L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: Andel'Ys
MessagePosté: Ven 17 Juin 2016 23:42 
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Après mon explication, le Roi Ejude m'explique qu'il n'y a pas besoin pour moi d'aller chercher des herbes, ils ont tout ce qu'il faut, herbes et poisons à l'intendance. Sans un mot de plus, il s'écarte, allant s'occuper d'achever le combat que j'ai lâchement abandonnée. Mais vu mon état, je ne suis pas prête de remettre un pied sur ces murailles et il me faut de quoi me soigner pour la bataille de demain. De surcroît, si moi j'en ai besoin, qu'en est-il de tout ces hommes Pâles qui viendront se battre avec nous et qui, eux aussi, pourraient mourir au combat faute de soins aussi efficaces que ma magie et mes potions ?

Je me retrouve bientôt chez l'intendant en question, un elfe accompagné de chenilles géantes chargées de coffres. Efficace pour n'importe quel terrain, il faut bien l'avouer, même si la vitesse ne doit pas être celle d'un cheval.

« L’on m’a noté votre besoin d’herbe. Lesquelles vous faut-il, et en quelle quantité ? »

Encore entrain d'observer les chenilles, je mets quelques secondes à répondre à l'elfe, le temps de trouver une manière diplomate pour faire comprendre que ce n'est pas de moi qu'il s'agit, mais de tous les hommes pâles, qui auront besoin cette nuit de soin et qui refusent notre magie.

"Regardez autour de vous... Il m'en faut assez pour soigner le plus de blessés possibles parmi nos alliés. Le tout sans pour autant vous en priver pour la prochaine bataille."
"Nous soignerons nous-même ceux qui peuvent l'être. Et ceux qui le veulent : ces humains pâles semblant faire peu cas de nos talents. Ils ont la rancœur tenace. En qualité de superviseur de l'intendance, je me garde le droit de regard sur nos provisions."

Bon, pour les quantités, je lui fais confiance, je n'ai guère pas la tête à gérer des stocks de toute façon, puis ça me rappellerait trop mes années de travail sur le Naora. Si ce soir, j'ai de nombreuses vies à sauver dont j'aimerais me charger, il me faut déléguer. Epuisée, je réponds lasse à propos des humains, je commence à connaître leur manière et ceux d'ici ne sont guère différents de ceux de Yuimen au final.

"Les humains ont des vies courtes, mais la mémoire étrangement longue, en effet."

Il nous faudrait trouver une technique pour leur faire accepter ces plantes sans même qu'ils le sachent, au pire.
(Fais-leur bouffer.)
(Euh, je prends ça dans quel sens ?)
(Bah qu'ils les bouffent. En pain, en brioche, en gâteau, en soupe,...)
(Ah oui... Bonne idée !)

Encore faut-il que les elfes aient des plantes qui résistent à la cuisson, parce que je me vois pas entrain de faire des salades, puis c'est pas le plus agréable après un combat.

"Parmi vos plantes, certaines soignent-elles sous forme de potions ou de soupe ? Cela pourrait permettre de soigner une partie des récalcitrants. Sans doute seront-ils plus aptes à faire une paix durable s'ils vous doivent la vie."

L'elfe hausse un sourcil, manifestement surpris à ma question.

"Nous ne sommes ni alchimistes, ni cuisiniers. Nos plantes soignent, parce qu'elles en ont la capacité. S'ils ont peur des plantes, qu'ils se baignent dans leur potage de poisson. Souhaitez-vous quelque soin pour vous-même ?"

Pendant une demi-seconde, Astinor se met à ricaner dans mon esprit, ayant eu manifestement l'image d'Astidentix et de son fils se baignant dans un chaudron de bouillabaisse. J'avoue que ça m'arrache un sourire aussi, je cherche à préciser mon idée à l'intendant.

"Certaines plantes agissent mieux quand elles sont bues en tisanes ou en infusion qu'en cataplasmes, c'était pour ça que je demandais."

L'elfe fronce les sourcils, j'ai dû le vexer, manifestement. J'enchaîne directement sur sa question, à propos de mes besoins : remplir ma gourde et le poison de la dague d'argent.

"Je n'ai plus besoin de soin, mais il m'a fallu utiliser de mes potions et j'aurais espéré pouvoir remplir ma gourde. Auriez-vous d'ailleurs de ce poison qui imbibe la dague que le Roi Ejude m'a offert ? Je l'ai utilisée par deux fois dans la journée et j'ai peur d'en avoir encore besoin d'ici la prochaine lunaison."

"Êtes-vous en train d'essayer de m'apprendre mon métier, étrangère ?"

Il a beau être très poli et me laisser parler, je l'ai vexé, et il va falloir me rattraper.

"Je peux vous préparer une infusion d'herbes médicinales pour demain, si vous le souhaitez. Mais l'effet sera moins puissant que la plante fraiche. Quant à la dague que vous avez reçue en présent, je crains que les plantes ne soient pour rien dans le poison qu'elle contient. Son poison ne trouve sa source que dans notre secrète cité, au cœur de Jollarsyth."

Il accepte cependant de me préparer une infusion d'herbe pour le lendemain. A défaut de soupe, nous aurons du thé, tant mieux, c'est meilleur froid. Pour reprendre une de mes techniques favorites auprès de mes enseignants, je retourne la question autrement, de manière à mettre son savoir au premier plan et m'effacer derrière un manque de connaissance possiblement totalement illusoire, mais qui aura pour intérêt majeur de redorer l'ego de mon interlocuteur.

"Pardonnez-moi, ce n'est pas ce que je voulais dire. Pour le poison, il me faudra donc retourner dans votre cité à la fin de cette guerre. Pour les plantes, pour un soin directement utilisé en plein cœur d'un combat, que me conseillez-vous ? La plante fraîche est-elle aisément utilisable entre deux morts chez l'adversaire ou vaut-il mieux la simplicité d'une gorgée d'infusion ?"

A moins d'avoir des feuilles fraîches qui se mâchouillent, y a toutes les chances que l'infusion soit la plus simple. Hors c'est pas pour après le combat que je m'inquiète, mais bien pour le plein milieu, quand j'aurais encore mis ma vie en jeu pour mes valeurs.

"A user en plein combat, il est préférable de l'absorber en infusion, j'en conviens. L'utilisation de la plante se fait, pour un effet total, que par le biais d'une application précautionneuse sur la plaie."

Bon, à défaut de soupe, nous pourrions donc avoir thé froid, pour tout le monde !

"Pourriez-vous alors préparer une bonne quantité d'infusion de manière à prémunir un maximum de guerriers d'infusion de soin ? Cela pourrait sauver plusieurs vies dans le prochain combat."

"Je doute pouvoir pourvoir une armée complète, mais je ferai au mieux sans desservir nos réserves, afin de nous prémunir des soins post-combat."
"Un grand merci, de la part de tous les peuples encore libres de ce monde."

Ah bah voilà, objectif accompli, il reste à avertir les Pâles de la bonne nouvelle, je sors la pierre dans ma poche et dirige mes pensées vers la Reine.

(Les elfes ont des simples. Ils sont prêts à soigner vos blessés ce soir, et à faire des tisanes à boire pour se soigner durant le combat, pour votre armée et ceux de Fan-Ming.)

Maintenant, il nous faut en savoir plus sur les combattants que nous avons en face. Peut-être y a-t-il des gradés parmi les morts ennemis dans la plaine que j'ai allègrement ravagé avec mon sort. J'ai foutu un fameux chaos d'ailleurs, faudra que je me méfie de ce sort, il va finir par être vraiment dangereux. Après avoir escaladé un morceau de terre faisant au moins ma taille, je jette un coup d'oeil plutôt large au résultat du combat. Balayant de mon regard acéré la plaine et les nombreux morts, je m'aperçois vite qu'il s'agit de troupe finalement ordinaire et ce constat n'est guère pour me rassurer. Si nous avons autant de perte avec des "simples" soldats, que se passera-t-il quand nous aurons des chefs de guerre en face de nous ? Comment le combat aurait-il tourné si des Garzoks du niveau des deux que j'ai abattu dans l'après-midi ou pire, si Naral, avait été dans les rangs des combattants ?

Je préfère passer cette question et me pencher sur la première bataille. Faut que je trouve n'importe quoi pouvant aider, cartes, plans, ordres, potions ou n'importe quoi dans le même style. Parcourant les rangs des guerriers à peau verte, je ne m'attarde un minimum que sur ceux étant manifestement plus gradés : porte-drapeaux, sergent avec des trompes de guerre, ou autres Garzoks aux équipements de qualité un peu meilleure.

Je finis plusieurs objets, des champignons, des potions, des herbes dans un sachet dont le cuir est d'une origine plus que douteuse ainsi qu'une amulette en forme de crâne de corbeaux. Une autre amulette attise la curiosité d'Astinor, mais ça doit être son coté chat, parce que pour ma part, il est proprement hors de question que je me balade avec un cadavre de rats à deux queues.

Il me faut une bonne heure avant d'abandonner mon objectif principal, qui était de trouver une carte, ou au moins une information intéressante. Je finis par rentrer en ville, je demanderais à l'intendant ce qu'il pense de mes trouvailles demain matin, en allant chercher ma ration de thé.

Pour l'instant, j'ai juste faim, mais vraiment faim, puis je suis épuisée. Je double une série de victimes esclaves, entrain de décongeler. Je me demande bien quel cryomancien a eu du mal à maîtriser à son sort, ainsi. Enfin, au moins, une fois fondu, ils seront en vie, eux au moins, contrairement à leurs frères désarmés qui gisent autour des remparts.

A l'intérieur de la ville, la situation n'est pas moins désastreuse d'ailleurs. Des cadavres, qui sont entrain d'être déblayés. Je hausse les sourcils en voyant que les cadavres des pâles sont des civils. Que s'est-il donc passé ici ? Est-ce pour ça que Kyioheiki est parti aussi vite tout à l'heure ? Je hausse les épaules, n'ayant absolument plus faim d'un seul coup. Trop de cadavres, trop de morts, trop de sang et trop de douleurs pour une seule nuit, et celles de notre rencontre avec Vallel promet de ne pas être plus douce.

(Pourquoi les Dieux permettent-ils ça ?)
(Ne rejette pas la folie des mortels sur les Dieux.)
(Les Dieux ne peuvent-ils pas stopper ces massacres ? N'est-ce pas le rôle des Dieux que de protéger les leurs ?)
(C'est bien le rôle des tiens, Gardienne.)
(Je suis trop faible pour cela.)
(Tu es plus forte que de nombreux hommes, Lothindil 'tir Lisha. Admet-le et prend ta place dans le monde, par Yuimen !)
(Et je devrais faire quoi selon toi ? J'ai tout tenté pour les protéger, j'ai même failli crever comme une raclure sur ces murailles pour sauver ce peuple !)
(Le combat n'est pas la seule solution !)
(Je n'en vois pas d'autres !)
(Alors grandis ! Alors voyages encore. Il existe des solutions.)
(Quelle solution ? Tu parles, tu parles encore et toujours; mais tu ne m'aides pas, Anouar. Montre-moi ce qu'il faut que je fasse ! Ou laisse-moi combattre sans mettre le doute dans mon esprit !)
(Je te montrerais. Vainc l'armée de Vallel, sauve autant de vies que tu peux, et je te montrerais, ça te va, Gardienne ?)
(Astinor, tu es silencieuse.)
(Je combattrais pour toi, tel est mon rôle. Fais c'que tu veux. Ma soif de sang est rassasiée.)
(Allons dormir. Nous devrons être au mieux de notre puissance.)

Traversant la ville, j'apprends qu'Astidentix nous a prévu un lieu où dormir, une simple paillasse, bien suffisante à mon goût. Je m'y rends directement, attrapant juste une brioche sur une table en passant que j'engloutis avant d'entrer chez le chef de la cité. Epuisée à un point rare, j'ôte tout juste ma cape, mes bottes, mes gants et mes armures avant de m'écrouler sur la paillasse laissé à notre attention. Je n'ai pas besoin de sommeil normalement, mais j'ai cru comprendre que la fusion avec Astinor troublait certaines de mes fonctions et elle est une humaine, ayant besoin de dormir. Me roulant en boule, comme un chat, je lui laisse le corps qui se couvre de poils noirs remplaçant à défaut n'importe quelle couverture...

