Aenaria, Mathis et Heartless :

Vous vous élancez dans la forêt nocturne. La végétation luxuriante vous émerveillerait sans doute, n'étais-ce la crainte de ce qui vous attend. Dans le ciel, les aurores sont devenues un véritable tourbillon qui amène toujours plus de magie vers le sol. Vous retrouvez l'étrange sensation que vous aviez dans le hangar, comme si... comme si les distances n'avaient plus d'importances. Vous progressez à peine quelques minutes et il semble que vous allez bientôt arriver à destination.

Mais vous êtes alors interrompus de la manière la plus inattendue : vous manquez de percuter un groupe de soldat ynoriens menés par un militaire visiblement assez âgé et une aldryde dont la robe multicolore vous rappelle immédiatement les prêtresses danseuses du hangar. Vous voyant, elle et les hommes sont immédiatement sur leurs gardes.

"Qui êtes-vous ? Que faites-vous ici ?" s'exclame l'aldryde.

L'ynorien qui est visiblement le chef de l'expédition, avec son armure richement ornée, à déjà la main à son épée, prêt à dégainer. Dans le ciel, une violente perturbation accompagnée d'un roulement de tonnerre parcours les aurores...

Nessandro et Alistair :

Les aldrydes interpelées se précipitent dans les profondeurs de l'akrillarbre pour aller chercher des champignons. Pendant ce temps, alors que Darion s'approche de la matriarche horrifiée, il est subitement distrait par les tirs de l'assassin, peu précis, ils ne lui font aucun mal, mais le jeune homme aux cheveux noirs se tourne vers celui qui lui oppose ces attaques pathétiques.

"Ça suffit ! À cause de toi, il va me falloir des heures et des heures pour tuer tout le monde ! Mais ton heure viendra bientôt..."

Il va se remettre en marche, mais, dans l'intervalle, Nessandro a pu organiser le chant. Les aurores commencent à évoluer d'une manière plus... coordonnée ? C'est un bien grand mot mais... oui ! Un coup de tonnerre retentit et Darion chute lourdement à terre ! Visiblement, son pouvoir a été contrecarré et, lorsqu'il se relève, c'est en serrant les dents de rage.

Mais ses états d'âmes semblent presque secondaires car un autre soucis se pose : le feu du ciel s'agite follement et des lueurs embrasées parcours les arbres, fusent des branches en folie sans les brûler pour autant. Au sol, les herbes semblent se racornir et... une force commence à peser sur les épaules de tous les individus en présence. Si Alistair n'est guère concerné, toutes les aldrydes peuvent le sentir : quelque chose les pousse vers le sol. Non, ce n'est pas ça ! Elles peuvent toujours voler vers le ciel mais, quelque soit la force de leurs ailes, le sol se rapproche comme une sinistre fatalité.

C'est un spectacle étrange et absurde qui se déroule : Nessandro, et tous les aldrydes présents sont maintenant au sol, marchant comme des humains, et aucune tentative pour s'envoler ne pourra compenser cela.

Darion éclate de rire, lève un pied, et écrase une aldryde éberluée qui s'était posée à côté de lui. Dans le ciel, tout n'est plus qu'un magma de couleurs changeantes, dansant une ronde étourdissante, et il semble que cette lumière commence à imprégner même le sol et les arbres...

((( Nessandro : +0.5(post) +1(action d'importance) +0.5(longueur) )))

(((752 mots et Joyeux Noël !)))

Ma suggestion sembla surprendre le capitaine qui expliqua de n’avoir de toute façon aucune voile. Se tournant vers son mécano chauve, elle se rallia à l’idée de Heartless et donner ses ordres afin de ralentir l’aynore. Je ressentis quelques soubresauts, mais sans plus. L’équipage était expérimenté et en peu de temps l’appareil fut contrôlé et s’arrêta tout juste au-dessus des arbres.

Dès que l’échelle fut déployé Gaël se précipita dessus et descendit assez agilement. Kieran le suivit. En homme civilisé, je laissai Aenaria passer avant moi. Puis, je plaçai ma chatte dans mon sac, laissant seulement sa tête en sortir. Pendant ce léger préparatif, la capitaine m’expliqua que la ruche des aldrydes se situait à à peine un kilomètre de marche. Je la remerciai, puis je descendis à mon tour et j’atteins dans le temps de le dire la terre ferme.

En compagnie des autres aventuriers, je marchai vers la forêt illuminée par ces étranges aurores qui se firent encore plus intenses. Prenant la forme d’un tourbillon, elles amenèrent encore plus de magie vers le sol. Une fois de plus, comme ressenti dans le hangar, je n’étais plus maître de mes sensations. Je ne maitrisais plus la notion de distance. J’avais l’impression d’être à destination alors que je savais pertinemment n’avoir encore franchi que quelques dizaines de mètres.

Alors que nous ne nous y attendions pas, un groupe de soldats ynoriens croisèrent notre chemin. Un officier plutôt âgé était à leur tête. Ce qui me parut le plus insolite, fut non seulement la présence d’une aldryde, mais le fait qu’elle portait une robe mulitcolore tout comme les prêtresses danseuses rencontrées dans le hangar au port de Kendra Kâr

(Amie ou ennemie ?)

Sans doute, se posait-elle la même question puisque visiblement sur ses gardes, elle nous demanda brusquement de nous identifier et d’expliquer ce que nous faisions là. Pendant qu’elle parlait, l’officier qui l’accompagnait avait pour sa part posé sa main sur la garde de son épée, visiblement prêt à dégainer.

Aenaria fut la première de nous tous à réagir en lâchant son arme et en levant ses paumes vers le ciel. Elle nous présenta comme étant des aventuriers à la recherche de nos compagnons d’aventures. Elle avoua chercher des réponses aux phénomènes d’aurores polaires, mais n’entrant pas dans les détails. Elle eut même l’audace de leur demander de nous servir de guide.

Pendant tout ce temps, je n’avais pas quitté l’aldryde des yeux. Après ce que j’avais vu et vécu dans le hangar, je ne pouvais m’empêcher d’être méfiant et rester sur mes gardes. Ainsi, je n’imitai pas Aenaria et je ne levai pas mes mains au ciel pour leur montrer mes paumes. Par contre, je leur souris comme s’ils étaient des amis et je me présentai

« Je me nomme Mathis, originaire de Kendra Kâr. Comme vous l’a expliqué Aenaria, nous enquêtons sur ce phénomène non habituel d’aurores qui vibrent dans le ciel. »

Je m’arrêtai quelques secondes afin de juger sa réaction avant de poursuivre sur le ton de la conversation.

