il prit d'abord pour cible un jeune homme d'une vingtaine d'année, qui portait des vêtements plutôt cher, mais lorsqu'il s'approcha, il remarqua qu'il y avait plusieurs accrocs recousus, un riche ne se serait pas donner la peine de garder une telle chose. Alors qu'il entrait dans le marché, il trouva ce qu'il cherchait.

À quelques pas de lui, un homme de bonne stature, à la barbe finement taillé. Il portait ce qui pouvait paraître une simple armure de cuir, mais un bon œil remarquerait vite qu'elle de très bonne facture, de plus elle avait été faite sur mesure. Bien sûr rien de cela voulait dire qu'il était réellement riche, mais Trà Thù en était persuadé. Il discutait avec une vendeuse. Il devait agir vite, si sa proie avait le temps de payer, il aurait plus de chance de se faire remarquer. Il s'enfonça dans la foule, ne cherchant pas à aller trop vite, il devait se comporter comme tout le monde pour ne pas paraître suspect.

Une fois qu'il assez prêt, il remarqua que la marchande tenait un stand de potions, si ce n'était pas un signe de Zewen qu'était ce donc. Il allait pouvoir voler l'homme et restait à ses côté pour s'acheter des liquides au pouvoir incroyable selon les dires de certains. La cible se trouvait accroché à la ceinture de l'homme, pendant sur son côté droit, ce qui arrangeait bien le voleur gaucher. Il s'approcha de la marchandise et fit semblant de regarder les différentes potions, alors qu'il avait déjà choisit ce qu'il aller acheter. Avec un simple mouvement de sa cape, il subtilisa l'objet désiré, d'un geste répété de nombreuses fois pour arriver à un résultat plutôt efficace. Il fallait dire qu'il n'attaquait que lorsque sa proie attachait son or de la façon qui lui allait. Il ne prit pas le temps de savourer son succès et reporta son attention sur la jeune femme qui lui faisait face.

« Je voudrais quatre de ces potions et une petite gourde pour les mettre...Ainsi que vos gants, je suis prêt à y mettre le prix. »

La requête pouvait sembler stupide, mais ces gants pourraient lui être d'une grande utilité. En effet, il était fin et en cuir. Il n'apporterais aucune résistance dans un combat, mais ne gênerait pas non plus le maniement de ses armes. En soi ils n'avaient donc aucune utilité, mais pour le voleur, ils devenaient des objets d'une puissance rare, enfin il l'espérait. Il allait enfin avoir une parade à son incapacité à toucher les femmes.

((( Ce qui donne 6 Potion de soin moyenne + une Gourde moyenne magique, pour un total de 410yus.)))

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 Sujet du message: Re: Le marché
MessagePosté: Jeu 1 Sep 2011 23:14 
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Intervention Gmnique de Trà Thù


La jeune femme te regarda bizarrement devant ta requête, ou du moins une partie seulement. Néanmoins, elle sourit en réponse à ta demande. Elle prit alors 6 potions et une gourde et les déposa devant toi.

- "Pour tout ceci, cela fera 410 yus messire."

Elle te souris de nouveau, preuve que tu ne lui es pas insensible. La demoiselle commença alors à enlever ses gants et te les tendis.

- "Ceux-ci, je vous les offre."

Elle déposa les gants sur les objets que tu convoitais puis passa à un nouveau client qui avait besoin d'aide apparemment.

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 Sujet du message: Re: Le marché
MessagePosté: Dim 2 Oct 2011 00:00 
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précédent : les rues

La femme qui tenait boutique, bien qu'occupée avec des clients, me salua courtoisement et laissa trainer son œil expert sur ma propre tenue … un coup d'œil inflexible et intransigeant qui me donna l'impression d'être une des figures de bois et de n'exister que pour exposer des vêtements.
Je fis silencieusement le tour des meubles bas sur lesquels étaient disposés les bottes, jambières, cuissardes et pantalons. Derrière moi, les sujets de discussions oscillaient entre la prise de mesure d'un homme raide comme un mort visiblement peu habitué à la danse d'aiguilles et de rubans autour de lui, et l'étrange folie qui s'emparait de la ville.
Ils en étaient à parler d'épidémie … drôle de terme alors qu'il s'agissait d'un mal psychique théoriquement intransmissible comme d'autres maladies.

Je me rapprochais de la vitrine lorsqu'ils en vinrent à parler d'un nombre grandissant de fous et de la dangerosité grandissante des malades. A quelques mètres de là, un homme en haillons était accroupi contre un mur et se grattait la peau avec plus de vigueur qu'un chien saturé de puces. Les passants prenaient grand soin de l'éviter en rasant l'autre coté du mur, le visage crispé par la peur plutôt que le dégoût occasionné ordinairement par ce genre de personnage. L'homme s'arrachait littéralement les cheveux de la tête et essayait de les faire tenir sur les marques de griffures qu'il se faisait ailleurs, ses jambes étaient d'ailleurs en sang et un peu partout des touffes de cheveux y étaient apposées, comme un pansement.
Plus loin, une petite fille pourtant habillée richement restait plantée au milieu de la rue, la tête penchée sur le coté et ses cheveux tombant sur son visage cachaient à peine sa bouche tordue d'où s'écoulait de la bave. La petite fille hochait simplement de la tête et restait silencieuse … en tout cas jusqu'à ce qu'un couple tente de l'approcher timidement. Elle poussa alors un cri à faire frissonner un cube de glace et se jeta sur le plus proche passant en lui crachant au visage et secouant la tête furieusement, on aurait dit une bête féroce. D'autres hurlements firent écho à ceux de la petite fille, ceux d'une femme en pleurs courant derrière un homme affolé. C'étaient les parents de la petite fille qui tentèrent de l'approcher et la résonner. La femme hurla, désespérée, hystérique … et très vite les passants prirent peur et se sauvèrent car des quelques mots audibles de la femme, on comprenait que leur fille n'avait échappé à leur surveillance que quelques minutes, et la petite ne semblait même plus reconnaître les siens.