_________________


Je suis aussi GM14, Hailindra, Gwylin, Naya et Syletha


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 Sujet du message: Re: Andel'Ys
MessagePosté: Sam 18 Juin 2016 02:24 
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Alors que la bataille continue de plus belle et que ma magie se montre moins efficace que prévu, je vois la pierre que l'elficus avait érigé comme des remparts autour de moi, s'ébranler. Instinctivement, j'encoche une flèche et ne sachant pas encore qui est à l'origine de cet effondrement, je me tiens prêt à perforer la première tête que je vais voir. A condition que cette dernière soit verte et difforme bien sûr, je m'en voudrai de remercier un éventuel sauveteur d'un projectile bien - où très mal c'est selon - placé. Et alors que la roche collapse, je ne peux retenir un soupir de soulagement. Point de peau verte et rugueuse, mais bel et bien des humains, des aventuriers de Yuimen. Je crois reconnaitre le bellâtre. Le borgne par contre est inconnu au bataillon, mais peu importe, je suis heureux de la voir!

Laissant mon arc scolopendre reprendre sa place sur mon bras désormais métallique, laissant retomber la pression, laissant les rayons d'un soleil descendant reprendre possession des lieux, je m'approche des mes sauveurs, avec l'intention ferme de le remercier comme il se doit. Une main sur l'épaule du guerrier borgne, mes yeux noirs et or plongés dans le sien, unique, je m'adresse à lui, calme et soulagé.

"Merci, ça commençait à devenir chaud dans le coin."

Mais alors que je suis sur le point de me présenter, une échelle est mise en place et après un bref regard en bas, je me rends compte qu'elle a été installé par des Ynoriens. Je n'y ai pas participé longtemps, mais la bataille semble terminée, ou tout du moins sur le point de l'être et je suis un peu déçu de ne pas avoir été plus utile. Bon d'accord, le fait d'être mort est sans doute une bonne excuse, mais tout de même.

Remarque, je peux toujours me rendre utile. Une fois en bas de la muraille et une fois que le capitaine a terminé son résumé de la situation, je lui réponds.

"Merci. Je m'occuperai des blessés dès que j'aurais pu discuter avec une ou deux personnes. Bravo pour cette bataille. L'adresse des Ynoriens n'est plus à démonter, mais vous voir à l'œuvre est toujours aussi impressionnant."

Il me certifie en toute modestie qu'aucune aide n'est nécessaire pour ce qui est des blessés et que cette victoire est plus celles des pâles que celles des ynoriens. Que cette victoire a apporté l'espoir, pour cette planète et pour l'Ynorie. Car oui, il ne faut pas l'oublier. Nous nous battons effectivement pour sauver Aliaenon, mais aussi plus égoïstement, pour empêcher Oranan et ses alentours de subir l'anéantissement qui résulterait de notre défaite. Les enjeux sont importants. Peut-être trop pour une poignée d'aventuriers. Mais comme Hiritoshi vient de le dire, l'espoir est là et il est bien trop tôt pour perdre courage.

Prenant poliment congé du Capitaine Ynorien sur ces paroles encourageantes, je pénètre dans la cité à la recherche de Thensoor. Lui aussi je dois le remercier. C'est grâce à lui que je suis de retour et je n'ai pas vraiment eu le temps de lui montrer une quelconque reconnaissance. Mais alors que mes yeux cherchent un être squelettique et décharné, ces derniers se posent sur quelque chose de bien plus réconfortant. Une chevelure flamboyante que je ne pensais pas revoir un jour: Glanaë. Cette Essérothéenne qui a combattu à mes côté pour la sauvegarde de sa cité, cette femme qui avait pris soin de moi, qui s'était inquiété pour moi, comme personne ne l'avait fait depuis des années. Elle est là, vivante.

Je m'empresse d'aller vers elle avant de me rappeler que...Je ne suis physiquement plus le même. Et vu les circonstances qui ont précédé notre séparation, il est même fort possible qu'elle me croit mort. Il faut que je sois prudent si je ne veux pas la brusquer, et si je ne veux pas qu'elle me prenne pour un fou. M'approchant d'elle aussi calmement que possible, je pose délicatement une main sur son épaule.

"Dame Glanaë, je suis conscient de l'étrangeté de ma requête mais...m'accorderiez-vous un peu de votre temps ? En privé."

La délicate demoiselle, bien que logiquement surprise, accepte de me suivre à l'écart de la foule. Mais maintenant que je suis seul avec elle, je commence à perdre mes moyens. Comment lui dire qui je suis ? Comment lui expliquer la manière dont je suis revenu d'entre les morts ? Comment me faire pardonner de l'avoir laisser derrière sans même lui avoir dit le moindre mot ? Par où commencer ? Je n'en sais rien, mais ce silence va commencer à devenir gênant si je ne dis pas quelque chose rapidement. Je tente alors de bafouiller quelque chose, en me grattant l'arrière de la tête, tout penaud.

"Je...comment dire. Je sais que c'est sans doute dur à croire, mais je...Je suis...Karz."


Un instant, elle semble ne pas savoir de quoi je parle, ne pas se rappeler qui je suis, puis l'instant d'après, une fois mon équipement passez en revue, elle me reconnait et me demande ce qui s'est passé. Comment lui dire ? Ce n'est pas le genre de chose que n'importe qui peut croire, pas le genre de chose qui se raconte facilement. Peut-être que si je résume un peu les chose ?

"C'est une histoire relativement longue et compliquée. Mais pour résumer...Je suis mort, et revenu à la vie."

Pensive un instant, elle opine du chef, comme si cette réponse n'était pas si choquante. Non, au lieu de me fixer, la bouche grande ouverte comme si j'étais complètement dingue, elle cherche juste à comprendre pourquoi j'ai ce corps. Sans un mot de plus sur le fait que je sois revenu à la vie! Bloquant moi-même un instant, je me rends compte que la version résumé ne suffira pas, que je vais devoir tout lui dire.

"C'est la partie compliquée. Quand je suis mort, mon âme a été ...séparée de mon corps. J'étais immatériel, mais encore pleinement conscient et avec tous mes souvenirs. J'ai essayé de réintégrer mon corps, mais il était dans un bien trop mauvais état. J'ai donc pris contact avec Thensoor qui m'a dit que je pourrais trouver un nouveau corps à la Tour d'Orsan. Des gens y servent de cobaye et y sont retenus prisonniers. Leurs esprit est brisé, leur âme n'est plus que douleur. J'ai donc investi le corps que tu vois et libéré l'âme qui l'habitait...Autant par pitié que par égoïsme, je dois l'admettre. Mais je me devais de revenir. Je n'ai pas pu protéger ta cité, protéger les tiens. Et je voulais m'assurer que Xël était en vie, que TU étais en vie. Je..."

Elle écoute calmement, sans m'interrompre. Sauf quand je parle de la Tour d'Orsan, un endroit qui lui fait peur et qui est à l'origine de nombreuses légendes terrifiante selon elle. Mais à la fin de mon discours, elle m'apporte deux nouvelles. Une terrible et une excellente. Les Essérothéens ne sont plus qu'une vingtaine, une poignée, nous avons échoué à les protéger, mais nous parviendrons à les venger. Et je suis bien heureux d'apprendre l'autre nouvelle. Xël est en vie! Et il sera de la bataille de demain. Mais là, tout ce que je peux dire, tout ce que je dois dire, ce doit être pour rassurer Glanaë, pour lui redonner confiance et espoir. Cet espoir que le Capitaine Hirotoshi a évoqué et qu'il faut entretenir.

"Ces légendes doivent être bien plus proche de la réalité que tu ne le penses. Regarde-moi, ce corps n'a presque plus rien d'humain et ce n'est rien comparé à ce qui habite encore cette tour."


Je ne peux réprimer un frisson et une grimace mêlant tristesse, dégoût et colère. Ce que j'ai vu dans cette Tour est vraiment immonde. Que ce soit la manière dont les gens sont traité, ou les créature qui arpente ses couloirs. Mais tout n'y a pas été néfaste. J'y ai trouvé un nouveau corps, y ai pris de nouvelles responsabilités, m'y suis fixé de nouveaux objectifs et c'est là-dessus que je dois me concentrer. Là-dessus que dois insister.

"Mais si être devenu ce monstre me permet de venger ta cité, de te protéger et de protéger ton monde, alors je ne regrette pas. Je ne laisserai plus le moindre Essérothéen mourir à cause d'Oaxaca et de Vallel. Toi et ton peuple avez assez souffert. Je serai votre rempart, ton rempart, je le promets."

Je fais un sourire gêné. De tels propos sont peut-être un peu fort venant d'un personne qu'elle ne connaît presque pas et avec qui elle a seulement échangé deux mots pendant une bataille. En y repensant, je m'empresse d'ajouter.

"Et je te promets de ne plus agir de manière stupide comme à Esseroth, de ne plus me sacrifier inutilement."

Et c'est avec une sacrée énergie dans le regard que Glanaë me répond. Elle semble avoir été touché par mon discours et avoir regagner de l'espoir pour la bataille de demain, souhaitant même que chacun soit aussi décidé et motivé que moi dans cet affrontement.

Encouragé par sa réaction, je ne peux m'empêcher de sourire et je sens un poids disparaître de ma poitrine.

"Nous devrions nous reposer maintenant. Demain, une bataille encore plus rude nous attend, mais nous serons victorieux. Nous dissiperons les ténèbres et ramèneront la paix et je pourrais te parler de mon monde si tu le désires."

Je pose sur elle un regard que je veux plein d'espoir et de confiance, la laissant si elle le désire, retourner auprès des autres. Elle me salue alors d'un signe de tête avant de prendre congé sans un mot de plus. La revoir vient de me faire le plus grand bien et d'apprendre que mon clodo de compagnie est lui aussi en vie m'en fait tout autant. Demain, c'est le dernier acte, le dénouement de cette aventure de dingue. Demain, nous allons affronter le gros des armées de Vallel et scellé sont sort, celui d'Oranan et surtout celui d'Aliaenon. De grosse responsabilités pèse sur nous, les aventuriers, mais maintenant, nous avons un bon paquet d'alliés, et nous avons tous à coeur de protéger ce monde et ces habitants.

M'adossant à un mur, assis par terre, je sens le sommeil me gagner, petit à petit. Revenir à la vie n'est pas de tout repos finalement. Et alors que mes yeux se ferment lentement, je me mets à sourire. Glanaë s'étonnerait encore sans doute de me voir dormir comme ça alors qu'il y a des endroits plus chaud et confortable. Les vieilles habitudes sont tenaces.

[1752 mots]

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Car celui qui aujourd'hui répand son sang avec le mien,sera mon frère. - William Shakespeare


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 Sujet du message: Re: Andel'Ys
MessagePosté: Sam 18 Juin 2016 06:08 
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Cet homme borgne qui avait élaboré ce plan aussi fou que de capturer des orques comme s’il se rendait à la pêche à la lotte, ne vit aucune objection à celui que j’avais moi-même initié. Ainsi sans que je n’aie besoin de lui demander assistance, il prit position à mes côtés, empoignant le pique à deux mains, il coordonna ses pas avec les miens. D’agilité similaire, nous coursâmes sur les remparts, renversant les orques qui déséquilibrés tombèrent lourdement pour la plupart à l’intérieur des murailles de la cité. Mettant toutes les chances de notre côté, le dénommé Heartless héla les soldats de Fan-Ming afin qu’ils nous prêtent main forte. Sans hésitation, ces derniers se mirent à l’action.

Nous avions enfin pris l’avantage. Bien qu’il restait encore orques et gobelins, les troupes alliées les cernaient de tous les côtés : nous avions repris la cité. Bientôt, fantassins et cavaliers à pied pénétrèrent dans les tours, prenant le relais sur les chemins de garde. La défaite des orques était assurée, mais ceux-ci ne déclarèrent point forfait, ils se battirent jusqu’à trépas.

Et puis, je vis le capitaine Hirotoshi non loin de nous, tout en bas des murailles. Sous ses ordres, une échelle prit place et nous pûmes descendre. Il nous fit alors part des dernières nouvelles. La ville était à nous, puisque nous avions vaincu l’armée ennemie. Il savait aussi qu’une armée menaçait Fan-Ming et nous annonça que notre départ pour cette cité était prévu dès le lendemain. D’ici là, Astidenix nous conviait à sa table sur la place et nous offrait un gîte pour la nuit. D’autres dirigeants des autres cités seraient aussi présents.

