Dans le chapitre précédent…Arc du Souffle du Voile
Chapitre XVI.1 : L'assassin
Akihito faisait danser le liquide contenu dans les deux fioles en face de ses yeux : d'une couleur violette plutôt claire, le liquide semblait assez sirupeux, ayant plus de corps qu'un liquide normal.
« Dites Aknaer, questionna Akihito alors que le vieux nain recomptait les pièces,
vous avez dit que j'étais un « enchanteur », mais qu'est-ce que c'est ?- Alors t'es aussi novice que ça gamin ? Un enchanteur, c'est un mage qui a décidé de consacrer son talent à la combinaison de ses pouvoirs fluidiques avec l'art des armes, ou un guerrier qui a voulu ajouter à son arsenal quelques sorts magiques : ce sont donc des combattants au corps à corps maniant aussi bien la magie qu'une épée. On raconte que certains sont capables de matérialiser leurs fluides sous forme solide pour leur donner la forme d'armes avec lesquels ils se battent.- Ah. Et comme vous avez vu mon épée, vous avez pensé que j'en serait un.- Voilà. »Rangeant une des fioles dans son sac et gardant l'autre dans la main, le fulguromancien hésitait à avaler le contenu du flacon.
(Aknaer m'a expliqué qu'il n'y avait rien de particulier à faire, pas de cérémonial ou de préparation particulière. Juste, il ne faut pas trop en absorber d'un coup, le contre-coup pourrait m'être fatal.
Commençons par une fiole, je verrai ce soir ou demain pour la seconde.)
Avec une certaine appréhension, Akihito enleva le bouchon de liège du flacon et prenant une grande inspiration, avala d'une traite le fluide de foudre.
ertaine appréhension, Akihito enleva le bouchon de liège du flacon et prenant une grande inspiration, avala d'une traite le fluide de foudre.
L'espace d'un instant qui dura une seconde comme une éternité, un flash lumineux éclata dans son esprit : un roulement de tonnerre brouilla ses oreilles alors qu'il sentait son propre fluide bouillonner au creux de son ventre. La lumière dans son esprit se tarissant, il se vit, comme par les yeux d'un observateur extérieur. Puis, une à une, les couches de son corps disparurent. D'abord les vêtements, puis la peau, la chair, les muscles, les os : ne restait que le sang circulant dans des canaux invisibles et une petite sphère violette, pas plus grande qu'un poing.
(Ca doit être mon fluide.) pensa le fulguromancien en remarquant un filet de liquide violet qui descendait lentement dans ce qu'il estima être sa gorge. Lorsqu'il atteignit enfin la sphère, sa surface ondula, l'intégra et paru comme déformer de l'intérieur avant de se changer en un long filament qui parcourut à toute vitesse son sang. Là où le fluide passait, les couches de son corps se superposaient rapidement, restructurant son organisme en électrisant sa peau. Le courant passa par le bras gauche, puis la jambe gauche, la jambe droite, le torse et le bras droit. Lorsqu'il atteignit sa tête et son cerveau, Akihito réintégra son corps et ses cinq sens furent touchés : les picotements générés par la foudre sur sa peau étaient presque agréables, un goût métallique se répandit dans sa bouche, une odeur d'ozone lui chatouilla le nez, le roulement de tonnerre éclata enfin dans ses oreilles et lorsqu'il ouvrit les yeux, la boutique lui sembla d'une clarté aveuglante.
Enfin, comme à chaque fois que son fluide se manifestait, son œil bleu devenu lumineux s'éteignit progressivement, replongeant sa vision de la boutique dans la pénombre originelle.
« Alors ? C’est comment ? »
La voix de Hïo était lointaine, comme le résultat d’un écho infiniment loin. Mais à mesure que les mots affluaient, le son se fit plus net.
« Eh oh ? Akihito ? Tu m’entends ?- Oui oui Hïo, ca va. Je suis resté combien de temps comme ça ?
- Hein ? Tu viens juste de le boire ce flacon ! se moqua le forgeron.
- Ah ? Ca m’a paru bien plus long.
- Alors mon p’tit gars, intervint Aknaer, comment tu te sens ?- Je me sens… Pas spécialement différent physiquement, mais je sens que la quantité de fluide que je manipule a significativement augmentée ! »
- Bien très bien ! Comptes-tu prendre autre chose ? Peut être un parchemin de foudre ? Et qu’est-ce que de jeunes humains comme vous font à Mertar ?- Et bien, nous…- Oh et puis ça m’regarde pas hein ! Ah, j’ai une livraison dans quelques minutes aujourd’hui. Et je n’ai pas encore vérifier la commande ! Je dois vous laisser ! N’hésitez pas à revenir ! enchaîna le nain, ne semblant même pas entendre les débuts de phrases de ses interlocuteurs.
- Merci, et..- Bonne journée ! » et déjà le vieux nain se dirigeait vers son comptoir feuilleté un antique livre de compte.
A suivre…