Le bruit de la rue se fit soudain moins tenace et lorsque je me retournais j'entrevis la propriétaire de la boutique, la main sur la porte d'entrée maintenant fermée.

- C'est terrible ce qui se passe dehors.
- Ça a commencé quand ?
- Il y a des jours, répondit-elle sur un ton trop hautain à mon goût, n'avez-vous donc pas d'yeux ?
- J'ai débarqué hier matin, lui donnai-je comme toute réponse et dont le ton contenait aussi un avertissement quant à sa manière de parler aux clients.
- Oh, je vois. Elle ne s'excusa pas pour autant, mais son visage se radoucit et elle accueillit la froideur du mien avec l'expérience d'une commerçante.
Que puis-je pour vous ?
- J'ai besoin de deux trois choses. Vous pouvez faire des retouches sur place ?
- Bien sur.

Je lui montrai alors le pantalon que j'avais repéré, d'un brun ressemblant à celui des feuilles mortes et presque identique à la tunique que je portais depuis peu, confectionné dans un cuir qui avait gardé la douceur d'une fourrure. Je lui demandai rapidement s'il était possible de le couper au niveau des cuisses et de remonter l'ourlet relativement haut. Elle me regarda bizarrement mais je lui décrivis le but de la manœuvre en remontant le mien. D'abord un peu rebutée elle finit par sourire.

- Vous allez faire sensation, peu de femmes se promènent les cuisses à l'air … oh !! S'exclama-t-elle avant de rire en regardant les deux autres vêtements qui finiraient l'ensemble. Une paire de cuissardes noires en cuir plus sombre et une paire de botte arrivant en haut des mollets du même brun que le pantalon.
- L'originalité est la seule chose qui semble lui plaire, dis-je en rebondissant sur ces mots avec une moue presque coquine. Je devrais pouvoir retenir son attention avec ça … et au pire, de beaux vêtements ne font de mal à personne.
- Aah, j'ai aussi été jeune, le début d'une histoire d'amour … si je vous racontais ce que j'ai fait pour attraper mon mari, dit-elle en gloussant de malice. Venez donc avec moi au comptoir, on va s'occuper de votre pantalon.

Elle me raconta effectivement les manœuvres et charmes dont elle usa dans sa jeunesse. Je ne l'écoutais pas vraiment mais j'avais souvent eu mon lot de conversation unilatérale à l'époque où je travaillais à la Maison Rouge pour avoir l'air suffisamment attentive à ce qu'on me disait sans avoir à me demander si cela m'intéressait réellement … le risque étant de ne plus pouvoir faire illusion en cas de discussion profondément banale. Ce n'était pas le cas ce jour là, mais lorsqu'un bruit au dehors lui rappela la situation en ville j'en profitais pour changer de sujet.

- Vous avez parlé du fait qu'ils devenaient dangereux. Ça n'était pas le cas au début ?
- Non, pas vraiment. C'est vrai que les premiers jours tout le monde devait se dire la même chose, qu'on croisait des gens ivres, plus que la normale.
- Et maintenant ?
- Maintenant, ils s'attaquent parfois aux habitants ou à eux-mêmes mais j'ai l'impression qu'ils ne font pas ça par hasard.
- Ils sont fous, les fous ne peuvent pas agir intentionnellement.
- Oui c'est possible, mais allez savoir. On raconte bien que ça se transmet …
- Ce qui devrait être impossible.
- Oui, c'est bien ce que je pense aussi. Mais …
- Mais ?
- Ceux qui se suicident sont comment dire … ce sont des marchands estimés, des membres de familles nobles qui se préparaient à plus hautes distinctions, ou même des militaires gradés qui avaient eux aussi de l'influence. Je ne suis bien sûre pas au courant de tout, mais les marchands sont une petite communauté ici et tout se sait très vite … et on a de plus en plus peur.
Enfin, je ne sais pas pourquoi je vous en parle.

- La milice et les agents du roi enquêtent alors sur cette maladie ?
- Oh oui, et pas qu'un peu. Ils ont embauché des tas d'aventuriers, demandé l'aide de scientifiques et même du coté des religieux. Ils essayent tout … et on en voit de belle je peux vous le dire. Ils ont même cru que ce vieux bougre de Sven était l'auteur de toute cette folie, vous vous rendez compte, si ça continue je ne sais pas si c'est la maladie ou le remède qui nous fera le plus de mal.
La rumeur du moment dit que la contagion ne serait pas si naturelle que ça, ils sont à la recherche d'un homme qui aurait été aperçu plusieurs fois lors de nouveaux cas … mais je vous conseille fortement d'éviter de vous approcher d'eux quand même. La rumeur d'aujourd'hui est bien souvent une erreur le lendemain, ils tâtonnent et j'ai pas envie de courir de risque.

- C'est compréhensible.

Elle hocha de la tête et sembla se perdre dans ses pensées. Je n'aurais peut être pas du lui répondre car ma voix l'avait sortie de cette espèce de transe dans laquelle on se retrouve parfois lorsque nos paroles tentent de soulager le poids de nos pensées.
Mais elle avait finit son travail et me montrait maintenant avec une fierté à peine retenue la version concrète de mon idée.

- Vous êtes d'une habileté sans son nom avec votre aiguille, c'est parfait.
- Oh, merci. Allez l'essayer derrière ce rideau, avec les cuissardes que je puisse voir s'il faut les retoucher aussi.
Je m'exécutai rapidement car sa joie était plus que transmissible.
- Ça tient bien on dirait, un peu serré mais le cuir va prendre sa forme. On dirait que vous êtes prête à tester son aplomb envers l'originalité.
- Oui, mais l'habit n'est qu'une partie de ma stratégie.
Elle rit de bon cœur et je souriais en retour, tout cela n'était qu'une invention bien sur mais il m'arrivait parfois de m'amuser de mes petits mensonges. Il n'y avait nul homme à séduire, nul stratégie pour appâter une fortune, mais les relations sans lendemain étaient parfois plus simples avec une petite histoire.