« Je vous remercie, capitaine Hirotoshi, de m’avoir confier vos hommes. »

Ce dernier me répondit sobrement que c’était moi qu’il devait remercier puisque j’avais dirigé ses hommes de main de maître. Je le saluai puis me tourna vers Heartless :

« Qu’est-il advenu du Gouverneur ? L’avez-vous retrouvé ? »

A cette première question, il ne put répondre, il avait disparu lors du kidnapping en compagnie de Sinaëthin et il ne les avait plus revus.

« Et que comptez-vous faire à présent ? »

Le pirate m’apprit qu’il se rendrait pas à Fan-Ming, il pensait plus tôt se diriger vers le sud :

"Mmmh... Plus loin, au sud, c'est de là que viennent les oaxiens, et ils utilisent un portail de la même nature que le nôtre, j'en suis sûr. Si on veut vraiment préserver Aliaénon de la guerre, c'est par là qu'il faut commencer. Et ensuite, celui de Fan-Ming..."

Je l’écoutais attentivement. Cet espèce de loup de mer pensait différemment des autres et quelques-unes de ses tentatives farfelues avait porté fruit.

« Pour ma part, j’aurais aimé me rendre à Fan-Ming dès aujourd’hui. J’avais promis que j’y retournerais au plus vite. Par contre, je ne peux plus invoquer de cheval ailé. Vous accepteriez d’en convoquer un pour moi ? »

Sans hésitation, il me lança son sifflet tout en commentant :

"Tiens, prend le mien. J'ai jamais pu supporter les chevaux, et encore moins l'altitude."

J’attrapai le sifflet en vol et je répondis, le tutoyant enfin à mon tour :

« Je te remercie. J’en prendrai bien soin tout comme on le fait avec un trèfle vert à quatre feuilles et non comme un vulgaire vulnéraire. »

Alors que j’allais le saluer pour partir à la place centrale, Heartless m’arrêta :

« Un dernier truc, Mathis. Tu as compris ce qui a causé cette guerre, non ? D'un côté Oranan, de l'autre côté, les oaxiens, on se tient juste au milieu. Je connais que dalle à ce monde, il est même carrément étrange, mais je suis sûr d'une chose. Il n'aura jamais la paix tant qu'il sera coincé entre ces deux camps. Protéger Fan-Ming, buter Vallel, ça suffira juste pour un moment. Mais ils reviendront. Ils reviennent toujours, chez nous c'est la même chose. Les gens comme nous n'ont rien à faire ici. Penses-y quand tu reviendras à Fan-Ming. »

Je ne lui répondis pas immédiatement, réfléchissant à ce qu’il venait de me dire et de sous-entendre.

« Oui, je vais y réfléchir. » Puis tout en souriant je rajoutai :

« Je crois avoir saisi ou vous voulez en venir. Je vais d’abord consulter les esserothiens, les laisser retourner chez eux, et puis j’agirai. »

Cela dit, je me rendis à la place centrale ou un banquet assez plantureux nous attendait. Sans m’arrêter, je ramassai un petit morceau de poisson fumé séché tout en cherchant des yeux le dirigeant d’Andel’Ys.

Je mâchai rapidement ma pitance tout en me dirigeant vers Astidenix. Une fois à sa hauteur je le saluai :

« Je vous remercie pour votre offre de gîte, mais je vais partir aussitôt pour Fan-Ming. »

Cet homme d’âge mûr me salua également par un hochement de tête avant de me répondre :

« Alors si vous partez, priez pour que la prochaine fois que nous nous voyions, ce soit en vie, et victorieux sur les murailles de Fan-Ming. »

Après ce combat, et toutes mes mésaventures passées ces derniers jours, je ne voyais plus cet homme de la même façon, mais surtout je comprenais davantage ses premières réticences à nous prêter son armée.

« Oui, je l’espère aussi »

Sur ce, mon nouveau sifflet dans ma main gauche, je partis en direction de Glanaë qui s’en revenait vers les tables quittant un homme en piteux état. Lorsqu’elle me vit, son regard se durcit et elle prit un air distant. Je ne me laissai point démonter par son attitude à mon égard, bien décidé à poursuivre ce que j’avais en tête.

« Dans le feu de l'action, je ne prends pas toujours les bonnes décisions. Mais j'avais promis à Arthès et aux autres citoyens que je reviendrais le plus tôt possible à Fan-Ming. Et je veux tenir ma parole. Je pars donc immédiatement pour Fan-Ming à l'aide d'un cheval ailé. Et je vous offre de m'y accompagner ! »

Autant, une complicité semblait s’être tissée entre nous, autant, j’avais l’impression que j’étais désormais son ennemi. C’est donc d’une langue acérée qu’elle me rétorqua :

« Vous avez commis un crime de guerre odieux dont vous devrez répondre, tôt ou tard. J'accepte de monter sur votre cheval, mais pas par sympathie pour vous. Je tiens juste à revoir les miens au plus vite. »

Elle n’avait pas compris mon geste envers les orques et ne le comprendrait jamais. De mon côté, j’avais agi rapidement avec ce qui me semblait la meilleure décision. Je n’avais pas eu deux jours pour fomenter un plan, j’avais une décision à prendre et je l’avais prise. Et il est fort possible que dans une situation similaire, où ma vie et celle de mes alliées seraient en jeu, je prendrais la même décision. Mais je n’avais aucunement l’intention de me justifier, de m’expliquer. Je lui répondis donc tout aussi calmement :

«J'avais déjà saisi votre mépris à mon égard, mon offre avait pour unique but de vous permettre de retrouver les vôtres plus rapidement. »

Silencieuse, elle se contenta alors de hocher la tête. Ne songeant qu’à fuir ce silence oppressant, je posai le sifflet entre mes lèvres afin d’y expulser l’air de mes poumons.
Lorsque le magnifique cheval blanc ailé apparut à mes côtés, sans dire un mot, je me retirai laissant la priorité à Glanaë. Une fois cette dernière en selle, je grimpai derrière tout en donnant l’ordre au cheval : « Direction Fan-Ming ! Le plus près possible du palais! »

(((1254 mots)))

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Dernière édition par Mathis le Ven 24 Juin 2016 05:34, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Andel'Ys
MessagePosté: Sam 18 Juin 2016 11:48 
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Localisation: Quête 30 : La Chute d'Aliaénon | Nagorin
Mon soldat-médecin, après m'avoir poliment demandé la permission, me soulève m'emmène. Je lui souris simplement, content de me savoir en sécurité. J'imagine qu'il m'emmène vers les autres. Je préfère être avec tout le monde, c'est mieux ainsi.
Il se passe des choses. Des gens parlent, beaucoup. Je ne connais pratiquement personne. Je suis bien perdue, allongée à l'écart... Incapable de mettre des visages sur les voix, je me contente de me reposer un peu, sans rien demander à personne.

Le temps passe. Combien d'heures, de minutes, et de secondes ? Je ne saurai dire. Pas assez, sûrement. J'entends quelqu'un s'approcher. J'ouvre doucement mes paupières, et me redresse lentement sur mon sac.
Je dévisage Alistair, lentement, sûrement, sans rien dire. Il veut les fameuses informations. Il désire connaître les pouvoirs de chaque Esserothéen. Le savoir est une arme. Il a bien raison...
Ainsi, je m’éclaircis la voix, et lui déballe tout.

« Ils savent faire beaucoup de choses. Mais ce ne sont pas des mages de combat, loin de là.

Arthès sait arrêter le temps. Lui, j'en suis sûr.
Ils sont capables de créer des petites flammes, des illusions, d'augmenter la vitesse de leur corps, de lancer des projections astrales de leur esprit, de rendre confus, de créer des explosions à foison, de faire tomber la foudre, de communiquer avec les défunts ou les animaux, de se changer en pierre, de rédiger des écrits magiquement et automatiquement, de changer l'apparence de ses mains pour en faire des objets.

Alistair, ne me laissez pas seule au milieu des loups... Permettez-moi de venir à Fan-Ming. Je vais me coucher. Demain j'irai fouiller les corps de nos ennemis. Il me faut plus de puissance, pour plus d'endurance. Puis je partirai pour Fan-Ming pour mourir en vainqueur. »


Elle en avait marre, effectivement. Elle avait soif de puissance, plus que jamais. Elle voulait pouvoir déchaîner ses pouvoirs, comme jamais. Elle voulait de la force à outrance. Elle voulait de la vie à haute dose.
Sur ces pensées, elle attend qu'Alistair lui réponde ou s'éloigne, avant de rejoindre Morphée.

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Multi de :
Hawke, Sindel, Chevalier du Chaos
Baratume, Humain, Coureur des Plaines


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 Sujet du message: Re: Andel'Ys
MessagePosté: Sam 18 Juin 2016 12:10 
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Localisation: Quête 30 - Aliaénon
Face à Alistair, la dénommée Eva ouvrait les yeux tant bien que mal. Elle avait effectivement les informations, mais ce n'était pas des mages de combat, disait-elle, ce n'était pas là leur force. Mais peu lui importait, il saurait en faire usage, comme il avait su user du pouvoir de Loona en pleine bataille.

Alors, elle lui dévoila les pouvoirs de ces Esserothéens. Alistair se concentra, prêt à assimiler chaque information. Arthès, qu'il connaissait, pouvait arrêter le temps ; quant aux autres : un était capable de créer des petites flammes, une des illusions, un autre d'augmenter la vitesse, de leur corps, mais encore de lancer des projections astrales de leur esprit, de rendre confus, de créer des explosions, de faire tomber la foudre, de communiquer avec les morts, avec les animaux, de se changer en pierre, d'écrire magiquement et automatiquement, de changer l'apparence de ses mains...

Ca faisait beaucoup d'informations, mais il était capable de tout retenir. Il suffisait de se le répéter, à l'aide de moyens mnémotechniques jusqu'à pouvoir les réciter de tête. Il n'avait pas besoin de mémoriser le pouvoir d'Arthès, ni des illusions, dont il avait rencontré la détentrice plus tôt. En les connaissant, en se souvenant de leur visage, il était facile pour lui de s'en souvenir, il fallait donc qu'il libère cet espace à son esprit pour les autres.

( Flammes, vitesse, projection astrale, confusion, explosion, foudre, morts, animaux, pierre, écriture, mains. Flammes, vitesse, projection astrale, confusion, explosion, foudre, morts, animaux, pierre, écriture, mains. )

« Eva, je dois déjà prendre quelqu'un derrière moi sur mon cheval ailé. Et j'aurais probablement beaucoup besoin de ce cheval par la suite. Je suis désolé, mais vous allez devoir rentrer seule. N'en avez-vous pas un, vous-même ? »

( Flammes, vitesse, projection astrale, confusion, explosion, foudre, morts, animaux, pierre, écriture, mains, ) se répéta-t-il mentalement.

« Reposez-vous, » conclut-il. « Il y aura de toute façon besoin de magiciens dans votre genre de l'autre côté du mur. »

Puis, sans un autre mot, il tourna les talons, en direction des banquets. Il avait faim. Et... sommeil.

( Flammes, vitesse, projection astrale, confusion, explosion, foudre, morts, animaux, pierre, écriture, mains. )

Il prit plus d'un quart d'heure pour manger et boire. Pas loin d'une demi-heure, en fait. Son confort avait été tout relatif depuis quelques jours, et il profitait de ces quelques instants de répit. Et, tout en se repaissant, il répétait inlassablement :

« Flammes, vitesse, projection astrale, confusion, explosion, foudre, morts, animaux, pierre, écriture, mains. »

Puis, son repas terminé, il prit la direction de la salle dans laquelle étaient logés tous les aventuriers et s'allongea de tout son long sur une paillasse, tout en répétant :

« Flammes, vitesse, projection astrale, confusion, explosion, foudre, morts, animaux, pierre, écriture, mains. »

Et ces sur ces paroles qu'il s'endormit finalement.


(((473 + 7 965 = 8 438 mots)))

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 Sujet du message: Re: Andel'Ys
MessagePosté: Sam 18 Juin 2016 15:56 
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Andel’Ys – Le Soir.

    Azra et Mathis furent les deux seuls à quitter Andel’Ys le soir-même. Azra chevaucha seul sur cet étalon ailé. Mathis, lui, emporta avec lui la belle Glanaë, qui avait su mettre sa rancœur de côté pour accepter de retrouver vite les siens. Tous trois, ils disparurent dans la nuit, pour n’apparaitre que loin au nord, près des portes de Fan-Ming, protégée par une étrange puissance… (Suite là-bas.)