« Et vous ? Qui êtes-vous et que faites-vous aussi ? »

Prudent et alerte, j’attendis sans les lâcher des yeux, prêt à nous défendre le cas échéant.

((( 531 mots )))

- Le pirate a raison, fit le mécanicien, les moteurs ne sont pas en sous charge, ce sont les fluides qui ne se comportent pas normalement. Mieux vaut éviter de rajouter quelque chose là-dessus !

Suivant la proposition du borgne, le Passe-Nuage entreprit de se poser au dessus des arbres, et de faire descendre ses passagers dans la forêt. La capitaine informa les agents de Kendrâ Kâr que la ruche des aldrydes devait être à environ un kilomètre de route.

Ils descendirent sans rencontrer de problèmes dans la forêt dense, et se mirent rapidement en marche.

- Tch, c'est bien ce que je pensais... pesta Heartless.

En effet, la forêt souffrait du même mal que les docks. Le temps et l'espace ne semblaient plus répondre à la moindre logique, et après quelques secondes seulement de course dans ce bois où fluides et matière se confondaient, ils arrivèrent proche de leur destination.

Le groupe fit cependant une rencontre bien singulière, celle d'une aldryde habillée comme les prêtresses incantatrices des aurores escortée par une escouade de soldats ynoriens. Celui qui était apparemment leur capitaine, par son âge et sa stature, mit la main au sabre. L'aldryde, surprise, questionna les aventuriers sur leur identité et leur but en ces lieux. Au même moment, un lourd grondement pouvait être entendu là où se produisait le phénomène...

Aenaria, favorisant toujours la diplomatie au combat, même lorsque cela allait contre le sens commun, lâcha ses armes et montra bien haut ses mains. Mathis, plus raisonnable, resta en retrait, souriant d'un air amical, mais toujours aux aguets. Ils éclairèrent tous deux l'aldryde et son escorte sur les raisons de leur présence ici, alors qu'Heartless, lui, avait la main sur son trident, prêt à bondir sur l'aldryde à la moindre entourloupe.

(269 mots)

Les voix masculines se coordonnent un peu mieux après mes directives. Le chant s'élève et, pendant un court moment, je suis persuadé de voir les lueurs s'y accorder. Elles évoluent avec des courants moins chaotiques qu'avant. La mélodie se poursuit tandis que mon sombre regard demeure rivé sur le géant massacreur. Cet imbécile s'arrête encore dans sa tuerie pour narguer l'autre humain, et de manière plus stupide encore, indiquer sa volonté de tuer tout le monde. Voleur jusqu'au bout ce type ! Mais sans que rien ne le laisse supposer, un puissant coup de tonnerre éclate et voilà la grande perche flanquée au sol ! Ha ! S'il pouvait mordre la poussière encore une ou deux fois, j'en serais ravi ! Mon début de rictus s'estompe bien vite alors que je remarque quelque chose qui ne me fait pas plaisir. Le feu céleste obéit un peu trop à la demande chantée en descendant d'instant en instant sur la forêt, sans pour autant sembler aussi dévastateur qu'un réel brasier.

Subitement, un choc sous ma botte d'arctosa. C'est avec stupeur que je prends conscience de sentir le sol retourné du champ de bataille sous mes semelles. J'étends mes ailes et grimace, mais quels que soient mes efforts, impossible de reprendre de l'altitude. Par mes ailes, qu'est-ce qui se passe encore ! Est-ce un nouveau coup de l'humain ? Non, lui non plus n'a pas l'air de pouvoir repartir dans les airs. Est-ce lié aux intentions convoyées par le chant ? Quand je pensais attirer la lueur à nous, c'était dans le sens les avoir comme soutien, pas littéralement les abattre sur la zone ! Quelle poisse de ne rien savoir de ce phénomène casse-plumes ! Dans quoi ces enflures de géants et de Protecteur m'ont encore embarqué ! J'en ai par-dessus les ailes !

Un geste soudain de la part du guerrier finit de me faire enrager. Il vient de marcher sur une paire d'ailes et d'en écraser la propriétaire comme s'il s'agissait d'un vulgaire insecte. Moi qui ai fait tant de fois la preuve qu'un simple aldryde était à prendre au sérieux, voilà qu'un salopard de géant et une abrutie d'emplumée démontrent tout ce que je m'efforce de combattre !

Relevant mon arbalète, je vise de nouveau la créature de grande taille. Je ne suis pas stupide. Je n'ai rien fait de plus que lors de mon précédent tir. Et entre sa cuirasse et son insupportable instinct, sans oublier cette pression sur mes épaules, je ne suis pas certain de pouvoir lui ficher un carreau entre les mirettes. C'est pourquoi je change de tactique et concentre ma sombre magie en guise de projectile sur mon arme. Lui qui se croit supérieur à cause de sa taille, j'ai terriblement envie de lui montrer ce que ça fait d'être au niveau d'une fourmi ! Quoi de mieux qu'une bonne salve de cauchemar éveillé pour y parvenir ?

Pendant que je concentre ma puissance en une ombre à l'aspect d'un carreau, je cogite. Cette sensation de poids est ignoble. C'est à croire que la bâtisse que j'ai aperçu là-haut a décidé de faire concrètement peser sa forme sur l'endroit. Que faire à présent ? En appeler au soutien des aurores n'a fait que retourner la situation à l'avantage du piéton à carapace. L'enflure n'a même pas l'air de s'inquiéter des champignons gigantesques ni de la soudaine descente des lueurs. D'ailleurs, est-ce qu'il est possible de stopper leur avancée ? Quelles conséquences pourraient avoir leur contact direct ? J'ai été comme pris dans un étau, relâché lors du chant et assailli par la vision. Mais je n'ai aucune idée de la façon d’interpréter ce que j'ai vu. Je dois faire fausse route, mais à quel niveau ? Peut-être faire l'inverse ?

"Dae'ron !", fais-je à mon compagnon sans cesser de concentrer ma magie. "Prends la direction du chant ! Si cette volonté familière ne peut venir à nous, nous irons à elle !", expliqué-je avant de jeter un regard dans sa direction. "Si les aldrydes et les lueurs sont liés, que celles-ci leur donnent la force qui leur fait défaut pour les rejoindre."