- Combien je vous dois ?
- Je vais vous dire ça. Elle inscrivit plusieurs chiffres sur une feuille et marmonna tout en calculant le prix de chaque élément et le supplément pour la retouche. Ça nous fait 776 Yus s'il vous plait.
- Très bien, dis-je en plongeant ma main dans la plus petite des bourses d'Yus que je possédais, voici pour vous.

Elle prit l'argent et le rangea immédiatement dans un petit coffre fermé à clé.
- Je vous souhaite une bonne journée mademoiselle, et faites attention à vous.

Je lui rendis la politesse et ressortis de la boutique.


(hrp : achat de cuissardes souples en cuir doux end+10, 1 bonus rp = 776 yus)

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Madoka


Dernière édition par Madoka le Lun 12 Déc 2011 21:27, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Le marché
MessagePosté: Dim 2 Oct 2011 14:14 
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La gitane tira le pan de tissus qui tenait lieu de porte à sa roulotte faisant ainsi sursauter et détaler une ribambelle de gamins.

- « V... Vous êtes sû... »

- « Bien sûr ! Mais attention. Une goutte seulement. Trois jours. »

D'un air entendu, ils se saluèrent et la gitane laissa passer son client, un petit homme ventripotent qui s'éloignait déjà en toute hâte. En silence, elle descendit les marches de la carriole. Elle resserra sa laine autour de ses épaules. Encore une autre journée grise et venteuse à Kendra Kâr ce qui n'empêchait pas le quartier du commerce d'être toujours aussi vivant. Elle observa le petit attroupement qui s'était formé à distance. Des enfants principalement, quelques curieux et de potentiels clients hésitants. Il y a quelques jours à peine qu'elle avait finit par rallier la capitale dans sa roulotte bringuebalante. Celle-ci commençait à prendre de l'âge. Le nom de la troupe, qui avait été peint en jaune canari, ainsi que les autres couleurs pétaradantes qui l'avaient jadis ornés étaient maintenant à peine visibles. Il faut dire qu'elle avait vécue cette brave roulotte, aussi vieille que sa propriétaire, exception faite que celle-ci au moins était encore très bien conservée pour son âge.

La diseuse de bonne aventure attarda son regard sur un clou près de la porte.

Las, elle passa une main dans ses cheveux et, lentement, fit demi-tour pour s'approcher des enfants dans la petite foule de badauds curieux.

- « Les petits voleurs seront pendus... » dit-elle d'une voix chantante, provocant ainsi un regain de murmures dans la foule.

L'air contrarié, elle observa tour à tour les visages poupins. Elle eut tôt fait de repérer le plus nerveux du groupe. Regard fuyant typique, grattement nerveux... Elle s'accroupit devant le gamin en question et l'observa plus longuement.

- « Daile sait tout. Les petits voleurs seront pendus. » Répéta-t-elle plus menaçante.

A peine avait-elle proféré ces menaces que celui-ci détalla à toutes jambes, laissant tomber l'objet dérobé. Elle esquissa un sourire satisfait et ramassa le carillon fait d'osselets et de plumes de poulets pour le raccrocher à sa place habituelle, sur le clou, près de la porte.

Faisant à nouveau face à l'attroupement, la gitane frappa énergiquement dans ses mains.
- "Allons allons ! braves gens ! L'avenir au creux de vos mains ! Un défunt ou une chère défunte à contacter ? Qui se laissera tenter ?"

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 Sujet du message: Re: Le marché
MessagePosté: Dim 2 Oct 2011 23:14 
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Rires et rictus, gêne et plaisir. Les réactions aux pitreries, aux grimaces, aux moqueries cyniques divergeaient énormément d’une personne à une autre, d’un lieu à un autre, d’une ambiance à une autre. Le bas peuple en grand nombre aimait à rire des cabrioles les plus burlesques, alors qu’un pauvre hère esseulé devant ces bouffonneries vulgaires s’en serait retrouvé mal à l’aise au point de rougir. Les piques langagières acérées plaisaient énormément aux bourgeois de la haute, aux nobles aisés, qu’ils fussent en grand nombre ou bien esseulés. Mais là, tout dépendait de la victime de la boutade acide. Un supérieur hiérarchique ou nobiliaire absent, les fortunés s’esclaffaient sans retenue. S’il était présent, ils s’effarouchaient comme de jeunes pucelles, et criaient au scandale. Si la farce visait un malandrin, un serviteur ou un esclave qui était présent, la cruauté supérieure de ces êtres haut perchés les faisaient se moquer sans la moindre compassion. Mais sitôt le dos de la pauvre victime tournée, la chute tombait à plat sans provoquer plus qu’un soubresaut négligent. Tout bouffon digne de son métier, tout rhapsode soucieux de son public savait pertinemment tout ça, quelle que fut sa spécialité.

Celui qu’évoquait cette histoire Moi ! était un pitre d’exception, qui prenait à cœur son travail et aimait par trop analyser les réactions des victimes de ses drôleries, son public. Son nom était Sersem Pour vous servir ! et nombreux étaient ceux qui l’affublaient d’un pseudonyme supplémentaire, correspondant au brio de sa profession souvent dépréciée : le Fol. Sersem le Fol était le héros de cette histoire, de ce récit, son personnage principal. Le bouffon, personnage relégué par trop souvent A tort, à tort ! à des rôles secondaires ou anecdotiques dans les récits légendaires et épiques. Un rôle qui pourtant, souvent, servait de charnière, de rebondissement, de mystère. Alors que serait la légende d’un Fou, si ce n’était un éternel rebondissement.