    Alors que les autres aventuriers s’endormaient, Heartless continuait, de son côté, à tenter de s’entretenir avec les grands pontes de ce monde. Une discussion qui ne tourna pas forcément à son avantage, car l’on put entendre, dans la nuit qui devenait paisible, un éclat de voix du Gouverneur de la cité. Astidenix n’avait pas apprécié la manière dont le loup de mer lui avait parlé, et lui fit comprendre abruptement, empoignant le pirate par le col pour le ramener jusqu’à lui, prouvant sa force prodigieuse, malgré son âge avancé.

    « Ainsi demandes-tu mon aide, demi-portion ? En m’insultant. Que ça soit entendu, alors. Quiconque parmi les miens t’aidera à descendre le Fleuve Andel sera banni séant de cette cité pour trahison. Espère, maintenant, trouver qui te suivre. »

    Et il l’avait reposé au sol sans ménagement, s’éloignant pour rejoindre sa faste habitation au toit défoncé par les ailes d’un dragon disparu. Plus tard, Thensoor Val’Crooh avait répondu au même pirate, plus docilement.

    « Le portail reliant Aliaénon à Cisley se trouve au cœur de la cité d’Elscar’Olth, derrière la grande salle du trône, où siège désormais Elurien d’Assamoth, mon successeur. L’endroit le mieux gardé de toute la cité, sans aucun doute. La cité est souterraine, pour y entrer, il vous faudrait passer par les portes. Et donc déjouer l’attention des gardes qui y sont postés. De nombreux ennemis parcourent encore les couloirs de ma cité, humain. Il vous sera complexe d’atteindre le fluide. Et quand bien même vous y arriveriez, vous n’avez pas en votre pouvoir le don de le fermer, à part en faisant s’effondrer dessus toute la cité. Une cité faite de magie, aux roches vibrant de puissance. Vous n’arriveriez à rien, en vous y rendant seul. »

    Des paroles plutôt pessimistes sur ses projets, en somme. Thensoor l’abandonna là, et le alla à son tour se coucher dans les ombres de la nuit, se donnant sans doute le temps d’un somme nécessaire pour réfléchir à ses actions futures…


Andel’Ys – Le matin.

    L’aube était à peine levée, et pourtant l’agitation était omniprésente, partout dans Andel’Ys. La ville reprenait ses droits sur la vie. Pendant que les aventuriers, durant les heures les plus sombres de la nuit, récupéraient une énergie nécessaire pour la suite, les civils et volontaires d’Andel’Ys s’étaient activés. Toute la nuit durant, ils avaient charrié les cadavres des leurs vers le lac bordant la cité, cette immense flaque d’eau qu’ils vénéraient comme une mère nourricière. Chaque cadavre avait été allongé sur un petit radeau de bois, constitué d’à peine quelques planches, et avait été lancé à la dérive sur le lac. Des archers avaient alors tiré de nombreux traits enflammés, allumant les corps arrosés d’huile de leurs concitoyens. À l’aube, la lueur solaire, camouflée derrière un épais brouillard, était elle-même pâle par rapport à l’incendie qui illuminait de lac de centaines de flammes, faisant monter aux cieux une épaisse fumée noire. Erreur ou non, le sire Gurfelion faisait partie de ces radeaux se réduisant en centre sur la surface pâle du lac, accepté dans la mort selon les coutumes de son peuple.

    Une seconde colonne de fumée noire grimpait, elle aussi, dans les cieux, partant du centre dévasté de la plaine à l’Ouest d’Andel’Ys. Car les corps des ennemis vaincus avaient aussi été rassemblés là, en tas, pour être brulés afin de ne pas attirer tous les fauves des forêts avoisinantes. Les elfes, bon gré mal gré, avaient offert une aide précieuse pour ça. Si les pâles avaient refusé qu’ils touchent à leurs morts, ils avaient consenti à ce que les oreilles pointues de Jollarsyth rassemblent et enflamment les corps des ennemis défunts. Comme en signe de leur alliance, ils avaient posé les têtes des géants fuyards qu’ils avaient abattus avant d’arriver à Andel’Ys, la veille. Nul n’avait survécu, et ils ne seraient plus une menace pour Fan-Ming. Un symbole qui semblait avoir apaisé, pour certains du moins, les tensions de la veille concernant cette proximité de l’armée elfe. Tous avaient compris que pour vaincre la folie oaxiennne, il faudrait agir main dans la main, mettant de côté les rancœurs endormies.

    Même les dirigeantes d’Arothiir semblaient avoir pris une décision honorant les discours de la veille, prononcés par le sieur de Neo-Messaliah et quelques aventuriers. SI elles avouèrent ne pas venir en personne à la bataille, car elles devaient rejoindre la cité d’Arothiir, fort lointaine, pour en assurer le commandement et rapatrier avec elles les nombreux blessés qui souhaiteraient surement rejoindre leur famille, que ce soit pour y mourir ou y guérir, elles avaient pris la décision de laisser sous le commandement de leur Reine, Sheeala d’Argentar, les troupes survivantes qu’elles avaient amenées de leur lointaine cité. Près de mille cavaliers et cinq cent fantassins armés de piques et de sabres courbes se joignaient donc aux troupes pâles pour former un cortège qui, si on y joignait les cinq cent hommes de Fan-Ming de la compagnie Omega, comptait près de cinq mille soldats. Tout ce monde était à l’extérieur de la cité, sur le départ. Honoka, toujours suivie de sa fidèle Chihiro, avait rejoint Hirotoshi à la tête de l’armée. La compagnie Omega s’occuperait de l’avant-garde du cortège monumental qui marcherait droit sur Fan-Ming. Juché sur son destrier, Astidenix chevaucherait aux côtés de sa Reine à la tête de toute l’armée pâle réunie. Seok, avec les quatre cent cavaliers d’Andel’Ys, formait l’arrière-garde. Entre la compagnie Omega et les troupes pâles, non loin du Seigneur Astidenix et de la puissante Reine d’Argentar, Thensoor Val’Crooh et Ibn Al’Sabbar s’étaient joints. Deux sorciers puissants qui ne seraient pas de trop dans la bataille à venir.

    KiyoheLïki s’était fait tirer de son inconscience par la voix de Khar’Tal, qui l’avait légèrement bousculé dans son sommeil. Le semi-elfe était en vie, et la nuit avait été comme un ressourcement complet. La fatigue qui l’avait accablé, même s’il en gardait le souvenir, n’était plus. Et il était à nouveau en pleine possessions de ses dons magiques. Le jeune d’Omble avait pris la parole, une fois le semi-ynorien éveillé. Il se trouvait dans une chambre confortable, chez un particulier. Sans doute à l’intérieur de la résidence des D’Omble, à Andel’Ys.

    « Seigneur Kiyoheïki, vous allez bien. Vous l’avez sauvée. Talia vit, et c’est grâce à vous. »

    Sur un lit voisin, la jeune femme s’était redressée, regardant Kiyoheïki avec des yeux brillants. Son frère avait poursuivi, le ton un peu éteint.

    « Hélas, c’est ici que nos chemins se séparent, brave compagnon. Je vais la raccompagner en notre demeure de Treeof, où elle sera remise intégralement sur pieds. Ses jours ne sont plus en danger, mais elle reste faible, et mon rôle est de prendre soin d’elle. Ce fut un grand honneur, pour moi comme pour elle, de chevaucher et de nous battre à vos côtés. Toujours vous serez bien accueillis chez les d’Omble, en espérant que vous ayez l’occasion, dans votre trépidante vie, de venir nous revoir. Nous prieons le Sans-Visage de vous accorder la victoire, à Fan-Ming, afin que votre monde ne connaisse jamais le même sort que le nôtre. »

    Lorsqu’il sortirait de la demeure, non loin de la place centrale, il verrait Ganko, son fidèle canasson, harnaché de près pour le voyage qui l’attendait. Le jeune homme pâle n’avait pas manqué à sa promesse, et avait pris soin de l’étalon épais.

    Autre cheval qui fut retrouvé indemne fut celui de Lothindil, préservé dans les écuries d’Andel’Ys. L’intendant elfe, à son arrivée à l’extérieur des murs de la cité, l’avait rejointe et lui avait tendu une gourde.

    « Voici qui contient de quoi se prémunir de quelques blessures, au cœur de la bataille. J’ai fait don d’un millier de ses semblables à la Reine des Hommes Pâles, en gage de notre bonne foi, pour qu’elles soient distribuées parmi ses troupes. »

    Une bonne chose de faite, donc.

    Alistair s’était quant à lui fait réveiller par Loona, qui lui précisa, à genoux à côté de lui :

    « Je suis prête à partir. Glanaë est partie pour Fan-Ming hier, avec le dénommé Mathis. Nous reste-t-il quelque chose à faire ici, avant de nous envoler ? »

    Elle apparaissait comme presque pressée.

    Eva, elle, s’éveilla bien plus en forme que la veille. Comme si toute cette fatigue cumulée avait disparu, et n’était plus qu’un sombre souvenir. Il en fut de même pour Charis, Karz et Heartless. Le pirate avait-il fait un choix ?

[HJ : à vous de me dire, dans ce RP, ce que vous faites : rejoindre Fan-Ming en dada volant, vous joindre à l’armée en marche ou partir de votre côté. SI besoin d’interactions particulière avec l’un ou l’autre PNJ, même principe que la semaine passée.]


[Azra : 0,5 (introspection) + 0,5 (discussions) + 0,5 (discours) + 0,5 (enquête) + 0,5 (départ vers Fan-Ming) + 1 (bonus longueur). Mot : 0. – rubescent.
Alistair : 0,5 (introspection) + 0,5 (discussions) + 0,5 (fouilles diverses) + 0,5 (enquête) + 0,5 (informations reçues) + 0,5 (tentative d’identification de la fiole) + 8 (bonus longueur). Mot : 1 bon ! – vairon.
Kiyoheïki : 0,5 (introspection) + 0,5 (discussions) + 0,5 (enquête) + 0,5 (informations reçues) + 0,5 (pitié honorable) + 0,5 (soin à Talia) + 0,5 (bonus horreur de la guerre) + 0,5 (coup de cœur RP) 3 (bonus longueur). Mot : 1 bon ! – havir.
Charis : 0,5 (introspection) + 0,5 (discussions) + 0,5 (discours) + 0,5 (identification) + 0,5 (enquête) + 0,5 (informations reçues) + 0,5 (bonus horreur de la guerre) + 3,5 (bonus longueur). – Mot : 1 bon ! – incube.
Lothindil : 0,5 (introspection) + 0,5 (discussions) + 0,5 (fouille) + 0,5 (enquête) + 0,5 (informations reçues) + 1,5 (bonus longueur). Mot : 0. – sportule.
Karz : 0,5 (introspection) + 0,5 (discussions) + 1,5 (bonus longueur). Mot : 0. – iridescent.
Mathis : 0,5 (introspection) + 0,5 (discussions) + 0,5 (départ vers Fan-Ming) + 1 (bonus longueur). Mot : 1 bon ! – manichéisme.
Eva : 0,5 (introspection) + 0,5 (don de liste). Mot : 0. – coprah.
Heartless : noté quand ça sera posté. Mot : 0. – Clarine.]

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 Sujet du message: Re: Andel'Ys
MessagePosté: Sam 18 Juin 2016 18:28 
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Petit à petit, mes sens s'éveillent, comme si je remontais doucement à la surface après un plongeon dans des eaux sombres. La luminosité n'est pas ce qui pousse mon esprit à s'activer. Non. C'est une voix, celle du jeune Khar'Tal, qui me tire de mon sommeil. Un instant confus, je me rappelle avoir été brutalement frappé par un irrésistible épuisement, mais... Pas à cet endroit. Étonnamment frais et en pleine possession de mes moyens, je découvre une chambre véritablement confortable. Mes souvenirs se font plus précis.

Ma magie... Le sang... Dame Talia...

Je me redresse, écartant ma chevelure sombre et libre de mon visage, pour me retrouver face à face avec le jeune héritier des D'Omble. J'ai la surprise de l'entendre m'appeler Seigneur Kiyoheïki, mais guette avec une angoisse croissante ses prochaines paroles. La réponse à la question tournant dans ma tête et me faisant retenir mon souffle m'est finalement offerte.

J'ai réussi.

J'ai sauvé Dame Talia, et je la découvre sur un lit voisin, en train de se redresser. J'écarquille les yeux, les clignant plusieurs fois pour être certain de ce que je vois. Une boule d'émotion monte dans ma gorge, mais je fais au mieux pour la repousser. Je rends son regard brillant à celle que je suis parvenu à aider, et la gratifie d'un douloureux sourire soulagé. Gaïa m'en soit témoin, jamais je n'ai auparavant ressenti la levée d'un tel poids de mes épaules. Elle vit. Je ne regrette donc absolument plus ma décision. Et Aliaénon m'a également laissé la vie sauve.