Mon noir projectile termine de se matérialiser. Je relâche alors en même temps ce carreau de magie cauchemardesque et un grondement issu de ma frustration et de ma colère en direction du fauteur de troubles.




- 723 mots
- Tentative de lancer au max le sort d'éradicateur "Flèche cauchemardesque : L'éradicateur se sert du pouvoir des ombres pour donner à sa flèche l'apparence d'un cauchemar, troublant son adversaire pour les tours à suivre. (Maitrises -0,5/lvl du sort, durant [lvl/2]tours. La victime est de surcroît atteinte de confusion durant [lvl du sort]tours. Durant le temps de la confusion, la victime a 10% de chance de changer de cible au dernier moment (basculant son action d'une cible ennemie à alliée et réciproquement)."

Post squelette :

-Alistair attend le retour des aldrydes avec les champignons. Il les mange tous avant de courir vers Darion, tout en essayant d'ordonner aux champignons géants de l'attaquer spécifiquement lui. Quand il arrive proche, il l'interpèle de nouveau.

"On a quelque chose à régler, je te dis. Cette fois fais moi face et bats toi comme un homme."

Mathis, Aenaria et Heartless :

La troupe n'a guère de peine à vous croire. De toute façon, la situation est suffisamment angoissante pour qu'ils ne se formalisent pas trop. L'aldryde explique rapidement :

"Je suis Kalad'aes, matriarche déchue et prêtresse des milles couleurs. J'ai été envoyé par un autre aventurier pour apaiser les tensions entre aldrydes et ynoriens."

Le chef ynorien hoche la tête :

"Je suis le Daimyo Nishikaze, seigneur de la région. J'ai bien compris que ce qui se passait là-bas nous desservait tous et était le fruit de quelqu'odieuse manipulation. Nous devrions nous hâter."

Kalad'aes est aussi de cette avis, et ils s'élancent tous vers la source du vacarme. Vous arrivez bientôt dans un immense espace dégagé. Partout, les arbres sont ornementés de guirlandes lumineuses et de trou-maisons. Une ville parfaitement intégrée dans la nature qui ne peut être que Sartori, mais qui est maintenant dominée par la lueur furieuse des aurores qui semblent dangereusement agitées. Une multitudes d'aldrydes se tiennent là et, manifestement, une terrible bataille à eut lieu. Des trous énormes sont ouvert dans le sol et, non loin, se dressent d'étranges hommes-champignons de deux mètres de haut, curieusement passifs. Des arbres ont été abattu comme par une tempête et un grand nombre d'aldrydes mortes gisent au sol. D'ailleurs, même les vivantes semblent curieusement posée à terre, comme si elles se refusaient à s'envoler. Une exclamation de surprise vous vient alors de Kalad'aes. Insensiblement, sans même s'en rendre compte, elle a été dirigée vers la terre et s'y tient maintenant debout, visiblement incapable de s'envoler.

Au milieu de ce chaos, peu de gens se dégagent vraiment, mais vous remarquer un jeune homme, autour duquel les aurores semblent tournoyer, hésiter, s'éloigner et revenir. Il arbore un sourire sans joie sur un visage figé tandis qu'un aventurier, dans lequel certains reconnaîtront Alistair, lui lance un défi.



Non loin de vous, se trouve une aldryde auréolée de flamme. Kalad'aes murmure d'un air sombre qu'il s'agit de Shada'iss, la chef des rebelles.



Elle tente désespérément d'organiser ses troupes pour les envoyer contre l'homme sombre, mais les rebelles semblent ne pas oser l'approcher. En même temps, au vu des dizaines de cadavres d'aldrydes à ses pieds, cela peut se comprendre...

Enfin, derrière le champ de bataille, à peine visible au milieu de la lumière des aurores, se trouve un important groupe de mâles qui semblent chanter un chœur indistinct qui rythme la scène d'une musique curieusement à propos.

Tous (Aenaria, Heartless et Mathis peuvent voir ce qui arrive à Alistair et Nessandro) :

Nessandro : réussite de justesse

L'aldryde noir ouvre le feu avec une précision millimétrique... et pourtant, l'espace semble encore se distordre et le coup en aurait presque raté Darion, l'homme sombre. Mais il le touche pourtant et l'homme se fige, les yeux écarquillés. Pendant ce temps, Daer'on est déjà parti pour guider le chœur des mâles. Cependant, à part perturber d'avantage le feu du ciel qui s'agite, et tourbillonne sans but, presque paniqué, ils n'arrivent à rien. Cependant, le désir de Nessandro est largement accompli : les aurores sont parmi eux. La terre, les brins d'herbe, les gens autour, tout semble se dissiper dans une brume bleuté.

Mais un événement se produit alors, que seul Nessandro peut réaliser.

(((MP envoyé)))

Pendant ce temps, Alistair reçoit une nouvelle dose de sa drogue qu'il consomme rapidement. Ses mains se mettent à trembler de plus en plus et il marche péniblement vers Darion. L'homme est toujours figé par le sort de Nessandro, mais hélas, pas pour longtemps. Il secoue la tête, comme pour chasser de mauvaises pensées et se tourne vers l'assassin.

"Tu ne comprends pas que ce combat est truqué... mais si tu y tiens, viens mourir..."

Il avance alors tranquillement vers Alistair. Il se décide enfin à faire ce que ce dernier attendait, mais ses sens exacerbés par les champignons lui font bien sentir que la situation est critique. Il n'y a aucune tension cher Darion. Il marche sans crainte, comme un boucher qui irait découper un gigot. Ce n'est pas un guerrier sûr de son talent, mais un homme qui sait que rien ne peut lui arriver.

Un myconide comprend enfin l'ordre d'Alistair et tente de s'interposer, mais le guerrier lui jette un regard dédaigneux et chantonne doucement :

"La mort est en toute chose,
Guettant l'instant propice.
Tu aurais dû garder la pose,
Elle était de meilleur auspice.
Meure."

... et le myconide vire au noir, se craquelle et se flétris jusqu'à tomber en poussière. Et alors... alors Darion se fige avec une grimace d'horreur. Pris d'un pressentiment, Alistair se fige aussi. Une onde parcoure les aurores et d'autres aldrydes se mettent à tomber, les unes après les autres. Puis, la pulsation cesse et Darion reprend sa respiration, le visage un peu crispé.

"Bon, finissons-en à la main, tu veux ?"

Il tend son épée en direction de l'assassin, prêt au combat. Bien que, encore une fois, il semble n'avoir aucun doute sur l'issue de celui-ci.