***


En ce jour, sur une place du marché fort animée, il était accompagné de son jeune employeur, un nobliau à la renommée montante, bien que seulement naissante, au sein de la Blanche Cité. Il l’accompagnait, plutôt, car le maitre prévaut au serviteur, même si Sersem marchait devant. Le Fol bondissait, même. À force de grimaces grotesques et de rires sonores, il ouvrait un passage remarqué et rieur à travers la foule de la place. Les regards moqueurs se posaient sur lui Comme autant de mouches sur une merde. à travers la foule. Quelques-uns étaient perturbés, gênés, troublés par une si vive apparition. Dans son costume ample et coloré de rouge et de vert, il virevoltait joyeusement, rieur et léger. Sa parade n’avait bien sûr d’autre but que d’attirer le regard sur le Sieur Ribald de Norroy, chevelure d’or et yeux céruléens, mis en valeur par une livrée luxueuse en satin bleu marin. Il avait fière allure, surtout affublé d’un être biscornu et malséant comme Sersem. Et ce petit jeu, le Fol le menait à merveille. Car aux rires succédaient les exclamations de surprise et de respect, lorsque les yeux se posaient sur la dignité du sieur Norroy.

Un événement attira l’œil de nos deux compères. Dans l’un des recoins de la place, à l’ombre d’une carriole aux couleurs tapageuses et éclatantes, un petit voleur âgé d’à peine dix ans venait de se faire prendre pour vol, et fuyait à toutes jambes vers des cieux plus cléments Non, non, pas lui, pas lui ! qui lui vaudraient de ne pas se faire pendre en ce jour ensoleillé, tel que l’avait prédit une charmante gitane aux cheveux non moins éclatants que la couleur de sa charrette. Voilà, oui. Elle. Elle replaçait sur sa devanture l’objet du larcin, un petit carillon sans valeur, une babiole lui tenant sans doute à cœur. Les deux s’approchèrent de la scène, et Sersem cessa momentanément ses plaisanteries acrobatiques pour entièrement se fier à sa vue, et ne pas tirer à lui l’attention que la jeune femme étrangère tentait d’avoir pour elle. Une liseuse de bonne aventure Une menteuse ! attisait les clients en leur promettant monts et merveilles. Messer Ribald Le naïf incarné… se laissa tenter par l’expérience, et s’avança d’un pas assuré vers la carriole bariolée. De sa voix claire et jeune, il s’exprima face à la donzelle.

« Moi, moi, mademoiselle ! Énoncez les fortunes de mon être. Que me réserve l’avenir de cette belle journée ? »

À son côté, Sersem singeait sans gêne l’attitude d’une divinatrice, mimant en grimaçant et en louchant une boule de cristal entre ses doigts, dans laquelle il fouillerait les futurs et passés alambiqués. En vérité, il ne perdait rien Rien ! de ce qui se passait autour de lui, et tout particulièrement du côté de l’intrigante étrangère.

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Sersem le Fol


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 Sujet du message: Re: Le marché
MessagePosté: Mar 4 Oct 2011 17:05 
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Localisation: Kendra Kâr
Tiens, pour changer, un sire. Quelle merveilleuse journée, un petit sire tout à elle. Alors qu'il s'avançait vers la scène accompagné de son bouffon, petit accessoire en vogue chez les nobles, elle l'étudia plus avant. Confiant, jeune, riche et heureux semblait il.
Il n'avait pas besoin de lire son avenir, il le savait, le sien était destiné à être radieux.
Ses petits yeux bleus pétillants d'intérêt ne demandaient qu'une chose : du divertissement et pourquoi pas une anecdote ou deux pour régaler ses riches amis.
Soit. Elle lui donnerait donc de quoi jaser.

Elle les accueillit d'un sourire aimable. Le bouffon s'était lancé dans une caricature un peu facile d'une voyante extra-lucide.

«Si vous cherchez l'une de ces diseuses de bonne aventure à la boule de cristal scintillante, vous vous trompez de roulotte. Ici, aucune charlatanerie de la sorte. »

Elle reporta toute son attention sur le sire.

« Permettez ? »

Délicatement, elle se saisit de la main gauche du noble jeune homme qu'elle plaça paume vers le ciel au creux des siennes. Sans surprise, elle découvrit une main douce aux ongles parfaitement entretenus. Elle feignit toutefois le plus grand intérêt pour les lignes qui parcouraient la paume. Elle les examina un temps, un frisson la parcouru alors qu'elle traça d'un doigt une ligne sur la peau du nobliau. La gitane posa un regard intrigué sur le jeune homme comme si celui-ci présentait à lui seul une énigme.

« Intéressant... »

Elle ménagea son effet par une courte pause.

« Je pourrai vous prédire ce que vous réserve ce jour si vous le souhaitez. Mais vous seriez bien déçu par sa banalité je le crains. »

Elle se pencha vers lui.

« Excepté peut être pour cette tentative de vol sur votre personne qui échouera. »

Elle avait croisé le regard sombre et prédateur d'un homme dans la foule qui semblait n'avoir d'yeux que pour ce jeune prince luxueusement accoutré. A coup sûr il avait l'intention de tenter sa chance et à coup sûr il échouerait... Après tout, un homme avertit en vaut deux.

« Tout le contraire de ce que j'ai entrevu concernant un futur plus lointain et plus mouvementé... »

« Si vous ne craignez pas d'en savoir plus, installons nous dans ma roulotte voulez-vous ? »

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 Sujet du message: Re: Le marché
MessagePosté: Mar 4 Oct 2011 19:25 
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Alors que le noble blondinet avançait en face de la jeune sibylle, celle-ci souriait habilement de ses jolies dents commerciales avec une volonté évidente de s’attirer la sympathie des gens alentours. Elle n’en fut pas moins perspicace oralement, puisqu’elle émit une critique sensée, tout bénéfice pour elle, à propos de la singerie de Sersem. Elle annonça sans ambages que celles qui lisaient l’avenir dans des boules de cristal étaient des bluffeuses filoutes. Sous entendant, bien sûr, qu’elle n’en était pas. Le lien se devait d’être vite fait, chez les petites gens sans intellect approfondi. Elle paraissait ainsi professionnelle, rare et véridique. Le sieur de Norroy était de ceux-là, des naïfs, niais et autres gobe-tout. Se laissant charmer par la jeune femme, il s’avança vers elle, plein de confiance. Sersem, lui, arracha quelques rires parmi les badauds spectateurs en mimant le bris soudain de l’illusoire boule cristaline qu’il tenait en main l’instant d’avant, singeant désormais des traits de terreur, d’effarement. Mains sur les joues, bouches grande ouverte, il zigzaguait dans la foule comme s’il allait défaillir.