Alors que je finis d'émerger, mon hôte m'apprend avec une pointe de regret que nos chemins doivent se séparer ici. Il doit la raccompagner à Treeof, là où elle pourra se remettre de cette épreuve. Je me sens honoré de l'entendre non seulement me promettre de toujours me faire bon accueil, mais également qu'ils espèrent tous deux que je pourrai revenir les voir.

J'aimerais leur assurer que cela se fera, qu'Aliaénon est trop riche pour que je me contente de ce que j'ai pu glaner à son sujet... Mais le jeune homme devance mes paroles et mes pensées. Fan-Ming est toujours en grand péril, et mon foyer avec cette cité.

Je ne dois pas trainer. L'armée va sans doute se mettre en route.

"Vos paroles apportent chaleur et réconfort à mon cœur. J'accepte l'invitation avec plaisir ! "

Je marque une brève pause, toussote de m'être ainsi laissé dominer par cet élan ravi, m’efforce d'inspirer et les regarde tous les deux. Peu à peu, je retrouve mon sang-froid et mon calme.

"Je ne comprends que trop bien ce souhait de protéger ses proches, et vous suis reconnaissant pour votre aide."

J'incline humblement la tête. Les savoir tous deux hors de danger m'apporte un soulagement que je m'efforce pourtant de masquer. Je n'ai nulle intention de les froisser. Mes yeux violets se dirigent vers sa sœur avec respect. L'idée de l'imminence des adieux ne doit pas m'affecter visiblement. Quand bien même cela me touche, je ne peux pas faire l'enfant.

"J'espère avoir droit à d'autres récits de votre part lors de ma prochaine visite, Dame Talia. J'aurai sans doute bien des questions à vous poser, à mon retour."

L'épuisement de la veille semble avoir totalement disparu tandis que je me prépare à partir, quelques temps plus tard. Je me montre fier et confiant en leur présence, pour les rassurer. Avec un ennemi incroyablement supérieur en nombre, j'ignore comment nos forces peuvent en triompher. Nombre de questions me trottent dans la tête. Fan-Ming est-elle cité apte à tenir un siège ? Avons-nous le temps de chercher du renfort en Oranan même ? La magie peut-elle constituer notre meilleur atout ?

Toutefois, si leurs prières m'accompagnent, je ferai de mon mieux non seulement pour contrer l'avancée des forces d'Omyre, mais aussi pour rester en vie. Aucune promesse cependant, hormis celle de faire de mon mieux. S'il est bien une chose avec laquelle j'ai du mal, en-dehors du mensonge, c'est le fait de ne pas tenir parole.

Équipé, je n'enfile mon casque qu'une fois éloigné de la demeure. Sans doute est-ce là un foyer secondaire des D'Omble à Andel'Ys. Passer sur la Grand'Place me fait m'assombrir, mais nulle trace des corps dans les environs. Par contre, une odeur flotte dans le vent. D'ailleurs, en levant le nez, j'aperçois ce qui me semble être de la fumée sombre dans un ciel grisâtre.

"Aurait-on fait havir quelq..."

Soudain silence. Je fais douloureusement le lien. Pas beaucoup de temps, mais des cadavres dont on doit se défaire rapidement. Je me sens incroyablement sot d'avoir songé à voix haute. Mais mes sombres pensées ne durent pas longtemps, car un hennissement puissant et familier me fait relever la tête. Ganko, mon bruyant percheron, est là, prêt au départ.

Malgré moi, mes foulées s'allongent. La bête tend ses oreilles et ses naseaux dans ma direction, collant ces derniers avec rudesse contre mon épaule. Ses dents vont même jusqu'à pincer et tirer ma cape. Sentir sa robe pommelée sous mes doigts me procure un frisson. Lui aussi va bien. Khar'Tal est parvenu à en prendre soin, malgré son caractère.

"Moi aussi, je suis content de te revoir."

Après avoir gratté son front, je l'incite à baisser la tête. Notre geste maintes fois répété est reproduit sans difficulté. Alors que je suis penché sur son cou, les puissants muscles jouent, me soulèvent de terre et me permettent de me mettre en selle. Pas besoin de coup. Une simple inflexion de la voix tout en me penchant en avant, et le grand équidé se met à trotter vers les portes de la cité.

À l'extérieur, nos forces sont sur le départ. Le Capitaine Hirotoshi et les ynoriennes dont je ne sais pas grand-chose forment la tête du convoi avec la compagnie des miens. Les Pâles, menés par le Seigneur Astidenix et la Reine semblent suivre, eux-mêmes talonnés par le colosse que j'ai soigné. Les elfes réunis par Lothindil avanceront un peu plus loin, j'imagine.

J'hésite un instant. Dois-je me manifester auprès de la Reine ? Mais ma place est auprès des miens. Toutefois, je ne fais pas partie de la Compagnie Omega, ni n'ai le rang pour me tenir auprès du Capitaine Hirotoshi. Et à présent que mon peuple est représenté, je ne me vois pas m'imposer auprès des Pâles. Si l'on m'invite à chevaucher de concert, j'y répondrai, mais il n'est pas dans mes habitudes de forcer ma présence.

En attendant le départ, je prends donc le parti de me placer après la formation armée de mon peuple. Toutefois, je demeure attentif à ceux qui m'entourent. Quelque part, je doute que tous les aventuriers présents aient leur monture. Ganko ayant l'air également en forme, porter deux personnes ne lui poserait certainement aucun problème.

Je flatte l'encolure de ma monture, balayant du regard tous les présents. Le déploiement d'un si grand nombre de soldats fait battre mon cœur avec force. C'est tout de même impressionnant.




(1 150 mots)

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Dernière édition par Kiyoheiki le Mer 29 Juin 2016 17:44, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Andel'Ys
MessagePosté: Mar 21 Juin 2016 10:03 
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Le sommeil d'Alistair fut agité. Réparateur, mais agité. Il avait reçu la mauvaise nouvelle de Xël peu avant de s'endormir : le conseiller refusait de faire lever la barrière avant le début des hostilités ; son premier rêve était celui d'un cheval courant dans les airs sans jamais avancer, faisant un genre de surplace qui n'avait de sens que dans le monde onirique. Derrière, s'approchant, des tonnes de garzoks à dos de rats géants et d'ombres informes.

( Flammes, vitesse, projection astrale, confusion, explosion, foudre, morts, animaux, pierre, écriture, mains. )

Si le second rêve était plus optimiste, il ne faisait pas plus sens, au contraire. A force de se répéter mentalement et oralement cette liste, son esprit l'avait matérialisée de la manière la plus étrange. Les flammes gagnaient une jeune femme à la vitesse ridicule et aux mains en forme de pioche. Et, chaque fois qu'elles la rattrapaient, la foudre frappait, provoquant une explosion démesurée. Puis la jeune femme reprenait de l'avance, inlassablement. Alistair, lui, observait la scène sans la comprendre.

« Il manque quelque chose, » répétait-il.
« C'est confus, » attira finalement une voix sur sa droite.

Un étrange animal difforme et décomposé le regardait.

« C'est astral, » continua un oiseau rongé par les vers sur une stèle de pierre.

Une plume tomba de son aile pour venir graver quelques mots dans le marbre.

« C'est astral, » disaient les lettres.
« Tout est là, » conclut le premier animal.

Le dernier rêve manqua de peu d'être plaisant. Loona y était impliquée. Dans sa robe faite d'un brouillard d'ombre, elle regardait Alistair avec intensité. Etrangement, elle avait les yeux vairons, ce qui ne faisait qu'accentuer son regard.

« Tu m'as laissée, » dit-elle.
« Plus jamais, » répondit-il.

Alors elle hocha la tête. Elle le croyait. Et il le pensait.

« Pourquoi ai-je les yeux vairons ? » avait-elle alors demandé.
« Ca te va bien. »
« Je t'ai demandé pourquoi. »

La vision de Glanaë s'imposa à lui. Et ce fut comme si elle la voyait aussi.

« Je le savais, » fit-elle, le regard triste.

Il aimait qu'elle soit jalouse. Il avait cet effet là sur les femmes. Ou en tout cas, il aimait l'avoir.

« Et moi ? » intervint Saphir.
« Et moi ? » surenchérit Mariella.

Cela commençait à faire un peu trop, cependant.

« Il y a assez de moi pour vous toutes, » répondit-il.

« Je t'ai donné ma virginité, » s'énerva Saphir.
« Pas moi, je suis une pute, » sourit Mariella.

Pourquoi le lui disait-elle ? Il le savait bien. Il l'avait recrutée au Purgatoire, après tout.

« Choisis, » rouspéta Saphir.
« Oui, choisis-moi, » s'impatienta Loona.

Cela commençait à faire beaucoup trop.

« Calmez-vous. »
« Choisis-moi, » répéta Loona.
« Je t'ai donné ma virginité, » répéta Saphir.
« Je suis une pute, » répéta Mariella.

La Dague était dans sa main.

« Que fait-elle là ? » demanda-t-il.
« Elle veut du sang, » fit Saphir.
« Le sang de deux d'entre nous, » continua Loona.
« Je suis une pute, » conclut Mariella.

Pourquoi répétait-elle cela encore et encore ?

« C'est ridicule, » s'emporta Alistair.
« Tue-la ! » s'emporta Saphir.
« Non, tue-la ! » s'emporta Loona.
« Je suis une pute ! » s'emporta Mariella.

Elle fut la première à mourir.

« Elle a encore faim, » s'étonna-t-il.
« Il faut que tu en tues une de plus, » expliqua Saphir.
« Oui, il ne peut en rester qu'une, » confirma Loona.
« Je suis une pute, » acquiesça la tête décapitée de Mariella.

La scène était ridicule.

« Je veux les yeux vairons, moi aussi, » s'énerva Saphir. « Tu lui as donné les yeux vairons, j'y ai droit aussi. »
« Je n'en veux pas de ces yeux ! » s'énerva Loona. « Ils ne sont pas à moi, ils sont à Glanaë ! Comment as-tu pu me faire ça !? »
« Alors donne-les moi, » s'énerva Saphir. « J'ai grandi dans la rue, je te les arracherai de force ! »
« Peu importe, je te bats sans œil, » conclut Loona, sereine.

Elle prenait le dessus.

« Il y a assez de moi pour vous toutes, » temporisa Alistair.
« Tu as besoin de ma lame, » argumenta Saphir. « Choisis-moi. »
« Ta lame ? » se moqua Loona, hautaine. « Tu ne sais pas plus te battre que n'importe quel autre orphelin. Tu es remplaçable. Remplaçable par n'importe quel pauvre des bas quartiers de Tulorim. »
« Elle marque un point, » arbitra Alistair.
« Moi au moins je sais me battre ! » répliqua Saphir. Mais Loona éclata de rire.
« Je n'ai pas besoin de savoir me battre, il est invulnérable grâce à moi ! »
« Elle marque un point, » répéta Alistair.
« Je lui ai sauvé la vie, » continua Loona, triomphante. « Qu'as-tu fais pour lui ? »
« J'ai écarté les cuisses, » répondit Saphir.
« Moi aussi je sais faire cela, » termina Loona. « Mieux que toi. »

La dague se planta dans le cœur de Saphir.

« Comment oses-tu me faire cela ?! » s'écria-t-elle, outrée. « Tu as besoin de moi si tu veux Lin ! Et Arch ! Ils ne te suivront pas sans moi. »
« Il m'a choisie, » conclut Loona en attrapant la main d'Alistair.

Et, d'un mouvement du poignet, elle lui fit tourner la lame. Sa robe d'ombre se découvrait peu à peu, dévoilant son corps sublime. Il avait dû tuer Saphir et Mariella, mais désormais il pouvait jouir de cela. Il approcha sa main de sa hanche pour l'attirer à elle.


Les yeux d'Alistair s'ouvrirent, dévoilant une Loona parfaitement habillée, agenouillée près de lui. Et sa main ne se tendait plus vers sa hanche. Quelle triste manière de se réveiller.

« Quelle belle manière de se réveiller, » lui dit-il. Puis, se redressant sur ses coudes : « J'ai rêvé que tu avais les yeux vairons. »

Il se tentait à un tutoiement. Après tout, s'il voulait espérer la mettre un jour dans son lit, il fallait passer à plus de familiarités. Mais il avait fait une erreur : Glanaë avait les yeux vairons.