((( Aenaria : +0.5(post) +0.5(négociations) +0.5(longueur) +2(bonne année !)
Mathis : +0.5(post) +0.5(négociations) +0.5(longueur) +2(bonne année !)
Heartless : +0.5(post) +2(bonne année !)
Nessandro : +0.5(post) +0.5(attaque) +0.5(longueur) +2(bonne année !)
Alistair : +2(bonne année !) )))

Suite à nos réponses, l’aldryde et l’Ynorien répondirent à mes questions sans hésitation. L’aldryde se nommait Kalad’aes. Elle expliqua être une matriarche déchue et prêtresse des milles couleurs. J’avais déjà deviné sa deuxième fonction qui avait été trahie par sa robe multicolore. Elle avait pour mission d’apaiser les tensions entre aldrydes et ynoriens.
Celui que j’avais confondu à tort avec un officier de haut grade, se nommait Daimyo Nishikaze. Il était seigneur de la région. Il avait compris que les aldrydes les manipulaient, il nous pria ensuite de nous hâter de se rendre sur les lieux.

Ils faisaient donc partie du clan des alliés et non de celui des adversaires, je pus donc me détendre.

Sans perdre davantage de temps en discussion, nous nous dirigeâmes donc vers l’origine de ce vacarme.

Nous arrivâmes rapidement à une clairière. Les arbres en pourtour étaient ornementés de longs et fins cordons de petites lumières, ainsi que de nombreux trous qui semblaient faire office de maisons aux petits êtres ailés. Je venais de découvrir Sartori.

Par contre, malheureusement je la découvrais à un moment non enviable où elle était menacée de destructions. Les aurores qui emplissaient le ciel était affreusement agitées et dominaient les lieux par leur obsédante lueur.

Une bien étrange et triste scène de combats s’offrait à moi. Beaucoup d’aldrydes s’y trouvaient, mais je ne pus dire à quel clan elles appartenaient. Le sol était recouvert de trous, semblables à ceux laissés par des boulets de canons. Ce qui m’intriguait le plus fut ces hommes de plus de deux mètre de haut, ressemblant à d’énormes champignons, et bougeant à peine. Tel un chablis des arbres déracinés trônaient le sol. Non loin d’eux, comme de petites feuilles mortes, des aldrydes y gisaient…mortes.

Chose curieuse, les aldrydes vivantes demeuraient au sol, sans qu’aucune ne s’envole. Alerté par un petit cri de surprise, je me tournai alors vers Kalad’aes pour remarquer que tel un aimant elle était attirée vers le sol. Une fois rendue, il semblait impossible pour elle de s’envoler.

Au milieu de tout ce désordre, je distinguai un jeune homme au visage blême et à la chevelure noire décoiffée, il portait une lourde armure noire ornée de pique. Son visage exprimait un sourire froid, sans émotions. Un aventurier se dirigeait vers lui d’un air décidé, il…
(Alistair ! )

Après quelques secondes d’hésitations, je reconnus Alistair, un aventurier qui avait combattus également sur Aliaénon. Je ne l’avais pas revu depuis. En fait, armé d’une prétention sans borne, j’étais persuadé qu’il avait péri au combat. Mais je m’étais trompé puisqu’il se trouvait là à affronter le jeune homme habillé de noir et autour duquel tourbillonnaient de mystérieuses aurores.

Shada'iss, la chef des rebelles semblaient vouloir organiser ses troupes, mais les petites êtres ailées, qui voyaient leurs comparses joncher le sol, ne pouvaient se résoudre à obéir aux ordres de leur chef. Et qui pouvaient les blâmer, la peur se lisaient dans les yeux. Elles ne voulaient certainement pas subir le même sort que leurs sœurs d’armes.

Le jeune homme avança vers Alistair, sans crainte comme un bourreau qui accomplit sa mission. L’assurance se lisait sur son visage, une confiance effrayante. Tout en poursuivant sa calme marche, il chantonna tout en fixant un homme-champignon qui immédiatement retourna à l’état de poussière.

L’homme tira son épée, voulant sans aucun doute attaquer Alistair.

Je me tournai alors vers Heartless :

« Allons aider Alistair ! »

Cela dit, tout en dégainant mon sabre dentelé, je courus vers les deux combattants, me fiant à la vitesse de mes jambières.

Ma chatte Praline me suivit du regard puis se coucha non loin d’un arbre déraciné.

((( 607 mots )))

Les deux individus baissèrent leurs armes et se présentèrent respectivement comme étant Kalad'aes, matriarche et prêtresse de son peuple, et Nishikaze, le daimyo local. Ils étaient bien au courant de l'urgence de la situation et incitaient à hâter le pas.

Les aventuriers les suivirent jusqu'à ce qui semblait être le centre de Sartori, sous le joug constant des effusions magiques. L'endroit était sens-dessus-dessous. Des cadavres d'aldrydes et d'étranges hommes-champignons bordaient le sol, et ceux qui étaient encore vivant restaient figées comme par une terreur intense. Il se pouvait aussi que le phénomène, brouillant tous leur sens, les avait cloués sur place. Kalad'aes fut elle aussi victime de cette perturbation et s'en trouva incapable de voler, tandis qu'un choeur de mâles aldryde entonnait au loin un chant sinistre qui ne manquait pas de rappeler celui des prêtresses de l'oubli.

Au milieu du chaos, un seul homme se tenait debout, imperturbable. Vêtu de noir, il regardait sans émotion la destruction qui l'entourait. Il était entouré de deux adversaires qu'Heartless reconnut sans peine. Le premier était l'aldryde mâle et son compagnon qui étaient présents avec lui dans le château de Kendrâ Kâr pour répondre à l'appel du roi. Le second était Alistair.

Une aldryde bien armée et à la chevelure rougeoyante tentait d'amener ses troupes à attaquer l'homme solitaire, mais sans réaction de leur part. Kalad'aes expliqua qu'elle était la meneuse des rebelles.

L'aldryde noir, dont le nom était Nessandra, tirait un trait magique dans la direction de son adversaire, qui fit mouche malgré les perturbations ambiantes. Son compagnon Dae'ron vint soutenir le chœur des mâles qui avait manifestement une influence sur les aurores, mais Heartless n'avait aucune idée du but de ce chant. Cherchaient-ils à apaiser les aurores, ou bien à les amplifier ? Pendant ce temps, Alistair avançait péniblement vers l'homme sombre. Ce dernier, lorsqu'il vit un des hommes-champignons s'avancer pour l'attaquer, récita d'étranges vers qui le firent s'effriter comme une feuille d'automne.