Il cessa cependant son cirque sitôt que les prophéties commencèrent à tomber. Regardant au creux de la main de Ribald de Norroy, elle semblait y avoir trouvé Un poil ! Quoi d’autre, chez ce feignant ! une garantie de paix pour le reste de la journée. Elle jouait un jeu risqué. Dans son métier, prédire l’inaction n’était guère bon pour les affaires. Intéressé, Sersem se précipita en bondissant à leur côté pour écouter avec attention ce qui s’y racontait. Ainsi, lorsqu’elle baissa la voix pour murmurer au nobliau une plus mystérieuse prédiction, le Fol tendit l’oreille en écarquillant exagérément les yeux. Le noble était en plein dedans, le regard attentif et intéressé. Il mordait pleinement à l’hameçon. Un vain vol contre sa personne, voilà ce qu’elle prédisait. Sersem se fit mordant Si peu, si peu… en chuchotant à son tour :

« Oooh moi dans ma boule de charlatan, j’en ai vu un réussi, oui oui oui ! »

La jeune femme était intelligente. Il fallait l’être pour exercer son métier. Aussi n’aurait-elle de mal à comprendre qu’il s’agissait bien là d’une pique comparant son boulot à une activité séditieuse visant à extorquer l’argent des crédules ingénus. La mine rieuse, néanmoins, Sersem s’écarta en prenant un air empli d’une innocence toute relative.

Et puis, habile, elle fit tomber le couperet suivant l’hameçonnage. Afin d’emprisonner définitivement son poisson du jour, le candide sire Norroy, elle affirma lui connaître un avenir mouvementé. Tout ça dans les lignes d’une main. Le nobliau avait quasiment la bave aux lèvres, tant il était aguiché par cette expectative. C’est sans demi-mesure qu’il accepta de suivre la prophétesse dans sa roulotte colorée. Sifflotant innocemment, Sersem allait y entrer aussi. Il accompagnerait son employeur pour l’amuser et le servir pendant qu’elle lui annoncerait mille victoires guerrières et pécuniaires, ainsi que mille conquêtes territoriales et amoureuses.

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Sersem le Fol


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 Sujet du message: Re: Le marché
MessagePosté: Mer 5 Oct 2011 02:44 
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[:attention:] Attention, ce RP est à forte connotation gore et contient des propos choquants, âmes sensibles s'abstenir. [:attention:]

Le soleil était haut, bien haut dans le ciel, rependant sa puissante et douce chaleur sur les habitants de la cité blanche. Pas un nuage ne venait barrer la route de ses rayons, dardés avec force sur le marché de Kendra Kâr et sur les badauds parcourant gaiement ses allées. Il régnait en ces lieux une drôle d'effervescence. Les marchands criaient, hurlaient, pour venter les mérites de leurs marchandises. Ils bonimentaient avec vigueur, espérant que leurs paroles fussent captées par quelques passants à la bourse bien remplie. En résumé, c'était une belle journée comme les autres dans la grande cité blanche, habituelle pour la majorité des Kendrans. Mais parmi eux, il était un homme, un jeune homme qui n'était point attendri par la lumière du soleil, qui n'avait aucun intérêt pour les articles en vente. Il était un homme qui cultivait de sombres desseins, un homme touché par la plus profonde et la plus terrifiante des folies, un homme dangereux.

Cet homme, c'était Brenac, Brenac Hurlecendre, et personne sur le marché de Kendra Kâr ne se doutait de ce qui se tramait derrière ses yeux de jade. Pourtant, il peinait à cacher la lueur de démence dans son regard, il retenait difficilement le rictus inquiétant qui ne demandait qu'à apparaître sur son délicat visage, il empêchait non sans problème ses jambes de le pousser sur la première personne passant devant lui. Car oui, Brenac était dément. Son esprit était habité par des centaines d'images, d'envies, de paroles toutes plus terrifiantes les unes que les autres qui s'adonnaient à une danse macabre.

En voyant un vieillard passer devant lui, il imaginait ses cris de douleurs, ses pleurs pendant la torture. Il visualisait la scène. Le vieil homme bâillonné, solidement attaché sur une table. Brenac se tenant à côté de lui, son terrible couteau en main, la lame brillant à la lueur de quelques bougies. Il se voyait avancer lentement du corps nu et tremblotant de sa victime. Lentement, il trancherait le bâillon et se délecterait des cris, des supplications de son souffre-douleur. Lentement, il ferait apparaître une fine entaille tout le long du torse et du ventre du vieillard, il regarderait avec émerveillement le sang sortir timidement de la plaie avant de s'écouler doucement, glissant sur la peau du vieil homme, comme l'eau de pluie sur les feuilles d'un arbre. Puis, toujours aussi lentement, il enfoncerait, millimètre par millimètre sa lame au niveau du nombril. Dans la pièce sombre, les hurlements du vieillard résonneraient, de concert avec les éclats de rire de Brenac. Oui, voilà tout ce qu'il imaginait à la simple vue d'un vieil homme. Cette fois, de la torture, par moment, d'étranges expériences, il était impossible de prédire ce qui pouvait se tramer dans la tête du dangereux psychopathe. Il ne tuait pas toujours pour le plaisir de tuer, il ne mutilait pas toujours pour le plaisir de mutiler, non, il aimait juste jouer au dieu et mener des expériences, pour, comme il aimait le dire lors de ses rares périodes de clarté, "la médecine".