« Les yeux bleus te vont mieux, » rectifia-t-il.

Voilà qui devrait suffire. Au moins pour éviter une crise de jalousie. Mais serait-elle seulement jalouse ? Il l'avait rêvé, certes, mais même lui savait que son ego avait tendance à exagérer son succès auprès des femmes, surtout lorsqu'il était en roue libre comme chaque fois dans le monde des rêves. Bien sûr, il avait effectivement un taux de réussite plus qu'exceptionnel auprès des naïves, des bourgeoises en quête de sensations fortes, des jeunes femmes tout juste adultes et des idiotes, mais Loona n'était rien de toute cela, à sa connaissance. Il n'avait pas assez conversé avec elle pour en être certain, mais du peu qu'il en avait vu elle était loin de chacun de ces stéréotypes, à l'exception peut-être de la naïve. Mais même si elle l'était, elle ne l'était pas assez pour lui accorder une victoire si aisée. Pourtant, il lui semblait que cette jalousie de son rêve n'était pas une invention complète de son esprit. Il y avait bel et bien eu ce regard, lorsqu'il s'était présenté à Glanaë. En était-ce, à ce moment là ? De la jalousie ? Ou était-ce autre chose ? De l'agacement face à une attitude qu'elle avait prise pour celle d'un simple dragueur, ou bien de l'amusement, de le voir ainsi accourir à la vue de la première belle femme venue... Il pouvait y avoir plusieurs explications possibles tant le regard de la ténébreuse jeune Esserothéenne était difficile à lire. Elle était presque toujours impassible, et si son expression avait clairement changé la veille, lors de leur dernier entretien, rien n'indiquait ce qui se passait dans son esprit à ce moment là.

Elle ne lui rendait pas la tâche facile. Et quelque part, il aimait cela. Toutes les femmes les plus intéressantes opposaient un peu de résistance. C'était sans doute ce qui l'avait si vite agacé avec Saphir : il la connaissait depuis deux jours lorsqu'il l'avait prise pour la première fois. Et il n'avait presque pas eu à flirter, à discuter, à jouer. L'attirance avait été purement sexuelle pour lui, mais elle était tombé sous son charme en moins de temps qu'il ne fallait pour le dire. Avec Loona, c'était... différent. Parce qu'il était également tombé sous son charme, certainement. Il n'aurait su dire si c'était simplement sa propre attirance pour elle qui faisait la différence ou si c'était cette impression que les deux partageaient le même type de désir qui rendait leur relation électrique, mais il pouvait définitivement sentir quelque chose d'unique dans l'air. Après tout, ce n'était pas pour rien si son subconscient l'avait faite gagner.

Chassant ces pensées parasites, il se releva complètement, et, attrapant son sifflet dans sa poche, répondit finalement à sa question.

« Non, il ne nous reste rien à faire ici. »

Attrapant sa pierre bleue, il se concentra sur Hirotoshi.

( Je pars pour Fan-Ming avec Dame Loona par voie magique, je tenterai d'y organiser nos défenses. )

Puis, immédiatement après, il siffla dans l'objet magique pour appeler un canasson volant.

« En route pour Fan-Ming, donc. »



(((1 565 mots)))

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 Sujet du message: Re: Andel'Ys
MessagePosté: Mar 21 Juin 2016 23:22 
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La charge porta ses fruits, de nombreux ennemis chutèrent, et le nombre d'ennemis réduisait très rapidement grâce à l'action conjointe des soldats de Fan-Ming, si bien que le groupe atteignit le refuge de pierre sans pertes considérables. Bien vite, ils trouvèrent un moyen d'ouvrir la cage de pierre et ce qu'ils y trouvèrent de manqua pas de surprendre Heartless : un homme étrange, au visage qui semblait fait de chair et de métal, à l'expression tendue mais qui montra vite un air soulagé à la vue d'alliés.

- Merci, ça commençait à devenir chaud dans le coin.

Le pirate avait juste envie de lui demander qui, ou plutôt ce qu'il était, mais le combat n'était pas encore terminé, même si il touchait à sa fin. Les orques étaient vaincus. Les feux aux quatre coins des murailles et le calme qui semblait s'en dégager témoignaient de la reprise de la ville. Les ennemis qui restaient étaient voués à la mort et à la capture, du moins c'est ce qu'un humain aurait pensé, pour ces guerriers orques, la mort au combat était la seule issue.

Des renforts arrivèrent en masse achever les derniers résistants, tandis que le capitaine Hitoroshi, victorieux, appela les aventuriers du bas des murailles :

- La ville est à nous. L’armée ennemie est défaite, et seuls les murs ouest sont encore parcourus d’orques. Une armée menaçant Fan-Ming, nous partirons dès demain pour la cité du Nord. D’autres aventuriers sont au centre de la cité, et vous avez été invités à loger chez Astidenix. Les trois dirigeantes d’Arothiir semblent hésiter à venir, mais nous leur avons laissé jusqu’à demain pour prendre une décision. Elles logeront, ainsi que le Seigneur Al’Sabbar qu’a ramené Dame Charis, et le Seigneur Val’Crooh qu’a amené Sieur Azra, dans une auberge de la ville. Un repas vous attend sur la place, si vous souhaitez vous restaurer.

Alors, victoire. Aussi joyeux que ce mot pouvait paraître, il semblait désormais vide de sens. La seule chose que ressentait le borgne était le calme soulageant et amer qui précédait le combat. Alors qu'il regardait l'horizon avec tristesse, il fut interpellé par Mathis.

- Qu’est-il advenu du Gouverneur ? L’avez-vous retrouvé ?

Ah, le gouverneur. Apparemment ce Mathis avait le culot de poser une question si sensible après un moment si tendu. Heartless prit un moment avant de répondre, mais il n'y avait que la vérité à dire :

- Je sais pas où il est. Quand je l'ai confié à l'archère, elle s'est évaporée avec lui.

Un silence gênant s'installa, une nouvelle fois brisé par le tact du blondin :

- Et que comptez-vous faire à présent ?

Heartless fit la moue. Il épousseta le sol du pied, les mains sur les hanches, puis traduisit ses idées en paroles :

- Mmmh... Plus loin, au sud, c'est de là que viennent les oaxiens, et ils utilisent un portail de la même nature que le nôtre, j'en suis sûr. Si on veut vraiment préserver Aliaénon de la guerre, c'est par là qu'il faut commencer. Et ensuite, celui de Fan-Ming...

L'évocation de Fan-Ming marqua une seconde pause, cette fois Mathis semblait réfléchir à ce qu'Heartless lui disait, et formulait ses propres plans.

- Pour ma part, j’aurais aimé me rendre à Fan-Ming dès aujourd’hui. J’avais promis que j’y retournerais au plus vite. Par contre, je ne peux plus invoquer de cheval ailé. Vous accepteriez d’en convoquer un pour moi ?

Cheval ailé ? Oh, bien sûr, ces sifflets. Le borgne sortit le sien d'une de ses poches, et sans le moindre remord, le jeta dans la main de Mathis.

- Tiens, prend le mien. J'ai jamais pu supporter les chevaux, et encore moins l'altitude.
- Je te remercie. J’en prendrai bien soin tout comme on le fait avec un trèfle vert à quatre feuilles et non comme un vulgaire vulnéraire.


Heartless n'y avait pas fait attention, mais Mathis avait commencé à le tutoyer. En vérité, il avait surtout retenu la fin de sa phrase alambiquée, typique de ceux qui parlaient trop pour ne rien dire et faisaient les beaux. Il n'y avait pas que des côtés agréables à la tenue du jeune homme.

Alors que ce dernier allait le laisser, le pirate le retint un instant encore, pour lui dire pleinement sa pensée. Dans ces circonstances, peut-être qu'il n'aurait pas le temps de les confier à qui que ce soit d'autre, et le blondinet semblait réceptif.

- Un dernier truc, Mathis. Tu as compris ce qui a causé cette guerre, non ? D'un côté Oranan, de l'autre côté, les oaxiens, on se tient juste au milieu. Je connais que dalle à ce monde, il est même carrément étrange, mais je suis sûr d'une chose. Il n'aura jamais la paix tant qu'il sera coincé entre ces deux camps. Protéger Fan-Ming, buter Vallel, ça suffira juste pour un moment. Mais ils reviendront. Ils reviennent toujours, chez nous c'est la même chose. Les gens comme nous n'ont rien à faire ici. Penses-y quand tu reviendras à Fan-Ming.

Mathis ne répondit pas tout de suite, il pesait les mots qu'on venait de lui faire entendre. Peut-être que de telles paroles auraient valu des insultes à Heartless, si elles avaient été entendues par un fanatique ynorien ou un soldat sans cervelle, mais Mathis prit cela comme une suggestion.

- Oui, je vais y réfléchir. Je crois avoir saisi ou vous voulez en venir. Je vais d’abord consulter les esserothiens, les laisser retourner chez eux, et puis j’agirai.

Mathis partit, sans réaliser qu'il avait recommencé à le vouvoyer. Peut-être qu'Heartless le rendait mal à l'aise et qu'il ne savait pas exactement sur quel pied danser.

Heartless revint à ses pensées. Fan-Ming. Si elle était attaquée, est-ce qu'Heartless serait capable de faire la différence ? Non, ce conflit le dépassait, il pouvait tenter de nager à contre-courant, mais pas de changer le courant lui-même. Mais dans l'état des choses, il avait encore moins de chances de faire une différence de son côté.

Descendu des murailles, le pirate se mêla au banquet, mais n'avait néanmoins pas le cœur à manger. Ce fut alors qu'il repéra un Homme Pâle, fort mais pourtant âgé, duquel se dégageait une force hors du commun. On l'informa que c'était le chef des Hommes Pâles, Astidenix, qui avait mené la charge aux côtés de la compagnie Oméga. Si il voulait obtenir les moyens de faire son expédition dans les Landes Noires, Heartless allait avoir besoin d'hommes et de matériel, et il avait devant lui l'homme le plus apte à lui en passer, aussi alla-t-il à sa rencontre.

- C'est toi le chef ici ? J'ai besoin qu'on me passe un navire Pâle. Un gros, et si possible armé. J'imagine que vous vous pourrez vous en passer pour la défense de Fan-Ming. J'aurai aussi besoin d'un équipage.

En regardant sur le côté, Heartless se rendit compte qu'Astidenix était assis à la même table qu'Honoka et d'autres officiels, et il fut quelque peu intimidé. Il allait sûrement devoir aller se faire voir. Cependant, Astidenix coupa court à son repas pour emmener Heartless à l'écart et continuer la discussion, ignorant la conduite arrogante dont ce dernier faisait preuve. Une fois tranquilles, le borgne s'empressa de briser l'attente d'une réponse en précisant ses buts :

- Les envahisseurs, ils doivent bien utiliser un portail comme celui de Fan-Ming, non ? Si on ne s'en occupe pas le plus vite possible, ils continueront d'envoyer leurs armées, peut-être pas demain, ni après-demain, mais dans un mois, un an... Ce genre de saloperies va juste continuer à se répéter si on envoie pas un message bien clair à Oaxaca. Et maintenant c'est le meilleur moment pour y aller, pendant qu'ils envoient leur armée sur Fan-Ming. Le fleuve qui part du lac, il est praticable ?

L'Homme Pâle se gratta le menton, conservant un air sévère qu'il arborait sûrement en toutes circonstances :

- Je suis Astidenix, Gouverneur de cette cité. Vainqueur sur le champs de bataille, mais défait par ces morts qui nous accablent. Tu veux un navire, guerrier de Yuimen ? Tu l'auras. Mais il n'y a guère ici que des navires de pêche qui voguent sur les lacs, non des frégates marines lourdement armées. Le fleuve est large et praticable, quoique son débit s'étant subitement accéléré il y a peu présage le pire : un éboulement sur son cours, qui le rendrait impraticable. N'aviez-vous pas noté que ces troupes sombres provenaient d'Elscar'Olth, la Capitale de la Lande Noire ? Le Fleuve ne descend pas jusque là, et il vous faudra longtemps avant de rejoindre cette sombre cité. Sans compter qu'elle doit être occupée. Son dirigeant, le Seigneur Thensoor Val'Crooh, se trouve ici, à Andel'Ys.

Il fit un mouvement du bras pour désigner une autre table plus loin, où étaient assis deux hommes sous capuche noir, au visage indiscernable. Il irait parler à Thensoor après s'être arrangé avec Astidenix.