C'était l'effet escompté, apparemment, mais ce pouvoir sembla exciter davantage les aurores et nombre d'aldrydes chutèrent au sol, vaincues par leur insoutenable atmosphère. Ce fut Mathis qui rompit l'indécision du pirate, visiblement attaché au sort de celui qui avait partagé leur combat sur Aliaénon.

- Allons aider Alistair ! cria-t-il avant de partir l'épée dégainée.
- Pigé !

Avant de le rejoindre, Heartless se sentit obligé d'avertir la prêtresse :

- Ces aurores sont dangereuses, il faut les calmer à tout prix ! Elles répondent aux mots et aux chants des aldrydes !

Il se doutait bien que ses paroles feraient peu pour aider, mais il était convaincu que cet homme singulier et imperturbable était le catalyseur de ce cataclysme. Il se rangea donc aux côtés d'Alistair et de Mathis, son trident pointé vers l'inconnu.

- D'ordinaire je fais pas du trois contre un mais ta belle tête d'enculé t'a fait gagner une offre spéciale !

(514 mots)

Mon sombre trait file depuis mon arme. Un bref instant, alors qu'il se dirige vers ma cible, je redoute de voir le sortilège se dissiper. Le carreau noir est brièvement déformé, mais il parvient à frapper ma cible. Tout autour de moi, la situation a l'air de ne pas s'améliorer. Le feu céleste appelé par le chant semble plus instable encore qu'auparavant. Il y a comme des tourbillons erratiques malgré mes consignes incitant le chant à lui donner un sens, un but. Par mes ailes, quelle est donc la logique de cette folie ? Je n'y comprends plus rien ! La seule certitude que j'ai, c'est que la brume bleutée que j'ai entraperçu plus haut est belle et bien descendue au niveau du sol.

Sauf qu'autre chose attire mon attention, comme si on m'obligeait à braquer le regard dans cette direction. Au milieu de la brume, je constate avec une frustration croissante que le mâle humain s'est libéré du cauchemar. Non seulement il déjoue mon sort l'air de rien, mais je ressens comme un regard perçant sur moi ainsi qu'une étrange sensation... Comme si j'étais... Ailleurs, pendant un moment qui s'étire. Une pause presque bienvenue, avant que sa voix horripilante vienne contre mon gré retentir dans mon crâne. Elle m'interroge d'abord, me demandant si je comptais lui faire peur avec ma magie avant de prendre une intonation hautaine et méprisante. Copieur... La voix masculine prétend que son propriétaire a vécu un véritable cauchemar et que les merveilles du feu du ciel dépassent en terreur tout ce que ma cervelle pourrait imaginer. Aussitôt sa réplique lancée à ma conscience, l'étrange lien se rompt.

Je grimace. Non seulement je sens la situation m'échapper totalement, mais je suis trop remonté pour réfléchir efficacement. Sans parler du fait que se mettent à surgir d'autres géants dans les environs. Mon attention est rapidement focalisée sur un énorme champignon bipède qui s'avance entre l'humain au nez brisé et le fouteur de désordre. J'assiste alors à un comportement bizarre du guerrier. Il ne se sert pas de sa lame, il chantonne quelque chose. La bestiole végétale se dessèche littéralement, et pour la première fois, je constate une expression d'horreur sur le faciès honni. Quelque chose parcourt les aurores, quelque chose de... Lié aux aldrydes, qui tombent comme des mouches les unes après les autres.

Mais par mes ailes, qu'est-ce que ça veut dire ?! Est-ce que donner la mort par l'intermédiaire des aurores se répercute sur les emplumées ? Mais si c'est le cas, pourquoi ? Et pourquoi un simple et laideron d'humain est en capacité de faire ça ?

"Au cas où tu n'aurais pas entendu, Crapaud... Ce type prétend avoir connu plus terrifiant que toi. Un commentaire sur le sujet ?", fais-je à l'intention de la Sombre Conscience, sans pour autant m'attendre à une réponse de sa part.

L'ignoble être à peau claire faisait-il référence à cette gigantesque forteresse noire qui a manqué de peu me vriller l'esprit ? Mais quel peut être le lien entre les habitantes des ruches, la présence apaisante, la forteresse ténébreuse, les lueurs du ciel, la légendaire Ruche du Phénix et un humain bien trop puissant pour un simple mortel ? Je ne comprends pas, et cela rajoute une couche de frustration supplémentaire !

Sauf qu'à part recharger mon arbalète, je ne vois pas quoi faire. Être rivé au sol m'exaspère, tout comme le fait d'être encore piégé par un revers de fortune. Grimaçant, je réalise qu'il y a une chose que je n'ai pas encore tenté, et qui vient de m'être inspiré par le grand couillon brun.

"Dae'ron ! Tentons une nouvelle approche ! Divise les mâles en deux ! Qu'une moitié poursuive la mélodie et que celle qui bégaie le moins... Chante des paroles !"

Je réfléchis vivement, tentant de rapidement rassembler mes intentions et ce que je veux savoir. La mélodie est trop courte pour improviser des paroles étendues. Il me faut faire simple et direct. Une fois ma décision prise, je me tourne vers le groupe derrière moi.

"Derrière la brume se cache la Vérité, qu'elle prenne les aldrydes à témoin. Que ton chant révèle le Secret, que se dévoilent les desseins.", leur dis-je avant de me tourner vers la brume. C'est la dernière idée qu'il me reste dans mon arsenal avant de devoir me rabattre sur mes projectiles physiques. Je veux percer ce mystère qui me prive de ma vengeance et de mon emprise sur la situation. Mes pensées sont tournées vers cette présence familière et horriblement réconfortante qui, j'en ai la certitude, est à portée d'aile. "Viens."




763 mots

Mathis : échec critique
Heartless : échec
Alistair : 3 échec et une réussite critique
Myconides : 3 échecs

Kalad'aes répond tristement à Heartless, avant qu'il ne charge :

"J'ignore comment faire une telle chose. Seule la sororité de l'oubli salvateur possède ce secret..."

Alors que les aventuriers fondaientt vers lui, le jeune guerrier fronça les sourcils. Il venait de repérer les nouveau venu et était manifestement agacé. Il lança à l'intention de Mathis et Heartless :

"Partez pendant qu'il est encore temps, imbéciles ! Je n'ai rien contre vous, je viens juste détruire les aldrydes !"

