IV.1 La faculté de magie.La personne que j’interpelle est un homme vêtu d’une bure grise assez simple. Son attitude comme ses propos en revanche me perturbe. Malgré ma couleur de peau, légèrement cachée sous ma capuche, l’homme ne semble pas le moins du monde gêné et n’a pas ce même regard méfiant dont j’ai l’habitude depuis ma fuite d’Omyre.
Il m'encourage même à retirer ma capuche, révélant mon appartenance raciale. Selon lui ce lieu peut devenir comme une maison, même si j'ignore ce que cela signifie. Il m'explique que j'ai trouvé le bon endroit pour recevoir un enseignement magique et me parle une histoire d'équilibre. Il associe une gestuelle à ses paroles. Il désigne son cœur puis son visage lorsqu’il déclare que l'acceptation de tout le monde tant dedans que dehors.
(Suis-je ce qu’il appelle cet équilibre ? Un monstre à l’extérieur et à l’intérieur, un être faible ?)Il semble chercher à me rassurer en me parlant d'un certain James, membres important en ces lieux, et peut être un des professeurs avec qui j'aurais l'occasion d'apprendre. Mais avant toute chose, il nous propose de rencontrer la directrice de la faculté. Nous, moi et Sylve qui semble la bienvenue malgré un manque de compétence dans l'art magique.
(Un Shaakt, un membre éminent de la faculté ? J’avais bien entendu parlé de certains Shaakts qui seraient des héros, mais un haut membre de la faculté de magie de Kendra Kâr, ça reste autre chose. Que suis-je moi ? Au mieux quelques-uns m’ont nommé le Shaakt apprivoisé. Je suis loin d’avoir un titre aussi prestigieux.)Je jette un regard à Sylve lorsque notre guide propose qu’elle nous accompagne. Après tout ceci ne concerne que moi, elle n’est que ma garante dans l’affaire, même si après ce qu’on a vécu, elle est plus à mes yeux et son soutien m’importe beaucoup. Pour mon plus grand plaisir elle hoche positivement de la tête et nous nous apprêtons à suivre notre guide. Celui-ci s’avance le long d’un couloir desservant de nombreuses portes closes, où nous rencontrons quelques personnes au passage. Sont-ce des appartements, des lieux d’apprentissages, des zones pour essayer de puissantes magies ? Après une brève réflexion, je doute de la dernière option, ils ne feraient pas des essais aussi important si près de l’entrée, mais je serais curieux de voir cela. Les lieux semblent fraîchement décorés. Les tapisseries ne sont que légèrement sales et ici et là on note l’absence d’un chandelier au vu du positionnement des lumières. Cela doit dater de quelques mois tout au plus.
Nous grimpons un escalier en colimaçon et il me semble voir les chandeliers muraux s’illuminer d’eux-mêmes, où est-ce un tour de mon esprit. Je reste sans voix lorsque j’atteins enfin la dernière marche. Si le couloir semble identique, les pièces desservies sont beaucoup plus nombreuses qu’au rez-de-chaussée. De plus, les vas et viens sont beaucoup plus fréquents ici. Je vois beaucoup d’humain présents, quelques espèces sont aussi présentes mais elles représentent une minorité. J’ai le réflexe de porter ma main à la capuche, mais les regards ne se focalisent presque pas sur moi, comme si la couleur de ma peau n’était au final qu’une autre couleur sur un tableau aux mille nuances.
Tout en marchant, mon guide déclare que ce lieu possède un grand nombre de chambre pour ceux étudiant ici. Ai-je bien compris que je pourrais disposer de ma propre chambre ? L’homme qui nous montre la voie semble s’arrêter devant une porte plus importante que les autres et dont l’ouvrage semble être fait magiquement. On croirait presque que les motifs colorés incrustés dans le bois semblent se mouvoir, comme une rivière dans son lit en reflétant les rayons solaires d’une douce matinée.
Le guide toc à trois reprises à la porte et un « Entrez » d’une voie simple et clair se fait entendre.
Derrière la porte la directrice m'attend me dit l'homme et que je suis libre de la franchir ou non. Il me laisse seul, ou en tout cas avec la semi-elfe, face à ce qu’il dit être mon destin. Je n’ai pas vraiment eu le choix de mes actes récemment, mais il est vrai que si j’ai la possibilité de faire demi-tour, cela signifie que c’est de mon propre chef que j’exprime le souhait d’entrer en ce lieu.
D’une main fébrile, je saisis la poigné de la porte et la pousse lentement dans un long grincement.
IV.3 Entretient avec la directrice 1.