(Je te remercie Rana, de m’avoir accordé cette réussite…)
Le wotongoh a eu le temps d’apercevoir la tentative d’attaque de Jôs, et son échec malheureusement, avant de déchainer la force qui s’est déroulée vers la créature sans que rien ne vienne l’arrêter. Sous le choc, elle tremble, vacille, bascule. Cuir et tentacules vibrent et frémissent dans l’agonie, sous le regard des enfants. Caabon est soulagé de son succès, mais ne parvient pas tout à fait à s’en réjouir. Il aurait voulu s’approcher, mettre un terme aux souffrances de la bête, ne pas laisser son trépas durer plus d’un instant. Comment faire abstraction des tentacules, des derniers sursauts enragés d’un animal qui sent la vie l’abandonner ? Comment savoir où frapper infliger plus de mal encore ? Crucifié par cette double ignorance, il attend, essoufflé, sur ses gardes, un œil sur le sinolgure en surplomb. Une libeige de son énergie s’est évanouie avec cette attaque fulgurante, aussi sa crainte est-elle de devoir à nouveau agir sans avoir pu reprendre et son souffle et ses esprits. A sa grande surprise, le changement ne tombe pas cette fois de ce cercle de ciel, ni même du tunnel.
Pourtant, ce sont biens des sinolgures qui font irruption dans la salle circulaire. Seulement, ils ne sont pas seuls, loin de là. Un premier groupe, probablement conduit par la petite Géoubliée qui s’est matérialisée avec eux, apporte trois des bêtes. Aliéron et Hawke portent chacun une proie sur leurs épaules, et un shaakt en leur compagnie est chargé d’un semblable fardeau, si ce n’est que le sien, à l’inverse des deux autres, manifeste des signes d’éveil et de conscience. La première pensée de Caabon est admirative pour la constitution de ces trois là, capables de soulever de telles masses, et surtout pour leur audace à se charger d’une telle menace. Il ignore depuis combien de temps ils sont ainsi bâtés, mais sûrement voudront-ils bientôt se relâcher, ou quérir un soutien. Sans attendre, il esquisse un pas dans leur direction, pour leur prêter assistance.
L’irruption d’un autre groupe dans son dos l’interrompt dans son mouvement, et il fait volte face pour se retrouver nez à nez avec des inconnus. Une des enfants se désolidarise pour se ruer vers le cadavre de l’homme mort en apportant un sinolgure en criant « papa » ; Caabon s’attendait à devoir remettre le collier, mais pas si vite. Il aurait aimé ménager la petite, ne pas la laisser découvrir son père dans de telles conditions. Le cours des évènements en a décidé autrement, hélas. Concernant ceux qui restent, il connaît la femme aux cheveux roux, mais les deux autres lui sont étrangers. Le sinolgure apparu en même temps que les aventuriers le préoccupe bien plus que l’ignorance de ce que sont des nouveaux venus.
Pas le temps pour la réflexion. Il entend derrière lui les claquements caractéristiques des chaines qui se referment, lui laissant à deviner que deux des transportés du premier groupe sont maintenant sous le contrôle de l’acier. Deux menaces potentielles en moins. Astérie annonce son intention d’aller en récupérer deux autres, et ramasse un serpent mort, laissant au passage quelques consignes : faire descendre le sinolgure du plafond, et neutraliser celui qui vient est arrivé avec elle. Un membre du premier groupe annonce, Aliéron, annonce son intention de se joindre à la femme pour franchir à nouveau la porte.
(Les suivre ? Nous sommes… Mâara, Hawke, les deux sur lesquels je ne sais rien, le shaakt, Jôs… Six dans la salle pour deux sinolgures ? Et eux voudraient en récupérer deux autres à deux ? Les chances ne penchent pas en leur faveur… Pas question de foncer vers l’inconnu avant d’en savoir plus… Autant se charger de ces deux là d’abord, et revenir vers une position plus sure… Pas question que j’aille à la mort sans savoir ce qu’il y a de l’autre côté. Pas encore… Et si personne ne se propose ? Je ne peux pas décemment les laisser aller risquer leur peau ainsi ? Bah… J’aviserai…)
L’inconnue du second groupe en appelle à Yuia pour endormir le fauve le plus proche d’elle. Le wotongoh n’a aucune idée de la manière dont elle compte s’y prendre, ce qui ne l’empêche pas de songer d’instinct à la magie. Si elle avait voulu user d’une poudre, d’un poison, peut-être n’aurait-elle pas invoqué la déesse des glaces.
(Deux sinolgures… Il va falloir en venir à bout vite, très vite, surtout si deux autres doivent ensuite venir s’ajouter à ceux là ! Sans compter tous ceux qui s’affrontent dans la pleine…)
Mentalement il se représente un triangle, avec une créature à chaque sommet, et lui positionné sur le troisième. Malgré le tunnel qui s’ouvre dans son dos, il juge que pour l’heure sa position est idéale compte tenu des opportunités qui s’offrent à lui et des moyens dont il dispose. Quelque soit les conséquences de la magie – ou de quoi que ce soit d’autre que tente la femme blonde – il ne compte pas se mettre en travers, tout en restant assez près pour intervenir d’un bond, les griffes en avant. Rester inactif est également hors de question. Quoi faire lui paraît évident.
(Le vent balaie la plaine et s’élève vers le ciel avec la même aisance. Rana… Accorde moi encore ton soutien, je t’en implore. Ne laisse pas le souffle de ton fidèle serviteur s’épuiser avant que soient en sécurité ces enfants et ces compagnons, et libérées de leur souffrance ces bêtes…)
« Je vais m’occuper de celui là-haut ! Ne vous interposez pas, et préparez vous s’il tombe. »
Les quelques secondes perdues à énoncer cet avertissement, il l’espère, permettront peut-être d’éviter un accident, ou une mauvaise surprise aux autres présents. Caabon aurait aimé pouvoir leur en dire plus sur sa tentative, seulement lui-même ignore de quoi il sera vraiment question. Assuré par la réussite de sa précédente tentative, il puise à nouveau dans son énergie pour la projeter avec force vers la bête qui se penche dans le vide, entretenant l’espoir qu’elle soit assez sonnée pour basculer et être maîtrisée.
(((1011 mots Utilisation sur le sinolgure en hauteur de la CC, au niveau 14, Tranché de Rana : (For+2/lvl, peut toucher des ennemis volants ou éloignés).Condition : Prier régulièrement Rana. Avoir une arme SA)))
_________________
* * *
C'est par la sagesse qu'on bâtit une maison, par l'intelligence qu'on l'affermit ; par le savoir, on emplit ses greniers de tous les biens précieux et désirables. Proverbes, 24, 3-4
|