Mais comme ils continuaient à charger, il... ferma les yeux. Loin de chercher à identifier ou parer les attaques de ses ennemis, il semblait juste rechercher une concentration absolue. La suite dépassa littéralement l'entendement. Les trois champignons qui se mirent en mouvement vers lui furent cueilli par trois coups d'épées simultanés. Le même sort allait attendre les aventuriers. De la même manière qu'il avait combattu l'armée aldryde, Darion défiait les lois de la nature, semblant littéralement accomplir plusieurs actions en même temps.

Lorsque Mathis arriva, son coup fut dévié avec une précision imparable et celle de son ennemi lui transperça le bras, infligeant une grave blessure.

Au même moment, Heartless, qui pensait pouvoir profiter d'une ouverture pour attaquer, vit son trident dévié d'une pichenette par cette même épée qui traversait le bras de son compagnon.

Alistair, de son côté, était pris d'une véritable transe guerrière. Renforcé par la drogue et pris de fureur, il fut saisi d'une étrange sensation, comme si lui-même se trouvait un peu hors du temps, les lumières bleu entourant ses membres et les guidant étrangement. Un instant, ses sens exacerbés lui permirent de comprendre qu'il ne frappait pas avec ses muscles, mais avec la magie, bien que cela soit théoriquement impossible à un non-mage ! Pendant un instant, il se battit à arme égale, et ni lui ni Darion ne purent prendre le dessus.

Et puis, au loin, un chant étrange retentit, transmis par Nessandro et répété par le chœur :

"Derrière la brume se cache la Vérité, qu'elle prenne les aldrydes à témoin. Que ton chant révèle le Secret, que se dévoilent les desseins. Viens."

Un formidable coup de tonnerre retentit, et tous sentirent que quelque chose s'était mis en mouvement...

Il y eut comme un moment de flottement, et un sourire mi-horrifié mi-réjoui s'afficha sur le visage de Darion. Cette seconde d'inattention lui fut fatale. Alistair lui planta sa dague dans la gorge. L'effet fut cependant pour le moins surprenant : le jeune homme ne s'effondra pas, raide mort, comme il aurait dû. Il resta figé, debout, surpris et choqué. Alors, il commença à s'élever dans le ciel.

Le spectacle qui suivi était si dément, si terrifiant et si inattendu que ceux qui y assistèrent crurent que le monde, devenu fou, avait finalement eu raison de leur santé mentale. Sa peau noircissait, s'effilochait, s'effritait en cendre et poussière noire. Ses os parurent tandis que son corps se muait en une fumée noire qui coulait comme un torrent, se déversant par terre jusqu'à se dissiper totalement. Sa vois retentit alors, déformée mais sans douleur, juste emprunte d'une tristesse infinie :

"No hi ha esperança. En veritat, hi ha d'aquest món d'homes una ombra burleta i terrible fora de tempas. "

Et il ne resta plus rien que son épée et son armure qui tombèrent au sol, égrainant les dernier lambeaux de poussière d'os. De l'homme qui s'était tenu ici, il ne restait plus rien.

(((Nessandro et Alistair, vous pouvez ici lire vos MP)))

Comme si ce n'était pas suffisant, c'est à ce moment là que l'invocation du chœur des aldrydes mâles se manifesta. Les cieux semblèrent se déchirer. Le feu du ciel était maintenant si lumineux qu'il éclairait comme en plein jour, d'une lueur oscillant entre le bleu pâle et le vert. Tous, vous êtes plongés dans un brouillard fait de magie pure qui déferla partout, pris de folie. Aenaria tomba littéralement dans les pommes, submergée par ce déferlement. Mathis et Heartless reconnurent immédiatement le phénomène : c'était similaire à ce qui s'était passé dans le hangar à Kendra Kâr ! Les aurores étaient en train de s'emballer ! Mais cette fois-ci, c'était à une bien plus grande échelle et vous ne pourriez tout simplement pas fuir à temps...

Partout autour, le sol fut brutalement éventré tandis que des massifs de cristaux animés de lumière surnaturelle émergèrent. Mais s'agissait-il vraiment de cristaux ? Ils étaient inclus dans la terre, dans les arbres, croissant comme des plantes mais à une vitesse extraordinaire. La ville entière était bouleversée, des aldrydes se firent littéralement transpercer par des pointes cristallines surgissant du sol. Le monde entier se déformait, changeait... et si rien ne l'arrêtait, vous risquiez d'être emporté avec la ville dans ce cataclysme !

((( Mathis : +0.5(post) +0.5(attaque malchanceuse) +0.5(post)
Heartless : +0.5(post) +0.5(tentative avec Kalad'aes) +0.5(attaque) +0.5(longueur)
Nessandro : +0.5(post) +1(action décisive) +0.5(découverte) +0.5(longueur) acte de prestige : invocation titanesque)
Alistair : +0.5(post) +0.5(attaque) +2(kill-move !) +0.5(longueur) acte de prestige : la chute du gris marcheur )))

Alors que je partais rejoindre Alistair afin de l’aider à combattre l’étrange humain, je crus entendre Kalad’aes répondre à Heartless que seul la Sororité de l’oubli salvateur possède le secret pour cesser ces aurores qui répondent aux chants des aldrydes

(La sororité de l’oubli salvateur… peut-être que… )

Mais là s’arrêta mes pensées, puisque l’heure n’était pas à la réflexion, mais plutôt à l’action. Le jeune guerrier encerclé de mystérieuses aurores, nous injuria, nous ordonnant de quitter les lieux avant qu’il soit trop tard, précisant qu’il était là pour tuer toutes les aldrydes sans exception. Et bien, l’idiot en fait, ce n’était pas moi, mais bien lui, mettant tous les êtres ailés dans le même panier, sans se demander si elles formaient un tout ou deux clans distincts.

Pas perturbé le moindre du monde par nos attaques simultanés, l’homme aux cheveux corbeaux et portant des habits noirs ferma les yeux. Et puis, sans doute sous la force de sa concentration, les trois hommes-champignons encaissèrent chacun un coup d’épées et ce simultanément. Il fallait se méfier de cet homme qui semblait pouvoir effectuer plusieurs attaques simultanément.

Lorsqu’il arriva à ma portée, je tentai de lui transpercer le ventre de mon sabre courbé, mais il dévia habilement mon coup et me transperça le bras.

Aaaiiiieee !