Il désignait qui avait le droit de vivre ou de mourir. Il était à la fois Gaïa, Phaïtos, Thimoros, Yuimen. Il faisait le travail de ces divinités inutiles, faisant tomber son jugement divin sur qui il désirait, sauvant parfois, les personnes qu'il voulait, qu'elles fussent bonnes ou mauvaises, car son esprit dément ne distinguait plus le bien du mal. Il était Brenac, Dieu tout puissant auto-proclamé, guidé par la folie, le sadisme et le savoir. Étrange mélange dans les mains d'un homme dangereux.

Mais son regard se posa alors sur une chose merveilleuse, et il ne put retenir plus longtemps un sourire malsain, effrayant. Il ne put s'empêcher d'ouvrir grand les yeux, faisant disparaitre toute grâce, toute délicatesse de son visage. Oui, son regard se posa sur une créature pleine de vigueur, parmi les préférées de Brenac pour ses expérience. Une créature que peu de personne n'osait profaner, blesser, car symbole de l'innocence: un enfant. Un petit enfant perdu, pleurant pour sa mère. Un petit enfant qui ne se doutait pas un seul instant qu'il ne reverrait jamais la personne qu'il réclamait avec tant de force, d'une voix entrecoupée de sanglots. Oui, Brenac aimait les enfants, mais pas comme une mère les aime non, il les aimait comme le loup aime la brebis. Les enfants, il les appréciait car ils avaient l'avantage de ne pas mourir trop vite, tout en réagissant rapidement à toutes les mixtures qu'il pouvait leur faire avaler. C'était pour lui, de formidables sujets d'expérience. Et il en avait un juste en face de lui, esseulé, vulnérable.

Il s'en approcha, lentement, cachant au fur et à mesure de ses pas, les marques de la folie. Il s'agenouilla doucement devant l'objet de ses désirs et posa une main sur son épaule. Toute personne voyant la scène louerait l'acte de Brenac, admirant la gentillesse et la patience dont il faisait preuve, et sans se douter une seconde de ce qui se préparait. L'enfant calma ses pleurs, et plongea son regard bleu et humide dans celui vert et apaisant de Brenac. Ce dernier parvint à sourire normalement et parla à l'enfant de la manière la plus douce et agréable qui fût.

" Ne pleure plus, je vais t'aider à retrouver ta maman. Peut-être est-elle déjà de retour chez toi, pensant que tu es rentré. Tu me montres le chemin ?"


" Oui, merci monsieur!"

"Appelle-moi Brenac ."

Toujours souriant, le fou jouait la comédie et le petit garçon lui fit confiance. Dieu que Brenac aimait cette naïveté, dieu qu'il aimait en profiter.

" Moi c'est Sirus"

Sirus était tout sourire, ne se doutait de rien, n'imaginait pas ce qui allait lui arriver, les cris qu'il allait pousser, les larmes qu'il allait de nouveau verser. Il n'imaginait rien de tout ça et guidait joyeusement, en le tenant par la main, Brenac, le fou, celui qui allait être son bourreau.

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Dernière édition par Brenac le Lun 5 Déc 2011 15:45, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Le marché
MessagePosté: Ven 7 Oct 2011 14:36 
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Sans se départir de son sourire avenant, elle les invita donc dans son humble demeure. Alors qu'ils en franchissaient un à un le seuil, elle détailla le fou, plus intriguée que vexée par sa remarque précédente. Ce n'était pas le premier de ses détracteurs mais lui au moins avait l'art de faire passer le message tout en délicatesse... Il avait décidé de suivre son maître, elle ne l'empêcherait pas, bien au contraire, elle était curieuse. S'il avait envie de jouer, cela tombait bien, elle aussi.

Elle tira le rideaux qui tenait lieu de porte à leur suite. L'intérieur de la roulotte était exigu et, bien que surchargé d'objets en tout genre, simplement décoré. Sur les murs y étaient pendus toutes sortes d'amulettes, clinquantes, tapent à l'oeil et probablement inutiles. Au milieu, centre de gravitation autour duquel tous les objets avaient été stratégiquement posés, une imposante malle fermée. Elle désigna les coussins moelleux disposés autour de la malle.

« Installez-vous messires. »

La gitane s'assit en tailleur sur un coussin, alluma la lampe à huile qui trônait sur la malle et se débarrassa de la laine qui entourait ses épaules et de son châle qui ornait sa tête. La semie-pénombre qui régnait et le jeu de lumière accentuaient le contraste entre ses cheveux ardents et sa peau blafarde, rendant le personnage un peu plus mystérieux.

« Chacun d'entre nous naît porteur d'un destin. »

Elle croisa le regard du noble sire. Elle le sentait tout à lui, il buvait le moindre de ses mots.

« Le vôtre, très prometteur, je l'ai entrevu. Mais très peu réalisent ce pour quoi ils sont nés tout simplement car ils passent à coté de moment clés dans leur existence.
Les cartes du destin nous en diront un peu plus. »


Elle lui sourit mystérieusement.

«A client exceptionnel, cartes exceptionnelles. »

Elle se leva déplaça deux trois bricoles dans son bazar et revint s'asseoir avec un paquet à la main, entouré d'un tissu en velours noir.
Elle écarta doucement le tissus qui recouvrait le jeu de cartes si exceptionnelles.
Exceptionnellement usées plutôt. Les cartes étaient anciennes et aussi usées que la peinture qui décorait sa vieille roulotte. Les même cartes qu'elle utilisait toujours.

Elle murmura quelques mots incompréhensibles. Concentrée, très concentrée, les yeux à demi-clos, les sourcils froncés, elle secoua doucement la tête, faisant cliqueter les lourdes boucles d'oreilles qu'elle portait. Puis, la gitane tira avec d'infinis précautions trois cartes qu'elle disposa en colonne sur la malle.
Elle retourna la première puis la deuxième. La diseuse de bonne aventure lui expliqua qu'il s'agissait de sa fortune et de ses amours. Elle lui prédit un voyage sensé l'enrichir et une femme brune à la peau claire et aux yeux bleus devrait très prochainement le charmer.
Elle posa la main sur la troisième carte.