- Je ferai avec un bateau de pêche, si il le faut. Dans ce cas j'en prendrai deux. Il me faudrait aussi des hommes robustes, un de chaque métier. Un groupe de guerriers bons qu'au combat ne me servira à rien si la voie est bouchée, et c'est pas comme si j'allais assiéger Escar'Olth. Si mon intuition est bonne, leurs côtes ne devraient pas être bien surveillées et j'aurais moins de chance de tomber sur un renfort d'armée. Et une fois en mer, je serai dans mon élément. Pas comme ici...
- Mais une fois les côtes de la Lande Noire atteintes, en admettant que les coquilles de noix qui nous servent de navires de pêche puissent tenir les flots tumultueux de l’Océan Thallerique, que ferez-vous ? Il vous faudra plusieurs jours de marche pour rejoindre Elscar’Olth, cette cité de foutus sorciers. Et une fois sur place, à compter que nous soyons parvenus à tenir Fan-Ming sans votre aide, espérez-vous vraiment prendre une ville avec la seule force de votre bras ? Parce qu’autant je peux me départir de navires, autant je prendrai avec moi l’ensemble de mon armée. Je n’enverrai pas mes hommes dans une mission suicide qui n’a aucune raison de fonctionner. Faites ce que bon vous semble, mais n’entraînez pas les miens dans votre chute.


Sa chute, disait-il ? Ce foutu manitou montait déjà sur ses grands chevaux, et cette attitude insupportait le pirate au plus haut point. Ne réalisait-il pas que la bataille qui s'annonçait était vaine ? Heartless laissa parler son orgueil, et cracha ces mots au visage du chef Astidenix :

- Arrête de gémir ! C'est parce que deux portails ont été ouverts sur ce monde que tes gars sont morts en premier lieu ! Si tu ne veux pas me passer les tiens, peu importe, je me satisferai de n'importe qui, tant que je pourrai faire bouger un foutu rafiot !

Ceci ne manqua pas d'indigner son interlocuteur, qui coupa alors court à toute discussion.

- Ainsi demandes-tu mon aide, demi-portion ? En m’insultant. Que ça soit entendu, alors. Quiconque parmi les miens t’aidera à descendre le Fleuve Andel sera banni séant de cette cité pour trahison. Espère, maintenant, trouver qui te suivre.

Puis il le laissa là, la colère au ventre, pour s'isoler dans sa bicoque rendue misérable par le récent conflit et l'apparition de dragon. Sirius serra les poings, une boule s'était formée dans sa gorge. Cette fausse majesté lui rappelait le nouveau gouverneur de Fan-Ming, l'arrogance des hommes puissants qui dirigeaient plus d'hommes qu'ils ne sauraient garder de noms en mémoire, et qui pensaient être les plus à même de prendre des décisions pour tout un peuple. Tentant de calmer sa rage, le borgne mit un coup de pied sur l'une des tables, la renversant au passage et renversant une partie du festin sur les jambes d'un guerrier pâle. Ce dernier se leva, mais fut retenu par ses pairs. Après une telle bataille, ce genre de dispute était malvenu.

- Bientôt ta foutue cité n'existera plus, sale demeuré... marmonna Heartless tandis qu'il se dirigeait vers la table de Thensoor.

L'homme en question était désormais seul dans son coin de table, son ami avait dû manquer d'appétit. Quoiqu'il était curieux que de son côté il n'y avait aussi nulle nourriture. Lorsqu'il lui adressa la parole, il comprit pourquoi. Le visage de l'homme n'était qu'os, animé par une volonté qui semblait presque hors de ce monde. Il avait entendu parler d'hommes devenus des créatures au dessus des concepts de vie et de mort à travers la maîtrise de la magie, mais jamais n'en avait-il vu un jusqu'à ce jour.

- Euh... C'est toi... Thensoor, truc-muche ? Ahem, bref. Parait que tu diriges Escar'Olth ? Qu'est-ce que tu peux me dire dessus ? Je compte visiter.

Ses yeux caviteux se posèrent sur le pirate, et sa voix grondante et calme, produite sans cordes vocales, lui donna des sueurs froides.

- Je ne suis plus son dirigeant : la cité en a élu un nouveau, allié à Vallel et à ses troupes chaotiques. Je doute que le tourisme soit fort bien vu, pour l’heure. Néanmoins, je consens à répondre à vos questions. Que voulez-vous savoir, être de chair ?
- Je... cherche leur portail, ils doivent bien en avoir un, non ? Pour être venu ici. Je veux le rendre inutile. Il est à Escar'Olth ? Comment je peux rentrer dans cette ville, et comment je pourrais saboter leur portail ?
- Le portail reliant Aliaénon à Cisley se trouve au cœur de la cité d’Elscar’Olth, derrière la grande salle du trône, où siège désormais Elurien d’Assamoth, mon successeur. L’endroit le mieux gardé de toute la cité, sans aucun doute. La cité est souterraine, pour y entrer, il vous faudrait passer par les portes. Et donc déjouer l’attention des gardes qui y sont postés. De nombreux ennemis parcourent encore les couloirs de ma cité, humain. Il vous sera complexe d’atteindre le fluide. Et quand bien même vous y arriveriez, vous n’avez pas en votre pouvoir le don de le fermer, à part en faisant s’effondrer dessus toute la cité. Une cité faite de magie, aux roches vibrant de puissance. Vous n’arriveriez à rien, en vous y rendant seul.


Ce fut au tour de Thensoor de laisser Heartless à ses pensées, car apparemment, il n'était pas insensible à la fatigue malgré son état.
Heartless non plus d'ailleurs. Les paupières lourdes, il fit un tour du côté du port, d'où il put voir les bateaux de pêche dont il avait parlé avec Astidenix. Il fit les cent pas, son esprit embrumé par le doute et l'amertume. Que devait-il faire ? Que pouvait-il faire ? Que voulait-il faire ? Son expédition était dangereuse et avait une chance infime de réussir, non, penser qu'il avait une chance était peut-être juste de l'optimisme mal placé. Il n'arriva à aucune conclusion, et décida d'aller dormir à l'écart, sur l'un des navires déserts, bercé par le lac.

L'aube fut accompagnée d'une fumée noirâtre. Lorsque Heartless se leva, il vit de nombreux radeaux brûler sur la surface du lac, le dernier hommage d'Andel'ys à ses guerriers défunts. Des cris s'élevèrent derrière les murailles de la ville, des cris militaire. Les armées étaient sur le départ pour Fan-Ming. Une partie des aventuriers avait pris de l'avance grâce aux montures ailées. Heartless, lui, n'avait nulle part où aller. Il ne voulait pas partir au front de Fan-Ming. Autant par peur de mourir, que par détachement. Il ressentait un désintérêt profond pour l'avenir de ce monde à présent. Peu importe où il posait les yeux, il n'y voyait que les ruines d'un faux espoir. Et lui-même, qui pensait tout d'abord se faire un nom en se démarquant parmi les aventuriers de Yuimen, ressentait qu'il n'avait désormais plus de but.

Descendu de l'embarcation, alors qu'il errait dans la cité sans autre but que pour contempler les vestiges du récent carnage, une pensée lui vint soudain à l'esprit. Les esclaves vaincus, la nuit dernière, il avait appris qu'ils avaient été victimes de la magie d'un yuiménien sur le champ de bataille, et qu'ils y demeuraient gelés, au point que l'on ne saurait dire si ils étaient morts ou à peine vivants. Malgré son indifférence, l'image de ces gens victimes de machinations guerrières ne cessait de lui revenir, comme les paroles d'une chanson. Mais il savait très bien, depuis son séjour à Nosvéria, que la glace magique ne fondait pas par des moyens conventionnels. La magie contrait la magie, et le moyen le plus évident de les sortir de leur prison était de faire en sorte que l'instigateur du sort le brise. Il devait en avoir le cœur net.

Aussi rejoignit-il à son tour les murailles pour se mêler à l'arrière-garde de l'armée qui allait partir pour Fan-Ming, demandant aux soldats de la compagnie Oméga qui voulaient bien lui répondre si ils avaient vu qui était responsable du gel des esclaves, et où cette personne pouvait se trouver.

- C'est un mage qui a fait ça, non ? Maintenant qu'Andel'ys est sûre, il n'y a plus de raisons de les garder comme ça. Dites-moi où je peux trouver le gars qui a fait ça, j'veux qu'il défasse le sort.



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Dernière édition par Heartless le Mar 5 Déc 2017 19:53, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Andel'Ys
MessagePosté: Ven 24 Juin 2016 12:46 
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Le jour finit par se lever et Astinor s'éveille enfin. Son coté humain fait qu'elle a un véritable besoin de dormir pas comme moi, c'est étrange à gérer et à comprendre, mais finalement un vrai sommeil ce n'est pas si désagréable que cela au final. Les yeux encore embuées de la nuit, le grand matou noir qu'est la panthère prend le temps de s'étirer, lentement, avec une précision millimétrée. Une jambe, l'autre jambe, un bras, l'autre bras, puis elle se lance dans une série de mouvement pour décontracter le moindre muscle du dos et du cou.
Ce n'est qu'une fois ce réveil fait qu'elle prend le temps de nous rééquiper, bottes, jambières, armure de cuir et tout le reste.

(J'te laisse nous trouver à bouffer.)

Me laissant l'accès au corps, nous nous retransformons, c'est toujours aussi peu agréable, mais bon, on s'y habitude à la fin. Le pire étant les poils que je sème à la volée, en espérant que personne ne soit allergique aux poils dans le dortoir qui nous a été alloué. Dortoir qui est bien vide d'ailleurs, soit j'avais le sommeil particulièrement lourd, soit nombreux sont les aventuriers à ne pas avoir couché ici, au choix.

Je sors en ville et découvre... un sale temps gris, le genre de temps absolument abominable, qui donne l'impression d'avoir les nuages qui collent à la peau et le poids du ciel sur le crâne. A bien regarder l'ambiance global de la ville que je traverse, le temps s'avère parfaitement adapté au final.

(Hey, le mec près du mur, on l'connaît non ?)
(Oui. C'est lui qui nous a sauvé la vie hier sur les remparts.)
(Faudrait le remercier...)
(Il a l'air affaibli.)
(Trouves-lui à bouffer.)
(Hein ?)
(Ouais. C'est un truc que les mecs adorent. Qu'on leur fasse à bouffer.)
(Et il mange quoi, tu crois ?)
(Chais pas. L'a pas l'air humain. Prends un peu de tout, on verra !)

Je hausse les épaules et me dirige vers les restes du festin d'hier soir, dans l'espoir de trouver suffisamment de nourriture pour deux repas, car la journée va être longue. Une fois deux assiettes bien remplies avec un peu de tout ce que j'ai pu trouver, y compris du pain, des fruits et du poissons bien sûr, je retourne vers l'homme qui s'éveille à peine. Je m'approche de lui et lui tends un des deux plats de nourriture, avec un grand sourire :

"Le petit-déjeuner de monsieur est servi. Pour vous remercier d'hier soir sur les murailles."

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 Sujet du message: Re: Andel'Ys
MessagePosté: Ven 24 Juin 2016 13:19 
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Je sais que dormir comme ça, dehors adossé à un mur, ça peut paraitre étrange pour le commun des mortels. Mais quand on a passé une grosse partie de sa vie à être poursuivi, luttant pour survivre, évitant les endroits fréquentés et la compagnie de manière générale, ça devient tout ce qu'il y a de plus naturel. Dans un lit, on dort trop profondément et on devient incapable de réagir en cas de danger et surtout, dans une auberge ou une quelconque bâtisse, les issues sont limités et il devient plus compliquer de s'échapper. Non pas que j'ai encore besoin de vivre comme ça. Je suis bien plus fort qu'avant et bien des choses on changé, mais bon, certaines habitudes sont tenaces.

Alors que j'ouvre les yeux, je manque de peu de paniquer quand je me rends compte que je tout ce que je vois, c'est une branche, en gros plan. Étrange. Presque instantanément, je me souviens que oui, maintenant je ne suis plus un humain normal et je comprends que mes yeux ont du faire n'importe quoi pendant mon sommeil. C'est franchement perturbant. Ramenant ma vision à la normale, je constate que la branche appartient à la chevelure - si l'on peut qualifier ça de chevelure - de l'elfe que j'ai assisté la veille. J'ai toujours du mal à comprendre comment on peut se retrouver avec une tignasse pareille, mais je suppose que je suis pas le mieux placer pour parler. Je me retrouve quand même avec des yeux noir et or, des bras mécaniques recouverts de peau transparente, des plaques de fer parcourant l'entièreté de ma colonne, du creux de mes reins jusqu'à la nuque. Et je me balade avec un scolopendre enroulé autour du bras la majeure partie du temps. En terme de monstre de foire, je dois avouer que j'ai atteint un certain niveau.