Ce coup m’arracha un cri de douleur, ma main s’ouvrit et j’échappai ma lame. De ma main droite je me saisis de mon bras gauche durement blessé, tentant de mettre une pression sur la plaie et éviter un trop grand écoulement de sang.

Pendant ce temps, mon adversaire, à l’aide de son épée, fit dévier le trident de Heartless.

Un peu en retrait, je fouillai dans mon sac et déchirai un pan d’une chemise afin de me faire un pansement au bras, tout en observant la scène du combat. Alistair eut plus de chance. Des lumières bleues illuminaient ses membres et cette fois, notre adversaire ne semblait pas prendre le dessus.

Puis mon attention fut déviée par une curieuse mélodie chantée par un chœur formé d’aldrydes mâles.

(La chanson des aldrydes… je la connais)

Puis le tonnerre gronda… quelque chose se passait. Ce petit moment de distraction fut salvateur à Alistair qui put en profiter pour enfoncer sa dague dans la gorge de son adversaire au visage blême. Surpris et enragé à la fois, il s’éleva du ciel. Sa peau si blanche s’obscurcit jusqu'à devenir aussi noire que le charbon de bois. Et tel le charbon, il s’effrita et retomba en poussière. Une fumée noire s’écoula sur le sol avant de se disperser et se dissiper. Seule ses paroles subsistèrent quelques secondes avant de s’évanouir. Mais étant dans un langage étranger, son message se perdit sans que je puisse en connaitre le contenu.

Mais les étranges phénomènes ne s’étaient pas arrêtés avec la mort du jeune homme, au contraire, les éléments du ciel semblaient se déchainer. Bien que la nuit était plus qu’avancée, la luminosité intense des feux du ciel nous éclairait autant qu’en pleine journée, mais d’une lueur passant du vert au bleu pâle. La magie, comme prise d’une mystérieuse folie, se répandait partout, sans aucun contrôle dans toutes les directions. Du coin de l’œil, je vis Aenaria perdre connaissance, mais je n’eus pas le temps d’intervenir que son compagnon, situé tout près, la retint afin qu’elle ne chuta pas violemment au sol.

Le phénomène ne m’était pas inconnu, j’en avais vécu un échantillon dans le hangar à Kendra Kâr, mais cette fois il était beaucoup plus imposant et puissant. Et même avec mes jambières qui me procuraient une vitesse comparable à celle des chevaux, je ne pouvais envisager pouvoir m’enfuir à temps.

La fuite, cette fois ne me sauverait pas la vie, je devais trouver une solution pour stopper ce déchainement infernal des aurores avant qu’il ne soit trop tard.

(La sororité de l’oubli salvateur… la chanson des aldrydes mâles… le chœur des aldrydes)

Alors que ma survie en dépendait, mon cerveau fonctionnait à toute allure et un plan commençait à se forger dans mon esprit.

Autour de nous, d’énormes fissures ouvraient le sol afin de laisser jaillir d’imposants cristaux lumineux, la ville entière était bouleversée. Je devais agir rapidement alors qu’il était peut-être encore temps.

Je courus donc jusqu’au chœur d’aldrydes mâles et je m’adressai à Daer’on le compagnon de Nessandro qui s’avérait beaucoup plus sociable que ce dernier.

« La sororité de l’oublie salvateur, elles cherchaient à tuer tous ceux qui connaissaient la chanson des aldrydes mâles, elle voulaient que ces dernières tombent dans l’oubli. Mais je connais cette chanson, et je vais vous réciter. Ordonnez à votre chorale de bien écouter mes paroles et de la répéter. … peut-être que ça ne marchera pas, mais on ne perd rien à essayer ! .. et si les prêtresses des rebelles se joignaient à vous, on redoublerait peut-être nos chances. »


Je n’attendis pas sa réponse, croyant fermement qu’il était assez intelligent pour acquiescer à mon plan. Je pris donc une bonne respiration avant de leur chantonner d’une voix forte la dite chanson :


"La vie est née du vent et de la lumière,
Quel spectacle merveilleux que celui d'aldrydes heureux !
Par-delà des nuits de lumière, en haut des aires,
Nous sommes nés d'une étincelle de flamme et de feu,
Née pour la vie, dansant parmi eux,
Seuls, éternels artistes fougueux,
Qui chantent du monde les merveilles !
C'est par nous que le monde s'éveille !

Quels mots pourraient être assez biens,
Pour ce don qui nous éclaire ?
Nous chantons notre liberté et notre calvaire,
Et du monde, nous chassons le malin.

Le malin qui de nous veut la fin,
Le passé et le mensonge, qui sont masculins,
Le malin qui cherche à nous égarer,
Mais nous continuons à chanter !"

Tous les cinq cents ans nous chantons,
Le feu du ciel nous célébrons, jamais n'oublions,
La ruche ancienne oubliée, signe de prospérité
Par son souvenir, le malin se tient éloigné !"

(((1 009 mots )))

Le chant derrière moi se fait fort, convaincu. Je ne sais pas si mettre des paroles sur la mélodie est bel et bien la clé de ce foutu mystère, mais si ce n'est pas le cas, j'assiste à une sacrée coïncidence. Un coup de tonnerre retentit sur l'endroit, suivi par un flot d'événements : des cris, une dague qui se plante dans une gorge, une silhouette qui change. Pendant une fraction de seconde, voir le guerrier tueur d'aldrydes virer au noir ravive ma haine tant cet imbécile s'amuse à me copier. Mais ma rage s'atténue quelque peu et un rien d'appréhension me saisit lorsque l'être se désintègre. Il s'effrite comme une statue de cendres, laissant voir son squelette alors que le reste ressemble à un brouillard sombre et lourd. Il se fait entendre encore mais je ne comprends rien à ce qu'il peut raconter. Et en fait, je m'en contrefiche. Ce type est mort pour mon plus grand bonheur, mais d'une façon qui me laisse totalement insatisfait.

Mon rictus se change brutalement en grimace à la sensation brutale de puissants vertiges. J'ai beau river mon regard sur les alentours, ce qui me traverse l'esprit masque totalement les informations offertes par mes sens. Je vois... Revois en fait... La forteresse, mais elle est différente. Elle ressemble maintenant à un gigantesque vieillard assis sur un trône. Aucune logique là-dedans. Ma cervelle fait quelque chose toute seule, comme cherchant à donner du sens à ce qui ne devrait pas en avoir. Ma tête est lourde et pourtant je ne parviens pas à empêcher cette vision ! Ce vieux croulant inconnu fait entendre la mélodie, mais tout en lui sonne comme... Une sorte d'agonie. Je ne sais pas ce qu'est cette chose, mais elle est en train de dépérir. Que suis-je censé comprendre ? En quoi toutes ces emmerdes me concernent !