« Et voici celle qui symbolise vos difficultés futures, vos obstacles. »

Lentement elle retourna la dernière. Un personnage y était peint. Les couleurs étaient délavées mais on distinguait bien les attributs jadis vivement colorés de l'individu représenté.

« Mmmh. Le fol... ? C'est... inattendu. »

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 Sujet du message: Re: Le marché
MessagePosté: Mar 11 Oct 2011 17:19 
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En provenance de la Matrice

Contexte - Une étrange maladie : des psychoses contagieuses

Kendra-Kâr, Cité-maitresse ayant enfanté plus de cent mille enfants au sein de son enceinte, vibrait d’une tension inhabituelle. Énergique et ouverte sur le monde, la ville s’était toutefois ces dernières semaines prise d’un soudain excès de fièvre ayant la pris la forme d’une soudaine et mystérieuse épidémie. Les symptômes, d’après les racontars, tenaient tout d’abord lieu d’une mauvaise grippe hivernale : fièvres et tremblements, parfois accompagnés de vomissements plus ou moins épuisants. Pour autant, la réelle teneur de l’épidémie ne s’était montrée au grand jour qu’au fil du temps, prenant de cour les autorités sanitaires de la ville tout comme les membres du Clergé. Les fièvres et leurs usuels délires induits par la maladie avaient cédé la place à des crises hystériques, des hallucinations et dans les cas les plus extrêmes, des scènes débridées de violence. Parmi l’ordre de Gaïa l’on envisageait désormais l’existence d’une maladie d’origine mystique.

Calimène, dans son jardin, avait étudié le problème sous tous ses angles. Installée à deux pas d’un potager entretenu par son personnel de maison, désormais limité à deux serviteurs décatis et leur fille, elle rêvassait en tentant de solutionner le problème. Derrière elle, une porte double donnait sur un petit boudoir agréable, où il était bon de s’installer aux heures chaudes de l’été, au vert du printemps ou au flamboyant de l’automne. Pragmatique, Calimène ne croyait dans l’explication la plus aisée : une maladie d’origine magique. Pour dire l’entière vérité sur ce rejet, l’écuyer sans chevalier refusait d’admettre qu’en cas de telle explication, elle n’avait à sa disposition aucune ressource lui permettant de remonter le fil des culpabilités. Par ailleurs, son intuition la guidait vers d’autres causes possibles.

La cause naturelle paraissait tout aussi improbable. De ses lectures, Calimène avait appris que la cause usuelle de toute épidémie se trouvait habituellement dans la cohabitation de l’homme et de la vermine. Pour autant, au vu de l’ampleur que prenait la maladie chaque jour, il aurait fallu constater une prolifération telle des nuisibles que le lien serait apparu à tous comme évident. Par ailleurs, Kendra-Kâr possédait la plus intense activité portuaire du monde connu. Mais là encore, les autorités portuaires avaient l’usage d’observer les allées et venues sur le port. Les équipages présentant des maladies apparentes étaient obligés de rester à leur bord.

Ce qui avait conduit Calimène sur le marché tenait de l’anecdote : les courses de l’une de ses servantes. En observant la jeune fille revenir du marché de quartier, elle avait pris conscience du point commun de l’alimentation de tout habitant de la cité : l’eau et le pain. Une intoxication par l’eau ou par le pain aurait les mêmes conséquences pour l’empoisonneur, à savoir toucher toute les catégories de la population, riche comme pauvre, noble comme vulgaire.

C’est pourquoi Calimène, la lame au fourreau, prenait son petit-déjeuner auprès des étals du marché. Bien que les boulangers et pâtissiers soient nombreux, tant au grand marché que dans les marchés de quartiers, la plupart travaillaient en tant qu’artisan. En ce sens, leur production était trop peu importante pour intoxiquer une frange importante de la population. Aussi, seuls trois d’entre eux possédaient une échoppe assez importante pour avoir une production suffisante à de tels projets.

Un macaron à la main, dégustant autant par soucis du détail que par gourmandise, Calimène entama son enquête par une longue observation de chacun des étals, des produits présentés et de l’attitude des hommes et femmes y travaillant, sans noter quoi que ce soit de notable. Pains, pâtisseries et autres confiseries s’échangeaient dans une relative bonne humeur.

Apercevant sa jeune servante en train de réaliser les courses matinales, elle l’interpella et lui prodigua à peu de choses près, ce discours.

« Diane, ma chère, pourrais-tu aller te renseigner pour moi auprès de ces étals que tu vois là-bas » dit-elle en lui indiquant les boulangers. « Il me serait agréable d’embaucher deux fois par semaine un de ces apprentis pour entretenir notre ancien four, faire le pain et pourquoi pas, quelques un de ces gâteaux dont tu raffoles tant… » Précisa-t-elle en souriant.

La jeune fille s’exécuta et s’orienta prestement vers les établis chargés de pains et autres expédients culinaires. Après quelques minutes de discussion, elle en revint à sa maitresse et lui rendit le résultat de ses innocentes questions.

« Dame Calimène, les maitres-boulangers Arles et Garaumon seraient ravis de pouvoir vous rendre ce service, dès jeudi prochain si cela peut vous convenir. Le maitre-boulanger Garmin s’excuse quant à lui, madame, mais trois de ses employés et un de ses novices ayant récemment quitté son service, il sera bien en mal de pouvoir vous déléguer quelqu’un. » servit-elle rapidement.

Calimène porta son regard sur cet étal en particulier, lequel connaissait un vif succès.
« Merci de ton concours, Diane, rentre directement à la maison … » entama-t-elle en détaillant les employés de Garmin.