Mais bref, toujours est-il que l'elficus se rapproche de moi et une fois à mon niveau, elle me tend une assiettes pleine de victuailles, m'offrant un grand sourire en prime. Visiblement et selon ses dires, c'est sa manière me de remercier de lui avoir sauvé la vie la veille. Je ne sais pas trop quoi penser, ni trop comment réagir parce qu'au final, tout est nouveau pour moi. Que quelqu'un m'apporte de quoi me sustenter à mon réveil où que l'on me remercie avec autant de sincérité. Deux choses que j'expérimente pour la première fois. Ce n'est pas si désagréable, mais la Sindeloudio me prends quand même légèrement au dépourvu.

Lui faisant signe de s'asseoir si elle le désire, je réponds calmement à ses remerciements.

"Merci. Et pour hier...Pas la peine de me remercier. Je suis arrivé tardivement dans cette bataille. J'ai agis sans vraiment réfléchir."

Il est vrai que même s'ils sont appréciables, je dois l'admettre, les remerciements ne sont pas nécessaire. J'ai juste fait ce qu'il fallait quand la situation l’exigeait. Et le courage dont elle faisait preuve sur cette muraille, seule face aux verdâtres ne pouvait clairement pas être récompensé par son trépas...c'est tout. Que dire de plus maintenant ? Me présenter peut-être. Parce que bon, si je l'invite à s'asseoir, ce n'est pas pour que le silence règne je suppose, même si je n'ai rien contre. Et si je commençais par me présenter ?

"Et je m'appelle Karz."

[550 mots]

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Car celui qui aujourd'hui répand son sang avec le mien,sera mon frère. - William Shakespeare


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 Sujet du message: Re: Andel'Ys
MessagePosté: Ven 24 Juin 2016 13:44 
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L'individu m'invite à m'asseoir à ses cotés, pour partager le repas, m'expliquant qu'il a agi sans franchement réfléchir dans cette affaire. Que m'importe la réflexion, c'est le plus souvent l'instinct qui nous régit durant les combats, et la seule chose qui compte, c'est qu'il soit assez aiguisé et précis pour nous permettre de survivre. Il se présente, Karz, un nom simple, court et rapide.

"Moi c'est Lothindil. Je vous passe les titres en tout genre, ça sera plus simple pour nous deux." lui réponds-je avec un petit rire, blasée de tout le protocole, qui bien qu'utile pour m'ouvrir de nombreuses portes, commence à me lasser sérieusement.

Mon rire se ponctue par une voix nettement plus féline, grondante que mon timbre elfique. L'accent aussi est pour le moins différent, de celui distingué d'un Sindel du Naora à celui d'Astinor plus proche de ce qui s'entends dans les villages reculés des duchés des montagnes.

"Z'êtes quoi exactement ? J'veux dire qu'vot' bras et vos yeux, s'pas trop humain, ça... "

Cette panthère a définitivement l'art de mettre les pieds dans le plat... Les deux d'ailleurs et en sautant bien pour éclabousser tout le monde. Mais je ne la reprends pas, parce que la réponse m'intrigue au plus haut point.

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 Sujet du message: Re: Andel'Ys
MessagePosté: Ven 24 Juin 2016 14:14 
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Alors que l'elficus s’assoit à mes côtés, je la laisse se présenter pendant que je commence à manger en mordant dans une pomme croquante et juteuse à souhait. Visiblement la demoiselle s'appelle Lothindil. Elle m'annonce aussi que par souci de simplicité, elle préfère faire l'impasse sur les titres en tout genre. Je ne sais pas trop de quel titre elle parle, si elle fait partie de la noblesse ou quelque chose du genre, mais je suis on ne peut plus d'accord avec son choix. A ma connaissance, les seuls titres que j'ai sont : Sergent de l'Armée d'Oaxaca et Champion de Cwedim. Pas le genre de chose qu'on annonce ici, comme ça et surtout, si je pouvais les oublier et m'en débarrasser, j'aimerais tout autant. Oui, j'ai fait le choix en connaissance de cause de rejoindre - même pendant une courte période - les rangs de l'armée de la Catin d'Omyre, mais je le regrette amèrement au final. Et surtout, si j'avais refusé, je me serai de nouveau retrouvé pourchassé. Mais bref, passons.

Parce qu'alors que pendant que Lothindil se met à rire, sa voix change quelque peu et elle fini par me demander ce que je suis. Je m'attendais à ce genre de question tôt ou tard, mais pas forcément de but en blanc comme ça, enfin, au moins ce sera chose faite. Mais ce qui m'étonne le plus, c'est qu'au-delà du changement de voix, même le registre de langage a changé...Étrange, encore.

"Je sais, c'est pas commun. Aussi peu commun qu'une elfe avec des branches dans les cheveux qui peut changer de voix et se transformer en chat."

Je souris tranquillement pour signifier clairement que mes propos tiennent surtout de la boutade plus que de la provocation. Un peu comme j'avais l'habitude de le faire avec Ezak. Je me demande ce qu'il devient d'ailleurs celui-là ? J'ai cru entendre qu'il était sur Aliaenon, mais aucune autre nouvelle le concernant depuis. Bref peu importe. Une question m'a été posé et il faut que j'y réponde. Avalant une autre bouchée, je m'essuie la bouche avec le dos de la main, avant de satisfaire la curiosité de l'elfe.

"Mais bref. Pour faire simple : Je suis mort. Pour faire plus complet, quand je suis mort, mon âme a juste été comme...éjectée de mon corps. J'avais encore mes souvenirs et j'en passe, j'étais juste devenu immatériel, capable de me déplacer extrêmement vite, un peu comme les pégases et surtout capable d'intégrer le corps de n'importe qui."

Je fais une petite pause le temps qu'elle assimile ces premières infos. Continuant de manger ma pomme.

"Sauf qu'à moins de chasser l'âme du corps que j'investis, il y a une sorte de conflit assez violent. J'ai donc fini par me retrouver dans une Tour dans laquelle était gardé prisonnier des cobaye, de Vallel sans doute. Des personnes ayant subit des expériences visant à modifier leur corps. Leurs esprits est brisé, leur âme n'est plus que douleur et détresse. J'ai finis par trouver le corps que tu vois et j'en ai libéré l'âme en imposant la mienne."

Finissant enfin mon fruit avant de jeter mon dévolu sur un morceau de pain, je regarde Lothindil avant de lui poser, à mon tour, le même genre de question.

"Et toi ? Comment es-tu devenu ce curieux mélange de végétal, d'elfe gris et de félin ?"

Une histoire qui doit être sacrément intéressante au final.

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 Sujet du message: Re: Andel'Ys
MessagePosté: Ven 24 Juin 2016 14:48 
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C'est pas commun qu'il nous répond, comparant ma situation à la sienne. C'est vrai que mon apparence peut paraître assez... exotique, même si je m'y suis plus qu'habituée depuis le temps. Bon, la panthère c'est encore récent, et encore, il ne m'a pas connu avant cette garce de Brythä quand ma magie pouvait me changer en n'importe quoi ou presque.
Quand il évoque la mort, je ne peux m'empêcher de lâcher un petit rire. Oui, bien sûr qu'il est mort, comment donc pourrait-il être ainsi en sans être mort avant. Ce n'est pourtant pas la première fois que je me retrouve en face de transformations assez extrêmes suite à la mort, à commencer par mon propre corps.

(Et t'es pas la seule, hein. Tu crois quand même pas qu'j'suis née couverte d'ses sales poils ?)

Cela je l'ignorais totalement en revanche. Je sais finalement tellement peu sur cette âme qui partage désormais mes jours et mon corps. En revanche, la suite de l'histoire de l'homme m'intéresse, car contrairement à Astinor ce n'est pas sur Yuimen qu'il est mort, mais ici sur Aliaénon. J'étais déjà au courant, par ma propre mort, que tout ne se passait pas de la même manière d'un monde à l'autre, mais savoir comment ça se passe ici m'intéresse au plus haut point.

Et ce n'est que parce qu'Astinor manie mon bras et ma bouche que je continue à avaler mon repas, le fromage du coin est d'ailleurs particulièrement goûteux et s'accommode bien avec le poisson qui vient l'adoucir. Par contre, forcément, la curiosité est souvent à double sens dans ce genre de situation et le dénommé Karz finit par me retourner, d'une manière plus polie qu'Astinor la question.

Finissant mon pain au fromage et poisson, je prends le temps de réfléchir à comment tourner mon histoire, pas finalement moins rocambolesque que la sienne.

"Mon histoire n'est pas moins originale que la tienne. Je suis morte moi aussi. J'étais en mission sur un monde nommé Sor-Tini, auprès d'un peuple de Dryade qui ressemble un peu à nos oudios. La situation était semblable à celle de ce monde-ci, avec une menace d'Oaxaca. J'ai voulu sauver le monde et je me suis retrouvée à passer une cérémonie étrange pour être reconnue chez ces fameuses dryades. J'ignorais que la cérémonie en question impliquait un contact direct avec un fluide primordial; contact mortel, bien entendu. C'est un peu comme si tu essayais d'absorber d'un seul coup un fluide cent fois plus gros que ceux de chez Moboutou..."

Foutues dryades, j'étais bien naïve à l'époque, et finalement je trouve que les elfes d'ici étaient bien plus simples à convaincre.

"A mon réveil, ma chevelure grise avait disparu et je me suis retrouvée avec cette tignasse-là. Pour le félin par contre..."

Qu'ai-je le droit de dire par rapport à Astinor et moi ? Qu'ai-je envie de me souvenir, de revivre ? Ai-je vraiment envie de revivre par la simple parole ce cauchemar, cette douleur ? Je détourne mon regard que je plonge dans ma main gauche, toujours et définitivement marquée d'une cicatrice très visible remplaçant ma ligne du coeur...

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 Sujet du message: Re: Andel'Ys
MessagePosté: Ven 24 Juin 2016 15:14 
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Impassible, j'écoute l'histoire de Lothindil. Elle aussi a du passer par la mort pour subir sa transformation. Elle aussi a vécu ça sur un autre monde. Mais c'est bien là les seuls points communs de nos deux histoires. La sienne est lié à la magie et à un peuple qui subissait un joug similaire à celui d'Oaxie, alors que la mienne est lié à des expériences mécanique et est plus ou moins directement lié à Oaxaca. Comme quoi, même si elle est loin d'être agréable et souvent accompagnée d'un bon gros paquet de souffrance, la mort n'a rien de si terrible au final, enfin, surtout quand on a moyen d'y réchapper comme l'elficus et moi. C'est l'inconnu qui est effrayant, le fait de ne pas savoir ce qui se passera une fois qu'on passe de vie à trépas. Mais ce n'est pas pour ça que j'ai envie de retenter l'expérience. Même si l'on sait plus ou moins ce qui se passe après, rester en vie est tout de même bien plus agréable. Et surtout rien ne me dit que si je meurs à nouveau, j'aurais encore la possibilité de revenir et honnêtement, je n'ai pas envie de tenter le coup, ou alors le plus tard possible.

Mais alors qu'elle essaye d'en venir au pourquoi du comment pour son apparence de chat, elle semble avoir plus de mal à parler et commence à fixer une énorme cicatrice dans le creux de sa mains. Les cicatrices...Témoins d'une certaine souffrance, toujours. Et si elle ne veux pas en parler alors qui suis-je pour l'y forcer ? Étrangement - sans doute à cause de nos histoires similaires - je me sens un peu plus proche de l'elficus et je tente de la rassurer.

"Il y a des choses qui ne se racontent pas. Surtout pas au premier venu comme moi. Tu peux te transformer en chat ? Soit, j'ai vu des choses bien plus insolites. J'ai moi aussi des choses qui ne sont pas aisées à raconter, pour diverses raisons. Certaines sont douloureuses..." comme mon passé, la disparition de ma sœur et j'en passe "...d'autres pourraient m'attirer un sacré paquet d'emmerdes..." comme ma courte et récente affiliation à Oaxaca et son armée. "...mais je pense que c'est pareil pour tout le monde. Ces secrets, ces souvenirs, font de nous ce que nous sommes."

Je ne m'attendais pas à avoir une conversation aussi sérieuse dès le matin, mais on ne sait jamais quand ce genre de choses nous tombe sur le coin du pif.

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