Un battement du cœur que je remarque tout juste sur cette forme, et mes pensées sont quasiment supplantées par une idée qui ne m'appartient pas. J'en retiens une poignée de choses : désert bleu, réponses, Couronne des Rois. À peine ai-je le temps de comprendre ces mots qu'un nouveau déferlement submerge mon esprit. De nouvelles pensées inconnues et parasites ! Cela veut sa liberté, et à côté cela refuse. Quelqu'un veut rentrer chez lui après avoir remis les aldrydes sur le bon chemin. Une autre pensée exprime le souhait que je survive et de passer son existence à mes côtés... Malgré les vertiges et les nausées, je finis par comprendre. Cette dernière provient du Protecteur... J'entends leurs pensées. Tous ceux qui en sont capables dans les environs... Comme si nous avions un lien mental sans aucun moyen d'en stopper les informations le parcourant ! Je les entends ! Je les comprends même si tout arrive en même temps ! Par mes ailes ! Foutez-moi la paix ! Je n'ai cure des jérémiades de tout le monde !

(Cela me vrille le crâne ! Par... Par mes ailes !)

Des vœux de mort sur le guerrier changé en poussière, une volonté de fuir contrariée par l'impossibilité physique, la peur du feu céleste et... La terreur, la douleur. Des êtres qui veulent vivre encore. Un grondement m'échappe tandis que ma vision me revient un peu floue, dévoilant un spectacle incompréhensible. Le sol est percé de multiples cristaux qui embrochent des survivantes paumées. Une pensée plus proche attire mon attention : un géant veut que le groupe de mâles chante quelque chose de précis.

D'instinct, je pointe mon arbalète vers l'arrogante créature. Mais dès que Dae'ron l'entend, la pensée qu'il veut essayer ce que lui propose le bipède de grande taille s'impose à moi. J'en ai assez d'entendre tout ça ! Je me contrefous de ce que le monde pense ! Pas la peine de m'assommer avec ! Je voulais comprendre, mais pas au point d'en perdre l'esprit !

Mon regard perçant se tourne vers la chorale, et je croise les beaux yeux de mon compagnon. Malgré sa résolution, il me consulte encore.

"On va devenir dingues en restant passifs !", lui crié-je en plaquant ma main libre contre mon casque, avisant les mâles libérés dans un état quasiment similaire au mien. Je refuse de courber aussi facilement l'échine qu'eux ! Catastrophe de grande ampleur ou pas, personne ne fait ployer Nessandro ! "Tentez le coup !"

J'encourage le Protecteur à diriger les mâles, mais si le géant croit que je vais le laisser se servir de moi de façon aussi honteuse, il se trompe ! Et si sa tactique ne fonctionne pas, je vais encore devoir prendre les choses en main ! Il me faut réfléchir à un autre couplet dans le cas plus que certain que rien de bien ne va ressortir d'une idée de géant ! Mais j'ai du mal à réfléchir... Et que ce sol auquel je suis rivé me dégoûte ! J'ai la nausée...

Par mes ailes, que suis-je venu faire dans cette galère !




- 825 mots

- Partez pendant qu'il est encore temps, imbéciles ! Je n'ai rien contre vous, je viens juste détruire les aldrydes !

L'homme en noir était cerné de part et d'autre par les aventuriers et les hommes-champignons, et pourtant... ils furent repoussés, presque simultanément, par ses mouvements inhumains. Les soldats levés par Alistair connurent une mort rapide, Mathis se fit percer l'épaule et le trident d'Heartless fut dévié par une escrime prodigieuse. Seul Alistair, sous l'emprise d'une puissante drogue, put tenir tête à l'adversaire. Ils échangèrent coup sur coup, si bien qu'Heartless lui-même ne put suivre chacun de leurs mouvements à l’œil nu.

Puis soudain, un coup de tonnerre. Le champ des aldrydes avait, une fois encore, soulevé une force inconnue. Il n'en fallut pas plus à Alistair pour porter le coup fatal à son ennemi, profitant de sa surprise. Un poignard dans la gorge, il se tint droit, immobile, son visage exprimant à la fois horreur et joie. Puis il s'effrita, lui aussi, comme un tas de feuilles mortes. Une voix emplie de tristesse récita une formule inconnue, avant sa disparition.

Après sa montée aux aurores, ces dernières devinrent folles. Ça y est, la tragédie de Kendrâ Kâr se répétait vraiment. Des cristaux lumineux en jaillirent et se plantèrent dans la terre, dans l'écorce, dans la chair même, tandis que Mathis, se rappelant du chant, s'en alla guider le chœur. Heartless commençait à suspecter que, plus que les mots, c'étaient les fortes émotions qui agitaient ce phénomène.

Des cristaux ? Cela lui évoqua un souvenir qui lui semblait lointain. Il avait... rêvé... et dans son rêve il avait vu quelque chose de similaire. Le visage de l'aldryde meurtrie par les regrets, emprisonnée dans le cristal, refit surface dans sa mémoire. Ces cristaux n'avaient rien d'anodin, et il n'étaient pas apparus lors du phénomène des docks.

Il était bien trop tard pour fuir. Incertain, Sirius décida d'interpréter ce rêve comme un signe et de porter toute son attention sur ces choses. Il s'approcha d'un pic de cristal. Il plaça sa main dessus, tenta de jauger sa solidité, puis dans un élan irréfléchi, il frappa dans le but de le briser.

Il avait peur de la mort, de l'oubli. Les battements terrifiés de son cœur étaient au centre de toutes ses pensées. Il avait encore tant à réparer, tant à accomplir, il ne pouvait pas se permettre de mourir ici. Il était certain désormais, que ceux et celles qui désiraient l'oubli cherchaient la perte de ce monde car ils ne pouvaient plus supporter le fardeau de leur existence. Mais la vie, pour Heartless, peu importe la douleur, peu importe les regrets, était un don ! Et il était convaincu qu'il n'avait pas encore profité de la pleine portée de l'existence qu'on lui avait donné, pour le meilleur ou pour le pire. Oui, cette calamité n'était qu'un défi de plus, il n'avait qu'à prouver, encore une fois, qu'il méritait sa venue au monde !

(501 mots)