« … et n’achète plus de pain chez ce Garmin. » conclut-elle provisoirement, espérant tenir une première piste sérieuse.



En direction de la demeure de la Maison Ligure

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Dernière édition par Antismène le Ven 21 Oct 2011 16:43, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Re: Le marché
MessagePosté: Mer 12 Oct 2011 12:13 
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Ils entrèrent donc dans la roulotte de la diseuse d’aventures, le blond devant le fou derrière. L’exiguïté de l’endroit contrastait avec la taille immense de la place du marché. Les bibelots, breloques superstitieuses, bijoux occultes et statuettes mystérieuses formaient une décoration hétéroclite et surchargée, dans cette petite pièce aux murs de bois coloré. Les couleurs vives se reflétaient partout, et attiraient le regard, indéniablement, du visiteur en recherche de sensations fortes. Un voyage au pays de l’étrange, des pouvoirs surnaturels.

Mise en valeur par la disposition des lieux, une grosse malle trônait au centre de cette petite pièce, cernée de coussins douillets et colorés qui invitaient à l’abandon d’une assise confortable, ce que la rouquine proposa d’ailleurs aux deux hommes qui venaient de pénétrer dans son antre. Norroy consentit sans attendre à s’installer, tout attentif à ce que cette femme pourrait lui raconter sur son brillant avenir de nobliau montant dans la haute société. Sersem, lui, papillonna d’abord d’une breloque à l’autre, faisant tinter les verroteries inutiles de ses doigts gantés de blanc en promulguant mille grimaces singeant la surprise et l’émerveillement. En vérité, il aimait cette décoration surchargée de bibelots inutiles et tintant, d’attrape-rêves et de colliers porte-bonheur, de carillons de perles ou de pendentifs voyants. Il se laissait presque aller Non ! Jamais ! à l’émerveillement qu’inspirait la pièce.

Mais c’était sans compter ce qui suivit. Alors qu’il s’égayait de tous ces ornements, la divinatrice avait commencé à embobiner son maître avec les sornettes habituelles de son métier de trompe-naïfs. Elle avait sorti de vieilles carres écornées aux couleurs fanées, et les mélangeait devant elle, sous le regard attentif et passionné du sire blond. Les cartes du Destin, qu’elle les appelait. Foutaise, foutaise ! Nul destin ne saurait être individuel. Nul avenir personnel ne peut-être prédit !

Sersem se laissa bruyamment tomber sur le ventre, et posa ses deux coudes sur l’un des coussins cernant la malle, attentif au moindre des mouvements de la prophétesse des marchés. Trois cartes furent posées sur la table. La fortune et les Amours, tel que l’avait prédit, sans être devin, lui, le Fol. Mais ce fut à la troisième qu’un sourire plein d’espièglerie naquit sur son visage peinturluré. La carte, précisa-t-elle, représentait les difficultés et les obstacles. La figure qui y était gravée ne faisait aucun doute sur son identité : le Fol. Ainsi avait-elle habilement trouvé un moyen de se venger de la petite pique qu’il avait lancée avant d’entrer. Le hasard n’était pour rien dans cette apparition, il le savait, même si elle démentirait. C’était finement joué. Le regard du Fou se posa sur son maître, qui restait interloqué devant cette apparition. Le naïf mordait pleinement à l’hameçon.

« Vous… vous voulez dire que Sersem sera pour moi un… un problème ? »

On lui avait pourtant vanté les mérites d’avoir à ses côtés un saltimbanque qui attirait l’attention des gens de noble extraction. Norroy renchérit de plus belle :

« Je devrais, selon vous, m’en débarrasser ? »

Le Fol sentant le danger venir toussota en ricanant, roulant sur son dos en faisant tinter les clochettes de son chapeau. Il avait trouvé une parade.

« À moins que c’est de vous séparer du Fou qui vous causerait mille torts… Comment savoir ? Comment savoir ? »

Sersem roula des yeux, l’air hagard, et son regard se perdit une nouvelle fois sur les verroteries des parois de la roulottes. Le sire inquiet, lui, questionnait du regard la divinatrice, perturbé par ce qu’avait mis en avant le bouffon…

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Sersem le Fol


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 Sujet du message: Re: Le marché
MessagePosté: Ven 14 Oct 2011 13:44 
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Il y avait longtemps que la diseuse de bonne aventure n'avait pas pris autant de plaisir à tirer les cartes. L'ombre d'un sourire en coin, elle pressa la carte sur son front et pris une profonde inspiration.

« Non, pas de séparation. Une séparation serait fatale à votre bien être sire.
Votre fol et vous même partagez un destin inextricable. »


Elle fronça les sourcils.

« La jalousie.
Je sens le mauvais œil. »


Elle braqua son regard désolé sur le fol.

« Oui, le mauvais œil est sur vous

« Fort heureusement, il existe des solutions. »


Elle ouvrit avec précaution la malle après l'avoir débarrassée de la lampe à huile et du jeu de cartes qu'elle plaça sur le sol. Elle en sortit deux petits pots en terre cuite fermés par un tissu, qu'elle déposa en face de ses clients.

« Prenez ce repousse misère aux propriétés miraculeuses. »

Miraculeusement puantes... Malgré le tissus imprégné d'huile parfumée, une délicate odeur de rat mort s'en échappait.

« C'est une recette ancestrale qui remonte à l'époque de Kendra même. »

Le contenu des pots était effectivement issus d'une vieille recette. Il s'agissait de restes d'un ragoût dont les graisses animales refroidies avaient pétrifiés le bouillon. On lui avait appris toute petite à ne pas gâcher la nourriture.

« Un pot pour vous également messire. Préventivement. »
« Vous devrez l'appliquer chaque soir, avant le coucher, pendant une lune. »

« Bien... »


La gitane observa tour à tour le fol et son maître. Elle soupira.

« Les onguents je vous les offre messire. Pour le reste, disons... 30 yus. »

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